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Association « Echanges Méditerranéens pour l’eau, la forêt, l’énergie et le développement durable des territoires » Association internationale régie par la loi de 1901. Siège social : 19 avenue du Maine – 75732 Paris Cedex 15 SIRET 439 182 304 00014 http://aem.portail-gref.org/ Pour tout courrier et tout contact, s’adresser à : Pierre Fauré 33, avenue de la Sibelle - 75014ARIS - [email protected] 1 en partenariat avec Colloque tenu au Centre Universitaire Abbès LAGHROUR de KHENCHELA, les 6 et 7 décembre 2011 Février 2012 DEVELOPPEMENT DURABLE DES TERRITOIRES ET ZONES ARIDES OU SEMI-ARIDES DANS LE BASSIN MEDITERRANEEN 06 / 07 د2011

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en partenariat avec

Colloque tenu au Centre Universitaire Abbès LAGHROUR de KHENCHELA, les 6 et 7 décembre 2011

Février 2012

DEVELOPPEMENT DURABLE DES TERRITOIRES ET ZONES ARIDES OU SEMI-ARIDES DANS LE BASSIN MEDITERRANEEN

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Invitation lancée par l’Université d’Abbas LAGHROUR de KHENCHELA à participer au Colloque des 6 et 7 décembre 2011

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Ce colloque a pu être tenu grâce au partenariat avec :

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l’Environnement

�ـــ�� �)ـــ�ور ' ـــ"س ا��"��ــ� ا���آـــ� Centre Universitaire Abbas Laghrour de Khenchela

Les remerciements de l'association Échanges Med sont adressés notamment aux responsables du Ministère de l'aménagement du territoire et de l’environnement et de l’Agence nationale à l’aménagement et à l’attractivité des territoires de l’Est algérien ainsi que bien sûr aux responsables du Centre universitaire Abbas LAGHROUR mais aussi au personnel, au corps enseignant et aux étudiants et étudiantes qui nous ont assuré un agréable et chaleureux accueil et un colloque de qualité.

L’ouverture et les présentations résumées des interventions, certaines discussions, la synthèse et les conclusions des présidents de séance et du colloque, sont retranscrites

dans le présent cahier.

La liste des participants figure en fin de cahier.

Les documents originaux de présentation des intervenants peuvent être consultés sur le site web de l’association

http://aem.portail-gref.org/

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Avant-propos

Alors que l’ignorance de ce qui se passe au Sud de la Méditerranée est à peine entamée par le « printemps arabe », pourquoi donc une vingtaine d’ingénieurs et cadres de l’administration française de l’agriculture, de la forêt et de l’aménagement des territoires ont-ils fait leurs bagages pour rejoindre leurs collègues du Maghreb dans l’Est algérien ? Ce voyage, cette rencontre en terre algérienne, c’est surtout la volonté de bousculer cette indifférence : il n’est pas possible de continuer à ignorer la vie, les difficultés et les projets des 35 millions d’algériens, de ne pas coopérer avec leurs universitaires, de ne pas voir les étudiants (dont 60% sont des étudiantes…), alors que ceux de la rive sud connaissent tout de nous, par leurs amis ou parents qui vivent en France, par la télévision et tous les divers canaux modernes de l’information : cette dissymétrie n’est pas saine, elle ne doit pas durer. Tous les participants ont plus de 60 ans, et pour le plus grand nombre leur engagement professionnel s’est fait dans l’ambiance de la décolonisation, et presque tous ont passé une partie de leur temps professionnel au Maghreb, parfois au Sud du Sahara. Une migration de la rive nord vers la rive sud de la Méditerranée qui s’est pratiquement arrêtée autour des années soixante-dix… Appelons de nos vœux un programme volontaire d’échanges qui conduise des jeunes en fin d’études à travailler au sein d’universités ou d’écoles d’ingénieurs du Maghreb, et tout particulièrement avec celles d’Algérie (où les études supérieures se font en français) dans nos domaines, comme dans tous ceux de la R&D d’aujourd’hui. Nous le faisons bien avec les pays européens, ou avec des pays asiatiques…… Faisons le avec le Maghreb ! Ceux des participants qui ont vécu plus jeunes au Maghreb souhaitaient revisiter ce qu’ils avaient connu. Tous auront pu découvrir les transformations très rapides de l’Algérie : des quartiers entiers, des logements sortent de terre autour de toutes les agglomérations, même de taille moyenne. Les équipements routiers sont récents ou en travaux, le programme national de développement de l’agriculture (le PNDA) a favorisé le développement de très nombreuses exploitations de cultures maraîchères sur le rebord sud des Aurès…, même si des mutations semblent encore nécessaires : une décentralisation accrue pour des décisions plus proches, une ouverture plus large au tourisme, et bien sûr une ouverture aux déplacements vers la France pour les jeunes, pour lesquels les visas sont inaccessibles, trop chers ou refusés…. Le droit à la mobilité, que nous vivons, dont nous avons pu bénéficier, n’est pas accessible pour eux, au Sud… Pour beaucoup des participants français c’était aussi la première rencontre avec nos partenaires algériens, dont l’amitié et l’engagement dans l’organisation et les échanges ont été très appréciés. Il faut citer tout particulièrement Derradji Zouini et Hocine Aouadi et l’accueil de l’Université de Khenchela : c’est à eux que nous devons ce qui est maintenant dans la mémoire des Echanges Méditerranéens.

Yves LE BARS

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1-Protocole d’ouverture du Colloque et interventions des deux co-présidents:

Azzedine Haftari, directeur du Centre Universitaire (Algérie) Jean JAUJAY, président d’Échanges Méditerranéens (France).

Matinée du 6 décembre 2011 Thème1 - Enjeux institutionnels : points sur les programmes nationaux et euro-méditerranéens - rôle des pouvoirs publics dans le développement et la régulation des projets – les questions de développement local en relation avec les aspects du développement durable. Présidents de séance : Pr BENALI-CHERIF Nourredine - directeur adjoint chargé de la post-graduation et du colloque – J.Y. OLLIVIER – vice–président-France d'Echanges Méditerranéens: 11h00- 13h00 1. Présentation des schémas de l’espace de programmation territoriale des hauts plateaux de l’Est, MESSAEL Nourredine et intervention de Mme BOUREKBA, déléguée régionale de l’ANAAT Est algérien. 2. la politique d'aménagement du territoire et la conservation des sols en Algérie. FIOTMANE Boualem, Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement (Alger). 3. De la durabilité des agricultures maghrébines ou l'indispensable révision des politiques agricoles et rurales". le cas de « Sidi Bouzid », BESSAOUD Omar, enseignant-chercheur à l’IAM Montpellier 4. Les Aurès, un rempart naturel contre le désert et un réservoir d'eau au service du développement durable. AOUADI Asma, BOUDELAA Mokhtar M.C, Université Badji Mokhtar Annaba. DJAMAI Rachid M.C, Université Badji Mokhtar Annaba. 5. Le développement local en Algérie, un ensemble de défis à relever AOUADI Hocine, conservateur général des eaux et forêts et ZOUINI Derradji Université Badji Mokhtar Annaba. 6. Résumés des présentations de LAZAREV Grigori consultant. « Gouvernance locale et projet de territoire - L’exemple du Projet PRODESUD, une expérience de développement participatif dans un milieu pastoral aride du Sud-Est tunisien» .par OLLIVIER J-Y et CAIROL. Dominique

Discussion générale et synthèse du président de séance.

Après-midi du 6 décembre 2011 Thème 2 - Enjeux territoriaux : expériences et témoignages concrets de conduite ou d’évaluation de projets exemplaires par leur réussite mais aussi éventuellement par leur échec ou leurs faiblesses. Présidents de séance : HOUHA Belgacem - directeur adjoint des études de graduation et de la formation continue et des diplômes, LE BARS Yves – président du GRET. 14h30-17h00 1. Développement agricole dans les régions arides et la mutation vers des nouveaux systèmes de production agricole et sa durabilité ; cas d’étude, la zone d'El Ghrous (Biskra).. AOUIDANE Laiche, Centre Universitaire Abbas Laghrour, Khenchela. 2. Lutter contre la dégradation des terres pour renforcer la sécurité alimentaire en zones semi-arides dans l'Androy à Madagascar. LE BARS Yves, Présentation du Gret 3. Un nouveau Partenariat de collaboration pour les forêts méditerranéennes (PCFM). CHAUDRON Alain, anciennement chargé de mission au Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire (Paris)

discussion générale et synthèse du président de séance.

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SOMMAIRE

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Matinée consacrée à la mémoire

d’Henri TARDIEU

Matinée du 7 décembre 2011 Thème 3 Enjeux hydrauliques et économiques du développement durable de l’agriculture et des territoires Présidents de séance ; Jean JAUJAY : président d'Echanges Méditerranéens Derradji ZOUINI : vice-président 10h15-12h30 1. – Présentation du programme de la matinée et du Prix Henri TARDIEU qui fait l’objet, à l’initiative de l’AFEID et des amis d’Henri TARDIEU, d’une annonce au congrès CIID/ICID qui s’est tenu à Téhéran du 17 au 30 octobre Pierre FAURÉ, secrétaire général d'Echanges Med. 2. –Présentation des enjeux du bassin de l’Agence de bassin hydrographique « Sahara » en matière de politique d'aménagement du territoire et de valorisation des sols. 3. - Ressources et essai de gestion durable des eaux du bassin de Gareat, DALI Nawel, Centre universitaire de Khenchela. et ZOUINI Derradji Université Badji Mokhtar Annaba 4. - Etude préliminaire pour une gestion intégrée des ressources en eau dans les zones humides du parc naturel d'El Kala. ZOUINI Derradji Université Badji Mokhtar Annaba 5. Dans les perspectives du 5ème Forum mondial de l’eau qui se tiendra à Marseille en mars 2012, évocation du 1er Forum méditerranéen de l’eau des 12 et 13 décembre 2011 à MARRAKECH et notamment des nombreux sujets d’intérêt du Processus Intercontinental Méditerranéen .Pierre Fauré, secrétaire général d'Echanges Med. 6. En vue de notre incursion dans le Zab à BISKRA les 8 et 9, généralités sur la mise en valeur des oasis et les problématiques des ressources en eau et de remise en eau des rhétaras oasiennes. ZOUINI Derradji Université Badji Mokhtar Annaba Synthèse rapide du Colloque par Dominique CAIROL secrétaire-coordinateur du Comité scientifique du Colloque

SOMMAIRE (suite)

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Vue sur la salle avant l’ouverture du colloque – J. JAUJAY et Jean-Yves OLLIVIER à la tribune en attendant l’arrivée du

directeur du Centre usniversitaire Abbas LAGHROUR, Azzedine HAFTARI.

I – OUVERTURE DU COLLOQUE

PROTOCOLE D’OUVERTURE ET DISCOURS Azzedine HAFTARI, directeur du Centre universitaire Abbas

LAGHROUR, KHENCHELA

Jean JAUJAY, président d’Échanges Méditerranéens,

Le protocole d’ouverture se déroula dans sa forme habituelle pour les grandes occasions universitaires : précédant les discours des co-présidents, il y eut une lecture d’une sourate du Coran et l’écoute de l’hymne national dans la

totalité de ses couplets et refrains.

Ainsi, tout d’abord, un professeur a psalmodié la sourate de

la vache

SOURATE 2 AL-BAQARAH

286 versets Post-hégire. nº 87

Titre tiré des versets. 67/73

Le v. 281 a été révélé lors du pèlerinage du Prophète

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux 1. Alif, Lām, Mim. 2. C’est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun doute, c’est un guide pour les pieux, 3. qui croient à l’invisible et accomplissent comme il faut la /alāt et dépensent [dans l’obéissance à Allah], de ce que Nous leur avons attribué, …………….. La suite :…….http://www.islam-fr.com/coran/francais/sourate-2-al-baqara-la-vache.html

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�ـــ�� �)ـــ�ور ' ـــ"س ا��"��ــ� ا���آـــ�

Centre Universitaire Abbas Laghrour de Khenchela

Discours inaugural du directeur du Centre universitaire Mesdames et messieurs les enseignants-chercheurs,

aimable audience, Nous avons le plaisir et l’honneur de recevoir parmi nous, au Centre Universitaire Abbas Laghrour de KHENCHELA, les membres de la délégation de l’Association ÉCHANGES MED pour un colloque international et tenir les XIIèmes

Rencontres méditerranéennes sur le thème : « Développement durable des territoires et zones arides ou semi-arides dans le bassin méditerranéen ».

Le département de KHENCHELA s’étend sur une superficie de 9715 km2, répartie sur 21 communes ; sa position géographique lui confère une grande diversité et des potentialités naturelles innombrables.

Les précipitations constituent un élément important de climat, puisqu’elles jouent un rôle capital dans l’analyse globale des conditions climatiques et du bilan hydrique (entre 100 et 500 mm/an). On enregistre une complexité topographique et une diversité biologique très importantes, ainsi le département présente des tranches altitudinales très variables allant de 2328 m (Ras Keltoum- Chelia), à moins de 26 m (Chott Melghigh, au sud).

Grâce à ces diversités, le département possède une vocation agro-pastorale et saharienne édictant quatre zones agricoles : Zone de plaine - Zone de montagne - Zone steppique - Zone présaharienne.

Par la diversité des vocations, une grande partie de la population du département se concentre dans les zones rurales où elle pratique une agriculture diversifiée qui demeure l’unique source de vie pratiquée généralement d’une façon traditionnelle. On associe aussi l’élevage des ovins et des bovins.

KHENCHELA possède un patrimoine forestier important, 145 611 ha de forêts et 42 000 ha d’alfa, soit un total de 187 611 ha couvrant 19,3 % du territoire du département.

Le département de KHENCHELA renferme les essences forestières suivantes :

Le pin d’Alep (pinus halepensis), qui représente l’essence dominante dans l’ensemble du massif de Beni-Imloul et dans la partie nord de la forêt d’Ouled Yacoub et de Beni Oudjana,

Le cèdre (Cedrus atlantica), arbre majestueux caractéristique de notre département qui est localisé dans la forêt d’Ouled Yacoub et dans les hautes altitudes des forêts de Beni Oudjana (Djebel Chélia).

La cédraie s’étend sur une superficie de 15 229 Ha soit 10% de la superficie totale des terres forestières. Elle est en mauvais état de végétation. Elle a complètement disparu par certains endroits suite à d’innombrables délits.

Les forêts de cèdres ont subi divers problèmes de dégradations telles que : dépérissement des arbres avec un taux élevé de sujets morts sur pied – surpâturages - coupes illicites.

Le chêne vert (Quercus ilex), qui couvre une superficie de 17 257 ha soit 12% du total des terres forestières,

Le genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus), qui ne représente qu’1% de la superficie totale et qui est localisé dans la partie nord du massif forestier de Beni-Imoul,

Le genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea), qui occupe une étendue de 13 283 ha, soit 9% de la superficie forestière totale,

Le frêne dimorphe (Fraxinus xanthoïdes), qui existe dans la forêt d’Ouled Yacoub,

Le genévrier thurifère (Juniperus thurifera), qui est une espèce très menacée en voie de disparition ; qui mérite étude et attention.

Les autres espèces du maquis, présentes sur les versants nord et sud et qui apparaissent suite aux dégradations de la forêt (déboisement, incendies, etc.….) sont : le diss (Ampelodesma mauritanicum) – le romarin (Rosmarinus officialis) – laAlfa – le ciste à feuilles de sauge – le genêt – le lentisque – la phyllaire.

La dégradation des terres forestières est due essentiellement à la pression humaine et pastorale ainsi qu’aux difficultés de la régénération naturelle, et à l’absence de traitements sylvicoles.

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9 Diverse actions ont été entreprises visant la préservation et l’amélioration de ce potentiel en vue de développer cette zone et d’améliorer les conditions de vie des populations impliquées.

Des études d’aménagement forestier pourraient être lancées comme :

- La création d’un parc national qui mettra l’accent sur la flore, la faune, les sites, les paysages, les sources, la population, l’histoire et dégagera les actions à mener en matière d’équipements touristiques et de gestion. Les Chalets de Chélia sont indiqués pour être le siège du futur parc.

Le massif du Chélia est un centre d’intérêt culturel et de loisirs pour toute la région des Aurès. Les étudiants en matière d’écologie, de foresterie, d’architecture paysagiste, de biologie et d’agronomie trouvent un cadre naturel incitatif pour la découverte, le travail et la recherche.

- La désertification a joué et joue un rôle considérable dans notre département. La région de KHENCHELA est constituée par des massifs à relief accidenté d’altitudes variant entre 1 400 m et 2 000 m. Cette zone présente des avantages considérables sur le plan écologique par rapport aux autres départements steppiques vu son climat plus modéré (semi-aride) et aussi une occupation du sol forestière et pré forestière riche et dense. Les zones forestières et pré-forestières sont des zones peu ou pas sensibles à la désertification et représentent à peine 15% de la superficie globale. Les zones sensibles à la désertification sont celles qui ont un couvert végétal dégradé. Le département comporte aussi des zones désertifiées.

- La région connaît une dynamique grâce au désenclavement par l’ouverture et l’aménagement du réseau routier pour desservir les reboisements en matière d’approvisionnement en plants, de gestion de protection (contre les délits, les maladies…), grâce aussi au désenclavement de la population rurale pour une bonne fluidité de circulation et d’écoulement de leurs produits agricoles.

Notre colloque s’inscrit dans cette dynamique locale et ce besoin de collaboration en matière d’études et d’expériences réussies à travers le bassin méditerranéen. L’agriculture constitue la principale activité économique de la willaya, il faut donc prendre en charge d’une manière scientifique et très technique les différents problèmes et actions pour un développement durable et diversifié qui touchera certainement les autres secteurs que notre département souhaite voir émerger tel que : Le tourisme historico-culturel : le département recèle des vestiges historico-culturels importants, qui traduisent la diversité humaine et historique, notamment, romaine, berbère et islamique. Le tourisme de randonnée et de chasse : le département regorge de forêts et de montagnes splendides lui permettant ainsi de développer le tourisme de chasse et de randonnées en pleine nature. Le tourisme de montagne : le cachet montagneux du département de KHENCHELA, doté de forêts fascinantes, le qualifie pour le développement du tourisme de montagne. Le tourisme thermal : le département compte deux stations thermales : Hammam Essalhine et Hammam El Knif, mais également d’autres sources thermales inexploitées.

Le département de KHENCHELA avec son vaste territoire, son relief diversifié (plaines, montagnes et déserts), son climat : quatre saisons sur un parcours de quelques dizaines de kilomètre à vol d’oiseau (il pleut quelquefois à Khenchela, il neige à Bouhmama et il fait très chaud à El Oualdja), peut faire l’objet de diverse études favorables au développement durable. Toutefois l’eau étant l’essence même de la vie et les précipitations se raréfiant d’année en année, le réchauffement planétaire est très ressenti dans notre région. Les saisons ne ressemblent plus à celles d’antan et le soleil est présent durant les ¾ de l’année, alors pourquoi ne pas penser au photovoltaïque pour développer les zones sud ? Les monts et les montagnes sont très ventés et les éoliennes régleraient les problèmes d’énergie en zone montagneuse. Le département regorge de potentialités et de spécificités qui attireront certainement votre attention et sachez que nous sommes prêts à nous inscrire dans cet axe de développement durable et à faire de l’interaction du Centre universitaire et de l’ environnement socio-économique une priorité et une action entrant dans le cadre de la politique de la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Au nom de toute la famille du Centre universitaire de KHENCHELA, j’insiste sur notre volonté de faire réussir ensemble ces journées d’échanges et de voir naître des projets pour le développement durable sur notre département.

Je vous remercie chaleureusement de voter présence et de votre attention.

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Échanges méditerranéens pour l'eau, la forêt, l’énergie

et le développement durable des territoires Discours inaugural du président d’Echanges Méditerranéens

Monsieur le directeur du Centre universitaire, Mesdames et messieurs les professeurs, Mesdames, mesdemoiselles, messieurs et chers collègues, Mes premières paroles sont des remerciements destinés au directeur du Centre universitaire Abbes Laghour, qui accueille le Colloque de nos XIIèmes Rencontres méditerranéennes dans ce superbe amphithéâtre et met à notre disposition logistique et technologie de pointe.

Votre présentation historique, géographique et universitaire nous a donné de plus la confirmation de la pertinence du choix de Khenchela pour tenir ce colloque international sur le développement durable des territoires dans les zones arides ou semi-arides dans le bassin méditerranéen. Les douzièmes Rencontres méditerranéennes et le Colloque s’inscrivent dans :

- la continuité de l’approfondissement des domaines du développement des territoires dont les enjeux ont déjà été abordés lors des Rencontres 2006 à Annaba et 2007 en Languedoc-Roussillon à Montpellier sur les thèmes respectifs de «Partenariat euro-méditerranéen et développement rural» et «Les atouts d’un territoire au service de son développement » et, - la perspective du 5ème Forum mondial de l’eau prévu à Marseille en 2012.

Le thème retenu : « développement durable des territoires dans les zones arides ou semi-arides dans le bassin méditerranéen » est un choix d’actualité. La disponibilité des ressources désormais « rares » en eau, en énergie, en terre, en alimentation et le changement climatique sont désormais au cœur de la problématique mondiale du développement. La région « Méditerranée » est particulièrement impactée par les prévisions de changement climatique et est donc confrontée à des enjeux de crises ou de renouveau. Les zones arides et semi-arides couvrent dans les pays du pourtour méditerranéen des surfaces très importantes, sans compter les déserts. Les zones cultivables y sont rares, les ressources en pâturage sont soumises à une pression croissante et les sols irrigués sont sévèrement touchés par la salinisation due à des apports d’eau mal maîtrisés. Ces zones sont néanmoins peuplées et mises en valeur et cela justifie l’intérêt qu’il convient d'y consacrer en analysant leurs problèmes spécifiques. En effet :

- Les habitants des zones arides et semi-arides constituent une bonne part de l’humanité la plus pauvre. Selon l’Index de développement humain du Fonds de développement des Nations unies, plus de la moitié des pays les moins avancés se trouvent dans les zones arides de l’Afrique. Il est hautement improbable que l’on puisse atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) si l’on n’arrive pas à réduire la pauvreté de façon significative dans ces zones.

- Mais celles-ci sont d’importants conservatoires de biodiversité pour le monde et elles constituent un aspect capital de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies.

- À cause de leurs vastes étendues, les zones arides et semi-arides peuvent être des réservoirs de carbone conséquents. Les caractéristiques de l’écosystème qui déterminent le volume de carbone qu’il est possible de séquestrer sont notamment les précipitations, les températures, la concentration en CO2, la productivité, les combinaisons d’espèces, la physionomie de la végétation, les types de sols et la profondeur d’enracinement des herbacées. Des zones arides nues augmentent les risques de mutations d’usage des sols dans un contexte de changement climatique.

- Les zones arides et semi-arides apportent ainsi une contribution significative au produit intérieur brut (PIB), notamment en termes de produits de l’élevage et de céréales alimentaires, mais aussi de tourisme et d’autres activités.

- Un développement de ces zones permettrait de mieux réguler les équilibres littoraux – arrière-pays.

- Ces zones peuvent développer des opportunités (ex : énergies renouvelables) alors qu'elles sont souvent perçues comme structurellement dépourvues d'atouts.

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Pour tout courrier et tout contact, s’adresser à : Pierre Fauré 33, avenue de la Sibelle - 75014ARIS - [email protected]

11 La vaste diversité des situations rencontrées sur les pourtours de la Méditerranée doit permettre la confrontation des expériences, dans la perspective d'influer sur les politiques publiques régionales en respectant les contraintes de la durabilité en ses trois composantes : économie-finance, environnement et société. OBJECTIFS ET THEMES DES JOURNEES D’ETUDES L’ambition des rencontres et du colloque d’Échanges Méditerranéens est à la fois modeste et multiple. Ainsi, cette année encore, elle devra témoigner de la volonté :

� d’exprimer la vaste diversité des situations rencontrées sur les pourtours de la Méditerranée et de débattre des expériences de terrain, dans la perspective d’aider les acteurs à prendre du recul,

� de réfléchir aux actions et aux réactions que suscitent les programmes de coopération bilatéraux ou euro-méditerranéens au gré de leurs déclinaisons locales, de leur évolution et de leur application aux réalités physiques, géographiques et humaines locales,

� de s’interroger enfin, sur le rôle et les utilités de l’association Échanges Méditerranéens dans les domaines de ses compétences, et d’en tirer des recommandations diverses.

LE COLLOQUE Le colloque comportera 3 demi-journées à thématiques distinctes.

1er jour en matinée : Enjeux institutionnels : point sur les programmes nationaux et euro-méditerranéens - le rôle des pouvoirs publics dans le développement et la régulation des projets –le rôle et l’endettement des collectivités locales - la réglementation existante ou en projet ; les encouragements financiers – les politiques contractuelles – les gouvernances locales – les nouveaux acteurs...

1er jour en après-midi : Enjeux territoriaux : expériences et témoignages concrets de conduite ou d’évaluation de projets exemplaires par leur réussite mais aussi éventuellement par leur échec ou leurs faiblesses.

2ème jour en matinée : cette matinée sera réservée plus particulièrement à la gestion intégrée des ressources en eau et des bassins et à la gestion de l’occupation des territoires en zones arides et semi-arides. Elle sera dédiée à la mémoire de note collègue Henri TARDIEU, qui a consacré sa compétence technique et humaine à ces sujets. Avant de déclarer ouvert le Colloque de Khenchéla, il m’appartient de remercier chaleureusement les membres du Comité d’organisation et du Comité scientifique pour leur contribution à la préparation de ces journées, que je vous souhaite enrichissantes et passionnantes. Merci de votre attention et excellent Colloque.

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II – RESUMES DES INTERVENTIONS ET DISCUSSIONS

Matinée du 6 décembre 2011

Thème1 – Enjeux institutionnels : points sur les programmes nationaux et euro-méditerranéens - rôle des pouvoirs publics dans le développement et la régulation des projets – les questions de développement local en relation avec les aspects du développement durable.

Présidents de séance : Pr BENALI-CHERIF Nourredine – directeur adjoint chargé de la post-graduation et du colloque – J.Y. OLLIVIER – IG PEF, vice–président-France d’Echanges Méditerranéens :

1. Présentation des schémas de l’espace de programmation territoriale des hauts plateaux de l’Est, MESSAEL Nourredine et intervention de Mme BOUREKBA, déléguée régionale de l’ANAAT Est algérien. 2. La politique d'aménagement du territoire et la conservation des sols en Algérie. FIOTMANE Boualem, Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement (Alger). 3. De la durabilité des agricultures maghrébines ou l'indispensable révision des politiques agricoles et rurales". Le cas de « Sidi Bouzid », BESSAOUD Omar, enseignant-chercheur à l’IAM Montpellier 4. Les Aurès, un rempart naturel contre le désert et un réservoir d'eau au service du développement durable. AOUADI Asma, BOUDELAA Mokhtar M.C, Université Badji Mokhtar Annaba. DJAMAI Rachid M.C, Université Badji Mokhtar Annaba. 5. Le développement local en Algérie, un ensemble de défis à relever AOUADI Hocine, conservateur général des eaux et forêts et ZOUINI Derradji Université Badji Mokhtar Annaba. 6. Résumés des présentations de LAZAREV Grigori, consultant. « Gouvernance locale et projet de territoire - L’exemple du Projet PRODESUD, une expérience de développement participatif dans un milieu pastoral aride du Sud-Est tunisien » .par OLLIVIER J-Y et Dominique CAIROL.

Discussion générale et synthèse du P

président de séance.

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AVERTISSEMENT PREALABLE au lecteur

�� Extrait du JO N° 61 du jeudi 13 Dhou El Kaada 1431, 49ième

année - correspondant au 21 octobre 2010.

Loi n° 10-02 du 16 Rajab 1431 correspondant au 29/10/2010, sur le

Schéma National d’Aménagement du Territoire Synthèse -

L’élaboration du Schéma National d’Aménagement du Territoire -SNAT- est un enjeu national. Depuis l’année 2000, une vaste entreprise de redressement a été engagée, touchant tous les secteurs de la vie de notre pays. De la concorde civile à la réconciliation nationale, des réformes des systèmes judiciaire et éducatif au désendettement, en passant par la relance de la croissance, la baisse du chômage et celle de l’inflation, notre pays a considérablement progressé dans la voie de la reconstruction et du développement. Il nous appartient désormais de préparer notre pays à affronter dans son organisation territoriale les grandes échéances de demain. Le monde autour de nous continue de changer. L’émergence de nouveaux acteurs économiques, le nouveau contexte énergétique, le rôle toujours croissant des nouvelles technologies, l’insécurité mondiale, l’enjeu des nouvelles émigrations sub-sahariennes, sont autant de défis auxquels nous devons nous adapter.… Voir la suite : http://www.mate.gov.dz/index.php?option=com_content&task=view&id=486&Itemid=353

Il importe d’avoir une connaissance préalable, même incomplète, de l’importance des démarches politiques, socio-économiques et financières, juridiques, scientifiques et techniques que les gouvernements successifs de la République algérienne démocratique et populaire ont entrepris pour inscrire durablement dans les priorités nationales, les politiques d’aménagement du territoire, durant ces 15-20 dernières années.

En effet à l’entrée du 2ième millénaire, les pressions internationales et nationales pour un développement durable, ont favorisé, en Algérie comme ailleurs, la prise en compte d’ensembles complexes de dispositifs législatifs, réglementaires, scientifiques et techniques déclinés en de nombreux programmes et plans successifs concernant notamment l’environnement (PNAEDD), l’agriculture (PNDA), le développement rural (PDR, PRR..), la gouvernance locale (PRCHAT….),etc.…..

La majorité sinon la totalité des départements ministériels algériens ont été concernés et ont été mis en situation de devoir partager entre eux, de façon plus ou moins efficace, leur cheminement intellectuel incessant (conception, création, adaptation, réorientation, application…) et leur capital d’expériences en matière de projets ; ils ont mis en place des formations de leurs cadres. Ce mouvement itératif dans la définition des politiques sectorielles ou globales de développement durable constitue une innovation politique et institutionnelle majeure pour l’Algérie d’aujourd’hui.

*** Illustration 1 *** Les stratégies de développement de wilayas et les plans de développement communaux sont élaborés sur la base d’une perception nouvelle du développement local soutenue par de nouveaux instruments d’intervention et de nouvelles approches fondées sur : � la promotion de la notion de territoire, parce que cette notion rend mieux compte des évolutions propres à chaque espace local, � l’action de proximité pour établir ou renforcer la communication entre les populations et les pouvoirs publics et approfondir la pratique démocratique locale, � l’intégration à la base des dispositifs et la recherche des synergies souhaitées entre les différentes ressources disponibles (humaines, matérielles, financières, etc…), � la complémentarité et la cohérence des interventions en milieu local, � le partenariat entre les populations, les pouvoirs publics et les institutions techniques et financières pour la réalisation d’objectifs communs et pour concrétiser le concept de développement local participatif dans le cadre de la décentralisation, � la promotion de nouveaux outils de planification spatiale, à l’échelle communale, de wilaya et dans le cadre des schémas nationaux d’aménagement.

1 extraite de http://www.ceneap.com.dz/Pdf/SOUTIEN-DLD.pdf CENEAP = Centre National d'Etudes et d'Analyses pour la Population et le Développement

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*** Illustration 2 ***

Liste des textes visés dans la Loi n° 10-02 du 16 Rajab 1431 correspondant au 29 juin 2010 portant approbation du Schéma National d'Aménagement du Territoire.

———— …………………………………………….., Vu la Constitution, notamment ses articles 119, 120, 122 et 126 ; Vu l'ordonnance n° 75-43 du 17 juin 1975, modifiée, portant code pastoral ; Vu l'ordonnance n° 76-80 du 23 octobre 1976, modifiée et complétée, portant code maritime ; Vu la loi n° 84-12 du 23 juin 1984, modifiée et complétée, portant régime général des forêts ; Vu la loi n° 85-05 du 16 février 1985, modifiée et complétée, relative à la protection et à la promotion de la santé ; Vu la loi n° 90-08 du 7 avril 1990, complétée, relative à la commune ; Vu la loi n° 90-09 du 7 avril 1990, complétée, relative à la wilaya ; Vu la loi n° 90-25 du 18 novembre 1990, modifiée et complétée, portant orientation foncière ; Vu la loi n° 98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel ; Vu la loi n° 99-05 du 18 Dhou EI Hidja 1419 correspondant au 4 avril 1999, modifiée et complétée, portant loi d'orientation sur l'enseignement supérieur ; Vu la loi n° 99-09 du 15 Rabie Ethani 1420 correspondant au 28 juillet 1999 relative à la maîtrise de l'énergie ; Vu la loi n° 2000-03 du 5 Joumada El Oula 1421 correspondant au 5 août 2000 fixant les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications ; Vu la loi n° 01-10 du 11 Rabie Ethani 1422 correspondant au 3 juillet 2001, modifiée et complétée, portant loi minière ; Vu la loi n° 01-11 du 11 Rabie Ethani 1422 correspondant au 3 juillet 2001 relative à la pêche et à l'aquaculture ; Vu la loi n° 01-13 du 17 Joumada El Oula 1422 correspondant au 7 août 2001 portant orientation et organisation des transports terrestres ; Vu la loi n° 01-14 du 29 Joumada El Oula 1422 correspondant au 19 août 2001, modifiée et complétée, relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière ; Vu l'ordonnance n° 01-03 du Aouel Joumada Ethania 1422 correspondant au 20 août 2001, modifiée et complétée, relative au développement de l'investissement ; Vu la loi n° 01-20 du 27 Ramadhan 1422 correspondant au 12 décembre 2001 relative à l'aménagement et au développement durable du territoire, notamment son article 20 ; Vu la loi n° 02-01 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5 février 2002 relative à l'électricité et à la distribution du gaz par canalisation ; Vu la loi n° 02-02 du 22 Dhou El Kaada 1422 correspondant au 5 février 2002 relative à la protection et à la valorisation du littoral ; Vu la loi n° 02-08 du 25 Safar 1423 correspondant au 8 mai 2002 relative aux conditions de création des villes nouvelles et de leur aménagement ; Vu la loi n° 03-01 du 16 Dhou El Hidja 1423 correspondant au 17 février 2003 relative au développement durable du tourisme Vu la loi n° 03-02 du 16 Dhou El Hidja 1423 correspondant au 17 février 2003 fixant les règles générales d'utilisation et d'exploitation touristiques des plages ; Vu la loi n° 03-03 du 16 Dhou El Hidja 1423 correspondant au 17 février 2003, modifiée et complétée, relative aux zones d'expansion et sites touristiques ; Vu la loi n° 04-03 du 5 Joumada El Oula 1425 correspondant au 23 juin 2004 relative à la protection des zones de montagnes dans le cadre du développement durable ; Vu la loi n° 04-09 du 27 Joumada Ethania 1425 correspondant au 14 août 2004 relative à la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable ; Vu la loi n° 04-20 du 13 Dhou El Kaada 1425 correspondant au 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable ; Vu la loi n° 05-07 du 19 Rabie El Aouel 1426 correspondant au 28 avril 2005, modifiée et complétée, relative aux hydrocarbures ; Vu la loi n° 05-12 du 28 Joumada Ethania 1426 correspondant au 4 août 2005, modifiée et complétée, relative à l'eau ; Vu la loi n° 06-06 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 février 2006 portant loi d’orientation de la ville ; Vu la loi n° 07-06 du 25 Rabie Ethani 1428 correspondant au 13 mai 2007 relative à la gestion, à la protection et au développement des espaces verts ; Vu la loi n° 08-04 du 15 Moharram 1429 correspondant au 23 janvier 2008 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale

2 – Enumération extraite du JO N° 61 du jeudi 13 Dhou El Kaada 1431, 49ième année, correspondant au 21/10/2010.

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*** Illustration (suite) ***

Extrait de texte CENEAP 3 (janvier 2009) http://www.ceneap.com.dz/Pdf/SOUTIEN-DLD.pdf

LE SOUTIEN AU DEVELOPPEMENT LOCAL DURABLE

La démarche de soutien au développement local durable a pour ambition de consolider les programmes locaux de développement et d’en augmenter l’impact sur l’amélioration des conditions de vie des populations à travers la promotion d’une gouvernance locale qui s’inscrit autant dans le processus de refonte de l’Etat qui vise à atténuer les effets pervers du centralisme qui caractérisait les actions passées que dans les orientations du Ministre d’Etat et de l’Intérieur et des Collectivités locales qui demande aux responsables locaux de « passer de la démocratie représentative à la démocratie participative » et appelle, notamment les Présidents d’APC à « établir des programmes de développement de leur commune, pour toute la durée du mandat électif de cinq années en tenant compte des priorités de chaque municipalité ». Par ailleurs, les mesures en faveur du développement local qui procèdent à l’origine de l’initiative des pouvoirs publics, en charge de l’intérêt commun et soucieuses de pallier les situations économiques et sociales défavorables, sont une opportunité de créer une dynamique au niveau local en privilégiant le partenariat et la prise en compte des dimensions multiples des problèmes à traiter et des actions à engager. C’est dans cette globalité que la simple logique d’équipement pourra être dépassée pour déboucher sur l’action économique créatrice de ressources. La déconcentration administrative que représente la présence plus forte sur le terrain des services publics s’est poursuivie, même s’il reste encore des zones pour lesquelles les distances à ces services de base sont à améliorer. Elle s’est accompagnée d’une implication plus prononcée des instances représentatives (APW et APC) selon un processus devant encore être élargi dans le futur. De même, dans le domaine économique, la libéralisation s’est accompagnée de l’émergence de nouveaux entrepreneurs et le processus est appelé à s’amplifier. C’est dans ce contexte que le CENEAP a initié, en direction des collectivités locales et avec le soutien du Ministère de l’intérieur et des collectivités locales, plusieurs études et réflexions visant l’élaboration de stratégies de développement local durable pour des wilayas et des communes à l’image de Batna, Sétif, Mila, Khenchela et Tipaza.

MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE DU RENOUVEAU RURAL 4

Programme de Renforcement des Capacités Humaines et d’Assistance Technique PRCHAT

Le CENEAP a organisé une formation réalisée pour le compte du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural à travers la structure en charge du programme de Renouveau Rural : la direction générale des forêts, concerne une centaine de participants issus des wilayas centre et du sud du pays dont des cadres de la DGF (conservateurs et chefs de service responsables de la conduite des projets), des formateurs du secteur de l’agriculture et de la formation professionnelle et les membres du Panel national de formateurs pour le développement rural ainsi que des membres actifs d’associations de développement rural

3 – CENEAP = Centre National d'Etudes et d'Analyses pour la Population et le Développement 4 - Extrait d’un diaporama du MADR témoignant de l’expérience algérienne lors de « Première semaine africaine des terres arides » à Dakar, le 10-17 juin 2011, présenté par Melle Zohra GHAZI: directrice de la mise en valeur des terres et de la lutte contre la désertification – DGF – et Mr Youcef DJEDAM : conservateur des forêts de la wilaya de Tébessa

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*** Illustration (suite et fin) ***

Concernant le partenariat international

Parmi les actions entreprises avec le concours financier et/ou technique et scientifique des institutions internationales classiques (Banque Mondiale, FNUAP, PNUD, FAO, FIDA, ONUDI, OIM, Union Européenne……) et/ou dans le cadre de coopérations multilatérales ou bilatérales (notamment avec GIZ-ex GTZ- pour l’Allemagne, avec le MAE - DIACT - MATE pour la France), il est possible, dans le droit fil de la Charte européenne de la coopération en matière d'appui à la gouvernance locale (2008), de préciser que certaines de ces actions et démarches ont visé la création et la mise en œuvre d’outils d’évaluation et de gestion des politiques (bases de données, SIG, indicateurs d’impacts et de performances – sectoriels - par daïra - par wilaya…) ; ces accords ont aussi visé l’apprentissage et l’exercice d’une meilleure gouvernance à tous les échelons (national, wilaya et daïra). Au titre des accords passés dans ces domaines, il est agréable de citer l’accord de coopération entre Alger et Paris dans le domaine de l’aménagement des territoires, signé entre le Ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Chérif RAHMANI et la Secrétaire d’Etat, chargée de la Politique de la Ville au gouvernement français Fadela AMARA, le jeudi 11 novembre 2010, à ALGER.

Projet Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP) : " Appui institutionnel à la mise en œuvre de la politique d'Aménagement et de Développement Durable du Territoire en Algérie " Le projet FSP, prévu sur 3 ans, s'articule autour de quatre composantes. Composante 1 : Appui au renforcement institutionnel des services du Ministère de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme (MATET), de ses structures déconcentrées, de l'Agence Nationale d'Aménagement du Territoire (ANAT) et des organismes spécialisés dans l'Aménagement du Territoire, à travers la formation pratique à l'ingénierie territoriale : organisation de sessions de formation à l'ingénierie du développement territorial (IDETE) à Alger, et de stages d'immersion et d'observation (SIMOB) en France Composante 2 : Applications expérimentales : mise en pratique des acquis de la composante 1 par des ateliers de formation-action (AFAC) sur le territoire algérien, et organisation de missions d'appui-conseil réalisées par des experts français Composante 3 : Accompagnement de la création de l'Observatoire National des Territoires retenu par le SNAT : définition des besoins et conception, réalisation de l'outil informatique, formation et animation de l'équipe technique. Composante 4 : Management du projet : évaluation, tableau de bord et suivi.

Concernant des actions menées par le CENEAP dans ces domaines d’accompagnement et d’appui des procédures

Deuxième (2e) rapport d'évaluation 2009 - 2011 : Annoncé par le Président de la République Algérienne lors du 15e sommet du Forum du Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs (MAEP) tenu à Malabo le 29 juin 2011, L'Algérie présentera lors du prochain sommet en janvier 2012 son deuxième rapport sur l'état d'exécution du programme national d'action sur la gouvernance. Ce document d’enrichissement et d’analyse des actions engagées dans le cadre de l’évaluation du 2ème rapport d’étape du programme national d’action sur la Gouvernance pour la période 2009-2011, tente d’introduire de nouvelles méthodes d’évaluation, d’appréciation, d’amélioration et de suivi de l’exécution des actions engagées dans la mise en œuvre de ce programme national…..

Lancement des enquêtes au niveau des 48 wilayas Cette enquête test entre dans le cadre de la réalisation d'une étude globale devant toucher l'ensemble des wilayas du pays et visant à identifier les attentes et aspirations des citoyens ainsi que leur perception sur la qualité des prestations des services locaux. Ce sondage a été réalisé auprès des citoyens et des prestataires de services (fonctionnaires de l'administration locale) et servira à mettre à la disposition des autorités locales des éléments susceptibles de leur permettre d'engager des mesures adéquates pour l'amélioration de la qualité des services publics et de répondre aux attentes des citoyens. En effet, la relation entre l'administration locale et le citoyen est tributaire d'une série de facteurs (la qualité de services, la communication…).

Assistance à l’établissement des bases de données locales et la maîtrise de l’utilisation du SIG-WILAYA. Le but de l'étude est : • l'établissement des bases de données par wilaya comportant des indicateurs par commune et par wilaya fiables et concordants. • l'adhésion des représentants locaux dans la démarche par la maîtrise de l'utilisation et l'exploitation des différents outils. • la création d'un nouvel outil de travail au niveau local qui va permettre l'édition des cartes par wilaya ou par commune. • de permettre une fluidité dans la transmission à la centrale des bases de données et leurs mises à jour

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1 –Présentation des schémas de l’espace de programmation territoriale des hauts plateaux de l’Est,

MESSAEL Nourredine, suivi d’une

intervention de Mme Farida BOUREKBA, déléguée régionale de l’ANAAT de SETIF pour l’Est algérien

Résumé d’André BARBAROUX, IGA H, administrateur d’ÉCHANGES MED

Après une description rapide du massif des Aurès avec ses caractéristiques géographiques et climatiques, M. Nourredine MESSAEL décrit le projet territorial des hauts plateaux de l’Est qui s’inscrit dans la politique nationale d’aménagement du territoire. Le développement des hauts plateaux est, en effet, une option nationale pour désengorger le littoral en fixant la population.

1. La démarche.

Tout en tenant compte des grandes orientations nationales, promouvoir un développement à partir des dynamiques propres de la zone, en mobilisant ses potentiels. Il s’agit de rechercher un rééquilibrage territorial par un développement intégré. Sont ainsi concernés : les grandes infrastructures, le transfert de l’eau, les grands équipements structurants comme l’université, le CHU, tout en s’appuyant sur des centres intermédiaires de peuplement et de services et sur les potentiels locaux. .

2. Les ambitions

� Tirer parti et accroître les capacités propres de développement des différents territoires avec pour objectif d’accroître les activités, tout en préservant les écosystèmes et le milieu naturel.

� S’appuyer sur les atouts locaux comme l’agriculture par exemple. Et rechercher le développement des services notamment en promouvant des projets viables qui atteignent une certaine masse critique.

� Viser à la cohérence et privilégier tout ce qui répond aux besoins et aux potentiels de la zone.

� S’appuyer sur des pôles intermédiaires afin de favoriser les équilibres locaux.

3. Les différents points d’application

� L’eau est le principal handicap et donc enjeu, d’où l’importance de trois grands transferts qui devraient permettre de développer la céréaliculture.

� Les sols sont le second facteur majeur. Il s’agit de faire des arbitrages entre les différentes potentialités agronomiques des sols pour concentrer l’irrigation vers les plus fertiles et de protéger les zones humides.

� Les ressources humaines constituent le troisième point majeur. L’accent est mis sur la formation et, notamment, la formation professionnelle agricole.

En conclusion, Mme BOUREKBA a insisté sur la nécessité d’avoir un suivi des différents projets et de la démarche en rappelant que le plan national fixe des objectifs à horizon 2030 mais que ceux-ci sont révisables tous les 5 ans.

Elle a souligné que la volonté de rechercher un territoire durable suppose de prendre en compte l’ensemble des ressources, non seulement l’eau mais aussi le patrimoine, la préservation et la mise en valeur de la biodiversité, le tout dans une approche intégrée.

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Pour tout courrier et tout contact, s’adresser à : Pierre Fauré 33, avenue de la Sibelle - 75014ARIS - [email protected]

18

Les 3 défis principaux : l’eau, les sols, les ressources humaines.

LL’’EEAAUU : une contrainte majeure

Comme sur une grande partie du territoire algérien, les démarches entreprises dans l’Est en vue de rendre les ressources en eau durables, visent : - l’assurance d’une distribution quotidienne de l’eau à la population. Cet objectif constitue un enjeu sensible à court, moyen et long terme au regard du déficit actuel et des besoins sans cesse grandissant aussi bien en eau potable qu’en eau industrielle et agricole ; - l’assurance d’une équité régionale par les transferts territoriaux et interrégionaux : o Nord - Nord ; Nord - Hauts Plateaux ; Sud - Hauts Plateaux ; Sud – Sud ; afin de permettre une répartition équitable de l’eau entre les territoires, facteur de rééquilibrage territorial. - l’établissement d’un arbitrage équitable entre usagers et secteurs selon les choix politiques stratégiques. o Une priorité à la satisfaction des besoins en AEPI avec le développement de l’approvisionnement en eau dessalée pour 11 wilayas côtières.

o Des choix à faire entre la petite et moyenne hydraulique (PMH) et grands périmètres d’irrigation (GPI) en fonction des avantages comparatifs avec une plus grande attention pour la première et le souci légitime de rentabiliser la (GPI).

- l’assurance d’une eau de qualité : une action impérative - par un meilleur traitement de l’eau potable – épuration des eaux usées et effluents industriels – limitation des épandages agricoles.

- le renouvellement de la gestion de l’eau par l’économie de l’eau et l’optimisation de son usage.

LLEESS SSOOLLSS :: vvaalloorriissaattiioonn--ccoonnsseerrvvaattiioonn

Les politiques de conservation des sols et de lutte contre la désertification ont pour objectif de protéger et valoriser les sols, par des pratiques de cultures, d’élevage ou d’aménagement adaptées, capables d’assurer sa pérennité et sa transmission aux générations futures en prenant en compte : - la protection et la valorisation des écosystèmes touchant au littoral, à la montagne, aux steppes, aux oasis, aux forêts, enfin aux aires protégées, - la prévention des risques majeurs : les séismes et risques géologiques ; les inondations ; les risques climatiques ; les feux de forêts ; les risques industriels et énergétiques ; les risques radiologiques et nucléaires ; les risques portant sur la santé humaine ; les risques portant sur la santé animale et végétale ; les pollutions atmosphériques, telluriques, marines ou hydriques ; les catastrophes dues à des regroupements humains importants. Par exemple, en prenant la sécurité alimentaire comme un des points du fondement de la stratégie nationale, la déclinaison des démarches peut s’illustrer de la façon suivante :

La stratégie nationale : la sécurité alimentaire

FERTILITE DIFFERENCIEE D’OUEST EN EST

FERTILITE IRRIGUEE : CEREALES

ZONES MOINS FERTILES : FOURRAGES (irrigation d‘appoint)

Objectifs

PRESERVATION DES ESPACES STEPPIQUES

PRESERVATION DES ZONES HUMIDES

PRISE EN CHARGE DES PRATIQUES PAYSANNES : AGROPASTORALISME

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LES RESSOURCES HUMAINES

Quelques données

Population 2008 2030

Accroissement :

4 900 000 habitants 6 900 000 habitants 2 000 000 habitants

Logements 2008 2030

Accroissement :

982 000 logements 1 380 000 logements 398 000 logements

Foncier à 40 logements/hectare Besoins à l’horizon 2030 :

8 000 à 10 000 hectares

L’équité sociale territoriale doit être recherchée à travers le renouvellement urbain et la politique de la ville, le renouveau rural, la centralité de l'agriculture et la revitalisation des territoires ruraux, le rattrapage et la mise à niveau des zones à handicaps :

Exemples de situations et de remèdes…………

- Hautes plaines Ouest: disponibilités en hommes et en savoir faire Déficit important à l’Est (Sud Oum Bouaghi – Tébessa).

- Intégration des jeunes dans l’agriculture moderne (formation)

- Modalités importantes : intra-wilayas et extérieures à l’espace; Faibles : entre les wilayas des Hauts Plateaux Est.

- Nouvelle sédentarisation des nomades à prendre en charge

Hautes plaines Ouest : disponibilités en hommes et en savoir faire Déclinaison du SDNAT en SEPT (Schémas des Espaces de Programmation Territoriale).

Le Schéma régional d’aménagement du territoire de la Région- Programme Hauts Plateaux Est (Bordj Bou Arréridj – Sétif – Batna - Oum El Bouaghi - Khenchela - Tébessa)

L’élaboration du projet de schéma de la Région-Programme engagée au cours du premier trimestre 2007 est à sa phase d’établissement d’un état des lieux destiné à évaluer les modes de fonctionnement et de gestion des différents systèmes de production, de transport, de communication, des utilités et services publics, démo-économique,… et leur articulation avec les dynamiques territoriales en œuvre dans la Région-Programme, ainsi que l’état des ressources naturelles : eau, sol, écosystèmes, capital culturel et état de l’environnement.

Sur la base d’une analyse prospective de l’état du territoire de la Région-Programme et des projections établies pour le long terme, des tendances et des enjeux sont identifiés et des orientations stratégiques de développement de la Région-Programme sont préconisées et une stratégie opérationnelle de leur mise en œuvre est tracée de la façon suivante :

Lignes directrices Orientations générales Axes stratégiques

L’environnement : aller vers un territoire durable

Restructurer et renforcer l’économie régionale

L’économie : créer les conditions de l’attractivité et de la compétitivité des territoires

Préserver et valoriser les ressources naturelles et le patrimoine

Le social/développement humain : réaliser l’équité

territoriale

n°1

Un territoire durable et équitable

Assurer l’équité des territoires

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Renforcer un système urbain articulé et interactif facteur de synergies inter

wilayales

Revitaliser et intégrer les espaces ruraux

n°2

Ensembles et différents : les territoires dans l’espace des

Hauts Plateaux Est Assurer le maillage de l’ensemble du territoire

Mettre en œuvre une régionalisation de projets

Donner aux partenaires territoriaux du développement les capacités des leurs

interventions

Le territoire : Créer les dynamiques du rééquilibrage territorial.

n°3

Un espace partenarial.

Structurer un partenariat territorial.

La durabilité : les Hauts Plateaux Est : Aller vers un territoire durable, compétitif et équitable

en préservant et valorisant les ressources naturelles et le patrimoine

Valoriser les territoires en fonction de leur charge environnementale - Une gestion raisonnable de l’eau - Protéger et valoriser les patrimoines les plus fragiles et remarquables - Prévenir les risques par un usage raisonné du territoire

4 PIAT dont les 3 premiers sont cartographiés ci-après :

L’économie régionale de l’eau;

La protection et la mise en valeur de la

biodiversité

La préservation et la mise en valeur du patrimoine historique et culturel;

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L’économie : Créer les conditions de l’attractivité et de la compétitivité des territoires

Les Hauts Plateaux Est : un territoire durable, compétitif et équitable

Restructurer et renforcer l’économie régionale

� Développer les territoires selon leurs dynamiques propres;

� Ancrer, renforcer et articuler les filières productives dans les territoires;

� Développer l’économie de la connaissance;

� Diffuser en profondeur la croissance dans les territoires ;

� Renforcer l’attractivité et le positionnement des territoires des Hauts Plateaux Est.

3 PIAT � Pôles et filières agricoles régionales ; � Pôles et filières industrielles régionales; � Développement de l’économie de la connaissance.

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Le territoire : l’espace des Hauts Plateaux Est Créer les dynamiques du rééquilibrage territorial

- Assurer une accessibilité optimale des différents territoires ; - Renforcer les chaines logistiques,

le maillage du territoire, l’ouverture à l’international des Hauts Plateaux Est.

Carte de synthèse du développement des Hauts Plateaux de l’Est

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Résumé des débats « questions-réponses » ayant suivi cette première intervention de la matinée sur les programmations nationales et locales d’aménagement et de développement durable des territoires.

Les questions ont été posées tour à tour par André BARBAROUX, Michel BARTHAS, D-H VIARD et Khatim KHERRAZ.

Elles ont exprimé dans l’ordre, le souhait de connaître

- le stade actuel de mise en œuvre des démarches et, dans l’hypothèse d’un début d’exécution, les premiers enseignements tirés de ces expériences,

- les stimulations économiques et sociales des actions locales, agricoles, forestières et artisanales, compte tenu de la forte dimension descendante des démarches,

- les moyens financiers mis en place pour l’exécution de ces programmes,

- l’inscription, ou non, dans le SNAT d’objectifs chiffrés avec ou non la construction d’outils et de procédures donnant la possibilité d’évaluer les efforts à faire pour atteindre ces objectifs chiffrés.

Les réponses :

Les démarches locales de définitions et de programmation des actions de développement entreprises dans le cadre du SNAT et notamment dans l’option « développement des Hauts Plateaux », ont fait l’objet d’études de tous ordres et de démarches ascendantes et descendantes, et les choix opérés résultent de leurs croisements. Elles sont actuellement terminées et ont permis d’insister sur le rôle incontournable de l’Etat à tous les niveaux de la mise en œuvre. L’exécution des actions sur le terrain est suspendue à l’adoption du schéma national par l’Assemblée nationale. Le SNAT aura alors la force de la Loi et sera opposable aux tiers.

Les opérations venant du haut sont celles inscrites au SNAT, c’est le cas par exemple des grands transferts d’eau, mais à l’intérieur de ce cadre national qui s’impose, tout a été mis en œuvre pour faire émerger et identifier les orientations locales de développement. Les territoires étant très diversifiés, certains sont dynamiques d’autres beaucoup moins ! Dans les territoires ruraux, ceux qui sont les plus dynamiques sont ceux qui sont proches des centres commerciaux, ceux notamment situés sur le tracé des voies romaines qui traversaient le pays du Maroc à la Tunisie. Ce ne sont pas les grandes villes (avec les Universités, l’encadrement, les technopoles, etc. ), mais, en ce qui concerne le développement rural, ce sont des centres intermédiaires (en général à partir d’un certain seuil d’environ 50 000 habitants), sur lesquels les « développeurs » vont s’appuyer pour construire ou diffuser la chaîne de croissance.

*** Illustration - Témoignage ***

Wilaya de KHENCHELA Etudes initiées avec le CENEAP

(Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement) Plan d'aménagement de la wilaya de Khenchela / Wilaya de Khenchela Programme d'appui au développement rural pour les 21 communes de la wilaya de Khenchela Réalisation d’un plan de circulation de la ville de Khenchela Mise en œuvre d'un système d'information territorial via un réseau intranet/extranet Stratégie de développement de la wilaya

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Economie : Le schéma régional en débat Le Maghreb : dimanche 26 août 2007 ⋅⋅⋅⋅ Répondre à cet article Le centre universitaire de Bordj Bou-Arréridj, cadre propice pour l’organisation d’événements à caractère socio-économique et culturel, a abrité au mois de juillet une journée d’étude consacrée à la poursuite des travaux relatifs à l’élaboration du schéma régional d’aménagement du territoire de la région « programme Hauts-Plateaux Est (SRAT- HPE) » 2025. Ce SRAT couvre, à travers un dispositif, les comités de wilaya de Tébessa-Khenchela- Batna-Oum El- Bouaghi- Sétif et Bordj Bou-Arréridj. Cette journée d’étude a porté sur le diagnostic, les analyses et les enjeux et prospectives concernant justement la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Cet événement présidé par le wali de la capitale des Bibans, en présence des directeurs du Conseil exécutif de la wilaya, les chefs de daïra, les présidents d’APC, le recteur du centre universitaire, les présidents des chambres d’agriculture, de l’artisanat, du commerce, des directeurs de l’Ansej, Cnac et Angem a été une occasion pour le wali de donner un aperçu sur les potentialités générales que recèle la région et les investissements engagés dans le cadre du programme présidentiel, notamment les infrastructures de base, la revalorisation de la zone industrielle située dans la commune de Bordj Bou-Arréridj et le lancement des travaux d’aménagement de la nouvelle zone intégrée retenue dans la commune d’El-Hammadia, l’aménagement de la route Bordj Bou-Arréridj-Béjaïa et par conséquent l’ouverture vers le port de Béjaïa et qui intéresserait également les wilayas du Sud, Bordj Bou-Arréridj étant désormais un carrefour de transit vers ces régions et vers toutes les régions de l’Est du pays. Cette journée d’étude pilotée par une équipe du Ministère de l’aménagement du territoire, de l’environnement et du tourisme, secondée par des experts algériens et français, a permis à M. Mekaoui, DG de l’aménagement du territoire, de rappeler les grands axes de ce schéma inscrit à l’horizon 2025. D’après lui, c’est là un instrument majeur mis en exécution dans le contexte global de la politique nationale d’aménagement et développement durable du territoire définie dans la loi n° 10-20 du 12 décembre 2001. Cette loi s’inscrit également en parallèle avec d’autres stratégies entrant dans le cadre de la politique et du schéma directeur d’aménagement du littoral, la protection du patrimoine foncier agricole, la lutte contre la désertification. Le SG de la wilaya et le représentant du Ministre de l’aménagement du territoire, de l’environnement et du tourisme ont animé sept ateliers techniques portant sur la population et le développement humain. Les éléments du débat pour le diagnostic ont porté surtout sur la répartition de la population (les spécificités de la wilaya en termes de répartition de la population, les espaces les plus peuplés, les espaces les moins peuplés, trajectoire historique, modes de faire-valoir et activités, etc…), les dynamiques de la population dans la wilaya (les différences par rapport à la situation régionale générale, la transition démographique, la natalité, les évolutions prévisibles des dynamiques démographiques), les migrations (les caractéristiques des migrations internes au sein de la wilaya et leur importance, les types de territoires mis en relation, les différents types d’espaces ruraux et de villes, les modes de migrations ponctuelles, saisonnières, définitives) et les caractères et évolutions sociologiques (relations sociales, structures familiales et de parenté, modes de production etc…). L’atelier « environnement et ressources » a porté sur la ressource en eau de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj à l’horizon 2025, devant permettre la satisfaction de trois types de besoins : l’AEPI destinée à la population et aux activités industrielles, les grands périmètres irrigués (GPI), la petite et moyenne hydraulique (PMH). Le débat s’est déroulé sur la lutte contre la dégradation des sols, l’efficacité des mesures de lutte contre la désertification et les mesures locales pour renforcer cette lutte, le développement du potentiel des zones de montagnes qui dépend de la protection et de la régénération des écosystèmes de montagnes à travers l’arboriculture dans les régions des Bibans et des Babors, les cultures irriguées dans le Sud des Bibans. Le développement de ces cultures a été soulevé en atelier pour revitaliser ces zones associées à des activités complémentaires de développement. L’accent a également été mis sur l’absolue efficacité de la lutte contre la déforestation, la protection de la biodiversité (faune et flore). L’ensemble des wilayas des Hauts-Plateaux a un patrimoine culturel riche mais méconnu, peu mis en valeur, à l’exception peut-être des sites prestigieux tels que Timgad, Djemila, la Kalaâ de Beni Hamad. Ce patrimoine au niveau de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj a fait l’objet d’un inventaire rigoureux. Il s’agit de restauration, de réhabilitation, d’actions de revalorisation, d’aménagement, de nouvelles structures d’accueil, d’hébergement, relance de l’activité artisanale, revalorisation des stations thermales, le tout dans l’objectif de relancer le tourisme dans la région. B. Chellali

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2 - La politique d'aménagement du territoire et la conservation des sols en Algérie.

par Boualem FIOTMANE, sous-directeur au Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement (Alger).

La restitution de cette intervention est suivie d’un propos de Maurice de VAULX, IG GREF honoraire, vice-président honoraire d’ÉCHANGES MED, membre de l’Académie d’agriculture de France, section Ressources naturelles, aménagement de l'espace et environnement.

Résumé : Seront présentés successivement : - La présentation et l’analyse de l’état des lieux du territoire; - La politique d’aménagement du territoire; - Les instruments d’aménagement du territoire; - Le schéma national de conservation des sols et de lutte contre la désertification.

En exergue de sa présentation, Boualem FIOTMANE rappelle 2 données essentielles de l’Algérie � Population : 34,5 millions d’habitants (RGPH 2008); � Superficie 2.381.741 km2;

Il présente et analyse ensuite l’état des lieux du territoire en insistant sur les grandes disparités que ces caractéristiques confèrent au contexte national en termes de : configurations géographiques, répartition du peuplement, grandes variations climatiques, ressources naturelles.

Il livre à l’appui quelques illustrations suivant 3 grands zonages :

� 1- Région Nord- littoral:

- Concentration de la population: 63%; - Espace réduit: 4% du territoire national; - Concentration des activités économiques; - Disponibilités des ressources naturelles (sol fertile, eau, forêts); - Disponibilité des infrastructures (aéroports, ports, routes, rail…); - Bonnes conditions climatiques en général.

� Problématique de littoralisation

� 2- Région hauts plateaux

- Abrite 28% de la population, - Représente 13% de la superficie du territoire, - Sols pauvres, - Rareté de l’eau, - Climat semi-aride à tendance aride, - Faible couvert végétal, - Surpâturage, - Important élevage ovin, - Potentialités développement énergie éolienne

� Problématique de désertification

� 3- Région Sud

- Abrite 9% seulement de la population, - Représente 83% du territoire national, - Aridité du climat, sécheresse, - Potentialités en eau souterraine importantes, - Potentialités développement du tourisme, agriculture saharienne (palmier dattier, maraîchage sous serre, cultures fourragères adaptées), - Richesses minières appréciables (hydrocarbures, gisements miniers), - Potentialités développement énergie solaire.

� Région à promouvoir

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26 La politique d’aménagement du territoire

La politique d’aménagement du territoire est traduite par la loi n°01-20 du 12/12/ 2001 relative à l’aménagement et au développement durable du territoire (loi mère). Elle définit les orientations et les instruments d’aménagement du territoire de nature à garantir un développement harmonieux et durable de l’espace national selon les spécificités et les atouts de chaque territoire régional. Elle accorde une importance particulière à la représentation et à la valorisation des espaces spécifiques (littoral, zones de montagnes…). Cette politique se décline notamment par de nombreux plans, règlements et schémas nationaux et/ou locaux, généraux ou sectoriels, exemples : SNAT - Schémas directeurs sectoriels et Schémas spécifiques d’aménagement (schémas directeurs d’aménagement des aires métropolitaines SDAAM; schéma directeur d’aménagement du littoral SDAL : règlement des massifs montagneux; schéma national de conservation des sols et de lutte contre la désertification SNCSLCD, etc.…………….).

L’adoption par le Parlement et la promulgation par le Président de la République, de la loi n° 10-02 du 29 juin 2010, portant approbation du Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT), élaboré conformément à la loi 01-20 du 12 décembre 2001 précitée, permettent aujourd’hui au Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement d’affronter les défis majeurs du moment :

- défi écologique (notamment, pénurie d’eau au regard des besoins urbains, industriels et agricoles – exploitation et conservation des sols – gestion patrimoniale des milieux et des ressources), - défi démographique et social (notamment emploi, alphabétisation, pauvreté, sécurité), - défi économique (notamment compétitivité, attractivité),

à l’aide d’une politique dotée d’instruments législatifs, réglementaires, organisationnels, financiers et fiscaux.

Ainsi dans le cadre de contributions permettant d’éclairer, de préciser et d’orienter les travaux du SNAT sur le plan territorial, sectoriel, prospectif et opérationnel, chaque entité territoriale identifiée (comme celle par exemple des Hauts Plateaux de l’Est évoquée précédemment) a fait l’objet de démarches interactives (entre les différents ministères : comités intersectoriels) et participatives (entre les administrations locales et les autres acteurs territoriaux : comités de wilaya, comités de daïra, cellule d’animation rurale communale), sur des bases et analyses qui ont été et seront exposées lors de ce Colloque.

LES SIX ENJEUX MAJEURS DU SNAT

Le territoire national fait face à une série de contradictions. Aux tensions sociales et sociétales, rurales et urbaines, s’ajoutent des problématiques de nature structurelle, identifiées par le SNAT. Six enjeux majeurs ont été mis en évidence :

1. L’épuisement des ressources, principalement de l’eau. 2. La crise du rural. 3. Le décrochage démo-économique. 4. La crise urbaine. 5. L’ouverture de l’économie nationale et ses enjeux. 6. La consolidation du lien territorial et la gouvernance territoriale.

LES 4 LIGNES DIRECTRICES ET LES VINGT PROGRAMMES D’ACTION TERRITORIALE

Quatre lignes directrices viennent structurer le SNAT et répondre aux enjeux du développement du territoire national tels qu’ils ont été identifiés dans le diagnostic puis déclinés en futurs possibles dans les différents scénarios :

La ligne directrice n° 1 : Vers un territoire durable La ligne directrice n° 2 : Créer les dynamiques du rééquilibrage territorial La ligne directrice n° 3 : Créer les conditions de l’attractivité et de la compétitivité des territoires La ligne directrice n° 4 : Réaliser l’équité territoriale

Les lignes directrices s’appuient sur la réalité du territoire national et des politiques sectorielles ou territoriales qui y sont menées. Elles intègrent donc un grand nombre de dispositifs et de projets existants mais s’efforcent de les mettre en perspective avec les enjeux de développement spatial propres au SNAT.

���� Ces lignes directrices sont mises en œuvre à la faveur de 20 Programmes d’action territoriale « PAT ».

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27 Les Programmes d’action territoriale constituent des programmes opérationnels. Leur ampleur, leur complexité ou leur caractère transversal, en font des opérations de longue haleine, fédérant des acteurs variés et multiples. Les lignes directrices ne constituent, toutefois, qu’une étape dans leur élaboration. Elles ont ainsi vocation à servir de support et à être discutées et déclinées de manière territoriale à l’échelle des espaces de programmation territoriale par les autorités locales (les walis et les élus locaux).

Par exemple, la ligne directrice N°1 : vers un territoire durable, se décline en 5 PAT qui sont : PAT 1 : la durabilité de la ressource en eau PAT 2 : la conservation des sols et la lutte contre la désertification PAT 3 : les écosystèmes PAT 4 : les risques majeurs PAT 5 : le patrimoine culturel

Le SNAT

20 Programmes d’Action Territoriale

« PAT »

21 Schémas directeurs

des infrastructures

et des services collectifs

9 Schémas des Espaces

de Programmation

Territoiriale « SEPT »

4 Schémas Directeurs

d’Aménagement des Grandes Villes :

Alger,Oran, Annaba, Constantine

Stratégie de mise en œuvre du SNAT

« 4 lignes directrices »

48 Plans d’Aménagement

de Wilaya « PAW »

II--Architecture du SNATArchitecture du SNAT

La durabilité de développement des territoires;

Les dynamiques du rééquilibrage territorial;

L’attractivité et la compétitivité des territoires;

L’équité territorialle.

Objet du Schéma national d’aménagement du territoire. Le Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT), est un document législatif de cohérence et de concertation des politiques et des actions de développement. Il s’inscrit dans un cadre de planification stratégique fixant pour les projets d’importance nationale un échéancier de réalisation à l’horizon 2030. Il fixe entre autres les actions intégrées nécessaires à la protection et la valorisation des espaces sensibles que sont le littoral, les zones de montagnes, la steppe, le Sud et les zones frontalières.

L’option Hauts Plateaux constitue un impératif pour le développement durable du pays. Les objectifs du SNAT Parmi ses objectifs: - Rééquilibrer le littoral en redéployant les activités économiques vers les Hauts Plateaux et le Sud; - Amarrer l’Algérie à la société de l’information et du savoir; - Renforcer l’attractivité et la compétitivité des territoires.

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28

Programme de lutte contre la désertification qui touche les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches. - Le Plan d'action national de lutte contre la désertification « PAN-LCD », dont la mise en oeuvre est multi-sectorielle et fera l’objet d’une adaptation à la stratégie décennale, conformément aux recommandations du Comité de la mise en oeuvre de la Convention de lutte contre la désertification (CRIC8) et de la Conférence des parties (COP9). - La reprise du barrage vert dans le cadre d'une stratégie rénovée concernera un ensemble d’actions d'aménagement et de développement de nature essentiellement agro-sylvo-pastorale avec un objectif non seulement de protection mais également de production, pour améliorer les conditions de vie des populations et assurer ainsi la durabilité des investissements qui y seront consentis : - établir une cartographie exacte du «barrage vert» et identifier les superficies à reboiser ; - intégrer les populations locales comme parties intégrantes du projet ; - étendre les campagnes de sensibilisation à tous les acteurs et à tous les niveaux ; - prendre en compte les causes de la déforestation et de la désertification (coupe de bois, surpâturage, défrichement) en adoptant une approche intégrée pour couvrir les besoins des populations locales en bois, agriculture, énergie... ; - résoudre les contraintes liées à la nature juridique des terres ; - établir des mécanismes de suivi-évaluation du projet ; - prendre en compte la disponibilité des ressources en eau dans la zone de plantation ; - préserver les faciès steppiques originels par des systèmes de mise en défens améliorés.

L’étude du schéma national de conservation des sols et de la lutte contre la désertification, débutée en 2008, a concerné l’ensemble du territoire algérien et a porté en particulier sur les zones d’interventions prioritaires, à savoir, les régions des hauts plateaux, les zones steppiques, la région présaharienne, les oasis, les montagnes, les zones telliennes, et le littoral.

Le schéma national de conservation des sols et de la lutte contre la désertification vise à définir des orientations et un programme d’actions décidé en concertation avec les partenaires pour assurer la conservation des sols dans les zones mises en valeur à des fins agricoles, pastorales ou forestières et à définir des moyens de lutte contre la désertification qui menace ces zones. Il indiquera les actions prioritaires, les mesures et les modalités à mettre en œuvre conformément à la législation en vigueur en vue d’asseoir un programme d’actions visant au maintien du potentiel productif et du couvert végétal ainsi que la conservation de la biodiversité. En 2010, une carte nationale de sensibilité à la désertification a été publiée. Cette cartographie qui couvre une superficie de plus de 27 millions d’hectares concerne les douze (12) wilayas steppiques suivantes : Naâma, Tlemcen, El Bayadh, Saida, Tiaret, Laghouat, Djelfa, M’sila, Batna, Biskra, Khenchela, Tébessa.

Le Schéma n ational de conservation des sols et de lutte contre la désertification

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29 *** Illustration ***

Zonage du territoire nord en fonction de la pluviométrie annuelle

Ainsi pour l’Est algérien, Constantine se trouve au nord de la zone semi-aride qui s’étend au sud jusqu’aux Monts de Nementcha dont les versants sud et les retombées sont classées en zone aride, alors que Biskra est dans la plate-forme effondrée saharienne.

Zones arides (50-150 mm/m) Zones semi-arides (150-600 mm/m) Zones subhumides (600-800 mm/m).

Le barrage vert Il a été mis en œuvre sur la partie présaharienne entre les isohyètes 300mm au nord et 200mm au sud, de la frontière marocaine à la frontière tunisienne, sur une bande de 1500km de longueur et 20km de largeur. Il s’étend ainsi sur près de trois(03) millions d’ha, touchant 13 wilayas (Djelfa, M’sila, Nâama, Laghouat, Batna, El Bayadh, Khenchela, Batna, Tébessa, Bouira, Médéa, Saida et Mascara) 1970-1980: Dans sa première formulation: conception essentiellement forestière à base de reboisement massif au niveau des espaces dégradés. 1990-2000 :L’objectif fondamental devint le rétablissement écologique du milieu par une exploitation rationnelle des ressources naturelles à travers une approche intégrée avec pour finalité la promotion économique et sociale des populations.

Localisation du barrage vert

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Propos de Maurice de Vaulx, IG GREF honoraire, membre de l’Académie d’agriculture de France, section Ressources naturelles, aménagement de l'espace et environnement.

Boualem FIOTMANE, de formation agronomique et forestière, sous-directeur au Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement, est venu d’Alger pour nous rencontrer. Il a bien voulu nous laisser le diaporama servant de trame à son exposé et dont l’essentiel a été repris ci-devant. Mes commentaires ont donc pour objet de donner du relief à certains points de ce document dont je sais, pour avoir eu la chance de côtoyer dans le passé Boualem FIOTMANE, qu’ils sont en fait très importants pour la gouvernance de son pays.

Boualem FIOTMANE souhaitait parler de la politique algérienne d’aménagement du territoire et de celle relative à la conservation des sols, traitées conjointement dans son ministère, mais il n’a pu détailler que la première, la seconde, bien qu’ayant été élaborée, n’a pas encore été validée. Ceci étant, il est intéressant d’apprendre, qu’au sein d’un seul ministère, ces politiques sont intégrées et articulées, dès le stade de la conception avant de faire l’objet d’examens, de discussions et d’approbations distincts par le législateur. Bien que composé de zones géographiques bien différentes, voire disparates, du nord au sud, le « territoire » de l’Algérie est traité « au singulier » dans la loi qui est relative à son aménagement et à son développement durable, alors que dans un pays comme la France, de tradition pourtant jacobine, le pli a été pris par le législateur depuis 1999 de parler « des territoires » en même temps qu’il se préoccupait de leur développement durable. Mais l’Algérie, semble-t-il, au delà d’un souci politique bien normal de pays jeune qui veut manifester son unité, doit tenir à ce singulier pour traiter de l’aménagement du territoire dans le mesure où la grande priorité, en termes d’aménagement, est le rééquilibrage économique et démographique de l’ensemble du pays avec un redéploiement des activités des régions littorales vers les Hauts Plateaux et même vers le Sud. C’est avec une préoccupation constante de concertation démocratique qu’est élaborée la politique d’aménagement du territoire, puisque non seulement ses orientations et ses instruments ont été définis par le législateur en décembre 2001 dans une « loi mère », mais des documents stratégiques d’application tels que ceux relatifs à des espaces spécifiques (littoral, zones de montagne) et le Schéma national d’aménagement du territoire ont fait l’objet de lois, comme ce sera bientôt le cas pour le Schéma national de conservation des sols et de lutte contre la désertification. Ce qui caractérise la tonalité de ces documents, c’est leur aspect positif : certes « l’équité territoriale » est citée dans la stratégie de mise en œuvre du Schéma national d’aménagement du territoire mais elle se concrétise en termes de « valorisation des atouts » au service de « l’attractivité et de la compétitivité des territoires » plutôt qu’en termes de « compensation des handicaps ». En matière énergétique, par exemple, les territoires apparemment déshérités sont présentés avec leurs potentialités : l’éolien pour les hauts plateaux, les hydrocarbures et le solaire pour le Sud. Le fait également que les compétences du Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement aient été dernièrement étendues au tourisme, manifeste une volonté de tirer parti de la géographie physique, quelles que soient les difficultés qu’elle présente. Un autre aspect qui apparaît à la découverte de ces documents, c’est la recherche d’un équilibre entre des actions sectorielles « verticales » dans 21 schémas directeurs des infrastructures et des services collectifs, et des actions spatiales « horizontales » au nombre de 7 pour les espaces de programmation, de 20 pour les programmes d’action territoriale et de 48 pour les plans d’aménagement des Wilayas ainsi que de 4 pour les schémas d’aménagement des grandes villes (Alger, Oran, Annaba et Constantine). Le souci de rééquilibrage du territoire algérien précité figure en priorité dans l’objet du Schéma national d’aménagement du territoire, « l’option Hauts Plateaux constituant un impératif pour le développement durable du territoire». La géographie et la situation actuelle des infrastructures de transport font que la zone des Hauts Plateaux n’est qu’un arrière-pays de la zone côtière, fixant dans celle-ci les valeurs ajoutées et contribuant à sa surpopulation menaçante pour l’environnement. Tous les flux économiques sont sud-nord passant par les routes et voies ferrées ayant cette orientation. Le pari de l’Algérie est de « modifier la géographie » grâce à la construction, dans le cadre d’une coopération avec le Japon, d’une autoroute sur les Hauts Plateaux reliant les frontières tunisienne et marocaine. L’objectif est de générer des flux économiques est-ouest complètement nouveaux permettant de fixer des valeurs ajoutées sur place. Au cours du voyage d’études qui a suivi le colloque, nous avons pu, venant du sud, croiser cette autoroute avant Constantine et donc l’intégrer dans notre connaissance du pays. Nous arrivions d’ailleurs de Batna et nous avions été absolument sidérés par l’immense chantier immobilier de cette ville, nous faisant penser que la reconquête démographique des Hauts Plateaux n’était pas qu’un vœu pieux. Au terme de cette intervention deux questions ont été posées par Yves LEBARS et D-H VIARD, d’une part, sur la prise en compte du paramètre « stockage du carbone dans le sol », notamment comme élément de fertilité et d’autre part, sur les éventuelles dispositions prises en matière de conservation des sols, concernant l’utilisation des produits toxiques.

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3 - La durabilité des agricultures nord-africaines ou l'indispensable révision des politiques agricoles et

rurales

par Omar BESSAOUD, enseignant-chercheur à l’IAM Montpellier.

Extrait du rapport de Bernard CHARPENTIER, IGPEF- CGAAER-PARIS.

Omar BESSAOUD a fait un brillant exposé 1 sur la situation des agricultures de l'Égypte au Maroc, éclairé par l’actualité des bouleversements politiques survenus cette année 2011, en soulignant l’importance des défis à relever et en proposant quelques pistes prospectives.

Les ruptures à l’œuvre en Tunisie et en Égypte, en 2011, sont pour partie, la résultante de politiques agricoles. Plus généralement, les changements survenus en 2011 s'expliquent grandement par la conjonction d'un modèle de croissance inadapté qui entre en crise avec des déficits de gouvernance (corruption, répression...) dans un contexte très difficile de fortes contraintes parmi lesquelles, les pressions démographiques et la rareté des ressources naturelles, entrainant une faible disponibilité en terres et en eau. En effet, la démographie de l’Algérie, de l'Égypte, du Maroc et de la Tunisie est une vraie révolution. La population de ces 4 pays est passée de 1913 à 2010 de 24,9 millions à 162,4 millions, soit 6,5 fois plus en 100 ans. Cette pression démographique entraîne la transformation des zones rurales mais surtout une urbanisation croissante. La faible diversification des économies rurales limite les capacités d’emploi, ce qui conduit à une surpopulation rurale peu/pas occupée. Par ailleurs, le développement agricole se fonde sur une mobilisation d’eau non renouvelable et, en dépit des principes affichés par les politiques publiques, il y a lieu de constater une impossible « écologisation » des politiques publiques agricoles actuelles. Le bilan apparaît négatif. Enfin, l’accès aux ressources (terres + eau) va être de plus en plus difficile, ce qui entraîne un ajustement structurel fort. La terre échappe aux agriculteurs avec, fait inédit par le passé, l’arrivée de nouveaux partenaires disposant de capitaux à investir. C’est le cas en Égypte avec 500 000 ha mis en valeur dans le sud avec des investissements des pays du Golfe et d’Arabie Saoudite. Le domaine privé de l'État échappe aux paysans. Cette évolution conduit à accentuer un dualisme de l’agriculture avec une concentration des terres et du capital, selon deux scénarios de crise : o Le statu quo suicidaire, o Une nouvelle politique autour des paysans avec d’autres modèles. La plupart des politiques mises en place, même récemment, correspondent au scénario de « statu quo », comme dans le cas du « Plan Vert » au Maroc. Il faut en premier lieu diminuer les contraintes sur l’agriculture : en priorité sur le sol, apporter des réponses de développement durable en révisant la répartition des cultures selon les besoins et les ressources disponibles en eau principalement. Améliorer ensuite, les indicateurs de développement de l’économie des populations rurales.

A titre de conclusion, Omar Bessaoud cite El Maqrizi (1364-1442), historien égyptien, auteur d’un « traité des famines ». Analysant ce phénomène récurrent dans l'Égypte du XIVème siècle, cet élève du grand Ibn Khaldoun (auteur de la Muqqadima) conclut, dans un siècle où les explications religieuses sont la règle, que les famines ne sont pas le résultat d’un désordre naturel mais d’une mauvaise gouvernance… ou du despotisme des gouvernements… qui par les pressions fiscales, les dépossessions et les inégalités d’accès aux ressources naturelles prive les paysans de toutes réserves et subsistance pour faire face aux calamités naturelles. Il plaide ainsi pour un nouvel ordre politique réhabilitant les paysans et leur rôle dans la société.

1 Un diaporama de cette présentation est disponible

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Introduction : éléments de contexte Sidi Bouzid (Tunisie) ou là où tout a démarré. Conflits exacerbés autour de l’accès aux ressources en eau (accaparées par les notables) et protestations en juillet 2010 sur l’endettement- Epuisement de la ressource eau. • Les luttes paysannes en Egypte (1992-2004) ou les tentatives de changement dans les campagnes- Relai pris par les villes en 2005. • Les crises économique, financière et alimentaire de 2007-2008 et leurs effets sur le modèle de croissance. 1 / La démographie : une révolution

La population des pays d’Afrique du Nord a été multipliée par 6,5 en un siècle. 26,5 millions d’ha de SAU pour une population totale de plus de 160 millions d’habitants (0,16 ha/habitant) et les superficies n’ont connu de croissance significative qu’au cours de ces cinquante dernières années (par la mise en valeur de nouvelles terres et l’irrigation). Les transformations des sociétés rurales Même s’il y a urbanisation et transition démographique, l’exode rural n’entame pas le croît naturel de la population rurale : Plus de 70 millions de ruraux pour les quatre pays

• la population est jeune (70% a moins de 30 ans) et cela pèse sur le marché du travail,

• la population active agricole augmente (plus de 50 000 postes de travail/an à créer au Maroc, 30 000 en Algérie pour contenir le chômage).

Faible diversification des économies rurales et surpopulation rurale 2/ Des ressources naturelles rares

SAU 106 (ha)

SAU irriguée en %

SAU/habitant (ha)

SAU/actif agricole (ha)

Exploitation moyenne (ha)

Maroc 9,0 14,3 0,29 2,2 6,0

Algérie 8,5 7,0 0,24 1,9 8,0

Tunisie 5,3 6,2 0,5 5,1 10,2

Egypte 3,7 100,0 0,004 0,4 0,95

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33 De fortes contraintes agro-climatiques L’Algérie est un pays sec. Les zones arides et semi-arides, sujettes à des sécheresses fréquentes, représentent 85 % de la superficie totale des terres. Elles abritent 60 % de la population. En Tunisie, plus de 60 % de la SAU est localisée dans un milieu aride. Au Maroc, les espaces arides, semi-arides et montagnards, représentent en effet ensemble les 2/3 de la SAU, concentrent 70% des exploitations et 80% de la population agricole. Avec la forte croissance démographique dans le pays, l’Egypte est passée depuis les années 1990 sous la ligne de pauvreté en eau (1000 m3/an/habitant). Seuil critique dans la mobilisation des eaux du Nil (55,5 milliards de m3). Le changement climatique est plus accentué: augmentation de température entre 1 et 2°C soit le double de la hausse moyenne planétaire (0,74°C) depuis 1970. 3/ Les politiques agricoles et la pression sur les ressources ► Les modèles de croissance agricole en Afrique du Nord se fondent sur une mobilisation croissante de l’eau agricole, la mise en valeur et l’équipement de terres dans les zones difficiles (désertiques en Egypte ou de zones steppiques, de montagne dans le sud des territoires au Maghreb) ou le développement de filières intensives (fruits, légumes, huile d’olive ou datte) dédiées à l’exportation. Le modèle de croissance actuel incite à une exploitation minière des ressources.

► Les nouvelles frontières agricoles et les signes d’un épuisement des ressources naturelles- Processus continu de dégradation du capital naturel (érosion, épuisement des ressources en eau, pollution des sols, désertification).

►L’impossible « écologisation » des politiques publiques agricoles.

Les politiques foncières ont accentué les inégalités d’accès aux ressources De nouveaux dispositifs fonciers post- réformes agraires sont définis en Egypte et dans les pays du Maghreb dès 1970. ►La terre change de main sous l’effet des réformes foncières et de règles qui régissent le marché foncier rural. ► Compétition sociale pour la privatisation des terres collectives et la mise en valeur de terres collectives ou celles du domaine privé de l’Etat dans les zones qui disposent de ressources en eau mobilisables. ► Les réformes agricoles favorisent une agriculture basée sur des entreprises agricoles bénéficiant de grandes superficies et de subventions pour la mise en place d’équipements pour la mobilisation des nappes profondes. 4/ Effets du modèle de croissance agricole sur les structures agraires ► Augmentation du nombre des micro-exploitations et apparition/accroissement du prolétariat agricole et de paysans sans terre - Réduction de la taille moyenne des exploitations. ► Concentration des terres entre les mains de quelques gros propriétaires terriens. ► Entrée de nouveaux acteurs (entrepreneurs des villes et capitaux étrangers) dans l’agriculture. Le secteur agricole: un gisement d’accumulation de rentes

Accentuation du dualisme Poids écrasant de la petite agriculture au Maghreb

► Près de 3 millions d’exploitations sur 22,4 millions d’ha ► Près de 4 millions d’exploitations agricoles en Egypte et plus de 80% disposent de moins d’1 ha

Dualisme des structures agraires

Concentration des terres et du capital

� Au Maghreb, 2 exploitations sur 3 ont moins de 5 ha = 70 % des exploitations sur 25 % des terres au Maroc, plus de 50 % sur 10-15 % des terres en Tunisie et en Algérie.

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34

Répartition des exploitations par classe de surperf icie pour les anciennes terres

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

< 1 ha 2 ha 4 ha 8 ha 20 ha >= 40 ha

Illustrations : Distribution des exploitations et des surfaces par classe de SAU au Maghreb

0

10

20

30

40

50

60

70

% de l'ensemble

0-5 5-10 10-20 20-50 > 50

hectares

% du total EA

% du total S

Poids de la petite agriculture en Egypte - Sur les anciennes terres: plus de 80 % d’exploitations ont moins de 1 ha

Classes de superficies

Nombre % du total

< 1 ha 3 014 000 81,06% 2 ha 580 000 15,60% 4 ha 82 000 2,21% 8 ha 34 000 0,91% 20 ha 5 650 0,15% >= 40 ha 2 690 0,07%

total 3 718 340 100,00%

Sur les nouvelles terres : moins de 1 % d’exploitations de plus de 42 ha concentrent plus de 34 % des terres et 34 % d’exploitations de moins de 1 ha n’exploitent que 5,79 % des terres

exploitations superficie Classe de superficie Nombre % SAU %

Moins de 1 ha 78 759 34,76% 52 811 5,79%

1 à 2 ha 93 248 41,16% 184 518 20,21%

2 à 7 ha 15 079 6,66% 49 690 5,44%

7à 8 ha 24 194 10,68% 125 391 13,74%

8 à 13 ha 7 382 3,26% 68 022 7,45%

13 à 21 ha 3 804 1,68% 56 274 6,16%

21 à 42 ha 2 276 1,00% 60 166 6,59%

42 ha et plus 1 816 0,80% 315 988 34,62%

Total 226 558 100,00% 912 860 100,00%

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

35,00%

40,00%

45,00%

Moinsde 1ha

1 à 2ha

2 à 7ha

7à 8ha

8 à 13ha

13 à21 ha

21 à42 ha

42 haet plus

Répartition des exploitations et des surfaces par classe de superficie sur les nouvelles terres

exploitations

superficie

20 % des terres, 2 % des exploitations et 8 % de la population rurale

Quelques caractéristiques des petites exploitations agricoles ► Des revenus de transfert (de la ville ou de l’étranger) assurent la reproduction ou la survie. ► Plus on est petit et moins on investit, moins on a recours au crédit. ► Intégration imparfaite au marché. ► Sous-encadrement technique par les structures publiques, privées ou coopératives.

Taille (ha)Nombre

d'exploitations% du total

Exploit. Agric.Superficietotale (ha)

% du total Superficie

0 - 5 ha 1 937 083 66,0% 3 597 105 16,1%5 - 10 ha 538 067 18,3% 3 852 298 17,2%10 - 50 ha 416 310 14,2% 9 965 237 44,5%50 - 100 ha 32 094 1,1% 2 166 865 9,7%>100 ha 12 505 0,4% 2 817 165 12,6%

2 936 059 100,0% 22 398 670 100,0%

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Association « Echanges Méditerranéens pour l’eau, l a forêt, l’énergie et le développement durable des territoires »

Association internationale régie par la loi de 1901. Siège social : 19 avenue du Maine – 75732 Paris Cedex 15 –SIRET 439 182 304 00014 http://aem.portail-gref.org/

Pour tout courrier et tout contact, s’adresser à : Pierre Fauré 33, avenue de la Sibelle - 75014ARIS - [email protected]

35 Indices majeurs de l’épuisement du modèle d’organisation de l’agriculture ► Le secteur moderne améliore ses rendements et ses productions, le secteur de la petite agriculture enregistre une augmentation de sa population : l’exode et l’émigration ne suffisent plus à absorber le croît de population. ► Décapitalisation agricole liée à l’accès aux ressources foncières, matérielles et financières. ► Pression forte sur les ressources naturelles. ► Extension de la pauvreté et des inégalités sociales et territoriales (Tunisie, Egypte et Maroc). 5/ Retour à Sidi Bouzid: l’indispensable révision des politiques publiques Deux scénarii en débat ► Scénario 1. Le statut quo suicidaire: accroissement des inégalités dans l’accès à la terre et à l’eau et épuisement à terme des ressources- Sous-emploi et paupérisation absolue. ► Scénario 2. Renouvellement des politiques publiques et reconstruction des campagnes fondée sur de nouvelles alliances avec la paysannerie et la relance de projets d’industrialisation.

Résumé des débats avec la salle par Bernard CHARPENTIER.

- Y.Le Bars souligne qu’en Égypte c’est 100 % des ressources en eau qui est utilisé, mais qu’en Algérie, Maroc Tunisie, des disponibilités existent. - Quels développements possibles pour les échanges entre ces pays ? - Plusieurs questions sur le cas de l’Algérie : quels changements préconiser pour les paysans et quel rôle jouent les importations agricoles dans la politique publique de production agricole ? - D.Viard : que penser des gains possibles par une lutte renforcée contre le gaspillage de l’eau ? - N.Messael : la pluriactivité en zone rurale passe-t-elle par des activités de transformation alimentaire dans des petits bassins de production ?

1. Réponses

Les échanges commerciaux, dont agricoles, n’existent pas ou sont minimes entre les pays du Maghreb. Le non Maghreb coûterait selon certaines études 3 à 4 % du PIB régional.

Le problème foncier est particulièrement complexe, en particulier en Algérie. La révision de la loi foncière provoque beaucoup de remous avec une opposition au partenariat public-privé. En fait ceci masque un accaparement du capital privé du foncier un peu comme ce qui existe dans le reste du monde. Cette situation risque de limiter l’accès des jeunes fils d’agriculteurs (30 à 40 000 actifs agricoles par an en Algérie, 50 000 au Maroc).

Le bilan sur 10 ans (2001/2010) du PNDAR (Politique de renouveau rural) témoigne de l’investissement de sommes importantes (40 à 60 milliards de DA/an). Des progrès réels sont aujourd’hui accomplis. Il s’agit toutefois de mieux gérer des ressources financières mais aussi des ressources naturelles fragiles et non renouvelables en particulier dans les territoires du Sud, de mettre en place un plan de formation des hommes, de renforcer la recherche agricole. Sur le plan institutionnel et organisationnel, il conviendrait d’assurer une meilleure représentation des paysans dans les organisations professionnelles, syndicales et les chambres d’agriculture.

Économie d’eau : le développement de l’irrigation par goutte à goutte semble rencontrer des difficultés liées à la reconstitution de la nappe. Un effort de recherche sur l’irrigation localisée est à engager au plus tôt.

La mobilisation de la « rente pétrolière » doit permettre une nouvelle politique agricole. Est-elle possible quand beaucoup de moyens sont consacrés à l’importation des aliments ? Une production céréalière et une production laitière avec des résultats significatifs sont possibles en Algérie, un potentiel existe. Un travail important reste à conduire sur la fiabilité des données statistiques de production en Algérie, en particulier dans le cas des céréales.

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4 - Les Aurès, un rempart naturel contre le désert et réservoir

d’eau au service du développement durable Par Asma AOUADI, pour

AOUADI Asma, BOUDELAA Mokhtar M.C, DJAMAI Rachid M.C, étudiants à l’Université Badji Mokhtar d’Annaba.

Mlle Asma AOUDI, membre d’ECHANGES MED, a été admise à sa demande, à présenter une approche préliminaire des potentialités de développement d’une région des Aurès.

Le Massif des Aurès occupe une position biogéographique particulière dans le système montagnard méditerranéen. Constituant la partie culminante de l’Atlas algérien (2328m à Ras Keltoum au Chélia) et présentant un étagement de

végétation dominé par la cédraie orographique, et se terminant par la steppe semi-aride et aride autour de la vallée d’Oued Lareb (situé à 0 m d’altitude) sur une distance d’à peine 10 km à vol d’oiseau.

L’Oued Lareb est un cours d’eau endoréique, alimenté essentiellement par la fonte des neiges qui s’accumulent sur le massif dès la saison automnale, il entretient les premières oasis et se jette dans le Chott Melghir (point le plus bas d’Algérie-32m).

Un transect Nord- Sud permet de faire le point sur l’étagement de la végétation du sommet le plus élevé au point le plus bas de la vallée de Oued Lareb.

Un contraste saisissant oppose le versant nord où la culture du pommier, du noyer, de l’abricotier, du grenadier, entre autres, fait la richesse de la région et le versant sud où se rencontrent les premières palmeraies comme celles du Ghoufi dans la wilaya de Batna ou de Khirane dans la wilaya de Khenchela.

Dans ces deux (2) vallées d’adret à continentalité marquée, le palmier fructifie et murit correctement ; du point de vue écologique cela signifie que nous sommes dans des conditions sahariennes.

Ont été également abordées les possibilités d’utilisation de l’espace en montrant comment il est possible de faire face à la vulnérabilité écologique du milieu et aux pressions humaines en insistant sur les principes de précaution à observer (loi 03-10 du 19-07-2003 relative à la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable).

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Au-delà de l’économie purement forestière et du pastoralisme, il existe sur le massif des potentialités de développement économique qu’il conviendrait de mieux mettre en valeur,

telles le tourisme sous toutes ses formes Nombreuses stations thermales, Nombreux sites historiques et archéologiques, Hauts lieux de la Résistance et de la guerre dans les Aurès, Paysages et sites géologiques remarquables……

telles l’apiculture, et les activités amont et aval y afférentes :.

Le marché très actif du miel pourrait se développer avec un artisanat local (fabrication et entretien de ruches, suivi sanitaire, miellée). Le produit a déjà sa renommée et n’a besoin que d’être développé. La présence de l’apiculture n’a aucun effet stressant sur la végétation, au contraire, elle contribue à améliorer la pollinisation et donc les rendements des arbres fruitiers et des palmiers qui constituent les premières oasis de l’Oued El Areb.

telles les plantes aromatiques pouvant aider à créer une nouvelle filière « huiles essentielles »

Le travail de terrain nous a permis de relever la perception et les prédispositions d’un développement territorial plus en conformité avec les nécessités d’un éco développement harmonieux et équilibré. Ce type de projet des PAM aide les populations locales vulnérables à améliorer leur revenu et à lutter contre la pauvreté et l’exclusion.

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5 - Le développement local en Algérie, un ensemble de défis à relever

par Hocine,AOUADI conservateur général des eaux et forêts

et Derradji ZOUINI enseignant - Université Badji Mokhtar ANNABA.

Rapport de Pierre-Claude MORIN, ICGREF H, membre d’ÉCHANGES MED:

La planification relève de deux ministères, celui de la solidarité avec pour objectif la lutte contre la pauvreté et celui de l’agriculture avec pour objectif le développement des productions agricoles et l’environnement. Elle se décline sur deux niveaux : - un plan centralisé, plan de développement national (PDN), pour les régions des hauts plateaux et du Sud dont les choix sont inspirés, par le haut, sans concertation locale. Les orientations de développement adoptées faisant apparaître des changements de cap qui ne correspondent pas toujours à la sociologie locale, sont mal conçues et par conséquent pas forcément opérationnelles. - Un plan décentralisé, plan de développement local (PDL) pour les communes rattachées à des secteurs de développement qui s’élabore, de bas en haut, à partir d’une démarche faisant intervenir une concertation locale. D’une manière générale, il faut constater que le développement économique en Algérie se conçoit et s’exerce principalement au niveau des villes, il ne touche pas les gens qui vivent en milieu rural. Les filières agricoles actuelles ne sont pas ou peu organisées et en tout cas mal structurées.

Programme d’étude PDL confié au Ministère de l’agriculture

Ce programme porte sur trois willayas avec une expertise sur une commune dans chaque willaya et une commune dans le secteur saharien. Les études entreprises tiennent compte : des sols, de l’agriculture existante, de la lutte contre la pauvreté, de la sociologie locale, de l’environnement, de l’utilisation équitable des ressources naturelles. L’incidence du programme PDL doit porter sur trois points essentiels :

o le sol et le foncier, o l’optimisation de l’agriculture, o les technologies liées aux semences et à l’eau.

Comment un PDL peut apporter des solutions

L’élaboration du PDL, à partir de données économiques fiables, des rendements de certaines récoltes, d’une analyse intersectorielle décentralisée de la zone, nécessite l’organisation, avec la participation d’acteurs locaux, de discussions sur les perspectives de développement économique s’appuyant sur les porteurs d’initiatives locales, entrepreneurs, hommes ou femmes. Cette manière de procéder permet l’élaboration d’un projet commun répondant à la fois aux besoins du pays et aux spécificités locales, établi dans le respect des concertations locales.

Approche méthodologique d’élaboration du PDL - On commence par examiner toutes les données de la commune sur l’histoire, la population, l’environnement économique et naturel, les systèmes de production, les apports économiques de l’extérieur ou de l’immigration. - Ensuite on établit un diagnostic participatif. Pour faire adhérer la population, il faut consulter à chaque étape, les groupes ethniques, économiques et structurels identifiés afin de déterminer les priorités et perspectives pour atténuer la pauvreté. Sur le plan du foncier et de l’agriculture, le diagnostic portera sur l’érosion, la désertification, l’organisation du travail. - Enfin avec les partenaires et acteurs locaux on définira un programme et on conviendra de la démarche à suivre. De cette façon le PDL, s’élabore, de bas en haut, en fonction des capacités locales, des ressources et des acteurs locaux et se fonde sur un état des lieux, une évolution et des spécificités humaines. Le PDL résulte d’un compromis issu de concertations et discussions avec les différentes parties et qui s’appuie sur les initiatives locales et renforce les acteurs locaux, il permet :

- une gestion rationnelle du territoire, - une amélioration de l’économie et des conditions de vie des habitants, - une approbation sectorielle.

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Contrairement à ce qui se fait actuellement au titre des PCD ( Plans communaux de développement) établis le plus souvent pour faire face à des situations sociales pressantes liées à la contestation populaire ou bien pour satisfaire des acteurs locaux qui se sentent délaissés par les programmes publics, les PDL (Plans de Développement Locaux) réalisés sur la base des connaissances de l'économie locale et des systèmes de production locaux, sont un moyen pour impulser le changement positif, appuyer la cohésion sociale et conduire à une gestion concertée et rentable. Etayé par des données fiables, il conduit à l'élaboration d'un système d'information à mettre au service de toutes les forces en présence: acteurs locaux, instances de programmation, partenaires associés et décideurs de tous bords. Par son contenu, le PDL doit révéler la vocation du territoire et le potentiel de développement de la commune. L'Algérie compte 1541 communes et chacune est un cas. La démarche abordée dans cette communication précise les contours de ce que devrait être le PDL (en référence à ce qui se fait dans le domaine agricole et rural).

LE PDL DANS LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT - LES CONTRAINTES DE DEPART � Manque de données fiables, � Absence de concertation, � Changements de cap fréquents dans la réalisation des programmes.

Contexte démo-géographique de l’Algérie On constate une évolution démographique de grande ampleur dans les pays de l’Afrique septentrionale entre 1913 et l’an 2000, avec un coefficient d’augmentation pour l’ensemble de près de 6,5 et pour l’Algérie de 6,2, comme le montre le tableau comparatif ci-après :

Population en millions d’habitants 1913 2000 Coefficients de progression Egypte 12,1 60,0 5 Algérie 5,8 36,0 6,2 Total pays d’Afrique septentrionale 24,9 162,0 6,5

L’Algérie se divise schématiquement en trois zones :

Répartition par zone en % Population

en % Superficie observations

Littoral 63 4 concentration de la population active

Hauts plateaux 28 9 tendance à la désertification - 12 millions d’ovins

Sud 9 87 Aridité - 10 millions de palmiers dattiers

On note une augmentation de la population rurale.

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Rappels :

0bjectifs d’aménagement du territoire

� éviter la densification du littoral � prendre appui sur les potentialités locales � transférer l’eau vers les zones de production

céréalières en privilégiant les zones les plus fertiles, sur la base des rendements céréaliers par m3 d’eau apporté

� préserver les zones naturelles de steppes

Présentation de la willaya de Khenchela Pluviométrie entre 100 et 500 mm par an Superficie totale 9500 km2 (équivalent d’un département) avec 4 zones : La forêt qui couvre 148 000 hectares comprenant :

- une cédraie qui s’étend sur 15 000ha soit 12% de la surface totale

- des boisements à base de pins d’Alep, chênes verts, et genévriers de Phénicie.

- à signaler la présence de genévriers thurifères en voie de disparition.

La steppe à alpha qui couvre 80 000 hectares Le maquis à base de romarin et de cistes qui résulte de la dégradation des milieux forestiers. Un parc national s’étend sur le territoire compris entre 1000 m et 2 000 m d’altitude.

Le plan de développement local (PDL) « un ensemble de défis à relever »

L’EXPERIENCE DU PADSELNEA (Projet d'Appui au Développement Socio–Économique Local dans le Nord Est de l'Algérie) Cofinancé par une aide de 10 millions d’euros de l’Etat Algérien, d’une aide de la Communauté Européenne de 50 millions d’Euros (Programmes MEDA I et II CE/ Algérie) et avec la participation des bénéficiaires finaux pour l’équivalent de 10 millions d’euros. Le PADSEL NEA négocié au profit du Ministère de la Solidarité a été mis en œuvre par l'Agence de Développement Social sur une durée de 7 ans. Il a pour objectif de soutenir un processus autonome de développement local participatif, durable et intégré, en favorisant le développement d’initiative locale à vocation productive offrant des perspectives d’amélioration du niveau de vie des populations des 50 communes réparties

dans six wilayas à savoir Biskra, Batna, Khenchela, Jijel, Mila et Souk Ahras. http://www.youtube.com/watch?v=9jc8O-35sok&feature=player_detailpage#t=9s http://www.youtube.com/watch?v=n_M3vZkY3cE&feature=player_detailpage#t=0s

STRUCTURES DE MISE EN ŒUVRE

COMPOSANTES ET ACTIVITES DU PROJET

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LE PROGRAMME MEDA ET LE MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DU DEVELOPPEMENT RURAL

BOUIRA commune de Saharidj (Montagne)

M’SILA commune de Bouti Sayah (Steppe)

M’SILA commune de Zelfana (Sahara)

Pour les 2 programmes les objectifs visés sont : -la lutte contre la pauvreté -l’utilisation équitable des ressources -le développement socio-économique -la protection de l’environnement

L’AGRICULTURE DANS TOUS SES ÉTATS

LE ROLE DE L’AGRICULTURE DANS LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

� Les populations pauvres vivent généralement dans les zones rurales et dépendent directement de l’agriculture et de l’élevage.

� La croissance économique ne touche pas forcément la pauvreté rurale.

� La croissance globale dépend aussi de la capacité qu’ont les pauvres de participer à la croissance. COMMENT LA PRODUCTION ET LA PRODUCTIVITE AGRICOLE PEUVENT ELLES ETRE AMELIOREES ?

� Solution du problème foncier,

� L’optimisation de la gestion agricole (en fonction de la vocation des terres),

� La technologie. Tout est à revoir à la base depuis l’exploitation agricole individuelle jusqu’à la stratégie finale de sécurité alimentaire du pays. C’est ce qui peut être obtenu par les PDL.

C’EST QUOI UN PDL ? � Ce n’est pas un plan de développement qu’on réalise pour les autres, mais un plan qu’on réalise avec les autres pour un territoire dynamique créateur de richesse et d’emploi Il est pour cela :

� Multisectoriel

� Décentralisé

� Participatif

� Prospectif

LE DIAGNOSTIC PARTICIPATIF Pour sortir avec un consensus sur la problématique du développement local, il faut dès le départ:

� Expliquer les objectifs du PDL pour obtenir l’adhésion de tous,

� Informer et consulter les populations et les acteurs locaux pour qu’ils aient un avis,

� Se concerter avec toutes les parties et débattre des problèmes réels à caractère spécifique.

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� Définir les priorités

LA PLANIFICATION PARTICIPATIVE Le PDL identifie la problématique et apporte des propositions de solutions qui sont des compromis issus des discussions et des concertations avec les différentes parties en présence. Le PDL doit appuyer les initiatives locales et renforcer les capacités des populations et des acteurs locaux. LA MISE EN ŒUVRE DU PDL � Il est nécessaire d’envisager des mises à niveau, des vulgarisations et des formations si nécessaire, � Prévoir la mise en place d’un budget et d’un plan de financement des opérations, � Etablir une programmation d’opérations à court, moyen et long terme, � Tenir compte des capacités de réalisation au niveau local, � Prévoir si besoin des recommandations spécifiques de mise en œuvre, � Impérative nécessité de suivi et d’évaluation des programmes, � Si toutes ces étapes sont menées correctement, le PDL peut être un outil répondant aux besoins d’une bonne gouvernance et d’un développement équilibré et équitable.

Débat ayant suivi l’exposé - Résumé des questions-réponses Deux interventions faites par Yves LE BARS et Maurice de VAULX ont souligné au-delà des questionnements, l’une la crédibilité des processus de fabrication des stratégies dans différents domaines, exigeant notamment des processus par étapes et des structures d’acteurs multiples, l’autre l’importance du facteur humain (empathie, esprit de découverte, solidarité...), dans la recherche des synergies locales, l’accompagnement des porteurs de projets, l’émergence des compétences et des projets (formation, laboratoires d’idées, incubation des projets...).

Réponses : 1 comment s’effectue la mise en œuvre du PDL ? - les études sont transmises au niveau national, l’application du PDL ne dépend pas de ceux qui ont élaboré les études. 2 dans l’élaboration et la mise en œuvre, quels sont les acteurs qui interviennent dans l’élaboration et la mise en œuvre du PDL ? - pour la lutte contre la pauvreté, c’est l’ensemble de la population ainsi que les services de la commune. - pour l’agriculture, c’est la population agricole qui est concernée avec un échéancier programmé à court ou moyen terme et des évaluations périodiques

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LAZAREV Grigori Consultant-expert en

développement - ROME

Membre du Comité scientifique, empêché

6 - Gouvernance locale et projet de territoire.

L’exemple du Projet PRODESUD, une expérience de développement participatif dans un milieu pastoral aride du

Sud-Est tunisien».

Présentation des contributions écrites par Jean-Yves OLLIVIER IG PEF et Dominique CAIROL,IG GREF H .

Vice-président et administrateurs d’ÉCHANGES MED.

Les deux intervenants ont présenté les deux communications de Grigori LAZAREV, empêché au dernier moment de rejoindre KHENCHELA. Ils ont pour se faire eu recours au synoptique suivant pour sous-tendre une partie de leurs propos. Les textes des résumés émanant de Grigori LAZAREV sont reproduits à la suite.

Quelle échelle spatiale pertinente pour répondre au défi du développement durable?

OBJECTIFS Gouvernance

Acteurs (publics et privés), institutions, élus…. Autonomisation

Emergence de leaders et porteurs de projets….

PROCESSUS Diagnostic de territoire,

Visions communes du futur,

Projets de territoire (finalités, ambitions) Contractualisation.

DIFFICULTÉS

Faire le travail ensemble, Absence ou non de leaders potentiels,

Gains et pertes pour chacun, Redistribution des pouvoirs.

Solutions : apports externes – médiateur territorial

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Gouvernance locale et projet de territoire Grigori Lazarev ([email protected])

Le combat pour restaurer les terres désertifiées et dégradées, pour adapter les activités des ruraux au changement climatique et pour en atténuer les effets concerne des superficies considérables, des millions de km², il est ainsi un combat contre l’espace. Il est aussi un combat contre le temps car les points de non retour se rapprochent. Mais il est surtout un combat avec les nombres. Aucune stratégie globale en effet ne peut être envisagée si elle n’est pas mise en pratique par les milliards d’êtres humains qui vivent dans les régions rurales de la planète. Les stratégies, techniquement possibles, n’ont de chances de réussite que si ces milliards d’êtres humains apprennent à gérer durablement les ressources en terres et en eau des écosystèmes, que s’ils adoptent d’autres pratiques de production agricole, d’autres technologies énergétiques, que s’ils transforment leurs modèles de consommation, Des changements aussi profonds ne sont possibles que s’ils prennent appui sur le partage, à une échelle immense, d’une même perception de l’intérêt et de la responsabilité collective. Ils ne sont possibles que si cette perception collective se traduit en millions de décisions décentralisées et participatives. Or cela n’est envisageable qu’avec des progrès de la démocratie, qu’avec des formes de gouvernance fondées davantage sur l’équité et l’éthique, qu’avec des systèmes politiques qui donnent une voix aux populations locales les plus vulnérables. Ce constat suggère que la “bonne gouvernance” est la clé du combat pour la défense de l’environnement. La lutte contre la dégradation des terres et des eaux et leur gestion durable, les processus d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, l’amélioration de la productivité de l’agriculture et de l’élevage, la bonne gestion des espaces forestiers ont en commun d’avoir une même base territoriale. Les acteurs qui occupent ces territoires, et dont dépendent les processus, positifs ou négatifs, de l’usage qui est fait de l’environnement, s’inscrivent, eux-mêmes, dans des formes d’organisation sociale ou politique qui se structurent selon l’échelle des territoires. Tous les niveaux de l’organisation sociopolitique des territoires jouent un rôle dans la mise en œuvre des politiques de développement de l’économie et de la gestion environnementale. Il existe cependant des niveaux plus importants que les autres car c’est à cette échelle que les acteurs sont le plus directement en relation avec les ressources des territoires et leur exploitation, Ces niveaux sont ceux des territoires locaux et des “terroirs”. Ces niveaux sont déterminants car un territoire local est une interface entre un milieu (et ses ressources) et l’organisation sociale des populations qui y vivent et l’utilisent. Cette organisation reflète des formes différenciées, plus ou moins développées, de gouvernance locale. La gouvernance locale des territoires traduit la relation entre les acteurs et leur espace social et biophysique. Ses progrès et sa pertinence constituent une réponse politique aux défis écologiques et à ceux du développement économique qui en dépend. L’amélioration de la gouvernance des territoires locaux se fonde sur une participation responsable des acteurs locaux concernés. Elle repose sur une notion de pacte écologique que l’on associe à l’idée d’une gestion de progrès et de conservation de la biosphère considérée comme un bien public de l’humanité. Cette approche donne tout son sens au concept d’écodéveloppement. Les progrès réalisés dans la gouvernance locale des territoires locaux sont, de ce fait, appelés à être les marqueurs les plus concrets de l’efficacité des réponses données aux défis de la lutte contre la dégradation des sols, des eaux et de la biomasse et de ceux de leur gestion durable. Le concept de gouvernance locale des territoires locaux n’est pas nouveau dans la réflexion stratégique et l’expérience des institutions et administrations du développement. De nombreux projets, mais le plus souvent dispersés et à petite échelle, ont confirmé la pertinence de cette approche et son intérêt pratique. Dans le même temps, des progrès substantiels ont été réalisés en matière de politiques décentralisées, de gouvernance locale et de développement territorial. Cependant, comme le montrent près de deux décennies d’expérience, ces résultats n’ont pas suffisamment convergé pour promouvoir une prise de conscience dynamique et généralisée ainsi qu’une reconnaissance politique indiscutable, de la nécessaire relation entre gouvernance locale, développement territorial et gestion durable des terres et des eaux. La “gouvernance” fait intervenir un ensemble complexe d’acteurs et d’institutions qui n’appartiennent pas tous à la sphère du gouvernement; elle traduit une interdépendance entre les pouvoirs et les institutions associées à l’action collective. La gouvernance repose sur des réseaux d’acteurs autonomes et part du principe qu’il est possible d’agir sans être dirigé par l’État, bien qu’en collaboration avec lui. Cette définition, qui est largement

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45 acceptée, donne un sens élargi au concept de gouvernance. Elle substitue en effet une nouvelle compréhension de rapports sociaux et politiques à la compréhension qui voyait essentiellement dans la "gouvernance", les qualités du "bon gouvernement". Appliquée aux gouvernements locaux, la bonne gouvernance se qualifie par sa légitimité, sa représentativité, sa capacité de transparence et sa "redevabilité" [ 1] La gouvernance territoriale locale doit donc être comprise comme un concept socio politique. Elle a une signification plus large que celle de la prise en compte d'une base géographique dans laquelle prennent place les actions de développement local. Elle sous entend la référence commune à un espace dans lequel se projettent des acteurs concernés (ou potentiellement concernés) par son développement intégré et sa gestion durable. Parce qu'elle se réfère à une notion d'intégration, le concept de territoire sous entend, à la fois, une dimension socio politique, une dimension de développement et une dimension environnementale. La gouvernance territoriale locale est un processus fondé sur la mobilisation progressive des acteurs et sur l'émergence de leaders et de porteurs de projets. Elle se propose aussi d’introduire des formes de participation des femmes et des jeunes et de créer une certaine conscience de groupe. Les institutions d'aide y voient l'amorce de processus "d'empowerment", ce qui doit être entendu comme un processus "d'autonomisation" au sein du milieu rural, c'est-à-dire comme une promotion des capacités individuelles et collectives. Elle concerne en général des territoires proches des acteurs, qui sont, selon les cas, des communautés rurales, des communes, des petites régions. La ligne directrice est d'amener des acteurs vivant dans un même territoire et s'y identifiant, à faire le diagnostic de ce territoire et à élaborer et partager une vision commune de son futur, cette vision servant de cadre pour des projets et des programmes d'action individuels et collectifs. Elle engage les acteurs dans des mécanismes permettant de faire converger les projets avec les nécessités imposées par les transformations de l'environnement La gouvernance territoriale locale correspond à un changement d'échelle, elle se situe à l'échelle du local, elle se rapproche des acteurs de base. Elle substitue aux directives des politiques globales l'action directe des acteurs sur leur développement et sur la gestion de leur environnement. Elle est, en même temps, le point de départ des démarches ascendantes, celles qui rattachent l'action et les réalisations au discours politique et aux stratégies nationales. La gouvernance locale est aussi un jeu de redistribution des pouvoirs des acteurs impliqués. Elle est en effet un puissant moyen pour consolider des pouvoirs en place ou pour en faire émerger de nouveaux. Le fait que ces deux tendances se manifestent le plus souvent en même temps doit être vu non pas comme une difficulté mais au contraire comme un facteur de dynamisation des processus territoriaux.. Mais il faut, tout d'abord, éviter le schéma simplificateur qui mettrait les élites en place du coté du statu quo et les élites émergentes du coté de l'innovation. Lorsqu'un projet de territoire se met en place, tous les acteurs tendent à se positionner par rapport à des opportunités qu'ils apprécient, d'abord, par rapport à leur intérêt personnel. La question est de savoir ce que chacun peut gagner ou perdre en termes de pouvoir politique (lorsqu'il s'agit d'élus ou d'administrateurs), en termes de profit économique (lorsqu'il s'agit d'entreprises), en termes d'espace social (lorsqu'il s'agit d'associations), en termes de situation personnelle (lorsqu'il s'agit d'individus ou de familles). Ces manifestations de l’intérêt personnel doivent être mises en balance avec les exigences du développement collectif. La gouvernance territoriale locale est un concept fédérateur. Elle prend en compte toutes les ressources de l’espace territorial et toutes les interactions urbain/rural. Elle vise à promouvoir une approche collective autour d’un projet de territoire. La mise en œuvre se fonde sur des notions de contrat de territoire et sur la mise en place d’un processus partenarial et participatif inscrit dans la longue durée. Sa finalité est de valoriser les potentialités naturelles, culturelles et humaines pour un développement économique dans un contexte de compétitivité, de durabilité et de progrès du développement humain. Le "projet de territoire" pourrait être défini comme un cadre d’action porté par les acteurs du territoire avec, dans les pays en développement, une aide extérieure, généralement indispensable. Le "projet de territoire" explore des futurs possibles pour mieux concevoir les choix du présent. Il cherche à démontrer la cohérence et l’efficacité de l’action sur la base d’une projection réaliste des effets attendus.

[1] On doit cette terminologie aux canadiens qui ont ainsi traduit le terme anglais d'accountability qui n'avait pas d'équivalent en français. La redevabilité exprime le devoir, pour les gouvernants, de rendre compte de leur action à leurs mandants. Ce terme fait désormais partie du vocabulaire politique du Canada francophone et il a été, par exemple, introduit dans le vocabulaire politique de la Tunisie.

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46 Il se construit donc par rapport à des finalités. La convergence des actions pour le développement d'un territoire est elle-même porteuse d'une construction sociale, politique, et, le cas échéant, institutionnelle. Il est nécessaire de bien préciser que cette notion de “projet” exprime une idée de cadre conceptuel du développement territorial. Elle ne doit pas être comprise dans le sens d’une opposition opérationnelle entre “projets” et “programmes”. Un “projet de territoire” peut aussi bien être réalisé par des “programmes” (notamment lorsque des institutions de financement multilatérales interviennent) que par des “projets”, en grappes ou successifs, (en particulier, lorsque interviennent des individus ou des groupes “porteurs de projets”). Le "projet de territoire" ne peut cependant exister que s'il est voulu, puis identifié par la population d'un territoire, ou, tout au moins, par les acteurs qui animent les dynamiques sociales dans ce territoire, représentants élus, élites traditionnelles, leaders professionnels locaux, notamment agricoles, animateurs des mouvements associatifs, cadres des administrations locales, etc… Mais comment peut-on vouloir un "projet de territoire"? Celui-ci doit en effet traduire une convergence autour d'une vision commune, un désir d'agir ensemble pour apporter une valeur ajoutée à la somme des initiatives individuelles des acteurs. Or la pratique sociale ne semble pas aller dans cette direction. Elle semble ne nous montrer que des comportements individuels sans aucun besoin d'une telle convergence. Les individus, les acteurs vivent en effet dans un territoire en poursuivant des objectifs qui les mettent en compétition dans le corps social. La perception d'un devenir collectif n'est pas perçue comme une plus value. Dans les sociétés contemporaines, de plus en plus fortement marquées par l'individualisme et la réalisation personnelle, la vision collective n'a pas de place. On vit sans elle. Il n'est donc pas étonnant de constater qu'un projet de territoire n'a pas beaucoup de chance d'émerger spontanément des dynamiques sociales existantes. Toutes les expériences montrent, en fait, qu'il lui faut un apport externe et des incitations fortes. La mobilisation des acteurs autour d'un projet collectif demande une sorte de révolution culturelle. Elle leur demande en particulier d'entrer dans une "culture de projet". La promotion de nouvelles formes de gouvernance est une notion constitutive du "développement territorial". Celui-ci ne peut s'édifier que dans la durée car les acteurs qui y participent ne peuvent élaborer leurs rôles qu'au fur et à mesure d'un "processus". Les acteurs s'identifient au projet dans la dynamique d'un "processus", au fur et à mesure que la vision territoriale prend forme et que les conditions se créent pour l'émergence des projets collectifs et individuels. Ces projets se rencontrent nécessairement autour d'une idée collective de cohérence territoriale. Les règles, les pratiques qui permettent de gérer ce processus dans la durée doivent pouvoir s'appuyer sur des formes adaptées de gouvernance. Les projets de territoires introduisent deux notions essentielles en matière de gouvernance. Tout d'abord, la notion de partenariat. La mobilisation des fonds de développement invite en effet les acteurs à opérer dans le cadre de partenariats "public privé". Cette approche est probablement la plus novatrice mais aussi la plus difficile à développer sur des bases saines d'équilibre entre les parties. Il n'est en effet pas très facile de créer des conditions de dialogue entre les administrations, les élus et la société civile. La seconde notion est celle de contrat de partenariat. Le contrat traduit juridiquement les engagements qui ont été négociés entre les partenaires publics et les autres acteurs. Le contrat peut être global, par exemple, un contrat de territoire, il peut être aussi ciblé sur les activités d'un groupe d'acteurs spécifique. La diversité des formules contractuelles et la souplesse des formes d'organisation des partenariats évitent de figer les dynamiques de participation dans les cadres statiques des structures institutionnelles. Vues avec du recul, ces formules pourraient être comprises comme les composantes d’un pacte écologique engageant dans un même processus de développement durable, les acteurs locaux et les partenaires extérieurs (administrations, organismes d’aide extérieure, organisations professionnelles, etc…) Tout, dans ces processus, repose sur la capacité d'autonomie des acteurs et sur leur aptitude à trouver des compromis évolutifs. Les structures partenariales ne paraissent viables en longue durée que si elles garantissent l'autonomie des acteurs de la société civile vis-à-vis des appareils de gouvernance politique ou administrative. Les réponses sont variables, elles dépendent, en fait, de l'évolution de la politique de l'État en matière de décentralisation et de démocratisation. La construction du projet de territoire en dérive, selon des approches aussi diversifiées que les territoires. On ne peut cependant éviter de souligner que ces processus ne se mettent le plus souvent en mouvement qu'avec l'intervention d'éléments extérieurs. Le rôle des médiateurs et de la "médiation territoriale" est, à cet égard, déterminant. La "culture de projet" réinsère ainsi les acteurs d'un territoire dans une vision "communautaire" du territoire. Elle démontre qu'elle peut apporter une valeur ajoutée à l'inévitable concurrence des comportements individuels.

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Le Projet PRODESUD, une expérience de développement participatif dans un milieu pastoral aride du Sud-Est tunisien

Grigori Lazarev ([email protected]) et Ali Nefzaoui ([email protected])

La Tunisie s'est engagée, depuis quelques années, dans des approches participatives du développement rural. Ces expériences ont démontré l'intérêt de ces approches mais elles sont restées ponctuelles ou sectorielles. Le "Programme de développement agro-pastoral et de promotion des initiatives locales du Sud Est" s'est donné un objectif plus ambitieux en abordant les problèmes de cette région dans un esprit de "développement local". Ce programme, qui concerne la totalité du Gouvernorat de Tataouine et la Délégation de Douz dans le Gouvernorat de Kébili, se propose, en effet, d'agir selon une approche intégrée, territorialisée et participative. Sa nouveauté est d'avoir été préparé, puis négocié sur la base des résultats d'une expérimentation en vraie grandeur des modalités d'une programmation participative de la gestion des ressources des "terroirs pastoraux" et des autres activités de développement. Les décideurs ont eu ainsi la possibilité de se prononcer à partir de données concrètes.

Le Sud Est de la Tunisie appartient à l’étage semi aride à aride. Cette région comprend des montagnes où s'était développée une agriculture bien adaptée à l'aridité et d'immenses aires pastorales exploitées par les populations montagnardes et par des nomades aujourd'hui sédentarisés. Au cours des dernières décennies, l'agriculture de montagne a été abandonnée et leurs populations ont laissé leurs villages perchés pour vivre dans de nouveaux centres urbains, bien équipés en eau et en électricité. Une agriculture irriguée s'est développée à partir de forages et des plantations d'oliviers, d'une viabilité douteuse, se sont créées, en grande partie, pour matérialiser l'appropriation de certains parcours collectifs. L'élevage pastoral est néanmoins resté l'activité économique principale mais les pratiques traditionnelles de bonne gestion des parcours se sont perdues tandis que l'usage du camion favorisait une exploitation minière et une dégradation de ces parcours. Ces activités, qui témoignent de réussites ponctuelles, sont cependant insuffisantes pour répondre aux besoins de la population et une longue tradition d'émigration s'est établie pour lutter contre la pauvreté. Les jeunes générations ne voient d'avenir que dans l'émigration ou dans des emplois locaux qui pourraient se créer dans le tertiaire et le tourisme.

L'hypothèse de départ, lors de la formulation du projet, était d'identifier des groupes de populations ayant effectivement des droits sur les espaces pastoraux et pouvant, de ce fait, constituer des interlocuteurs responsables en matière de gestion des ressources naturelles. Sans grande surprise, on a pu constater que de tels groupes existaient et qu'ils correspondaient à une structuration de l'espace selon une répartition des droits des anciennes communautés pastorales (les arouch). Chacune des unités ainsi définie a été considérée comme formant une unité socio-territoriale" (UST) et il a été proposé de leur donner le statut existant le mieux adapté, celui de Groupement de Développement Agricole (GDA). L'expérience test a été conduite, avec l'aide d'une équipe de recherche de l'ICARDA/INRAT, auprès de l'une de ces communautés, celle des Ouled Chehida, qui-compte 6500 habitants ruraux et s'étend sur 135 000 ha dont l'essentiel en parcours. Cette expérience a mis en évidence la profonde connaissance que les populations avaient de leurs ressources naturelles et des solutions qui permettraient de les gérer de façon durable. Elle a également montré la capacité de la population à s'auto-organiser et à concevoir un programme de développement diversifié. L'expérience test a servi, en outre à mettre au point des outils nouveaux en matière de cartographie des terroirs (par restitution informatique de la carte mentale que les populations ont de leur terroir) et en matière de banques de données sur les familles. Le programme test ainsi préparé a constitué le premier programme réalisé par le PRODESUD.

Le Programme du Sud Est a été financé par le FIDA/IFAD, Fonds International de développement agricole, (17 millions USD), l'OPEP (5 millions USD) et une contrepartie du Gouvernement équivalente à 20 millions USD.

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Ses actions ont été groupées en cinq composantes. La première a inclus des investissements structurants dont la réalisation était à la charge de la puissance publique, notamment des routes, des forages d'hydraulique pastorale, un nouveau périmètre d'irrigation et d'autres infrastructures. La seconde composante incluait des financements qui devaient être mobilisés sur la base de programmes intégrés de développement des terroirs agro-pastoraux" conçus, avec l'aide de "médiateurs", par la population de ces unités socio-territoriales. Cette composante était la plus nouvelle car elle transférait aux populations des activités en matière d'amélioration et de gestion des ressources naturelles et en matière de petites infrastructures qui étaient jusqu'alors une prérogative de l'Etat. Ces deux composants, d’une même importance financière, représentaient quelque 60% des financements du projet. Le programme comprenait en troisième lieu, des actions pour la promotion des filières et l'amélioration de la productivité agro-pastorale, celles-ci s'appuyant sur des organisations professionnelles. La quatrième composante répondait au souci de diversification des activités économiques et se proposait de promouvoir les micro-entreprises et les initiatives économiques en milieu rural, au profit principalement des femmes et des jeunes, La dernière composante concernait le renforcement des moyens de conduite du programme. Ce programme concernait les 66 000 habitants ruraux du Sud Est qui se répartissent en 25 unités socio-territoriales. Le projet est aujourd’hui terminé et le FIDA doit prochainement en faire l’évaluation. Une seconde phase est prévue pour consolider les acquis.

On ne dispose actuellement que de données de rapports de supervision. Ceux-ci montrent que l’approche proposée a pu être conduite dans la plupart des UST, quelques unes n’ayant cependant été qu’en partie concernées du fait de l’impact de l’urbanisation, de l’agriculture irriguée et du quasi abandon des pratiques pastorales. Dans les UST touchées, des plans de gestion à long terme de gestion des parcours ont été élaborés et des mises en repos et des investissements de réhabilitation ont été décidés et contrôlés par les populations. Les investissements entrant dans les programmes participatifs ont pu profiter à des entreprises locales au moyen d’une segmentation des marchés publics en petits contrats auxquels on pouvait répondre localement.

On doit encore attendre les évaluations du FIDA pour juger de la durabilité du processus et de son impact environnemental. En matière d’environnement, on peut cependant disposer de nombreux éléments de jugement en s’appuyant sur les travaux en cours de Nasr Reggad. Ce chercheur, qui a participé à la phase expérimentale du projet, s’est en effet engagé dans un travail scientifique financé par la coopération suisse. Une partie importante de sa recherche porte sur le suivi environnemental des premiers parcours ayant bénéficié d’une mise en repos et d’une réhabilitation contrôlées par la population. On peut connaître le statut de sa recherche et ses premières observations en s’adressant à Ali Nefzaoui de l’ICARDA Tunis.

De très nombreux progrès ont été constatés et il ne fait pas de doute qu'on les doit en grande partie au solide pragmatisme des cadres de l'administration tunisienne. Parce que la gestion participative des parcours n'était possible que sur la base des droits coutumiers, les territoires des communautés ont retrouvé les anciennes limites des tribus (les 'arouch). Par réalisme, l'administration a reconnu ces territoires, bien qu'en discordance avec les limites des “délégations” administratives. Par réalisme, elle a également accepté que les nouveaux groupements de développement agricole se créent sur la base de ces unités socio territoriales traditionnelles. Dans le même projet, plusieurs autres innovations ont été introduites, bien que certaines aient heurté des prérogatives que s'attribuaient les administrations. Par réalisme, ces innovations ont été acceptées, tout simplement, parce qu'elles "fonctionnaient bien". En matière de territoire, c'est une même démarche, mais à une échelle beaucoup plus réduite, celle des terroirs villageois, que l'on retrouve dans les nouveaux projets de la Banque Mondiale ou du FIDA. L'enseignement collectif de ces expériences de gestion territoriale se reflète aujourd'hui dans une nouveauté du vocabulaire du développement en Tunisie, le concept d'unité socio territoriale où l'on veut, de plus en plus, trouver le cadre spatial de base du développement participatif des communautés rurales.

Il est certain, que, pendant la réalisation du projet, l’administration a cherché à contrôler le processus pour éviter qu’il ne débouche sur une participation de caractère politique. Les termes des accords de prêt internationaux l’ont cependant contrainte à respecter les approches qui avaient été décidées lors de ces accords. La démocratisation dans laquelle s’engage aujourd’hui la Tunisie va constituer un test de durabilité politique pour le PRODESUD. On pourra, en effet vérifier si une participation, au départ, limitée aux aspects économiques a été porteuse d’une potentialité de démocratisation locale réelle.

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II – RESUMES DES INTERVENTIONS ET DISCUSSIONS

Après-midi du 6 décembre 2011

Thème 2 - Enjeux territoriaux : expériences et témoignages concrets de conduite ou d’évaluation de projets exemplaires par leur réussite mais aussi éventuellement par leur échec ou leurs faiblesses. Présidents de séance : HOUHA Belgacem - Directeur adjoint des études de graduation et de la formation continue et des diplômes, LE BARS Yves – IG GREF H, Président du GRET : 1. Développement agricole dans les régions arides et la mutation vers des nouveaux systèmes de production agricole et sa durabilité ; cas d’étude, la zone d'El Ghrous (Biskra). AOUIDANE Laiche, Centre Universitaire Abbas Laghrour, KHENCHELA. 2. Lutter contre la dégradation des terres pour renforcer la sécurité alimentaire en zones semi-arides dans l'Androy à Madagascar. LE BARS Yves, Présentation Gret 3. Un nouveau Partenariat de Collaboration pour les Forêts Méditerranéennes (PCFM). CHAUDRON Alain, anciennement chargé de mission au Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire (Paris)

discussion générale et synthèse du Président de séance.

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1- Développement agricole dans les régions arides et la mutation vers des nouveaux systèmes de production agricole et sa durabilité ; cas d’étude la

zone d'El Ghrous (Biskra) par

Laiche AOUIDANE - Centre Universitaire Abbas Laghrour Khenchela.

Résumé par Alain LE JAN, IGPEF, CG AAER-PARIS, Membre d’ÉCHANGES MED. Cette intervention rend compte d'une étude des mutations vers des nouveaux systèmes de production agricole observées dans la zone d’El Ghrous (Biskra) à travers les trajectoires d’évolution des trois types d’exploitations agricoles : culture du palmier dattier, maraîchage sous abri plastique et système mixte associant les deux précédents. L’étude du processus d’évolution des exploitations préexistantes a montré qu’elles ont commencé par développer les surfaces en palmier dattier, ont ensuite introduit et étendu le maraîchage sous abri en plastique, avant de revenir à l'exploitation de palmiers dattiers (phoeniciculture) où les autres cultures ne sont plus que marginales. Il apparaît que le système de production maraîchère s'est généralisé dans la zone en profitant de subventions de l'État. Bien que rentable, il tend à être remplacé par un système mixte (phoeniculture - maraîchage) puis revenir au système phoenicicole. A la différence d'observations statistiques sur l'utilisation du territoire, l'étude est fondée sur des enquêtes auprès des exploitants. Elle rend bien compte des trajectoires d'évolution des systèmes de production. D'abord séduits par la culture des légumes sous abri, les exploitants s'en éloignent en invoquant « l'usure des terrains », « la chute de la fertilité », « l'exigence en intrants » et plus généralement « la fragilité » du système . Les échanges qui ont suivi cette présentation intéressante ont vu les interventions de Boualem FIOTMANE et Dominique CAIROL. L'un et l'autre suggèrent que les évolutions de la situation hydraulique et les répercussions sur la salinité des sols pourraient expliquer pour une part importante le retour à la culture du palmier. En effet, les caractéristiques des nappes souterraines de cette zone sont complexes (plusieurs niveaux et plusieurs qualités) et on sait que l'irrigation au goutte-à-goutte a tendance à concentrer la salinité. Il pourrait en être de même d'une insuffisance de drainage des sols.

A. Introduction : Dans le but d’étudier les mutations agricoles des régions arides, notre choix a porté sur la région de Biskra. Ce choix est motivé par le fait que cette région représente 24% du patrimoine phoenicicole national et 36% du patrimoine phoenicicole de Deglet Nour. Mais depuis la promulgation de la loi 83\18 relative à l'accession à la propriété foncière agricole (APFA), la région a connu un développement agricole important [1]. La zone d’El Ghrous constitue l’une des zones les plus importantes de la région des Zibans. La superficie agricole est passée de 2179 ha en 2000 à 2862 ha en 2006. Elle a connu, ces dernières décennies, un dynamisme particulier en matière de production maraîchère ; la superficie des cultures sous abri est passée de 258 ha en 1990 à 639 ha en 2006 [2]. Cette particularité tient de plusieurs avantages dont dispose la région : précocité des cultures, localisation géographique et disponibilités de ressources naturelles qui ont fait d’elle un pôle de production maraîchère. La mutation vers ces nouveaux systèmes de production agricole mis en place vont-ils durer dans le temps ? Quels sont les éléments qui sous-tendent cette dynamique et quel sera le devenir de l’agriculture dans cette Zone ? En retraçant les trajectoires d’évolution des différents types d’exploitation, nous essayerons de saisir l'évolution des conditions d'existence des systèmes de production agricoles et de comprendre les processus qui sont à la base de leur évolution. Ceci nous permettra de projeter les perspectives d’évolution et de porter un jugement sur la durabilité des systèmes de cultures.

B. Matériel et méthode : Sur les huit périmètres délimités (El Amri, Draa El amri, El Marhoum, El Kaitha, Bessibes, El Gataa, El Ghrous et El Ferdja) avec un total de 689 exploitations [3], nous avons procédé à des enquêtes au niveau de 70 exploitations afin d’identifier les

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51 différents systèmes de production et de saisir leur fonctionnement. Ces enquêtes nous ont aussi permis d’identifier les trajectoires de leur évolution à partir de son historique. Il faut souligner que sur les huit périmètres, celui d’El Marhoum contient à lui seul près de la moitié des exploitations. Notre échantillonnage, qui est un échantillonnage raisonné (selon la méthode préconisée par le Groupe du travail et de la coopération française, 1989), s’est basé sur la dimension du périmètre mais aussi sur la date de création de l’exploitation. Nous avons donc choisi les exploitations à enquêter proportionnellement au nombre, au niveau de chaque périmètre et en fonction de la date de création de l’exploitation.

C. Résultats et discussions : Pour une bonne compréhension de fonctionnement agricole de la zone, nous avons procédé à une évaluation globale de la zone par l’évolution de chaque périmètre à part entière. Nous avons réussi à regrouper les périmètres enquêtés en deux grandes catégories; la première est celle d'anciens périmètres et la deuxième est celle des nouveaux périmètres ou périmètres de mise en valeur. Pour mieux saisir l’évolution de l’agriculture dans la zone, nous nous sommes intéressés à l’évolution des périmètres agricoles à travers les critères suivants : l'évolution de l’occupation du sol, la spéculation la plus pratiquée, l’évolution des techniques agricoles. Dans une deuxième étape, nous avons essayé de retracer les mutations des trois systèmes de production dominants à travers les trajectoires d’évolution des types d’exploitations agricoles.

I. Evolution des périmètres agricoles :

I.1. Evolution des anciens périmètres:

Les anciens périmètres se situent au centre de la zone, et ne représentent que 40% de la superficie (El Ghrous, El Kaiatha, El Gataa et Ferdja). Ces périmètres ont été créés sur des terres tribales (Arch) et privées et où la plupart des exploitants n'ont pas d’actes de propriété (terres exploitées d’une manière « illicite »). Près du quart des exploitations qui s’y trouvent sont relativement âgées et leur date de création remonte à plus de vingt cinq ans. Le périmètre d’El Amri a été créé dans le cadre de la mise en valeur, mais il était exploité avant la promulgation de la loi 83/18. Dans le jargon administratif on les classe comme « hors périmètres » ou « illicites ». Elles ont été ensuite régularisées par une intégration dans le cadre de la loi de la mise en valeur des terres et en même temps par l’extension de la superficie de la mise en valeur du périmètre. . Sur le plan de l’occupation des sols, ces périmètres sont généralement constitués d’exploitations de petite surface et occupées totalement par le palmier dattier, surtout celles du périmètre d'El Ghrous où la majorité des exploitations sont des palmeraies de plus de 27 ans. La plantation progressive de palmiers dattiers s’est faite d'une manière très lente ou sur plusieurs années : les agriculteurs dans ces périmètres ont commencé par la plantation du palmier dattier et quelques cultures vivrières telles que les cultures maraîchères de plein champ et des cultures céréalières (blé et orge). Mais suivant l'évolution de ces périmètres, le palmier dattier, et plus exactement Deglet Nour, occupe de plus en plus de superficies dans l'exploitation au détriment des cultures vivrières de plein champ. Pour l'occupation des sols des exploitations dans ces périmètres ; elle atteint 80% et voire même 100% dans les exploitations enquêtées. La lenteur qui a caractérisé cette évolution s’explique en partie par le manque de moyens financiers. A l’instar des paysans oasiens, les agriculteurs dans ces périmètres ont donc commencé par la plantation de palmiers dattiers les plus adaptés aux conditions climatiques de la zone, et ont introduit par la suite des cultures vivrières comme celle de cultures plein champ ou protégées et céréalière et même arboriculture en trois étages "strates" (palmier, arboricole et herbacés). Cette forme a évolué pour donner actuellement deux strates seulement (palmier et arboricole). Nous avons toutefois observé le cas spécifique du périmètre d'El Kaiatha qui est caractérisé par des superficies plus au moins grandes héritées d'une génération à l'autre. Car l'exploitant n'exploite que 40 à 50% des terres. Mais pour les spéculations pratiquées dans ce périmètre on rencontre les trois strates (palmier, arboricole et herbacée) en plus de l’introduction de la plasticulture avec des superficies limitées 02 à 04 serres par exploitation. Ce périmètre est connu par le maraîchage plein champ qui est en régression à cause du coût des facteurs de production élevé et au fait que la production est saisonnière et elle chevauche avec les produits du Nord avec un prix concurrent. En matière de techniques de production, nous avons noté que les agriculteurs font recours de plus en plus au système d'irrigation localisé pour toutes les cultures. 52% des agriculteurs associent le système goutte à goutte et la seguia et 26% des exploitants enquêtés dans ces périmètres, utilisent seulement le goutte à goutte, et 22% des exploitants utilisent toujours le système d'irrigation traditionnel par seguia. L’introduction de nouvelles techniques pour le palmier dattier ne s’est pas limitée au système d'irrigation mais s’est étendu à d’autres pratiques telles que l’ensachage des régimes, le ciselage, la limitation et l'utilisation d'engrais.

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Pour tout courrier et tout contact, s’adresser à : Pierre Fauré 33, avenue de la Sibelle - 75014ARIS - [email protected]

52 La surexploitation de ces périmètres a provoqué une chute de fertilité des sols par la remontée des eaux souterraines et l'épandage des engrais par des doses non contrôlées a provoqué la salinisation des sols, qui se répercute sur les rendements des cultures autres que le palmier dattier.

I.2. Evolution des nouveaux périmètres:

Ce sont généralement des périmètres créés dans le cadre de la loi de 83/18 portant l'Accession à la Propriété Foncière Agricole (APFA), comme pour El Amri, Draa El Amri El Marhoum. Mais El Amri et Draa El Amri ont été exploités avant cette date par les agriculteurs d’une manière illicite. Pour les régulariser, les autorités les ont intégrés dans le cadre de cette loi. Car ces trois périmètres constituent la majorité de superficies agricoles avec plus de 60%. Les terres sont distribuées à des bénéficiaires dans le cadre de la mise en valeur sous forme des lots de 04 hectares. Cette opération a commencé dès 1988, et cela a donné un nouveau souffle à l'agriculture et une couverture juridique à l'extension des terres agricoles dans la zone. La majorité des terres reste non exploitée, ce qui attire les investisseurs locaux et ceux d’autres wilayas pour investir dans la plasticulture et surtout les deux périmètres de Draa El Amri et El Marhoum où les sols sont vierges et non usés et les terres non occupées constituent 65% des terres agricoles. Ce qui n’est pas le cas pour le périmètre El Amri qui a atteint son état de saturation vu que les superficies sont occupées jusqu’à 70%, et cela ne donne pas l’occasion aux agriculteurs d'étendre les superficies de leurs exploitations, ce qui pousse les exploitants à chercher de nouvelles terres à exploiter. Généralement les agriculteurs procèdent au transfert de leurs serres vers le périmètre d'El Marhoum ou Draa El Amri, et substituent les serres par la plantation de palmier dattier. Sur le plan de l’évolution des techniques de production, nous avons observé que le système d’irrigation par le goutte à goutte tend à se généraliser dans la zone dans la mesure où plus de 80% des agriculteurs l’utilisent et ceux qui ne l’utilisent pas ne disposent pas de moyens financiers et n’ont pas eu accès à la subvention dans ce sens. L’utilisation des pesticides et des engrais est liée à la disponibilité de ces produits sur le marché. Nous avons observé une évolution remarquable du fait que les agriculteurs utilisent même des produits hormonaux qui agissent sur le calibre et la couleur. La fertilité de ces périmètres est bonne avec des sols alluviaux non exploités totalement. Durant ces dernières années, on remarque que les exploitants du périmètre d'El Amri préfèrent transférer leurs serres et facteurs de production de maraîchage sous abris vers des nouveaux terrains non exploités tels que ceux du périmètre d'El Marhoum et Draa El Amri. Les agriculteurs expliquent cela par "l’usure de terrains", la chute des rendements et la pullulation des maladies, même s’ils utilisent des amendements organiques et minéraux pour préserver cette fertilité. Mais la fragilité des sols alluviaux et la monoculture provoquent la chute des rendements dès la cinquième année d’exploitation. Les terres affectées auparavant aux cultures maraîchères sous abris sont consacrées au palmier dattier.

II. Evolution des systèmes de production agricole: Pour passer d’un état global à un état plus précis, nous avons élaboré une typologie des exploitations agricoles qui nous simplifie la compréhension de leur fonctionnement, et saisi les éléments explicatifs fondamentaux de leur évolution ; nous avons emprunté la méthode de DORE et SEBILLOTTE de l'INA-PG (1987) [4]. Cette étape est certes nécessaire pour notre démarche, mais en terme de dynamique, nous avons jugé plus pertinent de nous intéresser à l’évolution des systèmes de production pour mieux appréhender les systèmes de cultures les plus durables et les systèmes « conjoncturels » [5].

II.1. Typologie des exploitations agricoles :

Les typologies sont avant tout une méthode de simplification de la réalité. Elles doivent permettre en effet de passer d'une multiplicité de cas individuels à un nombre réduit de cas [6]. En finalité, il existe trois systèmes de production agricoles ; phoenicicole, maraîcher et mixte. Il faut souligner que l’on sous-entend par système de production mixte un système qui est à la fois phoenicicole et maraîcher et où il n’y a pas de prédominance avérée d’un système de culture sur un autre. D’ailleurs on ne retrouve que rarement un système de production à l’état « pur » ; il s’agit seulement de système de culture dominant soit en terme de superficies soit en terme de chiffres d’affaires. Nous allons essayer d’analyser l’évolution des trois systèmes de production identifiés. Ainsi nous tenterons de retracer les trajectoires d’évolution de ces trois systèmes en mettant en évidence leurs perspectives et leur devenir probable.

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53 II.1. Evolution du système de production « plasticulture »:

Pour une zone comme El Ghrous, le maraîchage sous abris assure des revenus financiers réguliers à une fraction importante de la population et surtout les jeunes dont 69% pratiquent la plasticulture seule ou associée avec autres cultures. Mais, si on s’intéresse à l'historique des exploitations enquêtées, on trouve que la majorité de celles-ci (94%), ont pratiqué ce système de culture avant de l'abandonner ou bien elles sont entrain de le pratiquer. Il faut noter que la majorité des exploitations qui pratiquent ce système de culture (87%) a été créée durant la dernière décennie.

Etapes

2007 2000 1995 1990 Processus d’évolution -Figure 1: Trajectoire d'évolution du système de production plasticulture

On note au niveau de ce type d’unité de production une accumulation rapide des capitaux. L'investisseur, dans ce type d’unité,

atteint le statut de grand exploitant dans une période courte. Mais l'utilisation successive des mêmes sols provoque la chute de

leur fertilité et l’envahissement par les mauvaises herbes et les prédateurs. Ceci va se répercuter sur les rendements, et pousse

l'exploitant à substituer la plasticulture par la plantation de palmier dattier et à transférer les serres vers d’autres terres.

Embocagement à la parcelle : Au fond : manioc protégé (plus vert) entre les haies 10 serres

+ épouse Main d’œuvre saisonnière + permanente + familiale

Agrandissement vers 04 serres et main œuvre saisonnière

Installation de 02 serres

Perspectives *Extension vers de nouvelles terres * Plantation de palmier dattier *Achat de matériel de production

Utilisation de main d'œuvre permanente, métayage

Augmentation du nombre de serres Utilisation de main d’œuvre saisonnière

Epargne des revenus agricoles augmentation progressive du nombre de serres

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54 II.2. Evolution du système de production mixte:

Ce système est basé essentiellement sur la phoeniciculture et la plasticulture. La plasticulture assure un revenu

important et rapide et le palmier assure un revenu régulier supplémentaire pour les exploitants. Nous signalons aussi

l'existence d'autres cultures telles que l’arboriculture et les cultures de plein champ à un degré marginal et qui

sont destinées principalement à l'autoconsommation.

Etapes Processus d’évolution - Figure 2: Trajectoire d'évolution d'une exploitation mixte

Palmier 06 ha nombre de serres 05 Utilise métayage

Palmier 04 ha Nombre de serres 06 Utilise métayage

Palmier 02 ha N° serres 10 Autre cultures

Palmier 0,5 ha + 02 serres Palmier 0,5 ha 02 à03 serres

Perspectives *Extension du palmier *Développer la plasticulture *Introduire de nouvelles techniques

Plantation de palmier Diminution de la plasticulture

Diminution des serres Extension de superficies phœnicicoles

Utilisation de main œuvre permanente et saisonnière

Utilisation de main œuvre S et P

Utilisation de main d’œuvre saisonnière

Augmentation de nombre de serres et plantation de palmiers Utilisation de main d'œuvre saisonnière et permanente

1980

1990

2000

2007

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55 La totalité des exploitations a une superficie moyennement grande, entre 04 et 20 ha, où l'agriculteur exploite seulement une partie de la superficie totale de l’exploitation. Cette situation donne une possibilité d’extension de la superficie cultivée et l'introduction de nouvelles cultures. Environ la moitié des exploitants (46%) ont commencé par le système mixte qu’ils ont maintenu jusqu’à nous jours. Environ 35% ont commencé par la plasticulture pour se convertir à la fin en un système mixte par la plantation du palmier dattier. Mais pour le reste, ils ont commencé par des plantations du palmier dattier pour finir par un système de production mixte et cela par l'introduction de la plasticulture. Mais on remarque à partir de l’évolution des exploitations, que la superficie de la plasticulture est en régression progressive par rapport à la superficie phoenicicole qui gagne de plus en plus de superficies. Cela s’explique par la chute de fertilité des sols et la chute des rendements du maraîchage protégé. La stratégie adoptée par les agriculteurs consiste à substituer la plasticulture par le palmier dattier et à occuper les superficies non utilisées par la plasticulture.

II.3. Evolution du système de production phoenicicole:

Ce système de production phoenicicole présente le tiers des exploitations enquêtées. Il est généralement caractérisé par des superficies petites et totalement occupées. Nous avons noté que la majorité des exploitations de ce système ont déjà pratiqué d’autres spéculations et surtout la plasticulture, dans les années 1980 et les années 1990 avant d'atteindre la situation actuelle. L'introduction de la plasticulture a donné une dynamique importante pour cette unité de production, du fait qu’elle soit utilisée comme source financière pour l'installation de palmier et cela à cause de la rentabilité rapide, mais aussi leur demande en intrants et fertilisation du sol a accéléré sa régression.

2007 2000 1990

1980 Processus d’évolution - Figure 3 : Trajectoire d'évolution d’une exploitation phoenicicole.

Recours main d’œuvre permanente salariée

Utilise la main d’œuvre permanente+métayage

Palmier 05 ha - main d’oeuvre saisonnière + permanente + familiale

Palmier 02 ha – 5 serres main d’oeuvre saisonnière + permanente + familiale

Palmier 1,5 ha- nombre de serres 08 –main d’œuvre familiale +permanente +saisonnière

Palmier 01ha, nombre de serres 2, main d’œuvre familiale

Palmier 0,5 ha culture plein champ –main d’œuvre familiale

Perspectives *amélioration des techniques de production *extension vers autre terres *Création d'une chambre froide *Introduire de l'élevage

Remplacement des serres par des palmiers

Regression du nombre de serres -augmentation de La superficie de palmier

Utilisation de main d’œuvre saisonnière

Augmentation de Superficie palmier et serres

Introduction de plasticulture

Disparition de cultures plein champs

Etapes

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56 L’augmentation des prix des intrants agricoles a aussi influé significativement sur les orientations de la

production. Les cultures maraîchères sous abri sont fortement exigeantes en intrants (film plastique, engrais,

produits phytosanitaires) contrairement au palmier dattier. Cette augmentation des prix a influé sur la rentabilité

de cultures maraîchères qui supportent des charges d’exploitation importantes. Selon les agriculteurs cette

influence est conjuguée au fait que les cultures sous abri demandent une présence et une surveillance continuelles et

présentent une plus grande fragilité face aux maladies et autres prédateurs.

Conclusion

La zone d’El Ghrous a connu une dynamique remarquable grâce à l’introduction de la plasticulture. Cette évolution

s’est matérialisé par la mise en place d’un marché agricole qui est en passe de devenir l’un des plus importants à

l’échelle nationale et approvisionne environ 24 wilayas. Cette situation est le fruit d’une évolution du système de

production qui était majoritairement phoenicicole et a subi des mutations profondes pour donner naissance à un

système de production maraîcher et un système de production mixte (maraîcher – phoenicicole).

Les anciens périmètres qui représentent 40% de la superficie agricole totale de la zone, sont constitués d’anciennes

exploitations de petite taille qui ont atteint leur saturation en matière d’exploitation des terres particulièrement

par la phoeniciculture. Par contre, les nouveaux périmètres de mise en valeur représentent environ 60% des terres

agricoles dans la zone, qui ne sont pas totalement exploitées, et c’est sur ces périmètres que nous observons une

dynamique plus remarquable.

L’orientation des systèmes de cultures est guidée en premier lieu par le fait que le maraîchage sous serres permet

une accumulation rapide de capitaux par cette spéculation. Mais la chute de fertilité des sols, le pullulement des

maladies, des ravageurs et des mauvaises herbes et l’augmentation des prix des intrants sur le marché ont poussé

les agriculteurs à réorienter leur système de culture vers la phoeniciculture qui est mieux maîtrisée, garantit plus

ou moins un revenu régulier et consomme beaucoup moins d’intrants agricoles. Cette situation évolue, après une

certaine période, par un déplacement de ces serres vers les nouveaux périmètres et leur substitution par des

plantations phoenicicoles. Cette orientation, sauf événements conjoncturels, aura tendance à se généraliser et l’on

assistera progressivement à une régression importante de la plasticulture dans la zone.

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57

2 - Lutter contre la dégradation des terres

pour renforcer la sécurité alimentaire en zones semi-arides dans l'Androy à Madagascar

par Yves LE BARS, IG GREF H,

Président du GRET. membre d’ÉCHANGES MED

S’engager, agir et innover pour un monde plus juste. Résumé par Michel BARTHAS, IG GREF H, membre d’ÉCHANGES MED.

Cette intervention a permis, tout d’abord, de faire connaissance avec le GRET, ONG créée il y a 35 ans, bien connectée avec la recherche , et regroupant 7OO professionnels du développement solidaire dont 50 seulement au siège parisien et les autres dans 30 pays, dont 12 avec une représentation permanente. Les thèmes de développement rural, mais aussi urbain, traités par le GRET, sont très nombreux et parmi eux celui du développement agricole et de la sécurité alimentaire fédérant les actions ayant bénéficié à la région de l’Androy à Madagascar.

La région de l’Androy constitue l’extrême sud de la Grande Ile. C’est une zone semi-aride typique avec une pluviosité très irrégulière de l’ordre de 300 mm par an et possibilité d’occurrence d’années sans pluie et donc de famines. La question de l’eau est centrale. Les cultures classiques sur sols sableux y sont le manioc, la patate douce et le maïs, le sorgho ayant fortement régressé suite à des attaques d’insectes. Le projet du GRET est d’abord d’assurer la sécurité alimentaire grâce à la recherche et la définition, en milieu paysan, d’un itinéraire technique agricole approprié (entre 2005 et 2009), sa promotion (entre 2009 et 2011) auprès de nombreux producteurs, et enfin sa généralisation (à partir de 2011) en comptant notamment sur la propension des paysans à « observer ce qu’il y a derrière la haie » mais aussi par la fourniture de semences, de formation et d’information. L’itinéraire technique a pour objectif prioritaire de restaurer la fertilité des sols et de lutter contre un vent très agressif ; il se caractérise notamment par l’introduction de deux nouvelles plantes légumineuses améliorantes, le cajanus et le konoké. Le cajanus ou pois d’Angole est une plante vivace arbustive utilisée en brise-vent qui, outre des graines consommables, peut fournir du bois de chauffe au bout de 3 ou 4 ans. Le konoké, semé en plein, améliore fortement la fertilité en trois ans tout en fournissant des récoltes, ce qui permet ensuite de reprendre les productions traditionnelles avec succès ; il peut être aussi utilisé en rotation avec des céréales ou d’autres légumineuses. L’opération en est aujourd’hui au stade de l’autonomisation des acteurs locaux, y compris la production des semences améliorées, et de la massification de l’expérience. Ce sont les défis essentiels du proche avenir. D’autres défis à plus long termes sont liés à la forte variabilité des pluies (pour l’agriculture pluviale) et la forte pression parasitaire sur les légumineuses (insectes, oiseaux…).

REPONSES A DES QUESTIONS - L’expérience malgache peut inspirer d’autres opérations en zone aride ou semi-aride, notamment en Algérie mais il n’est pas possible de faire l’économie d’une expérimentation préalable à toute vulgarisation, en couplant les essais en station et l’expérimentation en milieu paysan.

- A noter à ce sujet une différence importante entre l’aridité tropicale et l’aridité méditerranéenne : sous les tropiques, il pleut en été lorsque la végétation pousse, d’où la possibilité d’obtenir du maïs en culture pluviale ; en revanche, en climat méditerranéen, la pluie ne tombe pas au moment du pic des besoins de la plante ce dont seul le blé peut s’accommoder en culture pluviale. - Le GRET, tout en ayant une vision et une éthique du développement, est nécessairement opportuniste quant au choix de ses chantiers. Il a en effet besoin de financements stables pour être pérenne. Sous réserve de l’existence de financements, l’Algérie est potentiellement susceptible d’accueillir les compétences du GRET.

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Le GRET : Budget 2009 16,6 millions €

Une coopération de la présence dans les pays : projets de terrain et expertise ;

La production de références et de connaissances : une mission recherche, en convention avec le CIRAD ;

La construction d’un plaidoyer, pour influer sur des politiques publiques de développement et de coopération

La participation effective aux plateformes d’ONG : Coordination SUD

Le GRET participe à la C2A (Commission Agriculture & Alimentation) pour influencer les politiques touchant à l’agriculture et au commerce agricole et porter ses positions et travaux auprès des acteurs sociaux et des décideurs politiques nationaux et internationaux OMC, CNUCED, G8

http://www.coordinationsud.org/plaidoyer/agriculture-alimentation/ L’Androy : une région sous pression

L’Androy, au cœur du Grand Sud de Madagascar, est l’une des régions les plus arides de la Grande Ile. Cette région bénéficie d’une très faible pluviométrie d’autant plus réduite que l’on se rapproche du littoral. A proximité de la côte, les précipitations atteignent rarement les 300 mm et l’intervalle entre deux pluies peut dépasser l’année lors des périodes les plus dures. Cette zone qui est aussi la plus peuplée atteignant localement plus de 100 habitants au km² est aussi la plus difficile à mettre en valeur. Le sol sableux est pauvre et soumis à des vents forts, érodants et asséchants, dont les effets sont dévastateurs en l’absence de couvert boisé. Bien que l’Androy bénéficie en théorie de deux saisons pluvieuse, l’irrégularité des pluies y rend l’agriculture et l’élevage incertains Les principales cultures de la zone aride sont le manioc, la patate douce et le maïs. A cela s’ajoutent quelques cultures de rente comme le ricin, le niébé, les arachides, le pois du Cap, ou les oignons. La culture du sorgho, pourtant très appréciée, a fortement régressé à cause de la pression parasitaire (foreurs de tiges). Depuis la grande sècheresse du début des années 90, cette région a été l’objet de nombreuses interventions des acteurs du développement, et bénéficie, depuis, d’une intervention quasi ininterrompue des acteurs de l’urgence. A cela, s’ajoute une crise politique qui dure depuis début 2008. La politique de décentralisation est « en panne » à Madagascar et la Région Androy, très enclavée, ne dispose ni des moyens humains ni des moyens financiers nécessaires pour remplir sa mission. Le Ministère de l’Agriculture s’intéresse aux actions portant sur l’agroécologie en Androy mais les Directions Régionales du développement Rural disposent de moyens très faibles pour appuyer les initiatives en cours. Le projet PSASA : introduire et diffuser des systèmes de culture agro écologique

Le projet PSASA du GRET s’est mis en place dans un contexte institutionnel complexe où les instances nationales et régionales sont carantes. L’action est basée sur une innovation majeure qui vise à améliorer les systèmes de culture en protégeant les parcelles contre les vents et en restaurant la fertilité des sols. Après une phase de recherche développement active de 4 ans (2005-2009), des plantes améliorantes ayant des vertus alimentaires ont été identifiées et ont été diffusées au niveau villageois à partir de 2009 (Cajanus Cajan, konoke, mil pénicillaire). Pour encourager cette diffusion, un système d’achat de semences en milieu paysan a été organisé, ce qui a encouragé l’introduction de ces plantes dans les systèmes de culture. Progressivement, au-delà de l’intérêt financier immédiat, les paysans ont pu constater l’intérêt alimentaire en période de soudure et les effets bénéfiques sur les rendements des cultures traditionnelles de manioc ou de patates douces.

Embocagement à la parcelle : Au fond : manioc protégé (plus vert) entre les haies de Cajanus Au premier plan : manioc non protégé (plus rachitique)

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Champ de konoke (légumineuse locale) Culture de la patate douce entre les haies de cajanus

Actuellement, le Cajanus Cajan et le konoke permettent également de récupérer des terres dégradées pour les remettre en culture après deux ou trois ans de restauration de la fertilité. Les actions préconisées se veulent simples pour être reproductibles spontanément à l’échelle paysanne. D’autre part, les plantes préconisées pour améliorer les systèmes de culture ont des vertus alimentaires appréciées par les populations.

Au commencement, l’action a visé des paysans individuels au niveau des villages. Petit à petit, ces paysans se sont constitués en groupes d’affinités pour échanger sur leurs pratiques et ont désigné des porte-paroles pour faire entendre leur voix au niveau des instances d’exécution et de décision (projet, ONG partenaires, Direction Régionale du Développement Rural, Région Androy, etc.). Une structuration sous forme d’association ou d’organisation paysanne n’est pas envisageable actuellement compte tenu de la prédominance du système clanique sur toute autre forme d‘organisation.

Actuellement, seule la DRDR s’intéresse réellement à l’action et collabore avec le projet pour assurer la diffusion des pratiques en milieu paysan (achat et distribution de semences améliorées, formations techniques, etc…)

L’action s’est structurée selon un mode projet mais doit évoluer vers une responsabilisation des acteurs locaux qui sont appelés à se structurer en ONG locale à court terme pour assurer les services aux producteurs. Un appui technique et financier dégressif sera assuré pour accompagner cette nouvelle structuration.

La phase de recherche développement en station de recherche et en milieu paysan a duré 4 ans pour un coût de

1 133 000 euros sur financement de l’Union Européenne (Projet FASARA – 2005/2009).

L’appui à la promotion en milieu paysan de systèmes de cultures éprouvés a duré deux ans pour un coût de 500 000 euros sur financement de l’Union Européenne (Projet PSASA- 2009/2011) et touche actuellement au minimum 30 000 producteurs.

Un changement d’échelle est envisagé pour toucher, grâce à une ONG locale, 100 000 bénéficiaires en 3 ans pour un coût de 1 000 000 euros (de 2012 à 2014) en négociation avec l’Union Européenne et le Ministère de l’Agriculture.

Des effets à terme sur la sécurité alimentaire L’effet direct observé est l’utilisation des plantes agroécologiques comme ressources alimentaires (cajanus, konoke, mil). Leur vertu agroécologique pure (brise-vents, fertilisation des sols, bois de chauffe) n’est devenue qu’un effet induit utile pour remettre en culture les terres dégradées et abandonnées, principalement en vue d’y reprendre la culture du manioc.

Dans une société à structuration traditionnelle clanique, il n’est pas envisageable de promouvoir une organisation de type association ou organisation paysanne avec des règles démocratiques établies. Pour favoriser la remontée de la parole des bénéficiaires, un système de regroupement de 5 à 8 personnes par affinité a été privilégié avec l’aide d’un socio-anthropologue originaire de l’Androy.

A terme, on peut anticiper une réduction de la vulnérabilité alimentaire en période de soudure grâce aux légumineuses (Cajanus et konoke) qui produisent régulièrement pendant les mois défavorables.

Une démarche appropriée localement.

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Pour tout courrier et tout contact, s’adresser à : Pierre Fauré 33, avenue de la Sibelle - 75014ARIS - [email protected]

60 Il apparaît aujourd’hui une diffusion spontanée de ces méthodes d’agriculture de conservation. Bien que ce phénomène n’ait pas été mesuré, il est aisé de constater de visu la réalité de la diffusion autour des parcelles appuyées par le projet.

Une des forces du projet est d’avoir su s’adapter au contexte local et de rester dans une dynamique évolutive constante. Si l’on prend le cas précis de l’agroécologie, le projet a fait le choix de promouvoir en priorité l’utilisation du cajanus et du konoke. Le cajanus est proposé en premier lieu comme brise vent. Après plusieurs années d’expérimentation et ce, depuis le projet FASARA, l’itinéraire technique du cajanus a été affiné au fur et à mesure. Le konoke est aussi largement proposé comme plante de couverture entre les rangs. Pour les terres les plus dégradées il est conseillé de planter un couvert continu de cajanus pendant plusieurs années afin de restaurer la structure et la fertilité du sol. C’est seulement après que des bandes peuvent être partiellement retirées pour permettre la culture d’autres spéculations. En dehors de ces deux cultures qui sont proposées en priorité, le projet laisse le paysan entièrement libre des autres cultures qu’il souhaite associer. Dans la plupart des cas, les nouveaux agriculteurs préfèrent tester ces méthodes sur leurs mauvaises terres puis les transfèrent peu à peu à des terres meilleures dès qu’ils constatent son efficacité, et cela constitue un gage d’appropriation forte. Des impacts notables et multiples

En termes environnementaux, le premier impact est l’effet bénéfique des brises vents contre l’érosion éolienne qui dégrade fortement les sols. En second lieu, les légumineuses cajanus et konoke contribuent fortement à la récupération des terres dégradées, qui sont remise en culture par le manioc, base de l’alimentation, au bout de 2 ou 3 ans et au maintien général de la fertilité des sols. Enfin, le cajanus âgé (3 – 4 ans) et les tiges de mil servent de bois de chauffe dans un environnement qui en manque cruellement.

L’impact évident sur l’économie des ménages est d’abord la possibilité de disposer d’une ressource alimentaire en période de soudure, notamment grâce au cajanus et au konoke. En cas de sécheresse, le mil constituera un complément céréalier plus conséquent que le sorgho (très parasité) et le maïs (trop exigeant en eau). La possibilité de disposer d’une ressource alimentaire en circonstances extrêmes aura un effet direct sur les velléités d’exode car les antandroy sont attachés à leur terre et ne migrent qu’en cas d’absolue nécessité.

La société antandroy est une société patrilinéaire organisée en clans (razagne) subdivisés en lignages et sous-lignages (fanagnandrae) qui se définissent comme l’ensemble des descendants d’un même ancêtre. Cette structuration clanique et lignagère est prédominante et influence toute tentative d’organisation du milieu rural.

D’autre part, de nombreux interdits (fady) existent dans les pratiques des antandroy et correspondent à des règles édictées par les ancêtres. Cependant, les fady n’ont pas tous un caractère figé et quelques uns peuvent être levés par des cérémonies appropriées ce qui fut le cas pour le cajanus dans certaines communes

Pour l’instant, aucun conflit n’a été constaté. Cependant, certains agriculteurs envisagent de clôturer des espaces vierges dégradés tenant lieu de parcours à bétail pour restaurer leur fertilité et les remettre en culture. Il convient dès à présent de réfléchir à des schémas d’aménagements pastoraux incluant la mise en cultures de plantes fourragères (cactus inerme, braccharia) pour que la gestion de l’espace soit optimisée et que le bétail puisse être correctement nourri.

Enfin, l’action n’a pas eu d’impact sur la politique nationale mais elle est connue et encouragée par le Ministère de l’Agriculture qui a mandaté la Direction Régionale du Développement Rural pour accompagner le projet en Androy (achat de semences, diffusion des techniques, participation aux instances de concertation sur la Sécurité alimentaire).

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61 Les défis pour l’avenir Le projet ne bénéficie pas d’appui significatif de la région Androy mais suscite un intérêt affirmé du Ministère de l’Agriculture pour cette action jugée innovante et prometteuse par les autorités L’action est confrontée à la forte variabilité des pluies et à une importante pression parasitaire (foreurs de tiges sur le sorgho, et foreurs de gousses sur les légumineuses qu’il convient de traiter avec des insecticides, oiseaux granivores). Pour l’instant l’action doit être obligatoirement subventionnée par des ressources externes en l’absence d’investisseurs privés dans la zone et de ressources propres de la région Androy. Du point de vue organisationnel, la principale difficulté réside dans le faible niveau technique des ressources humaines locales ce qui oblige à recruter des cadres extérieurs qui ne souhaitent pas s’implanter durablement dans la zone. D’autre part, au niveau des villages, l’action ne peut être conduite à l’heure actuelle qu’avec des paysans individuels qui sont appelés à se structurer progressivement selon l’organisation clanique traditionnelle ce qui nécessite un accompagnement anthropologique appuyé. En termes de durabilité, le principal enjeu est la protection des sols contre l’érosion éolienne et la restauration de leur fertilité pour que le manioc, aliment de base de l’Androy, soit cultivé et produit en quantité suffisante. L’action pourra être jugée pérenne quand la diffusion spontanée des pratiques sera constatée à grande échelle et qu’un marché local des semences « agroécologiques » sera actif au niveau des villages. L’appropriation devra se faire d’abord par les groupes de paysans engagés dans l’action et qui sont regroupés par groupes d’affinités de 5 à 8 personnes. Ensuite, les porte-paroles de ces groupes devront être en mesure de participer directement aux discussions avec les autorités régionales et les services techniques de l’Etat pour défendre leurs intérêts et négocier les appuis nécessaires (lutte phytosanitaire, production de semences de qualité, formations techniques, etc…). La diffusion pourra s’effectuer par une collaboration accrue avec les structures de développement en place (services de l’Etat et ONG), la mise à disposition de semences toute l’année (CTAS), la formation des techniciens et paysans relais, et une large information par les médias appropriés (radios locales).

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3 - Un nouveau Partenariat de Collaboration pour les Forêts Méditerranéennes (PCFM)

par

Alain CHAUDRON, IGPEF H, anciennement chargé de mission au

Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire (Paris).

Résumé par Gabriel TANDEAU de MARSAC, IG GREF H, membre d’ÉCHANGES MED

Introduction : Alain CHAUDRON présente d’abord plusieurs cartes, en vidéo projection concernant : A / Les limites de la région méditerranéenne : il existe plusieurs tracés assez différents. B/ Les impacts du Changement climatique-C.C- (d’après le Plan Bleu) : cette région est très sensible, avec des augmentations prévisibles de températures notables et l’apparition au nord de la zone de maladies telles que le paludisme. C/ La zone des forêts et espaces boisés méditerranéens : elle couvre 20 millions d’hectares, et constitue un secteur menacé.

Il a ensuite décrit les objectifs du Partenariat de Collaboration pour les Forêts Méditerranéennes : A l’origine, il s’agissait de travailler ensemble face aux menaces communes, avec des fonctions complémentaires à celles du comité Silva Mediterranea de la FAO (voir le site de cet organisme avec la rubrique d’avril 2011) http://www.fao.org/forestry/silvamed/66624/fr/ A/ Objectifs : Améliorer le cadre des politiques dans les 6 pays concernés principalement : l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Liban, la Syrie, la Turquie, avec, en plus, 12 pays ou institutions partenaires mentionnées dans l’accord que l’on trouve dans l’adresse précédente. B/ Historique : Il a été signé en septembre 2010 à Istanbul, présenté à la 9ème session du Forum des Nations Unies sur les forêts en janvier 2011 à New York, et lancé à Avignon, avec l’adoption de son programme annuel, lors de la deuxième semaine forestière méditerranéenne en avril 2011. C/ Actions possibles : Des actions sont possibles en Algérie car il y a un mécanisme de financement pour les forêts par plusieurs institutions et organismes : UE, FFEM, GIZ, Ministère de l’Agriculture, dont le montant s’élève à 8,5 millions d’€ (voir le programme FFEM à la suite) D/ Gestion participative : En un mot, il s’agit de passer de la politique à la pratique.

Informations diverses La 3ème semaine forestière méditerranéenne aurait lieu en Algérie à Tlemcen en mars 2013 (à confirmer).

Présentation des cartes

d’ après le Plan Bleu Carte des limites de la région méditerranéenne, en fonction, soit des bassins versants, soit de la zone bioclimatique

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d’ après le Plan Bleu

Carte des impacts du Changement climatique La question des impacts est une question complexe confrontant les grandes tendances en matière de températures, précipitations et niveau de la mer avec les caractéristiques naturelles et anthropiques de la Méditerranée. L’environnement naturel méditerranéen est d’ores et déjà fortement marqué par les pressions des sociétés qui s’y développent, pressions que les effets du changement climatique vont exacerber. Ainsi, les impacts les plus importants du changement climatique en Méditerranée sont à rechercher du côté de la disponibilité en eau, de la biodiversité et des activités économiques qui en dépendent. Un contexte hydrologique de plus en plus tendu L’eau est au cœur des principaux impacts du changement climatique sur l’environnement naturel, se traduisant notamment par une modification rapide du cycle de l’eau liée à la hausse de l’évaporation et de la diminution des précipitations.

d’après le Plan Bleu Carte des zones forestières et boisées : 20 millions d’hectares au total.

Partenariat de Collaboration pour les Forêts Méditerranéennes (PCFM)

a) Historique : Un Partenariat de Collaboration pour les Forêts Méditerranéennes a été signé au cours du quatrième trimestre de l’année 2010, à Istanbul. Il a été lancé à l’occasion de la deuxième semaine forestière méditerranéenne en Avignon du 5 au 8 avril 2011.

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64 Les membres de ce Partenariat de Collaboration souhaitent renforcer conjointement les capacités des pays membres du Comité sur les questions forestières méditerranéennes de la FAO - Silva Mediterranea et de son Secrétariat, basé à Rome, pour accélérer la mise en œuvre d’une gestion forestière durable (GDF), afin de garantir la production durable des biens et services fournis par ces écosystèmes dans les conditions actuelles de changement climatique. Il porte en priorité sur les pays les plus forestiers de la partie méridionale et orientale de la Méditerranée, à savoir : Maroc, Algérie, Tunisie, Syrie, Liban et Turquie.

b) Objectifs et fonctionnement de ce PCFM

Ce Partenariat de Collaboration sur les Forêts Méditerranéennes (PCFM) cherche tout particulièrement à résoudre les ‘’quatre principaux problèmes identifiés’’ pour l’adaptation des forêts méditerranéennes au changement climatique lors de l'atelier organisé conjointement par la GIZ et le Département des Forêts de la FAO en juillet 2009 à Rabat, à savoir :

� Politiques inadéquates et manque de coopération intersectorielle ;

� Manque de connaissances et d'informations sur les écosystèmes forestiers ;

� Insuffisante sensibilisation du public ;

� Manque de financements adéquats. Le principe d’action de ce PCFM est de favoriser les synergies entre les divers organismes signataires, aux centres d’intérêts, compétences et modes d’action variés, mais dont l’objectif commun est la gestion durable des écosystèmes forestiers méditerranéens. Sur la base des contributions de chaque partenaire, il avait été prévu qu’un plan d’opération annuel du Partenariat de Collaboration soit élaboré chaque année pour la période 2010-2013. Le premier plan opérationnel annuel a été approuvé lors de la première réunion du comité de pilotage qui a eu lieu le 8 avril 2011 à Avignon durant la deuxième Semaine Forestière Méditerranéenne (II MFW). Ce comité de pilotage doit se réunir une fois par an pour approuver le plan opérationnel annuel, pour suivre l'impact du programme commun et pour examiner les éventuels ajustements et mesures supplémentaires nécessaires pour la mise en œuvre efficace de ce PCFM.

c) Partenaires et évolutions probables de ce PCFM

Les membres de ce Partenariat de Collaboration pour les Forêts Méditerranéennes sont les suivants à ce jour :

• Agence Française de Développement/Fonds Français pour l’Environnement Mondial (AFD/FFEM) ;

• Association Internationale Forêts Méditerranéennes (AIFM) ;

• Institut Européen de la Forêt - Bureau régional méditerranéen (EFIMED) ;

• Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (OAA) ;

• Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) ;

• Union Internationale pour la Conservation de la Nature - Centre pour la Coopération Méditerranéenne (UICN - Méditerranée) ;

• Ministère de l'Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire (MAAPRAT) ;

• Plan Bleu/ Plan d’Action pour la Méditerranée (Plan Bleu/PAM)

• Programme Méditerranée du Fonds Mondial pour la Nature (WWF - MEDPO)

• Office National des Forêts – International (ONF I)

• Réseau Méditerranéen des Forêts Modèles (MMFN)

• Association Territoires et Forêts solidaires (COFOR International)

Chaque partenaire doit contribuer à un maximum de transparence et de collaboration lors de la mise en œuvre du plan opérationnel annuel approuvé, à travers une communication intense. Le Secrétariat de Silva Mediterranea sert de plate-forme de communication entre les institutions membres, mais également entre le Partenariat de Collaboration pour les Forêts Méditerranéennes et les six pays partenaires du Sud de la Méditerranée. Pour plus d’informations sur ce Partenariat de Collaboration veuillez consulter : http://www.fao.org/forestry/silvamed/66624/fr/

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Notes en réponse aux questions = Les solutions à apporter au changement climatique (C. C.) peuvent consister en une adaptation des arbres. Le PCFM, dont le travail spécifique est de créer des échanges multiples, entre Etats, entreprises, administrations, et les ONG… permettra le regroupement de ces actions contre les effets de ce changement climatique, car les prévisions du rapport du GIEC laissent entrevoir une augmentation possible de 6°C à la fin du siècle. Des actions ont été menées au niveau international : leur résultat est discuté.

= Il est reconnu que la déforestation est responsable d’environ 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (équivalent aux transports).

= Il est constaté que le développement rural, en Algérie, est pris en main par la direction des forêts, ce qui pose la question des attributions des directions de l’agriculture et de l’environnement. L’action de toutes les administrations concernées est nécessaire pour monter des projets de développement dont l’impact recherché soit mis en évidence. Cela nécessite un suivi sérieux.

= Il est signalé qu’il existe d’autres associations telles que l’AIFM, signataire du Partenariat ; la spécificité d’Echanges Méditerranéens est sa transversalité.

= La réalisation du barrage vert a rencontré des problèmes techniques (essences inadaptées et sols difficiles) et humains relatifs aux populations de nomades… Elle est estimée à 10%. C’est un espoir déçu.

Précisions sur le projet FFEM : Optimiser la production de biens et services par les écosystèmes boisés méditerranéens dans un contexte de changements globaux

Pays Maroc, Tunisie, Algérie, Syrie, Liban, et Turquie

Institution membre porteuse du projet MEDDTL

Date d’identification avril 2011

Domaines d’application Changements climatiques- REDD+

Montant du projet 8,5 millions d’€

Cofinanciers GIZ* : 4,5 millions€, UE : 1,5 ; MAAPRAT :0,35

Contribution du FFEM 2,65 millions € :1/ 1,35 en 07/2011 et 2/ 1,3

faisant l’objet d’un engagement en 11/2011 et sur l’enveloppe Fast start du FFEM

Bénéficiaires Comité Silva Mediterranea de la FAO, le Plan Bleu

Bénéficiaire final

Les populations des territoires forestiers ruraux dans les sites pilotes retenus, les gestionnaires des

écosystèmes, les services forestiers des 6 pays* cibles, l’ensemble de la région méditerranéenne

Démarrage du projet :

2ème semestre 2011

Durée du projet 4 ans

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II – RESUMES DES INTERVENTIONS ET DISCUSSIONS

Matinée du 7 décembre 2011 consacrée à la mémoire d’Henri TARDIEU

Thème 3 - Enjeux hydrauliques et économiques du développement durable de l’agriculture et des territoires Présidents de séance ; Jean JAUJAY et Derradji ZOUINI, respectivement Président et Vice- président d'Echanges Méditerranéens

1. Présentation du programme de la matinée et du Prix Henri TARDIEU qui fait l’objet à l’initiative de l’AFEID et des amis d’Henri TARDIEU, d’une annonce au congrès CIID/ICID qui s’est tenu à Téhéran du 17 au 30 octobre Pierre Fauré, secrétaire général d'Echanges Med.

2. Présentation des enjeux du Bassin de l’Agence de bassin hydrographique « Sahara » en matière de politique d'aménagement du territoire et de valorisation des sols.

3. Ressources et essai de gestion durable des eaux du bassin de Gareat, DALI Nawel, Centre universitaire de Khenchela. et ZOUINI Derradji Université Badji Mokhtar Annaba

4. Etude préliminaire pour une gestion intégrée des ressources en eau dans les zones humides du parc naturel d'El Kala. ZOUINI Derradji Université Badji Mokhtar Annaba

5. Dans les perspectives du 5ème forum mondial de l’eau qui se tiendra à Marseille en mars 2012, évocation du 1er Forum méditerranéen de l’eau des 12 et 13 décembre 2011 à MARRAKECH et notamment des nombreux sujets d’intérêt du Processus Intercontinental Méditerranéen .Pierre Fauré , secrétaire général d'Echanges Med.

6. En vue de notre incursion dans le Zab à BISKRA les 8 et 9, généralités sur la mise en valeur des oasis et les problématiques des ressources en eau et de remise en eau des rhétaras oasiennes ZOUINI Derradji Université Badji Mokhtar Annaba

Synthèse rapide du Colloque par Dominique CAIROL Secrétaire-Coordinateur du Comité scientifique du colloque

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1 - Présentation du programme de la matinée et du Prix Henri TARDIEU.

par Pierre FAURÉ, IG GREF H,

Secrétaire général d'Échanges Med.

La participation d’ECHANGES MED à la démarche du 5ème Forum mondial de l’eau prévu à Marseille en 2012, se fera, certes de façon modeste, notamment par cette deuxième matinée du colloque qui traitera de la gestion intégrée des ressources en eau et de la gestion et de l’occupation des territoires en zones arides et semi-arides.

Cette matinée a été organisée avec un groupe qui souhaite, par des événements de ce type, honorer la mémoire de notre camarade Henri TARDIEU, décédé accidentellement, le 2 avril 2010.

Parmi ce groupe d’amis, il faut citer ici Abderrazak KHADRAOUI, Directeur de l’Agence de Bassin Hydrographique Sahara qui, retenu par la préparation d’une mission à l’étranger, n’a pas pu nous rejoindre mais nous a donné les supports des interventions qu’il aurait faites et qui seront présentées à différents moments par Derradji ZOUINI, notre Vice-président et organisateur algérien de ces Rencontres.

S’il n’est pas dans notre intention de faire, ce matin, un long panégyrique concernant Henri TARDIEU, il importe toutefois de rappeler, devant vous, que cet homme a eu une activité débordante dans le domaine de l’eau et des milieux aquatiques, pleine d’humanisme, d’humanité, de curiosité intellectuelle et de bonne humeur unanimement appréciées.

Notamment, il a su faire partager ses convictions et son talent, dans son pays, comme à l’international, en tant que Président de l’AFEID (Association française pour l’eau, l’irrigation et le drainage) et Vice-président de la CIID (Commission internationale des irrigations et du drainage).

Le prix Henri TARDIEU

Ce prix a fait l’objet, à l’initiative de l’AFEID et des amis d’Henri TARDIEU, d’une annonce au congrès CIID/ICID qui s’est tenu à Téhéran du 17 au 30 octobre 2011. A ce jour, nous n’avons pas eu de retour précis et donc nous n’avons pas connaissance des suites données à cette initiative. Comme nous nous y sommes engagés, nous relaierons, en temps opportun, les informations afférentes à cet événement auprès de nos adhérents et amis, tant en termes d’échéances que de cahier des charges des appels à cancourir.

Henri Tardieu, président de l’AFEID lors d’une séance consacrée à la « CRISE ALIMENTAIRE ET RARÉFACTION

DE L’EAU. QUELS DÉFIS POUR LA PROFESSION AGRICOLE » AU MAGHREB ? Salon International de l’Agriculture PARIS 2009 – le 23 février.

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2 - Présentation des enjeux du Bassin de l’Agence de bassin hydrographique « Sahara » en matière de gestion intégrée des

ressources en eau – Cas du bassin Sahara septentrional.

Cette présentation des enjeux a été faite par Derradji ZOUINI à partir des images d’une vidéo en l’absence de l’intervenant empêché, Abderrazak KHADRAOUI , Directeur de l’Agence de Bassin

Hydrographique Sahara BP n° 660 - 30 000 Ouargla.- E-mail : [email protected]

Le texte de l’intervention prévue est reproduit ci-après.

Résumé : Avant la création en Algérie des agences de bassins hydrographiques, il y a environ une quinzaine d’années, la gestion des ressources en eau était de type centralisé, ce qui n’a pas permis de satisfaire les besoins en eau et ce, malgré des investissements importants et coûteux. Cette centralisation des décisions a engendré d’énormes problèmes, qui ont été aggravés par l’insuffisance de la protection de la ressource, surtout en termes de quantité et de qualité. Parallèlement, d’autres contraintes ont apparu, notamment le manque d’arbitrage des conflits d’usages situés à l’intérieur des limites administratives. Ce mode de gestion était devenu anachronique, par rapport aux gestions modernes et participatives des ressources en eau par les différents acteurs au sein du bassin hydrographique. Dans cette optique, une nouvelle politique de l’eau a été créée et adoptée en 1996 et a vu la création de cinq (05) agences de bassins hydrographiques sur le territoire national, dont celle du Sahara et également la création de cinq (05) comités de bassins, véritables parlement de l’eau. Cette nouvelle politique de l’eau a introduit la notion de gestion intégrée de l’eau dans son milieu naturel, qui est le bassin hydrographique et également les notions d’universalité et de concertation. Les principaux axes de cette nouvelle politique de l’eau sont les suivants : - L’eau est un bien économique, - L’eau est vulnérable et doit faire l’objet d’une protection quantitative et qualitative - La gestion de l’eau doit être intégrée et de ce fait, mettre en place les instruments de gestion et les outils réglementaires. En effet, la gestion des ressources en eau, notamment souterraines dans ce vaste territoire, rude et l’un des plus chauds au monde, obéit à des règles spécifiques aux régions sahariennes et ce, à l’image des systèmes traditionnels de captage et d’irrigation du Sud (foggara) qui témoignent d’un génie hydraulique humain remarquable, dont l’organisation se place au premier plan. Il est à souligner, que dans ces régions, l’eau, revêt une importance telle, que c’est elle qui constitue la propriété foncière au détriment de la terre. Mais, aujourd’hui, en dehors du palmier dattier, ces systèmes traditionnels ne peuvent servir qu’une agriculture de subsistance, alors que, l’accroissement des besoins en eau pour l’alimentation en eau potable, agricole, voire pour l’industrie, exige impérativement le recours à d’autres moyens modernes d’exhaure de l’eau. C’est dans ce cadre, que la gestion en eau par bassin hydrographique est opportune et s’impose et ce, dans l’optique d’une gestion rationnelle, intégrée, concertée et durable. A cet égard, la présente communication a pour but de mettre surtout en évidence, à travers le bassin hydrographique Sahara, la courte expérience algérienne dans le domaine de la gestion en eau, intégrée à l’intérieur des limites naturelles du bassin. Elle a également pour objectif, de mettre en exergue l’impact environnemental, notamment négatif, engendré par la mauvaise gestion des ressources en eau souterraines dans certaines régions agricoles et urbaines, de même que des travaux d’amélioration en vue de lever ou d’atténuer ces contraintes.

1) Introduction L’eau au Sahara demeure un facteur primordial de tout développement des activités humaines. L’agriculture dans ces régions constitue l’activité principale; elle implique la valorisation des ressources hydriques. Les ressources en eau au Sahara sont contenues principalement dans deux grands aquifères, qui s’étendent au-delà même des frontières algériennes (tuniso-libyenne): il s'agit des nappes du Continental Intercalaire (CI) et du Complexe Terminal (CT). La gestion rationnelle des ressources en eau et la maîtrise des techniques hydro agricoles dans ce vaste territoire, fragile et complexe, qui se distingue par une superficie de plus de deux millions de km2, sont

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aujourd’hui une nécessité en vue d’assurer un développement harmonieux et durable. Plusieurs régions, surtout celles situées au Sahara septentrional, sont confrontées aujourd’hui à des problèmes de remontée des eaux provenant des nappes phréatiques, qui sont nuisibles pour les cultures et les habitations.

D’une manière générale, les eaux destinées à l’alimentation en eau potable, à l’irrigation et à l'industrie proviennent surtout des eaux souterraines, mais la qualité physico-chimique de cette eau (salinité) dans certaines régions est le plus souvent médiocre. Cette salinité, dont une partie est d’origine géologique (primaire) s’accroît continuellement par une mauvaise gestion de la ressource en eau et en sols (salinisation secondaire). Cette salinisation de la ressource en eau est aggravée dans certains cas par une pollution le plus souvent d’origine domestique, ce qui rend l’eau impropre à la consommation et parfois même à l’irrigation. En effet, la qualité des eaux dans les différentes régions sahariennes et notamment, celles situées au centre et au nord (Ouargla, El Oued, Biskra) sont de mauvaise qualité et leur teneur en sels peut dépasser les 7 g/l de résidu sec (région de Oued Rhir). Cette forte teneur en sels, conjuguée à la présence d’une nappe phréatique proche de la surface du sol, est l’une des principales causes de la stérilisation des sols de plusieurs zones agricoles.

Il est à souligner, que la mauvaise gestion de la ressource en eau dans certaines régions du Sahara est à l'origine de la création et/ou de l’accroissement de certains phénomènes notamment, la pollution des nappes phréatiques par des rejets liquides d'origine industrielle et surtout domestique. Mais une gestion rationnelle de la ressource en eau permet d’éviter une forte minéralisation et la non pollution des eaux des nappes et permet d’éviter également, des baisses drastiques du niveau hydro statique, qui mettraient le prix de l’eau hors de portée de l’activité agricole. Ce phénomène a pris de l’ampleur, surtout après l’avènement de la mise en œuvre de la loi relative à l’Accession à la Propriété Foncière Agricole (APFA) menée souvent sans études préalables des sols, de cultures adaptées et des besoins en drainage. Ceci a provoqué dans certaines régions un accroissement important de la salinité et la stérilisation de grandes étendues de sols. De plus les eaux de drainage, saumâtres, entraînent de sérieux problèmes par manque d’exutoire.

Cette expérience récente de mise en valeur agricole au Sahara a mis en évidence la fragilité du milieu (eau – sol - climat et végétation). Plusieurs contraintes d’ordre hydrogéologique et pédologique sont apparues, pouvant créer des situations irréversibles avec de graves conséquences sur l’environnement. 2) Présentation de l’aire de l’étude Le bassin hydrographique du Sahara septentrional couvre une superficie de 879 238 Km² avec une population de 1 500 000 habitants (1998) pour une densité avoisinant les deux habitants au kilomètre carré. Cette valeur n’est pas très significative et ce, à cause de la répartition spatiale qui n’est pas homogène entre les

agglomérations. Il est à souligner que 14 communes présentent une densité dépassant les 50 habitants au kilomètre carré et 08 autres entre 20 et 50 habitants. En tenant compte des taux d’accroissement des différentes wilayas de la zone d’étude, la population totale est estimée en 2005 à 1 800 000 habitants. Le Bassin hydrographique compte 96 communes, regroupées dans huit (08) wilayas, dont deux en totalité (Ouargla et Ghardaïa) et six (06) partiellement (El Oued, Djelfa, Laghouat, Adrar, Tamanrasset et Illizi). Les populations sont concentrées surtout dans les grandes agglomérations où l’acticité économique est relativement

importante. Cette dernière est principalement centrée sur l’agriculture (Ouargla, El Oued, Ghardaïa et relativement Adrar) et Hassi Messaoud, (activité pétrolière). 3) Etude du milieu Le Sahara septentrional, au même titre que les autres régions sahariennes, est un grand désert formé de vastes étendues sableuses (dunes), de matériaux caillouteux (regs). La grande majorité de ce vaste territoire est occupée par des grandes étendues, qui sont des espaces inaptes à toute culture.

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70 Du point de vue climat, le Sahara est l’un des déserts les plus chauds et les plus arides du globe. Il se caractérise par des précipitations très peu abondantes et irrégulières entre 120 mm au Nord et 12 mm au Sud, les températures élevées peuvent dépasser les 45°C accusant des amplitudes thermiques significatives et également par une faible humidité relative de l'air. Les vents sont relativement fréquents et leur vitesse est importante d'avril à juillet, ce qui provoque pendant cette période le sirocco et / ou des vents de sable, responsables de la formation et des déplacements des dunes. L'évaporation mesurée sur bac Colorado varie entre 2 500 mm dans les régions de l’Atlas saharien et plus de 4 500 mm au grand sud (Adrar). Toutes ces conditions négatives rendent impossible toute pratique de cultures sans irrigation. L’agriculture dans ces régions a été tout le temps prédominée par le mode d’exploitation oasien associé à la phoëniciculture, qui couvre une superficie de plus de soixante milles hectares (60 000 ha) pour un nombre de palmiers dattiers de plus de huit millions (8 millions) concentrés notamment dans les régions du sud-est du Sahara (Biskra, El Oued, Ouargla….) qui place l’Algérie au cinquième rang mondial de production de dattes. En effet, contrairement aux régions du nord du pays, l’utilisation des terres agricoles dans le sud du pays (Sahara) est généralement déterminée par les disponibilités en eau (puits, foggaras et forages). Le Sahara recèle deux éléments essentiels au développement de l’agriculture : - l’eau, dans certaines régions est très abondante, mais son exploitation doit cependant obéir à des normes très strictes, afin de ne pas rompre l’écosystème fragile du Sahara et le sol, disponible sur de vastes étendues, mais qui présente des problèmes pédogénétiques nécessitant des travaux d’amélioration. Aujourd’hui, une politique de mise en valeur agricole est encouragée par l’Etat et on assiste à la création de petites exploitations, ainsi qu’à la création d’importants périmètres, qui sont irrigués à partir des forages. Cependant ces nouvelles implantations réclament des investissements conséquents (réseaux d’irrigation, de drainage, électrification, point d’eau, pistes etc.…) et leur localisation doit être effectuée sur les meilleurs sols. Il est à remarquer que l’agriculture en zones sahariennes constitue à la fois la principale source de revenus et un moyen de fixation des populations locales. 4) Les ressources en eau Les eaux superficielles sont intimement liées à la pluviométrie, notamment dans les bassins versants. Au Sahara, elles sont relativement importantes principalement dans l’atlas Saharien (Chott Melrhir et la région de la Saoura), le M’zab et le Hoggar - Tassili. Ces régions se distinguent par d’importants oueds caractérisés par des écoulements intermittents. Lors des crues, les eaux de ces oueds se perdent généralement dans la nature ou elles se jettent dans les Chotts et ce, par manque d’infrastructures destinées à la mobilisation de ces ressources (barrages, retenues collinaires, …) 4.1) Les ressources en eau souterraines (transfrontalières) Les ressources en eau souterraines du Sahara septentrional sont contenues dans deux grands aquifères, qui s’étendent au-delà des frontières algériennes (Tunisie et Lybie) : ceux du Continental Intercalaire (CI) et du Complexe Terminal (CT). Cette dernière s’étend sur une superficie de 350.000 km² avec une profondeur oscillant entre 100 et 500 m. Cette nappe regroupe deux systèmes aquifères, qui sont appelés nappe des sables et nappe des calcaires. Le Complexe Terminal est constitué par des formations d’âge et de lithologie différents : à la base, il y a le senono-éocène carbonaté et au sommet, on trouve le mio-pliocène sablo argileux. La nappe du Complexe Terminal est en charge sous les formations argileuses du mio-pliocène dans la partie nord et libre dans la partie sud. L’écoulement général se fait vers les Chotts et vers le golfe de Gabes (Tunisie). Les eaux de cet aquifère se caractérisent par une température peu élevée; l'eau est moins chargée en sels sur les bordures et relativement plus chargée au centre (plus de 5g/l). Quant à la nappe du Continental Intercalaire, elle occupe l’intervalle stratigraphique compris entre la base du trias et le sommet de l’albien. Ce réservoir a un volume considérable du à la fois à son extension sur tout le Sahara septentrional (600.000 km²) et à son épaisseur, qui peut atteindre 1000 mètres au nord ouest du Sahara. La nappe du Continental Intercalaire est un réservoir à eau douce ; la plus grande partie de l’eau de cette ressource a été remplie pendant les périodes pluvieuses du quaternaire. Les eaux de cette formation sont caractérisées par une température qui dépasse les 60°C sauf aux endroits où l’aquifère est proche de la surface du sol, une minéralisation de l’eau, qui oscille entre 1 et 2 g/l de résidu sec. L’alimentation de la nappe est

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71 relativement faible, se fait par ruissellement à la périphérie du réservoir, tout au long et à l’extrémité des Oueds, qui descendent des monts de l’Atlas saharien. 4.2) Gestion de la ressource en eau souterraine Les premières conclusions qui se dégagent après plusieurs années d’exploitation des nappes sont surtout celles liées aux problèmes de gestion, de planification et de suivi de la ressource en eau. En effet, il est difficile d’imaginer une gestion rationnelle et durable sans modification du fonctionnement physique, chimique et biologique de l’environnement. Il est difficile également de gérer une ressource sur un territoire aussi vaste sans un modèle mathématique de gestion. Dans ce cadre, plusieurs modèles ont été élaborés. L’élaboration de cet outil indispensable a permis surtout de prévoir à moyen et long terme l’évolution de la nappe en fonction des prélèvements proposés, ainsi que les conséquences de son utilisation. 4.3) Qualité des eaux La qualité des eaux destinées pour l’alimentation en eau potable et l’irrigation se pose avec acuité dans l’ensemble des régions sahariennes. D’une manière générale, les eaux de la région proviennent surtout des eaux souterraines. Du point de vue quantité, l’eau au Sahara est généralement disponible et ce, grâce à d’importants aquifères, mais sa qualité physico-chimique (salinité) est le plus souvent médiocre. Cette salinité des eaux, dont une partie est d’origine géologique (primaire) s’accroît continuellement par une mauvaise gestion de la ressource en eau, notamment souterraine. (salinisation secondaire) Cette salinisation de la ressource en eau est aggravée dans certains cas par une pollution d’origine anthropique, le plus souvent domestique, qu’industrielle ou agricole, ce qui rend l’eau le plus souvent impropre à la consommation et parfois même à l’irrigation. En effet, la qualité des eaux destinées à l’irrigation subit également une dégradation surtout par l’augmentation de la salinité, qui a une influence directe sur l’évolution des sols, le choix des aptitudes culturales et le rendement des cultures. 5) L’irrigation dans les oasis En plus de l’irrigation par forage, il existe des systèmes traditionnels de captage et d’irrigation adaptés aux conditions locales et mis en place suivant l’origine et l’irrigation par des eaux superficielles et/ou souterraines. Malheureusement, ces modes traditionnels ne peuvent pas répondre aux perspectives de développement de l’agriculture saharienne, qui se traduit par l’extension de nouvelles surfaces à mette en valeur et l’amélioration de l’existant. La demande en eau est déjà importante et elle le sera encore plus, ce qui nécessitera des moyens importants et modernes de captage (pompes et énergies suffisantes) L’introduction timide de l’irrigation par aspersion de type classique dans les régions sahariennes testée avec satisfaction dans les grands périmètres du nord du pays a montré ses limite dans les régions sahariennes, car les conditions de sols et de climat ne sont pas les mêmes (sols très filtrants, salés, forte évaporation et vent violent) et en plus ce mode d’irrigation exige le déplacement des rampes à chaque irrigation. Alors que le système d’irrigation par pivot d’une portée de 300 m et plus, peut irriguer jusqu’à une superficie de plus de 40 hectares en un seul tenant. Dans certaines régions, ce mode d’irrigation a donné de bons résultats avec une bonne productivité à l’hectare (céréaliculture). Des problèmes techniques, de gestion et de commercialisation ont mis un frein à l’engouement constaté lors des premières années de la mise en œuvre de ce système d’irrigation.

En revanche, l’irrigation localisée, en l’occurrence celle du goutte à goutte, a pris de l’extension, notamment dans les régions de Biskra et d’El Oued souf. Ce mode d’irrigation économiseur d’eau a permis d’étendre d’importantes superficies agricoles. 6) Pollution et impact environnemental L’utilisation irrationnelle des ressources en eau souterraines, notamment dans les régions bien pourvues en eau a engendré des conséquences négatives sur le milieu. En effet, l’accroissement rapide de l’utilisation de ces ressources, sans une politique de planification et de gestion, a créé des situations graves pouvant avoir des conséquences néfastes et irréversibles. Actuellement, les zones de palmeraies connaissent d’énormes problèmes liés directement aux conditions naturelles de la région (morphologie du terrain, forte évaporation, salinité des eaux et des sols) et la mauvaise exploitation hydro-agricole (travaux culturaux et entretien, mode d’irrigation) Ces contraintes conjuguées à une utilisation abusive des eaux profondes pour l’irrigation (submersion) se sont traduites par la remontée de la nappe phréatique. Quant à la pollution d’origine domestique (rejets d’eaux

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72 usées), elle est surtout caractérisée par l’insuffisance ou l’absence de réseaux d’assainissement, notamment dans les grands centres urbains, et également par la défaillance ou l’arrêt de stations de traitement. Pour ce qui est de la pollution industrielle dans les régions sahariennes, elle n’est pas significative à l’exception de certaines zones industrielles (Hassi Mesaoud, Biskra). Les unités industrielles de moyennes et petites tailles rejettent une pollution essentiellement chargée en matières organiques et déversent leurs effluents le plus souvent dans la nature (Oueds et bourbiers). Par ailleurs, la région de Hassi Mesaoud, à vocation pétrolière, subit les conséquences nuisibles dues aux différentes activités industrielles, notamment par les bourbiers et les torches. L’utilisation des eaux chaudes de l’albien, notamment dans les régions de Oued Rhir, Oued Souf et Biskra a créé des problèmes d’obstruction par entartrage des canalisations destinées à l’irrigation ou l’AEP et ce, malgré le refroidissement des eaux. Le tartre est constitué des incrustations dures adhérées aux parois des canalisations formant un aspect cristallin de dépôts. 7) L’excès d’eau dans les zones urbaines et agricoles L’utilisation accrue de façon anarchique de ces eaux souterraines pour l’irrigation et l’alimentation en eau potable a engendré des problèmes dus, notamment, à la création et/ou la remontée des niveaux de nappes phréatiques nuisibles pour l’agriculture et l’environnement. Les problèmes liés à cette remontée des eaux dans certaines agglomérations sont significatifs et illustrent parfaitement la mauvaise gestion de la ressource en eau souterraine au Sahara septentrional. En effet, la plupart des zones de palmeraies connaissent d’énormes problèmes liés directement aux conditions naturelles de la région (morphologie du terrain, forte évaporation, salinité des eaux et des sols) et la mauvaise exploitation hydro-agricole (travaux culturaux et entretien, mode d’irrigation). Ces contraintes conjuguées à une utilisation abusive des eaux profondes pour l’irrigation (submersion) se sont traduites par l’apparition de problèmes hydro-agricoles et la manifestation la plus apparente de ces phénomènes est celle des néoformations blanchâtres de sels et même parfois de croûtes à la surface du sol. L’accumulation des sels dans les sols peut atteindre en surface jusqu’à 40 mmhos/cm. En outre, l’extension de l’urbanisation dans certaines agglomérations sur-alimentées en eau (plus de 400 l/j/ habitant) mais insuffisamment couvertes par des réseaux d’assainissement est à l’origine de la formation de lagunes et de la remontée des eaux. 7.1) Cas de la cuvette de Ouargla et de Oued souf 7.1.2) La cuvette de Ouargla est située dans le prolongement du grand bassin de la partie nord est du Sahara. Sa superficie est de 99 000 ha. La population est estimée à 150 000 habitants. Le volume d’eau prélevé à partir des 291 forages dans la nappe du complexe terminal et des 4 forages profonds dans la nappe du continental intercalaire est évalué à 150 hm3/an, dont 27 hm3 pour les besoins urbains. La dotation moyenne par jour et par habitant pour l’alimentation en eau potable dépasse les 400 litres. Cette région souffre depuis longtemps d’un excès d’eau, ayant créé des problèmes d’écologie dans les zones urbaines et agricoles. En effet, les fluctuations saisonnières du niveau de la nappe phréatique provoquent souvent des affaissements de terrain.

Travaux d’amélioration Les effets nuisibles de la remontée des eaux dans la cuvette sont atténués par l’existence de réseaux de drainage par canaux à ciel ouvert dans les palmeraies, ainsi que d’un collecteur d’eaux usées. Le réseau principal de drainage est constitué d’un canal collecteur et de canaux secondaires d’une longueur totale de 66 000 m. L’ensemble des eaux de rejets est évacué par pompage vers la zone d’Oum Raneb située à 8 km de la ville de Ouargla, avec une station de pompage d’une capacité de 279 000 m3/an et une conduite de refoulement de 4 800 m de longueur. Ces infrastructures hydrauliques ont été complétées par des actions de bouchage de forages détériorés, la réalisation de canaux collecteurs sur des dizaines de kilomètres et l’ouverture d’un émissaire à travers l’erg en direction du lac de Sebkhat Essoufioune (exutoire) sur une distance de 41 km. 7.1.3) La vallée du Souf, s’étend sur une superficie de 3.000 km². La population est évaluée à 380.000 habitants, on évalue la production d’eau dans le Souf à 80 millions de m3 à partir de 97 forages exploitant la nappe du pontien, par pompage, et de 3 forages artésiens dans l’albien. L’approvisionnement en eau potable utilise environ 65% de ce volume se traduisant par une dotation moyenne de plus de 400 l/j/hab. La vallée de Souf souffre actuellement des conséquences négatives de la remontée des eaux de la nappe phréatique, qui a engendré l’inondation de centaines de Ghouts (cratères abritant des palmeraies) ainsi que des zones basses de la ville et de sa périphérie.

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Les causes de la remontée des eaux de la nappe du Souf sont multiples, dont les principales sont : l’accroissement des consommations en eau potable et des rejets d'eaux usées, le transfert des eaux des nappes profondes vers les nappes superficielles par les forages anciens et le manque d’exutoire naturel proche de la région. Cette nappe, destinée en plus de l’irrigation naturelle (par capillarité), était l’unique ressource d’approvisionnement en eau potable de la population et l'abreuvement du cheptel, ainsi que pour l’arrosage des cultures vivrières (10.000 puits traditionnels actuellement).

Travaux d’amélioration

L’amélioration de la situation engendrée par la remontée des eaux dans la vallée d'oued Souf est conditionnée par le rabattement de la nappe phréatique. A cet effet, plusieurs actions ont été engagées, à savoir : le bouchage des forages non exploités ou vétustes, l’extension et la réhabilitation du réseau d’assainissement, l’arrêt total de la réalisation de nouveaux forages, l’encouragement de l’utilisation des eaux de la nappe phréatique pour l’irrigation et une meilleure gestion de la distribution d’eau potable. En outre, d’autres actions complémentaires ont été réalisées, axées notamment sur le remblaiement de l’ensemble des Ghouts en zone urbaine, le reboisement des Ghouts avec des arbres hydrophiles et la généralisation du comptage de l’eau potable. Il est à souligner que d’autres travaux sont en cours de réalisation et concernent principalement la réalisation de canaux collecteurs sur des dizaines de kilomètres et l’ouverture d’un émissaire à travers l’erg ; de même que la construction de stations d’épuration des eaux usées permettant leur réutilisation pour l’agriculture. 8) Transfert des eaux d’un bassin à un autre La région de Tamanrasset (Hoggar) se distingue par plusieurs aquifères, dont leur faible importance diffère d’une zone à une autre. A titre d’exemple, la ville de Tamanrasset souffre d’un déficit en eau pour l’alimentation en eau potable (AEP) et les ressources en eau des nappes alluviales n’arrivent pas à satisfaire les besoins des populations. Pour satisfaire les besoins de la population, notamment pour la ville de Tamanrasset, il a été décidé de réaliser un transfert interrégional d’eau (en cours de réalisation) sur une distance de 750 km en double canalisation. Le débit total à canaliser à partir du champ captant de Tidikelt (nappe du continental intercalaire) dans la région de Ain Salah est de 100 000 m3/jour à partir de 40 forages, d’une profondeur chacun de 270 m. Ce débit est refoulé à partir de six (06) stations de pompage.

9) Gestion intégrée par bassin hydrographique

La concurrence de l’eau entre les différents utilisateurs se pose dans toutes les régions du bassin. Cette concurrence pour le même type d’utilisation, en l’occurrence, les besoins agricoles est plus marquée près des aires d’irrigation. L’accroissement de cette contrainte de demande en eau est aggravé par le gaspillage et la gestion irrationnelle des ressources en eau, qui font accroître la demande en eau et créent des conflits entre usagers de différentes régions. Grâce aux différents programmes réalisés par l’agence de bassin hydrographique Sahara, depuis sa création par décret exécutif et ce, en conformité avec les principes et les objectifs de la politique nationale de l'eau, plusieurs actions ont été menées dans le cadre de ses missions statutaires visant une gestion intégrée des ressources en eau au sein du bassin hydrographique. Ces principales actions sont surtout liées à l’élaboration et la mise à jour du cadastre et la balance hydraulique du bassin hydrographique en collectan dans ce but toutes les données statistiques, documents et informations sur les ressources en eau, les prélèvements et les consommations d'eau. La participation à l'élaboration des schémas directeurs d'aménagement, de mobilisation et d'affectation des ressources en eau, initiés par les organes habilités à cet effet, les conduit à suivre leur mise en œuvre, en privilégiant les points ci-dessous : � Donner un avis technique sur toute demande d'autorisation en vue de l'utilisation des ressources en eau du

domaine public hydraulique, établie dans les conditions fixées par la législation et la réglementation en vigueur. � Elaborer et proposer des plans de répartition des ressources en eau mobilisées au niveau des grands ouvrages

et systèmes hydrauliques entre les différents usagers. � Participer aux opérations de surveillance de l'état de pollution des ressources en eau et de détermination des

spécifications techniques relatives aux rejets des eaux usées et aux dispositifs de leur épuration. � Promouvoir toute action d'information et de sensibilisation des usagers domestiques, industriels et agricoles en

vue de promouvoir l'utilisation rationnelle et la protection des ressources en eau.

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74 9.1) Contribution de l’agence dans le bassin hydrographique. Dans le cadre de la sensibilisation des usagers à l’économie de l’eau et à sa protection contre la pollution, l’Agence de bassin hydrographique Sahara organise souvent, dans plusieurs régions du Sahara, des journées techniques consacrées à l’utilisation de l’eau dans l’agriculture et l’industrie. Ces journées techniques regroupent généralement, en plus des autorités locales (élus et représentants et membres du comité de bassin), les agriculteurs et les industriels. En outre, l’agence a mis en oeuvre une série d’actions de sensibilisation, liées à l’économie de l’eau, dans les milieux scolaires et le grand public (médias audio-visuel, presse écrite, classes d’eau, conférences, etc…) Le comité de bassin est constitué de 24 membres et composé, à parts égales, des représentants : de l'Administration, des Collectivités locales et des différents usagers potentiels. Il a pour mission de débattre et de formuler un avis sur toutes les questions liées à l’eau à l’échelle du bassin hydrographique et, notamment, sur l’opportunité des travaux d’aménagements hydrauliques envisagés dans le bassin, de contribuer à la résolution des différents de tous types liés à l’eau, pouvant survenir entre les collectivités locales, dont le bassin englobe le territoire. La répartition de la ressource en eau mobilisée entre les différents utilisateurs potentiels. Les actions à envisager pour les protections quantitatives et qualitatives de la ressource en eau. Les programmes d’interventions de l’agence de bassin hydrographique « Sahara ». Dans le cadre de ses attributions statutaires, le comité de bassin a contribué lors de ses réunions, par des propositions liées à : - l’amélioration de la coordination entre les différents acteurs de l’eau. - l’étude et à la recherche de solutions optimales basées sur l’amélioration du niveau du traitement des eaux usées, pour son éventuelle réutilisation pour l’irrigation. - l’encouragement de la recharge artificielle des nappes par les eaux usées traitées, qui est une pratique non appliquée dans la région, voire dans le pays. Cette pratique est utile dans la mesure où elle permettrait d’alimenter les "réservoirs" de l'aquifère, de régénérer des réserves en eau fortement sollicitées et souvent surexploitées. - l’encouragement à la réutilisation des eaux usées épurées, notamment l’arrosage des espaces verts, les usages municipaux, (aires de jeux) de même que l’implication du secteur privé dans les activités de la réutilisation.

9.2) Redevance de l’eau à usage industriel, touristique et de services L’agence de bassin hydrographique a été chargée dans le cadre de textes législatifs et réglementaires (Loi de finances, décrets et arrêtés) instituant la redevance de prélèvements d’eau pour les usagers industriels touristiques et de services. Pour ce faire, l’agence a été tenue de mettre à jour le fichier de l'ensemble des usagers assujettis aux redevances, d’établir des factures trimestrielles. De procéder au recouvrement du produit des redevances et la tenue de la comptabilité des redevances conformément à la législation en vigueur. Par ailleurs, il a été institué deux taxes et ce, en vue de contribuer au financement des agences de bassin, l’une dite d’économie de l’eau et l’autre de qualité de l’eau, fixées respectivement chacune à quatre pour cent pour le nord du pays et à deux pour cent pour le sud, de la facture d’eau payée par les usagers raccordés à un réseau d’eau potable. Ces redevances prélevées par les établissements de distribution d’eau sont ensuite reversées à un fonds spécialement créé à cet effet, appelé Fonds national de gestion intégrée des ressources en eau (F.N.G.I.R.E), dont l’ordonnateur est le Ministre chargé de l’hydraulique. Conclusion Dans un environnement socio-économique en pleine mutation, caractérisé par des conditions climatiques particulièrement difficiles, l’eau au Sahara demeure un facteur primordial de tout développement des activités humaines. L’agriculture dans ces régions constitue l’activité principale; elle implique la valorisation des ressources hydriques. Le développement des régions sahariennes est conditionné impérativement par la pérennité des ressources en eau et leur possibilité d’utilisation dans le temps. Au Sahara, l’agriculture constitue l’activité principale et un facteur de stabilisation des populations. Le développement ne se limite pas à étendre les superficies irriguées ou à augmenter le débit soutiré à partir des forages, mais surtout à améliorer la productivité agricole et son appareil de production. Les techniques d’aménagement et d’exploitation hydro-agricole, la maîtrise de la croissance urbaine et des équipements collectifs des agglomérations. L’évolution décroissante des ratios de ressources naturelles par habitant, qu’il s’agisse des ressources en eau ou des terres irriguées, indique clairement la nature et l’importance des enjeux liés à leur préservation et à leur valorisation.

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75 Aussi, la réussite des politiques de développement fondées sur une définition cohérente et adaptée des politiques sectorielles (eau, agriculture, environnement) implique-t-elle que des mesures techniques et organisationnelles appropriées soient mises en œuvre à court et moyen termes pour que les effets attendus ne soient pas irrémédiablement compromis par une gestion non maîtrisée et non performante. L'extension et le développement de certaines agglomérations bien alimentées en eau, non dotées d'un réseau d'assainissement, sont à l'origine de la formation de lagunes à partir des eaux rejetées après décantation. La croissance démographique et urbaine a induit une augmentation des besoins en eau pour la majorité des agglomérations et chef-lieu de wilayas de certaines villes, de l’ordre de 400 l par jour et par habitant. Sans une gestion rationnelle et intégrée des ressources en eau, on peut arriver rapidement à la situation très dangereuse que vivent les villes d’Ouargla et d'El Oued. En effet, ces deux villes subissent, depuis quelques années, la remontée de la nappe phréatique par l'intermédiaire des réseaux d'eau potable et d'assainissement, ce qui a créé un étouffement de l'appareil végétatif des palmeraies ; il est évident que, dans la mesure où la concentration humaine (villes) et l'étendue de la mise en valeur s'accompagnent d'une exploitation intensive des ressources en eaux, on ne doit pas négliger les conséquences en aval. Les équipements inadéquats des forages profonds (albien) peuvent engendrer des situations graves et irréversibles, notamment dans les zones présentant des horizons salifères. Les tubages peuvent se corroder (Gassi- Touil) et occasionner des fuites d’eau, qui lors de leur ascension, se chargent en sels et peuvent dégrader la qualité des eaux des nappes sous jacentes.

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76

3 - Ressources et essai de gestion durable des eaux du bassin de

Gareat El Tarf, par

DALI Nawel, Doctorante, Centre universitaire Abbas LAGHROUR de KHENCHELA. et ZOUINI Derradji Université Badji Mokhtar ANNABA

Faculté des Sciences de la Terre, Département de Géologie. Université Badji Mokhtar Annaba BP 12, Annaba 23, Algérie.

Rapport de Michel GUINAUDEAU, IGGREF H, membre d’ÉCHANGES MED :

Nawel DALI, du Centre universitaire Abbas Laghrour de Khenchela, a réalisé sur le bassin versant de Gareat El Tarf, englobant cette ville, une étude des ressources et des besoins en eau, dans la situation actuelle d’une part, à l’horizon 2030 et dans la perspective d’un développement durable d’autre part.

Son intervention2 a repris l’article ci-après, rédigé conjointement avec Derradji ZOUINI, professeur à l’Université Badji Mokhtar d’Annaba.

Suivant une démarche éprouvée, sont successivement analysés : � le cadre physique et socio-économique du bassin versant, bassin endoréique de 2.432 km² et 453.000

habitants (2007) au climat semi-aride et aux ressources en eau essentiellement souterraines, � la situation actuelle : les ressources en eau potentielles (98,4 millions de m3 par an) sont mobilisées

à hauteur de 83%, pour l’approvisionnement de la population et de l’industrie (61,6%) et pour l’irrigation (38,4%),

� les perspectives futures, jusqu’à 2030, tenant compte : � d’une part, d’aménagements futurs augmentant les disponibilités en eau :

� transfert venant du Nord (Béni Haroun) de 27 millions de m3 par an, � réutilisation agricole des eaux épurées par la future station d’épuration de

Khenchela (8,4 millions de m3 par an), � d’autre part, de l’évolution des besoins en eau, analysée selon plusieurs scénarios se

distinguant par une gestion plus ou moins rigoureuse de la demande (consommations unitaires, pertes, efficiences) qu’elle soit domestique, industrielle ou agricole.

L’analyse conclut qu’à moyen et long terme, la poursuite de la politique actuelle de développement de l’offre conduit à une impasse, et qu’une gestion rigoureuse de la demande est nécessaire, qui visera à maîtriser les consommations et à réduire les pertes.

La démarche est convaincante. Elle aurait toutefois gagné à partir d’une description plus précise de la situation actuelle, sachant que Nawel DALI a fait un travail considérable sur le terrain pour recueillir des données quant au taux de desserte en eau de la population, aux consommations unitaires, et à la politique de maîtrise de la demande.

Introduction

L'Algérie compte 17 bassins-versants regroupés en 3 zones3 : � au nord, les bassins tributaires de la Méditerranée, d’apport moyen annuel estimé à 11.000 hm3, � au sud, les bassins sahariens, d’apport moyen annuel estimé à 650 hm3 , � entre, les bassins endoréiques des hautes plaines dont les eaux se perdent en grande partie par

évaporation dans les Chotts. L'apport moyen annuel de ces bassins moyen est estimé à 700 hm3.

Ces derniers bassins versants, dont celui de Gareat El Tarf, présentent deux grands problèmes en matière de ressource en eaux, la faiblesse des précipitations et la déperdition des eaux au niveau des Chotts.

La nouvelle politique de l’Algérie en matière de mobilisation, de transfert et de gestion des ressources en eau, veut créer une dynamique de rééquilibrage de développement local du territoire national. Les efforts considérables de mobilisation des ressources en eau atteindront à plus ou moins long terme leurs limites, tant physiques qu'économiques. Il faut donc maîtriser la demande, alléger la pression sur la ressource, et 2 Un diaporama de cette présentation est disponible 3 Référence : Agence Nationale des Ressources Hydrauliques, 1993

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77 aller vers une gestion durable des ressources en eau. L'économie d'eau et le recyclage restent des actions à privilégier dans un système de gestion de la demande.

Cadre général

Le bassin de Gareat El Tarf est situé dans la partie nord-orientale de l’Algérie, à l’extrême est des hautes plaines steppiques entre l’Atlas tellien au nord et l’Atlas saharien au sud. Il fait partie de l’ensemble des bassins versants des hauts plateaux constantinois (figure.1) .Il couvre une superficie de 2.432 km2 et se situe entre les latitudes 35°22’ et 35°56’ N et les longitudes 6°49’ et 7°34' E.

07-07

07-05

07-0607-04

07-03

07-02

07-01

0 10 20

Kilomètres

Khenchela

Baghai

El Hamma

Fkirina

Ras Nini

Mtoussa

Ain Beida

Kais

Batna

Ain Azel

Ain Djasser

Souk Naamane

Bir chouhada

Timgad

Gareat et Tarf

Fais

Toufana

Chemora

Foum Toub

Bouhmar

El Mader

Boulhilat

Ain yagout

Seriana

Taya

H.Soukhna

El Eulma

Zraia

Mellah

Ain Lahdjer

Tamahrit

M'S

il

Tella

Djerman

Markouna

Tazoult

Sidi Mansar

36°1

5'N

36°N

35°4

5°N

35°3

0'N

35°1

5'N

7°15°E7°E6°45'E6°30°E6°15'E6°E5°'45'E5°'30'E 7°30°E

LEGENDE

Chott Beida

Medja Zana

Sebkhet ez Zemoul

Oued Chemora

Graet An DjamalOued Boulefreis

Graet el Tarf

Chef lieu de wilayaAgglomération

Limite de sous bassin

Figure 1. Situation du bassin versant Gareat El Tarf (Source : Agence des bassins hydrauliques)

Le centre est jalonné par une dépression endoréique (Gareat) qui couvre une superficie de 200 km2. Le climat de la région est de type semi-aride. Les reliefs sur les versants sud et nord favorisent les précipitations (plus de 450 mm par an). Au niveau de la plaine, les précipitations sont moins importantes (moins de 400 mm par an).

Figure 2. Tableau de données climatiques sur le bassin versant

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Figure 3. Bassin versant Gareat El Tarf : Eaux de surface

(Source : Agence des bassins hydrauliques)

Les ressources en eau exploitables du bassin de Gareat El Tarf sont presque exclusivement souterraines. Elles sont contenues dans des réservoirs présentant des caractéristiques hydrodynamiques généralement complexes et variables. Ces réservoirs assurent l’alimentation en eau potable ainsi que les besoins agricoles et industriels des communes incluses dans le bassin.

Figure 4. Bassin versant Gareat El Tarf : aux souterraines

(Source : Agence des bassins hydrauliques)

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Diagnostic quantitatif des ressources en eau

La notion de ressource souterraine potentielle est introduite dans le Plan national de l’eau de 1993. Elle y est définie comme la quantité d’eau souterraine disponible pour l’exploitation. Pour la plupart des auteurs, cette notion prend préférentiellement en compte les volumes d’eaux souterraines qui peuvent être mobilisés sans perturbation significative du fonctionnement hydrodynamique et hydrochimique du système naturel dont ils sont extraits. C’est cette définition qui sera adoptée pour notre démarche d’étude. Il est alors bien clair que les contraintes liées au captage de cette ressource potentielle, contraintes notamment économiques, ne sont pas considérées pour l’évaluation des ressources.

En ce qui concerne le bassin de Gareat El Tarf, les ressources souterraines potentielles sont estimées à 98 hm3 par an, d’après l’Agence des bassins hydriques.

Les ressources en eaux superficielles du bassin de Gareat El Tarf sont d’une moindre importance, il s’agit d’un barrage envasé, de quelques retenues collinaires, et d’un Oued à faible débit (Oued Gueiss).

Nous allons étudier dans cette partie, d’une part la mobilisation de ces ressources vers les différents secteurs d’usagers, d’autre part les besoins en eau de ces derniers, pour arriver à une confrontation offre-demande ce qui nous permettra de juger de l’efficacité du système de gestion des ressources en eau adopté au niveau de ce bassin versant.

Sur la base des résultats acquis, nous proposerons quelques scénarios de l’équilibrage entre la ressource en eau disponible et la demande en eau à plus au moins long terme (2030).

Les ressources en eaux mobilisées pour la production d’eau destinée à l’alimentation en eau potable et industrielle sont estimées à 43 hm3 par an. Ces eaux proviennent essentiellement des nappes aquifères souterraines.

L’irrigation au niveau du bassin de Gareat El Tarf est actuellement assurée en grande partie par les eaux souterraines (après l’envasement du barrage de Foum El Gueiss), mobilisées par un grand nombre de forages et de puits. Le volume mobilisé est de 34.5 hm3 par an.

Dans la mobilisation actuelle, la contribution des eaux superficielles est réduite (4.9 hm 3par an, soit 4 % du total des eaux mobilisées). Les ouvrages de production sont donc essentiellement des forages et des puits.

Demande en eau par secteur d’utilisation

Les besoins en eau domestique sont estimés à 62 hm3 par an pour une population totale de 453.002 habitants (année de référence : 2007). Si on rajoute 30% pour des pertes dues aux fuites dans les canalisations (DHW Khenchela 2010), la demande en eau domestique sera de 81 hm3 par an.

Le bassin versant de Gareat El Tarf a une capacité industrielle modeste. Les besoins moyens annuels en eau pour ce secteur sont estimés à 0.37 hm3 par an.

Pour l’estimation des besoins en eau pour l’irrigation, on considère une dotation théorique de 4.500 m3 par an et par hectare (dotation admise par l’Agence nationale des ressources hydrauliques). Pour notre bassin, ces besoins sont estimés actuellement à 23,5 hm3/an.

En estimant d’une part à 20 % le taux de pertes d’eau le long des conduites d’acheminement, d’autre part à 60 % l’efficience (DSA Khenchela 2010), la demande en eau pour les superficies irriguées, au niveau du bassin objet de l’étude, est de 39.3 hm3 par an.

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Figure 5. Les ressources en eau mobilisées au niveau du bassin de Gareat El Tarf ( 2007)

Ressources annuelles (hm3 par an)

mobilisées

Localisation des eaux souterraines potentielles

AEPI Irrigation Ensemble

Plaine d’Oum El Bouaghi 15 4 7,5 11,5

Plaine de F’kirina 27 13,8 12 25,8

Plaine de Remila 51,60 23,3 15 38,3

Total 93.6 41,1 34,5 75,6

Impact des projets du Plan national de l’eau (PNE) sur la ressource en eau

Dans le cadre du transfert venant de Béni Haroun, le bassin de Gareat El-Tarf bénéficiera :

− d’un volume de 27 hm3 par an, destiné à l’alimentation en eau potable des villes de Kais, Khenchela,

− d’un volume de 0.6 hm3 par an, destiné à l’irrigation du périmètre de la plaine de Remila d’une superficie de 506 hectares.

A cela s’ajoutent les 8.4 hm3 par an qui seront produits en 2015 par la station d’épuration des eaux usées de Khenchela.

Scénarios et projections futures d’adéquation ressources / besoins

Cette méthode implique de construire une image de base, décrivant la situation actuelle de l’adéquation entre la ressource et la demande, et d’identifier les principaux facteurs d’évolution endogènes et exogènes. (TREYER.S. 2009).

� Pour l’alimentation en eau potable, le raisonnement part d’une hypothèse unique de transition démographique, de la généralisation rapide de la desserte en eau potable, de 2 scénarios de réduction des pertes d’eau sur les réseaux, et de 3 hypothèses de croissance de la demande unitaire (pour atteindre les consommations unitaires de type nord-américain, européen ou alternatif sur le modèle danois, évaluées respectivement à 500, 250 et 130 litres par habitant et par jour). On obtient 6 scénarios pour l’eau potable.

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� Pour les industries non raccordées à un réseau municipal, vu la capacité industrielle très modeste du bassin versant, on ne peut pas émettre l’hypothèse d’une diminution de la demande en eau de ce secteur. L’hypothèse la plus logique est celle d’une augmentation des consommations d’eau par rapport aux trois scénarios de croissance économique (faible, moyen, fort). On prend un taux purement théorique de (1%/an, 3%/an et 5%/an), sur toute la période considérée.

� Pour l’eau destinée à l’irrigation, le calcul fait deux hypothèses alternatives sur l’efficience de l’usage agricole :

� Une hypothèse d’efficience basse, qualifiée de tendancielle, constitue un premier scénario pour lequel l’efficience est inchangée de 2007 à 2030 (60%).

� Une hypothèse de haute efficience consiste à relever en 2030 l’efficience à 70%.

Conséquences des scénarios proposés sur la gestion des ressources en eau

On obtient ainsi six scénarios décrivant les demandes futures en eau potable.

Figure 6. Plan de calcul : génération de scénarios exploratoires

Sur ces six scénarios, quatre sont impossibles parce que la somme des demandes en eau potable, à elle seule, dépasse très largement la ressource maximale disponible. Ces scénarios ne nous intéressent donc pas. On rejette ainsi la possibilité que le modèle de consommation d’eau potable en 2030 soit du type nord-américain ou européen.

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A ce stade, on peut comparer le flux d’eau annuel disponible en 2030 pour l’usage agricole à partir des ressources naturelles renouvelables et la demande en eau d’irrigation.

Dans le scénario de type alternatif (israélien ou danois, la consommation unitaire en eau potable étant stabilisée à 130 litres par habitant et par jour), des taux de pertes entre 15 et 20 %, et une croissance de la demande en eau pour l’industrie de 2 % par an, soit le scénario le plus favorable, le flux restant disponible pour l’irrigation est de l’ordre de 57 à 54 hm3 par an.

Une part de ce volume ne sera disponible qu’en 2015, il s’agit de 8.4 hm3 provenant de la station d’épuration de Khenchela et qui sera doublé à 16.8 hm3 en 2030.

Le reste du raisonnement consiste à traduire cet ordre de grandeur du flux d’eau disponible pour l’irrigation en termes de surface irrigable et de production irriguée, en fonction de paramètres techniques de l’agriculture, et en particulier en fonction d’hypothèses réalistes d’économies d’eau.

� Pour un taux de perte de 20% des réseaux d’alimentation en eau potable et une efficience d’irrigation de 60 %, on aboutit en 2010 à une réduction de 13 % de la superficie irriguée. Mais le transfert de Bèni Haroun en plus des eaux épurées de la station de Khenchela permet une augmentation de 14.3 % des superficies irriguées en 2030.

� Pour un taux de perte de 15% des réseaux d’alimentation en eau potable et une efficience d’irrigation de 70 %, on aboutit à une ’augmentation de 41% de la superficie irriguée en 2030.

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

9000

10000

2007 2010 2020 2030

Sup

erfic

ie ir

rigué

e (H

a)

superf icie irriguée pour une eff icience de 60%

superf icie irriguée pour une eff icience de 70%

Figure 7. Superficie irriguée selon les scénarios issus du modèle alternatif de croissance de la demande en eau potable

De l’analyse des différents scénarios proposés il ressort que les efforts considérables de mobilisation des ressources en eau atteindront à plus ou moins long terme leurs limites tant physiques qu'économiques. Les efforts à mener au cours des prochaines décennies, doivent donc se focaliser sur une gestion de la demande.

La stratégie mise en place actuellement pour la gestion des ressources en eau au niveau du bassin versant de Gareat El Tarf n’est pas efficace pour couvrir les besoins actuels en eau du secteur d’alimentation en eau potable et industrielle.

Le scénario le plus adéquat pour assurer à long terme l'équilibre entre la demande en eau et la ressource disponible combine, d’une part, une gestion de l’offre soutenue par le transfert venant de Béni Haroun à, d’autre part, une gestion de la demande impliquant la diminution des pertes dans les réseaux d’alimentation en eau potable et une plus grande efficience de l’irrigation par l’adoption de systèmes d’irrigation économiseurs d’eau.

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REFERENCES

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novembre 2000.Alger

Agence nationale des ressources hydauliques (1993) Plan du développement 2010. Alger.

Agence nationale des ressources hydrauliques (2007). Étude de modélisation de la plaine de Remila.

Agence nationale pour la protection de l’environnement (1992). Monographie de la wilaya de Khenchela .

KADI.A. ( 1979). La gestion de l'eau en Algérie Journal des Sciences Hydrologiques.

Treyer.S. (2009). A quelle raréfaction de l’eau faut – il se préparer ? Construire une intervention prospective au service

de la planification pour les ressources en eau en Tunisie. Thèse de doctorat d’Etat. Centre international de

recherche sur l’environnement et le développement UMR CNRS – EHESS – ENGREF – ENPC, Paris.

Discussion avec la salle après la présentation (résumé par Michel GUINAUDEAU) :

Questions :

1 - Où en est-on de l’évolution de la demande en eau et, plus précisément, où se situe l’année 2011 sur la courbe indiquant cette évolution ?

2 – Quelles sont actuellement les consommations unitaires constatées, par habitant pour les besoins domestiques, et par hectare pour l’irrigation ?

3 – Quel est le régime des pluies sur le bassin versant ?

4 – Quelle est la tarification de l’eau auprès des usagers domestiques ?

Réponses :

1 – La courbe présentée décrivant l’évolution de la demande en eau est théorique, et a pour seul but d’indiquer l’évolution nécessaire. L’année 2011 ne peut donc pas être positionnée sur cette courbe.

2 – Les consommations unitaires sont mal connues, tant celles domestiques (incertitudes sur la population desservie, compteurs absents ou fonctionnant mal, notamment du fait de coupures d’eau), que celles agricoles (irrigation à partir de puits ou forages individuels, sans compteurs).

3 – La pluviométrie résulte surtout d’orages d’automne, souvent violents, provoquant un fort ruissellement.

4 – L’eau domestique fait l’objet d’un tarif national. La tarification est en principe progressive, le prix du m3 augmentant avec la consommation, mais elle est forfaitaire chaque fois en cas de compteur absent ou défaillant. De fait, les usagers ont insuffisamment conscience de la rareté de l’eau et de la nécessité d’éviter tout gaspillage.

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–SIRET 439 182 304 00014 http://aem.portail-gref.org/

Pour tout courrier et tout contact, s’adresser à : Pierre Fauré 33, avenue de la Sibelle - 75014ARIS - [email protected]

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4 - Etude préliminaire pour la gestion intégrée des

ressources en eaux dans les zones humides protégées au sud de la méditerranée tel que le Parc National d’El-Kala -

(Nord-Est algérien) par

Derradji ZOUINI - Med. Yacine BENTOUILI - Hocine AOUADI Faculté des sciences de la terre - Université Badji Mokhtar, Annaba, BP 12,

Annaba, Algérie SOMMAIRE � Présentation du Parc (PNEK) � Les caractéristiques naturelles du parc � Le contexte socio-économique � Analyse de la situation � Mesures d’urgence préalables à l’élaboration d’une procédure de gestion intégrée des ressources en

eau dans le parc

Présentation du Parc National d’El Kala (PNEK) � Situation géographique du Parc National d’El-Kala

� Le Parc national d’El-Kala a été créé le 23 juillet 1983 par décret. Sa création « répondait à la nécessité d’un besoin de préserver un riche patrimoine écologique composé d’une mosaïque d’écosystèmes terrestres et lacustres d’une grande diversité faunistique et floristique ». Le décret 83-458 du 23 juillet 1983 fixe le statut type des Parcs nationaux et précise leur organisation, leur rôle et l’éventail de classes de leur zonage.

Caractéristiques naturelles du parc � Potentiel nature � Potentiel biodiversité � Potentiel lacustre � Potentiel hydrologique � Potentiel historique

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85 Contexte socio-économique � Les communes inscrites dans le territoire du parc � Les différents secteurs d’activités � La vocation agricole et forestière � Vers un développement local intégré

ANALYSE DE LA SITUATION

- 09 communes inscrites - 03 communes inscrites partiellement - 01 Wilaya - Plus de 06 secteurs concernés

- Les acteurs/ Population Riv.// PNEK - Les différents secteurs/ acteurs régionaux - Cadre institutionnel/organisation verticale et horizontale - Cadre juridique national & réglementation internationale

- Situation conflictuelle autour des eaux des lacs pour améliorer la gestion des étiages afin de subvenir aux besoins en eau des populations riveraines et conservation des milieux naturels.

- Enjeux écologiques et de conservation

Le territoire du parc et ses neuf communes

Mesures d’urgence à l’élaboration d’une démarche de gestion intégrée des ressources en eau dans le parc - Une manière de gestion plus intégrée, au lieu d'une gestion par secteur d'activité, - Une gestion qui garantira sa durabilité, en conciliant les besoins humains et ceux de la nature, - Une participation concrète des populations, au lieu des modèles de gestion centralisés.

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Gestion intégrée des ressource en eau - Enjeu du 21ème siècle

Gestion intégrée de la ressource en eau ? � Approche tenant compte des différentes utilisations de l’eau : interdépendantes, � Approche équilibrée : préservation des milieux aquatiques et des écosystèmes de manière à satisfaire

durablement tous les usages � Approche par unité hydrographique : base d’intégration � Approche participative basée sur la concertation de tous les acteurs autour de la ressource en eau.

CONSENSUS INTERNATIONAL Nouveau mode de gestion et d’action publique « GOUVERNANCE » dans le domaine de l’eau

Deux enjeux prioritaires � Rétablissement et maintien de l’équilibre hydrologique des zones humides et autour des lacs du parc - Amélioration de la gestion de la ressource en eau; - Restauration des zones humides; - Amélioration de la gestion forestière pour la protection des sols.

� Amélioration des pratiques agro-pastorales dans une perspective de développement durable - Développement des activités agro-pastorales; - Propositions de mesures de développement des systèmes de production et préservation des ressources.

Renforcement des capacités et mesures complémentaires � Renforcement des capacités/application de la réglementation relative à la protection des ressources en eau; � Renforcement du cadre institutionnel et organisationnel/ vers un comité de bassin; � Amélioration du processus de participation publique; � Amélioration de laformation, l’éducation et la sensibilisation.

Vers un processus de gouvernance locale Un processus de gouvernance locale sur lequel devaient s’appuyer les acteurs locaux impliqués est l’élaboration d’un schéma d’aménagement et de gestion des eaux dans le parc: - Mise en place en une durée de moins de 10 ans; - Acteurs locaux impliqués peu nombreux (20) et aux intérêts et cultures variables : élus, agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, associations environnementales, services de l’Etat, … - Travail dans le cadre d’une recherche/application.

CONCLUSION Dans cette étude nous avons essayé d'apporter des propositions de pistes de solutions pour une éventuelle gestion intégrée de la ressource en eau, qui prendrait comme première considération les interrelations et les interdépendances entre les divers écosystèmes qui forment un réel éco-complexe humide et intégrerait les dimensions sociales et économiques de la question. L'objectif principal était donc d'apporter une analyse critique à la gestion sectorielle actuelle qui a relevé beaucoup de conflits d'usage et de gestion entre les divers intervenants au niveau du territoire du parc et était à l'origine des problèmes environnementaux au niveau des zones humides et autour des lacs (zones protégées).

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5 – Présentations des perspectives du 5ème forum mondial de l’eau qui se tiendra à Marseille en mars 2012.

par Pierre FAURÉ, IG GREF H,

Secrétaire général d'Échanges Med.

Résumé :

Dans les perspectives du 6ème forum mondial de l’eau qui se tiendra à Marseille en mars 2012, il a été fait une évocation du Processus régional et du 1er Forum méditerranéen de l’eau des 12 et 13 décembre 2011 à MARRAKECH en rappelant notamment certains des nombreux sujets d’intérêt du Processus Intercontinental Méditerranéen.

Objectifs du Processus régional Afin de répondre aux enjeux relatifs à l’eau et à l’assainissement, ce 6ème Forum mondial de l’eau vise à obtenir des engagements et des solutions articulés autour de priorités et d’objectifs SMART (spécifiques, mesurables, acceptables, réalistes, situés dans le temps) identifiés par une approche WISE (Wide-Involvement Stakeholder Exchanges = échanges participatifs ouverts à tous). A cet effet, le Processus Régional se concentre sur:

1. la mobilisation et l'implication des parties prenantes dans plusieurs régions du monde, afin de contribuer au Forum et de catalyser l’action aux niveaux régional et local ;

2. l'articulation des priorités et objectifs nécessaires et importants pour les régions ;

3. la recherche des engagements pour poursuivre et mettre en œuvre des actions spécifiques après le Forum.

Les territoires du Processus régional

- 4 grandes régions continentales : Afrique, Amérique, Asie-Pacifique et Europe - 2 régions intercontinentales : Méditerranée et Pays Arabes

Processus intercontinental méditerranéen Les territoires géographiques concernent l’ensemble des pays des rives nord, sud et est du bassin méditerranéen et la Jordanie. Les pays, organismes et réseaux régionaux mobilisés sont les suivants :

Les pays et leurs organismes Les réseaux régionaux

� Algérie, Ministère des Ressources en Eau � Egypte, Ministère des Ressources en Eau et Irrigation � Espagne, Direction Générale de l’eau, Ministère de

l’Environnement, du Milieu rural et de la Mer � Grèce, Département des Relations Internationales et

des Affaires Européennes, Ministère de l’Environnement, Energie et Changement climatique

� Maroc, Direction Générale de l’Hydraulique, Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement

� France, Direction de l’Eau et de la Biodiversité, Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement

� ARLEM � Centre de Marseille pour l’intégration en Méditerranée

-CMI � Cités et Gouvernements locaux Unis - CGLU � Communauté Euro-méditerranéenne des Irrigants -EIC � Conférence des Régions Périphériques et Maritimes

d’Europe - CRPM � Global Water Partnership-Med (GWP Med) / MedEUWI � Institut Méditerranéen de l’Eau -IME � Instituto Euro Mediterraneo del Agua -IEA � Ipemed � Plan Bleu � Réseau Euro-méditerranéen des Organismes de Bassin-

MENBO, � SEMIDE � WWF

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88 Le contexte La communauté de l’eau des pays du bassin méditerranéen a fortement marqué sa présence durant les précédents forums mondiaux de l’eau. Pour le 6ème Forum mondial de l’eau, la communauté méditerranéenne de l’eau proposera des solutions à un grand nombre de problématiques liées à l’eau pour une application régionale à impact mondial. De par la spécificité géoclimatique et géopolitique de cet espace, la communauté méditerranéenne de l’eau se propose d’enrichir le débat et le dialogue pour faire avancer la cause de l’eau dans le monde.

Le Premier Forum méditerranéen de l’eau

Le processus intercontinental méditerranéen qui regroupe toutes les parties prenantes, à savoir les instances de décisions (Ministères, Parlementaires, Collectivités locales et territoriales), les professionnels (publics et privés) et les représentants de la société civile, permettra d’identifier et d’exposer les solutions existantes et innovantes aux principales préoccupations afférentes à :

- la gouvernance ;

- la gestion de la demande ; - le recours aux eaux non conventionnelles ;

- la dépollution d’un écosystème partagé.

Le premier Forum méditerranéen de l’eau qui se tiendra à Marrakech en décembre 2011 représente une étape importante du processus préparatoire au 6ème Forum mondial de l’eau. Ce processus préparatoire est basé sur les priorités et objectifs cibles spécifiques à la région méditerranéenne et ce en cohérence avec ceux du processus régional de l’Afrique, de l’Asie pacifique et de l’Europe.

Les Priorités et Objectifs-cibles de la Méditerranée

D’ici 2015, chaque pays méditerranéen a fixé ses propres objectifs nationaux en matière d’amélioration de la productivité hydrique de l’agriculture pluviale et irriguée, dans le cadre d’une stratégie intégrée pour l’eau et la sécurité alimentaire, et défini/mis en œuvre des mesures pour atteindre ces objectifs à court, moyen et long termes La planification de ressources en eau dans tous les pays de la région méditerranéenne devrait inclure l'évaluation et la contribution des ressources non conventionnelles, en prenant en compte les impacts possibles sur l'environnement, l'économie, la santé et l'énergie. De plus, un cadre réglementaire doit être développé, considérant les caractéristiques géo climatiques propres à la région, les problèmes spécifiques de sécheresses et de pénurie et le besoin d'inclure les ressources non conventionnelles dans le cadre de la planification intégrée des ressources en eau des pays. À moyen terme (d’ici 2020), chaque pays méditerranéen – en s’appuyant sur des dialogues nationaux multilatéraux et en vue d’atteindre une gestion intersectorielle des ressources en eau - auront instauré des Plans de gestion intégrée des ressources en eau nationaux opérationnels et applicables et des Stratégies de gestion efficiente de l’eau et ont établi et/ou ont substantiellement avancé- des plans de gestion par bassin, le tout étant lié et cohérent avec les Stratégies nationales de développement et/ou les Stratégies de financement sectoriel et les Plans nationaux d'adaptation et, où il y a lieu, des Plans nationaux de gestion intégrée des zones côtières et des Accords internationaux sur des organismes transfrontaliers de gestion des eaux. D’ici 2020, chaque pays méditerranéen

- aura mis en vigueur une règlementation encadrant le rejet des effluents industriels dans les systèmes d’assainissement collectif, et en précisant les modalités techniques, financières et de contrôle. - aura défini une stratégie de recouvrement durable des coûts pour les services d’assainissement en faisant appel à la tarification et aux redevances, aux subventions publiques et à l’aide financière internationale assurant la pérennité économique, un accès équitable pour tous et le contrôle de la pollution.

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CCCooommmiiitttééé sssccciiieeennntttiiifffiiiqqquuueee dddeeesss XXXIIIIII rrreeennncccooonnntttrrreeesss ddd'''EEEccchhhaaannngggeeesss MMMeeeddd

6 et 7 décembre 2011

Développement durable des territoires et zones arides ou semi-arides dans le bassin méditerranéen.

Université Abbas LAGHROUR de KHENCHELA(Algérie)

Président : Azzedine HAFTARI, Directeur du Centre Universitaire.

Nom Prénom Organisme/titre coordonnées

CHERIF-BENALI

Nourredine Université de Khenchela [email protected]

BERRIANE Mohamed Université de Rabat [email protected]

BESSAOUD Omar IAM Montpellier [email protected]

CAIROL Dominique Secrétaire du Comité scientifique [email protected]

HADJAB Farid Conseil Général de la Nièvre 58 [email protected]

HAFTARI Azzedine Université de Khenchela [email protected].

HAMDANE Abdelkader Retraité – Ex DG au Min Agri - TUNIS [email protected]

HOUHA Belgacem Université de Khenchela [email protected]

LAZAREV Gregori Consultant Rome [email protected]

OLLIVIER Jean -Yves CGAER/AEM [email protected]

VOLLET Dominique CEMAGREF [email protected]

ZOUINI Derradji Université d'Annaba [email protected]

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Colloque de KHENCHELA : mardi 06/12/2011 – Liste des rapporteurs

Rapporteurs Interventions

BARBAROUX André Présentation des schémas de l’espace de programmation territoriale des hauts plateaux de l’Est, MESSAEL Nourredine

BARTHAS Michel Lutter contre la dégradation des terres pour renforcer la sécurité alimentaire en zones semi-arides dans l'Androy à Madagascar. LE BARS Yves, Présentation Gret

CHARPENTIER Bernard De la durabilité des agricultures maghrébines ou l'indispensable révision des politiques agricoles et rurales : le cas de « Sidi Bouzid », BESSAOUD Omar, Enseignant-Chercheur à l’IAM Montpellier

DE VAULX Maurice La politique d'aménagement du territoire et la conservation des sols en Algérie. FIOTMANE Boualem, Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement (Alger).

GUINAUDEAU Michel Ressources et essai de gestion durable des eaux du bassin de Gareat, DALI Nawel, Centre universitaire de Khenchela. et ZOUINI Derradji Université Badji Mokhtar Annaba.

LE JAN Alain Développement agricole dans les régions arides et mutation vers des nouveaux systèmes de production agricole et sa durabilité ; cas d’étude, la zone d'El Ghrous (Biskra).. AOUIDANE Laiche,Centre Universitaire Abbas Laghrour, Khenchela.

TANDEAU DE MARSAC Gabriel Un nouveau Partenariat de collaboration pour les forêts méditerranéennes (PCFM). CHAUDRON Alain, anciennement chargé de mission au Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire (Paris)

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COLLOQUE INTERNATIONAL « DÉVELOPPEMENT DURABLE DES TERRITOIRES ET

ZONES ARIDES OU SEMI-ARIDES DANS LE BASSIN MEDITERRANEEN »

� �ـــا������ا�� �ــا���ا��� �ــا�����ر���ــا�� République Algérienne Démocratique et Populaire

��� وزارة��ــا���� %ــا� $ و �ــا��"� #ــا� Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

��ـــ� �ورـــ�) "ســـ' �ــا��"�� �ـــا���آ Centre Universitaire Abbas Laghrour de Khenchela

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pour l'eau, la forêt, l’énergie et le développement durable des territoires XII èmes Rencontres méditerranéennes