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DG/92/46 ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE Discours de M. Federico Mayor Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à l'ouverture du Forum international sur l'éducation pour la démocratie Tunis, 8 novembre 1992 Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page.

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DG/92/46

ORGANISATION DES NATIONS UNIESPOUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE

Discoursde

M. Federico Mayor

Directeur généralde

l'Organisation des Nations Uniespour l'éducation, la science et la culture

(UNESCO)

à l'ouverture du Forum internationalsur l'éducation pour la démocratie

Tunis, 8 novembre 1992

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"Il faut toujours rendre justice avant que d'exercer la charité". C'estMalebranche qui l'affirme, dans son Traité de Morale. Oui, la charité estun pis-aller, qui ne vaut que parce que la justice fait défaut. Oui,l'action humanitaire - si nécessaire, si généreuse - est un constatd'échec: elle consigne un déficit préalable de solidarité. S'il y a uneanticipation bénéficiaire - dans tous les sens du terme -, c'est celle del'entraide, de l'appui au décollage, au réveil. Il en va de même pour laliberté, pour la souveraineté de l'homme sur lui-même : il faut se mettreen route dès que l'aube le permet, car le chemin est long et sinueux.

Monsieur le Président,Monsieur le Premier Ministre,Messieurs les Ministres,Excellences,Mesdames, Messieurs,

Je suis heureux de pouvoir ouvrir aujourd'hui avec vous ce Foruminternational sur l'éducation pour la démocratie et d'avoir ainsil'occasion de remercier chaleureusement les autorités tunisiennes pour leuraccueil, leur hospitalité et leur coopération.

Ce n'est pas un hasard si cette réunion se tient en Tunisie: nous assistonsen effet avec un vif intérêt aux nombreuses initiatives prises dans ce payspour établir un système d'éducation pour les droits de l'homme et ladémocratie. Nous notons que des départements consacrés aux droits del'homme ont été créés dans le cadre de quatre ministères. Permettez-moi desaisir cette occasion, Monsieur le Président, pour rendre hommage à votredétermination et à votre vision. Nous nous réjouissons aussi que cetteannée, le Prix UNESCO pour l'enseignement des droits de l'homme soitattribué à l'Institut arabe des droits de l'homme de Tunis.

Venant après plusieurs réunions consacrées à différents aspects de ladémocratie, le Forum qui nous rassemble ici présente l'intérêtsupplémentaire de nous approcher d'une problématique plus concrète. Jerelisais récemment "Al-Muqaddima", introduction au Discours sur l'histoireuniverselle d'Ibn Khaldûn, et plus d'un passage me frappait par sa profondeactualité. Permettez-moi de vous en citer un court extrait: "Traiter lesélèves avec injustice et brutalité, c'est les rendre faibles, portés aumensonge et à l'hypocrisie. De peur d'être châtiés, ils déguisent leurpensée. Ils perdent les sentiments qui font honneur à l'homme et ils tombentà la merci des autres. (...) Bref, ils s'arrêtent en-deçà de leurspossibilités et n'atteignent pas la plénitude de la nature humaine". Il mesemble, Mesdames, Messieurs, que ces réflexions du grand philosophemaghrébin pourraient être placées en exergue à vos travaux, car elles posentd'emblée la question dont les ramifications vont vous occuper pendant cesquelques jours: le conditionnement du caractère par le milieu etl'éducation. Nous voilà en effet au coeur du problème: peut-on former desdémocrates? Peut-on enseigner la démocratie? La démocratie

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serait-elle une discipline, analogue aux mathématiques? Est-elle unescience, une technique, un matériau pour l'épistémologie? Peut-elle setransmettre, et comment?

Remarquons tout d'abord que la gestion démocratique des affaires publiquesn'est ni simple, ni naturelle. L'étude de sa manifestation la plussolennelle, le vote, montre quel rude et lent apprentissage ont dû vivreles électeurs et les élus, dans les démocraties les plus rodées, pour quele vote acquière sa signification et sa vertu, et conforte ainsil'implantation de la démocratie. Encore cette histoire n'est-elle pasfinie. Si ancrée qu'elle soit, la démocratie est toujours remise enquestion, sans cesse à construire, à reconstruire. Nos amis qui, à l'estde l'Europe, sont journellement confrontés aux difficiles problèmes de latransition démocratique savent combien cette forme d'organisationpolitique implique de longue ascèse, de patience, de persévérance. Uneéducation à la démocratie, pour la démocratie, ne paraît donc en aucun cassuperflue. Dans les pays à tradition démocratique, cette éducations'impose, car des périls nouveaux pointent, qui tiennent aujourd'hui plussouvent au développement interne de la démocratie qu'à ses adversaires, etun déclin qualitatif peut entraîner rapidement de surprenantesdésaffections. Dans les démocraties naissantes ou renaissantes,l'opportunité d'une telle éducation va de soi; les populations y ont rêvési fort, si longtemps, que le risque du désenchantement est grand quand lerêve a cédé la place à la réalité. Quant aux pays non démocratiques - ilen reste -, l'intervention est délicate, mais demeure possible; certainsdes ingrédients démocratiques tendent à construire une "citoyenneté"consciente quel que soit le régime, et d'autres sont, pour tout pays,favorables au développement économique.

Si l'on examine en premier lieu ce qui caractérise les conduites decoexistence démocratique, on constate sans tarder qu'elles se fondent surun certain nombre de valeurs, communes à toute culture démocratique. Laplus évidente concerne, naturellement, la liberté individuelle - libertéd'aller et de venir, de se réunir, de s'exprimer. Prérogative de tout êtrehumain, la liberté de chacun est garantie par la démocratie. Sous sonaspect autonomie, elle signifie absence de contraintes, indépendancephysique et spirituelle. Sous son aspect participation, elle signifieassociation des gouvernés à l'exercice du pouvoir. Elément incontournablede la démocratie, la liberté consiste, aux termes de l'Article IV de laDéclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, à "pouvoir fairetout ce qui ne nuit pas à autrui". Elle va en effet de pair avec laresponsabilité du citoyen, face aux contraintes de la vie en société, auxdiversités économiques, ou à la liberté de l'autre.

L'autre, que l'on voudrait tant reflet, image, réplique, nous gêne dans sadifférence; il suscite la méfiance, le repli, l'hostilité, voire la haine.D'où la nécessité d'apprendre à le connaître, pour l'apprécier, admettreses droits, l'écouter, dialoguer avec lui... d'apprendre, en d'autrestermes, la tolérance. Certes, ce n'est pas un très bon mot, mais, pourreprendre la phrase de Gandhi, il est difficile d'en

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trouver de meilleur. C'est dans la tolérance que s'enracinent lesdémocraties, c'est la tolérance qu'il faut inculquer aux enfants, tous lesjours, une tolérance`active, positive, qui suppose la connaissanced'autrui, son acceptation et sa reconnaissance.

L'autre étant reconnu comme différent mais égal, aussi libre en droit etdigne en essence, il faut que la société soit juste, c'est-à-dire empêchela liberté et la prospérité d'être le privilège de quelques-uns. Ainsis'établit l'exigence de partage qui, couplée à celle de liberté, fait toutl'intérêt de l'aspiration démocratique.

Où l'on constate que la démocratie est beaucoup plus qu'une manière d'êtredes institutions. Elle est un "état d'esprit" pour Pierre Mendès France et,pour Thomas Masaryk, "non seulement une conception politique, mais aussiune conception morale". Mais si les valeurs morales qui la sous-tendent seretrouvent peu ou prou dans toutes les cultures du monde, il ne faudraitpas en déduire pour autant qu'elle est une et immuable. La démocratie neconstitue pas, en effet, un modèle, un régime "clé en mains" susceptibled'être importé et installé tel quel dans n'importe quel contexte. C'est unensemble de valeurs que chaque pays peut s'approprier selon son génie etson identité culturelle.

L'éducation pour la démocratie passera donc par la transmission de cesvaleurs, à laquelle sera nécessairement associée la promotion de modes decomportement. La démocratie existe en effet au quotidien à travers lecomportement de chacun des citoyens, et il n'en reste rien si l'individu nela pratique pas, non seulement dans ses devoirs civiques, mais aussi danstoutes les sphères de son activité - familiale, professionnelle,associative, culturelle, etc. Ces comportements démocratiques, quiexpriment et incarnent les valeurs démocratiques, auront d'autant plus dechances d'être imités qu'ils seront non seulement préconisés, maispratiqués quotidiennement. "Le grand point de l'éducation, soulignaitJacques Turgot, c'est de prêcher l'exemple". Et comment ne pas voir lesavantages de l'exemplarité sur la transmission didactique? L'exemple peutêtre collectif: on a beaucoup étudié, sous différents aspects, laRévolution française, ou le fonctionnement de la démocratie dans tel paysde l'Europe du Nord. On pourra, dans l'enseignement supérieur de l'histoireou des sciences politiques, favoriser l'étude comparative des institutionsde divers pays ou la recherche sur des périodes de transition.

Mais il est certain que l'exemple individuel possède une forceparticulière. L'enfant au contact de parents et d'enseignants qui secomportent en démocrates sera naturellement porté à adopter les mêmesattitudes. Sur les lieux de travail, l'émulation constitue un ressort nonnégligeable, qui peut favoriser la démocratie. Dans les médias, le respectdes valeurs porteuses de démocratie en confortera l'assise. La classepolitique, si visible, tant observée, sera d'autant plus utile àl'instauration ou au renforcement de l'Etat démocratique

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qu'elle suivra les règles du jeu dans la transparence et l'intégrité.Chacun sait les risques de failles, d'insuffisances, de dérapages, dedévoiements auxquels sont exposés dans toute démocratie, institutions etindividus publics. Mais on mesure parfois mal l'impact du contre-exemple.

Ainsi, la corruption, le népotisme comptent parmi les maux qui rongent ladémocratie. Identifier, définir et expliquer ces dangers, c'est aussi unélément de l'éducation pour la démocratie. Il ne sera jamais inutile demettre en évidence des cas de sectarisme ou de dogmatisme, de relever telletendance autoritaire, telle tentation égoïste à l'oeuvre dans unedémocratie. Chez ceux qui se débattent dans le marécage de l'ignorance oude la pauvreté, le "mauvais exemple" fait en effet des ravages. Parmi lesplus graves dangers qui menacent actuellement toutes les démocraties etauxquels il importe de sensibiliser l'opinion, les jeunes en particulier,nous savons comme les attitudes de racisme, de xénophobie, dediscrimination, d'exclusion mettent en péril les fondements même del'organisation sociale.

Aucun pays, si longue en soit la tradition démocratique, ne peut seprétendre à l'abri de ces dangers. Il est même des dérives qui menacentplus particulièrement les anciennes démocraties. On a souvent évoquél'érosion qui est à l'origine du déficit démocratique. Je pense aussi auprocessus inéluctable qui, à partir de l'élan initial, multiplie lesrègles, les procédures, les précautions: ainsi se forme peu à peu unegangue formaliste qui fige l'idée, en l'éloignant des citoyens. Il peutaussi arriver, sous l'influence grandissante des médias, et de latélévision en particulier, que le goût du spectacle l'emporte sur lavolonté de savoir, que la recherche du sensationnel se substitue au soucid'information ou au relais de la libre expression. Ainsi se pervertissentdes rouages de la démocratie.

Il est important de connaître ces risques, pour les prévenir, les déceler,les combattre, et tous les citoyens doivent prendre leur part de cettevigilance, sans attendre que d'autres - les politiques, les intellectuels,les savants s'intitulent gardiens de l'intégrité démocratique. C'est aussià la formation d'une conscience collective que s'attache l'éducation pourla démocratie. L'édification d'une telle conscience se fera à mesure de ladécouverte de l'humain - au sein de la famille, puis à l'école, où l'enfants'intègre à une société plus vaste et plus diversifiée, au lycée et àl'université, puis dans le cadre socio-professionnel, etc. Il s'agit quechaque individu se sente concerné par la collectivité dont il fait partieet sache que son action "compte" - et pas seulement son vote - au niveaulocal, régional, national, voire mondial. A l'ère du "boom" del'information et de la communication, l'indifférence égoïste n'a plus droitde cité; elle doit céder à l'ubiquité de chaque conscience. De plus, lamondialisation de l'économie ne fait que renforcer l'interdépendance desnations; la progression d'un pays ou sa régression ont des répercussionssur tous les autres pays.

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Qui n'a présent à l'esprit le fossé inique entre le Nord et le Sud - ladésolation de l'aide au développement (pour laquelle les pourcentages fixéspar rapport aux PNB des pays riches sont toujours restés lettre morte), labaisse du cours des matières premières, l'absurdité des fardeaux de ladette du Tiers Monde? Il y a vingt-deux ans déjà - le temps d'unegénération -, un homme de courage, de lucidité, de générosité, s'étaitrendu compte des dangers d'une fracture Nord-Sud et avait plaidé pour unevraie solidarité humaine, "déterminée à la fois par l'intérêt mutuel et lacompassion". Dans son introduction au rapport de la Commission indépendantesur les problèmes de développement international, qu'il présidait, WillyBrandt énonçait déjà que l'avenir de la communauté humaine passe par lepartage, exigence morale devenue impératif de survie. Pourquoi les paysriches n'ont-ils pas entendu, pas voulu entendre? Les membres de cetteCommission s'étaient notamment accordés à reconnaître que "l'élimination dela pauvreté exige à la fois des transferts de ressources substantiels enprovenance des pays développés et une détermination accrue des pays endéveloppement eux-mêmes à améliorer leur gestion économique et à résoudreles inégalités sociales et économiques".

Cette détermination, une autre grande voix s'élevait, du Sud cette fois,pour la susciter, pour stimuler une volonté d'autodéveloppement. JuliusNyerere avait compris qu"'une démocratie politique qui existe dans unesociété d'inégalités économiques ou d'injustices sociales flagrantes est(...) une coquille vide" et que l'aide extérieure ne pouvait guère servirque de déclencheur au développement national. L'autodépendance telle qu'ilen a développé les principes dans chacune des sphères de la vie nationale agardé, à mon sens, toute son actualité. En ce qui concerne l'éducation,écrivait-il dans Ujamaa, elle "doit favoriser la formation de citoyensfiers, indépendants et libres, qui comptent sur leurs propres forces pourse développer et qui connaissent les atouts et les problèmes de lacoopération".

Liberté dans le partage: le premier terme n'a aucune signification sans lesecond, car si la démocratie est la joie de l'esprit, le corps a lui, aussi,ses exigences. Prenons garde au poids de la pauvreté, qui pèse souvent troplourd sur les ailes de la démocratie. Entendons enfin les voix qui réclamentle reéquilibrage de la répartition mondiale de nos ressources. Dans un mondemoins asymétrique se révèlera fertile l'éducation dont nous rêvons et quedéfinit par exemple, dans sa recherche philosophique, Jacques Maritain,celle qui "doit mettre fin à la discordance entre l'exigence sociale etl'exigence individuelle au-dedans de l'homme lui-même. Il lui faut par suitedévelopper à la fois le sens de la liberté et le sens de la responsabilité,celui des droits humains et celui des obligations humaines, le courage deprendre des risques et d'exercer l'autorité pour le bien général et en mêmetemps le respect de l'humanité en chaque personne individuelle". Dans unmonde moins asymétrique fructifiera l'éducation pour la démocratie, cellequi donne à chaque être humain le regard vers l'autre, la conscience de son

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identité et le respect de celle d'autrui, la connaissance de ses racines,le souci du partage et la volonté de participer à la construction d'unavenir solidaire.

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