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AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 17 8 octobre 2015 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch Les CFF viennent de donner un mandat de 80 millions de francs à Alstom pour l’entretien et la révision de 19 trains pendulaires, à Savigliano, en Italie. Une situation exceptionnelle d’après les CFF. En Suisse romande, les ETC réflé- chissent à une centralisation de l’entre- tien des bogies. Quant à la Frauenfeld- Wil-Bahn, on vient de renoncer à l’en- tretien de la flotte et a confié le mandat à Stadler. Ces externalisations présen- tent un sérieux risque de perte de sa- voir-faire et de dégradations des condi- tions de travail. Dossier en pages 10 à 12 Emplois sous forte pression Les projets ou les idées d’ex- ternalisation de l’entretien du matériel roulant fleurissent un peu partout en Suisse. Lais- sant planer de sérieux nuages sur l’emploi et la qualité des conditions de travail. Entretien du matériel roulant archives SEV L’entretien du matériel roulant est un domaine d’activité sous forte pression. Baptiste Morier, tout juste 37 ans, domicilié dans la campagne fribour- geoise, avait jus- qu’à présent enca- dré quelques sections VPT romandes, en tant que secrétaire syndical SEV. Dès le 1 er septembre, il relève un nou- veau défi et devient coach des sec- tions CFF en Suisse romande, aux côtés d’Elena Obreschkow, qui rem- plissait toute seule cette fonction depuis deux ans aussi bien du côté alémanique que romand. Baptiste Morier se met petit à petit dans le bain et va à la rencontre des sections (voir en page 13). Il se ré- jouit de pouvoir soutenir les mem- bres des comités dans diverses ac- tions et prêter une oreille attentive aux membres ayant des questions ou des doutes. Explications sur la fonction de coach et les objectifs poursuivis dans l’in- terview de ce numéro. Hes Pages 6 et 7 Le coaching des sections au complet « Je me vois comme un facilitateur » .. Les négociations CCT sont difficiles aux tl. Le personnel se mobilise. Pages 2 et 3 Aux barricades! .. Le 31 octobre, Patrick Clot et la CGN vous accueillent sur le «Lausanne». Page 14 Journée VPT .. Une étude neuchâteloise propose des pistes pour améliorer la protection contre les licenciements, des représentant-e-s syndicales et syndicaux notamment. Page 5 Protection contre le licenciement C’est un véritable changement de paradigme. BLS va réintroduire l’accom- pagnement de tous ses RegioExpress dès le changement d’horaire de décem- bre. L’entreprise crée ainsi 12 nouveaux postes d’agents de train. La bonne nouvelle ne s’arrête pas là puisque d’autre lignes alpines seront accompa- gnées car des automates à billets n’y seront pas remplacés. Page 20 Des trains accompagnés!

Contact sev 2015 17

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Page 1: Contact sev 2015 17

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 17

8 octobre2015

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

Les CFF viennent de donner un mandatde 80 millions de francs à Alstom pourl’entretien et la révision de 19 trainspendulaires, à Savigliano, en Italie. Unesituation exceptionnelle d’après lesCFF.En Suisse romande, les ETC réflé-chissent à une centralisation de l’entre-tien des bogies. Quant à la Frauenfeld-Wil-Bahn, on vient de renoncer à l’en-tretien de la flotte et a confié le mandatà Stadler. Ces externalisations présen-tent un sérieux risque de perte de sa-voir-faire et de dégradations des condi-tions de travail.

Dossier en pages 10 à 12

Emplois sous forte pressionLes projets ou les idées d’ex-ternalisation de l’entretien dumatériel roulant fleurissent unpeu partout en Suisse. Lais-sant planer de sérieux nuagessur l’emploi et la qualité desconditions de travail.

Entretien du matériel roulant

arch

ives

SEV

L’entretien du matériel roulant est un domaine d’activité sous forte pression.

■ Baptiste Morier,tout juste 37 ans,domicilié dans lacampagne fribour-geoise, avait jus-qu’à présent enca-dré quelquessections VPT romandes, en tant quesecrétaire syndical SEV.Dès le 1er septembre, il relève un nou-

veau défi et devient coach des sec-tions CFF en Suisse romande, auxcôtés d’Elena Obreschkow, qui rem-plissait toute seule cette fonctiondepuis deux ans aussi bien du côtéalémanique que romand.Baptiste Morier se met petit à petitdans le bain et va à la rencontre dessections (voir en page 13). Il se ré-jouit de pouvoir soutenir les mem-

bres des comités dans diverses ac-tions et prêter une oreille attentiveaux membres ayant des questionsou des doutes.Explications sur la fonction de coachet les objectifs poursuivis dans l’in-terview de ce numéro. Hes

Pages 6 et 7

Le coaching des sections au complet

« Je me vois comme un facilitateur »

..

Les négociations CCTsont difficiles aux tl. Lepersonnel se mobilise.

Pages 2 et 3

Aux barricades!

..

Le 31 octobre, PatrickClot et la CGN vousaccueillent sur le«Lausanne». Page 14

Journée VPT

..

Une étude neuchâteloise propose des pistespour améliorer la protection contre leslicenciements, des représentant-e-ssyndicales et syndicaux notamment. Page 5

Protection contre le licenciement

C’est un véritable changement deparadigme. BLS va réintroduire l’accom-pagnement de tous ses RegioExpressdès le changement d’horaire de décem-bre. L’entreprise crée ainsi 12 nouveauxpostes d’agents de train. La bonnenouvelle ne s’arrête pas là puisqued’autre lignes alpines seront accompa-gnées car des automates à billets n’yseront pas remplacés.

Page 20

Des trains accompagnés!

Page 2: Contact sev 2015 17

ACTU ......

2contact.sevN° 17/158 octobre 2015

11 114 signaturespour sauver lestrains de nuit■ actif-trafiC a déposé àBerne, fin septembre, avecplusieurs autres organisa-tions, 11 114 signatures pourla pétition « Sauvons les trainsde nuit ». Les signatairesdemandent à la conseillèrefédérale Doris Leuthard et auxCFF de préserver les liaisonsde trains de nuit encoreexistantes, de remettre enservice les lignes suppriméesces dernières années etd’élaborer une stratégiedurable pour le trafic ferro-viaire de passagers. actif-tra-fiC a lancé la pétition enjanvier 2015 avec une action àla gare principale de Zurich,pour donner la parole auxusagers-ères de train quiveulent voyager tout enménageant le climat et qui ontbesoin de correspondancesnocturnes fiables. En juindernier, à l’occasion duweek-end européen demobilisation « Back on track »,avec des actions dans 12gares de 8 pays, actif-trafiCavait organisé une action engare de Genève. L’offre et laqualité des liaisons nocturnesde train n’a cessé de diminueret de se péjorer au cours des15 dernières années. Rienqu’au départ de Genève, lesliaisons de nuit vers l’Espa-gne, la France et l’Italie onttoutes disparu.

Le sujet touche un grandnombre de personnes, commele montrent les plus de 11 000paraphes récoltées et l’échotrès fort rencontré.

actif-trafiC exige du Conseilfédéral ainsi que des CFFqu’ils s’engagent clairementen faveur des trains de nuit etdu rail en général lors de laConférence à Paris pour leclimat (COP 21) en décembre.En outre, le Conseil fédéral etdes CFF devraient élaborerune stratégie pour assurer lerattachement de la Suisse auréseau européen de trains denuit également à l’avenir.

comm

EN VITESSE

Les TPG ayant fait une proposi-tion relativement acceptablede modification des fré-quences aux heures de pointe,à titre d’essai, les syndicatsétaient prêts à l’accepter, sitoutefois cela était étendu auxtrolleys et aux trams.Le front syndical a donc convo-qué une assemblée pour le23 septembre à la Jonction,

disposés à accepter unephase-test. Or, les TPG ont pré-senté ensuite une sorte de

supplément au protocole d’ac-cord, spécifiant que cette nou-veauté en matière de fré-

quences ne se ferait que sur 4lignes. Inadmissible pour lefront syndical!L’assemblée s’est donc consa-crée à d’autres thèmes commele danger qui plane sur la fonc-tion publique à Genève et parconséquent, à plus long terme,sur les transports publics ge-nevois.Le vote sur la proposition desTPG en matière d’horaires n’apas pu avoir lieu et une consul-tation sera lancée sous peu.Des séances de négociationssont agendées prochaine-ment. Hes

Perte de temps et d’énergie

TPG

Le point 3 du protocoled’accord entre les TPGet le front syndical esttoujours en négocia-tions. Pour rappel, ils’agit de la questiondes horaires.

..

Les TPG ont-ils franchi la ligne jaune?

Cela pourrait ressembler à uneplaisanterie mais ce n’en estpas une. Le 28 septembre der-nier, le président et le vice-pré-sident du conseil d’administra-tion des tl – Daniel Brélaz etAlain Gillieron – ont envoyéune lettre au secrétaire syndi-cal SEV Christian Fankhauserpour signifier la nécessité declore les négociations CCT tl-LEB d’ici au 23 octobre. «Il estimpératif et urgent que le SEVet la direction concluent lestermes de la nouvelle CCT.» Ur-gent! Rien que ça! Alors queles négociations vont bon train

depuis plus de 18 mois, avecdes hauts et des bas, voilàqu’il devient urgent de con-clure les négociations parceque vite, vite le budget doitêtre bouclé.On passera outre le fait quecette missive est signée par unsyndic de gauche et candidatécologiste au National pours’en tenir au fond des choses,car l’ultimatum signifié à la dé-légation syndicale constitueune attaque en règle contre lepartenariat social, menaçantde fait l’issue des négociationset la paix sociale. «En fixant undélai irréaliste pour clore lesnégociations, la présidence duCA empêche le travail en pro-fondeur nécessaire au granddéfi que constitue la mise enplace d’un nouveau systèmesalarial», explique ChristianFankhauser. «La présidence duCA prend la responsabilité derompre les négociations et meten péril la paix sociale.»Dès le début des négociations,le SEV a consulté ses mem-bres, a travaillé sur mandat etclarifié que la décision finalereviendrait à ses membres quivoteraient par bulletin reçu à lamaison. «Nous ne pouvons ac-

cepter de grands principessans connaître les détails d’ap-plication et les implicationspour chaque collaborateur. Ilest de notre responsabilité dereprésentants des employé-e-sde comprendre, connaître etvalider un système salarial. Ce-lui-ci doit être transparent, co-hérent et équitable», rappelleChristian Fankhauser, qui n’en-tend pas accepter l’ultimatum.Il rappelle au passage qu’il estimportant de poursuivre lesnégociations au-delà du 23 oc-tobre pour qu’une nouvelle CCTvoie le jour début 2016.

Sysème salarial tant décriéLe SEV ira à la rencontre dupersonnel ce jeudi pour l’in-former clairement de la situa-tion. Le SEV a en effet fait plu-sieurs propositions pourtrouver un système salarial ac-ceptable. «Nous avons propo-sé une hausse de 80 fr. pourtoutes et tous pour l’ancien-neté, qui correspondrait à untaux oscillant de 50 % et 80 %de la hausse annuelle; le restede l’augmentation serait liée àla compétence. Mais notre pro-position a été jugée trop chèrepar la direction. Nous avons

alors proposé que l’argent dé-volu à la prime variable soitutilisé pour garantir les aug-mentations salariales. Il paraîtque les pots sont différents etque ce ne sont pas des vasescommunicants...», souritChristian Fankhauser.Le nœud du problème est tou-jours le même depuis le débutdes négociations: la volonté dela direction d’introduire un sa-laire où la part de la compé-tence – le mérite en français –soit plus grande que la part àl’ancienneté. Ainsi, la proposi-tion de la direction prévoit unehausse de 41 fr. 50 liée à l’an-cienneté – soit moins que laproposition du SEV. Pire: cettehausse ne correspond qu’à untaux de 20 % ou 50 % de lahausse, alors que la compé-tence serait ainsi valorisée (ex-ception faite des conducteurs).Ainsi, les maxima potentielle-ment atteignables sont net-tement supérieurs dans la pro-position de la direction. Saufque seuls 30 % du personnel yaura droit chaque année...Ce modèle est donc un véri-table miroir aux alouettes queles chiffres fournis par les tl nepourront jamais rendre cré-

Les négociations entrela direction des tl et leSEV piétinent. Le nou-veau système salarialest encore et toujoursau centre des pourpar-lers. La présidence duconseil d’administrationa amené son grain desel ou plutôt de sableen demandant qu’un ac-cord soit ficelé d’ici au23 octobre. Inaccep-table pour le SEV qui or-ganise la riposte.

Automne très chaud sur Transports publics de la région lausannoise

ACTU

...... 3

contact.sevN° 17/158 octobre 2015

Le chemin de fer est une invention hautementtechnique et ce depuis ses origines. Une inventionqui ne doit pas seulement fonctionner pour les hu-mains, mais une invention qui ne peut pas fonc-tionner sans eux, sans ce personnel qui met lamain à la pâte.Cette conclusion valable pour l’ensemble destransports publics a déjà été admirablement miseen exergue par le chanteur américain WoodyGuthrie dans «My Daddy flies that ship in the sky»:

il y décrit l’histoire de trois enfants, dont les pèrestravaillent dans l’aviation, comme pilote et à l’aé-roport. Seule leur collaboration étroite permet auxpassagers d’arriver en toute sécurité à bon port.

Malgré cela, nombre d’entreprises de transportspublics ont essayé de limiter l’emploi de per-sonnel au gré des rationalisations et des améliora-tions technologiques.

Le BLS vient d’envoyer un tout autre signal (voir enpage 20). Au lieu d’investir dans de nouveaux au-tomates à billets, l’entreprise a décidé de ne pasles remplacer. Tous les RegioExpress du BLS serontaccompagnés dès le changement d’horaires dumois de décembre. Le personnel d’accompa-gnement des trains effectue des contrôles et venddes billets; il offre aussi d’autres services, il «re-présente le BLS en tant qu’hôtesse et hôte», indi-que l’entreprise. Cela correspond aussi à lavolonté de nombreux et nombreuses agent-e-sde train, qui préfèrent le rôle d’hôtesse et d’hôteà celui d’aide-flic.

La conclusion que l’humain est indispensable estsomme toute banale. Pourtant, elle arrive parfoistard. Au BLS, elle est arrivée évidemment au bonmoment. Alors que d’autres entreprises «sabrent»des gares, détériorant au passage des arrêts nondesservis, le BLS investit dans des Centres devoyages le long de ses lignes. L’entreprise donneainsi un visage aux transports publics et offred’importants lieux de rencontre dans des villagesde petite taille. Grâce à l’accompagnement destrains dans les régions touristiques que sont leLötschberg, le Simmental et l’Emmental, le BLSoffre une réelle plus-value à sa clientèle. L’entre-prise réalise ainsi un important pas pour (re) deve-nir un employeur correct et fiable.

ÉDITO

«La conclusion que l’humain est indispensableest somme toute banale. Pourtant, elle arriveparfois tard.» Toni M. Feuz, secrétaire syndical

dible à moins de revoir à lahausse l’enveloppe budgé-taire, ce que le conseil d’admi-nistration ne fera pas, étantdonné la teneur de sa dernièremissive.En attendant, le risque de rup-ture des négociations est bel etbien réel. Le SEV poursuit donc

la mobilisation pour faire pres-sion sur le CA et la direction.Outre la distribution de tractsce jeudi matin, une autre dateest à noter dans les agendas:celle du 28 octobre où une ma-nifestation est d’ores et déjàprévue à St-François si la direc-tion rompt les négociations.

Et comme l’automne est chauddans l’Arc lémanique avec unedirection des tpg aussi sourdeque celle des tl, des synergies– quel beau mot! – peuvent as-surément être trouvées sur leplan de la coordination desefforts de lutte. Vivian Bologna

fond d’ultimatum

..

La direction des tl et le conseil d’administration ont choisi d’aller dans la mauvaise direction...

Les prestations d’aide socialene devraient pas être impo-sées. Par 136 voix contre 28, leNational a enterré le 24septembre une motion duConseil des Etats, qui voulaitgénéraliser les taxations, quitteà ce que le fisc s’assureensuite que les contribuablesbénéficient du minimum vital.Les partisans de l’impositiondes prestations d’aide sociale,issus de divers partis, y voientun moyen de mettre sur piedd’égalité une famille auxrevenus limités avec celle quitouche des subventions. Ils’agirait aussi d’éviter lesincitations à ne pas travaillerplus. Une augmentation même

minime de revenu peutprovoquer, par effet de seuil, laperte de certains coups depouce financiers. Les frais fixes,comme les coûts de l’accueilextrafamilial d’enfants et lesimpôts, peuvent aussi bruta-lement augmenter, a expliquéAndrea Caroni (PLR/AR).Sa minorité a reçu le soutien dela ministre des finances EvelineWidmer-Schlumpf. Selon elle, ilfaut traiter toutes les sourcesde revenus de manièreidentique, c’est une question dejustice fiscale.La majorité reconnaît leproblème des effets de seuil,mais elle ne croit pas qu’uneimposition des prestations

puisse les régler. Cette solutionprovoquera en outre unebureaucratie inutile car ellenécessitera le contrôle dechaque personne, a critiquéDominique de Buman (PDC/FR).Il serait en outre peu judicieuxque les personnes qui touchentun revenu modeste paient desimpôts sur l’aide dont ellesbénéficient. Sans compter quela motion empièterait sur lescompétences des cantons àrégler les prises en charge despersonnes à bas revenus. Pourles mêmes raisons, le Nationala tacitement rejeté uneinitiative du canton de Berneallant dans le sens de lamotion. ats

INFO

Le National refuse d’imposer les prestations de l’aide sociale

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ACTU ......

2contact.sevN° 17/158 octobre 2015

11 114 signaturespour sauver lestrains de nuit■ actif-trafiC a déposé àBerne, fin septembre, avecplusieurs autres organisa-tions, 11 114 signatures pourla pétition « Sauvons les trainsde nuit ». Les signatairesdemandent à la conseillèrefédérale Doris Leuthard et auxCFF de préserver les liaisonsde trains de nuit encoreexistantes, de remettre enservice les lignes suppriméesces dernières années etd’élaborer une stratégiedurable pour le trafic ferro-viaire de passagers. actif-tra-fiC a lancé la pétition enjanvier 2015 avec une action àla gare principale de Zurich,pour donner la parole auxusagers-ères de train quiveulent voyager tout enménageant le climat et qui ontbesoin de correspondancesnocturnes fiables. En juindernier, à l’occasion duweek-end européen demobilisation « Back on track »,avec des actions dans 12gares de 8 pays, actif-trafiCavait organisé une action engare de Genève. L’offre et laqualité des liaisons nocturnesde train n’a cessé de diminueret de se péjorer au cours des15 dernières années. Rienqu’au départ de Genève, lesliaisons de nuit vers l’Espa-gne, la France et l’Italie onttoutes disparu.

Le sujet touche un grandnombre de personnes, commele montrent les plus de 11 000paraphes récoltées et l’échotrès fort rencontré.

actif-trafiC exige du Conseilfédéral ainsi que des CFFqu’ils s’engagent clairementen faveur des trains de nuit etdu rail en général lors de laConférence à Paris pour leclimat (COP 21) en décembre.En outre, le Conseil fédéral etdes CFF devraient élaborerune stratégie pour assurer lerattachement de la Suisse auréseau européen de trains denuit également à l’avenir.

comm

EN VITESSE

Les TPG ayant fait une proposi-tion relativement acceptablede modification des fré-quences aux heures de pointe,à titre d’essai, les syndicatsétaient prêts à l’accepter, sitoutefois cela était étendu auxtrolleys et aux trams.Le front syndical a donc convo-qué une assemblée pour le23 septembre à la Jonction,

disposés à accepter unephase-test. Or, les TPG ont pré-senté ensuite une sorte de

supplément au protocole d’ac-cord, spécifiant que cette nou-veauté en matière de fré-

quences ne se ferait que sur 4lignes. Inadmissible pour lefront syndical!L’assemblée s’est donc consa-crée à d’autres thèmes commele danger qui plane sur la fonc-tion publique à Genève et parconséquent, à plus long terme,sur les transports publics ge-nevois.Le vote sur la proposition desTPG en matière d’horaires n’apas pu avoir lieu et une consul-tation sera lancée sous peu.Des séances de négociationssont agendées prochaine-ment. Hes

Perte de temps et d’énergie

TPG

Le point 3 du protocoled’accord entre les TPGet le front syndical esttoujours en négocia-tions. Pour rappel, ils’agit de la questiondes horaires.

..

Les TPG ont-ils franchi la ligne jaune?

Cela pourrait ressembler à uneplaisanterie mais ce n’en estpas une. Le 28 septembre der-nier, le président et le vice-pré-sident du conseil d’administra-tion des tl – Daniel Brélaz etAlain Gillieron – ont envoyéune lettre au secrétaire syndi-cal SEV Christian Fankhauserpour signifier la nécessité declore les négociations CCT tl-LEB d’ici au 23 octobre. «Il estimpératif et urgent que le SEVet la direction concluent lestermes de la nouvelle CCT.» Ur-gent! Rien que ça! Alors queles négociations vont bon train

depuis plus de 18 mois, avecdes hauts et des bas, voilàqu’il devient urgent de con-clure les négociations parceque vite, vite le budget doitêtre bouclé.On passera outre le fait quecette missive est signée par unsyndic de gauche et candidatécologiste au National pours’en tenir au fond des choses,car l’ultimatum signifié à la dé-légation syndicale constitueune attaque en règle contre lepartenariat social, menaçantde fait l’issue des négociationset la paix sociale. «En fixant undélai irréaliste pour clore lesnégociations, la présidence duCA empêche le travail en pro-fondeur nécessaire au granddéfi que constitue la mise enplace d’un nouveau systèmesalarial», explique ChristianFankhauser. «La présidence duCA prend la responsabilité derompre les négociations et meten péril la paix sociale.»Dès le début des négociations,le SEV a consulté ses mem-bres, a travaillé sur mandat etclarifié que la décision finalereviendrait à ses membres quivoteraient par bulletin reçu à lamaison. «Nous ne pouvons ac-

cepter de grands principessans connaître les détails d’ap-plication et les implicationspour chaque collaborateur. Ilest de notre responsabilité dereprésentants des employé-e-sde comprendre, connaître etvalider un système salarial. Ce-lui-ci doit être transparent, co-hérent et équitable», rappelleChristian Fankhauser, qui n’en-tend pas accepter l’ultimatum.Il rappelle au passage qu’il estimportant de poursuivre lesnégociations au-delà du 23 oc-tobre pour qu’une nouvelle CCTvoie le jour début 2016.

Sysème salarial tant décriéLe SEV ira à la rencontre dupersonnel ce jeudi pour l’in-former clairement de la situa-tion. Le SEV a en effet fait plu-sieurs propositions pourtrouver un système salarial ac-ceptable. «Nous avons propo-sé une hausse de 80 fr. pourtoutes et tous pour l’ancien-neté, qui correspondrait à untaux oscillant de 50 % et 80 %de la hausse annuelle; le restede l’augmentation serait liée àla compétence. Mais notre pro-position a été jugée trop chèrepar la direction. Nous avons

alors proposé que l’argent dé-volu à la prime variable soitutilisé pour garantir les aug-mentations salariales. Il paraîtque les pots sont différents etque ce ne sont pas des vasescommunicants...», souritChristian Fankhauser.Le nœud du problème est tou-jours le même depuis le débutdes négociations: la volonté dela direction d’introduire un sa-laire où la part de la compé-tence – le mérite en français –soit plus grande que la part àl’ancienneté. Ainsi, la proposi-tion de la direction prévoit unehausse de 41 fr. 50 liée à l’an-cienneté – soit moins que laproposition du SEV. Pire: cettehausse ne correspond qu’à untaux de 20 % ou 50 % de lahausse, alors que la compé-tence serait ainsi valorisée (ex-ception faite des conducteurs).Ainsi, les maxima potentielle-ment atteignables sont net-tement supérieurs dans la pro-position de la direction. Saufque seuls 30 % du personnel yaura droit chaque année...Ce modèle est donc un véri-table miroir aux alouettes queles chiffres fournis par les tl nepourront jamais rendre cré-

Les négociations entrela direction des tl et leSEV piétinent. Le nou-veau système salarialest encore et toujoursau centre des pourpar-lers. La présidence duconseil d’administrationa amené son grain desel ou plutôt de sableen demandant qu’un ac-cord soit ficelé d’ici au23 octobre. Inaccep-table pour le SEV qui or-ganise la riposte.

Automne très chaud sur Transports publics de la région lausannoise

ACTU

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contact.sevN° 17/158 octobre 2015

Le chemin de fer est une invention hautementtechnique et ce depuis ses origines. Une inventionqui ne doit pas seulement fonctionner pour les hu-mains, mais une invention qui ne peut pas fonc-tionner sans eux, sans ce personnel qui met lamain à la pâte.Cette conclusion valable pour l’ensemble destransports publics a déjà été admirablement miseen exergue par le chanteur américain WoodyGuthrie dans «My Daddy flies that ship in the sky»:

il y décrit l’histoire de trois enfants, dont les pèrestravaillent dans l’aviation, comme pilote et à l’aé-roport. Seule leur collaboration étroite permet auxpassagers d’arriver en toute sécurité à bon port.

Malgré cela, nombre d’entreprises de transportspublics ont essayé de limiter l’emploi de per-sonnel au gré des rationalisations et des améliora-tions technologiques.

Le BLS vient d’envoyer un tout autre signal (voir enpage 20). Au lieu d’investir dans de nouveaux au-tomates à billets, l’entreprise a décidé de ne pasles remplacer. Tous les RegioExpress du BLS serontaccompagnés dès le changement d’horaires dumois de décembre. Le personnel d’accompa-gnement des trains effectue des contrôles et venddes billets; il offre aussi d’autres services, il «re-présente le BLS en tant qu’hôtesse et hôte», indi-que l’entreprise. Cela correspond aussi à lavolonté de nombreux et nombreuses agent-e-sde train, qui préfèrent le rôle d’hôtesse et d’hôteà celui d’aide-flic.

La conclusion que l’humain est indispensable estsomme toute banale. Pourtant, elle arrive parfoistard. Au BLS, elle est arrivée évidemment au bonmoment. Alors que d’autres entreprises «sabrent»des gares, détériorant au passage des arrêts nondesservis, le BLS investit dans des Centres devoyages le long de ses lignes. L’entreprise donneainsi un visage aux transports publics et offred’importants lieux de rencontre dans des villagesde petite taille. Grâce à l’accompagnement destrains dans les régions touristiques que sont leLötschberg, le Simmental et l’Emmental, le BLSoffre une réelle plus-value à sa clientèle. L’entre-prise réalise ainsi un important pas pour (re) deve-nir un employeur correct et fiable.

ÉDITO

«La conclusion que l’humain est indispensableest somme toute banale. Pourtant, elle arriveparfois tard.» Toni M. Feuz, secrétaire syndical

dible à moins de revoir à lahausse l’enveloppe budgé-taire, ce que le conseil d’admi-nistration ne fera pas, étantdonné la teneur de sa dernièremissive.En attendant, le risque de rup-ture des négociations est bel etbien réel. Le SEV poursuit donc

la mobilisation pour faire pres-sion sur le CA et la direction.Outre la distribution de tractsce jeudi matin, une autre dateest à noter dans les agendas:celle du 28 octobre où une ma-nifestation est d’ores et déjàprévue à St-François si la direc-tion rompt les négociations.

Et comme l’automne est chauddans l’Arc lémanique avec unedirection des tpg aussi sourdeque celle des tl, des synergies– quel beau mot! – peuvent as-surément être trouvées sur leplan de la coordination desefforts de lutte. Vivian Bologna

fond d’ultimatum

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La direction des tl et le conseil d’administration ont choisi d’aller dans la mauvaise direction...

Les prestations d’aide socialene devraient pas être impo-sées. Par 136 voix contre 28, leNational a enterré le 24septembre une motion duConseil des Etats, qui voulaitgénéraliser les taxations, quitteà ce que le fisc s’assureensuite que les contribuablesbénéficient du minimum vital.Les partisans de l’impositiondes prestations d’aide sociale,issus de divers partis, y voientun moyen de mettre sur piedd’égalité une famille auxrevenus limités avec celle quitouche des subventions. Ils’agirait aussi d’éviter lesincitations à ne pas travaillerplus. Une augmentation même

minime de revenu peutprovoquer, par effet de seuil, laperte de certains coups depouce financiers. Les frais fixes,comme les coûts de l’accueilextrafamilial d’enfants et lesimpôts, peuvent aussi bruta-lement augmenter, a expliquéAndrea Caroni (PLR/AR).Sa minorité a reçu le soutien dela ministre des finances EvelineWidmer-Schlumpf. Selon elle, ilfaut traiter toutes les sourcesde revenus de manièreidentique, c’est une question dejustice fiscale.La majorité reconnaît leproblème des effets de seuil,mais elle ne croit pas qu’uneimposition des prestations

puisse les régler. Cette solutionprovoquera en outre unebureaucratie inutile car ellenécessitera le contrôle dechaque personne, a critiquéDominique de Buman (PDC/FR).Il serait en outre peu judicieuxque les personnes qui touchentun revenu modeste paient desimpôts sur l’aide dont ellesbénéficient. Sans compter quela motion empièterait sur lescompétences des cantons àrégler les prises en charge despersonnes à bas revenus. Pourles mêmes raisons, le Nationala tacitement rejeté uneinitiative du canton de Berneallant dans le sens de lamotion. ats

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Le National refuse d’imposer les prestations de l’aide sociale

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4 ACTUcontact.sevN° 17/158 octobre 2015

D’une crise à l’autre, le monde de la fi-nance a livré, ces dernières années, peude nouvelles encourageantes. En effet, lesinformations ont signalé moins souventdes comportements exemplaires qu’ellesn’ont révélé des pratiques abusives, voiredes tricheries caractérisées, entraînantdes pertes et des amendes considérablesprincipalement à la charge de leurs ac-tionnaires et associés. Pour leur part, lesplus grandes banques, dites systémiquesen raison de leur poids dans l’économienationale, ont réussi à «socialiser» aumoins une partie du coût de leur survie,parce que « too big to fail », trop importan-tes pour disparaître.Tout excès dans un sens entraîne une réac-tion en sens inverse. Il y va en l’occurrencede l’image des banques et des investis-seurs suisses et de leur position dans cequ’on n’appelle plus la finance éthiquemais la finance durable – souvent dési-gnée par l’expression anglaise « sustain-able finance ».Attendue et nécessaire, cette réaction derééquilibrage prend, en Suisse comme ail-leurs, la forme d’un nouveau segment dumarché, celui de la finance durable. Celle-ci privilégie les investissements produi-sant un rendement mesurable en termesde préservation de l’environnement, dedéveloppement social et de bonne gouver-nance des organisations non gouverne-mentales ainsi que des entreprisesprivées.Symptôme et symbole de cette nouvellepréoccupation dont le sérieux devrait,cette fois, dépasser le caractère d’unemode opportuniste: la création en 2014de l’association d’investisseurs « SwissSustainable Finance » (SSF), avec siège,comme il se doit, à Zurich. Sur cetteplateforme se retrouvent une hui-tantaine d’investisseurs actifs, pourcompte propre ou au nom de leurs

clients. La liste va de A comme Banque Al-ternative suisse à Z comme Banque canto-nale de Zurich, en passant par les deuxgrandes banques (UBS et Crédit Suisse),par Raiffeisen Switzerland et les principa-les banques privées ainsi que divers fondsspécialisés dans les « placements verts etsociaux ». Des contacts sont établis avecdes instituts universitaires et des centresde recherche, avec des offices de promo-tion économique, avec le SECO et mêmeavec le WWF.Le secrétariat d’Etat à l’Economie jus-tement, dont l’ancien directeur est désor-mais le président de SSF, assure un utilerelai. Ainsi, le dernier numéro de La Vieéconomique, revue mensuelle éditée parle SECO, publie un article intitulé « Les in-vestissements générant un rendement so-cial sont dans la tendance actuelle ». Lefonctionnement de ces mécanismes estclairement décrit: du côté de l’offre, desinstitutions financières et autres fonds deplacement et, du côté de la demande, desentreprises sociales, des organisations àbut non lucratif mais visant un bénéficesocial ou environnemental ainsi que descoopératives. Entre les deux, on trouve lesindispensables intermédiaires: banquesalternatives, investisseurs sociaux, insti-tuts de microcrédit, fonds de placementspécialisés.

A noter que, dans tout le dis-cours sur la finance du-

rable, l’économiesociale et solidairen’est jamais mention-

née – sans doutepour des raisons

idéologiques.Egalement

passéesous si-

lence, la responsabilité sociale des entre-prises, communément abrégée RSE, pour-suit pourtant des objectifs analogues àceux des investissements de la finance du-rable, sauf qu’elle s’applique et se payedirectement, à l’interne, en principe sansl’intervention de fonds venus de tiers.Il convient de faire la part des choses.D’une part, la pratique de la finance dura-ble rend un double service aux investis-seurs qui peuvent tout à la fois seconstruire une image sociale et se situerdans un marché qui ne sera jamais domi-nant mais connaîtra encore un temps deforte progression – sachant qu’à partir depresque zéro la croissance paraît plusspectaculaire. Et, d’autre part, cette mêmefinance durable permet aux demandeursde financer leurs activités à des condi-tions, certes plus coûteuses que par dessubventions et autres subsides à fondsperdus, mais en bénéficiant d’une recon-naissance et du soutien économique d’ex-perts exigeants.Plus généralement, un constat s’impose:la finance durable, tout comme la respon-sabilité sociale des entreprises, consti-tuent de nouvelles formesd’interpénétration des secteurs public etprivé qui collaborent formellement par despartenariats mais s’inspirent mutuel-lement aussi s’agissant des méthodes et,par contagion, des objectifs. L’Etat chercheà se gérer de manière plus légère et tentel’externalisation à plus ou moins bon es-cient; l’économie, elle, s’applique à semontrer plus responsable, en incorporantles besoins sociaux et environnementaux.Or la gauche se méfie de cet Etat qui sedéfait d’une partie de ses responsabilitéstandis que la droite dénonce le zèle de cesentrepreneurs qui suscitent une réglemen-tation supplémentaire en la devançant.Ce ve

Yvette Jaggi

Investissements à rendement socialCHRONIQUE

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Page 5: Contact sev 2015 17

RÉGIONS ......

5contact.sevN° 17/158 octobre 2015

Le prétexte de la scienceSi vous votez socialiste, c’est que vous êtes craintif. Si vous votezPDC, au contraire vous êtes coopératif, mais un peu négligent !Ce sont les conclusions principales d’une recherche menée par lepolitologue Markus Freitag de l’Université de Berne. Il s’agissait,selon une procédure et un protocole scientifique, de mettre enlien le profil psychologique et les affinités politiques des Suisses.A lire la version pour béotiens que diffusent les journaux, voilà untype de recherche qui paraît aussi digne de foi que cessondages d’été dans les magazines féminins quiont eux le but avoué de tromper l’ennui sur lesable de plage ou dans les aéroports. Grâceà cette étude et les conclusions du cher-cheur, les électeurs ne sont plus des individusdotés de droits qu’ils exercent librement, pasplus qu’ils ne sont des citoyens attentifs et cri-tiques des personnes qu’ils élisent. Non, ilssont si bien limités dans leur complexité qu’ilne reste que leurs pulsions. Il n’apparaît plusque l’on vote selon des idées et des choix desociété, mais uniquement en fonction de notrecaractère : aux sanguins, le PLR, aux lymphatiques, le PDC, auxbileux, le PS ...Mais permettez-moi de m’étonner qu’un politologue émérite, un« expert », puisse assurer que les choix politiques relèvent de la seuleperception du monde. Je ne peux m’empêcher de penser que l’onpeut être à la fois compétitif et inquiet pour l’avenir, ou coopératif etconsciencieux ou encore ouvert et conservateur. Néanmoins, ce nesont pas les liens que fait l’étude qui sont à questionner, mais l’usageque l’on fait de la science. Une bonne partie du 20e siècle s’est pas-sionnée pour les théories de Cesare Lombroso où il s’agissait detrouver le lien entre l’écartement des yeux, la longueur du nez, laforme des lèvres et l’esprit criminel. Et il n’a pas été le seul à penserque les « caractères » sont invariables et expliquent nos actions, celamène trop souvent aux théories xénophobes dont on connaît les con-séquences et cela malgré l’extrême précision des mesures.La structure psychique peut sans doute donner un éclairagequant à nos choix politiques, mais nous savons de longuedate que c’est bien plus la place occupée dans la société quiinfluence nos positionnement politiques. Evidemment qu’ilest plus pertinent d’opérer une analyse des prises de positiondes femmes et hommes politiques durant leur mandat en lienavec nos propres choix, que de se fier à leur sourire ou à leurcravate. Cela semble aussi assez logique qu’un ouvrier ou unfonctionnaire verra la hausse de son salaire mieux défenduepar le PS, comme un chef d’entreprise ou un indépendant ver-ra la baisse des charges aux entreprises un cheval de batailledu PLR. Pourtant nous n’en sommes plus là aujourd’hui, onest en droit d’attendre des partis qu’ils aient une ambition surle long terme : quelles énergies pour le futur ? Quel type delien social valoriser ? Comment concilier construction de lo-gement et préservation des territoires agricoles ? Commentpenser l’intégration ? Quelle culture voulons-nous préserver ?Quelle société voulons-nous devenir ? De cela, aucun parti n’al’ambition, aucun politique ne sort du lot pour nous parler dumonde qu’il veut voir advenir. Peut-être que ce n’est pas en-core prêt, peut-être qu’il nous faut encore réfléchir ensemble,peut-être que ce qui est à venir n’a pas encore émergé. Peut-être, plus trivialement, l’obsession de ne pas perdre d’élec-teurs, donc potentiellement le pouvoir, empêche-t-elle l’émer-gence d’une pensée de l’avenir ? En attendant, on continue àvoter sans trop d’espoir et cela fait le lit de théories sim-plistes qui voient dans l’un des actes constitutifs de la démo-cratie – déléguer notre voix à un parti – un simple acte pul-sionnel et irrationnel. Comme acheter de la lessive

Valérie Solano

CARNET DE BORD

Dans nombre d’entreprises,les représentants du personnelsubissent des représailles ousont menacés de licenciement.Vu l’absence de progrès,l’Union syndicale suisse (USS)a réactivé il y a trois ans uneplainte qu’elle a déposée àl’Organisation internationaledu travail de Genève en 2003,suspendue en 2009 suite auxpropositions du Conseil fédé-ral. Il entendait améliorer la si-tuation, mais les employeurset les partis bourgeois s’y sontopposés.

Trois pistes pour améliorerla situationEn mai 2013, le Seco et l’Officefédéral de justice et police ontmandaté le Centre d’étude desrelations de travail de l’Univer-sité de Neuchâtel pour qu’ilanalyse la protection des re-présentants des travailleursdans le contexte de la libertésyndicale et du partenariat so-cial. Et plus précisément «dé-termine quelle est la protectionaccordée aux représentant-e-ssyndicales et syndicaux dupersonnel en Suisse». Leschercheurs devaient aussi éva-luer les interactions dans troissecteurs: droits fondamen-taux, rapports collectifs de tra-vail et rapports individuels.Les chercheurs Jean-PhilippeDunand et Pascal Mahon sontnotamment arrivés à la conclu-sion que les instances interna-tionales invitent la Suisse à in-tégrer dans son ordre juridiquela possibilité d’annuler un li-cenciement antisyndical et lapossibilité de réintégrer dansson entreprise un-e employé-e

licencié-e de manière illicite».L’absence de consensus politi-que oblige donc à trouver d’au-tre pistes, trois en particulier,qui coïncident en grande partieavec les propositions faites parle Conseil fédéral en 2010dans son avant-projet de révi-sion partielle du Code des obli-gations.Tout d’abord, selon Jean-Phi-lippe Dunand et Pascal Mahon,il s’agit d’uniformiser la notionde représentants des travail-leurs. Le Code des obligationsdistingue en effet les représen-tants syndicaux des représen-tants élus par le personnel(voir l’art. 336 ch. 2 lettre aet b). La protection n’est pas lamême puisque seuls «les re-présentants élus bénéficientdu droit à l’inversion de lacharge de la preuve». Les au-teurs proposent donc d’assi-miler les deux fonctions et deleur garantir la même protec-tion, étendant l’inversion de lacharge de la preuve aux repré-sentants syndicaux.

Renforcement de la protectioncontre le licenciementLa deuxième mesure concernele renforcement de la protec-tion contre les licenciements.«Dans tous les sept pays étu-diés par l’Institut suisse dedroit comparé, on constate quela protection contre le licen-ciement en général et celui

contre les représentant-e-s desemployé-e-s en particulier estde loin plus importante qu’enSuisse. Il y a souvent une pro-cédure à respecter avant le li-cenciement; il y a aussi la pos-sibilité de l’’annuler et deréintégrer les employé-e-s li-cencié-e-s ou de condamnerl’employeur à l’indemnisation,bien souvent égale ou supé-rieure à 12 mois de salaire.»Les chercheurs mettent jus-tement le doigt sur le droitsuisse qui n’est pas suffi-samment «dissuasif avec sessix mois de salaire au maxi-mum pour un licenciementabusif», qui ajoutent: «Le Con-seil fédéral avait justementproposé d’aller jusqu’à 12mois d’indemnisation.»Enfin, les chercheurs estimentnécessaire l’augmentation desprérogatives des partenairessociaux.

Françoise Gehring/vbo

En Suisse, on le sait, ledroit du travail est plu-tôt faible. Sans mêmeparler de la protectioncontre le licenciementdes représentants syn-dicaux ou du personnel.Une étude met en avanttrois pistes pour amé-liorer la situation.

Mieux protéger contreles licenciements

Droits des travailleurs et des travailleuses

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Le 13 novembre, l’USS metsur pied un colloque juri-dique dont le thème est«Entre Strasbourg et Genève:l’importance du droit inter-national pour le droit dutravail». Plus d’infos surwww.uss.ch

INFO

Page 6: Contact sev 2015 17

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6 INTERVIEW contact.sevN° 17/158 octobre 2015

■ contact.sev: Baptiste Mo-rier, comment imagines-tuton rôle de coach des sec-tions?

Baptiste Morier: J’ai envied’aider les sections CFF à or-ganiser des activités, des ani-mations et à répondre aux de-mandes de la base.

■ Quel est ton objectif princi-pal?

J’aimerais ranimer la flammedes sections CFF. Offrir, àcelles qui en ont besoin, unsoutien dans la conduite de lasection.

■ La flamme des sections CFFne brûle pas avec autant

d’ardeur que celle des ETC?Force est de constater quecertaines sections CFF man-quent cruellement de mem-bres dans les comités. J’aime-rais que ceux qui sont encoreau timon et répondent encoreprésents ne lâchent pas labarre. J’aimerais les soutenir,pour qu’ils se sentent bien etqu’ils aient du plaisir dansleur tâche.

■ Comment se sont passés tespremiers jours dans cettenouvelle fonction?

Je m’attendais à ce qu’on mesollicite de toutes parts alorsqu’en réalité les débuts ontété plutôt calmes. Certains

membres de comité de sec-tion ne semblaient pas aucourant de l’instauration demon poste. Il y a vraisembla-blement du lien à développer,parfois même à recréer, avecnotre base.

■ Pourtant, tu ne pars pas dezéro, comme Elena Obresch-kow l’a fait il y a deux ans.

Exactement! Elena a déjà bien

amorcé le travail en Suisse ro-mande. Elle a une bonne vued’ensemble et j’aimeraispoursuivre ce qu’elle a com-mencé, le tout avec ma sensi-bilité et mon expérience d’an-cien militant et d’anciensecrétaire syndical.Elena a défini des méthodesde travail, choisi un cap. Je nepars bien sûr pas de zéro.Mais elle n’a pas pu rencontrétout le monde en Suisse ro-mande, par manque detemps.

■ Justement, tu as travaillé au-paravant comme secrétairesyndical SEV. Un avantageou un handicap?

C’est un avantage car je con-nais la maison. Et lorsque

j’assistais Olivier Barraud, j’aibeaucoup soutenu les sec-tions et me suis surtout occu-pé de la partie coaching, deveiller à ce qu’il y ait unebonne ambiance de travaildans les comités. J’ai beau-coup apprécié ce côté organi-sationnel.Mais l’avantage que j’ai sur-tout, c’est d’avoir été militant.J’ai œuvré dans un comité de

section durant plusieurs an-nées et je sais donc de quoion a besoin dans un comité,quelles sont les difficultés,comment la section vit. Je saiségalement ce que cela repré-sente de concilier vie profes-sionnelle (avec souvent deshoraires irréguliers) et enga-gement syndical. J’avais prisdes responsabilités dans masection par remerciement en-vers les personnes l’ayant faitauparavant et par devoir.Quand je suis arrivé à la CGN,j’étais jeune et bien contentque d’autres œuvrent pourprotéger mes intérêts. A unmoment donné, c’était à moide m’engager.

■ Comment imagines-tu ton

travail aux côtés des secré-taires syndicaux? En quoidois-tu te démarquer?

C’est justement un des chal-lenges, de se compléter, avecles secrétaires syndicaux exis-tants. Eux s’occupent des né-gociations et de la défensedes cas individuels no-tamment et moi je m’occupe-rai du soutien à la vie de sec-tion. Par exemple, il y a unedizaine de jours, nous avonsplanifié des visites sur le ter-rain avec la section AS Ouest.Je suis là, dans ce genre decas, pour soutenir le prési-dent de section, amener lematériel, organiser la logis-tique. Je peux faire aussi ceque les secrétaires syndicauxn’ont malheureusement pasle temps de faire. Je peux re-monter les informations de labase, transmettre les deman-des à qui de droit. Je trie et jeventile les demandes desmembres que je rencontre ouqui me sollicitent.

■ Quels traits de caractèresont essentiels pour ce mé-tier?

On m’a souvent dit que je sa-vais bien rabibocher les gens,recréer le dialogue. Il faut queles membres du comité aientdu plaisir dans leur tâche etque ce ne soit pas une corvée.Je me vois comme un « facili-tateur ». Je ne suis pas du

Baptiste Morier, nouveau coach des sections CFF romandes

« J’aimerais leurinsuffler de l’énergie »Jusqu’à présent, c’est Elena Obreschkow qui coachait aussi bien les sections CFF suisses allemandes queles sections romandes. Il y a maintenant du changement: non seulement le projet est devenu une tâchepermanente au SEV, mais un nouveau coach est engagé côté romand, avec pour résultat un 20 % supplé-mentaire dédié à ce job. Le coach n’est pas si nouveau que ça dans le paysage du SEV, puisqu’il était se-crétaire syndical au secrétariat régional de Lausanne depuis deux ans. Baptiste Morier est le nouveaucoach des sections CFF romandes et nous explique ici sa vision et ses objectifs.

«Je peux remonter les informations de la base,transmettre les demandes à qui de droit. Je trie et jeventile les demandes des membres que je rencontreou qui me sollicitent.»

Hes

Baptiste Morier vient de fêterses 37 ans. Il est marié et papade deux jeunes enfants. Il habitedans la campagne fribourgeoise,à Middes.

Après le gymnase, il entre àl’Université, en droit puis ensciences sociales. Mais ilbifurque totalement au momentde l’Expo.02 et devient pilote debateau solaire sur l’arteplage deMorat. Il passe tout de même salicence en sciences sociales,puis ... son permis de bateau!

En 2004, il commence à

travailler à la CGN, jusqu’en2012 (il fera partie du comité desection). En 2013, il entre auSEV en tant que secrétairesyndical en soutien d’OlivierBarraud, alors occupé ànégocier la CCT CFF.

Après ce mandat de deux ans, ilpart pour un voyage en vélo dequatre mois en Europe et revientau SEV début septembre, cettefois-ci en tant que coach dessections CFF en Suisse roman-de.

BIO

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 17/158 octobre 2015

genre à imposer quelquechose mais je suis plutôt dansl’écoute et le soutien. J’adoreécouter les gens.

■ Parallèlement à ta fonctionde coach, tu es désormaisresponsable de la formationau niveau romand.

Effectivement. Et je le voiscomme un avantage. Je vaiscoordonner la formation auniveau romand et je participe-rai à la formation des mem-bres des comités. J’aurai doncdes contacts réguliers, ce quiest très important dans le ca-dre du coaching.

■ C’est Elena Obreschkow quiest responsable du recru-tement. Mais en tant quecoach romand, c’est aussiune de tes tâches, non?

Oui, bien sûr. Mais si on

m’avait donné des quotas demembres à recruter, je n’au-rais pas postulé à ce job. Je nesuis pas un vendeur d’assu-rances. Recruter, c’est essen-tiel, mais il faut aussi soignernos troupes, nos membres. Ilfaut bichonner ceux qui s’en-gagent pour défendre et amé-liorer les conditions de travail.

■ De bons taux de syndicalisa-tion sont pourtant essen-tiels pour défendre cesmembres. C’est donc lié.

Bien sûr! Si on retombe à destaux de syndicalisations

moindres, le risque de ne plusêtre considérés comme le par-tenaire privilégié nous guette.J’ai vécu, concrètement, dansun autre syndicat, un rapportde force moindre (1 à 3 % demembres): quelle différencede considération de la partdes collaborateurs des res-sources humaines! Au SEV, on

est entendus car on est forts.Et cela ne doit pas changer.

■ Tu ne connais pas encorebien les CFF, certes. Maisas-tu déjà une petite idée dece qui « pèche » dans ces

sections, ce qui est à amé-liorer?

Face à la taille et l’étenduegéographique de certainessections, l’un des enjeux prin-cipaux consiste à ne pas per-dre la proximité. Je crois en ef-fet beaucoup au local, au lieude service. Egalement, à ceque l’on m’a dit, certaines as-semblées sont vraiment trèspeu fréquentées. Il s’agit decomprendre pourquoi et devoir si d’autres événementsrassembleurs ne devraientpas aussi être organisés.

■ Qu’est-ce qui lie finalementles membres des sectionsCFF, toutes catégories pro-fessionnelles confondues?

Ils ont le même attachementau service public, aux trans-ports publics et à la défensedes conditions de travail. Je

ne connais pas leur place detravail pour l’instant, mais jeme sens très proche de leursconvictions. Et je me réjouisqu’ils me fassent découvrirleur monde.

Propos recueillis par

Henriette Schaffter

«Recruter, c’est essentiel, mais il fautaussi soigner nos troupes, nosmembres. Il faut bichonner ceux quis’engagent pour défendre et améliorerles conditions de travail.»

Hes

Baptiste Morier sur le terrain, à Lausanne, aux côtés d’un collaborateur de la police des transports et de Jean-Pierre Etique, secrétaire syndical SEV.

Rendez-vous le 30 novembredans toute la Suisse pour la 3e

journée d’action recrutement.

Giorgio Tuti, président SEV,sera présent sur le terrain enSuisse romande, aux côtés deBaptiste Morier.

AGENDA

3ème journée d’actionrecrutement

Page 7: Contact sev 2015 17

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6 INTERVIEW contact.sevN° 17/158 octobre 2015

■ contact.sev: Baptiste Mo-rier, comment imagines-tuton rôle de coach des sec-tions?

Baptiste Morier: J’ai envied’aider les sections CFF à or-ganiser des activités, des ani-mations et à répondre aux de-mandes de la base.

■ Quel est ton objectif princi-pal?

J’aimerais ranimer la flammedes sections CFF. Offrir, àcelles qui en ont besoin, unsoutien dans la conduite de lasection.

■ La flamme des sections CFFne brûle pas avec autant

d’ardeur que celle des ETC?Force est de constater quecertaines sections CFF man-quent cruellement de mem-bres dans les comités. J’aime-rais que ceux qui sont encoreau timon et répondent encoreprésents ne lâchent pas labarre. J’aimerais les soutenir,pour qu’ils se sentent bien etqu’ils aient du plaisir dansleur tâche.

■ Comment se sont passés tespremiers jours dans cettenouvelle fonction?

Je m’attendais à ce qu’on mesollicite de toutes parts alorsqu’en réalité les débuts ontété plutôt calmes. Certains

membres de comité de sec-tion ne semblaient pas aucourant de l’instauration demon poste. Il y a vraisembla-blement du lien à développer,parfois même à recréer, avecnotre base.

■ Pourtant, tu ne pars pas dezéro, comme Elena Obresch-kow l’a fait il y a deux ans.

Exactement! Elena a déjà bien

amorcé le travail en Suisse ro-mande. Elle a une bonne vued’ensemble et j’aimeraispoursuivre ce qu’elle a com-mencé, le tout avec ma sensi-bilité et mon expérience d’an-cien militant et d’anciensecrétaire syndical.Elena a défini des méthodesde travail, choisi un cap. Je nepars bien sûr pas de zéro.Mais elle n’a pas pu rencontrétout le monde en Suisse ro-mande, par manque detemps.

■ Justement, tu as travaillé au-paravant comme secrétairesyndical SEV. Un avantageou un handicap?

C’est un avantage car je con-nais la maison. Et lorsque

j’assistais Olivier Barraud, j’aibeaucoup soutenu les sec-tions et me suis surtout occu-pé de la partie coaching, deveiller à ce qu’il y ait unebonne ambiance de travaildans les comités. J’ai beau-coup apprécié ce côté organi-sationnel.Mais l’avantage que j’ai sur-tout, c’est d’avoir été militant.J’ai œuvré dans un comité de

section durant plusieurs an-nées et je sais donc de quoion a besoin dans un comité,quelles sont les difficultés,comment la section vit. Je saiségalement ce que cela repré-sente de concilier vie profes-sionnelle (avec souvent deshoraires irréguliers) et enga-gement syndical. J’avais prisdes responsabilités dans masection par remerciement en-vers les personnes l’ayant faitauparavant et par devoir.Quand je suis arrivé à la CGN,j’étais jeune et bien contentque d’autres œuvrent pourprotéger mes intérêts. A unmoment donné, c’était à moide m’engager.

■ Comment imagines-tu ton

travail aux côtés des secré-taires syndicaux? En quoidois-tu te démarquer?

C’est justement un des chal-lenges, de se compléter, avecles secrétaires syndicaux exis-tants. Eux s’occupent des né-gociations et de la défensedes cas individuels no-tamment et moi je m’occupe-rai du soutien à la vie de sec-tion. Par exemple, il y a unedizaine de jours, nous avonsplanifié des visites sur le ter-rain avec la section AS Ouest.Je suis là, dans ce genre decas, pour soutenir le prési-dent de section, amener lematériel, organiser la logis-tique. Je peux faire aussi ceque les secrétaires syndicauxn’ont malheureusement pasle temps de faire. Je peux re-monter les informations de labase, transmettre les deman-des à qui de droit. Je trie et jeventile les demandes desmembres que je rencontre ouqui me sollicitent.

■ Quels traits de caractèresont essentiels pour ce mé-tier?

On m’a souvent dit que je sa-vais bien rabibocher les gens,recréer le dialogue. Il faut queles membres du comité aientdu plaisir dans leur tâche etque ce ne soit pas une corvée.Je me vois comme un « facili-tateur ». Je ne suis pas du

Baptiste Morier, nouveau coach des sections CFF romandes

« J’aimerais leurinsuffler de l’énergie »Jusqu’à présent, c’est Elena Obreschkow qui coachait aussi bien les sections CFF suisses allemandes queles sections romandes. Il y a maintenant du changement: non seulement le projet est devenu une tâchepermanente au SEV, mais un nouveau coach est engagé côté romand, avec pour résultat un 20 % supplé-mentaire dédié à ce job. Le coach n’est pas si nouveau que ça dans le paysage du SEV, puisqu’il était se-crétaire syndical au secrétariat régional de Lausanne depuis deux ans. Baptiste Morier est le nouveaucoach des sections CFF romandes et nous explique ici sa vision et ses objectifs.

«Je peux remonter les informations de la base,transmettre les demandes à qui de droit. Je trie et jeventile les demandes des membres que je rencontreou qui me sollicitent.»

Hes

Baptiste Morier vient de fêterses 37 ans. Il est marié et papade deux jeunes enfants. Il habitedans la campagne fribourgeoise,à Middes.

Après le gymnase, il entre àl’Université, en droit puis ensciences sociales. Mais ilbifurque totalement au momentde l’Expo.02 et devient pilote debateau solaire sur l’arteplage deMorat. Il passe tout de même salicence en sciences sociales,puis ... son permis de bateau!

En 2004, il commence à

travailler à la CGN, jusqu’en2012 (il fera partie du comité desection). En 2013, il entre auSEV en tant que secrétairesyndical en soutien d’OlivierBarraud, alors occupé ànégocier la CCT CFF.

Après ce mandat de deux ans, ilpart pour un voyage en vélo dequatre mois en Europe et revientau SEV début septembre, cettefois-ci en tant que coach dessections CFF en Suisse roman-de.

BIO

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 17/158 octobre 2015

genre à imposer quelquechose mais je suis plutôt dansl’écoute et le soutien. J’adoreécouter les gens.

■ Parallèlement à ta fonctionde coach, tu es désormaisresponsable de la formationau niveau romand.

Effectivement. Et je le voiscomme un avantage. Je vaiscoordonner la formation auniveau romand et je participe-rai à la formation des mem-bres des comités. J’aurai doncdes contacts réguliers, ce quiest très important dans le ca-dre du coaching.

■ C’est Elena Obreschkow quiest responsable du recru-tement. Mais en tant quecoach romand, c’est aussiune de tes tâches, non?

Oui, bien sûr. Mais si on

m’avait donné des quotas demembres à recruter, je n’au-rais pas postulé à ce job. Je nesuis pas un vendeur d’assu-rances. Recruter, c’est essen-tiel, mais il faut aussi soignernos troupes, nos membres. Ilfaut bichonner ceux qui s’en-gagent pour défendre et amé-liorer les conditions de travail.

■ De bons taux de syndicalisa-tion sont pourtant essen-tiels pour défendre cesmembres. C’est donc lié.

Bien sûr! Si on retombe à destaux de syndicalisations

moindres, le risque de ne plusêtre considérés comme le par-tenaire privilégié nous guette.J’ai vécu, concrètement, dansun autre syndicat, un rapportde force moindre (1 à 3 % demembres): quelle différencede considération de la partdes collaborateurs des res-sources humaines! Au SEV, on

est entendus car on est forts.Et cela ne doit pas changer.

■ Tu ne connais pas encorebien les CFF, certes. Maisas-tu déjà une petite idée dece qui « pèche » dans ces

sections, ce qui est à amé-liorer?

Face à la taille et l’étenduegéographique de certainessections, l’un des enjeux prin-cipaux consiste à ne pas per-dre la proximité. Je crois en ef-fet beaucoup au local, au lieude service. Egalement, à ceque l’on m’a dit, certaines as-semblées sont vraiment trèspeu fréquentées. Il s’agit decomprendre pourquoi et devoir si d’autres événementsrassembleurs ne devraientpas aussi être organisés.

■ Qu’est-ce qui lie finalementles membres des sectionsCFF, toutes catégories pro-fessionnelles confondues?

Ils ont le même attachementau service public, aux trans-ports publics et à la défensedes conditions de travail. Je

ne connais pas leur place detravail pour l’instant, mais jeme sens très proche de leursconvictions. Et je me réjouisqu’ils me fassent découvrirleur monde.

Propos recueillis par

Henriette Schaffter

«Recruter, c’est essentiel, mais il fautaussi soigner nos troupes, nosmembres. Il faut bichonner ceux quis’engagent pour défendre et améliorerles conditions de travail.»

Hes

Baptiste Morier sur le terrain, à Lausanne, aux côtés d’un collaborateur de la police des transports et de Jean-Pierre Etique, secrétaire syndical SEV.

Rendez-vous le 30 novembredans toute la Suisse pour la 3e

journée d’action recrutement.

Giorgio Tuti, président SEV,sera présent sur le terrain enSuisse romande, aux côtés deBaptiste Morier.

AGENDA

3ème journée d’actionrecrutement

Page 8: Contact sev 2015 17

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8 ACTUcontact.sevN° 17/158 octobre 2015

« Je crois à la participationdans l’entreprise » a expliquéle président SEV Giorgio Tuti,« mais les syndicats et les Co-Pe doivent collaborer plusétroitement, afin d’augmenterencore la qualité du travail dereprésentation du personnel. »Pour Manuel Avallone, vice-président SEV, « il y a des do-maines où la participationpourrait être meilleure ».

Report de la discussionL’initiative de changement pro-vient pourtant des CFF: lorsdes dernières négociationsCCT, l’entreprise a voulu remet-tre en question les CoPe etleurs coûts, au niveau Groupeet au niveau Divisions. Mais lesCFF s’étaient ensuite mis d’ac-cord avec la communauté denégociations (SEV, Transfair,VSLF et ACTP) sur un report dela discussion, à savoir pro-longer les modalités de la CCT2011 sur celle de 2015, sansmodifications. Et traiter le su-jet à partir de juillet 2015 jus-qu’au 30 juin 2016, sur le prin-cipe de « la participation dansl’entreprise a lieu dans les sur-faces », comme indiqué dans leprotocole de négociations.

L’objectif n’est pas de modifierles règles en vigueur à mi-2016 mais « d’avoir suffi-samment de temps pour cegros morceau », explique Aval-lone. « Cela augmente noschances d’apporter de bonnessolutions dans la CCT » Con-crètement, il s’agit de discuterdu contenu de la participation,des compétences des CoPe etdes syndicats, des contrats detravail (pourcentages, octroi dejours libres), des dédomma-gements des membres CoPe,du règlement des élections etd’adaptations au niveau du tri-bunal arbitral.

Prochaines étapesLa communauté de négocia-tions et les CFF se rencontre-

ront le 13 octobre et le 16 dé-cembre prochains, pour desateliers. C’est seulement aprèsque les négociations pro-prement dites débuteront.Jusque-là, les sous-fédérationset les professionnels du SEVdoivent trouver une positioncommune avec les CoPe et les

autres associations de la com-munauté de négociations. Unediscussion à ce sujet est éga-lement prévue le 14 octobre àBerne, dans le cadre de la jour-née de rencontre pour lesmembres des CoPe nouvel-lement élus. Fi/Hes

Les 106 délégué-e-s dela Conférence CCT ontété informé-e-s à proposde l’évolution future descommissions du per-sonnel (CoPe), le 23septembre à Berne.

« Nous devons collaborer plus étroitement »Conférence CCT CFF et CFF Cargo sur la participation dans l’entreprise

Fi

De nombreuses questions ont été posées à Sia Lim (ici à droite), surtout sur les tables génération-nelles, qui seront introduites par la CP CFF en 2016.

Sia Lim, administratrice desfinances adjointe SEV, a expliquéles bases de la prévoyanceprofessionnelle, comme le tauxd’intérêt minimal LPP que lescaisses de pension doiventverser à leur assurés actifs (nonretraités) sur le capital dans lapart dite obligatoire. Le Conseilfédéral revoit ce taux chaqueannée. La commission LPP luirecommande de le faire passer à1,25 % en 2016 (1,75 % cetteannée).Le taux technique en revancheest le taux choisi pour rémunérerle capital de couverture desrentes. Le taux d’intérêt tech-nique de la caisse de pensionCFF diminuera au 1er janvier 2016de 3 % à 2,5 %, car les ren-dements de placements sur lesmarchés financiers sont actuel-lement bas. Le taux techniquedétermine, en lien avec l’espé-

rance de vie de l’assuré, letaux de conversion qui serautilisé pour calculer sa rente parrapport à son capital de pré-voyance. La CP CFF utilisaitjusqu’à présent les tablespériodiques, qui prennent encompte la mortalité dans les cinqdernières années.Dès 2016, la CP CFF utilisera lestables de mortalité pargénération, qui s’appuient surun modèle prenant en comptel’allongement croissant del’espérance de vie prévu dans lefutur. Ainsi, chaque année denaissance donne lieu à une autreespérance de vie, et à un autretaux de conversion, identiquepour les femmes et les hommes.Cela fait que la CP peut renoncerà la provision qui était constituéeavec l’autre système. Ainsi, lepotentiel d’intérêts sur le capitaldes actifs augmente. Fi/Hes

Avec les tables générationnelles, on peutrenoncer à une provision

Les élections pour les cham-bres fédérales reviennent tousles quatre ans en Suisse. L’an-cienne lassitude des électeurs

a fait place désormais à pasmal d’agressivité autour de lacampagne. Et à certains excèsde mauvais goût.

Seule la moitié des électeursvoteIl y a quatre ans, seuls 48,5 %des électeurs se sont rendusaux urnes, pas même la moitiédes ayant-droits. Ces citoyensqui n’utilisent pas leur droit devote ne se gênent parfois pas,

ensuite, de s’exprimer dansdes forums sur internet et desouligner tout ce qui va maldans ce pays!

Ça dépend de nous tousCelui qui veut que ce soientdes représentants du peuplequi siègent au Parlement, desreprésentants qui aient desidées proches de ce que dé-fend le SEV, doit voter pour lespartis de gauche (rouge ou

vert). Le SEV a envoyé descourriers à ses membres danscertains cantons, recomman-dant les candidats proches deses idées.Dans tous les cas, il est impor-tant que tous les ayant-droitsse rendent aux urnes ou votentpar correspondance, pour choi-sir leurs futurs représentantsau Parlement. C’est ça la dé-mocratie. SEV

Dans dix jours aurontlieu les élections pourle Conseil national et leConseil des Etats. Il fautsavoir que ne pas parti-ciper revient à se mettreun auto-goal.

Sans élections, pas de démocratieElections fédérales: appel à voter le 18 octobre

Dans le dossier n°16 (rankingen vue des élections fédérales),nous avons publié la liste devotes pris en compte dansl’analyse. Il manquait malheu-reusement deux votes en finde liste. Il s’agit de:

14.089 – Pour un finan-cement équitable destransports. Initiative popu-laire

13.085 – Pour le couple et lafamille - Non à la pénalisa-tion du mariage. Initiativepopulaire

INFO

Page 9: Contact sev 2015 17

ACTU ......

9contact.sevN° 17/158 octobre 2015

Le domaine Trafic VoyageursCFF se trouve devant de grosdéfis en ce qui concerne le per-sonnel des locomotives: il fautd’une part combler les « trous »dus aux départs en retraite ouaux départs dans d’autres com-pagnies, qui parfois paient bienplus. D’autre part, il faut es-sayer d’éviter ces départs quiont triplé cette année.Cette situation d’urgence né-cessite des efforts de la partdes CFF, qui ne peuvent pas sepermettre une mauvaise am-biance et l’insatisfaction desemployés au niveau salarial, cequi est pourtant le cas parmiles jeunes mécanos, depuisquelques mois. Manfred Haller,responsable de la conduite destrains (P-OP-ZF) a participé à lajournée et a répondu aux inter-rogations des participants.

Les CFF sous pressionBeaucoup se posaient la ques-tion de savoir si les CFF ne pou-vaient pas payer mieux leursmécanos, puisque les salairessur le marché ont augmenté.Manfred Haller a botté en tou-che: des commanditaires commela communauté de transportszurichoise demandent toujoursplus de prestations pour moinsd’argent. Les CFF ne peuventdonc pas se permettre d’oc-troyer des salaires plus élevés.Mais les demandes individu-elles ne peuvent pas non plusêtre acceptées, car cela entraî-nerait des injustices.Haller pense que la situationdifficile actuelle va durer en-core deux ans, jusqu’à cequ’une relève suffisante soitformée. « Nous remplissons lesclasses de formation des méca-nos facilement, grâce no-

tamment à davantage de sou-plesse quant à l’âge et grâce ausalaire d’apprenant de 44 000 à54 000 francs.« On ne peut pas non plus con-sidérer que le salaire dans unjob » a souligné Haller. Lesprestations sociales sont aussiimportantes. « D’autres compa-gnies offrent des salaires plusélevés, mais pas de modèles deretraite ou de protection contrele licenciement comme auxCFF » a expliqué Manuel Avallo-ne, vice-président SEV.

Insatisfaction chez les jeunesL’une des raisons d’être du sé-minaire était l’insatisfactionchez les jeunes mécanos. LucieWaser, responsable de la jeu-nesse SEV et co-organisatricedu séminaire, était présente. Eneffet, les jeunes collègues dediverses catégories profession-nelles se plaignent toujoursplus du salaire. Un nouveaugroupe de travail « salaire »,présidé par Hans-Ruedi

Schürch, a vu le jour ré-cemment. Le porte-parole dugroupe, Severin Sertore, 25 anset mécano à Winterthour, a pré-senté l’état des travaux. Il adonné deux raisons possibles àcette insatisfaction croissante.

Augmentation trop lenteSertore s’est formé de 2011 àjuin 2012 aux CFF puis a été en-gagé à 62 600 francs brut (sa-laire annuel), ce qui est beau-coup moins que la valeur debase du niveau d’exigence G dupersonnel des locs (70 000francs). Son salaire actuel estde 72 604 francs, puisqu’il apassé au salaire de base au 1er

janvier, avec 43 autres collè-gues, la CCT 2015 interdisantl’engagement en-dessous dusalaire de base. Sertore gagnetoutefois encore un tiers demoins que la valeur la plushaute du niveau d’exigence G(102 000 francs).« A mon avis, on peut discuterd’une telle différence dans un

métier où il faut travailler demanière ponctuelle et sûre dèsle premier jour, comme les au-tres » a expliqué Manfred Haller.Même s’il y a des différencesselon les dépôts, avec plus oumoins de types de locs ou detrajets exigeants. « La discus-sion doit être menée dans lecadre de la CCT, puisque lesaugmentations sont réglées dela même manière dans toutesles catégories de métier » ontsouligné Haller et Avallone.Les participants ont surtoutmis en avant le fait qu’il fautaccélérer la progression salari-ale, ce qui est également thé-matisé actuellement dans lesautres métiers.

Ecarts historiquesSeverin Sertore ne gagneguère plus trois ans après saformation et même moins par-fois que des collègues plusâgés venant de terminer leurscours. Cela est dû à une amé-lioration obtenue par les syndi-cats lors des négociations CCT2015: il n’y a plus de salaire dedépart en-dessous de la valeurde base, après avoir terminéune seconde formation (sontconcernés le personnel deslocs mais aussi les agents detrains et les chefs circulationdes trains).« Au lieu de saluer cette déci-sion, il y a maintenant un cer-tain malaise chez le personneldes locs » regrette Manfred

Haller. Et cela bien que ZF aitmis de l’argent supplémentaireà disposition pour ne pas oc-troyer le minimum (70 005francs...) à ces mécanos con-cernés mais les payer en fonc-tion de leur âge (jusqu’à unmaximum de 74 000 francs).Cette harmonisation, logique àla base, a permis à certainsfraîchement diplômés mais unpeu plus âgés, de gagner da-vantage que des jeunes collè-gues, ce qui est forcément malperçu de la part de ces der-niers...Michael Buletti et Jürg Hurni,secrétaires syndicaux SEV, ontexpliqué que les adaptationssalariales 2015 ont aussi en-gendré des inégalités chez lescollaborateurs engagés sous« Vision 2010 ».C’est un grand défi pourchaque grosse entreprise, defaire que tous les collabora-teurs soient sur un pied d’éga-lité, a répondu Manfred Haller.Les CFF s’y appliquent et Man-fred Haller se met à dispositionde la LPV pour analyser les sa-laires qui ne jouent pas.

Markus Fischer/Hes

Les salaires des mécanicienssous la loupe

Séminaire LPV sur le système salarial: mon salaire est-il correct?

La sous-fédération LPVa organisé un cours deformation sur le sys-tème salarial des CFF,cours qui a eu lieu le 29septembre à Olten.

Fi

Beaucoup de questions à Manfred Haller parmi le public de tous les âges.

Fi

Manfred Haller et Hans-Ruedi Schürch, président central LPV

Le groupe de travail « salaire »de la LPV est soutenu par lesecrétariat central SEV et lacommission des jeunes. Il estcomposé de membres d’âgesdivers, d’années de servicevariées et de Suisse aléma-nique et romande. Ce groupede travail cherche des donnéesconcrètes concernant descollègues qui ont l’impressionque leur progression salarialeest insuffisante ou incorrecte,en particulier de ceux qui ontterminé leur formation dansles dix dernières années.Merci de votre aide.L’adresse de contact [email protected]

A la recherched’exemples

Page 10: Contact sev 2015 17

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10 DOSSIER contact.sevN° 17/158 octobre 2015

’externalisation de l’en-tretien du matériel rou-lant n’est pas seulement

une réalité aux CFF, mais éga-lement au sein d’ETC, partouten Suisse. En Suisse aléma-nique, la Frauenfeld-Wil-Bahna opté pour l’abandon de l’en-tretien (voir en page 11). Quantaux CFF, ils ont annoncé le 24septembre dernier que 19trains de type ETR 610 feraientl’objet d’une révision et d’unemodernisation pour un mon-tant de 80 millions de francs.Un travail externalisé àAlstom ... « En profitant de lapériode de révision pour exé-cuter les travaux de moderni-sation, il est possible de créerdes synergies et d’améliorer ladisponibilité des véhicules »,expliquent les CFF. Alstom exé-cutera ces travaux à Savigliano(Italie) à partir de 2017. Cettedécision des CFF laisse le SEVsceptique (voir en page 11).

On « synergise » en RomandieDans les ETC romandes, l’ap-proche est complètement diffé-rente et elle pourrait s’orga-niser à l’échelon romand. Ungroupe de travail inter-entre-prises a été mis sur pied partoutes les ETC actives dans la

L branche rail pour « réfléchir àdes synergies dans l’entretiendes bogies », explique VincentDucrot, directeur général desTransports publics fribour-geois. « Il s’agit pour les ETC deRomandie de diminuer lescoûts de l’entretien des bogiesen collaborant, voire éventuel-lement en le réunissant sur unseul site en Suisse romande. »Vincent Ducrot précise que lefutur centre de maintenancedes TPF à Givisiez ne jouerapas ce rôle de « centre ro-mand ». Pour rappel, le BLSlouera une partie du centre deGivisiez dès 2019, date à la-quelle il sera opérationnel.Pour Vincent Ducrot, un centred’entretien des bogies, s’il sefait un jour, « devrait avoir uneposition centrale, donc vrai-semblablement en terres vau-doises ». Voilà pour la localisa-tion. Pour le reste, lesentreprises estiment que pourréaliser des synergies et mieuxrépondre aux normes pluspoussées en matière d’entre-tien, il est impératif de tra-vailler ensemble plutôt quechacun dans son coin ou desous-traiter. « Actuellement,aucune entreprise n’a le vo-lume de travail nécessaire pour

rentabiliser les investis-sements à consentir dans cedomaine. Prenons un exemple:pour sertir les roues, il faut desmachines qui coûtent trèscher. En mutualisant le travail,on peut faire des économiesd’échelle », précise le directeurgénéral des TPF.

Pas d’externalisationen Europe de l’EstA l’heure où les entreprisessont mises sous pression parl’Office fédéral des transportsqui leur demande de réduireleur dépendance à son égard,la recherche de solutions pourfaire baisser les coûts est pourle moins logique. Le personnelrisque-t-il d’en pâtir? « Je pen-se plutôt qu’il s’agit d’une nou-velle rassurante pour le per-sonnel car actuellement il y ades usines en Pologne ou enHongrie qui sont prêtes à ef-fectuer ce genre de travaux.Mais pour les entreprises ro-mandes, il est important deconserver le savoir-faire à l’in-terne. Une sous-traitance del’entretien lourd pourrait êtreenvisagée chez le construc-teur, mais pas l’entretien régu-lier. L’entretien des bogies, parexemple, est une valeur straté-

gique qu’il n’est pas questiond’externaliser », assure VincentDucrot.Le groupe de travail inter-entreprises n’a certes pas prisde décision concrète. Il n’endemeure pas moins que pourVincent Ducrot le travail d’en-tretien pourrait à moyen termese faire au sein d’une «struc-ture commune». Autrement dit,d’un point de vue formel et siune entreprise venait à êtrecréée, il s’agirait bien là d’uneexternalisation puisque la so-ciété commune aurait uneforme juridique propre, aveccomme risque la dégradationdes conditions de travail. Le di-recteur général des TPF se veuttoutefois rassurant. « Il s’agira,si les choses se concrétisent,d’intégrer les partenaires so-ciaux à la démarche. Nous vou-lons conserver les compé-tences en notre sein, pas fairede la sous-enchère salariale. »Si les discussions ont com-mencé, le calendrier n’est pasencore fixé. Les ressources fi-nancières à disposition des en-treprises pour 2016 et 2017sont pratiquement sous toit.« Ce ne serait donc pas avant2018 que la collaboration semettrait en place, si accord il y

a », précise Vincent Ducrot.

Au SEV on garde l’œil ouvertAu SEV, on garde l’œil ouvert etl’esprit critique: « Il est tout àfait légitime que les entre-prises réfléchissent à des sy-nergies. Il n’empêche que lediable se cache dans les dé-tails, à commencer par laforme juridique que prendraitune structure commune. Il n’ya aucune raison valable decréer une entreprise externe.L’entretien des bogies peuttrès bien être effectué par unedes ETC actuelles qui facture-rait son travail aux autres. Lacréation d’une entreprise ex-terne présente trop de risquesde dégradations des condi-tions de travail. Le SEV n’ac-ceptera pas une telle perspec-tive », conclut ChristianFankhauser, secrétaire syndi-cal accompagnant plusieurssections VPT en Romandie.Le SEV invite donc ses mem-bres à faire remonter toute in-formation utile sur ce dossierafin de pouvoir le suivre demanière optimale et apporterune réponse appropriée.

Vivian Bologna

Les projets d’externalisation de l’entretien du matériel roulant se multiplient

Alors que la pression sur les coûts est en augmentation, les entreprises de transports publics regorgentd’idées pour réaliser des économies et optimiser les coûts. Dans l’entretien du matériel roulant, il y acelles qui ont opté pour l’externalisation du travail, celles qui se tâtent encore et celles qui regroupentleurs forces pour conserver leurs employés. Tour d’horizon non exhaustif de la situation en Suisse. Pourle SEV, une chose est sûre: la sous-traitance est la porte ouverte à la perte d’indépendance. La décisiondes CFF d’externaliser « exceptionnelleement » la révision des ETR 610 laisse sceptique le SEV qui vaveiller au grain pour que de telles idées ne se multiplient pas.

Entretien externalisé du matérielroulant : menace pour l’emploi

«Il est irresponsable de rester dépendantd’une multinationale»Manuel Avallone, vice-président SEV

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...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 17/158 octobre 2015

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Le mandat confié à Alstom par les CFF a de quoi dégoûter le personnel des CFF.

Le 24 septembre dernier, lesCFF ont annoncé qu’ils confientla première révision des trainspendulaires ETR 610 à Alstompour 80 millions de francs. Uneexternalisation qui sera effec-tuée à Savigliano, en Italie. LesCFF précisent qu’il s’agit làd’une situation particulière carils amènent le confort et latechnique des sept premierstrains de la première série auniveau de la deuxième. Les CFFont décidé de réaliser la re-mise à niveau des trains enmême temps que les révisionsprévues pour la période2017–2020. Tous ces travauxseront exécutés en Italie pourdes raisons d’homologation,indiquent les CFF.A première vue, l’explicationsemble logique, même si onpeut se demander s’il n’y avaitpas d’autres alternatives. Onparle tout de même d’un man-dat à 80 millions que les CFFexternalisent au lieu de le faireeux-mêmes.

Jusqu’à aujourd’hui, les CFFont suivi une autre logique,celle d’effectuer l’entretien dumatériel roulant à l’interne etce pour des raisons de maîtrisedu savoir-faire d’un matérielroulant qui a une longue duréede vie.Le SEV a fait part de son scep-ticisme face à cette décision.L’externalisation de l’entretiendes ETR 610 à l’entrepriseAlstom est intolérable. Les CFFrisquent ainsi de manquer dessavoir-faire indispensables àl’avenir pour garantir la dispo-nibilité de la flotte à longterme. En prévision d’une du-rée de vie de quelque 40 an-nées, il est irresponsable delaisser s’installer un tel rapportde dépendance vis-à-vis d’uneentreprise privée. Les CFF dis-posent de spécialistes à mêmede maintenir ces véhiculespour des dizaines d’années.Quant au vice-président duSEV, Manuel Avallone, il ajou-te: « En matière de savoir-faire

comme de prix, il est irrespon-sable de rester dépendantd’une multinationale, dont lesintérêts sont incontesta-blement divergents. » Les CFFdisposent d’ateliers industrielsqui leur permettent de réalisercet entretien, moyennant cer-tains ajustements. Si Yverdonet Olten semblent actuel-lement surchargés, Bellinzone(et probablement Bienne) au-raient de quoi remplir ce man-dat. Les CFF répètent à chaqueoccasion qu’ils considèrentl’entretien des véhiculescomme une tâche clé. Le SEVles prend au mot: en Suisse,dans les ateliers industriels etateliers d’entretien, on comptedes milliers de postes de tra-vail à haute valeur ajoutée. Ilest exclu de les mettre en péril.Il faut au contraire impliquer lepersonnel dans les réflexionssur le développement des acti-vités.

Gi/vbo

Alstom va effectuer la révision de 19 trains pendulaires

Les CFF donnent du travail à Alstom Dès le 1er octobre, la Frauenfeld-Wil-Bahn (FWB) a confié à Stadler RailServices SA l’entretien de sa flotte de cinq rames automotrices,achetées en 2013 à Stadler Rail, ainsi que celui d’un ancien véhicule etde véhicules de service. Depuis 2013, deux des cinq employés du dépôtd’entretien – et par ailleurs mécanos – de la FWB ont pris leur retraiteet n’ont pas été remplacés. Un troisième employé, âgé de plus de 60ans, reste à la FWB jusqu’à sa retraite et est «loué» à Stadler. Unquatrième membre de l’équipe, âgé pour sa part de 45 ans, reste luiaussi à la FWB mais ne travaillera, selon son souhait, plus que commemécanicien. Le cinquième, âgé de 36 ans, rejoint Stadler Services quilouera ses services de mécanicien à environ 30 % à la FWB. Il est doncdésormais soumis à la CCT Stadler, qui sur quelques points est moinsbonne que celle de la FWB (par exemple 43 respectivement 45 heureshebdomadaires contre 41 à la FWB). «Nous n’avons pourtant jamais eul’impression qu’il s’agissait de piéger les employés», explique lesecrétaire syndical SEV Felix Birchler. «Au contraire, des solutionsacceptables ont été cherchées avec eux.»

La FWB a évoqué deux raisons principales pour justifier cette externali-sation: dans une si petite entreprise, le maintien du savoir-faire estdéjà mis en danger lorsque deux employés partent à la retraitesimultanément. En outre, les coûts de l’entretien pourraient ainsi êtrelissés sur plusieurs années ce qui est important pour la sécuritéfinancière de l’entreprise. « Malgré notre scepticisme, nous avonsconstaté que la direction avait pour objectif d’organiser au mieux lamaintenance », relève Felix Birchler. « C’est pour cette raison que nousne sommes pas montés aux barricades. » Stadler a garanti, avec descontrats de longue durée, à la FWB l’entretien des trains jusqu’à la finde leur durée de vie. « Pour Stadler, il s’agit là d’un projet pilote qui luipermet de gagner d’autres clients», considère Felix Birchler. Stadler vaemployer plus de dix personnes à Wil, justement dans la perspectived’accroître ses activités à d’autres entreprises de chemin de fer. Fi/vbo

FRAUENFELD-WIL-BAHN

Page 11: Contact sev 2015 17

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10 DOSSIER contact.sevN° 17/158 octobre 2015

’externalisation de l’en-tretien du matériel rou-lant n’est pas seulement

une réalité aux CFF, mais éga-lement au sein d’ETC, partouten Suisse. En Suisse aléma-nique, la Frauenfeld-Wil-Bahna opté pour l’abandon de l’en-tretien (voir en page 11). Quantaux CFF, ils ont annoncé le 24septembre dernier que 19trains de type ETR 610 feraientl’objet d’une révision et d’unemodernisation pour un mon-tant de 80 millions de francs.Un travail externalisé àAlstom ... « En profitant de lapériode de révision pour exé-cuter les travaux de moderni-sation, il est possible de créerdes synergies et d’améliorer ladisponibilité des véhicules »,expliquent les CFF. Alstom exé-cutera ces travaux à Savigliano(Italie) à partir de 2017. Cettedécision des CFF laisse le SEVsceptique (voir en page 11).

On « synergise » en RomandieDans les ETC romandes, l’ap-proche est complètement diffé-rente et elle pourrait s’orga-niser à l’échelon romand. Ungroupe de travail inter-entre-prises a été mis sur pied partoutes les ETC actives dans la

L branche rail pour « réfléchir àdes synergies dans l’entretiendes bogies », explique VincentDucrot, directeur général desTransports publics fribour-geois. « Il s’agit pour les ETC deRomandie de diminuer lescoûts de l’entretien des bogiesen collaborant, voire éventuel-lement en le réunissant sur unseul site en Suisse romande. »Vincent Ducrot précise que lefutur centre de maintenancedes TPF à Givisiez ne jouerapas ce rôle de « centre ro-mand ». Pour rappel, le BLSlouera une partie du centre deGivisiez dès 2019, date à la-quelle il sera opérationnel.Pour Vincent Ducrot, un centred’entretien des bogies, s’il sefait un jour, « devrait avoir uneposition centrale, donc vrai-semblablement en terres vau-doises ». Voilà pour la localisa-tion. Pour le reste, lesentreprises estiment que pourréaliser des synergies et mieuxrépondre aux normes pluspoussées en matière d’entre-tien, il est impératif de tra-vailler ensemble plutôt quechacun dans son coin ou desous-traiter. « Actuellement,aucune entreprise n’a le vo-lume de travail nécessaire pour

rentabiliser les investis-sements à consentir dans cedomaine. Prenons un exemple:pour sertir les roues, il faut desmachines qui coûtent trèscher. En mutualisant le travail,on peut faire des économiesd’échelle », précise le directeurgénéral des TPF.

Pas d’externalisationen Europe de l’EstA l’heure où les entreprisessont mises sous pression parl’Office fédéral des transportsqui leur demande de réduireleur dépendance à son égard,la recherche de solutions pourfaire baisser les coûts est pourle moins logique. Le personnelrisque-t-il d’en pâtir? « Je pen-se plutôt qu’il s’agit d’une nou-velle rassurante pour le per-sonnel car actuellement il y ades usines en Pologne ou enHongrie qui sont prêtes à ef-fectuer ce genre de travaux.Mais pour les entreprises ro-mandes, il est important deconserver le savoir-faire à l’in-terne. Une sous-traitance del’entretien lourd pourrait êtreenvisagée chez le construc-teur, mais pas l’entretien régu-lier. L’entretien des bogies, parexemple, est une valeur straté-

gique qu’il n’est pas questiond’externaliser », assure VincentDucrot.Le groupe de travail inter-entreprises n’a certes pas prisde décision concrète. Il n’endemeure pas moins que pourVincent Ducrot le travail d’en-tretien pourrait à moyen termese faire au sein d’une «struc-ture commune». Autrement dit,d’un point de vue formel et siune entreprise venait à êtrecréée, il s’agirait bien là d’uneexternalisation puisque la so-ciété commune aurait uneforme juridique propre, aveccomme risque la dégradationdes conditions de travail. Le di-recteur général des TPF se veuttoutefois rassurant. « Il s’agira,si les choses se concrétisent,d’intégrer les partenaires so-ciaux à la démarche. Nous vou-lons conserver les compé-tences en notre sein, pas fairede la sous-enchère salariale. »Si les discussions ont com-mencé, le calendrier n’est pasencore fixé. Les ressources fi-nancières à disposition des en-treprises pour 2016 et 2017sont pratiquement sous toit.« Ce ne serait donc pas avant2018 que la collaboration semettrait en place, si accord il y

a », précise Vincent Ducrot.

Au SEV on garde l’œil ouvertAu SEV, on garde l’œil ouvert etl’esprit critique: « Il est tout àfait légitime que les entre-prises réfléchissent à des sy-nergies. Il n’empêche que lediable se cache dans les dé-tails, à commencer par laforme juridique que prendraitune structure commune. Il n’ya aucune raison valable decréer une entreprise externe.L’entretien des bogies peuttrès bien être effectué par unedes ETC actuelles qui facture-rait son travail aux autres. Lacréation d’une entreprise ex-terne présente trop de risquesde dégradations des condi-tions de travail. Le SEV n’ac-ceptera pas une telle perspec-tive », conclut ChristianFankhauser, secrétaire syndi-cal accompagnant plusieurssections VPT en Romandie.Le SEV invite donc ses mem-bres à faire remonter toute in-formation utile sur ce dossierafin de pouvoir le suivre demanière optimale et apporterune réponse appropriée.

Vivian Bologna

Les projets d’externalisation de l’entretien du matériel roulant se multiplient

Alors que la pression sur les coûts est en augmentation, les entreprises de transports publics regorgentd’idées pour réaliser des économies et optimiser les coûts. Dans l’entretien du matériel roulant, il y acelles qui ont opté pour l’externalisation du travail, celles qui se tâtent encore et celles qui regroupentleurs forces pour conserver leurs employés. Tour d’horizon non exhaustif de la situation en Suisse. Pourle SEV, une chose est sûre: la sous-traitance est la porte ouverte à la perte d’indépendance. La décisiondes CFF d’externaliser « exceptionnelleement » la révision des ETR 610 laisse sceptique le SEV qui vaveiller au grain pour que de telles idées ne se multiplient pas.

Entretien externalisé du matérielroulant : menace pour l’emploi

«Il est irresponsable de rester dépendantd’une multinationale»Manuel Avallone, vice-président SEV

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Le mandat confié à Alstom par les CFF a de quoi dégoûter le personnel des CFF.

Le 24 septembre dernier, lesCFF ont annoncé qu’ils confientla première révision des trainspendulaires ETR 610 à Alstompour 80 millions de francs. Uneexternalisation qui sera effec-tuée à Savigliano, en Italie. LesCFF précisent qu’il s’agit làd’une situation particulière carils amènent le confort et latechnique des sept premierstrains de la première série auniveau de la deuxième. Les CFFont décidé de réaliser la re-mise à niveau des trains enmême temps que les révisionsprévues pour la période2017–2020. Tous ces travauxseront exécutés en Italie pourdes raisons d’homologation,indiquent les CFF.A première vue, l’explicationsemble logique, même si onpeut se demander s’il n’y avaitpas d’autres alternatives. Onparle tout de même d’un man-dat à 80 millions que les CFFexternalisent au lieu de le faireeux-mêmes.

Jusqu’à aujourd’hui, les CFFont suivi une autre logique,celle d’effectuer l’entretien dumatériel roulant à l’interne etce pour des raisons de maîtrisedu savoir-faire d’un matérielroulant qui a une longue duréede vie.Le SEV a fait part de son scep-ticisme face à cette décision.L’externalisation de l’entretiendes ETR 610 à l’entrepriseAlstom est intolérable. Les CFFrisquent ainsi de manquer dessavoir-faire indispensables àl’avenir pour garantir la dispo-nibilité de la flotte à longterme. En prévision d’une du-rée de vie de quelque 40 an-nées, il est irresponsable delaisser s’installer un tel rapportde dépendance vis-à-vis d’uneentreprise privée. Les CFF dis-posent de spécialistes à mêmede maintenir ces véhiculespour des dizaines d’années.Quant au vice-président duSEV, Manuel Avallone, il ajou-te: « En matière de savoir-faire

comme de prix, il est irrespon-sable de rester dépendantd’une multinationale, dont lesintérêts sont incontesta-blement divergents. » Les CFFdisposent d’ateliers industrielsqui leur permettent de réalisercet entretien, moyennant cer-tains ajustements. Si Yverdonet Olten semblent actuel-lement surchargés, Bellinzone(et probablement Bienne) au-raient de quoi remplir ce man-dat. Les CFF répètent à chaqueoccasion qu’ils considèrentl’entretien des véhiculescomme une tâche clé. Le SEVles prend au mot: en Suisse,dans les ateliers industriels etateliers d’entretien, on comptedes milliers de postes de tra-vail à haute valeur ajoutée. Ilest exclu de les mettre en péril.Il faut au contraire impliquer lepersonnel dans les réflexionssur le développement des acti-vités.

Gi/vbo

Alstom va effectuer la révision de 19 trains pendulaires

Les CFF donnent du travail à Alstom Dès le 1er octobre, la Frauenfeld-Wil-Bahn (FWB) a confié à Stadler RailServices SA l’entretien de sa flotte de cinq rames automotrices,achetées en 2013 à Stadler Rail, ainsi que celui d’un ancien véhicule etde véhicules de service. Depuis 2013, deux des cinq employés du dépôtd’entretien – et par ailleurs mécanos – de la FWB ont pris leur retraiteet n’ont pas été remplacés. Un troisième employé, âgé de plus de 60ans, reste à la FWB jusqu’à sa retraite et est «loué» à Stadler. Unquatrième membre de l’équipe, âgé pour sa part de 45 ans, reste luiaussi à la FWB mais ne travaillera, selon son souhait, plus que commemécanicien. Le cinquième, âgé de 36 ans, rejoint Stadler Services quilouera ses services de mécanicien à environ 30 % à la FWB. Il est doncdésormais soumis à la CCT Stadler, qui sur quelques points est moinsbonne que celle de la FWB (par exemple 43 respectivement 45 heureshebdomadaires contre 41 à la FWB). «Nous n’avons pourtant jamais eul’impression qu’il s’agissait de piéger les employés», explique lesecrétaire syndical SEV Felix Birchler. «Au contraire, des solutionsacceptables ont été cherchées avec eux.»

La FWB a évoqué deux raisons principales pour justifier cette externali-sation: dans une si petite entreprise, le maintien du savoir-faire estdéjà mis en danger lorsque deux employés partent à la retraitesimultanément. En outre, les coûts de l’entretien pourraient ainsi êtrelissés sur plusieurs années ce qui est important pour la sécuritéfinancière de l’entreprise. « Malgré notre scepticisme, nous avonsconstaté que la direction avait pour objectif d’organiser au mieux lamaintenance », relève Felix Birchler. « C’est pour cette raison que nousne sommes pas montés aux barricades. » Stadler a garanti, avec descontrats de longue durée, à la FWB l’entretien des trains jusqu’à la finde leur durée de vie. « Pour Stadler, il s’agit là d’un projet pilote qui luipermet de gagner d’autres clients», considère Felix Birchler. Stadler vaemployer plus de dix personnes à Wil, justement dans la perspectived’accroître ses activités à d’autres entreprises de chemin de fer. Fi/vbo

FRAUENFELD-WIL-BAHN

Page 12: Contact sev 2015 17

......

12 DOSSIERcontact.sevN° 17/158 octobre 2015

Le SEV et UNIA avaient comman-dé une étude sur l’avenir del’industrie ferroviaire et dumatériel roulant en Suisse.L’étude Metron publiée en juin2014 avait mis en exergueplusieurs points favorables aumaintien de l’entretien dumatériel roulant dans le giron desentreprises de transports.

Selon l’étude, en principe, diversgroupes de prestataires pourl’entretien et les services peuvententrer en ligne de compte: lesexploitants ferroviaires eux-mêmes, les constructeurs dematériel roulant ou des tiers.L’entretien et les servicesreprésentent un domained’affaires intéressant et en pleinecroissance pour les entreprises deconstruction. Dans d’autres pays,comme par exemple en GrandeBretagne, il est d’usage que lesconstructeurs se chargent del’entretien. Quelques exemples:Bombardier : Grande Bretagne ;Siemens : Espagne, Russie,Grande Bretagne ; Stadler :Hongrie, Algérie. En Suisse cettepratique est appliquée déjàdepuis longtemps par exemplepour les trams (exemple BLT).L’étude Metron a mis en évi-dence, si besoin, que les coûtssont à l’origine de nombreusesdiscussions pouvant donner lieu àdes réorganisations. La questioncentrale est de savoir quelsacteurs on trouvera sur le marchédans les prochaines années.

Attention à la dépendancedes constructeursSelon les estimations desreprésentants des CFF, en

particulier pour le premierentretien, les entreprises deconstruction sont en mesured’offrir ce service à moindresfrais, étant donné qu’ellespeuvent trouver de meilleuresconditions à l’achat. Le premiercontrat de maintenance est ainsisouvent proposé pour attirer leclient, alors que pour les contratssuivants, en règle générale, lescoûts augmentent.Outre les exploitants ferroviaireset les entreprises de construction,il y a aussi des tiers qui jouent unrôle dans l’entretien et lesservices. Le transfert de l’entre-tien à des tiers est en tous les castrès pointu et délicat. Desproblèmes contractuels dus àcertaines zones troubles peuventsurgir parce que des relationscontractuelles lient les exploi-tants ferroviaires avec d’une partles constructeurs et, d’autre part,les entreprises d’entretien et queceux-ci (les constructeurs et lesentreprises d’entretien) agissentlibrement les uns par rapport auxautres. En cas de problème durantla période de garantie d’unvéhicule sur rail, il faut doncprocéder à des clarifications.

La maintenance toujours plusexigeante de compositionscomplètes au lieu de véhiculesisolés va nécessiter des investis-sements supplémentaires, ce quipourrait amener à réfléchir à unerévision des structures actuellesdes ateliers CFF dans le domainede la maintenance.Vu les résultats de l’étude, le SEVrevendique notamment :

• Pour des raisons de politique

des transports, de la sécurité etde l’emploi, l’entretien et lesservices doivent rester rattachésaux CFF, en tant qu’acteurprincipal. Les raisons sont avanttout la sécurité (aspect de qualitédans l’entretien et la mainte-nance) et le renforcement de laformation et de la formationcontinue.• Indépendamment des solutionspossibles, il faut s’assurer que surle marché des services et del’entretien, des conditions detravail équivalentes soientproposées de manière contrai-gnante dans toutes les entre-prises concernées, pour conserverles plus hauts standards dequalité et de sécurité. Cesexigences relatives aux condi-tions de travail et à la sécuritédoivent être réglées sur le planlégal.• Les CFF, le BLS et d’autresentreprises ferroviaires créent lespartenariats nécessaires entreexploitants ferroviaires etindustrie du matériel roulant,dans le but de pouvoir bénéficierdes dernières technologies et desmesures récentes de sécurité.L’entretien et les services sontaussi un domaine très intéressantet tourné vers l’avenir.

L’étude Metron peut êtreconsultée sur notre sitehttp://sev-online.ch/fr/medi-en/medienmitteilung/2014/-investir-pour-lavenir-de-lin-dustrie-ferroviaire-suisse/R-evendications sur l’entretienet les services)

Etude Metron sur l’avenir de l’industrie ferroviaire et du matérielroulant en Suisse

Le 16 août dernier, alors queles CFF et l’OFT se disputaientsur le montant dévolu à l’entre-tien du réseau dans le fondsd’infrastructure, la NZZ ré-chauffait un rapport du moisde mars sur les objectifs 2014de CFF Infra, soulignantcomment les CFF avaient loupéles besoins de productivité.Le 20 août, la NZZ en remetune couche, recommandantaux «monopolistiques CFF» dedavantage recourir à la concur-rence, à l’instar de Cargo Inter-national «en créant des joint-ventures», soit des entreprisesexternes pour mettre un termeà l’inefficacité publique.Dans les faits, les CFF externa-lisent depuis longtemps le re-

nouvellement des voies et fontappel à des entreprises privéespour chaque entretien bien dé-limité. Des entreprises quicompressent leurs coûts grâceà des conditions de travailmoins bonnes pour leur per-sonnel. Les externalisations nepermettent guère de réduireles coûts car les privés sontaussi soumis aux directives desécurité et sont soumis aux in-tervalles toujours plus courts.Le marché est en outre limitépar le savoir-faire toujours plusspécifique et par des machinestoujours plus sophistiquées,mettant ainsi les entreprisesprivées dans une situation demonopole. Rendant ainsi lesCFF dépendants d’elles,comme le montre l’exemple dela construction des aiguillages.CFF Infra serait donc bien ins-piré d’augmenter le nombre deses monteurs de voies aprèsdes années de démantèlementet de soigner leur formationafin de faire face aux défis quil’attendent. Fi/vbo

Des recettes loind’être miraculeuses

Externalisations chez CFF Infra

CFF

Le savoir-faire est fondamental. Il faut le maintenir.

Les CFF confient depuislongtemps l’entretiendes voies à des entre-prises externes, maisd’autres externalisa-tions conduiraient à uneperte d’indépendance.

Page 13: Contact sev 2015 17

RÉGIONS ......

13contact.sevN° 17/158 octobre 2015

Les objectifs de ce genre dejournée sont multiples: se faireconnaître, récolter les do-léances éventuelles des mem-bres SEV, leur offrir des choco-lats et des biberlis pour leurpause, etc. Cette fois-ci, il s’a-gissait aussi de les rendre at-tentifs à la journée dédiée aupersonnel de la Vente le 31 oc-tobre prochain à Olten.René Zürcher, président de la

section AS Ouest, était accom-pagné de Daniel Froidevaux etJürg Hurni, tous deux secré-taires syndicaux SEV, pour lavisite à Neuchâtel. Les collabo-ratrices et collaborateurs de laVente en gare de Neuchâtelainsi que ceux de l’agence devoyages avaient toutefois tel-lement de travail durant la vi-site de la délégation SEV qu’ila été difficile d’entamer unevraie conversation. Les repré-sentants du syndicat ont néan-moins offert les cadeaux duSEV et pu recueillir lesquelques inquiétudes et inter-rogations des membres surplace. A la Vente, c’estSwissPass qui a occasionné unsurplus de travail au lan-

cement, début août, avec delongues files d’attente à laclé... En effet, le nouveau sys-tème SwissPass engendrebeaucoup de questions, no-tamment en lien avec le renou-vellement automatique, etdonc nécessite de nombreusesexplications.

Suppression des agences devoyagesAutre sujet d’actualité: la fer-meture de l’agence de voyagesCFF. Les personnes employéesactuellement dans cette agen-ce passeront aux guichets. Iln’y aura pas de départ forcé

mais le pourcentage est toutde même en diminution, puis-qu’il y a une démission qui aété enregistrée.Autre suppression toute récen-te: Neuchâtel ne s’occuperaplus des bagages Fly. SeulesFribourg et Lausanne, enSuisse romande, gardent cetteprestation. Pour le respon-sable de la Vente à Neuchâtel,il est clair que le métierchange: « Nous ne sommesplus des vendeurs, mais desconseillers en mobilité. Le ser-vice après-vente prend del’ampleur. Le travail a changémais il est toujours aussi varié.Chaque client est différent. »

Yverdon et Lausanne

Deux autres syndicalistes,Jean-Pierre Etique et BaptisteMorier, ont visité les guichetsd’Yverdon, puis tous se sontretrouvés pour rencontrer lescollaborateurs travaillant à lagare de Lausanne (guichets etpolice des transports).Le capitaine Michel Willy, chefde région, a accueilli des re-présentants SEV dans les lo-caux de la police des trans-ports. Il a fait remarquer« qu’en raison de la grandeprésence de la police destransports et de l’étroite colla-boration avec les corps de po-lice locaux, le nombre d’inci-dents a reculé de 14 % en2014. » Selon lui, l’entreprisefait le maximum pour la sécu-rité de son personnel, pour laformation et l’équipement. Ilrelève d’ailleurs que la policedes transports est mieux équi-pée que certains corps de po-lice. A la question de Jean-Pierre Etique sur le fait qu’unengagement aux TPG pourraitaffaiblir les prestations four-nies ailleurs en Suisse roman-de, Michel Willy répond clai-rement: « Au contraire, celapermet de développer notrepolice. Il est inscrit dans la loifédérale que nous devons four-nir des prestations à tarif iden-

tique si on nous le demande.Le mandat aux TPG permetégalement davantage de varierle travail des collaborateurs. »La discussion a permisd’aborder des sujets comme laprésence des policiers sur lesquais, les guichets ouverts,etc.A Fribourg, la délégation SEV

n’a malheureusement pas purencontré beaucoup de mem-bres, tous étant très occupés àleur poste de travail. Ce qui n’apas empêché René Zürcher deleur laisser les friandises et au-tres gadgets qui leur étaientdestinés...

Henriette Schaffter

Neuchâtel, Yverdon,Lausanne et Fribourg:AS Ouest avait vu largepour sa journée sur leterrain.

Grande tournée romandeAS Ouest

Hes

Distributions de biberlis et autres chocolats lundi 28 septembre en Suisse romande. Ici, à Neuchâtel,dans le local de pause des collaborateurs du service de la Vente CFF.

Hes

Une agence de voyages CFF... c’est bientôt de l’histoire ancienne.

Journée du personnel de vente

Samedi 31 octobre, de 9 h 45 - 15 h 30

Hôtel Olten, à Olten

Thème: avenir de la vente auxguichets - revalorisation ou

dévalorisation ?

Responsable branche P, SEV AS Ruth Schweizer

..

Page 14: Contact sev 2015 17

La section CGN compte 201membres et son président estMarco Formosa. L’actualité dela section, au niveau purementsyndical, ce sont les négocia-tions sur la convention collec-tive de travail, en cours, ainsique l’assemblée VPT romande

2015. C’est en 2000 que cettesection avait organisé sa der-nière assemblée du genre.

Entraînement en vue de 2016Patrick Clot, président du co-mité d’organisation, expliquepourquoi il tenait à organiser

cette manifestation cette an-née: « Nous accueilleronsl’amicale des lacs et fleuveseuropéens en 2016 à Lau-sanne, sur plusieurs jours.Cette assemblée VPT romandeest donc un bon entraînementpour l’année prochaine... »

Il explique également quel’équipe d’organisation s’at-tend à une bonne participa-tion, les assemblées sur desbateaux attirant toujours da-vantage de monde. En 2000, ily avait eu 450 personnes...

Collègues de la VPT: bienvenuAssemblée VPT romande

C’est la section CGN quiorganise l’assembléeVPT romande 2015.Patrick Clot nous expli-que comment se dérou-lent les préparatifs...

Hes

Patrick Clot devantle bateau qui ac-cueillera l’assem-blée VPT romandele 31 octobre.

La première rencontre entresyndicalistes du GATU a eu lieuen novembre 1999. avec laferme intention de lancer unecampagne pour une charte dela sécurité. Ceci sous l’impul-sion de Johan Pain.C’est ensuite en novembre2000 que le SEV-VPT-GATU lan-

çait la charte d’engagementpour une meilleure sécuritédans les transports publics.Les entreprises signatairess’engageaient alors à consi-dérer que la sécurité des voya-geurs était indissociablementliée à celle des conducteurs etdu personnel de contact. Ellesaffirmaient, par la charte, quel’agression d’un de leurs sala-riés constituait un acte dirigécontre l’entreprise elle-même.Directions et collaborateurs etcollaboratrices s’engageaient àdévelopper collectivement desmesures de prévention et d’ac-compagnement. Un groupe pa-ritaire, ayant pour but d’obser-ver les faits d’agressivité et deviolence, de les analyser et defaire des propositions à leur di-

rection respective, devait êtremis sur pied.Les directions des entreprisesde transport public s’enga-geaient:• à mettre en oeuvre les mesu-res préventives et d’interven-tion nécessaires pour éviterque les cas de violence réper-toriés actuellement n’augmen-tent et qu’ils restent sans sé-quelles pour les personnesimpliquées;• à prendre les mesures néces-saires pour diminuer les situa-tions engendrant un sentimentde violence et d’agressivitépour les voyageurs commepour le personnel;• à assurer un suivi de tout casd’importance selon une procé-dure prévoyant le soutien mé-

dical, psychologique, juridiquenécessaire pour le personnelimpliqué, une information aupersonnel se basant sur lesfaits et un bilan pour en tirertoutes les conséquences.Les organisations syndicalesreprésentatives du personnels’engageaient quant à elles:• à défendre auprès du per-sonnel la meilleure qualité deservice rendu à la clientèlepossible, sans laquelle l’agres-sivité de certains clients nesaurait être maîtrisée;• à soutenir les actions de for-mation appropriée permettantune amélioration de la gestiondes conflits par le personnelde contact.

Bilan 15 ans après, avec Gil-

bert D’Alessandro présidentcentral VPT:

■ Les signataires s’enga-geaient, en 2000, à tenterde faire modifier la législa-tion. Succès ou non?

La loi a été modifiée, ça c’estun succès. En 2005, il a fallunéanmoins que les employéssortent dans la rue afin de ré-colter des signatures contre lesviolences dans les TP (10 000signatures), ceci afin d’activerla modification de la Loi (dite:Motion Jutzet déposée en mars2000 acceptée en 2001 auxEtats). Ces signatures avaientété ensuite apportées au se-crétaire général de MoritzLeuenberger par une importan-te délégation. On peut donc

La charte pour une meilleure sécurité Sécurité dans les transports publics

Les premières signa-tures de la charte ont eulieu le 16 novembre2000 à Fribourg, avecles six compagnies ro-mandes suivantes: TPF,TPG, TL, TRN-TPCV, TNet VMCM. Bilan 15 ansaprès avec le présidentcentral VPT, GilbertD’Alessandro.

RÉGIONS ......

14contact.sevN° 17/158 octobre 2015

Le « Lausanne », plus grosbateau à passagers d’EuropeA noter que le bateau « Lau-sanne », le plus grand bateaudédié au transport de pas-sagers d’Europe, est mis à dis-position par la compagnieCGN. Les participants aurontl’occasion de faire une mini-croisière, vraisemblablementen direction du Lavaux, pen-dant le repas.Patrick Clot a essayé, en orga-nisant l’événement, de rajeunirun peu l’ambiance et a donc in-vité un orchestre de blues-jazzqui se produira à l’arrivée desparticipants ainsi que durantl’apéro. Les organisateurs ontégalement « soigné » les prixde la tombola en achetant pasmal de lots.Le président du comité d’orga-nisation tient à remercierMarc-Henri Brélaz, de la sec-tion TPG retraités, grand habi-tué des assemblées VPT ro-mandes, qui a donné unsérieux coup de main à la sec-tion voisine pour l’organisation

de cet événement, ainsi quetoute l’équipe de la section quicontribue à mettre cette mani-festation sur pied.

Henriette Schaffter

ue à bord du « Lausanne »

répondre que oui, c’est unsuccès. Seul petit bémol: lesinstances judiciaires et les po-liciers ne connaissent pastoujours bien cette loi.

■ Les signataires conve-naient également de con-

fronter au moins une foispar année leurs approches,leurs expériences et leursrésultats en matière de pré-vention de l’insécurité. Çase fait?

Malheureusement pas danstoutes les compagnies. Il est

pourtant spécifié dans lacharte que les partenaires so-ciaux s’engagent à se rencon-trer paritairement afin detrouver des solutions com-munes pour enrayer la vio-lence. Le plus important c’estque les entreprises intègrentdans leur réflexion qu’uneagression même verbale estdangereuse, mais là encoredes compagnies sont ver-tueuses et d’autres le sontbeaucoup moins.

■ Toutes les entreprises detransports publics ont-ellessigné la charte?

Non, il y en a encore trop, àmon avis,qui n’ont pas signéla charte: 24 ETC sont concer-nées, avec une grande majo-

rité en Suisse allemande. Jepeux bien sûr comprendre laréticence des entreprises àvocation touristique, mais lesautres devraient signer pourdonner un signal clair à leurscollaborateurs et collabora-trices, un signal de soutien. Jeme demande d’ailleurs sinous ne devrions pas lancerune campagne afin de sensi-biliser les ETC qui n’ont passigné...

■ Quelle a été l’évolution enmatière de sécurité dansles transports publics cesdernières 15 années? Il y aeu une amélioration ou unedétérioration?

Je pense que oui, qu’il y a euune amélioration. Je peux

parler des TPF, que je connaisbien et là les violences ont di-minué. Cela tient à plusieursfacteurs: l’ancien directeur,M. Barraz, a pris cette problé-matique de la violence assezrapidement en considération.Et le fait de faire collaborertoutes les parties liées, deprès ou de loin, aux trans-ports publics (employé-e-s,direction, cadres, police,écoles et éducateurs de rue)ont participé à ce succès. Onpeut aussi relever que nom-bre d’ETC ont apposé l’auto-collant Stop Agression dansleurs bus ou trains, ce qui re-présente déjà une belle vic-toire syndicale.

Propos recueillis par

Henriette Schaffter

fête ses 15 ansAr

chiv

es

Gilbert D’Alessandro, président central VPT.

RÉGIONS

...... 15

contact.sevN° 17/158 octobre 2015

L’accueil des participants auralieu dès 9 h au débarcadère CGNn°1 à Ouchy. L’assembléedébutera à 10 h sur le bateau« Lausanne », avec des interven-tions notamment de Gilbert

D’Alessandro, président centralVPT, et Giorgio Tuti, présidentSEV. Une table ronde sur laviolence des transportspublics confrontera VincentDucrot, directeur des TPF, Olivier

Français, municipal à Lausanne,un psychologue ainsi que descollègues concernés par cetteproblématique. Apéro, mini-croi-sière et repas suivront. Fin de lamanifestation prévue vers 15 h 30.

Assemblée romande VPT le 31 octobre 2015 sur le bateau« Lausanne » à Ouchy

Hes

Patrick Clot est président ducomité d’organisation de lajournée VPT romande 2015.

Il a été président de la sectionCGN durant huit ans, de 1996 à2004. Il est actuellement encoreau comité central VPT etco-responsable de la brancheNavigation.

De formation, Patrick Clot estinstallateur sanitaire. Il est entréà la CGN en 1982 et travaillecomme matelot et mécanicien.Âgé de 56 ans, il est marié, sansenfant.

BIO

Page 15: Contact sev 2015 17

La section CGN compte 201membres et son président estMarco Formosa. L’actualité dela section, au niveau purementsyndical, ce sont les négocia-tions sur la convention collec-tive de travail, en cours, ainsique l’assemblée VPT romande

2015. C’est en 2000 que cettesection avait organisé sa der-nière assemblée du genre.

Entraînement en vue de 2016Patrick Clot, président du co-mité d’organisation, expliquepourquoi il tenait à organiser

cette manifestation cette an-née: « Nous accueilleronsl’amicale des lacs et fleuveseuropéens en 2016 à Lau-sanne, sur plusieurs jours.Cette assemblée VPT romandeest donc un bon entraînementpour l’année prochaine... »

Il explique également quel’équipe d’organisation s’at-tend à une bonne participa-tion, les assemblées sur desbateaux attirant toujours da-vantage de monde. En 2000, ily avait eu 450 personnes...

Collègues de la VPT: bienvenuAssemblée VPT romande

C’est la section CGN quiorganise l’assembléeVPT romande 2015.Patrick Clot nous expli-que comment se dérou-lent les préparatifs...

Hes

Patrick Clot devantle bateau qui ac-cueillera l’assem-blée VPT romandele 31 octobre.

La première rencontre entresyndicalistes du GATU a eu lieuen novembre 1999. avec laferme intention de lancer unecampagne pour une charte dela sécurité. Ceci sous l’impul-sion de Johan Pain.C’est ensuite en novembre2000 que le SEV-VPT-GATU lan-

çait la charte d’engagementpour une meilleure sécuritédans les transports publics.Les entreprises signatairess’engageaient alors à consi-dérer que la sécurité des voya-geurs était indissociablementliée à celle des conducteurs etdu personnel de contact. Ellesaffirmaient, par la charte, quel’agression d’un de leurs sala-riés constituait un acte dirigécontre l’entreprise elle-même.Directions et collaborateurs etcollaboratrices s’engageaient àdévelopper collectivement desmesures de prévention et d’ac-compagnement. Un groupe pa-ritaire, ayant pour but d’obser-ver les faits d’agressivité et deviolence, de les analyser et defaire des propositions à leur di-

rection respective, devait êtremis sur pied.Les directions des entreprisesde transport public s’enga-geaient:• à mettre en oeuvre les mesu-res préventives et d’interven-tion nécessaires pour éviterque les cas de violence réper-toriés actuellement n’augmen-tent et qu’ils restent sans sé-quelles pour les personnesimpliquées;• à prendre les mesures néces-saires pour diminuer les situa-tions engendrant un sentimentde violence et d’agressivitépour les voyageurs commepour le personnel;• à assurer un suivi de tout casd’importance selon une procé-dure prévoyant le soutien mé-

dical, psychologique, juridiquenécessaire pour le personnelimpliqué, une information aupersonnel se basant sur lesfaits et un bilan pour en tirertoutes les conséquences.Les organisations syndicalesreprésentatives du personnels’engageaient quant à elles:• à défendre auprès du per-sonnel la meilleure qualité deservice rendu à la clientèlepossible, sans laquelle l’agres-sivité de certains clients nesaurait être maîtrisée;• à soutenir les actions de for-mation appropriée permettantune amélioration de la gestiondes conflits par le personnelde contact.

Bilan 15 ans après, avec Gil-

bert D’Alessandro présidentcentral VPT:

■ Les signataires s’enga-geaient, en 2000, à tenterde faire modifier la législa-tion. Succès ou non?

La loi a été modifiée, ça c’estun succès. En 2005, il a fallunéanmoins que les employéssortent dans la rue afin de ré-colter des signatures contre lesviolences dans les TP (10 000signatures), ceci afin d’activerla modification de la Loi (dite:Motion Jutzet déposée en mars2000 acceptée en 2001 auxEtats). Ces signatures avaientété ensuite apportées au se-crétaire général de MoritzLeuenberger par une importan-te délégation. On peut donc

La charte pour une meilleure sécurité Sécurité dans les transports publics

Les premières signa-tures de la charte ont eulieu le 16 novembre2000 à Fribourg, avecles six compagnies ro-mandes suivantes: TPF,TPG, TL, TRN-TPCV, TNet VMCM. Bilan 15 ansaprès avec le présidentcentral VPT, GilbertD’Alessandro.

RÉGIONS ......

14contact.sevN° 17/158 octobre 2015

Le « Lausanne », plus grosbateau à passagers d’EuropeA noter que le bateau « Lau-sanne », le plus grand bateaudédié au transport de pas-sagers d’Europe, est mis à dis-position par la compagnieCGN. Les participants aurontl’occasion de faire une mini-croisière, vraisemblablementen direction du Lavaux, pen-dant le repas.Patrick Clot a essayé, en orga-nisant l’événement, de rajeunirun peu l’ambiance et a donc in-vité un orchestre de blues-jazzqui se produira à l’arrivée desparticipants ainsi que durantl’apéro. Les organisateurs ontégalement « soigné » les prixde la tombola en achetant pasmal de lots.Le président du comité d’orga-nisation tient à remercierMarc-Henri Brélaz, de la sec-tion TPG retraités, grand habi-tué des assemblées VPT ro-mandes, qui a donné unsérieux coup de main à la sec-tion voisine pour l’organisation

de cet événement, ainsi quetoute l’équipe de la section quicontribue à mettre cette mani-festation sur pied.

Henriette Schaffter

ue à bord du « Lausanne »

répondre que oui, c’est unsuccès. Seul petit bémol: lesinstances judiciaires et les po-liciers ne connaissent pastoujours bien cette loi.

■ Les signataires conve-naient également de con-

fronter au moins une foispar année leurs approches,leurs expériences et leursrésultats en matière de pré-vention de l’insécurité. Çase fait?

Malheureusement pas danstoutes les compagnies. Il est

pourtant spécifié dans lacharte que les partenaires so-ciaux s’engagent à se rencon-trer paritairement afin detrouver des solutions com-munes pour enrayer la vio-lence. Le plus important c’estque les entreprises intègrentdans leur réflexion qu’uneagression même verbale estdangereuse, mais là encoredes compagnies sont ver-tueuses et d’autres le sontbeaucoup moins.

■ Toutes les entreprises detransports publics ont-ellessigné la charte?

Non, il y en a encore trop, àmon avis,qui n’ont pas signéla charte: 24 ETC sont concer-nées, avec une grande majo-

rité en Suisse allemande. Jepeux bien sûr comprendre laréticence des entreprises àvocation touristique, mais lesautres devraient signer pourdonner un signal clair à leurscollaborateurs et collabora-trices, un signal de soutien. Jeme demande d’ailleurs sinous ne devrions pas lancerune campagne afin de sensi-biliser les ETC qui n’ont passigné...

■ Quelle a été l’évolution enmatière de sécurité dansles transports publics cesdernières 15 années? Il y aeu une amélioration ou unedétérioration?

Je pense que oui, qu’il y a euune amélioration. Je peux

parler des TPF, que je connaisbien et là les violences ont di-minué. Cela tient à plusieursfacteurs: l’ancien directeur,M. Barraz, a pris cette problé-matique de la violence assezrapidement en considération.Et le fait de faire collaborertoutes les parties liées, deprès ou de loin, aux trans-ports publics (employé-e-s,direction, cadres, police,écoles et éducateurs de rue)ont participé à ce succès. Onpeut aussi relever que nom-bre d’ETC ont apposé l’auto-collant Stop Agression dansleurs bus ou trains, ce qui re-présente déjà une belle vic-toire syndicale.

Propos recueillis par

Henriette Schaffter

fête ses 15 ans

Arch

ives

Gilbert D’Alessandro, président central VPT.

RÉGIONS

...... 15

contact.sevN° 17/158 octobre 2015

L’accueil des participants auralieu dès 9 h au débarcadère CGNn°1 à Ouchy. L’assembléedébutera à 10 h sur le bateau« Lausanne », avec des interven-tions notamment de Gilbert

D’Alessandro, président centralVPT, et Giorgio Tuti, présidentSEV. Une table ronde sur laviolence des transportspublics confrontera VincentDucrot, directeur des TPF, Olivier

Français, municipal à Lausanne,un psychologue ainsi que descollègues concernés par cetteproblématique. Apéro, mini-croi-sière et repas suivront. Fin de lamanifestation prévue vers 15 h 30.

Assemblée romande VPT le 31 octobre 2015 sur le bateau« Lausanne » à Ouchy

Hes

Patrick Clot est président ducomité d’organisation de lajournée VPT romande 2015.

Il a été président de la sectionCGN durant huit ans, de 1996 à2004. Il est actuellement encoreau comité central VPT etco-responsable de la brancheNavigation.

De formation, Patrick Clot estinstallateur sanitaire. Il est entréà la CGN en 1982 et travaillecomme matelot et mécanicien.Âgé de 56 ans, il est marié, sansenfant.

BIO

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AGENDA......

16contact.sevN° 17/158 octobre 2015

CommissionsVendredi30 octobreLucernePaintball Arena16 h-18 h

■ Jeunes

Sortie paintball

Paintball Arena est le plus grand organisateur dePaintball de Suisse avec des installations indooret outdoor sur plusieurs sites. Grâce à l’offretrès diversifiée, tous les joueurs auront leurcompte de plaisir, qu’ils soient débutants ou ha-bitués à participer à des tournois ou à jouer du-rant les loisirs.Inscription jusqu’au 25 octobre à [email protected]. Important: le SEV ne se portera pasresponsable pour les dommages éventuels etautres désagréments. S’assurer relève de la res-ponsabilité des participants.

Sous-fédérationsSamedi17 octobre

Salines deSchweizerhalle(BL)

■ Femmes des Travaux Visite des Salines de Schweizerhalle (BL)Viens en apprendre davantage sur le monde du selet laisse-toi surprendre!Je me réjouis de vous voir nombreuses.Inscriptions et remarques auprès de Lea Boner,079 746 10 70 ou [email protected]

Les femmes des Travaux

Samedi31 octobre 9 h 45 - 15 h 30Hôtel OltenOlten

■ AS

Journée du personnel devente

Thème: avenir de la vente aux guichets -revalorisation ou dévalorisation ?

Responsable branche P, SEV ASRuth Schweizer

SectionsMardi27 octobre19 hEchallens

■ VPT LEB

Assemblée d’automne

Vous êtes cordialement invités à participer àcette assemblée.

Lundi9 novembreSalle de la Geno1er étageGenossen-schaftstrasse 18Nidau

■ ZPV Biel/Bienne

Assemblée d’automne

Le tractanda et PV de la dernière assemblée se-ront envoyés par mail aux actifs, et sur demandeà [email protected]. Venez nombreux, noscollègues retraités sont également les bienve-nus. Vous trouverez plus d’informations sur lesite : http://zpvbielbienne.ch.L’assemblée sera suivie d’un plat froid et duverre de l’amitié. Merci de vous inscrire sur laliste au local des agents de train ou par mailchez Raphaël Frydig ([email protected]) jusqu’au30 octobre.

Mardi10 novembre17 h 30Hôtel Bern

■ AS Berne

Assemblée des membres

Orateur: Jean-Claude Bonny, responsable deprojet « Modèles d’avenir ».

Jeudi12 novembre18 h 30Salle des Can-tonsBuffet de la GareLausanne

■ AS Ouest

Assemblée des membres

Notre invité sera Giorgio Tuti qui nous parlera del’avenir du service public (TISA), ainsi que dessujets syndicaux actuels. L’assemblée sera sui-vie d’un repas offert par la section.Pour des raisons d’organisation, nous vousprions de vous inscrire pour le repas jusqu’au 5novembre auprès de : SEV AS Ouest, case postal1310, 1001 Lausanne ou par email / téléphone :[email protected] ou 078 825 66 90.

Jeudi19 novembre9 h 40, ouverturede l’assembléeBrügg BERestaurant Bahn-hof, au 1er étage(coin fumeur)

■ ZPV Ouest

Assemblée régionale

Giorgio Tuti, président SEV, sera présent. Café,croissants dès 9 h. L’assemblée sera suivie d’unapéritif et d’un repas (à 13 h 20).Nos retraité-e-s et nos apprenti-e-s sont cordia-lement invité-e-s. Inscriptions jusqu’au 9 novem-bre 2015 chez: Babey Denis, rte de la Scierie 25,2732 Saicourt, par mail à [email protected],ou au 079 555 06 12.

PensionnésMardi13 octobre14 h 30UOGPlace des Grottes 3Genève

■ PV Genève

Assemblée de section

Comme orateur du jour, votre comité vous propo-se un membre du comité de GenèveRando. Cetteassociation assure la promotion de la randonnéepédestre depuis 1973 et, en partenariat avecl’Etat, elle est aussi active dans l’entretien et lebalisage des sentiers du canton.Puis, nous partagerons les informations d’actua-lités syndicales (entre autres, l’imposition fiscalede l’AG de nos FVP), la camaraderie et un verrepour faire passer le tout !A noter qu’il est encore possible de commanderl’agenda SEV 2016. Le comité

LoisirsSamedi31 octobre9 h 20Salle de sport« Riethüsli »St-Gall

■ USSC Badminton -ESC Saint-Gall

23éme tournoi amical USSCde Badminton

L’ESC St-Gall invite tous les amis de badmintonpour un jour de plaisir avec racket et volants.Pour joueurs de tous les âges et de tous niveauxde compétence. Impliquez-vous, un plan de jeuspécial assure assez et de jeux intéressants. Ony va à St-Gall. Infos: Peter Lienhard Tel. 079 93527 50. Délai d’inscription: 21 octobre 2015

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat du personnel destransports et paraît toutes les deux semaines.

ISSN 1662-8462

Tirage: 10707 ex. (total 43 612 ex.), certifié REMP au 14.11.2014

Editeur: SEV, www.sev-online.ch

Rédaction: Peter Moor (rédacteur en chef), Peter Anliker, Vivian Bologna, Beatrice Fankhauser, MarkusFischer, Françoise Gehring, Pietro Gianolli, Anita Merz,Patrizia Pellandini, Henriette Schaffter

Adresse de la rédaction: contact.sev, Steinerstrasse 35, case postale,3000 Berne 6; [email protected]; téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58

Abonnements et changements d’adresse:Division administrative SEV, case postale, 3000 Berne 6;[email protected], téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58Abonnement annuel pour non-membres: CHF 40.–

Annonces: Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa, téléphone 044 928 56 11, fax 044 928 56 00,[email protected], www.zs-werbeag.ch

Pré-presse: AZ Medien, Aarau; www.azmedien.ch

Imprimerie: Mittelland Zeitungsdruck AG, Neumattstrasse 1, 5001 Aarauwww.mittellandzeitungsdruck.ch

La prochaine édition de contact.sev paraîtra le 22 octobre 2015.. Le délai rédactionnel pourl’agenda est fixé au 15 octobre à 10h. Pour les annonces, le délai est fixé au 13 octobre à 10h.

Le délai de référendum concernant lesdécisions du Congrès 2015 est échu au 25septembre 2015. Cette possibilité n’a pasété utilisée.

Les décisions suivantes entrent donc envigueur:

•rapport social SEV 2015

•textes d’orientation 2015–2017

•révision des statuts et du réglement degestion SEV

•nouvelles propositions au Congrès

SEV, Syndicat du personnel des transports

La secrétaire du Congrès, Christina Jäggi

Décisions du Congrès 2015: délai de référendum échu

Bersier Marie-Thérèse, veuve d’Ar-mand, Cottens FR; décédée dans sa 90eannée. PV Fribourg.

Chételat Marthe, retraitée, Courfaivre;décédée dans sa 96e année. PV Jura.

Manigley Yvonne, veuve de Constant,Renens VD; décédée dans sa 86e année.PV Vaud.

Steiner Nelly, cuisinier/ère titulaire re-traitée, Bévilard; décédée dans sa 86e an-née. PV Biel-Bienne.

Décès

Page 17: Contact sev 2015 17

SECTIONS ......

17contact.sevN° 17/158 octobre 2015

La démographie des spécia-listes dans les domaines del’entretien des véhicules, dunettoyage et du personnel ou-vrier a constitué le point fortde l’Assemblée des déléguésTS de cette année, en présencede Markus Jordi (HR-CFF). Ladiscussion qui a suivi a mis aujour quelques anomalies quela Commission centrale a déci-dé d’étudier plus à fond pourpouvoir fournir une prise deposition circonstanciée au chefdu personnel. La Commissioncentrale a transmis cette prisede position le 30 juillet 2015.Une séance a eu lieu le 16 sep-tembre 2015 avec Markus Jordiet Peter Luginbühl. Les thèmestraités lors de cette séance ontété :

■ un recrutement réussi depersonnel (de jeunes collabo-rateurs et collaboratrices aus-si)■ conserver le personnel■ l’exactitude du portefeuilledu personnel■ les modifications des ima-ges professionnelles et deleurs exigences dans l’entre-tien des véhicules, dues auxrames automotrices modernes■ un transfert de connais-sances réussi■ les effets possibles des mo-dèles de retraite introduits ré-cemment.

On peut comprendre qu’il n’aitpas été possible d’achever ladiscussion sur tous ces thèmeslors de cette seule séance. La

question de l’évolution démo-graphique des spécialistes vacontinuer à nous occuper àl’avenir. Des séances de repor-ting communes deux fois parannée sont indispensablespour que notre sous-fédérationpuisse collaborer efficacementà l’étude de ce problème. Lechef HR Markus Jordi a saluénotre proposition et a acceptéces séances de reporting. Ils’est aussi félicité que lasous-fédération TS se préoccu-pe de manière aussi approfon-die de ce thème très importantde la relève. Il a relevé qu’ils’agit de la seule sous-fédéra-tion SEV qui le fasse.La prochaine séance de laCommission centrale a lieu le 2octobre 2015. TS

Evolution démographique: nousvoulons y voir clair !

■ Sous-fédération TS, séance de la commission centrale

Cette manifestation s’est dé-roulée en mémoire de ManiFurrer qui est décédé en jan-vier 2015. Mani venait de Lu-cerne, était le joueur de tennisdes cheminots par excellenceet c’était son idée d’organiserles championnats suisses chezlui. Malheureusement, il n’apas pu remplir son rôle de res-ponsable pour les raisons ci-tées ci-dessus, mais ses collè-gues de l’ESV Lucerne se sontnaturellement mis à disposi-tion pour réaliser son derniersouhait.La participation 2015 a compté40 joueuses et joueurs en pro-venant de toute la Suisse. 53matchs ont eu lieu sur deuxjours dans différentes caté-gories. Le mode du tournoi -les joueurs perdants au pre-mier tour ont une 2è chancedans un tableau de consola-tion - a rendu le tournoi très at-tractif. Le samedi était réservécomme d’habitude aux tourspréliminaires, et le dimancheaux finales. Les deux journéesse sont déroulées dans desconditions estivales.La soirée de divertissement dusamedi a comme d’habitudeété un des points importantsde la manifestation. Cette soi-rée a été très agréable et leséchanges entre les partici-

pants et organisateurs sonttoujours très conviviaux. Aumoment de la clôture le diman-che à 16h, les vainqueurs descatégories étaient connus. Lechampion suisse 2015 est Pa-trizio Carloni (R3) du Tessin,qui a ainsi pu conserver son ti-tre conquis l’année passée. Lafinale entre les numéros 1 et 2du tableau n’a pas pu avoirlieu, car Athos Keller (R4) s’estblessé lors des matchs précé-dents, et a ainsi dû laisser lavictoire à son coéquipier. Maisles autres matchs de finalen’ont pas été aussi simples,comme par exemple la finaledes dames ou Christa Wessneret Heidi Furger ont livré unmatch très disputé de plus dedeux heures! Finalement, c’estChrista Wessner qui a rempor-té ce match au Super Tie-Break10 à 8, et est ainsi la cham-pionne suisse 2015.Les autres vainqueurs des ca-tégories sont : catégorie 2 :Marc Philippe; Seniors : Tho-mas Müller; Vétérans: EdwinGut et dans la catégorie fun :Luca Nonella.Un grand et sincère remer-ciement aux joueuses etjoueurs qui ont présenté untrès intéressant tennis dansdes conditions estivales. Ungrand remerciement éga-lement au comité d’organisa-tion qui a été très efficace et àtoute l’équipe du centre sportifde Ruopigen qui nous ont misà disposition une infrastruc-ture parfaite.

Guido Lang/Raphaël Luginbühl

■ USSC

L’ESV Lucerne a organi-sé durant le week-enddes 8 et 9 août 2015 leschampionnats suissesde tennis dans les ma-gnifiques installationssportives Ruopigen/Lit-tau.

Champions de tennisà Lucerne

..

De gauche à droite: Patrizio Carloni (champion suisse 2015),Christoph Hoesli (comité d’organisation), Athos Keller (finaliste).

Afin que le ciel retrouve sonbleu en fin d’après-midi, leChœur d’hommes des chemi-nots pensionnés de Bienne aouvert l’assemblée à 14h15par la chanson folklorique tes-sinoise « Quattro cavai chetrottano » et le chant « Grüssmir die Reben Vater Rhein »sous la direction de Willi Lack.Notre invité du jour AroldoCambi, le responsable des fi-nances du SEV et membre duConseil de fondation de la CPCFF, nous a informés sur lesnouveautés de la Caisse depension CFF. Il a su avec préci-sion, et par une présentationclaire, nous expliquer ce qu’estle taux d’intérêt technique, ceque l’on entend par le schémades générations et comment secompose le taux de conver-sion. Afin que la CP reste finan-cièrement à niveau dans lesannées à venir, la CP CFF a dé-cidé de prendre les mesuressuivantes dès le 1er janvier2016:

- abaissement du taux d’intérêttechnique de 3 % à 2,5 %- introduction des tables géné-rationnelles- ces deux mesures abaissentle taux de conversion de5,84 % à 5,22%.L’abaissement du taux de con-version à 5,22 % a comme ré-sultat une réduction des pres-tations de 10,7 % pour lesassurés qui sont au seuil d’unemise à la retraite (65 ans en2016). Les mesures suivantessont prévues pour amortircette réduction :- un fonds de 690 millions ver-sé par les CFF- une bonification unique de12% sur le capital de vieillessedes assurés actifs- une augmentation de la coti-sation des assurés et de l’em-ployeur de 1,25 % ce qui

donne une augmentation de2,5 % de la rente de pension.L’assemblée des membres aété conduite par Heinz Lüthi. Ila remplacé au dernier momentnotre président Ruedi Flückigerqui a dû subir une opération.Bon rétablissement Ruedi!Les 64 membres présents ontété informés de la démissionimmédiate du vice-présidentJohann Duda. En plus, ils ontpu prendre connaissance denotre randonnée d’automne dumardi 6 octobre organisée parFritz Lerch. La course annuelledans la vallée de Waldenburgdu 13 août restera pour les 83participants un agréable sou-venir et pour le jubilé des100 ans de la section PVBiel/Bienne en 2017, les acti-vités prévues ont été présen-tées. Avec un grand remer-ciement à Serge Anet, venuspécialement de Genève pourassurer la traduction simulta-née, les remerciements auChœur d’hommes et aux parti-cipants pour leurs intérêts,ainsi que les meilleurs vœuxde rétablissement aux ma-lades, l’assemblée a été closeà 16 h 30.

Robert Drewes/ adap.:J.-C. Amiet

Le 17 septembre, 64membres de la PVBienne se sont réunis enassemblée. En route versle 100è anniversaire...

« Les nouveautés de la Caisse de pension CFF »■ PV Biel/Bienne

LDD

Aroldo Cambi

Page 18: Contact sev 2015 17

......

18 SERVICEcontact.sevN° 17/158 octobre 2015

En effet, le Conseil national apeu après décidé d’entrer enmatière sur la proposition duConseil fédéral de relever lesmontants maximaux pris encompte dans le calcul des PCau titre du loyer. La chambredu peuple a ainsi refusé desuivre les recommandations dela Commission de la sécurité

sociale et de la santé publique(CSSS). Une courte majoritéavait proposé de renvoyer auxcalendes grecques cette adap-tation qui n’a que trop tardé.Il faut savoir que les maximan’ont plus été adaptés depuis2001, alors que les loyers ontaugmenté en moyenne de21 % pendant la même pé-riode. L’évolution varie selonles régions: les villes à fortedemande locative ont mêmeconnu une augmentation desloyers qui dépasse parfois30 %. Conséquences pour lespersonnes concernées:En raison de cette évolution,les bénéficiaires de PC sont demoins en moins nombreux àtrouver un appartement dont leprix se situe dans le cadre desloyers maximaux en vigueur.Déjà en 2013, plus que 72 %des personnes seules, 66 %des couples, 54 % des famillesde trois personnes et 40 % desfamilles de quatre personnes

ou plus y sont parvenus (selonle message du Conseil fédéral).Ces pourcentages pourraientavoir diminué encore davan-tage depuis 2013; cette politi-que de l’atermoiement con-traint les personnesconcernées à économiser surleurs frais de nourriture etleurs autres dépenses per-sonnelles. C’est inacceptable.Le Conseil national s’en estrendu compte il y a quatre anset a demandé au Conseil fédé-ral (CF) de corriger cette situa-tion. Le CF a élaboré un projetpour relever ces montants demanière différenciée selon lesrégions.Une «Alliance pour des presta-tions complémentaires décen-tes» s’est donc constituée faceà cette politique inacceptableet insensible. Elle regroupedes organisations de retraité-e-s, de personnes handica-pées, l’association des loca-taires et des syndicats. Le 22

septembre, elle a mené uneaction sur la place Fédéralesous le slogan « Pour vivredans la dignité– Pour des pres-tations complémentaires dé-centes » juste avant les débatsportant sur ce projet. L’alliancea appelé les conseillers natio-naux à ne pas suivre les recom-mandations de la commission.Il serait intolérable que les per-sonnes concernées doivent en-core plus longtemps se serrerla ceinture. La chambre dupeuple doit accepter la propo-sition du Conseil fédéral dansson intégralité et ainsi assureraux membres les plus faiblesde notre société une aide trèsconcrète et vitale.L’« Alliance pour des presta-tions complémentaires décen-tes » continuera à s’engager àl’avenir. Elle combattra avecdétermination tout démantè-lement dans les prestationscomplémentaires.

USS

Le 22 septembre, justeavant le débat, l’« Al-liance pour des presta-tions complémentairesdécentes » a appelé lesconseillers nationaux àenfin relever les mon-tants maximaux pris encompte dans le calculdes prestations complé-mentaires (PC) au titredu loyer. Cette courteaction qui a eu lieu de-vant le Parlement a étéun franc succès.

Le Conseil national ne s’est pas défilé■ Prestations complémentaires

L’« Alliance pour des prestationscomplémentaires décentes »rassemble :

•Agile – Les organisations depersonnes avec handicap

•l’Association de défense et dedétente de tous les retraité-e-set des futur-e-s retraité-e-s(AVIVO)

•Femmes protestantes enSuisse (FPS)

•Grossmütter Revolution

•l’Association suisse deslocataires (ASLOCA)

•l’Union syndicale suisse (USS)

•Travail.Suisse

•la Fédération des associationsdes retraités et de l’entraide enSuisse (FARES).

INFO

§Tenir une canette debière à la main en sor-tant de son véhiculepeut s’avérer risqué. Unconducteur en a faitl’amère expérience.Heureusement sansconséquences.

Angle droit

Thomas, chauffeur dansl’entreprise de bus X, termi-ne son service à la gare con-formément à l’horaire prévu.Il traverse son bus et ramas-se quelques journaux quitraînent sur les sièges ainsiqu’une canette de bière po-sée par terre. Il la soulève etse rend compte qu’elle est àmoitié pleine. Il la prenddonc avec lui hors du busafin de la vider. Mais c’est làqu’il rencontre deux collègu-es qui prennent leur service,l’un des deux étant celui quireprend son bus. Il s’entre-

Pris la canette à la main ...Un conducteur de bus a été averti par sa direction. Le SEV est intervenu et l’affaire a été classée.

tient quelques instants avecses collègues. Les trois per-sonnes discutent jusqu’à ceque l’autre collègue repren-ne le bus, puis Thomasprend le chemin du local deservice et jette la canette debière.

La photo qui est censéeconstituer une preuveDeux jours plus tard, Tho-mas est convoqué par lacheffe du personnel. Elle leconfronte à une photo en-voyée par un tiers à l’entre-prise, qui le montre en trainde discuter avec des collè-gues, en uniforme et unebière à la main. Elle lui de-mande des explications,surtout qu’il a déjà eu, il y aquelques années, un pro-blème lié à l’alcool.

Ni témoins ni actesEffectivement, à l’époque

Thomas avait dû être ren-voyé à la maison au débutde son service car son halei-ne empestait l’alcool. Ilavait alors tout à fait accep-té la mesure disciplinairequ’il a reçue, et une tellechose ne s’est plus jamaisreproduite.Thomas affirme à sa cheffedu personnel qu’il n’a cer-tainement pas bu, mais qu’ilportait la canette de bièreafin de la vider. Mais commeil n’est pas sûr qu’on lecroie, il propose de deman-der à ses deux collègues detémoigner. La cheffe du per-sonnel refuse car elle neveut pas faire de vagues.Thomas demande à voir laphoto mais on lui refuse cedroit. Au lieu de cela, on luidonne un avertissement.Thomas s’adresse alors auSEV qui prend contact avecl’entreprise afin de clarifier

la nature exacte de ce quiest reproché à Thomas.L’entreprise confirme qu’iln’est pas possible de pro-uver que Thomas a réelle-ment bu de la bière. Cepen-dant, être en uniforme avecune bière à la main consti-tue une entorse aux règlesde comportement qui sont àjuste titre très sévères. Laphoto envoyée en est lapreuve. Cette photo pourraitdonner l’impression à despassagers que le chauffeurboit en conduisant. Ceci jus-tifie un avertissement.

Le droit de voir la prétenduepreuveLe SEV ne comprend paspourquoi les collègues deThomas n’ont pas été enten-dus. En outre, si l’entrepriseveut sanctionner Thomas,elle doit fournir la preuve desa faute, et si cette preuve

est une photo, celle-ci doitêtre montrée à l’employémis en cause. En outre,l’entreprise a déjà admisque la photo ne constituepas une preuve de consom-mation d’alcool. Si l’on con-sidère que Thomas tient cet-te bière à la main pendantqu’il effectue son service, safaute se résume donc au faitqu’il n’a pas jeté la canettetout de suite. L’entreprisese doit dès lors d’expliquerà l’expéditeur de cette pho-to que les apparences peu-vent être trompeuses.L’affaire se tasse suite à cesobservations et l’entrepriserenonce à son avertisse-ment.

Le team d’assistance judiciaire SEV

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POLITIQUE SYNDICALE ......

19contact.sevN° 17/158 octobre 2015

La décision prise par la petitechambre est judicieuse à trois

égards. Premièrement, la loisur les heures d’ouverture desmagasins aurait dégradé lesconditions de travail des ven-deurs et vendeuses des can-tons touchés; cela, dans unebranche à bas salaires où cesconditions sont déjà de toutefaçon très souvent difficiles(horaires irréguliers, travail surappel). En outre, le commercede détail ne connaît pas deconvention collective de tra-vail, car l’association patronaleSwissRetail refuse à ce jourd’en négocier une. Des étudesmontrent qu’une telle précari-sation nuit à la santé des genset constitue une entrave à lavie de famille. Il serait absurde

d’accepter, à cause du « fana-tisme quasi religieux » (Luc Re-cordon, verts) des turbo-libéra-lisateurs, des reculs en matièrede santé publique.Deuxièmement, les cantons sesont clairement prononcéscontre une loi fédérale sur lesheures d’ouverture des maga-sins. Avec elle, plus de la moi-tié d’entre eux auraient en ef-fet été contraints de prolongerleurs heures d’ouverture. Quela « la population zurichoisedoive décider des horairesd’ouverture de la boulangeriede mon village » (ChristianLevrat, socialiste) est contraireau principe de la subsidiarité,selon lequel il faut fixer des

normes à l’échelon le plus baspossible. Ce n’est pas en vainque le président de l’USS, PaulRechsteiner (socialiste) a rap-pelé à ses collègues du Conseildes Etats le vieux principe libé-ral suivant : « Si une loi fédéra-le n’est pas nécessaire, ne lafaisons pas. »Troisièmement, il aurait étédommageable, pour des rai-sons démocratiques, de con-traindre la majorité des can-tons à prolonger leurs heuresd’ouverture. En effet, les dis-positions en vigueur ont étédécidées, dans de nombreuxcantons, par les citoyen(ne)squi ont explicitement rejetétoute prolongation. En consé-

quence, Paul Rechsteiner a de-mandé à son collègue conseil-ler aux Etats Filippo Lombardi(PDC), à l’origine du projet deloi, de demander à la popula-tion tessinoise si elle veutadopter une réglementation al-lant dans le sens de ce quepropose maintenant la loi surles heures d’ouverture descommerces soumise au Par-lement. Grâce à la voix prépon-dérante de son président, leConseil des Etats a décidé dene pas entrer en matière sur ceprojet de loi. Reste à espérerque cette nouvelle ligne rai-sonnable s’impose égalementau Conseil national. uss

Les demandes des syn-dicats et des cantonsprises en compte,L’USS se félicite de ceque le Conseil des Etatsait décidé de ne pas en-trer en matière sur uneprolongation desheures d’ouverture desmagasins. On a ainsienfin tenu compte del’opposition résolue destravailleurs et travail-leuses ainsi que descantons.

Le Conseil fédéral a enfin compris■ Heures d’ouverture des magasins

Une loi moderne et une SUVA quin’a pas été affaiblie. La collabora-tion des partenaires sociaux s’estavérée payante lors de la révisionde la loi sur l’assurance-accidents(LAA).

Avec la votation finale del’Assemblée fédérale lors de lasession d’automne, la révision dela LAA est désormais sous toit.Les chambres fédérales ont ainsimodernisé une loi qui datait desannées 80; cela, sans affaiblir laSUVA par rapport aux assureursprivés et sans démanteler lesprestations d’assurance. Cerésultat n’a été possible que grâceà une collaboration intense entrel’USS et des organisationspatronales.

La révision de la LAA présentéeen son temps par le Conseilfédéral était très différente: sansque cela eût été financièrementnécessaire, elle aurait faitpéricliter une assurance socialequi fonctionne bien. Les assureursprivés auraient pu continuer àfaire grossir leurs affaires et laSUVA se serait affaiblie. En outre,le recul des prestations auraitdétérioré la situation des invalidespar accident. La couvertured’assurance aussi aurait diminué.Mais grâce à une coalition despartenaires sociaux, il a étépossible de faire rejeter ce projetet d’empêcher ainsi cette révision.

Les organisations de salarié-e-s etcelles des patrons représentées àla SUVA ont alors décidé d’éla-borer ensemble un projet quidevait moderniser la LAA sansremettre en question les acquis del’assurance-accidents ni le modede fonctionnement de la SUVA.Les négociations se sont étaléessur plusieurs années. Lorsquel’Association suisse d’assurances,soit les assureurs privés, se ralliaau projet négocié par les parte-naires sociaux s’ouvrit alors lavoie à un traitement non conflic-tuel par le Parlement de cettenouvelle révision.

Du point de vue du personnel,cette voie s’est avérée payante.L’assurance-accidents a pu êtrestabilisée et, alors que dans denombreuses assurances socialescomme l’AI ou la prévoyanceprofessionnelle, on observait ouobserve encore des signesavant-coureurs de démantè-lement, on est parvenu à éviter untel sort à l’assurance-accidents.L’assurance-accidents reste doncune assurance sociale quifonctionne bien et dont lesfinances sont solides. Et elleprofite de la structure de la SUVA: les branches qui comportent desrisques d’accident élevés y sontobligatoirement assurées. Atravers leurs partenaires sociaux,elles constituent l’organismeresponsable de la SUVA, un

modèle de réussite. Cela s’expli-que aussi par le fait que la SUVAne prend pas uniquement encharge la couverture des risques,mais s’occupe aussi de préventionet pourvoit à la réhabilitation et àla réintégration des personnesvictimes d’accidents.

La SUVA: un avenir garantiAvec la nouvelle LAA, l’avenir del’assurance-accidents, uneassurance sociale fiable, et celuide la SUVA, une institutioncentrale du partenariat socialsuisse, sont garantis. La révisionclarifie en outre quelques pointslitigieux qui sont aussi importantspour les assuré-e-s

•Un travailleur ou une travail-leuse est assuré à partir du jouroù commencent ses rapports detravail (donc même si le premierjour du mois tombe un dimanche).

•L’assurance prend fin le 31e jouraprès la cessation des rapports detravail.

•Après la cessation des rapportsde travail, il est possible deconclure une prolongation del’assurance par convention pourune durée désormais de jusqu’àsix mois.

•La loi énumère désormais toutesles lésions corporelles assimiléesà un accident.

•Les mesures de prévention des

accidents sont aussi étendues auxfrontalières et frontaliers ainsiqu’aux travailleurs et travailleusesdétachés. Les entreprisesétrangères doivent désormaisaussi payer des primes pour laprévention, même si elleséchappent à l’obligation d’assu-rance.On est arrivé à empêcher desdétériorations radicales concer-nant les rentes des invalides paraccident à la retraite. Les rentesdes assuré-e-s qui sont victimesd’un accident jusqu’à 20 ans avantleur retraite et deviennentinvalides seront réduites, mais,avec leurs rentes de vieillesse del’AVS et celles de leur 2e pilier,ces personnes continueront àquand même bénéficier d’un bonniveau de prestations pendantleur retraite.•Lorsque l’invalide par accidentqui avait plus de 45 ans quand cedernier est survenu atteint l’âgede la retraite, sa rente LAA seraréduite, à partir de 45 ans, de 2 %pour chaque année (exemple : 55ans d’âge l’année de l’accident =réduction de 20 % de la rente LAAà partir de 65 ans). Pour un degréd’invalidité inférieur à 40 %, laréduction est de 1 %. Grâce à desdélais transitoires plus longs,seules les personnes victimesd’un accident après l’entrée envigueur de la loi seront a prioriconcernées.

L’extension de l’assuranceobligatoire auprès de la SUVAsouhaitée par les syndicats n’apas été obtenue. Toujours est-ilque la position de la SUVA n’a pasété affaiblie. En raison desnouvelles règles de gouvernanced’entreprise, celle-ci disposedésormais d’un profil clair et voitson autonomie renforcée.•L’ancien conseil d’administrationdevient le « Conseil de la SUVA ».Sa composition reste inchangée,soit 40 membres, dont 16 repré-sentant-e-s des travailleurs ettravailleuses, 16 représentant-e-sdes employeurs et employeuses et8 représentant-e-s de la Confédé-ration.•Un mécanisme de médiation aété mis en place pour clarifier lesquestions de délimitation concer-nant l’assujettissement à l’assu-rance auprès de la SUVA.•Les activités accessoires de laSUVA, comme par exemple lagestion de cliniques de réadapta-tion, sont inscrites dans la loi.Cette issue positive ne doitcependant pas masquer les défisque l’assurance-accidents doitrelever. Les accidents restent àl’origine de grandes souffranceshumaines pour les personnestouchées et leurs proches. Laprévention des accidents etmaladies professionnels doit êtreintensifiée. USS

Révision de la Loi sur l’assurance-accidents: la collaboration des partenaires sociaux a été payante

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20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 17/158 octobre 2015

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant-e sera tiré-e ausort parmi les réponses correcteset gagnera un chèque Reka d’unevaleur de 40 francs.

Solution du concours paru danscontact.sev no 16:

le train panoramique de Verticalp(Vallée du Trient, EspaceMont-Blanc).

Le sort a désigné André Willi,domicilié à Samstagern, membrede la VPT Südostbahn.

Il reçoit un set d’écriture Carand’Ache.

Conditions de participation :

Par carte postale Inscrivezvotre réponse, vos nom et prénomainsi que votre adresse sur unecarte postale et retournez-la à :SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6.

Par e-mail Envoyez votreréponse, vos nom et prénomainsi que votre adresse par e-mailà : [email protected]

Sur Internet Rendez-vous surnotre site www.sev-online.ch:cliquez sur l’encadré Photomys-tère qui se trouve à droite sousl’agenda et remplissez leformulaire. Ce concours nedonne lieu à aucune correspon-dance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 14 octobre 2015

Photomystère : « Où cette photo a-t-elle été prise ? »

pan.

Au bon vieux temps, le «con-trôleur» était considéré commeune composante essentielle dupersonnel des transports pu-blics: il vendait et contrôlait lesbillets, aidait les gens àmonter et à descendre dutrain, donnait des rensei-gnements sur les changementsde train, annonçait la pro-chaine gare et apportait sonaide au transport du courrierinterne et des bagages. Sesfonctions dans le mouvementdes trains étaient moins con-nues des usagers. Ces der-nières décennies, les condi-tions liées à la technique et àl’exploitation ont radicalementchangé de sorte qu’un nombrecroissant d’entreprises ferro-viaires font rouler toujours plusde trains sans accompa-gnement. Sur bien des lignes,le travail du personnel d’ac-compagnement des trains selimite aux contrôles spora-diques des billets.Ce n’est pas que dans lestrains que le personnel a dimi-nué; il y a toujours moins d’ar-

rêts dotés de personnel et tou-jours moins de prestations. Dé-mantèlement, commande àdistance et transfert sur inter-net, telle semble être la devise– le personnel coûte trop cher.On remarque maintenantqu’on est probablement allétrop loin: sur certaines liaisonstardives, il faut mettre du per-sonnel pour pouvoir garantir lasécurité des voyageurs.Comment savoir lorsqu’onn’est pas de la localité si ondoit prendre à l’automate sonbillet pour « Thörishaus Dorf »ou « Thörishaus Station » ouencore où il faut changer detrain? Face à un automate,beaucoup de personnes se dé-brouillent mal avec les pres-criptions tarifaires ou avecl’achat de billets, encore plusdans un pays étranger oulorsque les informations sontrédigées en langue étrangère.Et les automates ont un prix;ils doivent être entretenus ettombent parfois en panne.

Nouvelle doctrine au BLSLe BLS est en train de changerde concept: au lieu d’investirdans les automates, il investitdans l’humain. Le déclencheurde cette volte-face est que lesautomates à billets BATS, que leBLS avait repris des CFF, pren-nent de l’âge et qu’ils ne peu-vent plus être entretenus. Il fautdonc trouver un remplacementpour les 49 appareils qui prendla forme de nouveaux automates

que le BLS utilise déjà depuiscinq ans. Ces derniers sontcertes faciles à utiliser, l’achatdu billet est rapide mais ils n’ontqu’une offre restreinte de billetscourants.Douze sites entre Goppensteinet Brigue ainsi que Spiez etZweisimmen ne sont pas tou-chés par ce remplacement puis-qu’ils n’auront désormais plusd’automates à billets, A partir du12 octobre, tous les trains surces lignes seront accompagnéspar des agents de train. Ces der-niers vendront directement dansle train et sans supplément destitres de transport tels des bil-lets individuels, des cartes jour-nalières, des cartes pour vélos,des billets pour surclassementou changements de parcours.

RegioExpress accompagnésLe BLS va encore plus loin: auchangement d’horaires de dé-cembre, il veut que tous ses Re-gioExpress soient à nouveau ac-compagnés. Cela concerne leslignes Berne–Neuchâtel–La-Chaux-de-Fonds, Berne–Lang-nau–Lucerne, Berne–Kander-steg–Brigue etSpiez–Zweisimmen.Comme l’a annoncé à con-tact.sev la porte-parole du BLSHelene Soltermann, le team dupersonnel d’accompagnementdes trains du BLS sera augmen-té de 12 postes à plein tempspour atteindre 114 postes entout afin de pouvoir assurer l’ac-compagnement des trains. pan

12 nouveaux postes créés pour le changement d’horaire

Pendant longtemps, ona pensé que la profes-sion d’agents de trainallait disparaître. Ellesemble toutefois vivreaujourd’hui une véri-table renaissance. BLSchange de cap et créedes postes d’agents detrain.

Davantage d’agents detrain sur les lignes BLS

pan.

BLS supprime lesautomates au lieude les remplacer(ici c’est Bernmo-bil).