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-- 1950 -- CAHIERS D'ACOUSTIQUE* N ~ 18 CONTRIBUTION A L']~TUDE DE LA RI~VERB]~RATION ** par Auguste-C. RAES Professeur 'h l'F:cole Nationale sup6rieure d'Architecture de Bruxelles. Ing6nieur Civil A. [. M., A. I. Lg. ,~OMMAIRE. -- ll existe certaines salles don! la durde de rdterbdration peut dtre considdrge comme correcte et nit la qttalitd de l'audition musicale laisse cependant h d~sirer. Ol~ ne peut plus admettre que la rgverbdration soit su~sam- men! caractdrisde par sa durde comme dgfinie par SABINE. On prdcise ici les autres caractdristiques de la rgverbd- ration et leurs relations a vec la qtt, litd de l'auditlon. I. -- INTRODVCTION. La r6verb6ration |)cut q'qre d6ilnie de tleux famous. On peut la eonsid6rer comme la base tie n,6thodes tie mesures, en lahoratoire, des ,',,elticients d'ahs.rp- lion de parois. Dans ce premier cas, l'acousticien est Ill)re de dimensionner ta chan,bre, d'y disposer les 6metleurs et r6cepteurs et de moduler des sons de mani~re h obtenir des courhes de r6verb6ration (intcnsit6 ou press!on en fonction du temps) aussi exactement logarithmiques que ses mesures l'exigent. On peut encore consid6rer la r6verb6ration eomme une caract(~ristique !repot!ante des salles d'auditions. Dans ce second cas notre ]!bert6 est limit6e, nous devons prendre ITS salles, les 6met- teurs et r6cepteurs ainsi que les sons tels que les conditions d'utilisation nous h,s imposent. Les courbes de r6verb6ration ont alors une allure g6n6- ralement compliqu6e et irr6guli6re. La technique g6n6ralement admisc consiste h n,odifier les sons de mani~re h obtenir des courbes logarithmiques. Nous proposons au contraire de ne pas supprimer les irr6- gularit6s, mats de chercher leur signification. L'acousticien devrait done chereher une relation entre la forme de ces courbes et la qualit6 de l'audi- tion dans la salle eonsid6r6e. 11 dcvrait trouver quels sont les 616ments 6ventuellement nuisil)les tit ces courbes, et h quels 61~ments de la sallc !Is do!vent leurs origines. Enfin, il aural! h d6ter,,,iner quelles dispositions on doll ad.,pter po,,r .htenir des courbes satis[aisant~s tout en respeetant les conditions d'utilisalion, l'urchileclure f,mcti.n- helle de la salle. Le pr6sent m6moire a pour objet de pr6senter quelques r6sultats d'investigations effectu6es au tours d'6tudes et de projets de cette esp~ce. II. - - CONSIDERATIONS INITIALES. t) La chute de 60 db d6finissant la dur6e standard tie r6verh6ralion 6lait justiti6e pat' I'insultisanee des moyens de mesm'e (hint ,~ABINE disp.sait. Suivaul " S~rie d'exposbs relalifs altx Ir:tv:m.x (lu (;rottpem,'nt (leg Acottstieiens de l,ang'tt*, Fr:tl,.~aisc ((;. A. L. F.). *" (]ommtmicalionl prbsenti, e au Colloque lnh'rnalional d'Acmlstiqu~, Ar, hite,'tuvalt~ ,h' Mcavs~ith' (1 1-17 :~ril 19.5I)). les conclusions g6n6ralement admises maintenant, la premibre demi-seconde et la premibre chute de 20 dh son! les seules vraiment importantes. Nous partageons entibrement cet avis. Dans tout ee qui suit, noun prendrons exchMvemen! en consid6xation h,s premiers 20 db. 2) Les (~ Warbled tones >)(tons hullul6s), les (( muhi- tone generators )), g6n6rateurs 'h sous-multiples, ITs << randonl noise g~nerators )>,g6n6rateurs de bruits ~'omplexes, sont des artitlces, excellents pour les 6tudes en laboratoire, lls on! pour effet de faire disparaltre les irrbgularit6s des courbes de d6crois- sance des sons. Or, nous devons au contraire faire paraltre tou- tes les irr6gularit6s que pr6senteront les d6crois- sances de sons musicaux ou parl6s 6mis dans les salles. C'est pourquoi nous devrons utiliser exclu- sivement des sources de sons pr6sentant une analo- gie suttisante avec la ltarole et la musique. Par cons6quent, nous estimons que l'utilisation des sons hullul6s ne convient pas pour l'6tude des salles de concerts. Leurs compositions tie ressemblent pas assez h celle de la musique. Une fr6quence de modulation de 20 Hz d6passe d6jh celle d'u-n scherzo et n'a plus aucun rapport avec celle d'un adagio. Les g6n6rateurs du type multi!one on! le d6sa- vantage de produire des composantes sans aucune relation harmonique entre elles. Cela ne correspond pas h l'~criture musicale la plus hardie. Les pr6cautions prises pour que les phases des composantes soient eu relation irr6guliSre nous 6cartent encore des conditions d'utilisation. l~cs (<random noise generators ~) couvieunent bieu pour l'6tude de la r6verb6ration dans les problbm,es d'assourdissements de bruits, lls ne conviennent pas pour les 6tudes de raise eta valeur des timbres d'ins- truments et de voix, mgme en 6missions parl6es. 3) Pour certaines 6tudes de r6verb6ration de salles, on estime devoir placer les haut-parleurs aux endroits off ils pourront exciter le plus grand nombre de modes normaux de vibration. Cette disposition peut se justifier pour des pro- ]tl~mes part!cullers. Pour celui que nous envisa- geons, il nous semble indispensable de placer nos sources de sons aux endroits oh se trouvcront les ex6cutants. Dans eertains cas (orateurs, solistes, quatt, ors), cela peut d'ailleurs eonsid6~rablement st!hi)litter los I ravaux, l)ans d'aul,res (thO~'Hres: orcheslres), eela le~ c()mpli(lue. 25!) --

Contribution a l'étude de la réverbération

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Page 1: Contribution a l'étude de la réverbération

- - 1950 - - CAHIERS D ' A C O U S T I Q U E * N ~ 18

CONTRIBUTION A L' ]~TUDE DE LA RI~VERB]~RATION **

par Auguste-C. RAES Professeur 'h l 'F:cole N a t i o n a l e sup6r ieure d ' A r c h i t e c t u r e de Bruxel les .

Ing6n ieu r Civil A. [. M., A. I. Lg.

,~OMMAIRE. - - ll existe certaines salles don! la durde de rdterbdration peut dtre considdrge comme correcte et nit la qttalitd de l'audition musicale laisse cependant h d~sirer. Ol~ ne peut plus admettre que la rgverbdration soit su~sam- men! caractdrisde par sa durde comme dgfinie par SABINE. On prdcise ici les autres caractdristiques de la rgverbd- ration et leurs relations a vec la qtt, litd de l'auditlon.

I. - - INTRODVCTION.

La r6verb6ration |)cut q'qre d6ilnie de tleux famous. On peut la eonsid6rer comme la base tie n,6thodes

tie mesures, en lahoratoire, des ,',,elticients d 'ahs.rp- lion de parois.

Dans ce premier cas, l'acousticien est Ill)re de dimensionner ta chan,bre, d'y disposer les 6metleurs et r6cepteurs et de moduler des sons de mani~re h obtenir des courhes de r6verb6ration (intcnsit6 ou press!on en fonction du temps) aussi exactement logarithmiques que ses mesures l'exigent.

On peut encore consid6rer la r6verb6ration eomme une caract(~ristique !repot!ante des salles d'auditions. Dans ce second cas notre ]!bert6 est limit6e, nous devons prendre ITS salles, les 6met- teurs et r6cepteurs ainsi que les sons tels que les conditions d'utilisation nous h,s imposent. Les courbes de r6verb6ration ont alors une allure g6n6- ralement compliqu6e et irr6guli6re. La technique g6n6ralement admisc consiste h n,odifier les sons de mani~re h obtenir des courbes logarithmiques. Nous proposons au contraire de ne pas supprimer les irr6- gularit6s, mats de chercher leur signification.

L'acousticien devrait done chereher une relation entre la forme de ces courbes et la qualit6 de l'audi- tion dans la salle eonsid6r6e. 11 dcvrait trouver quels sont les 616ments 6ventuellement nuisil)les tit ces courbes, et h quels 61~ments de la sallc !Is do!vent leurs origines. Enfin, il aural! h d6ter,,,iner quelles dispositions on doll ad.,pter po,,r .h teni r des courbes s a t i s [ a i s a n t ~ s tout en respeetant les conditions d'utilisalion, l 'urchileclure f,mcti.n- helle de la salle.

Le pr6sent m6moire a pour objet de pr6senter quelques r6sultats d'investigations effectu6es au tours d'6tudes et de projets de cette esp~ce.

I I . - - CONSIDERATIONS INITIALES.

t) La chute de 60 db d6finissant la dur6e standard tie r6verh6ralion 6lait justiti6e pat' I'insultisanee des moyens de mesm'e (hint , ~ A B I N E disp.sait. Suivaul

" S~rie d ' exposbs relal ifs altx Ir:tv:m.x (lu ( ; ro t tpem, 'n t (leg Acotts t ieiens de l,ang'tt*, Fr:tl,.~aisc ((;. A. L. F.).

* " ( ]ommtmical ionl prbsenti, e au Colloque l n h ' r n a l i o n a l d 'Acmlst iqu~, Ar, hite,'tuvalt~ ,h' Mcavs~ith' (1 1-17 :~ r i l 19.5I)).

les conclusions g6n6ralement admises maintenant , la premibre demi-seconde et la premibre chute de 20 dh son! les seules vraiment importantes. Nous partageons entibrement cet avis. Dans tout ee qui suit, noun prendrons exchMvemen! en consid6xation h,s premiers 20 db.

2) Les (~ Warbled tones >)(tons hullul6s), les (( muhi- tone generators )), g6n6rateurs 'h sous-multiples, ITs << randonl noise g~nerators )>, g6n6rateurs de bruits ~'omplexes, sont des artitlces, excellents pour les 6tudes en laboratoire, lls on! pour effet de faire disparaltre les irrbgularit6s des courbes de d6crois- sance des sons.

Or, nous devons au contraire faire paraltre tou- tes les irr6gularit6s que pr6senteront les d6crois- sances de sons musicaux ou parl6s 6mis dans les salles. C'est pourquoi nous devrons utiliser exclu- sivement des sources de sons pr6sentant une analo- gie suttisante avec la ltarole et la musique. Par cons6quent, nous estimons que l 'utilisation des sons hullul6s ne convient pas pour l '6tude des salles de concerts. Leurs compositions tie ressemblent pas assez h celle de la musique. Une fr6quence de modulation de 20 Hz d6passe d6jh celle d'u-n scherzo et n'a plus aucun rapport avec celle d 'un adagio.

Les g6n6rateurs du type multi!one on! le d6sa- vantage de produire des composantes sans aucune relation harmonique entre elles. Cela ne correspond pas h l'~criture musicale la plus hardie. Les pr6cautions prises pour que les phases des composantes soient eu relation irr6guliSre nous 6cartent encore des conditions d'utilisation.

l~cs (< random noise generators ~) couvieunent bieu pour l '6tude de la r6verb6ration dans les problbm,es d'assourdissements de bruits, lls ne conviennent pas pour les 6tudes de raise eta valeur des timbres d'ins- truments et de voix, mgme en 6missions parl6es.

3) Pour certaines 6tudes de r6verb6ration de salles, on estime devoir placer les haut-parleurs aux endroits off ils pourront exciter le plus grand nombre de modes normaux de vibration.

Cette disposition peut se justifier pour des pro- ]tl~mes part!cullers. Pour celui que nous envisa- geons, il nous semble indispensable de placer nos sources de sons aux endroits oh se t rouvcront les ex6cutants. Dans eertains cas (orateurs, solistes, quatt, ors), cela peut d'ailleurs eonsid6~rablement st!hi)litter los I ravaux, l)ans d'aul,res ( thO~'Hres:

orcheslres), eela le~ c()mpli(lue.

25!) - -

Page 2: Contribution a l'étude de la réverbération

2/~ A.-C. RAE~ [ANNALES DES T~LI~COMMBNICATION~

III. - - SouncEs DE SONS UTILIS~ES. IV. - - E X A M E N DE COURBE DE REVERBERATION.

Dans tous les t ravaux faisant l 'objet du pr6sent m6moire, nous utilisons des tons purs. Nous esti- mons qu'ils pr6sentent les avantages suivants :

- - ils sent parfai tement reproductibles ; - - ils correspondent le mieux, au cas de la musiqae;

souvent, ils y correspondent parfaitement.

Fro." 1. - - E n r e g i s t r e m e n / de trois r 6ve rb6 ra l i ons sueees- sives non eoncordan te s .

Comme exemple pris au hasard, citons des ana- lyses de sons d'orgues c61~bres au sujet desquelles nous pr6parons un m6moire. Les plus belles orgues ont des sons de compositions tr~s simples. Quant h des voix, dites (( cristallincs )), d 'une chorale d'en- rants, nous avons pu conslatcr que c'6taient des g6n6ratcurs d'ondes comportant moins de 5 ~o d'harmoniqucs.

R. B. WATSON a introduit en 1946 la notion de modulation de r6verb6ration.

Nous avons voulu appr6cier la constance de la fr6quence et du d6phasage des composantes de cette modulation. En d'autres termes, v6rifier si la courbe de d6croissance d 'un son sinusoidal 6tait constante.

Nous nous sommes servi d 'un oscillographe catho- dique. Le balayage horizontal 6tait mont6 en single sweep. Un relais h deux Contacts commandait le d6but de la translation horizontale du spot de l'os- cillographe et l'arr~t du g6n6rateur de sons. Les contacts 6talent d6cal6s de mani~re h faire commen- cer la translation quelques millisecondes avant l'arrgt. On obtenait ainsi des oscillogrammes ayant rigoureusement les m~mes ordonn6es attx origines.

En laissant ouvert l 'obturateur de la camera et en gardant le film immobile, on pouvait ainsi super- poser automatiquement plusieurs oscillogrammes sur les m~mes axes et les enregistrer sur le mgme film.

L'exp6rience nous a montr6 que l 'enregistrement de six courbes superpos6es ne pr6sente aucune diflicuh6. On peut mgme prendre j usqu'h dix courbes, avec certaines difficult6s de lecture et de tirage.

La figure t e s t un exemple d'une premiere s6rie d'enregistrements fairs pour v6rifier si la m6thode permet de constater la non concordance de courbes SUCCeSSiVeS.

Le gros trait vertical entour6 d 'un halo AB, h gauche du diagramme, correspond aux p6riodes de

R@verb6rat ion p res s ion - t emps

(son pur de t O00"Hz).

a) un onregis- l r e m e n t ;

b) supe rpos i t i on de six enregis~

t r e m e n t s .

a d C2311

b

FIG. 3. M~mes condi -

t ions e x p d r i m e n - ta les que pou r

la f igure 2 mais v i tesse de

b a l a y a g e plus gra nde.

a) u n enregis - t r e m e n t ;

b) supe rpos i t i on de s ix enreg is -

t r e m e n t s .

260 - -

Page 3: Contribution a l'étude de la réverbération

t. 5, n ~ 7, 1950]

fonctionnement du g6n6rateur. Le trait vertical BC sans halo, qui prolonge le premier, correspond aux ph6nombnes iransitoires apparaissant h la remise en marche de la source. II n'int6resse pas notre 6rude. Cet enregistrement repr6sente trois r6verb6rations successives, dont les courbes ne concordent pus. On les distingue ais6ment rune de l'autre.

I Ine faut pas tirer des conclusions anticip6es de ce diagramme. I Ine prouve pas que les courbes de d6croissance sont variables. Disons dbs maintenant que, d'apr~snotre exp6rience, des variations de ce genre signifient que le contabteur d'interruption fonctionne mal.

La figure 2a repr6sente renregistrement pression- temps d'une seule r6verb6ration d'un son put de I 000 Hz. Sa forme est trbs complexe. Elle pr6sente notamment de tr~s petites patties singuli~res que nous pourrions, en premier examen, consid6rer comme fortuites, telles que a, b, c, d.

La figure 2b repr6sente six enregistrements successifs pris h la suite du pr6c6dent. En dehors de ia pointe BC des .transitoires d'enclenchement, qui ne nous int6ressent pas, la forme des enregistrements 2b est identique h celle de 2a. Si on compare 2b h la figure t, on constate que les courbes de 2b se couvrent. La coincidence est parfaite. Par cons6- quent, les petites anomalies cit6es plus haut ne sont pas fortuites et ne d6pendent pas du seul enregis- trement pr6c6dent. Elles se r6p~tent au m~me en- droit de chaque enregistrement. Elles sont syst6ma- tiques et caract6risen~ la salle consid6r6e.

A l'6chelle de temps de ces enregistrements nous trouvons de nombreuses ondes de modulation dont la dur6e ne d6passe pas 0,007 seconde. Nous devons donc tenir compte de fr6quences de modulation de 140 Hz et plus.

Augmentons h pr6sent la pr6cision de nos obser- vations. I1 suffit d'accroltre l'6chelle des temps, ou encore la vitesse de balayage.

Nous obtenons, pour les mgmes ondes de r6ver- b6ration, les enregistrements de la figure 3.

A cette 6chelle, nous pouvons presque distinguer chaque onde sonore.

3a repr6sente encore un seul enregistrement, et 3b six enregistrements superpos6s.

En 3a nous voyons une oscillation X qui est cer- tainement fortuite, car nous ne la retrouvons pas en 3b. Par contre, de minuscules oscillations de modula- tion telles que a, b, c, d et er6apparaissent en se super- posant parfaitement dans les six enregistrements 3b. Certaines d'entre elles int6ressent h peine quatre oscillations du son fondamental. Ce dernier, pour l'exp6rience consid6r6e, a une fr6quence de l 000 Hz. Nous devons donc tenir compte de fr6quences de modulation atteignant 250 Hz.

Ces oscillations de modulation "h haute fr6quence out une intensit6 d'environ t8 db inf6rieure h celle du son initial. Elles sont donc faibles, mais nous devons encore en tenir compte.

Personnellement, nous estimons qu'elles doivent exercer une influence importante sur ce que nous

TI~LI~COMM UN ICATION S.

C O N T R I B U T I O N A L'~. .TUDE DE LA. R I ' V E R B I ' R A T I O N 3/7

appellerons le (( moelleux )~ des sons, h d6faut d'un terme consacr6. Elles formeut certainement un 616- ment important du timbre de la salle.

La figure 3 concerne seulement le premier dixibme de seconde de la r6verbdration. Il est int6ressant de connaltre avec autant de d6tails la suite de la courbe. Pour cela, nous proc6derons comme le repr6sente la figure 4. Il s'agit encore de la m6me courbe de d6croissance.

�9 ilt :

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~ ' ~

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FIG. 5. - - E n r e g i s t r e m e n t s s u c c e s s i f s d ' u n e m g m e p a r t i e d ' u n e o n d e de r 6 v e r b 6 r a t l o n de 1 000 H z .

Prenons un premier enregistrement C23.t4. La vitesse de balayage horizontal a 6t6 prise encore un peu plus grande qu'en figure 3, pour que nous puis- sions bien examiner chaque onde sonore s6par6ment.

Ce premier enregistrement terrain6, retardons le d6but du balayage par rapport h l'arr~t du g6n6- rateur. Nous obtenons l'enregistrement C23.16. Ce nouvel euregistrement est la suite du premier. Nous voyons que le second commence un peu avant

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~ / 7 A , ' C . RAES [ANNALES DES T~L~COMMUNICATION$

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t. 5, n ~ 7, 1950]

la fin du pr6c~dent. En d'autres termes, leurs extr6- mit6s se recouvrent.

Proc6dant toujours de la m~me far nous pou- vons encore obtenir C23.t7, qui continue les pr6c6- dents. Nous pourrions continuer plus loin de la mgme far Cela ne nous a pas paru utile.

En pr6sentant ce m6moire, nous avons pr6f6r6 placer ces enregistrements cbte 'h c6te sans recou- vrements. Nous aurions pu les monter en faisant se

CONTRIBUTION A L'I~TUDE DE LA R E Y E n B E n A T I O N 5/7 transitoires qui les provoquent, c'est en faire un synchroscope. Retarder le balayage pour observer h un moment donn6 les suites d 'un transltoire est un proc6d6 employ6 pour l'6tude des impulsions en radio. Nous avons donc fair une large application de la technique du Radar ~ l 'acoustique.

Donnons encore un exemple des r6sultats parfois un peu surprenants que ces observations peuvent donner. La figure 6 reproduit deux enregistrements

i c m . 2 4

FTG~ B. Enregistrements du d6but de la

r6verb6ration d'une onde

de 2 060 Hz. a) C18.26 : revStement absorbant masqu6.

b) C18.28 : revgtement absorbant d6masqu6.

._CI8 2 0

) c2s 6 .. . . . . . . . . . . .

couvrir les parties communes, h la mani~re des assemblages de photographies dans les lev6s de cartes a6riens. L'exp6rience dira quelle m6thode est pr6f6rable.

On pourrait ici 6galement appliquer la m6thode des enregistrements superpos6s. Nous observerions les m~mes coincidences, avec cependant une compli- cation. En effet, si les enveloppantes sont identiques, les ondes sonores n 'ont pas la mgme phase par rap- port aux ondes de modulation. I I e n r6suhe que la superposition de diagrammes permet tant de voir chaque onde s6par6ment donne des images d'appa- rence brouill6e.

Nous pouvons cependant v6rifier la constance du ph6nom~ne en prenant successivement plusieurs enregistrements s6par6s et en les comparant. C'est ce que nous avons fair, sur la figure 5. I1 s'agit ici d'une partie d'une onde de r6verb6ration de i 000 Hz dont l 'examen approfondi nous avait sembl6 par- tieuli~rement utile. La concordance des enregis- trements est encore remarquable.

On remarquera que les m6thodes d'observation que nous utilisons proviennent en grande partie d 'une autre technique que celle des sons.

Synchroniser un oscilloscope, non plus avec les oscillations observ6es, mais avec les ph6nom6nes

FIG. 9. Enregistrements

des pressions dues ~ une im- pulsion de t6

millisecondes 500 IIz (6chelle des temps plus

petite). a) C~t5.36 sans

absorbants. b) C25A0 en

d6masquant l~'s absorbants. �9 : ~ - "

du d6but de la r6verb6ration d'une onde de 2 040 Hz. On a obtenu le clich6 C18.24 en masquant un revg- tement absorbant h l'aide d'6pais panneaux de contreplaqu6 vernis. On a obtenu l 'enregistrement C18.28, par contre, en d6masquant ce revgtement, d'ailleurs mod6r6ment absorbant.

L'effet musical obtenu par cette forme bizarre de r6verb6ration est tr~s perceptible, et n'est d'ailleurs pas heureux. Remarquons que, h l 'extr6mit6 de droite des enregistrements, la pression acoustique est moins diminu6e dans.le cas avec absorbant (b) que dans le cas sans absorbant (a).

Comme cet absorbant n'6tait pas 6nergique, nous avons d~ conclure qu'il 6tait real plac6.

Ceci nous conduit h un probl~me important : la disposition des absorbants dans une salle. Nous savons tous maintenant qu'une surface absorbante mal plac6e peut ~tre aussi nuislble qu'une surfac r6fl~chissante.

Des enregistrements comme ceux de la figure 6 permettent de v6rifier si un 616ment de salle est mauvais. Mais nous devons reconnattre qu'ils sont un peu superflus au point' de rue du projet de la salle consid6r6e. Si l 'on a d6jh rep6r6 la surface en question, si l 'on a pu la couvrir d 'un r6flecteur, il n 'est plus indispensable de prendre des oscillo-

- - 263

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6/7 A.-c. RA~S

grammes. Souvent, il sera b~en plus simple de faire Les de la musique. On entendra bien si le r6sultat est bon.

Toutefois, en bien des cas, il est plus commode pour l'acousticien de mobiliser ses instruments que de faire venir un orchestre. De pareils essais sont alors tr6s utiles.

V . - - E S S A I S P A n I M P U L S I O N S .

Les essais de r6verb6ration permettent de cons- tater et d'analyser les effets de mauvaises distri- butions d'absorbants dans les salles. I'ls ne permet- tent pas de rep6rer leurs causes, c~est-~-dire les sur- faces exag6r6ment absorbantes ou r6fl6chissantes.

D'autre part, il faut bien reconnaitre que l'6tude de la r6verb6ration, telle que nous !a pratiquons jusqu'it pr6sent, ne prend en consid6ration qu'une pattie du problbme : nos observations ne portent que sur les sons d6eroissants, nous n6gligeons tota- lement les sons croissants.

Or, s'il est important que les sons d6croissent une allure optimum, il est tout aussi important qu'ils croissent aussi rapidement que possible. Sinon, nous ne pouvons appr6cier la pr6cision d'une ex6- cution.

Ces consid6rations font pr6f6rer les essais par impulsions. Rappelons que le terme impulsion ra'est .pas utilis6 ici dins le sens qui lui est habituellement donn6 en acoustique. On lui donne la signification qu'il a dans la technique du Radar : il d6signe une oscillation d'amplitude constante maintenue pen- dant une faible fraction de seconde.

Nous pouvons proc6der h l'enregistrement des r6verb6rations dans le cas des impulsions, exacte- ment comme nous avons proc6d6-en r6verb6ration simple.

Nous eonstaterons, par les enregistrements super- pos6s, que la courbe pression-temps reste de forme constante. Pour ne pas allonger inutilement ce m6moire, nous ne reproduirons pas d'enregistre- ments superpos6s h petite 6chelle de temps. Nous passerons directement aux enregistrements ta grande 6chelle.

La figure 7 repr6sente l'oscillo.gramme, eta trois parties, des pressions provoqu6es par une impulsion de 16 millisecondes h 500 Hz darts une chambre sans absorbants.

Le haut-parleur ayant servi h ces essais est un appareil h baffle reflex du type normal, peu direc- tionnel. Le niicrophone n'est pas directionnel.

On remarquera combien les r6flexions indivi- duelles sont distinctes. On s6pare sans difficult6s des 6chos se suivant h 1,6 centi~me de seconde, c'est-~- dire dont les trajectoires ont des longueurs ne diff6- rant entre elles que de 5,5 m6tres. De plus, mgme avec trbs peu d'habitude, on parvient ta distinguer des r6flexions qui se superposent partiellement. A droite du clich6 C25.38 par exemple, on n'a aucune peine ~ reconnaltre deux 6chos qui ont environ 3 ondes en commun. Ils se suivent donc ~ i centi~me de seconde. Leurs trajectoires different entre elles de 3,5 mbtres.

[ANNALES DES TI~L~COMMUNICATION$

conditions d'application sont les plus d6favo- tables possible. La plus grande dimension de la salle ne d6passe pas 6,5 mbtres. Sa hauteur n'est que de 2,5 m. II est certain que si l'on peut identifier des 6chos dans un cas pareil, ~ forl:iori le pourra-t-on dans de grandes salles.

La figure 8 repr6sente les r6sultats qu'on a obtenus dans la mgme salle, en d6masquant des absorbants. (a = 0,5).

L'6chelle des pressions est plus grande sur cette figure que sur la pr6c6dente. En tenant, compte de l'augmentation d'amplification on constate que trois 6chos sont r6duits beaucoup plus consid6rablement que les autres parties de la courbe.

La comparaison peut encore se faire d'apr~s la figure 9, qui repr6sente les mgmes r6verb6rations, h plus petite 6chelle des temps. Le clich6 C25.36 correspond h la figure 7, tandis que C25.40 cor- respond h la figure 8.

Les 6chos individuels pouvant gtre s6par6s, il faut encore rep6rer leurs origines. Pour cela nous devons mesurer tes longueurs d6velopp6es de ,leurs trajectoires entre g6n6rateur et microphone. On peut proc6der de diverses fa~ons.

I1 est possible de prendre le 0 du balayage comme 0 des temps. On fait un enregistrement pr61iminaire en pla~ant le microphone h l'embouchure mgme du haut-parleur. On a ainsi une base de comparaison permettant de mesurer le temps mis par l'onde d'impulsion h parcourir sa trajectoire, et par cons6- quent la longueur de cette dernibre.

II est encore possible d'enregistrer h l'oscillos- cope une 16g~re impulsion 61ectrique se produisant au d6but de l'application de la tension alternative aux bornes du haut-parleur.

Nous avons ainsi obtenu tousles ~16ments n6ces- saires pour rep6rer les sources d'6chos dans une salle, En comparant les amplitudes des 6chos enregistr6s. nous pouvons encore appr6cier les influences rela- tives de tousles 616ments de parois sur l'audition en nn point donn6. Nous obtiendrons ces r6suhats sans aucune manipulation de panneaux absorbants ou r6fl6chissants, ni aucun t~tonnement. Nous appli- querons une m6thode inspir6e du radar. Nous d6ter- minerons tes longueurs des trajectoires des 6chos isol6s par nos oscillogrammes. Connaissant ces lon- gueurs, nous pouvons, en nous servant dn plan de la salle, retrouver les parois r6fl6chissantes. Les amplitudes enregistr6es nous donneront le reste des indications.

L'emploi de microphones directionnels peut don- ner un contr61e de plus et ace616rer le processus de la m6thode. Ce travail peut gtre assez complexe. Mais personne n'a jamais pr6tendu qu'une 6tude d'acoustique de salle 6tait une affaire simple.

Nous avons eu l'occasion d'appliquer cette m6thode ta l'6tude de la correction de l'acoustique d'une 6glise romane. Nous en avons v6rifi6 l'exac- titude par une 6tude sur mod61e, ~ la cuve. La con- cordance est tr6s satisfaisante. Nous esp6rions pou- voir donner plus d'indications ~ ce sujet dans le

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Page 7: Contribution a l'étude de la réverbération

t. 5, n ~ 7, 1950] CONTt/1BUTION A I,~ETUDE DE LA RI~VERB]~RATION 7/7

pr6sent m6moire. Les autorit6s administratives ont d6cid6 de r6aliser notre projet. Mats malheureu- sement l 'octroi des cr6dits par les pouvoirs publics se fair at tendre.

point d6termin6, l 'onde r6fl6chie par l 'extr6mit6 ferm6e soit distincte de l ' impulsion incidente. Nous pourrons done enregistrer s6par6ment les deux ondes et comparer leurs formes.

V I . - - LES COEFFICIENTS D'ABSORPTION

EN RI~G1ME TRANSITOIRE.

Nous avons l 'habitude de consid6rer les coeffi- cients d 'absorpt ion uniquement en r6gime stable, des.t-h-dire pour des sons d 'ampli tude constante, comme pour les essais en tube, ou d6croissant len- tement , comme dans les mesures en chambres.

Nous estimons qu'il y a lieu d'aller plus loin. M~rne des parois tr~s rigides et simplement poreuses, qui devraient donc ~tre consid6r6es comme des r6sis- tances pures, d6forment encore les fronts d'ondes des impulsions. Nous devons nous inspirer des tra- vaux des 61ectriciens sur les ondes h front raide.

Nous savons que mgme une r6sistance pure apla- nit un front d'onde. II doit se passer une chose analogue en acoustique. C'est pourquoi nous avons entrepris les recherches suivantes. Nous nous propo- sons d"6mettre une pulsation dans un tube. La lon- gueur de ce dernier sera sutIisante pour que, en un

VII. - - CONCLUSIONS.

Nous esp6rons avoir d6montr6 que : t ~ les irr6gularit6s de formes des courbes de

r6verb6ration sont une indication de la qualit6 acoustique de la salle ;

2 ~ la modulation de r6verb6ration est un ph6no- in~ne stable ;

3 o la fr6quence de modulation de r6verb6ration peut couramment at teindre l 'ordre de grandeur de 250 Hz ;

4o les umplitudes correspondant h ces fr6quences 61ev6es de modulation peuvent gtre de - - 18 h - - 10 db par rappor t h l 'amplitude initiale ;

5 ~ il est possible, en appliquant h l 'acoustique les m6thodes du radar, de d6terminer l 'influence de chaque 616ment de paroi de la salle sur l 'audition en un point donn6.

Manuscrit refu le 4 mai 1950.

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COMPTES RENDU$ DE LIVRES

BnANS (P. H.), Vade-mecum des lampes de T. S. F. t950. t~ditions techniques Brans, Anvers, 1950, 508 p., t.225 fig. [Don de l'6diteur.] Ce substantiel volume eontient la nomenelature de

plus de 1t,000 tubes fabriqu6s en Europe ou aux Etats- Unis. Les earaet6ristiques essentielles de la plupart d'entre eux sont indiqudes, ou h ddfaut eelleS des tubes qui peuvent leur 8tre substitu6s. Un elassement rationnel permet de passer faeilement de eette nomenclature aux tableaux des earaetdristiqnes, au nombre de t3, qui se suivent eomme suit : I) Lampes rdgulatriees et thermo- eouples. - - II) Diodes, valves et eristaux redresseurs. - - III) Triodes. - - IV) Tdtrodes. - - V) Pentodes. - - VI) Changeurs de f r 6 q u e n e e . - VII) Lampes eombin6es . - VIII) Tubes cathodiques, iconoscopes, tubes de projec- tion. - - IX) Indicateurs d'accord. - - X tt6gulateurs de tension. - - X I ) Cellules photo61ectriques. - - X II) Tubes sp6ciaux. ~ XIII) Tubes russes.

On voit que ! 'auteur n'a vouiu omettre aucun type de tubes ~lectroniques dans cette fidition 1950 tr~s remanl6e, eomplfit~e et raise h jour. La documentation la plus 6tendue, ct que l'on peut m~me estimer comme sans omission, consiste dans les tubes de r~ception classiques, od, pour la plupart, on a donn~ une douzaine de leurs caract6ristiques prineipales. Mats les tubes d'~mission n'ont pas ~t6 n6glig6s, avecpar exemple plus de 800 r~f~ences pour [es triodes allant iusqu'~ des puissances de t50 kW. Nous avons, en outre, remarqu6 le tableau des tubes c.alhodiques, ofil'on voit pros de 300 types rassembl6s.

Un tableau des divers brochages avec 1.225 figures complete ce volume, qui est appel~ h rendre les plus grands service ~ qulconque se sert de tubes 61ectroniques.

J . IEOLE.

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