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AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 04 5 mars 2015 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch Les moyens de surveillance des em- ployés se sont multipliés ces dernières années: logiciel espion, caméras, enre- gistrement des conversations télépho- niques et géolocalisation, entre autres. L’employeur a certains droits mais l’em- ployé également! Il faut faire attention aux dérives que peuvent occasionner certains moyens de surveillance... Dans ce numéro, entretien avec un ins- pecteur du travail du canton de Genève et avec un spécialiste de l’équipe de protection juridique du SEV. Dossier pages 10 à 12 Attention, vous êtes surveillés En matière de surveillance des travailleurs, la loi est assez vague et laisse place à beau- coup de possibilités d’inter- prétation. Les employés ont tout intérêt à être vigilants, même si la surveillance peut parfois leur être utile. Protection des travailleurs .. Nous sommes de plus en plus surveillés, au travail et en déplacement notamment. Il en va souvent de notre protection, mais attention aux abus... Jean Ziegler vient de publier «Retour- nez les fusils! Choisir son camp» aux éditions du Seuil. Trente-cinq ans après la publication de «Retournez les fusils! Manuel de sociologie d’opposition», l’intellectuel genevois revisite sa bio- graphie intellectuelle, enrichie de son expérience sur le terrain et de moments d’introspection. Dans un style puissant et imagé, ponctué de citations, son der- nier ouvrage constitue une incitation à l’action. Dans cet entretien que nous reprenons du quotidien Le Courrier, Jean Ziegler démontre si besoin, qu’il n’a rien perdu de sa capacité de révolte et fait preuve d’un optimisme inébranlable dans un avenir meilleur. Interview en pages 6 et 7 Interview L’espoir du combat retrouvé chez Ziegler LDD Les délégués de la conférence CCT CFF l’ont dit haut et fort: il est hors de question que les retraites du personnel fondent. L’entreprise doit en faire plus. Page 2 et 3 CFF: touche pas à ma retraite! Les préoccupations de la section tpf urbains, présidée par Bernard Clerc. Page 13 Journée d’écoute Hes Deux nouveaux membres du comité bus ont été élus le 26 février à Olten. Il s’agit de Carmelo Scuderi, des tl, et Elisabeth Küng, de la STI Thoune. Page 4 Journée de branche bus La journée de la solidarité, c’est le 1er mai, jour de la fête du travail. Mais cette année, on fête la solidarité ce samedi 7 mars déjà. Solidaires avec les femmes, dont les salaires souffrent encore et toujours de discrimination. Nous vous attendons nombreux et nombreuses à Berne dès 13h30 à la Schützenmatte: des plus jeunes aux plus âgés, hommes et femmes. Viens donc et prends quelqu’un avec toi! Journée de la solidarité

Contact sev 2015 04

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Page 1: Contact sev 2015 04

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 04

5 mars2015

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

Les moyens de surveillance des em-ployés se sont multipliés ces dernièresannées: logiciel espion, caméras, enre-gistrement des conversations télépho-niques et géolocalisation, entre autres.L’employeur a certains droits mais l’em-ployé également! Il faut faire attentionaux dérives que peuvent occasionnercertains moyens de surveillance...Dans ce numéro, entretien avec un ins-pecteur du travail du canton de Genèveet avec un spécialiste de l’équipe deprotection juridique du SEV.

Dossier pages 10 à 12

Attention, vous êtes surveillésEn matière de surveillance destravailleurs, la loi est assezvague et laisse place à beau-coup de possibilités d’inter-prétation. Les employés onttout intérêt à être vigilants,même si la surveillance peutparfois leur être utile.

Protection des travailleurs

..

Nous sommes de plus en plus surveillés, au travail et en déplacement notamment. Il en va souvent de notre protection,mais attention aux abus...

■ Jean Ziegler vient de publier «Retour-nez les fusils! Choisir son camp» auxéditions du Seuil. Trente-cinq ans aprèsla publication de «Retournez les fusils!Manuel de sociologie d’opposition»,l’intellectuel genevois revisite sa bio-graphie intellectuelle, enrichie de sonexpérience sur le terrain et de momentsd’introspection. Dans un style puissantet imagé, ponctué de citations, son der-

nier ouvrage constitue une incitation àl’action.Dans cet entretien que nous reprenonsdu quotidien Le Courrier, Jean Zieglerdémontre si besoin, qu’il n’a rien perdude sa capacité de révolte et fait preuved’un optimisme inébranlable dans unavenir meilleur.

Interview en pages 6 et 7

Interview

L’espoir du combat retrouvé chez Ziegler

LDD

Les délégués de la conférence CCT CFF l’ont dithaut et fort: il est hors de question que lesretraites du personnel fondent. L’entreprisedoit en faire plus. Page 2 et 3

CFF: touche pas à ma retraite!Les préoccupations dela section tpf urbains,présidée par BernardClerc. Page 13

Journée d’écouteHes

Deux nouveaux membres du comité bus ontété élus le 26 février à Olten. Il s’agit deCarmelo Scuderi, des tl, et Elisabeth Küng, dela STI Thoune. Page 4

Journée de branche bus

La journée de la solidarité, c’est le 1ermai, jour de la fête du travail. Mais cetteannée, on fête la solidarité ce samedi 7mars déjà. Solidaires avec les femmes,dont les salaires souffrent encore ettoujours de discrimination. Nous vousattendons nombreux et nombreuses àBerne dès 13h30 à la Schützenmatte:des plus jeunes aux plus âgés, hommeset femmes.

Viens donc et prends quelqu’unavec toi!

Journée de la solidarité

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ACTU ......

2contact.sevN° 04/155 mars 2015

Une grèveexemplaire au Tessin■ C’est une leçon de courage,de dignité et de déterminationqu’ont donnée les employé-e-sd’Exten au Tessin. En grèvedepuis le 19 février pourdénoncer des baisses desalaires de 26 % pour lesfrontaliers et de 16 % pour lesrésidents, ils ont repris le travaille 26 février en soirée suite àune médiation organisée parl’Office cantonal de conciliation,sous la présidence de laconseillère d’Etat Laura Sadis.Durant ces premières tracta-tions, la délégation du per-sonnel, le syndicat Unia et ladirection d’Exten SA ontconvenu d’un commun accordque les diminutions de salairessont suspendues jusqu’au 30avril 2015, que les négociationssont ouvertes et se terminerontà fin avril 2015 et qu’aucunemesure ne sera prise à l’encon-tre des grévistes.

Ce succès d’étape est le fruitd’une magnifique mobilisationdu personnel d’Exten. Pourprotester contre les baisses desalaires, il s’était mis en grève.Les dirigeants ne leur avaientlaissé d’autre choix que designer un nouveau contrat: «Situ ne signes pas ton nouveaucontrat, la boîte va fermer. Si tun’es pas satisfait, tu peuxdonner ta démission.» Unchantage imposé sans mêmeque ne soit présenté le moindrechiffre justifiant l’impact dufranc fort sur l’entreprise.L’affaire Exten dépasse large-ment la seule histoire d’entre-prise. La déréglementation desrapports de travail, commesouligné par l’Union syndicaletessinoise, prend d’autresvisages: ceux du démantèlementdes droits du personnel. «Lesconflits chez Exten SA et chezCattaneo SA ne sont que lapointe de l’iceberg de la mise àsac du travail.»La fin du mouvement a étéaccueillie avec une grandesatisfaction. La fatigue était bienprésente, mais le personnel estresté déterminé. L’USS espèredésormais qu’un accord définitifpuisse être signé ces prochainessemaines. frg/vbo

EN VITESSE

Les délégués SEV à la confé-rence CCT CFF et CFF Cargo du26 février l’ont dit à une grandemajorité: le personnel ne selaissera pas tondre pour ga-rantir le niveau des rentes de la

caisse de pension (CP CFF).

Quel est l’enjeu?Dans notre première édition del’année, nous en esquissionsles contours. Le Conseil de fon-dation de la CP CFF a décidé enfin d’année dernière d’une sériede mesures pour le 1er janvier2016: baisse du taux d’intérêttechnique (de 3 % à 2,5 %), cequi engendre une baisse dutaux de conversion et donc unediminution des rentes. Il a aus-si introduit la table des généra-tions, qui implique la baissedu taux de conversion sur labase de l’année de naissance,synonyme d’espérance de vieaccrue.En clair, pour éviter cette dimi-nution des rentes, il faut trou-

ver de l’argent supplémen-taire. Afin d’atténuer les pertessur les rentes pour les jeunesassurés et de maintenir le ni-veau de prestations, les cotisa-tions à la CP seront augmen-tées, à raison de 2,5 % répartiséquitablement entre les CFF etle personnel.

Des mesures pour ceux quipartent bientôt en retraiteMais il faut aussi des mesurespour les assurés qui sont bien-tôt à la retraite. Et pour cela,il faudrait un investissementunique de l’ordre de 500 mil-lions à 690 millions à la chargedes CFF. Le personnel devraitaussi participer en renonçant àun jour de vacances de 2016 à2018, en acceptant l’idée

qu’entre 2017 et 2020 seulesles augmentations salariales in-dividuelles (selon CCT) de 0,8 %soient octroyées. Les augmen-tations générales liées au ren-chérissement passeraient à latrappe jusqu’en 2019, à moinsqu’il ne dépasse 1,2 %.Voilà ce qui était prévu avant le15 janvier et la décision de laBanque nationale suisse desupprimer le taux plancher. LesCFF ont alors annoncé qu’ils re-mettaient en question leur par-ticipation unique de plusieurscentaines de millions de francs.Un changement de cap qui a dumal à passer auprès des assu-rés. «Les négociations ne sontpas interrompues, mais pourl’heure, il n’y a pas d’accord, arelevé Giorgio Tuti, président

Caisse de pension CFF: Conférence CCT CFF-CFF Cargo

Le personnel des CFFn’a pas l’intention depayer la facture due à labaisse annoncée desrentes. Lors de la der-nière conférence CCTCFF, les délégués ontmontré leur colère. Ilsexigent des CFF qu’ilsassument leur part dansle financement des me-sures de stabilisationde la caisse de pension.

Durant 10 ans, la FondationSwiss Aviation a défendu lesintérêts de la Confédération enmatière de transport aérien, enraison de l’intégration deSwiss au groupe Lufthansa.Philipp Hadorn, conseiller na-tional, a demandé au Conseilfédéral quel était le bilan decette activité.La réponse du Conseil fédéralest désormais connue: il consi-dère que l’objectif que « notrepays soit particulièrement bienraccordé au reste du monde »est totalement atteint. Et es-time que Swiss a réussi « àconserver une autonomie réel-lement importante au sein dugroupe ». Le Conseil fédéral neprend pas position sur les rela-

tions entre la direction dugroupe et le personnel, quePhilipp Hadorn décrit comme« de plus en plus mauvaises ».Le Conseil fédéral pense toute-fois que Lufthansa ne se mêlepas directement des conflitsactuels. Quant à l’avenir, le

Conseil fédéral se refuse à toutpronostic pour Swiss, maiscroit que l’aviation suisse a deréelles chances de se mainte-nir. La Fondation Swiss Avia-tion a rempli son mandat maisun « monitoring » de l’aviationsuisse reste nécessaire. C’est

d’ailleurs pourquoi il souhaitecréer une nouvelle instance,qui serait chargée d’observerla compétitivité de l’aviationsuisse et le cadre général danslequel elle évolue. pan/Hes

Début octobre 2015, lemandat de la FondationSwiss Aviation s’arrête.La suite en matière desuivi de l’évolution del’aviation suisse n’estpas encore clairementdéfinie.

Observer reste nécessaireLa Fondation Swiss Aviation va-t-elle s’atteler à de nouvelles tâches?

Avec la réponse à moninterpellation parlementaire,le Conseil fédéral devaitreconnaître ouvertement quela Fondation Swiss Aviation atotalement rempli sonmandat. Ses succès en faveurde l’aviation suisse sontévidents et son mandat, limitéà 10 ans, devrait être poursui-vi.Le Conseil fédéral en réalitéconsidère que les liaisonsaériennes sont garanties aussibien qu’auparavant. Mais iloublie un peu la part impor-tante fournie par d’autres

compagnies aériennes. Etconsidérer que Swiss est indépen-dant semble également discu-table. On fait là semblantd’ignorer le programme d’optimi-sation qui entraînera une réduc-tion drastique des coûts danstoutes les filiales Lufthansa. Onne tire pas non plus de bilan desplaces de travail entre les débutsde la nouvelle compagnieaérienne, après le grounding, etaujourd’hui, alors que le nombrede collaborateurs a été réduitencore une fois de moitié.Ce qui est réjouissant par contre,c’est que le Conseil fédéral

considère qu’un monitoring restenécessaire. La proposition duDETEC de créer un nouvel organeindépendant de Swiss a du sens.Par contre, dans la composition del’instance, on oublie encore unefois les syndicats. Cela devraitsans doute être corrigé, car leConseil fédéral connaît, au moinsdepuis 2001, l’importance directeet indirecte de l’aviation pour lesactifs et le marché du travail.

Philipp Hadorn,président SEV-GATA,

secrétaire syndical SEV et conseiller

national PS SO.

COMMENTAIRE

La proposition du Conseil fédéral fait sens

ACTU

...... 3

contact.sevN° 04/155 mars 2015

du SEV. Mais le temps presse,sans accord sur les mesures destabilisation, nous ne pourronsque conseiller aux quelque2600 collègues qui en ont lapossibilité de prendre leur re-traite pour le 1er décembre decette année. Ils bénéficierontainsi des conditions actuel-les.» Et dans la salle, le mécon-tentement était palpable chezles collègues. «Les CFF doivents’engager davantage.» «Il estimportant qu’une décision in-tervienne rapidement, car ceuxqui veulent partir en retraiteanticipée fin novembre doiventdonner leur congé fin mai. Ilsdoivent donc avoir suffisam-ment de temps à dispositionpour prendre leur décision.»«Nous avons déjà une baisseréelle des salaires car nousavons 1 % qui part pour le mo-dèle de retraite Valida. Avec1,25 % de hausse de cotisa-tion, ça fait 2,25 % en moinschaque mois», a relevé un col-lègue de la manœuvre. Dans lemême registre, un délégué arappelé que la hausse desprimes maladie vient grever lebudget des ménages. «On nedoit pas s’agenouiller devantles CFF. Ils ont loupé un virageen détruisant des postes detravail. Ils ont rationalisé et faitdes économies sur le dos dupersonnel. Nous perdons dupouvoir d’achat depuis 15 ans.Avant, les employés pleuraient

à 65 ans parce qu’ils ne vou-laient pas partir à la retraite.Maintenant, ils rêvent de s’enaller!» Une prise de positionsaluée par une salve d’applau-dissements!Et certains l’ont bien fait re-marquer: les CFF doivent pren-dre leurs responsabilités pourgarantir l’attractivité des em-plois et donc par ricochet labonne marche de la caisse depension. Il s’est aussi trouvédes voix pour défendre le pa-quet global, jugé équilibréavec des concessions du per-sonnel «acceptables».Au final, Manuel Avallone,vice-président du SEV, a estiméqu’il fallait tenir compte desmesures utiles aux jeunes ac-

tifs – pour qui la caisse depension n’est pas le principalsujet de préoccupation – etcelles nécessaires à ceux quivont partir à la retraite prochai-nement et qui pourraient seretrouver avec des baissessubstantielles si on n’a pas demesures de stabilisation. «LesCFF vont nous faire une nou-velle proposition et nous al-lons les écouter. Nous amène-rons les avis entendusaujourd’hui lors de cette confé-rence CCT et les défendronsavec énergie», a assuré Gior-gio Tuti.Ce thème brûlant reviendra surla table de la conférence CCTCFF le 15 avril.

Vivian Bologna

le personnel fâché

vbo

Manuel Avallone a répondu aux nombreuses questions et critiques des délégués, notamment concer-nant la caisse de pension CFF.

Liberté, égalité, solidarité –l’égalité salariale maintenant!Une importante manifestation nationale aura lieuaprès-demain, le 7 mars. Celle-ci entrera dansl’histoire ne serait-ce que par le fait que 48 organi-sations différentes, aussi bien de gauche que dedroite, appellent à manifester. On n’avait encorejamais vu cela.

Les membres SEV se retrouveront dès 12 h 30 à laSchützenmatte et marcheront ensuite ensemblejusqu’à la Place fédérale, pour montrer leur solida-rité. Un signal pour l’égalité salariale et contrel’augmentation de l’âge de la retraite!

Pourquoi faisons-nous cela?

Il est très important de montrer un signal fort pourl’égalité salariale (avec des contrôles) et pourstopper l’augmentation de l’âge de la retraite.C’est pourquoi on a besoin de chaque femme et dechaque homme à cette manif! Cela nous concernetous, hommes et femmes. Cela ne concerne pas lesretraités d’aujourd’hui, certes, mais leurs enfantset leurs petits-enfants. Celui qui n’accepte plusque chaque année 7,7 milliards de francs soientéconomisés sur le dos des femmes, doit venir lemontrer. Nous soutenons ainsi le Conseil fédéralqui aimerait enfin faire appliquer l’égalité sala-riale. Depuis des décennies, elle figure dans laConstitution, mais elle n’a encore jamais été uneréalité en Suisse. Et certains poids lourds politi-ques aimeraient même profiter de la crise actuellede l’euro pour revenir en arrière sur certains ac-quis en matière d’égalité. Samedi 7 mars, saisis lachance qui t’est donnée de dire haut et fort que lesfemmes ont droit à un salaire égal pour un travailégal. C’est un signal pour l’avenir: l’égalité salari-ale maintenant, subito! Et dans tous les métiers.

L’âge de la retraite est depuis longtemps unepomme de discorde en politique. Il y a encorequelques années, les femmes partaient en retraiteà 62 ans. On en est actuellement à 64 ans, maiscertains aimeraient imposer la même limite queles hommes, 65 ans. Parallèlement, l’Union patro-nale suisse et economiesuisse souhaitent passer à67 ans pour tous dès 2018. Et le Conseil fédéral,dans sa vision AVS 2020, parle de « flexibilisationjusqu’à 70 ans ». Voulons-nous vraiment ça (ensachant que les employés de plus de 50 ans n’ar-rivent pas à retrouver un nouvel emploi quand ilsperdent le leur)? Est-ce vraiment ça l’avenir? Jepense que non. Samedi, ce sera aussi l’occasionde montrer mon désaccord avec cette vision. Unemanif, deux thèmes. Engageons-nous ensemble etfaisons du 7 mars une journée historique!

Lucie Waser, déléguée SEV aux questions d’égalité des chances

ÉDITO

Le secrétaire syndical UrsHuber a invité les délégués àla conférence CCT à ouvrirl’oeil sur le décompte detemps pour ceux qui travail-lent au sein de I-IH. «Il y a dessituations inacceptables. Dessuppléments de pause etd’autres supplémentstemporels n’ont pas étécomptabilisés ou l’ont été dela mauvaise manière enjanvier. En outre, des indem-

nités de nuit, du dimanche,n’ont pas été versées. On m’adit qu’ailleurs c’est pareil.Avertissez-nous si vousconstatez des erreurs!» Dansun autre registre, le secrétairesyndical Martin Allemann asouligné que la gestion dutemps de travail connaissaitde gros bugs. «Gardez tous lesdocuments utiles pour fairevaloir vos droits et tenez-nousau courant.»

INFO

Temps de travail et indemnités «Ouvrez l’oeil»

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Une grèveexemplaire au Tessin■ C’est une leçon de courage,de dignité et de déterminationqu’ont donnée les employé-e-sd’Exten au Tessin. En grèvedepuis le 19 février pourdénoncer des baisses desalaires de 26 % pour lesfrontaliers et de 16 % pour lesrésidents, ils ont repris le travaille 26 février en soirée suite àune médiation organisée parl’Office cantonal de conciliation,sous la présidence de laconseillère d’Etat Laura Sadis.Durant ces premières tracta-tions, la délégation du per-sonnel, le syndicat Unia et ladirection d’Exten SA ontconvenu d’un commun accordque les diminutions de salairessont suspendues jusqu’au 30avril 2015, que les négociationssont ouvertes et se terminerontà fin avril 2015 et qu’aucunemesure ne sera prise à l’encon-tre des grévistes.

Ce succès d’étape est le fruitd’une magnifique mobilisationdu personnel d’Exten. Pourprotester contre les baisses desalaires, il s’était mis en grève.Les dirigeants ne leur avaientlaissé d’autre choix que designer un nouveau contrat: «Situ ne signes pas ton nouveaucontrat, la boîte va fermer. Si tun’es pas satisfait, tu peuxdonner ta démission.» Unchantage imposé sans mêmeque ne soit présenté le moindrechiffre justifiant l’impact dufranc fort sur l’entreprise.L’affaire Exten dépasse large-ment la seule histoire d’entre-prise. La déréglementation desrapports de travail, commesouligné par l’Union syndicaletessinoise, prend d’autresvisages: ceux du démantèlementdes droits du personnel. «Lesconflits chez Exten SA et chezCattaneo SA ne sont que lapointe de l’iceberg de la mise àsac du travail.»La fin du mouvement a étéaccueillie avec une grandesatisfaction. La fatigue était bienprésente, mais le personnel estresté déterminé. L’USS espèredésormais qu’un accord définitifpuisse être signé ces prochainessemaines. frg/vbo

EN VITESSE

Les délégués SEV à la confé-rence CCT CFF et CFF Cargo du26 février l’ont dit à une grandemajorité: le personnel ne selaissera pas tondre pour ga-rantir le niveau des rentes de la

caisse de pension (CP CFF).

Quel est l’enjeu?Dans notre première édition del’année, nous en esquissionsles contours. Le Conseil de fon-dation de la CP CFF a décidé enfin d’année dernière d’une sériede mesures pour le 1er janvier2016: baisse du taux d’intérêttechnique (de 3 % à 2,5 %), cequi engendre une baisse dutaux de conversion et donc unediminution des rentes. Il a aus-si introduit la table des généra-tions, qui implique la baissedu taux de conversion sur labase de l’année de naissance,synonyme d’espérance de vieaccrue.En clair, pour éviter cette dimi-nution des rentes, il faut trou-

ver de l’argent supplémen-taire. Afin d’atténuer les pertessur les rentes pour les jeunesassurés et de maintenir le ni-veau de prestations, les cotisa-tions à la CP seront augmen-tées, à raison de 2,5 % répartiséquitablement entre les CFF etle personnel.

Des mesures pour ceux quipartent bientôt en retraiteMais il faut aussi des mesurespour les assurés qui sont bien-tôt à la retraite. Et pour cela,il faudrait un investissementunique de l’ordre de 500 mil-lions à 690 millions à la chargedes CFF. Le personnel devraitaussi participer en renonçant àun jour de vacances de 2016 à2018, en acceptant l’idée

qu’entre 2017 et 2020 seulesles augmentations salariales in-dividuelles (selon CCT) de 0,8 %soient octroyées. Les augmen-tations générales liées au ren-chérissement passeraient à latrappe jusqu’en 2019, à moinsqu’il ne dépasse 1,2 %.Voilà ce qui était prévu avant le15 janvier et la décision de laBanque nationale suisse desupprimer le taux plancher. LesCFF ont alors annoncé qu’ils re-mettaient en question leur par-ticipation unique de plusieurscentaines de millions de francs.Un changement de cap qui a dumal à passer auprès des assu-rés. «Les négociations ne sontpas interrompues, mais pourl’heure, il n’y a pas d’accord, arelevé Giorgio Tuti, président

Caisse de pension CFF: Conférence CCT CFF-CFF Cargo

Le personnel des CFFn’a pas l’intention depayer la facture due à labaisse annoncée desrentes. Lors de la der-nière conférence CCTCFF, les délégués ontmontré leur colère. Ilsexigent des CFF qu’ilsassument leur part dansle financement des me-sures de stabilisationde la caisse de pension.

Durant 10 ans, la FondationSwiss Aviation a défendu lesintérêts de la Confédération enmatière de transport aérien, enraison de l’intégration deSwiss au groupe Lufthansa.Philipp Hadorn, conseiller na-tional, a demandé au Conseilfédéral quel était le bilan decette activité.La réponse du Conseil fédéralest désormais connue: il consi-dère que l’objectif que « notrepays soit particulièrement bienraccordé au reste du monde »est totalement atteint. Et es-time que Swiss a réussi « àconserver une autonomie réel-lement importante au sein dugroupe ». Le Conseil fédéral neprend pas position sur les rela-

tions entre la direction dugroupe et le personnel, quePhilipp Hadorn décrit comme« de plus en plus mauvaises ».Le Conseil fédéral pense toute-fois que Lufthansa ne se mêlepas directement des conflitsactuels. Quant à l’avenir, le

Conseil fédéral se refuse à toutpronostic pour Swiss, maiscroit que l’aviation suisse a deréelles chances de se mainte-nir. La Fondation Swiss Avia-tion a rempli son mandat maisun « monitoring » de l’aviationsuisse reste nécessaire. C’est

d’ailleurs pourquoi il souhaitecréer une nouvelle instance,qui serait chargée d’observerla compétitivité de l’aviationsuisse et le cadre général danslequel elle évolue. pan/Hes

Début octobre 2015, lemandat de la FondationSwiss Aviation s’arrête.La suite en matière desuivi de l’évolution del’aviation suisse n’estpas encore clairementdéfinie.

Observer reste nécessaireLa Fondation Swiss Aviation va-t-elle s’atteler à de nouvelles tâches?

Avec la réponse à moninterpellation parlementaire,le Conseil fédéral devaitreconnaître ouvertement quela Fondation Swiss Aviation atotalement rempli sonmandat. Ses succès en faveurde l’aviation suisse sontévidents et son mandat, limitéà 10 ans, devrait être poursui-vi.Le Conseil fédéral en réalitéconsidère que les liaisonsaériennes sont garanties aussibien qu’auparavant. Mais iloublie un peu la part impor-tante fournie par d’autres

compagnies aériennes. Etconsidérer que Swiss est indépen-dant semble également discu-table. On fait là semblantd’ignorer le programme d’optimi-sation qui entraînera une réduc-tion drastique des coûts danstoutes les filiales Lufthansa. Onne tire pas non plus de bilan desplaces de travail entre les débutsde la nouvelle compagnieaérienne, après le grounding, etaujourd’hui, alors que le nombrede collaborateurs a été réduitencore une fois de moitié.Ce qui est réjouissant par contre,c’est que le Conseil fédéral

considère qu’un monitoring restenécessaire. La proposition duDETEC de créer un nouvel organeindépendant de Swiss a du sens.Par contre, dans la composition del’instance, on oublie encore unefois les syndicats. Cela devraitsans doute être corrigé, car leConseil fédéral connaît, au moinsdepuis 2001, l’importance directeet indirecte de l’aviation pour lesactifs et le marché du travail.

Philipp Hadorn,président SEV-GATA,

secrétaire syndical SEV et conseiller

national PS SO.

COMMENTAIRE

La proposition du Conseil fédéral fait sens

ACTU

...... 3

contact.sevN° 04/155 mars 2015

du SEV. Mais le temps presse,sans accord sur les mesures destabilisation, nous ne pourronsque conseiller aux quelque2600 collègues qui en ont lapossibilité de prendre leur re-traite pour le 1er décembre decette année. Ils bénéficierontainsi des conditions actuel-les.» Et dans la salle, le mécon-tentement était palpable chezles collègues. «Les CFF doivents’engager davantage.» «Il estimportant qu’une décision in-tervienne rapidement, car ceuxqui veulent partir en retraiteanticipée fin novembre doiventdonner leur congé fin mai. Ilsdoivent donc avoir suffisam-ment de temps à dispositionpour prendre leur décision.»«Nous avons déjà une baisseréelle des salaires car nousavons 1 % qui part pour le mo-dèle de retraite Valida. Avec1,25 % de hausse de cotisa-tion, ça fait 2,25 % en moinschaque mois», a relevé un col-lègue de la manœuvre. Dans lemême registre, un délégué arappelé que la hausse desprimes maladie vient grever lebudget des ménages. «On nedoit pas s’agenouiller devantles CFF. Ils ont loupé un virageen détruisant des postes detravail. Ils ont rationalisé et faitdes économies sur le dos dupersonnel. Nous perdons dupouvoir d’achat depuis 15 ans.Avant, les employés pleuraient

à 65 ans parce qu’ils ne vou-laient pas partir à la retraite.Maintenant, ils rêvent de s’enaller!» Une prise de positionsaluée par une salve d’applau-dissements!Et certains l’ont bien fait re-marquer: les CFF doivent pren-dre leurs responsabilités pourgarantir l’attractivité des em-plois et donc par ricochet labonne marche de la caisse depension. Il s’est aussi trouvédes voix pour défendre le pa-quet global, jugé équilibréavec des concessions du per-sonnel «acceptables».Au final, Manuel Avallone,vice-président du SEV, a estiméqu’il fallait tenir compte desmesures utiles aux jeunes ac-

tifs – pour qui la caisse depension n’est pas le principalsujet de préoccupation – etcelles nécessaires à ceux quivont partir à la retraite prochai-nement et qui pourraient seretrouver avec des baissessubstantielles si on n’a pas demesures de stabilisation. «LesCFF vont nous faire une nou-velle proposition et nous al-lons les écouter. Nous amène-rons les avis entendusaujourd’hui lors de cette confé-rence CCT et les défendronsavec énergie», a assuré Gior-gio Tuti.Ce thème brûlant reviendra surla table de la conférence CCTCFF le 15 avril.

Vivian Bologna

le personnel fâché

vbo

Manuel Avallone a répondu aux nombreuses questions et critiques des délégués, notamment concer-nant la caisse de pension CFF.

Liberté, égalité, solidarité –l’égalité salariale maintenant!Une importante manifestation nationale aura lieuaprès-demain, le 7 mars. Celle-ci entrera dansl’histoire ne serait-ce que par le fait que 48 organi-sations différentes, aussi bien de gauche que dedroite, appellent à manifester. On n’avait encorejamais vu cela.

Les membres SEV se retrouveront dès 12 h 30 à laSchützenmatte et marcheront ensuite ensemblejusqu’à la Place fédérale, pour montrer leur solida-rité. Un signal pour l’égalité salariale et contrel’augmentation de l’âge de la retraite!

Pourquoi faisons-nous cela?

Il est très important de montrer un signal fort pourl’égalité salariale (avec des contrôles) et pourstopper l’augmentation de l’âge de la retraite.C’est pourquoi on a besoin de chaque femme et dechaque homme à cette manif! Cela nous concernetous, hommes et femmes. Cela ne concerne pas lesretraités d’aujourd’hui, certes, mais leurs enfantset leurs petits-enfants. Celui qui n’accepte plusque chaque année 7,7 milliards de francs soientéconomisés sur le dos des femmes, doit venir lemontrer. Nous soutenons ainsi le Conseil fédéralqui aimerait enfin faire appliquer l’égalité sala-riale. Depuis des décennies, elle figure dans laConstitution, mais elle n’a encore jamais été uneréalité en Suisse. Et certains poids lourds politi-ques aimeraient même profiter de la crise actuellede l’euro pour revenir en arrière sur certains ac-quis en matière d’égalité. Samedi 7 mars, saisis lachance qui t’est donnée de dire haut et fort que lesfemmes ont droit à un salaire égal pour un travailégal. C’est un signal pour l’avenir: l’égalité salari-ale maintenant, subito! Et dans tous les métiers.

L’âge de la retraite est depuis longtemps unepomme de discorde en politique. Il y a encorequelques années, les femmes partaient en retraiteà 62 ans. On en est actuellement à 64 ans, maiscertains aimeraient imposer la même limite queles hommes, 65 ans. Parallèlement, l’Union patro-nale suisse et economiesuisse souhaitent passer à67 ans pour tous dès 2018. Et le Conseil fédéral,dans sa vision AVS 2020, parle de « flexibilisationjusqu’à 70 ans ». Voulons-nous vraiment ça (ensachant que les employés de plus de 50 ans n’ar-rivent pas à retrouver un nouvel emploi quand ilsperdent le leur)? Est-ce vraiment ça l’avenir? Jepense que non. Samedi, ce sera aussi l’occasionde montrer mon désaccord avec cette vision. Unemanif, deux thèmes. Engageons-nous ensemble etfaisons du 7 mars une journée historique!

Lucie Waser, déléguée SEV aux questions d’égalité des chances

ÉDITO

Le secrétaire syndical UrsHuber a invité les délégués àla conférence CCT à ouvrirl’oeil sur le décompte detemps pour ceux qui travail-lent au sein de I-IH. «Il y a dessituations inacceptables. Dessuppléments de pause etd’autres supplémentstemporels n’ont pas étécomptabilisés ou l’ont été dela mauvaise manière enjanvier. En outre, des indem-

nités de nuit, du dimanche,n’ont pas été versées. On m’adit qu’ailleurs c’est pareil.Avertissez-nous si vousconstatez des erreurs!» Dansun autre registre, le secrétairesyndical Martin Allemann asouligné que la gestion dutemps de travail connaissaitde gros bugs. «Gardez tous lesdocuments utiles pour fairevaloir vos droits et tenez-nousau courant.»

INFO

Temps de travail et indemnités «Ouvrez l’oeil»

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4 SOUS-FÉDÉRATIONScontact.sevN° 04/155 mars 2015

Gilbert D’Alessandro, présidentVPT, a rappelé aux 64 per-sonnes présentes l’importancede la participation à l’Assem-blée des délégués en mai pro-chain ainsi qu’au Congrès. UeliMüller, responsable du recru-tement, a donné l’objectif 2015qui est d’arriver à 11 000 mem-bres. Johan Pain a présenté,pour la dernière fois, le rapportd’activité 2014. René Taglang aprésenté les comptes et le bud-get 2015. Quant à Barbara Spa-linger, vice-présidente SEV, ellea présenté la nouvelle campa-gne « Je suis aussi...» et est re-venue sur la problématique dessalaires minimums dans le tra-fic marchandises. Valérie Sola-

no a expliqué la situation à Ge-nève (voir page 20). Jérôme Fay,de la section TPG, est revenu enquelques mots sur la grève etGilbert D’Alessandro a informéles participants qu’une de-mande de dons allait être en-voyée, au profit de la sectionTPG, qui a eu beaucoup de fraisextraordinaires en lien avec lagrève.

Programme 2015Le thème important cette annéedevrait être la journée de la vio-lence en automne (la date n’apas encore été fixée). La nou-velle campagne «Des WC et pasdes buissons» a eu un peu demal à démarrer mais il semble-rait qu’elle réponde tout demême à une vraie demande dela part des conducteurs de bus.Christian Fankhauser a présen-té une partie des photos re-çues. Vincent Leggiero, prési-

dent de la section TPG, a de-mandé à ce que « ces histoiresde sanitaires soient inscritesdans les CCT. Puisqu’il y a biendes règlements pour interdirede fumer à l’intérieur des lo-caux, pourquoi ne pas fixer desnormes en matière de toilettesaux terminus des lignes? ».

Proposition au CongrèsPeter Bernet a demandé l’ac-cord de la branche pour que sasection puisse présenter uneproposition au Congrès, quidemande à ce que le SEV fasseson possible pour qu’un con-ducteur se faisant retirer lepermis à titre privé puisse con-tinuer à exercer son job avecson permis de conduire profes-sionnel. Cette demande a ré-colté un grand oui de la part del’assemblée.

Henriette Schaffter

Des changements ontété opérés au sein ducomité et le programmede l’année a été présen-té, entre autres.

« Des WC et pas des buissons »Journée de la branche bus le 26 février à Olten

Deux spécialistes du sommeil del’Hôpital de Wetzikon (ZH) sontvenus présenter un exposé sur lesperturbations du sommeil et lestraitements possibles.Les personnes qui récupèrent troppeu la nuit durant leur sommeilen raison de problèmes tels quel’apnée du sommeil risquent des’endormir à tout bout de champen journée, au volant parexemple, ce qui est une problé-matique assez actuelle au seindes conducteurs de bus.René Fiechter et Nicole Suter ontexpliqué ce qu’est l’apnée dusommeil, à savoir une altérationde la fonction respiratoire avecdes arrêts de la respiration deplus de 10 secondes et enconséquence un sommeil hâchéet peu reposant. Les facteurs derisque sont le surpoids, l’âge, laprise d’alcool ou de médi-caments, un cou large. Lamaladie concerne avant tout leshommes. Les signes avant-cou-reurs d’un endormissementinstantané sont la bouche sèche,les paupières lourdes, un certain

énervement, des frissons et desbâillements. Les différentespossibilités pour détecter ceproblème (appareil à porter sursoi durant le nuit, passer une nuitentière à l’hôpital pour que lesommeil soit analysé, etc.) et lestraitements envisageables (pertede poids, porter un masque quiaide à la respiration ou opérationchirurgicale) ont été expliqués parles deux spécialistes.

Catégories à risque

De très grandes amplitudes detravail augmentent les risquesd’endormissement subis, et celaconcerne avant tout des trajetsque l’on connaît bien. Chez lesautomobilistes, les groupes àrisques sont les conducteurs decamions, les pendulaires, lespersonnes ayant de grandesamplitudes de travail et lespersonnes effectuant un longtrajet pour se rendre en vacancespar exemple.Nos deux spécialistes ont donnétout un tas de recommandations

pour éviter ces endormissementsdangereux au volant:

- ne rouler que reposé et renoncerà l’alcool;

- aérer la voiture avant de prendrele volant;

- ne pas conduire plus de 10 hd’affilée, même avec des pauses;

- faire 20 minutes de pausetoutes les deux heures;

- ne pas trop chauffer la voiture;

- manger régulièrement mais pastrop gras;

- et finalement écouter sonbiorythme! Entre 2 h et 6 h dumatin, nous avons tous desbiorythmes très bas, de mêmequ’entre 13 h et 15 h. De plus, « sion a un biorythme d’hirondelle, çan’a pas de sens de vouloirtravailler comme un hibou! » a misen garde le docteur Fiechter. Enrésumé, on est du matin ou dusoir, il faut se faire une raison et ilfaudrait pouvoir adapter seshoraires de travail en fonction decela. Hes

Vous êtes plutôt hirondelle ou hibou?

Le comité de la branche bus avécu quelques changements(voir ci-dessous). Reste encoreun départ à remplacer, celuide Claude Tollet, de Neuchâ-tel, qui a quitté son job et le

domaine des transportspublics. L’élection pour leremplacer aura lieu lors de laprochaine journée bus. Avisaux amateurs!

ÉLECTIONS

Anciens et nouveaux se croisent...

Hes

Carmelo Scuderi, président de la section tl, et Elisabeth Küng, dela section STI à Thoune, sont les deux nouveaux membres ducomité de la branche bus. Carmelo remplace Johan Pain etElisabeth complètera l’équipe, qui passe de 5 à 6 membres.

Hes

Johan Pain est désormais totalement à la retraite. Il a quitté lecomité de la branche bus et quittera prochainement le comitécentral. « Bonne chance et bon vent dans la lutte !» a-t-il tenu à direaux participants, alors qu’il était remercié par Peter Bernet. Il vasans dire qu’il continuera à suivre les activités du SEV. Johan estengagé en politique au niveau du législatif de la Ville de Lausanneet se réjouit de pouvoir désormais y consacrer bien du temps.

Hes

Wanda Suter, parfaite trilingue, qui traduit depuis longtemps lesrencontres du comité central et toutes sortes de séances VPT,s’arrête quelque temps et a donc été remerciée pour l’excellenttravail fourni au long de ces années.

Page 5: Contact sev 2015 04

ACTU ......

5contact.sevN° 04/155 mars 2015

L’occasion était belle pour les députés vaudois de lever levoile sur l’utilisation des deniers publics. Le 17 février der-nier, le Grand Conseil a pourtant refusé la motion déposéedébut 2014 par les partis de gauche sur demande du SEV etdu SSP et qui exigeait la transparence dans les rémunéra-tions du secteur subventionné vaudois qui pèse tout demême 2,4 milliards par année. Un texte mini-maliste qui ne s’adressait qu’aux associa-tions ou entreprises ayant un chiffred’affaires d’au moins 500 000 fr. parannée.La motion a certes obtenu un score hono-rable (68 non, 54 oui, 6 abstentions), iln’en demeure pas moins que des ques-tions se posent. La retransmission desdébats sur la TV du parlement a laissééclater au grand jour l’isolement dupremier motionnaire, Jean-Michel Doli-vo, président du groupe La Gauche(POP-solidaritéS). Quasi seul face à unedroite unie, il n’a pu compter que sur une infime minorité dedéputés socialistes et écologistes pour défendre ce textepourtant présenté en conférence de presse par les présidentsdes deux partis... Un manque d’enthousiasme qui en dit longsur les motivations de certains «amis» des syndicats. Un si-lence assourdissant et inexcusable alors que le texte auraitpu passer la rampe. La majorité de la commission ad hocs’était prononcée en sa faveur.L’enjeu était de taille pour le SEV. A l’heure où de nombreu-ses directions de transports publics veulent faire payer à leurpersonnel les baisses de subventionnement de l’OFT, connaî-tre les salaires des dirigeants est pour le moins légitime.Dans un contexte aussi tendu, on aurait pu s’attendre à da-vantage de soutien de la part de ceux qui se proclament dé-fenseurs de la qualité des services publics et des conditionsde travail du personnel. On a sûrement eu tort de croire lespromesses faites en période préélectorale...N’empêche, la pilule est d’autant plus dure à avaler lors-qu’on sait que des hommes et des femmes du monde destransports siègent à gauche dans l’hémicycle. On aurait aiméque les partisans ne se contentent pas simplement d’ap-puyer sur le bouton du oui; on aurait voulu les entendre dé-fendre un texte qui fait de la transparence automatique lanorme, de l’opacité l’exception.Ce débat a montré que ce sujet est plus sensible qu’il n’y pa-raît. Mettre à nu le salaire d’un directeur est assimilé à duvoyeurisme. Pourtant la Confédération montre l’exemple: lesfiches de paie du patron des CFF et de La Poste sont connuesde tous.Ce qui est possible au niveau national a été étouffé dans lecanton de Vaud. Pour le SEV, le combat n’est pas terminé.Partout où nous avons des actions, nous interviendrons pourdemander la transparence des rémunérations. Une demandeest pendante aux TL. Avec ou sans «amis», les chiffres tom-beront.

Vivian Bologna

Pas trop detransparence...

À LA SAUCE BOLÒ

Le score réalisé devant leGrand Conseil vaudois le 17 fé-vrier par la motion déposée parJean-Michel Dolivo et la gaucheest tout à fait honorable: 68 non,54 oui et 6 abstentions. Un ré-sultat conforme au rapport deforce. Pourtant, alors que lacommission parlementaire s’é-tait prononcée en faveur de cetexte demandant davantage detransparence dans le secteursubventionné vaudois, le par-lement a dit «niet». Jean-MichelDolivo revient sur les débats auGrand Conseil.

■ Jean-Michel Dolivo, êtes-voussurpris que le parlement n’aitpas suivi la commission?

Non, pas trop. Cela arrive. Parcontre, le climat du débat melaisse un goût amer. Emmenéepar le ministre des FinancesPascal Broulis, la droite majori-taire a fait semblant de ne pascomprendre quels étaient lesenjeux.

■ Lors des débats, il a beau-coup été question de voyeu-risme pour qualifier la volontéde transparence qui serait dé-jà légalement garantie...

C’était l’argument principal desopposants: la transparence se-rait déjà possible grâce à la Loisur les subventions. La motionne se recoupe pas avec ce qui fi-gure à l’article 11 de la loi canto-nale sur les subventions, carcette dernière dispositions’adresse au législateur et fixeles règles qui doivent figurer

dans chaque loi qui régit la sub-vention. Or, la proposition estd’instituer une obligation géné-rale à charge des entités sub-ventionnées d’une certaine im-portance – soit les entités dontle chiffre d’affaires est supérieurà 500 000 francs ou les per-sonnes morales déjà soumises àune obligation de faire réviserleur compte par un organe de ré-vision – et d’établir un rapportde rémunération. Ce rapport derémunération permet à tout ac-tionnaire, dans une société ano-nyme, de pouvoir accéder auxdonnées sur la rémunérationdes dirigeants. Cette propositionne se recoupe ainsi pas non plusavec les exigences d’une éven-tuelle «lettre de mission» del’Etat qui ne concerne que lesrapports entre l’Etat et l’entitésubventionnée. Alors que le sec-teur subventionné pèse tout demême 2,4 milliards de francspar année dans le budget vau-dois, on peut légitimement s’at-tendre à ce que les contribua-bles puissent avoir plus detransparence.

■ Les organes de l’Etat et lesmembres des conseils d’ad-ministration ont accès auxchiffres, n’est-ce pas suffi-sant?

Non, car on le voit par exempleaux Transports publics de la ré-gion lausannoise. Le SEV, qui

est représenté à l’assembléegénérale des actionnaires, afait une demande auprès duconseil d’administration pourconnaître les rémunérations dela direction. Le conseil d’admi-nistration n’y est pas forcémentdéfavorable, mais pour l’instantles chiffres ne sont toujours pastombés. L’enjeu est pourtant detaille et pas seulement aux TL.Si ces rémunérations des direc-tions d’entreprise sont con-nues, les syndicats auront deschiffres précis permettant, se-lon les situations, de contrerdes politiques d’austérité oudemander des améliorationsdes conditions salariales pourle personnel. Et manifestement,de cette transparence-là, ladroite n’en veut pas!

■ De son côté, la gauche asoutenu votre texte sans ledéfendre activement. Déçu?

La gauche gouvernementale nes’est pas vraiment engagéepour appuyer cette proposition.Elle a fait le service minimum.Selon moi, elle n’a pas souhai-té véritablement mener ce dé-bat, dans le climat de consen-sus existant entre PascalBroulis et Pierre-Yves Maillard,les deux poids lourds PLR/PSdu Conseil d’Etat. C’est regret-table, alors même que le textede la motion était pourtant as-sez minimaliste. Vivian Bologna

Président du groupeGauche POP– solida-ritéS au Parlement vau-dois, Jean-Michel Doli-vo revient sur le rejet dela motion demandantplus de transparencedans le secteur subven-tionné vaudois. Un texteappuyé par le SEV et leSSP pour que les rému-nérations des directeurssoient connues.

«La gauche a faitle service minimum»

Transparence des salaires

..

La motion avait été présentée à la presse par le président desVerts Martial de Montmollin, Jean-Michel Dolivo, le secrétaire syn-dical SEV Christian Fankhauser, Jean-Michel Favez, président duPS vaudois et Pierre-Yves Oppikofer, SSP.

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6 INTERVIEW contact.sevN° 04/155 mars 2015

■ Jean Ziegler, pourquoi reve-nir, plus de trente ans après,sur «Retournez les fusils»?

Tous les étés, en descendantvers l’Italie, mon éditeur Oli-vier Bétourné du Seuil et safemme, la psychanalyste Elisa-beth Roudinesco, s’arrêtent àGenève. Nous avons l’habitudede dîner au restaurant de laPerle du lac. Ce soir-là de juil-let 2013, nous nous sommesretrouvés face à la Rade et auxenseignes lumineuses desbanques et des bijouteries. Ilme prend le bras et me lance:«Ils sont toujours là, plusagressifs que jamais. A quoi aservi ton combat en tant queprofesseur, député, auteur,conseiller national, mandataireà l’ONU?» Suggérant: à rien. Jeme suis défendu. En reconnais-sant mes erreurs, mais aussien affirmant que l’ordre dumonde a radicalement changéet que l’insurrection des con-sciences est proche. Après unéchange impitoyable, il me dit:«S’il y a un nouveau sujet del’histoire qui naît, écris-le, dé-crypte le monde.» Ce que j’aifait. Ce livre doit être unearme. Ce n’est pas un livred’utopie, c’est un manuel decombat.

■ Pourquoi avoir gardé le ti-tre?

Il vient de Lénine. En septem-bre 1915, une année après le

déclenchement de la bou-cherie entre travailleurs et pay-sans des différents pays, pasentre bourgeois, la IIe Interna-tionale a convoqué un congrèsclandestin à Zimmerwald, unpetit village dans les Préalpesbernoises, camouflé en con-grès d’ornithologie. Trente-huitpartis étaient représentés,avec Grimm, Naine et Plattenpour la Suisse. Deux ten-dances se sont aussitôt dessi-nées. Les pacifistes italiens etespagnols voulaient inciter lestravailleurs à déposer les ar-mes et à rentrer chez eux. Tan-dis que pour Lénine, Trotsky,Zinoviev, Kamenev et les au-tres du parti russe, relevantque par un miraculeux hasardle prolétariat était armé, il fal-lait retourner les fusils contreles dominateurs.

■ Et aujourd’hui, quels fusilsavons-nous à disposition?

Aujourd’hui les fusils, sauf ex-ception, ce ne sont pas les ins-truments guerriers, mais lesdroits démocratiques que nousavons et n’utilisons pas: lagrève générale, les manifesta-tions, les élections. Il n’y a pasd’impuissance en démocratie.

■ Qu’est-ce qui a fondamenta-lement changé en trenteans?

Deux choses: l’émergenced’une dictature mondiale du

capital financier globalisé et laperte presque totale de souve-raineté nationale, quel que soitl’Etat. Les grandes sociétéstranscontinentales privées quidominent la planète sont à90% originaires de pays démo-cratiques, leurs QG sont cheznous. Selon la Banque mon-diale, les 500 plus grandescontrôlent aujourd’hui plus de50% du PIB mondial brut,

c’est-à-dire la moitié de toutesles richesses produites en uneannée sur la planète.Ces oligarchies, minces ennombre, sont infiniment puis-santes économiquement, so-cialement, politiquement etmême militairement, puisquenous assistons à une privatisa-tion de la violence militaire.Elles jouissent d’un pouvoirqu’aucun empereur n’a jamaiseu dans l’histoire de l’huma-nité. Elles soumettent le travaildes hommes et la nature à unedictature impitoyable, obéis-sant à un seul critère: la maxi-misation du profit à courtterme. Nestlé et Unilever nesont pas là pour combattre lafaim dans le monde. Ils exer-cent une violence structurelleet échappent à tout contrôleétatique, social, syndical.

■ Qu’appelez-vous l’«ordrecannibale du monde»?

Dans l’hémisphère sud, desmillions d’êtres humains ne vi-vent pas comme des hommes.Les fosses communes se creu-sent. Par exemple, la destruc-tion par la faim. Selon le rap-port de la FAO (Organisationdes Nations Unies pour l’ali-mentation et l’agriculture), unenfant de moins de 10 ans

meurt de faim ou de ses suitesimmédiates toutes les cinq se-condes. Et près de 1 milliardsont en permanence gra-vement sous-alimentés.Marx pensait que le manqueobjectif allait accompagnerl’humanité pendant des sièclesencore. Il s’est trompé. Depuissa mort, en 1883, les révolu-tions industrielles et technolo-giques ont potentialisé formi-dablement les forces deproduction de l’humanité. Pourla première fois dans l’histoire,il n’y a aujourd’hui plus demanque objectif. L’agriculturemondiale pourrait nourrir nor-malement 12 milliards d’êtreshumains, donc presque deuxfois plus de personnes quecompte la Terre. Un enfant quimeurt de faim est un enfant as-sassiné. C’est ça l’ordre canni-

bale du monde.

■ Qu’en est-il de la perte desouveraineté nationale, etcomment se traduit-elle?

Chaque décision nationale estsanctionnée par les marchés fi-nanciers. Un exemple: lors-qu’au milieu des années 2000,en Allemagne, le syndicat IG-Metall manifeste contre les dé-localisations de Siemens etd’autres grandes entreprisesallemandes en Asie, alors quecelles-ci sont rentables, Schrö-der – la gauche au pouvoir,donc – condamne les manifes-tations, affirmant qu’on nepeut rien faire puisque les«marchés financiers ont en dé-cidé ainsi». La première éco-nomie du continent, la troi-sième du monde, esttotalement dominée par lesmarchés financiers.De la même façon qu’il y a dé-sormais dans les 28 pays del’Union européenne un nou-veau concept, le chômage quifait socle, soit 33,2 millions depersonnes. Il s’agit majoritaire-ment de jeunes qui n’auront ja-mais de travail ou qui l’ont per-du et n’en retrouveront pas.C’est devenu une donnée per-manente de notre systèmeéconomique: on n’a plus be-soin de ces travailleurs.

■ Comment expliquez-vous quela gauche ait ainsi abdiqué?

Jean Ziegler annonce une «insurrection des consciences» dans son dernier ouvrage.

«Mon livre estun manuel de combat»Jean Ziegler vient de publier «Retournez les fusils! Choisir son camp» aux éditions du Seuil. Trente-cinqans après la publication de «Retournez les fusils! Manuel de sociologie d’opposition», l’intellectuel ge-nevois revisite sa biographie intellectuelle, enrichie de son expérience sur le terrain et de moments d’in-trospection. Dans un style puissant et imagé, ponctué de citations, son dernier ouvrage constitue une in-citation à l’action. Jean Ziegler n’a rien perdu de sa capacité de révolte et fait preuve d’un optimismeinébranlable dans un avenir meilleur.

«Aujourd’hui les fusils, sauf exception, ce ne sontpas les instruments guerriers, mais les droitsdémocratiques que nous avons et n’utilisons pas.»

..

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 04/155 mars 2015

Les grands prédateurs – ban-ques, hedge funds, multinatio-nales financières – ont déve-loppé une théorie de lalégitimité de leur pratique, dela naturalisation de l’événe-mentialité économique, qui aété intériorisée par la plupartdes gouvernements, y comprisà gauche. Affirmer que la maininvisible du marché décidepermet à l’oligarchie, qui colo-nise les parlements et les mé-dias, de masquer sa praxis etde la faire admettre aux domi-

nés, aux Etats, aux syndicats,aux individus. C’est ce qu’onappelle l’aliénation: une totalevitrification de la conscience,que la Suisse vit pleinement.

■ Vous dites que «l’aliénationde la conscience collectiveest presque achevée» etpourtant vous gardez desraisons d’espérer, n’est-cepas contradictoire?

D’une part je dis que l’aliéna-

tion est pratiquement achevée.Avec un minimum de violence,l’oligarchie a réussi à imposerson ordre meurtrier, une con-science homogénéisée, et àdésarmer la pensée critiqueprésente dans chaque être hu-main. Dans des pays libres, enplus. A Pékin ou au Honduras,ce n’est pas difficile. Mais dansdes pays qui connaissent tou-tes les libertés, qui ont accès àtoutes les informations...Si bien que quand le Pro-gramme alimentaire mondial a

déclaré, début décembre, qu’iln’avait plus d’argent pournourrir les 1,7 million de réfu-giés syriens, personne n’a réa-gi. Il y a eu cinq lignes dans lesjournaux. Alors que ce quinous sépare des victimes, c’estuniquement le hasard de lanaissance. Notre consciencede la solidarité et de l’empa-thie est presque complètementmurée dans l’idéologie néoli-bérale, la croyance qu’on ne

peut rien faire.En même temps, je dis que lasociété civile planétaire faitnaître une nouvelle résistancepar l’insurrection des con-sciences. Notre conscience estcelle de l’humanité. Une per-sonne normalement constituéene peut voir des images duSud Soudan ou des naufragésen Méditerranée sans réaction.Mais celle-ci est immédia-tement réprimée. L’aliénationa ceci de particulier qu’elle re-couvre la conscience. Mais laconscience de l’identité entretous les hommes couve commeles braises sous la cendre, elleest constitutive de l’être hu-main: je me reconnais dans lesautres, ce ne sont pas des ani-maux. Il faut libérer cette con-science.

■ En Suisse, cela semble parti-culièrement difficile, non?

Le peuple suisse vote systéma-tiquement contre lui-même. Ila voté contre une semaine sup-plémentaire de vacances, con-tre 1:12, contre la caisseunique, contre la libre-circula-tion le 9 février, etc. La con-science est vitrifiée par les in-

térêts de l’oligarchie au pointque dans une très vieille démo-cratie, où les votations et lesélections sont libres, le peuplevote contre ses intérêts maté-riels les plus immédiats.

■ A quoi ressemble cette nou-velle société civile plané-taire?

Ce nouveau sujet de l’histoire,cette fraternité de la nuit, quiest fractionnée pour l’instantet se donne à voir pendant sixjours au Forum social mondial.C’est Greenpeace, Attac, Am-nesty, le mouvement desfemmes ou Via Campesina;142 millions de petits paysanset métayers qui luttent contreles trusts. Ou encore la coali-tion «Pas de sang sur nos vê-tements» qui s’est forméeaprès la mort de 1300 femmeset jeunes filles dans des condi-tions effroyables au Bengla-desh.Ces combats au cœur ou à la li-sière du système sont le signeévident de l’émergence d’unnouveau sujet de l’histoire.Tous ces mouvements ne fonc-tionnent pas selon un comitécentral, une ligne de parti, qui

pour nous était le seul moded’organisation, mais selon laconscience de l’identité: l’au-tre est détruit par la faim, lasurexploitation, le hasard de lanaissance. Les classes socia-les, les religions, les âges, lessexes se mêlent. Ce front durefus porte l’espérance despeuples.

■ Et après? Le système capita-liste ne digère-t-il pas tout?

Notre tâche, notre espérance,c’est que cet ordre cannibaledu monde soit sectoriellementattaqué. Soit la société civileparvient à s’organiser, à s’in-surger et l’emporte, soit nousvivons les derniers jours de ladémocratie. On sait ce qu’onne veut pas. Vivre dans unmonde qui croule sous les ri-chesses et où un enfant meurtde faim toutes les cinq secon-des: on ne veut pas. Ce quivient ensuite, c’est le mystèrede l’histoire. Nous sommes àla veille de l’insurrection desconsciences, j’en suis certain.

Christiane Pasteur;

Article paru dans Le Courrierdu 19janvier2015

«Soit la société civile parvient às’organiser, à s’insurger et l’emporte,soit nous vivons les derniers jours de ladémocratie.»

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Jean Ziegler n’a rien perdu de sa capacié de révolte.

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6 INTERVIEW contact.sevN° 04/155 mars 2015

■ Jean Ziegler, pourquoi reve-nir, plus de trente ans après,sur «Retournez les fusils»?

Tous les étés, en descendantvers l’Italie, mon éditeur Oli-vier Bétourné du Seuil et safemme, la psychanalyste Elisa-beth Roudinesco, s’arrêtent àGenève. Nous avons l’habitudede dîner au restaurant de laPerle du lac. Ce soir-là de juil-let 2013, nous nous sommesretrouvés face à la Rade et auxenseignes lumineuses desbanques et des bijouteries. Ilme prend le bras et me lance:«Ils sont toujours là, plusagressifs que jamais. A quoi aservi ton combat en tant queprofesseur, député, auteur,conseiller national, mandataireà l’ONU?» Suggérant: à rien. Jeme suis défendu. En reconnais-sant mes erreurs, mais aussien affirmant que l’ordre dumonde a radicalement changéet que l’insurrection des con-sciences est proche. Après unéchange impitoyable, il me dit:«S’il y a un nouveau sujet del’histoire qui naît, écris-le, dé-crypte le monde.» Ce que j’aifait. Ce livre doit être unearme. Ce n’est pas un livred’utopie, c’est un manuel decombat.

■ Pourquoi avoir gardé le ti-tre?

Il vient de Lénine. En septem-bre 1915, une année après le

déclenchement de la bou-cherie entre travailleurs et pay-sans des différents pays, pasentre bourgeois, la IIe Interna-tionale a convoqué un congrèsclandestin à Zimmerwald, unpetit village dans les Préalpesbernoises, camouflé en con-grès d’ornithologie. Trente-huitpartis étaient représentés,avec Grimm, Naine et Plattenpour la Suisse. Deux ten-dances se sont aussitôt dessi-nées. Les pacifistes italiens etespagnols voulaient inciter lestravailleurs à déposer les ar-mes et à rentrer chez eux. Tan-dis que pour Lénine, Trotsky,Zinoviev, Kamenev et les au-tres du parti russe, relevantque par un miraculeux hasardle prolétariat était armé, il fal-lait retourner les fusils contreles dominateurs.

■ Et aujourd’hui, quels fusilsavons-nous à disposition?

Aujourd’hui les fusils, sauf ex-ception, ce ne sont pas les ins-truments guerriers, mais lesdroits démocratiques que nousavons et n’utilisons pas: lagrève générale, les manifesta-tions, les élections. Il n’y a pasd’impuissance en démocratie.

■ Qu’est-ce qui a fondamenta-lement changé en trenteans?

Deux choses: l’émergenced’une dictature mondiale du

capital financier globalisé et laperte presque totale de souve-raineté nationale, quel que soitl’Etat. Les grandes sociétéstranscontinentales privées quidominent la planète sont à90% originaires de pays démo-cratiques, leurs QG sont cheznous. Selon la Banque mon-diale, les 500 plus grandescontrôlent aujourd’hui plus de50% du PIB mondial brut,

c’est-à-dire la moitié de toutesles richesses produites en uneannée sur la planète.Ces oligarchies, minces ennombre, sont infiniment puis-santes économiquement, so-cialement, politiquement etmême militairement, puisquenous assistons à une privatisa-tion de la violence militaire.Elles jouissent d’un pouvoirqu’aucun empereur n’a jamaiseu dans l’histoire de l’huma-nité. Elles soumettent le travaildes hommes et la nature à unedictature impitoyable, obéis-sant à un seul critère: la maxi-misation du profit à courtterme. Nestlé et Unilever nesont pas là pour combattre lafaim dans le monde. Ils exer-cent une violence structurelleet échappent à tout contrôleétatique, social, syndical.

■ Qu’appelez-vous l’«ordrecannibale du monde»?

Dans l’hémisphère sud, desmillions d’êtres humains ne vi-vent pas comme des hommes.Les fosses communes se creu-sent. Par exemple, la destruc-tion par la faim. Selon le rap-port de la FAO (Organisationdes Nations Unies pour l’ali-mentation et l’agriculture), unenfant de moins de 10 ans

meurt de faim ou de ses suitesimmédiates toutes les cinq se-condes. Et près de 1 milliardsont en permanence gra-vement sous-alimentés.Marx pensait que le manqueobjectif allait accompagnerl’humanité pendant des sièclesencore. Il s’est trompé. Depuissa mort, en 1883, les révolu-tions industrielles et technolo-giques ont potentialisé formi-dablement les forces deproduction de l’humanité. Pourla première fois dans l’histoire,il n’y a aujourd’hui plus demanque objectif. L’agriculturemondiale pourrait nourrir nor-malement 12 milliards d’êtreshumains, donc presque deuxfois plus de personnes quecompte la Terre. Un enfant quimeurt de faim est un enfant as-sassiné. C’est ça l’ordre canni-

bale du monde.

■ Qu’en est-il de la perte desouveraineté nationale, etcomment se traduit-elle?

Chaque décision nationale estsanctionnée par les marchés fi-nanciers. Un exemple: lors-qu’au milieu des années 2000,en Allemagne, le syndicat IG-Metall manifeste contre les dé-localisations de Siemens etd’autres grandes entreprisesallemandes en Asie, alors quecelles-ci sont rentables, Schrö-der – la gauche au pouvoir,donc – condamne les manifes-tations, affirmant qu’on nepeut rien faire puisque les«marchés financiers ont en dé-cidé ainsi». La première éco-nomie du continent, la troi-sième du monde, esttotalement dominée par lesmarchés financiers.De la même façon qu’il y a dé-sormais dans les 28 pays del’Union européenne un nou-veau concept, le chômage quifait socle, soit 33,2 millions depersonnes. Il s’agit majoritaire-ment de jeunes qui n’auront ja-mais de travail ou qui l’ont per-du et n’en retrouveront pas.C’est devenu une donnée per-manente de notre systèmeéconomique: on n’a plus be-soin de ces travailleurs.

■ Comment expliquez-vous quela gauche ait ainsi abdiqué?

Jean Ziegler annonce une «insurrection des consciences» dans son dernier ouvrage.

«Mon livre estun manuel de combat»Jean Ziegler vient de publier «Retournez les fusils! Choisir son camp» aux éditions du Seuil. Trente-cinqans après la publication de «Retournez les fusils! Manuel de sociologie d’opposition», l’intellectuel ge-nevois revisite sa biographie intellectuelle, enrichie de son expérience sur le terrain et de moments d’in-trospection. Dans un style puissant et imagé, ponctué de citations, son dernier ouvrage constitue une in-citation à l’action. Jean Ziegler n’a rien perdu de sa capacité de révolte et fait preuve d’un optimismeinébranlable dans un avenir meilleur.

«Aujourd’hui les fusils, sauf exception, ce ne sontpas les instruments guerriers, mais les droitsdémocratiques que nous avons et n’utilisons pas.»

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...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 04/155 mars 2015

Les grands prédateurs – ban-ques, hedge funds, multinatio-nales financières – ont déve-loppé une théorie de lalégitimité de leur pratique, dela naturalisation de l’événe-mentialité économique, qui aété intériorisée par la plupartdes gouvernements, y comprisà gauche. Affirmer que la maininvisible du marché décidepermet à l’oligarchie, qui colo-nise les parlements et les mé-dias, de masquer sa praxis etde la faire admettre aux domi-

nés, aux Etats, aux syndicats,aux individus. C’est ce qu’onappelle l’aliénation: une totalevitrification de la conscience,que la Suisse vit pleinement.

■ Vous dites que «l’aliénationde la conscience collectiveest presque achevée» etpourtant vous gardez desraisons d’espérer, n’est-cepas contradictoire?

D’une part je dis que l’aliéna-

tion est pratiquement achevée.Avec un minimum de violence,l’oligarchie a réussi à imposerson ordre meurtrier, une con-science homogénéisée, et àdésarmer la pensée critiqueprésente dans chaque être hu-main. Dans des pays libres, enplus. A Pékin ou au Honduras,ce n’est pas difficile. Mais dansdes pays qui connaissent tou-tes les libertés, qui ont accès àtoutes les informations...Si bien que quand le Pro-gramme alimentaire mondial a

déclaré, début décembre, qu’iln’avait plus d’argent pournourrir les 1,7 million de réfu-giés syriens, personne n’a réa-gi. Il y a eu cinq lignes dans lesjournaux. Alors que ce quinous sépare des victimes, c’estuniquement le hasard de lanaissance. Notre consciencede la solidarité et de l’empa-thie est presque complètementmurée dans l’idéologie néoli-bérale, la croyance qu’on ne

peut rien faire.En même temps, je dis que lasociété civile planétaire faitnaître une nouvelle résistancepar l’insurrection des con-sciences. Notre conscience estcelle de l’humanité. Une per-sonne normalement constituéene peut voir des images duSud Soudan ou des naufragésen Méditerranée sans réaction.Mais celle-ci est immédia-tement réprimée. L’aliénationa ceci de particulier qu’elle re-couvre la conscience. Mais laconscience de l’identité entretous les hommes couve commeles braises sous la cendre, elleest constitutive de l’être hu-main: je me reconnais dans lesautres, ce ne sont pas des ani-maux. Il faut libérer cette con-science.

■ En Suisse, cela semble parti-culièrement difficile, non?

Le peuple suisse vote systéma-tiquement contre lui-même. Ila voté contre une semaine sup-plémentaire de vacances, con-tre 1:12, contre la caisseunique, contre la libre-circula-tion le 9 février, etc. La con-science est vitrifiée par les in-

térêts de l’oligarchie au pointque dans une très vieille démo-cratie, où les votations et lesélections sont libres, le peuplevote contre ses intérêts maté-riels les plus immédiats.

■ A quoi ressemble cette nou-velle société civile plané-taire?

Ce nouveau sujet de l’histoire,cette fraternité de la nuit, quiest fractionnée pour l’instantet se donne à voir pendant sixjours au Forum social mondial.C’est Greenpeace, Attac, Am-nesty, le mouvement desfemmes ou Via Campesina;142 millions de petits paysanset métayers qui luttent contreles trusts. Ou encore la coali-tion «Pas de sang sur nos vê-tements» qui s’est forméeaprès la mort de 1300 femmeset jeunes filles dans des condi-tions effroyables au Bengla-desh.Ces combats au cœur ou à la li-sière du système sont le signeévident de l’émergence d’unnouveau sujet de l’histoire.Tous ces mouvements ne fonc-tionnent pas selon un comitécentral, une ligne de parti, qui

pour nous était le seul moded’organisation, mais selon laconscience de l’identité: l’au-tre est détruit par la faim, lasurexploitation, le hasard de lanaissance. Les classes socia-les, les religions, les âges, lessexes se mêlent. Ce front durefus porte l’espérance despeuples.

■ Et après? Le système capita-liste ne digère-t-il pas tout?

Notre tâche, notre espérance,c’est que cet ordre cannibaledu monde soit sectoriellementattaqué. Soit la société civileparvient à s’organiser, à s’in-surger et l’emporte, soit nousvivons les derniers jours de ladémocratie. On sait ce qu’onne veut pas. Vivre dans unmonde qui croule sous les ri-chesses et où un enfant meurtde faim toutes les cinq secon-des: on ne veut pas. Ce quivient ensuite, c’est le mystèrede l’histoire. Nous sommes àla veille de l’insurrection desconsciences, j’en suis certain.

Christiane Pasteur;

Article paru dans Le Courrierdu 19janvier2015

«Soit la société civile parvient às’organiser, à s’insurger et l’emporte,soit nous vivons les derniers jours de ladémocratie.»

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Jean Ziegler n’a rien perdu de sa capacié de révolte.

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8 ACTUcontact.sevN° 04/155 mars 2015

La dernière séance de négocia-tion CCT TL du 19 février s’estdéroulée dans un «climat ten-du» que la direction regrette.«Les négociations se poursui-vent bien entendu.» Commequoi un peu de tension ça peutpermettre de débloquer la si-tuation. Mais pour cela encorefaudrait-il que la directioncesse de camper sur ses posi-tions sur les questions salaria-les. «Sans avancée concrètesur notre proposition, nousconvoquerons une conférenceCCT afin de prendre les déci-sions qui s’imposeront», tem-pête Christian Fankhauser, se-

crétaire syndical à la tête de ladélégation de négociations.

La proposition du SEVLe SEV a fait une propositionqui ressemble à ceci: «L’an-cienneté constitue 80 % de lahausse salariale annuelle pourtous les employés. Ces 80 %correspondent à 70 fr. pour lesemployés se situant dans letiers inférieur de leur classe, à50 fr. pour ceux du tiers mé-dian et à 30 fr. pour ceux dutiers supérieur. A ces montantsviendrait s’ajouter une hausseliée à la contribution collective,soit du groupe, représentantau maximum 20 % de l’aug-mentation», précise ChristianFankhauser.Avec cette proposition, tousles collaborateurs, quelle quesoit leur classe, recevront unehausse identique, ce qui neserait pas possible avec unehausse en pourcentage, qui fa-vorise le travail des employésdéjà les mieux rémunérés.Ce projet du SEV aurait aumoins l’avantage de rejoindreune partie des conclusions de«l’expert» choisi par la direc-

tion TL pour élaborer son sys-tème salarial au mérite. AlainSalamin, qui intervient réguliè-rement dans la rubrique «Car-rières» du «Temps», y estimaitle 7 mars dernier qu’«un sys-tème basé sur la performanceindividuelle n’est pas forcé-ment la panacée».Bon, s’appuyer sur cette prisede position pour se rassurerserait pour le moins naïf. Il fautdire que cet expert n’a decesse de dire combien il abhor-re l’ancienneté (voir ci-contre).Un système de rémunération

basé sur celle-ci est «léonin»et est une «médiocratie». Onrésume, les employés des TL –conducteurs et conductrices entête – ont donc droit à la partdu lion et au lieu de s’amé-liorer d’année en année de-viennent de moins en moinsbons... Le pouvoir aux médio-cres en somme. C’est oublierde relever la qualité des pres-tations fournies par un per-sonnel dont le savoir-faire estreconnu de manière automa-tique grâce au système salarialactuel.

Dans ce contexte, on peut sedemander où veut arriver la di-rection des TL en accordant ducrédit à un spécialiste ayant sipeu d’affinités avec la réalitédu terrain? Le recours à unetelle vision met en danger lepartenariat social que les TLprétendent défendre.Soyons fous et optimistes: laraison reprendra le dessus etla direction des TL aura d’ici au5 mars fait une analyse de lasituation qui tienne compte dela grogne et des besoins desemployé-e-s. Vivian Bologna

Les négociations pourla CCT TL vont-elles en-fin aboutir à un résultatacceptable pour l’entre-prise et les employés?Une question pour lemoins légitime alorsque la direction secramponne à son sa-laire au mérite. Les né-gociations reprennentce jeudi 5 mars.

Le résultat des négociationsmis en danger par la direction

CCT TL

Le choix de l’expert Alain Salamin par les TL n’arien d’anodin. Celui qui intervient régulièrementdans les pages « Carrières » du « Temps » sepositionne clairement contre le système deprogression à l’ancienneté. On pourrait sortirl’artillerie lourde et dénoncer une vision simplistede la reconnaissance de l’ancienneté. Analysonsplutôt la vision de ce chargé de cours RH àl’Université de Lausanne. Interrogé par « Le Temps »après la grève des TPG, ce fin analyste estimait le16 décembre que «prétendre que la régie a perdu etque les syndicats ont gagné est trop réducteur,voire hypocrite. Car cet épisode a eu pour contre-ef-fet d’accroître la méfiance des entreprises à l’égarddes milieux jugés trop bagarreurs. D’autant plusque pour les employés, la victoire n’est qu’unefaçade.» «Les syndicats n’ont pas pu pousser

l’effort jusqu’à renégocier les effectifs ou unemasse salariale constante (...). Si l’on tient compted’une rotation naturelle d’environ 5 % l’an, les TPGvont pouvoir réduire leur personnel en évitantsimplement de remplacer les départs à la retraite etautres démissions.» De deux choses l’une, soitAlain Salamin feint de ne pas connaître l’accord eta pour seul objectif idéologique de relativiser lavictoire du personnel des TPG, soit il ne connaît pasl’accord obtenu à Genève et s’exprime sans avoirles informations nécessaires. Rappelons quel’accord prévoit notamment que les partenairessociaux aient un regard sur les effectifs dès 2016 etqu’en 2015 ils sont les mêmes qu’en 2014; et queles syndicats ont obtenu l’analyse des définitionsde roulement sans faire aucune concessiontangible. vbo

EXERGUE

Les «analyses» d’Alain Salamin

L’évolution des taux de changeet la baisse des prix des huilesminérales améliorent laposition concurrentielle dutrafic routier de transit. Lesrécentes évolutions engen-drent une augmentation descoûts et sont lourdes deconséquences pour le fretferroviaire de transit à travers

la Suisse, ont estimé les CFF,BLS et Crossrail dans uncommuniqué commun le26 février. La dépréciation del’euro face au franc suisse estlourde de conséquences sur lefret ferroviaire de transit àtravers la Suisse.La clientèle paie le plussouvent en euros les presta-

tions des entreprises de fretferroviaire actives dans lesecteur du trafic de transit enSuisse. Or, les dépenses liéesaux parcours effectués enSuisse sont libellées en francssuisses. «Dans ces conditions,le trafic de transit couvre àpeine ses coûts», indiquent lesentreprises.

Les entreprises de fretferroviaire demandent que laConfédération étudie desmesures qui réduisent lehandicap du trafic combinéface à la concurrence. Despossibilités existent, tellesque l’interruption temporairede la réduction prévue desmoyens alloués au trafic

combiné ou un allégementsensible du fret ferroviairedans le cadre de la révision dusystème de prix du sillon en2017. Ces mesures efficacespeuvent être décidées par leConseil fédéral, sous sa proprecompétence, ou par l’Officefédéral des transports (OFT).

c-vbo

INFO

Les dangers de la force du franc sur le fret ferroviaire

Les membres SEV pourront se prononcer sur les négociations CCTle 24 mars dès 19h30 à la Maison du Peuple de Lausanne. Uneconférence CCT qui précédera l’AG statutaire.

A VOS AGENDAS

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ACTU ......

9contact.sevN° 04/155 mars 2015

Au SEV, on trouve des gens de diffé-rents métiers et de différentes entre-prises. Ils forment tous ensemble lepersonnel des transports publics. Ilsont des demandes communes, maiscertains doivent parfois s’effacer unpeu au profit des autres. Et après,même chose mais dans le sens inverse.Mais tous restent ensemble.C’est le principe même d’un syndicatsolidaire, principe largement acceptémais toutefois contesté par certainesorganisations divisionnaires, qui senomment tour à tour syndicat ou asso-ciation.Dans le domaine ferroviaire, on remar-que bien cela en Allemagne depuis plu-sieurs mois, puisque le syndicat desmécaniciens de locomotive GDL mèneun combat violent contre le syndicatdes chemins de fer et des transports

(EVG), ceci au moyen de grèves d’unedurée inhabituelle. EVG est le syndicatami du SEV. Comme au SEV, tous lesmétiers des chemins de fer y sont réu-nis. Depuis quelques années, les fonc-tionnaires y sont également syndiqués,alors qu’ils avaient leur propre organi-sation auparavant.

Syndicat = solidarité« La solidarité est l’idée de base de toutsyndicat, c’est le contraire del’égoïsme », souligne Giorgio Tuti, pré-sident SEV. On remarque cependantque la solidarité ne va pas toujours desoi et qu’il faut y travailler cons-tamment, notamment lors des négocia-tions CCT, où il est important que le ré-sultat soit acceptable pour tous. Si ungroupe obtient un meilleur résultat à unmoment donné, on doit retrouver uncertain équilibre par la suite. Le SEVjoue maintenant la carte de la solidaritéavec une campagne de longue durée.Le syndicat va montrer en imagecomment la solidarité fonctionne ausein du personnel des transports pu-blics.Dans une première étape, qui débuteici et maintenant, les huit présidents

centraux des sous-fédérations sont as-sociés à un membre de la base d’uneautre catégorie professionnelle. Hans-Ruedi Schürch, président de la LPV, dé-clare: « Je suis aussi un conducteur debus », et le conducteur de bus RenéBrülhart répond: « Je suis aussi un mé-canicien ».Huit cartes à jouer sont donc déjà prê-tes, mais ce n’est qu’un début. La cam-

pagne va continuer de manière ludique,puisque bientôt huit nouveaux mem-bres SEV déclareront être solidaires parla phrase suivante: « Je suis aussi... » !L’arrière-pensée du groupe ayant lancéla campagne: une énorme montagne deplus de 20 000 cartes, où 40 000 mem-bres montrent leur solidarité les unsenvers les autres... pmo/Hes

Lancement de la campagne: « Je suis aussi... »

Le SEV joue la carte de la solidaritéLe SEV est un syndicat soli-daire. L’intérêt général du per-sonnel des transports publicsest toujours placé au-dessusdes demandes spécifiques desdifférents groupes profes-sionnels.

Beim SEV spielt die Solidarität.Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Solidarietà: la carta vincente del SEV.

«Je suis aussi un mécanicien»

René Brülhart Conducteur de bus

«Je suis aussi un conducteur de bus»

Hans-Ruedi Schürch Mécanicien, Président central LPV

Beim SEV spielt die Solidarität.Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Solidarietà: la carta vincente del SEV.

«Je suis aussi un conducteur de bus»

Hans-Ruedi Schürch Mécanicien, Président central LPV

«Je suis aussi un mécanicien»

René Brülhart Conducteur de bus

De fait, malgré son nom offi-ciel, cette initiative n’est paséquitable du tout. La totalitédu produit de l’impôt sur leshuiles minérales, et non plus lamoitié comme aujourd’hui, de-vrait, selon la volonté des ini-tiants, être affectée au finan-

cement des routes. La Confé-dération perdrait alors 1,5 mil-liard de francs par année et lesroutes nationales dispose-raient en revanche de sommesabsurdes impossibles à dé-penser sans leur dévelop-pement massif. Comment laConfédération compenserait-elle cette baisse de ses re-cettes ne préoccupe guère lesinitiants. Or il est certain quedes coupes importantes dansla recherche et la formation,dans la politique étrangère etdans le budget de la santé etde la culture deviendraient né-cessaires. L’initiative auraitaussi des conséquences pourles cantons et les communes,car ils recevraient certes plusd’argent de la Confédérationpour le financement des rou-

tes, mais moins pour d’autresdomaines.L’initiative veut aussi que touteéventuelle introduction ouhausse d’impôts, de rede-vances ou d’émoluments re-latifs à la circulation routièresoit soumise à référendum.Elle en appelle aux automobi-listes qui seraient les vaches àlait de l’Etat, d’où son « petit »nom déjà mentionné. Elle estégalement perfide parcequ’elle ne dit pas que les im-portants coûts externes du tra-fic routier (santé, environne-ment…), près de 8 milliards defrancs par an, sont supportéspar la collectivité, et qu’il n’y apas eu de hausse de l’impôtsur les huiles minérales depuis1993, même depuis 1974 pourla surtaxe sur les huiles miné-

rales, alors que pendant cetemps, les tarifs des transportspublics ont beaucoup augmen-té. En affectant la totalité desrecettes de l’impôt sur les hui-les minérales à une seule fin,l’initiative sape le principe desolidarité qui est central enmatière fiscale, car permettantde financer les prestations deservice public destinées à lacollectivité. Pour les initiants,une affectation liée serait légi-time.L’USS rejette cette initiative,qui transférerait une quantitéabsurde de fonds aux routes,sur le dos du trafic ferroviaire.Elle restreindrait ainsi dan-gereusement la marge demanœuvre de la Confédéra-tion, des cantons et des com-munes. Depuis 1980, le rail a

toujours perdu contre la route:le transport de marchandisespar route a augmenté de155 % ces 35 dernières an-nées, mais de seulement 31 %par rail. L’USS soutient parcontre l’idée d’un fonds routiergaranti sur le long terme, ana-logue à celui qui existe pour lerail. Vu l’importance des coûtsexternes de la circulation rou-tière et le fait que la surtaxesur les huiles minérales n’ajamais été relevée depuis sonintroduction il y a plus de 40ans, il serait justement légi-time d’augmenter substantiel-lement cette surtaxe pour al-léger la charge de lacollectivité et donner unechance équitable aux trans-ports publics. uss

L’initiative populaire« Pour un financementéquitable des trans-ports », dite aussi « Ini-tiative vache à lait », esten réalité tout sauféquitable. Le Conseildes Etats va sans doutele constater lorsqu’ils’en occupera lors decette session de prin-temps.

Finalement, tout le monde y perdraitInitiative dite « Vache à lait »

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ené Windlin, del’équipe de protectionjuridique du SEV, reçoit

de plus en plus de demandesdes membres qui se sententsurveillés illégalement par leuremployeur. Et cela s’avère sou-vent être le cas! « La surveil-lance sur le lieu de travail estun thème complexe » expli-que-t-il en citant quelquesexemples. Beaucoup de de-mandes sont liées à des pho-tos, prises par des supérieurs,afin de prouver un man-quement dans le travail. Parexemple, une photo de toilet-tes sales, indiquant la date etl’heure, ne prouve pasvraiment que celles-ci n’ontpas été nettoyées, même si ce-lui qui a pris la photo considè-re qu’il est apte à déterminer sila salissure est récente ou an-cienne...

R L’utilisation privée d’internetou des portables durant letemps de travail est encore ettoujours très surveillée et re-prochée. D’un autre côté, nousutilisons tous internet et lesnouveaux médias et laissonsdes traces dans le réseau, sou-vent involontairement.

Au nom de la sécuritéD’autres questions concernentles caméras de vidéosurveil-lance, qui sont là pour amé-liorer la sécurité de la clientèleet du personnel mais qui en-traînent des dommages colla-téraux: «Big Brother» n’est pasloin et si l’accès aux donnéesn’est pas correctement régle-menté, les faits et gestes peu-vent être suivis à tout moment,en direct ou plus tard.René Windlin constate éga-lement de grosses inquiétudes

vu l’application croissante destechniques de surveillanceélectronique: comme les outilsélectroniques sont de plus enplus utilisés dans toutes lesfonctions, le travail et les pres-tations des employés peuventêtre de mieux en mieux surveil-lés. Exemple: au guichet desbillets ou dans un centre d’ap-pels, on sait exactement decombien de temps tel ou telemployé a besoin en moyennepour effectuer telle ou telleprestation. Des objectifs peu-vent ainsi être fixés et utiliséslors des évaluations du per-sonnel. Le personnel est alorssous pression, ce qui est clai-rement ressenti par les clients.De cette façon, de plus en plusde travaux peuvent être effec-tués de façon extrêmement pro-ductive: du travail de bureau enfaisant de la facturation via les

contrôles de titres de transportavec des instruments électro-niques (Swisscard) jusqu’à lacommande des trains. Si lesvaleurs se trouvent en-dessousde la moyenne, la prestationest jugée insuffisante. Le nom-bre de postes est parfois alors« optimisé ».

La protection des données estimportante partoutL’enregistrement des donnéesn’est pas du tout récent dansles ateliers et les locs, ceci afinde pouvoir reconstruire le dé-roulement des faits de façonexacte lors d’un accident.Grâce aux progrès techniques,on récolte néanmoins toujoursplus d’informations, toujoursplus détaillées. Chaque actionest aujourd’hui enregistréedans les centres d’exploitationainsi que dans les cabines des

pilotes de locomotive. Cesdonnées sont conservées uncertain temps, au cas où leSESA (Service d’enquêtesuisse sur les accidents ) doitenquêter. Une récolte des don-nées complètes est dans cescas-là souhaitable et néces-saire, afin de permettre le tra-vail juridique suivant un acci-dent et de remédier auxlacunes de sécurité pour éviterde revivre les mêmes évène-ments.Mais il y a toutefois des limitesà ne pas dépasser, même dansces domaines où la sécurité aune importance capitale. Ceciest réglé dans la loi sur la pro-tection des données et l’article26 de l’ordonnance 3 de la loisur le travail (voir encadréspage 12). Il ne serait par exem-ple pas autorisé à l’employeurde visionner ou étudier ces

Surveillance sur le lieu de travail

De plus en plus de travaux s’effectuent au moyen d’outils électroniques, pouvant récolter toujours plus d’in-formations de plus en plus détaillées. Ces progrès techniques permettent aux employeurs de mieux surveillerleurs employés. Une surveillance permanente à tout va sur le lieu du travail n’est toutefois pas autorisée.

Big Brother toujours plus curieux

«La plupart du temps, nous sommes informés pardes plaintes de travailleurs qui remarquent que leur

employeur leur fait des commentaires sur leurcomportement sans être présent physiquement. »

Arnaud Bousquet, inspecteur du travail à Genève

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10 DOSSIER contact.sevN° 04/155 mars 2015

René Zürcher, chef circulationdes trains à la centrale d’exploi-tation Ouest des CFF et respon-sable du secteur exploitation à lasous-fédération AS, ne connaîtpas de cas d’abus en matière dedonnées enregistrées et deconversations téléphoniques quiseraient utilisées pour évaluer lesperformances. « Nous sommesconscients que tous nos actes etconversations téléphoniques sontenregistrés et pourraient êtreutilisés contre nous en casd’accident. Mais ces données

peuvent aussi nous sauver, sinous avons tout fait correcte-ment! » Les conditions del’enregistrement des conversa-tions (les droits d’accès, l’effa-cement après 30 jours, etc.) sontréglées par une directive établieavec la CoPe. René Zurcherestime par contre que l’anciensystème de points, dans lequel uncertain nombre d’erreurs entraî-nait une menace de licenciement,était mauvais: « Cela avait commeconséquence qu’on cherchait àcouvrir les erreurs. » Fi/Hes

« Les enregistrements peuvent nous sauver »

Dans les chemins de fer à voiemétrique, le matériel roulant etles systèmes de contrôle ont étémodernisés et le personnel arécemment fait des déclarationsqui pourraient faire penser queles données enregistrées dans lalocomotive peuvent être utiliséespour juger la conduite desmécanos. Le SEV a demandé desexplications à la direction, maisne les a pas encore reçues.Hans-Ruedi Schürch, prési-dent LPV, n’a pas connaissancede cas où les CFF auraient utilisé

des données sur les trajets àmauvais escient, pour surveillernotamment les mécanos sur leurfaçon de piloter. « Si on essayait denous régenter de la sorte, lepersonnel des locs s’indignerait »,dit-il convaincu. D’autre part, iltrouve correct que ce qui toucheaux signaux soient enregistré(également s’il y a ZUB) et que leserreurs soient discutées avec lesprotagonistes. Et pas seulementpour leur propre protection. « Si unmécano ignore un signal nonéquipé de ZUB, il met en danger

d’autres trains et son propre train. »« Le RhB ayant du matériel roulantbien plus vieux, l’enregistrementdes données n’est pas à un hautniveau et le risque d’abus n’est pastrès grand , explique PatrickCavelti, responsable du personnelRhB au sein de la LPV. Et si c’étaitle cas, cela demanderait beaucoupde travail. » Depuis juin 2014, leslignes directrices de l’OFT sont plusstrictes et menacent le mécano, encas de trop nombreuses irrégula-rités dans le respect des signaux,de retrait de licence ou de contrôle

Pour les mécanos, l’enregistrement de données n’est pas nouveau

données sans qu’il y ait eu unévènement particulier l’exi-geant. Une évaluation de laprestation et du comportementde l’employé n’est pas pos-sible par ces moyens-là.Même si les chefs circulationdes trains et les mécanos sa-vent pertinemment que chacunde leur geste est enregistré,cela ne donne en aucun cas ledroit à l’employeur d’utiliserces données pour des objectifsinternes, comme l’évaluationdu personnel. Markus Fischer/Hes

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En matière de surveillance, il ne faut pas être paranoïaque, mais...

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 04/155 mars 2015

■ Quel est le rôle exact del’OCIRT en matière de sur-veillance des travailleurs?Délivrer des autorisations?Donner des sanctions?

Le rôle de l’OCIRT (comme den’importe quelle inspectioncantonale) dans le domaine dela surveillance est de faire res-pecter l’article 26 de l’Ordon-nance 3 [OLT3] relative à la loisur le travail [LTr]. Dans certai-nes entreprises la LTr n’est pasapplicable (administrations fé-dérales, cantonales, commu-nales, entreprises soumises àla législation fédérale sur letravail dans les entreprises detransports publics, entreprisesagricoles ou horticoles, pêche,ménages privés). Toutefois, lesdispositions de protection de

la santé (article 6 LTr et protec-tion de la maternité) sont toutde même applicables aux ad-ministrations fédérales, canto-nales, communales. Pour mé-moire, l’article 6 est l’articlequi impose aux employeurs deprotéger la santé de ses em-ployés. On peut donc dire quela surveillance fait partie desdispositions de protection dela santé. En matière de surveil-lance nous ne délivrons pasd’autorisation.Il peut arriver ponctuellementqu’un employeur nous con-sulte avant d’installer un sys-tème de surveillance, auquelcas nous l’informons que lesystème prévu est conforme(ou ne l’est pas).Les sanctions découlent de laLTr (les infractions sont desdélits pénaux qui, en casd’impossibilité de trouver unaccord entre l’inspection etl’employeur, peuvent être dé-noncés au procureur ou peu-

vent être dénoncés d’officedans les cas graves).

■ Les demandes d’installationde caméras de surveillancesont-elles beaucoup plusnombreuses ces dernièresannées à Genève? Et celaconcerne quels secteurs?

Il y a très peu de demandesqui nous parviennent. La plu-part du temps, nous sommesinformés par des plaintes detravailleurs qui remarquentdes installations de surveil-lance ou qui remarquent queleur employeur leur fait descommentaires sur leur com-portement sans être présentphysiquement. Les principauxsecteurs qui ont recours à lasurveillance sont les secteursqui manipulent des valeurs(banques, industrie horlo-gère), les entreprises de l’hô-tellerie-restauration (souventà la demande de la police) etle commerce en général.

■ Quelle autre évolution remar-quez-vous? Une évolutiontechnologique j’imagine?

Il y a une évolution des coûts(vous pouvez maintenantacheter un système de sur-veillance sur internet pourune centaine de francs), uneévolution de la facilité d’accèsà ces technologies (en raisondes coûts mais aussi de lasimplicité d’installation etd’exploitation), et une évolu-tion technologique (améliora-tion de la qualité des images,du son, possibilités de con-trôle à distance, possibilité dezoom, miniaturisation, possi-bilités nouvelles liées à in-ternet, etc.).

■ Est-ce que la surveillanceva très loin parfois du côtédes employeurs?

Ça fait très longtemps que jen’ai plus entendu parler de ca-méras dans les vestiaires, lestoilettes ou les douches (ce

Arnaud Bousquet estinspecteur du travail àl’Office de l’inspectionet des relations du tra-vail (OCIRT) de Genève.

Mais où sont les limites?Interview avec un spécialiste genevois à propos de la surveillance des travailleurs

d’aptitude. Chez RhB, chaqueretard de plus de trois minutesest non seulement enregistré parla centrale mais doit êtreannoncé par écrit par le mécano.Les mécanos demandent aussidepuis trois ans à pouvoirdécider eux-mêmes quand ilsveulent baisser le store de leurcabine de l’Allegra (séparéeuniquement par une vitre) afin dese protéger des regards et descaméras... Car cela peut décon-centrer et peut donc contribuer àfaire des erreurs... Fi/Hes

Page 11: Contact sev 2015 04

ené Windlin, del’équipe de protectionjuridique du SEV, reçoit

de plus en plus de demandesdes membres qui se sententsurveillés illégalement par leuremployeur. Et cela s’avère sou-vent être le cas! « La surveil-lance sur le lieu de travail estun thème complexe » expli-que-t-il en citant quelquesexemples. Beaucoup de de-mandes sont liées à des pho-tos, prises par des supérieurs,afin de prouver un man-quement dans le travail. Parexemple, une photo de toilet-tes sales, indiquant la date etl’heure, ne prouve pasvraiment que celles-ci n’ontpas été nettoyées, même si ce-lui qui a pris la photo considè-re qu’il est apte à déterminer sila salissure est récente ou an-cienne...

R L’utilisation privée d’internetou des portables durant letemps de travail est encore ettoujours très surveillée et re-prochée. D’un autre côté, nousutilisons tous internet et lesnouveaux médias et laissonsdes traces dans le réseau, sou-vent involontairement.

Au nom de la sécuritéD’autres questions concernentles caméras de vidéosurveil-lance, qui sont là pour amé-liorer la sécurité de la clientèleet du personnel mais qui en-traînent des dommages colla-téraux: «Big Brother» n’est pasloin et si l’accès aux donnéesn’est pas correctement régle-menté, les faits et gestes peu-vent être suivis à tout moment,en direct ou plus tard.René Windlin constate éga-lement de grosses inquiétudes

vu l’application croissante destechniques de surveillanceélectronique: comme les outilsélectroniques sont de plus enplus utilisés dans toutes lesfonctions, le travail et les pres-tations des employés peuventêtre de mieux en mieux surveil-lés. Exemple: au guichet desbillets ou dans un centre d’ap-pels, on sait exactement decombien de temps tel ou telemployé a besoin en moyennepour effectuer telle ou telleprestation. Des objectifs peu-vent ainsi être fixés et utiliséslors des évaluations du per-sonnel. Le personnel est alorssous pression, ce qui est clai-rement ressenti par les clients.De cette façon, de plus en plusde travaux peuvent être effec-tués de façon extrêmement pro-ductive: du travail de bureau enfaisant de la facturation via les

contrôles de titres de transportavec des instruments électro-niques (Swisscard) jusqu’à lacommande des trains. Si lesvaleurs se trouvent en-dessousde la moyenne, la prestationest jugée insuffisante. Le nom-bre de postes est parfois alors« optimisé ».

La protection des données estimportante partoutL’enregistrement des donnéesn’est pas du tout récent dansles ateliers et les locs, ceci afinde pouvoir reconstruire le dé-roulement des faits de façonexacte lors d’un accident.Grâce aux progrès techniques,on récolte néanmoins toujoursplus d’informations, toujoursplus détaillées. Chaque actionest aujourd’hui enregistréedans les centres d’exploitationainsi que dans les cabines des

pilotes de locomotive. Cesdonnées sont conservées uncertain temps, au cas où leSESA (Service d’enquêtesuisse sur les accidents ) doitenquêter. Une récolte des don-nées complètes est dans cescas-là souhaitable et néces-saire, afin de permettre le tra-vail juridique suivant un acci-dent et de remédier auxlacunes de sécurité pour éviterde revivre les mêmes évène-ments.Mais il y a toutefois des limitesà ne pas dépasser, même dansces domaines où la sécurité aune importance capitale. Ceciest réglé dans la loi sur la pro-tection des données et l’article26 de l’ordonnance 3 de la loisur le travail (voir encadréspage 12). Il ne serait par exem-ple pas autorisé à l’employeurde visionner ou étudier ces

Surveillance sur le lieu de travail

De plus en plus de travaux s’effectuent au moyen d’outils électroniques, pouvant récolter toujours plus d’in-formations de plus en plus détaillées. Ces progrès techniques permettent aux employeurs de mieux surveillerleurs employés. Une surveillance permanente à tout va sur le lieu du travail n’est toutefois pas autorisée.

Big Brother toujours plus curieux

«La plupart du temps, nous sommes informés pardes plaintes de travailleurs qui remarquent que leur

employeur leur fait des commentaires sur leurcomportement sans être présent physiquement. »

Arnaud Bousquet, inspecteur du travail à Genève

dr

......

10 DOSSIER contact.sevN° 04/155 mars 2015

René Zürcher, chef circulationdes trains à la centrale d’exploi-tation Ouest des CFF et respon-sable du secteur exploitation à lasous-fédération AS, ne connaîtpas de cas d’abus en matière dedonnées enregistrées et deconversations téléphoniques quiseraient utilisées pour évaluer lesperformances. « Nous sommesconscients que tous nos actes etconversations téléphoniques sontenregistrés et pourraient êtreutilisés contre nous en casd’accident. Mais ces données

peuvent aussi nous sauver, sinous avons tout fait correcte-ment! » Les conditions del’enregistrement des conversa-tions (les droits d’accès, l’effa-cement après 30 jours, etc.) sontréglées par une directive établieavec la CoPe. René Zurcherestime par contre que l’anciensystème de points, dans lequel uncertain nombre d’erreurs entraî-nait une menace de licenciement,était mauvais: « Cela avait commeconséquence qu’on cherchait àcouvrir les erreurs. » Fi/Hes

« Les enregistrements peuvent nous sauver »

Dans les chemins de fer à voiemétrique, le matériel roulant etles systèmes de contrôle ont étémodernisés et le personnel arécemment fait des déclarationsqui pourraient faire penser queles données enregistrées dans lalocomotive peuvent être utiliséespour juger la conduite desmécanos. Le SEV a demandé desexplications à la direction, maisne les a pas encore reçues.Hans-Ruedi Schürch, prési-dent LPV, n’a pas connaissancede cas où les CFF auraient utilisé

des données sur les trajets àmauvais escient, pour surveillernotamment les mécanos sur leurfaçon de piloter. « Si on essayait denous régenter de la sorte, lepersonnel des locs s’indignerait »,dit-il convaincu. D’autre part, iltrouve correct que ce qui toucheaux signaux soient enregistré(également s’il y a ZUB) et que leserreurs soient discutées avec lesprotagonistes. Et pas seulementpour leur propre protection. « Si unmécano ignore un signal nonéquipé de ZUB, il met en danger

d’autres trains et son propre train. »« Le RhB ayant du matériel roulantbien plus vieux, l’enregistrementdes données n’est pas à un hautniveau et le risque d’abus n’est pastrès grand , explique PatrickCavelti, responsable du personnelRhB au sein de la LPV. Et si c’étaitle cas, cela demanderait beaucoupde travail. » Depuis juin 2014, leslignes directrices de l’OFT sont plusstrictes et menacent le mécano, encas de trop nombreuses irrégula-rités dans le respect des signaux,de retrait de licence ou de contrôle

Pour les mécanos, l’enregistrement de données n’est pas nouveau

données sans qu’il y ait eu unévènement particulier l’exi-geant. Une évaluation de laprestation et du comportementde l’employé n’est pas pos-sible par ces moyens-là.Même si les chefs circulationdes trains et les mécanos sa-vent pertinemment que chacunde leur geste est enregistré,cela ne donne en aucun cas ledroit à l’employeur d’utiliserces données pour des objectifsinternes, comme l’évaluationdu personnel. Markus Fischer/Hes

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En matière de surveillance, il ne faut pas être paranoïaque, mais...

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 04/155 mars 2015

■ Quel est le rôle exact del’OCIRT en matière de sur-veillance des travailleurs?Délivrer des autorisations?Donner des sanctions?

Le rôle de l’OCIRT (comme den’importe quelle inspectioncantonale) dans le domaine dela surveillance est de faire res-pecter l’article 26 de l’Ordon-nance 3 [OLT3] relative à la loisur le travail [LTr]. Dans certai-nes entreprises la LTr n’est pasapplicable (administrations fé-dérales, cantonales, commu-nales, entreprises soumises àla législation fédérale sur letravail dans les entreprises detransports publics, entreprisesagricoles ou horticoles, pêche,ménages privés). Toutefois, lesdispositions de protection de

la santé (article 6 LTr et protec-tion de la maternité) sont toutde même applicables aux ad-ministrations fédérales, canto-nales, communales. Pour mé-moire, l’article 6 est l’articlequi impose aux employeurs deprotéger la santé de ses em-ployés. On peut donc dire quela surveillance fait partie desdispositions de protection dela santé. En matière de surveil-lance nous ne délivrons pasd’autorisation.Il peut arriver ponctuellementqu’un employeur nous con-sulte avant d’installer un sys-tème de surveillance, auquelcas nous l’informons que lesystème prévu est conforme(ou ne l’est pas).Les sanctions découlent de laLTr (les infractions sont desdélits pénaux qui, en casd’impossibilité de trouver unaccord entre l’inspection etl’employeur, peuvent être dé-noncés au procureur ou peu-

vent être dénoncés d’officedans les cas graves).

■ Les demandes d’installationde caméras de surveillancesont-elles beaucoup plusnombreuses ces dernièresannées à Genève? Et celaconcerne quels secteurs?

Il y a très peu de demandesqui nous parviennent. La plu-part du temps, nous sommesinformés par des plaintes detravailleurs qui remarquentdes installations de surveil-lance ou qui remarquent queleur employeur leur fait descommentaires sur leur com-portement sans être présentphysiquement. Les principauxsecteurs qui ont recours à lasurveillance sont les secteursqui manipulent des valeurs(banques, industrie horlo-gère), les entreprises de l’hô-tellerie-restauration (souventà la demande de la police) etle commerce en général.

■ Quelle autre évolution remar-quez-vous? Une évolutiontechnologique j’imagine?

Il y a une évolution des coûts(vous pouvez maintenantacheter un système de sur-veillance sur internet pourune centaine de francs), uneévolution de la facilité d’accèsà ces technologies (en raisondes coûts mais aussi de lasimplicité d’installation etd’exploitation), et une évolu-tion technologique (améliora-tion de la qualité des images,du son, possibilités de con-trôle à distance, possibilité dezoom, miniaturisation, possi-bilités nouvelles liées à in-ternet, etc.).

■ Est-ce que la surveillanceva très loin parfois du côtédes employeurs?

Ça fait très longtemps que jen’ai plus entendu parler de ca-méras dans les vestiaires, lestoilettes ou les douches (ce

Arnaud Bousquet estinspecteur du travail àl’Office de l’inspectionet des relations du tra-vail (OCIRT) de Genève.

Mais où sont les limites?Interview avec un spécialiste genevois à propos de la surveillance des travailleurs

d’aptitude. Chez RhB, chaqueretard de plus de trois minutesest non seulement enregistré parla centrale mais doit êtreannoncé par écrit par le mécano.Les mécanos demandent aussidepuis trois ans à pouvoirdécider eux-mêmes quand ilsveulent baisser le store de leurcabine de l’Allegra (séparéeuniquement par une vitre) afin dese protéger des regards et descaméras... Car cela peut décon-centrer et peut donc contribuer àfaire des erreurs... Fi/Hes

Page 12: Contact sev 2015 04

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12 DOSSIERcontact.sevN° 04/155 mars 2015

qui est plutôt une bonne nou-velle), mais ça ne veut pas direque ça n’existe plus. Sinon, jene connais pas d’anecdotesà proprement parler. Il s’agitplutôt d’employeurs qui ontinstallé « en cachette » dessystèmes de surveillance puisqui les utilisent pour faire desremarques aux employés alorsqu’ils sont en vacances dansdes îles lointaines.

■ Je reçois une tablette de monemployeur. Dois-je annulerla géolocalisation? Qu’est-ceque je risque? A-t-il le droitde suivre ses employés?

Votre employeur est très gé-néreux! Quel que soit le sys-tème de surveillance, il doit,pour être conforme à la loi, ré-pondre à trois conditions (voirencadré en page 12): intérêtprépondérant (assurer votresécurité ou améliorer la pro-ductivité), proportionnalité (yaurait-il d’autres moyensmoins intrusifs pour atteindrele même résultat), informationsur l’utilisation qui sera faitedes données recueillies (butde la surveillance, protectiondes données, règlement d’uti-lisation, personnes ayant ac-cès aux données, durée deconservation des données,etc.). Si ces trois conditions

sont remplies, le système estconforme. Par exemple, vouspouvez parfaitement suppri-mer la géolocalisation si le butde la surveillance n’est pas desavoir où vous êtes afin devous orienter plus rapidementsur un autre client. On pourraitimaginer que le but de cetiPad est uniquement de rece-voir en direct vos e-mails; à cemoment-là la géolocalisationne sert à rien. Si la géolocali-sation est utile pour atteindrele but annoncé, alors cettegéolocalisation doit être par-faitement définie dans le rè-glement (êtes-vous géolocali-sée 7 jours sur 7 et 24 heuressur 24, ce qui semblerait abu-sif, ou êtes-vous géolocaliséeuniquement durant vos heuresde travail?).

■ Exemple très concret: onme voit sur une caméra desurveillance de la gared’Yverdon alors que je suiscensée, selon mon horairede travail, être à Lausanneà ce moment-là. Quels sontles risques encourus simon chef voit la vidéo? N’ya-t-il vraiment aucun risquequ’il y ait accès?

Normalement, si le systèmerépond aux trois conditionsci-dessus, un tel scénario ne

peut pas se produire puisquetout le monde n’a pas accèsau système de surveillance etque le système de surveil-lance est vraisemblablementdestiné à assurer la sécuritédes personnes (public et em-ployés) et de la gare. Néan-moins on ne peut jamais ex-clure des utilisations abusivesce qui rend indispensable l’in-formation du personnel et lerèglement.

■ Je poste un message surFacebook pour commenterla photo de carnaval d’une

amie mais jesuis au travailà ce moment-là. Qu’est-ceque je risque?Tout dépendd’un éventuelrèglement in-terne sur l’uti-lisation d’in-ternet.Exemple n° 1:internet estbloqué sur vo-tre poste detravail et vousavez l’interdic-tion d’utiliserun systèmeportable per-sonnel durant

les heures de travail (sauf ur-gence). Dans ce cas vous ris-quez un licenciement. Exem-ple n° 2: le règlement stipuleque vous avez libre accès àinternet dans des « limites

raisonnables » (sauf aux sitesillégaux, p. ex. sites nazis oupédophiles). Dans ce cas vouspourriez risquer une remon-trance si vous avez clairementpassé plusieurs heures surFacebook. Il faut savoir qu’unemployeur (ou son informati-cien) est capable en touttemps de savoir quels sont lessites que vous consultez etdurant combien de temps.Donc formellement, si un em-ployeur le souhaite, il peut,moyennant une informationdétaillée au personnel, savoirquels sont les sites que vousconsultez et durant combiende temps. Dans ce même rè-glement il peut (et même ildoit) formuler des sanctions.Plus le règlement est clair,moins il y a de risques autourd’une éventuelle utilisationabusive. Propos recueillis par

Henriette Schaffter

..

Attention aux abus en matière de surveillance!

Surveillance destravailleurs1 Il est interdit d’utiliser dessystèmes de surveillance oude contrôle destinés àsurveiller le comportementdes travailleurs à leur postede travail.2 Lorsque des systèmes desurveillance ou de contrôlesont nécessaires pour d’autresraisons, ils doivent no-tamment être conçus etdisposés de façon à ne pasporter atteinte à la santé et àla liberté de mouvement destravailleurs.

ExplicationsLe comportement et lerendement sont souvent liés.Pour cette raison, unedifférenciation précise entre lasurveillance (autorisée) pourdes raisons de sécurité ou decontrôle de rendement et lasurveillance (non autorisée) ducomportement est souvent

difficile, voire impossible àfaire.Un système doit réunir lestrois conditions suivantes pourêtre autorisé:- existence d’un intérêtnettement prépondérant autreque la surveillance ducomportement des travailleurs(sécurité, optimisation de laproduction)- proportionnalité entrel’intérêt de l’employeur àrecourir à la surveillance etl’intérêt des travailleurs à nepas être surveillés- participation des travailleursà la planification, l’installationet l’emploi des systèmes desurveillance ou de contrôle etconcernant la durée deconservation des donnéesainsi recueillies.Il faut également que le codepénal soit respecté, évi-demment, ainsi que lalégislation sur la protectiondes données.

LOI SUR LE TRAVAIL

Article 26 de l’Ordonnance 3 relative à la LTr

Chez Protectas, on sait exac-tement chaque moment où setrouvent les employés, à cinqmètres près. Grâce aux ins-truments GPS. Et pas questiond’éteindre l’appareil qui permetcette localisation, sinon on est viteremis à l’ordre! Cette informationa été dévoilée tout récemment par« 20 minutes ». Au niveau légalpourtant, il s’agit d’une atteintenon conforme au droit de lapersonnalité des collaborateurs.De quoi s’inquiéter, car on sait trèsbien qu’une surveillance continuerend les employés malades.

« La sphère privée d’une personneest un bien précieux qui bénéficied’une protection particulière, y

compris dans le monde du travail.Un employeur a tout intérêt àrespecter la sphère privée de sescollaborateurs, non seulementparce que la législation l’y oblige,mais aussi parce qu’un non-res-pect de la sphère privée nuitconsidérablement à l’ambiance detravail. Une entreprise ne peutfonctionner correctement dans unclimat de méfiance réciproque. Onne peut nier toutefois que lasphère privée d’un employé trouvesa limite lorsqu’elle entre enconflit avec les intérêts del’employeur ou avec la loi. Unepersonne qui passe son temps ànaviguer sur Internet à des finsprivées et qui ne remplit plus ses

tâches professionnelles dans lamesure attendue peut diffici-lement invoquer le droit à lapersonnalité. Mais il n’est pasadmissible qu’un employé soitsurveillé en permanence sur sonlieu de travail, non seulement dupoint de vue purement humain,mais aussi du point de vue légal;une telle surveillance ne peut doncêtre tolérée, même si l’employé yconsent,» explique le site de laConfédération.

En cas de doute de la part d’unemployé, en cas d’éventuels abusd’utilisation des données, laprotection juridique SEV est làpour octroyer des conseils. . Hes

Où la sphère privée s’arrête-t-elle ?

Page 13: Contact sev 2015 04

Les membres ont pu faire partdes soucis qu’ils rencontrentau quotidien, lors de trois ren-contres, fixées à 10 h, 14 h et19 h. Gros succès puisque 50personnes se sont rendues audépôt pour faire part de leurssoucis quotidiens.« Il y a fort longtemps qu’il n’yavait plus eu de permanencesyndicale , explique BernardClerc. C’était une premièrepour nous ». « Ce sont les gensqui sont arrivés avec les sujetsde discussions, nous on pre-nait note », poursuit-il. « Onavait entendu des bruits quicirculaient sur certaines cho-ses qui ne fonctionnent pasbien, alors on s’est dit qu’ilvalait la peine d’écouter lesmembres. Moi je circule trèspeu car je travaille en tant quevisiteur, donc je ne perçois pastoujours les problèmes de lamême façon que ceux qui ysont confrontés tous les jours.On a tous appris beaucoup lors

de cette journée de rencon-tre », commente-il.

Tours de service modifiés?De tous les sujets abordés,certains ressortent clairement.Les tours de service sont pourl’instant compacts et dé-gressifs dans le secteur urbain(on termine toujours plus tôtdans la journée) mais il sem-blerait que la direction veuilleles modifier suite à l’achat et lamise en place d’un nouveauprogramme, HASTUS, qui apour objectif d’améliorer laproductivité. D’où la nécessitépour le comité de se préparer àdes changements et de sonderles conducteurs pour voir sileurs attentes en matière detours de service ont changépar rapport à il y a quelquesannées ou si elles sont iden-

tiques. Il semblerait, d’aprèsle questionnaire distribué le11 février, que les demandesn’aient pas vraiment changé.« Par contre, si les urbains doi-vent faire du régional et/oul’inverse, ce qui semble être unvœu de la direction, ça seradifficile à faire accepter. Les ré-gionaux ont des tours avec da-vantage d’amplitude mais avecmoins de week-ends », expli-que Bernard Clerc.Autre sujet de discussion ausein des conducteurs: lestemps de parcours réduits auplus court sur la ligne 1 le soiren raison du nombre insuffi-sant de bus (4 au lieu de 5), cequi entraîne des retards dès lemoindre incident sur la route,et ainsi le non-respect des cor-respondances avec les autresbus ou les trains.

Centre d’exploitation à BulleLe fonctionnement du Centred’exploitation, installé depuisdeux ans à Bulle, pose pro-blème. Il semblerait que le per-sonnel ne connaisse pas suffi-samment le réseau en ville deFribourg et ne soit pas suffi-sant durant les heures creu-ses. Il faut dire que le centregère tout le réseau tpf, aussibien le rail que le pneu. « Alorsqu’ils sont censés faire de larégulation du trafic et gérer lespannes, ça ne se fait pas. Ils neconnaissent pas assez le ré-seau pour gérer les véhicules.Et pour les pannes, le fait de

jouer les intermédiaires entrele dépôt et les chauffeurs com-plique les choses au lieu de lessimplifier », explique BernardClerc. « Cela change égalementmon métier de visiteur. On a ladésagréable impression qu’onnous ôte des compétences aufur et à mesure », ajoute-t-il.Autre doléance de la part desmembres: la mission des nou-veaux chefs de groupe. Cettenouvelle fonction, mise enplace au 1er janvier 2015, nesemble pas encore bien défi-nie. Les chefs de groupe nom-més assument encore toujoursleurs anciennes responsabi-lités tout en n’ayant pas étésuffisamment formés pour lesnouvelles tâches qu’ils doiventaccomplir. « La direction avoulu aller trop vite », estimeBernard Clerc.Plusieurs autres problèmes ontété soulevés lors de cette jour-née d’écoute: le manque d’au-tomates à certains arrêts, cequi « mine » certains chauf-feurs. « On peut proposer unbillet sms par portable mais si-non, il faut que le client prenneun titre de transport à l’arrêtsuivant. Et sur certaines lignes,il n’y a pas d’automates avantle terminus… » explique le pré-sident de section. Les camérasde surveillance semblent éga-

lement quelque peu déficien-tes, puisqu’une dizaine d’entreelles ne fonctionnent pas. Lesbons de réparations sont aussiun sujet qui fâche, car le nom-bre de bus disponibles n’estpas suffisant pour pouvoir sepermettre d’immobiliser les vé-hicules trop longtemps à l’ate-lier. Seules les réparations ur-gentes sont alors effectuées etles petites pannes non essen-tielles, avec lesquelles on peuttrès bien rouler mais qui res-tent dérangeantes à moyenterme, ne sont pas traitées.Le comité était très satisfait decette journée de rencontre etva transmettre maintenant lesdoléances des membres à ladirection lors d’une rencontreprévue le 26 mars prochain, àlaquelle assistera égalementChristian Fankhauser, secré-taire syndical SEV en chargedes sections tpf.Quant à une nouvelle journéedu style, elle aurait pu voir lejour en mai pour parler des re-vendications salariales ( à défi-nir normalement d’ici fin juin),mais il semblerait maintenantque la direction ait l’intentionde revoir tout le système sala-rial ! Affaire à suivre...

Henriette Schaffter

Bernard Clerc est prési-dent de la section tpfurbains depuis bientôtdeux ans. Avec son co-mité, il a décidé d’orga-niser une sorte de per-manence syndicale le11 février. Beau succèspour cette première.

« On a pris note de leurssoucis, assez nombreux »

Section tpf urbains – permanence syndicale

Hes

Bernard Clerc préside la section tpf urbains depuis bientôt deux ans.

RÉGIONS ......

13contact.sevN° 04/155 mars 2015

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat du personnel des transports et paraît toutesles deux semaines. ISSN 1662-8462 Tirage: 10 707 ex. (total 43 612 ex.), certifiéREMP au 14.11.2014 Editeur: SEV, www.sev-online.ch

Rédaction: Peter Moor (rédacteur en chef), Peter Anliker, Vivian Bologna, BeatriceFankhauser, Markus Fischer, Françoise Gehring, Pietro Gianolli, Anita Merz, PatriziaPellandini, Henriette Schaffter Adresse de la rédaction: contact.sev, Steinerstras-se 35, case postale, 3000 Berne 6; [email protected]; téléphone 031 357 57 57,fax 031 357 57 58 Abonnements et changements d’adresse:Division administrative SEV, case postale, 3000 Berne 6; [email protected],téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58. Abonnement annuel pour non-mem-bres: CHF 40.– Annonces: Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa,téléphone 044 928 56 11, fax 044 928 56 00, [email protected], www.zs-werbeag.ch Prépresse: AZ Medien, Aarau; www.azmedien.ch

Imprimerie: Mittelland Zeitungsdruck AG, Solprint, Subingen;

www.solprint.ch, une entreprise du groupe AZ Medien AG.

La prochaine édition de contact.sev paraîtra le 19 mars 2015. Le délairédactionnel pour l’agenda est fixé au 12 mars à 10 h. Pour les annonces, ledélai est fixé au 10 mars à 10 h.

Voici la composition du comité:

■ Bernard Clerc, président

■ Pierre-Alain Perritaz,vice-président et représentantdu personnel au Conseild’administration

■ Igor Python, secrétaire

■ Christian Stegmann,caissier et responsable destours de service

■ Joaquim Monteiro,responsable de la commissiontechnique et de celle des

uniformes

■ Gilbert D’Alessandro,président central de la VPT etmembre du comité tpf urbains.

Le comité a reçu les membresde la section au dépôt deChandolan le 11 février. Lasection tpf urbains a un fort tauxde syndicalisation puisque 98 %des employés sont syndiqués.Bernard Clerc est présidentdepuis deux ans et avaitauparavant déjà siégé au comitédurant six ans.

COMITÉ

Page 14: Contact sev 2015 04

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Page 15: Contact sev 2015 04

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Nous nous réjouissons de votre visite!

Ainsi, la Confédération répondà la demande centrale des syn-dicats et de l’USS. L’USS et ses

fédérations contribueront vo-lontiers à rechercher une solu-tion commune.Le premier but de cette tableronde doit être de trouver leplus rapidement possible dessolutions financières pour lescas déjà prescrits et les per-sonnes malades à cause del’amiante qui ne bénéficientpas de la protection de la loisur l’assurance-accidents. Pourelles, une indemnisation repré-sente un acte de justice répa-rateur. Pour les syndicats, lapriorité est toujours de créerun fonds d’indemnisation fi-nancé par l’économie.

Changements légauxnécessairesDeuxièmement, le droit suissede la prescription en matièrecivile doit être modifié parcequ’un délai de prescription dedix ans ne correspond pas auxrisques modernes pour lasanté ; ce qui a été clairementétabli dans un arrêt de la Coureuropéenne des droits del’homme d’il y a une année.Dans le cadre de la révision encours du droit de la prescrip-tion, nous avons besoin d’unenouvelle réglementation desdélais, qui tienne compte desvictimes, c’est-à-dire pendantlesquels celles-ci peuvent de-

mander à êtreindemnisées.Le délai quitient le mieuxcompte de lalongue durée

du temps de latence des mala-dies dues à l’amiante ne doitcommencer à courir qu’à partirde l’apparition de celles-ci.Éventuellement, on pourra li-miter cette réglementation auxmaladies causées parl’amiante, comme l’évoque laConfédération dans son com-muniqué.Enfin, vu les énormes quan-tités d’amiante utilisées enSuisse avant son interdictionen 1990 et du fait qu’elles peu-vent encore se libérer lors de ladémolition ou de la transfor-mation de bâtiments, deuxchoses ne devront pas être ou-bliées lors de la table ronde.D’une part, les lacunes du dis-positif de prévention doiventêtre comblées de toute ur-gence. D’autre part, les impor-tantes dépenses déjà réaliséesaujourd’hui par la SUVA en

rapport avec la problématiquede l’amiante et celles qui l’at-tendent encore ne doivent pasêtre unilatéralement répercu-tées sur quelques branchesdes arts et métiers. Ici, il fautun juste équilibre au sein detout le collectif des assurés.

Traiter le problème maintenantPour l’USS, il est clair que laSuisse n’a plus le droit de ren-voyer à plus tard le traitementdes problèmes créés par la ca-tastrophe de l’amiante. Les vic-times de l’amiante ne doiventplus patienter encore pluslongtemps. Cette catastrophedoit être surmontée globa-lement. Pour ce faire, tous lesacteurs doivent agir ensemble.En convoquant une tableronde, la Confédération a faitun premier pas.

uss

L’USS salue la décisiondu conseiller fédéralAlain Berset d’organisersur le thème de l’amianteune table ronde que diri-gera l’ancien conseillerfédéral Moritz Leuenber-ger. Il s’agira aussi detrouver des solutionspour l’aide financièredestinée aux victimes del’amiante et à leurs pro-ches.

Une table ronde pour les victimes de l’amianteL’USS satisfaite : il faut s’attaquer globalement à la catastrophe de l’amiante

Cette interpellation demande de résou-dre le problème de la perte de la cou-verture d’assurance pour les salariés li-cenciés alors qu’ils sont malades, enmaintenant pour eux les prestations as-surées comme prévu par le contrat etindépendamment donc de la poursuitedes rapports de travail.Lorsqu’ils changent d’emploi, les tra-vailleurs sont toujours confrontés à unemauvaise surprise en ce qui concerne lacouverture de la perte de gain en cas demaladie. Quiconque quitte l’assurancecollective d’indemnités journalières deson employeur parce qu’il perd son em-ploi, doit par trop souvent renoncer àune couverture du risque de maladie.Conséquence: une maladie qui persisteou survient pendant le chômage peutrapidement conduire à la ruine finan-cière. En effet, la perte de gain n’estalors plus assurée et l’assurance-chô-mage va, si la maladie dure longtemps,suspendre les indemnités vu que lapersonne concernée ne peut pas êtreplacée.La couverture d’assurance pour la pertede gain en cas de maladie est gra-vement insuffisante une fois que lesrapports de travail ont pris fin et si lamaladie persiste. Comme il y a auto-nomie contractuelle, le preneur d’assu-

rance, soit l’employeur, et la compagnied’assurance peuvent convenir que lesprestations prennent fin avec les rap-ports de travail. Le salarié licencié alorsqu’il est malade perd ainsi son droit àdes indemnités journalières et, vu samaladie, a un accès limité aux indem-nités journalières de l’assurance-chô-mage. S’il a en principe le droit depasser dans une assurance individuelled’indemnités journalières, il doit enêtre informé et son inscription doit sefaire dans un délai bref de 30 jours. Lesprimes à verser sont en outre tellementexagérées que personne ne peut sepermettre de choisir une telle solution.Dans la pratique, les salariés licenciésalors qu’ils sont malades ne disposentde ce fait pas d’une protection suffisan-te contre la perte de gain. Cela concer-ne du reste aussi les chômeurs. Lebond que les primes effectuent à causedu passage d’une assurance collectived’indemnités journalières à une assu-rance individuelle est si grand que lerisque de la perte de gain en cas de ma-ladie ne peut, dans les faits, pas êtreassuré lors de la perte de l’emploi.Dans sa réponse à l’interpellation dePaul Rechsteiner, le Conseil fédéral re-connaît en tout cas la problématique etannonce qu’il s’y attaquera dans le ca-dre de la révision de la loi sur le contratd’assurance. La balle est dans le campdu Conseil des Etats. uss

Le Conseil des Etats traiteraune interpellation de PaulRechsteiner lors de la session.

Trop de dysfonctionnements

Assurances d’indemnités journalières en cas de maladie

Page 16: Contact sev 2015 04

AGENDA......

16contact.sevN° 04/155 mars 2015

SectionsVendredi 13mars17 h30RestaurantLa Grange à Yver-don

■ TS-Romandie

Assemblée générale

Le secrétaire syndical Vincent Brodard présente-ra les nouveaux modèles de retraite des CFF.Une assemblée qui est ouvertes à tous, y com-pris aux temporaires et aux apprenti-e-s. L’ordredu jour sera affiché dans les locaux du per-sonnel. Merci de vous annoncer jusqu’au 9 marsau plus tard à Valérie Chuard dès 17h au 079332 49 70. Le comité compte sur une participa-tion nombreuse! Willi Wenger

Jeudi 19 mars

16h

Secrétariatcentral SEV

■ VPT Service ferroviaires

Assemblée générale

Tous les membres sont les bienvenus. au termede l’assemblée un apéro vous sera offert.Inscription jusqu’au 8 mars à Ely Wüthrich pare-mail à l’adresse [email protected] ou par natel au079 287 50 50.

Ely Wüthrich, présidente de la section

rDu 3 février au23 mars

■ SEV-TPG

Aide pour les impôts

La section SEV TPG sera à la disposition de ceuxqui souhaitent de l’aide pour remplir leur décla-ration d’impôt. Merci de prendre rendez-vousavec Jésus MARTINEZ au 076 425 50.31 ou pare-mail à [email protected]. RDV àprendre au moins 15 jours avant.

Le comité SEV-TPG

Mercredi25 mars

15hGrand SalonBuffet de la GareLausanne

■ ZPV Léman

Asseemblée générale

Chaque collègue libre et retraité est invité à par-ticiper à cette assemblée.Pour les collègues retraités, l’inscription peut sefaire auprès du président Gaille Claude au tél:079/ 479.17.35 ou sur la liste affichée dans leslocaux. Délai d’inscription: vendredi 20 mars.L’assemblée sera suivie d’une assiette servie aurestaurant ‹La Bella Vita› à Lausanne.Nous vous attendons nombreux.

Le comité ZPV Léman

Samedi 11 avril

9h30

Hôtel BernSalle verteà Berne

■ TS Mittelland

Asseemblée générale

L’AG est placée sous le thème «Démographie etprofessionnels: où conduisent les CFF?» Au cen-tre de cette journée, les nouveaux modèles deretraite des CFF, les salaires et TOCO. Pour enparler: le secrétaire syndical Jürg Hurni, un re-présentant de la commission Jeunesse SEV, ain-si qu’un membre SEV du Conseil de fondation dela caisse de pension des CFF. Le conseiller natio-nal Corrado Pardini, président de l’Union syndi-cale cantonale sera aussi de la partie.Inscriptions jusqu’au 7 avril 2015 auprès deB.Jurt (D,F,It) ou [email protected] [email protected]. Tel: 031/921 84 09 ou079/738 66 86.

TS Mittelland

PensionnésLundi 9 mars

10h30Salle communalede Martigny

■ PV Valais

Assemblée générale

L’ordre du jour comprendra les points statutaireset les félicitations à nos membres jubilaires.Nous aurons aussi le plaisir d’accueillir notreorateur du jour, Vincent Di Biasi, qui nous pré-sentera différentes prestations d’assurance.A l’issue de l’assemblée, apéritif offert par lasection. Puis vous êtes invités à partager un suc-culent repas pour lequel il vous sera demandéune participation de Fr. 30.- par personne.Pour faciliter le travail de la cuisine, il est impé-ratif de vous inscrire avant le 6 mars 2015 aumoyen du bulletin d’inscription qui vous a étéenvoyé avec les documents 2015 ou par tél. au024 485 15 73. Le comité se réjouit de vous ren-contrer nombreux. Les épouses sont toujours lesbienvenues.

Le comité

Mardi 10 mars

dès 11h15Hôtel des Com-munesGeneveys/sCoffrane

■ PV Neuchâtel

Assemblée générale

Apéritif facultatif dès 11h15, 12h dîner (salademêlée, poulet rôti sauce moutarde, frites mai-son, légumes, dessert): 28 fr. sans les boissons.Café offert par la section.14h30 assemblée statutaire. Le comité comptesur votre présence. Pour le dîner, inscription obli-gatoire jusqu’au 6 mars auprès de Michel Quar-tier, Vy d’Etra 52, 2000 Neuchâtel. 032 753 5370.

Le comité

Mercredi18 marsCafé du JuraBassecourt14 h

■ PV Jura

Assemblée des membres

L’assemblée des membres aura lieu au Café duJura Bassecourt, (5 minutes de la gare).Ordre du jour statutaire,Orateur : Monsieur David Asseo, chef du servicedes transports du Canton du Jura. ne collationclôturera cette assemblée. e comité vous attendnombreux à cette assemblée.

Le secrétaire : Oscar Schaub

Jeudi 19 mars

14h15RestaurantBahnhof Brügg

■ PV Biel/Bienne

Assembléé des membres

Ordre du jour statutaire. Le conseiller aux EtatsHans Stöckli et le conseiller national CorradoPardini participeront à l’assemblée comme ora-teurs. Vous entendrez de dernières mains les in-formations politiques actuelles et d’avenir. Nousnous réjouissons de vous rencontrer nombreuxdans notre nouveau local de réunions au restau-rant Bahnhof à Brügg. Bus no. 7 ou train régionaljusqu’à la gare CFF.

Jean-Claude Amiet

Mardi 24 mars

14 h 15NH FribourgHôtelGrand-Places 14Fribourg

■ PV Fribourg

Assemblée de printemps

Ordre du jour statutaire. Le Conseiller aux Etatsfribourgeois Christian Levrat évoquera l’avenirde notre AVS. Comme de coutume, les épouseset compagnes de nos membres sont les bienve-nues.

Le secrétaire

Mardi 24 mars

14h30UniversitéouvrièrePl. des Grottes 3

■ PV Genève

Assemblée générale

Vous êtes cordialement invités à participer à no-tre assemblée de printemps du mardi 24 mars2015. Ordre du jour statutaire, verrée offerte parla section.Venez nombreux, c’est toujours un bon momentd’amitié et de camaraderie.

Le comité

LoisirsSamedi 21 mars

9h45Halle second cy-cle Bolligen

■ USSC

22e tournoi amicaldouble de badminton

L’amusement va être l’essentiel ce jour là. Pourla première fois on va organiser notre tournoi enversion double. Nous allons jouez seulement encatégorie double: homme/homme ethomme/femme. Info et inscriprion surwww.ussc.ch -› badminton, clôture d’incription:06.03.15

Apothéloz Edwige, veuve d’Albert, Ge-nève; décédée dans sa 92e année. PV Ge-nève.

Auberson Ulysse, ouvr spéc pens, Yver-don-les-Bains; décédé dans sa 90e année.PV Vaud.

Balocchi Joseph, cond tracteur s/rail,Romont FR; décédé dans sa 78e année.PV Fribourg.

Buetikofer Pierrette, veuve de Werner,Delémont; décédée dans sa 90e année.PV Jura.

Chappuis Lucette, veuve de Pierre,Evionnaz; décédée dans sa 91e année.PV Valais.

Cochard Jean-Jacques, Clarens; décédédans sa 86e année. VPT MOB.

Froidevaux Marcel,c mat pens, LaChaux-de-Fonds; décédé dans sa 91e

année. PV Neuchâtel.

Graber Frieda, veuve d’Ulrich, Büren ander Aare; décédée dans sa 96e année.PV Biel-Bienne.

Jaun Eduard, maître artisan, Nidau; décé-dé dans sa 76e année. PV Biel-Bienne.

Krahenbuhl Theodore, Cointrin; décédédans sa 92e année. VPT TPG retraité(e)s.

Krebs Martine, agente commerciale destrains, Brunstatt; décédée dans sa 52e

année. ZPV Basel.

Lambelet Marcel, surveillant, Yvonand;décédé dans sa 96e année. PV Fribourg.

Moreno Ricardo, conducteur, Lausanne;décédé dans sa 65e année. VPT TL.

Rufener Paulette, veuve de Frédéric,St-Légier-Chiésaz; décédée dans sa 93e

année. PV Vaud.

Segura Joseph, Evian-les-Bains; décédédans sa 90e année. VPT Lac Léman.

Simon Violette, veuve de Willy, Prilly;décédée dans sa 89e année. PV Vaud.

Teirlinck Patrick, chauffeur de bus,Publier; décédé dans sa 40e année.SEV Externe.

Décès

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SECTIONS ......

17contact.sevN° 04/155 mars 2015

Le président de la PVBiel/Bienne, Ruedi Flückiger,et deux anciens collègues de

travail (Werner Möri et WillyGusset, tous deux anciens mé-caniciens) ont rendu visite àJean Burkhalter au home « MonRepos » à La Neuveville à l’oc-casion de son 103e anniver-saire.Jean a eu beaucoup de plaisiret malgré ses 103 ans, il estencore en bonne santé. Il a pubeaucoup raconter sur le tra-vail des mécaniciens des

temps passés. Ce qui l’a spé-cialement touché est que deuxanciens collègues mécanicienssoient de la partie pour fairecette visite. Ensemble, ils ontpu se raconter quelques bellesanciennes anecdotes.Nous souhaitons à Jean unebonne santé pour l’avenir etencore un agréable long séjourau home « Mon Repos ».

R. Flückiger

■ PV Biel/Bienne

La section PV Biel/Bien-ne a fait une visited’honneur à son mem-bre le plus âgé. Le 17février 2015, JeanBurkhalter a pu fêterson 103e anniversaire!

Visite au membre le plus âgé

dr

De g. à dr. Willy Gusset (1923), Jean Burkhalter (1912) et Werner Möri (1924).

Après les journées VPT organi-sées en fin d’année dernière, leprésident de la sous-fédération,Gilbert D’Alessandro a envoyéles résolution votées à l’Officefédéral des transports. «Lesparticipants ont dénoncé lavision 2030 de l’OFT. Ils exigentune vision 2030 axée sur lesfondements mêmes du servicepublic. C’est-à-dire fait par lacollectivité et sous sa responsa-bilité. Ceci pour le bien de toutesles régions et les villes sansdistinction», rappelle GilbertD’Alessandro.

En réponse, l’OFT lui a écrit que«la concurrence entre lesdifférentes entreprises nationa-les, régionales ou locales a,indépendamment du propriétaire,contribué à la haute qualité destransports publics». «La Confédé-ration et les cantons peuventdiriger l’évolution des infrastruc-tures ferroviaires et du traficrégional grâce aux contrats de

prestations de plusieurs annéesconclus avec les entreprises detransport. De ce fait, nous nevoyons pas de contradictionentre la stratégie de l’OFT et vosobjectifs principaux.» Et lepartenariat social permettrad’améliorer les TP, écrit ensubstance l’OFT.

S’il ne se berce pas d’illusions enlisant cette réponse «langue debois», Gilbert D’Alessandro l’aenvoyée à tous les comités desection VPT. «Je ne suis pas naïf.Mais je pense qu’il est importantd’informer nos membres que lesrésolutions votées ont étéenvoyées à l’OFT. On est audébut de la bataille avec l’OFT.Les participants aux journéesVPT n’ont pas levé la main pourrien. Le Congrès se prononceraaussi sur cette thématique quis’inscrit plus globalement dansla privatisation des servicespublics prévue avec TISA»,conclut Gilbert D’Alessandro. vbo

Sous-fédérations VPT:l’OFT prend position après les résolutions

Il n’est pas un inconnu de con-tact.sev. Fernand Gilliéron etses 92 printemps a déjà eudroit à un bout d’article en au-tomne 2010. Mais c’était pourune autre raison: la sectionVPT VMCV fêtait à l’époqueses 100 ans d’existence. Cetancien bras droit du caissierde la section pendant denombreuses années fait par-tie d’une famille aimant lestransports publics. Son pèreétait déjà aux VMCV, son filstravaille aux CFF et ses petits-fils sont aussi dans la bran-che.Aujourd’hui, Fernand Gilliéronest en tête d’affiche avec ses70 ans de SEV. Un joli scorequ’ils sont peu nombreux àavoir réalisé. Alors que lesVMCV furent la première com-

pagnie à être dotée en Suissede tramways électriques, Fer-nand Gilliéron en a conduit.Dans le livre dédié aux 100ans de la section, il témoigne:«Je travaillais 54 heures parsemaine et gagnais 440 fr.nets par mois en 1948. Je suisreconnaissant au SEV quinous a permis d’améliorer aufil des années nos salaires etnos conditions de travail.»Le président Enzo Verme lui aremis le 21 février un secondpin’s en or et un diplômed’honneur pour ses 70 ansde sociétariat. «C’était un

moment formidable. Tout aulong de l’année, nous nousbattons pour les conditionsde travail des actifs. Rendrehonneur à un retraité nouspermet aussi de nous rap-peler que les acquis sont lefruit des luttes menées depuisdes décennies», relève EnzoVerme. Sa santé devenuechancelante, Fernand vit tran-quillement depuis peu dansun EMS sur les hauteurs de laRiviera, d’où il ne manque pasde signaler toujours avec inté-rêt et fierté «le bus VMCVvient de passer!». vbo

■ VPT-VMCV

70 ans de SEV, ça n’est pas rien!Ils sont plutôt rares lesmembres du SEV à avoir70 ans d’activité syndi-cale. A la section VMCV,le président Enzo Vermea remis avec fierté cettedistinction à FernandGilliéron.

Bernard Gilliéron et Marie Gilliéron ont accompagné Enzo Verme(derrière à dr.) lors de la remise du diplôme à Fernand Gilliéron.

Branche retraités

19 mars 2015, Olten, Congress Hotel, début à 10 h 15.

S’annoncer sur le site internet www.vpt-online.ch

Journéede branche

L’action à succès continue!!!1. CHF. 50.- pour la section jusqu’à max. de 20 nouveaux membres.

2. Pour le recrutement de plus de 20 membres, un forfait supplémen-taire de CHF. 500.- sera accordé.

3. Les dix sections qui, par rapport au pourcentage auront augmenté leplus leurs effectifs, bénéficieront d’une prime supplémentaire.

� Les versements se feront en faveur des sections.

� Paiement des primes après la fin de l’action.

� Les éventuelles questions concernant l’action de recrutement sontà adresser à: [email protected].

Après la formidable année 2014, la VPT sera mise à l’épreuve.Ensemble, nous allons atteindre notre objectif!!!

« Never change a winning team »

Objectif = 11 000 membres

Recrutement 2015

..

Page 18: Contact sev 2015 04

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18 SERVICEcontact.sevN° 04/155 mars 2015

§Le contrat de travail en période de crise du francAngle droit

Le cours plancher de l’euroa été abandonné et l’éco-nomie, auparavant proté-gée, a dû faire face à la dureréalité. Une des mesuresd’urgence, comme toujoursdans ce genre de situations:faire baisser les coûts. Et legros poste de dépensesd’une entreprise est le per-sonnel. Donc, hop, licen-ciements ou mieux encore,salaires en euros?Depuis la décision de laBNS, de l’eau a coulé sousles ponts, la bourse a repriset franc et euro ne sont plustout à fait à un à un. Donctout est réglé et normal? Pas

Il semblerait que le 15 janvier dernier, l’économie suisse s’est arrêtée de respirer.

Chômage partiel, sa-laire en euro, heuressupplémentaires: ce quiest autorisé et ce qui nel’est pas.

vraiment. Quels sont lesliens entre le cours de l’euroet les employés en Suisse?C’est certainement aussi unmoyen de paiement de cecôté-ci de la frontière, dontnous aimerions tous pro-fiter. Et d’autres aimeraientprofiter également de la si-tuation...

Le chômage partiel estautoriséLa situation de l’économie aforcément une influence di-recte sur le marché du tra-vail. En cas de turbulencesdans le monde économique,le chômage augmente. Afind’atténuer ce phénomène,les entreprises peuventavoir recours au chômagepartiel, à savoir la réductionde l’horaire de travail oul’interruption partielle dutravail, ce qui a pour objectif

de maintenir les places detravail. Pour cela, il faut queles collaborateurs soientd’accord. Ils sont ensuitedédommagés par l’em-ployeur, qui lui aussi reçoitune indemnité de la Confé-dération (via l’ORP).D’autres mesures ont étéévoquées dans les médias,comme le salaire en euros,des baisses de salaire géné-rales ou davantage d’heurestravaillées pour le même sa-laire. De telles mesuresn’entrent pas en discussion.

Un contrat est un contratLe montant dû selon le con-trat de travail doit être payédans la monnaie du pays.Un paiement en euros nedoit pas être accepté, mêmesi le montant est le mêmeau final (ce qui n’est vrai-semblablement pas le but

de l’action).Le salaire est un des as-pects principaux du contratde travail. Si l’employeurveut diminuer le salaire, ilne peut pas le faire unilaté-ralement. Si l’employeur nepaie plus la totalité du sa-laire, l’employé est bien sûren droit de réclamer lereste. Une simple informa-tion ou une action unilatéra-le n’est pas possible. L’em-ployeur doit plutôt casser lecontrat de travail existant, àsavoir faire une résiliationpour changement de condi-tions de travail. Dans lesbranches sans CCT traitantdu salaire, ces licen-ciements et réengagementssont faisables sans autre.Mais comme il y a le risquequ’on n’agisse que dansl’intérêt des actionnaires etpour un aspect purementéconomique, il faut toujourscontrôler si de telles mesu-

res sont justes.Restent encore les presta-tions supplémentaires pourle même salaire. Des heuressupp’, qui restent à rétri-buer. Il existe de plus danschaque branche un maxi-mum d’heures hebdoma-daire, entre 40 et 45 heures.Ce n’est donc pas si simple:le temps de travail autoriséest réglementé et fait partieintégrale du contrat de tra-vail. Il doit être discuté obli-gatoirement entre les deuxparties.

L’euro ailleurs, le franc iciLe principe comme quoi ondoit respecter les contratsprend ici toute sa valeur, etles entreprises ne peuventpas ainsi reporter tous lesrisques sur leurs clients ouleurs collaborateurs.

L’équipe de protection juridique SEV

Les représentants de la com-mission de gestion, LuziusOberer et Peter Lerf, ont infor-mé avoir vérifié les comptes,avec l’aide d’Aroldo Cambi, ad-ministrateur des finances, le16 février dernier. Il n’y a rieneu à dire et ils ont remercié Re-né Furrer, caissier central, pourle bon travail fourni.Ruedi Baumann, employé audépôt de St-Gall, a été élu dé-

légué à la Conférence CCT. LaZPV compte désormais 21 dé-légués (18 délégués et 3 sup-pléants) dont 7 femmes. Le co-mité central a félicité RuediBaumann pour son élection. Lacommission des Jeunes a faitremarquer qu’il y avait eu d’in-téressantes discussions lorsdes conférences de section deBern, St-Gall, Zurich et Bellin-zone. Il est important pour lesjeunes d’être intégrés dans lessections et d’être ainsi connuspar les membres.

Actions ZPVL’action de remerciementsavec café-croissants reprenddu service et aura lieu le 16mars au dépôt de Berne. Gior-gio Tuti, Manuel Avallone, Ele-na Obreschkow et le respon-sable du recrutement de la LPVsection Berne ont été invités.La ZPV mène cette année en-core une action de recrutementqui consiste cette fois-ci à li-vrer des fruits aux membresdurant 10 jours en juin et 10

jours en septembre. Parallè-lement, la ZPV cherche son2100e membre. Chaque sectionreçoit 50 fancs par nouveaumembre recruté. Les infos dé-taillées sont disponibles dansles locaux de chaque région.

RhB et CFFLe coordinateur RhB a donnéquelques infos: les négocia-tions sur la convention d’entre-prise se sont terminées le 28janvier 2015 et une assembléegénérale aura lieu le 9 marspour accepter ou non les ré-sultats. Cette convention a puêtre un tout petit peu amélio-rée: il y a 7 points positifs etun point négatif.Les demandes de travail àtemps partiel sont désormaispossibles sur tout le réseauRhB et chaque cas doit êtreétudié séparément.A la CoPe du personnel destrains, plusieurs affaires sonten cours: « personnel destrains 2016 » et « managementdu temps de travail ». Lors de

la dernière séance début fé-vrier, on a appris qu’il y auraitencore un changement dans ledomaine SMZ (collaborateursdu service des trains). Dans lecadre de Swiss Pass certainsappareils seront échangés etles collaborateurs SMZ serontéquipés du système ELAZ (as-sistant électronique du per-sonnel des trains).Janine Truttmann, secrétaire

centrale, a rappelé que le der-nier délai pour les textes dubulletin ZPV est fixé au 22mars 2015. L’envoi se feradans la semaine 20 (du 11 au17 mai), à savoir deux se-maines avant l’assemblée desdélégués. Tous les compte-ren-dus peuvent être envoyés à[email protected], quise réjouit d’en prendre con-naissance. Janine Truttmann, ZPV

Le comité central abeaucoup discuté duprojet Accompagne-ment des trains 2016.Celui-ci est fortementorienté « service à laclientèle ». On ne parleplus de la garantie desrecettes mais par contrebeaucoup du SwissPass, très importantpour la direction VM.Cela entraîne une gran-de insécurité chez lepersonnel des trains.

Swiss Pass entraîne beaucoup d’incertitude■ Sous-fédération ZPV – séance du comité central du 17 février

Nous avons un nouvel objectif!

Nous cherchons le 2100e membre!

Votre section rend tout ça possible et sera récompenséeavec 50 francs supplémentaires pour chaque nouveaumembre.

Durée de l’action: du 1er mars 2015 au 29 février2016.

La sous-fédération ZPV

Action derecrutement2015/2016

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Page 19: Contact sev 2015 04

VOIE LIBRE ......

19contact.sevN° 04/155 mars 2015

Pour un profane, l’actuelle crise du capita-lisme offre un spectacle d’une variété infinie.Les faits d’aujourd’hui balayent les certitudesd’hier et les contraires se télescopent allè-grement. Vraies dettes – fausses dettes, mon-naies fortes – monnaies faibles, intérêtnormal – intérêt négatif, inflation – déflation,protectionnisme – libre circulation, toutblanc – tout noir, gris foncé – gris clair, la listeest infinie. La recherche d’une cohérence,d’un espoir vers une porte de sortie un tantsoit peu positive paraît mission impossible.Pourtant, il faut bien essayer.Parmi ceux qui ont des certitudes, il y a «Eco-nomie suisse», le bulldozer ultra-libéral quine sait que foncer dans tout ce qui est rouge.Sa recette contre le franc fort (dossier politi-que 2015 No 1) est simple: reporter le plus decharges possibles de la collectivité sur les sa-lariés. Bien sûr cela n’est pas dit ainsi. Maistoutes les mesures exigées vont dans ce sens.Soit directement, en voulant leur imposer detravailler plus pour un moindre salaire,alors qu’ils perdent déjà des pans deleur retraite. Soit indirectement, en lescontraignant à payer plus d’impôts dufait des allègements exigés pour lesentreprises. Le tout évidemment sousle couvert du «partenariat social»,juste cité à l’avant-dernière lignedu dossier de 10 pages: «Parailleurs, il est attendu que lespartenaires sociauxdéveloppent des solu-tions pragmatiquespour maintenir les em-

plois en Suisse à long

terme.» Economie suisse exige aussi des sala-riés «moins de tourisme d’achat»… Le bilanest vite tiré: chers salariés, à vos porte-mon-naie, Economie suisse compte sur vous! Pourfaire bon poids, le président de l’UBS SergioErmotti ajoute une couche dans le même senset donne ses ordres dans les journaux: «LeConseil fédéral doit faire ceci et cela, le con-sensus est dépassé» et autres fadaises. Ve-nant de la part de l’UBS, cette banque privéequi a dû être sauvée de toute urgence parl’Etat et qui croule sous les amendes sanction-nant ses multiples magouilles et fraudes fisca-les, je vous laisse apprécier la crédibilité desinjonctions de son patron. Comme relais deses exigences, Economie suisse a bien choisi!On attendrait d’Economie suisse qu’elle s’en-gage pour faire le tri. Quelles entreprises sonteffectivement menacées par le franc fort, les-quelles n’ont rien à craindre, avantages – in-convénients s’équilibrant, lesquelles ygagnent, en particulier toutes celles pour les-

quelles les importations prévalent cequi leur garantit sans aucun effortdes résultats mirobolants jusqu’à

+20 %. Bien sûr, il n’en sera rien.L’opacité est la meilleure façonpour le patronat de faire d’une

pierre deux coups: d’unepart, faire admettre au

nom de la défensede l’économie na-

tionale desbaissesd’impôtspour toutes

les entre-prises,

d’autre part, faire pression sur les salaires etdégrader les conditions de travail de l’ensem-ble des employés.Evidemment, une telle évolution conduit, enplus d’une nouvelle explosion des inégalités,à une déflation généralisée: la consommationdes ménages ne peut que s’effondrer…Comme celle-ci dans notre pays représente54 % du PIB, des financiers s’inquiètent subi-tement. Michaël Malquarti, de la banque SYZ,fait une proposition originale (Le Temps du 17février). Helvétiser la vieille idée de MiltonFriedmann, prix Nobel d’économie, «d’utiliserun hélicoptère pour distribuer des billets debanque au peuple»: passer par l’assurancemaladie obligatoire. Par exemple, 100 francspar personne et par mois, ce qui correspon-drait à 1,5 % du PIB par an. Un montant bieninférieur aux achats de devises effectués parla Banque Nationale ces dernières années.Les effets sur la consommation seraient desplus directs. Mais pas seulement. Je cite laconclusion: «La simple allusion à cette distri-bution pourrait pousser les investisseursétrangers à vendre la devise helvétique, doncà affaiblir le franc… La Suisse peut jouer unrôle pionnier dans l’introduction de ce nouveloutil… Comme il comble aussi bien les parti-sans de la rigueur budgétaire que ceux dusoutien au pouvoir d’achat, comme il n’en-trave pas la dynamique du libre marché touten améliorant le sort des plus démunis, il de-vrait obtenir un large consensus politique. Deplus l’exemple suisse pourrait inspirer le restedu monde…» Fermez le ban, vive nous!

Michel Béguelin

De l’argent tombant du ciel...CHRONIQUE

Grâce à la nouvelle réglementationsur l’enregistrement du temps detravail, les employeurs, ainsi que laConfédération et les cantons devrontassumer leurs responsabilités.Actuellement, les entreprises sonttenues par la loi d’enregistrer lestemps de travail de la quasi-totalitéde leurs employé-e-s. Mais cetinstrument de protection contre letravail effectué «gratuitement», lasurcharge de travail et l’épuisementprofessionnel a été insuffisammentappliqué et imposé ces dernièresannées.Désormais, la nouvelle réglementa-

tion donne une nouvelle base àl’enregistrement de la durée dutravail. Elle est acceptée par leDépartement fédéral de l’économie,de la formation et de la recherche(DEFR) et par les faîtières. On aneutralisé un effet «boule de neige»échappant à tout contrôle. La grandemajorité des salarié(e)s continuerontà être protégés demain sous cetangle. L’exception à l’enregistrementde la durée du travail fait l’objetd’une réglementation très restrictive.La durée maximale légale de travail,respectivement les dispositionsrelatives aux pauses et au temps de

travail supplémentaire, continue às’appliquer à tout le monde. Nepeuvent être exclus de l’obligationd’enregistrer la durée du travail queles salarié-e-s qui disposent d’unegrande autonomie dans leur travail,peuvent définir eux-mêmes l’essen-tiel de leurs horaires et gagnent plusde 120 000 francs par an. Cetteexception doit être réglée dans uneconvention collective de travail (CCT)conclue par des partenaires sociauxreprésentatifs. La CCT doit en outreprévoir des mesures de protection dela santé et contre les risquespsychosociaux. Et il faut en particu-

lier que l’employeur ait obtenul’accord écrit du ou de la salarié-e-concerné. La nouvelle réglementationévite le pire, comme la suppressionde l’enregistrement de la durée dutravail dans des branches entières,que demandent par exemple deuxmotions encore pendantes devant lesChambres fédérales. De plus, oncourait le risque que le Conseilfédéral ne décide de son propre chefdes exceptions plus larges via unemodification de l’ordonnance. Lanouvelle réglementation empêchecertaines formes de renoncementautomatique à l’enregistrement de la

durée du travail, comme la fixationd’un simple seuil de salaire au-delàduquel un renoncement seraitautorisé sans autre, ou d’autresréglementations permettant qu’ilsuffise qu’un(e) employé-e- soitinscrit au registre du commerce pourqu’il/elle n’ait automatiquement plusbesoin d’enregistrer son temps detravail, comme le voulait au départ leSECO. Ces deux façons de procéderauraient eu pour effet qu’à l’avenir,beaucoup plus de salarié(e)s auraientdû travailler sans être protégés parl’instrument de l’enregistrement de ladurée du travail. USS

Enregistrement du temps de travail: une législation plus claire et plus protectrice

Page 20: Contact sev 2015 04

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20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 04/155 mars 2015

Décidément, la directive del’OFT sur les salaires mini-maux, valable dès le 1er avrilde l’an dernier, n’a pas fini dedéployer tous ses effets. Aprèsl’ajustement des salaires dupersonnel des sous-traitantsdes TPG ayant leur siège enSuisse - sur la base d’un mini-mum de 58 300 fr. pour 2100heures - c’est au tour dessous-traitants établis enFrance voisine de devoiradapter leurs rémunérations.

Et la reconnaissance en mon-naie sonnante et trébuchanteest pour le moins conséquen-te. A titre d’exemple, le proto-cole signé par l’entrepriseGEMBUS - une filiale de RATPDEV - avec le syndicat françaisCGT prévoit le remboursementdes heures de travail effec-tuées en Suisse par le per-sonnel, avec effet rétroactif au1er avril 2014. «Après déduc-tion de la prime kilométriqueen vigueur jusqu’à présent, lepersonnel concerné touche en-tre 400 euros et 6000 eurosd’arriérés pour l’année der-nière», explique Valérie Sola-no, secrétaire syndicale SEV.C’est elle qui avait initié cemouvement d’adpatation dessalaires pour les sous-traitantsavec siège en Suisse, lorsqueles employé-e-s de RATP DEVavaient demandé l’adaptationde leurs rémunérations (voircontact.sev n°12/14). L’Officecantonal de l’inspection etdes relations du travail(OCIRT) avait été saisi par leSEV et le SIT.

«Cette mobilisation a eu unimpact de l’autre côté de lafrontière. Les délégués syndi-caux des sous-traitants avecsiège en France ont contactéle SEV. Nous avons donc de-mandé à l’OCIRT d’intervenir.Cette action a donc permis demettre la pression sur les en-treprises, qui ont fini par semettre autour de la table avecles syndicats français», pré-cise Valérie Solano. Et la sa-tisfaction est aussi de misechez le personnel d’Anne-masse TP2A dont l’accord estsemblable à celui de GEM-BUS. «Pour nous c’est très po-sitif car notre prime a plusque doublé», se réjouit MichelBouchaud, délégué syndicalau sein d’Annemasse TP2A.

Victoires en cascadesCes adaptations de salairesont des conséquences qui dé-passent les seules améliora-tions des fiches de paye dupersonnel concerné. En fai-sant grimper les salaires dupersonnel des sous-traitants,

la mobilisation des employé-e-s a eu pour effet de rendrela sous-traitance moins at-tractive. Le Parti libéral-radi-cal avait demandé que lasous-traitance des lignes TPGpuisse atteindre 20 % (contre10 % aujourd’hui) pour fairenotamment baisser les coûtsd’exploitation. Résultat descourses: pour l’instant, le pro-jet est en suspens auprès dela commission des transports.Entre les lignes et selons nosinformations, il est plutôt aufrigo...Si le dossier est gelé c’est queles hausses de salaires dupersonnel des sous-traitantsayant siège en Suisse a étécouvert par les TPG eux-mêmes. «Du coup, la sous-traitance perd vraiment deson attrait. Faire du dumpingne vaut plus la peine. Onconstate que le travail syndi-cal, couplé à l’action del’OCIRT favorise le recul de lasous-traitance et donc dudumping. Et ceci a été pos-sible grâce à la qualité de nos

CCT qui fixent de très bonnesconditions, notamment salari-ales. Il n’est pas inutile derappeler que la directive del’OFT sur le salaire minimumdans la branche bus découlede l’analyse des salaires figu-rant dans les CCT négociéespar le SEV!», se réjouit ValérieSolano.Et dans ce contexte, il n’estpas inintéressant de mettre ledoigt sur la problématique ge-nevoise: des entreprises avecsièges en France effectuant dutravail sur sol suisse doiventrespecter les conditions en vi-gueur en Suisse.L’OFT pourra-t-elle oublier leraisonnement fait par un or-gane cantonal d’inspection dutravail lorsqu’elle édictera ladirective des conditionsusuelles dans le trafic mar-chandises? Pour rappel, leSEV a déposé plainte auprèsde l’OFT contre les salairestrop bas versés par Crossrail àdes mécaniciens italiens ins-tallés à Brigue.

Vivian Bologna

Les sous-traitants desTPG qui ont leur siègeen France, mais quiviennent effectuer destrajets en Suisse ont dûadapter leurs rémunéra-tions sur la base de ladirective de l’OFT con-cernant le salaire mini-mum dans les bus. Unevictoire de plus pour lepersonnel et les organi-sations syndicales qui ledéfendent, dont le SEV.

Le salaire minimum de l’OFTa des effets en cascades

Directive sur les salaires minimaux dans les bus

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant(e) tiré(e) au sortparmi les réponses correctesrecevra

40 francs en chèques Reka.

Solution du concours paru danscontact.sev no 3:

une déneigeuse devant le dépôtdu chemin de fer de la Jungfrausur le glacier de l’Eiger.

Le sort a désigné Blaise Perret

domicilié à Echallens, mem-bre AS Ouest.

Il remporte les chèques Reka.

Conditions de participation :

Par carte postale

Inscrivez votre réponse, vos nom etprénom ainsi que votre adresse surune carte postale et retournez-la-nous à : SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6.

Par e-mail

Envoyez votre réponse, vos nom etprénom ainsi que votre adressepar e-mail à : [email protected]

Sur Internet

Rendez-vous sur notre sitewww.sev-online.ch, cliquez surl’encadré Photomystère qui setrouve à droite sous l’agenda etremplissez le formulaire.

Ce concours ne donne lieu àaucune correspondance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 11 mars 2015

Photomystère : « Qu’avons-nous photographié ? »

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