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AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 21 3 décembre 2015 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch Le président SEV, les deux coaches des sections, les secrétaires SEV et délé- gués syndicaux sont allés à la rencontre de la base, sur leurs lieux de travail. La journée était placée sous la devise: Retourne ça dans tous les sens, ad- hérer au SEV, ça vaut le coup! En réfé- rence au petit disque promotionnel en papier, tout nouveau au SEV. Les em- ployé-e-s CFF ont montré beaucoup d’intérêt pour ces visites, ayant souvent des questions qu’ils ont ainsi pu poser aux professionnels sur place. Pages 2 et 3 Le SEV, proche de vous tous Une journée sur le terrain, à la rencontre des collaborateurs CFF. Lundi 30 novembre, quan- tité d’articles SEV, mais aussi des bulletins d’adhésion et des conseils en tous genres, ont été distribués un peu par- tout en Suisse romande ainsi que dans les autres régions linguistiques. Recrutement .. Jean-Pierre Etique, secrétaire syndical SEV, à la rencontre d’une partie des employés de la halle ICN des Ateliers d’Yverdon. Un accord a été trouvé pour le renou- vellement de la CCT aux Transport pu- blics fribourgeois prolongée jusqu’à fin 2020. Cet accord a été âprement discuté en assemblées générales. Il comporte notamment le maintien de l’emploi car le canton de Fribourg a assuré l’octroi des lignes régionales aux TPF jusqu’en 2029, en exigeant en contrepartie des économies à hauteur de 4 millions de francs de la part de l’entreprise. C’est dans ce contexte qu’un accord a été trouvé entre les syndicats, dont le SEV, et la direction des TPF. La situation est sans doute moins ré- jouissante aux tl où la direction patrona- le a concocté une ultime volte-face dont elle a le secret. Le 26 novembre elle a re- tiré la proposition de système salarial qu’elle avait pourtant amenée le 4 no- vembre. Elle a donné un ultimatum au SEV: soit il accepte la version de juil- let (!), soit c’est la CCT actuelle qui sera maintenue. Les négociations sont termi- nées. Les membres SEV tl-len pourront s’informer le 7 décembre lors d’une con- férence CCT et se prononceront sur le ré- sultat des négociations par vote écrit. Page 5 20 mois de L’heure de vérité aux TL, feu vert aux TPF Irfan Kazici est réfugié kurde. Il porte son regard vers l’avenir. Pages 6 et 7 Interview .. La CCT CJ a été approuvée par les membres SEV. Page 9 CCT renouvelée .. L’ordonnance régissant l’enregistrement du temps de travail vient d’être modifiée. Quelles en sont les nouveautés? Pages 10 à 12 Enregistrement du temps de travail A l’appel des syndicats SEV, VSLF, CGT et Sud rail, plus de 70 personnes ont manifesté le 24 novembre devant la gare des Eaux-Vives. A la clé, une action symbolique, la remise d’un livre blanc représentant les futures conditions de travail dans le RER franco-valdo-gene- vois qui devraient entrer en service en 2019. Les syndicats craignent une privatisation du RER. Focus en page 20 Mobilisation unitaire

Contact sev 2015 21

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Page 1: Contact sev 2015 21

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 21

3 décembre2015

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

Le président SEV, les deux coaches dessections, les secrétaires SEV et délé-gués syndicaux sont allés à la rencontrede la base, sur leurs lieux de travail.La journée était placée sous la devise:Retourne ça dans tous les sens, ad-hérer au SEV, ça vaut le coup! En réfé-rence au petit disque promotionnel enpapier, tout nouveau au SEV. Les em-ployé-e-s CFF ont montré beaucoupd’intérêt pour ces visites, ayant souventdes questions qu’ils ont ainsi pu poseraux professionnels sur place. Pages 2 et 3

Le SEV, proche de vous tousUne journée sur le terrain, à larencontre des collaborateursCFF. Lundi 30 novembre, quan-tité d’articles SEV, mais aussides bulletins d’adhésion etdes conseils en tous genres,ont été distribués un peu par-tout en Suisse romande ainsique dans les autres régionslinguistiques.

Recrutement

..

Jean-Pierre Etique, secrétaire syndical SEV, à la rencontre d’une partie des employés de la halle ICN des Ateliers d’Yverdon.

■ Un accord a été trouvé pour le renou-vellement de la CCT aux Transport pu-blics fribourgeois prolongée jusqu’à fin2020. Cet accord a été âprement discutéen assemblées générales. Il comportenotamment le maintien de l’emploi carle canton de Fribourg a assuré l’octroides lignes régionales aux TPF jusqu’en2029, en exigeant en contrepartie deséconomies à hauteur de 4 millions de

francs de la part de l’entreprise. C’estdans ce contexte qu’un accord a ététrouvé entre les syndicats, dont le SEV,et la direction des TPF.La situation est sans doute moins ré-jouissante aux tl où la direction patrona-le a concocté une ultime volte-face dontelle a le secret. Le 26 novembre elle a re-tiré la proposition de système salarialqu’elle avait pourtant amenée le 4 no-

vembre. Elle a donné un ultimatum auSEV: soit il accepte la version de juil-let (!), soit c’est la CCT actuelle qui seramaintenue. Les négociations sont termi-nées. Les membres SEV tl-len pourronts’informer le 7 décembre lors d’une con-férence CCT et se prononceront sur le ré-sultat des négociations par vote écrit.

Page 5

20 mois de

L’heure de vérité aux TL, feu vert aux TPF

Irfan Kazici est réfugiékurde. Il porte sonregard vers l’avenir.

Pages 6 et 7

Interview

..

La CCT CJ a étéapprouvée par lesmembres SEV.

Page 9

CCT renouvelée

..

L’ordonnance régissant l’enregistrement dutemps de travail vient d’être modifiée. Quellesen sont les nouveautés?

Pages 10 à 12

Enregistrement du temps de travail

A l’appel des syndicats SEV, VSLF, CGTet Sud rail, plus de 70 personnes ontmanifesté le 24 novembre devant la garedes Eaux-Vives. A la clé, une actionsymbolique, la remise d’un livre blancreprésentant les futures conditions detravail dans le RER franco-valdo-gene-vois qui devraient entrer en service en2019. Les syndicats craignent uneprivatisation du RER.

Focus en page 20

Mobilisation unitaire

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ACTU ......

2contact.sevN° 21/153 décembre 2015

D’Yverdon à Sion en passant parLausanne et Genève, nombre desections CFF sont allées à la ren-contre de leurs membres lundi,distribuant bulletins d’adhésion,chocolats, stylos, etc. AS Ouestoffrait même la raclette à la Ra-sude. Une journée placée sousle signe de la convivialité, maisaussi de l’écoute et de la rencon-tre. Le SEV a ainsi pu lister lesbesoins collectifs des membres,mais aussi recueillir des témoi-gnages individuels. Une actionappréciée par la base. Plus dephotos sur www.sev-online.ch/fr/recrutement. vbo

Ecoute, rencontres, convivialité Dernière journée de recrutement de l’année

Lundi, les sections CFFont mis les petits platsdans les grands pourêtre à l’écoute de labase, avec des secré-taires syndicaux, le pré-sident Giorgio Tuti et lecoach Baptiste Morier.

Vivi

an B

olog

na

Bruno Ryf de TS Romandie en pleine discussion avec le coach Baptiste Morier pendant que les amateurs de raclette font la queue.

Hes

Stéphane Meuri, ZPV Léman, dans le local des agents de train à Lausanne.

Vivi

an B

olog

na

René Zürcher d’AS Ouest à l’écoute dans l’agence de voyage CFF qui vient de fermer à Sion.

Hes

Bruno Ryf, TS Romandie, en discussion dans les Ateliers d’Yverdon.

Vivi

an B

olog

na

Poste directeur de Sion avec Baptiste, Irène, Pierre et Giorgio.

ACTU

...... 3

contact.sevN° 21/153 décembre 2015

L’Office fédéral des transports nous a rappelé ré-cemment comment annoncer une mauvaise nou-velle avec de jolis mots: «Le Conseil fédéral veutmieux répartir les surcoûts du transport régional.»Voilà comment s’intitule le dernier communiquéde presse de l’OFT. On pourrait ainsi penser queles dirigeants de la famille «Suisse» plaident pourune répartition solidaire car on le sait, main dansla main, c’est mieux. A y regarder de plus près,c’est nettement moins joli. Car le Conseil fédéral a

justement décidé comment il allait contribuer aux880 millions manquants: en prenant à sa charge160 millions, soit pas même 20 %. Le reste,quelque 720 millions, doit être trouvé par le biaisde gains d’efficience des entreprises ferroviaires etde bus, la participation des usagers et usagères etles cantons. La contribution des passagers estlaissée à l’aimable appréciation des entreprisesde transports qui se garderont sans doute bien defaire prendre l’ascenseur au prix des billets qui adéjà énormément grimpé ces dernières années. Lasituation des finances cantonales est archiconnue.Ceux et celles qui s’attendent à une participationde plus de 20 % vivent en plein rêve. Car au final,pour récupérer les pertes occasionnées par lesbaisses fiscales, il faudrait des politiques coura-geux. Il ne faut guère s’attendre à plus de 160 mil-lions. Il reste donc un demi-milliard à dénicher.

Et il faut le trouver par des gains d’efficience desentreprises de transports publics. Depuis des an-nées, on en parle comme s’ils n’étaient pas déjàréalité, comme si dans le monde des transportspublics suisses on en était encore à l’âge de la va-peur. Hélas, on doit constater que la seule vapeurdans ce contexte, c’est le brouillard que les te-nants des gains de productivité produisent avecleurs messages. Car personne ne dit comment ils’agit de procéder. Conduire plus vite, ce n’est cer-tainement pas la solution. Et même le Conseil fé-déral le sait sûrement. Mais il n’ignore sans doutepas comment on est plus efficient dans les trans-ports publics? Ni comment et où il est possibled’augmenter la productivité? Mais il n’en dit rien.Nous savons toutefois que les entreprises quimaintiennent leurs prestations ne peuvent plusfaire des économies que sur un seul point: lesconditions de travail du personnel.

Avec à la clé des conséquences bien connues.Il suffit de se souvenir de ce qui s’est passé à Ge-nève aux TPG il y a un an. Il est temps de rafraîchirla mémoire des politiciens sans courage et duConseil fédéral.

ÉDITO

«Il suffit de se souvenir de ce qui s’est passé àGenève l’an dernier.» Barbara Spalinger, vice-présidente SEV

en Suisse romande

Hes

Didier Perret, représentant à la CoPe, distribuant du matériel de promotion SEV à Yverdon.

Vivi

an B

olog

na

Le chef de la raclette Jean-Bernard Egger – «JiBi» – a régalé environ 70 personnes à la Rasude.

Vivi

an B

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na

A Genève, rencontre entre Giorgio, Miriam de la ZPV Léman, «Totoche», Markus et Baptiste.

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ACTU ......

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D’Yverdon à Sion en passant parLausanne et Genève, nombre desections CFF sont allées à la ren-contre de leurs membres lundi,distribuant bulletins d’adhésion,chocolats, stylos, etc. AS Ouestoffrait même la raclette à la Ra-sude. Une journée placée sousle signe de la convivialité, maisaussi de l’écoute et de la rencon-tre. Le SEV a ainsi pu lister lesbesoins collectifs des membres,mais aussi recueillir des témoi-gnages individuels. Une actionappréciée par la base. Plus dephotos sur www.sev-online.ch/fr/recrutement. vbo

Ecoute, rencontres, convivialité Dernière journée de recrutement de l’année

Lundi, les sections CFFont mis les petits platsdans les grands pourêtre à l’écoute de labase, avec des secré-taires syndicaux, le pré-sident Giorgio Tuti et lecoach Baptiste Morier.

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Bruno Ryf de TS Romandie en pleine discussion avec le coach Baptiste Morier pendant que les amateurs de raclette font la queue.

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Stéphane Meuri, ZPV Léman, dans le local des agents de train à Lausanne.

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René Zürcher d’AS Ouest à l’écoute dans l’agence de voyage CFF qui vient de fermer à Sion.

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Bruno Ryf, TS Romandie, en discussion dans les Ateliers d’Yverdon.

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Poste directeur de Sion avec Baptiste, Irène, Pierre et Giorgio.

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L’Office fédéral des transports nous a rappelé ré-cemment comment annoncer une mauvaise nou-velle avec de jolis mots: «Le Conseil fédéral veutmieux répartir les surcoûts du transport régional.»Voilà comment s’intitule le dernier communiquéde presse de l’OFT. On pourrait ainsi penser queles dirigeants de la famille «Suisse» plaident pourune répartition solidaire car on le sait, main dansla main, c’est mieux. A y regarder de plus près,c’est nettement moins joli. Car le Conseil fédéral a

justement décidé comment il allait contribuer aux880 millions manquants: en prenant à sa charge160 millions, soit pas même 20 %. Le reste,quelque 720 millions, doit être trouvé par le biaisde gains d’efficience des entreprises ferroviaires etde bus, la participation des usagers et usagères etles cantons. La contribution des passagers estlaissée à l’aimable appréciation des entreprisesde transports qui se garderont sans doute bien defaire prendre l’ascenseur au prix des billets qui adéjà énormément grimpé ces dernières années. Lasituation des finances cantonales est archiconnue.Ceux et celles qui s’attendent à une participationde plus de 20 % vivent en plein rêve. Car au final,pour récupérer les pertes occasionnées par lesbaisses fiscales, il faudrait des politiques coura-geux. Il ne faut guère s’attendre à plus de 160 mil-lions. Il reste donc un demi-milliard à dénicher.

Et il faut le trouver par des gains d’efficience desentreprises de transports publics. Depuis des an-nées, on en parle comme s’ils n’étaient pas déjàréalité, comme si dans le monde des transportspublics suisses on en était encore à l’âge de la va-peur. Hélas, on doit constater que la seule vapeurdans ce contexte, c’est le brouillard que les te-nants des gains de productivité produisent avecleurs messages. Car personne ne dit comment ils’agit de procéder. Conduire plus vite, ce n’est cer-tainement pas la solution. Et même le Conseil fé-déral le sait sûrement. Mais il n’ignore sans doutepas comment on est plus efficient dans les trans-ports publics? Ni comment et où il est possibled’augmenter la productivité? Mais il n’en dit rien.Nous savons toutefois que les entreprises quimaintiennent leurs prestations ne peuvent plusfaire des économies que sur un seul point: lesconditions de travail du personnel.

Avec à la clé des conséquences bien connues.Il suffit de se souvenir de ce qui s’est passé à Ge-nève aux TPG il y a un an. Il est temps de rafraîchirla mémoire des politiciens sans courage et duConseil fédéral.

ÉDITO

«Il suffit de se souvenir de ce qui s’est passé àGenève l’an dernier.» Barbara Spalinger, vice-présidente SEV

en Suisse romande

Hes

Didier Perret, représentant à la CoPe, distribuant du matériel de promotion SEV à Yverdon.

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Le chef de la raclette Jean-Bernard Egger – «JiBi» – a régalé environ 70 personnes à la Rasude.

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A Genève, rencontre entre Giorgio, Miriam de la ZPV Léman, «Totoche», Markus et Baptiste.

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La Confédération proclame le 26 octobre qu’elleva investir comme jamais dans l’infrastructuredu rail, 13,2 milliards jusqu’en 2020 (en atten-dant la suite, le projet PRODES qui sera connuen 2018). Et le 5 novembre, les CFF, par défini-tion l’acteur essentiel du réseau, annoncent leplus important programme d’économies de leurhistoire: 550 millions par an jusqu’en 2020(dont « la suppression de 900 postes environ »),puis 1,75 milliard, toujours par année, jusqu’en2030.Ces deux faits et ces chiffres sont tellement con-tradictoires qu’ils passent au-dessus du niveaude compréhension du commun des mortels, ycompris des médias. Bof !, du moment que lestrains continuent de rouler, on verra bien. Préci-sément, il faut voir. Tout voir.Rappel. A dater du 1er janvier 2016, la Confédé-ration, suite à la décision du peuple sur FAIF, a laresponsabilité de l’ensemble de l’infrastructureferroviaire du pays, CFF et compagnies privées.Le 26 octobre, l’OFT a publié le projet de mes-sage qui assure la transition entre la situationactuelle et la nouvelle. Ce message contient unaudit du réseau, définissant précisément lignepar ligne les lacunes actuelles et les besoins jus-qu’en 2020. 7,6 milliards sont prévus pour lesCFF et 4,9 milliards pour les compagnies privées(sans matériel roulant). Les chiffres sont étayés,ils tiennent compte de la croissance du tra-fic, peut-être pas autant que les CFF l’es-péraient.Presque simultanément, les CFF lancentdonc un programme « RailFit 20/30 »comprenant deux volets : 1) réductiondrastique des coûts, 2) révision deleurs concepts d’offre et d’exploi-tation. Pour le point 1), leschiffres cités dans le com-muniqué de presse sonttellement incohérents,en particulier en regarddes investissementsprévus par l’OFT jus-qu’en 2020 et de la

croissance du trafic prévue (+35 %), qu’ils enperdent toute signification. Retenons simple-ment en matière du secteur du personnel, la dé-claration du PDG Andreas Meyer dans « Schweizam Sonntag » du 8 novembre: « … je comptebien réduire les emplois à travers les départsnaturels; de toute façon le contrat collectif exclutles licenciements ». D’autre part, il précise bienaux journalistes « ne spéculez pas avec les em-plois ! ». Bien. A noter une phrase à propos desautres coûts que ceux du personnel: « les coûtsglobaux du système ferroviaire vont augmenterfortement d’ici à 2030, entre autres en raison(…) de l’aménagement de nouvelles infrastruc-tures telle que la ligne diamétrale de Zurich, duvolume d’entretien et du renforcement des pres-criptions législatives et réglementaires ». Cettemention de la gare DML de Zurich comme fac-teur national de coûts, alors qu’elle vient d’êtreinaugurée pour les trains IC Ouest-Est qui l’em-prunteront dès le 13 décembre prochain, n’estpas anodine. En effet, les pentes et rampes quien permettent l’accès (jusqu’à 38 %) imposentdes coûts de traction démesurés: il a fallu pré-voir le chauffage des rails pour améliorer l’adhé-rence et deux locomotives au lieu d’une sontnécessaires pour chaque train IC, obligatoire-ment sur tout le parcours. A ce facteur de coûts,

les CFF auraient pu ajouter le maintien de laligne de faîte du Gothard. Heureuse-

ment pour ce cas, il est encore temps:après la remise en état du tunnel

routier du Gothard, les CFF pour-ront renoncer à la ligne de faîte (la

remettre au Matterhorn-Bahn,par exemple, pour une

exploitation touris-tique en liaison

avec le GlacierExpress).L’économie à

réaliser est de50 millionspar an. Enpériode de

diminution drastique des coûts, ce n’est certai-nement pas aux CFF de financer cette ligne autrafic prévu de… 600 voyageurs/jour après l’ou-verture du tunnel de base. A propos, pour lesCFF, combien vaut le tunnel de faîte ? 1 franc ou1 milliard ou 2 milliards de francs ? A l’époque,les CFF avaient dû le payer très cher.La révision des concepts d’offres et d’exploita-tion doit être saluée. Mais attention à propos del’horaire cadencé ! Les CFF, depuis quelquetemps, ne cessent de proclamer que les trainsont un taux de remplissage de 30 %; il s’agitpour eux de contrer les plaintes de voyageurs àpropos du manque de places assises dans cer-tains trains. Mais maintenant cette affirmationqui n’est que très théorique (elle est basée sur latotalité des places assises offertes dans lestrains circulant entre 5 h et minuit) se retournecontre les CFF. Il est facile en effet d’en conclureque « ce taux de remplissage est la preuve quela majorité des trains sont quasi vides, il y adonc un immense gaspillage aux CFF ». Il faut sesouvenir que si 1,2 million de personnes (ten-dance en hausse constante) utilisent le trainchaque jour dans notre pays, c’est exclusive-ment grâce aux facilités offertes par l’horaire ca-dencé. Celui-ci doit donc être constammentamélioré, affiné par des mesures tarifaires adé-quates, mais surtout pas réduit. Le rail suissescierait la branche qui fait son succès.Face aux nouvelles formes de concurrence rou-tière en développement, bus intervilles, voituresautomatiques, la pire attitude serait de jouer àl’autruche. Les CFF doivent s’employer à ima-giner des systèmes de liaisons domicile-domi-cile combinant, au moyen des nouvellestechnologies, les avantages des transportscollectifs et individuels. Le Swisspass et ses dé-veloppements doivent ouvrir des portes dans cesens. Dans un pays aux multiples aggloméra-tions, où l’emprise au sol des infrastructuresn’est pratiquement plus extensible, c’est l’inves-tissement d’avenir. Michel Béguelin

CFF: cartes sur tableCHRONIQUE

Le Conseil fédéral se trouve sur lamauvaise voie, lui qui présente unprogramme de démantèlementinjustifié, dont la population devrapayer le prix à travers une dégra-dation des prestations et deshausses d’impôts. Ce coup demassue est inutile, car, pour lesannées 2017–2019, les cantonsn’auront pas besoin, dans le cadre

de la troisième réforme del’imposition des entreprises, qu’onleur verse de l’argent par le biaisde mesures transitoires. Néan-moins, le Conseil fédéral et leParlement fédéral veulent atténuerles effets pour les cantons de cechangement d’imposition en leurversant plus d’un milliard defrancs. De plus, ils ne veulent pas

revenir sur les énormes pertesfiscales au sujet desquelles ils onttrompé le peuple lors de la2e révision de l’imposition desentreprises. En fin de compte, oncrée par ce biais un besoinartificiel d’économies de plus d’unmilliard, que de vastes pans de lapopulation devront éponger. Cen’est pas seulement le personnel

de la Confédération qui est visé,lui qui est déjà concerné par desmesures d’économies actuelle-ment appliquées et devra encorecontribuer pour 344 millions deplus. Cette fois, ce sont de largespans de la population qui sonttouchés. Il est particulièrementchoquant que, sur le dos des plusfaibles, des bénéficiaires de

rentes AI et de PC, l’on veuilleéconomiser 120 millions, respecti-vement 150 millions de francs. Etles économies les plus importan-tes devront être faites dans laformation. L’USS rejette énergi-quement cette politique financièreirresponsable qui fait payer à lapopulation l’addition des cadeauxfiscaux offerts aux entreprises. uss

Programme de stabilisation 2017–2019 de la Confédération: un coup de massue inutile

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RÉGIONS ......

5contact.sevN° 21/153 décembre 2015

L’angle mort de la penséeéconomiqueLes 300 plus riches de Suisse ont encore creusé l’écart!Oui, nous annonce le magazine «Bilan» qui fait son clas-sement, à elles seules ces fortunes accaparent 671,7 mil-liards de francs, ne laissant aux 8 237 400 autres habitantsde la Suisse dont je fais partie que les 140,8 milliards defrancs du PIB. Faites le calcul, ça nous laisse tout de mêmepas trop à partager entre nous. Mais disonsque ce ne serait pas si inquiétant s’il n’yavait en même temps l’implacable logi-que des «économies». Il faut faire deséconomies, non pas pour remplir nos basde laine pour l’hiver qui vient, mais pourque la rentabilité augmente et donc per-mette aux actionnaires, ces 300 fortunes,d’augmenter la distance!Rappelons des choses simples: pour avoirde l’argent, mieux vaut l’hériter (20 % sontdes héritiers dans le classement de «Bi-lan»), le garder (le monopole des grandes fortunes resteentre les membres du même club) et user de tous les outilsde la propagande et de la communication pour que cela nesoit pas remis en question.Pour exemple, un quart de ces fortunes (26,7 %) ont choiside s’installer au bout du lac et par un tour de passe-passeque je ne m’explique pas, ils ont convaincu la populationqu’il ne faut pas les imposer trop durement, sinon ils pour-raient s’en aller. Conséquence, l’Etat s’endette et doit fairedes économies. Il exige donc des fonctionnaires qu’ils ré-duisent leurs salaires et augmentent leur productivité.Tout aussi nécessaire, rappelons-nous, que la toute-puis-sance de l’économie, son statut de «science» est une vuede la pensée. Si l’on revient à des moments où l’Histoirechange de vision, comme la Renaissance ou les Lumières,on ne peut que constater l’angle mort dans lequel un para-digme (c’est-à-dire un système de pensée comme la penséeéconomique) nous place. Aujourd’hui, nous ne sommes pascapables de penser avec d’autres concepts et valeurs queceux de l’économie. Tout, jusqu’à nos affections ou nosémotions, est évalué et perçu à travers ce cadre. Ne dit-onpas «gérer ses sentiments», «s’économiser», «profiter deson temps libre», «capitaliser son réseau»? Cette vision dumonde nous pollue la tête, colonise notre intelligence, en-vahit notre imagination. Comme si l’économie était unescience exacte! C’est seulement une discipline prospectivequi utilise des mathématiques. La loi de l’économie seraitque le «marché» agirait comme Dieu pour le bien de touset redistribuerait avec intelligence les richesses. Pourtantc’est comme croire aux rennes du Père Noël: il y a eu suffi-samment de krachs boursiers et de faillites retentissantes,sans compter la crise de la dette, pour que nous essayionsde penser ailleurs.Les fonctionnaires genevois qui descendent dans la ruesont une occasion de réévaluer notre pensée. Est-cevraiment ce que nous voulons, ce monde où très riches nesavent plus comment dépenser leur argent et où la multi-tude peine à joindre les deux bouts, ou l’inégalité est érigéeen règle, où l’éducation, la santé, la sécurité sont aléatoireset hasardeuses? Pour moi cela ressemble furieusement auxmeilleurs moments du 19e siècle. Et c’est bien dans cesmoments-là de l’histoire que la pensée, si spécifique à l’hu-main, devrait se mobiliser. Non?

Valérie Solano

CARNET DE BORD

Dans le courant 2015, le cantonde Fribourg a assuré l’octroi deslignes régionales aux TPF jus-qu’en 2029, en exigeant en con-trepartie des économies à hau-teur de 4 millions de francs de lapart de l’entreprise. Cette garan-tie obtenue par les TPF assureune certaine stabilité et la sécu-rité de l’emploi pour les collabo-rateurs, aspect non négligeable.Parallèlement à ces 4 millions defrancs, il fallait également trou-ver de l’argent pour la caisse depensions, la primauté de presta-tions faisant la place à la pri-mauté de cotisations. Les sec-tions VPT TPF ont alors proposéde négocier tout ensemble, lacaisse de pensions, les 4 mil-

lions d’économies et les négo-ciations salariales 2016.Les TPF avaient en tête, dès ledépart, quelques idées de me-sures concernant le personnel.La délégation syndicale a su ré-duire au maximum les inconvé-nients pour les travailleurs et lesrésultats ont finalement été ac-ceptés par les membres destrois sections VPT TPF, mais nonsans discussion. En effet, il y ades points très positifs: la CCTTPF, qui est une bonne CCT, estprolongée jusqu’à fin 2020; uneprime de 500 francs est verséechaque année en chèques Reka(donc pas de négociations sala-riales durant ces prochaines an-nées); la progression du sys-tème salarial est garantie; lesconducteurs-formateurs obtien-nent une classe supplémentairedès 2016 et une bonification detemps pour 2015; le coût de lavie sera compensé si l’indicedevait dépasser 109.6 et desmesures d’accompagnement dunouveau régime de prévoyancesont mises en place.En revanche, les membres SEVdéplorent l’introduction dupaiement de l’abonnement FVPà hauteur de 200 fr. (2e classe)et 400 fr. (1re classe) et lepaiement de la prime d’assu-rance accident non profes-sionnel par le collaborateur, à

savoir 1,68 % en 2016. Laperte au niveau des uniformes,avec une diminution du nom-bre de points dès 2018, estégalement un point négatif.

Ne pas se précipiterAu final, cet accord a été acceptépar les membres, mais ceux-cisouhaitent tout de même rap-peler à leur direction qu’un cer-tain nombre de changements in-tervenus ces derniers mois dansl’entreprise prennent du tempspour être parfaitement en place.Et que les périodes de transi-tion ne sont pas toujours facilesà vivre! A titre d’exemple, lapublication des tableaux deservice uniquement sur les ta-blettes des collaborateurs n’estpas du tout satisfaisante. Lescollègues s’impatientent, labourse d’échanges n’étant pasencore opérationnelle. Leur or-ganisation familiale et leur viesociale en subissent les consé-quences. Les travailleurs ontl’impression que certains chan-gements se font à toute allureà leur détriment, alors qu’ilconviendrait de tester et fina-liser les nouveaux processusauparavant, sans que le per-sonnel ait à pâtir d’essais in-fructueux ou de retards de miseen service…

Henriette Schaffter

Résultat validé par les membresLes trois assembléessyndicales des sectionsVPT TPF ont eu lieu en finde semaine dernière. Lesmembres ont donné leuraccord aux résultats desnégociations salariales,non sans pointer dudoigt certaines mala-dresses des TPF, commeles tablettes mises enservice ces derniersmois, qui compliquentquelque peu l’organisa-tion des collaborateurs.

■ Transports publics fribourgeois

Alors que la délégation syndi-cale s’était réjouie début no-vembre d’avoir entrevu la pos-sibilité d’un accord satisfaisant

pour tous, ce n’était déjà plusle cas le 26 novembre. « Vousdevez valider le document pré-senté en juillet dernier ou alorsla CCT actuelle s’applique »:l’ultimatum de la direction,présenté en début de séancede négociations, a mal passédu côté des représentants desemployés.Après cette fin de négociationsabrupte, trop d’incertitudessubsistent quant au nouveausystème salarial. Le mandat dela délégation n’est donc pasrempli, selon Christian Fank-hauser, secrétaire syndicalSEV, puisque la mission de né-gociations allait bien plus loin.

Le système salarial tel que pro-posé n’est pas satisfaisant auxyeux du SEV, celui-ci compre-nant des augmentations tropfaibles, pas de reconnaissanceenvers les porteurs de CFC etdes enclassements imposéspar la direction. C’est pourquoila section organise une confé-rence CCT le 7 décembre 2015à 19 h 30. Les résultats desnégociations y seront présen-tés en détail, ce qui permettraaux employés de se forgerune opinion avant de déciders’ils acceptent ou refusent lerésultat des négociations. Lematériel de vote sera envoyécette semaine. Henriette Schaffter

Les membres de la sec-tion tl et LEB choisirontle lundi 7 décembres’ils acceptent le ré-sultat des négociationsCCT ou non. La déléga-tion patronale s’est pré-sentée à la dernièreséance de négociationsavec un ultimatum peuau goût des représen-tants syndicaux.

« C’est vous qui avez le dernier mot »

VPT tl et LEB

Page 6: Contact sev 2015 21

INTERVIEW ......

6contact.sevN° 21/153 décembre 2015

■ Kurde en exil, ta vie a connuun tournant en 1995. Irfan,que s’est-il passé?

Mon village a été brûlé. Dès cemoment-là, les choses ontchangé pour tout le monde. J’aifui la Turquie à la nage endirection de la Grèce, où j’aigagné Athènes dans undeuxième temps. De la Grèce,j’ai rejoint l’Italie, entassédans un camion avec d’autrespersonnes. De Brindisi, je suisensuite parti vers Milan où j’aiobtenu l’asile politique en1998. J’ai ensuite déménagé àVenise pour raisons profes-sionnelles. Dix ans après, j’aiobtenu la nationalité italienne.

■ A Venise?Oui, c’est justement là-bas quej’ai trouvé du travail. J’étaisserveur l’été et je faisais denombreux petits boulots l’hi-ver, notamment sur les chan-

tiers et dans les transports. AVenise, je me suis immédia-tement senti à l’aise. Lors-qu’on a connu le dur labeur dela terre, il est plus facile des’adapter. Etre au contact de laterre, c’est souvent aussiapprendre à apprécier leschoses essentielles, les chosesvraiment importantes. Tu saisce que signifie mon nom? Kazi-ci signifie creuser (il sourit,ndlr). Espérons qu’à force decreuser, je puisse un jour trou-ver quelque chose de beau (ilrit, ndlr). Jusqu’à il y aquelques années, Venise étaiten plein boom, mais mainte-nant la crise s’y fait aussisentir. C’est pour ça que je suisparti.

■ Comment t’en es-tu sorti pourcommuniquer?

Je parle un peu le français, quej’ai appris quand je travaillaisdans les restaurants en Tur-quie pour arrondir les fins demois. Et je parle un peu l’an-glais; c’est mon oncle, ensei-gnant, qui me l’a appris. Cesconnaissances linguistiques,même élémentaires, m’ont étéd’un grand secours pour com-muniquer et entrer en contactavec les gens. A Venise, villetouristique s’il en est, ces con-naissances m’ont été utiles.

■ Comment t’es-tu senti ac-cueilli en Italie?

Bien, dans l’ensemble. Comme

partout dans le monde, j’airencontré des personnes ou-vertes et sensibles et d’autresplus hostiles. Ça fait partie dela vie. Mais moi, j’ai plutôt l’ha-bitude de donner plus de poidsà ce qui va bien, à positiver.C’est le seul moyen de vivreavec un minimum de sérénité.Sinon tout devient encore plusdifficile, car en tant que mi-grant , où que tu sois, tu doistoujours trouver ta place dans

une société que tu ne connaispas. Dans l’ensemble, j’étaisplutôt bien à Venise et j’y aiencore des amis auxquels jerends visite tous les trois mois.Ce sont des liens importantsque je tiens à conserver. S’iln’y avait pas eu la crise, jeserais probablement resté àVenise.

■ Tu as donc décidé de venir enSuisse parce qu’il n’y avaitplus de travail?

Oui, c’était la raison principale.Une connaissance italiennem’a dit que je pourrais peut-être trouver du travail enSuisse. J’ai alors pris la déci-sion de partir. Avant d’arriver àZurich, j’ai fait une halte auTessin. J’ai été accueilli à CasaAstra à Ligornetto, un centre

d’accueil. J’ai ensuite trouvéune solution provisoire à Men-drisio. Mais après plusieursmois sans emploi, j’ai décidéd’aller à Zurich où j’habite de-puis 2013 et où je travaillecomme temporaire à la gareCFF. Je me sentais bien au Tes-sin et j’aurais voulu y rester,surtout en raison de la langue.J’y ai rencontré des personnesouvertes et disponibles, maissans boulot on ne va nulle

part. Pour un migrant, le travailconstitue sans aucun doute unfacteur d’intégration très im-portant: tu fréquentes d’autrespersonnes, tu es actif, tu ap-prends à connaître un mondesomme toute nouveau pourtoi. Travailler, c’est en quelquesorte faire partie de la société.Il n’y a rien de pire que passerla journée à ne rien faire. Je tra-vaille désormais à 80% commetemporaire et il n’est pas sim-ple de vivre dans ces condi-tions. Je dois aussi continuerde penser à ma famille, qui abesoin d’aide. Je dois admettreque c’est assez dur, mais j’aide la ténacité, et beaucoup devolonté. Mes expériences devie m’ont rendu fort et m’ontaussi appris à apprécier ce quel’on a, même si c’est peu. Cela

ne signifie pas pour autantqu’il faut se résigner et ne paslutter pour une vie meilleure,ou plus digne du moins.

■ Quelles sont tes relations àZurich?

Je les construis jour après jour.Après tout ce que j’ai vécu, j’aibesoin de beaucoup, beau-coup de tranquillité. Mes yeuxne peuvent pas oublier, moncœur ne peut ignorer la souf-france, mais ma raison m’obli-ge à regarder devant moi. Jesais bien que la souffrance faitpartie de la vie de tous lesjours, que les difficultés sontau tournant, mais je souhaiteardemment me construire unevie là où l’on peut vivre paisi-blement. Avec mes collèguesde travail, tout roule, on colla-bore bien. Par ailleurs, je ren-contre des personnes de diffé-rentes cultures et ça me plaîtcar j’apprends plein de choses.

■ As-tu revu la Turquie?Oui, j’y suis retourné après 16ans et beaucoup de choses ontchangé. Ma famille – ma mèreet mes sept frères – vit à Diyar-bakir. Ça m’a fait plaisir depouvoir les embrasser aprèstant d’années. Ce fut unmoment si émouvant parceque nous avions tous changé.Tant d’eau avait coulé sous lesponts. J’y retourne en avril pro-chain. La famille, c’est très im-portant.

Rencontre avec Irfan Kasici, exilé kurde, citoyen italien et employé temporaire à la gare de Zurich

Regarder l’aveniravec confianceIl y a beaucoup de sérénité dans ses yeux noirs qui ont vu sa maison et son village être brûlés dans uncoin de la Turquie. Comme pour rappeler qu’on n’oublie pas l’horreur, mais qu’il s’agit de la dépasser.Car c’est seulement en regardant devant soi que l’on peut écrire de nouvelles pages dans le livre de lavie. Cette vie si précieuse et si fragile. Un message fort d’un homme qui a souffert et qui croit néanmoinsen l’humanité.

«Pour un migrant, le travail constitue sans aucundoute un facteur d’intégration très important:travailler, c’est en quelque sorte faire partie de lasociété.»

..

Irfan Kazici est né en 1971 àSilvan, dans la Province deDiyarbakir, en Anatolieorientale (Turquie). Safamille vit aujourd’hui àDiyarbakir. Il a travaillécomme agriculteur enTurquie. Kurde en exil, iltravaille en Suisse commetemporaire aux CFF. Sadevise: «Vis et laisse vivre.»

BIO

INTERVIEW

...... 7

contact.sevN° 21/153 décembre 2015

■ Que t’a apporté ton parcoursde migrant?

Chaque migrant a son histoireet chacune d’elles est différen-te. Un migrant a un passé qui ledétermine, un présent auquel il

doit se confronter et un futurauquel croire. Nous sommesles enfants d’une même huma-nité. Pour le migrant, l’accueilest déterminant. Ensuite, il doitfaire sa part en termes d’accep-tation des règles, de compré-hension des différences cultu-relles. Mais la clé de voûte estet restera le respect entre lesgens. Un respect qui doit êtremutuel. Heureusement, je n’aijamais eu de problèmes parceque fondamentalement je suisune personne ouverte etcalme. Mon passé m’a aussipermis de me forger mon ca-ractère.

■ A quoi attribues-tu la ferme-ture envers l’étranger? A lapeur?

Le manque de connaissancespeut générer des peurs. C’estcomme face à l’inconnu: on se

pose des questions, on est enproie à l’insécurité, on nourritdes craintes, l’autre suscite laméfiance parce qu’on ne saitpas qui il est, d’où il vient, cequ’il fait et ce qu’il veut. Cesont, au fond, des questionslégitimes qui méritent des ré-ponses. Et il n’y a qu’une fa-çon: apprendre à se connaître,parler, se confronter sans pré-jugés. Je comprends ces peurs,mais ça me fait mal quand unmigrant est blessé – même sic’est seulement par des mots –parce qu’il est différent. Noussommes tous les enfants de lamême humanité. Nul n’est

meilleur ou pire qu’un autre.Personne ne choisit où il vientau monde. Et personne ne de-vrait souffrir parce qu’il est néen tel ou tel endroit de la pla-nète.

■ Les préjugés sont lourds?Ils le sont pour tous. Et tou-chent chacun. Il suffit d’un re-gard pour te faire sentir ina-dapté, différent, hors jeu. Ilm’arrive de sentir des regardsjugeants ou hostiles. Et cen’est guère agréable. J’ai pourhabitude de tracer ma route,tout en sachant qu’il est inutilede réagir aux provocations.Après tout ce que j’ai vécu, jene souhaite que regarder de-vant. Du reste, j’ai ressentiaussi beaucoup de solidaritéet c’est ce qui compte. Il va desoi que le préjugé est un obs-tacle supplémentaire dans leparcours d’intégration du mi-grant. C’est pour cette raisonqu’il est si important d’appren-dre à se connaître. Et bien sou-vent, un peu de bonne volontésuffit.

■ Y a-t-il des choses qui te fontparticulièrement souffrir?

L’hypocrisie et le mensongelorsqu’on t’attribue des proposque tu n’as pas tenus ou lors-qu’on les déforme, ou quandcelui qui te sourit est prêt à tepoignarder dans le dos. Cesont des attitudes dérangean-tes, que l’on soit migrant ounon. Je crois que l’honnêtetéest une condition indispen-sable pour construire des rela-tions sincères et désintéres-sées et pour créer des pontsinterculturels, jour après jour.Heureusement, il y a de nom-breuses personnes à partagerces principes universels. Aveclesquels il est possible deconstruire un monde meilleur.On en a bien besoin.

■ Tu as dit à plusieurs reprisesvouloir regarder devant...

Je pense que chaque être hu-main souhaite regarder de-vant. C’est dans la nature deschoses. Ça l’est d’autant pluspour un migrant, indépen-damment de son passé. Parce

que celui qui fuit ses propresterres d’origine cherche enquelque sorte une forme de ra-chat dans sa nouvelle vie. Ici àZurich, je suis des cours d’alle-mand et je dois admettre quec’est plutôt difficile. La gram-maire est un os très dur (il rit,ndlr) mais je m’investis à100 %. Je ne peux toutefoispas nier que j’ai un rêve: trou-ver un emploi stable à duréeindéterminée. Vivre accroché àun fil, ce n’est pas le top...

■ Pourquoi as-tu adhéré auSEV?

Je pense qu’il est importantd’avoir quelqu’un sur qui pou-voir compter en cas de besoin.La défense de ses droits est unbien précieux.

Françoise Gehring/vbo

«Chaque migrant a son histoire etchacune d’elles est différente. Unmigrant a un passé qui le détermine, unprésent auquel il doit se confronter etun futur auquel croire.»

..

Un regard en quête d’un horizon plus radieux.

Page 7: Contact sev 2015 21

INTERVIEW ......

6contact.sevN° 21/153 décembre 2015

■ Kurde en exil, ta vie a connuun tournant en 1995. Irfan,que s’est-il passé?

Mon village a été brûlé. Dès cemoment-là, les choses ontchangé pour tout le monde. J’aifui la Turquie à la nage endirection de la Grèce, où j’aigagné Athènes dans undeuxième temps. De la Grèce,j’ai rejoint l’Italie, entassédans un camion avec d’autrespersonnes. De Brindisi, je suisensuite parti vers Milan où j’aiobtenu l’asile politique en1998. J’ai ensuite déménagé àVenise pour raisons profes-sionnelles. Dix ans après, j’aiobtenu la nationalité italienne.

■ A Venise?Oui, c’est justement là-bas quej’ai trouvé du travail. J’étaisserveur l’été et je faisais denombreux petits boulots l’hi-ver, notamment sur les chan-

tiers et dans les transports. AVenise, je me suis immédia-tement senti à l’aise. Lors-qu’on a connu le dur labeur dela terre, il est plus facile des’adapter. Etre au contact de laterre, c’est souvent aussiapprendre à apprécier leschoses essentielles, les chosesvraiment importantes. Tu saisce que signifie mon nom? Kazi-ci signifie creuser (il sourit,ndlr). Espérons qu’à force decreuser, je puisse un jour trou-ver quelque chose de beau (ilrit, ndlr). Jusqu’à il y aquelques années, Venise étaiten plein boom, mais mainte-nant la crise s’y fait aussisentir. C’est pour ça que je suisparti.

■ Comment t’en es-tu sorti pourcommuniquer?

Je parle un peu le français, quej’ai appris quand je travaillaisdans les restaurants en Tur-quie pour arrondir les fins demois. Et je parle un peu l’an-glais; c’est mon oncle, ensei-gnant, qui me l’a appris. Cesconnaissances linguistiques,même élémentaires, m’ont étéd’un grand secours pour com-muniquer et entrer en contactavec les gens. A Venise, villetouristique s’il en est, ces con-naissances m’ont été utiles.

■ Comment t’es-tu senti ac-cueilli en Italie?

Bien, dans l’ensemble. Comme

partout dans le monde, j’airencontré des personnes ou-vertes et sensibles et d’autresplus hostiles. Ça fait partie dela vie. Mais moi, j’ai plutôt l’ha-bitude de donner plus de poidsà ce qui va bien, à positiver.C’est le seul moyen de vivreavec un minimum de sérénité.Sinon tout devient encore plusdifficile, car en tant que mi-grant , où que tu sois, tu doistoujours trouver ta place dans

une société que tu ne connaispas. Dans l’ensemble, j’étaisplutôt bien à Venise et j’y aiencore des amis auxquels jerends visite tous les trois mois.Ce sont des liens importantsque je tiens à conserver. S’iln’y avait pas eu la crise, jeserais probablement resté àVenise.

■ Tu as donc décidé de venir enSuisse parce qu’il n’y avaitplus de travail?

Oui, c’était la raison principale.Une connaissance italiennem’a dit que je pourrais peut-être trouver du travail enSuisse. J’ai alors pris la déci-sion de partir. Avant d’arriver àZurich, j’ai fait une halte auTessin. J’ai été accueilli à CasaAstra à Ligornetto, un centre

d’accueil. J’ai ensuite trouvéune solution provisoire à Men-drisio. Mais après plusieursmois sans emploi, j’ai décidéd’aller à Zurich où j’habite de-puis 2013 et où je travaillecomme temporaire à la gareCFF. Je me sentais bien au Tes-sin et j’aurais voulu y rester,surtout en raison de la langue.J’y ai rencontré des personnesouvertes et disponibles, maissans boulot on ne va nulle

part. Pour un migrant, le travailconstitue sans aucun doute unfacteur d’intégration très im-portant: tu fréquentes d’autrespersonnes, tu es actif, tu ap-prends à connaître un mondesomme toute nouveau pourtoi. Travailler, c’est en quelquesorte faire partie de la société.Il n’y a rien de pire que passerla journée à ne rien faire. Je tra-vaille désormais à 80% commetemporaire et il n’est pas sim-ple de vivre dans ces condi-tions. Je dois aussi continuerde penser à ma famille, qui abesoin d’aide. Je dois admettreque c’est assez dur, mais j’aide la ténacité, et beaucoup devolonté. Mes expériences devie m’ont rendu fort et m’ontaussi appris à apprécier ce quel’on a, même si c’est peu. Cela

ne signifie pas pour autantqu’il faut se résigner et ne paslutter pour une vie meilleure,ou plus digne du moins.

■ Quelles sont tes relations àZurich?

Je les construis jour après jour.Après tout ce que j’ai vécu, j’aibesoin de beaucoup, beau-coup de tranquillité. Mes yeuxne peuvent pas oublier, moncœur ne peut ignorer la souf-france, mais ma raison m’obli-ge à regarder devant moi. Jesais bien que la souffrance faitpartie de la vie de tous lesjours, que les difficultés sontau tournant, mais je souhaiteardemment me construire unevie là où l’on peut vivre paisi-blement. Avec mes collèguesde travail, tout roule, on colla-bore bien. Par ailleurs, je ren-contre des personnes de diffé-rentes cultures et ça me plaîtcar j’apprends plein de choses.

■ As-tu revu la Turquie?Oui, j’y suis retourné après 16ans et beaucoup de choses ontchangé. Ma famille – ma mèreet mes sept frères – vit à Diyar-bakir. Ça m’a fait plaisir depouvoir les embrasser aprèstant d’années. Ce fut unmoment si émouvant parceque nous avions tous changé.Tant d’eau avait coulé sous lesponts. J’y retourne en avril pro-chain. La famille, c’est très im-portant.

Rencontre avec Irfan Kasici, exilé kurde, citoyen italien et employé temporaire à la gare de Zurich

Regarder l’aveniravec confianceIl y a beaucoup de sérénité dans ses yeux noirs qui ont vu sa maison et son village être brûlés dans uncoin de la Turquie. Comme pour rappeler qu’on n’oublie pas l’horreur, mais qu’il s’agit de la dépasser.Car c’est seulement en regardant devant soi que l’on peut écrire de nouvelles pages dans le livre de lavie. Cette vie si précieuse et si fragile. Un message fort d’un homme qui a souffert et qui croit néanmoinsen l’humanité.

«Pour un migrant, le travail constitue sans aucundoute un facteur d’intégration très important:travailler, c’est en quelque sorte faire partie de lasociété.»

..

Irfan Kazici est né en 1971 àSilvan, dans la Province deDiyarbakir, en Anatolieorientale (Turquie). Safamille vit aujourd’hui àDiyarbakir. Il a travaillécomme agriculteur enTurquie. Kurde en exil, iltravaille en Suisse commetemporaire aux CFF. Sadevise: «Vis et laisse vivre.»

BIO

INTERVIEW

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contact.sevN° 21/153 décembre 2015

■ Que t’a apporté ton parcoursde migrant?

Chaque migrant a son histoireet chacune d’elles est différen-te. Un migrant a un passé qui ledétermine, un présent auquel il

doit se confronter et un futurauquel croire. Nous sommesles enfants d’une même huma-nité. Pour le migrant, l’accueilest déterminant. Ensuite, il doitfaire sa part en termes d’accep-tation des règles, de compré-hension des différences cultu-relles. Mais la clé de voûte estet restera le respect entre lesgens. Un respect qui doit êtremutuel. Heureusement, je n’aijamais eu de problèmes parceque fondamentalement je suisune personne ouverte etcalme. Mon passé m’a aussipermis de me forger mon ca-ractère.

■ A quoi attribues-tu la ferme-ture envers l’étranger? A lapeur?

Le manque de connaissancespeut générer des peurs. C’estcomme face à l’inconnu: on se

pose des questions, on est enproie à l’insécurité, on nourritdes craintes, l’autre suscite laméfiance parce qu’on ne saitpas qui il est, d’où il vient, cequ’il fait et ce qu’il veut. Cesont, au fond, des questionslégitimes qui méritent des ré-ponses. Et il n’y a qu’une fa-çon: apprendre à se connaître,parler, se confronter sans pré-jugés. Je comprends ces peurs,mais ça me fait mal quand unmigrant est blessé – même sic’est seulement par des mots –parce qu’il est différent. Noussommes tous les enfants de lamême humanité. Nul n’est

meilleur ou pire qu’un autre.Personne ne choisit où il vientau monde. Et personne ne de-vrait souffrir parce qu’il est néen tel ou tel endroit de la pla-nète.

■ Les préjugés sont lourds?Ils le sont pour tous. Et tou-chent chacun. Il suffit d’un re-gard pour te faire sentir ina-dapté, différent, hors jeu. Ilm’arrive de sentir des regardsjugeants ou hostiles. Et cen’est guère agréable. J’ai pourhabitude de tracer ma route,tout en sachant qu’il est inutilede réagir aux provocations.Après tout ce que j’ai vécu, jene souhaite que regarder de-vant. Du reste, j’ai ressentiaussi beaucoup de solidaritéet c’est ce qui compte. Il va desoi que le préjugé est un obs-tacle supplémentaire dans leparcours d’intégration du mi-grant. C’est pour cette raisonqu’il est si important d’appren-dre à se connaître. Et bien sou-vent, un peu de bonne volontésuffit.

■ Y a-t-il des choses qui te fontparticulièrement souffrir?

L’hypocrisie et le mensongelorsqu’on t’attribue des proposque tu n’as pas tenus ou lors-qu’on les déforme, ou quandcelui qui te sourit est prêt à tepoignarder dans le dos. Cesont des attitudes dérangean-tes, que l’on soit migrant ounon. Je crois que l’honnêtetéest une condition indispen-sable pour construire des rela-tions sincères et désintéres-sées et pour créer des pontsinterculturels, jour après jour.Heureusement, il y a de nom-breuses personnes à partagerces principes universels. Aveclesquels il est possible deconstruire un monde meilleur.On en a bien besoin.

■ Tu as dit à plusieurs reprisesvouloir regarder devant...

Je pense que chaque être hu-main souhaite regarder de-vant. C’est dans la nature deschoses. Ça l’est d’autant pluspour un migrant, indépen-damment de son passé. Parce

que celui qui fuit ses propresterres d’origine cherche enquelque sorte une forme de ra-chat dans sa nouvelle vie. Ici àZurich, je suis des cours d’alle-mand et je dois admettre quec’est plutôt difficile. La gram-maire est un os très dur (il rit,ndlr) mais je m’investis à100 %. Je ne peux toutefoispas nier que j’ai un rêve: trou-ver un emploi stable à duréeindéterminée. Vivre accroché àun fil, ce n’est pas le top...

■ Pourquoi as-tu adhéré auSEV?

Je pense qu’il est importantd’avoir quelqu’un sur qui pou-voir compter en cas de besoin.La défense de ses droits est unbien précieux.

Françoise Gehring/vbo

«Chaque migrant a son histoire etchacune d’elles est différente. Unmigrant a un passé qui le détermine, unprésent auquel il doit se confronter etun futur auquel croire.»

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Un regard en quête d’un horizon plus radieux.

Page 8: Contact sev 2015 21

La journée de formation affi-chait déjà complet depuis plu-sieurs semaines. C’est tou-jours une journée très courueau SEV.L’oratrice du matin, ElisabethZemp-Stutz, avait déjà été in-terviewée en juin dernier parnotre rédaction. Elle a expliquéles différences entre homme etfemme du point de vue médi-cal. Elle a notamment parlélonguement du tabagisme etdes raisons qui amènent les in-dividus à fumer, différentesselon le sexe. Elle a égalementcomparé les statistiques de fu-meurs selon les pays, consta-tant qu’en Suède il y a davan-tage de femmes fumeuses qued’hommes, qu’en Norvège etau Danemark, hommes etfemmes sont plus ou moins àégalité, mais qu’ailleurs, leshommes fument davantageque les femmes, et pour d’au-tres raisons. La prévention dutabagisme doit donc être diffé-renciée selon qu’on cible les

femmes ou les hommes. Lepoids est également un sujettrès sensible chez les femmes:elles se voient toujours plusgrosses qu’elles ne le sont enréalité tandis que chez leshommes, c’est le contraire!Mais ce sont quand même leshommes qui sont plus concer-nés par le surpoids et les pro-blèmes qui vont avec.

Les femmes sont traitéesdifféremmentLors d’un infarctus par exem-ple, on a constaté que lesfemmes mettent davantage detemps pour se rendre à l’hôpi-tal et commencer une thérapie.Elles vont aussi nettementmoins souvent dans des clini-ques de réhabilitation que leshommes. En résumé, elles nesont pas traitées de la mêmemanière que leurs collèguesmasculins. En ce qui concerne

les médicaments, ElisabethZemp-Stutz a souligné que laplupart des études ont été réa-lisées sur des hommes. Alorsqu’il faudrait peut-être unepharmacie pour les hommes etune autre pour les femmes!

Changements à la commissiondes femmesDans la partie purement statu-taire, Lucie Waser, déléguéeSEV à la promotion de l’égalité,

a remercié Irène Avanthey pourson engagement dans la com-mission des femmes. Celle-civient de prendre sa retraite (au1er décembre) et quitte la com-mission, après y avoir siégépendant 12 ans comme repré-sentante de TS.La commission accueille qua-tre nouvelles représentantes:Elisabeth Küng, VPT, BrigitteFanjak, ZPV, Claudia Zeindleret Béatrice Luisier (qui s’est

annoncée spontanément lorsde la journée), toutes deux AS.Manque cependant désormaisune représentante de la sous-fédération TS.

Ateliers durant l’après-midiCinq ateliers étaient organisés,auxquels les participantess’étaient inscrites avant lajournée: le management dutemps du point de vue desfemmes, un esprit sain dansun corps sain, l’alimentation etl’exercice physique pour lesfemmes avec des horaires irré-guliers, fixer des limites demanière consciente (préven-tion du burn-out) et vivre dansun monde en constante muta-tion à l’âge de la retraite.Dans l’atelier de prévention duburn-out, animé par une psy-chologue zurichoise, les partici-pantes ont pu apprendre à direnon et à se fixer des priorités etdes limites. L’animatrice a no-tamment préconisé de s’ac-corder un temps de réflexionavant de prendre une décision,de ne pas dire oui automati-quement et de le communiquerclairement et poliment.

« Non » est une phrase complètePas besoin de justifier un non,d’invoquer les raisons, de s’ex-cuser. Le « non » doit suffire. Lapersonne qui dit non à autruidit oui à elle-même et à sespropres limites. Les hommesl’ont peut-être mieux comprisque les femmes... Reste às’exercer et choisir plutôt letime-out que le burn-out.

Henriette Schaffter

Journée de formation des femmes 2015

Comment jongler entre travail et familleC’est une spécialiste dela médecine des genres,Elisabeth Zemp-Stutz,qui a animé la premièrepartie de la Journée desfemmes à l’hôtel Bern,le vendredi 20 novem-bre. Ont suivi divers ate-liers utiles pour toutesles femmes qui conju-guent travail et famille.

Hes

Irène Avanthey a été remerciée pour les 12 années passées à laCommission des femmes.

Hes

Une salle pleine et très attentive, comme à chaque journée de formation des femmes.

Hes

Un atelier était orienté sur l’alimentation et l’exercice physique pourles femmes ayant des horaires irréguliers.

......

8 POLITIQUE SYNDICALEcontact.sevN° 21/153 décembre 2015

La première journée des femmes SEV a eu lieu en 1985. Giorgio Tutia rappelé lors de cet anniversaire que la première commission desfemmes a été fondée en 1959: « Nous n’avons pas été les plusrapides. » La première femme qui a siégé au comité a été UmaKaufmann, garde-barrière, dans les années 70. pan/Hes

Discours du président pour célébrer les 30 ans

pan.

Ceux qui ont encadré la commission des femmes SEV durantces 30 ans, à droite de Lucie Waser, actuelle déléguée:Cornelia Hügi-Mäder, Helene Weber, Barbara Amsler, Nick Ra-duner, René Zimmermann; manque Wanda Suter sur la photo.

Page 9: Contact sev 2015 21

Jean-Pierre Etique, secrétairesyndical SEV, a passé en revueles points essentiels de la CCT.Il a souligné que la directionavait compris, après un départhésitant, qu’il était importantde faire une bonne CCT. Lesquatre séances de négocia-tions ont donc eu lieu dans unclimat constructif, comme leprécise Jean-Pierre Etique. Unecommission du comité a parailleurs passé beaucoup detemps cette année pour pré-parer ces négociations.

Mieux que l’ancienne CCTCe renouvellement apporte di-verses améliorations, notam-ment en matière de temps detravail, puisqu’en présenced’un solde négatif en fin d’an-née (de la responsabilité del’employeur), le solde est com-pensé par l’employeur. Lescontrats à durée déterminéesont désormais égalementsoumis à cette CCT, ainsi que

les apprentis. Au niveau desvacances, il n’y a pas de chan-gement fondamental, mais unesemaine de vacances aura dé-sormais la même valeur pourtout le monde: le personneld’exploitation aura la possibi-lité d’avoir les week-ends com-plets qui entourent les va-cances, ce qui n’était pas lecas jusqu’à présent. De plus, leprocessus en cas de mesuresdisciplinaires est clairementdéfini et ne permettra pas letraitement partial. Si un em-ployé reçoit un avancementdans l’année, il ne doit plus at-tendre le début de l’année sui-vante pour toucher son aug-mentation, mais seulement ledébut du mois suivant.

Revendications salariales 2016Une séance de négociations aeu lieu le 1er décembre aprèsnotre délai rédactionnel. Unseul point restait en effet ensuspens: l’indemnité de forma-tion pour les conducteursbus/trains lorsqu’ils sont char-gés de la formation d’aspi-rants. Le reste est déjà réglé: iln’y aura pas d’augmentationréelle des salaires en 2016, vules économies auxquelles doi-vent faire face les CJ. La promo-tion selon le système salarialest assurée, il n’y aura pas dediminution de salaire si l’IPCest négatif. On a obtenu unerevalorisation des bas salaires,

à savoir le personnel de la voienon diplômé. L’indemnitépique-nique de cette catégorieest également revue à lahausse, et sera de 200 francspar mois, au lieu de 180. Deschaussures de sécurité sont« offertes » aux employés, àune valeur illimitée (au lieu de150 francs maximum aupara-vant). Les employés pourrontbénéficier de congés payés encas de maladie d’un proche, àraison de trois jours par cas demaladie et dix jours si la situa-tion est exceptionnelle.Les CJ avaient demandé, en dé-but de négociations, de pou-voir diminuer la durée du droitau salaire en cas d’incapacitéde travail. Le SEV a dit non de

manière catégorique et les CJont rapidement abandonnéleur idée. Au final, aussi bienle résultat des négociationsCCT que le résultat des négo-ciations salariales 2016 ontété acceptés par l’assemblée.

Changements au comitéAlain Gigon avait remis sa dé-mission, se sentant moins mo-tivé et arrivant bientôt à laretraite, tout en sachant que« des personnes motivéesétaient à ses côtés, notam-ment suite aux négociationsCCT ». Alain restera néanmoinsmembre du comité.Jean-Michel Mérillat démis-sionne également de sa fonc-tion de membre. Sont élus à

l’unanimité Aurélien Mouche,président, et Vincent Hennin,membre du comité. PhilippeMüller, François Claude et Do-menika Steck sont élus à lacommission de gestion. Les ju-bilaires, en partie absents, se-ront fêtés lors de l’assembléede printemps.

Henriette Schaffter

C’était une assembléeimportante pour lesmembres de la sectionVPT Jura, puisqu’il fal-lait prendre connais-sance des résultats desnégociations CCT, desnégociations salariales2016 (en partie) et élireun nouveau présidentde section.

VPT du Jura

Un tout jeune président et une CCTrenouvelée avec succès

Hes

Les participants àl’assemblée d’au-tomne, le 20 no-vembre au Cernil,ont tous dit «Oui» àla CCT CJ 2016, quisera valable jus-qu’à fin 2019 et quiapporte quelquesaméliorationsbienvenues.

Hes

De gauche à droite: Jean-Pierre Etique, secrétaire syndical SEV, Alain Gigon, désormais ancien présidentet membre du comité, Jean-Michel Jourdain, membre, John Schneider, membre, Aurélien Mouche, nou-veau président, Vincent Hennin, membre, Jérôme Mugny, membre, Pascal Vuille, membre et PhilippeTschudi, membre. Manque sur la photo: Jean-Michel Theurillat.

RÉGIONS ......

9contact.sevN° 21/153 décembre 2015

Aurélien Mouche a 27 ans,travaille comme conducteur detrain et habite aux Genevez.Il est au comité de la sectiondepuis 5 ans.

NOUVEAUPRÉSIDENT

Page 10: Contact sev 2015 21

l n’y a guère de loi aussipeu respectée, pas d’autreordonnance systématique-

ment contournée que celleconcernant l’obligation del’employeur de noter le tempsde travail de ses employés. Ledébut du travail, la fin, les pau-ses, tout doit être noté quoti-diennement. On doit pouvoirfournir les informations sur de-mande des autorités, ceci jus-qu’à cinq ans en arrière! Celuiqui connaît la pratique dansles tribunaux du travail consta-te une autre réalité: on ne notesouvent pas ou alors de façonbâclée. Et là où il y a l’informa-tion, elle n’est pas contre-signée. Il est clair alors que ce-lui dont on n’enregistre pas letemps de travail peut réclamerdes heures supplémentairesou des jours de compensationà sa guise.

Le temps de travail doit êtrecontrôlableL’obligation d’enregistrer letemps de travail est spécifiéedans la loi sur le travail. L’em-ployeur doit donc être en me-sure de prouver de quelleheure à quelle heure l’employéa travaillé. Les autorités doi-vent pouvoir contrôler la duréedu travail et l’horaire de travail(en particulier le travail de nuitet le travail du dimanche), ceci

I indépendamment du lieu detravail, fixe ou itinérant. Desentrées incorrectes de la partde l’employé ou de l’em-ployeur ou encore des incita-tions à noter de fausses infor-mations (« Tu timbres à sixheures mais après tu conti-nues à travailler pour terminercette tâche ») sont considéréescomme des falsifications illé-gales. Le solde de temps doitêtre tenu mensuellement etcommuniqué par l’employeur àl’employé. Des dépassementsde temps de travail (13 heurespar jour ou 45 heures par se-maine) sont interdits. Le travailde nuit ou du dimanche estégalement interdit sans autori-sation spécifique, dans certai-nes branches.

Renonciation à l’enregistrementdu temps de travailLes employeurs aiment bien laformule suivante, qui est illé-gale: on renonce à l’amiable àenregistrer le temps de travail.Ce qui signifie que l’employé nepeut jamais faire valoir d’heu-res supplémentaires, quoi qu’ilait fourni comme travail. Maiscomme la charge de travail aug-mente à peu près dans toutesles fonctions, il y a un grand ris-que que le temps de travail àfournir devienne toujours plusimportant. Et dans le cas du

« temps de travail basé sur laconfiance », comme on l’ap-pelle, on ne peut rien prouver.

Il est nécessaire de définirclairement les termes utilisésL’autonomie au niveau dutemps (durée du travail et délaide remise des travaux) concer-ne, dans une pratique stricte,seulement les artistes (écri-vains, compositeurs, peintres),qui travaillent sans mandatclair. Tous ceux qui travaillentsous mandat (également lesindépendants) ont au moinsune obligation, un délai pourlequel le travail doit être prêt.

L’automonie pure est très rareDans un sens moins strict, onpeut dire que celui qui décideseul de son horaire de travail,du temps qu’il consacrera à satâche et du lieu dans lequel iltravaillera, est autonome. Onparle alors plutôt de mandats,et ce qui importe avant toutdans ces cas-là, c’est que lesmandats soient remplis. L’em-ployé devient alors lui-mêmel’entrepreneur, et supporte lesrisques: si le mandat n’est pasrempli, il n’obtient pas le sa-laire convenu; et si le travaildure plus longtemps, le salairehoraire diminue en consé-quence.

Travail de nuit sans preuveL’« enregistrement simplifié dutemps de travail » est une va-riante dans laquelle on note ladurée du travail, mais ni le dé-but, ni la fin. Le travail de nuitest ainsi possible sans autori-sation requise. La prise depauses (repas ou café) n’estpas du tout contrôlable nonplus. Elle sera possible à l’ave-nir, dans des conditions cadresdéfinies, pour les travailleursayant une autonomie pour aumoins un quart de leur tempsde travail et à condition qu’ilsaient donné leur accord.

Des dispositions non contrôléesLe temps de travail basé sur laconfiance ne peut pas êtrecomparé au fait d’être auto-nome au niveau de la durée dutravail. Dans une relation ba-sée sur la confiance, les pres-criptions légales restent va-lables (durée quotidiennemaximale, pas de travail denuit ni du dimanche et respectd’un temps de travail défini)mais il n’y a pas de contrôle.L’employé endosse donc laresponsabilité de ne pas tra-vailler au mauvais moment.Les heures supplémentaires nepeuvent pas être notées et iln’y a donc pas de dédomma-gement possible. Celui qui parcontre peut effectuer son tra-

vail en moins de temps a fina-lement davantage de temps li-bre. Le temps de travail basésur la confiance ne fonctionneque lorsqu’il n’y a pas de con-trôles « cachés », par des supé-rieurs hiérarchiques ou par descollègues de travail. Cela estpratiquement possible unique-ment lorsqu’un employé doitfournir un travail de manièreautonome et seul. Souventcela s’approche alors de la li-bre entreprise, où l’employéaccepte un mandat. Un exem-ple classique de tels rapportsde travail: un journaliste free-lance, qui est considéré par laloi comme un indépendant, àquelques exceptions près.

Ces chers horaires variablesDans le cadre d’horaires va-riables ou flexibles, l’em-ployeur renonce à connaître ledébut exact et la fin du travailainsi que la quantité et la du-rée des pauses. Il y a par con-tre des heures bloquées, lorsdesquelles tous les travailleursdoivent être à leur poste detravail. Souvent il y a des rè-gles, comme quoi, si on a tra-vaillé davantage « en avance »,on peut prendre un après-midide congé par exemple, en com-pensation. C’est assez typique

La fréquence des violations de la loi sur le travail augmente. Les règles en matière de temps de travailmaximal journalier ou mensuel ainsi que sur le travail de nuit et du dimanche ne correspondraient plus à laréalité, seraient dépassées selon certains. Au nom de la libéralisation, on demande des règles plus sou-ples, qui signifient souvent péjoration des conditions pour les employés et profit maximum pour les entre-prises. Un temps de travail non noté est la porte ouverte au travail gratuit et à l’exploitation des employés.

Les nouvelles règles confirment au moins une chose: le temps de travail doit être noté

Nous travaillons assezet nous pouvons le prouver

«Cet enregistrement est important pour prémunir lessalarié-e-s contre le travail gratuit et le stress ainsi que

leurs répercussions sur la santé.»Luca Cirigliano, secrétaire central de l’USS

SGB

Suite en page 12

......

10 DOSSIER contact.sevN° 21/153 décembre 2015

ma

La timbreuse classique va désormais appartenir au passé. Ce qui comptera à l’avenir, c’est la quantité d’heures travaillées.

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 21/153 décembre 2015

La loi fédérale sur le travail dansles entreprises de transportspublics, appelée communémentloi sur la durée du travail (LDT)règle, comme son nom l’indique,les conditions en matière detemps de travail. L’ordonnancerelative à la loi sur la durée dutravail (OLDT) indique dans sonarticle 19: « Pour tous les servicessoumis à la LDT, l’entrepriseétablira un tableau de serviceavec représentation graphique dela durée du travail quotidien,selon le modèle de l’annexe A(tableau de service). » Lesdispositions vont donc dans ledétail en fournissant même desmodèles de tableaux de service.Tout y est décrit minutieusement:la durée du travail, les pauses, ladurée du repos, etc., et ceciégalement lorsqu’un tour ne peutêtre commencé ou terminé àl’heure exacte pour des raisons de

maladie, absences, conditionsmétéo ou autres. Cela ne concer-ne pas que les mécaniciens delocomotive mais tous les métiersactifs dans le transport devoyageurs ou de marchandises etaussi indirectement, comme lavente de billets par exemple. Celaconcerne également les métiersde la voie et de l’entretien desinstallations ferroviaires, lespersonnes chargées de produire,de transformer, de gérer et detransmettre de l’énergie élec-trique et le personnel fournissantdes services accessoires, commeles wagons-lits, les wagons-res-taurants, mini-bar, etc.). En clair, lepersonnel chargé de fournir desprestations de service. L’ordon-nance exclut toutefois le per-sonnel administratif. En résumé,le renoncement à l’enregistrementdu temps de travail n’est possible,dans les transports publics, que

dans les services administratifs.Autrement dit, même le personneldes guichets, les cadres dans lesgares ou les chef d’ateliersappartiennent au personnel del’exploitation et ne peuventrenoncer à noter leur temps detravail.

Au niveau du personnel adminis-tratif, les entreprises des trans-ports publics ont agi de manièredifférenciée jusqu’à présent.

En 2010, Eveline Mürner, respon-sable de la politique du personnelCFF, expliquait que 86 % desemployés travaillaient en enregis-trant leur temps de travail.N’enregistraient pas leur tempsde travail « les 3 % de cadressupérieurs et employés soumis auCO, ainsi que les 5 % d’employésdes (anciennes) fonctions 21 à 29,pour qui le renoncement àl’enregistrement était obliga-

toire », ainsi que 6 % des collabo-rateurs classés dans des fonctionsallant jusqu’à 20. Ces derniersavaient fait ce choix de leurpropre gré selon elle (voircontact.sev 12/2010).

Les employé-e-s CFF racontentpourtant que beaucoup ont étéforcé-e-s à choisir cette option.Depuis cette date, la part dupersonnel ayant renoncé àenregistrer le temps de travail aencore augmenté et se situeactuellement à 20 %.

Au BLS, la situation est meilleureavec, selon la porte-parole HeleneSoltermann, 90 % qui notent letemps et 10% qui ne le font pas(ceux qui ne sont pas soumis à laCCT). Soltermann accorde unegrande importance au fait que« même les chefs de dépôt notentleur temps de travail puisqu’ilstravaillent dans un domaine lié à

la sécurité, alors qu’ils ne sontpourtant pas soumis à la CCT. »

Aux RhB, on n’a pas de chiffresconcernant les personnes quirenoncent à l’enregistrement dutemps de travail, mais on sait qu’iln’y aura pas besoin de grandeadaptation: selon le secrétairesyndical SEV Peter Peyer, il y aune clause dans la conventiond’entreprise, qui permet cetterenonciation pour les cadres ayantde hauts salaires, mais qui n’estpas beaucoup utilisée.

Cette clause ne concerne pasbeaucoup d’employés. YvonneDünser, porte-parole des RhB,explique que l’entreprise souhaiteun règlement à ce sujet, toutcomme le syndicat.

Au BLS, mais surtout aux CFF, il yaura besoin de nombreusesadaptations pour coller à la loi(voir encadré page 12). pan/Hes

Dans les chemins de fer, ce sont surtout la gestion et l’administration qui sont concernées

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l n’y a guère de loi aussipeu respectée, pas d’autreordonnance systématique-

ment contournée que celleconcernant l’obligation del’employeur de noter le tempsde travail de ses employés. Ledébut du travail, la fin, les pau-ses, tout doit être noté quoti-diennement. On doit pouvoirfournir les informations sur de-mande des autorités, ceci jus-qu’à cinq ans en arrière! Celuiqui connaît la pratique dansles tribunaux du travail consta-te une autre réalité: on ne notesouvent pas ou alors de façonbâclée. Et là où il y a l’informa-tion, elle n’est pas contre-signée. Il est clair alors que ce-lui dont on n’enregistre pas letemps de travail peut réclamerdes heures supplémentairesou des jours de compensationà sa guise.

Le temps de travail doit êtrecontrôlableL’obligation d’enregistrer letemps de travail est spécifiéedans la loi sur le travail. L’em-ployeur doit donc être en me-sure de prouver de quelleheure à quelle heure l’employéa travaillé. Les autorités doi-vent pouvoir contrôler la duréedu travail et l’horaire de travail(en particulier le travail de nuitet le travail du dimanche), ceci

I indépendamment du lieu detravail, fixe ou itinérant. Desentrées incorrectes de la partde l’employé ou de l’em-ployeur ou encore des incita-tions à noter de fausses infor-mations (« Tu timbres à sixheures mais après tu conti-nues à travailler pour terminercette tâche ») sont considéréescomme des falsifications illé-gales. Le solde de temps doitêtre tenu mensuellement etcommuniqué par l’employeur àl’employé. Des dépassementsde temps de travail (13 heurespar jour ou 45 heures par se-maine) sont interdits. Le travailde nuit ou du dimanche estégalement interdit sans autori-sation spécifique, dans certai-nes branches.

Renonciation à l’enregistrementdu temps de travailLes employeurs aiment bien laformule suivante, qui est illé-gale: on renonce à l’amiable àenregistrer le temps de travail.Ce qui signifie que l’employé nepeut jamais faire valoir d’heu-res supplémentaires, quoi qu’ilait fourni comme travail. Maiscomme la charge de travail aug-mente à peu près dans toutesles fonctions, il y a un grand ris-que que le temps de travail àfournir devienne toujours plusimportant. Et dans le cas du

« temps de travail basé sur laconfiance », comme on l’ap-pelle, on ne peut rien prouver.

Il est nécessaire de définirclairement les termes utilisésL’autonomie au niveau dutemps (durée du travail et délaide remise des travaux) concer-ne, dans une pratique stricte,seulement les artistes (écri-vains, compositeurs, peintres),qui travaillent sans mandatclair. Tous ceux qui travaillentsous mandat (également lesindépendants) ont au moinsune obligation, un délai pourlequel le travail doit être prêt.

L’automonie pure est très rareDans un sens moins strict, onpeut dire que celui qui décideseul de son horaire de travail,du temps qu’il consacrera à satâche et du lieu dans lequel iltravaillera, est autonome. Onparle alors plutôt de mandats,et ce qui importe avant toutdans ces cas-là, c’est que lesmandats soient remplis. L’em-ployé devient alors lui-mêmel’entrepreneur, et supporte lesrisques: si le mandat n’est pasrempli, il n’obtient pas le sa-laire convenu; et si le travaildure plus longtemps, le salairehoraire diminue en consé-quence.

Travail de nuit sans preuveL’« enregistrement simplifié dutemps de travail » est une va-riante dans laquelle on note ladurée du travail, mais ni le dé-but, ni la fin. Le travail de nuitest ainsi possible sans autori-sation requise. La prise depauses (repas ou café) n’estpas du tout contrôlable nonplus. Elle sera possible à l’ave-nir, dans des conditions cadresdéfinies, pour les travailleursayant une autonomie pour aumoins un quart de leur tempsde travail et à condition qu’ilsaient donné leur accord.

Des dispositions non contrôléesLe temps de travail basé sur laconfiance ne peut pas êtrecomparé au fait d’être auto-nome au niveau de la durée dutravail. Dans une relation ba-sée sur la confiance, les pres-criptions légales restent va-lables (durée quotidiennemaximale, pas de travail denuit ni du dimanche et respectd’un temps de travail défini)mais il n’y a pas de contrôle.L’employé endosse donc laresponsabilité de ne pas tra-vailler au mauvais moment.Les heures supplémentaires nepeuvent pas être notées et iln’y a donc pas de dédomma-gement possible. Celui qui parcontre peut effectuer son tra-

vail en moins de temps a fina-lement davantage de temps li-bre. Le temps de travail basésur la confiance ne fonctionneque lorsqu’il n’y a pas de con-trôles « cachés », par des supé-rieurs hiérarchiques ou par descollègues de travail. Cela estpratiquement possible unique-ment lorsqu’un employé doitfournir un travail de manièreautonome et seul. Souventcela s’approche alors de la li-bre entreprise, où l’employéaccepte un mandat. Un exem-ple classique de tels rapportsde travail: un journaliste free-lance, qui est considéré par laloi comme un indépendant, àquelques exceptions près.

Ces chers horaires variablesDans le cadre d’horaires va-riables ou flexibles, l’em-ployeur renonce à connaître ledébut exact et la fin du travailainsi que la quantité et la du-rée des pauses. Il y a par con-tre des heures bloquées, lorsdesquelles tous les travailleursdoivent être à leur poste detravail. Souvent il y a des rè-gles, comme quoi, si on a tra-vaillé davantage « en avance »,on peut prendre un après-midide congé par exemple, en com-pensation. C’est assez typique

La fréquence des violations de la loi sur le travail augmente. Les règles en matière de temps de travailmaximal journalier ou mensuel ainsi que sur le travail de nuit et du dimanche ne correspondraient plus à laréalité, seraient dépassées selon certains. Au nom de la libéralisation, on demande des règles plus sou-ples, qui signifient souvent péjoration des conditions pour les employés et profit maximum pour les entre-prises. Un temps de travail non noté est la porte ouverte au travail gratuit et à l’exploitation des employés.

Les nouvelles règles confirment au moins une chose: le temps de travail doit être noté

Nous travaillons assezet nous pouvons le prouver

«Cet enregistrement est important pour prémunir lessalarié-e-s contre le travail gratuit et le stress ainsi que

leurs répercussions sur la santé.»Luca Cirigliano, secrétaire central de l’USS

SGB

Suite en page 12

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10 DOSSIER contact.sevN° 21/153 décembre 2015

ma

La timbreuse classique va désormais appartenir au passé. Ce qui comptera à l’avenir, c’est la quantité d’heures travaillées.

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 21/153 décembre 2015

La loi fédérale sur le travail dansles entreprises de transportspublics, appelée communémentloi sur la durée du travail (LDT)règle, comme son nom l’indique,les conditions en matière detemps de travail. L’ordonnancerelative à la loi sur la durée dutravail (OLDT) indique dans sonarticle 19: « Pour tous les servicessoumis à la LDT, l’entrepriseétablira un tableau de serviceavec représentation graphique dela durée du travail quotidien,selon le modèle de l’annexe A(tableau de service). » Lesdispositions vont donc dans ledétail en fournissant même desmodèles de tableaux de service.Tout y est décrit minutieusement:la durée du travail, les pauses, ladurée du repos, etc., et ceciégalement lorsqu’un tour ne peutêtre commencé ou terminé àl’heure exacte pour des raisons de

maladie, absences, conditionsmétéo ou autres. Cela ne concer-ne pas que les mécaniciens delocomotive mais tous les métiersactifs dans le transport devoyageurs ou de marchandises etaussi indirectement, comme lavente de billets par exemple. Celaconcerne également les métiersde la voie et de l’entretien desinstallations ferroviaires, lespersonnes chargées de produire,de transformer, de gérer et detransmettre de l’énergie élec-trique et le personnel fournissantdes services accessoires, commeles wagons-lits, les wagons-res-taurants, mini-bar, etc.). En clair, lepersonnel chargé de fournir desprestations de service. L’ordon-nance exclut toutefois le per-sonnel administratif. En résumé,le renoncement à l’enregistrementdu temps de travail n’est possible,dans les transports publics, que

dans les services administratifs.Autrement dit, même le personneldes guichets, les cadres dans lesgares ou les chef d’ateliersappartiennent au personnel del’exploitation et ne peuventrenoncer à noter leur temps detravail.

Au niveau du personnel adminis-tratif, les entreprises des trans-ports publics ont agi de manièredifférenciée jusqu’à présent.

En 2010, Eveline Mürner, respon-sable de la politique du personnelCFF, expliquait que 86 % desemployés travaillaient en enregis-trant leur temps de travail.N’enregistraient pas leur tempsde travail « les 3 % de cadressupérieurs et employés soumis auCO, ainsi que les 5 % d’employésdes (anciennes) fonctions 21 à 29,pour qui le renoncement àl’enregistrement était obliga-

toire », ainsi que 6 % des collabo-rateurs classés dans des fonctionsallant jusqu’à 20. Ces derniersavaient fait ce choix de leurpropre gré selon elle (voircontact.sev 12/2010).

Les employé-e-s CFF racontentpourtant que beaucoup ont étéforcé-e-s à choisir cette option.Depuis cette date, la part dupersonnel ayant renoncé àenregistrer le temps de travail aencore augmenté et se situeactuellement à 20 %.

Au BLS, la situation est meilleureavec, selon la porte-parole HeleneSoltermann, 90 % qui notent letemps et 10% qui ne le font pas(ceux qui ne sont pas soumis à laCCT). Soltermann accorde unegrande importance au fait que« même les chefs de dépôt notentleur temps de travail puisqu’ilstravaillent dans un domaine lié à

la sécurité, alors qu’ils ne sontpourtant pas soumis à la CCT. »

Aux RhB, on n’a pas de chiffresconcernant les personnes quirenoncent à l’enregistrement dutemps de travail, mais on sait qu’iln’y aura pas besoin de grandeadaptation: selon le secrétairesyndical SEV Peter Peyer, il y aune clause dans la conventiond’entreprise, qui permet cetterenonciation pour les cadres ayantde hauts salaires, mais qui n’estpas beaucoup utilisée.

Cette clause ne concerne pasbeaucoup d’employés. YvonneDünser, porte-parole des RhB,explique que l’entreprise souhaiteun règlement à ce sujet, toutcomme le syndicat.

Au BLS, mais surtout aux CFF, il yaura besoin de nombreusesadaptations pour coller à la loi(voir encadré page 12). pan/Hes

Dans les chemins de fer, ce sont surtout la gestion et l’administration qui sont concernées

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12 DOSSIERcontact.sevN° 21/153 décembre 2015

Alors que depuis des années,l’obligation patronale de saisirle temps de travail et deprotéger les salarié-e-s contre letravail non rémunéré et lesrisques psychosociaux a étéinsidieusement démantelée, leConseil fédéral a aujourd’huicréé de nouvelles basesjuridiques pour l’enregistrementde la durée du travail. Toutes lesparties concernées doiventdésormais appliquer dans lesfaits les nouvelles règles. Lesautorités doivent surtouteffectuer régulièrement descontrôles étendus et imposerque le temps de travail soitenregistré, là où il doit l’être.Car cet enregistrement estimportant pour prémunir lessalarié-e-s contre le travailgratuit et le stress ainsi queleurs répercussions sur la santé,comme les maux de dos, deventre, les troubles du sommeilet finalement le burn-out.La nouvelle ordonnanced’application apporte toutefoisune certaine dérégulation dansl’obligation d’enregistrer letemps de travail. La majeurepartie des salarié-e-s doittoujours enregistrer son tempsde travail et continue de ce faità être protégée. Si les nouvellesrègles sont appliquées, beau-coup de salarié-e-s vont en faitêtre mieux protégés. Lesexceptions prévues à l’obliga-tion d’enregistrer le temps detravail sont aussi régies de

façon restrictive. La duréemaximale du temps de travail, àsavoir les règles qui régissentles pauses et les heuressupplémentaires, sont toujoursvalables pour tous. Ne sontexclus de l’obligation de saisirle temps de travail que lessalarié-e-s qui disposent d’unegrande autonomie dans lagestion de leur travail etl’aménagement de leurshoraires et qui gagnent plus de120 000 francs par an. Cetteexception doit être réglée dansune convention collective detravail conclue avec despartenaires sociaux représen-tatifs. La CCT doit prévoir desmesures spécifiques pourprotéger la santé et prévenircontre les risques psycho-sociaux. Et enfin, les salarié-e-sconcernés doivent explicitementdonner leur accord écrit. On peutconsidérer comme un progrèsl’obligation de fixer des mesuresde protection de la santé contreles risques psychosociaux dansla CCT. Les partenaires sociauxet les autorités devront veiller àune mise en œuvre méticuleusedans la pratique de ces mesuresde protection de la santé.La nouvelle régulation a étéproposée par le conseillerfédéral Johann Schneider-Ammann à la suite d’intensesnégociations entre les em-ployeurs et les syndicats et aété acceptée par les organisa-tions faîtières des partenairessociaux. Du point de vue dessalarié-e-s, il est inacceptabled’assouplir davantage ces règles(notamment l’abandon automa-tique de l’enregistrement dutemps de travail à partir d’uncertain niveau de salaire ouselon les branches). L’USS invitela commission de l’économie duConseil des Etats à rejeter lesinterpellations allant dans cesens, comme la motionNiederberger. Luca Cirigliano, uss

COMMENTAIRELa protection des travailleurs doit perdurer

..

Les employé-e-s ayant un revenude plus de 120 000 francs,bénéficiant d’une grandeautonomie en matière de travailet d’horaire (50 % des horaires detravail au moins fixés librement)peuvent être libérés de l’obliga-tion d’enregistrer le temps detravail, lorsqu’ils sont soumis àune CCT. Cette nouvelle règle aune grande influence sur les CFF,puisque les directives K 130.1 etK 131.1 deviendront ainsiobsolètes. Même la phrase de ladirective K 131.1 n’est passuffisamment claire: «Lorsd’activités soumises à la LDT, lescollaborateurs pouvant renoncerà l’enregistrement du temps detravail doivent tout de mêmefournir des données sur leurtemps de travail. »

Désormais, celui qui gagne moinsde 120 000 francs par année doitnoter son temps de travail, quipeut ainsi être contrôlé. Ce qui

signifie qu’à l’avenir, les heuressupplémentaires devront ànouveau être compensées oupayées.

Le renoncement à l’enregistre-ment du temps de travail n’estpossible que lorsque les troisconditions sont réunies (salaire,autonomie et CCT). Il seraitpossible de négocier une mini-CCT pour les cadres qui n’y sontpas soumis actuellement, si lessyndicats et les CFF le souhaitent.Le SEV ne s’attend certes pas àune recrudescence de membrespar ce biais, puisque cela neconcerne qu’un cercle restreint decollaborateurs. Il reste cependanttoujours ouvert à tous.

Jusqu’à présent, les collabora-teurs au niveau d’exigence K à Oavaient l’obligation de renoncer àenregistrer le temps de travail.Ceux d’un niveau d’exigencejusqu’à J pouvaient le faire s’ils le

voulaient, pour autant qu’ils aientl’autonomie nécessaire enmatière d’horaires. Cette notion aété utilisée aux CFF de manièreparticulièrement large.

Tout comme aux CFF, seul uncercle restreint de collaborateurspourront renoncer à l’enregistre-ment de leur temps de travail auBLS, s’il y a bien sûr un accorddans la CCT. Mais le BLS étaitdéjà plus restrictif auparavant et ily aura par conséquent moins dechangements à apporter avec lanouvelle réglementation.

Aux RhB, il n’y aura pas beaucoupde collaborateurs supplémen-taires qui devront noter leurtemps de travail. Le secrétairesyndical de Coire estime qu’ildevrait y en avoir seulementquelques-uns, par exemple dansle domaine informatique. Et pourtous ceux qui notaient déjà, rienne va changer. pan/Hes

Il y a grand besoin de changer les règles existantes

du domaine administratif et duback office.

Travail par année etplus par semaineActuellement, il est de cou-tume de noter le temps de tra-vail hebdomadaire dans lecontrat de travail. Ceci mêmedans des branches subissantde grandes différences sai-sonnières, comme la cons-truction ou tout ce qui toucheau jardinage-paysagisme. Ilest néanmoins possible detravailler davantage l’été et unpeu moins l’hiver, si l’on restedans le cadre des limitesmaximales énumérées ci-dessus (et il y a encore d’au-tres règlements spécifiquesdans chaque branche). Diffé-rentes associations patrona-les (celles des banques, desassurances, des fiduciaires, labranche juridique et les mé-

dias) aimeraient supprimercette réglementation. Ne res-terait alors que le temps detravail annuel. Du côté desemployés, donc des syndi-cats, on y voit une tentativede rendre le contrôle dutemps de travail impossible.Et cela équivaut à une attaquede la protection de la santédes travailleurs, qui permetde faire travailler quelqu’untellement que ça peut menerjusqu’à l’accident. Et cecidans un pays où la producti-vité est une des plus impor-tantes au monde. En plus,concilier travail et famillen’est possible que lorsqu’onpeut planifier son temps detravail. Un conseiller ou unexpert-comptable qui doit tra-vailler 60 heures par semainedurant une période chargée,délègue l’encadrement desenfants à son ou sa conjoint-eou à une nounou.

Une liberté trompeusePrendre congé lorsqu’il faitbeau dehors et travaillerquand ça nous va: ça a l’airsuper mais c’est trompeur.L’excursion avec les enfants àla piscine sera souvent aban-donnée car « un mandat ur-gent d’un client importantvient de tomber ». Les heuresde compensation ne permet-tent pas souvent de prendreune semaine de vacances enplus, mais doivent être prisesde suite car il n’y a pas de tra-vail à faire ou que le temps nepermet pas de travailler. Letravail sur appel n’est alorsplus très loin. Qu’on parled’exploitation ou de précaritéchoisie, la finalité est toujoursidentique: il faut cesser!

Peter Anliker

Suite de la page 10

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POLITIQUE SYNDICALE ......

13contact.sevN° 21/153 décembre 2015

La proposition du Conseilfédéral afin d’améliorerl’application de l’égalitésalariale est un pas dans labonne direction mais se situeen dessous des attentes del’USS. Il faut prendre desmesures plus sévères pourqu’on s’attaque efficacementaux écarts de salairesdiscriminatoires entre femmeset hommes.La discrimination salariale estune réalité. L’Analyse d’impactde la réglementation (AIR)publiée en même temps quele message accompagnant laprocédure de consultation demême que le rapport sur lepostulat Noser « Egalité

salariale. Améliorer lapertinence des statistiques » ledémontrent clairement. Selonl’AIR, l’inégalité salariale estle signe d’une défaillance dumarché. Les rapports montrentaussi que 50 % des entre-prises qui ont analysé leurstructure salariale sous l’angledes discriminations salarialesont ensuite adapté leursystème de salaires.Les auteurs de l’AIR arrivent àla conclusion que des mesuresétatiques pour mettre enœuvre l’égalité salariales’imposent comme uneévidence. L’USS partage cetavis, comme les 12 000personnes qui ont, le 7 mars

2015, exigé un salaire égalpour un travail de valeuréquivalente sur la placeFédérale. Et même l’économiesouhaite que le mandatconstitutionnel soit appliqué:deux tiers des entreprisesinterrogées dans le cadre desdeux études se prononcent enfaveur de mesures étatiques.

Liste noire: une évidenceL’USS attend de la Confédéra-tion qu’elle agisse avec plusde détermination contre ladiscrimination salariale: enplus de contrôles internes etde leur vérification selon leprincipe du double contrôle, ilfaut, par un système de

sondage, vérifier si lesanalyses ont été correctementfaites. L’Etat doit en outreavoir la possibilité d’intervenirsi la loi n’a pas été respectée.La variante proposée quiprévoit un délai d’annonce etune liste noire doit de ce faitabsolument être appliquée. Acela s’ajoute que les entrepri-ses qui ne vérifient pas leurpratique en matière de salairessous l’angle des discrimina-tions ou n’éliminent pas cesdernières, doivent pouvoir êtresanctionnées. Il est aussicentral que les syndicats soientengagés dans le processus: cen’est pas suffisant qu’ils nesoient que facultativement

impliqués dans les contrôles,comme le projet le prévoit. Ilfaut plutôt que les contrôlesdes salaires se fassentobligatoirement dans le cadredu partenariat social, d’une partdans les entreprises, commec’était déjà le cas pour ledialogue pour l’égalité sala-riale, de l’autre au niveau de laConfédération où une commis-sion tripartite doit accompagnerles autorités dans la mise enœuvre de la loi. Car ce n’estqu’avec un maximum detransparence à l’égard dessalarié-e-s et de leur représen-tant-e-s que l’égalité salarialepeut être réalisée de manièredurable. uss

COMMENTAIRE DE L’USS

Egalité salariale: un premier pas mais qui ne suffit pas

Le 18 novembre, soit, commepar hasard, le même jour où leConseil fédéral a présenté sonprojet de révision de la loi surl’égalité, Avenir Suisse apublié un document censéprésenter de nouvelles idéessur l’égalité des sexes.Finalement, ce sont de vieillessalades que l’on essaie denous resservir. L’analyse seveut objective, contrairementau discours tenu par l’Officefédéral de la statistique et laConfédération, semblerait-il.Mais ce qu’Avenir Suissenous présente a franchementpeu à voir avec l’objectivité etla scientificité. (...) Unproblème fondamental de cedocument est qu’il mélangegrossièrement plusieurs

niveaux et catégories diffé-rents. (...)Passons maintenant aumessage central de cedocument. Selon lui, lesfemmes sont responsablesdes inégalités salariales. Cequi n’est pas nouveau. Ce qui,par contre, l’est, c’est ladéfinition de la discriminationsalariale que nous proposeAvenir Suisse. Les employeursni ne seraient « contre lesfemmes », ni ne voudraient lespayer moins que les hommes.Il ne pourrait donc pas y avoirde discrimination. (...)Ainsi, le problème n’existepas, ou il n’y a pas lieu de lerésoudre, l’État n’a parconséquent pas besoin d’agir.(...) uss

INFO

Avenir Suisse redéfinit la discrimination !

Plus de trente ans après son ins-cription dans la Constitution fé-dérale, le principe de l’égalitésalariale n’est pas encore con-crétisé dans la pratique. L’Officefédéral de la statistique chiffraiten 2012 la part inexpliquée del’écart salarial entre hommes etfemmes dans l’économie privéeà 8,7 %, soit 678 francs parmois. Les mesures mises enœuvre sur une base volontairedans le cadre du projet « Dialo-gue sur l’égalité des salaires »n’ont pas eu l’effet escompté.Aussi le Conseil fédéral a-t-il dé-cidé que des mesures étatiquessupplémentaires devaient êtreprises.

Analyse tous les quatre ansL’avant-projet de modificationde la loi sur l’égalité prévoit

que les entreprises analyse-ront tous les quatre ans leurssalaires selon une méthode re-connue. Les employeurs ferontensuite vérifier l’analyse pardes tiers, qui pourront être uneentreprise de révision, un or-ganisme d’autorégulation re-connu par l’Etat ou les parte-naires sociaux. Le contrôleportera uniquement sur la ma-nière dont l’analyse a été ef-fectuée et non sur son conte-nu. L’avant-projet n’oblige lesorganes de contrôle qu’à éta-blir un rapport. Il ne prévoitpas de conséquences en casde non-respect des obliga-tions. Le Conseil fédéral, con-formément à sa décision d’oc-

tobre 2014, a toutefois vouluétudier une variante obligeantles organes de contrôle à si-gnaler à l’autorité compétente,vraisemblablement le Bureaufédéral de l’égalité entrefemmes et hommes (BFEG), lesemployeurs qui n’ont pas effec-tué d’analyse dans le délai im-parti ou qui ne l’ont pas fait con-trôler. À l’image de laréglementation prévue dans laloi sur les travailleurs détachéset dans la loi sur le travail aunoir, l’autorité compétente devrainscrire les entreprises signaléessur une liste accessible au pu-blic. Les participants à la consul-tation ont jusqu’au 3 mars 2016pour soumettre leur avis. comm.

Egalité salariale: obligation d’analyser régulièrement les salaires

Une modification de la loisur l’égalité a été en-voyée en consultation le18 novembre. Elle prévoitd’obliger les employeursoccupant au moins 50travailleurs à effectuertous les quatre ans à l’in-terne une analyse des sa-laires.

Projet en consultationAr

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Les femmes se battent depuis tellement longtemps pour obtenirl’égalité salariale.

Les modèles statistiques employéspar la Confédération pour mesurerl’égalité salariale entre femmes ethommes sont reconnus scientifi-quement et adaptés au but visé.Telle est la conclusion du rapport« Examen critique des méthodesstatistiques de la Confédérationappliquées à I’égalité salarialeentre femmes et hommes ». Ce

rapport a été établi en réponse aupostulat du conseiller nationalRuedi Noser intitulé « Egalitésalariale. Améliorer la pertinencedes statistiques » qui demandait auConseil fédéral de vérifier lesmodèles statistiques et de prendreen compte des indicateurssupplémentaires pour mesurerl’égalité salariale. comm.

Les modèles statistiques validés

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......

14 ACTUcontact.sevN° 21/153 décembre 2015

Après l’échec de l’automnedernier, des négociations por-tant sur un nouveau systèmesalarial ont débuté durant lepremier semestre 2015. Mi-septembre, un projet de sys-tème salarial était sur la table.Pour la délégation syndicale, ils’agissait là d’une base sur la-quelle discuter. D’ailleurs qua-tre séances de négociationsont été agendées entre octobreet novembre.

Négociations annuléesLa teneur de la lettre de la di-rection envoyée à la veille de lapremière séance de négocia-tion a donc surpris les repré-sentants du personnel. Et pourcause: la direction indiquaitque de son point de vue, il n’yavait rien à négocier. Le projetde septembre était à prendreou à laisser. Une façon de faireinacceptable pour les syndi-cats dans le cadre d’un parte-

nariat social. La situation dedépart est claire: il y a une CCTavec un système salarial envigueur. La CCT ne peut êtremodifiée qu’avec l’accord desdeux parties. Et cela vaut aussipour l’introduction d’un sys-tème salarial. Et cela devaitêtre clair pour la SOB dès ledépart: il fallait convaincre lestrois syndicats des avantagesdu nouveau système salarial,sinon il ne verrait jamais lejour. Malgré tout, la direction atenté d’imposer un nouveausystème salarial ces dernières

semaines en refusant de négo-cier, en tentant de diviser lefront syndical par le biais depressions et d’efforts stériles.Sur le fond, le désaccord por-tait sur notre principale reven-dication: soit que le systèmesalarial prévoit les moyens né-cessaires pour l’ensemble dupersonnel en progression, afinde lui offrir des perspectives.Les pépins à la SOB ne concer-nent pas seulement la CCT,mais aussi les hausses de sa-laires pour 2016. La commu-nauté de négociation compo-

sée du SEV, de transfair et duVSLF a été choquée par la pro-position de la direction: le per-sonnel des trains et les méca-niciens auraient obtenu deshausse fixes, car la CCT le pré-voit ainsi, tandis que le restedu personnel n’aurait eu droità rien. Pour les employé-e-s enprogression, il y aurait eu zérofranc pour les hausses salaria-les individuelles.La communauté de négocia-tions l’avait dit clairement dèsle départ: pas question d’ac-cepter un tel résultat, et elle

avait demandé une améliora-tion de la proposition. Hélas, laSOB n’a pas bougé d’un iotaau fil des quatre séances denégociations prévues pourcette thématique.Avec toute la compréhensionpour le corset budgétaire dela SOB, l’absence de toutehausse salariale est une baffeau visage du personnel quichaque jour s’engage pour lesuccès de l’entreprise. La com-munauté de négociations adonc rejeté la proposition de laSOB.Selon l’article 2.2 de la CCT, lapaix du travail tombe à l’eauquand on n’arrive pas à unaccord lors de négociations sa-lariales, comme c’est le casmaintenant.Les trois syndicats vont doncdiscuter ces prochains jours etces prochaines semaines ausein de leurs comités et avecleurs membres pour décider dela réponse à apporter.Une choses est certaine, ils nevont pas rester les bras croi-sés. fb/vbo

Nouveau système salarialà la trappe

Südostbahn

La Südostbahn portela responsabilité del’échec dans les négo-ciations concernant lenouveau système sala-rial. En refusant de né-gocier, la direction s’estmise hors-jeu.

..

Locomotive à l’arrêt à l’instar du partenariat social.

Les pourparlers pour lerenouvellement de la CCTreprennent maintenant entreles BLS et les syndicats.Au vu de la pression du francfort et de la situation écono-mique globale, le BLS et lessyndicats avaient décidé enmai dernier de suspendre lesnégociations CCT et de viserl’obtention d’un résultatseulement pour l’été 2016.

Les représentants syndicauxet le BLS se sont rencontrés le12 novembre afin de discuterde la suite à donner concer-nant les négociations CCT. Ons’est mis d’accord pourexaminer encore une fois d’icila fin de l’année les catalo-gues de revendicationsrespectifs. Une autre rencon-tre aura lieu en décembre afind’échanger les positions. Au

début des négociations enfévrier de cette année déjà, ladélégation syndicale aprésenté, sous la direction deBarbara Spalinger, vice-prési-dente SEV, un catalogue derevendications qui avait étéadopté démocratiquement parle personnel BLS syndiqué. Ladélégation BLS, dirigée parFranziska Jermann, cheffe dupersonnel, a transmis éga-

lement les voeux du BLS.Le point principal des revendi-cations du BLS reste l’intro-duction d’un nouveau systèmesalarial. Du point de vuesyndical, il est central que lesaugmentations de productivitédes dernières années soientconsidérées à leur juste valeurdans la nouvelle conventioncollective. La première rondede négociations ordinaire aura

lieu le 27 janvier 2016.L’objectif est de parvenir à unrésultat d’ici la fin du premiersemestre 2016. Celui-ci devraêtre accepté par les instancescompétentes des deux parties.Communication commune BLS, -

SEV,transfair, VSLF

INFO

BLS: reprise des négociations CCT

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ACTU ......

15contact.sevN° 21/153 décembre 2015

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... laddove è difficile partire!... dort wo der Abschied schwer fällt!... l’endroit qu’il est difficile de quitter!

Parkhotel Brenscino Via Sacro Monte 21 6614 Brissago

Grazie di cuore e vi auguriamo di cuore un sereno Natale e un prospero e felice anno nuovo

Herzlichen Dank und frohe Weihnachten sowie ein glückliches Neues Jahr wünschen wir von Herzen

Merci de tout coeur et nous vous souhaitons un Joyeux Noël suivi d’une bonne et heureuse année

Martin Faes & Brenscino-Team

Tel. 091 786 81 11 [email protected] www.brenscino.ch

Tout d’abord, suite à la campa-gne de l’USS pour un salaire mi-nimum de 4000 francs, on ob-serve une hausse des salairesréels de 7,1 % entre 2010 et2014. A qualifier de positif éga-lement, le fait que la différencede salaires entre femmes ethommes se soit amoindrie. Làaussi, les activités syndicalescontre les discriminations ontporté leurs fruits. Enfin, les sa-laires réels médians des em-ployé-e-s sans fonction de cadreont augmenté de 2,5 % entre2012 et 2014. Etant donné lasurévaluation du franc et les exi-gences de baisse ou de retenuesur les salaires qu’elle entraîne,ce résultat est appréciable. Le

recul des salaires que décritl’ESS sur les 10 % des salairesles plus élevés est toutefois dou-teux. Ce résultat contraste nonseulement avec les informationsvenant des sphères dirigeantes,mais aussi avec les statistiquesde l’AVS de l’OFAS. Celles-ciindiquent une évolution stablepour les 10 % des salaires lesplus élevés pour 2012 et 2013.Malgré cette évolution positive àcertains égards, il y a nécessitéd’agir sur plusieurs points:•davantage de CCT avec de bonssalaires minimums. Point positifà relever: les nouvelles CCT dansles échoppes de stations-serviceet les call-centers.•des mesures efficaces pouréliminer les discriminations sa-lariales qui pénalisent les fem-mes. Concrètement: des contrô-les conséquents des salairesdans le cadre du partenariat so-cial. Les propositions du Conseil

fédéral ne vont pas résoudre leproblème de la discriminationsalariale.•des augmentations des sa-laires réels dans les branches oùle niveau des salaires recule,dans le second œuvre par exem-ple. Les salaires réels ont légè-rement baissé entre 2012 et2014, bien que les entreprisesfassent de bonnes affaires.•un renforcement des mesurespour imposer les salaires usuelsselon le lieu, la profession et labranche, pour lutter contre lasous-enchère salariale. Il faut enpriorité plus de contrôles, demeilleurs instruments de miseen œuvre (instauration consé-quente d’arrêts du travail) ainsiqu’un registre professionnel oùl’on puisse savoir quelles entre-prises contrôlées sont en règle.Cela correspond aussi à un be-soin des grands maîtresd’ouvrage. uss

L’Enquête sur la structure(ESS) des salaires 2014montre que plusieurschoses ont évolué posi-tivement.

Des progrès restent nécessaires

La campagne pour un salaire minimum porte ses fruits

Le trafic régional croît sanscesse, actuellement de 4 à 5 %chaque année. Pour répondreà ces demandes, il faut déve-lopper l’offre, ce qui nécessitedu matériel roulant supplé-mentaire, aussi bien sur laroute que sur les rails. Le Con-seil fédéral estime les coûtssupplémentaires conséquentsà ces hausses à 880 millionsde francs entre 2018 et 2021.Le Conseil fédéral rappelle qu’aujourd’hui les coûts du traficrégional sont pris en chargepour moitié par la confédéra-tion et les cantons, à parts éga-les. Cette répartition est remiseen question. Les coûts supplé-

mentaires à venir devraient êtrepris en charge avant tout parles entreprises de transports etles voyageurs. Les cantons de-vraient aussi participer dansune mesure qui n’a pas été pré-cisée, mais qui devrait être lamême que celle de la Confédé-ration, à savoir 160 millions.

Le personnel pressé comme descitronsParticipation moins élevée dela Confédération, participationmoins élevée des cantons, unegrande retenue en ce qui con-cerne les augmentations desbillets... il ne reste plus qu’unsecteur dans lequel on peutéconomiser: les entrepriseselles-mêmes, donc le per-sonnel. Celui-ci devrait subirencore les conséquences deces coûts supplémentaires,comme si ça n’avait pas déjàété le cas ces dernières an-nées...(voir édito en page 3).Le Conseil fédéral enverra sonmessage concernant le finan-

cement du trafic régional2018–2021 en consultation en2016, consultation qui semblequelque peu factive, puisque leprojet passera devant le Par-lement la même année.

Changement annoncéSelon la vision de la Confédéra-tion, les voyageurs et les entre-prises devraient participer àraison de plus d’un demi-milliard de francs. Le Conseil fé-déral explique d’ores et déjà,dans son communiqué depresse, qu’il compte modifier lapratique: « Il est prévu à moyenterme de réviser le pilotage etle financement du trafic régio-nal voyageurs. » On se rappellealors la stratégie de l’Office fé-déral des transports en été2014, qui avait plus ou moinssuggéré la privatisation commesolution. Le fait que le Conseilfédéral ait l’intention de clari-fier les choses dès l’année pro-chaine nous font craindre lepire pour l’avenir. Peter Moor/Hes

880 millions de francs:ce sont les coûts sup-plémentaires prévuspar le Conseil fédéralpour le trafic régional,entre 2018 et 2021. Etqui devrait payer? Lepersonnel, évidemment!

A la recherche d’argent, urgemmentLa Confédération veut diminuer sa part de financement du trafic régional

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Les signaux sont au rouge: le trafic régional est sous pression.

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AGENDA......

16contact.sevN° 21/153 décembre 2015

SectionsVendredi 4 etsamedi 5décembreVallée du Monté-lon, Chalet duChamois

■ VPT Lac Léman

AG Caisse d’épargne dupersonnel CGN

Cette assemblée sera suivie par un repas. Tousles membres de la caisse d’épargne sont cordia-lement invités à participer à cette assemblée.Prix du repas et de la nuit: 80 fr. Inscriptionsjusqu’au 20 novembre. Dernier versement au25 novembre. Joseph Di Mizio

Samedi5 décembredès 18 hFC Nidau

■ ZPV Biel/Bienne

Soirée Saint-Nicolas

Raclette à discrétion offerte à tous. Inscriptionsjusqu’au 2 décembre à: [email protected] par sms au 079 555 06 12, ou encore sur laliste au local AT...

Mardi8 décembre16 h 30Cafétéria duBachet

■ VPT TPG

Assemblée d’automne

Gilbert d’Alessandro, président central VPT, vien-dra remettre la participation financière de soli-darité de la VPT pour le paiement des heures dela grève de 2014. L’ordre du jour prévoit aussi lescomptes, des élections et d’intéressants échan-ges sur les négociations avec l’entreprise.

Mardi8 décembre19 h, Foyer de lagrande salle,Tolochenaz

■ ■ VPT MBC

Assemblée d’automne

Le comité vous convie à l’assemblée d’automne,lors de laquelle les participants prendront con-naissance des résultats des négociations CCT etseront appelés à les valider.

Jeudi10 décembre11 h

■ Femmes romandes

Sortie des membres de la« Table ronde »

A toutes les personnes de la table ronde, jedonne rendez-vous le 10 décembre 2015 sur lequai de la gare de Lausanne à 11 h, sur quai 3,pour une promenade-dîner au marché de Mon-treux. Venez nombreuses avec comme d’habi-tude votre bonne humeur. Pour contact n° natel079 484 27 31. Esther Geiser

PensionnésMardi8 décembredès 10 h 30UOGPlace desGrottes 3Genève

■ PV Genève

Fête de Noël

Bus pour arriver à l’UOG:3 - 6 - 9 - 10 -14 -18 et 19

Le nombre de places estlimité, inscrivez-vous rapi-dement au 022 796 3350 ou022 794 0650 (les 2 numé-ros avec répondeur).Délai: vendredi 4 décembre2015.

Noël approche, offrez-vous comme cadeau unmoment de camaraderie et d’amitié! Après la re-mise des diplômes pour 40, 50, 60 et 70 annéesd’affiliation au SEV, nous continuerons par l’apéritifvers 11 h 30; moment auquel il vous sera aussi pos-sible de nous rejoindre. Le repas suivra aux envi-rons de 12 h 15. José, le fidèle gérant de la buvettede l’UOG, nous concoctera le menu de fête. RogerWyss assurera les parties musicales avec son en-semble champêtre. La participation financière serade 15 fr. par personne (apéritif/entrée/un plat/des-sert/café et 50 cl de vin pour 2 personnes). Ce prixcomprend un geste de solidarité envers les non-favorisés de la société. Cette année, ce sera la fon-dation Aigues-Vertes à Loëx (Bernex/GE). Des15 fr. nous retrancherons 2 fr. et la caisse de la sec-tion doublera votre participation. Que le bonheurdes uns permette, si nécessaire, aux autres dese requinquer! Il sera encore possible d’acheterl’agenda SEV 2016, directement auprès du cais-sier André Broye. Le comité

Mardi8 décembreHôtel desCommunesGeneveys-sur-Coffrane

■ PV Neuchâtel

Assemblée des membreset réunion récréative

Programme: dès 11 h 15, apéritif facultatif, 12 hdîner, salle à manger du rez-de-chaussée. Menu:salade mêlée, poulet rôti sauce moutarde, fritesmaison, légumes, dessert maison. Prix: 28 francssans les boissons. Café offert par la section.14 h 30: salle du 1er étage. Projection de diaposi-tives par Francis Grandchamp. Le comité comptesur votre présence. Les membres amis et lesépouses sont les bienvenus. Pour le dîner, ins-criptions obligatoires auprès de Michel Quartier,Vy d’Etra 52, 2000 Neuchâtel (tél. 032 753 53 70),jusqu’au 5 décembre, dernier délai. Le comité

Mercredi9 décembre14 hSalle desCantonsBuffet de la gareLausanne

■ PV Vaud

Noël de la section

Nous aurons le plaisir de remettre l’insigne auxmembres ayant 40 ans d’appartenance au SEV etd’honorer tous les jubilaires 2015, pour 50, 60 et 70ans de sociétariat. Comme de tradition, les Cuivresdu Talent ouvriront l’animation de cette fête. Endeuxième partie, le chœur d’hommes des Cheva-liers de Beau-Soleil, placé sous la direction de RenéMartinet, vous enchantera avec son répertoire po-pulaire. Vous pourrez également les accompagnerdans le refrain du célèbre « Ranz des vaches ».Comme chaque année, un petit message de cir-constance vous sera apporté par le collègue Pierre-Alain Combremont et pour réjouir vos papilles, desfriandises et boissons vous tendront les bras. Nousnous réjouissons de vous voir nombreux à cettesympathique rencontre. A toutes celles et ceux quine pourraient être présents le 9 décembre, noussouhaitons d’ores et déjà une bonne fin d’année et,à vous et vos familles, tous nos vœux de bonheur etde santé pour 2016. Le comité

Mercredi9 décembredès 11 h 30Salle communale,rue des Petits-Epineys,Martigny

■ PV Valais

Fête de NoëlBas-Valais

Inscription: auprès deGilbert Conus, rue du Cato-gne 3, 1890 St-Maurice.Jusqu’au 5 décembre auplus tard, au moyen du ta-lon d’inscription qui vous aété envoyé au mois de marsdernier ou par téléphone aunuméro 024 485 15 73 / pare-mail [email protected]

Départ du bus local à 11 h 38, arrêt place Centrale(ou 10 minutes à pied depuis la gare). Ouverture dela caisse dès 11 h 30. Comme à l’accoutumée, letraiteur de la maison nous concoctera un succulentmenu. Pour la modique somme de 30 fr. par per-sonne, le comité vous propose l’apéro, le repas, lecafé, un demi-litre de vin pour 2 personnes, l’eauminérale, ainsi que quelques moments de convivia-lité et d’amitié. Comme toujours, nos compagnes etcompagnons sont les bienvenus. Alors toutes ettous à la Salle communale, pour passer quelquesmoments agréables. Après le repas, nous procéde-rons à la remise des insignes pour 25 et 40 ans desociétariat au SEV et des diplômes d’honneur auxjubilaires pour 40, 50 et 60 ans de fidélité au SEV.Chaque membre concerné a été invité personnelle-ment. Cette remise sera suivie de notre tradi-tionnelle tombola. Le comité espère une belleparticipation. Le secrétaire: G. Conus

Mardi15 décembredès 11 h 30Restaurant RiverSide, Brig-Glis

■ PV Valais

Fête de NoëlHaut-Valais

Inscription jusqu’au 12 décembre au moyen du ta-lon d’inscription ou par téléphone au 027 923 54 31ou par e-mail [email protected].

Le secrétaire: G. Conus

Le prochain et dernier journal de l’année paraîtra le 17 décembre. Merci de nous faireparvenir vos textes d’ici le jeudi 12 décembre.

Le premier contact.sev de 2016 paraîtra le 21 janvier, après une pause de plus d’un mois.Le délai de remise des textes est fixé au 14 janvier 2016. La rédaction

Agenda contact.sev: pause de fin d’annéeSoyez attentifs au dernier délai pour le numéro 22

Brolliet André, chef de groupe, Vallorbe;décédé dans sa 82e année. PV Vaud.

Depierre Bernard, chef s/s pens, Ge-nève; décédé dans sa 91e année. PV Ge-nève.

Destraz Liliane, veuve de Henri, Aïre;décédée dans sa 94e année. PV Genève.

Fragnière Gaston, , Magny-Vernois;décédé dans sa 90e année. VPT TPG Re-traité(e)s.

Gabriel Marcel, chef de district, Chex-bres; décédé dans sa 74e année. PV Vaud.

Joss Yolande, veuve d’Alfred, Forel

(Lavaux); décédée dans sa 88e année.PV Vaud.

Jungi Albert, spécialiste, Berne; décédédans sa 73e année. PV Berne.

Mercanton Liliane, Lausanne; décédéedans sa 90e année. VPT TL.

Mottet Ernest, cond/ctr pens, Lausanne;décédé dans sa 92e année. VPT TL.

Python Anne-Marie, veuve de Pierre,Delémont; décédée dans sa 80e année.PV Jura.

Tinembart Pierre, méc pens, Lausanne;décédé dans sa 98e année. PV Vaud.

Décès

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«Je suis aussi une caissière centrale»

Janine Truttmann

Agente des trains

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SECTIONS ........

17contact.sevN° 21/153 décembre 2015

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat du personnel des transports et paraît toutesles deux semaines. ISSN 1662-8462 Tirage: 10 707 ex. (total 43 612 ex.), certifiéREMP au 14.11.2014

Editeur: SEV, www.sev-online.ch Rédaction: Peter Moor (rédacteur en chef), PeterAnliker, Vivian Bologna, Beatrice Fankhauser, Markus Fischer, Françoise Gehring,Pietro Gianolli, Anita Merz, Patrizia Pellandini, Henriette Schaffter

Adresse de la rédaction: contact.sev, Steinerstrasse 35, case postale,3000 Berne 6; [email protected]; téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58

Abonnements et changements d’adresse: Division administrative SEV,case postale, 3000 Berne 6; [email protected], téléphone 031 357 57 57,fax 031 357 57 58. Abonnement annuel pour non-membres: CHF 40.–

Annonces: Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa, tél. 044 928 56 11,fax 044 928 56 00, [email protected], www.zs-werbeag.ch

Prépresse: AZ Medien, Aarau; www.azmedien.ch Imprimerie: MittellandZeitungsdruck AG, Neumattstrasse 1, 5001 Aarau. www.mittellandzeitungsdruck.ch

La prochaine édition de contact.sev paraîtra le 17 décembre 2015. Le délairédactionnel pour l’agenda est fixé au 10 décembre à 10 h. Pour les annon-ces, le délai est fixé au 8 décembre à 10 h.

Sous la direction de Guy La-thion, les choristes, tout denoir vêtus, interprètent troischants avec talent et enthou-siasme. Des prestations trèsapplaudies. Camille Meier, pré-sident de la chorale, signaleque leur concert annuel auralieu à Neyruz le 19 mars 2016.Puis le procès-verbal de l’as-semblée du 24 mars 2015 est

lu et approuvé. Depuis cettedernière, 9 membres sont dé-cédés. Une minute de silenceest observée à leur mémoireainsi qu’à celle des victimesdes attentats de Paris. La sec-tion compte 11 nouveauxmembres dont un qui a ététransféré de la PV Vaud.Dans leurs interventions, Ri-cardo Loretan puis Bernard De-mierre rappellent que l’initia-tive AVS+ sera soumise aupeuple en 2017. En outre, l’im-position, dès le 1er janvier2017, des AG FVP entraînerontune augmentation des impôtsde 200 à 400 francs. Les deuxhommes encouragent lesmembres à se rendre à l’hôtelde Brenscino que le SEV a sou-tenu financièrement. Sans lesoutien des membres, l’éta-blissement pourrait être mena-cé de fermeture à plus oumoins court terme. Il est éga-

lement question de la situationfinancière de l’AVS, du « pa-quet Berset » et du railcheck.Ce dernier sucite une proposi-tion, à savoir que le comitécentral demande aux CFF ledoublement du montant pourcompenser la « perte » préci-tée. Quant au taux de couver-ture de la CPS, actuellement de105 %, il n’est pas encore suf-fisant pour espérer une adap-tation des rentes. Il faudraitpour cela que ce taux soit de115 %. Puis, le vice-présidentde la PV Fribourg, Franz Roh-ner, remet aux membres fêtantleur 75 ans et à ceux comptant40, 50, 60 et 70 ans ans d’affi-liation au SEV, souvenirs, mé-dailles et diplômes.Jean-Pierre Neuhaus retrace en-suite le parcours de Charly Hum-bert. Après dix ans dans la com-mission d’animation, celui-ci adécidé de « passer la main ».

Dans son intervention, CharlyHumbert aime à rappeler qu’il aemmené les membres de la PVFribourg dans les sept districtsdu canton. Il sera remplacé parJoël Terrapon. Avant de conclure,Jean-Pierre Neuhaus informeque celles et ceux qui veulent re-noncer à leur AG doivent appelerle service FVP jusqu’à fin novem-bre 2015. En échange de leur AGrenvoyé en courrier recomman-dé, ils recevront un abonnement

demi-tarif et seront remboursésau prorata de l’utilisation de leurAG. Pour conclure, le présidentadresse ses remerciements àtoutes celles et tous ceux quipermettent à la section PV deFribourg d’exister et souhaitebon rétablissement aux ma-lades. Il lève l’assemblée à11 h 39 et invite chacune et cha-cun à prendre le repas de midioffert par la section.

Le président Jean-PierreNeuhaus a le plaisird’ouvrir l’assembléed’automne à 10 h 35 enprésence de 122 per-sonnes. Il excuse denombreux membres etsalue la présence deRicardo Loretan et deBernard Demierre, res-pectivement président etvice-président central PV.

Une assemblée rondement menée dans le district de la Sarine

PV Fribourg – assemblée d’automne du 17 novembre 2015 à l’Auberge d’Avry-Rosé

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Une partie des jubilaires 2015

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Depuis un certain temps, le SEV essaie de renforcerson engagement pour les cadres. Que ce soit,comme cette année par exemple, en organisant despermanences ou des réunions le soir ou à midi surdes thèmes précis, en diffusant des newsletters surles objets qui concernent particulièrement lescadres, ou bien entendu par une aide directe etindividuelle si besoin est.

De quelle manière pouvons-nous évoluer?

Au moyen d’une petite enquête, nous aimerionsconnaître tes besoins. Pour cela, nous avons établiun bref questionnaire sur notre site internet.Pouvons-nous te demander de prendre 5 minutes

pour remplir notre formulaire?

http://as-online.ch/de/organisation/branchen/-branche-kader/aktuell/2015/kader-beim-sev-was-kann-der-sev-fuer-dich-tun/

Cela nous aidera à répondre de manière encoreplus concrète aux demandes de nos cadres. Noussommes toujours ouverts aux questions et auxproblèmes qui vous préoccupent et sommes prêtsà vous offrir notre aide. Prenez contact avec nous –nous sommes là pour vous!

Prière de répondre jusqu’au 20 décembre 2015.Merci d’avance!

Cadres au SEV:Que peut faire le SEV pour toi?

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18 SERVICEcontact.sevN° 21/153 décembre 2015

§Un fan de foot imbibéd’alcool attaque un col-laborateur des cheminsde fer et fait recours de-vant le Tribunal fédéral.

Angle droit

Huit mois d’emprisonne-ment: le Tribunal fédéral dé-clare qu’une telle peine estamplement méritée pourune agression grave enversun cheminot.Le cas fait les gros titres àl’époque: après un match defoot, un fan en état d’ébriétéattrape un employé sur lequai et le jette presque sousle train qui entre en gare.Ensuite il le frappe et lepousse dans un buisson.Après cela, l’agresseurmonte dans le train et au

Il a frôlé la mort lorsd’une agressionUn cas de protection juridique.

prochain arrêt, il se fait ar-rêter par la police. Durantles trois mois qui suivent ilest mis en détention préven-tive, accusé de tentative demeurtre.Le Ministère public prend lecas très au sérieux et inter-roge deux douzaines detémoins. Tous confirmentdans les grandes lignes ceque dit la victime, un agentdu management des évé-nements aux CFF, surl’agression: après le matchde foot, le quai est plein àcraquer avant l’arrivée dutrain spécial. Le cheminotdonne des informations etessaye, à l’aide de son sif-flet, de garder les voyageursderrière la ligne de sécurité.Le fan de foot complètement

saoul veut savoir où va s’ar-rêter la voiture 1re classe.Lorsque l’employé CFF luidemande s’il a un billet1re classe, il commence àl’insulter. Finalement il lesaisit par le bras et l’attirevers les rails. Le train qui ar-rive en gare est à environ150 mètres. Par une contor-sion, le cheminot menacépeut se remettre sur le quai.Puis l’agresseur commenceà le frapper et à le poussercontre une haie. A la fin, ilssont tous deux couchés l’unsur l’autre dans un buisson,jusqu’à ce qu’une tierce per-sonne les sépare.

Plainte pour tentative demeurtreLe SEV attribue tout de suiteun avocat à son membre.Plainte est déposée pourviolence contre un fonction-naire et tentative de meur-tre. L’accusé se retrouve endétention préventive puis ilpasse devant le tribunal. LeMinistère public dépose unacte d’accusation pour mise

en danger de la vie d’autruiainsi que violence et me-nace envers un fonction-naire. Le Tribunal d’arron-dissement reconnaît éga-lement ces chefs d’accusa-tion mais la Cour cantonale,en deuxième instance, nereconnaît pas la mise endanger de la vie d’autrui,elle juge l’accusé pour vio-lence et menace contre fonc-tionnaire seulement. Ceciest confirmé par le Tribunalfédéral qui, lui aussi, consi-dère qu’une peine de huitmois d’emprisonnement estméritée.Les juges déclarent que lavictime a bel et bien étémise dans une situation oùelle a vu la mort de prèsmais que, objectivement, iln’y a pas eu danger de mortet que l’agresseur n’a paseu l’intention de porter at-teinte à la vie du cheminot.Ils jugent cependant que lesinsultes et attaques sontgraves, c’est pourquoi lapeine d’emprisonnementest élevée.

Sur le quai de gare, doncfonctionnaireSuite à diverses interven-tions de la défense, les tri-bunaux déterminent aussi sila victime est bel et bien unfonctionnaire. La réponseest clairement oui: celui quise trouve sur un quai degare afin de veiller à la sécu-rité des voyageurs est sansnul doute un fonctionnaireau sens de la loi et sonagresseur devrait le savoir,puisqu’il est lui aussi em-ployé d’une entreprise dechemins de fer.Mais entre-temps cettequestion ne se pose mêmeplus: grâce aux dispositionspénales exigées et obtenuespar le SEV après de longuesannées de persévérance, lepersonnel des transportspublics est protégé de ma-nière générale contre lesagressions, du moins sur leplan légal.

L'équipe de la protection juridique

Page 19: Contact sev 2015 21

■ Sia, quels sont les avanta-ges d’un rachat de macaisse de pension?

Cela te permet d’augmenter tarente, car le rachat comble leséventuelles lacunes dans taprévoyance. Celles-ci survien-nent si tu n’as pas travaillépendant un certain temps, oubien si ton revenu n’était pastoujours assuré sur une baseobligatoire, ce qui arrive parexemple si ton salaire se si-tuait en dessous du seuil d’en-trée. Celui-ci est fixé pour cetteannée à 21 150 fr. de salaireannuel brut.

■ Est-ce que cela vaut lapeine de le faire?

Oui, pour deux raisons. D’unepart, cela te permet d’aug-menter ton avoir vieillesse.Cela signifie que tu recevrasune rente plus élevée lorsquetu seras à la retraite. La renteaugmentera aussi en cas d’in-validité ou de décès (dans cedernier cas, il s’agit bien sûrde la rente destinée à tes sur-vivants). D’autre part, tu peuxréduire ainsi tes impôts. En

effet, celui qui verse de l’ar-gent pour sa prévoyance vieil-lesse peut faire une déductionfiscale. Cependant, des im-pôts devront être payéslorsque l’on reçoit cet argentplus tard, dans le cadre de saretraite. Mais le taux d’impo-sition est plus bas.

■ Mon décompte de la caissede pension indique la« somme de rachat maxi-male possible ». Qu’est-ceque c’est?

C’est la différence entre tonavoir vieillesse actuel etl’avoir que tu aurais accumulési tu avais toujours été affiliéà ta caisse de pensions ac-tuelle avec ton salaire actuel.Si tu as accumulé un moinsgrand montant au fil des an-nées, tu as le droit de verserla différence si tu le désires.Et c’est ce montant que tutrouves sur ton décompte dela caisse de pension.

■ Un tel rachat comporte-t-ilaussi des inconvénients?

Tu dois te demander si tun’auras vraiment pas besoinde cet argent jusqu’à la re-traite. Car il n’est plus pos-sible de le retirer après le ra-chat. Sauf si tu te mets à toncompte, si tu quittes la Suissedéfinitivement ou si tu achè-tes une maison ou un appar-tement pour ton usage per-

sonnel. Mais il y a alors unepériode bloquée à respecter:lorsque tu procèdes à un ra-chat, tu dois attendre troisans avant de pouvoir retirerl’argent du deuxième pilierpour l’achat d’un logement ousi tu désires que ton avoir tesoit versé au moment de la re-traite sous forme de capital etnon pas sous forme de rente.

■ Et si j’ai déjà retiré de l’ar-gent pour un appartement,est-ce que je peux encoreprocéder à un rachat?

Non, il te faudrait d’abordrembourser la totalité de l’ar-gent retiré.

■ Un rachat coûte cher.Comment puis-je savoir siun tel investissement estune bonne chose pour moi?

Cela ne dépend pas seulementde tes propres moyens finan-ciers mais aussi du règlementde la caisse de pension: dutaux d’intérêt, du taux de con-version qui sert à calculer larente, et du montant minimumque tu dois verser afin d’effec-tuer un rachat. Afin de recevoirdes réponses précises, tupeux demander qu’on te cal-cule diverses variantes, parexemple lors d’un cours Mo-vendo de préparation à la re-traite. Mais de nos jours, onpeut dire de manière généraleque les taux d’intérêts sontmeilleurs dans les caisses depension qu’auprès d’une ban-que ou dans le cadre d’un 3e

pilier. Le Conseil fédéral fixe letaux d’intérêt minimum quidoit être appliqué aux avoirsdes caisses de pension: en2015 il était de 1,75 %, dès2016 il sera de 1,25 %.

■ Y a-t-il aussi des facteurs quine peuvent pas se calculer?

Oui, par exemple le taux deconversion. C’est lui qui définitle montant de ta rente et il nereste pas forcément identiquejusqu’au moment de ta retraite.Ces dernières années il a bais-sé. Ceci parce que les gens de-viennent toujours plus vieux, etl’avoir vieillesse accumulé doitdonc couvrir une plus longuepériode. Et ce que personnene peut prévoir, c’est sa pro-pre espérance de vie. Ceci estimportant car après ta mort,le reste de ton avoir vieillessetombe, ainsi que la somme derachat versée à la caisse depension sur une base volon-taire. Sauf si une autre per-sonne a droit à ta rente. Parexemple des enfants en for-mation, un conjoint, ou aussiun concubin selon le rè-glement de la caisse de pen-sion.

■ Les règlements diffèrentd’une caisse à l’autre?

Nous avons environ 2000caisses de pensions en Suisseet chacune a son propre rè-glement. C’est pourquoi il esttrès important de bien connaî-tre et de comprendre son rè-glement. Ta caisse de pension,

ton service du personnel ou tonsyndicat répondront volontiersà tes questions.

■ Si je me décide maintenantà faire un rachat de macaisse de pension, dois-jeverser le montant en uneseule fois?

Ce serait mieux de ne pas lefaire. C’est une bonne chosede répartir les versements surplusieurs années. Cela permetde casser ce que l’on nommela progression fiscale: si tonrevenu dépasse une certainelimite, tu te retrouves dansune classe d’impôts supé-rieure et, selon le montantque tu verses dans ta caissede pension, tu peux éventuel-lement retomber dans unéchelon inférieur.

Interview: Sina Bühler

texte tiré de «Work»20/15 légèrement modifié

Qu’apporte vraiment unrachat du 2e pilier? Aquoi faut-il faire atten-tion? Sia Lim, adminis-tratrice des finances ad-jointe au SEV, connaîtles réponses.

Rentes plus élevées et impôts plus basQu’amène vraiment un rachat du 2e pilier?

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Sia Lim à son poste de travail au secrétariat central à Berne.

SERVICE ......

19contact.sevN° 21/153 décembre 2015

Rente ou capital? Le premier pilier,donc l’AVS, est toujours versé sousforme de rente. Les choses sontdifférentes pour le deuxième pilier:la plupart des caisses de pensionsoffrent la possibilité de retirer enune seule fois au moins une partiede l’avoir. Pour savoir ce qui est leplus rentable il faut considérerplusieurs facteurs: l’avoir-vieil-lesse, la fortune, l’état de santé,etc. Beaucoup de facteurs peuventse modifier jusqu’à la retraite. Iln’est donc pas possible de faireune recommandation de manièregénérale.

Le taux de conversion et le taux

d’intérêt ne sont pas fixes. Ilspeuvent encore se modifier peu detemps avant la retraite.

Quelqu’un qui a choisi sa variante,rente ou capital, ne peut pluschanger sa décision après coup. Larente est garantie jusqu’à la fin dela vie. Par contre le capital peutêtre dilapidé et ensuite, on nereçoit plus aucune aide de lacaisse de pensions.

Le règlement de la caisse depensions stipule à quel momentcette décision doit être prise. Engénéral, il faut le faire jusqu’à troisans avant le départ à la retraite.

Deuxième pilier: ce qu’il faut savoir

Sia Lim (36) est administratrice-adjointe des finances au SEV. Ellea obtenu le certificat fédéral despécialiste en finances et encomptabilité ainsi qu’en assu-rances sociales. Sia Lim donnedes cours Movendo (en allemand)sur le thème des assurancessociales, par exemple sur laplanification de la retraite: « Quelsseront mes revenus lorsque jeserai retraité-e? »

BIO

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20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 21/153 décembre 2015

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant-e sera tiré-e ausort parmi les réponses correcteset gagnera un couteau de pocheOutrider aux couleurs du SEV.

Solution du concours paru danscontact.sev no 20:

La gare de Thusis des Chemins defer rhétiques.

Le sort a désigné Araldo Luminatide Küsnacht ZH, membre de lasection VPT Services ferroviaires.

Il reçoit des chèques Reka d’unevaleur de 40 francs.

Conditions de participation :

Par carte postale Inscrivez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse sur une cartepostale et retournez-la à :SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6.

Par e-mail Envoyez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse par e-mail à :[email protected]

Sur Internet Rendez-vous surnotre site www.sev-online.ch,cliquez sur l’encadré Photomys-tère qui se trouve à droite sousl’agenda et remplissez le formu-laire. Ce concours ne donne lieuà aucune correspondance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 9 décembre 2015

Photomystère : « Dans quelle région cette photo a-t-elle été prise ? »

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Les conditions de travail quiseront en vigueur dans le futurRER franco-valdo-genevois quientrera en service en 2019,Léman Express, sont encoreà écrire. «Nous avons doncremis un livre blanc à la di-rection du projet», souligneValérie Solano, secrétaire syn-dicale SEV. Enfin, direction estun bien grand mot, puisquec’est une chargée de commu-nication qui a fait le dépla-cement de la gare des Eaux-Vives...S’il reste certes encore dutemps avant la mise en ser-vice, le SEV, VSLF, Sud Rail et

la CGT ont décidé de se mo-biliser pour demander debonnes conditions de travail.«Les éléments qui ont étéprésentés au dernier conseild’administration nous inquiè-tent, car ils font état de plu-sieurs propositions dont lacréation d’une filiale 100 % dedroit privé et qui pourrait rapi-dement se transformer en

entreprise ferroviaire dédiéeau Léman Express», a indiquéBernard Tournier, secrétaireCGT des cheminots de Cham-béry.Une privatisation qui engen-drerait une dégradation inac-ceptable des conditions detravail et des salaires. «Pournous, le RER peut être exploitépar la SNCF et les CFF qui délé-

gueraient des employé-e-s quigarderaient leurs conditionsde travail», relève ValérieSolano.Julien Troccaz, secrétaire ré-gional Sud-Rail, n’a pas mâ-ché ses mots: «Dès qu’on ou-vre à la concurrence, l’offre estmoins bonne, les tarifs aug-mentent, et les gains de pro-ductivité se matérialisent par

la suppression des contrô-leurs et du personnel devente, remplacé par des auto-mates.»

Etre acteurs du projetLe personnel veut en outreparticiper au projet de RER etconstruire une exploitation dequalité grâce à ses compé-tences. Les syndicats refusentdes trains sans contrôleurs,car les mécaniciens qui sontseuls à bord des trains, épau-lés sporadiquement par la po-lice, ne peuvent assurer nileur propre sécurité, pas plusque celle des passagers encas de problème. La réalité surle réseau helvétique est làpour en témoigner. Les agres-sions violentes de ces der-niers mois contre les mécani-ciens dans l’Arc lémanique ensont le reflet. Une présencehumaine est nécessaire pourne pas voir les nouvelles garesse dégrader rapidement etl’insécurité poser problème.Cette première mobilisation adonc envoyé un signal clair àla SNCF et aux CFF: l’unité estde mise dans ce dossier.

Vivian Bologna

Ils étaient plus de 70employé-e-s de la SNCFet des CFF à manifesterle mardi 24 novembredevant la gare desEaux-Vives. Les syndi-cats SEV, VSLF, Sud Railet CGT ont réussi à mo-biliser leurs membrespour demander desconditions de travailsans dumping sur lefutur RER transfrontalierfranco-valdo-genevois.

Pas de privatisation du RERLéman Express

Eric

Rose

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Valérie Solano, SEV, et Bernard Tournier, CGT, remettent le livre blanc à la chargée de communicationdu projet.