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revue neurologique 169S (2013) A41–A55 A43 une dyspnée. L’IRM cérébrale est sans anomalies. La TDM thoracique trouve un aspect « en verre dépolis » évoquant une atteinte pulmonaire. Les CPK sont légèrement élevés à 459U/L. L’électromyographie met en évidence un tracé neurogène. Devant l’atypie du tableau, une biopsie neuro- musculaire fut indiquée et suggérant l’aspect d’une myopathie inflammatoire. La recherche des auto-anticorps spécifiques des myopathies inflammatoires trouve des anticorps anti PL- 7 positifs, d’où le diagnostic de syndrome des antisynthétases (SAS) a été retenu et le patient a été traité par corticothérapie avec bonne évolution. Discussion.– Au cours du SAS, l’atteinte musculaire peut être sévère, mais elle est parfois tardive, voire infraclinique dans les syndromes avec anti-PL-7, cas de notre patient. L’important est d’avoir une surveillance prolongée car l’atteinte muscu- laire peut survenir plus tardivement et se caractérise par une atteinte des muscles pharyngés bien que cette atteinte était révélatrice dans notre observation. Son pronostic est sévère. Conclusion.– Une dysphagie ou une dyspnée, en l’absence des étiologies habituelles, doit faire évoquer une myosite voir un SAS car impliquant un traitement spécifique d’où l’intérêt de demander les auto-anticorps spécifiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2013.01.093 Q06 Dermatomyosite associée a un hépatite C: une étiologie méconnue ou une complication du traitement par antiviraux ? À propos d’un cas K. Bouriche , I. Bourbia , S. Hammam Médecine interne, neurologue, Eph 120 lits, 40000 Khenchela, Algérie Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (K. Bouriche) Mots clés : Hépatite C ; Dermatomyosite ; Antiviraux Introduction.– La dermatomyosite DM est une myopathie inflammatoire idiopathique, les hypothèses étiologiques sup- posent une réponse auto-immune à une infection virale, elle est cependant exceptionnellement associée à une hépatite virale C. Observation.– Dossier N o (13/6,12) madame Z. C. 64 ans, connue et traitée pour hépatite virale c (HVC) par antiviraux (interfé- ron alpha et ribavirine), présentait quelques semaines après l’arrêt du traitement : une asthénie sans fièvre associée à des myalgies nocturnes, un déficit moteur prédominant au deux ceintures et des lésions cutanées ulcéro-papuleuses de la face avec un signe de la manucure tandis que les réflexes ostéo-tendineux étaient présents de fac ¸ on bilaté- rale les enzymes musculaires étaient trois fois la normale, le bilan immunologique et thyroïdien étaient normaux et L’EMG confirma la nature myogène des symptômes la biop- sie musculaire n’a pas été réalisé. La recherche de néoplasie était infructueuse et la patiente n’avait pas d’atteinte car- diaque ni fibrose pulmonaire. Dés lors, le diagnostic d’une dermatomyosite était porté le choix des immunoglobuline intra veineuse IgIV nous paraissaient préférable aux cor- ticoïdes vu le terrain infectieux. En effet, six cures d’IgIV par sandoglobuline à la dose de 0,4 g/kg par jour sur cinq jours chaque mois permettaient une disparition des myal- gies alors que le déficit moteur régressait les lésions cutanées cicatrisaient et le bilan enzymatique redevenait normal. Une PCR quantitative du virus HVC dans le sang est en cours. Discussion.– Les signes d’atteinte musculaire chez un adulte doivent faire recherche une pathologie auto immuneou une néoplasie, l’infection par le virus (HVC) pourrait êtres à l’origine d’une DM, bien que impliqués dans d’autres mala- die auto-immune la responsabilité des antiviraux est écarté chez cette patiente car les symptômes sont apparus après leur arrêt, les IgIV reste une option thérapeutique efficace et permettent une épargne cortisonique. Conclusion.– La nature auto-immune de la DM est indiscutable, son traitement reste empirique et mal codifié. Sont association au virus HVC n’est que rarement rapporté dans la littérature et ne peut êtres qu’un diagnostic d’élimination. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2013.01.094 Q07 Traitement immunossupresseur dans la PIDC: une analyse retrospective franc ¸ aise R. Costa a,, F. Bombelli a , K. Viala b , T. Maisonobe b , J.-M. Léger a a Hôpital Pitié-Salpêtrière, centre de référence des maladies rares, institut de myologie, bâtiment babinski, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France b Hôpital Pitié-Salpêtrière, fédération de neurophysiologie clinique, 75013 Paris, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Costa) Mots clés : Polyradiculonévrite inflammatoire démyélinisante chronique (PIDC) ; Immunomodulateurs ; Immunossupresseurs Introduction.– La PIDC est une neuropathie dysimmunitaire hétérogène dans sa progression et sa réponse aux traitements ; avec 20 % des patients réfractaires aux traitements classiques. Objectifs.– Mettre en évidence les caractéristiques cliniques et le type de traitement immunosuppresseur ou immunomodu- lateur (IM) utilisé dans une série de patients atteints de PIDC réfractaires aux traitements classiques. Méthodes.– Notre groupe a publié une série de 146 patients PIDC selon les critères EFNS/PNS décrivant leurs caractéris- tiques cliniques et leur réponse aux traitements (Viala et al., 2010). Dans cette série, il a été fait une analyse rétrospective des dossiers des patients traités par IM (31 patients-21 % des individus de la série). Les informations concernant les aspects cliniques ainsi que sur le choix et la réponse aux IM ont été rassemblés. Résultats.– Avant les IM, un patient a rec ¸u des immunoglo- bulines intraveineuses (IgIV), cinq corticoïdes (CE), 12 IgIV et CE, deux IgIV et échanges plasmatiques (EP) et dix IVIg, CE et EP. Les IM utilisés étaient : 16 patients azathioprine, 14 mycophénolate mofétil, deux cyclophosphamide, deux interféron bêta1a, un mitoxantrone, un rituximab et un dans le cadre d’un lymphome T. Cinq patients ont rec ¸u plus d’un IM et chez 12,9 % des patients les IM étaient administrés avec les traitements précédents. La rémission a été observée chez 35,48 % des patients. Discussion.– Nos résultats contrastent avec ceux de Cocito et al. (2011) qui ont montré un bénéfice chez 25 % des patients à la suite de l’introduction des IM. Un traitement IM était asso- cié avec les traitements classiques chez 51,3 % des patients. Le moment idéal pour l’introduction d’un IM est controversé et, jusqu’à présent ces médicaments sont utilisés surtout en cas d’échec ou de dépendance aux traitements clas- siques. Conclusion.– Notre étude souligne la complexité de la décision thérapeutique dans le cadre de la PIDC et en particulier la difficulté du recours aux traitements IM. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2013.01.095

Dermatomyosite associée a un hépatite C : une étiologie méconnue ou une complication du traitement par antiviraux ? À propos d’un cas

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SAS) a été retenu et le patient a été traité par corticothérapievec bonne évolution.iscussion.– Au cours du SAS, l’atteinte musculaire peut êtreévère, mais elle est parfois tardive, voire infraclinique danses syndromes avec anti-PL-7, cas de notre patient. L’importantst d’avoir une surveillance prolongée car l’atteinte muscu-aire peut survenir plus tardivement et se caractérise parne atteinte des muscles pharyngés bien que cette atteintetait révélatrice dans notre observation. Son pronostic estévère.onclusion.– Une dysphagie ou une dyspnée, en l’absence destiologies habituelles, doit faire évoquer une myosite voir unAS car impliquant un traitement spécifique d’où l’intérêt deemander les auto-anticorps spécifiques.

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ermatomyosite associée a un hépatite C : unetiologie méconnue ou une complication duraitement par antiviraux ? À propos d’un cas. Bouriche ∗, I. Bourbia , S. Hammam

Médecine interne, neurologue, Eph 120 lits, 40000 Khenchela,lgérie

Auteur correspondant.dresse e-mail : [email protected] (K. Bouriche)

ots clés : Hépatite C ; Dermatomyosite ; Antivirauxntroduction.– La dermatomyosite DM est une myopathienflammatoire idiopathique, les hypothèses étiologiques sup-osent une réponse auto-immune à une infection virale, ellest cependant exceptionnellement associée à une hépatiteirale C.bservation.– Dossier No (13/6,12) madame Z. C. 64 ans, connuet traitée pour hépatite virale c (HVC) par antiviraux (interfé-on alpha et ribavirine), présentait quelques semaines après’arrêt du traitement : une asthénie sans fièvre associée àes myalgies nocturnes, un déficit moteur prédominant aueux ceintures et des lésions cutanées ulcéro-papuleusese la face avec un signe de la manucure tandis que leséflexes ostéo-tendineux étaient présents de facon bilaté-ale les enzymes musculaires étaient trois fois la normale,e bilan immunologique et thyroïdien étaient normaux et’EMG confirma la nature myogène des symptômes la biop-ie musculaire n’a pas été réalisé. La recherche de néoplasietait infructueuse et la patiente n’avait pas d’atteinte car-iaque ni fibrose pulmonaire. Dés lors, le diagnostic d’uneermatomyosite était porté le choix des immunoglobuline

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Mots clés : Polyradiculonévrite inflammatoiredémyélinisante chronique (PIDC) ; Immunomodulateurs ;ImmunossupresseursIntroduction.– La PIDC est une neuropathie dysimmunitairehétérogène dans sa progression et sa réponse aux traitements ;avec 20 % des patients réfractaires aux traitements classiques.Objectifs.– Mettre en évidence les caractéristiques cliniques etle type de traitement immunosuppresseur ou immunomodu-lateur (IM) utilisé dans une série de patients atteints de PIDCréfractaires aux traitements classiques.Méthodes.– Notre groupe a publié une série de 146 patientsPIDC selon les critères EFNS/PNS décrivant leurs caractéris-tiques cliniques et leur réponse aux traitements (Viala et al.,2010). Dans cette série, il a été fait une analyse rétrospectivedes dossiers des patients traités par IM (31 patients-21 % desindividus de la série). Les informations concernant les aspectscliniques ainsi que sur le choix et la réponse aux IM ont étérassemblés.Résultats.– Avant les IM, un patient a recu des immunoglo-bulines intraveineuses (IgIV), cinq corticoïdes (CE), 12 IgIVet CE, deux IgIV et échanges plasmatiques (EP) et dix IVIg,CE et EP. Les IM utilisés étaient : 16 patients azathioprine,14 mycophénolate mofétil, deux cyclophosphamide, deuxinterféron bêta1a, un mitoxantrone, un rituximab et un dansle cadre d’un lymphome T. Cinq patients ont recu plus d’unIM et chez 12,9 % des patients les IM étaient administrés avecles traitements précédents. La rémission a été observée chez35,48 % des patients.Discussion.– Nos résultats contrastent avec ceux de Cocito et al.(2011) qui ont montré un bénéfice chez 25 % des patients à lasuite de l’introduction des IM. Un traitement IM était asso-cié avec les traitements classiques chez 51,3 % des patients.Le moment idéal pour l’introduction d’un IM est controverséet, jusqu’à présent ces médicaments sont utilisés surtouten cas d’échec ou de dépendance aux traitements clas-siques.Conclusion.– Notre étude souligne la complexité de la décision

thérapeutique dans le cadre de la PIDC et en particulier ladifficulté du recours aux traitements IM.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2013.01.095