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Dans quelle mesure la relation pédagogique créée en cours d’économie familiale influence-t-elle

l’apprentissage des élèves avec le même enseignant dans une autre discipline ?

Angèle DÉCRIND, Grandvillard (FR)

Travail dirigé par Dr. Edmée RUNTZ-CHRISTAN

Synthèse du Mémoire de Master présenté à la Faculté des lettres de l’Université de Fribourg (CH), département des sciences de l’éducation, Centre d’enseignement et de recherche francophone pour la formation des enseignant-e-s du secondaire I et II.

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Table des matières

1. INTRODUCTION 2

2.CADRE THÉORIQUE 3 2.1 DEFINITION RELATION PEDAGOGIQUE 4

3. METHODOLOGIE ET RESULTATS DE LA RECHERCHE 5

4. CONCLUSION 6

OUVRAGES RECOMMANDES 6

1. Introduction  En tant que future enseignante, je me suis toujours demandé quelle place devrait occuper la

relation maître - élève dans l’exercice de la profession d’enseignant. Pour la majorité des

enseignants, cette relation s’impose comme essentielle. Dans ce travail nous cherchons à

comprendre quel rôle tient cette relation dans l’apprentissage des élèves. Devrait-on

aujourd’hui mieux composer avec cette relation pour un meilleur apprentissage des élèves ?

Afin de mettre en lien notre recherche avec nos branches d’enseignement, nous avons décidé

d’axer ce travail sur la relation pédagogique construite durant les cours d’économie familiale.

Dans le canton de Fribourg, l’évolution dans la formation des enseignants a généré un

changement majeur pour les futurs enseignants d’économie familiale. En effet, jusque dans

les années 2000, la majorité des enseignants d’économie familiale n’enseignait aucune autre

matière excepté les ACM-ACT1. Aujourd’hui la formation d’enseignant d’économie familiale

est intégrée au cursus universitaire. Ainsi, les étudiants doivent choisir un minimum de trois

branches d’enseignement du cycle d’orientation. Aujourd’hui, les élèves peuvent donc avoir

le même enseignant pour le français que pour l’économie familiale.

Le cadre du cours d’économie familiale étant très différent d’un cours classique, nous

cherchons à savoir si la relation pédagogique en cours d’économie familiale a un impact

positif ou négatif sur l’apprentissage des élèves dans une autre discipline lorsque celui-ci est

dispensé par le même enseignant.

Les interrogations quant à la relation pédagogique sont résumées dans les cinq hypothèses

suivantes.

                                                                                                               1 ACM-ACT: activités créatrices manuelles et textiles.

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H1 : Durant les cours d'économie familiale, l'enseignante crée plus facilement une bonne

relation pédagogique avec ses élèves (grâce notamment au contexte).

Nous partons du constat que la relation pédagogique s’établit plus facilement lors des cours

d’économie familiale compte tenu du contexte particulier de ce dernier. En effet, cuisiner puis

manger ensemble rapprochent les participants et créent des liens entre l’enseignant et les

élèves. De plus, durant les cours d’économie familiale, le groupe-classe est restreint et ne se

compose que d’une quinzaine d’élèves.

H2 : La relation pédagogique construite avec les élèves en économie familiale a un impact sur

un cours disciplinaire « ordinaire ».

Nous pensons que la relation nouée en économie familiale a un certain impact sur le cours

ordinaire.

H3 : L’impact de la relation pédagogique développée en économie familiale influence

positivement l’apprentissage des élèves en classe.

Nous cherchons à savoir si le fait d’entretenir une bonne relation avec son enseignant est un

atout pour l’apprentissage des élèves.

H4 : La relation pédagogique est importante pour tous les élèves mais plus encore pour les

élèves se trouvant en classe à exigence de base.

Nous voulons savoir si les élèves en classe à exigence de base sont plus sensibles à la relation

pédagogique que les élèves en classe générale ou prégymnasiale.

H5 : Il est difficile de trouver une juste distance pédagogique avec ses élèves en cours

d’économie familiale.

Cette recherche portera donc sur la relation pédagogique en cours d’économie familiale et sur

l’importance de la relation pédagogique pour l’apprentissage des élèves.

2.Cadre théorique Le cadre théorique de ce mémoire comprend plusieurs parties relatives à la relation

pédagogique : définition de la relation pédagogique, l’enseignant au centre de la relation (la

présence et les postures de l’enseignant), adolescence et rapport au savoir (motivation liée à la

relation maître élève). Le cadre théorique se termine par un chapitre dédié aux cours

d’économie familiale.

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2.1 Définition relation pédagogique Par ce terme, Frei, Kiss & Vuataz (1974) qualifient toutes les interactions sociales entre le

maître et ses élèves. La particularité de la relation pédagogique provient du fait que les

interactions sont inégales. Premièrement, elles opposent un enseignant adulte, à un groupe

composé généralement d’enfants ou d’adolescents. De plus, l’enseignant représente le savoir

qu’il doit transmettre au groupe classe qui, par définition, ne détient pas la connaissance.

Finalement, l’enseignant est là de son plein gré dans l’exercice de son métier tandis que les

individus qui composent le groupe classe suivent une scolarité obligatoire.

Frei et al. (1974) considèrent que la relation pédagogique peut être perçue sous deux aspects :

celui de l’instruction et celui de l’éducation. Généralement, nous attribuons à l’école le rôle

d’instruire les élèves et non de les éduquer. Cependant, la relation pédagogique repose

davantage sur l’éducation. Selon ces auteurs « On ne cesse de répéter que l’éducation a pour

tâche de permettre aux enfants de devenir des adultes » (p. 17). Nous ne pouvons donc

dissocier les rôles d’instructeurs et d’éducateurs des enseignants selon Hess & Weigand

(1994), pour mettre de côté cet aspect de la profession, les élèves doivent prendre conscience

que l’école est un lieu d’apprentissage et où le rôle du maître est d’instruire. Or aujourd’hui,

pour la plupart, un travail d’éducation est au préalable indispensable pour permettre à l’élève

de se rapprocher au maximum des conditions requises pour un bon apprentissage.

Marsollier (2012), docteur en sciences de l’éducation et maître de conférences à l’université

de la Réunion, a classé en trois catégories les interactions maître-élèves. La première

catégorie englobe tout les aspects de la « cognition » (p. 14), c’est-à-dire les processus

mentaux liés aux savoirs, aux représentations. La seconde catégorie est relative aux

« comportements » (p. 14). Marsollier (2012) fait référence dans cette catégorie à la

communication verbale et non-verbale. La dernière catégorie est liée à l’aspect émotif,

sentimental de la relation pédagogique.

Selon Meirieu (1987), professeur en sciences de l’éducation à l’université Lumière-Lyon II, la

relation pédagogique s’apparente à un élément presque insignifiant, difficilement décelable

mais qui est indispensable au bon fonctionnement de la machine pédagogique. En effet, pour

que l’acte pédagogique fonctionnne, l’enseignant doit susciter l’envie d’apprendre. C’est là

que réside toute la difficiculté liée à la relation pédagogique.

Pour Cosmopoulos (1999), professeur de pédagogie de la dynamique relationelle, la relation

pédagogique ne peut pas être définie comme un simple outil à disposition de l’enseignant

mais elle est une « […] condition nécessaire de toute efficacité éducative » (p. 97). L’auteur

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affirme que la base de l’éducation est la relation à l’autre, dans ces conditions la relation

pédagogique revêt une importance primordiale dans l’acte éducatif.

3. Méthodologie et résultats de la recherche  Pour mener à bien cette recherche sur la relation pédagogique, il était nécessaire d’interviewer

des enseignantes ayant à la fois une à cinq années d’expérience et enseignant la branche

économie familiale ainsi qu’une autre branche dans la même classe. Le choix d’effectuer une

étude de cas s’est imposé. Nous avons alors réalisé une étude approfondie de deux cas précis,

le but n’étant pas de faire des résultats une généralité mais de comprendre le fonctionnement

de ces deux personnes et de leurs classes durant une année scolaire à travers des entretiens

semi-dirigés.

Cette recherche a permis de mettre en évidence l’importance de la relation pédagogique pour

le bien-être des élèves et de l’enseignant.

Concernant l’hypothèse 1 relative à une meilleure construction de la relation pédagogique en

économie grâce au contexte, les résultats ont démontré que le fait de cuisiner et de manger

avec les élèves permettait de créer une bonne relation avec eux. Néanmoins, il semblerait que

la relation soit trop axée sur l’affectif durant ces cours. De plus, il a également été relevé que

la bonne relation pédagogique créée en économie familiale ne pouvait pas être imputée

uniquement au contexte particulier du cours mais également à la personnalité des

enseignantes.

Les résultats obtenus à l’hypothèse 2 : La relation pédagogique construite avec les élèves en

économie familiale a un impact sur un cours disciplinaire « ordinaire »., nous a permis de

confirmer cette hypothèse. La relation pédagogique entretenue durant les cours d’EF par les

enseignantes a eu un impact sur les cours des autres disciplines. La relation maître - élève qui

s’est nouée durant les cours d’économie familiale a eu des effets sur l’apprentissage des

élèves et sur la gestion de classe dans les autres cours dispensés par ces mêmes enseignantes.

L’hypothèse trois a permis d’identifier ces impacts positifs ou négatifs sur l’apprentissage des

élèves.. Il semblerait que pour les élèves de type EB une relation pédagogique forte soit

bénéfique pour leur apprentissage. Ces résultats nous ont permis de répondre et de confirmer

l’hypothèse 4 qui stipulait que la relation pédagogique est plus importante pour les élèves en

classe à exigence de base.

Néanmoins, il a été constaté pour les autres élèves que la relation pédagogique semble avoir

eu un impact négatif sur leur apprentissage de l’anglais. Les résultats ont été confirmés avec

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les comparaisons des moyennes d’anglais.

Quant à la dernière hypothèse : il est difficile de trouver une juste distance pédagogique avec

ses élèves en cours d’économie familiale. Il semblerait effectivement qu’une juste distance

soit plus difficile à tenir lors d’un cours d’économie familiale. En effet, les contacts physiques

sont fréquents et les moments propices aux confidences également. Cependant, il se peut

qu’un autre élément favorise ce manque de distance ; il s’agit du jeune âge des sujets et de

leur manque d’expérience

4. Conclusion  La relation pédagogique semble être la clé de voûte du bon enseignant. C’est une variable que

chaque enseignant devrait prendre en compte dans ses classes non seulement pour le bien-être

de ses élèves mais également du sien. En effet, nous pouvons conclure qu’une bonne relation

pédagogique contribue à améliorer le bien-être des élèves à l’école et celui de l’enseignant.

Ouvrages recommandés

1. Cosmopoulos, A. (1999). La relation pédagogique, condition nécessaire de toute

efficacité éducative. Revue française de pédagogie, 128, 97-106.

2. Gayet, D. (2007). Les relations maître-élève. Paris: Economica.

3. Houssaye, J. (1987). Le triangle pédagogique. Berne: Editions scientifiques

européennes.

4. Marsollier, C. (2012). Investir la relation pédagogique : repères pour l'éthique de

l'enseignant. Lyon: Chronique Sociale.

5. Richoz, J.-C. (2009). Gestion de classes et d'élèves difficiles . Lausanne : Favre SA.

6. Runtz-Christan, E. (2000). Enseignant et comédien, un même métier ? Issy-les-

Moulineaux: ESF éditeur.

7. Runtz-Christan, E. (2013). Justa Distância ou Justa Presença ? Estudos da Presença, 1,

(1). 43-60, Revista Brasileira, Porto Alegre.