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Congrès annuel de l'American Society of Aesthetic Plastic Surgery/ASAPS New York, 3–9 may 2001

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Page 1: Congrès annuel de l'American Society of Aesthetic Plastic Surgery/ASAPS New York, 3–9 may 2001

Ann Chir Plast Esthét 2001 ; 46 : 653-5 2001 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservésS0294-1260(01)00073-5/MIS Compte-rendu de congrès

Congrès annuel de l’American Society of Aesthetic Plastic Surgery/ASAPSNew York, 3–9 may 2001

B. Môle∗

15, avenue de Tourville, 75007 Paris, France

« Il y a trois choses inévitables sur terre : la mort, lesimpôts et la gravitation » (Rod ROHRICH).

Un temps printannier frais et ensoleillé faisait presqueregretter la grisaille continue de cet Avril français, sipluvieux qu’il nous aurait confinés sans remord dansles salons du Hilton Manhatann bien remplis avec uneparticipation record.

Le lifting à cicatrice courteconsiste à savoir gérer unexcédent cutané sans entamer ni le cuir chevelu temporalni la région rétro-auriculaire. BAKER nous avait montréà l’IMCAS l’an passé que la prolongation de la cicatricedans le sillon rétro-auriculaire ne devait pas pénétrer dansles cheveux ; si un pli sous-lobulaire persiste, il injectede la cortisone. FELDMAN tâche de ne jamais dépasserle lobule, il amarre le SMAS au périoste zygomatique,un excédent cutané temporal sera résorbé par un abordtemporal séparé et un décollement de la galéa sansrésection ; la prolongation de la cicatrice dans le sillonrétro-auriculaire ne lui sert que de voie d’abord pourmieux amarrer son SMAS. MASSIHA, qui a décrit le«S shape Lift» compte également uniquement sur latension du SMAS quasiment sans décollement cutané ;chez l’homme, le S devient un C qui borde la moitiéantérieure de l’oreille.

La table ronde sur le coudemandait à chacun de faire lapart du traitement de la graisse, du rôle des platysmaplas-ties et des suspensions. STUTZIN décrit des «retainingligaments», en fait des points d’ancrage qui s’étirent avecle temps, dans les zones sous-mentales hyoïdienne et thy-roïdienne ; il conseille toujours de mettre en place sonlambeau-rotation de SMAS et de ne s’occuper du pla-tysma qu’à la fin, d’autant que la manœuvre aura faitremonter une partie de la graisse cervicale vers la joue,graisse qu’il faut conserver. ASTON fait le contraire ;il résèque les bandes trop apparentes et n’hésite pas àfaire des transsections basses complètes dans les cous

∗ Correspondance et tirés à part.

très détériorés, en gardant bien la graisse sus-platysmalepour escamoter la section ; une liposuccion à ciel ouvertpermet de « nettoyer » l’angle mandibulaire en fin d’inter-vention. GUERRERO SANTOS nous a fait la revue detoutes ses platysmaplasties sans hélas systématiser leursindications ; rappelons la technique de section verticalesous-mandibulaire, puis horizontale pour confectionnerdeux lambeaux de soutien vers la mastoïde. ROHRICH afait un exposé beaucoup plus systématisé ; quand la bandeplatysmale est large, il ne fait qu’un abord postérieur. Lasimple suspension à la GIAMPAPA semble condamnéepar tous et personne ne s’est souvenu de la technique decroisement de FUENTE DEL CAMPO qui lui avait pour-tant valu le prix de la meilleure présentation à Dallas en1999. . .

Le «lifting chez les jumelles vraies – six ans après »donnait l’occasion de revoir les résultats publiés en 1995et leur évolution. Qu’en conclure ? Avec la même tech-nique – mais est-ce vraiment « la même » ? – chez lemême chirurgien, les patientes sont vraiment superpo-sables six ans plus tard ; mais il en est quasiment de mêmesi les chirurgiens – donc les techniques – sont différentes,sauf interférence de facteurs extérieurs (tabac, soleil) : est-ce que la programmation génétique l’emporte de toutefaçon sur les artifices opératoires ? HAMRA insiste surl’absence de comparaison «scientifique » et nous livreles changements apportés depuis 1995 chez lui : reposi-tionnement zygomatico-orbiculaire et non orbiculaire pur,résection septale orbitaire et non incision simple ; RA-MIREZ ne réintègre plus la graisse orbitaire mais l’étalecomme lui tout en la suturant.

Plus instructive était lasession consacrée à la vo-lumétrie faciale(« lid cheek interface» de BARTON).Pour Little la forme l’emporte sur les plis et les sillons,et son imbrication malaire comporte un temps profondd’imbrication périostée et un temps superficiel d’imbri-cation graisseuse ; certains clichés indiquent une légère

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accentuation de la partie haute du sillon nasogénien quinous paraît logique puisque la joue n’est pas élevée enbloc. STUTZIN fait confiance aux très grands lambeauxde SMAS et nous a précisé la technique de retourne-ment du feuillet supérieur le long du zygoma sur feuillede Vicryl® si le SMAS est faible (Dallas 1999). MEN-DELSON (Melbourne) fait une démonstration savante desvecteurs multiples à remettre en tension. . . mais sans ré-sultat autre que peropératoire, ce qui est un peu court, carsur table toutes les techniques sont performantes par défi-nition.

Seules les pointes difficiles étaient auprogramme dunez.GUNTER schématise bien son approche avec dessections précédant les résections pour les pointes trop pro-jetées. Il établit surtout un ordre des sutures : transdomalesystématique, interdomale en cas d’asymétrie, « mustadé-type » en cas de convexité alaire, columello-septale pourune meilleure projection. La «mustadé-type suture» estune nouveauté, un simple point en U au milieu de la cruslatérale qui permet de créer une concavité à la demande.PECK revisita la «greffe-umbrella» pour les pointes écra-sées avec deux voies d’abord séparées, l’une pour le gref-fon vertical appuyé sur l’épine nasale antérieure, l’autrevestibulaire horizontale pour l’ombrelle même. GUYU-RON résout certains problèmes de définition grâce à unegreffe bilobée « en lunettes » prise d’un seul tenant grâceà un double punch spécialement destiné à cet usage. En-fin, GRYSKIEWICZ a mené une étude « double aveugle »pour déterminer si l’ostéotomie latérale percutanée en-traînait des suites plus simples que l’ostéotomie continuelatérale (une technique par côté chez 25 patients) ; lapercutanée l’emporte sur les suites immédiates (œdème,ecchymose) sans influencer le résultat final.

Une session intitulée «Scarless breast reduction – roleof lipoplasty» appelle généralement autant de réservesque de déceptions. Pourtant, exceptée la très décevantecommunication de SOUZA PINTO (qui ne nous avaitguère convaincus à Santos l’été dernier), et si l’on acceptele principe selon lequel « les patients demandent rarementun replacement de leur aréole » (sic GRAY), remodelerun sein (si l’on peut dire !) par une lipoaspiration quiva jusqu’à deux litres par côté permet de compter éven-tuellement sur une rétraction inattendue (jusqu’à 12 cmd’ascension de l’aréole) pour un résultat parfois accep-table notamment dans les asymétries dans les mains deGRAY (50 cas) et FODOR (60 cas). Celui-ci s’est penchésur les risques mammographiques et oncologiques avecun panel de spécialistes non plasticiens pour les élimi-ner totalement, rappelant que M. LEJOUR ne retrouveque 2 fois sur 350 des cellules glandulaires en cas delipoaspiration. Passons sur l’engouement de toutes les ma-chines vibrantes qui n’ont que des qualités tant en résultatqu’en rapidité et confort – notre opinion reste très réser-vée après les avoir presque toutes essayées – pour noterque les ultrasons vont peut-être trouver un moyen de reve-nir en force avec la VASSER (Vibration Amplification of

Sound Energy at Resonnance) qui pourrait délivrer beau-coup d’énergie de manière moins traumatisante (2 foismoins de chaleur émise notamment). In vitro, le résultatest impressionnant avec des sondes cannulées à leur ex-trémité qui augmentent encore l’amplitude de l’émission.À surveiller.

Signe des temps : nous avions montéune table rondesur la cellulite à l’IMFAT 2001, une réunion identiques’est tenue sur le même sujet. La cellulite existe doncici aussi officiellement. SCHIP montre bien sur les écho-graphies à très haute fréquence l’extension des lobulesgraisseux dans le derme (possible uniquement chez lafemme du fait de l’orientation verticale des septa), maishors la remise en tension, point de salut thérapeutique,même si GASPAROTTI continue à couper agressivementla plupart des connexions cutanées. Il se fit piéger avecl’analyse assassine d’un très mauvais résultat présenté parMLADIFF : il s’agissait en fait d’un de ses propres pa-tients opéré lors d’une démonstration à Los Angeles ; leprocédé n’est pas élégant mais il met le doigt sur le faitqu’une mauvaise indication ne trouvera pas de solutionmiraculeuse quelle que soit la foi d’un opérateur en sespropres conceptions. . .

Côtéimplants mammaires, il s’agit toujours ici de parerau mieux les défauts des gonflables mammaires. TEB-BETTS fit une très brillante démonstration de son conceptde la double poche (un décollement rétropectoral avec dé-tachement des attaches musculaires en regard de la partieinterne du sillon et décollement rétroglandulaire pour quele bord inférieur du muscle remonte naturellement jus-qu’à sa meilleure position de couverture) : 468 cas en huitans sont classés « excellent, good, satisfactory et fair » ; iln’y a donc pas de place pour le doute et aucune dysfonc-tion musculaire n’est notée, même chez les body buildersprofessionnelles (assertion contestée par BAKER qui noteune diminution de la puissance musculaire sur 20 cas) ; encas de grande ptose il préconise une scarification posté-rieure large du parenchyme (jusqu’à la peau si nécessaire)pour lui permettre de mieux s’étaler. La FDA ayant pré-conisé l’abstention de tout contact de Bétadine® avec unimplant, BRANDON s’est attelé à la tâche de savoir sicette recommandation est justifiée in vivo et in vitro : au-cun déficit de résistance (élongation et déchirement), seulssont notés une légère diminution du poids de l’implantin vitro corélée au temps d’immersion et la coloration dupatch, sans que celui-ci soit moins résistant ; la Bétadine®

n’a donc pas de raison d’être suspectée pour l’instant. Etsi l’on veut stériliser totalement un implant, il faut l’irri-guer sur place avec un mélange bacitracine, gentamycineet céphalasporine sans évacuation avant fermeture.

Lesplasties mammaires verticalespures ont été brillam-ment défendues par SCHEFFLAN (aucun décollement)tandis que BECKER, dans la péri-aréolaire, décolle toutel’aréole jusqu’en regard du mamelon et place une boursedermique périphérique jusqu’à adéquation, le derme glis-sant sous l’aréole pour une meilleure adhérence.

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LOCKWOOD fit le tour des points-clés dubody lift :dessins minutieux, repérage des points d’ancrage, tractionessentiellement concentrée sur les hanches, tunnellisationsus-ombilicale par la plicature musculaire, lipoaspira-tion extensive et traction considérable sur les lambeauxde cuisse soutenue par deux rangs de suture non ré-sorbable dans le SLS (aponévrose superficielle), suturesous-cutanée très éversante qui va persister plusieurs moispour enfin obtenir une cicatrice aussi discrète qu’inatten-due. Ses brillants résultats sont encore accentués par unetechnique de photographie uniquement en lumière am-biante qui ne laisse échapper aucune irrégularité.

Hors les séances plénières – où presque toutes les com-munications sont désormais illustrées de courtes séancesvidéo – et les cours en petits comités (ceux que nous avonssuivi nous ont laissé sur notre faim), il était intéressantde participer à deux sessions express qui font un pointrapide (3 à 6 minutes) sur toutes les questions d’actua-lité :– Dans les «hot topics in comestic surgery» (4 heuressans interruption), nous avons ainsi noté : les produitsinjectables européens (la plupart français) ; le cymetra(suspension d’Alloderm®) qui a peu d’efficacité ; cer-tains dermatologues reprennent les injections de siliconeaux USA en détournant le Silkon® (à usage ophtalmo-logique) en « Siklskin » (évidemment non approuvé parla FDA) ; le Diamond tip scalpelqui est un bistouri autranchant exceptionnel (400 fois plus que les lames habi-tuelles) et peut être couplé à un laser CO2 pour cautérisersans chaleur des vaisseaux jusqu’à 1 mm de diamètrepour un coût de 10 000 $ ; l’intérêt pour la microderma-brasion (beaucoup de stands) ; l’ultrasonographie externeemployée pour mieux répartir l’infiltration dans les lif-ting ; la rétraction des SMAS par laser Argon qui en réduiten quelques secondes la surface de 25 % ; la vague desprocédés de collage de lambeaux, notamment à partir des

plaquettes prélevées en peropératoire et isolées par cen-trifugation ; « l’oasis » membrane biologique tirée de lasous-muqueuse de l’intestin grêle de cochon d’Inde quiinduirait la formation de tissu autologue là où il est placé(en l’occurrence du cartilage avec deux cas très étonnantsde correction de pertes septales majeures) ; la complexitédu choix imposé par les implants en gel cohésif (neufformes possibles. . .).

Le «Research and Innovative Technology» sur réserva-tion a permis d’aborder de façon un peu plus exhaustivecertains points particuliers : un implant mammaire gon-flable doit être surgonflé de 20 à 30 % s’il est rond, de10 à 20 % s’il est anatomique ; les colles biologiquesdoivent être utilisées de manière uniforme sous peinede nécrose en cas de surépaisseur ; le soulagement desmigraines par le Botox® a été systématisé : le succèssurvient 25 fois sur 29, avec diverses hypothèses ; etsurtout une étude très fouillée sur l’optimisation du li-pofilling qui montre très clairement que la survie descellules n’est influencée ni par le mode de prélèvement,ni par la préparation, ni par la façon de réinjecter (certesla souris nude n’est peut être pas totalement assimilable àl’homme).

Côté stands, on a remarqué la multiplication des ma-chines vibreuses sensées faciliter le travail du chirurgien(est-ce la fin de la SAL – «Surgeon Assisted Liposuc-cion» ?), et la résurgence des colles biologiques jusquelà ignorées de ce côté de l’Atlantique.

S’il nous fallait au total donner nos préférences, ellesiraient sans doute aux communications de T. MARTENpour la face («Submandibular gland reduction in reju-venation of ageing neck») et J. TEBBETT pour le corps(«Dual plane breast augmentation»).

Prochaine réunion de l’ASAPS : du 28 avril au 3 mai2002 au Caesars Palace de Las Vegas.