52
JUILLET-AOÛT 2016 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES Clan Gagnon Vaches heureuses Vaches généreuses Production bovine Comment s’informent les producteurs Légumineuses Démarrer avec ardeur

COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

Page 1: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

JUILLET-AOÛT 2016 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES

Clan GagnonClan GagnonVaches heureuses

Vaches généreuses

Production bovineComment s’informent les producteurs

LégumineusesDémarrer avec ardeur

109681_Cooperateur_JUILLET16_couvert.indd 1 16-06-22 12:01

Page 2: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

Chaque camion Ram est conçu pour relever tous les défi s et dépasser toutes les attentes. Il n’est donc pas étonnant que Ram soit la gamme de camions la plus durable au pays4 avec le taux de fi délité

le plus élevé parmi tous les camions pleine grandeur5.

QUAND ON VIT SUR UNE FERME,ON NE COMPTE PAS SES HEURES.

1 Selon la catégorie des camions 2500/250 et 3500/350 jusqu’à 14 157 kg. 2 Selon la catégorie des camions 2500/250 et 3500/350. 3 Selon la catégorie des camions 3500/350 jusqu’à 3 352 kg. 4 Affi rmation basée sur la longévité de la gamme complète des gros camions Ram, comparativement à celle des gros camions de la concurrence en service depuis 1988. Longévité basée sur les données tirées du recensement de IHS Automotive : Polk sur les véhicules en service au Canada au 1er juillet 2015, pour les années modèles 1988 à 2015, pour tous les gros camions vendus et disponibles au Canada au cours des 28 dernières années. 5 Selon les renseignements d’entités indépendantes sur les véhicules de reprise concurrents au Canada pour les gros camions neufs des années modèles allant de 2008 à septembre 2015 au chapitre des ventes au détail cumulatives. 6 Affi rmation basée sur les ventes des modèles 2015.

dossier : CCR-161065 client : Chrysler date/modif. rédaction relecture D.A. épreuve à

NO d’annonce : CCR-161065 Ram_Farming Mai

127/05/16

100%titre : « LE TRAVAIL D’UN AGRICULTEUR... »

sc/client infographe production couleur(s)publication : Cooperateur Agricole

4cformat : 7,875" x 10,75" infographe : MVeilleux

3530, boulevard Saint-Laurent, bureau 400, Montréal (Québec) H2X 2V1 t 514 844-2624 tc 514 844-5041

CAMIONRAM.CA

AU 1ER RANG DES VENTES DE VÉHICULES AU PAYSD É C O U V R E Z P O U R Q U O I N O U S S O M M E S

6

MEILLEURE CAPACITÉ DE REMORQUAGE DE LA CATÉGORIE (JUSQU’À 31 210 LB)1

MEILLEUR COUPLE DE LA CATÉGORIE (JUSQU’À 900 LB-PI)2

MEILLEURE CHARGE UTILE DE LA CATÉGORIE (JUSQU’À 7 390 LB)3

LÉGENDAIRE MOTEUR TURBO DIESEL CUMMINS

COAG

CCR_161065_Farming_CooperAgricole.indd 1 2016-06-10 3:57 PM109478_Cooperateur_JUILLET.indd 2 16-06-22 12:02

Page 3: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

3COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

VOTRE VIE VOS AFFAIRES

Site Web : www.cooperateur.coop

Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine * For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en

4636

PERFORMANCES

16

JULIEJULIEGAGNON

LE SOUTIEN AGRICOLE

FEMME ENGAGÉE

EN CHINE

20

SOMMAIREÉDITION JUILLET-AOÛT 2016

VIE COOPÉRATIVE5 ENTRE NOUS Ghislain Gervais*

6 MA COOP

10 PAUSE PENSÉE Colette Lebel*

12 CUMA : harmoniser les pratiques

14 Coopération au Pérou, — pour enrichir les agriculteurs

16 Julie Gagnon — la coopération inscrit dans l’ADN

VIE AGRICOLE18 Des TDA chez les

entrepreneurs agricoles

AFFAIRES AGRICOLES20 Clan Gagnon : vaches heureuses, vaches généreuses

24 Planète laitière — produire au pays des kangourous

28 Les sources d’information en production bovine

33 À TIRE D’AILE Jean-Yves Lavoie*

34 L’impact de la qualité des grains dans la volaille

36 Performances technicoéconomiques en production porcine

38 Légumineuses : démarrer avec ardeur

41 Des pommes de terre germées, ça peut attendre

44 L’abeille enfin admise à l’université!

AFFAIRES ÉCONOMIQUES46 Le soutien agricole en Chine

50 ZOOM AFFAIRES

en production porcineTECHNICOÉCONOMIQUES

Chaque camion Ram est conçu pour relever tous les défi s et dépasser toutes les attentes. Il n’est donc pas étonnant que Ram soit la gamme de camions la plus durable au pays4 avec le taux de fi délité

le plus élevé parmi tous les camions pleine grandeur5.

QUAND ON VIT SUR UNE FERME,ON NE COMPTE PAS SES HEURES.

1 Selon la catégorie des camions 2500/250 et 3500/350 jusqu’à 14 157 kg. 2 Selon la catégorie des camions 2500/250 et 3500/350. 3 Selon la catégorie des camions 3500/350 jusqu’à 3 352 kg. 4 Affi rmation basée sur la longévité de la gamme complète des gros camions Ram, comparativement à celle des gros camions de la concurrence en service depuis 1988. Longévité basée sur les données tirées du recensement de IHS Automotive : Polk sur les véhicules en service au Canada au 1er juillet 2015, pour les années modèles 1988 à 2015, pour tous les gros camions vendus et disponibles au Canada au cours des 28 dernières années. 5 Selon les renseignements d’entités indépendantes sur les véhicules de reprise concurrents au Canada pour les gros camions neufs des années modèles allant de 2008 à septembre 2015 au chapitre des ventes au détail cumulatives. 6 Affi rmation basée sur les ventes des modèles 2015.

dossier : CCR-161065 client : Chrysler date/modif. rédaction relecture D.A. épreuve à

NO d’annonce : CCR-161065 Ram_Farming Mai

127/05/16

100%titre : « LE TRAVAIL D’UN AGRICULTEUR... »

sc/client infographe production couleur(s)publication : Cooperateur Agricole

4cformat : 7,875" x 10,75" infographe : MVeilleux

3530, boulevard Saint-Laurent, bureau 400, Montréal (Québec) H2X 2V1 t 514 844-2624 tc 514 844-5041

CAMIONRAM.CA

AU 1ER RANG DES VENTES DE VÉHICULES AU PAYSD É C O U V R E Z P O U R Q U O I N O U S S O M M E S

6

MEILLEURE CAPACITÉ DE REMORQUAGE DE LA CATÉGORIE (JUSQU’À 31 210 LB)1

MEILLEUR COUPLE DE LA CATÉGORIE (JUSQU’À 900 LB-PI)2

MEILLEURE CHARGE UTILE DE LA CATÉGORIE (JUSQU’À 7 390 LB)3

LÉGENDAIRE MOTEUR TURBO DIESEL CUMMINS

COAG

CCR_161065_Farming_CooperAgricole.indd 1 2016-06-10 3:57 PM109478_Cooperateur_JUILLET.indd 3 16-06-22 12:03

Page 4: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

4 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

MAR

TIN

E D

OYO

N

À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE

FERMES BORÉALESUNE PREMIÈRE PORTÉE À FUGÈREVILLE

PRODUCTION LAITIÈREFERME BROWN HEAVEN

ERRATUMS1. Une erreur s’est malencontreusement glissée dans le numéro de mai-juin, dans l’article de Nicolas Mesly en page 43. La photo des producteurs de la Ferme Aly Blackburn aurait dû être celle-ci (à gauche). Toutes nos excuses.

2. Dans l’article L’analyse foliaire : un outil incontournable, paru dans le numéro de mai-juin, il a été question de fertilisation et d’éléments majeurs. Le mot « majeurs » signifie « éléments à équilibrer dans ce type de fertilisation », et non dans le sens de majeurs (N-P-K), secondaires et mineurs.

ABONNEMENT (version papier)

Complétez le formulaire en ligne : cooperateur.coop/ abonnement-au-magazine

Ou contactez-nous : [email protected] 514 384-6450, poste 3513

Coût d’abonnement (taxes incluses)

Membres : 11,29 $/année (défrayé par votre coopérative)

Non-membres :1 an : 25 $ 3 ans : 55 $ 2 ans : 40 $ À l’étranger – 1 an : 90 $

1094

78-0

7-16

PHO

TOS

: PA

TRIC

K D

UPU

IS (B

ROW

N H

EAVE

N),

OLY

MEL

(FER

MES

BO

RÉAL

ES)

Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.

Éditeur Jean-François Harel

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) [email protected]

Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) [email protected]

Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 [email protected]

Révision Georges O’Shaughnessy enr.

Ont collaboré à ce numéroÈve Cayer, Hélène Cossette, Ghislain Gervais, Étienne Gosselin, Jean-Yves Lavoie, Alexandre Lebel, Colette Lebel, Yves Ngorbo, Stéphane Payette, Stéphane Perreault, Andréa Renaud, Francine Saint-Laurent, Jean Tanguay

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

Graphistes Bernard Diamant, Simon Fortin, Suzanne Turcot

Webmestre Ricardo Silva

Photographies et illustrations Ève Cayer, Bernard Diamant, Martine Doyon, Étienne Gosselin, Patric Nadeau, Studios Jacob

Page couverture Studios Jacob

Impression Interweb Inc.

Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 [email protected]

Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2

Tél. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025 Courriel : [email protected] Site web : www.cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec 10

9478

-07-

16

Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par Coopérateur est publié neuf fois l’an par CoopérateurLa Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.

ÉditeurJean-François Harel

Directrice et rédactrice en chefGuylaine Gagnon514 858-2146 (ligne directe)[email protected]

Rédacteur en chef adjointPatrick Dupuis, agronome514 858-2044 (ligne directe)[email protected]

Adjointe à l’éditionMarie-Hélène Gaudin514 384-6450, poste [email protected]

RévisionGeorges O’Shaughnessy enr.

Ont collaboré à ce numéroÈve Cayer, Hélène Cossette, Ghislain Gervais, Étienne Gosselin, Jean-Yves Lavoie, Alexandre Lebel, Colette Lebel, Yves Ngorbo, Stéphane Payette, Stéphane Perreault, Andréa Renaud, Francine Saint-Laurent, Jean Tanguay

Conception graphiqueService de la création, La Coop fédérée

GraphistesBernard Diamant, Simon Fortin, Suzanne Turcot

WebmestreRicardo Silva

Photographies et illustrationsÈve Cayer, Bernard Diamant, Martine Doyon,Étienne Gosselin, Patric Nadeau, Studios Jacob

Page couvertureStudios Jacob

ImpressionInterweb Inc.

Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de LaCoopérateur et sur le site Internet de LaCoopérateur Coop fédéréene peuvent être réutilisés sans autorisation.

PublicitéPierre Grinsell | 450 [email protected]

CorrespondanceRetourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à:

Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2

Tél. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025Courriel : [email protected] Site web : www.cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

VOLUME 45, NO 6 | JUILLET-AOÛT 2016

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 4 16-06-22 12:14

Page 5: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

5

PHO

TO :

MAR

TIN

E D

OYO

N

5COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

C’ÉTAIT FRISQUET, mais plutôt idéal comme saison

des semis dans ma région. On n’a bien entendu pas

pris de risques, et des journées de 30 heures, il y

en a eu. Cependant, tout s’est bien déroulé et dans

un temps record.

Ces longues heures passées dans la cabine du

tracteur nous laissent tous du temps pour réfléchir

et penser à toute sorte de choses. Moi, chaque prin-

temps, je ne peux m’empêcher de penser à mon

ancêtre qui a défriché cette terre. C’est que je suis

de la cinquième génération à mettre en valeur ce

coin de pays et à investir dans le sol pour faire

vivre ma famille, mais aussi pour contribuer à

nourrir le monde.

Bien entendu, l’agriculture pratiquée par mon

arrière-arrière-grand-père était très différente de

celle qu’on connaît aujourd’hui. L’agriculture est

toujours un mode de vie, mais nous nous sommes

adaptés à l’évolution de la société. Nos fermes sont

maintenant de plus grande dimension, il y a moins

de monde dans nos rangs, et presque plus per-

sonne ne va à la messe.

Un récent portrait de l’agriculture au Québec,

compilé par le MAPAQ à partir des recensements

de 2006 et de 2011, montre que la consolidation des

fermes dans la province s’est poursuivie de façon

continue. En 2014, moins du quart des fermes qué-

bécoises ont généré les trois quarts des revenus

bruts agricoles.

Bref, on est passé des bidons de lait aux robots

de traite et de la charrue à traction animale aux

tracteurs articulés avec autoguidage et GPS.

Nos coopératives ont elles aussi su s’adapter au

passage du temps. La Coop fédérée, qui comptait

près de 645 coopératives agricoles en 1950, n’en

compte aujourd’hui qu’une cinquantaine.

Cela n’a certainement pas dû être toujours

facile pour les administrateurs et gestionnaires de

l’époque de renoncer à leur autonomie afin de par-

ticiper à la consolidation du réseau La Coop. Il a

fallu que des visions entrepreneuriales s’expriment

et que des décisions courageuses se prennent pour

que le réseau La Coop soit ce qu’il est aujourd’hui.

Malheureusement, l’évolution n’est pas tou-

jours un long fleuve tranquille, et c’est souvent par

à-coups que le monde évolue. Il y a notamment les

progrès technologiques qui génèrent parfois des

changements majeurs.

Aujourd’hui, la professionnalisation de l’agri-

culture et la facilité d’accès à l’information que

permet Internet, jumelées à la diminution de la

marge de manœuvre des fermes, se traduisent

aussi par une diminution de la marge de manœu-

vre des coopératives.

Si on analyse les choses lucidement, on

constate qu’aujourd’hui la situation financière de

plusieurs coopératives est précaire et que le

statu quo dans nos façons de faire n’est plus viable

ni souhaitable.

Tel que je le soulignais dans mon premier édi-

torial, repenser nos façons de faire, c’est ce à quoi

un groupe de présidents et de directeurs généraux

de coopératives ainsi que les membres du conseil

d’administration de La Coop fédérée se sont attelés

depuis près d’un an.

Les conclusions de ce comité ad hoc seront

présentées à vos coopératives dans les mois à

venir. Mais quelles que soient les décisions qui

en découleront, il m’apparaît évident que le

réseau La Coop entreprendra, dans les

prochains mois ou les prochaines

années, une autre étape d’évolution

accélérée qui, souhaitons-le, perpé-

tuera le lien privilégié qui nous unit

tous.

Depuis près de 100 ans, La Coop fédé-

rée et le réseau des coopératives qui y sont

affiliées ont su s’adapter et demeurer perti-

nents pour nous. C’est cette capacité d’adap-

tation, accompagnée de la volonté de relever

les défis solidairement et collectivement, qui

caractérise l’agriculture québécoise et son

mouvement coopératif.

Nos valeurs d’honnêteté, d’équité, de

responsabilité et de solidarité ont été un

gage de succès dans le passé, et ce sont ces

mêmes valeurs qui assureront la pérennité

de nos organisations d’aujourd’hui et de

demain. Bon été!

ENTRE NOUS

D’HIER À DEMAINGHISLAIN GERVAIS, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, [email protected]

PHO

TOS

: PA

TRIC

K D

UPU

IS (B

ROW

N H

EAVE

N),

OLY

MEL

(FER

MES

BO

RÉAL

ES)

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 5 16-06-22 12:22

Page 6: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

11 3

6 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

3

2

1UNICOOP CÉLÈBRE SES 30 ANS

Le 30 avril, La Coop Unicoop a célébré ses 30 ans d’histoire en présence de plus de 1 200 membres, clients, employés et partenaires d’affaires. C’est le 1er avril 1986 que la Meunerie coopérative agricole St-Charles, la Société coopérative agricole Bellechasse et la Société coopérative agricole Chaudière-Etchemin regroupaient leurs activités pour former Unicoop, coopérative agricole. « Depuis les 30 dernières années, nous avons travaillé à bâtir une entreprise dont nous voulions être fiers et qui représenterait honorablement la région de Chaudière-Appalaches, tout en positionnant Unicoop dans d’autres régions du Québec, a déclaré Richard Dion, président d’Unicoop. Aujourd’hui, nous pouvons dire sans fausse modestie : mission accomplie ! » « Depuis plus de 30 ans, Unicoop a toujours placé ses membres et clients au cœur de l’entreprise en misant sur

l’écoute, l’innovation et la créativité pour s’adapter à leurs besoins évolutifs, a pour sa part souligné le chef de la direction, Gaétan Roger. Nous entrevoyons l’avenir d’Unicoop avec confiance et optimisme. C’est ensemble que nous poursuivrons la croissance de notre belle coopérative en adhérant et en achetant Coop. » Ajoutons que la coopérative avait procédé, le 26 avril, à la pelletée de terre officielle de son nouveau garage New Holland, qui sera situé à Saint-Narcisse de Champlain et dont l’ouverture est prévue en novembre cette année. Ce bâtiment, d’une superficie de plus de 1 200 m2 (13 000 pi2), représente un investissement de 3,4 millions $. Le nouveau garage offrira un espace vente et pièces de 510 m2, dont une salle d’exposition suffisamment spacieuse pour y présenter des tracteurs New Holland de toutes dimensions. Au fil des années, Unicoop s’est positionnée comme l’un des plus importants concessionnaires New Holland au Canada. En effet, la Division

machinerie d’Unicoop reçoit depuis plusieurs années le prestigieux prix Club du président, qui lui a encore été décerné cette année, pour la qualité de son service, de ses infrastructures, de son personnel, de son engagement et de ses résultats.

ALLIANCE ET LAC-MÉGANTIC-

LAMBTON FUSIONNENT LEURS ACTIVITÉSLa Coop Alliance et La Coop Lac-Mégantic-Lambton ont annoncé qu’elles fusionnaient leurs activités pour former, à partir du 1er novembre 2016, une seule et même coopérative. « L’objectif d’une telle fusion est d’assurer la pérennité de nos organisations. En fusionnant nos activités, nous assurons notre développement futur et nous nous plaçons dans une position favorable face à la concurrence », a dit le président de La Coop Alliance, Camil Faucher. « Notre objectif a toujours été de fournir des services de qualité aux membres et de travailler dans leur intérêt. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour notre

clientèle, qui sera encore servie dans la région », a déclaré le président de La Coop Lac-Mégantic-Lambton, Serge Bureau. La nouvelle coopérative portera le nom de La Coop Alliance, sur recommandation commune des conseils d’administration des deux coopératives. Les deux coopératives tiennent à remercier leurs membres pour leur participation à l’assemblée générale extraordinaire. Cette fusion n’entraînera aucune fermeture de points de service et aucune perte d’emploi.

UN FORUM COOPÉRATIF

FÉMININ RÉUSSILe septième Forum coopératif féminin s’est tenu le 5 avril à l’hôtel Rive Gauche, à Belœil. En tout, 91 femmes ont assisté aux ateliers sur le développement durable donnés par Colette Lebel, directrice des Affaires coopératives à La Coop fédérée, suivis d’un dîner gastronomique et d’une conférence sur l’intuition prononcée par Michèle Cyr, coach professionnelle bien

30-31 AOÛT1er SEPTEMBRE 2016

C’EST AUSSI DES DÉMONSTRATIONS

ET DES ESSAIS LIBRES

DÉMONSTRATIONS 2016 CHARRUES & CHARRIOTS ÉLÉVATEURS TÉLESCOPIQUES

SUIVEZ-NOUS /Expo-Champs

Site de l’exposition de Saint-Liboire124, rang Charlotte, Saint-Liboire, QC J0H 1R0 (Sortie 147, autoroute 20)

450 771-1226 | expo-champs.com Partenaire principalCommanditaire majeur

Le comité organisateur du Forum et, au centre, Colette Lebel et Michèle Cyr, conférencières.

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 6 16-06-22 12:24

Page 7: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

30-31 AOÛT1er SEPTEMBRE 2016

C’EST AUSSI DES DÉMONSTRATIONS

ET DES ESSAIS LIBRES

DÉMONSTRATIONS 2016 CHARRUES & CHARRIOTS ÉLÉVATEURS TÉLESCOPIQUES

SUIVEZ-NOUS /Expo-Champs

Site de l’exposition de Saint-Liboire124, rang Charlotte, Saint-Liboire, QC J0H 1R0 (Sortie 147, autoroute 20)

450 771-1226 | expo-champs.com Partenaire principalCommanditaire majeur

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 7 16-06-22 12:25

Page 8: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

54

8 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

connue. La participation des assistantes a permis au comité organisateur de remettre une somme de 455 $ à la fondation OLO, qui aide les enfants à naître en bonne santé et à connaître un bon départ dans la vie grâce à des gestes et à un soutien alimentaire adaptés. Merci aux conférencières et aux commanditaires : Promutuel, La Coop fédérée, Desjardins Entreprise, BMR, Olymel, Citadelle, l’hôtel Rive Gauche, La Fromagerie Saint-Guillaume et Pilote & Filles. Un merci spécial aux participantes des coopératives Agrilait, Comax, Covilac, Montérégiennes, Ste-Hélène, Ste-Julie, des Frontières et Uniforce.

LA COOP FÉDÉRÉE PRÉSENTE AUX

TRAVAUX DU SÉNATGhislain Gervais, président de La Coop fédérée, a participé aux travaux du Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts, dans le cadre de ses consultations sur les priorités pour le secteur agricole et agroalimentaire canadien en matière d’accès aux marchés internationaux. Les membres du Comité sénatorial ont pu

prendre acte des défis et des occasions d’affaires de La Coop fédérée relativement à l’accès aux marchés internationaux, comme ceux découlant du Partenariat transpacifique (PTP), de l’accord commercial intervenu entre le Canada et la Corée du Sud, ainsi que de l’Accord économique et commercial global (AECG) intervenu avec l’Union européenne. Ghislain Gervais s’est montré critique à l’égard du laxisme du gouvernement canadien sur la question des importations de lait diafiltré, soulignant entre autres que les producteurs laitiers chiffrent à 220 millions $ les pertes liées aux importations de lait diafiltré lors de la dernière année. Il a également fait le lien avec le secteur de la volaille, où les importations consenties dans le cadre de l’ALENA sont largement dépassées au moyen de divers subterfuges utilisés par certains transformateurs canadiens. Ghislain Gervais en a aussi profité pour apporter quelques pistes de solution dans le secteur du grain, notamment en matière des tarifs à l’exportation et des frais liés au transport. Cela dit, le président de La Coop fédérée a conclu en expliquant

que, grâce aux ententes de libre-échange avec l’Europe et les pays de l’Asie-Pacifique, le Canada est en bonne position pour valoriser ses avantages compétitifs auprès de ses partenaires commerciaux. Il a cependant rappelé aux membres du Comité que l’accès aux marchés étrangers ne doit pas faire perdre de vue l’importance pour le gouver-nement fédéral de protéger ses marchés locaux, ainsi que de respecter à la lettre le cadre légal et la règlementation protégeant nos industries et ses frontières.

PRIX DE L’EXCELLENCE

ENTREPRENEURIALE REMIS À GAÉTAN DESROCHESC’est une très grande reconnaissance qu’a reçue Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée, à l’occasion du souper-conférence aux homards annuel de l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC), tenu en mai dernier au Club de golf de Saint-Hyacinthe. En attribuant le Prix de l’excellence entrepreneuriale

AQINAC à Gaétan Desroches, les organisateurs de la soirée ont voulu souligner ses qualités de gestion et ses réalisations en tant qu’entrepreneur membre de l’AQINAC. « Si on m’avait dit, quand j’étais un jeune agronome, que je recevrais un jour un prix d’excellence entrepreneuriale, ça m’aurait fait rêver ! » a confié Gaétan Desroches. « Je me suis assuré que mes casquettes d’agronome et de gestionnaire me guident tout au long de ma carrière. Je suis donc très touché d’être honoré par mes pairs du milieu agricole », a ajouté le chef de la direction de La Coop fédérée. Remis pour une septième année, ce prix est décerné à un entrepreneur qui se démarque, entre autres, par ses aptitudes de visionnaire, son caractère proactif et des décisions entraînant des retombées positives pour son organisation. De plus, grâce à sa collaboration avec les partenaires du secteur, cet entrepreneur doit contribuer à l’essor du secteur agricole et agroalimentaire québécois. 

45

10486974_Proline_7.875x10.75-4C-027-F.indd BAYER-027-4C-2016-F

1CMYK

7.875” x 10.75”7.875” x 10.75”

7.0625” x 9.6875”8.125” x 11”100%

--Manny.Augusto

--Rebecca.EganAlanna.Turney

BayerNone

6-13-2016 11:53 AM6-13-2016 11:53 AM

Rodrigues, Pedro (TOR-MCL)

Le Cooperateur Agricole

--

--

--

--

--

--None

Helvetica, Helvetica Neue LT Std, Mission Script, Blanch

Cyan, Magenta, Yellow, Black

Cette saison, obtenez des rendements de maïs supérieurs avec le fongicide ProlineMD. Grâce à son contrôle à large spectre des maladies foliaires et à sa capacité de suppression du Fusarium, de la fusariose de l’épi et de la pourriture des tiges, Proline vous aidera à tirer de bien meilleurs rendements de vos cultures de maïs. Pour ce qui est de votre chemin, eh bien disons qu’il risque d’être assez cahoteux, mais pavé de succès.

Apprenez-en plus à cropscience.bayer.ca/Proline

cropscience.bayer.ca, 1 888 283-6847 ou communiquer avec votre représentant Bayer. Toujours lire et suivre les instructions sur l’étiquette. ProlineMD est une marque déposée de Bayer Global. Bayer CropScience Inc. est membre de CropLife Canada.

Plus que les meilleurs produits. De grandes récompenses.Demandez à votre détaillant des précisions sur notre programme.

Des chargesexcessive

s, de plus

gros nids-de-poule...

Eh bien, c’e� la vie!

Des chargesexcessive

s, de plus

gros nids-de-poule...

Eh bien, c’e� la vie!

S:7.0625”

S:9.6875”

T:7.875”

T:10.75”

B:8.125”

B:11”

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 8 16-06-22 12:26

Page 9: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

10486974_Proline_7.875x10.75-4C-027-F.indd BAYER-027-4C-2016-F

1CMYK

7.875” x 10.75”7.875” x 10.75”

7.0625” x 9.6875”8.125” x 11”100%

--Manny.Augusto

--Rebecca.EganAlanna.Turney

BayerNone

6-13-2016 11:53 AM6-13-2016 11:53 AM

Rodrigues, Pedro (TOR-MCL)

Le Cooperateur Agricole

--

--

--

--

--

--None

Helvetica, Helvetica Neue LT Std, Mission Script, Blanch

Cyan, Magenta, Yellow, Black

Cette saison, obtenez des rendements de maïs supérieurs avec le fongicide ProlineMD. Grâce à son contrôle à large spectre des maladies foliaires et à sa capacité de suppression du Fusarium, de la fusariose de l’épi et de la pourriture des tiges, Proline vous aidera à tirer de bien meilleurs rendements de vos cultures de maïs. Pour ce qui est de votre chemin, eh bien disons qu’il risque d’être assez cahoteux, mais pavé de succès.

Apprenez-en plus à cropscience.bayer.ca/Proline

cropscience.bayer.ca, 1 888 283-6847 ou communiquer avec votre représentant Bayer. Toujours lire et suivre les instructions sur l’étiquette. ProlineMD est une marque déposée de Bayer Global. Bayer CropScience Inc. est membre de CropLife Canada.

Plus que les meilleurs produits. De grandes récompenses.Demandez à votre détaillant des précisions sur notre programme.

Des chargesexcessive

s, de plus

gros nids-de-poule...

Eh bien, c’e� la vie!

Des chargesexcessive

s, de plus

gros nids-de-poule...

Eh bien, c’e� la vie!

S:7.0625”S:9.6875”

T:7.875”T:10.75”

B:8.125”B:11”

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 9 16-06-22 13:07

Page 10: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

MAR

TIN

E D

OYO

N

10 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

LES MEILLEURES MARQUES.POUR PLUS D'INFORMATIONS: 819 379-8551FAX: 819 379-6912 • www.machinerie.com

Précision et confort incomparablesEncombrement réduitOpération du chargeur sans fatigue.

Chargeurs frontaux conçus par des professionnels pour des professionnels Chargeurs frontaux innovants pour toutes les catégories de puissance. Cinématique en Z garantit une forte puissance de levage et d’arrachement. Tuyaux hydrauliques incorporés à la structure. Articulations baguées, et munies d’un graisseur facile d’accès Système d’attelage rapide et effi cace. Suspension STOLL COMFORT-DRIVE

Disques avec un rouleau de consolidation DD. Version portée de 3m, 3,5m et 4m de largeur ou traîné 5m, 6m et 7m. Plusieurs choix de rouleaux offerts. L’angle des disques de 0° à 25° s’adapte à toutes les conditions.

Les pros de l’ensilage!

Déchaumeuse XPress de Great Plains

Disponibles dans des longueurs de 16, 19, 22 et 25 pieds.Plusieurs confi gurations possibles, que ce soit à chargement avant (gauche ou droit) combo à déchargement avant et arrièreou à déchargement arrière seulement.

Boîtes à fourrage B58

Souffleurs à fourrage S55

Gamme complète pour lestracteurs de 60 à 200 hp. Disponible avec tarière de14 à 16 pouces de diamètre. (540 ou 1 000 tr/min)

Nouveauté pour 2016: Roues HD avec relevage hydraulique independant.

JL501 JL351P JL290Treuil Forestier de force de traction de 2,9 t 3,5 t 5,0 t

Farmi 2740-70 et la plus petite combinaison de remorque forestière de Farmi avec grue conçue pour tracteurs: 30-70 hp, capacité de levage 510 kg (4m)

S230C est la tête d’abatteuse à impulsion (Stroke) adaptée au Grue Farmi à partir du model HK 4067 ou sur excavatrice

aussi dosponible dans la catégorie Intermédiaire et Professionnelle

Commande Pro-Control

Un message virtuel ne remplacera jamais la vigoureuse poignée de main, le regard amical qui réconforte, l’éclat de rire qui résonne dans la cour.

EN FRANCE, où les coopératives d’utilisation

de matériel agricole (CUMA) sont nom-

breuses, on commence à s’intéresser au rôle

préventif que ces petites coopératives

peuvent jouer dans le maintien d’une bonne

santé mentale. Pour les besoins de sa thèse

sur les risques psychosociaux en agriculture,

Nicolas Deffontaines, doctorant à l’Institut

national de recherche agronomique (INRA)

de Dijon, a réalisé une série d’entretiens avec

des membres de CUMA françaises. Son ana-

lyse l’amène à croire que les CUMA sont un

des rares réseaux sociaux structurés offrant

aux agriculteurs un cadre d’entraide basé sur

des liens de solidarité, et qu’à ce titre elles

s’avèrent déterminantes dans la lutte contre

l’épuisement professionnel, la violence,

voire le suicide.

Au Québec, les CUMA sont peu nom-

breuses: une soixantaine, à peu près. Contre

12 500 en France. Il est vrai que notre réalité

géographique est tout autre. Ici, les distances

sont plus grandes et le nombre d’exploitations

moins élevé. Mais n’empêche... L’idée de par-

tager – une machine, un outil ou de la main-

d’œuvre – pourrait être davantage exploitée,

compte tenu des nombreux bénéfices qu’on

peut en tirer.

Tout d’abord, et c’est souvent la première

raison pour se joindre à une CUMA, il y a

l’argument économique. En effet, la charge

financière liée aux achats de machinerie pèse

lourd dans le bilan d’une exploitation agricole.

Pourquoi donc assumer seul le coût d’une

machine qui dort 80% du temps? La partager

avec quelques voisins permet d’alléger son

taux d’endettement, ou encore d’investir dans

un actif plus productif.

Si l’on partage aussi de la main-d’œuvre,

le bénéfice est d’un autre ordre: il s’agit de se

permettre enfin un peu de répit, un peu de

vacances, sans avoir à assumer le coût d’un

employé à temps plein. C’est une façon d’amé-

liorer sa qualité de vie, à coût raisonnable. Bon

pour le portefeuille, bon pour la santé.

Mais il y a encore plus, semble-t-il. Il est un

bénéfice dont on ne parle jamais, mais qui

représente une contribution importante au

sentiment de bien-être. C’est que la CUMA

permet de sortir de l’isolement. Car il faut bien

le reconnaître: aux commandes d’exploita-

tions de plus en plus grandes, les agriculteurs

se trouvent de plus en plus isolés. Il y a bien

Facebook, mais on conviendra qu’il s’agit sur-

tout d’une vitrine. Un message virtuel ne rem-

placera jamais la vigoureuse poignée de main,

le regard amical qui réconforte, l’éclat de rire

qui résonne dans la cour.

Voilà pourquoi, sur le plan psychologique,

la CUMA fait partie de la boîte à outils des

agriculteurs. Au-delà de la mise en commun

de biens et de services, la CUMA favorise le

soutien mutuel et peut rapidement devenir un

lieu où on échange des conseils, des expé-

riences et des points de vue, qui s’avèrent,

finalement, très précieux. Deffontaines relate

l’exemple de ces agriculteurs en voie de tran-

sition vers la production biologique et pour

qui la CUMA est devenue une plateforme de

ressourcement et d’entraide. Moins d’isole-

ment, moins de stress. Et du coup, meilleure

capacité de rebondir face à l’adversité.

Mais attention: il n’y a pas de magie là-

dedans. Il faut s’assurer que sa CUMA fonc-

tionne bien. Ce qui suppose qu’on a bien choisi

ses partenaires. Que les membres se sont

dotés, ensemble, d’une gouvernance efficace.

Qu’ils prennent tous leurs responsabilités au

sein du groupe. Et qu’ils ont compris que

l’individualisme, in fine, mène à l’isolement et

à l’exclusion. « À la base, j’ai adhéré pour

répondre à un besoin égoïste en matériel»,

témoignait l’hiver dernier Baptiste Konne, un

jeune Français de la relève, lors de l’assemblée

générale de sa CUMA. «Maintenant, j’apprécie

surtout le réseau.»

L’évolution des sciences permet désormais

des regards croisés sur les avantages du com-

portement coopératif. On dit que l’âge d’or de

la coopération est devant nous, car la straté-

gie de compétition s’avère trop coûteuse, à

terme, tant sur le plan économique que sur

le plan social. Il est temps de regarder à nou-

veau la CUMA et de voir comment nous, au

Québec, pourrions profiter davantage d’une

formule semblable. 

PAUSE-PENSÉE

COUP DE DÉPRIME ? JOIGNEZ-VOUS À UNE CUMA !COLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE

[email protected]

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 10 16-06-22 13:08

Page 11: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

MAR

TIN

E D

OYO

N

LES MEILLEURES MARQUES.POUR PLUS D'INFORMATIONS: 819 379-8551FAX: 819 379-6912 • www.machinerie.com

Précision et confort incomparablesEncombrement réduitOpération du chargeur sans fatigue.

Chargeurs frontaux conçus par des professionnels pour des professionnels Chargeurs frontaux innovants pour toutes les catégories de puissance. Cinématique en Z garantit une forte puissance de levage et d’arrachement. Tuyaux hydrauliques incorporés à la structure. Articulations baguées, et munies d’un graisseur facile d’accès Système d’attelage rapide et effi cace. Suspension STOLL COMFORT-DRIVE

Disques avec un rouleau de consolidation DD. Version portée de 3m, 3,5m et 4m de largeur ou traîné 5m, 6m et 7m. Plusieurs choix de rouleaux offerts. L’angle des disques de 0° à 25° s’adapte à toutes les conditions.

Les pros de l’ensilage!

Déchaumeuse XPress de Great Plains

Disponibles dans des longueurs de 16, 19, 22 et 25 pieds.Plusieurs confi gurations possibles, que ce soit à chargement avant (gauche ou droit) combo à déchargement avant et arrièreou à déchargement arrière seulement.

Boîtes à fourrage B58

Souffleurs à fourrage S55

Gamme complète pour lestracteurs de 60 à 200 hp. Disponible avec tarière de14 à 16 pouces de diamètre. (540 ou 1 000 tr/min)

Nouveauté pour 2016: Roues HD avec relevage hydraulique independant.

JL501 JL351P JL290Treuil Forestier de force de traction de 2,9 t 3,5 t 5,0 t

Farmi 2740-70 et la plus petite combinaison de remorque forestière de Farmi avec grue conçue pour tracteurs: 30-70 hp, capacité de levage 510 kg (4m)

S230C est la tête d’abatteuse à impulsion (Stroke) adaptée au Grue Farmi à partir du model HK 4067 ou sur excavatrice

aussi dosponible dans la catégorie Intermédiaire et Professionnelle

Commande Pro-Control

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 11 16-06-22 13:08

Page 12: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

Les coopératives d’utilisation de matériel agricole (CUMA) québécoises fêtent leurs 25 ans cette année et conti-nuent d’avoir le vent dans les voiles. Pour certains, ce type de coopératives est encore inconnu; pour d’autres, qui y par-ticipent activement, certains enjeux méri-taient d’être examinés de plus près. C’est pourquoi un désir de se regrouper pour harmoniser les pratiques de gestion s’est fait sentir. Il a donné naissance à l’Asso-ciation des CUMA du Canada en avril 2015.

Parmi ces objectifs, celui d’élaborer des outils de gestion et d’administration adaptés aux CUMA a été reconnu comme prioritaire. Les membres du conseil d’ad-ministration – Danielle Cadotte, prési-dente; Annie Lévesque, vice-présidente; Normand Brunette, secrétaire; et Sonia Lefebvre, trésorière – ont ainsi décidé d’y consacrer toutes leurs énergies.

Après une année d’efforts, l’Associa-tion va bon train. Elle a tenu sa deuxième assemblée générale annuelle le 19 avril

L’Association des CUMA du Canada a tenu sa deuxième assemblée générale annuelle le 19 avril. Trente personnes étaient au rendez-vous pour prendre connaissance des avancées du projet qui est à l’origine de la création de ce regroupement.

TEXTE ET PHOTO D’ANDRÉA RENAUD

Contribuer à harmoniser les pratiquesCUMA

LES OBJECTIFS DE L’ASSOCIATION DES CUMA DU CANADA1. Regrouper les CUMA du Canada, existantes et futures, afin de créer

un réseau d’échange et d’aide au développement des CUMA.2. Faire la promotion des CUMA auprès des producteurs agricoles,

des organismes et des instances gouvernementales.3. Définir une vision à long terme pour les CUMA.4. Créer sur le Web un réseau d’échange virtuel accessible à tous les membres

et élaborer des outils de gestion et d’administration adaptés aux CUMA.5. Contribuer à harmoniser les pratiques.6. Être un interlocuteur unique afin de bénéficier d’aides financières pour divers

projets, tels que la mise à jour des outils informatiques, l’organisation d’activités et de voyages d’études, etc.

12 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

Trois administrateurs de l’Association des CUMA du Canada en pleine démonstration du logiciel Dynacom. De gauche à droite : Danielle Cadotte, Normand Brunette et Sonia Lefebvre.

| VIE COOPÉRATIVE

L’auteureAndréa Renaud, M. Adm. Conseillère aux affaires coopératives La Coop fédérée [email protected]

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 12 16-06-22 13:12

Page 13: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

dernier, à la Fromagerie Victoria de Saint-Nicolas. Trente personnes étaient pré-sentes, curieuses d’en apprendre plus sur l’avancement de cet objectif prioritaire.

Les membres du conseil d’administra-tion étaient fiers d’y présenter le logiciel de gestion et de comptabilité Dynacom, qui, selon leurs recherches, semble répondre aux besoins comptables particuliers des CUMA.

UN LOGICIEL ADAPTÉ AUX BESOINS DES CUMALe logiciel Dynacom édition PME comporte plusieurs avantages et fonctions utiles aux CUMA, notamment : une segmentation personnalisée des données par branche d’activité; des rapports financiers générés par branche; une gestion simplifiée des données de chaque membre; et une gestion efficace des données liées à la machinerie (de l’acquisition à la vente). D’autres fonc-tions personnalisées sont à venir.

Une démonstration du logiciel a été faite sur place par Danielle Cadotte, afin de montrer la convivialité de navigation et de présenter les sections pertinentes. Les personnes présentes ont pu poser des questions et faire part de leurs commen-taires. L’enthousiasme était au rendez-vous.

Le prix d’achat du logiciel Dynacom édi-tion PME est raisonnable, et il comprend un certain nombre d’heures de soutien tech-nique offert par l’entreprise. Le défi réside maintenant dans le transfert des connais-sances, puisque jusqu’à présent, seuls les membres du conseil d’administration se sont approprié les fonctionnalités du logiciel. Des séances de formation sont envisagées, afin d’accompagner les CUMA désireuses d’avoir recours à ce nouveau logiciel.

LE MANDAT DESADMINISTRATEURS POUR 2016Lors de cette deuxième assemblée géné-rale, des élections ont eu lieu afin de pour-voir trois postes. Les membres actuels du conseil d’administration de l’Association sont : Danielle Cadotte (son poste ne fai-sait pas l’objet d’une élection cette année),

Normand Brunette (réélu), Sonia Lefebvre (réélue) et Bruno Guérard (nouvel adminis-trateur). Le mandat des administrateurs pour 2016 est clair : continuer l’appro-priation du logiciel Dynacom édition PME aux besoins comptables particuliers des CUMA; préparer et planifier les séances de formation; trouver des partenaires finan-ciers pour pouvoir offrir celles-ci; et enfin, promouvoir le logiciel auprès des CUMA.

DES OBJECTIFS COMPLÉMENTAIRES L’Association des CUMA du Canada conti-nuera d’être proactive dans l’avancement du projet logiciel. Les objectifs qu’elle poursuit sont complémentaires de ceux de La Coop fédérée. Les deux organisations travaillent ainsi de concert à la promotion de la formule CUMA auprès des agricul-teurs et agricultrices du réseau La Coop.

LES MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ASSOCIATION DES CUMA DU CANADA

� Danielle Cadotte, présidente (CUMA des Rivières)

� Normand Brunette, vice-président (CUMA Franco-Agri)

� Sonia Lefebvre, trésorière (CUMA Haut-St-Laurent)

� Bruno Guérard, secrétaire (CUMA de l’Érable)

13COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

VIE COOPÉRATIVE |

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 13 16-06-22 13:12

Page 14: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

14 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

Julio Santos, producteur agricole péruvien, compte au total 2,25 ha de superficie cultivée en quinoa, maïs, pommes de terre et tarwi, un hari-cot riche en protéines. Il élève aussi une cinquan-taine de cochons d’Inde, appelé cuys au Pérou, très prisés dans ce pays pour sa viande.

Bien que l’entreprise de Julio Santos, située à Sartimbamba, dans la région de La Libertad, soit moins grande que la plus petite des fermes québécoises, les défis qu’il doit affronter ne sont toutefois pas si différents de ceux des agri-culteurs du Québec : atteindre des rendements élevés; avoir accès à des intrants et fertilisants garantis et à bon prix; obtenir la certification

Le Coopérateur a été invité par SOCODEVI à participer à une mission d’appui-conseil en communication au Pérou. Résumé de ce périple.

TEXTE ET PHOTOS DE GUYLAINE GAGNON

biologique pour sa production de quinoa; maîtri-ser les insectes et les maladies à un coût raison-nable. Beaucoup de producteurs du Pérou visent à obtenir une certification bio, qui leur assure un marché plus grand et plus lucratif.

Comme au Québec et ailleurs dans le monde, les producteurs péruviens se forment en coopé-ratives pour se donner les moyens de produire et de commercialiser leurs produits. Pour sa part, Julio Santos s’est joint à un groupe de plus de 1000 producteurs, qui ont fondé la Cooperativa Agroecológica Grano Andino.

En fait, ces producteurs s’étaient déjà formés en association – un regroupement qui avait connu

Comme au Québec et ailleurs dans le monde, les producteurs péruviens se forment en coopératives pour se donner les moyens de produire et de commercialiser leurs produits.

1. Rencontre du conseil d’administration de CEPROVASC. Cette coopérative est située près de la côte du Pacifique. Elle compte 200 membres et est active dans la production de fruits (fruits de la passion, ananas, avocats).

2. Pablo Juarez, membre de l’équipe du projet PRODIVCOM, initiative menée par SOCODEVI au Pérou, et Julio Santos, producteur de quinoa à Sartimbamba.

3. La Cooperativa Agroecológica Grano Andino, située à Sartimbamba, compte plus de 1000 producteurs. Ses secteurs d’activité sont notamment le quinoa, la graine de lin et l’avocat.

| VIE COOPÉRATIVE

La coopération au Pérou, pour enrichir les agriculteurs

21

3

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 14 16-06-22 13:13

Page 15: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

15COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

quelques échecs. Ils se sont convertis en coopérative pour bénéficier des avantages fiscaux offerts par le gouvernement péru-vien et pour avoir accès à plus de marchés pour leurs produits.

Lors d’une rencontre avec le conseil d’administration, dans leurs tout nou-veaux locaux, certains producteurs se sont montrés méfiants au début. Une méfiance qui s’est lentement éclipsée, au fur et à mesure des discussions.

Le maire de la ville était aussi pré-sent pour offrir son soutien politique et financier. Il compte payer une partie de la somme que les membres de la coopérative devront verser pour obtenir la certification biologique de leur quinoa.

Comme au Québec, la venue d’une coopérative peut être menaçante pour les entreprises privées en place. Dès lors, une certaine concurrence s’installe.

DES VISITES ENRICHISSANTESLe Coopérateur a visité trois récentes coopé-ratives soutenues par SOCODEVI, en com-pagnie de Pedro Rodriguez, responsable des communications à SOCODEVI Québec, de Pablo Juarez, membre de l’équipe du projet PRODIVCOM, et de Laura Torres, responsable des communications à SOCO-DEVI (Lima).

La coopérative de Sartimbamba est la dernière que nous ayons visitée, car elle est la plus éloignée: sept heures de routes sinueuses, la plupart du temps non asphal-tées. Bravo à Carlos, un chauffeur expéri-menté, qui nous y a conduits!

À mi-chemin entre la côte et Sartim-bamba, l’équipe de la mission a visité la coopérative Markahuamachuco, dans une ville située à 3100 m d’altitude. Cette coo-pérative compte 570 membres, essentielle-ment actifs dans la production maraîchère ainsi que de quinoa et de cochons d’Inde. Les élevages de cochons d’Inde sont pour la plupart exploités par des femmes. Une ONG a mis en place des programmes spéciaux pour soutenir ces productrices. La coopé-rative, elle, s’occupe de développement organisationnel et économique.

L’autre coopérative visitée, CEPROVASC, est la plus proche de la côte du Pacifique. Elle compte 200 membres et est active dans la production de fruits (fruits de la pas-sion, ananas, avocats). Sa proximité avec les marchés facilite la commercialisation de ses produits, dont certains sont en voie d’obtenir la certification biologique.

La présidente, Olga Layos, manifeste un grand dynamisme. Plusieurs des membres du conseil d’administration sont des femmes, et elles n’hésitent pas à prendre la parole. Elles parlent de la charge de travail qu’une telle organisation exige et souhaitent un suivi régulier. Elles rappellent aussi que, en plus de la coopérative, elles ont toutes une entreprise familiale à gérer!

De bons défis attendent donc les trois coopératives. Elles doivent notamment s’approprier le fonctionnement d’une orga-nisation coopérative, croire en cette nou-velle entité et soutenir les membres, pour qu’ils fournissent des produits de qualité et en tirent le meilleur prix.

QU’EST-CE QUE SOCODEVI ?SOCODEVI est une organisation de coopération spécialisée dans le développement international. La Coop fédérée et huit coopératives de son réseau en sont membres.

Au Pérou, elle réalise un projet d’appui (PRODIVCOM) à 4000 producteurs et productrices agricoles regroupés au sein d’une vingtaine de coopératives, initiative soutenue financièrement par le gouvernement du Canada et des entreprises privées.

Réjean Lantagne dirige ce projet depuis 2013. « Je crois fermement en la formule coopérative pour améliorer les conditions de vie des familles, dit-il. J’y ai consacré plus de 30 ans de ma vie. L’objectif ultime est d’assurer une croissance économique durable aux membres des coopératives. »

En utilisant la formule coopérative et mutualiste, SOCODEVI s’assure de créer et de distribuer la richesse dans les pays en développement, en favorisant la prise en charge des collectivités.

Dans tous ses projets, elle vise à établir l’égalité entre les hommes et les femmes. Elle fait également la promotion de pratiques agricoles respec-tueuses de l’environnement.

Depuis 1985, SOCODEVI a travaillé dans 40 pays sur quatre continents, en exécu-tant plus de 400 projets de développement et en accompa-gnant 700 organisations et entreprises coopératives.

4. Markahuamachuco compte 570 membres et est active en productions de légumes, de quinoa et de cochons d’Inde (cuys). Sur la photo apparaissent les membres du conseil d’administration accompagnés de professionnels d’une ONG locale ainsi que des visiteurs de SOCODEVI.

5. Olga Layos est la dynamique présidente de la coopérative CEPROVASC.

VIE COOPÉRATIVE |

4

5

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 15 16-06-22 13:14

Page 16: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

16 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

PATR

IC N

ADEA

U

La coopération a toujours été importante pour cette agricultrice, qui est aussi présidente du syndicat local de l’UPA, trésorière du Club Holstein, secrétaire-trésorière de la CUMA Lamy et membre de La Coop Agriscar. «Je suis tombée dedans comme dans la potion magique! lance-t-elle. On ne peut rien faire tout seul, alors qu’en groupe on peut aller beaucoup plus loin», explique la dirigeante.

C’est aussi en groupe qu’elle travaille au sein de la Ferme Ciboulette, à Saint-Pierre-de-Lamy (Bas-Saint-Laurent), dont elle est copropriétaire avec son conjoint, Sylvain Ouellet. Gagnante en 2002 du tout premier prix Transfert de ferme de La Coop fédérée, cette entreprise laitière fondée par sa belle-famille compte aujourd’hui 85 sujets Holstein et Jersey, dont 45 en lactation, et quelque 150 hectares en culture. Le couple et ses trois adolescents (Myriam, Marie-Pier et Maxime, qui commencera ses études à l’ITA, campus de La Pocatière, à l’automne 2016) y ont chacun leur tâche.

C’est d’ailleurs ce travail d’équipe qui a valu à l’entre-prise la deuxième place au niveau régional et la troisième au niveau provincial dans la catégorie Argent au concours 2014 de l’Ordre national du mérite agricole, estime Julie Gagnon. « On ne se serait pas inscrits au concours sans l’accord des enfants», affirme celle qui a aussi remporté le titre régional d’agricultrice de l’année en 2005.

Mère et enfants sont complices jusque dans leurs loisirs. Pour passer plus de temps avec eux, elle s’est en effet mise au karaté, plutôt que de se contenter de les accompagner.

TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

Les gènes de la coopération et de l’engagement social sont décidément inscrits dans l’ADN de la famille et de la belle-famille de Julie Gagnon. Son père, Daniel Gagnon, a été président de La Coop Agriscar et administrateur de La Coop fédérée; son frère, Joachim Gagnon, est aujourd’hui administrateur d’Agriscar; et son beau-père, Benoit Ouellet, a longtemps été président du conseil de La Coop Saint-Hubert, où elle siège elle-même depuis 2013.

Julie GagnonAdministratrice de La Coop Saint-Hubert

«J’en ai fait un défi personnel. J’ai gravi tous les échelons et j’ai même passé ma ceinture noire avec mon fils en 2014!»

ÉCOLE DE VIEÀ l’instar de ses parents, qu’elle a toujours vus s’impliquer dans la collectivité, cette diplômée de l’ITA en zootechno-logie a été active à tous les niveaux des regroupements d’agriculteurs, depuis l’Association des jeunes ruraux jusqu’aux Agricultrices du Bas-Saint-Laurent, en passant par l’Association de la relève agricole de sa région.

Elle s’est aussi impliquée dans plusieurs organisations non agricoles, justement dans le but d’apporter le point de vue des agriculteurs. Elle a notamment été conseillère municipale pendant près de 10 ans. À ce titre, elle a été responsable du dossier des nouveaux arrivants et de celui des Fleurons du Québec. Membre du Cercle des fermières, elle a également été active au sein de l’Organisation des parents participants et de conseils d’établissement. En fait, son engagement a toujours été tel que lorsque son fils était petit, se souvient-elle, il disait qu’il allait à la garderie parce que sa maman avait des réunions!

«On jongle avec le calendrier et les horaires, admet Julie Gagnon. Mais si on n’était pas une équipe à la ferme, je ne serais pas capable de m’impliquer autant à l’extérieur. »

Il faut dire que, pour elle, l’engagement social va de soi. «Quand on fait une petite chose pour sa communauté, c’est grandissant pour tout le monde, insiste-t-elle. C’est une belle école de vie, et c’est ce que je veux léguer à mes enfants.»

109585-01-16

FLASH

FLASHEZ ÉGALEMENT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

PARTAGEZ

LE FLASH

AVEC VOTRE

RÉSEAU D’AMIS

Abonnez-vous à notre Flash Coopérateur

Nos conseils d’experts surles meilleures pratiques agricoles, les actualités économiques et politiques et des nouvelles du réseau.

Abonnez-vous au cooperateur.coop

109585_LCF_Flashreseau pub.indd 1 2016-01-22 15:07

| VIE COOPÉRATIVE

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 16 16-06-22 13:14

Page 17: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

PATR

IC N

ADEA

U

109585-01-16

FLASH

FLASHEZ ÉGALEMENT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

PARTAGEZ

LE FLASH

AVEC VOTRE

RÉSEAU D’AMIS

Abonnez-vous à notre Flash Coopérateur

Nos conseils d’experts surles meilleures pratiques agricoles, les actualités économiques et politiques et des nouvelles du réseau.

Abonnez-vous au cooperateur.coop

109585_LCF_Flashreseau pub.indd 1 2016-01-22 15:07109478_Cooperateur_JUILLET.indd 17 16-06-22 13:15

Page 18: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

18 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

ISTO

CK

TEXTE DE GUYLAINE GAGNON

Le TDA est le fameux trouble du déficit de l’attention, dont on parle beaucoup dans les écoles, parce que les jeunes qui en sont atteints sont souvent des élèves dérangeants. Or, selon les études consultées par Pierrette Desrosiers, psychologue du travail, certains de ces élèves auraient tendance à devenir des entrepreneurs plus tard. Pourquoi ?

Des TDA chez les entrepreneurs agricoles

Contrairement à ce qu’on a souvent cru, les enfants aux prises avec un TDA n’en sont pas guéris à l’âge adulte. Dans certains cas, l’agitation et l’impulsivité sont moins présentes, mais l’inattention est toujours là.

PHO

TO :

GR

ACIE

USE

TÉ D

E PI

ERRE

TTE

DES

ROSI

ERS

| VIE AGRICOLE

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 18 16-06-22 13:16

Page 19: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

19COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

ISTO

CK

1. Détestent la routine.2. Ont une bonne tolérance aux risques.3. S’adaptent rapidement.4. Sont très motivés, fonceurs.5. Sont très imaginatifs.6. Sont curieux de nature.

7. Sont très énergiques quand ils aiment ce qu’ils font.

8. Sont impatients d’avoir des résultats.9. Sont indépendants d’esprit (sont auto-

nomes, aiment penser à leur façon, ont des difficultés à être dans un cadre).

VOICI CERTAINS TRAITS QUI CARACTÉRISENT LES TDA :

D’abord, le TDA (ou TDAH, si avec hyperactivité) n’est pas une maladie, mais un désordre neurologique hautement héré-ditaire. «Tu viens au monde comme ça», tient à préciser Pierrette Desrosiers, bien que ce désordre puisse être aggravé par des facteurs psychosociaux néfastes. Elle ajoute qu’«il n’a rien à voir avec un manque de structure parentale», comme certains spécialistes l’ont quelquefois suggéré.

Ce désordre, composé d’un trio de symptômes – inattention, agitation et impulsivité –, occasionne un trouble des fonctions exécutives, celles qui aident à se concentrer, planifier, organiser, gérer son temps, etc. Par conséquent, étant désorga-nisés et en retard dans plusieurs sphères de leur vie, les gens atteints souffrent souvent d’anxiété et de dépression.

Par contre, ils ont une capacité à hyper-focaliser quand ils aiment ce qu’ils font ou qu’ils ont un échéancier forcé. «C’est une question de dopamine [substance essen-tielle à l’activité du cerveau] et non une question de volonté», explique la psycho-logue. Lorsqu’il n’est pas stimulé ou apeuré, poursuit-elle, le TDA (nom également uti-lisé pour désigner la personne atteinte) n’a pas suffisamment de dopamine pour maintenir son intérêt.

Contrairement à ce qu’on a souvent cru, les enfants aux prises avec un TDA n’en sont pas guéris à l’âge adulte. Dans certains cas, l’agitation et l’impulsivité sont moins présentes, mais l’inattention est toujours là. Autour de 4% des adultes seraient atteints du TDA, mais 90% d’entre eux n’auraient jamais reçu de diagnostic.

Et pourquoi les TDA se retrouvent-ils souvent entrepreneurs? Selon Pierrette Desrosiers, plusieurs caractéristiques retrouvées chez les personnes atteintes sont d’importants atouts pour un entre-preneur. D’ailleurs, bien des entrepreneurs

ont reçu un diagnostic de TDA après être devenus prospères.

Pierrette Desrosiers estime important de parler de ce trouble, en raison des réper-cussions qu’il occasionne. «Un entrepre-neur agricole doit planifier, organiser et prioriser, dit-elle. Vous imaginez ce qui peut arriver si ces fonctions sont hypothé-quées? Il risque de ne pas avoir commandé ses intrants, de ne pas avoir semé quand c’était le temps, de ne pas avoir donné les antibiotiques à ses animaux malades, de ne pas avoir payé ses factures, etc. Les consé-quences sont sérieuses.»

GUÉRIR DU TDA?«On ne peut pas guérir du TDA avec ou sans hyperactivité. Toutefois, ce trouble se traite de deux façons: par la pharmaco-logie et par du coaching organisationnel», répond Pierrette Desrosiers. Elle explique que la pharmacologie est recommandée pour les cas modérés à graves. Comme on dit en anglais, pills don’t teach skills (les pilules n’enseignent pas les compétences), mais elles permettent de calmer le cer-veau pour qu’on puisse se concentrer plus longtemps et apprendre à s’organiser.

Quant au coaching organisationnel, « c’est un accompagnement qui permet d’acquérir des méthodes de travail, des habitudes et des stratégies pour mieux s’organiser, explique Pierrette Desrosiers. Il permet aussi d’apprendre comment fonc-tionne notre cerveau, afin de l’utiliser de façon optimale».

La psychologue propose en outre à tout entrepreneur atteint du TDA de bien se connaître et de s’entourer de gens qui pourront pallier les lacunes qu’entraîne ce trouble. Nombre de grands entrepreneurs ont réussi grâce à leur capacité à s’entourer de gens qui les complètent et, surtout, les acceptent comme ils sont.

OUVRAGE DE RÉFÉRENCE :

Mon cerveau a ENCORE besoin de lunettes, par la Dre Annick Vincent, Les éditions Québecor, 96 pages.

PHO

TO :

GR

ACIE

USE

TÉ D

E PI

ERRE

TTE

DES

ROSI

ERS

Pierrette Desrosiers, psychologue du travail et coach spécialisée en milieu agricole

VIE AGRICOLE |

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 19 16-06-22 13:17

Page 20: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

20 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

VACHES HEUREUSES,VACHES GÉNÉREUSESLA FERME DU CLAN GAGNON A FAIT CONSTRUIRE UNE NOUVELLE ÉTABLE, TOUT CONFORT, POUR SES 200 VACHES AYRSHIRE. AVANT-GARDISTES, LES GAGNON !

TEXTE ET PHOTOS DE GUYLAINE GAGNON

Avec une entrepreneure comme Denyse Gagnon, qui dirige l’entreprise de Métabetchouan–Lac-à-la-Croix avec son frère Cyrias et son neveu Guillaume, on ne traîne pas à s’adapter aux nouvelles normes et technologies.

Il faut dire que Thomas-Louis Gagnon, père de Denyse et Cyrias, avait la répu-tation d’être innovateur. Il aimait voya-ger pour voir ce qui se faisait ailleurs et

revenait avec de nouvelles idées, parfois jugées difficiles à mettre en place par ses conseillers – mais il tenait à ses idées.

Avant que le projet de construc-tion débute, en mai 2015, les Gagnon avaient constaté que les rendements de lait n’étaient plus aux rendez-vous. Une étude qu’ils ont fait faire montrait que les vaches ne se couchaient pas aussi souvent que souhaité, parce que leur milieu de

1. Denyse, son frère Cyrias, et son neveu Guillaume sont les trois associés du Clan Gagnon.

2. Huit brosses rotatives apportent sécurité et confort aux vaches.

3. Les génisses ont aussi droit à leur environnement douillet. Des planchers chauffants et une litière de mousse de tourbe leur assurent un confort optimal.

4. Denyse Gagnon et Mélanie Dufour, experte-conseil à la coopérative Nutrinor, regardent les plans de la nouvelle étable.

5. Dans tous les espaces où circulent les vaches, l’étable est dotée de tapis qui assurent plus de confort aux sabots et aux pattes.

11

FERME DU CLAN GAGNON

sabots et aux pattes.

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 20 16-06-22 13:29

Page 21: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

21COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

AFFAIRES AGRICOLES |

vie n’était plus confortable. « Elles pré-féraient rester debout dans leur stalle, explique Mélanie Dufour, experte-conseil à Nutrinor. Ces pertes d’heures de repos se traduisent par des vaches moins per-formantes sur le plan laitier.»

L’étable avait déjà 30 ans. «On l’avait fait construire après être passés au feu, en 1984 », raconte Denyse. Les logettes n’étaient plus adaptées à la taille, main-tenant plus grande, des vaches Ayrshire. L’intérieur du bâtiment était sombre, et les technologies avaient beaucoup évolué.

Alors que les menaces pèsent sur la gestion de l’offre et que le prix du lait com-mence à baisser, les Gagnon se lancent dans

la construction de leur nouvelle étable. «On s’est fait traiter d’hurluberlus, vu la conjonc-ture, mais on avançait ou l’on stagnait», affirme Denyse, convaincue de son choix.

L’agricultrice a géré tout le chantier de construction, accompagnée d’un expert. Comme dans tout projet de cette ampleur, elle a dû affronter quelques imprévus. Le plus important fut celui lié à la fosse à purin. «On était prêts à commencer les travaux lorsqu’on s’est rendu compte que la nappe phréatique était trop haute. Rencontres d’urgence et changement de plan, on fait transporter 650 voyages d’argile du bout de nos terres. Résultat, une nouvelle fosse a été mise en place, mais son coût a doublé!»

L’ALIMENTATION DU TROUPEAU� Mélanie Dufour, T.P.

Experte-conseil, Nutrinor coopérative

� Troupeau de 300 têtes, dont 200 vaches en lactation

� Moyenne de 7021 kg de lait par vache MCR : 203-217-214

CULTURES� Ensilage et foin (176 ha)

� Orge (81 ha)

� Maïs-ensilage (22 ha)

2

5

3

4

CLAN GAGNON

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 21 16-06-22 13:30

Page 22: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

22 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

Ce sont donc au total 3 millions $ qui ont été investis dans ce projet, si l’on inclut la nouvelle presse à balles de foin. La ferme est passée de 30000 petites balles de 15 kg à quelque 2200 grosses balles carrées, un changement positif : moins de temps est attribué à la manipulation, à notre époque où la main-d’œuvre est de plus en plus rare à trouver.

RÉAMÉNAGEMENTS POUR LE MIEUXDans la vieille étable, située sur le site principal, les Gagnon ont transféré les taures et les génisses qui se trouvaient dans des granges à proximité. «On éco-nomise beaucoup de temps en manuten-tion d’animaux en les regroupant de cette façon, et le suivi du troupeau s’en trouve facilité», explique l’agricultrice.

Un nouveau salon de traite avait été aménagé il y a six ans. Il n’était donc pas question d’installer des robots. Quoi qu’il en soit, les Gagnon préfèrent garder le contact avec leurs animaux. Le salon de traite double-12, dotée d’une aire d’attente, est donc resté en place.

DES VACHES HEUREUSES!Comment définit-on une étable axée sur le bien-être animal? «C’est un tas de petits détails », explique l’agricultrice en se lan-çant dans l’énumération de tout ce qui a été accompli pour améliorer le confort des vaches.

D’abord, l’étable est à stabulation libre (ce qui était déjà le cas). Mais il y a

maintenant du tapis partout, ce qui se tra-duit par plus de confort pour les sabots et les pattes.

Les logettes sont désormais plus grandes et dotées de matelas mousse à mémoire. Ceux-ci ont le même effet positif que les matelas du même type pour les humains. Ils épousent la forme et répartissent le poids de la vache, ce qui réduit les inconforts.

La lumière, la ventilation et la tempéra-ture sont commandées par le système d’au-tomatisation Maximus, qui peut être géré à distance à l’aide d’un téléphone intelligent, d’une tablette ou d’un ordinateur.

Le système de lumières DEL (à diodes électroluminescentes) est réglé pour s’éteindre à 20 h et s’allumer à 4 h du matin. En plus d’inciter les vaches au repos, l’utilisation de lumières DEL contri-bue à réduire les coûts d’énergie.

La température ambiante est régulée grâce à un système de ventilation à bal-lons et à six ventilateurs. Ces installations maintiennent la température à un niveau qui assure un confort maximal dans le bâtiment.

Alors qu’auparavant les animaux rece-vaient une moulée personnalisée (chaque vache étant identifiée par transpondeur), l’alimentation se fait maintenant avec une RTM à cinq groupes : vaches venant de vêler, vaches taries, préparation au vêlage et deux groupes en lactation. Les données des programmes alimentaires, préparés par Mélanie Dufour, sont entrées dans l’ordinateur, et le mélange se fait de façon automatisée.

GÉNISSES

�0 à 3 mois

� Lactoremplaceur Goliath XLR 27-16

� Goliath 21 + foin de mil sec (balles carrées enrobées)

3 à 7 mois

� Goliath 21 + foin de mil sec (balles carrées enrobées)

7 à 24 mois

� Ensilage de luzerne : 4 kg

� Foin de mil et luzerne demi-sec (balles carrées enrobées)

� Orge : 0,5 à 1 kg

� Supplément Goliath 40 : 300 g

� Minéral 15-5 : 100 à 150 g

ALIMENTATION DU TROUPEAU (SUITE)

VACHES TARIES

� Foin de mil demi-sec (balles carrées enrobées)

� Pro-Bloc vache tarie 305

VACHES PRÉPARATION AU VÊLAGE

� Ensilage de luzerne : 4 kg

� Ensilage de maïs : 2 kg

� Transilac LP : 3,5 kg

� Foin de mil demi-sec (balles carrées enrobées)

VACHES EN LACTATION (RTM)

Ration de base

� Minéral 20-3

� 60 % ensilage de luzerne

� 40 % ensilage de maïs

Groupe 1

� Supplément 3610

� Supplément 4040, option 2

� 70 % maïs roulé

� 30 % orge roulée

Groupe 2

� Supplément 4040, option 2

� 70 % orge roulée

� 30 % maïs roulé

PHO

TO :

STU

DIO

JACO

BE

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 22 16-06-22 13:34

Page 23: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

23COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

AFFAIRES AGRICOLES |

Maximus, la solution logique en biosécurité. Prévenez les pertes, protégez votre réputation.

Prenez de meilleures décisions et maximisez vos résultats grâce aux rapports personnalisés.

Un investissement; Maximus vous offrira le meilleur rendement du capital investi. Aucuns frais d’utilisation mensuels.

Un véritable système de contrôle de gestion entièrement personnalisable, peu importe la taille du bâtiment.

Le système de contrôle le plus facile à utiliser sur le marché grâce à ses icônes très conviviales.

Votre ferme au bout des doigts... Où que vous soyez

FINALISTE POUR LE PRODUIT DE L’ANNÉE

AU WORLD PORK EXPO 2016

SSSSSS---S-418.883.3338

DS-DDSDSDSSD

Pour chouchouter encore plus les vaches, on trouve huit brosses rotatives et pivotantes, qui leur apportent sécurité et confort. Elles s’en donnent à cœur joie !

Une salle est consacrée aux vêlages. Un peu à l’écart, elle permet aux vaches gestantes de mettre bas dans le calme. Un système de caméra assure une surveillance 24 heures sur 24. Ce même système se trouve d’ailleurs partout dans l’étable. Ainsi, les pro-ducteurs ont le troupeau à l’œil en tout temps.

Les génisses ont aussi droit à leur envi-ronnement douillet. Des planchers chauf-fants et une litière de mousse de tourbe leur assurent un confort optimal.

Évidemment, toutes ces installations, bien qu’axées sur les animaux, offrent aussi un environnement agréable et confortable aux travailleurs. En plus des trois proprié-taires, deux personnes très dévouées sont employées à la ferme – une qualité que les Gagnon reconnaissent et dont ils sont fiers.

DES PRODUCTEURS SATISFAITSLes vaches sont entrées dans la nouvelle étable à la fin octobre 2015. Des résul-tats sont déjà observables, mais les plus grandes améliorations se verront avec la prochaine génération de vaches.

Les membres du clan Gagnon sont heu-reux et satisfaits d’avoir mis ce projet à exé-cution, car il sera plus facile pour eux de se conformer au volet bien-être animal du programme proAction. Mais surtout, parce qu’ils espèrent que leurs actions trouveront écho dans d’autres entreprises agricoles.

D’autres projets à la Ferme du Clan Gagnon? «Pour l’instant, répond Denyse Gagnon, nous visons à améliorer de façon

constante la productivité, l’efficacité et la rentabilité de l’entreprise.»

C’est donc ainsi que les Gagnon ne dérogent pas à leur mission, à savoir: offrir au consommateur des aliments savoureux, d’une très grande qualité, et ce, dans le plus grand respect de l’environnement (eau, air, sol), et assurer un milieu de travail de qua-lité à l’équipe professionnelle.

1. La lumière, la ventilation et la température sont contrôlées par le système automatisé Maximus. Il peut être géré à distance à l’aide d’un téléphone intelligent, d’une tablette ou d’un ordinateur.

1

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 23 16-06-22 13:34

Page 24: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

24 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TOS

: GR

ACIE

USE

TÉ D

E M

ARCO

ET

RIT

A PA

YETT

E

L’aventure australienne de Rita et Marco a débuté en 2003. Marco voulait prendre de l’expansion à la ferme qu’il avait rachetée à ses parents, à Crabtree, dans Lanaudière, mais le prix du quota, à près de 8000$ le kilo et sans cesse en hausse, l’inquiétait. «Ça montait rapidement et je ne voyais pas comment je pouvais croître là-dedans», dit-il. C’est à ce moment que l’idée de s’établir en Australie a germé dans son esprit. Marco, ayant déjà travaillé en Nouvelle-Zélande à l’âge de 20 ans, ne se

L’HISTOIRE DE LA FERME MARCRITA, PROPRIÉTÉ DE RITA ET MARCO PAYETTE, N’EST PAS BANALE. LE COUPLE A QUITTÉ FAMILLE ET AMIS POUR S’INSTALLER À DRIFFIELD, DANS L’ÉTAT DE VICTORIA, EN AUSTRALIE, À DEUX HEURES DE MELBOURNE. DEPUIS 13 ANS MAINTENANT, IL S’ADAPTE AUX HUMEURS DE LA NATURE ET AUX PRIX DU LAIT QUE LEUR OFFRENT LES ACHETEURS DE LEUR COIN DU MONDE.

TEXTE DE STÉPHANE PAYETTE, T.P.

lançait pas dans l’inconnu. « J’avais une bonne idée de comment ça fonctionnait ici [à Driffield]. J’ai brièvement regardé aux États-Unis, mais c’est ici que j’ai décidé de m’installer.»

Les Payette exploitent une ferme de 210 vaches laitières et d’une centaine de sujets de remplacement de race Holstein, soit une entreprise de taille moyenne. La principale tâche est la traite, qui représente plus de 60% du travail du couple. Elle se fait deux fois par jour, dans une salle de

PRODUIRE DU LAIT AUPAYS DES KANGOUROUS

FERME MARCRITAFERME MARCRITALes pâturages de la Ferme Marcrita sont les principaux atouts de rentabilité de l’entreprise. Ils doivent nourrir les vaches d’avril à décembre, en plus de fournir les fourrages d’été. Le reste des aliments provient de l’extérieur.

FERME MARCRITA – QUELQUES DONNÉES

� 210 vaches laitières� 100 sujets de remplacement� Production annuelle de

1 932 634 litres; 79 378 kg de gras (3,99 %); 62 714 kg de protéine (3,15 %)

� Classement : 2 EX, 60 TB et 150 BP

� 146 hectares de terre, dont 25 en location

� Pâturages à 100 %

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 24 16-06-22 13:35

Page 25: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

25COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TOS

: GR

ACIE

USE

TÉ D

E M

ARCO

ET

RIT

A PA

YETT

E

traite double-12 à aire ouverte, à raison de 100 bêtes à l’heure. En Australie, il n’y a aucune restriction de production. Chaque entreprise produit au maximum selon les ressources dont elle dispose.

«Nous avons 60 vaches classées «Très bonne » et 2 « Excellente ». Nous avons commencé les transferts d’embryons pour maximiser la génétique. Nous élevons chaque année 50 génisses issues de l’insémination artificielle.»

LAIT AUSTRALIENLa production du lait en Australie est basée sur les pâturages, le facteur clé de la renta-bilité des entreprises. Les coûts de produc-tion sont donc faibles.

La principale plante présente dans les pâturages est le raygrass, car il tolère les taux acides des prairies australiennes (pH entre 4,5 et 5,5). Pour assurer leur produc-tivité, on fertilise les champs avec des engrais riches en potasse et, à l’occasion, de la chaux et du magnésium.

La Ferme Marcrita possède 125 hec-tares de terre. Elle doit fournir l’herbe

nécessaire pendant la saison de paissance ainsi que les 1000 balles rondes enrobées que les vaches mangeront pendant l’été (quand les champs ne produisent plus suffisamment de fourrage pour nourrir le troupeau), pour produire près de deux millions de litres de lait.

En temps de sècheresse, on achète de la luzerne en balles de 600 kg et du foin de céréales. Le choix de la région de Gipps-land a été un facteur déterminant. «Nous sommes à 45 minutes de la mer, précise Marco. Les précipitations sont suffisantes pour avoir des fourrages toute l’année. Une des premières choses que tu apprends ici, c’est à gérer l’eau. C’est très important. »

Pour compléter l’alimentation des vaches, la ration comporte six kilos de blé. Dans sa saison de haute production, il ajoute du tourteau de canola et 300 g de minéraux.

«Étant donné le prix du lait [40¢/litre en 2015-2016 en $AUS*], basé sur le marché et la valeur du dollar australien, chaque aliment doit prouver sa rentabilité. Le maïs demande trop d’eau. Je ne pourrais pas en produire sans irriguer. » 

AFFAIRES AGRICOLES

« Nous sommes debout à 4 h 30 et je pars chercher les vaches. Parfois, elles sont tout près de l’étable, et parfois, à un kilomètre », précise Marco.

COÛT DES ALIMENTS EXTERNES À LA FERME (EN DOLLARS AUSTRALIENS*)

� 40 tonnes de luzerne en balles de 600 kg : 320 $/tonne

� 80 tonnes de foin de céréales en balles de 500 kg : 250 $/tonne

� 500 tonnes de blé : 300 $/tonne

� 25 tonnes de tourteau de canola : 400 $/tonne

� 22 tonnes de minéraux : 1500 $/tonne

* Au 25 mai dernier, 1,00 $ canadien équivalait à 1,06 $ australien

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 25 16-06-22 13:36

Page 26: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

26 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

Les Payette gèrent la ferme seuls, avec un employé à temps plein six mois par année et un à temps partiel les six autres mois. «Il faut se simplifier les choses le plus possible», dit Marco.

Il n’existe pas vraiment de service comme Valacta en Australie. Un service d’analyse du lait est offert, mais sans service-conseil. Pour les conseils, Marco a recours à un expert indépendant une fois par année.

PTP ET INTERVENTION DE L’ÉTATLe système de paiement du lait australien n’est pas géré par une fédération. Il n’y a plus de contingentement depuis 2000, le gouvernement voulant maximiser l’ex-portation. Les principaux marchés sont la Chine et le Japon. Le Partenariat transpaci-fique (PTP) n’a pas beaucoup préoccupé les Australiens, en raison d’un important pacte déjà conclu avec les Chinois. Les transfor-mateurs offrent un prix au début de saison, en juillet; il sera majoré de 15% en cours d’année, avec effet rétroactif au 1er janvier.

Il y a cinq grands acheteurs de lait dans la région de Gippsland, dont une coopéra-tive, Devondale Murray Goulburn. Cette dernière donne le ton aux prix du lait. Plusieurs types de contrats sont proposés.

«Tu peux avoir un prix de base avec des primes au volume et à la qualité, ou selon les composants, explique Marco. Il y a aussi un prix stable pour l’année, un autre plus élevé en hiver et plus bas en été. Ça dépend de ta ferme. Tu réalises en fin d’année si tu as fait une bonne affaire. Je vends à l’en-treprise Burra Foods, spécialisée dans les produits à valeur ajoutée, exportés surtout au Japon. Avant, je vendais à Devondale Murray Goulburn, mais je me retrouvais toujours avec le prix le plus bas, en raison de mon type de gestion: vêlages en mai, juin et juillet. La coop offrait des prix plus élevés aux producteurs dont les vaches mettent bas en février et mars ainsi qu’en août et septembre. L’offre de Burra Foods était mieux adaptée à notre ferme.»

Dans les bonnes années, le prix du lait peut dépasser les 60 $ AUS l’hectolitre. Rita et Marco peuvent déposer de l’argent dans un fonds de gestion agricole, qu’ils pour-ront utiliser dans les années plus difficiles. Ce fonds n’est pas imposable et peut être utilisé sans restriction. « Il faut être bon gestionnaire, car il n’y a pas ici de crédit agricole ni de programme d’assurance récolte ou stabilisation. Les producteurs reçoivent comme seule subvention un

Rita et Marco Payette sont propriétaires d’une ferme de 300 sujets de race Holstein, qui produit près de deux millions de litres de lait. La traite se fait dans une salle double-12.

Selon Marco, un bon gestionnaire peut faire de l’argent à 40 ¢ le litre ($ AUS). Pour lui, le seuil de rentabilité est de 38 ¢ le litre. Dans les bonnes années, une ferme de la taille de la sienne peut dégager des profits de 350 000 $. Il faut un excédent d’au moins 100 000 $ pour faire vivre une famille.

LA MACHINERIE DE LA FERME MARCRITA

� 1 tracteur NH 6040 de 125 HP

� 1 tracteur Ford de 40 HP

� 1 faucheuse Class 3,5 m

� 1 distributeur de balles rondes

� 1 pulvérisateur de 1500 litres

� 1 épandeur à engrais

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 26 16-06-22 13:44

Page 27: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

27COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016 27COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

rabais sur le prix du diésel. Les entreprises au bord de la faillite peuvent demander une aide au gouvernement, qui analysera leur situation.»

Les coups durs peuvent venir de deux sources: les prix et la nature. Le pire ennemi est la sècheresse. «Je suis plus préoccupé par le climat que par le prix du lait, lance Marco. Si, en raison de la sècheresse, les pâturages ne fournissent pas d’herbe de mai à Noël, il faudra en acheter aux commerçants, ce qui diminuera la marge de profit, et c’est à ce moment que le fonds deviendra salutaire.»

TRANSFERT DE FERME Rita et Marco sont dans la moyenne d’âge des entrepreneurs agricoles australiens, soit 53 ans. Le couple a deux enfants, Jennifer et Laurence, qui ne se destinent pas à une carrière agricole. S’il désire transférer son entreprise, ce sera probablement par le share farming. «C’est un programme qui permet à un jeune d’acheter le troupeau et la machinerie. Le propriétaire conserve les terres et entretient les pâturages. Ils se partagent les revenus moitié-moitié

jusqu’au transfert final. C’est un bon programme, car personne ne peut démarrer en empruntant 2 ou 3 millions$. Pour le moment, nous ne pensons pas à la retraite. Nous sommes heureux dans notre ferme. Mais si nous voulons céder l’entreprise, ce sera de cette façon. »

Lorsque vient le temps d'abattre du travail, utilisez la pédale de contrôle et appréciez la douceur de la transmission à vitesse variable continue. Effectuez ces virages serrés, saisissez cette balle, chargez ce gros épandeur et pesez la charge du godet dans le feu de l'action. Profitez de la cabine qui dispose de la meilleure visibilité possible. Saisissez, pelletez, chargez, épandez, pour en finir au plus vite.

Abattez plus de travail chaque jour grâce au nouveau Fendt 500.

Fendt® est une marque mondiale d'AGCO.© 2015 La société AGCO. AGCO est une marque déposée d'AGCO. Tous droits réservés. AGCO, 4205 River Green Parkway, Duluth, GA 30096. FT15N014ST-FR fendt.com/us

Toute une journée de travail...

AFFAIRES AGRICOLES

PRINCIPAUX ACHETEURS DE

LAIT DANS LA RÉGION DE

GIPPSLAND

� Devondale Murray Goulburn

� Burra Foods

� Fonterra

� Parmalat

� Bega

La Ferme Marcrita complète la ration

des vaches avec du blé, du tourteau

de canola et des minéraux.

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 27 16-06-22 13:44

Page 28: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

DE L’INFORMATION CRÉDIBLE, C’EST LE NERF DE LA GUERRE POUR ÊTRE PERFORMANT DANS SON SECTEUR D’ACTIVITÉ. TROIS PRODUCTEURS DE BOVINS DE BOUCHERIE NOUS RÉVÈLENT À QUELLES SOURCES ILS S’ABREUVENT ET COMMENT ILS EN TIRENT PROFIT.

Étienne et Guillaume Barrette exploitent une entreprise vaches-veaux de 265 vaches (dont 40 taures) et 12 taureaux à Saint-Edmond-les-Plaines, au Lac-Saint-Jean. Leur choix: vivre de leur production, sans revenu externe. Pour y arriver, ils ne négligent pas les multiples sources d’infor-mation: publications, conseillers, organi-sations, voyages, etc.

La revue anglophone Canadian Cattlemens’avère la première source d’information des

propriétaires de l’entreprise Barrette et Frère SENC. «On aime cette publication, parce qu’on peut y lire quelles sont les meilleures pratiques dans les gros troupeaux», soutient Guillaume, l’un des jumeaux, qui considère qu’ils possèdent un plus gros troupeau que la moyenne québécoise. C’est dans Canadian

ÉTIENNE ET GUILLAUME BARRETTES’INSPIRER DES MEILLEURS

PORTRAIT DE L’ENTREPRISE

Nombre de vaches : 225 Angus-Simmental

Nombre de taures et taureaux : 40 taures et 12 taureaux

Superficies en culture : 400 ha (1000 acres), dont la moitié environ attribuée au foin récolté mécaniquement; l’autre partie est en pâturages

Nombre de jours de paissance : environ 175

Période de vêlages : mai-juin

Poids et âge des veaux à la vente : autour de 350 kg (775 lb) à neuf mois d’âge

Taux de survie des veaux : 95 %

Projets : intensification du fonds de terre, drainage et correction des pH

Étienne et Guillaume Barrette

TEXTES ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME, ET GUYLAINE GAGNON

COMMENT TROUVENT-ILS LEURS INFOS ?

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 28 16-06-22 13:46

Page 29: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

29COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

AFFAIRES AGRICOLES |

Cattlemen qu’ils ont trouvé l’idée d’un traîneau à veau pour le transport du site de vêlage jusqu’à l’étable lorsqu’il faut effectuer une intervention spéciale à la naissance.

Toutefois, le Coopérateur, le Magazine Opti Bœuf et La Terre de chez nous restent des incontournables pour savoir ce qui se passe dans le monde agricole québécois.

Pour les Barrette, les bons conseils de spécialistes sont encore importants. Bruno Langlois, conseiller spécialisé en production bovine à La Coop fédérée, est une précieuse source d’information pour eux. Ils aiment les discussions qu’il provoque et les défis qu’il leur lance. «Une pratique que Bruno nous a fortement recommandée a été décisive dans notre entreprise, précise Étienne : le pâturage en bandes. »

Le groupe conseil agricole de la région, au sein duquel Guillaume s’implique, est une autre bonne source de renseignements pour améliorer les performances. Cette organisation est axée sur la gestion technicoéconomique et financière. Guillaume, toujours prêt à tapoter sur sa calculatrice, estime que «lorsque tu négocies 1000 tonnes de foin par année et près de 200 vaches, il faut connaître tes coûts de production pour savoir de quoi tu parles!»

D’ailleurs, Gilles Asselin, directeur des opérations agricoles à La Coop des deux rives, salue la force des jumeaux pour ce qui est du calcul des impacts de toutes leurs décisions.

Toujours par l’entremise du groupe conseil agricole, il existe un noyau de producteurs qui organisent des rencontres pour discuter productions. «Nous sommes chanceux, parce qu’il n’y a pas beaucoup de régions où existent ce genre de rencontres, raconte Guillaume. On en revient toujours avec de nouvelles idées.»

Les visites de fermes et les rencontres de producteurs sont aussi des sources d’information essentielles pour les

Barrette. Par exemple, en 2006, trois ans après l’acquisition de leur ferme, ils sont allés voir des entreprises albertaines où l’élevage se fait en pâturage. Des modèles inspirants pour leur fonctionnement par optimisation de pâturage.

Ils voyagent aussi au Québec. Tous les deux ou trois ans, ils se rendent notamment en Abitibi, où l’élevage en pâturage se fait dans des conditions semblables aux leurs. «Même si on a beaucoup de travail à la ferme, on se fait un devoir, en tant qu’entrepreneurs, de continuer à se former », estiment les frères.

Est-ce que le Web constitue une source d’information digne de confiance pour les Barrette? Eh bien non! Les jumeaux estiment qu’il circule beaucoup d’information sur Internet, mais qu’elle n’est pas toujours de qualité. Ils préfèrent les sources sûres.

VENTES ET ACHATS : QUELLES SOURCES CHOISIR ?En ce qui concerne l’obtention d’information pour la vente des veaux, il n’y a pas beaucoup de possibilités, soutiennent les frères : par les encans, par l’entremise de courtiers privés ou par Les Producteurs de bovins du Québec.

« Comme la mise en marché n’est pas notre métier, on a choisi de faire affaire avec la Fédération [Les Producteurs de bovins du Québec]. C’est un système d’élus, donc c’est transparent. Et ce qui n’est pas vendu par la Fédération, on le vend par encan.»

En somme, par leur recherche d’information, les Barrette veulent savoir comment font les meilleurs de la production. «On se rend compte qu’ils ne font rien d’extraordinaire. Mais ils font un tas de petites choses qui s’avèrent finalement la base pour bien réussir ! » concluent les frères. 

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 29 16-06-22 13:47

Page 30: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

30 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

«Il faut faire preuve de discernement concernant l’info qu’on reçoit, croit Jean-Denis Morin. C’est pourquoi les conseillers ne vont pas disparaître.»

Jean-Denis Morin est gestionnaire d’une station d’épreuves de taureaux de boucherie – la Station génétique de la Beauce – et d’une entreprise de semi-fini-tion de bouvillons à Saint-Martin. À la sta-tion d’épreuves, après la vente, Jean-Denis et son frère Daniel préparent les taureaux en fonction des besoins des acheteurs. « Je suis à leur écoute, dit-il. Ils m’informent de leur façon de nourrir les taureaux à leur ferme, et je m’adapte en conséquence.» Le bouche-à-oreille est pour lui une excel-lente façon d’avoir un retour d’information sur ses pratiques.

L’élevage de bovins est une deuxième vie pour Jean-Denis, ainsi que pour la Ferme Roch Morin et fils. Titulaire d’un baccalau-réat en éducation physique et d’une mineure en pédagogie, il a enseigné pendant huit ans à Québec. En 1993, il achète l’entreprise familiale en copropriété avec Daniel.

Son passé de professeur influence inévitablement la manière dont il obtient son information. Il consulte largement les ouvrages de référence et les médias écrits: le Coopérateur, le Magazine Opti Bœuf, La Terre de chez nous. Le journal Les Affaires se trouve également sur sa table de chevet. Cet heb-domadaire lui permet de suivre les cours

de la Bourse qui touchent les denrées agri-coles, de même que les grandes tendances des marchés financiers.

Internet fait bien sûr partie de ses outils de recherche. Le site Agri-Réseau est pour lui un incontournable. Alimentation des bovins, génétique, biosécurité, gestion des cultures: Jean-Denis se crée des dossiers électroniques de référence et s’abonne aux alertes en lien avec ses sujets d’intérêt.

Il consulte Facebook et Twitter à l’occa-sion. Il demeure toutefois critique. «Internet, on peut s’y perdre, dit-il. Il faut mettre un bémol à l’information qu’on y trouve et trier en fonction des besoins de l’entreprise.»

D’où l’importance et la nécessité des conseillers, estime le producteur de 58 ans. «Les entreprises se segmentent et se spé-cialisent de plus en plus, dit-il. Les vétéri-naires et experts-conseils se doivent d’être à la fine pointe de l’information dans leur secteur d’activité. Ils nous aident à affiner nos recherches et à valider nos sources. Par exemple, l’information trouvée dans Inter-net peut-elle vraiment s’appliquer à notre exploitation?» La taille des sabots des tau-reaux est un exemple de questionnement en matière de gestion de troupeau qu’il a validé auprès de son vétérinaire. Faut-il la mettre en œuvre? Il soupèse le pour et le contre auprès des éleveurs pour s’assurer de bien répondre à leurs besoins.

PORTRAIT DE L’ENTREPRISE

Nombre de sujets : 140 à 150 taureaux pur sang (Angus, Simmental, Charolais, Limousin, Shorthorn, Salers) en station d’épreuves (133 jours)

215 à 235 têtes en semi-finition, dont 75 à 85 femelles en réclusion hivernale (Angus- Charolais, Angus-Limousin, Angus-Simmental ou Simmental-Charolais), et 140 à 150 têtes aux pâturages en saison estivale (femelles et mâles)

Superficies en culture : 34 ha (85 acres) en pâturages (deux groupes de 70 à 75 têtes – six parcelles par groupe, soit 1,5 à 1,75 tête par acre pour deux, trois ou quatre jours); 10 ha de maïs-ensilage; 32 ha en foin

Période de semi-finition : mi-octobre à fin avril pour les bouvillons en réclusion hivernale; mi-mars à début septembre pour les bouvillons aux pâturages (de l’entrée à la mi-mai : alimentation RTM; de la mi-mai à la vente : pâturages)

Poids des bouvillons à l’achat : 225 à 270 kg (500 à 550 lb )

Poids des bouvillons à la vente : 430 à 455 kg

Projet : consolider la station d’épreuves en conservant un noyau intéressant de taureaux pour proposer une offre diversifiée aux acheteurs de taureaux

JEAN-DENIS MORIN :ORIENTÉ CLIENT

Jean-Denis et Denis Morin

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 30 16-06-22 13:48

Page 31: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

31COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

AFFAIRES AGRICOLES |

QUELQUES SITES CONSULTÉS PAR SIMON-PIER :

� Direct Livestock Marketing System : www.dlms.ca

� The Cattle Range : www.cattlerange.com

� Centre d’études sur les coûts de production en agriculture : www.cecpa.qc.ca

� Beef Cattle Research Council : www.beefresearch.ca

� Beef : www.beefmagazine.com

� Forgaebeef.ca : www.foragebeef.ca

� RanchWorldAds : www.ranchworldads.com

� Drugs.com : www.drugs.com

� The Western Producer : www.producer.com

� Grainwiz : www.grainwiz.com

� YouTube www.youtube.com

Jean-Denis n’hésite d’ailleurs pas à utili-ser le courriel pour questionner les experts. «C’est un outil très utile, dit-il. Je m’en sers très souvent.»

Selon lui, la formation continue consiste maintenant à consulter régulièrement Internet pour obtenir de l’information crédible et bien ciblée.

En plus de se tenir informé, Jean-Denis utilise des fichiers Excel pour améliorer et faciliter la gestion de sa station d’épreuves.

Enfin, puisque les prix sont indé-pendants de la volonté de tout éleveur, il vérifie systématiquement la tendance des cycles du bœuf avant de faire l’achat de veaux pour son parc de semi-finition. Pour ce faire, il consulte le site des Pro-ducteurs de bovins du Québec. De plus, en connaissant ses coûts de production sur toute la courbe de croissance de ses bouvillons, il a une idée très juste de la rentabilité de sa ferme.

« JE SUIS UN VISUEL » Propriétaire de la Ferme Chantalain,

à Tring-Jonction (Beauce), Simon-Pier Bou-lianne-Lévesque aime voir, parler et échanger. C’est pourquoi il mise large-ment, pour s’informer, sur les visites de fermes, les colloques vaches-veaux et bouvillons, les journées parcs et les réu-nions de producteurs. Il est un visuel, oui, mais aussi un jeune homme très à l’écoute.

Plusieurs innovations et techniques uti-lisées chez lui ont été peaufinées grâce à ses méthodes très terre à terre pour s’informer. Parmi celles-ci, les visites organisées par l’ITA de La Pocatière chez des producteurs de l’Abitibi, qui lui ont permis de découvrir

la culture de plantes annuelles (dont le chou fourrager) à des fins de pâture automnale.

C’est également dans cette région, réputée pour sa production de bovins de boucherie, ainsi que dans l’Ouest cana-dien et lors de colloques, qu’il a puisé l’idée du pâturage intensif en bandes de deux jours, de même que celle d’utiliser des dévidoirs de fil de fer pour faciliter le transfert des animaux d’une parcelle à l’autre (voir la vidéo).

La conception d’un corral de manuten-tion où examiner et traiter ses animaux lui a été inspirée, elle, par une rencontre avec un éleveur. 

SIMON-PIER BOULIANNE- LÉVESQUE

Lien vidéo :www.cooperateur.coop/fr/affaires-agricoles/vaches-veaux-au-paturage

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 31 16-06-22 13:49

Page 32: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

32 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

BERN

ARD

DIAM

ANT

| AFFAIRES AGRICOLES

PORTRAIT DE L’ENTREPRISE

Nombre de vaches : 115, principalement de race Angus

Nombre de taureaux : 5

Superficies en culture : 180 ha en culture et pâturage

Nombre de jours de paissance : 225

Période de vêlages : novembre, février-mars et mai

Poids et âge des veaux à la vente : 340 kg (750 lb) à 9-10 mois (80 à 85 sujets annuellement) (Simon-Pier met également en vente chaque année 5 ou 6 taureaux et 25 à 30 femelles pour la reproduction.)

Taux de survie des veaux : 95 à 96 %

Projets : élever ses femelles de remplacement et faire croître son troupeau à 125 vaches; engraisser des bouvillons à forfait

De toute évidence, Simon-Pier sait bien s’entourer et créer des liens ! Même s’il privilégie le contact direct avec ses homo-logues, les recherches dans Internet sont source de découvertes et d’apprentissages (voir l’encadré, page 31). Il y a déniché « le maïs à pâturer pendant l’hiver». De même qu’une façon peu coûteuse de fabriquer des abreuvoirs extérieurs robustes à l’aide de vieux pneus de machinerie lourde (voir la vidéo – référence à la page précédente).

Ses abris à veaux mobiles (cabanes et pan-neaux brise-vents) sont aussi inspirés d’une visite chez un producteur et de sites Web de l’Ouest canadien, notamment de l’Alberta.

Les sites du CRAAQ, des Groupes conseils agricoles du Québec, du minis-tère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario ainsi que de l’Institut de recherche et de dévelop-pement en agroenvironnement sont pour lui de bonnes sources d’information, qu’il consulte régulièrement.

Ses lectures de médias écrits sont éga-lement multiples: le Coopérateur, le Magazine Opti Bœuf, La Terre de chez nous, etc.

Mais ce jeune éleveur de 28 ans, natif de Saint-Clément (Bas-Saint-Laurent) et

formé en gestion et exploitation d’entre-prise agricole à La Pocatière, ne néglige pas pour autant les échanges avec ses conseillers. Il est avide d’informations nouvelles pour faire progresser son entre-prise, lancée en 2012. L’agronome Jessica-Guay Jolicœur, du regroupement Opti Bœuf SENC, joue un rôle de premier plan auprès de Simon-Pier, particulièrement en matière d’alimentation et de gestion d’élevage. France Bélanger, du MAPAQ, a également été de bon conseil pour ce qui touche le choix des productions végétales de l’entreprise.

Du côté des prix, Simon-Pier consulte le site des Producteurs de bovins du Québec, mais il a un faible pour les sites de l’Ouest canadien, qui lui procurent une vision pan-canadienne et mondiale.

Passionné et déterminé, il travaille en plus dans un parc d’engraissement de 2000 têtes situé à Saint-Patrice-de-Beaurivage, où il est en contact avec plusieurs producteurs. Cet emploi d’appoint le tient bien au fait des rouages de la mise en marché des bovins.

Simon-Pier ouvre l’œil et tend l’oreille pour saisir les dernières tendances qui feront de lui un éleveur toujours plus performant.

1. Même si Simon-Pier privilégie le contact direct avec ses homologues, ses recherches dans Internet sont source de découvertes et d’apprentissages. Il y a déniché entre autres « le maïs à pâturer pendant l’hiver ».

2. Simon-Pier met en marché annuellement 80 à 85 bouvillons de 340 kg, 5 ou 6 taureaux et 25 à 30 femelles pour la reproduction.

21

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 32 16-06-22 13:50

Page 33: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

BERN

ARD

DIAM

ANT

33COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

JEAN-YVES LAVOIE, AGRONOME, DIRECTEUR COMMERCIAL, SERVICE MONOGASTRIQUE, LA COOP FÉDÉRÉE [email protected]

À TIRE D’AILE

ON NE PEUT PLUS L’IGNORER : la tendance «bien-être

animal» est ici pour de bon. Bien sûr, il n’est pas ques-

tion de revenir à l’époque de l’agriculture de subsis-

tance et d’aller gaiement ramasser ses œufs dans un

champ où s’ébattent quelques poules.

Cela dit, les consommateurs exigent de plus en

plus que les aliments qu’ils consomment soient issus

de pratiques qui respectent les animaux qui les pro-

duisent. La perception du «happy bird» est très répan-

due. La cage traditionnelle n’est plus « tendance». Et

elle est vouée à disparaître, règlementation oblige.

Retour dans le passé. Dans les années 1960, la

recherche visait l’efficacité reproductive des lignées

et les rendements au couvoir. Dans les années 1980,

on misait sur la qualité de l’œuf et son effet sur la santé

humaine. Depuis les années 2000, la recherche se

penche sur la santé des oiseaux et l’adaptation aux

exigences du bien-être animal.

Les producteurs d’œufs, bien au fait des revendi-

cations de leurs clients, se sont de tout temps préoc-

cupés de répondre activement à leurs demandes.

Hendrix Genetics, entreprise néerlandaise qui,

depuis une quinzaine d’années, approvisionne le

réseau La Coop en pondeuses d’œufs de consomma-

tion, a suivi de près cette évolution.

Les oiseaux qu’elle produit sont adaptés aux

divers modes d’élevage qui mettent l’accent sur un

meilleur bien-être : poules en liberté, poules logées en

volière ou en cages enrichies.

L’expertise d’Hendrix Genetics est reconnue partout

dans le monde, et pas que dans le domaine de la pon-

deuse. L’entreprise est aussi réputée dans la production

de dindon, de volailles traditionnelles et de porc, ainsi que

dans l’aquaculture. Création de valeur, collaboration,

innovation et développement durable sont au cœur de sa

stratégie d’affaires. Elle répond à divers marchés, notam-

ment dans les pays en développement, où les besoins de

productivité et de résistance aux maladies sont criants,

en raison des conditions de logement modestes.

Les critères de sélection traditionnels d’Hendrix

demeurent la viabilité de l’oiseau, la qualité de l’œuf,

le nombre d’œufs produits, le poids de ceux-ci, la

conversion alimentaire et l’emplumage des oiseaux.

C’est pourquoi les performances des lignées mises au

point par l’entreprise ne sont pas altérées par le type

de bâtiment dans lequel les oiseaux sont logés ni par

le système d’élevage utilisé.

De nouveaux critères font maintenant partie des

efforts de sélection d’Hendrix, en fonction des nou-

veaux systèmes de logement. Mentionnons notam-

ment le comportement et l’agressivité, ainsi que le

risque de ponte au sol. Avec ces critères plus difficiles

à mesurer en recherche et développement, le défi est

de taille pour les entreprises de génétique. Hendrix a

réalisé de grandes avancées en la matière.

En témoignent les producteurs qui élèvent, entre

autres, les lignées Isa Brown, Dekalb, Bovans et Shaver.

Toutes réputées mondialement, elles ont été mises au

point par Hendrix Genetics, qui les commercialise.

Les producteurs d’œufs n’ont pas à s’inquiéter :

le réseau La Coop dit « présent » lorsqu’il s’agit de

génétique, d’alimentation et de performances avec

les nouveaux modes d’élevage. Il est un partenaire au

goût du jour. 

HENDRIX ET L’INCONTOURNABLE BIEN-ÊTRE ANIMAL

JEAN-YVES LAVOIE, AGRONOME, DIRECTEUR COMMERCIAL, SERVICE MONOGASTRIQUE,LA COOP FÉDÉRÉE [email protected]

BIEN-ÊTRE ANIMAL

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 33 16-06-22 13:51

Page 34: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

34 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

ISTO

CK

| AFFAIRES AGRICOLES

MÈRE NATURE: L’INDOMPTABLELe facteur prédominant de la qualité du maïs est sans nul doute les conditions météorologiques lors de la période de croissance des grains. Un semis tardif combiné à une récolte hâtive réduira le nombre d’unités thermiques fournies au grain. Un grain qui n’atteindra pas sa pleine maturité aura possiblement une densité (kg/hl) plus faible.

Le poids est une donnée importante. Il indique si le grain a bénéficié de suffisamment de chaleur lors de sa croissance pour bien acquérir ses propriétés physicochi-miques, et qu’il est arrivé à maturité.

Le tableau à la page suivante montre les résultats d’une étude qui fait état d’une corrélation positive entre la den-sité du maïs et sa valeur énergétique chez la volaille.

LA RÉCOLTE ET LE SÉCHAGEMême si la qualité du maïs au champ est bonne, cela ne signifie pas qu’elle est immuable. L’humidité à la récolte est un facteur qui influencera massivement le séchage du

POUR AVOIR UN GRAIN DE QUALITÉ, IL NE SUFFIT PAS QUE LES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES AIENT ÉTÉ FAVORABLES. LES MANIPULATIONS POSTRÉCOLTES SONT TOUT AUSSI CRUCIALES. VOYONS ENSEMBLE LA CHAÎNE DE PRODUCTION DU GRAIN, DU CHAMP JUSQU’À VOS OISEAUX.

LA QUALITÉ DU GRAIN

grain. En effet, un grain plus sec à la récolte nécessitera moins de séchage qu’un grain humide. Cet aspect souvent oublié est crucial pour les performances des oiseaux.

Séparons le séchage en deux principaux aspects: le temps de séchage et la température. Lors du séchage, on ne fait pas que réduire l’humidité du grain. Un séchage trop persistant ou à trop haute température engendrera des réactions phy-sicochimiques dans le grain. Celle qui nous intéresse est la réaction de Maillard. Elle peut se résumer au fait que l’amidon contenu dans le grain réagira avec les acides aminés. Plus la température de chauffage est élevée, plus la réaction se produira rapidement. À l’inverse, à faible température, la réaction de Maillard aura lieu très lentement.

En alimentation humaine, cette réaction est à l’ori-gine entre autres du bon goût et de la belle couleur des aliments cuits. Par contre, en alimentation animale, cette réaction est indésirable. En effet, certains acides aminés, dont la lysine, ne seront plus disponibles pour l’animal une fois qu’ils seront liés à un sucre. Lors d’un chauffage

DU CHAMP AUX OISEAUXTEXTE D’ALEXANDRE LEBEL, M. SC., AGRONOME

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 34 16-06-22 13:52

Page 35: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

35COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

ISTO

CK

AFFAIRES AGRICOLES |

extrême, les acides aminés peuvent être carrément détruits. Bref, il est préférable que le grain sèche au champ lentement, afin de réduire la température dans le séchoir et le temps qu’il y reste.

À L’ENTREPOSAGESi notre grain est récolté et séché conve-nablement, notre travail n’est pas terminé pour autant. Même si nous avons réussi à avoir un grain mûr, séché au champ et avec un poids à l’hectolitre élevé, le processus d’entreposage peut encore poser problème. L’un des risques lors de l’entreposage est l’apparition de moisissures, de levures et d’autres organismes indésirables. Avoir un grain contenant moins de 15% d’humidité permet de réduire ce risque. Il est donc primordial de vérifier le taux d’humidité du grain lors de l’entreposage.

La qualité et la bonne gestion des ins-tallations sont déterminantes dans la qua-lité du grain qui sera utilisé pour fabriquer les aliments destinés à vos oiseaux.

Toute infiltration d’eau peut créer des poches d’humidité où les moisissures prolifèreront. Un grain exposé aux moi-sissures verra sa valeur nutritive réduite.

Vous pourrez remarquer que la plus forte concentration de moisissures se trouve sur les plus petits grains, qui deviennent rabou-gris. De plus, toute blessure mécanique cau-sée au grain est une porte d’entrée pour les moisissures. La lutte contre les insectes et les rongeurs est donc de mise.

Quant aux mycotoxines, il faut effectuer une analyse adéquate afin d’en détermi-ner le type et les niveaux présents dans les grains. Leurs effets sont multiples: immu-nosuppression, problèmes de fertilité, pro-blèmes de performances, lésions buccales, problèmes hépatiques, nécrose, etc.

En conclusion, la qualité du grain ne se résume pas uniquement à ses propriétés physicochimiques lors de la récolte. Il est impossible de maîtriser les caprices de Mère Nature, mais il n’en reste pas moins que la gestion de vos récoltes et du grain aura des impacts majeurs sur la produc-tivité et la rentabilité de vos élevages.

EFFET DE LA DENSITÉ DU MAÏS SUR L’ÉNERGIE MÉTABOLISABLE CHEZ LE POULET

Densité (kg/hl) kcal/kg

71 3715

68 3658

62 3641

60 3540

Source : Baidoo et coll., 1991

L’auteurAlexandre Lebel, M. Sc., agronomeSpécialiste en nutrition avicole La Coop fédérée [email protected]

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 35 16-06-22 13:53

Page 36: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

36 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

ISTO

CK

| AFFAIRES AGRICOLES

CHAQUE ANNÉE, NOUS EFFECTUONS UNE COMPILATION DE TOUS LES RÉSULTATS TECHNICOÉCONOMIQUES DES PRODUCTEURS DU RÉSEAU LA COOP. LE BUT EST DE FAIRE VALOIR LES RÉSULTATS QUI INFLUENCENT LE PLUS POSITIVEMENT LES PERFORMANCES ÉCONOMIQUES DE L’EXPLOITATION PORCINE.

Les comparaisons entre les producteurs sontréalisées dans les catégories suivantes :� Productivité en maternité� Performance en pouponnière� Performance en sevrage-vente� Performance en engraissement� Performance globale naisseur-finisseur

Les producteurs ayant réalisé les meilleures performances en 2015 ont été présentés lors de la dernière assemblée générale annuelle de la Filière porcine coopérative, tenue le 18 mars à Saint-Agapit (voir les tableaux ci-contre pour les résultats).

En maternité, chaque année amène un nouveau record de performance. L’an passé, pour la première

fois, un éleveur a franchi le cap de 32 porcelets sevrés par truie productive par année.

Dans les sections pouponnière, sevrage-vente et engraissement, nous utilisons des indices d’ef-ficacité qui pondèrent les critères techniques en fonction de leurs valeurs économiques. Ces critères sont la conversion alimentaire, les pertes, le gain moyen quotidien ainsi que la précision d’expédition à l’abattoir.

La section naisseur-finisseur regroupe les per-formances de productivité en maternité avec celles de l’engraissement. Le plus avantageux est de vendre le plus de kilos de porcs par truie par année tout en ayant un coût d’alimentation le plus bas possible. 

TECHNICOÉCONOMIQUESEN PRODUCTION PORCINE

PERFORMANCES

TEXTE DE JEAN TANGUAY, AGRONOME

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 36 16-06-22 13:54

Page 37: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

37COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

ISTO

CK

L’auteurJean Tanguay, agronome

Coordonnateur en évaluation économique, Production porcine

Olymel [email protected]

MATERNITÉ – PROPRIÉTÉ DE COOPÉRATIVE

1. S.C.A. Inverness (Grefort) 32,0

2. Ferme St-Eugène 30,7

3. Purporc 29,3

MATERNITÉ – CLIENT À SON COMPTE

1. Ferme du Beauporc 30,8

2. Ferme Géliporc 30,6

3. Ferme A-Porc-Ça 30,5

4. Porcibel 29,9

5. Ferme Roland Morneau 29,2

POUPONNIÈRE

1. Pouponnières de Ste-Agathe 131,5

2. Ferme Athanase 129,1

3. Site Alain Gagnon 127,3

4. Ferme Claudia 126,9

5. Le Goret (Wickham) 125,9

PORCELETS SEVRÉS PAR TRUIE PRODUCTIVE PAR ANNÉE

PORCELETS SEVRÉS PAR TRUIE PRODUCTIVE PAR ANNÉE

INDICE D’EFFICACITÉ EN POUPONNIÈRE

ENGRAISSEMENT

1. Ferme D. Beauchesne 264,7

2. Ferme Dosquet 259,8

3. Ferme Jéricho 252,1

4. Ferme Réal Sylvain 249,6

5. Ferme Annaud 248,4

6. Ferme Valleroy 246,2

7. La Ferme JSL 246,1

8. Ferme Coporc 2000 246,0

9. SCA Dumay 244,5

10. Ferme Luko 27102 et 33017 243,1

SEVRAGE-VENTE

1. Ferme Pomerleau et frères 220,0

2. Ferme GDB 218,6

3. Élevages Gosford 218,1

4. Ferme Rocie 217,9

5. Ferme Hervé Audet 216,2

NAISSEUR-FINISSEUR CLIENT À SON COMPTE

1. Ferme Pomerleau et frères 295

2. Ferme St-Noël 288

3. Ferme Pierre Boisvert 283

4. Ferme Lilo Porc 281

5. Porcherie Roger Gauthier 280

INDICE D’EFFICACITÉ EN ENGRAISSEMENT

INDICE D’EFFICACITÉ SEVRAGE-VENTE

INDICE D’EFFICACITÉ NAISSEUR-FINISSEUR

Avis aux producteurs sur l’utilisation responsable des caractèresMonsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation de ces produits a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ces produits ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ces produits. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship.

VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. La technologie Roundup ReadyMD comporte des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate, un ingrédient actif des herbicides pour usage agricole de marque RoundupMD. Les variétés de soya Roundup Ready 2 XtendMC possèdent des gènes qui procurent une tolérance au glyphosate et au dicamba. Les herbicides pour usage agricole qui contiennent du glyphosate détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate et ceux qui contiennent du dicamba détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le dicamba. Contactez votre détaillant Monsanto ou appelez le support technique de Monsanto au 1-800-667-4944 pour connaître les programmes de désherbage recommandés avec le système de production Roundup ReadyMD Xtend. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le canola contient les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil et thiaméthoxam. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le canola plus VibranceMD est une combinaison de deux produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil, thiaméthoxam et sedaxane. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole et clothianidine. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine et ipconazole. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le maïs avec PonchoMD/VoTivoMC (fongicides, insecticide et nématicide) est une combinaison de cinq produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole, clothianidine et la souche Bacillus firmus I-1582. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine, métalaxyl et imidaclopride. Solutions appliquées aux semences AcceleronMD pour le soya (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine et métalaxyl. AcceleronMD, Cell-TechMC, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, Genuity et le logoMD, GenuityMD, JumpStartMD, OptimizeMD, Refuge IntégralMD, Roundup Ready 2 Technologie et le logoMC, Roundup Ready 2 XtendMC, Roundup Ready 2 RendementMC, Roundup ReadyMD, Roundup TransorbMD, Roundup WeatherMAXMD, RoundupMD, SmartStaxMD, TagTeamMD, TransorbMD, VaporGripMD, VT Double PROMD, VT Triple PROMD et XtendiMaxMD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisation sous licence. FortenzaMD et VibranceMD sont des marques déposées d’une société du groupe Syngenta. LibertyLinkMD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. HerculexMD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. PonchoMD/VotivoMC sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. ©2016 Monsanto Canada Inc.

AFFAIRES AGRICOLES |

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 37 16-06-22 13:56

Page 38: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

38 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

À la Ferme C et R Beaudoin, à Saint-Jacques, dans Lanaudière, la culture du soya à grand écarte-ment s’est imposée. «Nous avons commencé à semer le soya aux 30 po à cause de la sclérotiniose, précise Carl Beaudoin. Et chez nous, semer aux 30 po, c’était avec un démarreur – ou pas de 30 po, parce que la fertilité de certains de nos champs est faible.»

L’entreprise cultive 890 ha, et les légumineuses s’imbriquent dans la rotation. La culture de haricots et de pois de conserverie, de soya et de haricots adzuki s’ajoute à celle du maïs-grain et du blé. Carl Beaudoin, fils d’un des propriétaires et relève de la ferme, sème le soya tôt. «Ici, au printemps, chaque journée compte pour éviter les risques de gel hâtif», souligne-t-il. Cette année, malgré un printemps hési-tant, l’ensemencement du soya a pris fin le 13 mai.

Pour cet agriculteur, l’utilisation d’un démarreur dans la culture du soya assure un rendement stable. Que la saison soit favorable ou pas, le rendement oscille entre 1,1 et 1,4 tonne à l’acre (2,7 et 3,5 t ha)

POUR LA CULTURE DE LÉGUMINEUSES, CARL BEAUDOIN ADHÈRE À UNE ASSURANCE PRINTEMPS : IL UTILISE UN DÉMARREUR LIQUIDE LORS DES SEMIS.

TEXTE ET PHOTOS D’ÈVE CAYER, AGRONOME

dans les champs aux rangs espacés de 30 po (75 cm). Chez lui, ce résultat est improbable avec une culture de cette légumineuse à faible écartement entre les rangs.

Lorsqu’il ensemence ses champs de soya en rangs espacés de 7 po, Carl observe une variabilité de pro-ductivité plus accentuée au fil des saisons de crois-sance. «Les années favorables au soya, j’ai de bons rendements aux 7 po, mais quand c’est une mauvaise année, les rendements ne sont pas là. Les variations vont de 0,9 t/acre les moins bonnes années à 2 t/acre lors des années à soya. » Comparativement au semis à faible écartement, le semis du soya à grand écarte-ment permet une levée plus uniforme.

Depuis une dizaine d’années, l’ensemencement du soya à espacement large dominait à la ferme des Beaudoin. Cette année, le semis en rangs espacés de 7 po regagne un peu de terrain. «La culture de soya aux 7 po a sa place à la ferme », dit Carl. Le semis au planteur à maïs avec un démarreur lui assure un

DÉMARRER AVEC ARDEUR

Le démarreur liquide permet à Carl Beaudoin davantage de précision et d’autonomie sur les grandes surfaces qu’il ensemence.

eKonomics.com, de PotashCorp Un site Web tout à fait gratuit et convivial, avec calculateurs de rendement du capital investi, outils de régie des cultures, données géographiques de tests de sol, conseils d’experts de l’industrie et résumés de recherche – tous conçus pour vous aider à maximiser vos boisseaux à l’acre. Voyez comment eKonomics peut vous aider à améliorer votre rentabilité.

Plus de boisseaux à l’acre, grâce à eKonomics.

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 38 16-06-22 13:56

Page 39: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

eKonomics.com, de PotashCorp Un site Web tout à fait gratuit et convivial, avec calculateurs de rendement du capital investi, outils de régie des cultures, données géographiques de tests de sol, conseils d’experts de l’industrie et résumés de recherche – tous conçus pour vous aider à maximiser vos boisseaux à l’acre. Voyez comment eKonomics peut vous aider à améliorer votre rentabilité.

Plus de boisseaux à l’acre, grâce à eKonomics.

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 39 16-06-22 13:57

Page 40: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

40 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

rendement stable et prévisible. Par contre, continuer d’ensemencer une petite portion de ses champs avec l’autre méthode de semis lui permet d’aller chercher un peu plus de rendement lors des bonnes années.

Le haricot adzuki se sème, lui aussi, avec des entrerangs de 30 po. En début de saison, le départ de cette légumineuse s’amorce lentement. Selon Carl, l’ajout d’un démarreur réduirait sa vulnérabilité. La culture du haricot adzuki représente une récolte à haute valeur économique pour l’exploitation de Saint-Jacques, et elle s’étale cette année sur plus de 265 ha. Le démarreur fait partie des stratégies de semis pour cette culture.

LES INGRÉDIENTSLe démarreur comprend 30 unités d’azote. L’apport en phosphore varie selon l’analyse de sol de chacun des champs, et ce, tant pour le soya que pour le haricot adzuki. Carl

Beaudoin utilise un démarreur liquide et dose les mélanges directement à la ferme, à partir des recommandations de son expert-conseil, le technologue Stéphane Galarneau. Quels sont les ingrédients uti-lisés afin de concocter le démarreur pour le soya et le haricot adzuki? Du 11-37-0 et l’engrais Solaz, pour compléter les besoins en azote. L’apport en potassium provient d’une application d’engrais granulaire en présemis incorporé ou d’un produit chau-lant riche en potassium, en fonction de l’analyse de sol.

La Ferme C et R Beaudoin a opté pour le démarrage avec un engrais en solution pour optimiser les semis. «Avec l’engrais liquide, c’est plus rapide et j’ai plus d’auto-nomie, précise Carl. Je peux semer 80 acres sans m’arrêter.»

LA RECETTEStéphane Galarneau et Carl Beaudoin arrivent à un constat similaire concernant l’utilisation d’un démarreur dans le soya. «C’est un avantage quand le soya est semé tôt: le départ est meilleur et les plants plus verts entre le semis et la nodulation», sou-tient l’expert-conseil de La Coop Profid’Or.

Ils observent tous deux que les premières gousses se situent plus haut sur le plant lorsqu’on incorpore un démarreur aux semis du soya et du haricot adzuki. Cela facilite la récolte et réduit les pertes au battage. «Dans les champs semés aux 7 po, ce n’est pas rare de trouver des gousses au sol. Aux 30 po, c’est moins fréquent», souligne Carl Beaudoin.

Toutefois, apporter trop d’azote à une légumineuse pourrait favoriser la pro-duction d’un feuillage abondant et créer un environnement propice à l’apparition de maladies. Par contre, le semis en rangs larges permet une aération, ce qui réduit l’incidence de maladies fongiques, comme la sclérotiniose.

«Pour moi, semer mon soya aux 30 po avec un démarreur, ça me donne l’assu-rance d’un rendement stable, peu importe la saison », conclut Carl Beaudoin.

1. Carl Beaudoin sème le haricot adzuki à taux variable. Des cartes de couvert végétal fournies par La Coop Profid’Or lui permettent un semis à plus faible densité là où, les années précédentes, la végétation abondait. L’objectif : réduire le potentiel de maladies.

2. Sur les 890 ha de la Ferme C et R Beaudoin, le haricot adzuki en occupe quelque 265. Son taux de semis : 85 000 plants/acre (210 000 plants/ha). Tous les champs de ce haricot sont fertilisés avec un démarreur.

1

2

PHO

TO D

U H

AUT

: STÉ

PHAN

E PE

RREA

ULT

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 40 16-06-22 13:58

Page 41: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

41COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

TEXTE DE STÉPHANE PERREAULT, AGRONOME

L’HIVER DERNIER, VOUS AVEZ SÛREMENT VU LES REPORTAGES DANS LES MÉDIAS INDIQUANT QUE CERTAINS LÉGUMES IMPORTÉS ATTEIGNAIENT DES PRIX RECORDS. IL AURAIT ÉTÉ INTÉRESSANT DE MENTIONNER PAR LA MÊME OCCASION QUE LES PRODUCTEURS DU QUÉBEC CULTIVENT UNE MULTITUDE DE LÉGUMES QUI, GRÂCE À DIFFÉRENTES TECHNIQUES D’ENTREPOSAGE, SONT OFFERTS À L’ANNÉE.

C’est tout un travail qui est accom-pli, du champ à l’assiette, pour maintenir une qualité optimale. Dans le cas de la pomme de terre, en plus de tenir à l’écart les maladies, on ne veut pas que les tuber-cules germent.

La germination est influencée par de nombreux facteurs. On oublie parfois que les tubercules de pommes de terre sont bien vivants et qu’ils sont seulement en dor-mance. Lorsqu’ils sortent de cet état, la ger-mination s’enclenche. Plusieurs méthodes, dont une plus récente, permettent toutefois de prolonger leur dormance.

LA TEMPÉRATURELe contrôle de la température en entre-posage est un élément important. Plus la température est basse, plus la dormance se maintiendra. Pour les pommes de terre destinées au marché frais, un entrepo-sage à 4 oC est l’idéal. Pour celles desti-nées au marché de la croustille ou de la

frite, cette température est trop froide et aura un impact sur la couleur à la friture. On visera alors 10 oC. Les stress qu’ont subis les tubercules durant l’été ont aussi des impacts, car ils accélèrent l’âge physiologique et avancent la sortie de la dormance.

LA THERMOFUMIGATIONLa méthode la plus utilisée depuis plus de 50 ans est la thermofumigation au chlorprophame (également appelé CIPC). Appliqué en entrepôt, ce produit est chauffé puis vaporisé dans le système de ventilation. La qualité de l’application est essentielle. Pour être efficace, le CIPC doit atteindre les yeux des tubercules. Une mauvaise circulation de l’air laissera des zones non traitées. Le traitement doit aussi être fait avant le début de la germi-nation. Si elle a commencé, on s’expose à des problèmes de germination tant externes qu’internes. Par contre, il ne

DES POMMES DETERRE GERMÉES

ÇA PEUT ATTENDRE

AFFAIRES AGRICOLES |

À gauche, pommes de terre traitées au Smartblock; à droite, témoin non traité

PHO

TO D

U H

AUT

: STÉ

PHAN

E PE

RREA

ULT

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 41 16-06-22 13:59

Page 42: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

10473293_Stratego PRO_7.875x10.75-4C-052-F.indd BAYER-052-4C-2016-F

1CMYK

7.875” x 10.75”7.875” x 10.75”

7.0625” x 9.6875”8.125” x 11”100%

--Manny.Augusto

--Rebecca.EganAlanna.Turney

BayerNone

6-13-2016 11:32 AM6-13-2016 11:32 AM

Rodrigues, Pedro (TOR-MCL)

Le Cooperateur Agricole

--

--

--

--

--

3None

Mission Script, Blanch, Helvetica, Helvetica Neue LT Std

Cyan, Magenta, Yellow, Black

Ralentir la circulation,

c, e s t

formidable.

Ralentir la circulation,

c, e s t

formidable.

Préparez-vous à causer de bien plus gros embouteillages encore. Le fongicide StrategoMD PRO, auquel vous faites déjà con� ance pour boni� er la qualité et les rendements de vos cultures de blé d’hiver et de soya, est maintenant homologué pour utilisation sur les céréales de printemps et le maïs. Vous ne serez peut-être pas très populaire sur les routes, mais vous pourrez compter sur la protection de votre culture contre des maladies dévastatrices comme la moisissure blanche, sur des récoltes plus saines et sur des rendements supérieurs de vos cultures.

Apprenez-en plus à cropscience.bayer.ca/StrategoPRO

cropscience.bayer.ca, 1 888 283-6847 ou communiquer avec votre représentant Bayer. Toujours lire et suivre les instructions sur l’étiquette. StrategoMD est une marque déposée de Bayer Global. Bayer CropScience Inc. est membre de CropLife Canada.

Plus que les meilleurs produits.De grandes récompenses.Demandez à votre détaillant des précisions sur notre programme.

S:7.0625”

S:9.6875”

T:7.875”

T:10.75”

B:8.125”

B:11”

42 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

L’auteurStéphane Perreault, agronome Conseiller spécialisé en pommes de terre et petits fruits La Coop fédérée [email protected]

faut pas traiter les pommes de terre trop vite après la récolte. Aucune application ne doit être effectuée pendant qu’elles sont en cours de «guérison», car celle-ci sera compromise.

Un nouveau produit est maintenant offert au Canada. Mis au point par l’Uni-versité d’État du Washington, cet inhibi-teur de germination est appelé Smartblock. Comme pour le CIPC, le traitement doit se faire par fumigation en entrepôt. Le Smartblock a la capacité de faire sécher des germes ayant jusqu’à trois centimètres. Il peut donc être appliqué lorsque les tuber-cules ont commencé à germer, contraire-ment au CIPC, qui doit l’être avant le début de la germination. Il rétablit ainsi la dor-mance pour trois mois supplémentaires.

LE RÉGULATEUR DE CROISSANCELe traitement au Smartblock s’avère un bon complément à une autre méthode de contrôle de la germination: l’application d’hydrazide maléique. Mieux connu sous le nom de Royal MH-30 XTRA, ce produit est un régulateur de croissance. Utilisé en

application foliaire, il se diffuse à l’inté-rieur de la plante et contrôlera la germi-nation des pommes de terre en entrepôt. Il agit en bloquant la division cellulaire, tout en permettant aux tubercules de conti-nuer à grossir au champ.

Utilisé de façon optimale, le Royal MH-30 XTRA permettra de réduire le nombre de petits tubercules et d’aug-menter le calibre des pommes de terre. De quelle façon? Lorsque la division cellulaire est arrêtée, la plante ne peut plus créer de nouvelles cellules. Ainsi, la formation de petits tubercules plus tard en saison est éliminée. La plante n’a d’autre choix que de transférer sa production de sucres dans les tubercules existants, qui ont déjà une certaine grosseur. Il ne se forme pas de nouvelles cellules, mais celles qui sont déjà présentes peuvent continuer à gros-sir. Le stade et les conditions d’application sont des éléments clés pour obtenir un résultat maximal. Votre expert-conseil La Coop pourra vous guider dans ce domaine.

Autre avantage: les tubercules prove-nant de plants traités se conservent aussi plus facilement en entrepôt. Ainsi que nous l’avons mentionné précédemment, les pommes de terre sont bien vivantes et elles respirent, tout comme nous. Le traitement va accroître leur dormance et réduire leur respiration. Cela se traduira par une perte de poids moindre pour les tubercules.

Ainsi, le Royal MH-30 XTRA procure une maîtrise de longue durée de la germi-nation en entrepôt. Si certaines pommes de terre ont besoin d’être entreposées encore plus longtemps, il est maintenant possible, avec l’arrivée du Smartblock, de traiter les lots restants qui commenceraient à germer, et uniquement ceux-ci.

Il existe donc différentes stratégies de gestion de la germination permettant de mettre en marché de belles pommes de terre. Il ne reste qu’au consommateur à apprécier la disponibilité et la qualité de la production québécoise.

Germination lorsde l’entreposage

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 42 16-06-22 14:00

Page 43: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

10473293_Stratego PRO_7.875x10.75-4C-052-F.indd BAYER-052-4C-2016-F

1CMYK

7.875” x 10.75”7.875” x 10.75”

7.0625” x 9.6875”8.125” x 11”100%

--Manny.Augusto

--Rebecca.EganAlanna.Turney

BayerNone

6-13-2016 11:32 AM6-13-2016 11:32 AM

Rodrigues, Pedro (TOR-MCL)

Le Cooperateur Agricole

--

--

--

--

--

3None

Mission Script, Blanch, Helvetica, Helvetica Neue LT Std

Cyan, Magenta, Yellow, Black

Ralentir la circulation,

c, e s t

formidable.

Ralentir la circulation,

c, e s t

formidable.

Préparez-vous à causer de bien plus gros embouteillages encore. Le fongicide StrategoMD PRO, auquel vous faites déjà con� ance pour boni� er la qualité et les rendements de vos cultures de blé d’hiver et de soya, est maintenant homologué pour utilisation sur les céréales de printemps et le maïs. Vous ne serez peut-être pas très populaire sur les routes, mais vous pourrez compter sur la protection de votre culture contre des maladies dévastatrices comme la moisissure blanche, sur des récoltes plus saines et sur des rendements supérieurs de vos cultures.

Apprenez-en plus à cropscience.bayer.ca/StrategoPRO

cropscience.bayer.ca, 1 888 283-6847 ou communiquer avec votre représentant Bayer. Toujours lire et suivre les instructions sur l’étiquette. StrategoMD est une marque déposée de Bayer Global. Bayer CropScience Inc. est membre de CropLife Canada.

Plus que les meilleurs produits.De grandes récompenses.Demandez à votre détaillant des précisions sur notre programme.

S:7.0625”S:9.6875”

T:7.875”T:10.75”

B:8.125”B:11”

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 43 16-06-22 14:01

Page 44: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

44 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

| AFFAIRES AGRICOLES

Les abeilles ont la cote dans les médias. Un buzz surtout négatif, pour sou-ligner le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, l’implication des insec-ticides néonicotinoïdes dans la mortalité, le parasitisme de l’abeille par l’acarien varroa ou la malnutrition des butineuses placées dans des monocultures.

On parle moins des services positifs ren-dus par l’apiculture et de la recherche foison-nante pour diminuer les pertes d’abeilles, ces travailleuses infatigables. Mais on en parlera beaucoup plus grâce à Pierre Giove-nazzo et à cette chaire apicole. « L’apiculture vit des changements majeurs sur plusieurs

L’APICULTURE EST UNE PRODUCTION ANIMALE SOUS-ESTIMÉE, NOTAMMENT POUR SA CONTRIBUTION VITALE AUX PRODUCTIONS VÉGÉTALES. ÇA CHANGERA, PAROLE DE PIERRE GIOVENAZZO, TITULAIRE DE LA NOUVELLE CHAIRE DE LEADERSHIP EN ENSEIGNEMENT DES SCIENCES APICOLES DE L’UNIVERSITÉ LAVAL.

TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

plans », résume le principal intéressé, qui bourdonne dans le monde apicole depuis 2001, entre autres au Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD) et au Département de biologie de l’Université Laval, comme chargé de cours. Par exemple, la mortalité hivernale moyenne des abeilles du Québec, d’environ 25 % depuis les 10 dernières années, n’empêche pas la croissance du nombre de ruches. Le nombre d’unités en location pour la pollinisation a doublé depuis 1998. La valeur des services de pollinisation a aussi bondi depuis 15 ans – passant de 693 000 $ en 1997 à 5,1 millions $ en 2013 –, notamment sous l’impulsion des

ENFIN ADMISE À L’UNIVERSITÉ !

L’ABEILLE

1. L’apiculteur Yves Gauvin rayonnait. « Avec cette chaire, on vient d’assurer l’avenir de l’apiculture québécoise. »

2. Pierre Giovenazzo mettra sur pied les premiers cours universitaires de 1er et de 2e cycle en sciences apicoles au Québec.

3. Les acteurs universitaires et les membres de la Table filière apicole étaient tout sourire. Les uns et les autres investiront un total de 640 000 $ sur cinq ans dans la nouvelle chaire d’enseignement.

12

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 44 16-06-22 14:01

Page 45: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

45COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

AFFAIRES AGRICOLES |

producteurs de bleuets et de canneberges, dont les bons rendements sont tributaires des pollinisateurs.

Avec le concours de cette chaire, Pierre Giovenazzo mettra sur pied les premiers cours universitaires de 1er et de 2e cycle sur les sciences apicoles au Québec, en plus de mettre au point des activités de formation continue sur des sujets précis. Du côté des activités de recherche, certains domaines auront la faveur du chercheur : sélection génomique de lignées résistantes à la varroase, congélation du sperme de faux bourdons pour l’insémination des reines, suppléments alimentaires de probiotiques pour les abeilles dans les étendues de bleuets sauvages. Le clou : sa contribution à titre de président du comité organisateur du congrès Apimondia qui se tiendra à Mon-tréal en 2019, lequel devrait rassembler 8000 congressistes passionnés d’Apis mellifera.

La Chaire de leadership en enseigne-ment est une initiative de la Table filière apicole et résulte d’une entente entre l’Uni-versité Laval et des partenaires financiers externes (CRSAD, Syndicat des producteurs de bleuets du Québec et Fédération des apiculteurs du Québec), qui investiront un total de 640 000 $ sur cinq ans. D’ordinaire, ce genre de chaire ouvre la voie à la créa-tion d’un poste de professeur permanent au sein du corps professoral universitaire.

Rencontré au lancement de la Chaire, Yves Gauvin, apiculteur connu pour son franc-parler et son implication chez Citadelle

et à la Fédération des apiculteurs, rayonnait, verre de cocktail hydromel-jus de canneberge à la main. « Avec cette chaire, dit-il, on vient d’assurer l’avenir de l’apiculture québécoise. On a eu tendance à trop se fier à la généro-sité de Mère Nature ces dernières années. En délocalisant les ruches vers les producteurs de fruits, on a créé des problèmes. On crée maintenant les solutions. »

Jean-Paul Laforest, agronome, profes-seur de sciences animales à l’Université Laval et président du CRSAD, était lui aussi tout sourire. « Cette chaire offrira un milieu où s’exprimera le plein potentiel de l’apicul-ture. Notre centre de recherche, un orga-nisme à but non lucratif, offre beaucoup de place à l’abeille : les projets la concernant sont les plus nombreux, après ceux portant sur les bovins et le porc. »

« Le Québec a un grand besoin de spé-cialistes universitaires en sciences apicoles pour améliorer la productivité des apicul-teurs et assurer la pérennité de l’industrie de l’apiculture », renchérit André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval. Des propos qui trouvent écho chez Martine Bernier, chargée de projet à la Station apicole du CRSAD, qui se spécialise dans le fameux hyménoptère depuis le début de ses études universitaires.

Énergisé, Pierre Giovenazzo a conclu la conférence de presse par un proverbe persan qu’il a habilement adapté : « Le savant qui met en pratique son savoir est une abeille qui donne du miel. »

L’ABEILLE DÉCHIFFRÉE

� Apiculteurs québécois : 309

� Apiculteurs canadiens : 8483

� Nombre de colonies par apiculteur Ontario : 35 Québec : 161 Alberta : 279

� Pourcentage des revenus des apiculteurs québécois provenant du miel : 68 %

� Pourcentage des revenus des apiculteurs québécois provenant de la pollinisation : 26 %

� Prix moyen d’une reine : 26 $

� Prix moyen de la location d’une ruche pour la pollinisation : 115 $

� Prix de gros du miel : 4,92 $/kg

� Prix de détail du miel : 9,84 $/kg

� Balance commerciale québécoise du miel : - 7 millions $

� Valeur de la pollinisation des abeilles au Canada : 2 milliards $

3

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 45 16-06-22 14:02

Page 46: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

46 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

PHO

TO :

ISTO

CK

À LA SUITE DE SON ENTRÉE À L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE, EN 2001, LA CHINE A AUGMENTÉ SUBSTANTIELLEMENT LE SOUTIEN DE PRIX ÉLEVÉS QU’ELLE PROCURE À SES PRODUCTEURS AGRICOLES. QUEL EST L’IMPACT DE CETTE POLITIQUE AU CANADA ?

TEXTE D’YVES NGORBO

LE SOUTIEN AGRICOLE EN CHINE

Selon l’agence de notation Momagri, l’objectif de ces mesures est d’accroître les revenus du secteur et de soutenir la pro-duction. Les soutiens globaux à la produc-tion agricole et alimentaire1 (SGPAA) font état d’une croissance de 118% du soutien de la Chine au secteur agricole de 2008 à 2014. Cette tendance est aussi observée par l’Organisation de coopération et de déve-loppement économiques (OCDE): de 2004 à 2014, l’estimation de soutien aux produc-teurs (ESP) de la Chine est passée de 3 à 20 %, dépassant celle de l’ensemble des pays de l’OCDE réunis (figure 1).

LE MARCHÉ CHINOISLe facteur démographique est un détermi-nant dans le secteur agricole. En effet, si 99,5% de la population mondiale se situe hors du Canada, la proportion démogra-phique de la Chine en représente à elle seule 20%. De plus, l’augmentation de la classe moyenne chinoise, par centaines de millions pendant les dernières décen-nies, a impulsé un changement dans les habitudes alimentaires. La demande en viandes et en produits laitiers a connu une croissance remarquable, qui s’observe à l’égard de plusieurs autres denrées agri-coles. Par exemple, deuxième pays pro-ducteur et consommateur de maïs dans le monde après les États-Unis, la Chine a enregistré une augmentation notable de

| AFFAIRES ÉCONOMIQUES

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 46 16-06-22 14:03

Page 47: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

47COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

PHO

TO :

ISTO

CK

ses importations nettes de ce grain jaune depuis une décennie.

Cette tendance s’applique aussi au soya. La Chine en est le plus grand importateur et représente le marché avec le potentiel de croissance le plus élevé, selon l’USDA.

En ce qui concerne le secteur porcin, la Chine est le premier producteur et consommateur de porc au monde. Mal-gré une production atteignant un sommet de 56 millions de tonnes en 2014, le pays continue à recourir aux importations pour répondre à la demande nationale. De plus, les perspectives de l’OCDE et de l’Organisation des Nations unies pour l’ali-mentation et l’agriculture (FAO) sont très claires quant à la balance commerciale des produits agricoles. L’Amérique du Nord est tout à fait bien positionnée pour nourrir le monde.

LE SOUTIEN AGRICOLE Le potentiel que représente le marché agri-cole de la Chine est un enjeu d’envergure, qui aiguise les appétits mondiaux. Dans ce contexte, le gouvernement chinois a décidé de moderniser son agriculture afin de la rendre plus performante. Dans son 13e plan quinquennal, adopté en octobre 2015, la Chine a considéré comme priori-tés la continuité des subventions directes aux agriculteurs pour les semences à haute productivité, les subventions pour l’achat de machines agricoles, les subventions géné-rales pour l’engrais et les produits phyto-sanitaires, de même que d’autres mesures plus globales.

A) Le soutien à la productionLe programme de soutien à la production inclut les paiements directs aux producteurs de grains, les subventions globales d’intrants agricoles ainsi que le soutien aux prix.

Ces mesures répondent aux objectifs de sécurité alimentaire et de maintien de prix stables pour les produits céréaliers en Chine. Le revers de la médaille est que les prix sont plus élevés dans ce pays qu’ail-leurs. Ce programme consiste en l’achat de produits agricoles stratégiques (maïs, blé et soya) par l’État chinois et à la consti-tution de stocks. L’objectif est de stabili-ser le prix de ces produits et de garantir un prix minimum pour les producteurs chinois (figure 2).

Cependant, le gouvernement chinois a suspendu à court terme la mesure de sou-tien de prix. Cette décision a été prise pour deux principales raisons : le niveau des stocks de grains, qui est historiquement élevé dans le pays (figure 3, en page 48), et l’écart grandissant avec les prix à l’in-ternational, qui plombent la compétitivité de l’industrie animale, favorisant le recours aux importations de maïs et de substituts à prix avantageux. 

Source : USDA

600

200

9

2010

2011

2012

2013

2014

2015

500

400

300

200

100

0

Dol

lars

par

tonn

e m

étri

que Prix du maïs

Ports du sudde la Chine

Prix de soutienchinois − Provincesdu nord-est

Prix coût et fretdu maïsÉ.-U. + taxes

Écart grandissant entre le prixintérieur et le prix international

1 Indicateur élaboré par l’agence de notation Momagri, qui mesure les soutiens budgétaires des États dans le secteur agricole à l’échelle mondiale.

Estimation du soutien aux producteursen Chine et dans les pays de l’OCDE

En p

ourc

enta

ge

35

200

0

Source : OCDE (2016), Soutien à l’agriculture [indicateur].Compilation des Affaires économiques, La Coop Fédérée

200

120

02

200

320

04

200

520

06

200

720

08

200

920

1020

1120

1220

1320

14

30

OCDE - Moyen

Chine

25

20

15

10

5

0

600

500

400

300

200

100

0

Figure 1

Figure 2

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 47 16-06-22 14:03

Page 48: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

w w w. s o nic .co o p

1097

88-0

4-16

Contactez votre coopérative ou votre représentant Sonic dès maintenant!

ACHETEZ, CULTIVEZ, RÉCOLTEZ... PAYEZ !

RENTABILITÉ RECHERCHÉE ICI

* Certaines exceptions s’appliquent. Communiquez avec votre coopérative pour plus de détails.

Exclusivité Sonic

Financement agricole Canada (FAC) offre maintenant du financement pour tout type de carburant servant d’intrant pour la production végétale*. Que ce soit pour le financement du diésel coloré pour vos machineries ou le propane servant au séchage de maïs, Sonic est le partenaire de choix.

Achetez vos intrants en 2016 et payez seulement à partir de 2017!

48 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

B) L’amélioration du niveau de vie des agriculteursLe programme de soutien au niveau de vie des agriculteurs renvoie aux différentes mesures garantissant la protection sociale des exploi-tants agricoles, les réductions d’impôts sur le revenu ainsi que des mécanismes d’assurance. L’objectif principal de ce programme vise l’amélioration des conditions des agriculteurs, qui sont largement inférieures à celles des populations vivant dans les villes. En Chine, le niveau moyen du revenu rural est trois fois plus bas que le niveau moyen du revenu des citadins. La mesure la plus importante de ce programme porte sur la réforme de la fiscalité agricole, qui a conduit à une suppression totale des taxes agricoles en 2006.

C) Productivité agricole par opposition à développement rural Ce programme inclut les subventions pour l’amélioration de la variété et de la qualité des semences, l’aide à l’irrigation ainsi que le finan-cement de la recherche et développement.

Le déplacement massif des jeunes popu-lations vers les villes implique des défis de main-d’œuvre en milieu rural. Le gouverne-ment chinois met donc en place des incitations pour accélérer la mécanisation des exploita-tions agricoles. Les subventions pour l’achat de machines agricoles ont augmenté de plus de 300% de 2004 à 2014, passant de 920 millions à près de 4 milliards $. Outre une loi sur la promotion de la mécanisation dans l’agricul-ture, adoptée en 2004, le gouvernement chinois a établi en 2015 de nouveaux principes pour l’encadrer. Ces principes déterminent que les subventions allouées ne sont plus destinées

uniquement aux agriculteurs, mais aussi aux coopératives et aux sociétés agricoles. Ces changements encouragent désormais les socié-tés privées et les capitaux chinois à intégrer le secteur agricole. L’agriculture en Chine étant caractérisée par de petites fermes, le gouverne-ment favorise aussi, dans la réforme de la loi, les machines de grande taille, afin d’encoura-ger la consolidation des exploitations.

RÉFORME DU SOUTIEN AGRICOLE CHINOIS:QUEL IMPACT POUR NOTRE AGRICULTURE ?Le Canada est le quatrième fournisseur des importations agricoles de la Chine, après les États-Unis, le Brésil et l’Australie. Il précède la Nouvelle-Zélande et l’Argentine.

La décision de la Chine, en mars 2016, d’abandonner son programme de stockage de maïs, afin de permettre au marché de réguler les prix intérieurs, ne sera pas sans consé-quence. En effet, avec des stocks records – envi-ron 115 millions de tonnes de maïs en 2015 –, le gouvernement chinois souhaite encourager les entreprises à acheter les céréales auprès des agriculteurs locaux. Une cassure à court ou moyen terme pourrait être observée dans le cas des importations de grains par le pays.

Même si la Chine a annoncé la possibilité d’utiliser désormais des semences issues du génie génétique, y compris de maïs pour les cinq prochaines années, la pression sur les terres arables constitue un obstacle majeur pour l’agriculture chinoise. L’écart entre la pro-duction et la consommation locales demeurera une demande à combler. Comme le préconisent l’OCDE et la FAO, l’Amérique est bien position-née pour répondre aux besoins mondiaux de nourriture.

De nombreux gouvernements soutiennent leur secteur agricole. L’OCDE a regroupé, sous l’indicateur « estimation du soutien aux producteurs », la valeur monétaire annuelle de l’ensemble des transferts bruts aux producteur agricoles.

Source : USDA. Compilation des Affaires économiques, La Coop fédérée

60 %

50 %

40 %

30 %

20 %

10 %

0 %

2003-2

004

2004-20

05

2005-20

06

2006-20

07

2007-2

008

2008-20

09

2009-20

10

2010

-2011

2011

-2012

2012

-2013

2013

-2014

2014

-2015

2015

-2016

Proportion des stocks mondiauxde maïs de blé se trouvant en Chine

Maïs

Blé

L’auteurYves Ngorbo, Analyste en affaires économiques La Coop fédérée [email protected]

Figure 3

| AFFAIRES ÉCONOMIQUES

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 48 16-06-22 14:04

Page 49: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

w w w. s o nic .co o p

1097

88-0

4-16

Contactez votre coopérative ou votre représentant Sonic dès maintenant!

ACHETEZ, CULTIVEZ, RÉCOLTEZ... PAYEZ !

RENTABILITÉ RECHERCHÉE ICI

* Certaines exceptions s’appliquent. Communiquez avec votre coopérative pour plus de détails.

Exclusivité Sonic

Financement agricole Canada (FAC) offre maintenant du financement pour tout type de carburant servant d’intrant pour la production végétale*. Que ce soit pour le financement du diésel coloré pour vos machineries ou le propane servant au séchage de maïs, Sonic est le partenaire de choix.

Achetez vos intrants en 2016 et payez seulement à partir de 2017!

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 49 16-06-22 14:05

Page 50: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

Avec le programme Synchro, votre expert-conseil vous aide à tirer profi tdu plein potentiel génétique de vos vaches en lactation.

w w w.laco op.co op

1085

68-0

2-15

Goliath et La Coop sont des marques de commerce de La Coop fédérée.

RENTABILITÉRECHERCHÉE

ICI

Avec le programme Goliath, votre expert-conseil est complice de la poussée de croissance de votre entreprise.

Le programme GoliathMC La Coop permet de maximiser la rentabilité de votre troupeau en optimisant le développement de vos génisses laitières. Combiné à une régie adéquate, Goliath contribue au vêlage hâtif et ainsi à vous faire économiser jusqu’à 7200 $*.

La coopération, ça profi te à tout le monde. Parlez-en à votre expert-conseil.

* Pour un troupeau de 100 vaches vélant à 26 mois au lieu de 28.

MASTER_Pub Format Cooperateur.indd 4 2015-01-16 11:31 AM

50 COOPERATEUR.COOP – JUILLET-AOÛT 2016

EXPLOSION DES EXPORTATIONS DE PORC EN CHINELe porc canadien a tous les atouts pour être compétitif et répondre aux exigences de la classe moyenne croissante de consomma-teurs chinois. En effet, les enjeux de traçabilité, de bien-être animal et de protection de l’environnement prennent de l’ampleur sur ce marché. La production chinoise demeure insuffisante pour répondre à la demande, et le contexte de prix élevé du porc en Chine favorise les importations. Même si les importations en provenance de l’Union européenne continuent de croître (hausse de 93 % au premier trimestre 2016 par rapport à la même période il y a un an), le volume des exportations canadiennes de porc en Chine a augmenté, lui, de 219 % !

L’AGRICULTURE BIO GAGNE DU TERRAIN AUX ÉTATS-UNISLe département de l’Agriculture des États-Unis a annoncé une augmentation importante du nombre d’exploitations certifiées biologiques, confirmant ainsi une croissance annuelle à deux chiffres dans le secteur du bio. Depuis 2002, le nombre de producteurs certifiés biologiques a augmenté de 300 %. Aujourd’hui, avec 21 781 de ces producteurs, les États-Unis comptent 70 % des exploitations certifiées biologiques du monde! Selon le secrétaire à l’Agriculture, Tom Vilsack, « les aliments biologiques constituent l’un des segments à plus forte croissance de l’agriculture américaine ». Parallèlement, les données de l’industrie indiquent que les ventes américaines de produits alimentaires locaux ont totalisé plus de 12 milliards $ en 2014, contre 5 milliards en 2008. Par ailleurs, d’après un sondage de l’Association de la presse, 66 % des Américains soutiennent l’étiquetage obligatoire des produits alimentaires contenant des OGM, alors que seulement 7 % y sont opposés.

LE SUCCÈS DES BIOTECHNOLOGIESEn 20 ans, les superficies en cultures transgéniques sont passées de 1,7 million à 179,7 millions d’hectares dans le monde. En revanche, après 19 années de croissance consécutive, ces superficies ont connu une baisse de 1 % en 2015, passant de 181,5 millions d’hectares en 2014 à 179,7 millions. On observe aussi cette tendance au Canada. Pour l’International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (ISAAA), cette diminution est liée au fait que les prix des grandes cultures étaient bas en 2015. L’organisation prévoit toutefois une augmentation des superficies lorsque ces prix reviendront à la hausse. L’ISAAA demeure optimiste pour l’avenir des cultures issues du génie génétique. Selon lui, il y a un potentiel de croissance de 100 millions d’hectares dans le monde, dont 60 millions en Asie – la Chine à elle seule représentant un potentiel de 30 millions d’hectares.

OLYMEL : INVESTISSEMENTS MAJEURS DANS LA VOLAILLEOlymel poursuit le développement de ses activités dans le secteur de la volaille, avec un investissement de 10 millions $ dans l’agrandissement de son usine de transformation de Saint-Damase, afin d’aménager une salle de refroidissement des poulets à l’air. Spécialisé dans l’abattage et la découpe de poulets, l’établissement disposera d’une nouvelle capacité de production pour encore mieux servir sa clientèle, dont le secteur des rôtisseries et celui de la distribution au détail. Un autre investissement majeur, cette fois à l’établissement de surtrans-formation de volaille de Brampton (Ontario), sera annoncé sous peu.

LAIT : EFFICACITÉ DE LA GESTION DE L’OFFRELe marché mondial des produits laitiers demeure affecté par un effondrement de prix. Après une année record en 2014, ce secteur fait face à une chute continue des prix depuis 2015, exerçant une pression à la baisse sur les revenus des producteurs. Cette tendance est liée à une pluralité de facteurs favorisant une offre abondante sur le marché : la surproduction à l’échelle mondiale; l’embargo russe ainsi que la diminution des importations chinoises. Précisons que cette offre excédentaire a été stimulée par la fin des quotas laitiers en Europe et par les importants stocks des dernières années. D’après la Commission européenne, le prix moyen du lait, dans l’ensemble de l’Union européenne, a chuté de 12,7 % entre janvier 2015 et avril 2016. Au Canada, bien que le système de gestion de l’offre se voie actuellement écorché par les importations de lait diafiltré, ce modèle démontre son efficacité dans la conjoncture de prix sur le marché international. Certes, le prix à la production a aussi connu une baisse en 2015 mais, comparativement à d’autres pays comme les États-Unis ou la Nouvelle-Zélande, le marché canadien est protégé. Selon l’agroéconomiste Daniel-Mercier Gouin, de l’Université Laval, « le prix du lait aux États-Unis a baissé de près de 30 % en 2015. En Nouvelle-Zélande, premier pays exportateur de produits laitiers, le prix du lait a chuté de 48 %. Au Canada, on parle d’une baisse en moyenne de 7 % du prix à la production, pour la même année ». En clair, la gestion de l’offre continue de protéger les producteurs de lait canadiens des fluctuations du marché international. Toutefois, il est déterminant d’effectuer un meilleur contrôle des importations.

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 50 16-06-22 14:06

Page 51: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

Avec le programme Synchro, votre expert-conseil vous aide à tirer profi tdu plein potentiel génétique de vos vaches en lactation.

w w w.laco op.co op

1085

68-0

2-15

Goliath et La Coop sont des marques de commerce de La Coop fédérée.

RENTABILITÉRECHERCHÉE

ICI

Avec le programme Goliath, votre expert-conseil est complice de la poussée de croissance de votre entreprise.

Le programme GoliathMC La Coop permet de maximiser la rentabilité de votre troupeau en optimisant le développement de vos génisses laitières. Combiné à une régie adéquate, Goliath contribue au vêlage hâtif et ainsi à vous faire économiser jusqu’à 7200 $*.

La coopération, ça profi te à tout le monde. Parlez-en à votre expert-conseil.

* Pour un troupeau de 100 vaches vélant à 26 mois au lieu de 28.

MASTER_Pub Format Cooperateur.indd 4 2015-01-16 11:31 AM109478_Cooperateur_JUILLET.indd 51 16-06-22 14:06

Page 52: COOPÉRATEUR | JUILLET-AOÛT 2016

Votre bannière

spécial iséeEST MAINTENANT PRÉSENT

CHEZ LES BANNIÈRES

www.agrizone.co

Pour une no� elle construction ou pour v rénovations de bâtiments, nous avons les produits qu’il vous faut!

PEINTURE ANTIROUILLE

QUINCAILLERIE AGRICOLEACCESSOIRES DE DRAINAGE

OFFERTE EN PLUSIEURS

FORMATS ET COULEURS

Revêtement d'acier

ULTRAVIC GALVANISÉ

ULTRAVIC PRÉPEINT

109478_Cooperateur_JUILLET.indd 52 16-06-22 14:07