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AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 20 19 novembre 2015 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch Le 28 février prochain, le peuple suisse se prononcera sur la réalisation d’un 2 e tube autoroutier au Gothard. Le SEV a clairement pris position contre ce projet qui porterait un sérieux coup à la politique de transfert de la route au rail. Dans le dossier du présent numéro, contact.sev présente les résultats d’un groupe d’experts reconnu. L’utilisa- tion du tunnel de base ferroviaire qui sera inauguré début juin permettrait d’absorber davantage de trafic que ne le permet la route aujourd’hui. Inutile donc d’investir quelque 3 milliards en tout au Gothard alors qu’une solution trois fois moins chère est possible grâce au rail. Par ailleurs, l’assainissement du tun- nel du Gothard est bien plus onéreux que la réfection du tunnel de l’Arlberg autrichien, comme l’a analysé l’asso- ciation Railvalley. Enfin, qui peut encore croire que seu- les deux voies sur quatre seraient uti- lisées sur les autoroutes du Gothard, violant ainsi la Constitution qui prévoit de ne pas augmenter le transit dans les régions alpines? Dossier en pages 10 à 12 Gothard L’alternative au 2 e tube est moins chère Le personnel des services publics et de la construction dans la rue. Pages 5 et 14 Grèves et colères .. L’exemple hollandais présenté au colloque d’Ouestrail Page 13 SwissPass n’est qu’une étape .. Du nouveau matériel roulant, de nouveaux horaires améliorés et bientôt une nouvelle CCT. De quoi satisfaire la section MBC. Page 9 Tout roule au MBC Les CFF ont décidé par mesures d’éco- nomies de renoncer à l’accompagnement par des forces de sécurité des InterRegio et des InterCity jugés sensibles. Et ce alors que les agressions, même à l’encontre des mécanos, sont de plus en plus violentes. Le SEV demande aux CFF de revoir leur décision qui met en danger la santé du personnel et celle des usagers. Focus, page 20 Moins de sécurité! « Railfit20/30 »: c’est le nom du pro- gramme des CFF qui prévoit de supprimer plus de mille postes dans les cinq ans à venir. A cet effet, l’entreprise a mandaté, encore une fois, les conseillers de McKin- sey. Le SEV se défendra contre ces sup- pressions de postes et considère la voie empruntée comme totalement erronée, puisque de grands projets d’extension vont voir le jour, côté offre et côté infra- structure. Le prochain changement d’ho- raires implique déjà une augmentation de l’offre avec la ligne diamétrale zuri- choise... et dans une année, ce sera au tour du Gothard. « Les CFF ont besoin de plus personnel, pas de moins », déclare le président du SEV, Giorgio Tuti. Pages 2 et 3 Les CFF sont sur la mauvaise voie Les CFF se développent un peu partout et il n’y a qu’au niveau du personnel qu’ils coupent massivement. Il n’en est pas question pour le SEV. Les CFF annoncent un programme de démantèlement massif keystone La politique des CFF bloque le bon fonctionnement des transports publics...

Contact sev 2015 20

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Page 1: Contact sev 2015 20

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 20

19 novembre2015

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

■ Le 28 février prochain, le peuplesuisse se prononcera sur la réalisationd’un 2e tube autoroutier au Gothard. LeSEV a clairement pris position contre ceprojet qui porterait un sérieux coup à lapolitique de transfert de la route au rail.Dans le dossier du présent numéro,contact.sev présente les résultats d’ungroupe d’experts reconnu. L’utilisa-tion du tunnel de base ferroviaire qui

sera inauguré début juin permettraitd’absorber davantage de trafic que nele permet la route aujourd’hui. Inutiledonc d’investir quelque 3 milliards entout au Gothard alors qu’une solutiontrois fois moins chère est possiblegrâce au rail.Par ailleurs, l’assainissement du tun-nel du Gothard est bien plus onéreuxque la réfection du tunnel de l’Arlberg

autrichien, comme l’a analysé l’asso-ciation Railvalley.Enfin, qui peut encore croire que seu-les deux voies sur quatre seraient uti-lisées sur les autoroutes du Gothard,violant ainsi la Constitution qui prévoitde ne pas augmenter le transit dansles régions alpines?

Dossier en pages 10 à 12

Gothard

L’alternative au 2e tube est moins chère

Le personnel desservices publics et de laconstruction dans la rue.

Pages 5 et 14

Grèves et colères

..

L’exemple hollandaisprésenté au colloqued’Ouestrail Page 13

SwissPass n’estqu’une étape

..

Du nouveau matériel roulant, de nouveauxhoraires améliorés et bientôt une nouvelleCCT. De quoi satisfaire la section MBC.

Page 9

Tout roule au MBC

Les CFF ont décidé par mesures d’éco-nomies de renoncer à l’accompagnementpar des forces de sécurité des InterRegioet des InterCity jugés sensibles. Et cealors que les agressions, même àl’encontre des mécanos, sont de plus enplus violentes. Le SEV demande aux CFFde revoir leur décision qui met en dangerla santé du personnel et celle desusagers.

Focus, page 20

Moins de sécurité!

« Railfit20/30 »: c’est le nom du pro-gramme des CFF qui prévoit de supprimerplus de mille postes dans les cinq ans àvenir. A cet effet, l’entreprise a mandaté,encore une fois, les conseillers de McKin-sey. Le SEV se défendra contre ces sup-pressions de postes et considère la voieempruntée comme totalement erronée,puisque de grands projets d’extensionvont voir le jour, côté offre et côté infra-structure. Le prochain changement d’ho-raires implique déjà une augmentationde l’offre avec la ligne diamétrale zuri-choise... et dans une année, ce sera autour du Gothard. « Les CFF ont besoin deplus personnel, pas de moins », déclare leprésident du SEV, Giorgio Tuti.

Pages 2 et 3

Les CFF sont sur la mauvaise voieLes CFF se développent un peupartout et il n’y a qu’au niveaudu personnel qu’ils coupentmassivement. Il n’en est pasquestion pour le SEV.

Les CFF annoncent un programme de démantèlement massif

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La politique des CFF bloque le bon fonctionnement des transports publics...

Page 2: Contact sev 2015 20

La dernière journée de recru-tement 2015, sous le slogan«Ensemble nous sommes tou-jours plus forts», aura lieu le30 novembre prochain. La res-

ponsable du recrutement, Ele-na Obreschkow, a expliqué aucomité qu’il faudra fournir ungros effort pour atteindre notreobjectif de 1800 nouvelles ad-hésions en 2015.Lors de cette même séance decomité, elle a présenté le con-cept de recrutement pour lestrois prochaines années: il n’yaura désormais plus d’actionannuelle où les bons recru-teurs ou bonnes recruteuses

sont mis particulièrement enavant, mais plutôt une actionsur la durée, valable durant aumoins les trois prochaines an-nées. Cela devrait permettreaux recruteurs ou recruteusesoccasionnel-le-s de réussir àobtenir certaines primes.Un élément essentiel de cettenouvelle action réside en ar-rière-plan: le SEV désire mieuxencadrer tous les membresayant recruté de nouveaux

membres.Ceux-cin’étaient jus-qu’à présentpas enregistréssystémati-quement ni for-cément accom-pagnés. Ilsseront désor-mais tous listéset contactés di-rectement, etceci égalementpour tout ce

qui concerne les recrutementsdes cinq dernières années.

Les chemins de fer restent intégrésLe comité s’est ensuite penchésur la problématique de « l’or-ganisation de l’infrastructureferroviaire », à propos de la-quelle le Conseil fédéral a lancéune consultation récemment.La coordinatrice politique duSEV, Daniela Lehmann, a expli-qué que ce rapport a une lon-gue histoire préalable et que leSEV s’est déjà prononcé àmaintes reprises à ce sujet.Une commission d’experts atout d’abord été mise en place,sous la direction de l’ancienchef du Trafic Voyageurs desCFF, Paul Blumenthal. Durantl’audition devant cette commis-sion, le SEV avait pu exprimerson avis, à savoir que les che-mins de fer en Suisse doiventrester intégrés, infrastructure etexploitation réunis sous le

même toit. Le SEV s’était éga-lement exprimé contre la libéra-lisation de l’octroi des sillons etde l’infrastructure. Une pre-mière consultation avait alorssuivi, avec une proposition dela commission d’experts decréer une structure en holdingpour les grandes entreprises dechemins de fer. Le SEV s’étaitprononcé contre cette idée deholding et avait mis en gardecontre la reprise anticipée deréglementations européennesmême pas encore adoptées dé-finitivement par Bruxelles. En-tretemps, en effet, le quatrièmepaquet ferroviaire a été tel-lement affaibli que les cheminsde fer intégrés sont tout à faitacceptés. Le Conseil fédéral asuivi la position du SEV etabandonne donc l’idée de mo-difier les structures des entre-prises ferroviaires, ce que leSEV salue dans sa prise de po-sition sur la consultation ac-tuelle. Le syndicat juge éga-

Le recrutement de nou-veaux membres seradéterminant pourl’avenir du SEV. Il fautréussir à le maintenir à un haut niveau.

Actions de recrutement: la forme et la Le comité SEV a adopté un nouveau concept de recrutement

..

ENSEMBLE NOUS SOMMES TOUJOURS PLUS FORTS

Recrute des collègues, fais-les adhérer au SEV et tu recevras de nouvelles primes attractives !

ACTU ......

2contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

On l’avait vu venir: les CFFavaient décidé de commanderune « analyse des coûts » cetété. C’est chose faite: l’entre-prise de conseil McKinsey a étémandatée. Elle avait laisséd’amères souvenirs aux chemi-nots lors d’un précédent dé-mantèlement.

Bel emballage, terriblecontenuLes CFF n’ont pas attendu les

résultats de l’analyse et disentdéjà sur quoi doit déboucherle programme « Railfit20/30 »:des économies de 550 millionsde francs par année dès 2020et pas moins de 1,75 milliardde francs par année dès 2030.Liées à ces économies, dessuppressions d’emploi qui de-vraient se situer à plus de 900postes. 900 est le chiffre com-muniqué par Andreas Meyer,directeur des CFF, devant lesmédias. Il a réussi, via un em-ballage très habile, à faire queseul ce chiffre de 900 soit re-pris dans la presse, alors quele SEV sait très bien qu’il fau-dra compter avec une suppres-sion de plus de mille postes.

« Totalement irréaliste »Un tel démantèlement est to-talement irréaliste pour Gior-gio Tuti, président SEV: « Au

vu du développement de l’of-fre comme l’ont prévu les CFF,ils n’auront pas besoin demoins de personnel mais deplus de personnel. » Les ho-raires de décembre 2015 pré-voient déjà des prestationssupplémentaires et cela vacontinuer l’année prochaineavec l’ouverture du tunnel debase du Gothard.Ce qui est prévisible, c’estque ce soit la Division Infra-structure qui absorbe unepartie essentielle de ce dé-mantèlement. En effet, de-puis quelques mois, une au-tre entreprise de conseil enassainissement y sévit, Price-waterhouseCoopers (PWC),avec un mandat similaire.Philippe Gauderon, chef del’Infrastructure, a égalementcommuniqué à ses collabora-trices et collaborateurs, dans

un courrier, qu’ils doivents’attendre à une suppressiond’environ 500 postes dans laDivision.

Orientation totalement fausseAussi bien Gauderon queMeyer ont expliqué, d’unemême voix, que ces mesuresn’auraient pas de conséquen-ces pour les client-e-s etqu’elles ne sont pas liées àdes suppressions de presta-tions. C’est complètement im-possible selon le SEV: s’il y aune augmentation de l’offreet des suppressions d’em-plois, il y aura forcément desconséquences perceptibles.Le syndicat a décidé, pourl’instant, d’attendre, contrai-rement aux CFF, les résultatsde l’analyse. Giorgio Tuti aexpliqué, que « si des mesu-res syndicales devaient être

nécessaires, le SEV n’hésite-ra pas à les prendre ».

Contrat social: une sécuritéUne chose est sûre, quoi qu’ilressorte de l’analyse: les sup-pressions d’emplois devrontse faire sans licenciement,puisque la CCT les empêche,avec le Contrat social (pas delicenciement en cas de re-structurations) qui prévautaux CFF depuis plus de 20 ansgrâce au SEV. L’idée des CFFde s’imaginer le trafic ferro-viaire en 2030 n’est pas con-testée par le SEV. Mais ilestime erroné de débuter lesréflexions par des projetsd’économies, au lieu delaisser l’analyse suivre soncours librement.

Peter Moor/Hes

Véritable coup d’éclatdes CFF: leur pro-gramme d’économiesprévoit la suppressionde plus de mille postesd’ici 2020. Et ils ontpour objectif de tra-vailler, d’ici 2030, à20 % meilleur marchéqu’actuellement.

Besoin de plus de personnel, Les CFF ont présenté un programme d’économies en deux étapes avec de nombreuses suppressions de postes

lement positif la création d’unorganisme de répartition dessillons étatiques et l’élargis-sement des compétences del’actuelle commission d’arbi-trage dans le domaine des che-mins de fer.

Ne pas exclure la publicationLe SEV refuse par contre unenouveauté qui vient d’apparaî-tre dans la discussion: il a étéproposé que l’Office fédéral destransports ne soit plus tenu decommuniquer publiquementlors d’audits et autres rapports,pour ne pas nuire aux entre-prises concernées. Pour le SEV,c’est justement le contraire quiprévaut: le fait de rendre pu-bliques ces mesures de sécu-rité oblige les entreprises à seconformer aux réglementa-tions. Le SEV est aussi scep-tique face à l’extension desdroits des passagers, car lepersonnel des trains craint desconséquences négatives.

Votation sur le deuxième tube:action prévueLe SEV organise une journéed’action contre un deuxièmetube au Gothard. Celle-ci auralieu le 2 février 2016. Le comitéa émis de premières idées surla manière de défendre un non

le 28 février lors de la votation.Pour le SEV, il est essentiel desouligner que c’est le tunnelferroviaire de base du Gothardqui est la solution aux soucisde trafic au Gothard et non pasla construction d’un deuxièmetube. Peter Moor/Hes

durée changent

ACTU

...... 3

contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

Il n’y a même pas deux ans que le peuple suisse adit oui à FAIF, le financement et aménagement del’infrastructure ferroviaire. Comme le nom l’indique,FAIF était lié à un programme de développement.Celui-ci tenait compte des pronostics en matièred’évolution du trafic, qui s’accordent tous sur le faitque le trafic va continuer à augmenter d’environ30 % dans les prochaines décennies, et que cetteaugmentation touchera plus fortement le rail que laroute.

On peut se demander quelle mouche a piqué lesCFF, lorsqu’ils proclament à tout va qu’ils vont pou-voir effectuer leurs tâches à meilleur marché en2030. Ils n’entendent pas par là qu’il y aura unecroissance réduite, mais se fixent tout de mêmel’objectif de réduire les coûts de 20 %.

Bien sûr, la vie sera différente en 2030; une autrerévolution digitale se prépare. Mais même en 2030,ni les individus, ni les marchandises ne seronttransportés par wi-fi ou par fibre optique. Le trans-port reste une tâche importante, et les trains conti-nueront à rouler sur des rails.

Nous accueillons donc les projets des CFF avec leplus grand scepticisme. Nous n’avons pourtant pasappelé à des protestations ou autres mesures delutte dès l’annonce de ces projets, car nous voulonsvoir d’abord les résultats des analyses de McKinsey.On en saura davantage l’été prochain. Et nous ver-rons alors quels moyens nous devrons utiliser. Nousallons utiliser ce temps à disposition pour nous ypréparer au mieux.

Nous nous trouvons dans une situation particulière:beaucoup de nos organisations sœurs réagissent àde tels licenciements en exigeant un plan social,afin d’en atténuer les effets. Nous ne devons pasaller jusque-là, nous ne pouvons pas aller jusque-là ! Nous avons la fameuse protection contre lelicenciement, le « contrat social », qui va bien plusloin qu’un plan social, puisqu’il s’agit d’une garan-tie des places de travail. Même si nous avons per-mis un léger assouplissement avec la nouvelle CCT,la base reste la même: le personnel CFF soumis à laCCT ne peut pas être licencié en cas de réorganisa-tion.

C’est une sécurité, un soutien important pour nous.Mais cela ne nous bloque pas pour autant. Noussommes persuadés que les CFF ne pourront faireface à l’évolution du trafic qu’avec davantage et nonpas moins de personnel. Nous sommes aussi prêtsà lutter pour cela.

ÉDITO

«La protection contre le licenciement nous offreun immense soutien mais ne nous bloque paspour autant.»

Giorgio Tuti, président SEV

pas de moins !

CFF

Le SEV sait très bien qu’il faudra compter avec une suppression de plus de mille postes.

■ Stefan Giger, secrétairegénéral au SSP, a donné desinformations sur l’état actueldes négociations Tisa. Il aappelé le SEV à souteniractivement l’opposition à cesaccords, qui menacentd’importantes parties duservice public.■ Le comité a discuté despoints forts 2016 lors d’unepremière lecture. Il adopteraceux-ci définitivement endécembre.■ Il n’y aura pas de journéede la jeunesse SEV en 2016,

puisque les deux dernièresjournées ont dû être annuléespar manque d’inscriptions. Oncherchera d’autres moyens detoucher les jeunes membrespour 2017.■ Les modifications del’ordonnance concernantl’enregistrement du temps detravail dans la Loi sur le travailtouchent également lesentreprises de transportspublics. Le SEV examinera demanière approfondie l’impactsur le personnel.

LE COMITÉ EN BREF

Page 3: Contact sev 2015 20

La dernière journée de recru-tement 2015, sous le slogan«Ensemble nous sommes tou-jours plus forts», aura lieu le30 novembre prochain. La res-

ponsable du recrutement, Ele-na Obreschkow, a expliqué aucomité qu’il faudra fournir ungros effort pour atteindre notreobjectif de 1800 nouvelles ad-hésions en 2015.Lors de cette même séance decomité, elle a présenté le con-cept de recrutement pour lestrois prochaines années: il n’yaura désormais plus d’actionannuelle où les bons recru-teurs ou bonnes recruteuses

sont mis particulièrement enavant, mais plutôt une actionsur la durée, valable durant aumoins les trois prochaines an-nées. Cela devrait permettreaux recruteurs ou recruteusesoccasionnel-le-s de réussir àobtenir certaines primes.Un élément essentiel de cettenouvelle action réside en ar-rière-plan: le SEV désire mieuxencadrer tous les membresayant recruté de nouveaux

membres.Ceux-cin’étaient jus-qu’à présentpas enregistréssystémati-quement ni for-cément accom-pagnés. Ilsseront désor-mais tous listéset contactés di-rectement, etceci égalementpour tout ce

qui concerne les recrutementsdes cinq dernières années.

Les chemins de fer restent intégrésLe comité s’est ensuite penchésur la problématique de « l’or-ganisation de l’infrastructureferroviaire », à propos de la-quelle le Conseil fédéral a lancéune consultation récemment.La coordinatrice politique duSEV, Daniela Lehmann, a expli-qué que ce rapport a une lon-gue histoire préalable et que leSEV s’est déjà prononcé àmaintes reprises à ce sujet.Une commission d’experts atout d’abord été mise en place,sous la direction de l’ancienchef du Trafic Voyageurs desCFF, Paul Blumenthal. Durantl’audition devant cette commis-sion, le SEV avait pu exprimerson avis, à savoir que les che-mins de fer en Suisse doiventrester intégrés, infrastructure etexploitation réunis sous le

même toit. Le SEV s’était éga-lement exprimé contre la libéra-lisation de l’octroi des sillons etde l’infrastructure. Une pre-mière consultation avait alorssuivi, avec une proposition dela commission d’experts decréer une structure en holdingpour les grandes entreprises dechemins de fer. Le SEV s’étaitprononcé contre cette idée deholding et avait mis en gardecontre la reprise anticipée deréglementations européennesmême pas encore adoptées dé-finitivement par Bruxelles. En-tretemps, en effet, le quatrièmepaquet ferroviaire a été tel-lement affaibli que les cheminsde fer intégrés sont tout à faitacceptés. Le Conseil fédéral asuivi la position du SEV etabandonne donc l’idée de mo-difier les structures des entre-prises ferroviaires, ce que leSEV salue dans sa prise de po-sition sur la consultation ac-tuelle. Le syndicat juge éga-

Le recrutement de nou-veaux membres seradéterminant pourl’avenir du SEV. Il fautréussir à le maintenir à un haut niveau.

Actions de recrutement: la forme et la Le comité SEV a adopté un nouveau concept de recrutement

..

ENSEMBLE NOUS SOMMES TOUJOURS PLUS FORTS

Recrute des collègues, fais-les adhérer au SEV et tu recevras de nouvelles primes attractives !

ACTU ......

2contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

On l’avait vu venir: les CFFavaient décidé de commanderune « analyse des coûts » cetété. C’est chose faite: l’entre-prise de conseil McKinsey a étémandatée. Elle avait laisséd’amères souvenirs aux chemi-nots lors d’un précédent dé-mantèlement.

Bel emballage, terriblecontenuLes CFF n’ont pas attendu les

résultats de l’analyse et disentdéjà sur quoi doit déboucherle programme « Railfit20/30 »:des économies de 550 millionsde francs par année dès 2020et pas moins de 1,75 milliardde francs par année dès 2030.Liées à ces économies, dessuppressions d’emploi qui de-vraient se situer à plus de 900postes. 900 est le chiffre com-muniqué par Andreas Meyer,directeur des CFF, devant lesmédias. Il a réussi, via un em-ballage très habile, à faire queseul ce chiffre de 900 soit re-pris dans la presse, alors quele SEV sait très bien qu’il fau-dra compter avec une suppres-sion de plus de mille postes.

« Totalement irréaliste »Un tel démantèlement est to-talement irréaliste pour Gior-gio Tuti, président SEV: « Au

vu du développement de l’of-fre comme l’ont prévu les CFF,ils n’auront pas besoin demoins de personnel mais deplus de personnel. » Les ho-raires de décembre 2015 pré-voient déjà des prestationssupplémentaires et cela vacontinuer l’année prochaineavec l’ouverture du tunnel debase du Gothard.Ce qui est prévisible, c’estque ce soit la Division Infra-structure qui absorbe unepartie essentielle de ce dé-mantèlement. En effet, de-puis quelques mois, une au-tre entreprise de conseil enassainissement y sévit, Price-waterhouseCoopers (PWC),avec un mandat similaire.Philippe Gauderon, chef del’Infrastructure, a égalementcommuniqué à ses collabora-trices et collaborateurs, dans

un courrier, qu’ils doivents’attendre à une suppressiond’environ 500 postes dans laDivision.

Orientation totalement fausseAussi bien Gauderon queMeyer ont expliqué, d’unemême voix, que ces mesuresn’auraient pas de conséquen-ces pour les client-e-s etqu’elles ne sont pas liées àdes suppressions de presta-tions. C’est complètement im-possible selon le SEV: s’il y aune augmentation de l’offreet des suppressions d’em-plois, il y aura forcément desconséquences perceptibles.Le syndicat a décidé, pourl’instant, d’attendre, contrai-rement aux CFF, les résultatsde l’analyse. Giorgio Tuti aexpliqué, que « si des mesu-res syndicales devaient être

nécessaires, le SEV n’hésite-ra pas à les prendre ».

Contrat social: une sécuritéUne chose est sûre, quoi qu’ilressorte de l’analyse: les sup-pressions d’emplois devrontse faire sans licenciement,puisque la CCT les empêche,avec le Contrat social (pas delicenciement en cas de re-structurations) qui prévautaux CFF depuis plus de 20 ansgrâce au SEV. L’idée des CFFde s’imaginer le trafic ferro-viaire en 2030 n’est pas con-testée par le SEV. Mais ilestime erroné de débuter lesréflexions par des projetsd’économies, au lieu delaisser l’analyse suivre soncours librement.

Peter Moor/Hes

Véritable coup d’éclatdes CFF: leur pro-gramme d’économiesprévoit la suppressionde plus de mille postesd’ici 2020. Et ils ontpour objectif de tra-vailler, d’ici 2030, à20 % meilleur marchéqu’actuellement.

Besoin de plus de personnel, Les CFF ont présenté un programme d’économies en deux étapes avec de nombreuses suppressions de postes

lement positif la création d’unorganisme de répartition dessillons étatiques et l’élargis-sement des compétences del’actuelle commission d’arbi-trage dans le domaine des che-mins de fer.

Ne pas exclure la publicationLe SEV refuse par contre unenouveauté qui vient d’apparaî-tre dans la discussion: il a étéproposé que l’Office fédéral destransports ne soit plus tenu decommuniquer publiquementlors d’audits et autres rapports,pour ne pas nuire aux entre-prises concernées. Pour le SEV,c’est justement le contraire quiprévaut: le fait de rendre pu-bliques ces mesures de sécu-rité oblige les entreprises à seconformer aux réglementa-tions. Le SEV est aussi scep-tique face à l’extension desdroits des passagers, car lepersonnel des trains craint desconséquences négatives.

Votation sur le deuxième tube:action prévueLe SEV organise une journéed’action contre un deuxièmetube au Gothard. Celle-ci auralieu le 2 février 2016. Le comitéa émis de premières idées surla manière de défendre un non

le 28 février lors de la votation.Pour le SEV, il est essentiel desouligner que c’est le tunnelferroviaire de base du Gothardqui est la solution aux soucisde trafic au Gothard et non pasla construction d’un deuxièmetube. Peter Moor/Hes

durée changent

ACTU

...... 3

contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

Il n’y a même pas deux ans que le peuple suisse adit oui à FAIF, le financement et aménagement del’infrastructure ferroviaire. Comme le nom l’indique,FAIF était lié à un programme de développement.Celui-ci tenait compte des pronostics en matièred’évolution du trafic, qui s’accordent tous sur le faitque le trafic va continuer à augmenter d’environ30 % dans les prochaines décennies, et que cetteaugmentation touchera plus fortement le rail que laroute.

On peut se demander quelle mouche a piqué lesCFF, lorsqu’ils proclament à tout va qu’ils vont pou-voir effectuer leurs tâches à meilleur marché en2030. Ils n’entendent pas par là qu’il y aura unecroissance réduite, mais se fixent tout de mêmel’objectif de réduire les coûts de 20 %.

Bien sûr, la vie sera différente en 2030; une autrerévolution digitale se prépare. Mais même en 2030,ni les individus, ni les marchandises ne seronttransportés par wi-fi ou par fibre optique. Le trans-port reste une tâche importante, et les trains conti-nueront à rouler sur des rails.

Nous accueillons donc les projets des CFF avec leplus grand scepticisme. Nous n’avons pourtant pasappelé à des protestations ou autres mesures delutte dès l’annonce de ces projets, car nous voulonsvoir d’abord les résultats des analyses de McKinsey.On en saura davantage l’été prochain. Et nous ver-rons alors quels moyens nous devrons utiliser. Nousallons utiliser ce temps à disposition pour nous ypréparer au mieux.

Nous nous trouvons dans une situation particulière:beaucoup de nos organisations sœurs réagissent àde tels licenciements en exigeant un plan social,afin d’en atténuer les effets. Nous ne devons pasaller jusque-là, nous ne pouvons pas aller jusque-là ! Nous avons la fameuse protection contre lelicenciement, le « contrat social », qui va bien plusloin qu’un plan social, puisqu’il s’agit d’une garan-tie des places de travail. Même si nous avons per-mis un léger assouplissement avec la nouvelle CCT,la base reste la même: le personnel CFF soumis à laCCT ne peut pas être licencié en cas de réorganisa-tion.

C’est une sécurité, un soutien important pour nous.Mais cela ne nous bloque pas pour autant. Noussommes persuadés que les CFF ne pourront faireface à l’évolution du trafic qu’avec davantage et nonpas moins de personnel. Nous sommes aussi prêtsà lutter pour cela.

ÉDITO

«La protection contre le licenciement nous offreun immense soutien mais ne nous bloque paspour autant.»

Giorgio Tuti, président SEV

pas de moins !

CFF

Le SEV sait très bien qu’il faudra compter avec une suppression de plus de mille postes.

■ Stefan Giger, secrétairegénéral au SSP, a donné desinformations sur l’état actueldes négociations Tisa. Il aappelé le SEV à souteniractivement l’opposition à cesaccords, qui menacentd’importantes parties duservice public.■ Le comité a discuté despoints forts 2016 lors d’unepremière lecture. Il adopteraceux-ci définitivement endécembre.■ Il n’y aura pas de journéede la jeunesse SEV en 2016,

puisque les deux dernièresjournées ont dû être annuléespar manque d’inscriptions. Oncherchera d’autres moyens detoucher les jeunes membrespour 2017.■ Les modifications del’ordonnance concernantl’enregistrement du temps detravail dans la Loi sur le travailtouchent également lesentreprises de transportspublics. Le SEV examinera demanière approfondie l’impactsur le personnel.

LE COMITÉ EN BREF

Page 4: Contact sev 2015 20

......

4 ACTUcontact.sevN° 20/1519 novembre 2015

*La mobilisation et ladétermination du personnel tl-leb porte ses fruits. En effet,lors de la séance de négocia-tions CCT du mercredi 4 no-vembre, la direction est venueavec une proposition sur lesystème salarial, qualifiéed’intéressante par la déléga-tion SEV.La direction doit encore forma-

liser et illustrer sa propositionde manière concrète.Certes, il demeure des pointsouverts tels que l’enclasse-ment, la polyvalence, et les in-demnités pour les collabora-teurs en tours de service.• EnclassementLe SEV persiste à penser que lesystème d’enclassement utili-sé par la direction ne valorise

pas suffisamment les forma-tions initiales.• PolyvalenceLe SEV est satisfait de la primede polyvalence pour le M1, lapolyvalence (exercer deux mé-tiers) est une force pour l’en-treprise et d’autres groupesd’activités devraient pouvoir larecevoir.• Indemnités

Pour les employé-e-s en toursde service, du fait de la réorga-nisation de ces métiers, il estinopportun d’anticiper dans laCCT une situation qui mérite untraitement plus spécifique.Ces obstacles ne paraissentpas insurmontables et «nousavons bon espoir de trouverune solution satisfaisante pourles deux parties lors de notre

prochaine séance de négocia-tions qui aura lieu le 26 no-vembre, considère ChristianFankhauser, secrétaire syndi-cal SEV. Nos membres jugerontde la valeur du résultat lorsd’une votation générale. Nousorganiserons sans doute uneassemblée explicative au dé-but du processus de consulta-tion.» vbo

Négociations CCT tl-leb: un accord se dessine■ Arc lémanique

«Les prévisions sont difficiles, surtoutlorsqu’elles concernent l’avenir» disait jo-liment Pierre Dac. Sauf qu’il oubliaitd’ajouter: les leçons données par les faitssont mal comprises, surtout quand ellesconcernent une réalité présente qui déran-ge.Voyez le cas du pétrole, archétype desénergies fossiles. Il connaît depuisquelques années une évolution surpre-nante pour les politiciens et les opinionspubliques; pour leur part les spécialistesla jugeaient peu vraisemblable. En bref, lemarché du pétrole se rétracte. Après avoirtourné autour des 25 dollars le baril (159litres) depuis les années 1980, les prixmondiaux ont brusquement passé la barredes 125 dollars en 2007 pour redescendretout aussi vite et se situer, après quelquesoscillations, autour de 50 dollars. La de-mande a fléchi, les stocks sont pleins à rasbord et nombre de sites de production tra-vaillent à perte.Pour des raisons de géopolitique énergé-tique, des pays soutiennent leurs produc-teurs de pétrole, de gaz, de charbon. Cefaisant, ils subventionnent «les serres dela planète», pour un montant total, certesen diminution depuis 2012, mais qui attei-gnait encore 493 milliards de dollars l’andernier. Les plus gros subsides publicssont versés en Arabie saoudite, en Russie,au Brésil et aux Etats-Unis, le plus souventà de grandes entreprises étatisées.Pour prendre la mesure de cette absurditénuisible à l’environnement, il faut savoirque les soutiens aux énergies renouve-lables, auxquels certains économistes re-prochent de fausser la concurrence,atteignent tout juste 112 milliardsde dollars, soit moins d’un quartdes versements aux énergies pol-

luantes.Les subventions publiques aux énergiesfossiles ont bien sûr leurs défenseurs. Acommencer par les bénéficiaires sur place:entreprises maintenues dans une zone derentabilité relative, travailleurs dont l’em-ploi s’en trouve renforcé, sinon garanti.Ensuite, tous les gros consommateursmondiaux, directs ou indirects, des com-pagnies aériennes et navales aux cons-tructeurs d’automobiles en passant par lesusagers industriels et commerciaux. Dansles pays froids en particulier, les ménagesfigurent au nombre des bénéficiaires, plusmodestes évidemment.Les gouvernements nationaux qui ont ré-duit leur dotation aux énergies fossilesl’ont fait le plus souvent au prix de leur po-pularité – et sans le moindre espoir demettre fin à la corruption régnante. Les ré-actions ont été particulièrement vives enInde et au Nigeria, entraînant de gravestroubles sociaux.Du 30 novembre au 11 décembre se tiend-ra à Paris la Conférence mondiale sur leclimat. A l’ordre du jour figure logi-quement la prise de mesures urgentespour réduire les subventions publiquesaux énergies fossiles. Présent et avenirobligent. Or, dans la réunion préparatoire

qu’il vient de tenir en Turquie,le G20, auquel appar-

tiennent quelques paysgros producteurs d’hy-drocarbures, a tout

juste pris l’enga-gement de «ratio-

naliser et leverprogressi-

vement àmoyen

terme les subventions inefficaces».Voilà qui annonce une option aberranteou, pire, une forfaiture. Les défenseurs duclimat croyaient tenir une proposition co-hérente, raisonnable, économiquementviable et, socialement, d’autant plus ac-ceptable que les subventions aux produc-teurs de pétrole bénéficient en premierlieu aux patrons des entreprises, plus ra-rement aux investisseurs.Ainsi, la Conférence mondiale, censée lut-ter contre le changement climatique, envi-sage de tolérer, pendant un moyen termequi pourrait bien s’étirer sur toute une gé-nération, le subventionnement de l’unedes causes de ce changement funeste. Onne met pas mieux la tête dans le sable, ce-lui des grands champs de pétrole dumonde.Les gouvernements se mettent, une fois deplus hélas, en travers d’une évolutionqu’ils devraient accompagner. L’Agenceinternationale de l’énergie a revu ses scé-narios pour les 25 ans à venir. D’ici à2040, le prix du baril pourrait remonter à77 dollars seulement. A ce tarif, les cons-tructeurs d’avions auront peut-être mis finà leurs coûteux efforts pour développerdes moteurs moins gourmands en kéro-sène. Inversement, Toyota, le plus grosproducteur de véhicules du monde, auradrastiquement réduit la part de ses voitu-res roulant à l’essence ou au diesel, de85% actuellement à zéro pour-cent en2050.La défense «officielle» du climat plané-taire et de la vie sur terre devrait au moinstenir le rythme adopté par l’économie, àdéfaut de l’inciter à avancer dans le bonsens.

Yvette Jaggi

La tête dans le sable pétrolifèreCHRONIQUE

Page 5: Contact sev 2015 20

La semaine dernière, la Suissea connu des grèves de la fonc-tion publique et de la construc-tion d’une rare ampleur cesdernières années. Trois joursde grève de la fonction pu-blique à Genève du 10 au12 novembre, avec le per-sonnel de la construction le11 novembre. La Cité de Calvinn’avait pas connu un tel mou-vement depuis bien long-temps. Des dizaines de milliersde personnes ont manifestépour défendre leurs conditionsde travail. «Ce 11 novembre2015 est un jour historiquepour le mouvement syndicalgenevois. A l’appel du Carteldu personnel de l’Etat et dusecteur subventionné ainsi quedes syndicats SSP, SIT, Uniaet Syna, infirmières, assistantssociaux, profs, maçons, gru-tiers ou encore ferrailleurs, engrève, défilent côte à côte pourlutter contre le démantèlementde leurs conditions de travail etla précarité», indiquent les syn-

dicats. Les manifestations de laconstruction ont été suiviesdans tout le pays par plus de10 000 maçons pour demanderune meilleure convention natio-nale.A Genève, le gouvernementprévoit d’augmenter de 5 % letemps de travail de plusieursmilliers de personnes, sanscompensation, de faciliter leslicenciements, de geler les em-bauches. Le Grand Conseil avoté la loi du PLR dite du «Per-sonal stop» vendredi soir. Leréférendum est déjà annoncé.L’augmentation du temps detravail de 40 h à 42 h sera dé-battue lors de la prochaine ses-sion dans le cadre du budget.Le mouvement de grève a étémis en suspens jusqu’au 1er dé-cembre. En attendant, d’autresmesures sont en préparation.Les mesures d’austérité, sielles passent la rampe, fragili-seront les conditions de travailde milliers de salariés des sec-teurs privés. A Fribourg, ce

sont un demi-millier de per-sonnes qui sont descenduesdans la rue le 13 novembrepour s’opposer à la cure d’aus-térité du Conseil d’Etat. vbo

Des milliers de personnesen grève partout en Suisse

■ Des services publics à la construction

UNIA

Le personnel des services publics et celui de la construction se sont fortement mobilisés.

Beat

Lud

er

RÉGIONS ......

5contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

Il y a un an exactement, le 19 novembre 2014, le personneldes tpg décidait de faire grève. Pas un bus, pas un tram nesortira des dépôts, pas un outil ne quittera sa caisse. Il y aun an, cette mobilisation exemplaire débouchait sur un ac-cord, dont l’application peine encore à se réaliser, no-tamment sur la question des horaires et des battementsaux terminus. Preuve que tout n’est pas rose:les collègues de la conduite ont mené uneaction de protestation le 5 novembre,jour où ils et elles ont observé 5 minutesde pause en fin de parcours pour souffler,s’étirer, passer aux WC, remettre les idéesen place après un trajet où des accidentsont pu être évités.Un an après cette grève historique quiaura paralysé la cité de Calvin, le per-sonnel des services publics – hormisles tpg – se sont arrêtés trois jours du-rant, coïncidant le 11 novembre avec lamobilisation des maçons pour unemeilleure convention nationale dans la construction. Desdizaines de milliers de personnes ont fait grève à Genève lasemaine dernière pour s’opposer notamment à un blocagede l’embauche, à une hausse du temps de travail de 40 à42 heures sans compensation salariale, à un gel des haus-ses salariales.Vendredi soir, un demi-millier de personnes ont gagné larue à Fribourg pour dire tout le bien qu’il pense de la cured’amaigrissement concoctée par le Conseil d’Etat.Ces mobilisations et ces grèves se succèdent à un rythmedes plus marqués, au gré des attaques toujours plus bruta-les et sournoises que les gouvernements mettent sur piedcontre le service public. Avec en toile de fond, ce discoursmartelé depuis des décennies : «Dans le public, ils glan-dent. Y a du gras». Et pourtant, les mêmes qui adorentverser leur fiel se lamentent dès que ledit service publicn’offre pas les prestations à la hauteur de leurs espé-rances…Ce combat légitime de défense des prestations publiquesest rendu plus compliqué dans un contexte conjonctureldifficile où certains pans de l’économie souffrent. Mais loinde l’indécence dénoncée par des plumitifs jouant le per-sonnel du privé contre les «privilégiés» du public – quandils n’en oublient pas volontiers d’en relayer les arguments–, la contestation de ces dernières années remet l’église aumilieu du village. Ou plutôt vient rafraîchir la mémoire deceux qui ont contribué à vider les caisses publiques à coupsde cadeaux fiscaux – au-delà de l’indécence – pour une mi-norité d’entreprises bien portantes et de contribuablespouvant se permettre de vivre sereinement grâce aux fruitsde l’optimisation et de la fraude fiscale.Ce message doit être répété, martelé. Les grèves et les ma-nifestation en sont l’expression. Il doit aussi prendre d’au-tres formes pour l’ancrer durablement. Un travail sur ladurée, pas à pas.

Vivian Bologna

Il y a un an, la grèvehistorique aux tpg

À LA SAUCE BOLÒ

Le 5 novembre dernier, lesconducteurs et les conduc-trices des TPG ont observé 5minutes aux terminus en signede protestation contre leurshoraires: «Nous sommesparvenus à démontrer qu’enpermettant aux conducteursde prendre leurs cinq minutesde pause et en fixant leurparcours sur des fréquencesplutôt que sur des horaires,le trafic n’est pas perturbé»,souligne Valérie Solano,secrétaire syndicale SEV.

TPG

Action 5 minutes auterminus

Page 6: Contact sev 2015 20

■ contact.sev: Quelles caté-gories professionnelles sontle plus touchées par lesagressions?

Paul Künzler: Sans doute lepersonnel des trains mais dé-sormais aussi les mécaniciensde locomotive et le personneld’elvetino. En ce qui concernele personnel des guichets, iln’y a eu l’année dernière quedeux ou trois attaques à dé-plorer bien que les guichetsne soient pas protégés. Pourla Police des transports ouSecuritrans, on peut dire queles agressions physiques fontpresque partie du job.

■ Vous encadrez aussi laPolice des transports?

Non, mais c’est en route. Apartir du 1er janvier 2016, nousencadrerons aussi elvetino.Lorsque nous avons démarrédébut 2013 avec l’organisation

actuelle, nous avons commen-cé expressément d’abord avecle personnel des locomotivesen raison des accidents depersonnes puis, en juin 2013,nous avons inclus le personneldes trains à cause des voies defait. Nous sommes actuelle-ment en train de mettre surpied le soutien pour Infrastruc-ture et Maintenance en raisondes accidents de travail. Noussommes une petite organisa-tion avec 4,6 postes à la cen-trale, c’est pourquoi nousavons procédé par étapes.

■ Combien de collaborateurssont encadrés chaque an-née par CFF Care en raisond’agressions?

Notre domaine principal est lesaccidents, pas les agressions.Cette année, à fin octobre, prèsde 50 agressions nous ont étésignalées.

■ A combien estimez-vous lescas d’agressions non signa-lés parce que, par exemple,les agents de train préfèrentse taire par peur d’être pluscritiqués que soutenus parleurs supérieurs?

Je pense qu’il s’agit plutôt decas isolés et que les casvraiment graves nous sontquand même signalés, parexemple via la Police destransports.

■ Comment fonctionne l’en-cadrement par CFF Care?

La prise en charge initiale n’estpas de notre ressort mais decelui des supérieurs hiérar-chiques qui ont reçu une for-mation sur la prévention. Ilsdoivent obligatoirement nousannoncer certains événementsqui peuvent causer des syn-dromes de stress post-trauma-tiques. En font partie les« voies de fait » avec contactcorporel, même s’il ne s’agitque d’une simple bousculade.Par contre, en cas d’« agres-sions » verbales, nous laissonsles supérieurs décider lorsd’un entretien avec les victi-mes si ces dernières ont be-soin d’un encadrement. Lesparoles à elles seules peuventêtre terribles et il y a des gensqui les prennent de façon pluspersonnelle que d’autres.

■ Combien de temps dure laformation sur la préventionpour les supérieurs hiérar-chiques?

Pour un chef du personnel deslocomotives par exemple, elledure un jour et demi, pour unresponsable de la vente, deuxà trois heures.

■ Concernant l’unité d’affairesGestion du trafic voyageurs,votre formulaire d’annonce(voir illustration) mentionneaussi les « menaces » commeévénements qui doivent êtreobligatoirement annoncés.Qu’entendez-vous par là?

Il s’agit de menaces avec unearme, par exemple un couteauou un autre objet.

■ Concrètement, commentfonctionne la prise en char-ge initiale par les supé-rieurs hiérarchiques?

Les supérieurs téléphonent auxpersonnes concernées ou serendent directement sur placeselon l’unité d’affaires. En règlegénérale, le personnel destrains procède par téléphonepour la prise en charge initialed’une voie de fait. Si les supé-rieurs hiérarchiques constatentqu’il s’agit d’un cas très lourd,ils peuvent demander une aided’urgence chez nous via notrenuméro de téléphone. Cela sepasse dans 10 à 15 % des cas.Jusqu’à ce que quelqu’un d’en-tre nous soit sur place, celapeut durer une bonne heure se-lon le lieu et la disponibilité dupersonnel de piquet. Si un casnous est signalé après uneprise en charge initiale, nouscherchons parmi nos collabora-

teurs bénévoles un « peer »,soit un collègue travaillant dansle même domaine que la vic-time, pour la prise en chargeultérieure. Lors du premier con-tact, le chef de la victime dit àcette dernière que nous la con-tacterons le jour suivant. Pournous, attendre un jour fait par-tie de la norme car immédia-tement après un événement, laplupart des gens fonctionnentencore normalement. Le joursuivant, lorsque l’excitation estretombée et qu’on a laissépasser une nuit, on peut mieuxjuger de la situation: est-cequ’on a fait un cauchemar? Est-ce qu’on se sent dépressif?

■ Comment se passe la prise decontact avec les « peers »?

Par téléphone dans 80 à 85 %des cas. Les personnes concer-nées décident elles-mêmes dusoutien qu’elles désirent rece-voir. Certaines disent: « C’estsuper que vous ayez pensé àmoi mais je vais très bien, jen’ai pas besoin d’un entre-tien. » Mais là aussi, nousconvenons avec elles d’undeuxième entretien quelquesjours après l’événement pourleur redemander commentelles vont avant de boucler lecas. D’autres personnes necessent de parler. Nous leurfixons un deuxième rendez-vous et peut-être un autre en-tretien. Le premier entretientéléphonique dure parfois troisquarts d’heure et le bénéfi-ciaire trouve néanmoins, après

« Ils se sentent ainsiconsidérés et estimés »

Les collègues soutiennent les collègues: les CFF misent sur des « Peers » dans les cas d’urgence

CFF Care existe depuis 2013 et offre l’aide psychologique d’urgence aux collaborateurs, aux clients età leurs proches lors d’évènements traumatisants comme des accidents, des suicides ou des actes de vio-lence. Quelques professionnels y sont engagés, mais 350 volontaires y travaillent également, pour lesCFF et les autres chemins de fer. Discussion avec le responsable, Paul Künzler.

Fi

Paul Künzler,chef de CFF Care.

CFF

Care

Processus de base de l’aide psychologique par CFF Care.

CFF

Care

cocher SVP envoyer à

Accident de personne

Déraillement et accident ayant des répercussions sur l'exploitation

Menace

Acte de violence

Autre

Agression à l'encontre du personnel

Urgence médicale dans un train (avec appel d'une ambulance), prise en

charge de personnes blessées

Collision avec de grands animaux

Incendie dans un train

Panne de train, immobilisation d'un train en pleine voie: évacuation ou

train bloqué durant 30 minutes au moins

Annonce d'événement P-VM

Supérieur-e et [email protected]

Supérieur-e

Exemple d’un formulaire d’annonce (extrait).

......

6 INTERVIEW contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

coup, qu’il n’a reçu aucun en-cadrement… La prise en chargeultérieure dure quatre à sixsemaines au maximum. En-suite commence la périoded’évaluation lors de laquelleles supérieurs hiérarchiquesentrent de nouveau en jeu, parexemple lorsque quelqu’un nepeut plus travailler la nuit ou abesoin d’une thérapie.

■ La Suva prend-elle encharge les coûts?

Pour les mécaniciens de loco-motive, après des accidents depersonnes, la Suva paie en gé-néral les thérapies. Mais à maconnaissance, pour le per-sonnel des trains, ce n’est pas(encore) la règle après desvoies de fait. Lorsqu’il n’y apas eu de contact corporel, laSuva refuse d’entrer en ma-tière. Cela n’est pas de notreressort mais de celui du mana-gement de la santé.

■ Donc, après la prise encharge ultérieure, CFF Careboucle les cas?

Oui, notre contribution à l’aided’urgence psychologique prendalors fin. Au besoin, nous cher-chons encore pour les per-sonnes concernées une placede thérapie et collaborons lecas échéant avec le manage-ment de la santé au travail, leservice social ou le service dupersonnel (RH).

■ Mais il y a des collabora-teurs qui doivent poursui-vre leur thérapie?

Oui, cela se complique lorsquepar exemple un agent de trainsubit une agression pour laxe fois. Nous avons un boncontact avec des profession-nels dans toute la Suisse, maisles personnes concernées sontlibres de choisir d’autres théra-peutes. Nous n’émettons quedes recommandations. Nousne décidons pas non plus quequelqu’un doit arrêter de tra-vailler: aux CFF, c’est à l’unitéDiagnostic de le faire.

■ Qu’est-ce qui pèse le plussur les victimes de violence?

La crainte que ça se reproduise.Elles ont aussi d’autres peurs etparfois un sentiment de culpa-bilité. Mais les réactions indivi-duelles sont très différentes.

■ Votre encadrement a-t-il engénéral les effets escomp-tés? Y a-t-il beaucoup devictimes de violence qui,malgré un encadrement, nepeuvent pas surmonter leurtraumatisme et qui sevoient forcées de changerde profession?

Je n’ai connaissance que de trèspeu de cas semblables et certai-nes de ces personnes étaientdéjà avant malheureuses dansleur profession. Comme nousn’avons commencé nos activités

que début 2013, notre base dedonnées est encore petite. Aussiau niveau mondial, il n’y a quepeu de chiffres rendant comptedu succès attribué à la psycho-logie d’urgence. Il nous est doncdifficile de prouver que notre tra-vail justifie nos coûts. Mais onfait toujours plus souvent appelà nous, ce qui montre qu’on croiten nous. Beaucoup de victimesconsidèrent notre encadrement

aussi comme une marque d’es-time et sont reconnaissantes depouvoir parler à quelqu’un d’au-tre qu’à leurs chefs. Même si cesderniers n’aiment pas trop en-tendre cela, les victimes préfè-rent parler avec des collègues dece qu’elles ont vécu qu’avec eux.Et par rapport à leurs proches,les collègues ont l’avantage deconnaître l’environnement dutravail. Je trouve que notre orga-nisation, constituée de «peers»bénévoles, est idéale pour aiderdes gens à surmonter un trau-matisme. Les cas les plus lourdssont encadrés par nos psycho-logues d’urgence ou nous les di-rigeons vers des spécialistes.

■ Y a-t-il des victimes de vio-lence qui préfèrent renon-cer à un encadrement?

Seuls 5 % ne veulent mêmepas avoir un premier entretien

téléphonique. Et nous respec-tons ces choix.

■ Selon le caractère, il estpeut-être préférable de re-fouler et d’oublier l’agres-sion au lieu d’en parler?

Non, du point de vue psycholo-gique, ce n’est clairement pasle cas sauf si, durant des an-nées, on ne parlerait que deça. Il existe aussi des thérapies

lors desquelles on parle peumais on travaille plus avec lecorps ou, par exemple, on pri-vilégie la peinture.

■ Quel comportement recom-mandez-vous aux vendeursaux guichets lorsqu’ils sontconfrontés à des clientstrès agressifs?

De garder leur calme. Mais lespersonnes vraiment compéten-tes pour faire des recomman-dations sont les spécialistesde la sécurité publique et de lasécurité au travail. Il existeaussi de nombreuses forma-tions sur le sujet.

■ Encadrez-vous aussi desusagers des chemins de fer ?

Pas en cas de violence entreusagers mais lors d’accidentsferroviaires ou d’accidents depersonnes, en collaboration

avec les services d’urgences etle care team des cantons.

■ Collaborez-vous avec d’autresentreprises ferroviaires?

Actuellement avec CFF CargoInternational, Thurbo, TILO,Zentralbahn et BLS. Mais ellesne font pas toujours usage denotre offre complète. Avec leBLS par exemple, nous n’avonsqu’un contrat en cas d’événe-ments majeurs.

Interview: Markus Fischer/mjj«Les victimes préfèrent parler avec des collèguesqu’avec leurs chefs de ce qu’elles ont vécu.»

Fi

Paul Künzler: « Immédiatement après un événement, la plupart des gens fonctionnent encore normalement...»

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

Paul Künzler, 55 ans, a grandidans la région zurichoise. Aprèsavoir été contrôleur puis chef detrain, il travaille, en plus, dès 2001,à 50 % dans une agence devoyage. Il devient responsabled’équipe Operating à Romanshornet Rorschach en 2005, puis en2008 responsable du managementdes évènements et services àWinterthour. Dès fin 2011, il dirigele Groupe Care et met en routel’organisation actuelle. Il est deuxfois grand-papa et habite avec sacompagne actuelle à Neuenegg.Ses loisirs: randonnée, voyages,entraîneur de foot (jusqu’à laligue nationale A féminine, oùses deux filles ont joué).

BIO

Page 7: Contact sev 2015 20

■ contact.sev: Quelles caté-gories professionnelles sontle plus touchées par lesagressions?

Paul Künzler: Sans doute lepersonnel des trains mais dé-sormais aussi les mécaniciensde locomotive et le personneld’elvetino. En ce qui concernele personnel des guichets, iln’y a eu l’année dernière quedeux ou trois attaques à dé-plorer bien que les guichetsne soient pas protégés. Pourla Police des transports ouSecuritrans, on peut dire queles agressions physiques fontpresque partie du job.

■ Vous encadrez aussi laPolice des transports?

Non, mais c’est en route. Apartir du 1er janvier 2016, nousencadrerons aussi elvetino.Lorsque nous avons démarrédébut 2013 avec l’organisation

actuelle, nous avons commen-cé expressément d’abord avecle personnel des locomotivesen raison des accidents depersonnes puis, en juin 2013,nous avons inclus le personneldes trains à cause des voies defait. Nous sommes actuelle-ment en train de mettre surpied le soutien pour Infrastruc-ture et Maintenance en raisondes accidents de travail. Noussommes une petite organisa-tion avec 4,6 postes à la cen-trale, c’est pourquoi nousavons procédé par étapes.

■ Combien de collaborateurssont encadrés chaque an-née par CFF Care en raisond’agressions?

Notre domaine principal est lesaccidents, pas les agressions.Cette année, à fin octobre, prèsde 50 agressions nous ont étésignalées.

■ A combien estimez-vous lescas d’agressions non signa-lés parce que, par exemple,les agents de train préfèrentse taire par peur d’être pluscritiqués que soutenus parleurs supérieurs?

Je pense qu’il s’agit plutôt decas isolés et que les casvraiment graves nous sontquand même signalés, parexemple via la Police destransports.

■ Comment fonctionne l’en-cadrement par CFF Care?

La prise en charge initiale n’estpas de notre ressort mais decelui des supérieurs hiérar-chiques qui ont reçu une for-mation sur la prévention. Ilsdoivent obligatoirement nousannoncer certains événementsqui peuvent causer des syn-dromes de stress post-trauma-tiques. En font partie les« voies de fait » avec contactcorporel, même s’il ne s’agitque d’une simple bousculade.Par contre, en cas d’« agres-sions » verbales, nous laissonsles supérieurs décider lorsd’un entretien avec les victi-mes si ces dernières ont be-soin d’un encadrement. Lesparoles à elles seules peuventêtre terribles et il y a des gensqui les prennent de façon pluspersonnelle que d’autres.

■ Combien de temps dure laformation sur la préventionpour les supérieurs hiérar-chiques?

Pour un chef du personnel deslocomotives par exemple, elledure un jour et demi, pour unresponsable de la vente, deuxà trois heures.

■ Concernant l’unité d’affairesGestion du trafic voyageurs,votre formulaire d’annonce(voir illustration) mentionneaussi les « menaces » commeévénements qui doivent êtreobligatoirement annoncés.Qu’entendez-vous par là?

Il s’agit de menaces avec unearme, par exemple un couteauou un autre objet.

■ Concrètement, commentfonctionne la prise en char-ge initiale par les supé-rieurs hiérarchiques?

Les supérieurs téléphonent auxpersonnes concernées ou serendent directement sur placeselon l’unité d’affaires. En règlegénérale, le personnel destrains procède par téléphonepour la prise en charge initialed’une voie de fait. Si les supé-rieurs hiérarchiques constatentqu’il s’agit d’un cas très lourd,ils peuvent demander une aided’urgence chez nous via notrenuméro de téléphone. Cela sepasse dans 10 à 15 % des cas.Jusqu’à ce que quelqu’un d’en-tre nous soit sur place, celapeut durer une bonne heure se-lon le lieu et la disponibilité dupersonnel de piquet. Si un casnous est signalé après uneprise en charge initiale, nouscherchons parmi nos collabora-

teurs bénévoles un « peer »,soit un collègue travaillant dansle même domaine que la vic-time, pour la prise en chargeultérieure. Lors du premier con-tact, le chef de la victime dit àcette dernière que nous la con-tacterons le jour suivant. Pournous, attendre un jour fait par-tie de la norme car immédia-tement après un événement, laplupart des gens fonctionnentencore normalement. Le joursuivant, lorsque l’excitation estretombée et qu’on a laissépasser une nuit, on peut mieuxjuger de la situation: est-cequ’on a fait un cauchemar? Est-ce qu’on se sent dépressif?

■ Comment se passe la prise decontact avec les « peers »?

Par téléphone dans 80 à 85 %des cas. Les personnes concer-nées décident elles-mêmes dusoutien qu’elles désirent rece-voir. Certaines disent: « C’estsuper que vous ayez pensé àmoi mais je vais très bien, jen’ai pas besoin d’un entre-tien. » Mais là aussi, nousconvenons avec elles d’undeuxième entretien quelquesjours après l’événement pourleur redemander commentelles vont avant de boucler lecas. D’autres personnes necessent de parler. Nous leurfixons un deuxième rendez-vous et peut-être un autre en-tretien. Le premier entretientéléphonique dure parfois troisquarts d’heure et le bénéfi-ciaire trouve néanmoins, après

« Ils se sentent ainsiconsidérés et estimés »

Les collègues soutiennent les collègues: les CFF misent sur des « Peers » dans les cas d’urgence

CFF Care existe depuis 2013 et offre l’aide psychologique d’urgence aux collaborateurs, aux clients età leurs proches lors d’évènements traumatisants comme des accidents, des suicides ou des actes de vio-lence. Quelques professionnels y sont engagés, mais 350 volontaires y travaillent également, pour lesCFF et les autres chemins de fer. Discussion avec le responsable, Paul Künzler.

Fi

Paul Künzler,chef de CFF Care.

CFF

Care

Processus de base de l’aide psychologique par CFF Care.

CFF

Care

cocher SVP envoyer à

Accident de personne

Déraillement et accident ayant des répercussions sur l'exploitation

Menace

Acte de violence

Autre

Agression à l'encontre du personnel

Urgence médicale dans un train (avec appel d'une ambulance), prise en

charge de personnes blessées

Collision avec de grands animaux

Incendie dans un train

Panne de train, immobilisation d'un train en pleine voie: évacuation ou

train bloqué durant 30 minutes au moins

Annonce d'événement P-VM

Supérieur-e et [email protected]

Supérieur-e

Exemple d’un formulaire d’annonce (extrait).

......

6 INTERVIEW contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

coup, qu’il n’a reçu aucun en-cadrement… La prise en chargeultérieure dure quatre à sixsemaines au maximum. En-suite commence la périoded’évaluation lors de laquelleles supérieurs hiérarchiquesentrent de nouveau en jeu, parexemple lorsque quelqu’un nepeut plus travailler la nuit ou abesoin d’une thérapie.

■ La Suva prend-elle encharge les coûts?

Pour les mécaniciens de loco-motive, après des accidents depersonnes, la Suva paie en gé-néral les thérapies. Mais à maconnaissance, pour le per-sonnel des trains, ce n’est pas(encore) la règle après desvoies de fait. Lorsqu’il n’y apas eu de contact corporel, laSuva refuse d’entrer en ma-tière. Cela n’est pas de notreressort mais de celui du mana-gement de la santé.

■ Donc, après la prise encharge ultérieure, CFF Careboucle les cas?

Oui, notre contribution à l’aided’urgence psychologique prendalors fin. Au besoin, nous cher-chons encore pour les per-sonnes concernées une placede thérapie et collaborons lecas échéant avec le manage-ment de la santé au travail, leservice social ou le service dupersonnel (RH).

■ Mais il y a des collabora-teurs qui doivent poursui-vre leur thérapie?

Oui, cela se complique lorsquepar exemple un agent de trainsubit une agression pour laxe fois. Nous avons un boncontact avec des profession-nels dans toute la Suisse, maisles personnes concernées sontlibres de choisir d’autres théra-peutes. Nous n’émettons quedes recommandations. Nousne décidons pas non plus quequelqu’un doit arrêter de tra-vailler: aux CFF, c’est à l’unitéDiagnostic de le faire.

■ Qu’est-ce qui pèse le plussur les victimes de violence?

La crainte que ça se reproduise.Elles ont aussi d’autres peurs etparfois un sentiment de culpa-bilité. Mais les réactions indivi-duelles sont très différentes.

■ Votre encadrement a-t-il engénéral les effets escomp-tés? Y a-t-il beaucoup devictimes de violence qui,malgré un encadrement, nepeuvent pas surmonter leurtraumatisme et qui sevoient forcées de changerde profession?

Je n’ai connaissance que de trèspeu de cas semblables et certai-nes de ces personnes étaientdéjà avant malheureuses dansleur profession. Comme nousn’avons commencé nos activités

que début 2013, notre base dedonnées est encore petite. Aussiau niveau mondial, il n’y a quepeu de chiffres rendant comptedu succès attribué à la psycho-logie d’urgence. Il nous est doncdifficile de prouver que notre tra-vail justifie nos coûts. Mais onfait toujours plus souvent appelà nous, ce qui montre qu’on croiten nous. Beaucoup de victimesconsidèrent notre encadrement

aussi comme une marque d’es-time et sont reconnaissantes depouvoir parler à quelqu’un d’au-tre qu’à leurs chefs. Même si cesderniers n’aiment pas trop en-tendre cela, les victimes préfè-rent parler avec des collègues dece qu’elles ont vécu qu’avec eux.Et par rapport à leurs proches,les collègues ont l’avantage deconnaître l’environnement dutravail. Je trouve que notre orga-nisation, constituée de «peers»bénévoles, est idéale pour aiderdes gens à surmonter un trau-matisme. Les cas les plus lourdssont encadrés par nos psycho-logues d’urgence ou nous les di-rigeons vers des spécialistes.

■ Y a-t-il des victimes de vio-lence qui préfèrent renon-cer à un encadrement?

Seuls 5 % ne veulent mêmepas avoir un premier entretien

téléphonique. Et nous respec-tons ces choix.

■ Selon le caractère, il estpeut-être préférable de re-fouler et d’oublier l’agres-sion au lieu d’en parler?

Non, du point de vue psycholo-gique, ce n’est clairement pasle cas sauf si, durant des an-nées, on ne parlerait que deça. Il existe aussi des thérapies

lors desquelles on parle peumais on travaille plus avec lecorps ou, par exemple, on pri-vilégie la peinture.

■ Quel comportement recom-mandez-vous aux vendeursaux guichets lorsqu’ils sontconfrontés à des clientstrès agressifs?

De garder leur calme. Mais lespersonnes vraiment compéten-tes pour faire des recomman-dations sont les spécialistesde la sécurité publique et de lasécurité au travail. Il existeaussi de nombreuses forma-tions sur le sujet.

■ Encadrez-vous aussi desusagers des chemins de fer ?

Pas en cas de violence entreusagers mais lors d’accidentsferroviaires ou d’accidents depersonnes, en collaboration

avec les services d’urgences etle care team des cantons.

■ Collaborez-vous avec d’autresentreprises ferroviaires?

Actuellement avec CFF CargoInternational, Thurbo, TILO,Zentralbahn et BLS. Mais ellesne font pas toujours usage denotre offre complète. Avec leBLS par exemple, nous n’avonsqu’un contrat en cas d’événe-ments majeurs.

Interview: Markus Fischer/mjj«Les victimes préfèrent parler avec des collèguesqu’avec leurs chefs de ce qu’elles ont vécu.»

Fi

Paul Künzler: « Immédiatement après un événement, la plupart des gens fonctionnent encore normalement...»

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

Paul Künzler, 55 ans, a grandidans la région zurichoise. Aprèsavoir été contrôleur puis chef detrain, il travaille, en plus, dès 2001,à 50 % dans une agence devoyage. Il devient responsabled’équipe Operating à Romanshornet Rorschach en 2005, puis en2008 responsable du managementdes évènements et services àWinterthour. Dès fin 2011, il dirigele Groupe Care et met en routel’organisation actuelle. Il est deuxfois grand-papa et habite avec sacompagne actuelle à Neuenegg.Ses loisirs: randonnée, voyages,entraîneur de foot (jusqu’à laligue nationale A féminine, oùses deux filles ont joué).

BIO

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......

8 POLITIQUE SYNDICALEcontact.sevN° 20/1519 novembre 2015

Un documentaire sous-titré enfrançais et en allemand, diffu-sé justement en matinée et quia lancé les discussions. Lesitalophones bénéficiaient de latraduction simultanée.A travers les témoignages detrois couples de migrants origi-naires de Turquie et des Bal-kans, le réalisateur d’originekurde met le doigt sur une réa-lité qui touche en premier lieules migrant-e-s de la premièregénération arrivé-e-s à la re-traite. Rester ou partir? Oufaire un peu des deux. Dans ledocumentaire justement, onapprend qu’un tiers d’entreeux retourne dans son paysd’origine, un tiers reste en

Suisse – mais ce chiffre est enaugmentation – et un tiers ef-fectue des allers-retours régu-liers. Par ces témoignages, leréalisateur a mis en exergueles questionnements de cesmigrants: pour les uns, le paysnatal n’est plus vraiment leleur tout en estimant être en-core considérés comme desétrangers en Suisse. Pour d’au-tres, au contraire, ils ont leurshabitudes dans leur village na-tal mais leurs enfants et leurspetits-enfants sont en Suisseet n’ont guère d’attaches avecla terre de leurs parents. Et il y

a ces couples où le mari etl’épouse n’ont pas le mêmepoint de vue sur le lieu de laretraite…Au terme du documentaire,questionné par le secrétairesyndical responsable de laCommission migration ArneHegland, mais aussi par lesparticipant-e-s, le réalisateurestime «qu’il peut y avoir plu-sieurs pays d’origine». Concer-nant son identité, il a dit sesentir un citoyen du monde etêtre dérangé qu’on le consi-dère comme un étranger enSuisse alors qu’il y vit depuis

28 ans et qu’il est double na-tional...Il a aussi évoqué cette rencon-tre lors de son tournage enMacédoine de cet ancien de laLufthansa qui avait fait le choixde retourner au pays et quiportait souvent son uniformede travailleur. «Il était regardéde travers avec ses habitsd’Occidental. Il n’est pas restélongtemps. Il est retourné enAllemagne.»Au fait, que faire sur le plansyndical? «Il est important queles migrant-e-s aient des con-tacts en dehors des conci-

toyens du pays d’origine. L’em-ployeur devrait libérer ses em-ployé-e-s pour apprendre lalangue du pays d’accueil. Ap-prendre le soir après des jour-nées de travail, qui en a encorel’énergie?», a-t-il questionné.Pour le remercier de sa pré-sence, Arne Hegland a offert àYusuf Yesilöz quelques petitscadeaux symboliques: un canifbien suisse, un stylo pourpoursuivre l’écriture de sesromans et... un fromage turc,le Gazi, qui a plu à notrehomme: «Bon, j’ai appris quel’entreprise qui le produit estespagnole...» La prochaineJournée de la migration auralieu le samedi 5 novembre2016. Vivian Bologna

La Journée de la Migra-tion du SEV a attiré unecinquantaine de per-sonnes le 7 novembre àOlten, dans l’hôtel dumême nom. Une jour-née dont la thématiqueest d’actualité pour lesmigrant-e-s: «En faitnous voulions rentrer»,soit la traduction du ti-tre du documentaire duréalisateur Yusuf Yesi-löz «Eigentlich wolltenwir zurückkehren».

«En fait, nous voulions rentrer»Journée de la migration

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Arne Hegland remet un canif bien suisse à Yusuf Yesilöz.

Après un repas de midiempreint de saveurs helvé-tiques, turques et balkaniques,les participant-e-s ont travailléau sein de cinq groupes où laquestion du retour étaitabordée sous l’angle desgénérations, de la patrie, desmotivations au retour, desfacteurs économiques, desrelations politiques.Dans le groupe dédié auxdifférences entre générations,c’est notamment la perteculturelle et linguistique qui aété mise en avant en cas deretour dans le pays natal car latransmission culturelle entre

les générations est jugéefondamentale pour la 3e

génération. Le retour desmigrants de 1ère générationest aussi vu comme unemigration solitaire.Les facteurs politiques d’ici etdu pays natal ont bienévidemment un rôle importantdans la prise de décision: lesproblèmes ethniques/politi-ques qui ont poussé à l’exil;les droits politiques en Suisseet dans le pays d’origine; et dupoint de vue syndical le droitde grève moindre en Suisse.Sans surprise, les facteurséconomiques pèsent lourd

dans la balance: le standardde vie en Suisse, mais aussi leniveau de vie dans le paysnatal, notamment à la retraite.La qualité du système desanté, de la prévoyancesociale et des assurancessociales jouent un rôle nonnégligeable, sans oublierévidemment que les facteurséconomiques comptentsouvent plus que les émo-tions. «Peut-on se permettrefinancièrement de rentrer aupays?»Le dernier atelier étaitconsacré aux motivations auretour, respectivement au fait

de rester: si le pays estlimitrophe de la Suisse, il seraplus simple de rester car lestrajets permettent de s’yrendre facilement. De même sil’on parle la langue du paysd’accueil. Ceux qui ont émigréavant 35 ans auront passéplus de temps dans le paysd’accueil. Ils auront tendanceà rester en Suisse.Enfin, si la famille est restéeau pays d’origine, ça pourraitêtre une raison d’y retourner.La votation du 9 février 2014pousse nombre de migrant-e-sà se demander: «Suis-jeencore le ou la bienvenu-e?»

ATELIERS DE L’APRÈS-MIDI

«Les facteurs économiques sont plus importants que les émotions»

Le président du SEV GiorgioTuti n’a pas manqué derappeler le contexte politi-que, social et syndical danslequel nous évoluons:«Le Conseil des Etats avaitdécidé d’une hausse desrentes AVS. Après 20 ans destagnation. Mais c’étaitavant le 18 octobre lorsquela peur et le populisme del’UDC ont gagné.» Cette peurde l’étranger doit êtrecombattue avec force.En tant que syndicat, a-t-ilrappelé, «nous devrons, àn’en pas douter, être davan-tage dans la rue et sur leterrain et combattre lesdégradations dans lesassurances sociales».Le démantèlement desservices publics est enmarche. «On l’a vu avecl’annonce de La Poste quicoupe dans les prestationset avec les CFF qui viennentd’annoncer une immenseréorganisation juste après le18 octobre. Et ce n’est guèreun hasard. C’est le signe quequelque chose a déjàcommencé à changer.»

LE MOT DUPRÉSIDENT

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RÉGIONS ......

9contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

Stéphane Chevalier, présidentde la section MBC, est satisfaitde la tournure des choses,après des négociations CCTavortées en fin d’année der-nière. Après quelques rondesde négociations, des résultatsconcrets sont déjà connus:«On a pu garder les acquisqu’on voulait nous supprimerau départ. On a même pu obte-nir des choses en plus», expli-que Chevalier. «Les primes defidélité sont maintenues etmême améliorées. Et le direc-

teur s’est engagé à ce qu’il n’yait pas de salaire au mérite, cequi est une très bonne chosepour nous. Ensuite, au niveausalarial, nous obtenons unelégère amélioration mais nousdevons en revanche augmenterquelque peu notre producti-vité, ce qui est selon moi unbon deal. »La section a également pu ob-tenir l’annualisation du tempsde travail.Il reste désormais deux rondesde négociations pour discuterdu salaire en cas de maladie etdes grilles salariales. Le toutdevrait ensuite être validé lorsde l’assemblée d’automne,fixée le mardi 8 décembre àTolochenaz.Après une année 2014 un peumouvementée, la section MBCretrouve donc une certaine sé-rénité. Henriette Schaffter

VPT MBC

Satisfaction du côté des MBCOn a plutôt le souriredu côté des MBC actuel-lement. En effet, lesnégociations CCT sedéroulent bien etquelques succès sontd’ores et déjà en trèsbonne route.

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Une des nouvelles rames qui circuleront, à partir du 15 décembre, sur les tronçons Morges–Bière etApples–L’Isle à une cadence augmentée, soit toutes les demi-heures. Elle a été inaugurée le 25 octo-bre à l’occasion du 120e anniversaire du MBC. Une bonne CCT et du nouveau matériel roulant, tout vabien au MBC !

Sa majorité ne tient pascompte du fait que le niveaudes rentes des 1er et 2e piliersdes personnes à bas oumoyens revenus est aujour-d’hui insuffisant, notammentpour beaucoup de femmes.Elle refuse de voir que les ren-tes AVS sont toujours plus à latraîne des salaires et que desdégradations des prestationss’annoncent dans le 2e pilier

dans un avenir prévisible. Lerenforcement de l’AVS est doncla voie royale pour arriver à unniveau des rentes qui soit dé-cent. Si l’on n’améliore pasl’AVS, demain, toujours plusde retraité-e-s dépendront desprestations complémentaires(PC). Les personnes qui, àcause de salaires bas, de tra-vail à temps partiel ou d’inter-ruptions de carrière, ne ferontpas de grandes affaires avecleur 2e pilier, sont dans une si-tuation précaire. Comme ellesn’ont pu accumuler qu’un mo-deste avoir de vieillesse, ellesne toucheront qu’une petiterente du 2e pilier. C’est surtoutvrai pour les femmes, maisaussi pour les travailleurs ettravailleuses âgés qui ont de lapeine à se maintenir sur lemarché du travail. Mais les sa-larié-e-s qui ont eu une carrièreprofessionnelle normale neroulent de loin pas non plussur l’or. Par exemple, un bou-langer dont le dernier salaire

se montait à environ 5 500francs doit se contenter, unefois à la retraite, de rentes (1er

et 2e piliers) représentant unpeu plus de 3 000 francs. Ain-si, le mandat constitutionnelselon lequel les rentes des 1er

et 2e piliers doivent permettrede « maintenir de manière ap-propriée son niveau de vie an-térieur » n’est pas rempli.

200 francs = soulagementLa rente AVS est la principalesource de revenu pour la majo-rité des retraité-e-s. Pour eux,avoir 200 francs de plus parmois dans le porte-monnaie(350 pour les couples) repré-sente un grand soulagement.De plus, augmenter les rentesAVS est une mesure bien plusefficiente que gonfler le 2e pi-lier. L’adaptation, attendue de-puis trop longtemps, des ren-tes AVS aux salaires réelspourra également être finan-cée. Les 4,1 milliards de francsque cela devrait coûter pour-

ront être couverts avec un pré-lèvement de 0,8 % sur les sa-laires ; cela, d’autant plus queles cotisations salariales n’ontjamais été augmentées depuis1975, contrairement aux pour-cents prélevés sur les salairespour le 2e pilier, qui se mon-tent désormais en moyenne àplus de 18 %. Dire que lahausse des pourcents de sa-laires destinés à l’AVS nuira àl’économie, est donc un men-songe. Si le Conseil nationaldevait aussi ignorer les signesdu temps, l’USS et ses parte-naires mettraient tout enœuvre, dans une campagne devotation intense, pour qu’il n’yait pas toujours plus de per-sonnes dépendant des PC etqu’après des années de sta-gnation, les rentes bénéficientenfin à nouveau d’une amélio-ration notable. Ce qui sera dé-terminant pour les citoyen-ne-s, c’est le montant de la renteauquel ils pourront s’attendreune fois à la retraite. uss

Sans se préoccuper del’inquiétude de nom-breux retraité-e-s, laCommission de la sécu-rité sociale et de lasanté publique du Con-seil national (CSSS-N) arejeté, sans analyse sé-rieuse de la situation,l’initiative AVSplus et,par conséquent, lahausse de toute ur-gence nécessaire desrentes AVS.

Pas d’analyse sérieuseLa Commission du Conseil national à côté des besoins de la population

Elections suite – et fin■ Le deuxième tour desélections fédérales a eu lieu leweek-end dernier dans plu-sieurs cantons. Il a permis àPaul Rechsteiner (PS/SG) deconserver son siège au Conseildes Etats et à Robert Zanetti(PS/SO) de conserver le sien.Les deux ont gagné, avec detrès bons scores, l’électioncontre un adversaire UDC. Unesemaine auparavant, c’estChristian Levrat (PS/FR),Géraldine Savary (PS/VD),Robert Cramer (Verts/GE) etLiliane Maury Pasquier (PS/GE)qui parvenaient facilement àconserver leurs sièges. Dans lecanton de Vaud, la gauche atoutefois perdu des plumes vuque le sortant écologiste LucRecordon a perdu son siège auprofit d’Olivier Français(PLR/VD), qui a profité des voixUDC même si le parti ne luiavait pas apporté officiellementson soutien. Des ténors du partiont toutefois appelé à l’élirepour éviter que le duo Record-on/Savary ne l’emporte.

EN VITESSE

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10 DOSSIER contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

a crédibilité des mem-bres de ce groupe ne sediscute pas, vu qu’ils

sont tous des ingénieurs spé-cialisés du domaine au béné-fice de nombreuses annéesd’expérience. On trouve parmieux l’émérite professeur del’EPFZ Jost Wichser, qui avaitcontribué à la réalisation dutransfert vers le rail au tunnelde la Vereina. Mais aussi RuediSturzenegger, ex-directeur Ex-ploitation CFF. Leurs conclu-sions sont extrêmement clai-res: le rail a la capacitésuffisante pour absorber toutle trafic durant l’assainis-sement et la fermeture dutunnel autoroutier.

Près de 2 milliards d’économiesCe scénario permettrait d’éco-nomiser 1,8 milliard de francset de terminer les travaux neufans avant. Ces conclusions ontété présentées en conférencede presse le 3 septembre àBerne (cf. contact.sev 15/15)et sont illustrées sur le sitewww.sanierenohneverlieren.ch(assainir sans pertes).

Actuellement, le trafic moyenau Gothard est de 15 200 voi-tures par jour et de 23 600 lorsdes jours de pointe. Après2020, avec les tunnels de basedu Gothard et du Ceneri et un

L train toutes les 30 minutes,ces chiffres baisseront car lestrains seront non seulementplus nombreux, mais aussiplus fréquents (¾ d’heure demoins entre Zurich et Lugano).

L’exemple du LötschbergOn a déjà un exemple de ce quiest possible entre le canton deBerne et le Valais avec leLötschberg. Pour absorber cetrafic, il y aura l’actuel tunnelferroviaire du Gothard où necirculera plus qu’un seul trainpar heure dans chaque direc-tion dès l’ouverture du tunnel

de base. Une offre de ferrou-tage comme au Lötschberg ouà la Vereina permettrait le tran-sit d’un maximum de 31 000autos par jour, grâce à destrains pouvant transporter 100voitures à une cadence de 7,5minutes. En dehors des heuresde pointe, prévaudrait la fré-quence au quart d’heure. Lacapacité horaire serait donc lamême qu’aujourd’hui sur laroute. Les voitures seraienttransportées gratuitement. Celanécessiterait huit compositionsqui pourraient être utilisées parexemple sur l’axe Lötschberg–

Simplon après l’assainisse-ment du Gothard, vu que lestrains de l’axe berno-valaisandevront être remplacés ces pro-chaines années.

Deux chaussées roulantespour le trafic poids lourdsEn 2014, il y a eu 1,033 millionde poids lourds en transit surla route, dont 800 000 sur l’axedu Gothard.Avec le nouveau tunnel debase, deux trains voyageurs ethuit trains marchandises peu-vent circuler chaque heure etdans chaque direction.

Les premières années, la de-mande ne devrait pas dé-passer 3 à 5 trains/heure etpar direction, laissant ainsi dela place pour la proposition dugroupe d’experts prévoyantune chaussée roulante courteavec deux trains par heure etpar direction pouvant trans-porter jusqu’à 30 camions cha-cun. Cette chaussée roulantecourte entre les deux portailsdu tunnel de base devrait prin-cipalement être utile au traficinterne. Le prix du transportdevrait être fixé de sorte à cor-respondre à l’économie queréalisent les camions qui n’uti-liseraient pas le tronçon auto-routier de montagne.Pour le trafic de transit, la pro-position prévoit une chausséeroulante longue avec un trainpar heure et par direction entreBâle et la région de Chiasso,rendue possible par le corridor4 mètres sur l’axe du Gothard.Cette chaussée roulante lon-gue pourra être opérationnellemême après l’assainissementdu tunnel autoroutier du Go-thard et ses coûts peuvent êtrecouverts par les subsides de laConfédération en faveur du tra-fic combiné.Avec cette offre mise en place17 heures chaque jour ouvré, il

La bataille sur le doublement du tunnel autoroutier du Gothard a commencé. Le peuple ne se prononceraque le 28 février prochain. La conseillère fédérale Doris Leuthard, partisane de ce 2e tube, a insisté surla nécessité de maintenir une liaison routière. Un groupe indépendant d’ingénieurs et de spécialistesa montré par une étude la pertinence d’une alternative par le rail. Elle donnerait une impulsion décisiveau transfert de la route au rail du trafic poids lourds, améliorant de fait la sécurité routière.

Un éventuel doublement du Gothard pourrait compromettre le transfert de la route au rail

Gothard: transfert sur le railau lieu d’un 2e tube

«Un oui du peuple suisse au 2e tube du Gothard engendrerait une hausse du trafic routier en Europe avecdes conséquences facilement imaginables sur les autoroutes suisses et tessinoises»

Etude de l’association Railvalley

La capacité sur rail est plus efficiente pour relier le sud et le nord des Alpes même pendant l’assainis-sement du tunnel autoroutier.

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contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

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La Suisse a déjà investi énormément dans la nouvelle liaison ferroviaire à travers les Alpes et doit en profiter au mieux (ici la bretelle au sud de Biasca).

Les deux tunnels sont trèssemblables: entrées en fonc-tion respectivement en 1979et 1980, d’une longueur de15, 5 km et de 16,9 km, ils sontles deux bidirectionnels et lesdeux doivent être assainis.

Procédures et coûts différentsLes différences entre les deuxprojets d’assainissements sonténormes, à tel point que lescoûts prévus pour l’Arlberg nesont «que» de 160 millions defrancs contre les 750 millionspour le tunnel autoroutier duGothard (auxquels il fautajouter les quelque 2 milliardspour la construction du2e tube). Selon Railvalley, cettedifférence provient du faitqu’en Autriche on s’en tient àl’assainissement des infra-

structures jugées adaptées etcorrespondant aux standardslégaux prévus pour les tunnelsexistants.Au Gothard, on applique les di-rectives prévues pour les nou-veaux tunnels. En particulier,le projet d’assainissement duGothard prévoit d’augmenterla hauteur du tunnel de 4,5 à4,8 mètres. En outre, lespentes latérales passeraientde 2 à 2,5 %, augmentant ainsila dénivellation entre le centreet les côtés de 4 cm en refai-sant la chaussée. Enfin, lesbas-côtés seraient élargis de70 cm à 1 mètre. Le présidentde Railvalley, Peter Krebser,précise que la hauteur actuellede 4,5 mètres n’a jamais poséde problèmes et que les30 centimètres supplémentai-res n’apporteraient pas d’amé-liorations notoires sur le plande la ventilation, ni ne permet-traient de respecter les normesdes nouveaux tunnels (5,2 mè-tres de hauteur). La pente de2,5 % permet d’améliorerl’évacuation des eaux en casde précipitations abondantespourtant absentes des tunnels.

Le rapport du Conseil fédéraln’apporte aucune explication àl’élargissement des bas-côtés.Si le tunnel du Gothard étaitassaini selon les mêmes cri-tères que celui de l’Arlberg, latrès grande majorité des tra-vaux pourrait se dérouler lanuit en laissant une voie ouver-te au trafic et en alternant letransit avec des délais d’at-tente maximaux de 30 minuteset avec un budget de 250 mil-lions de francs. Ainsi, on évi-terait tous les inconvénientsd’une fermeture prolongée dutunnel (ndlr: il est possiblequ’ainsi tous les argumentsprincipaux en faveur du 2e tubetombent à l’eau).

Doublement du Gothard ettransfert de la route au railLe dernier paragraphe del’étude est aussi significatif. Levoici in extenso: «L’Autriche,comme la Suisse, est le seulpays européen qui s’engageactivement pour une politiquede transfert de la route au rail.L’Autriche, avec l’Italie et grâceaux financements européens,est en train de construire le

tunnel ferroviaire de base duBrenner d’une longueur de55 km. Les travaux qui ont dé-buté en 2007 se déroulentcomme prévu et devraient êtreterminés à l’horizon 2025.L’Autriche, pays alpin commela Suisse, est très intéressée etinvestit énormément dans letransfert de la route au rail. Ausein de la majorité des payseuropéens, où les larges plai-nes prédominent et où il estmoins problématique de réa-liser des autoroutes, le trans-fert de la route au rail n’a ja-mais suscité l’enthousiasme.La votation du peuple suissesur le doublement du tunnelroutier du Gothard sera assu-rément suivie de près mêmehors des frontières helvéti-ques. Grâce à la comparaisonavec l’assainissement de l’Arl-berg, il apparaît clairementque la réalisation d’un secondtube n’est pas due à des exi-gences techniques.En adoptant l’Initiative desAlpes, la Suisse s’est dotéed’une stratégie très claire: lesinvestissements routiers doi-vent améliorer le trafic interne

suisse, tandis que pour le tra-fic de transit nord–sud (voya-geurs et marchandises) on viseet on investit dans le rail, enrendant obligatoire le transfertde la route au rail des mar-chandises.Une décision du peuple suissefavorable au doublement duGothard, quelques mois àpeine avant l’ouverture d’Alp-transit, serait considérée com-me l’échec complet de la politi-que de transfert.Les conséquences sur le planeuropéen ne se feraient pasattendre. Il est difficilementimaginable qu’il y ait de nou-veaux crédits pour le transfertmodal. Les nouvelles liaisonsalpines d’Alptransit et duBrenner resteraient des projetsincomplets et inefficients. Letrafic routier continueraitd’augmenter en Europe, avecdes conséquences facilementimaginables pour les auto-routes suisses et tessinoises.»

Gi/vbo

Une étude tessinoise relève quelques bizarreries de l’assainissement avec un 2e tube autoroutier

Gothard de luxeUne étude récente del’association Railvalleya comparé les travauxd’assainissementactuellement en coursdans le tunnel de l’Arl-berg et ceux prévus auGothard.

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10 DOSSIER contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

a crédibilité des mem-bres de ce groupe ne sediscute pas, vu qu’ils

sont tous des ingénieurs spé-cialisés du domaine au béné-fice de nombreuses annéesd’expérience. On trouve parmieux l’émérite professeur del’EPFZ Jost Wichser, qui avaitcontribué à la réalisation dutransfert vers le rail au tunnelde la Vereina. Mais aussi RuediSturzenegger, ex-directeur Ex-ploitation CFF. Leurs conclu-sions sont extrêmement clai-res: le rail a la capacitésuffisante pour absorber toutle trafic durant l’assainis-sement et la fermeture dutunnel autoroutier.

Près de 2 milliards d’économiesCe scénario permettrait d’éco-nomiser 1,8 milliard de francset de terminer les travaux neufans avant. Ces conclusions ontété présentées en conférencede presse le 3 septembre àBerne (cf. contact.sev 15/15)et sont illustrées sur le sitewww.sanierenohneverlieren.ch(assainir sans pertes).

Actuellement, le trafic moyenau Gothard est de 15 200 voi-tures par jour et de 23 600 lorsdes jours de pointe. Après2020, avec les tunnels de basedu Gothard et du Ceneri et un

L train toutes les 30 minutes,ces chiffres baisseront car lestrains seront non seulementplus nombreux, mais aussiplus fréquents (¾ d’heure demoins entre Zurich et Lugano).

L’exemple du LötschbergOn a déjà un exemple de ce quiest possible entre le canton deBerne et le Valais avec leLötschberg. Pour absorber cetrafic, il y aura l’actuel tunnelferroviaire du Gothard où necirculera plus qu’un seul trainpar heure dans chaque direc-tion dès l’ouverture du tunnel

de base. Une offre de ferrou-tage comme au Lötschberg ouà la Vereina permettrait le tran-sit d’un maximum de 31 000autos par jour, grâce à destrains pouvant transporter 100voitures à une cadence de 7,5minutes. En dehors des heuresde pointe, prévaudrait la fré-quence au quart d’heure. Lacapacité horaire serait donc lamême qu’aujourd’hui sur laroute. Les voitures seraienttransportées gratuitement. Celanécessiterait huit compositionsqui pourraient être utilisées parexemple sur l’axe Lötschberg–

Simplon après l’assainisse-ment du Gothard, vu que lestrains de l’axe berno-valaisandevront être remplacés ces pro-chaines années.

Deux chaussées roulantespour le trafic poids lourdsEn 2014, il y a eu 1,033 millionde poids lourds en transit surla route, dont 800 000 sur l’axedu Gothard.Avec le nouveau tunnel debase, deux trains voyageurs ethuit trains marchandises peu-vent circuler chaque heure etdans chaque direction.

Les premières années, la de-mande ne devrait pas dé-passer 3 à 5 trains/heure etpar direction, laissant ainsi dela place pour la proposition dugroupe d’experts prévoyantune chaussée roulante courteavec deux trains par heure etpar direction pouvant trans-porter jusqu’à 30 camions cha-cun. Cette chaussée roulantecourte entre les deux portailsdu tunnel de base devrait prin-cipalement être utile au traficinterne. Le prix du transportdevrait être fixé de sorte à cor-respondre à l’économie queréalisent les camions qui n’uti-liseraient pas le tronçon auto-routier de montagne.Pour le trafic de transit, la pro-position prévoit une chausséeroulante longue avec un trainpar heure et par direction entreBâle et la région de Chiasso,rendue possible par le corridor4 mètres sur l’axe du Gothard.Cette chaussée roulante lon-gue pourra être opérationnellemême après l’assainissementdu tunnel autoroutier du Go-thard et ses coûts peuvent êtrecouverts par les subsides de laConfédération en faveur du tra-fic combiné.Avec cette offre mise en place17 heures chaque jour ouvré, il

La bataille sur le doublement du tunnel autoroutier du Gothard a commencé. Le peuple ne se prononceraque le 28 février prochain. La conseillère fédérale Doris Leuthard, partisane de ce 2e tube, a insisté surla nécessité de maintenir une liaison routière. Un groupe indépendant d’ingénieurs et de spécialistesa montré par une étude la pertinence d’une alternative par le rail. Elle donnerait une impulsion décisiveau transfert de la route au rail du trafic poids lourds, améliorant de fait la sécurité routière.

Un éventuel doublement du Gothard pourrait compromettre le transfert de la route au rail

Gothard: transfert sur le railau lieu d’un 2e tube

«Un oui du peuple suisse au 2e tube du Gothard engendrerait une hausse du trafic routier en Europe avecdes conséquences facilement imaginables sur les autoroutes suisses et tessinoises»

Etude de l’association Railvalley

La capacité sur rail est plus efficiente pour relier le sud et le nord des Alpes même pendant l’assainis-sement du tunnel autoroutier.

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La Suisse a déjà investi énormément dans la nouvelle liaison ferroviaire à travers les Alpes et doit en profiter au mieux (ici la bretelle au sud de Biasca).

Les deux tunnels sont trèssemblables: entrées en fonc-tion respectivement en 1979et 1980, d’une longueur de15, 5 km et de 16,9 km, ils sontles deux bidirectionnels et lesdeux doivent être assainis.

Procédures et coûts différentsLes différences entre les deuxprojets d’assainissements sonténormes, à tel point que lescoûts prévus pour l’Arlberg nesont «que» de 160 millions defrancs contre les 750 millionspour le tunnel autoroutier duGothard (auxquels il fautajouter les quelque 2 milliardspour la construction du2e tube). Selon Railvalley, cettedifférence provient du faitqu’en Autriche on s’en tient àl’assainissement des infra-

structures jugées adaptées etcorrespondant aux standardslégaux prévus pour les tunnelsexistants.Au Gothard, on applique les di-rectives prévues pour les nou-veaux tunnels. En particulier,le projet d’assainissement duGothard prévoit d’augmenterla hauteur du tunnel de 4,5 à4,8 mètres. En outre, lespentes latérales passeraientde 2 à 2,5 %, augmentant ainsila dénivellation entre le centreet les côtés de 4 cm en refai-sant la chaussée. Enfin, lesbas-côtés seraient élargis de70 cm à 1 mètre. Le présidentde Railvalley, Peter Krebser,précise que la hauteur actuellede 4,5 mètres n’a jamais poséde problèmes et que les30 centimètres supplémentai-res n’apporteraient pas d’amé-liorations notoires sur le plande la ventilation, ni ne permet-traient de respecter les normesdes nouveaux tunnels (5,2 mè-tres de hauteur). La pente de2,5 % permet d’améliorerl’évacuation des eaux en casde précipitations abondantespourtant absentes des tunnels.

Le rapport du Conseil fédéraln’apporte aucune explication àl’élargissement des bas-côtés.Si le tunnel du Gothard étaitassaini selon les mêmes cri-tères que celui de l’Arlberg, latrès grande majorité des tra-vaux pourrait se dérouler lanuit en laissant une voie ouver-te au trafic et en alternant letransit avec des délais d’at-tente maximaux de 30 minuteset avec un budget de 250 mil-lions de francs. Ainsi, on évi-terait tous les inconvénientsd’une fermeture prolongée dutunnel (ndlr: il est possiblequ’ainsi tous les argumentsprincipaux en faveur du 2e tubetombent à l’eau).

Doublement du Gothard ettransfert de la route au railLe dernier paragraphe del’étude est aussi significatif. Levoici in extenso: «L’Autriche,comme la Suisse, est le seulpays européen qui s’engageactivement pour une politiquede transfert de la route au rail.L’Autriche, avec l’Italie et grâceaux financements européens,est en train de construire le

tunnel ferroviaire de base duBrenner d’une longueur de55 km. Les travaux qui ont dé-buté en 2007 se déroulentcomme prévu et devraient êtreterminés à l’horizon 2025.L’Autriche, pays alpin commela Suisse, est très intéressée etinvestit énormément dans letransfert de la route au rail. Ausein de la majorité des payseuropéens, où les larges plai-nes prédominent et où il estmoins problématique de réa-liser des autoroutes, le trans-fert de la route au rail n’a ja-mais suscité l’enthousiasme.La votation du peuple suissesur le doublement du tunnelroutier du Gothard sera assu-rément suivie de près mêmehors des frontières helvéti-ques. Grâce à la comparaisonavec l’assainissement de l’Arl-berg, il apparaît clairementque la réalisation d’un secondtube n’est pas due à des exi-gences techniques.En adoptant l’Initiative desAlpes, la Suisse s’est dotéed’une stratégie très claire: lesinvestissements routiers doi-vent améliorer le trafic interne

suisse, tandis que pour le tra-fic de transit nord–sud (voya-geurs et marchandises) on viseet on investit dans le rail, enrendant obligatoire le transfertde la route au rail des mar-chandises.Une décision du peuple suissefavorable au doublement duGothard, quelques mois àpeine avant l’ouverture d’Alp-transit, serait considérée com-me l’échec complet de la politi-que de transfert.Les conséquences sur le planeuropéen ne se feraient pasattendre. Il est difficilementimaginable qu’il y ait de nou-veaux crédits pour le transfertmodal. Les nouvelles liaisonsalpines d’Alptransit et duBrenner resteraient des projetsincomplets et inefficients. Letrafic routier continueraitd’augmenter en Europe, avecdes conséquences facilementimaginables pour les auto-routes suisses et tessinoises.»

Gi/vbo

Une étude tessinoise relève quelques bizarreries de l’assainissement avec un 2e tube autoroutier

Gothard de luxeUne étude récente del’association Railvalleya comparé les travauxd’assainissementactuellement en coursdans le tunnel de l’Arl-berg et ceux prévus auGothard.

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12 DOSSIERcontact.sevN° 20/1519 novembre 2015

serait possible de transporterjusqu’à 3300 camions par jour.Le samedi, il y aurait au moinsun train par heure sur la chaus-sée roulante courte. Soit un totalde 818 040 camions par année.

Un 2e tube bien trop cherL’alternative présentée par legroupe d’experts ne coûteraitque 1 milliard, soit près de2 milliards de moins (1,8 mia)pour l’assainissement avec un2e tube autoroutier au Go-thard. L’examen des coûts estbasé sur une étude de la Con-fédération datant de 2011, quipart du principe que les wa-gons pour le ferroutage peu-vent être utilisés aussi aprèsl’assainissement. Les CFF dis-posent aussi d’un nombreconséquent de locomotivesqui pourraient être utiliséesdans ce but et qui seraient si-non retirées de la circulationentre 2020 et 2025.L’alternative ferroviaire per-mettrait de terminer les tra-vaux d’assainissement dix ansavant et de renoncer à l’assai-nissement d’urgence qui coûtetout de même 115 millions defrancs et qui engendrerait lafermeture totale du tunnel du-rant 150 jours avant l’assainis-sement global. Avec pour con-séquence des déviations par leSan Bernardino et le col duSaint-Gothard.L’étude se penche aussi sur lasécurité routière dont les par-tisans du 2e tube ont fait leur

argument principal. Les ex-perts estiment que dans 10 à15 ans, les conditions de sé-curité seront passablementdifférentes dans un tunnel bi-directionnel: la technologied’assistance au maintien de latrajectoire, au respect des dis-tances entre les véhicules se-ront généralisées. Le législa-teur aura donc tout loisir pourinterdire l’accès au tunnel auxvéhicules non munis de cestechnologies.Le second tube ne permettraitd’améliorer la sécurité que sile dosage actuel est mainte-nu. Sans celui-ci, le nombrede véhicules circulant à l’inté-rieur du tunnel augmenterait.En cas de travaux d’entretienou d’incidents, le recours pro-visoire à un tube bidirec-tionnel comporterait des ris-ques car la situation serait,contrairement à aujourd’hui,inattendue.

L’étude n’est pas passéeinaperçueLa présentation de l’étude asuscité un vif intérêt enSuisse, notamment en raisonde la crédibilité des experts.Même la «NZZ», qui ne peutcertainement pas être taxéed’être rose-vert, y a consacréde larges espaces rédaction-nels, la qualifiant d’alternative«valable». L’idée est aussi re-prise par des opposants audoublement qui en ont fait unpetit film disponible sur latoile (à consulter sur les liensci-dessous). Le film met en ou-tre l’accent sur le fait que lasécurité serait même meilleuresans 2e tube car l’assainisse-ment du tunnel serait réaliséplus rapidement. Le tunnelassaini disposerait de glis-sières de sécurité centralesdix ans avant la réalisationd’un 2e tube.

Pietro Gianolli/vbo

Suite de la page 10

Le SEV se positionne clairementcontre le 2e tube autoroutier auGothard aux côtés de diversesassociations. Ceux qui ledésirent peuvent approfondirleurs connaissances par le biaisdes médias mais aussi sur lesliens ci-dessous, égalementsources des articles de cedossier. Outre le nôtre,www.sev-online.chwww.sud-nord.ch

www.2tunnel-non.chwww.iniziativa-delle-alpi.chwww.sanierenohneverlieren.ch(seulement en allemand)www.railvalley.org (allemand etitalien)www.ate.ch

Le SEV reviendra ponctuelle-ment sur la votation du28 février prochain. SEV

POUR EN SAVOIR PLUS

L’un des aspects les pluscontroversés du projet de2e tube autoroutier au Gothardconcerne les limites de capacitéposées par la Constitutionfédérale. Elle stipule à sonarticle 84.3: «La capacité desroutes de transit des régionsalpines ne peut être augmen-tée.»Afin de respecter cet articleintroduit en 1994 après le oui dupeuple à l’Initiative des Alpes,le projet prévoit de n’utiliserqu’une seule voie au sein dechacun des deux tubes, laseconde devant servir de voied’urgence.On pourrait discuter si, mêmepar ce biais, la Constitutionfédérale est respectée, vu queles voies d’urgence offrent unemeilleure fluidité. Mais le plusgrand danger est ailleurs:l’obligation constitutionnellepourrait être abolie par le mêmemoyen par lequel il a étéintroduit, l’initiative populaire.Cela ne manquerait pasd’incohérence puisque l’initia-tive populaire serait favoriséepar des circonstances volon-tairement introduites par desautorités qui ont toujours étéréticentes à protéger l’arc alpindes conséquences du trafic detransit et rétives au transfert dela route au rail.

Il est pour le moins étrange qu’ilne se trouve plus un seul députéfédéral ayant plébiscité «Avanti»et le doublement du Gothard en2004 pour présenter l’idée del’initiative. Manifestement, ilsemble préférable de reposer laquestion après avoir mis lapopulation devant le faitaccompli et après avoir dépensél’argent des contribuables.A ce moment-là, la questionsera: «Etes-vous à ce pointcohérent-e-s (obstiné-e-s) pourne pas vouloir utiliser lesstructures qu’on vous a pourtantmises à disposition?» Le toutdans un contexte de mise enévidence quotidienne etdramatique de bouchons auxportails du tunnel. Comme ce futle cas déjà l’été dernier.Il n’est donc guère difficiled’imaginer la fin de l’histoire,malgré les tentatives de rassurerdu gouvernement, qui neconvainquent même plus dansles rangs de Doris Leuthard.Après le maire de Mendrisio, lePDC d’Uri, plus grand parti ducanton, a rejeté à une largemajorité des deux tiers l’hypo-thèse d’un 2e tube.

Le SEV invite à en faire demême.

Pietro Gianolli/vbo

COMMENTAIRELes limites de capacité de la route du Gothard

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POLITIQUE DES TRANSPORTS ......

13contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

Après la présentation du sys-tème de check-in/check-outnéerlandais (Cico, cf. encadré),le président de l’UTP et direc-teur des TL Michel Joye a faitremarquer, lorsqu’il a présentéle Swisspass introduit au moisd’août, que le fait de devoirfaire un check-in et un check-out représentait une perte deconfort pour les 450 000 dé-tenteurs d’un AG et les di-zaines de milliers d’abonnés àune zone tarifaire. Dans beau-

coup d’endroits, le systèmeCico freinerait ainsi le flux desvoyageurs. Et la limite de l’ac-cès aux gares se heurterait àune grande opposition, sansparler des coûts d’installation.

Du Swisspass au BiboPour Michel Joye comme pourle spécialiste des e-ticketsGian-Mattia Schucan, il est ce-pendant clair que le Swisspassn’est qu’une étape intermédiairevers un système de be in/be out.Le principe du système Bibo estd’enregistrer automatiquement,par des antennes placées sur lesvéhicules, les trajets effectuéspar les voyageurs, et de leur dé-biter ainsi le prix du billet. Ce-pendant, au vu des complica-tions techniques et organisa-tionnelles, Gian-Mattia Schucancompte au minimum dix ansavant de pouvoir lancer un sys-tème Bibo dans tout le pays. Laprochaine étape sera le déve-loppement de la billettique viasmartphone. Gian-Mattia Schu-

can préfère s’abstenir de répon-dre lorsqu’on lui demande sicette étape intermédiaire de lacarte à puce Swisspass étaitvraiment nécessaire.L’avantage de la banque dedonnées centrale qui se cachederrière le Swisspass est depouvoir bloquer plus faci-

lement les cartes perdues etcontrôler l’existence des cartesoubliées, explique Michel Joye.Mis à part les AG et les abon-nements demi-tarif, les offresde Ticketcorner et Railaway, lesabonnements de ski, l’usagede Mobility, etc., dès le moisde décembre 2016 les zonestarifaires Unireso et Mobilis se-ront les deux premières à pouvoirêtre chargées sur la carte. Les24 autres zones tarifaires sui-vront. S’y ajouteront à fin 2016des abonnements individuelsmodulables pour des trajetsprécis.

Problèmes et dangersConcernant le Swisspass, lesdifficultés rencontrées au dé-but, comme la plus grande du-rée du contrôle ou des bat-teries trop faibles pour lesappareils de contrôle, ont puêtre aplanies, déclare JeanninePilloud, la cheffe du traficvoyageurs des CFF. Mais lescontrôles durent quand mêmeencore un peu plus long etpour le SEV, il est bien clairque s’il n’y a pas une haussedes effectifs, toujours moinsde voyageurs pourront êtrecontrôlés. Jeannine Pilloud apromis de conserver à côté due-ticket les autres canaux de

vente de billets encore durant10 à 15 ans, même si cela si-gnifie une charge élevée pourune minorité de voyageurs oc-casionnels. Il est important depréserver les minorités, pré-vient le président de OuestrailClaude Hêche. Mathieu Fleury,secrétaire général de la Fédé-ration romande des consom-mateurs, a souligné qu’il nefaudrait pas en profiter pouraugmenter discrètement lestarifs avec les nouveaux sys-tèmes de billettique, par exem-ple en introduisant un malusdurant les heures d’affluence.Car les pendulaires ne peuventpas changer d’horaire. Et lasuppression de l’abonnementdemi-tarif de trois ans est déjàune augmentation déguisée del’ordre de 25 %.Concernant la protection desdonnées, Michel Joye a ajoutéqu’on devait soupeser s’il fal-lait vraiment renoncer à latrace géographique. Car cettetrace géographique permet deproposer des prestations com-me l’avertissement en cas deperturbations. Certaines start-up s’en chargent déjà.

Fi/mv

L’association Ouestrail,qui fait du lobbyismepour des transportspublics de qualité enSuisse romande (etaussi dans le nord-ouest de la Suisse etdans le canton deBerne) a thématisé le6 novembre dernier la(télé)billettique dufutur.

Swisspass n’est qu’unesolution intermédiaire

Colloque Ouestrail à Yverdon, sur les systèmes de tickets actuels et futurs

Fi

De gauche à droite: J. Mortier, K. Slijkhuis, J. Pilloud, M. Joye, G.-M. Schucan et M. Fleury.

La carte à puce néerlandaisepour les transports publicsdonne accès à tous les moyensde transports publics du pays.

Karen Slijkhuis, responsable enchef de l’analyse des donnéesaux Chemins de fer néerlandais(NS) et Joost Mortier, chef duprojet « OV-Chipkaart » (carte àpuce pour les transports publics)à la NS, ont présenté la carte àpuce introduite progressivementdans les transports publics depuis2009. Elle est aujourd’hui valabledans 16 entreprises de transportspublics dans tout le pays, pour letrain, le métro, le tram, le bus etle bateau, et elle peut être aussiutilisée pour d’autres servicescomme une location de voiture oude vélo, ou en tant que carte deparcage. Elle coûte 7,5 euros etdoit être chargée au minimum de

20 euros, ce qui peut se faire àn’importe quel automate dans lesgares et aux arrêts, ou viainternet.

Avant de monter dans un quel-conque véhicule, la carte doit êtrepassée devant un lecteur decommunication en champ proche(CCP) pour faire le check-in. A cemoment-là, 20 euros sont débitésdu montant chargé sur la cartelorsqu’on monte dans un train, et4 euros s’il s’agit d’un bus ou d’untram. Cet argent est perdu si onoublie de faire le check-out à lafin du trajet. Ou alors il faut allerle réclamer auprès de l’entreprisede transports publics concernée.Lors du check-out, les 20 ou4 euros sont ristournés et le prixréel du trajet selon les kilomètresparcourus est débité sur la carte.Il faut aussi faire le check-in et le

check-out en cas de changementde moyen de transport, etégalement si l’on change de train,sauf si les deux trains sontexploités par la NS.

Presque le même confort quel’AG

Le gros avantage de cette carte àpuce utilisée progressivementdepuis 2009, c’est qu’elle permetde voyager de porte à porte sur toutle réseau TP. On peut même larecharger automatiquementdirectement depuis le comptebancaire afin qu’il y ait toujours unsolde suffisant. La carte offre ainsiun confort équivalent à un AGsuisse pour les usagers occasion-nels également, sauf qu’il faut sesoumettre au check-in et au

Check-in/check-out (Cico) aux Pays-Bas

Suite en page14

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Pour mémoire: le 4 septembre,La Poste annonçait sa volontéd’externaliser sa flotte de ca-mions dès la fin de 2016, dé-truisant ainsi 187 emplois. Peuaprès, soutenus par syndicom,les chauffeurs de La Poste con-cernés ont affiché leur opposi-tion à cette externalisation etorganisé la résistance. Ils ontconstitué un comité d’action etdécidé de manifester massi-vement leur mécontentementdans toute la Suisse en novem-bre.

Cas de dumping salarialLe 2 novembre à Genève, lorsd’une action et d’une confé-rence de presse, syndicom a ré-vélé un certain nombre de casde dumping que provoque unetelle sous-traitance, presquepar définition. Ces cas démon-trent que La Poste ne peut pascontrôler sérieusement toute lachaîne de la sous-traitance quel’externalisation de ses chauf-

feurs implique. C’est ainsi queles chauffeurs d’une entreprisesous-traitante genevoise con-nue de syndicom touchent unsalaire horaire de 17 francs 80.Très bas par rapport à ceux deschauffeurs de La Poste, ces sa-laires ne sont même pas con-formes aux usages genevoispour le secteur. L’entreprise negarantit du travail que pour unepartie de la journée, le reste va-riant d’un jour à l’autre, ce quiprovoque une grande incerti-tude quant au salaire total à lafin du mois. Ce cas est d’autantplus emblématique que cetteentreprise a repris les tournéesd’un autre sous-traitant – éga-lement connu de syndicom –qui a disparu du jour au lende-main, en laissant une ardoisede plus de trois mois de sa-laires non payés. Ces quelques

exemples démontrent que l’ex-ternalisation renvoie les chauf-feurs à une jungle, situationd’autant plus inquiétante queLa Poste dit travailler avec plusde 250 entreprises de sous-traitance. Les mêmes actionssymboliques ont eu lieu à Här-kingen et Daillens les 3 et 4 no-vembre.

Pauses de protestationLes protestations des chauffeursont connu une nouvelle dynami-que le 5 novembre, quand LaPoste a annoncé que la procé-dure de consultation était close,qu’elle renonçait totalement àl’exploitation de sa propre flottede camions, qu’elle mettrait auconcours ses courses internes etferait appel aux services d’entre-prises de transports externes.Selon La Poste, et en dépit des

nombreuses propositions dessalariés et du syndicat, la con-sultation n’aurait « pas permisd’identifier des solutions enadéquation avec la stratégie etéconomiquement viables pourmaintenir les chauffeurs dansleurs fonctions actuelles. »La Poste ajoute qu’elle « pro-posera une offre d’emploi ac-ceptable à chacun des 187chauffeurs concernés par laréorientation ». Soutenus parsyndicom, les chauffeurs ontrépondu le matin même parune pause prolongée de pro-testation au centre de logis-tique d’Ostermundigen (BE),puis au Tessin le lendemain età Bienne le 11 novembre. Lecomité d’action se prononcerasur la suite à donner à ce mou-vement et son possible durcis-sement.

Critique de l’externalisationLes chauffeurs postaux criti-quent la décision de la direc-tion de La Poste, notammentsur ces quatre points:• L’externalisation de la flotte decamions conduit à une perte desavoir-faire à La Poste.• Les chauffeurs doutent queLa Poste soit en mesure de leuroffrir des postes de travailéquivalents avec des perspec-tives d’avenir.• Comme l’ont démontré lescas significatifs de dumpingsalarial crasse révélés par syn-dicom à Genève, La Poste n’estpas en mesure de contrôler lesconditions de travail et les sa-laires des quelque 250 sous-traitants qui roulent pour elle.• Par sa politique d’externali-sation, La Poste crée des cen-taines d’emplois précarisés aumotif que ces salaires de mi-sère renforceraient sa « compé-titivité à long terme ». Cela n’esten aucune manière efficace etce sont les chauffeurs des en-treprises de transport extérieu-res qui en font tous les frais !Les plans de démantèlement etd’externalisation de La Poste,des CFF et des administrationspubliques mettent en péril leservice public en Suisse. Pours’y opposer, une alliance forteentre salarié-e-s de La Poste,des CFF et des services publicsest indispensable. La luttecontinue! syndicom

Maintenant les cartessont sur la table: le 5 no-vembre, La Poste a prisla décision, qu’elle an-nonce définitive, de re-noncer totalement à l’ex-ploitation de sa propreflotte de camions. Laprotestation des conduc-teurs prend donc unenouvelle dimension.

Vague de protestation chezles chauffeurs de La Poste

Stop à l’externalisation des chauffeurs postaux

Susa

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Oehl

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Action de protestation le 11 novembre à Bienne.

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14 POLITIQUE SYNDICALEcontact.sevN° 20/1519 novembre 2015

check-out. La carte permet aussi decharger des abonnements spéciauxpour les usagers qui font beaucoupde trajets ou pour les heures de lajournée où il y a peu de trafic, etégalement les rabais pour lespensionnés, les jeunes, les étu-diants. D’ailleurs, ces derniersvoyagent gratuitement durant lesjours ouvrables. Et pour les touristespar exemple, il existe une carte à

puce de trois jours pour la régiond’Amsterdam. Cette offre qui couvreplusieurs entreprises a pu êtreconcrétisée justement grâce à lacarte à puce, qui permet de voirquels trajets ont été parcourus parles touristes afin de répercutercorrectement aux entreprises lesrecettes issues de la vente descartes, nous explique KarenSlijkhuis. Il y a aussi des cartes àpuce à usage unique sur un tronçonprédéfini.

Gares fermées

Deux autres objectifs recherchéspar le système Cico sont la luttecontre les resquilleurs et lahausse de la sécurité dans lesgares, puisqu’elles sont ferméesaux personnes qui ne voyagentpas. Aujourd’hui, un quart desgares ne sont accessibles qu’avecune carte à puce. Il y a cinq ans, ily a eu une grande polémique à cesujet et en conséquence, lesnon-voyageurs peuvent mainte-

nant se procurer une carte à pucegratuite pour accéder à la gare.Cependant, à ce jour, il y a moinsde 10 000 cartes de ce type encirculation, contre près de 14millions de cartes à puce norma-les (personnelles et impersonnel-les) utilisées par les quelque 18,5millions d’habitants. L’installationdes lecteurs CCP dans les gares etles véhicules a coûté presque unmilliard d’euros, ajoute JoostMortier. Et le flux des voyageurs

n’est presque pas ralenti par lecheck-in et le check-out. Al’avenir, on imagine cependantque les gens préféreront utiliserles codes-barres via les smart-phones, qui existent déjà aujour-d’hui, et la tendance ira vers unsystème de be in/be out (Bibo)qui prévoit un check-in et uncheck-out automatique par desantennes dans les gares et lesvéhicules. Markus Fischer/mv

Suite de la page 13

Page 15: Contact sev 2015 20

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15AGENDAcontact.sevN° 20/1519 novembre 2015

PensionnésMardi 24novembreStudenRestaurantFlorida

■ Amicale des pension-né(e)s du Jura Bernois etde Bienne RomandeSortie n°9Annoncez-vous auprès devotre serviteur jusqu’au 21novembre exclusivement au076 210 11 09.

Comme l’année passée nous nous rendrons àStuden au restaurant Florida afin de bien finir2015. Bienne départ, sur le côté de la poste prin-cipale à la gare, (Car Postal no.74) à 11h31, Stu-den Grien arrivée 11h47. L’abonnement généralest valable. Venez nombreux afin de partager cerepas qui est aussi la dernière sortie de l’année.

Votre serviteur: Jacques

Jeudi 3décembre14 h (ouverturedes portes13 h 30) Bahnhof,Bahnhofstrasse3, Brügg

■ PV Biel/Bienne

Fête de la Saint-Nicolas

Pour s’y rendre de Bienne,autobus n° 7 ou train

La remise des diplômes d’honneur pour les 40, 50, 60et 70 ans de sociétariat sera encadrée par deschants du Chœur d’hommes des cheminots pension-nés et par le groupe musical « Jäisbärgörgeler » . Unecollation chaude vous sera offerte par la section. Lesboissons sont à la charge des participants. Veneznombreux passer ce bel après-midi. Votre comité

SectionsVendredi20 novembre18 hRestaurantGuillaume Tell,le Cernil,Les Reussilles

■ VPT du Jura, sectionCJ/Mont Soleil

Assemblée généraled’automne

L’assemblée sera suivie d’un repas. Inscriptionobligatoire jusqu’au 20 novembre auprès de vo-tre président Alain Gigon, tél. 032 951 21 14 ou079 284 48 90 ou par mail: [email protected] Pour venir à l’assemblée, par transportpublic TPG/CJ. Après le souper, le retour se ferapar bus spécial. Le président : Alain Gigon

Mardi24 novembre19 hMaison du Peu-ple (Chauderon)Salle 4

■ SEV-tl

Soirée Jubilaires 2015

La section invite les membres syndiqués. Uneprojection d’un voyage au Pérou sera diffuséepar la Chorale TL-SEV et un apéritif dînatoiresera offert par notre section syndicale en fin desoirée. Information: John Pain, 076 567 61 19.

Le comité SEV-TL

Mardi24 novembre16 h 30Chantier naval

■ VPT Lac Léman

AG ordinaire

Le comité VPT Lac Léman vous convie à l’AG or-dinaire automnale. En se réjouissant de vous yrencontrer nombreux, nous vous adressons nosmeilleures salutations. Le comité VPT Lac Léman

Jeudi26 novembre20 h, CorpatauxA l’Etoile

■ Section VPT-TPFrégionale

Assemblée d’automne

Tous les collègues actifs et retraités sont invités.Une collation sera servie après l’assemblée.

Le comité

Jeudi 26novembrede 16 h à 20 h

■ GESTL

Ouverture de la cave

Venez profiter de notre ouverture pour vous ap-provisionner en prévision des fêtes de fin d’an-née. Réservez d’ores et déjà la date du mercredi23 décembre (de 16 h à 22 h) pour notre grandeouverture de fin d’année, avec notre tradi-tionnelle soupe au pois. Votre comité GESTL

Samedi28 novembre17 h, Restaurant«Le Milan»

■ RPV Lausanne Gare

Assemblée d’automne

Le comité invite tous ses membres de la section ànous rejoindre pour notre traditionnelle assembléeoù un repas vous sera offert après la séance. En es-pérant que vous viendrez nombreux. Le comité

Vendredi 4 etsamedi 5décembreVallée du Monté-lon, Chalet duChamois

■ VPT Lac Léman

AG Caisse d’épargne dupersonnel CGN

Cette assemblée sera suivie par un repas. Tousles membres de la caisse d’épargne sont cordia-lement invités à participer à cette assemblée.Prix du repas et de la nuit: 80 fr. Inscriptionsjusqu’au 20 novembre. Dernier versement au25 novembre. Joseph Di Mizio

Samedi5 décembredès 18 hFC Nidau

■ ZPV Biel/Bienne

Soirée Saint-Nicolas

Raclette à discrétion offerte à tous. Inscriptionsjusqu’au 2 décembre à: [email protected] par sms au 079 555 06 12, ou encore sur laliste au local AT...

Mardi8 décembre16 h 30Cafétéria duBachet

■ VPT TPG

Assemblée d’automne

Gilbert d’Alessandro, président central VPT, vien-dra remettre la participation financière de soli-darité de la VPT pour le paiement des heures dela grève de 2014. L’ordre du jour prévoit aussi lescomptes, des élections et d’intéressants échan-ges sur les négociations avec l’entreprise.

Mardi8 décembre19 h, Foyer de lagrande salle,Tolochenaz

■ ■ VPT MBC

Assemblée d’automne

Le comité vous convie à l’assemblée d’automne,lors de laquelle les participants prendront con-naissance des résultats des négociations CCT etseront appelés à les valider.

PensionnésJeudi3 décembre

Dès 11 h 45Café du JuraBassecourt

■ PV Jura

Saint-Nicolas

Veuillez s.v.p. vous inscrirejusqu’au samedi 28 novem-bre auprès du présidentP. Ackermann au032 422 48 35 ou parcourriel: [email protected]

Le comité se fait un plaisir de vous inviter à larencontre de Saint-Nicolas. Le repas de midi estoffert par la caisse de section (boissons à votrecharge). Animation par la chorale des retraitéset musicale avec trompette par notre soliste,sans oublier notre traditionnel loto. Vous sereztrès aimables d’apporter un lot pour le loto.Nous avons intégré le dessert dans le menu. Parcontre, quelques cakes sont les bienvenus pouraccompagner le café durant l’après-midi. Avecles amicales salutations du comité.

Oscar Schaub

Mardi8 décembredès 10 h 30UOGPlace desGrottes 3Genève

■ PV Genève

Fête de Noël

Bus pour arriver à l’UOG:3 - 6 - 9 - 10 -14 -18 et 19

Le nombre de places estlimité, inscrivez-vous rapi-dement au 022 796 3350 ou022 794 0650 (les 2 numé-ros avec répondeur).Délai: vendredi 4 décembre2015.

Noël approche, offrez-vous comme cadeau unmoment de camaraderie et d’amitié! Après la re-mise des diplômes pour 40 - 50 - 60 et 70 annéesd’affiliation au SEV, nous continuerons par l’apéritifvers 11 h 30; moment auquel il vous sera aussi pos-sible de nous rejoindre. Le repas suivra aux envi-rons de 12 h 15. José – le fidèle gérant de la bu-vette de l’UOG– nous concoctera le menu de fête.Roger Wyss assurera les parties musicales avecson ensemble champêtre. La participation finan-cière sera de 15 fr. par personne (apéritif/entrée/unplat/dessert/café et 50 cl de vin pour 2 personnes).Ce prix comprend un geste de solidarité envers lesnon-favorisés de la société. Cette année ce sera lafondation Aigues-Vertes à Loëx (Bernex/GE). Des15 fr. nous retrancherons 2 fr. et la caisse de la sec-tion doublera votre participation. Que le bonheurdes uns permette, si nécessaire, aux autres dese requinquer! Il sera encore possible d’acheterl’agenda SEV 2016, directement auprès du cais-sier André Broye. Le comité

Mercredi9 décembre14 hSalle desCantonsBuffet de la gareLausanne

■ PV Vaud

Noël de la section

Nous aurons le plaisir de remettre l’insigne auxmembres ayant 40 ans d’appartenance au SEV etd’honorer tous les jubilaires 2015, pour 50, 60 et 70ans de sociétariat. Comme de tradition, les Cuivresdu Talent ouvriront l’animation de cette fête. Endeuxième partie, le chœur d’hommes des Cheva-liers de Beau-Soleil, placé sous la direction de RenéMartinet, vous enchantera avec son répertoire po-pulaire. Vous pourrez également les accompagnerdans le refrain du célèbre « Ranz des vaches ».Comme chaque année, un petit message de cir-constance vous sera apporté par le collègue Pierre-Alain Combremont et pour réjouir vos papilles, desfriandises et boissons vous tendront les bras. Nousnous réjouissons de vous voir nombreux à cettesympathique rencontre. A toutes celles et ceux quine pourraient être présents le 9 décembre, noussouhaitons d’ores et déjà une bonne fin d’année et,à vous et vos familles, tous nos vœux de bonheur etde santé pour 2016. Le comité

Mercredi9 décembredès 11 h 30Salle communale,Rue des Petits-Epineys,Martigny

■ PV Valais

Fête de NoëlBas-Valais

Inscription: auprès deGilbert Conus, rue du Cato-gne 3, 1890 St-Maurice.Jusqu’au 5 décembre auplus tard, au moyen du ta-lon d’inscription qui vous aété envoyé au mois de marsdernier ou par téléphone aunuméro 024 485 15 73 / pare-mail [email protected]

Départ du bus local à 11 h 38, arrêt place Centrale(ou 10 minutes à pied depuis la gare). Ouverture dela caisse dès 11 h 30. Comme à l’accoutumée, letraiteur de la maison nous concoctera un succulentmenu. Pour la modique somme de 30 fr. par per-sonne, le comité vous propose l’apéro, le repas, lecafé, un demi-litre de vin pour 2 personnes, l’eauminérale, ainsi que quelques moments de convivia-lité et d’amitié. Comme toujours, nos compagnes etcompagnons sont les bienvenus. Alors toutes ettous à la Salle communale, pour passer quelquesmoments agréables. Après le repas, nous procéde-rons à la remise des insignes pour 25 et 40 ans desociétariat au SEV et des diplômes d’honneur auxjubilaires pour 40, 50 et 60 ans de fidélité au SEV.Chaque membre concerné a été invité personnelle-ment. Cette remise sera suivie de notre tradi-tionnelle tombola. Le comité espère une belleparticipation. Le secrétaire: G. Conus

Mardi15 décembredès 11 h 30Restaurant RiverSide, Brig-Glis

■ PV Valais

Fête de NoëlHaut-Valais

Inscription jusqu’au 12 décembre au moyen du ta-lon d’inscription ou par téléphone au 027 923 54 31ou par e-mail [email protected].

Le secrétaire: G. Conus

Page 16: Contact sev 2015 20

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16 SECTIONScontact.sevN° 20/1519 novembre 2015

A propos de 2015, on peut déjànoter que la ponctualité n’a pasété très bonne. Operating sou-haite améliorer cela, et a élaboréun programme en sept pointspour y parvenir. Les chiffres con-cernant la sécurité ne sont pastrès bons non plus, notammenten raison de l’accident de Rafz etde celui de Bâle. La sécurité estun défi au quotidien et nous de-vons constamment nousaméliorer.OP 2016 est en cours. Nousavons été très techniques jus-qu’à présent et n’avons pas prissuffisamment de temps pour lesprocessus, les adaptations, etc.Les responsables OP doiventêtre formés en conséquence.Une des préoccupations actuel-les d’Operating est la maîtrisedu nouveau matériel roulant,

très complexe, qui nécessite denouveaux concepts. A l’avenir,les révisions modulaires aurontlieu dans les installations deservice. Le secteur de la logis-tique du matériel (MLO) est doncdevant un gros défi, celui de pré-parer et de mettre à dispositiontoutes les pièces de rechange etles composants. La mise enroute des révisions Flirt et GTWest en cours, mais pour les DTZ,ce n’est pas le cas. Un groupe detravail a été mis sur pied.

Giruno et ETR 610

Les CFF ont communiqué le30 octobre que l’entretien denouveaux trains au Gothard (Gi-runo) se fera par Operating dansnos installations et ateliers.Nous aurons ainsi l’indépen-dance et la flexibilité néces-saires dans la planification. Lasous-fédération TS est soulagéed’apprendre que les CFF vontfaire utiliser et développer leursconnaissances spécifiques dansle domaine de l’entretien, quidoit rester une compétence cen-trale d’Operating. En revanche,la décision de confier la révisiondes trains ETR 610 à Alstom àSavigliano (Italie), alors que des

travaux de modernisation sontprévus vu l’utilisation importan-te du matériel, est inacceptable.Operating promet une synergieet une meilleure disponibilitédes véhicules. TS souhaite justerappeler que les expériencesfaites jusqu’à présent avec Al-stom en matière de qualité etdisponibilité n’ont pas toujoursconvaincu. Nous allons conti-nuer à observer et interviend-rons si nécessaire.Des défis attendent Operatingen 2016: l’exploitation destrains à double étage pour le tra-fic longues distances entrera envigueur après une phase difficilede préparation. Au niveau duGothard également, il faut en-core mettre les véhicules à ni-veau dans le domaine de la pro-tection des incendies et del’ETCS niveau 2. Le projet « CEVAet Léman Express », le plusgrand RER transfrontalier de cegenre en Europe, nous occuperajusqu’à son ouverture en 2019.Thomas Brandt a d’ailleurs re-mercié tous les collaborateurspour leur travail au quotidien,apprécié par plus d’un million depassagers. Notre travail fait par-tie d’un tout.

Le chef de la mise à dispositiondes trains (ZBS) souhaite que lesréglementations sectorielles dela durée du travail des secteursTriage, nettoyage, entretien, dia-gnostic des véhicules et répara-tions soient mises en commun.Nous avons défini nos souhaitsde changements à ce sujet en-semble. Le projet interne « Nou-velle orientation de la commis-sion centrale TS 2017 » a faitencore un pas en avant, lorsd’un travail par groupe. Notrecaissier, Kurt Wyss, a présentéune première ébauche du bud-get 2016.

Journée de recrutement

Notre responsable recrutement,Claude Meier, nous a informés àpropos de la journée du 30 no-vembre, journée de recrutementde la sous-fédération. Des ac-tions auront lieu à Zürich Her-dern, RBL, Oberwinterthur, Ol-ten, Bâle, Bellinzone, Lugano etChiasso. Il est toujours impor-tant de soigner les contacts avecles membres SEV et de sensibi-liser les non-syndiqués à l’im-portance des activités syndica-les. On y distribuera descadeaux et autres surprises. TS

Werner Schwarzer, pré-sident central TS, a ac-cueilli les participants,dont l’invité ThomasBrandt, responsabled’Operating, qui estvenu s’exprimer notam-ment sur la mise enroute de OP 2016.

« Nous sommes sous pression»■ Sous-fédération TS – séance du comité central à Eggiwil les 2 et 3 novembre

Selon le vœu de nos collèguesde la commission d’entreprisedes ÖBB et de la DB, nousnous sommes rencontrés à Zu-rich pour visiter le centre d’en-tretien de Herdern, le dépôt Get le centre de réparation deZürich Altstetten. Les sept col-lègues de la commission d’en-treprise des deux entreprisesvoisines ont été accueillis surle site de Herdern par le chefde la mise à disposition des

trains de l’unité Operating(OP-ZBS) de la région Zurich,Reto Näf. Au cours de sa pré-sentation très intéressante,Reto Näf a expliqué le fonction-nement de la mise à disposi-tion des trains région Zurichavec ses quatre centres d’en-tretien qui permettent de pré-parer dans les délais les trainsde la division voyageurs desCFF, afin qu’ils soient assem-blés dans le respect des nor-mes de sécurité et nettoyéspour la mise en circulation. En-suite nous avons visité le pluslong et récent atelier de main-tenance des véhicules des CFFet de Suisse (Herdern 2400 m).Avec la mise en service deHerdern 2, les processus demaintenance « IT-Mobile » pilo-

tés depuis novembre 2014sont définitivement appliqués.Avec le Samsung Galaxy Tab 4et une application spéciale, di-verses fonctions SAP PM peu-vent être utilisées dans le do-maine de la maintenance. Lesmandats sont répartis parmi lepersonnel de manière électro-nique par le chef de team. Lescollaborateurs peuvent voirleurs mandats sur leur ta-blette, les choisir, les effectueret les annoncer en retour, etconsulter aussi les planifica-tions de travail et les do-cuments DMS. Au SAP, lesmandats et les temps effectuéspar chaque collaborateur sontenregistrés automatiquementsans l’intervention du réparti-teur. Ces processus de mainte-

nance «IT-Mobile» ont donnélieu à de grandes discussionschez nos collègues des che-mins de fer ÖBB et DB, ilsétaient même étonnés de voirque nous travaillons déjà avecdes processus « IT-Mobile » etque ceux-ci seront introduitsdans toute la surface jusqu’à lami-2016. Dans ce domainenous sommes beaucoup plusavancés que les ÖBB et la DB.A la DB, en janvier 2016, unpilotage avec les processus demaintenance mobiles sera lan-cé.Le deuxième jour, nous avonsvisité le centre de réparationde Zurich Altstetten (RZA). Lechef de réparation de la mise àdisposition des trains MartinFischer nous a conduits à tra-

vers les diverses halles et nousa montré les multiples facettesde son site. Simultanément,nous avons été informés duprojet de densification du RZAet nous avons pu nous familia-riser avec les activités liéesaux chantiers.En décembre 2016, la nouvellehalle doit être mise en fonc-tion. La sous-fédération TSprofite de l’occasion pour re-mercier nos hôtes Reto Näf etMartin Fischer pour leur ac-cueil et leur franchise dans lesdiscussions et la manière derépondre aux questions.En 2016, la rencontre des troispays de la maintenance desvéhicules aura lieu enAllemagne.

Service de presse TS

La rencontre annuelledes trois pays sur lamaintenance des véhi-cules a eu lieu les 29 et30 octobre 2015. C’étaitau tour de la Suisse del’organiser.

Maintenance des véhicules: rencontre des trois pays■ Sous-fédération TS

Benninger Walter, employéd’exploitation, Yverdon-les-Bains; décédé dans sa 88e an-née. PV Vaud.

Chevallaz Roger, chef dumouvement, Meyrin; décédédans sa 84e année. PV Ge-nève.

Dreyer Paul, cond. tracteurs/rail, Les Verrières; décédédans sa 87e année. PV Neu-châtel.

Dumas Gilbert, ass. tech.pens., Lausanne; décédé danssa 90e année. PV Vaud.

Gallaz Pierre-Alain, mécani-cien, Corsier-sur-Vevey; décé-dé dans sa 71e année. VPTMOB.

Guidoux Odette, veuve dePierre, St-Maurice; décédéedans sa 86e année. PV Valais.

Guinchard André, suppl.chef district, Sion; décédédans sa 84e année. PV Valais.

Marti Bluette, veuve d’Al-bert, Renens VD; décédéedans sa 94e année. PV Vaud.

Nicoulaz Bernard, mécani-cien, Lausanne; décédé danssa 79e année. PV Vaud.

Perrollaz Rudolf, employéd’exploitation, Brigue; décédédans sa 71e année. PV Valais.

Ursprung Margrit, veuved’Erwin, Bienne; décédéedans sa 96e année. PV Bienne.

Rossi Fausto, serrurier, Mon-they; décédé dans sa 79e an-née. VPT La Plaine-du-Rhône.

Wiederkehr Irène, veuve deJosef, Lausanne; décédéedans sa 86e année. PV Vaud.

Décès

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SECTIONS ......

17contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

Martin Ritschard, président deséance, a salué l’assembléeet plus particulièrement AlecDonker qui assistait à sa pre-mière séance en qualité demembre du comité central.Notre président VPT GilbertD’Alessandro s’est réjoui dela présence de Giorgio Tuti quis’est joint à nous pour la pre-mière journée de nos débats.

Apolitique, mais...Le SEV est un syndicat fort,avec ses sous-fédérations ilfonctionne efficacement, etmême s’il est apolitique, il doittravailler avec certains partispolitiques pour améliorer lesconditions de travail, dira Gior-gio Tuti. Le parti qui a gagné11 sièges au Conseil national le18 octobre n’a pas aidé le SEVdepuis plus de 10 ans. Peut-être que ces élections nouspermettront d’avoir quelquesétrangers de moins et quelquesannées de plus à travailler…, agrincé le président du SEV. Le

SEV lutte pour que les em-ployés bénéficient de bonnesconditions de vie ainsi que pourun service public fort et solide.En guise de conclusion, notreprésident a déclaré que jamaisil n’acceptera que le SEV ailledans les sables mouvants.

Nouvelles CCTBarbara Spalinger est satis-faite d’avoir signé deux nou-velles CCT dans le domaine dela navigation; en effet, la Com-pagnie de navigation du lac deZurich et celle du lac de Neu-châtel font à présent partie desnombreuses entreprises déjàsoumises à une convention col-lective de travail, instrumentqui permet de maintenir un par-tenariat employeurs-employésconstructif à condition que lesrègles soient appliquées…La nouvelle imposition FVPétait également une questionessentielle de notre séance.Barbara Spalinger a réponduque le SEV n’a pas de moyende pression contre la confé-rence des impôts, tout rabaisde plus de 20 % est aujour-d’hui imposé.Le recrutement fut un point fortde notre comité, la commission

centrale VPT a proposé d’offrirune prime de recrutement parrapport au nombre de membresrecrutés. Cette prime sera re-mise aux sections qui auront lelibre choix d’en faire profiter lesrecruteurs ou de l’utiliser pourl’encadrement de la section autravers d’actions. La sommetotale pour le budget proposéepour l’an 2016 est de 15 000francs. Après une discussionanimée et une votation, cetteproposition a été acceptée.Le projet TISA est au cœur despréoccupations du SEV. En col-laboration avec les autres syn-dicats, il est très attentif àl’avancement des négociations.Si ce projet devait être acceptéil en résulterait un véritable dé-mantèlement social pour notrepays, de nombreux services se-raient touchés. Par une vota-tion acceptée à l’unanimité, lecomité central a décidé que laVPT allait participer financiè-rement aux coûts de la grèvedes TPG; au vu du résultat dece vote il est important deconstater que la solidarité nes’arrête pas à la frontière dessections… Notons que le co-mité accepte sur propositionde la commission centrale de

soutenir une action de solida-rité avec les travailleurs espa-gnols qui sont condamnés parl’Etat espagnol pour activismesyndical. La commission cen-trale incitera également lessections à ce soutien. L’ensem-ble du comité central considè-re que l’assemblée des délé-gués 2015 s’est déroulée dansun climat constructif avec desdébats très intéressants. Lecongrès SEV 2015, bien qu’ilsoit relevé que sa durée n’étaitpas suffisante, a été très ap-précié, l’action organisée partoutes les sous-fédérations aconnu un vrai succès, on a puvoir que les membres SEV sontsolidaires, ceci est réjouissant.Ensemble nous sommes plusforts!

Actualités des branches VPTL’activité des branches VPT estactuellement positive, du côtéde la navigation l’année écou-lée est satisfaisante, de plus lamétéo a été plutôt favorableau bon déroulement du travail.Notre ami Baptiste Morierreprendra le coaching de labranche navigation, domainequi lui est familier.Le Gatu a connu une bonne

journée de branche aveccomme thème principal lasomnolence au volant. Deuxspécialistes en la matièreétaient invités pour débattrede ce sujet. Ceci est préoccu-pant, preuve en est une entre-prise alémanique a eu 5 casd’arrêt maladie en 1 an pourcette raison. La branche rail ades projets, après le départd’une personne du SEV, un nou-veau coach en la personne deTony Feuz a été nommé. Avecun comité motivé et ce nouveaucoach, celle-ci devrait durantl’année à venir circuler sur voielibre… La branche des retrai-tés, très active, est égalementsatisfaite de la participation àla journée qu’elle a organisée.Il y a encore beaucoup de tra-vail à faire pour la branche tou-ristique dont les tours de ser-vice sont trop longs. De pluscette branche bénéficierad’une action spécifique sur lerecrutement mis en place parle SEV. Satisfaits des échangeslors de ses séances, c’est surune note positive que se sontquittés les membres du comitécentral VPT.

René Tschanz, membre du

comité central

Compte-rendu de laséance du comité cen-tral, qui permet de faireun tour d’horizon de lavie de la VPT.

Action de solidarité avec les travailleurs espagnols■ Séance du comité central VPT des 27 et 28 octobre 2015 à Gersau

Notre président central avaittrouvé un connaisseur excep-tionnel du projet « Prévoyancevieillesse 2020 » du conseillerfédéral Alain Berset et de l’ini-tiative « AVSplus » de l’Unionsyndicale suisse. Rolf Zimmer-mann, ancien secrétaire syndi-cal à l’USS, nous a ouvert lesportes de cette matière com-plexe. Avec lui, c’est un retraitéqui a parlé à des retraités de

problèmes de retraités. Envi-ron 2 millions d’hommes et defemmes touchent une rente, untiers d’entre eux reçoivent lemaximum. Pour les couples,c’est même 58 % qui touchentle maximum, actuellement CHF3525.–. Pour 30 % des retrai-tés, l’AVS représente le revenuprincipal. La Constitution pres-crit que l’AVS doit couvrir lesbesoins vitaux et qu’en y ajou-tant le 2e pilier, le niveau de vieantérieur doit pouvoir êtrepoursuivi de manière appro-priée. On doit constater que lapauvreté est toujours plus pré-sente et que 200 000 per-sonnes dépendent des presta-tions complémentaires. Sanscompter que de nombreusespersonnes qui y auraient droitn’y font pas appel. C’est pour-

quoi il est important de ren-forcer l’AVS au lieu de l’affai-blir et que, lors de la votation« AVSplus », il s’agira de dé-poser un OUI convaincu dansles urnes. Relater tous lespoints de la discussion qui asuivi ferait éclater le cadre dece compte-rendu. Une bro-chure éditée par l’USS a été re-mise aux participants. On peutaussi la commander.Le 23.10.2015, le Comité cen-tral a tenu sa 2e séance del’année. Quatre heures ont àpeine suffi pour débattre de laCaisse de pensions CFF, des fa-cilités de voyage FVP, de la pro-chaine fiscalisation de l’abon-nement général, de la décisionà prendre sur les conférencesrégionales et du recrutement.Une proposition de la section

Winterthur-Schaffhausen ausujet d’une adaptation du pa-nier de la ménagère a étéadoptée à l’unanimité.Les rapports du président cen-tral, du caissier central, de lacommission des femmes et dela FARES/CSA ont aussi retenu

l’attention. Le règlement degestion de la section d’Uri aété adopté, comme aussi lesobjectifs PV 2016 dans uneversion de Rolf Deller, prési-dent de section PV Basel.Pour terminer, nous avons priscongé de deux militants méri-tants: Peter Grütter, présidentde la PV Lucerne depuis 2005et André Broye, président de laCommission de gestion. Ils ontbien mérité les applaudisse-ments de toute l’assistance.Tous nos remerciements vont àceux qui ont contribué à laréussite de nos assises d’au-tomne. Nous ne pouvons querecommander chaudement lesprestations de l’hôtel Brensci-no. Au revoir en octobre 2016.

Otto Huser, secr. central, PV SEV

trad. Serge Anet

Le 21 octobre 2015, laCommission centrale atenu sa 6e séance del’année. Elle a été con-sacrée aux préparatifsdu cours syndical dulendemain et de la2e séance du Comitécentral.

Un retraité parle à des retraités de problèmes de retraités■ Session d’automne à Brenscino

SEV

Rolf Zimmermann, anciensecrétaire syndical à l’USS.

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18 SERVICEcontact.sevN° 20/1519 novembre 2015

§

Un objet peut toujoursêtre utilisé de plusieursmanières, mais le fa-bricant ne prévoit enprincipe qu’une seulepossibilité.

Angle droit

Ainsi, un tournevis est à labase prévu pour l’insertionet le retrait de vis. Mais cer-tains l’utilisent égalementcomme levier pour ouvrirdes boîtes de peinture, ra-cler des résidus de colle ouencore tuer quelqu’un (!). Cequ’on considère comme uneutilisation appropriée doitdonc être clairement défini.

De la bonne utilisationdes chosesUn cas de protection juridique expliqué.

A la base, on peut consi-dérer qu’utilisé dans le butpour lequel il a été conçu,un objet ne peut pas occa-sionner de dommages. Ondoit donc utiliser les machi-nes et autres appareils pourl’utilisation prévue par lesconstructeurs. En ce quiconcerne les objets du quo-tidien, c’est la nature deschoses même qui définitleur utilisation ou l’expé-rience de vie. S’il y a alorsun dommage quelconque, leproducteur refuse souventla responsabilité en invo-quant une utilisation noncorrecte.

On peut donc en déduirequ’il y a des droits et desobligations lorsque l’utilisa-tion faite a été correcte. Eten cas d’utilisation adéqua-te et de dommages malgrétout, la responsabilité doitdonc incomber au fabricant.Un dommage, selon la défi-nition exacte, est en droit undégât matériel ou physiqueà une chose ou une per-sonne. L’utilisation logiquede la chose est égalementperturbée lorsque l’utilisa-teur empêche le mouvementet le jeu entre plusieurs par-ties. Cela peut arriver sansendommager ou démonterune partie, mais en ajoutantune substance dérangeantedans le système (du sablepar exemple).Aussi longtemps que nousutilisons l’objet comme l’aprévu son fabricant, il ne de-vrait rien se passer. Si nousne respectons pas cela, ilpeut y avoir des dégâts

matériels. L’excuse commequoi une telle utilisation(erronée) est plus adaptéen’est pas valable, et n’empê-che pas l’exigence de dom-mage et intérêts. Si l’objetnous appartient, il est sim-plement hors d’usage, maiss’il appartient à quelqu’und’autre, le propriétaire peutexiger des dommages et in-térêts.Dans le monde du travail,nous manipulons beaucoupd’objets qui appartiennent àl’employeur. Nous sommestenus d’empêcher d’éven-tuels dégâts et d’être trèssoigneux. Sinon, nous ris-quons d’occasionner desdommages matériels. Il fautdistinguer ici le dégât inten-tionnel et le dégât par négli-gence ainsi que le travail quicomporte beaucoup de ris-ques ou non. Il y a trois de-grés de négligence: légère,

moyenne et grave. Ce degréest évalué au cas par cas.Un travail est de nature ris-qué si, malgré une utilisa-tion très soigneuse, la pro-babilité d’un dégât est as-sez grande (par exemple dela vaisselle cassée pour lepersonnel de service).Il n’y a bien sûr pas de limi-te à la créativité. Mais il estquand même bien connuqu’on ne met pas un hamsterdans un micro-ondes etqu’on peut utiliser une grilleà gâteau comme supportpour un plat chaud. Maislorsque l’objet ne nous ap-partient pas, il faut être pru-dent et l’utiliser de façoncorrecte si l’on ne veut pasrisquer de devoir payer desdommages et intérêts.

L'équipe de la protection juridique

Ce sont les chiffres 42(responsabilité pour dom-mages) et 43 (participationaux frais) de la CCT qui sontvalables dans le cadre des CFFet de CFF Cargo. Dans cescas-là, le degré de négligenceest clairement une questionjuridique et ne peut pas être

établi par les supérieurs. Il y aparfois des différends aux CFFqui nécessitent des décisionsjuridiques. Cela touche parfoisla quantité de dégâts occa-sionnés mais aussi le degréde responsabilité de l’entre-prise.

INFO

Ça y est. La crise s’installe cheznous. Apparemment, rien nesemble la freiner, même qu’àprésent, c’est au tour des CFF desuivre le troupeau.

Avec une moyenne de retard quigrimpe chaque année, ainsiqu’une augmentation effroyabledu nombre d’agressions enversle personnel, on nous annonceaujourd’hui la suppression deplus de 900 emplois. On nousraconte que c’est pour le projetRailfit – vivent nos quatrelangues nationales ! – quiprévoit une économie annuellede 550 millions de francs sur4 ans... Toujours le pauvreouvrier qui trinque ! Hasard ?On commence à s’y faire maisjustement, c’est là que nousperdons l’équilibre. Non ! Cen’est pas ceux qui font l’entre-prise qui doivent se serrer la

ceinture. C’est faux et extrê-mement faux ! Sans nous, quedeviennent les CFF ? Voushésitez encore ? J’estime quenon.

Je suis jeune cheminot, maisattendez avant de me juger.Mon père travaillait auxChemins de fer du Jura. J’ai suoù se trouvait le sifflet avantmême de savoir parler. Au fil dutemps et des kilomètres, c’estl’esprit cheminot qui m’a gagné.C’est un héritage auquel je tiensparticulièrement. Je n’ai pas eule temps de faire un premier pasdans les voies que j’étais déjàsyndiqué. C’est une force quipeut changer beaucoup dechoses.

Aujourd’hui, je me lance dansune lutte. En tant que jeune SEV,j’estime qu’il est de mon devoirainsi que celui des autres de

défendre nos amis mais surtoutcollègues. C’est notre avenir quise joue maintenant et il esttemps de faire comprendre àcertaines personnes que nousne nous laisserons pas faire.J’espère pouvoir compter surmon syndicat ainsi que sur sesmembres pour faire avancer lamachine et non l’inverse.

Amis, collègues mais Chemi-nots ! Nous sommes une équipe,une équipe qui se serre lescoudes et qui chaque jour faittourner la machine. Ce n’est pasun hasard mais un savoir uniqueen son genre. Cet esprit-là vaau-delà des chiffres et nousallons le prouver.

Merci de votre soutien etprudence au travail.

Antoine Thiébaud, apprenti cons-tructeur de voies ferrées, 2e année

COURRIER DE LECTEUR

Journée d’informa-tion et d’échangepour les recruteurs

19 janvier 2016, Berne, Egghölzli

Informations et inscription sur vpt-online.ch ouà [email protected]

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«Je suis aussiun secrétairesyndical»

Walter Holderegger

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POLITIQUE SYNDICALE ......

19contact.sevN° 20/1519 novembre 2015

Les délégué-e-s ont demandédavantage de contrôles dessalaires, une prévention plusefficace de la sous-enchèresalariale, davantage de con-ventions collectives de travailavec des salaires minimums,et le durcissement des sanc-tions. En outre, ils jugent ur-gent d’accroître la protectioncontre le licenciement des tra-vailleurs-euses âgés, et d’ac-corder plus de ressources enfaveur de la compatibilité entrevie professionnelle et vie fami-liale, ainsi que pour la forma-tion initiale et continue.

De l’importance de la voiebilatéralePour les délégué-e-s de l’USS,

une chose est sûre: la Suisse,petit pays au cœur de l’Europe,doit entretenir avec l’Union eu-ropéenne de bonnes relationsclairement définies. D’où l’im-portance des accords bilaté-raux. Qui toutefois doivent êtreutiles à tous les travailleurs-euses de Suisse. Pourtant, lapression sur les salaires et lesabus patronaux abondent enSuisse. Et avec le franc suréva-lué, la situation s’est encoreaggravée. Les employeurs te-nants de la ligne dure s’enprennent à la protection dessalaires et des travailleurs, etrefusent de s’attaquer aux pro-blèmes pourtant manifestes.Par ailleurs, pour ses marchéspublics, la Confédération en-tend désormais autoriser lesentreprises à payer des salairesplus bas que les salaires usuelsdu lieu de travail concerné(principe de provenance). Cer-tains diplomates suisses accep-teraient même de céder sous lapression des idéologues de laCommission européenne pournégocier l’annonce de 8 joursau préalable et les cautions.Mais le plus alarmant, ce sont

les revendications de la droiteconservatrice notamment, quiappelle de ses vœux un régimede contingentement piloté parla police des étrangers. Car cesystème aurait pour corollairela multiplication des emplois àbas prix, du travail au noir etdes conditions de travail pré-caires. Les expériences vécuespar le passé avec le contingen-tement l’ont démontré.

Trois résolutionsDans une première résolution,les délégué-e-s de l’USS sesont prononcés contre labaisse du niveau des rentes etpour un renforcement sensiblede l’AVS. Les décisions du Con-seil des Etats d’augmenter lesrentes de 840 francs par anpour les personnes seules, etde 2700 francs pour les cou-ples mariés vont dans la bonnedirection. Le Conseil nationalferait bien de s’en inspirer etde revoir sa copie en matièrede réduction des prestationsAVS pour les femmes (âge dela retraite 65 ans) et d’abais-sement du taux de conversion.Dans une deuxième résolution,

l’USS a assuré les travailleursde la construction de son sou-tien dans leur lutte pour uneConvention nationale plus pro-tectrice et garantissant la re-traite à 60 ans. Car si la CN nerenforce pas la protection con-tre la sous-enchère salariale etles conditions de travail dan-gereuses, et si l’on ne peutpréserver la retraite à 60 ans,l’ensemble des conventionscollectives de travail de Suisseen pâtiront. Dans une troi-sième résolution, l’USS a ap-pelé le Conseil fédéral, lesgouvernements cantonaux demême que les Parlements àlever leurs programmes d’aus-térité. Car la population etl’économie sont tributairesd’un service public fort. Il estgrand temps que les gouver-nements prennent enfin la dé-fense du service public contrele dénigrement ambiant. Deplus il a assuré son soutienaux mouvements de grève dela fonction publique.

uss

Les salaires et les em-plois doivent bénéficierd’une meilleure protec-tion. A cette fin, les dé-légué-e-s de l’USS ontadopté un vaste catalo-gue de mesures en vuede la mise en œuvre del’initiative contre l’im-migration massive.

Un catalogue de mesures et de revendications

Assemblée des délégués de l’USS

Etre prêt-e lorsqu’il faudravoter sur l’avenir de notre pré-voyance vieillesse? Connaîtretous les rouages de l’éco-nomie? Savoir s’engager avecsuccès pour des conditions detravail et des salaires justes?Mener des séances de façonefficace et agréable? Rédigerdes procès-verbaux de ma-nière professionnelle?Movendo offrira à nouveau, en2016, de nombreux cours deformation continue aux mem-bres des syndicats. Les syndi-

calistes connaissent très bienles évolutions du monde dutravail et du monde politique.Les participant-e-s aux coursmovendo peuvent ainsi se fa-miliariser avec les stratégies,les instruments et les possibi-lités d’action de leurs syndi-cats. La formation movendosoutient les membres tant auniveau professionnel que per-sonnel et les soutient dansleur travail syndical.

Des offres spéciales pour destâches spécialesMovendo a concocté un pro-gramme très intéressant pourles délégué-e-s syndicaux-a-les, avec de nouvelles théma-tiques abordées. Les délégué-e-s s’engagent pourreprésenter le personnel, sontdans les Conseils de fondation

des caisses de pension, ont unrôle de président-e de sectionou encore de personne de con-tact dans l’entreprise. Les délé-gué-e-s sont le cœur du mouve-ment syndical. Leur engagementest soutenu par une offre de for-mation attractive et couvrant denombreux domaines: les parti-cipant-e-s apprennent à mieuxconnaître les relations écono-miques et les relations politi-ques, ainsi que le fonctionne-ment des assurances sociales.Lors de changements de loisqui concernent les employé-e-s, ils et elles sont cons-

tamment informé-e-s. Ils etelles peuvent donc endosseravec aisance leur rôle de per-sonne de confiance.Movendo conçoit et organiseégalement des cours, des sé-minaires ou des journées pourles associations, les commis-sions de personnel ou encored’autres groupes syndicaux,selon les désirs et besoins in-dividuels.Les membres SEV reçoivent leprogramme ces jours-ci accom-pagné de leur carte de mem-bre. Au milieu de la brochure,les membres SEV trouvent l’of-

fre de formation interne auSEV. Chaque membre a, en rè-gle générale, droit à un coursgratuit par année.

Movendo attend vos inscrip-tions:■ par écrit au moyen du talond’inscription se trouvant dansla brochure;■ par téléphone au 031 37000 70 ou■ par mail à [email protected] peut prendre connaissancedu programme complet dèsmaintenant sur le sitewww.movendo.ch. cg / pmo

La formation continue, soutien du travail syndical

Le nouveau programme movendo est sorti de presse

Le programme de for-mation 2016 est désor-mais disponible. Lesmembres actifs du SEVle recevront en mêmetemps que leur carte demembre.

IMPRESSUMcontact.sev est le journal duSyndicat du personnel des transportset paraît toutes les deux semaines.ISSN 1662-8462 Tirage: 10 707 ex.(total 43 612 ex.), certifié REMP au14.11.2014. Editeur: SEV,www.sev-online.ch

Rédaction: Peter Moor (rédacteuren chef), Peter Anliker, VivianBologna, Beatrice Fankhauser,Markus Fischer, Françoise Gehring,Pietro Gianolli, Anita Merz,Patrizia Pellandini, HenrietteSchaffter

Adresse de la rédaction:contact.sev, Steinerstrasse 35,case postale, 3000 Berne 6;[email protected]; téléphone031 357 57 57, fax 031 357 57 58

Abonnements et changementsd’adresse: Division administrativeSEV, case postale, 3000 Berne 6;[email protected], téléphone031 357 57 57, fax 031 357 57 58.Abonnement annuel pour non-membres: CHF 40.–

Annonces: Zürichsee Werbe AG,Seestrasse 86, 8712 Stäfa,téléphone 044 928 56 11, fax 044928 56 00, [email protected],www.zs-werbeag.ch

Pré-presse: AZ Medien, Aarau;www.azmedien.ch. Imprimerie:Mittelland Zeitungsdruck AG,Neumattstrasse 1, 5001 Aarau.www.mittellandzeitungsdruck.ch

La prochaine édition de con-tact.sev paraîtra le 3 décembre2015. Le délai rédactionnel pourl’agenda est fixé au 26 novembre à10 h. Pour les annonces, le délaiest fixé au 24 novembre à 10 h.

Page 20: Contact sev 2015 20

......

20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 20/1519 novembre 2015

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant-e sera tiré-e ausort parmi les réponses correcteset gagnera des chèques Rekad’une valeur de 40 francs.

Solution du concours paru danscontact.sev no 19:

Un croisement d’une voie normaleCFF et d’une voie étroite WBS àOberentfelden (AG).

Le sort a désigné Jürg Schilt,domicilié à Nidau, membre deAS Mitte. Il reçoit un set d’écri-ture Caran d’Ache (stylo à billeet portemines).

Conditions de participation :

Par carte postale Inscrivez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse sur une cartepostale et retournez-la à :SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6.

Par e-mail Envoyez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse par e-mail à :[email protected]

Sur Internet Rendez-vous surnotre site www.sev-online.ch,cliquez sur l’encadré Photomys-tère qui se trouve à droite sousl’agenda et remplissez le formu-laire. Ce concours ne donne lieuà aucune correspondance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 25 novembre 2015

Photomystère : « Où cette photo a-t-elle été prise ? »

Gi

L’agression survenue à 2 h 14le dimanche 25 octobre ne serapas oubliée de sitôt par le mé-canicien concerné, ni par sescollègues de l’Arc lémanique.Le RegioExpress Vevey–Genèveest à l’arrêt en gare de Vevey,une rixe éclate et le mécanicientente d’amener du calme, maisun homme s’approche et le me-nace de mort, un couteau à lamain. «On va te tuer!» Le méca-nicien appelle la police destransports et accueille dans sacabine une famille apeurée.La police Riviera arrive quel-ques minutes plus tard. Elle ef-fectue des contrôles d’identité,mais personne n’est arrêté. Ré-

sultat des courses pour le mé-cano, quelques jours d’arrêtmaladie. A la même période, unmécanicien a subi l’ire d’ungroupe sous l’effet du cannabisqui s’est mis à frapper contre savitre alors qu’il avait immobiliséle RE en gare de Coppet peuaprès minuit en raison desodeurs de fumette.Si les agressions verbales et lesincivilités telles que blocagesdes portes, injures ou jets depierres font hélas presque par-

tie du quotidien, les agressionsphysiques constituent une nou-veauté dont ils se seraient bienpassé. Et l’histoire comme cellede Vevey représente une tristepremière pour les collègues del’Arc lémanique.

«Les importantes mesures»des CFF passent à la trappeLes CFF affirment, dans le «Ma-tin Dimanche» du 8 novembrequi a relayé les agressionsdans l’Arc lémanique, que

«c’est une lutte constante. De-puis plusieurs années, nousavons mis en place d’importan-tes mesures sur le terrain, desagents de sécurité accompa-gnent certains trains circulanttôt le matin ou tard le soir du-rant le week-end. Cet accompa-gnement vient s’ajouter aux pa-trouilles de la police destransports et à la présenced’agents de sécurité dans lesgares. Des patrouilles de gar-des-frontière montent éga-lement parfois à bord destrains, et les gendarmeries can-tonales sont présentes», expli-que le porte-parole Jean-Phi-lippe Schmidt.Manque de pot pour lui, le len-demain, les CFF informaient lespartenaires sociaux que lesfameuses «mesures importan-tes» allaient être suppriméesdès 2016 pour des raisonsd’économies. Ou plus préci-sément, que les CFF «renoncentà l’accompagnement des trainssensibles du matin par des for-ces de sécurité. Les relations RELucerne–Zurich–Lucerne denuit et du week-end, soumisesau paiement d’un supplément,ne sont pas concernées.»L’accompagnement par des for-ces de sécurité était un acquis

majeur obtenu par la ZPV en2009 après la mobilisation desagents de train contre lesagressions avec le port du bras-sard «Stop agressions». La dé-cision prise par les CFF est res-sentie comme un coup depoignard dans le dos par lescollègues. «Nous sommes sur-pris par cette annonce, surtoutque les CFF avaient dit que leséconomies n’impacteraient pasla sécurité, fustige Pascal Fisca-lini, vice-président ZPV. Nouscraignons que les agressionsn’augmentent. Non seulementpour le personnel, mais aussipour les passagers. C’est un re-tour en arrière de 15 ans.»Secrétaire syndical SEV encharge du dossier, Jürg Hurnine décolère pas: «Les CFF con-naissent la situation dans lestrains critiques. Malgré ça, ilssucrent dans la sécurité. Ilsjouent avec la santé du per-sonnel et des usagers!»Dans l’immédiat, la ZPV vaécrire à la direction des CFFpour les convaincre de renoncerà cette mesure. Si cela ne de-vait pas porter ses fruits, lescollègues ont gardé leurs bras-sards au chaud.

Vivian Bologna

Fin octobre, un mécani-cien a été menacé demort au couteau àVevey, en pleine nuit.Alors que le SEV de-mande davantage deprotection, les CFFjouent à l’autruche etsuppriment au contrairel’accompagnement pardes forces de sécuritédans les InterRegio etles InterCity sensiblesdu matin.

Les CFF sacrifient la sécuritéMécaniciens agressés dans l’Arc lémanique, les CFF suppriment les agents de sécurité dans les trains à risque

Urs

Kelle

r/Ex-

Pres

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Dès 2016, il n’y aura plus de forces de sécurité dans les IR et les ICsensibles.