Cours Physique Atomique Chap 1quantification Rayonnement Smp s5 2013 Najib

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    Prof. H. NAJIB Cours Physique Atomique et Lasers

    Universit Ibn Tofal Facult des Sciences Dpartement de Physique Anne Universitaire 2013-20149

    CHAPITRE I

    I.1- Introduction

    La physique atomique est une science du monde de linfiniment petit o les lois dites

    classiques, qui gouvernent notre quotidien macroscopique, ne sappliquent pas.

    Pour mieux comprendre comment des lois dcrivant le comportement de ce monde

    microscopique ont t tablies, on fait un bref historique sur certains faits exprimentaux qui

    ont boulevers les scientifiques vers la fin du XIXe sicleparce quils nont pas pu tre dcrits

    en se basant sur les thories classiques : la mcanique de Newton, la thermodynamique ou

    llectromagntisme; en particulier : lmission dun rayonnement lectromagntique par la

    matire et ljection dlectrons par la matire soumise laction dun rayonnement ; et qui

    ont permis dlaborer de nouvelles ides en physique.

    I.2- Dfinitions

    lchelle macroscopique, on peut distinguer deux catgories dobjets : la matire et le

    rayonnement (lumire par exemple).

    1) Matire

    La matire est une substance compose de grains lmentaires : atomes et possdant une

    masse. Sa nature est corpusculaire puisquelle est constitue de particules parfaitement

    localisables dans lespace et dans le temps ; les variables dynamiques tant la position (t)r

    et la

    vitesse (t)v

    .

    GNRALITS SUR LA QUANTIFICATION

    DU RAYONNEMNT

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    2) Rayonnement

    Le rayonnement est une nergie qui se propage dans lespace sans support matriel et qui

    interagit avec la matire. Son caractre principal est donc ondulatoire.

    On parle de Rayonnement lectromagntique (REM) lorsque le rayonnement se comportecomme un champ de forces dont les variations affectent les proprits lectriques et

    magntiques de la matire; la lumire tant la partie visible du REM. Les variables

    dynamiques sont reprsentes par deux vecteurs relis par les quations de Maxwell: champ

    lectrique E

    et champ magntique B

    . Le REM est une onde transversale, cest--dire que E

    et

    B

    sont orthogonaux entre eux et perpendiculaires la direction de propagation dfinie par le

    vecteur donde K

    , dans un milieu isotrope.

    I.3- Spectre continu du Corps noir

    3.1- Dfinition

    Il est bien connu que tout corps dont la temprature est suprieure zro absolu (0 K) met un

    rayonnement lectromagntique de frquences situes en gnral dans linfrarouge et dans le

    spectre visible. Ltude de cette mission est complexe, puisquelle fait intervenir la fois des

    phnomnes thermique (temprature) et ondulatoire (frquence). Cest pourquoi on modlise

    le rayonnement en utilisant la notion du corps noir.

    Lexpression corps noir fait rfrence tout objet idal ou thorique parfaitement noir,

    ce qui signifie quil absorbe la totalit du rayonnement quil reoit. Il ne rflchit et ne

    transmet donc aucune radiation. Il met en outre un rayonnement caractristique qui ne

    dpend que de la temprature. lquilibre thermodynamique, la quantit dnergie quil

    rayonne est gale celle qu'il reoit.

    Un bon modle pour un corps noir est une enceinte (four par exemple) aux parois totalement

    noires dans laquelle est pratiqu un petit orifice (Fig. I.1).

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    3.2- Spectre dmission

    Port une temprature donne T, le corps noir met un rayonnement de densit dne rgie

    lmentaire T(), que lon peut analyser en frquence. Le spectre dmission obtenu

    exprimentalement a lallure dune courbe en cloche (Fig. I.2).

    Pour expliquer ce phnomne dmission, plusieurs lois ont t proposes.

    3.3- Lois du rayonnement

    1) Loi de Stefan :

    Lnergie totale, par unit de volume, rayonne par le corps noir vrifie la loi suivante :

    Lnergie mise crot donc avec T. En fait, u(T) reprsente laire totale sous la courbe du

    spectre dmission ; elle augmente effectivement avec la temprature.

    2) Loi de dplacement de Wien :

    Le spectre, qui s'tend sur toutes les longueurs d'onde, a un maximum pour une longueur

    d'ondem (enm) telle que :

    u(T) = aT4 ; avec u(T) = T()d

    m T = 2898m.K

    Fig. I.1Fig. I.2

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    Cette loi implique que, mesure que T augmente, le maximum dmission se dplace vers

    les courtes longueurs donde.

    3) Loi de Rayleigh-Jeans ; catastrophe ultra-violette:

    k: constante de Boltzmann; kT: nergie moyenne doscillateurs harmoniques (particules des

    parois du corps noir). Cette loi, approximativement valable pour les basses frquences, est

    inacceptable pour les leves

    Cette loi conduit, pour toute temprature une valeur infinie de lnergie totale rayonne :

    u(T) = T()d = bkT 2d = +

    ce qui est absurde! Le dsaccord avec les rsultats exprimentaux est flagrant du ct des

    UV ; cest ce quon appelle la catastrophe ultra-violette.

    4) 2me loi de Wien :

    Afin dviter la divergence pour les hautes frquences, Wien propose dintroduire une

    fonction exponentielle dcroissante dans lexpression de T(); soit:

    5) Loi de Planck - Quantification :

    En 1900, Planck (Fig. I.3) a montr quil est possible dtablir une expression thorique deT() concordant avec lexprience, condition de supposer que:

    les oscillateurs qui composent la surface du corps noir mettent non pas dune faon

    continue, mais par paquets dnergie, appels : quanta ;

    un quantum transporte une nergie gale : = h , h est dite constante de Planck:

    h =6,625 10-34 Js ; est la frquence dun oscillateur.

    T() = b2kT

    T() = 3e-/ T

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    partir de ces hypothses, Planck a driv la loi suivante :

    Cette loi dcrit exactement le spectre dmission exprimental.

    On peut remarquer que :

    * si h > kT, on retrouve la 2me loi de Wien.

    I.4- Effet Photolectrique

    4.1- Dfinition

    Il consiste en lmission dlectrons par un mtal (alcalin en gnral) soumis laction dun

    rayonnement lectromagntique de frquence convenable.

    Cest un effet dcouvert par Heinrich Hertz en 1887.

    4.2- Faits exprimentaux

    Les expriences sont faites dans une ampoule en quartz (Fig. I.4), sous vide, appele cellule

    photolectrique, o sont places une plaque du mtal (cathode C) tudier et une plaque

    collectrice (anode A) en regard. Les deux plaques tant relies par lintermdiaire dun

    microampremtre, un courant est dcel lorsque le mtal reoit un rayonnement dintensit I,

    ce qui implique une mission dlectrons par la cathode.

    Fig. I.3

    Fig. I.4

    T() = (82/c3) h/ (eh/ kT1)

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    L'exprience consiste mesurer l'intensit du courant i qui traverse la cellule photolectrique

    en fonction des paramtres suivants :

    - lintensit I du rayonnement incident pour une frquence fixe.

    - la frquence du rayonnement incident.

    - la diffrence de potentiel V = VA - VC entre l'anode et la cathode.

    Exprience 1 : Le rayonnement est de frquence.

    On mesure le courant i passant dans le microampremtre en fonction de V = VA -VC

    pour diffrentes valeurs de I (Fig.I.5). On constate que : i est nul lorsque V est ngatif et

    infrieur une valeur (-V0) et crot avec V jusqu atteindre une valeur de saturation

    proportionnelle I. Lexprience montre aussi que la d.d.p V0 : appele potentiel darrtest indpendante de I. Lexistence de cette tension est inexplicable par les lois classiques.

    :

    Exprience 2 :

    On mesure le courant i en fonction de V pour diffrentes valeurs de (Fig. I.6). On

    remarque

    Exprience 3 :

    On change la nature de la cathode et on fait varier le potentiel darrt en fonction de la

    frquence du rayonnement. On obtient les courbes de la figure I.7.

    Fig. I.5 Fig. I.6

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    On constate que :

    - Il ny a effet photolectrique qu partir dune certaine frquences dite de seuil.

    Lexistence de ce seuil ne peut tre expliqu par la thorie classique ;

    - Quelque soit le mtal utilis, la courbe obtenu admet la mme pente.

    4.3- Interprtation-Postulat dEinstein

    Cest Albert Einstein (Fig. I.8) qui, en 1905, donne une explication thorique leffet photo-

    lectrique. Il met le postulat suivant, inspir de lide de quanta propos par Planck:

    le rayonnement incident est constitu de paquets dnergie appels photons ; lnergie dun

    photon est : = h .

    Lnergie reue par un lectron de la surface dun mtal est donc gale . La conservation

    dnergie implique que est gale au travail dextraction W e de llectron de la cathode, pluslnergie cintique Ec de cette lectron une fois ject. Ce qui scrit :

    Quand = s , Ec est nulle, soit : h s = We

    Fig. I.7 Fig. I.8

    = h = We + Ec = We + mv2/2

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    La vitesse v de llectron est dtermine indirectement en mesurant le potentiel darrt. En

    effet, la valeur de V0 est telle quaucun lectron natteigne lanode (v = 0). Llectron est donc

    mis avec une vitesse maximale vm telle que :

    Mise en graphique (Fig. I.9), cette relation permet de

    mesurer lnergie dextraction We.

    .

    I.5- Effet Compton

    5.1- Dfinition

    Cest un phnomne de diffusion du rayonnement lorsquil interagit avec par la matire.

    Arthur Compton a dcouvert, en 1922, que cette diffusion peut tre accompagne dunchangement de frquence, phnomne inexplicable par la physique classique. Cette

    dcouverte confirme lhypothse du photon.

    5.2- Exprience et interprtation

    Lexprience est ralise comme suit : on envoie des rayons X (raie K du molybdne), de

    longueur donde 1, sur une feuille mtallique mince (Fig. I.9); La radiation diffuse dans la

    direction est analyse par un spectromtre.

    Ecm = mvm2/2 = eV0 = h( -s)

    Fig. I.9

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    On observe que pour un angle de diffusion non nul, le rayonnement diffus est compos de

    deux raies (Fig. I.10) de longueurs donde diffrentes 1et 2 et que = 2 - 1 dpend de .

    Compton explique ce phnomne en admettant pour les rayons X le caractre corpusculaire,

    cest--dire constitu de photons. Il a assimil la diffusion du rayonnement une collision

    lastique entre un photon X dnergie 1 = hc / 1 et un lectron suppos libre. Ce dernier peut

    acqurir une vitesse considrable, donc gouverne par les lois de la relativit restreinte.

    Ainsi :

    - avant collision : llectron de masse m0 a une nergie : E1 = m0c2 ;

    - aprs collision, son nergie E2 scrit en fonction de son impulsion p2:

    E22 = p22c2 + E12

    Fig. I.9

    1 = 0,0709 nm 2 = 0,0716 nm = 00 = 450

    Fig. I.10

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    On en dduit (voir TD) la relation entre = 2 - 1 , langle de diffusion et la longueur

    donde Compton C = h / m0c :

    Applications numriques : 1 = 0,0709 nm , C = 0,00242 nm

    -pour = 450, = 0,00708 nm , 2 = 0,0716 nm

    -pour = 900, = 0,00242 nm , 2 = 0,0733 nm

    = C(1cos)