8

Click here to load reader

DG/2002/25 Original : anglais ORGANISATION DES …unesdoc.unesco.org/images/0012/001252/125257f.pdf · domaine culturel ; pour d’autres, elle risque d’accélérer la disparition

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: DG/2002/25 Original : anglais ORGANISATION DES …unesdoc.unesco.org/images/0012/001252/125257f.pdf · domaine culturel ; pour d’autres, elle risque d’accélérer la disparition

DG/2002/25 Original : anglais

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE

Allocution de

M. Koïchiro Matsuura

Directeur général de

l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

(UNESCO)

à la 107e Conférence de l’Union interparlementaire

Marrakech, Maroc, 19 mars 2002

Page 2: DG/2002/25 Original : anglais ORGANISATION DES …unesdoc.unesco.org/images/0012/001252/125257f.pdf · domaine culturel ; pour d’autres, elle risque d’accélérer la disparition

Monsieur le Président de la 107e Conférence de l’Union interparlementaire, Madame la Présidente du Conseil interparlementaire, Monsieur le Secrétaire général de l’Union interparlementaire, Mesdames et Messieurs les parlementaires, Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un grand honneur d’être parmi vous à cette 107e Conférence de l’Union interparlementaire (UIP). Je voudrais immédiatement rendre hommage à Mme Heptullah, qui a tant fait pour faciliter ma présence ici. Je vous remercie chaleureusement de l’occasion qui m’est ainsi offerte de m’adresser aux parlementaires du monde entier, que l’UNESCO compte parmi ses partenaires les plus importants. Nous attendons de vous soutien, collaboration et solidarité dans l’exercice de notre mission centrale, qui est de contribuer à la paix et au développement humain à l’ère de la mondialisation, grâce aux programmes que nous réalisons dans les domaines de l’éducation, des sciences, de la culture et de la communication. Et nous espérons bien vous aider, à notre tour, en vous fournissant des informations et des avis d’experts, par l’intermédiaire de nos réseaux de coopération internationale, et de nos activités normatives.

C’est la première fois que j’ai la possibilité d’assister à la Conférence de l’UIP, et c’est par conséquent un jalon personnel dans le dialogue en cours entre l’UNESCO et les parlementaires - et, au-delà, entre nos deux organisations. Je tiens à vous assurer de l’extrême importance que nous attachons à notre collaboration avec l’UIP, avec laquelle nous avons d’étroites affinités. Nous partageons pour l’essentiel les mêmes perspectives et les mêmes valeurs, et nous sommes confrontés à de nombreux problèmes communs, notamment ceux qui résultent des progrès rapides de la mondialisation.

Au cours de l’année écoulée, les contacts de l’UNESCO avec les parlementaires ont beaucoup augmenté. J’ai organisé en commun avec l’UIP une rencontre spéciale avec la communauté parlementaire l’année dernière, pendant la 31e session de la Conférence générale de l’UNESCO. Cette Rencontre a rassemblé toutes les associations régionales de parlementaires pour la définition des domaines d’action conjointe avec l’UIP dans l’exécution de notre Programme de l’exercice biennal 2002-2003.

Notre dialogue accru m’amène maintenant à cette Conférence, qui a été inaugurée si gracieusement dimanche soir par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Permettez-moi d’exprimer ma sincère gratitude au Gouvernement du Maroc pour la chaleur de son accueil et de son hospitalité. Le Maroc a toujours fait preuve de son profond engagement vis-à-vis de nos activités et a su mobiliser le

Page 3: DG/2002/25 Original : anglais ORGANISATION DES …unesdoc.unesco.org/images/0012/001252/125257f.pdf · domaine culturel ; pour d’autres, elle risque d’accélérer la disparition

2

soutien en faveur de l’UNESCO – la Commission nationale est très active, de même que la Fédération nationale des clubs UNESCO, qui compte 16 membres. J’espère qu’un groupe des parlementaires amis de l’UNESCO sera bientôt créé ici et j’ai demandé au Directeur de notre Bureau à Rabat de suivre ce projet, de concert avec Mme Aziza Bennani, ambassadrice du Maroc auprès de l’UNESCO et présidente du Conseil exécutif.

Il est clair que les programmes des parlementaires et de l’UNESCO se recoupent en partie. Dans le monde entier, les parlementaires sont des forces essentielles pour la promotion de la paix, de la démocratie et du développement humain durable pour tous. Ce sont aussi les valeurs de l’ONU et de l’UNESCO, valeurs que vous, en tant que législateurs élus, défendez et nourrissez dans vos contextes nationaux.

La coopération de l’UNESCO avec la communauté parlementaire est motivée par le désir de renforcer des alliances qui augmenteront la participation de tous les acteurs de la société politique et civile dans les processus de prise de décision. Notre objectif est d’entamer un dialogue étroit et régulier avec les législateurs dans toutes les régions afin de construire un réseau mondial visant à assurer que la mondialisation, aujourd’hui principale force du développement économique, garde une dimension humaine qui apporte des bienfaits réels à tous, y compris aux déshérités et aux défavorisés.

Je suis très heureux des progrès récents de notre coopération, en particulier des activités prévues pour l’exercice biennal en cours. Il est à la fois nécessaire et souhaitable que notre collaboration devienne plus concrète. Pour l’UNESCO, notre Stratégie à moyen terme (2002-2007) offre le cadre général de notre coopération avec l’UIP. Cette stratégie vise à permettre à l’UNESCO de contribuer à humaniser la mondialisation. A cette fin, cinq domaines d’action prioritaires ont été identifiés : l’éducation de base ; la gestion des ressources en eau ; l’éthique de la science et de la technologie ; la diversité culturelle, et le dialogue interculturel ; et l’élargissement de l’accès à l’information, en particulier l’information du domaine public.

Aujourd’hui, je voudrais m’attacher en particulier aux questions de diversité culturelle et de dialogue entre les civilisations, mais avant de poursuivre, permettez-moi de souligner brièvement les aspects essentiels de notre coopération dans le domaine de l’éducation et des sciences. L’UNESCO tient beaucoup à développer des activités plus systématiques et plus pratiques avec les parlementaires en ce qui concerne l’Education pour tous (EPT). L’éducation est une question clé dans tous vos pays et c’est un problème avec lequel vous êtes tous aux prises. En ce qui concerne l’EPT, nous avons besoin de

Page 4: DG/2002/25 Original : anglais ORGANISATION DES …unesdoc.unesco.org/images/0012/001252/125257f.pdf · domaine culturel ; pour d’autres, elle risque d’accélérer la disparition

3

votre soutien pour assurer que l’EPT reçoit l’attention qu’elle mérite. Dans un premier temps, nous étudions la possibilité de préparer un manuel UNESCO-UIP sur l’EPT qui serait un outil d’information utile pour les parlementaires qui ont besoin de données et de chiffres clés.

Dans le domaine des sciences, je souhaiterais que les parlementaires puissent davantage mettre à profit la compétence et l’expérience de l’UNESCO en matière de bioéthique. Il s’agit là d’un domaine complexe, qui prête à controverse et évolue très rapidement. Une activité conjointe UNESCO-UIP en matière de bioéthique pourrait être très utile pour aborder ces questions.

Monsieur le Président, Madame la Présidente du Conseil interparlementaire, Mesdames et Messieurs,

Je souhaiterais poursuivre en anglais, au moment où j’aborde le domaine de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations. La Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle, adoptée l’an dernier par la Conférence générale, me servira de cadre des propos qui vont suivre. La Déclaration constitue un jalon décisif dans les efforts internationaux visant à protéger et promouvoir la diversité culturelle. Ce texte important venait également à point nommé, peu après les terribles événements du 11 septembre qui ont fait resurgir dans certains cercles la thèse du choc des civilisations. L’UNESCO a pris une part très active à l’organisation et à la célébration de l’Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations (2001) et jouera un rôle de premier plan dans son suivi, qui s’inscrira dans le cadre du Programme mondial pour le dialogue entre les civilisations approuvé par l’Assemblée générale des Nations Unies. Alors qu’ont été mises à jour les lacunes et les faiblesses de la compréhension interculturelle, il est impératif que tous les efforts soient faits pour renforcer les mécanismes de dialogue et d’échange entre les différentes cultures et civilisations. Je suis convaincu que la Déclaration universelle de l’UNESCO et le Programme mondial constituent un cadre international indispensable pour la promotion de la compréhension interculturelle. Il est essentiel, naturellement, que l’on traite des spécificités aux niveaux local, national et régional mais il est également de la plus haute utilité que l’on puisse disposer d’un instrument universel et d’un programme d’action au niveau mondial.

Je voudrais maintenant vous entretenir de certains aspects particuliers de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations et vous montrer combien

Page 5: DG/2002/25 Original : anglais ORGANISATION DES …unesdoc.unesco.org/images/0012/001252/125257f.pdf · domaine culturel ; pour d’autres, elle risque d’accélérer la disparition

4

l’UNESCO et les parlementaires y gagneraient mutuellement en resserrant leur collaboration.

La diversité culturelle et le dialogue entre les civilisations sont devenus des thèmes essentiels du débat sur la mondialisation. Chacun d’entre vous connaît la tournure particulière qu’a prise ce débat dans son propre pays, selon ses caractéristiques ethniques, religieuses et culturelles, son mode de développement économique et la façon dont le système politique fait face à des problèmes qui portent souvent en eux des germes de division et même d’explosion. Si bon nombre de ces problèmes ont des causes qui remontent loin dans l’histoire, la mondialisation crée un nouveau contexte qui avive les inquiétudes sur l’identité culturelle et les relations interculturelles. Pour certains, la mondialisation risque d’entraîner une homogénéisation et de voir s’installer une hégémonie dans le domaine culturel ; pour d’autres, elle risque d’accélérer la disparition des cultures locales et des langues autochtones. Pour beaucoup en tout cas, l’inégale répartition des retombées positives de la mondialisation fait que le prix à payer en matière culturelle est élevé alors que les bienfaits économiques sont faibles sinon inexistants. Les progrès rapides survenus dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication et dans les médias alimentent dans les pays en développement la crainte d’être des laissés-pour-compte. Par ailleurs, le contact avec d’autres cultures, par l’Internet ou par d’autres voies, peut avoir des effets traumatisants et déstabilisants.

A l’heure actuelle, on peut noter une montée en puissance de la dimension politique dans la sphère culturelle et, inversement, de la dimension culturelle dans la sphère politique. Des questions aussi diverses que la construction d’un barrage, le choix des manuels scolaires ou la dénomination des rues deviennent des enjeux dans les nouvelles politiques culturelles. Dans de telles circonstances, les législateurs tout comme les citoyens ont besoin d’orientations et de critères pour parvenir à des décisions et à des choix avisés. Je crois que l’UNESCO est à même d’offrir une assistance dans ce domaine.

A la fin de l’an dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé l’année 2002 Année internationale du patrimoine culturel et a confié à l’UNESCO le rôle central de chef de file et de coordonnateur. Cette Année internationale coïncide avec le 30e anniversaire de l’adoption de la Convention sur le patrimoine mondial (1972), laquelle a été suivie de la création du Centre du patrimoine mondial à l’UNESCO et de l’application, par le biais des législations nationales, des normes inscrites dans la Convention. Vous n’êtes pas sans savoir que la protection du patrimoine culturel national a un impact important non seulement sur la préservation de l’identité culturelle et des sites qui en sont le substrat matériel, mais également sur la stimulation de l’activité

Page 6: DG/2002/25 Original : anglais ORGANISATION DES …unesdoc.unesco.org/images/0012/001252/125257f.pdf · domaine culturel ; pour d’autres, elle risque d’accélérer la disparition

5

économique, et notamment le tourisme, et sur le renforcement de la cohésion sociale. C’est pourquoi tous ces thèmes occuperont une place centrale dans l’action que mènera l’UNESCO dans le cadre de l’Année internationale, pendant laquelle nous mettrons en évidence le rôle important que peut jouer le patrimoine culturel en faveur du développement et du dialogue entre les différentes cultures et civilisations.

La protection et la célébration de la diversité culturelle se justifient parfaitement en elles-mêmes, mais nous croyons qu’elles sont également judicieuses du point de vue politique et économique dans nos sociétés pluriculturelles et pluriethniques. Je souhaite que, pendant cette Année internationale, les parlementaires de tous les pays se penchent sur la question du patrimoine culturel, notamment pour promouvoir un meilleur dialogue entre les cultures. J’espère également que l’UIP et l’UNESCO pourront approfondir leur collaboration dans ce domaine ; je crois savoir d’ailleurs qu’un groupe de contact est en train d’être mis en place à cette fin.

L’adoption, par la Conférence générale de l’UNESCO, de la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique a permis de combler une lacune importante dans le champ d’application de nos instruments normatifs en matière de patrimoine matériel. Cependant, il reste maintenant aux Etats membres à ratifier cette Convention de façon qu’elle puisse être inscrite formellement dans les législations nationales. Pour progresser dans ce processus de ratification, votre appui et votre contribution sont essentiels.

L’Année internationale comporte également un autre volet important, qui est le patrimoine culturel immatériel. Ce domaine, qui englobe certains aspects du patrimoine oral, les arts du spectacle, la culture populaire ainsi que les coutumes et pratiques culturelles autochtones, n’est pas visé par les dispositions de la Convention de 1972 sur le patrimoine culturel. Je me réjouis de tous les efforts qui sont faits actuellement pour combler cette lacune. Ainsi, le patrimoine culturel immatériel sera le thème principal de la prochaine Table ronde des ministres de la culture que l’UNESCO organise à Istanbul les 16 et 17 septembre prochains. La Table ronde s’intéressera notamment à la Proclamation par l’UNESCO des chefs-d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité - une initiative qui a suscité un très large intérêt. Hier soir, beaucoup d’entre vous ont pu assister à la confirmation de la proclamation de la place Jamaa-el-Fna en tant que chef-d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel. Je suis très heureux que cette manifestation ait pu coïncider avec la tenue de votre conférence.

Page 7: DG/2002/25 Original : anglais ORGANISATION DES …unesdoc.unesco.org/images/0012/001252/125257f.pdf · domaine culturel ; pour d’autres, elle risque d’accélérer la disparition

6

La deuxième Proclamation devrait avoir lieu au mois de mai 2003. Faute d’un instrument normatif régissant le patrimoine culturel immatériel et sachant qu’il faudra plusieurs années pour qu’un tel instrument soit élaboré et adopté, les proclamations répondent dans l’immédiat à un besoin essentiel. En attirant l’attention sur certains chefs-d’oeuvre et en leur conférant une reconnaissance internationale, elles permettent d’assurer une certaine protection de ces éléments du patrimoine.

Dans l’intervalle, conformément à une résolution adoptée l’an dernier par la Conférence générale, nous avons entrepris la préparation d’un avant-projet de convention internationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Une réunion d’experts s’est déjà tenue à Rio de Janeiro et de nouvelles réunions sont prévues.

Il importe surtout que les mesures prises aux niveaux national, régional et international pour protéger et promouvoir le patrimoine culturel immatériel le soient en connaissance de cause et tiennent compte des réalités locales. Les gouvernements de tous les pays ont des responsabilités à l’égard de la protection du patrimoine culturel immatériel ; ils doivent s’en acquitter en concertation avec les organisations de la société civile et les communautés concernées. A n’en pas douter, le Comité pour la culture de l’Union interparlementaire se penche sur nombre de ces questions. Je puis vous assurer que l’UNESCO entend travailler en étroite collaboration avec l’UIP et la tenir informée de tous les faits nouveaux intervenus dans ce domaine.

Je pense que des législateurs et des représentants tels que vous avez un rôle primordial à jouer dans l’amélioration du dialogue interculturel. C’est précisément dans ce domaine qu’est la plus flagrante la nécessité d’une direction avisée et d’un partenariat véritable pour venir à bout des préjugés, des malentendus et des appréhensions qui perturbent les relations entre les différentes communautés culturelles.

En conclusion, j’espère vous avoir convaincus de trois choses. D’abord, de ce que les notions de diversité culturelle et de dialogue entre les civilisations sont au coeur même des efforts pour humaniser le processus de mondialisation. A cet égard, j’ai également noté les préoccupations reflétées dans les documents de votre Conférence concernant le développement durable et la préparation du Sommet mondial qui aura lieu à Johannesbourg en août prochain. L’UNESCO, pour sa part, met fortement en exergue la « dimension culturelle » sur laquelle doit de baser toute approche efficace du développement durable – même dans le domaine de première importance qu’est celui de l’éducation. Je forme le vœu pour que vos parlements nationaux puissent pleinement informer les délégations

Page 8: DG/2002/25 Original : anglais ORGANISATION DES …unesdoc.unesco.org/images/0012/001252/125257f.pdf · domaine culturel ; pour d’autres, elle risque d’accélérer la disparition

7

nationales qui se rendront à Johannesbourg de l’importance cruciale d’un développement qui prenne en compte cette dimension culturelle. Car en effet – et c’est là ma deuxième remarque - les parlementaires peuvent et doivent apporter une contribution capitale à cette humanisation de la mondialisation. Cela exige tous vos talents de persuasion politique ainsi qu’un souci constant de votre part de prévenir tout conflit violent et de nouer des liens de compréhension entre des populations dont les croyances et les valeurs sont tout à fait différentes. Ainsi que vous en êtes conscients, j’en suis sûr, ce sont là des tâches ardues mais nullement irréalisables.

J’espère, enfin, vous avoir pleinement convaincus du fait que l’UNESCO est pour vous un partenaire fiable et un collaborateur enthousiaste dans ces domaines. Nous avons en effet tant à apprendre les uns des autres et tant à échanger. A cet égard, l’UNESCO se féliciterait vivement de voir débattre des défis posés par la diversité culturelle, seule garante d’un développement durable, dans le cadre d’une de vos conférences à venir.

Il me reste à vous souhaiter un plein succès dans vos délibérations et à vous remercier encore une fois de m’avoir donné cette occasion de m’adresser à vous en ce lieu aujourd’hui.