20
AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 11 11 juin 2015 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch Contre vents et marées Congrès SEV – les délégués ont clairement protesté contre le dumping chez Crossrail admis par l’OFT .. Les délégués se sont protégés au moyen de pèlerines et de parapluies contre le déluge de problèmes que l’OFT risque d’engendrer avec ses décisions et ses visions. Le dumping légalisé chez Crossrail a suscité l’ire de la base. Le directeur de l’OFT Peter Füglistaler a perdu son calme. Les articles consacrés aux assemblées des délégués des sous-fédérations du 27 mai seront publiés dans notre édition du 25 juin. Pages 2, 3 et de 8 à 15 «Grâce à la prévention on vit non seulement plus longtemps mais aussi mieux.» Pages 6 et 7 Elisabeth Zemp .. Les négociations CCT TL sont très dures, tandis que le chantier du RER FVG laisse craindre une détéioration des conditions de travail du futur personnel. Page 5 Actualité romande Le Conseil des Etats a apporté quelques améliorations à la loi sur le transports des marchandises par rapport au National. Page 3 Transports des marchandises

Contact sev 2015 11

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

Page 1: Contact sev 2015 11

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 11

11 juin2015

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

Contre vents et maréesCongrès SEV – les délégués ont clairement protesté contre le dumping chez Crossrail admis par l’OFT

..

Les délégués se sont protégés au moyen de pèlerines et de parapluies contre le déluge de problèmes que l’OFT risque d’engendrer avec ses décisions et ses visions.Le dumping légalisé chez Crossrail a suscité l’ire de la base. Le directeur de l’OFT Peter Füglistaler a perdu son calme. Les articles consacrés aux assemblées des déléguésdes sous-fédérations du 27 mai seront publiés dans notre édition du 25 juin. Pages 2, 3 et de 8 à 15

«Grâce à la prévention onvit non seulement pluslongtemps mais aussimieux.» Pages 6 et 7

Elisabeth Zemp

..

Les négociations CCT TL sont très dures,tandis que le chantier du RER FVG laissecraindre une détéioration des conditions detravail du futur personnel. Page 5

Actualité romandeLe Conseil des Etats a apporté quelquesaméliorations à la loi sur le transports desmarchandises par rapport au National.

Page 3

Transports des marchandises

Page 2: Contact sev 2015 11

Peter Füglistaler, le directeur del’OFT, s’est défendu lors duCongrès de traiter l’affaireCrossrail comme une patatechaude (voir page 8). Mais c’estpourtant un fait que l’Officefédéral des transports, en pu-bliant sa décision, s’en est re-mis ouvertement aux tribunauxpour décider si oui ou non lessalaires de Crossrail à Briguesont conformes à ce qui se faitdans la branche. L’OFT savaitdès le départ que valider dessalaires si bas allait déclencherune réaction du SEV et que nepas les valider aurait déclenchéune réaction de Crossrail...

L’expertise: base de travailLe SEV a maintenant déposé

une plainte, dans les délais im-partis, au Tribunal administra-tif fédéral de Saint-Gall. SelonMarco Donatsch, l’avocat duSEV, les arguments ne sont pasdifficiles à trouver. Ayant con-tribué à l’expertise du SEV re-mise à l’OFT, il connaissait déjàbien la thématique et a pu sebaser sur les arguments déjàévoqués, puisque l’OFT n’a pasdévoilé beaucoup de nouveauxéléments dans sa décision.Crossrail avait essayé en réac-tion de fournir à l’OFT des chif-fres embellis, incluant les in-demnités et calculant le toutsur 12 salaires mensuels, maiscela n’enlève finalement rienau fait que l’entreprise paieses mécanos à Brigue en des-sous de 4000 francs par mois.Et ceux-ci doivent être compa-rés aux 5300 à 5700 francsque le BLS et CFF Cargo paientà leurs mécanos comme sa-laire d’entrée. Pour le SEV, cessalaires-là sont la base pour ladéfinition de salaires de méca-nos conformes à la branche enSuisse.

Appliquer les salairesconformes à la brancheLa plainte déposée demandeque l’accès au réseau octroyé àCrossrail soit retiré si celle-cine paie pas des salaires con-formes à la branche commedéfinis par le SEV. Il y a éga-lement une alternative propo-sée: le tribunal peut aussi de-mander à l’OFT de revoir saposition et d’appliquer les sa-laires usuels comme calculépar le SEV.Pour rappel, l’entreprise Cross-rail a décidé, au printemps2014, de transférer à Briguequelques douzaines de méca-nos jusque-là employés àDomodossola, pour effectuerexactement les mêmes trajetsqu’auparavant. Les mécanosrecevraient alors, après avoirsuivi la formation, un salaired’à peine plus de 3000 francs,un quart de plus qu’à Domo-dossola. Le SEV a conseillé auxmécaniciens, en accord avec lesyndicat partenaire italien, dene pas signer ces contrats indi-viduels de travail. Il était en ef-

fet clair que Crossrail voulaitainsi contourner les directivesitaliennes pour s’en sortir àmeilleur marché: en Suisse, ilne faut plus deux mécanosdans la locomotive mais unseul suffit, et la loi italienneprévoyait à l’époque du trans-fert des mécaniciens une pro-tection contre le licenciementtrès stricte. Côté suisse, le pro-blème était surtout le niveaudes salaires, qui sont bien plusbas que ceux usuels en Suisse,avec une différence qui va bienau-delà de 1000 francs. Le SEVavait alors fait remarquer quepour avoir un accès au réseausuisse, il faut payer des sa-laires conformes à la branche.A la surprise générale, l’Officefédéral des transports ne s’estpas rangé à ce point de vuemais a plutôt remis en ques-tion la notion, jusqu’à présentnon débattue, de « branche dutrafic marchandises par rail ».Entre-temps, Crossrail avait unpeu augmenté ses salaires,mais les 3600 francs mensuelsprévus (après formation) ne

Comme déjà dit, l’his-toire des salaires deCrossrail ira devant lestribunaux. Le SEV a dé-posé plainte contre ladécision de l’OFT auprèsdu tribunal fédéraladministratif.

Affaire Crossrail: plainte Décision de l’OFT: le SEV va devant le Tribunal fédéral administratif

ACTU ......

2contact.sevN° 11/1511 juin 2015

SBB CargoInternational■ Le SEV est le porte-voix desmécanos et a reçu un mandatclair. L’entreprise doit se faireune raison. « Cela fait dix ansque je mène des négociations»,s’est exclamé Angelo Strop-pini, secrétaire syndical, « maisjamais aucun employeur nem’avait dit que les syndicatssont des obstacles sur la routequi mène à une solution. C’estce qui se passe avec SBB CargoInternational et cela traduit bienle climat qui règne durant cesnégociations ». Lors de l’assem-blée du dimanche 7 juin àBellinzone, Stroppini a expliquéque l’entreprise avait tenté dediscréditer le syndicat. « Il doitêtre clair pour l’entreprise quele syndicat est le porte-voix devos revendications», a expliquéMartin Allemann, chef de lacommunauté de négociations.L’assemblée a en effet très peuapprécié l’invitation « privée »faite par SBB Cargo Internatio-nal à cinq mécanos de Bellin-zone, convoqués à Olten,apparemment pour tâter leterrain. « Nous ne sommes pasd’accord », a explosé la salle,soulignant que les mécanos nese laisseront pas diviser pourêtre mieux contrôlés (enréférence à « diviser pour mieuxrégner »). frg/Hes

Mobility pricing■ Le Conseil fédéral a mis enconsultation un projet derapport stratégique sur latarification de la mobilité. Cedernier contient différentessolutions de redevances liées àl’utilisation des transports,applicables en Suisse, fonction-nant selon le principe du« pollueur-payeur ». Pour leConseil fédéral, la tarificationde la mobilité permettraitd’utiliser plus efficacement lescapacités routières et ferro-viaires existantes et de réduireles pics d’affluence. L’utilisationdes routes et du rail serait plusonéreuse aux heures de pointeet meilleur marché aux heuresde moins grande affluence. Laconsultation court jusqu’enseptembre 2015.

EN VITESSE

«64 ans c’est bien assez, non,non, non au paquet Berset»,«Nous sommes rouges, rougesde colère contre les fossoyeursde nos retraites», «Pas de ca-deau pour les nantis, de l’ar-gent pour les petits»: voilà lesslogans scandés par les mani-festants. Ils répondaient à l’ap-pel des syndicats et des partisd’extrême gauche. Hes

Manifestation du 30 mai contre le projet de réforme de la prévoyance vieillesse

Très bonne présence duSEV le samedi 30 mai àLausanne. Et en tout, cesont plus de 700 per-sonnes qui ont défilédans les rues de Lau-sanne pour montrer leurdésapprobation au« plan Berset ».

Ils étaient « rouges de colère »

G. D

'Ale

ssan

dro

Le SEV était bien présent le 30 mai à Lausanne, avec des représentants de toute la Suisse.

remplissent encore de loin pasles exigences conformes à labranche.En même temps, l’OFT a manda-té des experts pour légitimer savision des choses. Ceux-ci sontarrivés à la conclusion qu’il

n’existe pas véritablement uneunique branche « trafic marchan-dises par rail », mais plutôt deuxdifférentes: une pour le traficintérieur et une pour le trafic in-ternational. Dans le second, ilfaudra selon eux également

prendre en compte, pour définirdes salaires usuels, ce que paiela concurrence étrangère à sesemployés. L’OFT légalise ainsi ledumping salarial chez Crossrail.

Peter Moor/Hes

déposée

Jörg

Mat

ter

Plainte auprès du tribunal fédéral administratif – pour éviter un déluge de problèmes.

ACTU

...... 3

contact.sevN° 11/1511 juin 2015

En y mettant beaucoup de bonne volonté, onpeut voir comme une embellie la décision duConseil d’Etat lors de l’examen de la révision dela Loi sur le trafic marchandises. La Chambrehaute a en effet pris une autre voie que le Natio-nal qui avait décidé de rendre CFF Cargo léga-lement indépendante des CFF, sans en clarifierles conséquences. Le Conseil des Etats a au con-traire demandé un rapport au Conseil fédéral, quidoit analyser le potentiel de développement dutrafic marchandises des CFF et donc de CFF Car-go.

En outre, le Conseil des Etats n’est pas prêt à li-bérer les CFF de l’obligation d’offrir des presta-tions de transport marchandises. Telles sont leséclaircies dans cette révision de la loi, qui de-meure dévastatrice pour le reste.

La nouvelle loi prévoit en effet que le trafic mar-chandises s’autofinance, n’ait pas d’objectif detransfert de la route au rail et ne soit pas part in-tégrante du service universel. Il n’y a pas besoinde beaucoup d’imagination pour deviner le vi-sage du trafic marchandises du futur. Il se con-centrera tout simplement sur ce qui est rentablepuisqu’il ne sera pas possible d’opposer à la fer-meture des points de dessertes des wagons iso-lés ni un mandat de transfert modal, ni le devoird’une offre universelle.

On ne saurait se consoler de la volonté du Natio-nal qui propose que ces fermetures dépendentde l’assemblée générale, soit du Conseil fédéral.Surtout lorsqu’on connaît la composition à majo-rité bourgeoise de notre gouvernement, sa foidans le marché et dans l’autofinancement du tra-fic marchandises, malgré que le CF reconnaissequ’il croîtra aussi sur le rail. En continuant surcette voie, le trafic marchandises va certes croî-tre, mais notre Parlement l’envisage sur les rou-tes.

C’est pourquoi nous devons rappeler l’importantrendez-vous électoral de cet automne lorsquenous renouvellerons le Parlement. Celui ou cellequi ne se contente pas d’éclaircies mais souhaiteun ciel radieux sait ce qu’il lui reste à faire avecson bulletin électoral.

ÉDITO

«Le trafic marchandises du futur se concentreratout simplement sur ce qui est rentable puisqu’ilne sera pas possible d’opposer à la fermeturedes points de dessertes des wagons isolés ni unmandat de transfert modal, ni le devoir d’uneoffre universelle.»

Daniela Lehmann, coordinatrice de la politique des transports du SEV

Le Conseil des Etats a suivi leConseil national concernantdivers points de la loi, notam-ment un autofinancement dutrafic marchandises intérieur,mais à une exception près: leConseil national avait décidéde délier les CFF de leur devoirde transporter les marchandi-ses. Cette malheureuse déci-sion a été corrigée par leConseil des Etats. Ce point re-tourne maintenant sur la tabledu Conseil national. « Il nousreste à espérer que le Conseilnational suive cette position,car le transport des marchan-dises est un domaine centraldu trafic ferroviaire suisse »,déclare le président SEV Gior-gio Tuti.

Enterrer l’externalisationLe Conseil des Etats a en parti-culier définitivement enterréla motion de la commissiondes transports du Conseil na-tional qui demandait l’exter-nalisation du trafic marchandi-ses hors des CFF.Le SEV a réagi à ces décisionspar un communiqué depresse. Il se réjouit des amé-liorations mais il craint tou-jours que les choses n’évo-luent pas de la bonnemanière. « Lors de la sessionde printemps, le Conseil natio-nal a pris des décisions qui neprésageaient pas un avenir se-rein au trafic marchandisesferroviaire intérieur. Le Conseildes Etats a maintenantquelque peu redressé la barreet corrigé deux points essen-tiels. Et le SEV estime que« c’est seulement par un man-

dat clair dans la législationque le transfert du trafic de laroute au rail pourra être effectuédans le trafic intérieur éga-lement».

Interdiction de circuler la nuit:on n’y touche pasIl y a malgré tout aussi despoints dans la loi que le SEVsalue car ils améliorent cer-tains aspects qui sont actuel-lement au désavantage du tra-fic marchandises par rail,s’agissant par exemple de lapriorité pour l’octroi des sil-lons en rapport avec le traficvoyageurs, et du soutien d’in-vestissements. Le SEV salue enoutre qu’on n’ait pas touché àl’interdiction de circuler la nuitpour le trafic marchandisesroutier. pmo/Hes

La possibilité d’externa-liser CFF Cargo a étéclairement écartée.

Pas bon, mais mieuxTrafic marchandises: le Conseil des Etats prévoit des corrections

Page 3: Contact sev 2015 11

Peter Füglistaler, le directeur del’OFT, s’est défendu lors duCongrès de traiter l’affaireCrossrail comme une patatechaude (voir page 8). Mais c’estpourtant un fait que l’Officefédéral des transports, en pu-bliant sa décision, s’en est re-mis ouvertement aux tribunauxpour décider si oui ou non lessalaires de Crossrail à Briguesont conformes à ce qui se faitdans la branche. L’OFT savaitdès le départ que valider dessalaires si bas allait déclencherune réaction du SEV et que nepas les valider aurait déclenchéune réaction de Crossrail...

L’expertise: base de travailLe SEV a maintenant déposé

une plainte, dans les délais im-partis, au Tribunal administra-tif fédéral de Saint-Gall. SelonMarco Donatsch, l’avocat duSEV, les arguments ne sont pasdifficiles à trouver. Ayant con-tribué à l’expertise du SEV re-mise à l’OFT, il connaissait déjàbien la thématique et a pu sebaser sur les arguments déjàévoqués, puisque l’OFT n’a pasdévoilé beaucoup de nouveauxéléments dans sa décision.Crossrail avait essayé en réac-tion de fournir à l’OFT des chif-fres embellis, incluant les in-demnités et calculant le toutsur 12 salaires mensuels, maiscela n’enlève finalement rienau fait que l’entreprise paieses mécanos à Brigue en des-sous de 4000 francs par mois.Et ceux-ci doivent être compa-rés aux 5300 à 5700 francsque le BLS et CFF Cargo paientà leurs mécanos comme sa-laire d’entrée. Pour le SEV, cessalaires-là sont la base pour ladéfinition de salaires de méca-nos conformes à la branche enSuisse.

Appliquer les salairesconformes à la brancheLa plainte déposée demandeque l’accès au réseau octroyé àCrossrail soit retiré si celle-cine paie pas des salaires con-formes à la branche commedéfinis par le SEV. Il y a éga-lement une alternative propo-sée: le tribunal peut aussi de-mander à l’OFT de revoir saposition et d’appliquer les sa-laires usuels comme calculépar le SEV.Pour rappel, l’entreprise Cross-rail a décidé, au printemps2014, de transférer à Briguequelques douzaines de méca-nos jusque-là employés àDomodossola, pour effectuerexactement les mêmes trajetsqu’auparavant. Les mécanosrecevraient alors, après avoirsuivi la formation, un salaired’à peine plus de 3000 francs,un quart de plus qu’à Domo-dossola. Le SEV a conseillé auxmécaniciens, en accord avec lesyndicat partenaire italien, dene pas signer ces contrats indi-viduels de travail. Il était en ef-

fet clair que Crossrail voulaitainsi contourner les directivesitaliennes pour s’en sortir àmeilleur marché: en Suisse, ilne faut plus deux mécanosdans la locomotive mais unseul suffit, et la loi italienneprévoyait à l’époque du trans-fert des mécaniciens une pro-tection contre le licenciementtrès stricte. Côté suisse, le pro-blème était surtout le niveaudes salaires, qui sont bien plusbas que ceux usuels en Suisse,avec une différence qui va bienau-delà de 1000 francs. Le SEVavait alors fait remarquer quepour avoir un accès au réseausuisse, il faut payer des sa-laires conformes à la branche.A la surprise générale, l’Officefédéral des transports ne s’estpas rangé à ce point de vuemais a plutôt remis en ques-tion la notion, jusqu’à présentnon débattue, de « branche dutrafic marchandises par rail ».Entre-temps, Crossrail avait unpeu augmenté ses salaires,mais les 3600 francs mensuelsprévus (après formation) ne

Comme déjà dit, l’his-toire des salaires deCrossrail ira devant lestribunaux. Le SEV a dé-posé plainte contre ladécision de l’OFT auprèsdu tribunal fédéraladministratif.

Affaire Crossrail: plainte Décision de l’OFT: le SEV va devant le Tribunal fédéral administratif

ACTU ......

2contact.sevN° 11/1511 juin 2015

SBB CargoInternational■ Le SEV est le porte-voix desmécanos et a reçu un mandatclair. L’entreprise doit se faireune raison. « Cela fait dix ansque je mène des négociations»,s’est exclamé Angelo Strop-pini, secrétaire syndical, « maisjamais aucun employeur nem’avait dit que les syndicatssont des obstacles sur la routequi mène à une solution. C’estce qui se passe avec SBB CargoInternational et cela traduit bienle climat qui règne durant cesnégociations ». Lors de l’assem-blée du dimanche 7 juin àBellinzone, Stroppini a expliquéque l’entreprise avait tenté dediscréditer le syndicat. « Il doitêtre clair pour l’entreprise quele syndicat est le porte-voix devos revendications», a expliquéMartin Allemann, chef de lacommunauté de négociations.L’assemblée a en effet très peuapprécié l’invitation « privée »faite par SBB Cargo Internatio-nal à cinq mécanos de Bellin-zone, convoqués à Olten,apparemment pour tâter leterrain. « Nous ne sommes pasd’accord », a explosé la salle,soulignant que les mécanos nese laisseront pas diviser pourêtre mieux contrôlés (enréférence à « diviser pour mieuxrégner »). frg/Hes

Mobility pricing■ Le Conseil fédéral a mis enconsultation un projet derapport stratégique sur latarification de la mobilité. Cedernier contient différentessolutions de redevances liées àl’utilisation des transports,applicables en Suisse, fonction-nant selon le principe du« pollueur-payeur ». Pour leConseil fédéral, la tarificationde la mobilité permettraitd’utiliser plus efficacement lescapacités routières et ferro-viaires existantes et de réduireles pics d’affluence. L’utilisationdes routes et du rail serait plusonéreuse aux heures de pointeet meilleur marché aux heuresde moins grande affluence. Laconsultation court jusqu’enseptembre 2015.

EN VITESSE

«64 ans c’est bien assez, non,non, non au paquet Berset»,«Nous sommes rouges, rougesde colère contre les fossoyeursde nos retraites», «Pas de ca-deau pour les nantis, de l’ar-gent pour les petits»: voilà lesslogans scandés par les mani-festants. Ils répondaient à l’ap-pel des syndicats et des partisd’extrême gauche. Hes

Manifestation du 30 mai contre le projet de réforme de la prévoyance vieillesse

Très bonne présence duSEV le samedi 30 mai àLausanne. Et en tout, cesont plus de 700 per-sonnes qui ont défilédans les rues de Lau-sanne pour montrer leurdésapprobation au« plan Berset ».

Ils étaient « rouges de colère »

G. D

'Ale

ssan

dro

Le SEV était bien présent le 30 mai à Lausanne, avec des représentants de toute la Suisse.

remplissent encore de loin pasles exigences conformes à labranche.En même temps, l’OFT a manda-té des experts pour légitimer savision des choses. Ceux-ci sontarrivés à la conclusion qu’il

n’existe pas véritablement uneunique branche « trafic marchan-dises par rail », mais plutôt deuxdifférentes: une pour le traficintérieur et une pour le trafic in-ternational. Dans le second, ilfaudra selon eux également

prendre en compte, pour définirdes salaires usuels, ce que paiela concurrence étrangère à sesemployés. L’OFT légalise ainsi ledumping salarial chez Crossrail.

Peter Moor/Hes

déposée

Jörg

Mat

ter

Plainte auprès du tribunal fédéral administratif – pour éviter un déluge de problèmes.

ACTU

...... 3

contact.sevN° 11/1511 juin 2015

En y mettant beaucoup de bonne volonté, onpeut voir comme une embellie la décision duConseil d’Etat lors de l’examen de la révision dela Loi sur le trafic marchandises. La Chambrehaute a en effet pris une autre voie que le Natio-nal qui avait décidé de rendre CFF Cargo léga-lement indépendante des CFF, sans en clarifierles conséquences. Le Conseil des Etats a au con-traire demandé un rapport au Conseil fédéral, quidoit analyser le potentiel de développement dutrafic marchandises des CFF et donc de CFF Car-go.

En outre, le Conseil des Etats n’est pas prêt à li-bérer les CFF de l’obligation d’offrir des presta-tions de transport marchandises. Telles sont leséclaircies dans cette révision de la loi, qui de-meure dévastatrice pour le reste.

La nouvelle loi prévoit en effet que le trafic mar-chandises s’autofinance, n’ait pas d’objectif detransfert de la route au rail et ne soit pas part in-tégrante du service universel. Il n’y a pas besoinde beaucoup d’imagination pour deviner le vi-sage du trafic marchandises du futur. Il se con-centrera tout simplement sur ce qui est rentablepuisqu’il ne sera pas possible d’opposer à la fer-meture des points de dessertes des wagons iso-lés ni un mandat de transfert modal, ni le devoird’une offre universelle.

On ne saurait se consoler de la volonté du Natio-nal qui propose que ces fermetures dépendentde l’assemblée générale, soit du Conseil fédéral.Surtout lorsqu’on connaît la composition à majo-rité bourgeoise de notre gouvernement, sa foidans le marché et dans l’autofinancement du tra-fic marchandises, malgré que le CF reconnaissequ’il croîtra aussi sur le rail. En continuant surcette voie, le trafic marchandises va certes croî-tre, mais notre Parlement l’envisage sur les rou-tes.

C’est pourquoi nous devons rappeler l’importantrendez-vous électoral de cet automne lorsquenous renouvellerons le Parlement. Celui ou cellequi ne se contente pas d’éclaircies mais souhaiteun ciel radieux sait ce qu’il lui reste à faire avecson bulletin électoral.

ÉDITO

«Le trafic marchandises du futur se concentreratout simplement sur ce qui est rentable puisqu’ilne sera pas possible d’opposer à la fermeturedes points de dessertes des wagons isolés ni unmandat de transfert modal, ni le devoir d’uneoffre universelle.»

Daniela Lehmann, coordinatrice de la politique des transports du SEV

Le Conseil des Etats a suivi leConseil national concernantdivers points de la loi, notam-ment un autofinancement dutrafic marchandises intérieur,mais à une exception près: leConseil national avait décidéde délier les CFF de leur devoirde transporter les marchandi-ses. Cette malheureuse déci-sion a été corrigée par leConseil des Etats. Ce point re-tourne maintenant sur la tabledu Conseil national. « Il nousreste à espérer que le Conseilnational suive cette position,car le transport des marchan-dises est un domaine centraldu trafic ferroviaire suisse »,déclare le président SEV Gior-gio Tuti.

Enterrer l’externalisationLe Conseil des Etats a en parti-culier définitivement enterréla motion de la commissiondes transports du Conseil na-tional qui demandait l’exter-nalisation du trafic marchandi-ses hors des CFF.Le SEV a réagi à ces décisionspar un communiqué depresse. Il se réjouit des amé-liorations mais il craint tou-jours que les choses n’évo-luent pas de la bonnemanière. « Lors de la sessionde printemps, le Conseil natio-nal a pris des décisions qui neprésageaient pas un avenir se-rein au trafic marchandisesferroviaire intérieur. Le Conseildes Etats a maintenantquelque peu redressé la barreet corrigé deux points essen-tiels. Et le SEV estime que« c’est seulement par un man-

dat clair dans la législationque le transfert du trafic de laroute au rail pourra être effectuédans le trafic intérieur éga-lement».

Interdiction de circuler la nuit:on n’y touche pasIl y a malgré tout aussi despoints dans la loi que le SEVsalue car ils améliorent cer-tains aspects qui sont actuel-lement au désavantage du tra-fic marchandises par rail,s’agissant par exemple de lapriorité pour l’octroi des sil-lons en rapport avec le traficvoyageurs, et du soutien d’in-vestissements. Le SEV salue enoutre qu’on n’ait pas touché àl’interdiction de circuler la nuitpour le trafic marchandisesroutier. pmo/Hes

La possibilité d’externa-liser CFF Cargo a étéclairement écartée.

Pas bon, mais mieuxTrafic marchandises: le Conseil des Etats prévoit des corrections

Page 4: Contact sev 2015 11

......

4 ACTUcontact.sevN° 11/1511 juin 2015

Dans notre société de mouvement, la mobilitéest assimilée à une liberté fondamentale del’individu dont les déplacements sont facilitéspar les progrès techniques et les politiques enmatière de transports. Outre cette mobilitégéographique, très souvent quotidienne etliée au travail, on connaît les divers mou-vements consécutifs à des choix de vie plus oumoins librement consentis. Il s’agit avant toutde la mobilité résidentielle des habitants oude la mobilité sociale des individus, corres-pondant à leur capacité – ou à leurs chances– de surmonter les désavantages éventuel-lement liés à leur genre, à leur condition ouà leur origine.Ces formes de mobilité expriment non seule-ment des libertés mais impliquent aussi desinégalités, flagrantes dans le secteur destransports de personnes, particulièrementdans certains pays où elles ont récemment faitl’objet d’études révélatrices.Ainsi, aux Etats-Unis, des chercheurs ont misen évidence les effets discriminatoires de lapersistante insuffisance d’investissementdans le développement et, pire encore, dansl’entretien des réseaux tant ferroviaires queroutiers. Dans les grandes métropoles améri-caines, New York en tête, les habitants relati-vement moins bien nantis de la proche etgrande banlieue se trouvent dépendants demétros vieillis, d’autobus irréguliers, voire detrains historiques, tous oubliés des autoritéscomme des sociétés d’exploitation et de finan-cement. Cette négligence généraliséese poursuit au détriment d’usagers

contraints d’utiliser des moyens detransport frappés d’une obsoles-cence qui n’est certes pas systé-matiquement planifiée maisbien réelle.Or, «à défaut de trans-ports publics véri-tablement

performants, il semble très difficile de réduireles inégalités», constate Rosabeth Moss Kanter,professeure à l’Université de Harvard, dans unouvrage qui vient de paraître sous le titre«Move» et plaide pour un effort national ten-dant à remettre les infrastructures américai-nes en bon état de fonctionnement. Avecraison, elle rappelle que l’existence demoyens de transports efficaces et offerts à desprix raisonnables détermine l’accès aux as-censeurs sociaux et aux bénéfices de la crois-sance économique. Cela vaut tant pour lesbonnes écoles et les emplois que pour lessoins médicaux et les produits alimentaires dequalité.Et quand des initiatives sont prises pour pro-mouvoir des moyens de transports différents,plus avantageux en coûts pour les utilisateurset pour l’environnement, elles bénéficient enpriorité aux habitants des quartiers les moinsdéfavorisés. Ainsi des vélos offerts en librepartage auxquels, selon une étude portant surla ville-capitale de Washington peuplée pourmoitié par des personnes de couleur, ont re-cours en majorité de jeunes hommes blancs,dont plus de 50 % reçoivent un revenu confor-table, égal ou supérieur à 100 000 dollars parannée.Des constats analogues ont été faits en Franceoù l’offre de transports collectifs, sur rails eten site propre, varie fortement entre les ré-gions rurales et les zones métropolitaines,tout comme entre les centres des villes, leurs

quartiers périphériques et les grandesbanlieues. Mais, outre la question de ladisponibilité des transports publics, liéeà l’investissement consenti par les orga-

nismes de l’Etat, il y a celle de leuraccessibilité, déterminée par leur

coût plus ou moins onéreux selonles usagers. Jean-Pierre Orfeuil,

professeur émérite à l’Insti-tut d’urbanisme de l’Uni-

versité de

Paris-Est Créteil, a calculé que si les ménagespauvres adoptaient les mêmes pratiques demobilité quotidienne que les ménages à reve-nus moyens, ils devraient consacrer de 20 % à26 % de leurs ressources à leurs frais de dé-placement – une proportion de toute évidenceinsupportable.En Suisse, les dépenses pour la mobilité, tousmoyens de déplacement confondus ainsiqu’assurances et taxes comprises, n’attei-gnent pas 10 % du budget des ménages. Leprix au kilomètre-voiture ne cesse de baisserdepuis plusieurs décennies, sous l’effet duprogrès technique principalement. De leurcôté, les collectivités (Confédération, cantonset communes) prennent en charge une partimportante des investissements liés au déve-loppement des réseaux nationaux, régionauxet urbains. Quant aux frais d’entretien des ins-tallations d’exploitation, ils augmentent avecl’intensification du trafic et font l’objet de de-mandes croissantes de la part des CFF. Cesderniers envisagent de consacrer au budgetd’entretien une part appréciable des quelqueneuf milliards de francs d’investissementsprévus pour des travaux d’extension dans lesannées 2017 à 2020.Aux Etats-Unis comme en France, le manquerécurrent d’investissements publics pour ledéveloppement des réseaux et l’entretien deséquipements renforce les inégalités entre lesdifférents territoires et entre les catégoriesd’usagers. En Suisse, où l’Etat assume mieuxses responsabilités, les inégalités devant lamobilité demeurent nettement moins pronon-cées. Veillons à ce qu’elles n’augmentent pas,sous l’effet de l’un ou l’autre de ces plansd’économie ou carrément d’austérité quijouissent à l’heure actuelle d’une faveur injus-tifiable au vu de leurs effets économiques etsociaux. Yvette Jaggi

Quand mobilité engendre inégalitésCHRONIQUE

..

ENSEMBLE NOUS SOMMES TOUJOURS PLUS FORTS

Recrute des collègues, fais-les adhérer au SEV et tu recevras de nouvelles primes attractives !

Page 5: Contact sev 2015 11

RÉGIONS ......

5contact.sevN° 11/1511 juin 2015

Vous souvenez-vousde Swissair?Vous souvenez-vous de Swissair? Combien l’excellence, la fia-bilité, et le service étaient une image de marque pour la Suisse.Le grounding retentissant ne semble pas avoir servi de leçonaux autres fleurons de la suissitude. La Poste vend des colifi-chets dans ses offices qui n’ont pas encore disparu et se lancedans le trafic de dossier médicaux. Les CFF appli-quent avec un temps de retard les recettesqui démantèlent peu à peu la DeutscheBahn. Là aussi sans en rien apprendre.Cela commence par se séparer du systèmeintégré comme l’exigent les accords bilaté-raux. Chaque partie de ce qui était uneentreprise prend dorénavant la forme d’undépartement qui entretient des relationscommerciales avec les autres: on refacture lekilomètre de sillon aux wagons qui les utili-sent ou on engrange les bénéfices de l’immo-bilier pour les actionnaires et tant pis s’il n’y a pas d’argentpour les installations de sécurité.Cela se poursuit dans le lien aux usagers qui deviennent desclients. Cette orientation client ne lésine cependant pas sur lesparadoxes: par exemple les CFF viennent de décider que lesagences de voyage des gares sont devenues inutiles et l’offrevoyage des CFF ne va pas tarder à subir le même sort. Doréna-vant, il faudra que chacune, chacun se débrouille pour obtenirdes infos au guichet entre les départs immédiats, les groupeschinois ou indiens qui font leur réservation pour Zermatt, ou lesmalheureux qui viennent s’informer sur les trains en retard.Pour les billets, les renseignements, les plans de voyage, lesCFF misent sur le tout à l’écran et sur la future carte «Swiss-Pass». Oui, mes chères et chers, il ne nous reste qu’à pianoter,qu’à apprendre à organiser nos voyages sur internet car de tou-te évidence le métier d’agent de voyage n’est plus au goût dujour. Pour optimiser la relation client, on peut faire mieux!Il faudra que nous entendions que le monde change et que lesgoûts des clients évoluent. Pourtant on ne m’enlèvera pas del’idée qu’il s’agit d’autre chose. On a favorisé le low-cost, on apoussé sur le devant de la scène le do-it-yourself, faisant croireque nous pouvions toutes et tous organiser nos voyages àmoindres frais. C’était sans nous informer du revers de la mé-daille: le temps passé devant son écran, les mauvaises sur-prises, les innombrables sites qu’il faut compulser et surtoutl’argent perdu parce que l’on ne connaît pas les rabais et lessubtilités du trafic. Et paradoxalement, nous ferons la décou-verte que toute la standardisation des différents systèmes depaiement et de réservation a disparu avec la libéralisation...Dans le fond ce n’est pas tant le grounding de Swissair qui estplein d’enseignements, mais le chemin qui y a mené: se débar-rasser de secteurs que l’on n’estime plus assez rentables donton oublie qu’ils sont la porte d’entrée des usagers à un sys-tème, être plus préoccupé de ce qui se passe à l’extérieur plu-tôt qu’à l’intérieur, ne pas accompagner les usagers dans leursmodes de consommation, mais au contraire décider pour euxne peut pas les fidéliser.Et ce n’est pas la carte «SwissPass» qui sortira en août qui sup-pléera à cela. Les clients seront scrutés dans leurs déplace-ments grâce aux puces RFID, mais surtout nos abonnementsseront renouvelables automatiquement, sauf résiliation.Obliger les clients plutôt que fidéliser les usagers...

Valérie Solano

CARNET DE BORD

Les CFF et le conseiller d’Etatgenevois Luc Barthassat ontlancé en grandes pompes le1er juin un sondage pourdéterminer le nom du futurRER franco-valdo-genevois.Un nom qui résonne commeun joli gadget marketing. Lesautorités ne disent rien desconditions de travail quiseront en vigueur sur le RER.Pour le SEV, les mécaniciensqui conduiront les futurstrains, les agents de train etceux qui entretiendront etnettoieront les véhicules

devront avoir des conditionsde travail identiques à cellesde la CCT CFF avec un contratde travail CFF. Par ailleurs,nous refusons le dumpingsalarial, toutes et tous lessalarié-e-s qui exerceront surterritoire suisse devrontbénéficier, au minimum, desconditions de travail appli-quées aux CFF.Le personnel n’acceptera pasque l’exploitation du RER-FVGoccasionne des suppressionsde places de travail ou deschangements de conditions

d’emplois. Pour le SEV, il n’estpas imaginable que ledéveloppement de la régionse fasse en prétéritant lesconditions de travail.Le personnel CFF de la régiongenevoise interpelle les CFF etle Conseil d’Etat afin qu’ilsprennent conscience desattentes des employé-e-s. Cen’est qu’en respectant cesattentes que l’exploitation duRER-FVG sera possible ettiendra ses promesses demobilité et de développementéconomique et social! SEV

ARC LÉMANIQUE

RER: le nom c’est bien, de bonnes conditions de travail c’est mieux!

Alors que la conférence CCT TL avait clairement affiché sa détermination contre le salaire au mérite, tout envoulant poursuivre les négociations, la direction des tl a tenté un coup de force et voulu imposer son systèmesalarial en menaçant de rompre les négociations. Pour le SEV, il n’était pas question d’accepter cette logiqueirresponsable du tout ou rien. Dès le début des négociations, «nous nous sommes engagés à parvenir à unebonne CCT. Tant que cet objectif n’aura pas été atteint, pas question d’interrompre les pourparlers», rappelleChristian Fankhauser, à la tête de la délégation de négociations du SEV.Le dialogue s’est poursuivi le mardi 9 juin pour essayer de trouver des solutions aux nombreux points ouverts,notamment les évaluations individuelles, le nombre de semaines de vacances, etc. A l’heure où nous mettonssous presse, les deux parties ont convenu de poursuivre les négociations les 16 et 17 juin. Il n’y aura donc pasde manifestation le 15 juin comme annoncé par le SEV en cas de rupture des négociations. Les nouvellestoutes fraîches sont consultables sur notre site internet www.sev-online.ch et sur l’application SEV-TL. DesSEV-Infos auront été affichées dans les lieux de travail. Pour rappel, la CCT sera soumise aux membres SEV –LE partenaire social de l’entreprise – lorsque le résultat aura été jugé bon par les deux parties. vbo

CCT TL: LES NÉGOCIATIONS SE POURSUIVENT

Quelque 150 collaborateurs BLSont répondu à l’invitation du SEV,de Transfair et du VSLF et se sontréunis le soir du mardi 26 mai àBerne.

Le paquet de mesures proposé par ladirection du BLS SA pour compenserles pertes dues à la chute du coursde l’euro a donné lieu à desdiscussions intenses entre lacommunauté de négociations (CN)et les membres. Les employés BLSprésents se sont exprimés parfoisavec véhémence contre les motifsinvoqués par la direction du BLSainsi que les mesures proposées. Lamauvaise humeur causée par lesmesures d’économies supplémen-taires en plus du programmeGipfelsturm et le manque deconfiance en la direction se sontbien fait ressentir dans les prises de

parole. Lors d’une votation consulta-tive qui s’est déroulée récemment,la délégation de négociations a reçuun mandat de négociations quidemandait de respecter lesconditions suivantes:

•l’accord doit être résiliable et dedurée limitée

•les salaires sont tabous

•la totale transparence et lanécessité absolues de tellesmesures doivent être prouvées

•les cadre supérieurs, conseild’administration inclus, montrentl’exemple en renonçant de manièresubstantielle à des améliorationssalariales (pas de bonus!).

Les autres conditions cadresconsidérées comme étant incon-tournables par la CN, comme la

protection absolue contre lelicenciement pour raison écono-mique durant la période de validitéet un examen périodique de l’usagefait des mesures prévues ainsi quede leur nécessité, doivent figurerdans l’accord. En outre, cet accorddevra être absolument aussi signépar BLS Cargo SA. Le fait qu’environun quart des participants refuse toutsacrifice de la part du personnelmontre l’ampleur du méconten-tement envers la direction du BLS.La délégation de négociationsremercie les collaborateurs du BLSpour leur venue en grand nombre.Les requêtes et suggestions issuesdes différentes interventions serontincluses dans les prochainesnégociations. Fi

La résolution se trouve sur notresite www.sev-online.ch

Mesures liées au franc fort au BLS: on fixe les règles !

Page 6: Contact sev 2015 11

......

6 INTERVIEW contact.sevN° 11/1511 juin 2015

■ contact.sev: Si l’on commen-ce par Adam et Eve, quelleest la différence entre l’hom-me et la femme?

Elisabeth Zemp Stutz: Pour cequi est d’Adam et Eve, la diffé-rence réside dans la séduc-tion.

■ C’est donc la première dis-tribution des rôles: lafemme en tant que séduc-trice incitatrice au péché?

Effectivement, nous avons làdéjà une catégorisation dessexes puisque l’acte qui mèneà l’exclusion du Paradis est

attribué à Eve. Mais revenonsà la différence: elle existe àplusieurs niveaux. Sur le plangénétique et biologique, etpour le développement corpo-rel et les fonctions de l’orga-nisme, comme par exemple lemétabolisme ou le systèmehormonal. Il y a aussi beau-coup de différences qui ontleurs origines dans les com-portements culturels et socié-taux, au niveau de l’interpréta-tion, de la manière d’agir oudu choix de la profession parexemple. Souvent, les deuxdomaines sont étroitementliés et difficilement disso-ciables.

■ Est-ce que les différencesentre hommes et femmes sesont amenuisées, entre au-tres grâce à certaines mesu-res politiques?

Les mesures politiques ontpour objectif d’obtenir uneégalité entre les hommes etles femmes. Dans le domainede la santé, les possibilitésd’appliquer cette égalité sontplus limitées. Par exemple, onne peut pas répartir équita-blement une grossesse entrel’homme et la femme... Maisles chances doivent être lesmêmes au niveau de la santé,et ceci peut être obtenu pardes mesures politiques.

■ Où peut-on agir?La différence la plus connue ré-side dans l’espérance de vie.Elle a passé durant le derniersiècle de 50 à 80 ans, et de ma-

nière plus prononcée pour lesfemmes des pays occidentauxque pour les hommes. Dans lesannées 90, la différence enSuisse entre les hommes et lesfemmes était de sept ans. Leshommes vivaient à l’époquesept ans de moins que lesfemmes. Cette différence a di-minué. Depuis 2012, la diffé-rence est de quatre ans. Ceci àcause d’une amélioration chezles hommes, un recul des suici-des et des décès suite à un pro-blème cardio-vasculaire ou uncancer. Dans ces domaines, il

est possible de réduire les dif-férences les plus importantesliées à des décès prématurés.Chose plus difficile dans d’au-tres secteurs comme celui de lareproduction. Les grossessesnon désirées, les problèmes enrelation avec la menstruation,les maladies gynécologiquescancéreuses jouent un rôle im-portant déjà dans la vie desfemmes jeunes. De manièreanalogue, des problèmes spé-cifiques au sexe apparaissentaussi plus tard dans la vie deshommes, c’est le cas du cancerde la prostate par exemple.

■ Quelles mesures s’imposentpour la santé d’un point devue général?

Beaucoup de ces maladiesdépendent du mode de vie et

apparaissent à la longue, aus-si bien les risques que lesbienfaits agissent sur la du-rée. Voici quelques exemplesclassiques: faire du sport etmanger sainement agissentpositivement, fumer et être ensurpoids font pencher la ba-lance du mauvais côté...

■ Où faut-il mettre l’accent?On devrait si possible tenircompte des situations quoti-diennes réelles et invoquerdes motifs qui accrochent.Ceux-ci ne sont pas les

mêmes pour les hommes quepour les femmes. Par exempledans la prévention anti-tabac,il y a des projets qui visent lesfemmes en prévenant que lafumée est mauvaise pour lapeau, jouant ainsi sur l’impor-tance du paraître. Et dans lesderniers projets de préventionde la ligue pulmonaire quisont ciblés sur les jeuneshommes en apprentissage, lemessage est que les habitsd’un « vrai mec » ne doiventpas empester la cigarettemais plutôt diffuser lesbonnes odeurs de la testosté-rone (qui sait à quoi cela peutbien ressembler...).

■ Mais faut-il vraiment fairetout cela pour encore aug-menter l’espérance de vie?

Drôle de question! Que crai-gnez-vous exactement?

■ Ce que je veux dire, c’est:laissez-moi mourir d’unecrise cardiaque plutôt qued’attraper un cancer vingtans plus tard...

Une « belle mort » d’une crisecardiaque est un mythe! Dansles faits, on trimballe biensouvent avec soi des pro-blèmes de cœur pendant desannées... Pour ce qui estmaintenant de la question:veut-on rallonger l’espérancede vie? Durant les 50 der-nières années, nous n’avonspas seulement gagné des an-nées de vie mais aussi desannées de vie en relativementbonne santé. La durée de ma-ladie et de souffrance desgens s’est réduite à une petitepériode en fin de vie. Donc lesefforts en matière de préven-tion n’apportent pas seule-ment un plus dans la longueurde la vie, mais aussi dans laqualité de vie.

■ Parlons maintenant de l’envi-ronnement professionnel. Lestransports publics sont sur-tout un monde d’hommes.Faut-il dans ces conditionsprendre garde tout particuliè-rement aux femmes?

Il y a des dispositions de pro-tection qui doivent être respec-tées lorsque des femmes effec-tuent des métiers typiquementmasculins, dans le domaine dela reproduction mais aussi con-cernant les charges physiques.

La professeure bâloise Elisabeth Zemp Stutz est spécialiste de la thématique des genres et de la santé

Elisabeth Zemp Stutz étudie les différences entre les genres sur le plan de la santé, entre autres dans le mondedu travail. Elle est l’oratrice principale de la journée de formation 2015 de la commission des femmes SEV.

« C’est la sociétéqui est gagnante »

«Les grossesses non désirées, les problèmes enrelation avec la menstruation, les maladiesgynécologiques cancéreuses jouent un rôle importantdéjà dans la vie des femmes jeunes.»

..

Age: 60 ans

Famille: mariée, une fille

Carrière: études de médecine,FMH dans la prévention de lasanté, une année de spécialisa-tion à Boston; professeure à lafaculté de médecine à l’Univer-sité de Bâle. Depuis sa thèse,intérêt prononcé pour laquestion de la femme et lasanté, ensuite élargissement dusecteur d’activités aux genres etla santé, ce qui constitueactuellement le thème principalde ses travaux. Depuis 2009,engagée à l’Institut suisse desanté tropicale et publique àBâle, cheffe du groupe de travailsur les genres et la santé.

Loisirs: activités en plein air,lecture, expositions, musique.

BIO

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 11/1511 juin 2015

Il y a en outre au quotidien di-verses choses dont il faut avoirconscience, dans la préparationdu travail et la manière de s’oc-cuper des gens. On connaît parexemple des institutions dedésintoxication qui ne tiennentpas suffisamment compte desbesoins des femmes car ellesconstituent moins de 20 à 30 %des pensionnaires. Il faudraitavoir là peut-être des règles deconduite.

■ Dans les transports publics,la mécanicienne de locomo-tives est un cas typique. Au-paravant, la profession com-portait beaucoup de tâchestrès physiques, maintenantce n’est plus le cas. Malgrécela, la part des femmes estencore très restreinte.

La charge physique ne devraitplus être, de nos jours, un cri-tère d’exclusion. Entre-tempsles femmes peuvent apporterles connaissances et apti-tudes nécessaires. Il fautlaisser l’évolution se faire etsignaler, dans les profils pro-fessionnels et les annonces,que la conduite d’une locomo-tive peut aussi être effectuéepar une femme.

■ Vous avez toujours fait remar-quer que les médicamentsn’agissent pas de même surles femmes que sur leshommes. Je pourrais m’ima-giner que la protection de lasanté n’est pas non plus lamême pour les hommes etpour les femmes à la place detravail, même s’il s’agit de lamême profession.

La différence existe pour lesmédicaments parce que lessubstances sont censées agirsur le métabolisme. Et les pro-cessus sont différents chezles hommes ou chez lesfemmes. Pour le travail cen’est pas le même problème:il s’agit là de protéger le per-sonnel contre toutes subs-tances et influences nocives,hommes et femmes confon-dus. L’important est de savoirsi une femme doit être parti-culièrement protégée, peut-être parce qu’elle est enceinteou que sa fertilité pourraitêtre atteinte. Pour cela, il fautdes dispositions spéciales deprotection.

■ A qui votre activité de pré-vention de la santé profite-elle le plus: aux personnes

isolées, à la société ou àl’économie?

Idéalement à tout le monde!

■ Et dans les faits?(elle hésite) Nous travaillonsdans la santé publique, « PublicHealth ». Nous essayons d’agirpar des programmes, la législa-tion et des conditions cadres.Dans cette perspective, ce sontmoins les personnes isoléesque la population qui profitentde nos activités. C’est la sociétéqui est gagnante. Mais celaconcerne naturellement aussiles individus. Nous savons queles pays les plus riches inves-tissent beaucoup plus dans lessystèmes de santé que la plu-part des pays du Sud, et quecela se répercute drastique-ment sur chacune et chacun; unexemple en est le taux de mor-talité en couches.

■ Votre champ d’activité estextrêmement large: cela vade l’allaitement durant lespremiers mois de vie jusqu’àla médication en cas demaladies cardio-vasculaires.Où va votre préférence?

Mon intérêt principal est laquestion de savoir comment

le genre agit sur la santé, etd’y répondre pour toutes lestranches d’âge et dans tousles domaines de la santé.

■ Où est-il urgent d’agir?En Suisse?

■ Partout. Vous avez fait desrecherches sur l’allaitementdans les pays du Sud, leschoses sont sûrement diffé-rentes chez nous...

La conciliation entre l’allai-tement et le travail est unthème d’actualité chez nouségalement. Plus de femmestravaillent aujourd’hui quepar le passé, elles effectuentdes taux plus élevés et retour-nent plus tôt au travail aprèsune grossesse. Le temps decongé payé est de 14 se-maines et les femmes ne peu-vent pas travailler sans don-ner leur accord pendant les16 semaines suivant l’accou-chement, mais la plupartd’entre elles n’ont pas finid’allaiter à ce moment-là. EnSuisse, la durée d’allaitementmoyenne en 2014 était de 31semaines. La Société suissede pédiatrie recommande 4 à6 mois de pur allaitement. Les

femmes doivent être infor-mées qu’elles ont le droit d’al-laiter au travail et sur le tempsde travail payé. Quelque 10 %seulement des mères qui sontretournées au travail disentqu’elles ont été informées deleurs droits par leur em-ployeur, et un tiers a pu dis-poser d’un local pour allaiterau travail.

■ Vous êtes l’oratrice princi-pale lors de la journée deformation des femmes duSEV. Quel sera votre mes-sage à cette occasion?

D’une manière générale, jeveux encourager les femmes.Elles doivent oser travaillerdans des domaines où ellessont minoritaires, et elles doi-vent s’engager et peut-êtreaussi s’organiser afin d’obte-nir là des adaptations et desaméliorations. Les thèmescentraux seront en outre laprotection de la santé dans laclasse d’âge moyenne, avecun accent sur les maladiescardiaques et la prévoyancecontre le cancer, et le fait quecela vaut la peine de se pro-téger de manière durable.

Interview: Peter Moor/mv

pmo

Elisabeth Zemp Stutz à son bureau à l’Institut suisse de santé tropicale et publique à Bâle.

Page 7: Contact sev 2015 11

......

6 INTERVIEW contact.sevN° 11/1511 juin 2015

■ contact.sev: Si l’on commen-ce par Adam et Eve, quelleest la différence entre l’hom-me et la femme?

Elisabeth Zemp Stutz: Pour cequi est d’Adam et Eve, la diffé-rence réside dans la séduc-tion.

■ C’est donc la première dis-tribution des rôles: lafemme en tant que séduc-trice incitatrice au péché?

Effectivement, nous avons làdéjà une catégorisation dessexes puisque l’acte qui mèneà l’exclusion du Paradis est

attribué à Eve. Mais revenonsà la différence: elle existe àplusieurs niveaux. Sur le plangénétique et biologique, etpour le développement corpo-rel et les fonctions de l’orga-nisme, comme par exemple lemétabolisme ou le systèmehormonal. Il y a aussi beau-coup de différences qui ontleurs origines dans les com-portements culturels et socié-taux, au niveau de l’interpréta-tion, de la manière d’agir oudu choix de la profession parexemple. Souvent, les deuxdomaines sont étroitementliés et difficilement disso-ciables.

■ Est-ce que les différencesentre hommes et femmes sesont amenuisées, entre au-tres grâce à certaines mesu-res politiques?

Les mesures politiques ontpour objectif d’obtenir uneégalité entre les hommes etles femmes. Dans le domainede la santé, les possibilitésd’appliquer cette égalité sontplus limitées. Par exemple, onne peut pas répartir équita-blement une grossesse entrel’homme et la femme... Maisles chances doivent être lesmêmes au niveau de la santé,et ceci peut être obtenu pardes mesures politiques.

■ Où peut-on agir?La différence la plus connue ré-side dans l’espérance de vie.Elle a passé durant le derniersiècle de 50 à 80 ans, et de ma-

nière plus prononcée pour lesfemmes des pays occidentauxque pour les hommes. Dans lesannées 90, la différence enSuisse entre les hommes et lesfemmes était de sept ans. Leshommes vivaient à l’époquesept ans de moins que lesfemmes. Cette différence a di-minué. Depuis 2012, la diffé-rence est de quatre ans. Ceci àcause d’une amélioration chezles hommes, un recul des suici-des et des décès suite à un pro-blème cardio-vasculaire ou uncancer. Dans ces domaines, il

est possible de réduire les dif-férences les plus importantesliées à des décès prématurés.Chose plus difficile dans d’au-tres secteurs comme celui de lareproduction. Les grossessesnon désirées, les problèmes enrelation avec la menstruation,les maladies gynécologiquescancéreuses jouent un rôle im-portant déjà dans la vie desfemmes jeunes. De manièreanalogue, des problèmes spé-cifiques au sexe apparaissentaussi plus tard dans la vie deshommes, c’est le cas du cancerde la prostate par exemple.

■ Quelles mesures s’imposentpour la santé d’un point devue général?

Beaucoup de ces maladiesdépendent du mode de vie et

apparaissent à la longue, aus-si bien les risques que lesbienfaits agissent sur la du-rée. Voici quelques exemplesclassiques: faire du sport etmanger sainement agissentpositivement, fumer et être ensurpoids font pencher la ba-lance du mauvais côté...

■ Où faut-il mettre l’accent?On devrait si possible tenircompte des situations quoti-diennes réelles et invoquerdes motifs qui accrochent.Ceux-ci ne sont pas les

mêmes pour les hommes quepour les femmes. Par exempledans la prévention anti-tabac,il y a des projets qui visent lesfemmes en prévenant que lafumée est mauvaise pour lapeau, jouant ainsi sur l’impor-tance du paraître. Et dans lesderniers projets de préventionde la ligue pulmonaire quisont ciblés sur les jeuneshommes en apprentissage, lemessage est que les habitsd’un « vrai mec » ne doiventpas empester la cigarettemais plutôt diffuser lesbonnes odeurs de la testosté-rone (qui sait à quoi cela peutbien ressembler...).

■ Mais faut-il vraiment fairetout cela pour encore aug-menter l’espérance de vie?

Drôle de question! Que crai-gnez-vous exactement?

■ Ce que je veux dire, c’est:laissez-moi mourir d’unecrise cardiaque plutôt qued’attraper un cancer vingtans plus tard...

Une « belle mort » d’une crisecardiaque est un mythe! Dansles faits, on trimballe biensouvent avec soi des pro-blèmes de cœur pendant desannées... Pour ce qui estmaintenant de la question:veut-on rallonger l’espérancede vie? Durant les 50 der-nières années, nous n’avonspas seulement gagné des an-nées de vie mais aussi desannées de vie en relativementbonne santé. La durée de ma-ladie et de souffrance desgens s’est réduite à une petitepériode en fin de vie. Donc lesefforts en matière de préven-tion n’apportent pas seule-ment un plus dans la longueurde la vie, mais aussi dans laqualité de vie.

■ Parlons maintenant de l’envi-ronnement professionnel. Lestransports publics sont sur-tout un monde d’hommes.Faut-il dans ces conditionsprendre garde tout particuliè-rement aux femmes?

Il y a des dispositions de pro-tection qui doivent être respec-tées lorsque des femmes effec-tuent des métiers typiquementmasculins, dans le domaine dela reproduction mais aussi con-cernant les charges physiques.

La professeure bâloise Elisabeth Zemp Stutz est spécialiste de la thématique des genres et de la santé

Elisabeth Zemp Stutz étudie les différences entre les genres sur le plan de la santé, entre autres dans le mondedu travail. Elle est l’oratrice principale de la journée de formation 2015 de la commission des femmes SEV.

« C’est la sociétéqui est gagnante »

«Les grossesses non désirées, les problèmes enrelation avec la menstruation, les maladiesgynécologiques cancéreuses jouent un rôle importantdéjà dans la vie des femmes jeunes.»

..

Age: 60 ans

Famille: mariée, une fille

Carrière: études de médecine,FMH dans la prévention de lasanté, une année de spécialisa-tion à Boston; professeure à lafaculté de médecine à l’Univer-sité de Bâle. Depuis sa thèse,intérêt prononcé pour laquestion de la femme et lasanté, ensuite élargissement dusecteur d’activités aux genres etla santé, ce qui constitueactuellement le thème principalde ses travaux. Depuis 2009,engagée à l’Institut suisse desanté tropicale et publique àBâle, cheffe du groupe de travailsur les genres et la santé.

Loisirs: activités en plein air,lecture, expositions, musique.

BIO

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 11/1511 juin 2015

Il y a en outre au quotidien di-verses choses dont il faut avoirconscience, dans la préparationdu travail et la manière de s’oc-cuper des gens. On connaît parexemple des institutions dedésintoxication qui ne tiennentpas suffisamment compte desbesoins des femmes car ellesconstituent moins de 20 à 30 %des pensionnaires. Il faudraitavoir là peut-être des règles deconduite.

■ Dans les transports publics,la mécanicienne de locomo-tives est un cas typique. Au-paravant, la profession com-portait beaucoup de tâchestrès physiques, maintenantce n’est plus le cas. Malgrécela, la part des femmes estencore très restreinte.

La charge physique ne devraitplus être, de nos jours, un cri-tère d’exclusion. Entre-tempsles femmes peuvent apporterles connaissances et apti-tudes nécessaires. Il fautlaisser l’évolution se faire etsignaler, dans les profils pro-fessionnels et les annonces,que la conduite d’une locomo-tive peut aussi être effectuéepar une femme.

■ Vous avez toujours fait remar-quer que les médicamentsn’agissent pas de même surles femmes que sur leshommes. Je pourrais m’ima-giner que la protection de lasanté n’est pas non plus lamême pour les hommes etpour les femmes à la place detravail, même s’il s’agit de lamême profession.

La différence existe pour lesmédicaments parce que lessubstances sont censées agirsur le métabolisme. Et les pro-cessus sont différents chezles hommes ou chez lesfemmes. Pour le travail cen’est pas le même problème:il s’agit là de protéger le per-sonnel contre toutes subs-tances et influences nocives,hommes et femmes confon-dus. L’important est de savoirsi une femme doit être parti-culièrement protégée, peut-être parce qu’elle est enceinteou que sa fertilité pourraitêtre atteinte. Pour cela, il fautdes dispositions spéciales deprotection.

■ A qui votre activité de pré-vention de la santé profite-elle le plus: aux personnes

isolées, à la société ou àl’économie?

Idéalement à tout le monde!

■ Et dans les faits?(elle hésite) Nous travaillonsdans la santé publique, « PublicHealth ». Nous essayons d’agirpar des programmes, la législa-tion et des conditions cadres.Dans cette perspective, ce sontmoins les personnes isoléesque la population qui profitentde nos activités. C’est la sociétéqui est gagnante. Mais celaconcerne naturellement aussiles individus. Nous savons queles pays les plus riches inves-tissent beaucoup plus dans lessystèmes de santé que la plu-part des pays du Sud, et quecela se répercute drastique-ment sur chacune et chacun; unexemple en est le taux de mor-talité en couches.

■ Votre champ d’activité estextrêmement large: cela vade l’allaitement durant lespremiers mois de vie jusqu’àla médication en cas demaladies cardio-vasculaires.Où va votre préférence?

Mon intérêt principal est laquestion de savoir comment

le genre agit sur la santé, etd’y répondre pour toutes lestranches d’âge et dans tousles domaines de la santé.

■ Où est-il urgent d’agir?En Suisse?

■ Partout. Vous avez fait desrecherches sur l’allaitementdans les pays du Sud, leschoses sont sûrement diffé-rentes chez nous...

La conciliation entre l’allai-tement et le travail est unthème d’actualité chez nouségalement. Plus de femmestravaillent aujourd’hui quepar le passé, elles effectuentdes taux plus élevés et retour-nent plus tôt au travail aprèsune grossesse. Le temps decongé payé est de 14 se-maines et les femmes ne peu-vent pas travailler sans don-ner leur accord pendant les16 semaines suivant l’accou-chement, mais la plupartd’entre elles n’ont pas finid’allaiter à ce moment-là. EnSuisse, la durée d’allaitementmoyenne en 2014 était de 31semaines. La Société suissede pédiatrie recommande 4 à6 mois de pur allaitement. Les

femmes doivent être infor-mées qu’elles ont le droit d’al-laiter au travail et sur le tempsde travail payé. Quelque 10 %seulement des mères qui sontretournées au travail disentqu’elles ont été informées deleurs droits par leur em-ployeur, et un tiers a pu dis-poser d’un local pour allaiterau travail.

■ Vous êtes l’oratrice princi-pale lors de la journée deformation des femmes duSEV. Quel sera votre mes-sage à cette occasion?

D’une manière générale, jeveux encourager les femmes.Elles doivent oser travaillerdans des domaines où ellessont minoritaires, et elles doi-vent s’engager et peut-êtreaussi s’organiser afin d’obte-nir là des adaptations et desaméliorations. Les thèmescentraux seront en outre laprotection de la santé dans laclasse d’âge moyenne, avecun accent sur les maladiescardiaques et la prévoyancecontre le cancer, et le fait quecela vaut la peine de se pro-téger de manière durable.

Interview: Peter Moor/mv

pmo

Elisabeth Zemp Stutz à son bureau à l’Institut suisse de santé tropicale et publique à Bâle.

Page 8: Contact sev 2015 11

CO......

......

8 CONGRÈScontact.sevN° 11/1511 juin 2015

eter Füglistaler monte àla tribune du Congrès2015 en début d’après-

midi. C’est le moment choisipar l’ensemble des déléguéspour se lever, ouvrir leurs para-pluies et leurs pèlerines SEV. Lemessage est clair et net: noussommes protégés contre le dé-luge de problèmes que la politi-que de l’OFT pourrait avoir surnous. A l’action originale etdans un esprit bon enfant sontvenus s’ajouter des discourstranchants et tranchés de labase (lire en page 9). Maisavant cela, Peter Füglistaler atenté d’être rassurant: «Cesderniers temps, j’ai senti del’animosité envers l’OFT. C’estpourquoi je suis heureux d’êtrelà et pouvoir donner mon pointde vue.»Il a ensuite défendu la stratégieOFT 2030 et relevé que la libé-ralisation n’était pas forcémentun mal. Citant Einstein, il a in-sisté: «Je m’intéresse plutôt aufutur qu’au passé. Je sais que laseule évocation du mot libérali-sation vous amène à endosserune pèlerine dans une salle oùil fait chaud. La libéralisationest un moyen. On peut en userou pas. Si en 1999 on n’avaitpas ouvert le réseau suisse àtoutes les autres entreprises defret, il y aurait aujourd’huimoins de transports de mar-

P chandises sur le rail. La libérali-sation peut donc aussi être bé-néfique.»

Quel avenir pour les TP?Il a aussi évoqué le finance-ment des TP: «Le financementsupplémentaire ne peut pas sefaire que par le biais des contri-buables. J’ai pris note que lesentreprises ne veulent pas aug-menter les billets en fin d’an-née. Il est éminemment impor-tant de réfléchir au financementdu trafic régional. Mais il estaussi important de repenserson organisation. Il y a troisaxes: augmenter la concur-rence, modifier la répartition dufinancement cantons/Confédé-ration, ou la Confédération diri-ge davantage.»

L’affaire CrossrailPeter Füglistaler était évidem-ment attendu sur le dossierCrossrail dans lequel l’OFT a re-fusé la plainte du SEV. Pour mé-moire: Crossrail a déplacé sondépôt de Domodossola à Bri-gue et paie des mécaniciensitaliens à 3600 fr., en Suisse.«Nous étions confrontés à di-verses législations, les unesprotégeant les salaires du mar-ché intérieur suisse, les autresprotégeant le droit du trafic defranchir la frontière. Et ici, lesniveaux de salaires s’influen-

cent. Les experts mandatés parl’OFT disent une chose, ceux deGiorgio Tuti disent le contraire.Je me réjouis de voir ce que lestribunaux diront», a ajouté ledirecteur de l’OFT.

Giorgio Tuti appelleà la protection des salairesLe président du SEV Giorgio Tutin’a pas mâché ses mots dans ledossier Crossrail: «La grandeAllemagne est en train de réflé-chir à instaurer un salaire mini-mum. Pourquoi la Suisse neferait-elle pas de même? Par-lons précisément de ce qu’a faitCrossrail. Cette entreprise aune filiale en Italie et fait réen-gager ses mécaniciens enSuisse. En Italie, ils roulent àdeux, en Suisse il n’y a pas deCCT pour le trafic marchandiseset étaient protégés par l’article18 de l’époque qui empêchaitle licenciement. On leur enlèvedes protections, mais ils ont3600 fr. – avec des indemnitésou pas – et ce salaire est beau-coup plus bas qu’en Suisse.»Giorgio Tuti a rappelé que cettequestion est certes juridique,mais elle est surtout hautementpolitique. «Si une loi suissen’est pas applicable à une en-treprise dont le siège est enSuisse, alors pour qui a-t-elleété rédigée? Nous avons dépo-sé un recours contre la décision

de l’OFT auprès du tribunal ad-ministratif fédéral, mais nousallons aussi agir politiquementet syndicalement. On n’accep-tera pas que des mécanos cir-culent à 3600 fr. par mois dansce pays alors qu’on n’en trouvepas à moins de 5000 fr!»Standing ovation et applaudis-sements à tout rompre!Revenant sur les paquets delibéralisation européens, il amartelé: «Avant de ficeler denouveaux paquets, deman-dons-nous quelles sont les con-séquences des paquets précé-dents. J’ai l’impression qu’icien Suisse, on est plus euro-péens que certains membres

de l’UE. La stratégie 2030 vadans la mauvaise direction.»Répondant ensuite à la base,Peter Füglistaler a expliquépourquoi il avait refusé de ten-dre la main au président de laLPV. «J’accepte les cadeaux res-pectueux.» Quant à GiorgioTuti, il a défendu les prises deposition de la base: «Nos mem-bres sont aigres face à la politi-que de l’OFT: c’est légitime dedéfendre ses emplois et sesconditions de travail. Certainespositions étaient peut-être du-res, mais elles étaient sansdoute nécessaires.»

Vivian Bologna

Le SEV dégaine ses parapluiescontre le déluge voulu par l’OFT

Politique des transports

Les militants du SEV n’ont pas mâché leurs mots à l’encontre de l’Office fédéral des transports. Sondirecteur Peter Füglistaler a pu constater que la base du SEV était prête à se défendre et à se protégercontre le déluge de problèmes que son office génère. Au centre de son courroux: la décision concernantCrossrail et la stratégie OFT 2030. Désireux de rester calme, Peter Füglistaler a pourtant montré dessignes d’agacement et refusé de serrer la main du président central LPV Hans-Ruedi Schürch...

«Certaines positions étaient peut-être dures, maiselles étaient sans doute nécessaires.»

Giorgio Tuti

egge

r

Le Congrès a adopté lesdeux textes d’orientation«Politique des transports»et «Europe». DanielaLehmann, secrétairesyndicale, a fustigé lapolitique de l’OFT: «Jeconstate que l’OFT nepromeut pas le servicepublic. On pourrait s’atten-dre à ce qu’il se concentresur le personnel au lieu dela rentabilité et la concur-rence. Tant la vision 2030de l’OFT, que la stratégiedes CFF et le projet de loisur le transports des

marchandises montrentqu’on tend vers plus deconcurrence, vers uneouverture du marché pluslarge. Cette logique estcontre-productive pour leservice public. Il ne resteraplus que les tronçonsrentables au privé.»Sur la politique euro-péenne, Daniela Lehmanna rappelé que le SEV estallé défendre à Bruxelles lastructure des chemins defer suisses pour influencerl’Europe «et pour que ce nesoit pas l’inverse». vbo

TEXTES D’ORIENTATION

ONGRÈS CONGRÈS

...... 9

contact.sevN° 11/1511 juin 2015

Jörg

Mat

ter

Les délégués se sont protégés à l’arrivée du directeur de l’OFT, Peter Füglistaler.

La base militante est montée àla tribune en nombre pour direau directeur de l’Office fédéraldes transports tout le mal qu’ilpensait de sa politique. PascalFiscalini a ouvert les feux: «Jesuis agent de train aux CFF, unecompagnie exemplaire bienconnue en Europe pour sestrains fantômes sans personnelà son bord.» Il a mis unecouche supplémentaire enabordant le dossier Crossrail:«Dans l’Union européenne, il ya unanimité pour dire que lessalaires du pays doivent êtreappliqués. Si les salaires desmécanos sont mis souspression par du dumping, ceseront ensuite ceux descontrôleurs et des autresemployé-e-s. Je vous garantisqu’on n’assistera pas à cettedégration sans rien dire. Vousvous en foutez du personnel.Honte à vous!»Le président de la VPT, GilbertD’Alessandro n’y est pas allépar quatre chemins: «Il n’y apas que les CFF. La stratégie2030 c’est comme un déluge etelle va faire des ravages. C’estun tsunami. Elle sera destruc-trice pour nos conditions detravail. Comment avoir une idéeaussi ravageuse pour le service

public? L’OFT veut-il être lefossoyeur d’un excellentsystème qui a fait ses preuves?Pourquoi en changer?», a-t-ilinterrogé. Se disant agnos-tique, Gilbert D’Alessandro anéanmoins repris le symbole del’arche de Noé: «Le SEV en aaussi contruit une pour ramercontre l’OFT.»Roland Schwager a choisi demettre l’OFT face à l’opinionpublique: «Je suis de l’avis quela stratégie de l’OFT necorrespond pas à la volonté desurnes.» Pour le vice-présidentd’AS, le peuple aime sonservice public. «Vos idéeslibérales placent l’économieavant le service public. De lasorte, le travail perd de savaleur. Il vaut pourtant mieuxque des considérationséconomiques.»Le président de la LPV,Hans-Ruedi Schürch (photoEgger) a eu le verbe sansdoute trop lourd pour ledirecteur de l’OFT qui n’avaitpas oublié de dire qu’il étaitimportant d’être calme quandon avait son rôle et la sagessede la cinquantaine passée...Las pour lui, déjà acculé parles discours précédents, il aoublié d’être poli après la

prise de position de Hans-Ruedi Schürch. Cadeau etpoignée de main refusées. Ducoup, la salle a sifflé le hautfonctionnaire... Le présidentcentral LPV a-t-il touché tropjuste? «Je suis moi aussil’OFT. Je respecte les prescrip-tions.» Portant symbolique-ment un pantalon et un vestonrouges, il explique: «Quand jevois que l’OFT nous laissesous la pluie, je vois rouge. Etlorsque le mécano voit rouge,il s’arrête et réfléchit. Voici lesmiennes de réflexions.Observez ce qu’il se passedans les pays voisins.J’attends de l’OFT que lesemployés soient respectés»,faisant ainsi référence au

dossier Crossrail. Et pourconclure, la boutade (oubombe) qui aura sans doutesuscité l’ire de Peter Füglis-taler: «On pourrait aussidélocaliser l’OFT à Bombaypour faire des économies.»Résultats des courses, ledirecteur aura refusé lespantoufles – rouges – que leprésident LPV voulait luioffrir...Côté LPV, Thomas Giede-mann a enfoncé le clou:«Monsieur Füglistaler, sachezécouter ceux qui sont au front.Et pas seulement les puis-sants. Il faut tirer le freind’urgence sinon, avec cettelibéralisation, on va dans lemur. Moins de règles, c’est

moins de sécurité. Lescontrôles sur les trainsmarchandises effectués à lafrontière sont insuffisants. Sejustifier en se comparant aupire, ce n’est pas à la hauteurde votre fonction. Dans montravail, j’ai vu des chosesincroyables. J’ai vu un trainentrant en Suisse qui n’avaitpresque pas de freins. Unautre avait plus de wagonsque prévu et transportait desproduits dangereux. Quant àvotre décision concernantCrossrail: estimez-vous queles mécanos sont trop payés?Mais en cas d’erreur, qui vadevant les juges? Ni lesemployeurs, ni les respon-sables des infrastructures, niles fonctionnaires de l’OFT !Mécanicien est un job àresponsabilité et il doit êtrereconnu en Suisse avec dessalaires suisses.»Et pour conclure, ChristianSuter, président centralTravaux, a estimé que lesdécisions et les stratégies del’OFT équivalaient à unabandon sous la pluie. Il lui adonc offert un parapluie de sasous-fédération. Ce cadeau-là,il l’a accepté. vbo

LA BASE RÉAGIT À LA POLITIQUE DE L’OFT

Füglistaler refuse une poignée de main: sifflets!

Alex

ande

r Egg

er

Page 9: Contact sev 2015 11

CO......

......

8 CONGRÈScontact.sevN° 11/1511 juin 2015

eter Füglistaler monte àla tribune du Congrès2015 en début d’après-

midi. C’est le moment choisipar l’ensemble des déléguéspour se lever, ouvrir leurs para-pluies et leurs pèlerines SEV. Lemessage est clair et net: noussommes protégés contre le dé-luge de problèmes que la politi-que de l’OFT pourrait avoir surnous. A l’action originale etdans un esprit bon enfant sontvenus s’ajouter des discourstranchants et tranchés de labase (lire en page 9). Maisavant cela, Peter Füglistaler atenté d’être rassurant: «Cesderniers temps, j’ai senti del’animosité envers l’OFT. C’estpourquoi je suis heureux d’êtrelà et pouvoir donner mon pointde vue.»Il a ensuite défendu la stratégieOFT 2030 et relevé que la libé-ralisation n’était pas forcémentun mal. Citant Einstein, il a in-sisté: «Je m’intéresse plutôt aufutur qu’au passé. Je sais que laseule évocation du mot libérali-sation vous amène à endosserune pèlerine dans une salle oùil fait chaud. La libéralisationest un moyen. On peut en userou pas. Si en 1999 on n’avaitpas ouvert le réseau suisse àtoutes les autres entreprises defret, il y aurait aujourd’huimoins de transports de mar-

P chandises sur le rail. La libérali-sation peut donc aussi être bé-néfique.»

Quel avenir pour les TP?Il a aussi évoqué le finance-ment des TP: «Le financementsupplémentaire ne peut pas sefaire que par le biais des contri-buables. J’ai pris note que lesentreprises ne veulent pas aug-menter les billets en fin d’an-née. Il est éminemment impor-tant de réfléchir au financementdu trafic régional. Mais il estaussi important de repenserson organisation. Il y a troisaxes: augmenter la concur-rence, modifier la répartition dufinancement cantons/Confédé-ration, ou la Confédération diri-ge davantage.»

L’affaire CrossrailPeter Füglistaler était évidem-ment attendu sur le dossierCrossrail dans lequel l’OFT a re-fusé la plainte du SEV. Pour mé-moire: Crossrail a déplacé sondépôt de Domodossola à Bri-gue et paie des mécaniciensitaliens à 3600 fr., en Suisse.«Nous étions confrontés à di-verses législations, les unesprotégeant les salaires du mar-ché intérieur suisse, les autresprotégeant le droit du trafic defranchir la frontière. Et ici, lesniveaux de salaires s’influen-

cent. Les experts mandatés parl’OFT disent une chose, ceux deGiorgio Tuti disent le contraire.Je me réjouis de voir ce que lestribunaux diront», a ajouté ledirecteur de l’OFT.

Giorgio Tuti appelleà la protection des salairesLe président du SEV Giorgio Tutin’a pas mâché ses mots dans ledossier Crossrail: «La grandeAllemagne est en train de réflé-chir à instaurer un salaire mini-mum. Pourquoi la Suisse neferait-elle pas de même? Par-lons précisément de ce qu’a faitCrossrail. Cette entreprise aune filiale en Italie et fait réen-gager ses mécaniciens enSuisse. En Italie, ils roulent àdeux, en Suisse il n’y a pas deCCT pour le trafic marchandiseset étaient protégés par l’article18 de l’époque qui empêchaitle licenciement. On leur enlèvedes protections, mais ils ont3600 fr. – avec des indemnitésou pas – et ce salaire est beau-coup plus bas qu’en Suisse.»Giorgio Tuti a rappelé que cettequestion est certes juridique,mais elle est surtout hautementpolitique. «Si une loi suissen’est pas applicable à une en-treprise dont le siège est enSuisse, alors pour qui a-t-elleété rédigée? Nous avons dépo-sé un recours contre la décision

de l’OFT auprès du tribunal ad-ministratif fédéral, mais nousallons aussi agir politiquementet syndicalement. On n’accep-tera pas que des mécanos cir-culent à 3600 fr. par mois dansce pays alors qu’on n’en trouvepas à moins de 5000 fr!»Standing ovation et applaudis-sements à tout rompre!Revenant sur les paquets delibéralisation européens, il amartelé: «Avant de ficeler denouveaux paquets, deman-dons-nous quelles sont les con-séquences des paquets précé-dents. J’ai l’impression qu’icien Suisse, on est plus euro-péens que certains membres

de l’UE. La stratégie 2030 vadans la mauvaise direction.»Répondant ensuite à la base,Peter Füglistaler a expliquépourquoi il avait refusé de ten-dre la main au président de laLPV. «J’accepte les cadeaux res-pectueux.» Quant à GiorgioTuti, il a défendu les prises deposition de la base: «Nos mem-bres sont aigres face à la politi-que de l’OFT: c’est légitime dedéfendre ses emplois et sesconditions de travail. Certainespositions étaient peut-être du-res, mais elles étaient sansdoute nécessaires.»

Vivian Bologna

Le SEV dégaine ses parapluiescontre le déluge voulu par l’OFT

Politique des transports

Les militants du SEV n’ont pas mâché leurs mots à l’encontre de l’Office fédéral des transports. Sondirecteur Peter Füglistaler a pu constater que la base du SEV était prête à se défendre et à se protégercontre le déluge de problèmes que son office génère. Au centre de son courroux: la décision concernantCrossrail et la stratégie OFT 2030. Désireux de rester calme, Peter Füglistaler a pourtant montré dessignes d’agacement et refusé de serrer la main du président central LPV Hans-Ruedi Schürch...

«Certaines positions étaient peut-être dures, maiselles étaient sans doute nécessaires.»

Giorgio Tuti

egge

r

Le Congrès a adopté lesdeux textes d’orientation«Politique des transports»et «Europe». DanielaLehmann, secrétairesyndicale, a fustigé lapolitique de l’OFT: «Jeconstate que l’OFT nepromeut pas le servicepublic. On pourrait s’atten-dre à ce qu’il se concentresur le personnel au lieu dela rentabilité et la concur-rence. Tant la vision 2030de l’OFT, que la stratégiedes CFF et le projet de loisur le transports des

marchandises montrentqu’on tend vers plus deconcurrence, vers uneouverture du marché pluslarge. Cette logique estcontre-productive pour leservice public. Il ne resteraplus que les tronçonsrentables au privé.»Sur la politique euro-péenne, Daniela Lehmanna rappelé que le SEV estallé défendre à Bruxelles lastructure des chemins defer suisses pour influencerl’Europe «et pour que ce nesoit pas l’inverse». vbo

TEXTES D’ORIENTATION

ONGRÈS CONGRÈS

...... 9

contact.sevN° 11/1511 juin 2015

Jörg

Mat

ter

Les délégués se sont protégés à l’arrivée du directeur de l’OFT, Peter Füglistaler.

La base militante est montée àla tribune en nombre pour direau directeur de l’Office fédéraldes transports tout le mal qu’ilpensait de sa politique. PascalFiscalini a ouvert les feux: «Jesuis agent de train aux CFF, unecompagnie exemplaire bienconnue en Europe pour sestrains fantômes sans personnelà son bord.» Il a mis unecouche supplémentaire enabordant le dossier Crossrail:«Dans l’Union européenne, il ya unanimité pour dire que lessalaires du pays doivent êtreappliqués. Si les salaires desmécanos sont mis souspression par du dumping, ceseront ensuite ceux descontrôleurs et des autresemployé-e-s. Je vous garantisqu’on n’assistera pas à cettedégration sans rien dire. Vousvous en foutez du personnel.Honte à vous!»Le président de la VPT, GilbertD’Alessandro n’y est pas allépar quatre chemins: «Il n’y apas que les CFF. La stratégie2030 c’est comme un déluge etelle va faire des ravages. C’estun tsunami. Elle sera destruc-trice pour nos conditions detravail. Comment avoir une idéeaussi ravageuse pour le service

public? L’OFT veut-il être lefossoyeur d’un excellentsystème qui a fait ses preuves?Pourquoi en changer?», a-t-ilinterrogé. Se disant agnos-tique, Gilbert D’Alessandro anéanmoins repris le symbole del’arche de Noé: «Le SEV en aaussi contruit une pour ramercontre l’OFT.»Roland Schwager a choisi demettre l’OFT face à l’opinionpublique: «Je suis de l’avis quela stratégie de l’OFT necorrespond pas à la volonté desurnes.» Pour le vice-présidentd’AS, le peuple aime sonservice public. «Vos idéeslibérales placent l’économieavant le service public. De lasorte, le travail perd de savaleur. Il vaut pourtant mieuxque des considérationséconomiques.»Le président de la LPV,Hans-Ruedi Schürch (photoEgger) a eu le verbe sansdoute trop lourd pour ledirecteur de l’OFT qui n’avaitpas oublié de dire qu’il étaitimportant d’être calme quandon avait son rôle et la sagessede la cinquantaine passée...Las pour lui, déjà acculé parles discours précédents, il aoublié d’être poli après la

prise de position de Hans-Ruedi Schürch. Cadeau etpoignée de main refusées. Ducoup, la salle a sifflé le hautfonctionnaire... Le présidentcentral LPV a-t-il touché tropjuste? «Je suis moi aussil’OFT. Je respecte les prescrip-tions.» Portant symbolique-ment un pantalon et un vestonrouges, il explique: «Quand jevois que l’OFT nous laissesous la pluie, je vois rouge. Etlorsque le mécano voit rouge,il s’arrête et réfléchit. Voici lesmiennes de réflexions.Observez ce qu’il se passedans les pays voisins.J’attends de l’OFT que lesemployés soient respectés»,faisant ainsi référence au

dossier Crossrail. Et pourconclure, la boutade (oubombe) qui aura sans doutesuscité l’ire de Peter Füglis-taler: «On pourrait aussidélocaliser l’OFT à Bombaypour faire des économies.»Résultats des courses, ledirecteur aura refusé lespantoufles – rouges – que leprésident LPV voulait luioffrir...Côté LPV, Thomas Giede-mann a enfoncé le clou:«Monsieur Füglistaler, sachezécouter ceux qui sont au front.Et pas seulement les puis-sants. Il faut tirer le freind’urgence sinon, avec cettelibéralisation, on va dans lemur. Moins de règles, c’est

moins de sécurité. Lescontrôles sur les trainsmarchandises effectués à lafrontière sont insuffisants. Sejustifier en se comparant aupire, ce n’est pas à la hauteurde votre fonction. Dans montravail, j’ai vu des chosesincroyables. J’ai vu un trainentrant en Suisse qui n’avaitpresque pas de freins. Unautre avait plus de wagonsque prévu et transportait desproduits dangereux. Quant àvotre décision concernantCrossrail: estimez-vous queles mécanos sont trop payés?Mais en cas d’erreur, qui vadevant les juges? Ni lesemployeurs, ni les respon-sables des infrastructures, niles fonctionnaires de l’OFT !Mécanicien est un job àresponsabilité et il doit êtrereconnu en Suisse avec dessalaires suisses.»Et pour conclure, ChristianSuter, président centralTravaux, a estimé que lesdécisions et les stratégies del’OFT équivalaient à unabandon sous la pluie. Il lui adonc offert un parapluie de sasous-fédération. Ce cadeau-là,il l’a accepté. vbo

LA BASE RÉAGIT À LA POLITIQUE DE L’OFT

Füglistaler refuse une poignée de main: sifflets!

Alex

ande

r Egg

er

Page 10: Contact sev 2015 11

......

10 CONGRÈS contact.sevN° 11/1511 juin 2015

..

..

.. ..

....

Les deux photographes duCongrès sont Alexander Egger etJörg Matter.

...... 11 CONGRÈS

contact.sevN° 11/1511 juin 2015

Le Congrès, avec ses 250 délé-gués et plus de 100 invités,comptait cette année de nou-velles responsables au niveaude l’organisation (à gauche enhaut: Sonja Heinichen, admi-nistration et Christina Jäggi,secrétaire de l’organisation).Il fut bien animé. Durant lapause de midi, nombreux sontceux qui ont préparé la sallepour l’action avec pèlerines et

parapluies. Cette mise en scèneà la montée à la tribune deFüglistaler a été retransmise à latélévision suisse alémanique.La journée a été riche en évène-ments, avec notamment desvotes sur différents thèmes, l’ac-ceptation de textes d’orientationet de résolutions, l’action desjeunes, du personnel des agen-ces de voyage et la valorisationde l’expérience.

..

..

..

L’Office fédéral des transportsdéclenche un déluge de protestations

Les vidéos du Congrès peuvent être visionnées souswww.youtube.com/c/verkehrsgewerkschaft

Page 11: Contact sev 2015 11

......

10 CONGRÈS contact.sevN° 11/1511 juin 2015

..

..

.. ..

....

Les deux photographes duCongrès sont Alexander Egger etJörg Matter.

...... 11 CONGRÈS

contact.sevN° 11/1511 juin 2015

Le Congrès, avec ses 250 délé-gués et plus de 100 invités,comptait cette année de nou-velles responsables au niveaude l’organisation (à gauche enhaut: Sonja Heinichen, admi-nistration et Christina Jäggi,secrétaire de l’organisation).Il fut bien animé. Durant lapause de midi, nombreux sontceux qui ont préparé la sallepour l’action avec pèlerines et

parapluies. Cette mise en scèneà la montée à la tribune deFüglistaler a été retransmise à latélévision suisse alémanique.La journée a été riche en évène-ments, avec notamment desvotes sur différents thèmes, l’ac-ceptation de textes d’orientationet de résolutions, l’action desjeunes, du personnel des agen-ces de voyage et la valorisationde l’expérience.

..

..

..

L’Office fédéral des transportsdéclenche un déluge de protestations

Les vidéos du Congrès peuvent être visionnées souswww.youtube.com/c/verkehrsgewerkschaft

Page 12: Contact sev 2015 11

......

12 CONGRÈScontact.sevN° 11/1511 juin 2015

Paul Rechsteiner, président del’USS, a su captiver les membresSEV avec son discours sansfioritures. Rechsteiner a toutd’abord fait référence au discoursdu directeur de l’OFT, PeterFüglistaler, qu’il connaît de lacommission des transports duConseil des Etats et qu’il estimepour le sérieux de son travail: « Ilest difficile d’entendre aujourd’huiparler ainsi du redimensionne-ment des moyens dans le traficrégional. » Les chemins de ferintégrés sont la base même dusuccès du modèle suisse dans ledomaine du rail. Dans la commis-sion des transports des Etats, on aréussi à éviter que CFF Cargo nepuisse devenir une entrepriseindépendante des CFF, il reste

maintenant à convaincre les deuxchambres. Rechsteiner a ensuiteparlé des grands défis quiattendent le monde politique cesprochains temps. La monnaiefortement surévaluée constitue undanger pour les places de travail:« Nous devons veiller à ce que lefranc suisse n’ait pas un rôlenégatif mais au contraire qu’ilnous serve. La situation actuelleest utilisée pour prendre desmesures en défaveur du per-sonnel. » Comme la « troïka » despays du sud de l’Europe dicte undémantèlement du service public,en Suisse, la « troïka » des partisbourgeois veut également toutdémanteler et protéger uni-quement les paysans. « Lessalariés ne se laisseront pas

traiter ainsi. Nous devons mettrefin à ces démantèlements.»Rechsteiner a rappelé le principecomme quoi « en Suisse on paiedes salaires suisses ». Il estalarmant pour lui que le directeurde l’OFT ne puisse pas compren-dre cela. « Pour nous, ce n’est pas

négociable. » Le SEV représenteune grande force dans le mou-vement syndical suisse et aprèsle succès en matière de rentesvariables, un grand défi arrivemaintenant, avec le projet deréforme 2020. « Ce qui est dans laConstitution est juste, ce qui est

dans la réforme, en particulier enmatière d’AVS, est mauvais etsignifie une dégradation desprestations.»

C’est aux syndicats d’empêcherces détériorations. Au niveau descaisses de pension, nous défen-dons le statu quo et en matièred’AVS, des améliorations desrentes. La campagne pourl’initiative AVSplus, grandementportée par le SEV, marquera les 10à 15 prochains mois. « Les succèsn’arrivent pas tout seuls. C’estpourquoi je vous remercie de vousengager pour le futur social de laSuisse. Il y a plus d’argent quejamais en Suisse, mais nousdevons le répartir de façon plusjuste », a conclu Rechsteiner.

pan/Hes

Rechsteiner, président de l’USS: « Il n’y a jamais eu autant d’argent en Suisse, mais nous devons mieux le répartir »

..

Paul Rechsteiner au Congrès.

Le rapport social que chaquedélégué a reçu revient sur lesrésultats du travail syndicaleffectué durant les deux der-nières années. Mais GiorgioTuti n’a pas résisté à revenirsur quelques points impor-tants. Un succès politique toutd’abord, avec l’acceptation deFAIF, pour l’avenir des trans-ports publics. Le SEV a contri-bué grandement à ce bon ré-sultat. Au niveau purementsyndical, huit nouvelles CCTont pu être conclues: dans ledomaine touristique, ceux desbus et du trafic régional ainsique dans le domaine ferro-viaire, parfois après de lon-gues et difficiles négociations.La CCT CFF et CFF Cargo a éga-lement été renouvelée et Tutis’est dit fier des nouveaux mo-dèles de retraite. Malheureu-sement, deux initiatives n’ont

pas réussi à passer la rampe:celle du salaire minimum etl’initiative dite 1:12. Cela au-rait pourtant fait de la Suisseun pays un peu plus juste,a-t-il commenté.

Le salaire est mal distribuéTuti a fait de la mauvaise distri-bution des revenus et de la for-tune la partie centrale de sondiscours. « La Suisse est richecomme jamais. Mais pas pourtous », a-t-il déclaré. L’écart esttoujours plus grand. C’est cequ’on appelle l’effet ciseaux,avec des hauts salaires qui ontaugmenté les dernières 20 an-nées de 40 % et les bas et

moyens salaires de 10 % seu-lement pendant le même lapsde temps, alors qu’il leur estd’autant plus important depouvoir maintenir leur pouvoird’achat. « En matière de ren-tes, c’est encore plus triste»,explique Tuti. Les rentes AVSperdent en valeur, puisqu’il n’ya pas de renchérissement. Lepouvoir d’achat diminue. « LaSuisse est certes riche, maisinjuste! » s’est exclamé Tuti.C’est pourquoi on continue àavoir besoin des syndicats etde leurs membres, qui font dela Suisse un pays un peu plusjuste. La prochaine occasiond’agir est fixée au 14 juin, avec

la votation sur l’impôt succes-soral. Tuti a relevé de manièrelaconique que « ceux qui de-vraient payer cet impôt ne sontpas dans cette salle ». D’autresvotations populaires décide-ront dans quel sens veut se dé-velopper la Suisse ces prochai-nes années: « Nous voteronsnon au deuxième tube au Go-thard, car cela sabote le trans-fert route-rail. Nous dirons nonà l’initiative sur le service pu-blic qui signerait la mort duservice public. Et, avant lesélections nationales, nous al-lons publier un classementafin de montrer qui agit en fa-veur des transports publics etde son personnel. »

Des succès syndicauxGiorgio Tuti est fier de l’inven-taire du SEV: 64 CCT d’entre-prise et 8 conventions-cadrenationales et cantonales. LesCCT existantes doivent être re-nouvelées, comme par exem-ple actuellement au BLS, et onne peut pas toujours empêcherles conflits. Les CCT doiventaussi être appliquées correc-tement. Le fait que les CFF sedérobent lorsqu’il s’agit d’en-gager de manière fixe les em-

ployés temporaires de longuedurée est un vrai « gâchis ».La grève aux TPG l’a bien mon-tré: quand on a besoin du SEV,il est là. La bonne organisa-tion, le soutien des retraités etla détermination du personnelont apporté la victoire, contreune suppression de postes detravail et des diminutions desalaire.Tuti pense que la vision 2030publiée par l’OFT et l’affaireCrossrail, toutes deux très néga-tives, sont davantage dues à lapolitique de la conseillère fédé-rale Doris Leuthard qu’à la posi-tion de l’OFT: « Nous allons luttercontre ces projets au niveau juri-dique, politique et syndical ! »

On va aussi de l’avant à l’interneAu niveau de l’effectif desmembres, le SEV est sur labonne voie. Le coaching dessections y a déjà beaucoupcontribué. Le SEV est ouvert àla collaboration avec d’autressyndicats en Suisse et en Eu-rope. « Le travail ne manquerajamais. Je suis content de pou-voir compter sur une bonne or-ganisation et je remercie toutesles personnes et organisationsqui nous aident.» pan/Hes

Discours enthousiaste du président SEV, Giorgio Tuti

La Suisse est-elle juste ?Un regard sur ce qui aété obtenu et une vued’ensemble des pro-chains objectifs, voilàle contenu du discoursde Giorgio Tuti lors duCongrès. Il a su enthou-siasmer les délégués.

A. E

gger

Giorgio Tuti lors du Congrès: « Vive le SEV! »

Page 13: Contact sev 2015 11

CONGRÈS ......

13contact.sevN° 11/1511 juin 2015

«On parle ici d’une successstory: nous avons conclu plusde 60 très bonnes CCT d’entre-prise ces 15 dernières années,des plus grandes aux plus peti-tes», a rappelé la vice-prési-dente du SEV Barbara Spalin-ger en abordant le texted’orientation «Politique con-tractuelle. Dans la navigation,après avoir désormais concluune CCT avec les sociétés dulac de Bienne, de Neuchâtel etMorat, de Zurich, il ne manqueplus que le lac de Constance.«D’un point de vue de la politi-que contractuelle, on peut dé-sormais parler de la branchenavigation», s’est-elle réjouie.Le nouveau texte d’orientationne diffère guère du précédent:«Ce n’est pas étonnant puis-

que la politique contractuelles’étale sur le long terme»,a-t-elle précisé.

Pas de CCT sans conflit«Il faut cibler les entreprisesavec lesquelles nous n’avonspas encore conclu de CCT», lit-on dans le texte d’orientation.«Aujourd’hui, il n’est plus pos-sible de conclure des CCT sansconflit», a constaté le prési-dent du SEV Giorgio Tuti.«Nous acceptons volontiers lesconflits. Conflits qu’il faut ré-gler!» Et c’est valable pour lesCCT que nous renégocions ac-tuellement, celle des TL et celledu BLS.L’application des CCT ne se faitpas sans conflit, comme on leconstate actuellement aux CFF:l’entreprise vire des tempo-raires qui n’ont pas encorequatre ans de boîte pour nepas devoir leur offrir un emploifixe, comme le prévoit la nou-velle CCT. «On va rendre ça pu-blic», a annoncé Giorgio Tuti(voir la résolution TS ci-contre.«Si les CCT ne sont pas appli-quées correctement, elles nesont que du papier!»

La nouveauté dans le texted’orientation concerne le traficinternational. «A l’avenir aussi,le SEV va tout mettre en œuvrepour que le travail effectué enSuisse soit rétribué selon lessalaires usuels dans notrepays.» Ainsi, les 3600 fr. queCrossrail verse à ses mécani-ciens de Brigue ne sont pasusuels, même si l’OFT a donnéson autorisation. «Nous ne to-lérerons jamais la légitimationdu dumping salarial et la com-battrons sur les plans juridi-que, politique et syndical.»La politique contractuelle sematérialise par des proposi-tions acceptées par le Congrès:«Evolution salariale transpa-rente aux CFF», «Age limitepour la conduite profession-nelle des autobus et des cars».Les propositions «Retrait depermis de conduire aux chauf-feurs professionnels» et «Pro-grammes adaptés aux trans-ports publics en tant que basepour l’évaluation des fonc-tions» ont été acceptées pourexamen. Markus Fischer/vbo

Depuis le dernier Con-grès, le SEV a conclu sixnouvelles CCT d’entre-prise et deux nouvellesCCT cadres, et renégo-cié plusieurs autres,dont la plus grande:celle de CFF et CFF Car-go.

Succès constantsPolitique contractuelle

Quatre résolutions ont été acceptées:

■ «Les collaboratrices et collaborateurs temporaires méritentdignité et respect!»: La résolution de la sous-fédération TS condamnel’attitude au sein de certains domaines des CFF où des employés tempo-raires ne sont pas engagés durablement alors qu’après 4 ans de service ilsdevraient l’être selon la nouvelle CCT. «Les CFF ont demandé une phasetransitoire de deux ans avant que cette convention n’entre en vigueur. LesCFF vont profiter de cette marge de manœuvre pour prendre congé deplusieurs collègues qui occupent un poste temporaire depuis de nom-breuses années (parfois depuis 5 ans et plus! (...) On doit pouvoir accorderun contrat indéterminé sans faire d’histoires à celui ou celle qui a occupé unposte temporaire depuis de nombreuses années. Congédier ces collabora-teurs/trices et les remplacer par du nouveau personnel signifie qu’il y a dutravail et qu’il existe bel et bien une possibilité d’engagement fixe.»

■ «Valoriser l’expérience professionnelle spécifique aux CFF»:

Dans sa résolution, la sous-fédération AS constate avec inquiétude «qu’auxCFF il y a toujours davantage de postes de travail mis au concours pourlesquels une formation universitaire est exigée, alors que jusqu’à ré-cemment un apprentissaged’exploitation ferroviaire ouune formation professionnelleanalogue suffisait commecritère de base. (...) Ce n’estqu’au sein de l’entreprise quel’on peut percevoir etcomprendre la complexité desCFF (...). Les connaissancespratiques sont des compé-tences clés indispensables àla bonne marche d’uneexploitation ferroviaire sûre,efficace et moderne (...).Nous demandons donc auxresponsables des CFFd’octroyer davantaged’importance au système dualde formation professionnelleclassique qui a fait sespreuves en Suisse, defavoriser les collaborateurs quiont fait leur formation au sein des CFF et, lors de mises au concours depostes de travail, d’accorder les mêmes chances aux collaborateurs quiproviennent de la filière d’apprentissage. C’est pourquoi un diplôme d’unehaute école spécialisée ne doit pas toujours être systématiquement etimpérativement exigé comme condition au départ. Il faut laisser à celui quiest au bénéfice d’une expérience pratique équivalente la possibilité dedécrocher après coup un tel diplôme d’une haute école spécialisée. Il fautmentionner explicitement dans les offres d’emploi la possibilité d’acquérirultérieurement un diplôme d’une haute école spécialisée afin de montrerque les CFF mettent la priorité sur l’expérience personnelle interne àl’entreprise.»

■ «Fermeture contestée des agences de voyage CFF»: La sous-fédé-ration SEV-AS demande que tout le personnel engagé aujourd’hui dans lesagences de voyage sur chaque site, en tant que vendeur ou conseiller envoyages, reçoive une offre d’emploi équivalente. Elle exige aussi que lesapprenants des agences de voyage doivent avoir la possibilité de terminerleur apprentissage dans la branche où ils l’ont commencé et que lepersonnel dans les positions de cadre des agences de voyage doiventrecevoir des offres d’emploi qui leur donnent des perspectives profession-nelles.

■ Le Congrès a aussi adopté la Résolution VPT contre la réforme dePrévoyance vieillesse 2020», qui ouvre la porte à la retraite à70 ans. Fi/vbo

RÉSOLUTIONS

A. E

gger

Markus Wittwer se prépare pour lespostes aux CFF.

Le SEV a certes pu stabiliser lenombre de ses membres ac-tifs, néanmoins pour pallier ledécès de quelque 1000 mem-bres par année, il faut d’autresefforts. Il est donc nécessairede réussir à recruter 60 % desnouveaux employés d’une en-treprise pour maintenir le tauxd’organisation. Le projet «coa-ching des sections» a fait sespreuves et figure désormaisdans le budget ordinaire duSEV. «Les sections sont la co-lonne vertébrale du syndicat»,a insisté Elena Elena Obresch-kow, la coache des sections.

«Le SEV doit grandir de ma-nière durable depuis sa base.»Selon le texte d’orientation, leSEV devrait donner une imageplus combative vers l’extérieuret chercher des coopérationsavec d’autres syndicats actifsnotamment dans le domainedes services publics. Pour serenforcer à l’interne, le SEVdoit analyser en permanenceses structures et les modifier sibesoin.Nouveauté: le SEV tente d’in-fluencer la politique euro-péenne des transports par sonactivité au sein de l’ETF (Fédé-ration européenne des travail-leurs des transports). Fi/vbo

Le recrutement desmembres reste centralpour le SEV.

Recrutons les nouveaux employés

Politique syndicale

Alex

ande

r Egg

er

Patrick Clot de la VPT LacLéman a relevé que le SEVdevrait aussi recruter parmi lepersonnel de la restaurationdes bateaux.

Page 14: Contact sev 2015 11

......

14 CONGRÈScontact.sevN° 11/1511 juin 2015

Deux présidents ont rappeléque cette Suisse riche est tou-jours plus injuste. Giorgio Tuti,à la tête du SEV, et PaulRechsteiner, patron de l’Unionsyndicale suisse (USS), ont ététrès clairs: les pauvres sont tou-jours plus pauvres et les richestoujours plus riches. Ainsi,dans une société vieillissante,la prévoyance vieillesse assu-me un rôle central: tous doiventpouvoir jouir d’une retraite di-gne, doivent pouvoir comptersur un Etat social qui tend lamain vers ceux qui ont travaillédur sans avoir reçu le moindrecadeau du ciel. D’où l’impor-tance de redistribuer les ri-chesses et de garantir unebonne prévoyance vieillesse enrenforçant l’AVS, comme le pré-voit le texte d’orientation «Poli-tique sociale» du SEV approuvépar le Congrès.

La voix des femmes etla solidarité des hommesLe secrétaire syndical VincentBrodard a donc présenté la vi-sion du SEV – avec un accentsur l’initiative populaire AVS-plus – qui ne change pas dutexte voté il y a deux ans. Aucontraire, la volonté est encoreplus marquée. On en veut pourpreuve la position contre leprojet «Prévoyance vieillesse2020». «Un projet, a expliquéla déléguée Nani Moras, quiprétérite encore davantage lesfemmes. Il s’agit d’un énièmedémantèlement des acquis so-ciaux sur le dos des femmes.Nous ne sommes pas d’accordet voulons que le Congrès s’ex-prime de manière très clairecontre l’élévation de l’âge de laretraite des femmes. Déjà au-jourd’hui, les femmes subis-sent des inégalités salariales

scandaleuses qui ont un impactnégatif sur leurs rentes. L’éga-lité est inscrite dans la Consti-tution. La Constitution fédéraleaffirme que ceux qui sont à laretraite doivent pouvoir vivre engardant un niveau de vie conve-nable. Et ce n’est qu’en renfor-çant le premier pilier avec AVS-plus que nous pourronsapprocher de ce seuil. Sûre-ment pas avec la réforme vieil-lesse du Conseil fédéral.» NaniMoras a donc déposé un amen-dement pour que le texted’orientation intègre le renon-cement à la hausse de l’âge dela retraite des femmes.Deux ténors de la VPT ont ap-porté leur soutien à ce point devue. Le président central Gil-

bert D’Alessandro qui a invitéle plénum à s’opposer au «Pa-quet Berset» et à accepterl’amendement de Nani Moras:«Solidarité entière avec les col-lègues. Aujourd’hui sur le pa-pier et demain dans la rue.Nous ne pouvons pas accepterune attaque aussi frontale con-tre la sécurité sociale. Une atta-que qui pénalise en particulierles femmes. Aujourd’hui, onpaie toujours plus de chargessociales pour recevoir en fin decompte toujours moins. Durantces dernières années, le 2e pi-lier a été démoli et maintenanton nous demande d’autres sa-crifices. Nous ne sommes pasd’accord.» Le président de lasection SEV-TPG Vincent Leg-

giero lui a fait écho: «Mais quevont-ils nous demander deplus? De travailler jusqu’à 72ans?» Leggiero a dénoncé l’in-fluence de la finance sur la po-litique: «Les mêmes spécula-teurs qui détruisent le travailminent les fondements du 2e

pilier. Nous disons non auxmagouilles des caisses de pen-sion. Nous devons nous battrepour AVSplus.» Des messagestrès clairs reçus 5 sur 5 par leCongrès qui a confirmé le texted’orientation en y intégrantl’amendement de Nani Moras.Parce que justice, solidarité etégalité des chances doiventaussi croître dans notre richeSuisse.

Françoise Gehring/vbo

Stabilité des retraites,renforcement de la sé-curité sociale, de laqualité de vie et de lasanté, droit desfemmes: la justice etl’égalité des chancesdoivent aussi croîtredans notre riche Suisse.

L’avenir doit être socialLes textes d’orientation «Politique sociale» et «Protection de la santé et sécurité au travail»

..

L’égalité des chances passe aussi par la solidarité entre les genres.

Plusieurs propositions concernaient la caisse de pension CFF: parmicelles-ci, certaines ont été refusées parce qu’on en a déjà tenupartiellement compte ou alors parce qu’elles sont arrivées trop tard.C’est le cas de la proposition demandant de renoncer à l’introductiondes tables de générations. Le vice-président Manuel Avallone aindiqué que le SEV avait tout fait pour empêcher l’introduction de cetoutil, voulu par le Conseil de fondation de la caisse de pension CFF.Hélas, l’opposition du SEV n’a pas suffi. Le Congrès a aussi refusé laproposition demandant l’introduction plus rapide du modèle de retraiteanticipée Priora. «Vu les négociations sur les mesures de stabilisationde la caisse de pension et les accords conclus entre partenairessociaux, une telle proposition ne se justifie plus», a expliqué ManuelAvallone. Par contre, la proposition demandant l’introduction d’unfacteur de réévaluation selon le modèle de l’AVS a été acceptée pourexamen; il s’agirait ainsi de compenser la baisse constante de la valeurdu capital-vieillesse des assurés de la CP CFF due à la baisse du taux deconversion, des intérêts et des intérêts minimaux. Une autre propositiona aussi été acceptée: elle demande des offres de formation pour lesmigrants afin de favoriser leur intégration et leur participation. frg/vbo

Caisse de pension et migrants

«Pour ne pas perdre la vie en lagagnant. C’est comme ça queldevrait s’intituler le texted’orientation sur la protection dela santé et sécurité au travail.»Tels furent les propos dusecrétaire syndical ChristianFankhauser qui s’est limité àl’essentiel dans sa présentation:«Violence, agressions, acci-dents, respect de la durée dutravail, respect des exigences dupersonnel plus âgé, santé autravail: voici les thèmesauxquels le SEV est confronté etpour lesquels il demande dessolutions concrètes. Aujourd’huicomme hier.» Et si le texted’orientation a été approuvé parle Congrès, c’est aussi parceque la santé et la sécurité sontet doivent rester des thèmescentraux de l’action syndicale.En Suisse, il y a quelque1,1 million de travailleurs ettravailleuses souffrant deproblèmes de santé liés àl’activité professionnelle: c’estun chiffre tiré d’une étudeeuropéenne sur les conditionsde travail et la santé desemployé-e-s suisses. Il ressortd’une analyse approfondiequ’une charge physique,organisationnelle et psychiqueexcessive sur le lieu de travailpeut engendrer des problèmesde santé.Il n’y a donc rien de surprenantsi le Congrès a approuvé touteune série de propositions quidemandent une meilleureprotection de la santé, comme lapossibilité de se ravitaillercomme il se doit même pourceux qui ont des horairesirréguliers: faire des économiessur l’alimentation est une erreur,comme le confirment plusieursétudes. Il en va de même pourles lieux de repos qui doiventêtre adaptés, même pour ceuxqui n’occupent pas de fonctiondirigeante. Il est possible deréaliser des espaces detranquillité avec peu de moyens:le bien-être général en seraamélioré et le stress baissera.frg

SANTÉ

Une réponse positive duCongrès: tel est le mérite de laLPV Tessin, dont la proposition aété acceptée par 130 voix contre86, contre l’avis du comité SEV.La section LPV Tessin demandeque «le SEV s’engage pourmodifier la LDT afin que le débutet la fin des jours de repos et decompensation soient fixés à0 h 00, respectivement à 24 h.Présentée et défendue parThomas Giedemann, vice-président de la LPV Tessin, laproposition se veut un remèdeaux marges de manœuvrequ’exploitent les entreprisesdans un monde des transportstoujours plus libéralisé. frg/vbo

LPV TESSIN

Page 15: Contact sev 2015 11

CONGRÈS ......

15contact.sevN° 11/1511 juin 2015

La commission de jeunesseSEV proposait au Congrèsd’instaurer des cotisations se-lon le revenu. Proposition refu-sée par le comité et par le Con-grès.« Nous les jeunes, noussommes toujours derrière vouslorsqu’il s’agit de caisse depension par exemple. La soli-darité ne doit pas se termineravec le porte-monnaie .» Cesont les termes de SabrinaTessmer, représentante de laJeunesse SEV, venue défendrela proposition à la tribune.Aroldo Cambi, administrateurdes finances SEV, a ensuite ex-pliqué que, du point de vue fi-nancier, la proposition ne pou-

vait pas être acceptée. Trois re-présentants VPT sont ensuitemontés à la tribune. Pour An-drea Sabetti, les cotisationsidentiques sont justement une

des forces duSEV. BernardClerc a lui sou-ligné le fait« qu’un grostravail de calculserait alors àeffectuer etque les grossalaires ris-quent de nousquitter ». RetoBurger a trouvé« la propositionsympathique

mais dont la mise en place se-rait très coûteuse». Au final, laproposition des jeunes a étérefusée de façon très nette parle Congrès. Hes

Jeunes SEV: c’est niet !Cotisations selon le revenu

L’idée des jeunes a été jugée sympathique maisn’a pas passé la rampe pour autant.

Le Congrès était chargé d’élirela présidence ainsi que lavice-présidence du Congrès,dont le mandat est de deux ans.Sans surprise, Andreas Menetet Danilo Tonina, dont lescandidatures étaient proposéespar le comité SEV, ont étéréélus.

Le Congrès 2015 devaitégalement élire la commis-sion de gestion. Les cinqmembres s’étant dits prêts àcontinuer pour une nouvellepériode administrative, ils ontdonc été reconduits dans leurfonction. Il s’agit de: KurtWüger, président, BrigitteGeser, Werner Graf, Fritz Aebiet Rolf Feier.

A noter que l’élection desorganes du SEV (la directionnotamment) aura lieu lors duCongrès 2017, puisque la duréedes mandats est de quatre ans.

ÉLECTIONS

Un film retraçant les grands moments de la grève aux TPG a étéprésenté au Congrès avant que les protagonistes montent sur scène.Grand moment d’émotion pour tous.

Vincent Leggiero, président de la section TPG, et Valérie Solano,secrétaire syndicale SEV, ont ensuite pris la parole devant le Congrès etont remercié les sections qui leur ont apporté du soutien. « Ce qui s’estpassé à Genève n’a rien d’exceptionnel. Tout le monde parmi vous estcapable de se défendre pour ses droits. Vous êtes tous capables devous organiser et défendre vos droits et vos acquis » a-t-il expliqué.Quant à Valérie Solano, elle a souligné que « rien n’est acquis, rien n’estgagné ». Il faut dire que la section TPG est encore aujourd’hui en trainde se battre pour faire appliquer ce qui a été décidé.

Les Genevois ovationnés sur scène

A. E

gger

Durant la matinée, RogerTschirky a trouvé le discours deGiorgio Tuti très bon et seréjouissait de l’action avec lespèlerines. Après le discours deFüglistaler, il s’est dit « trèsdéçu que le chef de l’OFT, bienqu’il se soit ouvertement réjouide la discussion, ait refusé lecadeau de la LPV ». Il a trouvéle discours de Schürch trèsbon. « C’est incroyable quel’OFT laisse faire ce dumpingsalarial. Je suis convaincuqu’on va gagner au tribunal.Les orateurs côté SEV ont sufaire part des craintes et desproblèmes face à la politiquede l’OFT. »

Roger Tschirky, ZPV

Hes

« J’étais déjà venu au Congrès,mais il y a longtemps. C’était àInterlaken. Je trouve que c’esttrès bien organisé aujourd’hui.J’ai bien aimé la propositionde la LPV Tessin. C’est là qu’onvoit que c’est la base quicommande. Ça montre quec’est bien de faire ce Congrès.On peut donner notre avis et lecours des choses peut êtreinversé. On n’est pas juste làpour avaliser des décisions! »

L’action de Genève a, pourEddy, beaucoup dynamisé. « Ona vu que les travailleursétaient capables de semobiliser. »

Eddy Amez-Droz, VPTHe

s

« Un jour, c’est un court, maisça se passe bien. Il y a eu desrésolutions et propositionsconstructives. Füglistaler étaitun peu surpris je crois, il acompris qu’on était unis etqu’il y a un réel problème.Mais il n’a pas donné deréponse satisfaisante. Avec lalibéralisation, les prix dimi-nuent, mais il y a le revers dela médaille: les conditions detravail des employés et lesproblèmes de sécurité. »

Giuseppe Lupica,RPV

Hes

« Concernant notre proposition,je suis satisfait d’avoir renverséla décision. Mais j’attends devoir le résultat concret. Quant àla vision de l’OFT, nous sommesen plein dans le tourbillon de lalibéralisation et le directeurs’est un peu arrangé avec laréalité selon moi. Et en plus, àl’OFT, on oublie que le travail demécanicien est un travail devraies responsabilités, qui doitdonc être rémunéré enconséquence. »

ThomasGiedemann, LPV

A. E

gger

Le Congrès a pris congé de Roland Schwager, ancien président VPV,Elisabeth Jacchini-Mühlemann, ancienne présidente SBV, Nani Moras,ancienne membre suppléante de la commission de gestion et UrsMächler, ancien président LPV.

PRISES DE CONGÉ

Après le passage à la tribune, lesdeux employées TPG ont pris unpeu l’air, pour se remettre deleurs émotions. Anabel explique:« C’était hyper émouvant. Quel belaccueil! Je ne pensais pas qu’onserait les stars du matin. Giorgio

nous a porté une telle attention, ila dit ‹ on est des amis ›. Moi jedirais même qu’on est unefamille. Et Valérie est notre pilier.A part ça, le Congrès est très bienorganisé et la traduction est trèsbonne. »

Martine Paccard et Anabel Becerra, VPT

Hes

Page 16: Contact sev 2015 11

AGENDA......

16contact.sevN° 11/1511 juin 2015

PensionnésMardi 16 juin ■ PV Fribourg

Excursion aux Bouquetins:sortie annuelle

Notre course annuelle aura lieu le mardi 16 juin2015 aux Bouquetins sur Villars.

Horaire: Fribourg dp 7 h 56 / Payerne, dp 7 h 38(direction Lausanne) / Romont, dp 7 h 47 (direc-tion Lausanne) – changement de train – Lau-sanne dp 8 h 45 – changement à Bex – Col deBretaye, ar 10 h 53 (apéro) / puis à pied ou entrain jusqu’aux Bouquetins. Retour: dp 15 h 04 –changement à Bex et à Lausanne – Lausannedp 17 h 20 – Fribourg ar 18 h 03, Lausanne dp17 h 24 – Payerne, ar 18 h 19, Lausanne dp17 h 42 – Romont, ar 18 h 13.

Repas: à la Maison de Montagne, 25 francs.Chacun se munit de son titre de transport.

Inscriptions: jusqu’au 13 juin auprès de FranzRohner, tél. 026 493 20 15, e-mail: [email protected] ou de Jacques Zulauff, tél. 026 66821 37, e-mail: [email protected].

Mardi 16 juin ■ PV Neuchâtel

Course annuelle Simmentalet Col du Jaun

Titre de transport: AG oucarte multijours. Inscrip-tions jusqu’au samedi13 juin à: Yvan Renevey au032 725 62 88 ou e-mail:[email protected]

Dép. La Chaux-de-Fonds 9.02, Bienne 9.42/9.52,Berne 10.17/10.39, Boltigen arr. 11.46. Dép.Neuchâtel 9.33, Berne 10.07/10.39, Boltigen,arr. 11.46.12 h: repas à l’Hôtel Simmental avec le menusuivant: soupe, salade mêlée, steak de porc auxchampignons, spätzli maison, dessert. Prix parpersonne: 40 fr.

Encaissement dans le train entre Berne et Bolti-gen. Retour: dép. Boltigen 14.55 bus TPF par lecol du Jaun, Bulle 16.13/16.20, Fribourg16.56/17.30, Neuchâtel 18.24/18.32, arr. Chaux-de-Fonds 18.58.

Le secrétaire: M. Quartier

Jeudi 13 août9 h

■ PV Biel/Bienne

Sortie dans la vallée deWaldenburg

Notre voyage nous conduira par Oensingen etBalsthal à Waldenburg.

La famille Blättler nous recevra dans la salle dujardin du restaurant « Leue » pour un apéritif et lerepas de midi. Tout est compris dans les 55francs (apéro, repas avec dessert, boissons, caféou thé). Vous aurez également la possibilité devisiter le musée du vélo Solex.

Avec un départ à 15 h 06, le retour se fera parLiestal et Bâle, Bienne arrivée à 17 h 10.Chaque participant doit être en possession d’untitre de transport valable.Par le paiement de 55 francs par personne sur lecompte 25-10462, vous êtes inscrit (n’oubliezpas votre partenaire).

SectionsDimanche26 juilletdès 11 h

Cabane du Moto-Club Péry

■ ZPV Biel/Bienne

Pique-nique 2015

Lieu: voir plans surhttp://zpvbielbienne.chsous calendrier.

Invitation à tout le personnel des trains deBienne et famille. Que tu sois «FV, RV ou FQ»,membre ZPV ou non, viens nous rejoindre aupique-nique.L’apéro, la cabane et le gril sont mis à disposi-tion par la ZPV. Chacun apporte son repas selonses goûts. Le soleil est déjà commandé, mais encas de retard de livraison, le pique-nique auratout de même lieu, car la cabane est assezgrande.Pour ceux qui sont sans véhicule, la cabane setrouve à maximum 10 min à pied de la gare deReuchenette-Péry. Merci de vous inscrire sur laliste ci-jointe ou par mail à [email protected] pouvez aussi venir sans inscription.Pour toutes autres questions: 051 281 50 82 ou032 481 47 80.Pré-annonce: l’assemblée de la ZPV Ouest auralieu le 19.11.2015 au restaurant Bahnhöfli àBrügg-BE (dès 9 h).

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat du personnel des transports et paraît toutes les deux semaines.

ISSN 1662-8462

Tirage: 10 707 ex. (total 43 612 ex.), certifié REMP au 14.11.2014

Editeur: SEV, www.sev-online.ch

Rédaction: Peter Moor (rédacteur en chef), Peter Anliker, Vivian Bologna, Beatrice Fankhauser,Markus Fischer, Françoise Gehring, Pietro Gianolli, Anita Merz, Patrizia Pellandini, Henriette Schaffter

Adresse de la rédaction: contact.sev, Steinerstrasse 35, case postale,3000 Berne 6; [email protected]; téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58

Abonnements et changements d’adresse:Division administrative SEV, case postale, 3000 Berne 6;[email protected], téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58Abonnement annuel pour non-membres: CHF 40.–

Annonces: Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa,téléphone 044 928 56 11, fax 044 928 56 00,[email protected], www.zs-werbeag.ch

Prépresse: AZ Medien, Aarau; www.azmedien.ch

Imprimerie: Mittelland Zeitungsdruck AG, Neumattstrasse 1, 5001 Aarauwww.mittellandzeitungsdruck.ch

La prochaine édition de contact.sev paraîtra le 25 juin 2015.

Le délai rédactionnel pour l’agenda est fixé au 18 juin à 10 h. Pour les annonces, le délai est fixé au16 juin à 10 h.

LoisirsSamedi etdimanche 18 et19 juillet

Chalet-à-Gobet

Terrains de foot-ball du Centresportif régionalvaudois

■ CSC Lausanne

11e marche populaire IVVdu CSC Lausanne

Le Club sportif des cheminots de Lausanne orga-nise les sa 18 et di 19 juillet 2015 la 11e éditionde sa désormais traditionnelle marche populaireIVV au Chalet-à-Gobet. La manifestation auralieu par tous les temps. Chacun peut y participerà son rythme en empruntant nos parcours de5, 10 et 20 km à travers les bois du Jorat car iln’y a ni chronomètre ni classement. Départ etarrivée aux terrains de football du Centre sportifrégional vaudois. Une récompense est attribuéeaux groupes les plus importants et les adeptesdu nordic walking sont les bienvenus. Une bu-vette, des grillades et une magnifique tombolavous attendent encore. Venez donc vous res-sourcer en famille ou entre amis sur les hauts deLausanne! Renseignements sur www.cscl.ch Le comité

Amos Jacques, chef de train, Bienne; dé-cédé dans sa 82e année. PV Biel-Bienne.

Chenaux René, chef de manœuvre, Fri-bourg; décédé dans sa 82e année. PV Fri-bourg.

Collet Liliane, veuve de Marcel, Prilly;décédée dans sa 88e année. VPT TL.

Knodel Liliane, veuve de Fernand, Châ-telaine; décédée dans sa 95e année. PV

Genève.

Maeder Alice, veuve de Edward, Lau-sanne; décédée dans sa 89e année. PVVaud.

Raetz Jean-Claude, chef du mouvement,Studen BE; décédé dans sa 79e année. PVBiel-Bienne.

Tinguely Charles, retraité, Yverdon-les-Bains; décédé dans sa 91e année. PVVaud.

Décès

Parutions plus espacées durant l’étéDurant l’été, le rythme de parution change quelque peu. Après le numéro 12 du 25 juin, lenuméro 13 paraîtra le 23 juillet (délai d’envoi pour l’agenda: 16 juillet), le numéro 14sortira le 27 août (délai fixé au 20 août) puis le rythme habituel reprendra avec unnuméro toutes les deux semaines (parution du numéro 15 le 10 septembre).

CONTACT.SEV

Page 17: Contact sev 2015 11

SECTIONS ......

17contact.sevN° 11/1511 juin 2015

Pour chaque séjour de minimum 2 nuits

����������� �� tous les jeudis le transfert en bus de Brissago ���������� 2015 à Milan

En tant que membre SEV, vous percevez

20% de rabais!

��������������������� Dans lequel profiterez une hospitalité �������

Parkhotel Brenscino, Via Sacro Monte 21, 6614 Brissago, Tel. 091 786 81 11, [email protected] / www.brenscino.ch

Contenu: ce cours se concentre sur la nouvelle CCT CFF et CCF Cargoqui vient d’être négociée. Les CFF et les syndicats ont pu se mettred’accord sur une nouvelle convention collective. Comme toujours, lesnégociations ont apporté beaucoup de nouveautés et de modificationsdans la CCT.

Utilité du cours: les participantes et participants prennent connais-sance des contenus de la nouvelle CCT ainsi que de leur application.

Public cible: collaboratrices et collaborateurs des CFF et de CFFCargo.

Modération: Daniel Froidevaux, Jean-Pierre Etique et VincentBrodard, secrétaires syndicaux SEV.

Dates et lieux: mercredi 2 septembre, Lausanne (SEV, secrétariatrégional, avenue d’Ouchy 9)

Frais: membres = gratuit. Non-membres = 250 francs.

Inscription: secrétariat régional SEV, formation, avenue d’Ouchy 9,1006 Lausanne. Tél. 021 321 42 52, fax 021 321 42 51, [email protected].

Important: le cours aura lieu pour autant que le nombre minimum de12 participants soit atteint. Les personnes pour lesquelles la date du2 septembre 2015 ne convient pas peuvent s’inscrire et seront placéesen liste d’attente. Un cours supplémentaire sera organisé dès que lenombre minimum requis de participants sera atteint.

Cours CCT CFF/CCT Cargo SA

Deine starke Gewerkschaft Ton syndicat fort Il tuo forte sindacato

Journée de formation : Vendredi 20 novembre 2015, 09h45–16h30 (Check-in à partir de 08h30)

Life in balanceJongler entre profession et famille

Exposé par Prof. Dr. Elisabeth Zemp Stutzmédecine des genres et Directrice adjointe de l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse TPH, BâleLors de cette journée, nous nous poserons les questions suivantes :• Comment puis-je concilier vie familiale et vie professionnelle ?• Comment puis-je me ménager des espaces de détente ?• Quelle est l’importance de l’alimentation et de l’exercice physique pour ma santé ?• Comment puis-je préserver mon estime personnelle ?• Comment puis-je structurer les différentes phases de ma vie ?

Thèmes des workshops1. Zeitmanagement du point de vue des femmes2. Médecine des genres; un corps sain, un esprit sain3. Alimentation/exercice physique pour les femmes avec

des horaires irréguliers4. Fixer des limites de manière consciente –

plutôt le timeout que le burnout 5. Âge de la retraite

«Vivre dans un monde en constante mutation»

Délai d’inscription: 31 octobre 2015

Inscriptions uniquement sur internetwww.sev-online.ch (femmes > journée de formation)

Cet évènement est organisé et financé par :

!

..

Deine starke Gewerkschaft Ton syndicat fort Il tuo forte sindacato

Journée de la jeunesse 2015

« Es-tu (pas r)assuré/e ? ! »23 octobre 2014, 09h30–16h00, Hôtel Bern, Zeughausgasse 9, Berne

• comment suis-je assuré/e : pendant ma formation et ensuite, en tant qu‘employé/e ?

• dois-je vraiment déjà réfléchir durant ma jeunesse à ma prévoyance vieillesse ?

• que dois-je faire si je perds mon travail, si je veux suivre une formation continue ou partir pour un voyage autour du monde ?

• quelles assurances sont obligatoires et lesquelles ne le sont pas ?

• dois-je être assuré/e aussi dans le privé ? si oui, quelles assurances privées sont nécessaires et comment puis-je m‘y retrouver dans la masse d‘offres à ma disposition ?

Inscription :

jusqu‘au 31 aôut 2015 par mail auprès de [email protected] ou Facebook > Jugendtag SEV Young

S‘inscrire maintenant !

La journée est organisée et financée par :

La VPT soutient ses sectionspour l’encadrement! Les sec-tions qui organisent un standde recrutement de mai àoctobre 2015 reçoivent descoccinelles en chocolat à

distribuer. Il est possible deles commander 14 jours àl’avance chez:[email protected]

VPT

Actionmembres

..

Page 18: Contact sev 2015 11

......

18 SERVICEcontact.sevN° 11/1511 juin 2015

§Dans un récent arrêt, leTribunal fédéral s’estpenché sur une situa-tion de pénalité infligéeà une chômeuse accu-sée de n’avoir pas res-pecté ses obligations.

Angle droit

Lors d’un entretien de con-seil, Josiane avait acceptéde suivre un cours. Mais en-suite, l’Office régional deplacement (ORP) a prononcéune suspension de son droità l’indemnité de chômage,pour une durée de neuf

Indemnité de chômage etpénalitésUn cas de protection juridique décortiqué.

jours, parce qu’elle nes’était pas présentée à l’en-tretien de conseil suivant.Josiane s’est opposée àcette décision, en mention-nant que sa conseillère enplacement et elle avaientconvenu de reporter l’entre-tien si le cours était fixé àune date postérieure à ce-lui-ci. Elle a précisé avoir en-voyé un courriel à sa con-seillère pour lui demanderde reporter l’entretien.

Recours multiplesLe Service de l’emploi con-

cerné a partiellement admisl’opposition formée par Jo-siane et réduit la suspen-sion du droit à l’indemnité àcinq jours. Il s’agissait deson premier manquement.Mais Josiane a porté l’affaireau Tribunal cantonal, qui aadmis son recours et a an-nulé totalement la pénalitéde chômage. C’est contrecette décision-là que leService de l’emploi a faitrecours au TF.Selon le Tribunal cantonal, ilest clair que Josiane et saconseillère en placement

avaient convenu de reporterl’entretien. Mais elle nepouvait pas partir de l’idéeque l’entretien était effecti-vement reporté, sans ré-ponse de sa conseillèresuite au courriel. Josiane adonc cru à tort que sa de-mande de report de l’entre-tien avait été tacitement ac-ceptée. Dans ces conditionson ne peut exiger de Josianequ’elle présente spontané-ment des excuses pour sonabsence. Aucune faute nepeut lui être reprochée.D’après la jurisprudence duTribunal fédéral, quelqu’unqui a oublié de se rendre àun entretien et qui s’en ex-cuse spontanément, ne peutpas être sanctionné dansson droit à l’indemnité s’ilprend ses obligations trèsau sérieux. Et c’est aussi lecas lorsqu’un assuré man-que par erreur ou inatten-

tion un entretien de conseilet de contrôle.

Reproches non justifiésJosiane croyait à tort quel’entretien était reporté. Onne peut pas lui reprocher den’avoir pas présenté spon-tanément des excuses, dansla mesure où elle ne pouvaitpas se rendre compte parelle-même de son manque-ment. Elle a toujours pristrès au sérieux ses obliga-tions de chômeuse, ce quin’est pas remis en cause.Dans ces conditions, unepénalité de suspension del’indemnité ne se justifiaitpas. La sanction est doncannulée et Josiane reçoit enoutre une indemnité de dé-pens pour la participationaux frais d’avocat de sonsyndicat.

L'équipe de la protection juridique

Il est effrayant de voir com-ment l’argument de la suréva-luation du franc est utilisé audétriment des travailleurs ettravailleuses. Cela, d’une part,par certains patrons qui amé-liorent de la sorte leurs béné-fices en procédant à des licen-ciements ou en prolongeant ladurée du travail et, de l’autre,

par les partis de droite repré-sentés au gouvernement, quiont resserré les rangs et dontles recettes – du travail nonrémunéré à un programme devaste dérégulation, en passantpar la prolongation de la duréedu travail et une baisse des im-pôts sur les entreprises – fe-raient directement basculer laSuisse dans une récession.Les délégués de l’USS ontadopté les mesures immédia-tes suivantes:• La Banque nationale suissedoit, au moyen d’un coursplancher ou d’un objectif decours, ramener le franc à unniveau acceptable.• Le nombre de contrôles dessalaires doit augmenter, enparticulier dans les régionsfrontalières. Dans ces régions,il faut que, chaque année, unemployeur sur cinq soit contrô-lé. Dans les cantons de Saint-Gall et de Schaffhouse, unemployeur est actuellementcontrôlé une fois tous les 50ans (part des entreprises con-trôlées en 2014: env. 2 %) !• Le Conseil fédéral et le Par-

lement fédéral doivent releverrapidement de 5000 à 30 000francs l’amende administrativemaximale infligée en cas d’in-fraction salariale; cela, commeconvenu lors de la « tableronde » sur le franc fort.• En cas de sous-enchère évi-dente, les contrôleurs et con-trôleuses doivent systéma-tiquement et rapidementordonner l’interruption des ac-tivités de l’entreprise. Il doit enaller de même pour les entre-prises qui ne versent pas decaution.• Le commerce de détail, l’hor-ticulture et la pose de revê-tements de sols ont besoind’une convention collective detravail prévoyant de bons sa-laires minimums et dont lechamp d’application est éten-du.• En outre, la Confédération etles cantons doivent renoncer àleurs programmes d’austérité.Ils doivent compenser labaisse de leurs recettes en cor-rigeant leur politique de baissedes impôts. Les délégués del’USS ont aussi demandé que

l’Assurance contre les risquesà l’exportation puisse aussi as-surer les risques de change.Les délégué(e)s ont chargé leSecrétariat de l’USS d’élaborerd’autres revendications en vuede l’AD de novembre prochain.Seule une économie suisseconnaissant des salaires dé-cents et sûrs et le plein emploia de l’avenir. Ces éléments doi-vent garantir que les impor-tants ponts jetés entre laSuisse et l’Union européenneavec les Accords bilatéraux nesoient pas rompus et qu’enSuisse, on verse des salairessuisses et respecte les condi-tions de travail suisses. Pasquestion d’introduire des con-tingents ou ces nouvelles dis-criminations destinées à cer-tains groupes de travailleurs ettravailleuses, dont il est ques-tion sous le nom de « préfé-rence nationale ». Pareillesmesures dégraderaient la si-tuation de tous les travailleursde Suisse.Les délégués ont encore déci-dé de s’engager vigoureuse-ment, dans le débat sur la pré-

voyance vieillesse, pour le ren-forcement de l’AVS. Seul un1er pilier fort peut garantir unniveau de rente suffisant auxpersonnes à la retraite. Pourbeaucoup, les rentes des 1er et2e piliers sont trop maigres au-jourd’hui. Ici, une améliorationest nécessaire. Etant donné lesproblèmes auxquels le 2e pilierfait face et l’excellent rapportqualité (prestations)/prix del’AVS, il s’agit par conséquentde renforcer le 1er pilier, ainsique le demande l’initiative po-pulaire AVSplus de l’USS. Toutaffaiblissement de l’AVS serasévèrement combattu. Dansune résolution, les déléguésont notamment dit non à un re-lèvement général de la retraite,non à la retraite à 65 ans pourles femmes, non à la suppres-sion de la rente de veuve pourles femmes dont les enfantssont adultes, non au démantè-lement de la compensation au-tomatique du renchérissementsur les rentes AVS et non àl’abandon par la Confédérationdu financement de l’AVS.

uss

La situation des salariésde Suisse s’est beau-coup dégradée depuisl’abandon du coursplancher franc-euro. Lespressions sur les sa-laires, les conditions detravail et les emplois sesont accentuées. Lechômage a atteint unniveau historique et vabientôt dépasser le ni-veau en Allemagne.C’est pourquoi ils ontadopté vendredi untrain de mesures desti-nées à garantir les sa-laires et les emplois.

Des mesures pour garantir les salaireset les emplois

Assemblée des délégués de l’USS

Page 19: Contact sev 2015 11

POLITIQUE SYNDICALE ......

19contact.sevN° 11/1511 juin 2015

RedevanceLe résultat sera serré, prédi-sent les sondages au sujet del’introduction dans la loi sur laradio et la télévision d’une « re-devance indépendante des ap-pareils ». Sur cet objet, l’opi-nion de l’USS est claire. Lescinq raisons suivantes parlenten faveur d’un OUI déterminé:1. Les adversaires veulentétrangler la SSR. S’ils y par-viennent, ils porteront d’autrescoups contre le service publicdans le domaine des médias.Cela, parce qu’ils veulentdévelopper l’offre des médiasprivés. Or nous n’avons aucu-nement besoin d’une « ber-lusconisation » des médias enSuisse!2. Seule une SSR forte est enmesure de proposer une radioet télévision nationale de qua-lité. Si la SSR se fait voler tou-jours plus de ses moyens fi-nanciers, c’est la qualité qui enpâtira, ainsi que la cohésionnationale, donc les minoritéslinguistiques.3. La nouvelle redevance seraplus avantageuse. Quiconquea payé 462 francs jusqu’à au-jourd’hui pour regarder la télé-vision et écouter la radio, nedevra en effet plus payer que400 francs demain.4. L’actuelle forme de rede-vance est à la traîne de l’évolu-tion technologique et entraînedes coûts qui seraient évi-tables. Sans redevance indé-pendante des appareils, la SSRse retrouvera à la longue ex-sangue. De fait, toujours plusde personnes pensent ne pas

avoir à payer de redevance sielles écoutent la radio et regar-dent la télévision uniquementvia internet.5. Les bénéficiaires de pres-tations complémentaires del’AVS/AI sont exonérés de laredevance.

SuccessionsL’USS est partie prenante dansl’initiative pour un impôt surles successions. Elle se batpour le OUI à cet objet pour lescinq raisons suivantes:1. Depuis des années, la politi-que fiscale suisse témoigned’une mentalité selon laquellela charge supportée par les dif-férentes classes de revenu n’apas à être équilibrée. Et les ri-ches profitent ainsi de baissesd’impôt et autres cadeaux fis-caux. L’initiative allégera lacharge qui grève les revenusmoyens et tiendra donccompte de la Constitution fé-dérale selon laquelle chacun(e)doit être imposé en fonction desa « capacité économique ».Bref, il est temps que les richesfournissent leur part à la so-ciété.2. En Suisse, la richesse estrépartie de manière toujoursplus inégale. Les 2 % les plusriches possèdent autant de for-tune que les 98 % restants.Ces 30 dernières années,presque tous les cantons ontsupprimé leur impôt sur lessuccessions, ce qui a favoriséla concentration de la fortune.Un impôt sur les successions,comme celui que propose l’ini-tiative, soit avec une franchisede 2 millions de francs, contre-ra cette évolution.3. Le produit de l’impôt sur lessuccessions ira pour deux tiersà l’AVS, qui sera renforcée. Se-lon Paul Rechsteiner, le prési-dent de l’USS, les testateursles plus riches contribuerontainsi à un peu plus d’équilibreau sein de la génération âgée,ce qui est d’autant plus impor-tant que les disparités finan-

cières et sociales s’accroissentavec l’âge.4. Un tiers du produit de l’im-pôt ira aux cantons. Ceux-ci se-ront ainsi indemnisés parcequ’ils ne pourront plus perce-voir d’impôt sur les succes-sions. Les budgets cantonauxprofiteront de cette réglemen-tation nationale, car elle stop-pera la concurrence fiscalechoquante à laquelle les can-tons se livrent avec les héri-tages. En outre, on comprendmal pourquoi ceux-ci sont trai-tés différemment d’un canton àl’autre.5. L’impôt sur les successions,introduit il y a 30 ans par lesradicaux dans presque tous lescantons pour plus d’égalitédes chances, est un impôt libé-ral qui a fait ses preuves de-puis longtemps. L’initiativepopulaire propose un impôtfédéral sur les successions trèsmodéré, prévoyant et favorableà l’emploi. Elle prévoit de fait

des réglementations spécialespour les entreprises et ne metaucunement en danger leurexistence.

Bourses d’étudePlus de justice sociale, c’estaussi le but de l’initiative surles bourses d’études, une ini-tiative que l’USS soutient pourles cinq raisons suivantes:1. La formation reste toujoursfortement fonction des cou-ches sociales auxquelles ap-partiennent les gens. Les en-fants d’universitaires étudientnettement plus souvent queceux dont les parents n’ont passuivi une formation acadé-mique. L’initiative permettra àdavantage d’enfants de famil-les défavorisées d’étudier.2. L’initiative mettra fin à lajungle des bourses cantonalesd’études. Une harmonisationau plan national et à un niveausupérieur est urgemment né-cessaire.

3. Les personnes qui suiventaujourd’hui une formation pro-fessionnelle supérieure ne re-çoivent guère de boursesd’études. L’initiative corrigeraaussi cet aspect du problème.Elle réduira également à cetégard le handicap de celles etceux qui ont choisi la voie del’apprentissage.4. Tout le monde se plaint au-jourd’hui de la pénurie demain-d’œuvre spécialisée.L’initiative fait une des propo-sitions les plus efficaces pours’y attaquer.5. Avec des bourses d’étudesde qualité, les étudiant(e)spourront faire rapidement etavec succès des études dequalité, parce qu’ils n’aurontplus besoin de sans cessechercher des petits boulots laplupart du temps mal payés.L’USS ne donne pas de recom-mandation de vote concernantle diagnostic préimplantatoire.

uss

OUI à l’impôt sur lessuccessions, OUI à l’ini-tiative sur les boursesd’études et OUI à la mo-dification de la loi sur laradio et la télévision.Telles sont les recom-mandations de l’USS.Ci-après, les principauxarguments.

Votations: trois OUI pour plusde justice sociale

14 juin 2015

L’USS demande des mesuresefficaces contre l’augmenta-tion du stress au travail. Cethème est actuellement aussitraité par la Conférenceinternationale du travail.Plus de 500 délégué(e)sdiscutent d’un rapport sur lasanté au travail auquel ladernière main sera misejusqu’au 15 juin et qui seraensuite adopté en assembléeplénière.Luca Cirigliano, secrétairecentral de l’USS et respon-sable de la délégation suissedes travailleurs auprès de

l’Organisation internationaledu Travail (OIT), signale que cerapport et les recommanda-tions impératives de droitinternational du travail del’OIT sont particulièrementimportants pour la Suisse.Selon lui, l’OIT constate quedans les économies dévelop-pées, les conditions de travailse dégradent aussi. Il recom-mande par conséquent quedes mesures soient prisescontre les risques psycho-sociaux. La Suisse aussi, oùtoujours plus de personnessubissent le stress ou sont

victimes d’un épuisementprofessionnel, doit tenircompte de ces signesimportants posés par l’OIT.C’est pourquoi, ajoute LucaCirigliano, les mesuresprévues, dans le cadre de laréforme de l’enregistrementde la durée du travail, àl’article 73 de l’ordonnance 1relative à la loi sur le travail,doivent être scrupuleusementappliquées. Et il faut aussimettre fin à ces interventionsparlementaires qui veulentmassivement torpiller la saisiedu temps de travail. uss

USS

Stress et épuisementprofessionnel

Page 20: Contact sev 2015 11

......

20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 11/1511 juin 2015

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant(e) sera tiré(e)au sort parmi les réponsescorrectes et gagnera un chèqueReka de 40 fr.

Solution du concours paru danscontact.sev no 10:

La gare de Scuol-Tarasp.

Le sort a désigné FriedaMüller-Gresch de Bienne etmembre de la PV Bienne

Elle reçoit un couteau de pocheOutrider.

Conditions de participation :

Par carte postale Inscrivezvotre réponse, vos nom et prénomainsi que votre adresse sur unecarte postale et retournez-la-nousà : SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6.

Par e-mail Envoyez votreréponse, vos nom et prénomainsi que votre adresse par e-mailà : [email protected]

Sur Internet Rendez-vous surnotre site www.sev-online.ch,cliquez sur l’encadré Photomys-tère qui se trouve à droite sousl’agenda et remplissez leformulaire. Ce concours nedonne lieu à aucune correspon-dance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 17 juin 2015

Photomystère : « Où cette photo a-t-elle étéprise ? »

Urs

Fank

haus

er

Simone Bernasconi, 41 ans, est né et a grandià Bellinzone. Il est au bénéfice d’une formationd’ingénieur en électrotechnique. Il a poursuivison cursus aux USA et en Australie. Il a no-tamment travaillé comme chef de projet dansl’aéronautique dans les régions zurichoise etbernoise. Il a travaillé et vécu pendant près desept ans à l’étranger. Durant son temps libre, ilpratique la course à pied et le VTT, il aimevoyager, cuisiner et l’innovation technologique.contact.sev lui a posé quelques questions.

■ Quels sont les aspects qui ont suscité votreintérêt pour la fonction de directeur du centrede compétences?

Sans aucun doute la possibilité de créer, en par-tant de zéro, une structure importante dans lechamp de la mobilité (dont fait partie, outre latechnique ferroviaire, aussi l’aviation). La possi-bilité et la volonté de renforcer l’industrie et laformation tessinoise ont également joué un rôleimportant. Le professionnalisme et le niveauélevé des partenaires du projet ont eu un rôledéterminant dans ma décision de faire acte decandidature.

■ Notre région peut-elle intégrer de manièreconcrète et avec succès un secteur comme lamobilité durable?

Bien sûr. La mobilité est un domaine qui offred’excellentes perspectives industrielles d’ave-nir. Notre société est toujours plus mobile et lesdéplacements toujours plus fréquents. Dans cecontexte, notre région se trouve sur un des axesde transit les plus importants et avec l’ouverture

du tunnel de base du Gothard en 2016, puisavec celui du Ceneri, les temps de parcoursseront considérablement réduits sur l’axe nord-sud, offrant justement de nouvelles opportu-nités en termes de mobilité. Sur le plan indus-triel, le Tessin a un profil très intéressant d’unpoint de vue de la productivité, de la rechercheet des compétences disséminées sur l’ensembledu territoire. Je suis convaincu que notre cantonest prêt à affronter les nouveaux défis indus-triels qui nous attendent.

■ D’après vous, quels sont les plus grandsobstacles à franchir?

Je ne parlerais pas d’obstacles, mais plutôtd’opportunités. Comme déjà évoqué, notre so-ciété est toujours plus mobile et cela implique lanécessité de trouver des solutions innovantespour une mobilité durable. Il sera importantd’identifier les exigences du futur et les ten-dances des moyens de transports dans les40 à 50 prochaines années, de les anticiper etde se préparer à cette transition technologique.Je considère qu’il s’agit là d’un défi fascinant etune chance unique pour notre région.

■ Comment jugez-vous de manière générale lespossibilités de collaboration avec les ateliersindustriels de Bellinzone et les CFF?

Les ateliers de Bellinzone sont le cœur du centrede compétences et je suis certain que notre col-laboration sera excellente. A l’instar de notrerapport avec les CFF. Pouvoir recourir aux com-pétences présentes à Bellinzone est un avan-tage indéniable pour le développement de nou-veaux projets. Evidemment, le soutien d’unpartenaire comme les CFF est et sera fondamen-tal pour le développement concret et le succèsdu centre. Gi/vbo

Un véritable pas en avantLe 28 mai, le conseil de fondationdu «Centre de compétences pour lamobilité durable et ferroviaire» aprésenté son nouveau directeur.

■ Le centre de compétences de Bellinzone a désormais un directeur

ti pr

ess

Regu

zzi

De gauche à droite: Gianni Frizzo, vice-président du Conseil de fondation du centre de compétences,le président Felice Zanetti, le nouveau directeur Simone Bernasconi, le conseiller d’Etat Christian Vittaet l’autre vice-président Ferruccio Bianchi (CFF).