DEAREST (ANATAE)   : (Film en nomination au Festival des Films du Monde de Montréal 2012.)

Un voyage émouvant à travers le magnifique panorama Japonais vers une destination pour comprendre les vœux d’un défunt.

Par : Souhail Chalouhi

C’est un des rares films qui m’a tenu alerte pendant 1h11 minutes. Loin de prétendre être un grand cinéphile, J`étais en mesure d`apprécier, hier soir, ce long métrage DEAREST (ANATAE) de Yasuo Furuhata qui avec un regard singulier d’un cinéaste, nous a fait vivre des moments extraordinaires à travers ANATAE. Interprété principalement par Ken Takakura qui incarne Eiji Kurishima qui travaillait dans une prison à Hokuriku où il a rencontré sa femme Yoko qui venait chanter pour les prisonniers. Après avoir reçu une lettre de son épouse suite à son décès par laquelle elle demande que ses cendres soient déposées dans la mer près de sa ville natale de Nagasaki. Surpris, car sa femme n’a jamais mentionné une telle demande dans son vivant, Eiji démissionne de son travail à la prison et entame un long voyage pour réaliser les veux de sa femme afin de comprendre ses intentions profondes.

La scène a commencé dans une prison où on peut voir toute la discipline de la société Japonaise qui s’exerçait avec rigueur où il disait «en prison le temps s’arrête». On a pu aussi constater la sincérité et l’honnêteté des Japonais lorsque Yoko a avoué à Eiji qu’elle s’est senti l’avoir trahi lui et les prisonniers car elle ne venait pas chanter pour eux mais pour quelqu’un d’autre qui n’est plus là; elle venait chanter pour son mari qui est déjà mort dans cette prison.

Proche de la cinquantaine Eiji s’est fait séduire par cette femme d’une sensualité et sincérité extraordinaire, il l’a mariée pour ensuite la perdre suite à une longue maladie incurable. Lorsqu’il a reçu la lettre de sa femme Eiji a été touchée profondément et a décidé de se libérer de son travail à la prison et d’entamer son long voyage à travers le Japon. Takakura un figure légendaire dans l’art dramatique Japonais, a su interprété Eiji, un homme solitaire, avec talent et habilité hors du commun. Le scenario de Takeshi Aoshima était fait avec quelques passages philosophiques qui font réfléchir. Il a invoqué la signification du voyage par rapport à celle de la dérive. Lorsque nous entamons un voyage c’est pour aller quelque part à une destination décidé par nous tandis qu’en dérive nous nous savons pas où nous allons et nous ne contrôlons pas notre destiné.

Après la prison Eiji nous a fait voyager à travers la compagne et les villes japonaises avec toute la splendeur du paysage de ce pays pour nous amener au sommet d’une montagne surplombant la mer où on a pu observer un magnifique coucher du soleil. De la prison où le temps s’arrête au sommet d’une montagne qui incarne la liberté où le temps continue malgré tout. Voilà le contraste que j’ai trouvé dans ce film qui met en relief la liberté et la vie en prison. Ce panorama magnifique rappelle aux japonais que malgré toute la discipline et la rigueur propre à la société japonaise, la nature est là pour rappeler l’importance de la liberté dans la vie de l’être humain.

Ce film avec un paysage romantique était accompagné d’une musique douce

teinté d’une pointe de nostalgie. Ce qui fait dire Mark Schilling «le film lui-même

était comme un chant mélancolique d'une autre époque pas fait pour des oreilles

étrangères, tout comme l'appel de Takakura, avec son air de solitude».

Bref, j’ai adoré ce film, surtout l’interprète du personnage Eiji, héro du film, Ken

Takakura, un grand acteur qui a incarné pendant des décennies la sorte d'idéal

japonais de sexe masculin. Monsieur Takakura a bien mérité un long

applaudissement lorsqu’il a surgi parmi les spectateurs à la fin de la

présentation.