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Jeudi 5 octobre 2017 - 11h – Toulouse
Congrès international de sédimentologie :
Toulouse, capitale des sciences de la Terre
© F.Christophoul
Contact Presse CNRS Midi-Pyrénées
Clément Blondel l T 05 61 33 60 14 l [email protected]
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Sommaire 1. Invitation presse ............................................................................................................................. 3
2. Promenade géologique dans Toulouse ............................................................................................. 4
Contexte géologique et géomorphologique .............................................................................. 6
Promenade géologique .......................................................................................................... 8
3. Le congrès................................................................................................................................... 14
4. Pour aller plus loin ........................................................................................................................ 15
5. Ressources photos ....................................................................................................................... 17
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1. Invitation presse Jeudi 5 octobre 2017 - 11h - place du Capitole
Plus de 1 000 chercheur.e.s, spécialistes des sciences de la Terre, issu.e.s de 60 pays, se sont donné rendez-vous
à Toulouse du 10 au 12 octobre 2017 pour échanger sur des thèmes liés à l’étude des climats et des
environnements passés, aux géoressources et aux formations sédimentaires de la France et d’Occitanie. A
l’occasion du prochain Congrès international de sédimentologie (International Meeting in Sedimentology - IMS2017)
accueilli pour la première fois à Toulouse, le CNRS Midi-Pyrénées vous invite le jeudi 5 octobre à 11h à une
promenade géologique à travers le temps entre Garonne et Capitole. Vous découvrirez comment la ville s’est
construite en fonction de la géologie régionale, depuis l’époque romaine jusqu’à aujourd’hui.
La sédimentologie se consacre à l'étude des sédiments qui recouvrent le fond des océans et les bassins
sédimentaires des continents. Ces dépôts sédimentaires, accumulés depuis des millions d’années, sont de
véritables archives qui gardent en mémoire les événements géologiques, les évolutions biologiques et les
changements environnementaux. L’étude de ces sédiments permet aux scientifiques de reconstruire avec précision
les paysages passés (faune, flore, climat, activités humaines, pollution.…). Les sédiments sont également la source
de matériaux de construction et de ressources utilisées par l’homme depuis toujours.
Organisé par le laboratoire Géosciences environnement Toulouse (CNRS/Université Toulouse III - Paul
Sabatier/IRD/Cnes) aux côtés de l’Association des sédimentologistes français (ASF) et de l’International
Sedimentological Association (IAS), le congrès international de sédimentologie est l’un des grands congrès
mondiaux rassemblant la communauté scientifique des sciences de la Terre. Cet événement à dimension
internationale, toulousain en 2017, est une occasion unique de présenter aux partenaires industriels et au grand
public l’extraordinaire vivacité de la recherche française en sédimentologie.
Le CNRS vous invite à un voyage inédit dans le temps, accompagné par Frédéric Christophoul, enseignant-
chercheur au laboratoire Géosciences environnement Toulouse, pour découvrir la ville rose autrement.
Rendez-vous à 11h, place du Capitole (devant l’Hôtel de Ville)
Fin de la visite : 12h30 sur le Pont Neuf
La ville de Toulouse possède un important patrimoine bâti issu d’une longue histoire depuis la période
gallo-romaine. Le parcours géologique dans les rues de Toulouse sera l’occasion de présenter l’un des
principaux bâtiments de la ville, le Capitole, dans son contexte historique, en s’intéressant aux matériaux
utilisés pour sa construction et à ce qu’ils nous racontent en termes de géologie régionale, de disponibilité
et de contraintes de transport. La promenade continuera sur les quais de la Garonne afin de découvrir
comment elle a structuré le paysage toulousain et ainsi contrôlé les crues historiques qui ont affecté la ville,
avec en particulier la grande crue de 1875 qui détruisit le quartier Saint-Cyprien.
Contact chercheur
Frédéric Christophoul l T 05 61 33 26 70 l [email protected]
Contact Presse CNRS Midi-Pyrénées
Clément Blondel l T 05 61 33 60 14 l [email protected]
Promenade géologique entre Garonne et Capitole
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2. Promenade géologique dans Toulouse
Dans le cadre du congrès international de sédimentologie, plusieurs sorties géologiques sont proposées aux
participant.e.s, et l’une d’elles est consacrée à Toulouse.
La ville possède un important patrimoine bâti issu d’une longue histoire depuis la période gallo-romaine. Cette
promenade géologique dans les rues de Toulouse sera l’occasion de présenter les principaux bâtiments de la ville
dans leur contexte historique au travers des matériaux utilisés pour leur construction en termes de géologie
régionale, de disponibilité et de contraintes en termes de transport. La fin de la promenade sur les quais de la
Garonne sera l’occasion de présenter le contexte géomorphologique des terrasses alluviales et ses conséquences
sur le contrôle des crues historiques.
Douze arrêts seront proposés lors du congrès de sédimentologie qui aura lieu du 10 au 12 octobre prochain. Dans
le cadre de notre sortie, nous nous concentrerons tout d’abord sur le Capitole, son histoire et les matériaux qui le
composent (arrêt 1). Nous irons ensuite sur les bords de la Garonne, observer le Pont Neuf et discuter de l’impact
de la grande crue de 1875, qui ennoya tout le quartier Saint Cyprien (arrêt 8). La promenade géologique complète
fait 4 km de long pour une durée totale d’environ 3h. La sortie d’aujourd’hui en est donc un panorama partiel. Les
informations qui suivent sont issues du livret qui sera remis aux participant.e.s lors du congrès.
Contacts chercheur.e.s
Frédéric Christophoul l T 05 61 33 26 70 l [email protected]
Delphine Rouby l T 05 61 33 25 65 l [email protected]
Laure Guerit l T 05 61 33 46 00 l [email protected]
Laboratoire Géosciences Environnement Toulouse (GET), Observatoire Midi-Pyrénées, Université Toulouse III -
Paul Sabatier/CNRS/ IRD
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Contexte géologique et géomorphologique
Les Pyrénées résultent de la collision entre les plaques
ibérique et eurasienne au cours du Crétacé supérieur
(pour les époques, se référer à la chartre stratigraphique
à la fin du livret). La chaîne est bordée au sud comme
au nord de bassins d’avant-pays qui vont peu à peu se
remplir grâce aux sédiments transportés par les rivières
depuis les reliefs. Au nord, c’est le bassin d’Aquitaine,
dans lequel se trouve la ville de Toulouse. Ce bassin est
d’abord un bassin océanique, à la base duquel on trouve
des sédiments typiques des milieux marins profonds.
Au cours du temps, il va se remplir et connaître ainsi
une évolution de la sédimentation en passant peu à peu
à des environnements de dépôt côtiers et enfin, à des
séries sédimentaires continentales à l’Eocène et au
Miocène.
Toulouse est construite sur ces séries continentales, les
molasses du bassin d’avant-pays pyrénéen. Cette
formation sédimentaire est en fait une alternance de
sédiments apportés par les rivières comme les argiles,
les marnes, les grès et les conglomérats, et de calcaires
lacustres et palustres (formés au fond de grands lacs ou
de milieux humides).
La morphologie de la région toulousaine est très
influencée par la Garonne et ses affluents. La Garonne
prend sa source sur la pente du pic d’Aneto (le plus haut
sommet des Pyrénées). Au cours du Quaternaire
(depuis 1.8 million d’années), elle a construit un
impressionnant système de six terrasses fluviales
majeures, qui correspondent à d’anciens niveaux de la
rivière (Fig. 1). L’âge de formation de ces niveaux est
mal connu mais ils pourraient être associés aux cycles
de glaciation-déglaciation durant le Quaternaire. La
formation de la terrasse T1 a pu être correctement datée
par datations au carbone 14 et par isotope
cosmogénique. On sait ainsi qu’elle s’est formée il y a
un peu plus de 10 000 ans.
La région est habitée par l’homme depuis le
paléolithique. Par la suite, les Gaulois se sont installés
les hauteurs de Pech David et l’implantation actuelle de
la ville correspond en fait à une cité gallo-romaine
fondée au 1er siècle appelée Tolosa en référence à la
tribu gauloise locale, les Tolosates.
7
Figure 1 : Carte géologique des terrasses de la Garonne
8
Promenade géologique
1 – La place du capitole et le capitole
Depuis 8 siècles, le pouvoir municipal toulousain siège
au Capitole. En effet, à partir du XIIe siècle,
l’administration de la ville est déléguée par les comtes
de Toulouse à un parlement local, le Capitoulat, dont les
membres appelés capitouls sont élus pour un an. Ils
sont en charge de la police, de la justice, des travaux
d’urbanisme mais aussi de lever les impôts sur Toulouse
et sa périphérie. La ville est alors découpée en
8 quartiers, qui sont symbolisés par les 8 colonnes en
marbre rose de la façade du Capitole (Fig. 2).
Figure 2 : Partie centrale de la façade du Capitole
© F.Christophoul
Au XIVe siècle, le Capitole a des allures de forteresse,
avec des tours d’angle, une prison ou encore un
arsenal, mais il abrite également des éléments
essentiels à la vie de la cité, comme les archives.
A partir du XVIIe siècle, le vieux bâtiment est peu à peu
détruit et remplacé par celui que nous connaissons, à
l’exception du donjon (qui abrite aujourd’hui l’office de
tourisme).
Le fronton du Capitole date du XVIIIe siècle et résume à
lui-seul les matériaux utilisés dans la région :
La base des murs est construite en grès (Fig. 2) venant
de carrières situées à l’est de Toulouse. Ces grès
appartiennent à un ensemble géologique connu sous le
nom de molasses de Carcassonne, constitué
d’alternances de conglomérats, de grès, de marnes et
de calcaires. Cet ensemble s’est formé durant l’Eocène
(il y a 34 à 56 millions d’années) à partir des sédiments
apportés depuis les Pyrénées.
On trouve au-dessus une alternance de briques rouges
et de calcaire blanc (Fig. 2).
La brique, apportée par les Romains, est le matériel
emblématique de la ville. A cette époque, le transport de
matériaux lourds est compliqué et les premières roches
de construction se trouvent au pied des Pyrénées
(80 km au sud) ou dans la Montagne Noire (50 km à
l’est). Les Romains développent donc la production de
briques à partir d’argiles que l’on trouve à quelques
kilomètres de Toulouse. Les argiles utilisées proviennent
également de molasses, qui se sont formées cette fois à
l’Oligocène (entre 23 et 34 millions d’années). Cette
formation affleure le long des reliefs qui bordent la ville
(Jolimont à l’est et Pech David au sud). Les carrières
d’alors ne sont pas connues mais l’activité n’a pas cessé
dans la région (Imerys à Leguevin ou Terreal à
Castelnaudary).
Le calcaire blanc provient des carrières du village de
Belbèze de Comminges, dans les Pyrénées et a été
transporté par bateau sur la Garonne. Les fossiles
contenus dans ces roches permettent de dire qu’elles se
sont formées dans un environnement marin assez calme
au cours du Paleocène (53 à 65 millions d’années).
Sur la partie centrale de la façade du Capitole se
trouvent les 8 colonnes qui symbolisent les premiers
capitouls (Fig. 2). A l’origine, ces colonnes étaient en
marbre rouge et blanc mais la couleur rouge a perdu en
intensité avec le temps. Ce marbre, connu sous le nom
de Marbre de Caunes Minervois ou Incarnat, était très
recherché aux XVIIIe et XIXe siècles. Il a notamment été
utilisé pour le Grand Trianon de Versailles, la basilique
9
Saint Pierre de Rome ou la mosquée de Cordoue. En
terme de géologie, ce n’est pas un marbre à proprement
parlé puisqu’il s’agit en fait d’une roche constituée de
calcaire (parties blanches) cimentés pas des boues
(parties rouges) qui s’est formé au début du Dévonian
(il y a environ 400 millions d’années). Les carrières
exploitées se situent sur le flanc sud de la Montagne
Noire.
Enfin, le bandeau central qui porte l’inscription
Capitolium est formé de « Calcaire griotte », qui doit son
nom à son aspect et à sa couleur très particulière. Cette
roche est également d’âge dévonien et provient elle-
aussi de la Montagne Noire.
Comme pour de nombreux matériaux de construction
toulousains (les grès de la base des murs par exemple),
ces calcaires ont pu être transportés jusqu’à Toulouse
grâce au Canal du Midi. La construction du canal au
XVIIe siècle a permis un changement majeur dans les
matériaux utilisés pour les bâtiments, puisqu’il devient
alors possible de transporter facilement de lourdes
charges jusqu’à Toulouse.
8 – Le pont neuf et la crue de 1875
Historiquement, Toulouse s’est construit sur la rive
droite de la Garonne mais à travers les siècles, l’actuel
quartier Saint Cyprien, sur la rive gauche, a peu à peu
été aménagé.
Le pont Neuf est le plus ancien pont de la ville au-
dessus de la Garonne (Fig. 3). Sa construction est
décidée par les Capitouls au cours du XVIe siècle afin
de remplacer le vieux pont de la Daurade (dont seul un
morceau d’arche subsiste aujourd’hui à la base de
l’Hôtel Dieu) mais elle prendra plus d’un siècle. Un impôt
spécial est levé en 1540 pour le financer mais les
travaux sont d’abord stoppés par les guerres de
religions (1562-1598). Par la suite, les pierres destinées
à la construction du pont sont accaparées par les riches
marchands de la ville pour construire leurs propres
habitations (Hôtel de Pierre par exemple). Enfin, la
géologie du sous-sol complique les travaux, car les piles
du pont doivent reposer sur un substrat hétérogène.
Certaines seront reconstruites plusieurs fois et le pont
est finalement inauguré en 1659 par Louis XIV.
Le pont est conçu pour résister aux crues de la
Garonne : les arches sont irrégulières, les piles sont
percées de dégueuloirs (Fig. 2) qui permettent à l’eau
de passer en cas de crues afin de diminuer la pression
sur les piles et l’avant des piles est anguleux pour éviter
l’accumulation de débris.
Figure 3 : Structure d’une pile du Pont Neuf avec son
dégueuloir.
© F.Christophoul
On retrouve deux matériaux de construction utilisés pour
le Capitole : les briques rouges, le calcaire blanc de
Belbèze de Comminges. En revanche, le grès utilisé
pour construire le parapet n’est pas celui de
Carcassonne. Il provient lui-aussi de Belbèze et a été
déposé dans un environnement côtier. On y retrouve
quelques fossiles qui permettent de dater la formation
de cette roche du début de l’Eocène (il y a environ
50 millions d’années) et sont donc plus anciens que les
molasses de Carcassonne.
La rive gauche de Toulouse correspond à la terrasse T2,
à environ 155 m d’altitude, tandis que la rive droite est
bâtie sur la terrasse T1, à environ 140 m d’altitude. A
cause de la topographie locale, le Pont Neuf est donc
asymétrique : la berge gauche est 11 m plus bas que la
rive droite (Fig. 5).
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Cette différence d’altitude entre les deux parties de la
ville explique les conséquences de la grande crue des
23 et 24 juin 1875, qui coutât la vie à 208 personnes,
détruisit 1219 bâtiments et fit 10 000 sans-abris,
essentiellement dans le quartier populaire de
Saint-Cyprien.
Cette inondation fait suite à des chutes de neige dans
les Pyrénées suivies de plusieurs jours de fortes pluies.
L’évolution de la crue est ensuite intimement liée à la
position des terrasses de la Garonne. En effet, les
zones inondées sont celles construites sur la terrasse la
plus jeune, la terrasse T1 (Fig. 1).
Au matin du 23 juin, la rive droite de la Garonne, en
amont du Pont Saint-Michel est inondée et dans l’après-
midi, l’eau atteint la base de la digue du cours Dillon qui
est alors l’unique protection du quartier Saint-Cyprien
contre les crues de la Garonne. A la fin de la journée, la
rive gauche est inondée au niveau du Pont Saint-Michel
et en fin de journée, la digue du cours Dillon est
submergée. Le quartier Saint-Cyprien est alors envahi
par l’eau qui arrive à la fois de l’est et du sud (Fig. 6).
Toute la terrasse T1 est sous les eaux, qui s’arrêtent sur
l’escarpement de la terrasse T2. La légère pente de la
terrasse T1 permet néanmoins une évacuation rapide
des eaux qui se retirent dès le 24. Le niveau maximum
de la crue est indiqué sur la plaque commémorative de
la place Olivier (Fig. 4).
Le seul pont qui résistera à cette crue est bien-sûr le
Pont Neuf.
Figure 4 : Plaque commémorant l’inondation de 1875
avec le niveau maximum de la crue (place Olivier)
© F.Christophoul
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Figure 5 : Coupe géologique à travers les terrasses de la Garonne
12
Figure 6 : Carte de l’étendue de l’inondation de 1875. En bleu : les zones recouvertes par l’eau, en rouge : les bâtiments détruit.
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5,3 Ma
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11,7 Ka
Calcaire de Belbèze
Molasse du Tolosan
Molasse de
Carcassonne
Grès de Furne
Marbre de Mancioux
Brêche romaine
de St Béat
Brêche de Sauveterre
Brêche de
Troubat-Bramevaque
Calcaires
de l’Armagnac
/ Gers / Auch
Grès et
conglomérats de
la Garonne et
de ses affluents
Calcaire coquillier
(de Beaulieu)
Marbres de St Béat
Marbre de Sarrancolin
Calcaire Nankin
Brêche du
Cap Romarin
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ud
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Brêche Grand
Antique d’Aubert
Noir St Martin
Calcaire d’Arudy
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Perm
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Epoque
ECHELLE DES TEMPS GEOLOGIQUES
Epoque
419 Ma
Pér
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ério
de
Ere EpoquePé
riode
Ere
359 Ma
299 Ma
Période de formation des matériaux de construction géologiques
utilisés pour les batiments toulousains
Marbre de Rivenert
Calcaire Griottes
Granite du Sidobre
Leptynites
Marbres rouges
du Languedoc
(Incarnat, Turquin),
Marbre Noir
de St Laurent
Modifié d’après la Commission Internationale de Stratigraphie, Cohen, K.M., Finney, S & Gibbard, P.L. (2012)
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3. Le congrès Cette année, plus de 1 000 scientifiques venus de tous les continents vont se réunir à Toulouse à l’occasion
du congrès commun aux sociétés savantes française (ASF) et internationale (IAS) en sédimentologie. Cette
rencontre aura lieu au centre des congrès Pierre Baudis les 10, 11 et 12 octobre prochains et accueillera
des chercheur.e.s du monde académique et industriel, des étudiant.e.s et des enseignant.e.s en science de
la Terre.
Au cours de ces trois jours, les travaux les plus récents dans le domaine de la sédimentologie seront
présentés et discutés. Ce congrès permettra également à la communauté scientifique internationale de
débattre de questions plus générales mais centrales en sédimentologie, comme la relation entre les
systèmes actuels et les systèmes passés, et les futurs défis de cette discipline. Un forum des métiers et
une « foire aux jobs » permettront aux étudiant.e.s et aux jeunes chercheur.e.s de rencontrer les
acteur.rice.s du monde académique et industriel, fortement impliqué.e.s dans l’organisation de cet
événement. De nombreuses excursions sont organisées avant et après le congrès pour permettre aux
sédimentologues du monde entier de découvrir, sur le terrain, la géologie et les formations sédimentaires de
la France.
Au cours du congrès se tiendra également un forum consacré à l’enseignement des sciences de la Terre,
avec des conférences scientifiques et des tables rondes pour discuter des liens entre enseignement,
recherche et géologie de terrain. Les participant.e.s partiront ensuite une journée dans le Quercy pour
observer les dépôts sédimentaires de cette région.
Enfin, deux évènements grand public auront lieu en lien avec ce grand moment scientifique :
le 26 septembre à 18h30 au café du Quai des Savoirs, trois chercheurs du laboratoire Géoscience
environnement Toulouse, Yves Godderis, Marc de Rafélis et Guillaume Dera, ont animé des discussions sur
les paléo-climats et les paléo-environnements de la Terre. Le 17 octobre à 20h à la salle Sénéchal à
Toulouse, Emmanuelle Vennin professeure à l’Université de Bourgogne au laboratoire Biogéosciences
(CNRS/EPHE/Université de Bourgogne) à Dijon, parlera de ses travaux sur les constructions microbiennes,
qui racontent l’évolution de notre planète.
Le congrès a par ailleurs reçu le label ESOF 2018 – Toulouse, Cité européenne de la Science, qui
promeut les manifestations centrées sur la science et l’innovation se déroulant en région Occitanie en 2017-
2018.
En savoir plus (en anglais) : https://ims2017.sciencesconf.org/
Chiffres clés : 1050 participant.e.s attendu.e.s de 65 pays dont 600 chercheur.e.s, 350 étudiant.e.s et 350 intervenant.e.s 33% de femmes 87% de personnels d’établissements publics et 13 % d’industriels
L’Association de sédimentologie française (ASF) a été fondée en 1965 et a pour objectif de mettre en
relation les chercheur.e.s, les étudiant.e.s, les enseignant.e.s et toute personne, qui s’intéressent aux
roches sédimentaires. Elle compte aujourd’hui environ 500 membres en France et dans les pays
francophones.
L’Association internationale de sédimentologie (IAS) a été créée en 1952 pour promouvoir l’étude de la
sédimentologie à travers le soutien de publications scientifiques et l’organisation de conférences
internationales. Elle compte 1600 membres dans plus de 50 pays.
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4. Pour aller plus loin
L’histoire géologique des 30 derniers millions d’années de l’Amazone
révélée par la géochimie organique et inorganique Depuis quand l’Amazone est-elle le plus grand fleuve au monde ? Depuis
quand une Amazone prenant sa source dans les Andes se jette-t-elle dans
l’océan Atlantique ? Comment était l’Amazone avant cette
transcontinentalisation ? Quelles étaient les sources passées de l’Amazone ? C’est à ces questions qu’une
équipe européo-brésilienne du projet Clim-Amazon (…)
Il y a 300 millions d’années : le climat de la Terre sous l’emprise de la tectonique Les causes des fluctuations du climat de la Terre aux échelles de temps très longues (>1 million d’années) restent encore largement méconnues. C’est dans le cadre théorique de la reconstruction du (...)
La stratégie de croissance des organismes marins calcifiants impacte le message que transmet leur squelette Si la croissance du squelette des organismes marins calcifiants se fait en général par cristallisation directe du carbonate de calcium, on sait depuis peu qu’elle peut aussi se faire par (...)
[CP] Il y a 360 millions d’années : des récifs dans la tourmente d’une extinction de masse Depuis l’apparition des organismes multi-cellulaires il y a 540 millions d’années, la vie sur Terre a été frappée par 5 grandes extinctions de masse. Moins populaire que l’extinction qui a marqué la (...)
GET - Du nouveau sur la formation et l’évolution des plaines côtières, l’exemple du sud-ouest de l’Inde Une étude des plaines côtières du sud-ouest de l’Inde menée par une équipe internationale, comprenant des chercheur.e.s du laboratoire Géosciences environnement Toulouse (GET), a permis d’apporter une (...)
16
Quantifier l'érosion grâce aux rayons cosmiques
Ces vingt dernières années, l'utilisation de isotopes cosmogéniques (comme le
10Be) a révolutionné la géomorphologie. La concentration du 10Be dans les
sables de rivière permet de quantifier les taux de dénudation du relief amont
sur des échelles de temps millénaires, inaccessibles jusqu'alors. Ces taux
d'érosion, peu influencés par les activités humaines, ont permis d'étudier
systématiquement les relations entre la dénudation moyenne des reliefs et les causes généralement
invoquées comme le climat, la tectonique, la pente, la végétation etc...
Quand le Plateau du Tibet hésite entre affrontement et échappement… Les hauts plateaux tels que l’Altiplano ou le Tibet sont des régions très
épaissies de croûte continentale résultants d’une longue histoire de
convergence puis de collision entre deux plaques lithosphériques.
Paradoxalement, ces géants géologiques maintiennent une surface
topographique et une base très plates, du fait de la chaleur qu’ils ont accumulée et donc de leur faible
viscosité. Le plateau tibétain est comprimé et donc épaissi entre deux ensembles froids et relativement
rigides : le continent indien au sud et l’Eurasie au nord. Mais il a aussi la possibilité de s’échapper vers l’est
sous les effets conjugués de la collision Inde-Asie et de sa tendance à s’étaler sous son propre poids vers
une région de moindre topographie….
Les saisons du Jurassique
Les cycles de Milankovitch sont des variations de l’insolation reçue par la Terre
pilotées par des modifications périodiques des mouvements orbitaux. Ces
derniers sont particulièrement connus pour avoir rythmé la dynamique des
phases glaciaires et interglaciaires au cours du Quaternaire, mais de
nombreuses études montrent que ces variations de l’ordre de la dizaine à la centaine de milliers d’années
se sont aussi manifestées dans des périodes géologiques plus reculées. Cependant, se peut-il que de
grands mouvements astronomiques régulent la dynamique du climat à l’échelle de plusieurs millions
d’années ? Et si oui, par quel processus ? …
La Terre en surchauffe
Au cours des derniers 50 millions d’années, les grandes variations climatiques
ont été attribuées aux surrections des grandes chaînes de montagnes. Deux
chercheurs CNRS du Laboratoire océanographique de Villefranche-sur-mer
(UPMC/CNRS/CNES) et de Géoscience environnement Toulouse
(CNRS/Toulouse 666 – Paul Sabatier/IRD/CNES) viennent de montrer que l’aptitude des surfaces
continentales à former des sols influence aussi le climat de la Terre. Cette étude est à paraître dans la
revue Climate of the Past. Avant le réchauffement climatique actuel, depuis environ 50 millions d’années, le
climat de la Terre n’a cessé de se refroidir. Les raisons de ce refroidissement sont âprement discutées dans
la littérature scientifique.…
17
5. Ressources photos
Pour toutes demandes d’images, merci de contacter : [email protected]
Légende : Les sédiments transportés depuis les montagnes par les rivières forment différentes roches au
cours du temps, qui nous racontent l'histoire de la planète. Certaines d'entre elles sont des ressources pour
la construction par exemple.
Toulouse (31) © F.Christophoul Montagne noire © L. GUERIT
Ille-sur-Têt (66) © L. GUERIT St Giron (09) © L. GUERIT
L'Aiguillon (09) © F.Christophoul Lodève (34) © L. GUERIT
Contact Presse CNRS Midi-Pyrénées
Clément Blondel l T 05 61 33 60 14 l [email protected]