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Définitions des infections nosocomiales AMMIQ et AIPI Mise à jour Décembre 2010

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Définitions des infections nosocomiales

AMMIQ et AIPI

Mise à jour

Décembre 2010

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Rédaction :

Danielle Moisan, CSSS Rivière-du-Loup, présidente SPIN-SARM

Auteurs :

Patrick Dolcé, CSSS Rimouski-Neigette

Jacynthe Duval, CSSS Gatineau

Charles Frenette, Centre universitaire de santé McGill, président SPIN

Marie Gourdeau, Centre hospitalier affilié universitaire de Québec (CHA), membre SPIN

Luce Landry, CSSS Rivière-du-Loup

Danielle Moisan, CSSS Rivière-du-Loup, présidente SPIN-SARM

Caroline Quach, CUSM-Hôpital de Montréal pour enfants, présidente SPIN-BACC et

SPIN-BACTOT

Pierre St-Antoine, CHUM Hôpital Notre-Dame Montréal

Claude Tremblay, Centre hospitalier universitaire de Québec, Hôtel-Dieu de Québec,

présidente SPIN-HD

Collaboration :

Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ)

Surveillance Provinciale des Infections Nosocomiales (SPIN)

3

Table des matières

I. Introduction ..................................................................................................................... 4

II. Diagnostic des bactériémies .......................................................................................... 6 A. Bactériémie nosocomiale ........................................................................................... 6 B. Diagnostic des bactériémies primaires ....................................................................... 7 C. Définition d'une bactériémie secondaire: ................................................................. 10

III Diagnostic d’infection de site chirurgical (ISC) .......................................................... 11

A. Critères de définition d’une ISC incisionnelle ......................................................... 12 B. Critères de définition d’une ISC impliquant les cavités et/ou organes explorés lors

de la chirurgie ............................................................................................................... 14 C. ISC impliquant plus d’un site spécifique ................................................................. 15

IV. Diagnostic des infections des voies urinaires ............................................................ 16 Critères de définition des infections des voies urinaires symptomatiques ................... 16

V. Diagnostic des pneumonies nosocomiales ................................................................... 19 A. Critères de définition de pneumonie nosocomiale définie cliniquement ................. 20

B. Critères de définition de pneumonie nosocomiale confirmée par laboratoire ......... 23 C. Critères de définition de pneumonie nosocomiale chez les patients

immunocompromis ....................................................................................................... 27

VI. Diagnostic des infections du système gastro-intestinal .............................................. 30 Critères de définition de la diarrhée associée à C.difficile ........................................... 30

VII. Diagnostic des infections de la peau ......................................................................... 31 VIII. Autres infections nosocomiales ............................................................................... 32

IX. Références................................................................................................................... 34

4

I. Introduction

Les définitions présentées dans ce document sont une mise à jour des définitions

d’infections nosocomiales révisées par le comité de prévention des infections de

l’Association des Médecins Microbiologistes-Infectiologues du Québec (AMMIQ) et par

l’Association des infirmières en prévention des infections (AIPI). Autrefois considérées

comme acquises dans un centre hospitalier, les infections nosocomiales représentent

maintenant tout l’éventail d’infections reliées à un épisode de soins, qu’il soit prodigué

ou non dans un centre hospitalier.

La révision des définitions est basée sur les critères de surveillance utilisés par les

Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et le National Healthcare Safety

Network (NHSN) aux États-Unis, publiés en juin 2008, et révisés en 2010 (Horan, 2008,

CDC, 2010).

Ces définitions doivent être utilisées dans un but de surveillance et non dans un

contexte clinique de diagnostic d’une infection.

Les définitions reposent sur certains principes de base suivants :

1- Les définitions sont basées sur une combinaison de données cliniques, de résultats

de laboratoire et d’autres tests diagnostiques. À moins d’indication contraire le

diagnostic basé uniquement sur l’opinion d’un médecin n’est pas suffisant.

2- Pour qu’une infection soit qualifiée de nosocomiale, il ne doit y avoir aucune

évidence que l’infection était présente ou en incubation au moment de l’épisode

de soins. Par contre, une infection acquise au centre hospitalier mais qui se

manifeste une fois que le bénéficiaire a quitté est considérée comme nosocomiale,

de même qu’une infection présente à l’admission mais résultant d’une

hospitalisation récente ou de soins en ambulatoire.

3- On ne considère pas comme nosocomiale une infection associée à une

complication ou à une extension d'un processus infectieux déjà présent au début

de l’épisode de soins, à moins qu'un changement d'agent pathogène ou de

symptômes ne suggère fortement l'acquisition d'une nouvelle infection.

4- On ne considère pas comme nosocomiale une infection chez un bébé qui a été

acquise par transmission transplacentaire (ex. herpes simplex, toxoplasmose,

rubéole, Cytomégalovirus ou syphilis) et qui devient évidente moins de 48h après

la naissance.

5- On ne considère pas comme nosocomiale la réactivation d’une infection latente

(ex. zona, herpes simplex, syphilis ou tuberculose)

5

6- Les périodes d'incubation variant selon les pathologies, aucun temps précis ne

peut être donné afin de déterminer si une infection est acquise ou non suite à un

épisode de soins. À l'exception de quelques situations décrites dans les

définitions, chaque infection doit être évaluée selon l'évidence qui la relie à

l’épisode de soins.

Ceci se veut un guide qui permettra au professionnel en prévention des infections de

s'orienter dans la classification des infections nosocomiales qui font l'objet d'une

surveillance. En pratique, il ne s'appliquera pas à toutes les situations cliniques

rencontrées et ne saurait se substituer au jugement clinique du professionnel.

Les principales infections nosocomiales sont incluses dans cette révision. Le lecteur

est référé à la référence 2 pour celles qui surviennent moins fréquemment.

Les notes en italique sont des commentaires éditoriaux (AMMIQ, AIPI) visant à

faciliter l'interprétation du texte.

Dans le cas de la surveillance provinciale (SPIN), toujours se référer aux définitions

fournies pour chacune des surveillances.

6

II. Diagnostic des bactériémies

A. Bactériémie nosocomiale1

Définition :

Pour que la bactériémie soit qualifiée de nosocomiale, elle ne doit pas être

présente ou en incubation au moment de l'arrivée du patient sauf si elle résulte

d’un épisode de soins antérieur. Pour la plupart des infections, une apparition plus

de 48 heures après l’admission suggère une acquisition nosocomiale.

Inclusions supplémentaires selon la surveillance effectuée :

Bactériémies associées:

1. À l'hémodialyse peu importe qu’elle ait lieu à l'hôpital ou dans un centre de

jour.

2. À une infection de site chirurgical incluant les patients qui ont subi une

chirurgie d'un jour, dans les 30 jours suivant la chirurgie, ou dans l’année

suivante si un implant est en place.

3. À un cathéter central IV chez un patient suivi en ambulatoire, et ce, jusqu’à 48

heures après le retrait du cathéter.

4. Aux instrumentations, procédures ou endoscopies effectuées en ambulatoire

ou lors d'une hospitalisation, dans les 48 heures suivant la procédure.

Exclusion:

1. Bactériémie secondaire à un site d'infection déjà présent à l'admission sauf si

cette infection résulte d'une hospitalisation antérieure.

1 Dans tout ce texte, le terme bactériémie inclut les fongémies.

7

B. Diagnostic des bactériémies primaires

Définition d'une bactériémie primaire:

Hémoculture2 positive significative en absence de foyer d'origine (ex: hémoculture

positive à bâtonnet gram-négatif sans foyer d'origine chez un neutropénique

(translocation bactérienne))

OU

Hémoculture positive significative dans les 48h suivant une procédure, sans évidence

d’infection au site de la procédure.

OU

Hémoculture positive significative associée à un cathéter intravasculaire (cf. définition

des bactériémies associées à un cathéter IV, p.8);

Critères de définition des bactériémies primaires confirmées en laboratoire :

Il s'agit des bactériémies confirmées au laboratoire qui doivent rencontrer au moins un

des critères suivants:

1. Présence d'un agent pathogène reconnu au niveau d'une ou plusieurs hémocultures3

et

non relié à une infection à un autre site.

2. Présence de signe ou symptôme :

Fièvre (> 38oC rectal), frissons, ou hypotension

OU

pour les enfants de < 12 mois: fièvre (> 38oC rectal), hypothermie (< 37

oC rectal),

apnée, ou bradycardie

2 Une hémoculture comprend les deux bouteilles d’un même prélèvement. Idéalement

au moins une hémoculture devrait être prélevée en périphérie. 3 En cas de prélèvement via un cathéter, le même microorganisme devrait idéalement

avoir été retrouvé dans un prélèvement par ponction veineuse périphérique. Deux

bouteilles positives d’un même prélèvement ne représentent qu’une seule hémoculture.

8

ET un des éléments suivants:

a) Bactérie considérée comme un contaminant de la peau, retrouvée dans 2

hémocultures4prélevées séparément

à moins de 48h d’intervalle et non reliée à une

infection à un autre site.

Les bactéries considérées comme des contaminants de la peau sont les suivantes:

Corynebacterium sp., Propionibacterium sp., Bacillus sp., Staphylococcus coagulase

négative, Micrococcus sp, Streptococcus viridans, Aerococcus sp.

b) Test antigénique5 positif

au niveau sanguin en l'absence d'infection reliée à ce

microorganisme à un autre site.

Par test antigénique, on entend la détection d'antigènes bactériens, fungiques ou

viraux par un test d'immunodiagnostic rapide. Ex : Cryptolatex pour le dépistage du

Cryptococcus neoformans.

Critères de définition des bactériémies primaires associées à un cathéter

intraveineux :

Il doit y avoir présence d'un cathéter central intravasculaire au moment de la bactériémie

ou dans les 48 heures précédant l'épisode (sauf si évidence épidémiologique liant la

bactériémie à un cathéter retiré depuis plus de 48 heures ex.: thrombophlébite suppurée).

Il n’y a pas de durée minimale où le cathéter doit être en place pour que l’infection soit

qualifiée d’associée au cathéter.

La bactériémie est reliée à un cathéter si l’on retrouve un des critères suivant :

Thrombophlébite septique prouvée microbiologiquement et/ou en pathologie, et

hémoculture(s) positive(s)

4 Les bactéries retrouvées dans ≥ 2 prélèvements doivent être de la même espèce et

avoir le même antibiogramme. Si l’identification complète n’est pas effectuée sur les

deux souches ou que l’antibiogramme n’est pas fait sur les deux souches, considérer

que deux souches du même genre sont identiques. Deux antibiogrammes sont

considérés différents si on retrouve une différence de sensibilité de ≥ 2 antibiotiques (R

[résistant] au lieu de S [sensible]. Ne pas tenir compte des résultats I [intermédiaire]

pour évaluer la similitude entre les antibiogrammes) 5 En pratique, ces tests ne sont pas utilisés actuellement dans le diagnostic de

bactériémies

9

OU

1 Hémoculture positive chez un patient en l'absence d'un autre site d'infection ET culture

semi-quantitative du cathéter positive au même germe.

OU

1 Hémoculture positive ET culture positive au même germe de l'écoulement purulent ou

aspiration provenant du site d'entrée, tunnel ou pochette.

OU

2 hémocultures positives (même germe et même antibiogramme) 4, prélevées séparément

par voie périphérique ou via le cathéter, sans évidence de site d'infection autre que le

cathéter intravasculaire en place. En cas de prélèvement via le cathéter, il est préférable

d'avoir isolé le même germe dans un second prélèvement par ponction veineuse

périphérique. Ce n'est pas toujours possible, particulièrement en pédiatrie.

OU

Une hémoculture positive (prélevée par voie périphérique ou via le cathéter) à un germe

pathogène reconnu (ex. S. aureus, Pseudomonas sp, Klebsiella sp, Candida sp) sans

évidence de site d'infection autre que le cathéter intravasculaire en place6.

6 En cas de patients avec neutropénie fébrile présentant une bactériémie par

translocation d’origine digestive probable (bacille Gram négatif), celle-ci sera

considérée primaire sans cathéter même si un cathéter était présent au moment de la

bactériémie (ex. hémoculture positive à E. coli chez un patient neutropénique avec un

cathéter sous-clavière), à moins d’évidence d’infection du cathéter au même germe.

10

C. Définition d'une bactériémie secondaire:

Les bactériémies secondaires impliquent la dissémination hématogène d'un processus

infectieux à un autre site (ex: bactériémies originant d'une infection urinaire ou d'une

infection de plaie). Ces bactériémies secondaires sont rapportées sous la bannière du

processus infectieux les causant (ex: infection urinaire ou de plaie). Les bactériémies

associées aux cathéters intravasculaires sont par convention classées dans les

bactériémies primaires.

Il s’agit d’une hémoculture positive ET une infection documentée à un autre site (culture

positive au même germe ou germe habituellement retrouvé dans ce site d’infection).

11

III Diagnostic d’infection de site chirurgical (ISC)

Définition :

Les infections de site chirurgical (ISC) comprennent :

- les infections au site d'incision, qui se divisent en superficielles et

profondes selon le plan de clivage (cf schéma) et ;

- les infections des cavités et des organes eux-mêmes.

Les infections de sites chirurgicaux se divisent en infections primaire s’il s’agit de

l’incision du site de la chirurgie principale (ex. plaie sternale d’un pontage coronarien) et

secondaire s’il s’agit d’une infection au site d’une deuxième incision lors de la même

chirurgie (ex. plaie de saphénectomie pour prélèvement de vaisseaux pour pontage

coronarien).

Les abcès localisés à un point de suture avec inflammation minimale et léger écoulement

ne sont pas rapportés comme infection de site chirurgical. De même, les infections

d’épisiotomie, circoncision et les plaies par brûlures sont exclues de ces définitions. On

retrouve des définitions précises de ces infections dans la référence 2.

12

A. Critères de définition d’une ISC incisionnelle

A) Superficielle

Une infection de site chirurgical incisionnelle superficielle doit rencontrer les critères

suivants :

- Présence d'infection au site d'incision 30 jours après la chirurgie;

ET

- Impliquant uniquement la peau et/ou le tissu sous-cutané (cf schéma p 11);

ET

- Présentant au moins un des éléments suivants :

a) Drainage purulent au site d'incision superficielle;

b) Culture positive à partir d'un prélèvement de liquide ou de tissu de

l’incision superficielle obtenu de façon aseptique7;

c) 1 des signes ou symptômes d'infection suivants : douleur, sensibilité,

œdème, rougeur ou chaleur localisé et incision superficielle ouverte par

le chirurgien8, et avec culture positive ou non effectuée;

d) Le diagnostic d’infection incisionnelle superficielle est porté par un

médecin.

7 Attention, une culture positive d'origine superficielle est rarement prélevée de façon

aseptique et ainsi ne signifie pas nécessairement la présence d'une infection. 8 En l'absence d'ouverture par le chirurgien, les critères a) et/ou d) doivent être présents,

car il pourrait s'agir d'un sérome ou d'un hématome.

13

B) Profonde :

Une infection de site chirurgical incisionnelle profonde doit rencontrer les critères

suivants :

- Présence d'infection au site d'une chirurgie 30 jours après la chirurgie si

aucun implant9 n'a été laissé en place ( 1 an si un implant a été laissé en place);

ET

- L'infection apparaît reliée à la chirurgie;

ET

- L'infection touche les tissus mous profonds incluant le fascia et la couche

musculaire (voir schéma p 11);

ET

- Présente au moins un des éléments suivants :

a) Drainage purulent provenant de l'incision profonde (mais non de la

cavité ou de l'organe impliqué dans la chirurgie);

b) Déhiscence spontanée ou ouverture délibérée de la plaie profonde par le

chirurgien lorsque le patient présente au moins l'un des signes ou

symptômes suivants: T > 38oC rectal, douleur ou sensibilité localisée, et

avec culture positive ou non effectuée;

c) Un abcès ou autre évidence d'infection impliquant l'incision profonde

est trouvé à l'examen direct, durant une chirurgie subséquente, ou encore

lors d'un examen radiologique ou histopathologique;

d) Un diagnostic d'infection incisionnelle profonde est porté par un

médecin.

9 Implant : objet, matériel ou tissu ne provenant pas d’une personne (ex. valve cardiaque,

greffon vasculaire non-humain, cœur mécanique, prothèse de hanche) qui est placé de

façon permanente durant une procédure chirurgicale et qui n’est pas manipulé

régulièrement à des fins diagnostiques ou thérapeutiques

14

B. Critères de définition d’une ISC impliquant les cavités et/ou organes

explorés lors de la chirurgie

Elles impliquent les cavités et/ou les organes autres que l'incision, le fascia ou la

couche musculaire, ouverts ou manipulés pendant l'exploration chirurgicale.

Les ISC des cavités et ou des organes doivent rencontrer les critères suivants:

- L'infection survient 30 jours après la chirurgie (jusqu'à 1 an si un implant

est resté en place et que l'infection semble reliée à la procédure chirurgicale);

ET

- L'infection implique n'importe quelle partie de l'anatomie (e.g. cavités,

organes) autre que l'incision, le fascia et la couche musculaire, qui a été ouverte et/ou

manipulée pendant la chirurgie;

ET

- Présente un des éléments suivants :

a) drainage purulent provenant d'un drain placé via une incision séparée dans une

cavité ou un organe;

b) culture positive du liquide ou du tissu provenant d'une cavité ou d'un organe et

obtenu de façon aseptique;

c) un abcès ou une autre évidence d'infection d'une cavité ou d'un organe à

l'examen direct, lors d’une chirurgie subséquente ou par examen radiologique ou

histopathologique;

d) diagnostic d'ISC de cavité ou d'organe posé par un médecin.

15

C. ISC impliquant plus d’un site spécifique

1. Une infection à la fois superficielle et profonde est classifiée comme une ISC

incisionnelle profonde.

2. Parfois, une infection au niveau d'une cavité ou d'un organe draine via

l'incision. Ce type d'infection ne nécessite généralement pas de chirurgie

subséquente et est considérée comme une complication de l'incision. Elle est

donc classifiée dans les ISC incisionnelles profondes.

16

IV. Diagnostic des infections des voies urinaires

Une infection urinaire peut être reliée à la présence d’un cathéter urinaire si celui-ci était

présent au moment de l’infection urinaire ou dans les 48 heures précédant l’infection. Il

n’y a pas de durée minimale où le cathéter urinaire doit être en place pour que l’infection

soit qualifiée d’associée au cathéter mais le cathéter doit être demeuré en place (pas

seulement un cathétérisme).

Critères de définition des infections des voies urinaires symptomatiques

Elles doivent rencontrer les deux critères suivants (critères 1 et 2) 10

:

1. Patient avec cathéter urinaire en place au moment de la collecte urinaire, et au moins

un des signes ou symptômes suivants sans autre cause reconnue :

fièvre11

(>38oC rectal)

sensibilité suspubienne

douleur ou sensibilité à l’angle costo-vertébral

OU

Patient dont le cathéter urinaire a été retiré dans les 48 heures précédant la collecte

urinaire), et au moins un des signes ou symptômes suivants sans autre cause

reconnue :

fièvre (>38oC rectal)

urgence mictionnelle

pollakiurie

dysurie

sensibilité suspubienne

10 Il est fréquent d'observer plus d'un foyer infectieux chez un patient hospitalisé

et fébrile (particulièrement aux USI). Il peut être difficile, en l'absence de

symptômes urinaires chez un porteur de sonde, de déterminer si la fièvre est reliée

à la bactériurie ou à un autre foyer infectieux identifié 11 La fièvre est souvent absente chez les patients âgés > 65 ans

17

douleur ou sensibilité à l’angle costo-vertébral

OU

Patient sans cathéter urinaire au moment de la collecte urinaire, ni dans les 48 heures

précédentes, et au moins un des signes ou symptômes suivants sans autre cause

reconnue :

fièvre (>38oC rectal) chez un patient de moins de 65 ans

12

urgence mictionnelle

pollakiurie

dysurie

sensibilité suspubienne

douleur ou sensibilité à l’angle costo-vertébral

OU

Chez l’enfant de ≤ 12 mois, avec ou sans cathéter urinaire en place, un des signes et

symptômes suivants sans autre cause reconnue :

fièvre (>38oC corporel)

hypothermie (< 36oC corporel)

apnée

bradycardie

dysurie

léthargie

vomissement

ET

2. Une culture d’urine13,14

positive à ≥ 108 CFU/L impliquant ≤ 2 espèces de

microorganismes.

12 La fièvre n’est pas considérée comme un critère chez les patients de plus de 65

ans 13 L'échantillon d'urine doit être prélevé de la façon la plus aseptique possible

selon les techniques appropriées soit par cathétérisme, par mi-jet après hygiène

génitale, par ponction suspubienne ou par aspiration après désinfection du site

d’accès du cathéter. La culture de la sonde urinaire n’est pas une analyse de

18

OU

Une culture d’urine13,14

positive à ≥ 106 et < 10

8 CFU/L impliquant ≤ 2 espèces de

microorganismes ET une analyse d’urine anormale : soit au moins un des éléments

suivants :

a) Présence de leucocyte estérase et /ou nitrites à l’examen sommaire;

b) Présence de pyurie à l’examen microscopique : ≥ 10 leucocytes/mm3

ou ≥ 3 leucocytes par champ à 1000X sur urine non centrifugée

c) Présence de bactéries ≥ 1/champ au 1000X à la coloration de Gram sur

urine non centrifugée;

laboratoire adéquate pour le diagnostic d’une infection urinaire. 14 Chez l’enfant, la culture d’urine devrait être obtenue par cathétérisme vésical

ou ponction suspubienne, la culture par sac n’étant pas fiable.

19

V. Diagnostic des pneumonies nosocomiales

Définition

Les pneumonies sont définies séparément des autres infections des voies aériennes

inférieures. Les critères de pneumonie tiennent compte des données cliniques,

radiologiques et les résultats microbiologiques significatifs. En général, les

cultures d’expectorations ne sont pas sensibles ni spécifiques pour diagnostiquer

une pneumonie, mais peuvent aider à identifier l’agent étiologique et à fournir des

données sur le profil de sensibilité aux antibiotiques. Il est important de

distinguer la pneumonie des différentes conditions pulmonaires pouvant être

rencontrées, comme l’embolie pulmonaire, le syndrome de détresse respiratoire

aigu (ARDS), l’atélectasie, etc. De plus, l’étude d’une série de radiographies

pulmonaires sera plus concluante qu’un film unique.

Une pneumonie est associée à une ventilation assistée lorsqu’il y a eu intubation

endotrachéale ou trachéotomie dans les 48 dernières heures précédant le début des

symptômes. Une pneumonie due à une aspiration, par exemple survenant lors

d’une intubation, doit être considérée comme reliée aux soins si elle n’était pas

présente ou en incubation avant l’épisode de soins. Il n’y a pas de durée minimale

de ventilation pour que la pneumonie soit qualifiée d’associée à la ventilation. Par

exemple, un patient intubé pour une courte période lors d’une chirurgie et

développant une pneumonie dans les 48 heures suivant son extubation aura une

pneumonie associée à la ventilation.

Il faut s’assurer de la disparition de l’épisode initial avant de rapporter un nouvel

épisode. L’addition ou le changement de pathogène seul n’est pas une indication

en soit d’un nouvel épisode. On doit retrouver une combinaison de nouveaux

signes et symptômes ainsi que des évidences soit radiologiques ou autres

procédures diagnostiques.

Un diagnostic médical seul n’est pas un critère acceptable d’une pneumonie

nosocomiale.

Les pneumonies nosocomiales ont été divisées en trois catégories différentes : la

pneumonie définie cliniquement (PNU 1 du NHSN), la pneumonie avec résultat

de laboratoire spécifique (PNU 2 du NHSN) et la pneumonie chez le patient

immunocompromis (PNU 3 du NHSN).

20

A. Critères de définition de pneumonie nosocomiale définie cliniquement

Radiologie :

Deux radiographies sériées ou plus démontrant au moins un des critères suivants :

Un infiltrat nouveau ou progressif et persistant

Une consolidation

Une cavité

Des pneumatocèles chez les enfants de moins d’un an

Chez les patients sans maladie pulmonaire ou cardiaque sous-jacente (ex. ARDS,

dysplasie broncho-pulmonaire, œdème pulmonaire, MPOC) une seule

radiographie peut être acceptable.

ET

1) Signes et symptômes:

Au moins un des critères suivants, quelque soit l’âge du patient:

Fièvre (> 38oC) sans autre cause reconnue

Leucopénie (< 4000 leuco X 106/L) ou leucocytose (≥ 12 000 leuco X 10

6/L)

Pour les adultes de ≥ 70 ans, un état mental altéré sans autre cause reconnue

ET

Au moins deux des signes et/ou symptômes suivants :

- Expectorations purulentes15

nouvelles, changement16

dans le caractère des

expectorations, augmentation des sécrétions respiratoires

- ou selon le groupe d’âge :

15

Une expectoration purulente est une sécrétion provenant des poumons, des bronches

ou de la trachée, et qui contient ≥25 neutrophiles et ≤ 10 cellules épithéliales par

champ (grossissement de 100X) 16 Une seule mention de changement n’est pas significative, mais plutôt plusieurs

mentions sur une période de 24h. Les changements peuvent comprendre un

changement de la couleur, de l’odeur, de la consistance ou de la quantité.

21

1) Adulte

Apparition ou détérioration de toux, dyspnée ou tachypnée17

Râles pulmonaires ou souffle tubaire

Détérioration des échanges gazeux (ex. désaturation [PaO2/FiO2 ≤ 240],

augmentation des besoins en oxygène, ou augmentation du besoin de

ventilation)

2) Enfants de moins d’un an :

Détérioration des échanges gazeux (ex. désaturation, augmentation des besoins en

oxygène, ou augmentation du besoin de ventilation)

Et

Au moins trois des critères suivants :

Instabilité de la température sans autre cause reconnue

Leucopénie (< 4000 leuco X 106/L), ou leucocytose (≥ 15 000 leuco X 10

6/L)

avec déviation à gauche (≥ 10% de stabs)

Expectorations purulentes15

nouvelles, changement dans le caractère des

expectorations16

, augmentation des sécrétions respiratoires ou de la nécessité

de succionner les sécrétions respiratoires

Apnée, tachypnée17

, battement des ailes du nez avec tirage ou geignement

expiratoire (grunting)

Râles pulmonaires, sibilances ou ronchis

Toux

Bradycardie (< 100 battements/min) ou tachycardie (> 170 battements/min)

3) Enfants de > 1 an à ≤ 12 ans :

Au moins trois des critères suivants :

Fièvre (> 38.4 oC) ou hypothermie (< 36.5

oC) sans autre cause reconnue

17

Chez l’adulte, la tachypnée est définie comme un rythme respiratoire > 25

respirations par minute. La tachypnée est définie comme > 75 resp/min chez un enfant

prématuré à < 37 semaines de gestation et jusqu’à la 40ième

semaine ; > 60 resp/min

chez les enfants de < 2 mois ; > 50 resp/min chez les enfants de 2 à 12 mois ; et > 30

resp/min chez les enfants de > 1 an.

22

Leucopénie (< 4000 leuco X 106/L), ou leucocytose (≥ 15 000 leuco X 10

6/L)

Expectorations purulentes15

nouvelles, changement dans le caractère des

expectorations16

, augmentations des sécrétions respiratoires ou de la nécessité

de succionner les sécrétions respiratoires

Apparition ou détérioration de toux ou dyspnée, apnée, ou tachypnée17

Râles pulmonaires ou souffle tubaire

Détérioration des échanges gazeux (ex. désaturation [ex. saturométrie < 94%],

augmentation des besoins en oxygène, ou augmentation du besoin de

ventilation)

23

B. Critères de définition de pneumonie nosocomiale confirmée par

laboratoire

Pneumonie causée par une bactérie commune ou un champignon

filamenteux

Radiologie :

Deux radiographies sériées ou plus démontrant au moins un des critères suivants :

Un infiltrat nouveau ou progressif et persistant

Une consolidation

Une cavité

Des pneumatocèles chez les enfants de moins d’un an

Chez les patients sans maladie pulmonaire ou cardiaque sous-jacente (ex. ARDS,

dysplasie broncho-pulmonaire, œdème pulmonaire, MPOC) une seule

radiographie peut être acceptable.

ET

Au moins un des signes et symptômes suivants :

Fièvre (> 38oC) sans autre cause reconnue

Leucopénie (< 4000 leuco X 106/L) ou leucocytose (≥ 12 000 leuco X 10

6/L)

Pour les adultes de ≥ 70 ans, un état mental altéré sans autre cause reconnue

ET

Au moins un des critères suivants :

Expectorations purulentes15

nouvelles, changement dans le caractère des

expectorations16

, augmentation des sécrétions respiratoires ou de la nécessité

de succionner les sécrétions respiratoires

Apparition ou détérioration de toux, dyspnée ou tachypnée17

Râles pulmonaires ou souffle tubaire

Détérioration des échanges gazeux (ex. désaturation [PaO2/FiO2 ≤ 240],

augmentation des besoins en oxygène, ou augmentation du besoin de

ventilation)

ET

Au moins un des critères de laboratoire suivants :

24

Hémoculture positive et non reliée à une autre source d’infection18

Culture du liquide pleural positive

Culture quantitative positive d’un spécimen minimalement contaminé du

tractus respiratoire inférieur (ex. culture de parenchyme pulmonaire, lavage

broncho-alvéolaire ou brosse protégée)19

≥ 5% des cellules obtenues par lavage broncho-alvéolaire contenant des

bactéries intracellulaires à l’examen microscopique (ex. au Gram)

Examen histopathologique démontrant une des évidences d’infection

suivantes :

o Formation d’abcès ou foyer de consolidation avec accumulation

importante de polynucléaires dans les bronchioles et les alvéoles

o Évidence d’une invasion du parenchyme pulmonaire par des

hyphes ou pseudohyphes

Pneumonie causée par un virus, le Legionella, le Chlamydia, le

Mycoplasma, ou autre pathogène peu commun20

Radiologie :

Deux radiographies sériées ou plus démontrant au moins un des critères suivants :

Un infiltrat nouveau ou progressif et persistant

Une consolidation

Une cavité

Des pneumatocèles chez les enfants de moins d’un an

18 Une attention particulière doit être portée à l’agent étiologique de la pneumonie,

surtout en présence de cathéter ou autre matériel médical. En général, chez un hôte

immunocompétent, une hémoculture positive à Staphylocoque coagulase négative ou à

levures ne sera pas l’agent étiologique de la pneumonie. 19

Voir le tableau sur les valeurs significatives (p. 29). Une aspiration des sécrétions

trachéales n’est pas un spécimen minimalement contaminé. 20 L’incubation du Legionella varie de 2 à 10 jours, Le Chlamydia pneumoniae de 21

jours en moyenne et de 1 à 4 semaines pour le Mycoplasma pneumoniae. Ceci peut

avoir un impact sur l’attribution d’une infection nosocomiale (Pickering, 2009).

25

Chez les patients sans maladie pulmonaire ou cardiaque sous-jacente (ex. ARDS,

dysplasie broncho-pulmonaire, œdème pulmonaire, MPOC) une seule

radiographie peut être acceptable.

ET

Au moins un des signes et symptômes suivants :

Fièvre (> 38oC) sans autre cause reconnue

Leucopénie (< 4000 leuco X 106/L) ou leucocytose (≥ 12 000 leuco X 10

6/L)

Pour les adultes de ≥ 70 ans, un état mental altéré sans autre cause reconnue

ET

Au moins un des critères suivants :

Expectorations purulentes15

nouvelles, changement dans le caractère des

expectorations16

, ou augmentations des sécrétions respiratoires ou de la

nécessité de succionner les sécrétions respiratoires

Apparition ou détérioration de toux, dyspnée ou tachypnée17

Râles pulmonaires ou souffle tubaire

Détérioration des échanges gazeux (ex. désaturation [PaO2/FiO2 ≤ 240],

augmentation des besoins en oxygène, ou augmentation du besoin de

ventilation)

ET

Au moins un des critères de laboratoire suivants :

Culture des sécrétions respiratoires positive pour un virus ou pour le

Chlamydia21

Détection d’antigène viral positive ou d’anticorps dans les sécrétions

respiratoires (ex. EIA, FAMA, shell vial, PCR)

Augmentation de 4 fois le titre d’anticorps (IgG) contre un pathogène dans

une paire de sérum (ex. influenza, Chlamydia)

PCR positif pour le Chlamydia ou le Mycoplasma

Test d’immunofluorescence positif pour le Chlamydia

21 Une fois un diagnostic de virus respiratoire syncytial, Adenovirus ou influenza

porté chez un patient, le diagnostic présomptif chez les cas subséquents avec mêmes

signes et symptômes est acceptable comme critère.

26

Culture positive ou visualisation par immunofluorescence de Legionella sp à

partir de sécrétions respiratoires ou de tissus

Détection d’antigène de Legionella pneumophila sérogroupe 1 dans les urines

par RIA ou EIA

Augmentation de 4 fois le titre d’anticorps contre le Legionella pneumophila

sérogroupe 1 jusqu’à ≥ 1 :128 sur des sérums précoce et tardif par

immunofluorescence indirecte.

27

C. Critères de définition de pneumonie nosocomiale chez les patients

immunocompromis22

Radiologie :

Deux radiographies sériées ou plus démontrant au moins un des critères suivants :

Un infiltrat nouveau ou progressif et persistant

Une consolidation

Une cavité

Des pneumatocèles chez les enfants de moins d’un an

Chez les patients sans maladie pulmonaire ou cardiaque sous-jacente (ex. ARDS,

dysplasie broncho-pulmonaire, œdème pulmonaire, MPOC) une seule

radiographie peut être acceptable.

ET

Patient immunocompromis avec au moins un des signes et symptômes suivants :

Fièvre (> 38oC) sans autre cause reconnue

Pour les adultes de ≥ 70 ans, un état mental altéré sans autre cause reconnue

Expectorations purulentes15

nouvelles, changement dans le caractère des

expectorations16

, augmentation des sécrétions respiratoires ou de la nécessité

de succionner les sécrétions respiratoires

Apparition ou détérioration de toux, dyspnée ou tachypnée17

Râles pulmonaires ou souffle tubaire

Détérioration des échanges gazeux (ex. désaturation [PaO2/FiO2 ≤ 240],

augmentation des besoins en oxygène, ou augmentation du besoin de

ventilation)

Hémoptysies

Douleur pleurétique

22

Un patient immunocompromis inclut un patient avec neutropénie (neutrophiles <

500 X 106/L), leucémie, lymphome, VIH avec CD4 < 200, splénectomie, un patient

ayant subi une transplantation récente, sous chimiothérapie cytotoxique, sous hautes

doses de stéroïdes (ex. > 40 mg de prednisone ou équivalent [> 160 mg hydrocortisone,

> 32 mg methylprednisolone, > 6 mg de dexamethasone, > 200 mg cortisone] par jour

pour > 2 semaines)

28

ET

Au moins un des critères de laboratoire suivants :

Cultures concordantes au niveau des hémocultures et des cultures

d’expectorations avec Candida sp23

,24

Évidence de champignon ou Pneumocystis jiroveci dans un spécimen

minimalement contaminé du tractus respiratoire inférieur (ex. lavage broncho-

alvéolaire ou brosse protégée) soit par

o Examen microscopique direct

o Culture fongique positive

Tout autre critère de laboratoire tel que défini dans la section pneumonie

confirmée par laboratoire (p.29)

23 L’hémoculture et les expectorations doivent avoir été prélevées à l’intérieur de 48h

l’une de l’autre. 24

Une culture d’expectoration semi-quantitative ou non quantitative obtenue par toux

profonde, induction, aspiration ou lavage est acceptable.

29

Tableau 1

Valeurs significatives des cultures quantitatives pour un diagnostic de pneumonie

Spécimen/technique de prélèvement Valeurs

Parenchyme pulmonaire

(biopsie ouverte ou biopsie trans-

thoracique ou transbronchique en post-

mortem immédiat)

≥ 104 CFU/g de tissu

Spécimens obtenus par bronchoscopie :

lavage broncho-alvéolaire

lavage broncho-alvéolaire protégé

brosse protégée

≥ 104 CFU/ml

≥ 104 CFU/ml

≥ 103CFU/ml

Spécimens obtenus sans bronchoscopie

(à l’aveugle) :

lavage broncho-alvéolaire

lavage broncho-alvéolaire protégé

≥ 104 CFU/ml

≥ 104 CFU/ml

CFU : colony-forming units ou unité formant une colonie

30

VI. Diagnostic des infections du système gastro-intestinal

Critères de définition de la diarrhée associée à C.difficile

Doivent rencontrer au moins un des critères suivants:

1. Présence de diarrhée (au moins 3 selles liquides ou semi-liquides qui

épousent la forme d’un contenant à l’intérieur de 24 heures ET une diarrhée

qui dure plus de 24 heures sans autre cause évidente) ou de mégacôlon

toxique

ET

confirmation de la présence de toxine de C.difficile (A ou B) par le

laboratoire;

2. Diagnostic de pseudomembranes lors d’une sigmoïdoscopie, d’une

colonoscopie ou d’une tomodensitométrie (scan);

3. Diagnostic histopathologique de colite à C.difficile (avec ou sans diarrhée)

31

VII. Diagnostic des infections de la peau25

Critères de définition des infections de la peau

Elles doivent rencontrer au moins un des critères suivants:

1. Drainage purulent, pustules, vésicules ou furoncles ;

2. Au moins deux des signes et symptômes suivants :

Douleur ou sensibilité

Oedème localisé

Rougeur

Chaleur

ET

Au moins un des critères suivants :

Culture positive à partir d’une aspiration ou d’un drainage du site

affecté ; si l’organisme provient de la flore normale (ex. diphtéroïdes,

Bacillus, Propionibacterium, Staphylococcus coagulase négative,

Streptococcus viridans, Aerococcus, Micrococcus) il doit être en culture

pure ;

Hémoculture positive significative;

Test immunogénique positif sur le tissu ou le sang (ex.Herpes simplex,

Varicella zoster, H. influenzae, N.meningitidis) ;

Cellules géantes multinucléées à l’examen microscopique du tissu

affecté ;

Diagnostic par IgM ou augmentation de 4 X le titre sur une paire de

sérums.

25 Excluant les ISC.

32

VIII. Autres infections nosocomiales

Voici la liste des sites spécifiques dont les définitions se retrouvent dans la référence 2

aux pages mentionnées :

Système urinaire :

- Autre infections du tractus urinaire (rein, uretère, vessie, urètre ou tissu

entourant l’espace retropéritonéal ou périnéphritique) (p. 312)

Système musculosquelettique :

- arthrite, bursite (p.316);

- discite (p.316);

- ostéomyélite (p.316);

Système nerveux :

- infections intracrâniennes (abcès épidural, sous-dural, intracrânien ou

cérébral, encéphalite) (p.317);

- méningite, ventriculite (p.317);

- abcès spinal (p.318);

Système cardio-vasculaire :

- endocardite (p.318);

- infection artérielle ou veineuse (p.318);

- médiastinite (p.319);

- myocardite, péricardite (p.319);

ORL et ophtalmologie :

- infection oculaire autre que conjonctivite (p.320);

- conjonctivite (p.320);

- otite-mastoïdite (p.320);

- infection de la cavité orale (bouche, langue, gencives) (p.321);

- sinusite (p.321);

Système respiratoire :

- voies respiratoires supérieures, pharyngite, laryngite, épiglottite (p.321);

- bronchite, trachéobronchite, bronchiolite, sans évidence de pneumonie

(p.323);

- autres infections des voies respiratoires basses (p.323);

Système gastro-intestinal :

- Gastroentérite (p. 321)

33

- Tractus gastro-intestinal (œsophage, estomac, petit et gros intestin, et

rectum) excluant les gastroentérites et appendicites (p. 322)

- Infection intra-abdominale, non spécifiée ailleurs, incluant la vésicule

biliaire, les canaux biliaires, le foie (excluant l’hépatite virale), la rate, le

pancréas, le péritoine, l’espace sous-phrénique ou sous-diaphragmatique,

ou autre tissu ou région intra-abdominal (p. 322)

- hépatite (p.322);

- entérocolite nécrosante (p.323);

Système reproducteur :

- endométrite (p.323);

- autres infections génitales (p.324);

- épisiotomie (p.324);

- infection du dôme vaginal (p.324);

Peau et tissus mous :

- brulures (p.325);

- infection des tissus mous (p.325);

- plaies de pression (p.325);

- abcès du sein ou mastite (p.326);

- circoncision nouveau-né (p.326);

- oomphalite (p.326);

- pustulose infantile (p.326);

Atteinte systémique :

- Sepsis clinique (p. 316)

- infection disséminée (p.326);

34

IX. Références

1. AMMIQ, APPI. Critères pour les définitions des infections nosocomiales,

mise à jour SPIN, septembre 2000.

2. Horan, T.C. et al. CDC/NHSN surveillance definition of health care-

associated infection and criteria for specific types of infections in the acute

care setting, Am J Infect Control, 2008; 36:309-32.

3. CDC. CDC/NHSN surveillance definition of health care-associated infection

and criteria for specific types of infections in the acute care setting, update

July 2010.

4. Santé Canada. Prévention des infections liées aux dispositifs d'abord intra-

vasculaire à demeure, RTMC 1997; 23S8:3.1-3.28.

5. Horan, T.C. et al. CDC definitions for nosocomial surgical site infections,

1992: A modification of CDC definitions of surgical wound infections. Am.

J. Infect. Control, 1992; 271-274.

6. Mangram A.J. et al. Guideline for prevention of surgical site infection, Am J

Infect Control, 1999; 27:97-134.

7. Pickering LK, Baker CJ, Kimberlin DW, Long SS, eds. Red Book : 2009

Report of the Committee ion Infectious Diseases. 28th ed. Elk Grove Village

IL: American Academy of Pediatrics; 2009: 252-253, 419-420, 473-475.