2
A PSYCHOLOGIE DU TEMPS CONTRIBUTION /~ L'i~TUDE DU MI~CANISME DE LA SYNCHRONISATION SENSORI-MOTRICE PAR S. Em~LrCn (Universit~ de Paris, Sorbonne, Paris) 307 Lorsqu'on demande a des sujets de se synchroniser ~ une ~rie de stiml~li auditifs se su~nt h intervalles isochrones, on s'aperqoit qu'ils atteignent une pr&ision tout/t fait remarquable. Or, la coincidence dans le temps des r~actions et des stimuli, impliq Je n~cessairement une anticipation centrale dans le d6clenchement de la r~action motrice par rapport/t ces derniers. D'autre part, cette activit6 de synchronisation pr~sente une telle r~gularit~, qu'il ne semble gu~re possible de pouvoir la ramener fi une attitude volontaire, 06 le sujet anticiperait s,:iemment par sa r~action, chaque stimulus de la s6rie, pris isol6ment. Ces ¢onstatations peuvent laisser supposer rexistence d'un m&anisme neuro-moteur, de caract~re automatique, qui permettrait des activit~s motrices p~riodiques simples. Dans la pr~ente recherche, nous nous sommes efforc6s de pr~ciser ~es limites de ce m~:anisme. MI~THODE Les sujets, ~, nombre de dix, devaient frapper sur ~me clef, en syn- chronisation avec des stimuli auditifs. Les stimuli et les frappes 6taient enregistr~ sur une m6me bande, ce qui permettait de mesurer les 6carts temporels les s6parant, ~arts dont on pouvait calculer la moyenne et l't~.art-typc. Douze s~ries diff6rentes furent propost~es aux sujets: a) une cadence dans laquelle les stimuli se succ6daient/l des intervalles identiques de 60 cs; b) cinq stSries nniformt~ment ralenties dans lesquelles les intervaUes s6parant les stimuli cons~cutifs augmentaient r~gulit~rement. Cette augmentation (pente de ralentissement), 6tait plus ou moins importante scion les s¢ries: 1 cs -- 2 cs -- 5 cs -- 8 cs -- I0 cs (cs -- centieme de seconde); c) cinq s¢ries uniform¢ment acc¢ler6es, construites sur le principe inverse (d~roissance r¢guli6re des inlervalles temporels successifs); d) une s¢rie oh les intervalles entre les stimuli ¢taient variables; les sujets ne pouvaient donc pas pr¢voir rapparition des stimuli, ce qui rendait

Contribution à l'étude du mécanisme de la synchronisation sensori-motrice

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Contribution à l'étude du mécanisme de la synchronisation sensori-motrice

A PSYCHOLOGIE DU TEMPS

CONTRIBUTION /~ L'i~TUDE DU MI~CANISME DE LA

SYNCHRONISATION SENSORI-MOTRICE

PAR

S. Em~LrCn

(Universit~ de Paris, Sorbonne, Paris)

307

Lorsqu'on demande a des sujets de se synchroniser ~ une ~rie de stiml~li auditifs se s u ~ n t h intervalles isochrones, on s'aperqoit qu'ils atteignent une pr&ision tout / t fait remarquable.

Or, la coincidence dans le temps des r~actions et des stimuli, impliq Je n~cessairement une anticipation centrale dans le d6clenchement de la r~action motrice par rapport / t ces derniers. D'autre part, cette activit6 de synchronisation pr~sente une telle r~gularit~, qu'il ne semble gu~re possible de pouvoir la ramener fi une attitude volontaire, 06 le sujet anticiperait s,:iemment par sa r~action, chaque stimulus de la s6rie, pris isol6ment.

Ces ¢onstatations peuvent laisser supposer rexistence d'un m&anisme neuro-moteur, de caract~re automatique, qui permettrait des activit~s motrices p~riodiques simples.

Dans la pr~ente recherche, nous nous sommes efforc6s de pr~ciser ~es limites de ce m~:anisme.

MI~THODE

Les sujets, ~, nombre de dix, devaient frapper sur ~me clef, en syn- chronisation avec des stimuli auditifs. Les stimuli et les frappes 6taient enregistr~ sur une m6me bande, ce qui permettait de mesurer les 6carts temporels les s6parant, ~ar ts dont on pouvait calculer la moyenne et l't~.art-typc.

Douze s~ries diff6rentes furent propost~es aux sujets: a) une cadence dans laquelle les stimuli se succ6daient/l des intervalles

identiques de 60 cs; b) cinq stSries nniformt~ment ralenties dans lesquelles les intervaUes s6parant

les stimuli cons~cutifs augmentaient r~gulit~rement. Cette augmentation (pente de ralentissement), 6tait plus ou moins importante scion les s¢ries: 1 cs - - 2 cs - - 5 cs - - 8 cs - - I0 cs (cs -- centieme de seconde);

c) cinq s¢ries uniform¢ment acc¢ler6es, construites sur le principe inverse (d~roissance r¢guli6re des inlervalles temporels successifs);

d) une s¢rie oh les intervalles entre les stimuli ¢taient variables; les sujets ne pouvaient donc pas pr¢voir rapparition des stimuli, ce qui rendait

Page 2: Contribution à l'étude du mécanisme de la synchronisation sensori-motrice

308 TtleUe 11

toute synchronisation impossible. En fait, les ~c t i ons b cette s~ie se sont montr~es t r~ semblables ~ une s&'ie de temps de r ~ t i o n simples.

~U'LTATS

1) La synchronisation est toujours possible quand le sujet se trouvo en presence de s~ries uniform6ment acc~l~r~!es ou ralenties, mais la ditfi¢;ult6 de la tache croP. t r~ nettement en fonction de la pente d'acc~l~afion ou de ralentissement des s~ries.

2) Cette difficult6 apparait le plus clairement a rexamen des c~aJ~ts.types, calcul~ sur les ~:carts qui s~parent les frappes des stimuli. Ces ~trts- t ype~ augmentent consid~rablement en fonction des pentes des s~r~es.

3) De m~me, les b~arts-types obtenus avec la s6rie (d) sont doubles, en Jraoyenne, de ceux qui sont relatifs ~ la s6rie (a). Ceci exprime assez bien, perL~ons-nous, la difference entre la r6gularit~ d'un processus autc.ma- tique et la variabilit~ d'un processus qui ne I'est pas.

CONCLUSION

Cette exl~riente nous permet de dire que, dans le cas de s~ries unifotmes, non structures, la r~guJarit6 et la precision de la synchronisation ne peuvent se maintenir que pour des cadences a intervalles isochrones. Ceci renforce notre hypoth~e, qu'il existe un m~anisme neuro-moteur tr~s precis, permettant des r~actions motrices de ce type.

TIME JUDGMENTS UNDER NOISE STRESS IN VISUAL

MOVEMENT PROJECTION

BY

HARRY J. JBRISON

(Wright-Patterson Air Force Base, Ohio)

Th,~ two experiments reported here were performed because of the general interest of thi~ laboratory in effects of noise on performance. They were guided toward the problem of time judgment because of theoretical specula- tions on the relationship between subjective time and audition. Visual