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des actions - Aviation Sans Frontières | Les Ailes de l ... France et Pays-Bas) réunis à Amsterdam pour signer une charte commune. Au-delà de ce geste symbolique qui regroupe cinq

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S o m m a i re

M I S S I O N S

Opération Asie...Quatre mois après ledrame, le bilan . . . . . . . . 3 à 5

Que sont devenusles dons ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

P I L O T E S

Comment devenirpilote pour ASF . . . . . . . . . . . . . 6

L E 2 5e A N N I V E R S A I R E

Les numéros 1 . . . . . . . . . . . . . . 7

Comment tout a commencé . . . . . . . . . 7 à 11

25 ans à vol d’oiseau . . . . . . . . 8 à 11

La flotte au fil des ans . . . . . . . . . . . . . . . 11

C O N V O YA G E S

La face cachée desaccompagnements . . . . . 1 2

D E L E G AT I O N S

Ça bouge en province ! . . . . . . . . . . . . . . . 1 3

Bon à savoir . . . . . . 14 et 15

la lettreBulletin d’information d’Aviation Sans Frontières

Orly Fret 768 – 94398 Orly Aérogare Cedex

Tél. : 01 49 75 74 37Fax : 01 49 75 74 33

E-mail : [email protected] Internet : www.asf-fr.org

Directeur de la publication : Jean-Claude GérinComité de rédaction : Arlette Blum, Marie-Catherine Gonnet, Christiane Laborie, Gérard Oriol

Conception et réalisation technique : Jean-Charles AudionCrédit photos : X. Chazelas - G. Oriol - J. Oyaux - French Frogs AirSlides - ASF - LOG - DR

Imprimé par Imprim Plus – 7, allée de l’Industrie – 91560 Crosne

MissionsEdito

32

N° 58été 2005

ASF etl’Europe

L’Europe est à l’actualité. Elle l’était déjà en décembre dernierpour les présidents des cinq A S F (Allemagne, Belgique,Espagne, France et Pays-Bas) réunis à Amsterdam pour

signer une charte commune. Au-delà de ce geste symbolique quiregroupe cinq associations sœurs sous une même entité –Aviation Sans Frontières Europe – la charte précise des règlesd’éthique, fixe un cadre de bonne conduite et trace les grandeslignes de coopération entre les signataires. Chaque associationdevient de plein droit membre d’A S F E u r o p e. Un logo commun,basé sur celui d’A S F F r a n c e, a été adopté à cette occasion.Après cette première étape destinée à démontrer avant tout unevolonté d’œuvrer ensemble, de partager les mêmes idéaux, quelsexemples peut-on donner de cette collaboration ?

➤ C’est la catastrophe causée par le tsunami en Asie qui a pous-sé A S F A l l e m a g n e (L O G) à rechercher un appui auprès d’A S FF r a n c e. Grâce à la mise à disposition de fonds exceptionnels parE A D S, nous avons pu acheminer du fret de première urgencedestiné au Sri Lanka et aux Maldives.

➤ L’aide avec nos collègues espagnols s’est organisée selondeux axes : la poursuite de convoyages d’enfants malades versl’Espagne et l’acheminement de colis de médicaments depuis larégion Midi-Pyrénées vers Madrid puis vers différentes escalesd’Amérique du Sud. Les dessertes d’I b e r i a o ffrent en effet de nom-breuses possibilités dans cette région du monde.

➤ Avec nos amis belges, la collaboration se traduit par une mis-sion avion nouvelle basée à Nairobi. Dans cette région d’Afrique,E C H O – la cellule humanitaire de la communauté européenne –subventionne de très nombreuses ONG implantées dans le centreet le sud de la Somalie. Malheureusement, la compagnie qui per-mettait aux personnels des ONG de travailler dans la zone a faitrécemment faillite. Grâce à un financement exceptionnel d’E C H O,nous allons assurer, pour une courte période, des vols depuis leKenya vers des zones sensibles (Mogadishu et Hargeisa).L’entente entre les deux A S F prouve que l’on peut travailler sur unmême projet en consortium, tout en démontrant aux bailleurseuropéens la réalité d’A S F E u r o p e.

➤ Quant à nos confrères néerlandais, c’est l’après-tsunami quipourrait être l’occasion de renforcer les liens qui nous unissentdéjà. Leurs projets d’aide au développement en Asie sont intéres-sants et nous devrions trouver là un moyen de travailler ensemble.

➤ Voilà en peu de mois des opportunités saisies et des actionsconcrétisées. Cela laisse augurer d’une association A S F E u r o p edynamique et fraternelle qui devrait occuper une bonne placeparmi les ONG reconnues. Une “intégration” réussie à faire pâlird’envie nos politiciens.

Jean-Claude GERINPrésident d’ASF France

4 moisaprès le drame...

le bilan !On collecte

Le lendemain même de lacatastrophe, après avoir été

contacté par l’ambassade du SriLanka à Paris, Claude Giraud,responsable de la Messageriemédicale, lance un “Appel à lasolidarité pour les sinistrés duSud-Est” qui se termine par cesm o t s : « … les victimes du tsuna-mi devront faire face à un secondraz de marée. Celui-ci sera médi-cal et nous devons nous mobili-ser pour tenter de le maîtriser. »

L’appel est entendu. La mobili-sation générale est immédiate. EtAviation Sans Frontière s va dé-passer le rôle qui est le sien, lalogistique “transport aérien”.

Dans un premier temps, l’am-bassade du Sri Lanka nousadresse une liste de besoins enmédicaments de première urgen-ce (paracétamol, antibiotiques,injections intraveineuses…) eninsistant sur un besoin urgent decomprimés purificateurs d’eau.

Cette liste est transmise à tou-tes les associations qui travaillenthabituellement avec la Messa-

Le 26 décembre dernier, un raz de marée d’une violence inouïe ravageaitl’Asie du Sud-Est. Dans les heures qui ont suivi, un gigantesque mouve-ment de solidarité s’est mis en place à travers le monde entier. Notrepays n’a pas été le moins généreux, puisque ce sont 245 millions d’eu-ros qui ont été collectés par plus de trente ONG françaises. Aujourd’hui,quatre mois après le sinistre, seuls 31 % des fonds récoltés ont étédépensés. Où se situe ASF dans ce concert de générosité ? Et quel a étéle résultat de l’opération Asie ? Toutes les réponses dans ce dossier !

gerie médicale tandis qu’A S Fcommande et expédie immédia-tement 5 millions de tablettes pu-rificatrices d’eau.

Parallèlement, la délégation duSud-Est lance une opération degrande envergure (voir encadréP. 4 ), récupérant dans un délaitrès bref 3 tonnes de médica-ments et de matériel médical.

cules de bénévoles livre 1,7 ton-ne à l’ambassade du Sri Lanka.

Le 10 janvier, a lieu une secon-de livraison de 1,2 t o n n e .

Durant la même période, leslaboratoires N u t r i s e t et N o v a r t i srépondent généreusement ànotre demande et livrent à CDG9 tonnes de produits nutrition-nels. Ces 12 tonnes parti-ront par Sri Lanka Airlines.

Regroupés à Orly, les colissont ouverts et soigneusementv é r i f i é s : malgré l’urgence, la ri-gueur reste la norme. Les médi-

caments périmés et ceux ne ré-pondant pas à nos règles sontimpitoyablement éliminés.

Le 5 janvier, une noria de véhi-

Le 26 décembre dernier, un raz de marée d’une violence inouïe ravageaitl’Asie du Sud-Est. Dans les heures qui ont suivi, un gigantesque mouve-ment de solidarité s’est mis en place à travers le monde entier. Notrepays n’a pas été le moins généreux, puisque ce sont 245 millions d’eu-ros qui ont été collectés par plus de trente ONG françaises. Aujourd’hui,quatre mois après le sinistre, seuls 31 % des fonds récoltés ont étédépensés. Où se situe ASF dans ce concert de générosité ? Et quel a étéle résultat de l’opération Asie ? Toutes les réponses dans ce dossier !

4 moisaprès le drame...

le bilan !De la prépa-ration descolis à Orlyjusqu’à lalivraison àl’ambassadeparisienne duSri Lanka. Enhaut, la lettrede remercie-ments adres-sée à ASF.

Opération ASIE

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Missions

Quand le Midi retrousse ses manchesL’opération a débuté le

2 9 décembre en parte-nariat avec la municipalitéd’Aix-en-Provence. D’autresassociations, comme L o uP i t c h o u n ou Action contre laf a i m, nous ont rejoints. Lacollecte de vêtements, demédicaments et de nourritu-re n’a duré que dix joursmais celle d’argent s’estpoursuivie pendant tout lemois de janvier.

ASF Paris ayant demandé d’interrompre les expéditions de vêtements etde nourriture, les vêtements d’été en excédent seront donnés à un internat deSao Tomé, l’archipel du golfe de Guinée. Ceux d’hiver ont été vendus au coursd’un vide-greniers qui a eu lieu le 30 janvier sur la place du Palais de Justiced’Aix-en-Provence – les exposants ont reversé leurs frais de participation àASF-Opération Asie –, hormis un reliquat qui a été offert aux habitants de laville bénéficiaires du RMI. Les couvertures ont été remises à l’association L e sAmis d’Arménie. Quant aux denrées alimentaires, elles ont été distribuéesaux Restos du cœur.

En tout, 41 5 0 0 euros ont été versés sur le compte d’Opération Asie, aux-quels il faut ajouter 3 tonnes de vêtements, de nourriture et de médicamentsenvoyés à Paris pour être ensuite réacheminées vers le Sri Lanka.

A cela, il faut encore ajou-ter la recette – 1 1 0 0 euros –d’un spectacle organisé auTholonet, le village où elleréside, par une adhérented ’A S F , en collaboration avecd’autres associations. Etencore les 7 7 0 0 euros récol-tés au cours du loto annuelorganisé fin février par ladélégation régionale.

ASF – LOG : même combatSi toute l’équipe et les bénévoles d’Aviation Sans Frontièresse sont immédiatement mobilisés après l’annonce du tsu-nami, L O G (Luftfahrt ohne Grenzen), la branche allemanded ’A S F, n’a pas été en reste. Outre les médicaments et le fretqu’elle a récupérés et dont elle nous a chargé d’assurer letransport, elle s’est particulièrement investie en Indonésie,en se rendant sur place pour une mission largement sub-ventionnée par E A D S et baptisée Wings of Help (les Ailesde l’aide). S’appuyant largement sur des hélicoptèresE u r o c o p t e r, en particulier un SA 3 3 0 Puma, L O G s ’ e s tchargée de distribuer sur place toute l’aide humanitaire –aliments de base, médicaments, désinfectants, tentes, sta-tions de traitement d’eau… – acheminée depuis l’Europe.Un travail pas toujours facile, souvent sous une chaleuraccablante, mais largement payé en retour par le sourire detous ces survivants que les volontaires ont rencontrés et àqui ils ont apporté un peu de réconfort.

On expédie

Apartir du 24 j a n v i e r, démarrela préparation d’un envoi de

plusieurs tonnes de matériel surun vol cargo d’Air France. Dès lelendemain de la catastrophe, ene ffet, le vol régulier A F 6 7 4 8, quidessert Bombay et Madras, pro-grammait un stop supplémentai-re à Colombo tous les mercredis.Ce qui est tout à fait exceptionneldans la mesure où la compagnienationale n’a pas de droits de tra-fic sur Colombo.

Pour ces expéditions, deux“poids lourds” se sont mobilisés,coordonnant leurs expéditionsafin de réduire les coûts et d’aug-menter le nombre de points d’en-trée dans les zones touchées parle raz-de-marée, ce qui permettrade ne plus limiter notre actionqu’au seul Sri Lanka : d’une part,la branche allemande d’A S F –L O G (Luftfahrt ohne Gre n z e n)–expédiera par notre intermédiai-re 14 tonnes de fret; d’autre part,la Messagerie médicale et le ser-vice Fret humanitaire regroupe-ront non seulement du matérielen propre, mais aussi des donsprovenant de l’association lorien-taise Les Amis de Ceylan a i n s ique ceux de la communauté srilankaise et tamoule de Paris.

Le 9 février, l’avioncargo embarque 6,1 t o n-nes, puis 11 , 5 tonnes le1 6 f é v r i e r. Mais avantque les palettes soient àbord, que de travail !

D’abord, il faut négo-cier les tarifs ! Un accordentre A S F et Air Franceva nous permettre d’ex-pédier une partie de cesdons au tarif exception-nel d’un euro par kilotransporté (ce prix com-prenant les frais de dos-sier du transitaire, lestaxes de sûreté, le fuel,etc.). Mais comme cen’est pas encore suff i-sant, E A D S va venir à larescousse en mettant lamain à la poche pouraider au financement del ’ o p é r a t i o n .

Ensuite, il faut assurerla livraison à l’aéroport de Roissy.Celle-ci sera assurée depuis lesmagasins d’Orly jusqu’au transi-taire de CDG par une équipe devolontaires d’A S F au moyen d’unvéhicule utilitaire prêté pour la cir-constance par E u r o p c a r.

Le jour J, le vol décollant à1 4 heures, le chargement com-mence à 12 h 30, une heure

étant la durée moyenne de cetteopération, y compris la mise àbord de marchandises “à particu-larités”, en l’occurrence un con-tainer maritime de 6 mètres delong et pesant 3,5 t o n n e s .

Pour en arriver là, les équipesdu “dock” cargo se livrent à unevéritable performance. Il leur fautd’abord repérer les palettes A S Fparmi les milliers qui sont stoc-kées dans la gare de fret deCDG, et y apposer un sticker del’association. Puis les déplacer,au moyen de transpalettes auto-matiques – les “cap” –, jusqu’àl’endroit où elles seront prises pardes manutentionnaires qui lesamèneront au pied de l’appareil.

Puis ces palettes sont char-gées par des “loaders” – unesorte de plateau élévateur – jus-qu’à la porte latérale du cargo, àplus de 5 mètres du sol. Là, lesagents du fret – les “cargo-nautes” – vont positionner lespalettes selon un plan de charge-ment établi par le “chef avion”sous le regard scrupuleux etattentif du commandant de bord.

Grâce aux compétences dupersonnel – qu’il soit au sol ounavigant – et aux procéduresredondantes, l’avion partira àl’heure.

Décollage, montée, croisière…Une escale à Abu Dhabi, uneautre à Bombay, une troisième àMadras, avant l’arrivée à Colom-bo, destination finale, où le volA F 6 7 4 8 déchargera ce jour-là5 0 tonnes de fret sur les 80embarquées à Roissy.

Le bilan

A la fin du mois de février,l’opération Asie mise en pla-

ce par la Messagerie médicaled ’Aviation Sans Frontière s a v a i tpermis d’expédier au Sri Lanka etaux Maldives 32 tonnes de médi-caments, de produits nutrition-nels et de matériels divers.

Xavier CHAZELAS

des actions...des résultats !

Parti d’Orly, lefret est chargédans le cargod’Air France.Avant le dé-part, le com-mandant debord vérifie lesdocuments.

Que sont devenusles dons ?

Selon un premier bilan réalisé par l’hebdo-madaire La Vie dans le courant d’avril,

3 1 % seulement des 245 millions d’euros dedons récoltés en France par les ONG pour lesvictimes du tsunami ont été dépensés. Il res-terait donc 169 millions dans les banques !Des raisons officielles ont été avancées pourcette “thésaurisation” : la “capacité d’ab-sorption” de certains pays, l’“inévitable cor-ruption” et les “discriminations” des gouver-nements envers les populations “marginali-s é e s ” .

Si le Comité français pour l’Unicef, qui areçu 50 millions d’euros de dons, en a dépen-sé 40,8 au Sri Lanka, en Thaïlande, enIndonésie, en Inde et en Malaisie, la C r o i x -R o u g e, qui a récolté 100 millions d’euros,n’en a dépensé que 5 à ce jour, les sommesrestantes devant financer sur dix ans un plande reconstruction et de développement. LaFondation de France a dépensé 10 m i l l i o n sd’euros sur les 15 reçus, tandis que A c t i o ncontre la faim n’a déboursé que 3,5 m i l l i o n ssur 12, et Caritas-Secours catholique 8 , 1m i l-lions sur 31. Le Secours populaire, qui arécolté 10 millions d’euros, n’en a engagéque 700 000, tout comme Handicap interna-t i o n a l qui a dépensé 977 000 euros sur6 , 4 millions recueillis. Médecins Sans Fron-t i è r e s, qui n’a payé que 250 0 0 0 euros enaide médicale d’urgence sur 9,1 m i l l i o n sd’euros, a demandé à ses donateurs « si lestrois quarts des dons reçus pouvaient êtreaffectés à une autre cause », ce que la légis-lation française interdit, les fonds récoltésdevant être réservés à la cause visée par l’ap-pel à la générosité publique.

En réalité, l’argent collecté par les asso-ciations humanitaires n’a été dépensé pourl’instant que pour des aides et des secours depremière urgence. Il reste maintenant à re-construire un continent dévasté. C’est un tra-vail titanesque qui durera de nombreusesannées. Et c’est à cela que servira toute cettemasse d’argent.Et Aviation Sans Frontières ?

Par un simple souci de transparence, ilnous a semblé nécessaire de faire connaîtrel’usage que nous avions fait des sommes quenous avons récoltées.

Les dons (y compris les fonds en prove-nance de la délégation du Sud-Est) se sontmontés à 80 0 0 0 euros. A ce montant s’ajou-te l’aide fournie par E A D S, soit 70 0 0 0e u r o s .

Ont été dépensés à ce jour 37 0 0 0 e u r o s ,consacrés à l’achat de produits de premièrenécessité (purificateurs d’eau, médicaments,produits nutritionnels…), représentant 32 t o n-nes de fret aérien qui ont été expédiées prin-cipalement vers le Sri Lanka et les Maldives.

A ce jour, nous disposons encore d’unesomme d’environ 110 0 0 0 euros destinée àune action à plus long terme : l’achat de ba-teaux de pêche (1 0 0 0 euros pièce) à Pondi-c h é ry et au Maldives, ainsi que la réhabilita-tion d’un hôpital au Sri Lanka.

Il faut enfin noter que les donateurs quinous ont adressé des chèques ont tous reçu lecertificat nécessaire pour la déduction fiscale.La soirée du loto.La soirée du loto.

La préparation des colis.La préparation des colis.

Opération ASIE

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Pilotes

La Lettre d’A S F : Existe-t-il un pro-fil-type pour devenir pilote àAviation Sans Frontière s ?Jean-Claude Cuisine-Etienne : I lfaut d’abord être disponible, carla durée moyenne d’un séjourpour une mission est de unmois, voire six semaines. Etaussi être bien conscient qu’il nes’agit en aucun cas d’un voyagetouristique mais d’une missionexclusivement à caractèrehumanitaire, c’est-à-dire avec unconfort sommaire, une chargede travail importante, un com-portement sur le terrain enaccord avec l’éthique de l’asso-ciation… Chaque candidat pilote

doit savoir que le pilotagedemeure “accessoire” par rap-port aux objectifs poursuivis parA S F. Il ne sera pas un pilote quifait des heures gratuitementpour remplir son carnet de vol oupour le plaisir – voire les deux –,mais l’“ambassadeur” d’A v i a t i o nSans Frontière s, avec toutes lescontraintes que cela implique.Il faut ensuite et surtout – est-ilbesoin de le préciser ? – être unbon pilote. Car les conditions devol sont difficiles la plupart dutemps, principalement enAfrique où l’on trouve une météoparticulière, où les moyensradioélectriques sont souvent

inexistants – heureusement ilexiste aujourd’hui le GPS –, lesatterrissages se faisant sur despistes courtes et accidentées,pas toujours faciles à repérer cardéfrichées au milieu de forêts.En outre, il faut impérativementremplir les critères de licences etd’expérience requis par A S F(voir encadré). Et, bien sûr, par-ler l’anglais.La Lettre : Comment les pilotessont-ils sélectionnés ?J.-C. C.-E. : Lorsque nous rece-vons la candidature d’un pilote,nous étudions son dossier etnous lui répondons. S’il remplitles conditions exigées, nous luidemandons déjà de venir ausiège de l’association afin defaire connaissance. Puis, ce qui

dossier (carnet de vol, licences,qualifications, visite médicale,vaccinations…)… en attendantla mission que nous pourrions luic o n f i e r.La Lettre : Et si le candidat neremplit pas les critères deman-d é s ?J.-C. C.-E. : De la même façon, ilfaut qu’il vienne nous voir et qu’ilprenne son inscription à l’asso-ciation. Et qu’il mette soigneuse-ment et régulièrement à jour sond o s s i e r. En attendant d’atteindreles critères requis.La Lettre : Que faut-il faire quandon veut postuler ?J.-C. C.-E. : Rien de plus simple !Il suffit soit de nous envoyer unmail, soit de nous téléphoner.Sachant que le contact par e-

mail demeure indispen-sable. Ce qui implique pourle candidat de savoir se ser-vir d’un ordinateur et utiliserI n t e r n e t .La Lettre : P o u r q u o i ?J.-C. C.-E. : Pour de simplesraisons d’économies etd ’ e fficacité. Quand une mis-sion se déclenche, c’est laplupart du temps dans l’ur-gence. Il est donc impératifd’avoir la possibilité d’inter-roger immédiatement notrepopulation de pilotes surleur disponibilité, pour pou-voir les programmer. Uneprogrammation qui implique

à la fois une préparation, baséesur un briefing extrêmementcomplet sur la mission en ques-tion, et la préparation du départ(passeport, visas, vaccinations,billets d’avion…). Il s’agit doncd’un véritable “appel d’offres” quidoit se faire en quelques heuresà peine, les pilotes intéressésdevant se signaler le plus rapi-dement possible auprès du res-ponsable du bureau “pilotes”.La Lettre : Donc, pas question dec o p i n a g e !J.-C. C.-E. : On ne peut être plusc l a i r ! Il y a des profils et des dis-ponibilités de pilotes, et il y a desmissions, souvent différentes. Ilfaut que tout cela colleensemble pour réussir.

Propos recueillispar Maryse CHEMIN

Ancien commandant de bord à Air Inter puis à Air France, atteint par le couperetde la limite d’âge, Jean-Claude Cuisine-Etienne s’estimait encore trop jeunepour aller planter ses choux. Dans le même temps, il fallait trouver un rempla-çant à Zoltàn Kovacs, qui avait envie de “souffler” un peu, comme responsabledu bureau “pilotes”. Aussi Jean-Claude nous a-t-il rejoint l’an dernier. Il nouslivre le mode d’emploi pour pouvoir voler aux commandes d’un avion d’ASF.

Engagez vous, rengagez-vous…mais à quelles conditions ?

D’une manière générale, pour pouvoir prétendre effectuerun mission sur avion léger, le candidat pilote doit avoir

au moins 20 heures de vol dans les six derniers moiscomme commandant de bord et un minimum de 600 h e u r e sde vol, ces heures requises étant une butée basse.

Dans tous les cas, il doit être en possession d’une licen-ce européenne (dans la mesure où nos avions sont imma-triculés en France).

Aviation Sans Frontières possède deux types d’avion :C e s s n a 208 Caravan et C e s s n a 1 8 2. Selon les missions etl’appareil utilisé, les critères requis sont différents.■ C e s s n a 2 0 8 C a r a v a n ( L’avion est certifié en mono-pilote, mais à A S F il est, en règle générale, exploité par deuxp i l o t e s . )Pour le commandant de bord :

☛ Règle DGAC (Direction générale de l’aviation civile) :licence PPL (Private Pilot Licence – pilote privé) ou plus, et qualifi-cation C 2 0 8.

☛ Règle pour les assurances : règle DGAC + 1 0 0 0 heures de vol dont3 0 heures et 15 atterrissages en opérationnel sur la zone d’exploita-tion et instruit par un pilote habilité connaissant la mission.

☛ Règle A S F : règle pour les assurances + une licence professionnellefrançaise (ou européenne) avec qualification IR (vol aux instru-ments) valide OU une licence PPL avec qualification IR pour le pilo-te ayant un acquis professionnel en compagnie (par exemple, unancien pilote de ligne).

Pour sa première mission, le pilote CdB devra être accompagné par unpilote désigné par le bureau et ayant l’expérience de la mission.Pour le second pilote :

☛ Les règles sont les mêmes que celles requises pour être comman-dant de bord. Seul change le nombre d’heures exigé :– Av e c qualification C 2 0 8 : 450 heures de vol.– S a n s qualification C 2 0 8 : 600 heures de vol.

■ C e s s n a 1 8 2☛ 1 pilote CdB détenteur, si possible, d’une licence CPL (Commerc i a l

Pilot Licence – pilote professionnel) avec une qualification IR. Sinon,licence PPL avec qualification IR (vérifiée) et 1 5 0 0 heures de volm i n i m u m .

Si vous voulez les clés du cockpit…

est normal, il lui faut devenirmembre de l’association. A l asuite de quoi, on lui fait faire untest en vol avec un de nospilotes expérimentés, pour éva-luer ses compétences aéronau-tiques. Entre autres, on vérifieson aptitude à effectuer desapproches à forte pente, avecatterrissage court, à gérer unpanne à la verticale du terrain, eton lui fait faire des exercicespropres aux conditions particu-lières de nos missions en zonesi n h o s p i t a l i è r e s .La Lettre : Et ensuite ?J.-C. C.-E. : Si tout se passe bien,il ne lui reste plus qu’à lire atten-tivement les consignes etrecommandations d’A S F a uchapitre “Missions avions” et àmettre à jour régulièrement son

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Les numéros 1

7

Spécial Anniversaire

➥ 1e r avion gros porteur utilisé : l eTr a n s a l l C 1 6 0 p r ê t épar La Postale, la

première mis-sion, enm a i1 9 8 0 ,deux moisaprès la créa-tion d’A S F.➥ 1e r avion deligne utilisé:un B o e i n g 707 prêté par A i rF r a n c e pour une mission à

Phnom Penh, au Cambodge, alorsfermé à la circulation aérienne( a v r i l 1981). Depuis, que ce soitgrâce à Air Inter, Air France, L aP o s t e… d’autres avions de ligne(Va n g u a r d, Airbus A 3 0 0,B o e i n g 7 4 7…) ont été utilisés pourdes opérations ponctuelles (inondations enAfrique, tremblements de terre…). ➥ 1e r l o c a l : à l’intérieur des locaux duS N P L – le Syndicat national des pilotes del i g n e –, dans un bâtiment aujourd’huidétruit, avant d’occuper quelqueschambres – prêtées par Aéroports deParis – d’un hôtel désaffecté, Air Hôtel, quise trouvait dans l’aérogare d’Orly Sud.

25 ansQue dechemin

parcouru !

1968. Au Biafra, la guerre fait rage. Les vivres récoltés par l’aideinternationale restant bloqués dans les ports, une famine drama-tique sévit à l’intérieur du pays. Tandis que l’opinion s’émeut,quelques pilotes d’Air France, plutôt que de rester les bras croisés,ont une idée. L’ i d é e ! Puisque tous ces produits alimentaires nepeuvent pas être acheminés normalement par la route, pourquoi nepas le faire par la voie des airs ?

Le temps des“ c o n t r e b a n d i e r s ”

Dans la nuit du 9 au 10 s e p-t e m b r e 1968, et après quel-

ques escales pour ravitailler, leF - B R A D, un L o c k e e d 1 0 4 9“Super Constellation” (1) parti deFrance la veille avec un équipa-ge de trois hommes et chargéde plus de 10 tonnes de vivreset de médicaments se pose surune piste de fortune au milieu dela brousse... Pour réussir un at-terrissage pareil, en pleine nuit,

sur une route bombée, il faut uncertain talent.

Heureusement, le “captain”,André Gréard, n’en manque pas.Ce commandant de bord deB o e i n g 7 0 7 a lui-même été i n s-tructeur sur le “Super Constel”,un appareil sur lequel il compteplus de cinq mille heures de vol.Mais comme il ne l’a pas pilotédepuis plus de huit ans, c’estJean-Marie Chauve, celui quiest assis cette nuit-là en placedroite, qui lui a renouvelésa qualif’ .

Ceux qui ont compté…Ils sont nombreux celles et ceux qui ont compté – sauf leur temps et leurpeine – pour faire d’A S F ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Au fil de cespages, vous en découvrirez un certain nombre. Il y en a beaucoupd’autres. Bien sûr, nous n’avons pas la place de tous les évoquer et unelongue énumération deviendrait vite fastidieuse. Ajoutons simplement lesnoms de Louise Lefranc – rappelons pour la petite histoire qu’elle fut lasecrétaire de Didier Daurat –, Dominique Vandevielle, Anne-Marie-Bardon,Roger Brunet, Gérald Sévignac, Marcel Henriet, Alain Castelneau,Catherine Robbe, Noël Bidault, Lucien Ve rvialle, Louis Gainard, MichelBouchareine… et tous les autres. Que ceux-là veuillent bien nous pardon-ner de ne pas les avoir cités.

➥ 1e r c o n v o y a g e : 8 m a r s 1982, deuxbébés ramenés d’Haïti (voir la L e t t r ed ’ A S F N ° 55). Depuis, ce sont plus de8 0 0 0 enfants qui ont été accompagnés àtravers le monde entier.➥ 1e r colis envoyé : 1981. Le cap des1 0 0 0 0 0 colis sera bientôt franchi.➥ 1e r vol des Ailes du Sourire : p r i n-t e m p s 1 9 9 5 .

➥ 1e r a d h é r e n t : André Gréard.➥ 1e r p r é s i d e n t : Gérald Similowski.➥ 1e r p i l o t e : en réalité, ils sont trois, CarloOliva, Bernard Staub et Pierre Gaud.➥ 1e r m é c a n i c i e n : Georges Mazars.➥ 1r e m i s s i o n : en mai1980, auCameroun, à la demande des A m i sde l’Homme, pour acheminer2 2 tonnes de vivres et de médica-ments pour les réfugiés du Tc h a d ,avec un Tr a n s a l l C 1 6 0 prêté deuxweek-ends de suite par La Postale.➥ 1e r avion léger utilisé : un J o d e lD140 Mousquetaire loué à desconditions exceptionnelles à l’aéro-club deS a i n t - Yan et mis à la disposition, avec despilotes bénévoles, de Médecins sansF r o n t i è r e s en Ouganda, den o v e m b r e 1980 à août 1 9 8 1 .➥ 1e r avion acheté : un C e s s n a 2 0 6(le F-OAGE) acheté d’occasion aux Etats-Unis en 1981.

Le Jodel, premieravion léger utilisé.

Le Constel’du Biafra.

L’arrivée du F-OAGE.

G. Mazars

Convoyage Ailes duSourire

G. Mazars

Convoyage Ailes duSourire

Le Constel’du Biafra.

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