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DIMA SOFIA DSTT I ère année, I e semestre LANGUE FRANÇAISE ET LANGUES DE SPÉCIALITÉ Cours 1 LES LANGUES SPÉCIALISÉES. GÉNÉRALITÉS Une réflexion globale sur les langues de spécialité nous fait observer que l’idée couramment véhiculée selon laquelle elles constitueraient des « sous-systèmes » est fausse. Les langues de spécialité ne sont pas de s sous-mangues (ou alors elles seraient des dialectes avec une phonétique et une flexion propres). Elles sont toujours du français, mais qui est utilisé dans le domaine des savoirs et des savoir-faire. C’est donc une langue spécialisée « sur des objectifs spécifiques » (FOS) qui a comme première caractéristique le fait qu’elle relève surtout de l’écrit et que l’oralisation de l’écrit se fait de la même manière que le passage de l’oral à l’écrit dans l’apprentissage linguistique proprement- dit. La morphologie des langues spécialisées laisse observer des séries homogènes sémantiquement sujettes à l’allomorphie du fait du recours aux formants grecs anciens, latins et anglais, notamment. La syntaxe des langues spécialisées est une syntaxe des groupes de 1

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LANGUE FRANÇAISE ET LANGUES DE SPÉCIALITÉCours 1

LES LANGUES SPÉCIALISÉES. GÉNÉRALITÉS

Une réflexion globale sur les langues de spécialité nous fait

observer que l’idée couramment véhiculée selon laquelle elles

constitueraient des « sous-systèmes » est fausse. Les langues

de spécialité ne sont pas de s sous-mangues (ou alors elles

seraient des dialectes avec une phonétique et une flexion

propres). Elles sont toujours du français, mais qui est utilisé

dans le domaine des savoirs et des savoir-faire. C’est donc une

langue spécialisée « sur des objectifs spécifiques » (FOS) qui a

comme première caractéristique le fait qu’elle relève surtout de

l’écrit et que l’oralisation de l’écrit se fait de la même manière

que le passage de l’oral à l’écrit dans l’apprentissage

linguistique proprement-dit.

La morphologie des langues spécialisées laisse

observer des séries homogènes sémantiquement sujettes à

l’allomorphie du fait du recours aux formants grecs anciens,

latins et anglais, notamment. La syntaxe des langues

spécialisées est une syntaxe des groupes de mots du fait de

figement relatif des séquences dénominatives usuelles. La

sémantique des langues spécialisées s’appuie, comme la

sémantique générale, sur la connaissance des mécanismes

morphologiques, distributionnels, hiérarchiques et énonciatifs

les plus généraux, mais en même temps elle s’applique à

étudier et à interpréter les relations à fondement extrinsèque

que les mots et les groupes de mots entretiennent avec

l’univers de connaissance extérieur.

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Objectif de l’étude des langues spécialisées: rendre

service aux personnes engagées dans des activités de

traduction, de documentation, de normalisation,

d’aménagement linguistique, de rédaction technique,

d’ingénierie de la connaissance, de lexicographie, de

terminographie ou d’enseignement des langues.

1.1 Langue française et langues de spécialité

Une langue est un système de signes oraux et/ou écrits

liés à une histoire et à une culture. De même, un dialecte est à

la fois un ensemble de régularités formelles et une particularité

culturelle, un patrimoine culturel. En revanche, le français de

l’automobile, par exemple, n’est en aucune façon une sorte

de langue ou de dialecte qui rend copte de connaissances en

matière d’automobile. Ses connotations sont partagées plus ou

moins par le citoyen moyen.

Il existe, bien sûr, des terminologies plus dures, comme

en chimie, et d’autres plus molles comme dans les sciences

sociales, mais toutes ont en commun la langue générale. Ce qui

change ce sont les désignations qui se multiplient, qui se

remplacent, laissant intact le système fondamental de la

langue. L’appellation langues spécialisées est plus

pragmatique : c’est une langue naturelle considérée en tant

que vecteur de connaissances spécialisées.

1.2 Langues spécialisées et terminologie

La terminologie est un ensemble d’expressions

dénommant, dans une langue naturelle, des notions relevant

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d’un domaine de connaissances fortement thématisé. Ces

expressions peuvent être purement linguistiques (mots,

groupes de mots) ou purement extralinguistiques (des corps

étrangers par rapport à l’alphabet) ou mixtes (rayons γ). Leur

point commun est de dénommer (appeler par son nom un

objet ou une classe) et non seulement de désigner (montrer,

isoler, orienter vers, pointer sur).

Le terme est un symbole, un stimulus physique

représentant conventionnellement une notion ou un objet

individuel. La convention peut être implicite (le plus

souvent : l’usager accepte l’arbitrarité du signe au même titre

que pour la langue en général) ou explicitée (sous la forme

d’une norme dictée par consensus professionnel et qui se

perpétue dans la formation au métier (vocabulaires artisanaux,

agricoles, industriels, etc.).

On dirait avec E. Coseriu (1967, p. 17) : «  On connaît les

signifiés des terminologies dans la mesure où l’on connaît les

sciences et les techniques auxquelles elles répondent et non

pas dans la mesure où l’on connaît la langue. » ; ou avec R.

Martin (1992, p. 68) : « Les définitions terminologiques sont

toutes des définitions conventionnelles. »

Une langue spécialisée se compose donc de

terminologies, dénominations spécialisées, symboles non

linguistiques, tous agencés dans des énoncés qui mobilisent les

ressources ordinaires d’une langue donnée. Elle comporte trois

propriétés importantes :

1. Une langue spécialisée est d’abord une langue en

situation d’emploi professionnel. C’est la langue elle-même

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(comme système autonome, mais au service d’une fonction

majeure : transmission de connaissances) ;

2. La technicité dans la formulation est variable selon les

besoins de la communication : instances internationales (usage

limité), sur les lieux de travail (usage courant). Sa fonction

majeure est la transmission des connaissances. Les besoins de

communication des professionnels peuvent imposer un code

unique appartenant à un groupe très restreint de personnes et

véhiculant des connotations qui leur sont propres.

3. Les connaissances spécialisées sont dénommées

linguistiquement par des termes (mots et groupes de mots

– GN, GAdj, GV) sujets à des définitions conventionnelles. Ces

termes sont en concurrence avec d’autres termes, dans la

même langue, comme dans l’exemple eau = H2O dont les

termes ne peuvent permuter n’importe comment, dans tous les

contextes de la communication.

1.3 Langues spécialisées et théories linguistiques

L’approche linguistique des connaissances en tant que

telle est effectivement externe, en ce sens qu’elle va, des

objets (physiques ou non) aux dénominations, en passant

par les conceptualisations, selon la démarche dite

onomasiologique. Les dictionnaires de la langue générale

incluent aussi, à côté des sens de la langue générale, des sens

spécialisés qu’ils signalent par une codification du domaine

spécialisé (adm., jur., écon., fin., rel., etc.).

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Une théorie des langues spécialisées ne peut se fonder

que sur une théorie générale des langues. Cette théorie devrait

comporter :

1. une conception robuste de la morphologie, apte à

prendre en compte les formats oraux et écrits dans leur

diversité ; ce qui intéresse ce n’est pas le seuil de minimalité,

mais la distinctivité ;

2. une syntaxe des propositions qui prennent en compte

les distributions et les transformations syntaxiques ;

3. une syntaxe des dépendances syntaxiques qui

permette de traiter des questions de régime, de détermination

et de fonction et donc d’interpréter grammaticalement les

positions relatives ;

4. une syntaxe de l’énonciation qui permette de traites

des questions de référence et de pragmatique et donc

d’interpréter sémantiquement les variations formelles, les

positions et les hiérarchies syntaxiques.

De cette énumération il résulte quatre types de besoins :

1. en morphologie – les parties du discours, la flexion, la

dérivation et la composition ;

2. en syntaxe – les positions et les dépendances ;

3. en matière d’énonciation – la reconnaissance d’un

appareil formel.

Les textes scientifiques comportent de façon régulière et

prévisible des signes non linguistiques au sein même de leurs

énoncés. Même les signes qui appartiennent à d’autres

alphabets sont intégrables à des systèmes non linguistiques,

des notations propres à telle discipline. Dans ces textes, il y a

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ders unités terminologiques spécifiques au niiveau desquelles

un syntagme comme radioactivité α est permis, même si α n’est

pas un morphème du français, même s’il occupe une position

de déterminant adjectival qui ne lui est pas habituellement

caractéristique.

Les langues spécialisées jouissent donc d’un plurisystème

graphique, d’une morphologie composite, de formules

complexes incluant un lexique général et un lexique spécifique,

de phraséologies professionnelles et d’un style impersonnel.

DOSSIER DE SEMINAIRE 1 : Arts du spectacle

Le petit monde du spectacle est un peu ma patrie. Très tôt, j’ai appris au conservatoire, en classe de déclamation, ce que signifiait « bouffer une réplique » ou « faire partie de la frime ».

C’est aux alentours de mes seize ans, engagé dans la prestigie4use troupe du Grenier de Toulouse, que les locutions telles que « tirer la couvrante » ou «  déménager des pianos » me devinrent familières. Certains comédiens qu’on appelait les « frileux » en « faisaient des tonnes » en scène, au détriment de leurs petits camarades. Pour se venger, ces derniers n’hésitaient d’ailleurs pas à murmurer lorsque l’autre « boulait » son texte : « garçon, le diction ! »

Ceux qui se permettent aujourd’hui de « bouffer de la salade » sont surtout les « nouveaux » chanteurs. La plupart du temps, ils enregistrent des chansons dont on ne comprend pas la moitié des paroles, et c’est peut-être une chance. On rencontre parfois dans ce métier – depuis longtemps devenu le mien – des « grandes dames de la chanson », formule favorite des journalistes qui, il faut bien l’avouer, ne veut pas dire grand-chose. Le « biz-biz » est fait d’artistes, de chanteurs qui, tout comme les comédiens, ont le cœur qui bat la chamade lorsque se lève le « baveux ». On peut croiser dans les galas-

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galères de véritables « bêtes de scène » ou d’authentiques « autistes de variétés ».

Les fragiles danseuses apprennent, elles, à « marquer  la photo » ou à « mettre des bulles de champagne dans leurs têtes d’humérus ». Bien entendu, elles se retrouvent souvent « les mollets dans la gorge » avant d’entrer dans «la grande maison ».

Oui, les artistes quels qu’ils soient, célèbres ou inconnus, riches ou pauvres, sont, malgré tout, heureux de la même manière, lorsque crépitent les « applauses ».

(Pierre Perret, Mémoires d’un acteur)

Lexique du théâtre

Acte : Partie d'une pièce de théâtre. Traditionnellement, une pièce se divise en trois ou cinq actes, eux-mêmes découpés en scènes.Aparté : Mot ou parole que l'acteur dit à part (et que le spectateur seul est censé entendre).Dialogue : Ensemble des paroles qu'échangent les personnages d'une pièce de théâtre.  Didascalie : Indication scénique (souvent mise en italiques) donnée par l'auteur qui peut concerner les entrées ou sorties des personnages, le ton d'une réplique, les gestes à accomplir.  Exposition :  Informations fournies dès les premières scènes.  Hors-scène : Espace où se déroulent ou sont censés se dérouler des événements qui sont en dehors du champ de perception du public.  Intrigue : Ensemble des événements qui constituent le déroulement de la pièce.  Mise en scène : Façon de faire jouer une pièce, par le choix des acteurs, des décors, de la façon de dire les répliques...  Monologue : Scène parlée par un personnage, discours apparemment adressé à soi-même.  Nœud : Problème qui existe après l'exposition de la situation initiale.  Péripétie : Changement subit de situation.  Quiproquo : Situation qui fait prendre un personnage - ou une chose - pour un autre.  Régie : Emplacement où se trouvent les consoles d'éclairage et de son. 

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Scène : 1) Espace de jeu d'une pièce de théâtre. 2) Partie, division d'un acte où il n'est prévu aucun changement de personnages.  Stichomythie : Dialogue où les interlocuteurs se répondent vers pour vers.  Tirade : Longue suite de phrases récitées sans interruption par un personnage.

Mise en Forme d'une Pièce de Théâtre

Action : Succession des évènements constituant la trame d'une pièce de théâtre, centrée sur le mouvement, la dynamique.Intrigue : Évènements dont l'enchaînement constitue le fil de l'action.Obstacle : Ce qui s'oppose à la réalisation des désirs du protagoniste.Exposition : Début de la pièce, qui doit donner au spectateur les éléments d'information nécessaires à la compréhension de l'action.Nœud : Moment de l'action où le conflit s'exagère et s'avance vers la catastrophe naturellement ou par l'intervention d'un incident nouveau.Péripétie : Événement imprévu qui engendre un retournement de situation.Quiproquo : Malentendu qui consiste à prendre une personne ou une chose pour une autre.Dénouement : Après la résolution du nœud, dernier moment de l'action qui fixe le sort de tous les personnages.Théâtralité : Caractère de ce qui est théâtral qui ressemble à une pièce de théâtre.Trilogie : Ensemble de trois pièces de théâtre.

Dialogue théâtral

Dialogue : Ensemble de répliques, mutuellement déterminées, qu'échangent des personnages. La présentation typographique du dialogue est différente s'il fait partie du récit ( Guillemets qui le bornent, tirets pour signaler les changements d'interlocuteurs ), ou s'il appartient au théâtre ( Alinéas, précédés des noms des personnages, et parfois de didascalies ).Aparté : Propos tenus par un personnage à l'insu des autres.

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Monologue : Scène durant laquelle un personnage s'exprime seul sur scène.Stichomythie : Échange très rapide entre deux personnages. ( Réplique du Tac au Tac ).Tirade : Long discours débité par un personnage.

Comédie

Comédie : Se définit dès l'Antiquité, par opposition à la tragédie, comme un genre de divertissement, toujours porteur d'une satire sociale, plutôt tournée vers la bourgeoisie. Elle acquiert ses lettres de noblesse au XVIIe siècle, avec la grande comédie en alexandrins.Commedia dell'arte : Forme du théâtre comique ambulant renouant en Italie au XVIe siècle avec une tradition antique. Fondé sur des scénarios non écrits donnant libre cours à des personnages types reconnaissables à leurs costumes et à leurs masques : Valets, barbons, soubrettes, jeunes premiers... Ce théâtre a inspiré le génie de Molière et influencé le théâtre français durablement jusqu'au théâtre contemporain.Imbroglio : Intrigue très compliquée.Théâtre de boulevard : Divertissement présentant des pièces au comique conventionnel, données, au XIXe siècle, sur les Grands Boulevards à Paris.

Tragédie

Tragédie : Œuvre dramatique en vers mettant en scène, suivant des règles très précises, de grands personnages poursuivis par un destin adverse ou des passions dévorantes.Tragi-comédie : Genre dramatique qui traite des sujets romanesques et aboutit à un dénouement heureux.Catharsis : Purgation des passions, but poursuivi, selon Aristote, par les dramaturges de la Grèce antique, qui voulaient inspirer terreur et pitié pour leurs personnages, dont les dieux voulaient punir la démesure sacrilège.Bienséance : Conformité aux conventions sociales, la règle des bien séances impose, au XVIIe siècle, de ne pas montrer de violence sur la scène parce qu'elle repose sur une conception raffinée de la civilisation, de la bonne éducation.

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Règle des trois unités : Selon l'esthétique classique, cette règle impose de représenter une seule action ( Unité d'action à , en un jour ( Unité de temps ) et un seul lieu ( Unité de lieu à. Les théoriciens du XVIIe siècle se inspirés de la Poétique d'Aristote pour définir cette règle qui coïncide avec leur propre conception de la vraisemblance. Les romantiques ne retiendront que l'unité d'action, nécessaire à la compréhension de la pièce mais élargissent les deux autres unités, peu conformes à leur conception de la vérité naturelle ou historique.

Au théâtre en général, le narrateur ne peut pas intervenir directement. Tout doit se passer par le dialogue des personnages. Cette nécessité explique par exemple l'existence du personnage traditionnel du confident qui recueille les pensées et sentiments du héros. Certaines formes du discours théâtral, comme le récit fait par un messager qui apporte des nouvelles de l'extérieur ou comme le monologue, remplacent le discours du narrateur. C'est pourquoi le dialogue doit être étudié avec précision.

Formes de dialogue

La réplique: on appelle réplique chaque intervention d'un personnage dans le dialogue.La sentence: c'est une formule qui fait choc et a une valeur généralisante. Exemple: à vaincre sans péril on triomphe sans gloire (Corneille, Le Cid, II, 2, v.434).La répartie: réplique brève qui produit un effet, elle peut se présenter comme une formule, un trait d'esprit à mettre au compte de l'auteur lui-même. Exemple: un grand nous fait assez de bien quand il ne nous fait pas de mal (Beaumarchais, Le Barbier de Séville, I, 2).La stichomythie: Dans une pièce en vers, il s'agit de la succession rapide de brèces répliques d'égale longueur où les interlocuteurs se répondent vers pour vers, voire hémistiche pour hémistiche. Dans un texte en prose, des répliques courtes, hachées, des phrases inachevées produisent sensiblement les mêmes effets: traduire une émotion, une intensité, un rapport de force, créer un suspense, donner sa verve et son rythme au dialogue.L'enchaînement des répliques: assurant à la fois la

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cohérence du dialogue et son rythme, il se fait de différentes façons. Le type ou la forme des phrases: une question appelle une réponse, une question appelle une autre question. Le lexique: la reprise d'un mot ou d'une expression, identique, de même sens ou de sens contraire.La tirade: long débit  de paroles d'un personnage qui s'adresse à un autre, la tirade peut être en fait un propos destiné au public, les personnages servant de prétexte.Le monologue: le monologue est la réplique d'un personnage seul en scène, ou qui se croit seule. Morceau attendu dans le théâtre classique, il utilise divers procédés pour ne pas lasser l'attention: dialogue avec soi, faux dialogue avec un interlocuteur absent. Le monologue peut notamment servir à donner des précisions sur l'action, la connaissance ou les réactions des personnages ou les idées de l'auteur. L'action: le monologue peut servir d'expostion, préparer la suite, renseigner sur ce qui s'est passé entre deux actes, faire le bilan de l'action précédente. La connaissance des personnages: monologue délibératif, il manifeste le débat, les hésitations d'un personnage, exprime ses émotions. Il constitue une sorte d'intermezzo, une pause où le héros "se dégage de l'action et se regarde d'en haut". Il montre comment le personnage réagit à la situation et donne sa tonalité à la pièce.Le récit: il est lié aux contraintes de la scène dans le théâtre classique mais son rôle dépasse la simple question des bienséances. Le récit prononcé par un personnage permet d'informer le spectateur sur ce qui s'est passé en dehors de la scène et de montrer les réactions des personnages qui l'écoutent.Le portrait: au théâtre, le portrait des personnages est réparti sur les didascalies, la mise en scène et les dialogues. Ces éléments peuvent mettre en relief un aspect particulier du personnage. Il arrive aussi que les didascalies, la mise en scène ou un dialogue dressent de véritables portraits.

Le vocabulaire du show-bizness donne l'impression de pratiquer l’emphase et l’exagération. Erreur : ce n’est pas une impression ! Là réside toute la difficulté. Naviguer de truisme en banalité, de barbarisme en lieu commun, et tenir le public en haleine.

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Implications, présuppositions, sous-entendus, tout est là pour nous tromper ou nous séduire.

Qu’est-ce que les stars veulent dire quand elles parlent à la radio ou à la télévision ?

Théâtreà la grecque ouverture latérale des deux parties du rideau

de scène se séparant vers l’extérieurbaveux suffleur, trou du suffleurbiz-biz show-bizbocal régie d’orchestrebouffer de la salade

bafouiller / avoir une mauvaise diction

brigadier bâton avec lequel on frappe les trois coups avant le lever du rideau

caméléoniser singer son partenaire en répétant sa répliquecasser la baraque

faire un triomphe, pour un acteur, un chanteur, un spectacle, etc.

chat dans la gouttière (avoir un ---)

être enroué, pour un chanteur

couscoussiè machine à produire de la fumée sur la scènede la roulotte (être ...)

appartenir à une famille d’artistes

faire la mécanique

régler la place des comédiens

filage travail de répétition par séquences plus ou moins longues, jusqu’à l’enchaînement définitif de toutes les scènes dans l’ordre

filée présentation de tous les numéros dans l’ordre, avant la répétition générale qui précède le direct

garçon, la diction !

se dit à voix basse dans les coulisses quand un acteur en scène bafouille ou articule mal

guillotine rideau de scène qui se lève verticalementla maison Comédie-Françaiselégume acteur inexistantsavonner escamoter des syllabes. bafouiller. bouter sur

son texteserpillière rideau / rideau d’avant-scène d’un théâtre

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lever le torchon / baiser le torchon

commencer ou terminer le spectacle, pour un artiste

Coiffeurs-perruquiers / Maqueursdésosser défaire les fixations d’une perruque (enlever

les nœuds, les catogans, etc.)P.C. poudre compacte

Décorateursépinards verdure peinte sur un décorchef de platane

chef de plateau

Danse /Danseursla grande Maison

L’Opéra Garnier (et non l’Opéra-Comique).

Éclairagistes / électriciensbeaujolais noeud dans les câbles. [le premier qui en fait

un paye le beaujolais à toute l’équipe]blonde projecteur de 2000w à diffuseur jaunecamembert faisceau de lumière qui éclaire le solcosmétique diffuseur couleur abricot saumonéenvoyer la purée / le jus/ la sauce

allumer les projecteurs

gamelle projecteur

Marionnettistes / Manipulateurst’es tête se dit aux manipulateurs dont on voit le haut

de la tête

Cascadeurs / Mécaniquesaller à la boucherie

accepter de tenter une cascade très risquée

cascadeur d’un jour

cascadeur qui prend des risques irréfléchis

cascadeur cascadeur spécialisé dans les voitures, motos,

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mécanique avions, etc.concurrence déloyale

accident de voiture en dehors de son métier

formule 1 voitures légères maniables et rapides dépouillées de tout élément intérieur ; on s’en sert pour une poursuite, par exemple

glisse eau additionnée de gazole pour préparer une chute glissée

Télévision / Ingénieurs du sonaquarium cabine vitrée de studio d’enregistrementbaladeur micro sans fil, équipé de pilles que l’artiste ou

l’animateur d’une émission tient à la mainMickey écouteurs, casque placé sur les oreilles [qui

évoquent Mickey]

Cinémabalançoire grue servant à effectuer des effets de

travelling horizontaux et verticauxdonner un médaillon

éclairer qqn comme dans un portait rond ou ovale

fondu au noir passage d’un plan à un autre par un noir assez bref

metteur metteur en scène

Cadreursbête grosse caméra

Musiciens

barbu musicien classiquebatterie de cuisine

instrument de percussion

bénisseur chef d’orchestrebiberonneur clarinettistecasserole mauvais pianod’accord déon d’accordderviche tourneur

personne qui tourne les pages d’une partition musicale

faire une viande froide

jouer à une messe d’enterrement

rat mineur ré mineur. tonalité des musiques de fête juives

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ou tziganesré mineur fête musicale juive [mariage, bar-mitsva] ou

prestation tzigane [la tonalité ré mineur étant une particularité de ces musiques]. juif [non péjoratif]

sèche-linge harpe. harpistesémaphore chef-d’orchestre classique

Cirqueathlète du tapis

gymnaste exécutant un travail de pure force, sans saut ni élan, sans poids ni autre appareil

auguste de soirée

clown qui joue les bouche-trous [il exécute les sketches, souvent muets, pendant qu’on installe le matériel du numéro suivant]

clown blanc clown habillé et maquillé de blanc [ par opposition à l’auguste]

gens du voyage

forains. ils aiment qu’on les appelle ainsi. gens du cirque

mâchoire appareil que le porteur place dans sa bouche pour porter le voltigeur avec ses dents

faire la mâchoire d’acier

porter en équilibre sur la mâchoire des objets volumineux et lourds

se mettre en jarret

s’accrocher derrière les genoux. faire « le cochon pendu », sur le trapèze

avoir un rat rater son exercice à cause du trac, faire une chute, pour un équilibriste ou un trapéziste

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