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Cours d’Histoire Géographie de Monsieur Moussa Djama Ali Lycée de Djibouti (2016/2017) Blog : moussadjamaali.wordpress.com Page 1 sur 2 Introduction : . Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans le prolongement de la conférence de Brazzaville de janvier- février 1944, la France entreprend une série de réformes dans ses colonies de l’Afrique subsaharienne en vue de faire face à la nouvelle donne politique sur l’échiquier mondial et dans son propre empire colonial. Mais ces précautions ne permettent pas de contenir la dynamique de l’émancipation des colonies. La France accorde l’indépendance à ses protectorats du Maghreb, le Maroc et la Tunisie, en 1956 et à l’ensemble des pays d’Afrique noire en 1960. La CFS, reste sous tutelle française. Devenu Territoire Français des Afars et des Issas (TFAI) en 1967, le pays accède à l’indépendance en 1977 sous la pression internationale et des partis indépendantistes. Leçon 1 : La contestation de l’ordre colonial : Problématique : Quelles sont les bases du nationalisme djiboutien ? A. Des valeurs communes : islam et nomadisme (Doc. 1 page 66) : Trace écrite : . La population de la Côte Française des Somalis (CFS) est majoritairement musulmane, de rite sunnite. C’est un des fondements d’un nationalisme au-delà de la diversité ethnique : Somalis, Afars et Arabe. C’est un facteur fédérateur dans la lutte contre l’administration coloniale. . D’autre part, la majorité de la population de la CFS était nomade ou d’origine nomade. La volonté de retrouver les valeurs de liberté et d’indépendance, fondamentales dans le nomadisme 1 , pousse à rejeter le colonialisme. B. Les syndicats (Docs 2, 3, 4 et 5 pages 66-67 questions 2 et 3) : Trace écrite : . Après la Seconde Guerre mondiale, dans le but d’améliorer les conditions de vie des travailleurs coloniaux, l’Assemblée nationale française adopte le 15 décembre 1952 la loi n° 52-1322 sur le Code de travail dans les territoires d’outre-mer de l’Union française. Cependant, la population de la CFS, de plus en plus nombreuse, souffre du chômage, des emplois précaires et du coût de la vie de plus en plus cher. . Deux figures sont à la pointe du combat syndical : Mahamoud Harbi qui devient secrétaire général de l’Union des Syndicats Force Ouvrière et Abdourahman Ahmed dit Gabode, secrétaire général du mouvement du syndicat des fonctionnaires. C. Les partis politiques (Docs 6 et 7 page 67 questions 4 et 5) : Trace écrite : . La mise en place de système scolaire est déterminante dans le processus de formation d’une élite. Comparé aux autres colonies francophones, la CFS accuse un retard énorme en matière d’instruction. . Au cours de l’année 1957, trois grands partis dominent le paysage politique dans le territoire et s’affrontent pour la représentation des députés à l’Assemblée territoriale : Le Mouvement d’Union Républicaine (MUR), avec pour président Mahamoud Harbi ; Le parti de la défense des Intérêts Économiques et Sociaux du Territoire (DIEST) créé le 3 juillet 1957 dont son comité exécutif comprend les deux grands leaders Hassan Gouled et Mohamed Kamil ; Et le Mouvement Socialiste Africain (MSA) né le 4 novembre 1957 sous la présidence de Mahamoud Obsieh. 1 Nomadisme : cf. livre d’histoire page 68. Cours de Terminale, Histoire Thème 1 : Émergence et consolidation de la République de Djibouti Chapitre 1 : La marche vers l’indépendance

Cours de Terminale, Histoire Émergence et … · Cours d’Histoire Géographie de Monsieur ... L’administration coloniale accuse alors les leaders des partis politiques de propager

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Cours d’Histoire Géographie de Monsieur Moussa Djama Ali Lycée de Djibouti (2016/2017)

Blog : moussadjamaali.wordpress.com Page 1 sur 2

Introduction :

. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans le prolongement de la conférence de Brazzaville de janvier-

février 1944, la France entreprend une série de réformes dans ses colonies de l’Afrique subsaharienne en vue

de faire face à la nouvelle donne politique sur l’échiquier mondial et dans son propre empire colonial. Mais ces

précautions ne permettent pas de contenir la dynamique de l’émancipation des colonies. La France accorde

l’indépendance à ses protectorats du Maghreb, le Maroc et la Tunisie, en 1956 et à l’ensemble des pays

d’Afrique noire en 1960. La CFS, reste sous tutelle française. Devenu Territoire Français des Afars et des

Issas (TFAI) en 1967, le pays accède à l’indépendance en 1977 sous la pression internationale et des partis

indépendantistes.

Leçon 1 : La contestation de l’ordre colonial :

Problématique : Quelles sont les bases du nationalisme djiboutien ?

A. Des valeurs communes : islam et nomadisme (Doc. 1 page 66) :

Trace écrite : . La population de la Côte Française des Somalis (CFS) est majoritairement musulmane, de rite

sunnite. C’est un des fondements d’un nationalisme au-delà de la diversité ethnique : Somalis, Afars et Arabe.

C’est un facteur fédérateur dans la lutte contre l’administration coloniale.

. D’autre part, la majorité de la population de la CFS était nomade ou d’origine nomade. La volonté de

retrouver les valeurs de liberté et d’indépendance, fondamentales dans le nomadisme1, pousse à rejeter le

colonialisme.

B. Les syndicats (Docs 2, 3, 4 et 5 pages 66-67 questions 2 et 3) :

Trace écrite : . Après la Seconde Guerre mondiale, dans le but d’améliorer les conditions de vie des

travailleurs coloniaux, l’Assemblée nationale française adopte le 15 décembre 1952 la loi n° 52-1322 sur le

Code de travail dans les territoires d’outre-mer de l’Union française. Cependant, la population de la CFS, de

plus en plus nombreuse, souffre du chômage, des emplois précaires et du coût de la vie de plus en plus cher.

. Deux figures sont à la pointe du combat syndical : Mahamoud Harbi qui devient secrétaire général de

l’Union des Syndicats Force Ouvrière et Abdourahman Ahmed dit Gabode, secrétaire général du mouvement

du syndicat des fonctionnaires.

C. Les partis politiques (Docs 6 et 7 page 67 questions 4 et 5) :

Trace écrite : . La mise en place de système scolaire est déterminante dans le processus de formation d’une

élite. Comparé aux autres colonies francophones, la CFS accuse un retard énorme en matière d’instruction.

. Au cours de l’année 1957, trois grands partis dominent le paysage politique dans le territoire et s’affrontent

pour la représentation des députés à l’Assemblée territoriale :

Le Mouvement d’Union Républicaine (MUR), avec pour président Mahamoud Harbi ;

Le parti de la défense des Intérêts Économiques et Sociaux du Territoire (DIEST) créé le 3 juillet

1957 dont son comité exécutif comprend les deux grands leaders Hassan Gouled et Mohamed Kamil ;

Et le Mouvement Socialiste Africain (MSA) né le 4 novembre 1957 sous la présidence de Mahamoud

Obsieh.

1 Nomadisme : cf. livre d’histoire page 68.

Cours de Terminale, Histoire

Thème 1 : Émergence et consolidation de la République de Djibouti

Chapitre 1 : La marche vers l’indépendance

Cours d’Histoire Géographie de Monsieur Moussa Djama Ali Lycée de Djibouti (2016/2017)

Blog : moussadjamaali.wordpress.com Page 2 sur 2

. La liste MUR remporte le scrutin électoral de la première Assemblée territoriale de 1957 en obtenant trente

sièges.

. Enfin, lors d’un référendum sur l’appartenance à la Communauté française, en 1958, le résultat donne 8 661

voix pour le « oui » contre 2 851 pour le « non ».

Leçon 2 : Vers l’Émancipation :

Problématique : Comment le TFAI a-t-il accédé à l’indépendance ?

A. Le tournant des années 1960 (Docs 1, 2, 3, 4 et 5 pages 74-75 questions 1 et 2) :

Trace écrite : . Aux débuts des années 1960, plusieurs partis politiques indépendantistes sont créés en CFS : le

Parti du Mouvement Populaire (PMP), l’Union Démocratique Afar (UDA) ou encore le Front de

Libération de la Côte des Somalis (FLCS). . En 1960, la nomination d’Ali Aref à la vice-présidence du Conseil de gouvernement de la CFS provoque de

violentes contestations. L’administration coloniale accuse alors les leaders des partis politiques de propager des

idées révolutionnaires et les emprisonne.

. Ensuite, la visite du président de Gaulle à Djibouti, le 25 août 1966, provoque de graves incidents. De ce fait,

les partis à connotation non ethnique disparaissent (comme le PMP) et ceux qui représentent une tribu sont

considérés comme légitimes.

. Enfin, à la suite du référendum de juillet 1967, la France renforce l’autonomie interne. Les autorités françaises

changent aussi le nom du territoire : la CFS devient le Territoire français des Afars et des Issas (TFAI).

B. Vers l’indépendance (Docs 6, 7, 8 et 9 page 75 questions 3, 4 et 5):

Trace écrite : . Au début des années 1970, les mouvements indépendantistes se radicalisent et se regroupent

dans la Ligue Populaire Africaine pour l’indépendance (LPAI).

. En septembre 1974, le président Somalien Siyad Barré se rend à Paris pour demander l’indépendance de

Djibouti au président français Valéry Giscard d’Estaing.

. En France, très critiqué par les socialistes, le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing reconnaît la Ligue

populaire pour l’accession à l’indépendance, mouvement dirigé par Hassan Gouled. Le 28 décembre 1975,

le Conseil des ministres annonce officiellement l’indépendance prochaine du TFAI.

. Le 3 février 1976, le FLCS prend en otage un bus scolaire transportant des enfants de militaires français. En

mars 1975, le FLCS prend à nouveau en otage l’ambassadeur de France à Mogadiscio qui sera libéré en

échange de deux nationalistes Djiboutiens détenus en France.

. La France de Valéry Giscard d’Estaing décide alors d’annoncer l’émancipation du TFAI. En juillet 1976, Ali

Aref démissionne et est remplacé par Abdallah Mohamed Kamil. Des discussions sur les modalités

d’accession à l’indépendance se déroulent à Paris (le 28 février 1977) puis à Accra (du 28 mars au 1er

avril).

. Enfin, la consultation du 8 mai 1977 donne une grande majorité pour le « oui » à l’indépendance. Le 24 juin,

la Chambre des Députés élit Hassan Gouled, président. Le 27 juin 1977, la République de Djibouti proclame

son indépendance.

Fin du chapitre !