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EPI-CLIN 2014 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S133–S164 S137 psychiatrie. Cette étude utilise les bases de données existantes de l’ATIH entre 2007-2010. Méthode.– Notre base de travail est le PMSI-MCO (Programme de médi- calisation des systèmes d’information médecine, chirurgie, obstétrique) 2009–2010 qui contient pour chaque année les informations relatives aux séjours avec sortie en France pour les établissements publics et privés que nous chainons au RIM-P (Recueil d’information médicalisée en psychiatrie), base équivalente au PMSI-MCO pour les consommations de soins au sein des secteurs de psychia- trie publique coordonnés par un d’établissement de psychiatrie. Sont considérés PMP, les patients: (1) ayant au moins un diagnostic principal de psychiatrie dans le PMSI-MCO en 2009–2010 et/ou (2) présents en 2007–2010 dans le RIM-P. Six indicateurs de suivi ont été sélectionnés. Nous avons posé les hypo- thèses suivantes quant à leur comportement chez les PMP par rapport aux autres patients : – nombre d’hospitalisations moyen annuel plus élevé ; – durée moyenne de séjour plus élevée ; – proportion de séjours graves décrits par le niveau de sévérité du GHS plus élevée ; – proportion d’entrées par le service d’accueil des urgences de l’hôpital plus élevée ; – proportion plus élevée de séjours se soldant par un décès ; – proportion plus élevée d’hospitalisations évitables (évitables si la prise en charge ambulatoire se fait à temps et de fac ¸on adéquate (cf. 12 « Conditions à Hospitalisations Évitables » de Weissman 1992)). Ce travail a été réitéré pour trois groupes de pathologies dont les pronostics sont particulièrement affectés par la qualité du suivi : cancer, diabète et maladies cardiovasculaires. Résultats. - La population d’étude est constituée de 525 451 (4 %) PMP et de 12 989 854 (96 %) non-PMP pour respectivement 1 138 567 (5 %) et 22 722 981 (95 %) séjours. Par rapport aux non-PMP, les PMP présentent : – un nombre d’hospitalisations plus élevé (tous patients (TP) : + 29,9 %, patients avec cancer (PC) : + 22,7 %, patients avec diabète (PD) : + 27,5 %, patients avec maladies cardiovasculaires (PMC) : + 31,0 %) ; – une durée moyenne de séjour plus élevée (TP : + 33,3 %, PC : + 18,9 %, PD : + 13,2 %, PMC : + 20,9 %) ; – une proportion de séjours graves plus élevée (TP : + 50,0 %, PC : + 30,1 %, PD : + 22,3 %, PMC : + 35,7 %) ; – une proportion de passages par le service d’accueil des urgences plus élevée (TP : + 105,7 %, PC : + 68,3 %, PD : + 55,9 %, PMC : + 61,2 %) ; – une proportion d’hospitalisations avec décès plus faible (TP : –14,9 %, PC : –22,8 %, PD : –29,0 %, PMC : –19 %) ; – une proportion d’hospitalisations évitables plus faible sauf dans le cas des PD (TP : + 14,9 %, PC : + 40,1 %, PD : –0,1 %, PMC : + 8,1 %). Conclusion.– À l’exception de la mortalité hospitalière, les indicateurs de suivis utilisés corroborent l’hypothèse formulée quant au retard à la prise en charge des PMP. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.054 P2-7 Data Center UNICANCER R&D L. Roca a , S. Boudon a , B. Juzyn b , S. Gourgou a , A.-L. Martin b a Unité biométrie - ICM Val d’Aurelle, Montpellier, France b UNICANCER, Paris, France Mots clés : Data Center ; Data management ; CDISC Introduction.– Depuis juin 2011, l’unité de biométrie CTD-INCa de l’ICM Val d’Aurelle est devenue le Data Center National de l’ensemble des essais cliniques promus par R&D UNICANCER. La mise en place de cette plateforme s’est inscrite dans le temps autour d’un double objectif : la création d’un standard en oncologie et la gestion centralisée des essais au quotidien d’Unicancer. Méthodes.– La première étape, menée entre 2011 et 2012, fut un travail de mise à plat de l’existant de l’ensemble des cahiers d’observation (CRF) d’Unicancer et de l’ICM dans les localisations du sein, du digestif et de l’urologie, afin d’identifier et de recenser toutes les variables, formats et listes de codes utilisés sur les 10 dernières années. Ce travail a ensuite été confronté avec les standards existants du SDTM (« Study Data Tabulation Model ») du langage international CDISC (« Clinical Data Interchange Standards Consortium »). Deux parties ont été entérinées, l’une s’appuyant sur les domaines CDISC, adaptés en fonction de problématiques techniques et de spécificités d’axes thérapeutiques (AE, CM, DM, DS, EG, EX, IE, LB, MH, QS, TU, TR, RS, SU, SV, VS) ; l’autre composée de domaines non référencés CDISC puisque spécifiques à l’oncologie (anato- mopathologie, chirurgie, mutation génétique, statut hormonal, hormonothérapie, progression, radiothérapie, traitements oncologiques antérieurs...) développés selon les mêmes règles que le SDTM CDSIC. Ces deux entités sont organisées en trois répertoires, à savoir : – des modules de CRFs et consignes selon des templates de CRF pour chacun des domaines, avec plusieurs déclinaisons selon les contraintes de l’étude. En parallèle est associée la « table of Contents » (TOC) définissant la structure des domaines, correspondant aux métadonnées relatives aux domaines ; – les tables de définition des données décrivent les métadonnées au niveau des variables, selon un format CDISC-like SDTM Version 3.1.2, et permettent la relation entre le CRF annoté et l’architecture de la BDD ; – les listes de codes, issues du CDISC Controlled Terminology package 10. Résultats.– À ce jour, l’activité du Data Center est basée sur deux grands axes : –l’activité de data management (conception de CRF et eCRF, base de données (BDD), plan de validation, programmation de tests de cohérences, édition de DCFs et gels de BDDs) de l’ensemble des 34 essais promus par UNICANCER R&D ; – l’évolution de la Librairie Globale. Conclusion.– La création du Data Center a permis une harmonisation des pra- tiques, des documents, des CRFs et des BDD. Une structure reproductible rendue possible par l’utilisation de formats de variables standards permet une exploita- tion optimale des bases et une simplification de la mise en commun des données des essais pour une exploitation méta-analytique optimisée. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.055 P2-8 Évaluation des effets secondaires osseux et cardiovasculaires de l’hormonothérapie dans le cancer de la prostate : méthodologie d’une étude de cohorte exposés/non exposés à partir des données du Sniiram M. Laurent a,b , S. Bastuji-Garin b , A.-M. Schott c , E. Paillaud a , A. Duclos c , J.-L. Lagrange d , P. Mongiat-Arthus e , P. Tuppin f , F. Canoui-Poitrine b a Unité de coordination en onco-gériatrie, Sud Val-de-Marne, France b Laboratoire d’investigation clinique LIC, EA 4393, UPEC, Créteil, France c Pôle information médicale évaluation recherche, unité d’épidémiologie, Hospices Civils de Lyon, Lyon, France d Service de radiothérapie, Créteil, France e Inserm, université Paris 7, U 728 Cancer et transplantation, Paris, France f Département des études sur les pathologies et les patients, Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, Paris, France Mots clés : Cohorte nationale ; Cancer de prostate ; Base de données Sniiram ; Hormonothérapie ; Effets secondaires Introduction.– Les effets secondaires des traitements anti-cancéreux à moyen et long terme ont été peu étudiés chez l’adulte du fait d’un faible nombre d’événements et d’un délai long entre l’exposition et l’événement nécessi- tant des méga-cohortes. Un exemple est l’hormonothérapie dans le cancer de prostate. Elle entraîne un risque de fracture de l’extrémité supérieure du fémur et d’événements cardiovasculaires. Or, le décès de ces patients, souvent âgés, pourrait être plus souvent secondaire à leur multimorbidité qu’au cancer de prostate d’où la nécessité d’une évaluation de la balance bénéfice/risque. Aucun des essais portant sur l’effet des biphosphonates sur l’ostéoporose secondaire n’avait la puissance nécessaire pour démontrer leur impact sur l’événement clinique « dur » i.e. la fracture, mais uniquement sur un critère de jugement intermédiaire. Les études d’incidence anglo-saxonnes portaient sur 73 196, 22 310 et 21 000 sujets avec des résultats contradictoires. Les objectifs sont d’estimer l’incidence de la fracture du fémur et des acci- dents cardiovasculaires chez les patients atteints d’un cancer de prostate localisé et traités par hormonothérapie, de les comparer aux incidences d’une

Data Center UNICANCER R&D

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EPI-CLIN 2014 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S133–S164 S137

psychiatrie. Cette étude utilise les bases de données existantes de l’ATIH entre2007-2010.Méthode.– Notre base de travail est le PMSI-MCO (Programme de médi-calisation des systèmes d’information médecine, chirurgie, obstétrique)2009–2010 qui contient pour chaque année les informations relatives aux séjoursavec sortie en France pour les établissements publics et privés que nous chainonsau RIM-P (Recueil d’information médicalisée en psychiatrie), base équivalenteau PMSI-MCO pour les consommations de soins au sein des secteurs de psychia-trie publique coordonnés par un d’établissement de psychiatrie. Sont considérésPMP, les patients : (1) ayant au moins un diagnostic principal de psychiatriedans le PMSI-MCO en 2009–2010 et/ou (2) présents en 2007–2010 dans leRIM-P. Six indicateurs de suivi ont été sélectionnés. Nous avons posé les hypo-thèses suivantes quant à leur comportement chez les PMP par rapport aux autrespatients :– nombre d’hospitalisations moyen annuel plus élevé ;– durée moyenne de séjour plus élevée ;– proportion de séjours graves décrits par le niveau de sévérité du GHS plusélevée ;– proportion d’entrées par le service d’accueil des urgences de l’hôpital plusélevée ;– proportion plus élevée de séjours se soldant par un décès ;– proportion plus élevée d’hospitalisations évitables (évitables si la prise encharge ambulatoire se fait à temps et de facon adéquate (cf. 12 « Conditions àHospitalisations Évitables » de Weissman 1992)).Ce travail a été réitéré pour trois groupes de pathologies dont les pronostics sontparticulièrement affectés par la qualité du suivi : cancer, diabète et maladiescardiovasculaires.Résultats. - La population d’étude est constituée de 525 451 (4 %) PMP et de12 989 854 (96 %) non-PMP pour respectivement 1 138 567 (5 %) et 22 722 981(95 %) séjours. Par rapport aux non-PMP, les PMP présentent :– un nombre d’hospitalisations plus élevé (tous patients (TP) : + 29,9 %, patientsavec cancer (PC) : + 22,7 %, patients avec diabète (PD) : + 27,5 %, patients avecmaladies cardiovasculaires (PMC) : + 31,0 %) ;– une durée moyenne de séjour plus élevée (TP : + 33,3 %, PC : + 18,9 %,PD : + 13,2 %, PMC : + 20,9 %) ;– une proportion de séjours graves plus élevée (TP : + 50,0 %, PC : + 30,1 %,PD : + 22,3 %, PMC : + 35,7 %) ;– une proportion de passages par le service d’accueil des urgences plus élevée(TP : + 105,7 %, PC : + 68,3 %, PD : + 55,9 %, PMC : + 61,2 %) ;– une proportion d’hospitalisations avec décès plus faible (TP : –14,9 %, PC :–22,8 %, PD : –29,0 %, PMC : –19 %) ;– une proportion d’hospitalisations évitables plus faible sauf dans le cas des PD(TP : + 14,9 %, PC : + 40,1 %, PD : –0,1 %, PMC : + 8,1 %).Conclusion.– À l’exception de la mortalité hospitalière, les indicateurs de suivisutilisés corroborent l’hypothèse formulée quant au retard à la prise en chargedes PMP.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.054

P2-7

Data Center UNICANCER R&DL. Roca a, S. Boudon a, B. Juzyn b, S. Gourgou a,A.-L. Martin b

a Unité biométrie - ICM Val d’Aurelle, Montpellier, Franceb UNICANCER, Paris, France

Mots clés : Data Center ; Data management ; CDISCIntroduction.– Depuis juin 2011, l’unité de biométrie CTD-INCa de l’ICM Vald’Aurelle est devenue le Data Center National de l’ensemble des essais cliniquespromus par R&D UNICANCER. La mise en place de cette plateforme s’estinscrite dans le temps autour d’un double objectif : la création d’un standard enoncologie et la gestion centralisée des essais au quotidien d’Unicancer.Méthodes.– La première étape, menée entre 2011 et 2012, fut un travail de miseà plat de l’existant de l’ensemble des cahiers d’observation (CRF) d’Unicanceret de l’ICM dans les localisations du sein, du digestif et de l’urologie, afind’identifier et de recenser toutes les variables, formats et listes de codes utiliséssur les 10 dernières années. Ce travail a ensuite été confronté avec les standardsexistants du SDTM (« Study Data Tabulation Model ») du langage international

CDISC (« Clinical Data Interchange Standards Consortium »). Deux parties ontété entérinées, l’une s’appuyant sur les domaines CDISC, adaptés en fonctionde problématiques techniques et de spécificités d’axes thérapeutiques (AE, CM,DM, DS, EG, EX, IE, LB, MH, QS, TU, TR, RS, SU, SV, VS) ; l’autre composéede domaines non référencés CDISC puisque spécifiques à l’oncologie (anato-mopathologie, chirurgie, mutation génétique, statut hormonal, hormonothérapie,progression, radiothérapie, traitements oncologiques antérieurs. . .) développésselon les mêmes règles que le SDTM CDSIC.Ces deux entités sont organisées en trois répertoires, à savoir :– des modules de CRFs et consignes selon des templates de CRF pour chacundes domaines, avec plusieurs déclinaisons selon les contraintes de l’étude. Enparallèle est associée la « table of Contents » (TOC) définissant la structure desdomaines, correspondant aux métadonnées relatives aux domaines ;– les tables de définition des données décrivent les métadonnées au niveau desvariables, selon un format CDISC-like SDTM Version 3.1.2, et permettent larelation entre le CRF annoté et l’architecture de la BDD ;– les listes de codes, issues du CDISC Controlled Terminology package 10.Résultats.– À ce jour, l’activité du Data Center est basée sur deux grands axes :– l’activité de data management (conception de CRF et eCRF, base de données(BDD), plan de validation, programmation de tests de cohérences, édition deDCFs et gels de BDDs) de l’ensemble des 34 essais promus par UNICANCERR&D ;– l’évolution de la Librairie Globale.Conclusion.– La création du Data Center a permis une harmonisation des pra-tiques, des documents, des CRFs et des BDD. Une structure reproductible renduepossible par l’utilisation de formats de variables standards permet une exploita-tion optimale des bases et une simplification de la mise en commun des donnéesdes essais pour une exploitation méta-analytique optimisée.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.05.055

P2-8

Évaluation des effets secondaires osseux etcardiovasculaires de l’hormonothérapie dansle cancer de la prostate : méthodologie d’uneétude de cohorte exposés/non exposés àpartir des données du SniiramM. Laurent a,b, S. Bastuji-Garin b, A.-M. Schott c,E. Paillaud a, A. Duclos c, J.-L. Lagrange d,P. Mongiat-Arthus e, P. Tuppin f, F. Canoui-Poitrine b

a Unité de coordination en onco-gériatrie, Sud Val-de-Marne, Franceb Laboratoire d’investigation clinique LIC, EA 4393, UPEC, Créteil, Francec Pôle information médicale évaluation recherche, unité d’épidémiologie,Hospices Civils de Lyon, Lyon, Franced Service de radiothérapie, Créteil, Francee Inserm, université Paris 7, U 728 Cancer et transplantation, Paris, Francef Département des études sur les pathologies et les patients, Caisse nationaled’assurance maladie des travailleurs salariés, Paris, France

Mots clés : Cohorte nationale ; Cancer de prostate ; Base de données Sniiram ;Hormonothérapie ; Effets secondairesIntroduction.– Les effets secondaires des traitements anti-cancéreux à moyenet long terme ont été peu étudiés chez l’adulte du fait d’un faible nombred’événements et d’un délai long entre l’exposition et l’événement nécessi-tant des méga-cohortes. Un exemple est l’hormonothérapie dans le cancerde prostate. Elle entraîne un risque de fracture de l’extrémité supérieuredu fémur et d’événements cardiovasculaires. Or, le décès de ces patients,souvent âgés, pourrait être plus souvent secondaire à leur multimorbiditéqu’au cancer de prostate d’où la nécessité d’une évaluation de la balancebénéfice/risque. Aucun des essais portant sur l’effet des biphosphonates surl’ostéoporose secondaire n’avait la puissance nécessaire pour démontrer leurimpact sur l’événement clinique « dur » i.e. la fracture, mais uniquement surun critère de jugement intermédiaire. Les études d’incidence anglo-saxonnesportaient sur 73 196, 22 310 et 21 000 sujets avec des résultats contradictoires.Les objectifs sont d’estimer l’incidence de la fracture du fémur et des acci-dents cardiovasculaires chez les patients atteints d’un cancer de prostatelocalisé et traités par hormonothérapie, de les comparer aux incidences d’une