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Morphologie, 2004, 88, 164-165 © Masson, Paris, 2004 ACTUALITÉS LU, VU, ENTENDU Ces actualités ont été préparées par Martin Catala et Christian Vacher Dans la presse internationale First cleavage plane of the mouse egg is not predetermined but defined by the topology of the two apposing pronuclei. Hiiragi T, Solter D. Nature 2004;430:360-364. L’ovocyte des mammifères, et par suite l’œuf fécondé, est une cellule pauvre en réserves. Cette constatation a longtemps fait supposer que l’ovocyte dans ces espèces n’est pas polarisé. Des travaux récents ont néanmoins conduit à revoir cette notion. Les travaux de Gardner et du groupe de Zernicka-Goetz ont conclu que le 2 e globule polaire, émis lors de la deuxième divi- sion méiotique, peut être considéré comme un marqueur de l’axe animal – végétatif. Ainsi, la première mitose de clivage (ou segmentation) passe par un plan intéressant le 2 e globule polaire pour ces auteurs. Hiiragi et Solter, de l’Institut Max Planck de Freiburg, ont étu- dié par vidéomicroscopie la première mitose de clivage chez l’embryon de souris. Dans 49 % des cas observés, le plan de cli- vage est situé dans un cône dont l’angle avec le 2 e globule po- laire n’excède pas 30° . Par contre, dans 51 % des cas, le plan de clivage est situé à distance. Les deux hypothèses sous-tendues par cette première série d’observations sont que a) l’axe animal – végétatif n’est pas fixé dans l’ovocyte de mammifère b) ou le 2 e globule polaire n’est pas un bon marqueur de cet axe. L’observation des deux pronuclei (mâle et femelle) montre qu’ils migrent et s’apposent avant la première division de cli- vage. Le plan d’apposition des deux pronuclei correspond par- faitement au plan de la première division de clivage. De plus, si on enlève un des deux pronuclei et qu’on le place dans une autre position, l’œuf se clive selon le nouveau plan d’apposi- tion. Ces résultats indiquent donc que le plan de la première mitose de clivage est déterminé par celui de l’apposition des deux pronuclei. La conclusion de cet article est que l’acquisition d’une polarité de l’œuf fécondé chez les mammifères ne semble pas pré-exis- ter à la fécondation mais est déterminée par les mouvements des deux pronuclei. Quel est le moteur de cette acquisition ? D’autres expériences sont nécessaires pour répondre à cette question. Lack of fusion requirement for development of bone marrow-derived epithelia. Harris RG, Herzog EL, Bruscia EM, Grove JE, Van Arnam JS, Krause DS. Science 2004;305:90-93 L’intérêt pour les cellules – souches connaît un essor considéra- ble. En effet, ces cellules sont capables de restaurer certains or- ganes ou tissus (sang, épiderme) voire même de se différencier en cellules issues d’un autre lignage (phénomène de transdiffé- renciation). Ainsi, une cellule sanguine d’origine mésodermi- que pourrait donner naissance à des cellules épithéliales. Cette notion de transdifférenciation est très critiquée à l’heure ac- tuelle. En effet, certains groupes ont montré qu’un tel phéno- mène peut s’expliquer par la fusion entre une cellule du donneur et une cellule de l’hôte. Les auteurs de cet article du Department of Laboratory Medi- cine de l’Université de Yale ont réalisé une expérience très as- tucieuse chez la souris. Ils ont utilisé une souris mâle transgénique Z/EG comme donneur de moelle osseuse. Cette souche murine est caractérisée par une construction génétique particulière : le gène lacZ (qui code la bêta-galactosidase d’E. coli) est floxé (c’est-à-dire flanqué de deux séquences loxP) et le gène codant la protéine fluorescente EGFP de méduse est si- tué en aval de la deuxième séquence loxP. Normalement, seul le gène lacZ s’exprime. En présence de la recombinase bacté- rienne Cre, les séquences loxP sont excisées, entraînant de ce fait l’excision de la séquence du gène lacZ. La recombinaison de l’ADN conduit à mettre le gène codant l’EGFP sous le con- trôle du promoteur. Ainsi, une cellule exprimant Cre n’exprime plus la bêta-galactosidase mais l’EGFP. Cette moelle osseuse est injectée dans une souris femelle transgénique (exprimant l’enzyme Cre de façon constitutive) irradiée de manière léthale et la moelle du donneur prend alors la place de celle du rece- veur. On peut mettre en évidence les cellules provenant du donneur grâce à une sonde hybridant le chromosome Y (puis- que le receveur est une femelle). Si la cellule du donneur ex- prime l’EGFP c’est la preuve qu’elle est en contact avec la Cre et donc qu’il y a eu un phénomène de fusion cellulaire. Au con- traire, si la cellule du donneur n’exprime pas l’EGFP, on peut en conclure qu’il n’y a pas eu fusion. Plusieurs organes ont été analysés après ces expériences : L’analyse du poumon montre que 0,2 % des cellules épithélia- les proviennent du greffon sans avoir subi de phénomène de fu- sion cellulaire. Certaines de ces cellules expriment le pro- surfactant C, démontrant leur nature pneumocytaire. Un nombre restreint d’hépatocytes (0,05 %) proviennent du donneur sans avoir subi de fusion Après avoir pratiqué une cicatrice cutanée profonde, 0,1 % des cellules épidermiques dérivent du greffon sans avoir subi de fu- sion cellulaire. L’analyse de la littérature montre qu’il existe une controverse quant à la notion de fusion cellulaire. Certains auteurs estiment qu’elle rend compte des principaux résultats de transdifféren- ciation rapportés. D’autres pensent que la fusion cellulaire est un processus rare voire inexistant. Ces différences pourraient être expliquées ainsi : 1. La fusion est favorisée par la blessure tissulaire autre que l’irradiation. Des variations dans les protocoles expérimentaux peuvent ainsi rendre compte de différences dans les résultats obtenus. 2. Dans le protocole utilisé par les auteurs, le greffon a été d’abord immunodéplété pour se débarrasser des lymphocytes T matures (qui forment une population fusiogène) 3. La détection de l’EGFP pose des problèmes techniques. En particulier, la détection de la fluorescence directe est un pro- cédé insensible et non spécifique. Les auteurs ont préféré ici ré- véler la transcription du gène en étudiant l’ARNm. Cet article a l’avantage de montrer un protocole rigoureux qui enfin établit que des cellules de la moelle osseuse peuvent gé- nérer des cellules épithéliales sans avoir fusionné. De plus, cet article montre qu’il est désormais impératif de faire appel à des protocoles très rigoureux avant d’affirmer des résultats concer- nant les potentialités de différenciation des cellules-souches. Il faut donc être très circonspect quant aux articles publiés et qui ne répondent pas à ces critères. Reproductive biology: delivering spermatozoan RNA to the oocyte. Ostermeier GC, Miler D, Huntiss JD, Diamond MP, Krawetz SA. Na- ture 2004;429:154. Il est largement admis que, durant l’ovogénèse, des transcrits is- sus du seul génome maternel s’accumulent dans le cytoplasme

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Morphologie, 2004, 88, 164-165© Masson, Paris, 2004

ACTUALITÉS

LU, VU, ENTENDU

Ces actualités ont été préparées par Martin Catala et Christian Vacher

Dans la presse internationale

First cleavage plane of the mouse egg is not predetermined but defined by the topology of the two apposing pronuclei.Hiiragi T, Solter D. Nature 2004;430:360-364.

L’ovocyte des mammifères, et par suite l’œuf fécondé, est unecellule pauvre en réserves. Cette constatation a longtemps faitsupposer que l’ovocyte dans ces espèces n’est pas polarisé. Destravaux récents ont néanmoins conduit à revoir cette notion.Les travaux de Gardner et du groupe de Zernicka-Goetz ontconclu que le 2e globule polaire, émis lors de la deuxième divi-sion méiotique, peut être considéré comme un marqueur del’axe animal – végétatif. Ainsi, la première mitose de clivage(ou segmentation) passe par un plan intéressant le 2e globulepolaire pour ces auteurs.Hiiragi et Solter, de l’Institut Max Planck de Freiburg, ont étu-dié par vidéomicroscopie la première mitose de clivage chezl’embryon de souris. Dans 49 % des cas observés, le plan de cli-vage est situé dans un cône dont l’angle avec le 2e globule po-laire n’excède pas 30° . Par contre, dans 51 % des cas, le plan declivage est situé à distance. Les deux hypothèses sous-tenduespar cette première série d’observations sont quea) l’axe animal – végétatif n’est pas fixé dans l’ovocyte demammifèreb) ou le 2e globule polaire n’est pas un bon marqueur de cetaxe.L’observation des deux pronuclei (mâle et femelle) montrequ’ils migrent et s’apposent avant la première division de cli-vage. Le plan d’apposition des deux pronuclei correspond par-faitement au plan de la première division de clivage. De plus, sion enlève un des deux pronuclei et qu’on le place dans uneautre position, l’œuf se clive selon le nouveau plan d’apposi-tion. Ces résultats indiquent donc que le plan de la premièremitose de clivage est déterminé par celui de l’apposition desdeux pronuclei.La conclusion de cet article est que l’acquisition d’une polaritéde l’œuf fécondé chez les mammifères ne semble pas pré-exis-ter à la fécondation mais est déterminée par les mouvementsdes deux pronuclei. Quel est le moteur de cette acquisition ?D’autres expériences sont nécessaires pour répondre à cettequestion.

Lack of fusion requirement for development of bone marrow-derived epithelia.Harris RG, Herzog EL, Bruscia EM, Grove JE, Van Arnam JS, KrauseDS. Science 2004;305:90-93

L’intérêt pour les cellules – souches connaît un essor considéra-ble. En effet, ces cellules sont capables de restaurer certains or-ganes ou tissus (sang, épiderme) voire même de se différencieren cellules issues d’un autre lignage (phénomène de transdiffé-renciation). Ainsi, une cellule sanguine d’origine mésodermi-que pourrait donner naissance à des cellules épithéliales. Cettenotion de transdifférenciation est très critiquée à l’heure ac-tuelle. En effet, certains groupes ont montré qu’un tel phéno-mène peut s’expliquer par la fusion entre une cellule dudonneur et une cellule de l’hôte.Les auteurs de cet article du Department of Laboratory Medi-cine de l’Université de Yale ont réalisé une expérience très as-tucieuse chez la souris. Ils ont utilisé une souris mâle

transgénique Z/EG comme donneur de moelle osseuse. Cettesouche murine est caractérisée par une construction génétiqueparticulière : le gène lacZ (qui code la bêta-galactosidase d’E.coli) est floxé (c’est-à-dire flanqué de deux séquences loxP) etle gène codant la protéine fluorescente EGFP de méduse est si-tué en aval de la deuxième séquence loxP. Normalement, seulle gène lacZ s’exprime. En présence de la recombinase bacté-rienne Cre, les séquences loxP sont excisées, entraînant de cefait l’excision de la séquence du gène lacZ. La recombinaisonde l’ADN conduit à mettre le gène codant l’EGFP sous le con-trôle du promoteur. Ainsi, une cellule exprimant Cre n’exprimeplus la bêta-galactosidase mais l’EGFP. Cette moelle osseuseest injectée dans une souris femelle transgénique (exprimantl’enzyme Cre de façon constitutive) irradiée de manière léthaleet la moelle du donneur prend alors la place de celle du rece-veur. On peut mettre en évidence les cellules provenant dudonneur grâce à une sonde hybridant le chromosome Y (puis-que le receveur est une femelle). Si la cellule du donneur ex-prime l’EGFP c’est la preuve qu’elle est en contact avec la Creet donc qu’il y a eu un phénomène de fusion cellulaire. Au con-traire, si la cellule du donneur n’exprime pas l’EGFP, on peuten conclure qu’il n’y a pas eu fusion.Plusieurs organes ont été analysés après ces expériences :L’analyse du poumon montre que 0,2 % des cellules épithélia-les proviennent du greffon sans avoir subi de phénomène de fu-sion cellulaire. Certaines de ces cellules expriment le pro-surfactant C, démontrant leur nature pneumocytaire.Un nombre restreint d’hépatocytes (0,05 %) proviennent dudonneur sans avoir subi de fusionAprès avoir pratiqué une cicatrice cutanée profonde, 0,1 % descellules épidermiques dérivent du greffon sans avoir subi de fu-sion cellulaire.L’analyse de la littérature montre qu’il existe une controversequant à la notion de fusion cellulaire. Certains auteurs estimentqu’elle rend compte des principaux résultats de transdifféren-ciation rapportés. D’autres pensent que la fusion cellulaire estun processus rare voire inexistant. Ces différences pourraientêtre expliquées ainsi :1. La fusion est favorisée par la blessure tissulaire autre quel’irradiation. Des variations dans les protocoles expérimentauxpeuvent ainsi rendre compte de différences dans les résultatsobtenus.2. Dans le protocole utilisé par les auteurs, le greffon a étéd’abord immunodéplété pour se débarrasser des lymphocytes Tmatures (qui forment une population fusiogène)3. La détection de l’EGFP pose des problèmes techniques. Enparticulier, la détection de la fluorescence directe est un pro-cédé insensible et non spécifique. Les auteurs ont préféré ici ré-véler la transcription du gène en étudiant l’ARNm.Cet article a l’avantage de montrer un protocole rigoureux quienfin établit que des cellules de la moelle osseuse peuvent gé-nérer des cellules épithéliales sans avoir fusionné. De plus, cetarticle montre qu’il est désormais impératif de faire appel à desprotocoles très rigoureux avant d’affirmer des résultats concer-nant les potentialités de différenciation des cellules-souches. Ilfaut donc être très circonspect quant aux articles publiés et quine répondent pas à ces critères.

Reproductive biology: delivering spermatozoan RNA to the oocyte.Ostermeier GC, Miler D, Huntiss JD, Diamond MP, Krawetz SA. Na-ture 2004;429:154.

Il est largement admis que, durant l’ovogénèse, des transcrits is-sus du seul génome maternel s’accumulent dans le cytoplasme

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de l’ovocyte. Plus tard, la transcription du génome du zygotedevient active (stade d’activation zygotique), et les transcritsont une double origine, maternelle et paternelle. La phase em-bryonnaire à laquelle survient l’activation zygotique dépend del’espèce. Il semble qu’elle soit très précoce après la fécondationchez les mammifères. Cette caractéristique d’un développe-ment dépendant exclusivement des transcrits maternels, expli-que que certaines infertilités soient dues à des mutationsprovenant de la mère (mutants à effet maternel).Par PCR, les transcrits du spermatozoïde, de l’œuf fécondé etde l’ovocyte ont été comparés. On a pu isoler ainsi 6 transcritsexprimés par le spermatozoïde et l’œuf fécondé mais absent ducytoplasme de l’ovocyte.Les auteurs de cet article ont utilisé la technique de fécondationinter-spécifique entre ovocyte de hamster dépellucidé et sper-matozoïde humain. Ils ont ainsi pu montrer que des ARNmd’origine exclusivement spermatique se retrouvent dans le cy-toplasme de l’ovocyte fécondé. Ainsi en est-il des ARNm co-dant la protamine 2 et la clusterine. Ce travail démontre que lespermatozoïde apporte des ARNm lors de la fécondation. Lerôle physiologique de ces ARN reste à découvrir. De plus, cettemise en évidence pose le problème de gènes d’origine pater-nelle et qui pourraient être responsables de syndrome d’inferti-lité.

Variations in pulmonary venous drainage to the left atrium : implications for radiofrequency ablationMarom EM, Herndon JE, Kim YH, Mc Adams HP. Radiology 2004;230:824-829.

Les veines pulmonaires sont une source importante d’activitéélectrique atriale ectopique, souvent responsable de fibrillationauriculaire. L’ablation par radiofréquence de ces foyersd’arythmie est une procédure invasive qui repose sur un repé-rage exact qui implique une bonne connaissance de l’anatomiedes veines pulmonaires. Les auteurs du Anderson Cancer Cen-ter de Houston ont effectué une étude de 201 scanners thoraci-ques. Une classification des différentes modalitésd’abouchement des veines pulmonaires droites et gauche a étéeffectuée. La plupart des patients (142 patients soit 71 %) pré-sentait deux ostiums du côté droit. Cinquante-six patients(28 %) possédaient de 3 à 5 ostiums du côté droit du fait del’existence d’une ou de deux veines séparées drainant le lobemoyen. Trois patients (2 %) avaient une seule veine pulmo-naire droite.Du côté gauche, la plupart des patients (173 soit 86 %) avaientdeux ostiums. Les 28 autres n’avaient qu’un seul ostium. Lespatients qui avaient un ostium séparé pour le lobe moyenavaient plus d’arythmie que les autres.On considérait habituellement que les variations anatomiquesdes veines pulmonaires étaient rares et celles-ci n’ont fait l’ob-jet jusqu’à maintenant que de « case reports ». La méconnais-sance des variations anatomiques des veines pulmonaires peutexpliquer certains échecs dans les traitements par radio-fré-quence des foyers d’arythmie par fibrillation atriale.

The anatomy of the greater occipital nerve : implications for the etiology of migraine headachesMosser SW, Guyuron B, Janis JE, Rohrich RJ. Plast Reconstr Surg2004;113:693-697.

Les migraines sont classiquement attribuées à un phénomèneneuro-vasculaire. Selon certaines études, dans certains cas ilpourrait exister une cause périphérique aux migraines. Troiszones en rapport avec les nerfs sensitifs du scalp ont été iden-tifiées comme pouvant participer à la genèse de ces migrainespériphériques. Il s’agit de la région frontale située en regarddu nerf supra-orbitaire, de la région temporale en regard du

nerf zygomatico-temporal du nerf zygomatique, et de la ré-gion occipitale en regard du nerf grand occipital. Un desauteurs a décrit le traitement de migraines par injection detoxine botulique dans la région frontale au contact du nerf su-pra-orbitaire permettait de traiter avec succès certains pa-tients atteints de migraine. Le but de cette étude anatomiqueétait donc de décrire le trajet du nerf grand occipital notam-ment son passage à travers le muscle semi-épineux de la têtequ’il perfore, ce passage pouvant constituer une source decompression du nerf selon les auteurs. Les auteurs ont dissé-qué 40 nerfs occipitaux chez 20 sujets frais. Dans tous les casle nerf grand occipital traversait le muscle semi-épineux de latête. Il existait une zone de 1,5 cm de diamètre centrée envi-ron 3 cm en-dessous et 1,5 cm latéralement par rapport à laprotubérance occipitale qui correspondait à la traversée dumuscle semi-épineux de la tête par le nerf grand occipital.Cette zone serait donc la zone dans laquelle il faudrait injecterde la toxine botulique pour soulager certaines migraines.Cette étude sera sans doute controversée car elle est née del’observation faite par plusieurs auteurs (dont les auteurs del’article) que certaines migraines étaient améliorées par desinjections de toxine botulique au contact des nerfs sensitifs ducuir chevelu. On peut penser que de nombreux praticiens vonttenter sur leurs patients cette technique nouvelle. Cette étudeprésente l’intérêt de définir la zone efficace et surtout nondangereuse à injecter.

Skin ligaments : regional distribution and variation in morphologyNash LG, Philips MN, Nicholson H, Barnett R, Zhang M. Clinicalanatomy, 2004;17:287-293.

Des ligaments cutanés ont été décrits dans certaines régions tel-les que la face, le thorax, la face palmaire des mains et la faceplantaire des pieds. Ces ligaments cutanés déterminent des zo-nes de fixation de la peau sur les plans profonds qui jouent unrôle dans le vieillissement cutané très étudié au niveau de laface notamment et plus généralement dans les propriétés bio-mécaniques de la peau importantes à connaître pour les greffesde peau et les lambeaux cutanés. Afin de rechercher l’existencede ligaments cutanés notamment dans les régions du corps quin’ont pas été étudiées, les auteurs de l’université d’Otago enNouvelle Zélande, ont réalisé des cutanés systématiques chez3 sujets. Ces prélèvements ont fait l’objet d’une analyse histolo-gique en coloration standard en coupes sériées. De plus desprélèvements ont été réalisés chez 5 autres sujets en utilisantune technique de plastination selon la méthode décrite par vonHagens. Ces derniers prélèvements ont été étudiés à la foismacroscopiquement et sous microscope afin de mettre en évi-dence d’éventuels ligaments cutanés. Les auteurs ont confirmél’existence de ligaments dans les régions qui étaient connuespour en posséder mais aussi au niveau des membres et du troncformant un réseau fibreux étendu dans le tissu sous-cutané detout le corps. Il existe selon eux cependant des variations régio-nales. Les régions supérieures du corps (tête et cou, partie su-périeure du tronc et membres supérieurs) présentent un réseauplus dense de ligaments cutanés que les régions inférieures. Lesapplications de cette étude ne sont pas tant chirurgicales queconceptuelles. Existe-t-il une corrélation entre la pauvreté dece réseau fibreux sous-cutané au niveau de l’abdomen et la né-cessaire élasticité de la peau lors de la grossesse notammentcomme le suggèrent les auteurs ? Existe-t-il une corrélationavec la gravité différente qui s’exerce sur ces différentesrégions ? Quels sont les facteurs qui déterminent l’apparitionde ces ligaments ?

Toutes vos analyses et commentaires de livres, de revues, de sites in-ternet ou d’autres médias avec vos compte-rendus de congrès peuventêtre adressés à Martin Catala : [email protected]