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DG/93/22 Original français ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE Discours de M. Federico Mayor Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à l'occasion de la collation du grade de Docteur honoris causa de l'Université de Paris I La Sorbonne, Paris, 1er juillet 1993 Document produit par reconnaissance optique de caractères (OCR). Des erreurs orthographiques peuvent subsister. Pour accéder au document d'origine sous forme image, cliquez sur le bouton "Original" situé sur la 1ère page.

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DG/93/22Original français

ORGANISATION DES NATIONS UNIESPOUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE

Discours deM. Federico Mayor

Directeur généralde

l'Organisation des Nations Uniespour l'éducation, la science et la culture

(UNESCO)

à l'occasion de la collation du gradede Docteur honoris causa

de l'Université de Paris I

La Sorbonne, Paris, 1er juillet 1993

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"Omnes horas complectere". Etreindre chaque heure. Belle maxime, queSénèque, du fond de sa sagesse, propose à Lucilius. Et il poursuit :"Tu seras moins tributaire de l'avenir si tu es bien agrippé auprésent". Cette vision n'est pas celle d'Epicure, ni celled'Héraclite, que je compte pourtant au nombre de mes maîtres. Laconception du temps qui se dégage des réflexions de Sénèque "sur labrièveté de la vie", bien sûr, mais aussi de ses lettres à ses amisme semble si utile, si précieuse, que je l'ai choisie comme toile defond de la promenade à laquelle vous m'avez fait la faveur de meconvier aujourd'hui.

Madame le Recteur,Madame le Ministre, Monsieur le Ministre,Excellences,Mesdames, Messieurs,

Se trouvent réunies dans cette salle tant de personnalitéséminentes et tant de personnes qui me sont proches qu'il seraitmalaisé d'énumérer, sans en omettre, tous leurs titres. Je préfèrevous dire, à vous tous, combien je suis sensible à votre présence, etm'adresser à vous comme à mes "chers amis".

Je vous remercie, Madame le Recteur, Monsieur le Président,pour vos aimables paroles d'accueil, et vous, Monsieur le Professeur,je vous félicite de votre brio et de votre constance dans un exerciceaussi difficile pour celui qui est condamné à le pratiquerqu'embarrassant pour la modestie de celui qui en fait l'objet.

Je remercie l'Université de Paris I - son Président, sonConseil d'administration - de l'honneur qu'elle me fait. Ces insigneset cette cérémonie me touchent particulièrement parce que c'est laSorbonne, parce que c'est Paris, parce que c'est la France. En meconférant aujourd'hui dans cette auguste enceinte le grade de Docteurhonoris causa, vous m'offrez la plus grande fierté et la plus grandejoie : celles de rejoindre une confrérie emblématique du savoir. Lepouvoir de l'esprit : quelle autre université que la Sorbonne en està ce point le siège et le symbole ? L'Université de Paris a, dès leMoyen Age, attiré à elle penseurs et théologiens, plus que n'importequelle autre d'Europe. Dès le XIIe siècle, elle est, selon le mot dupape, le "four où cuit le pain intellectuel du monde latin". Oui, dèsce moment, la vie de l'esprit s'est constitué en elle un organismecollectif où tradition et création exercent institutionnellement leurcommune puissance. Ville intellectuelle par excellence, c'est Paris -et l'assemblée de ses maîtres - qui inspire "La Somme théologique" deThomas d'Aquin et "La divine comédie" de Dante, autrement dit lesdeux oeuvres majeures du Moyen Age! Heureuse ville, dit Philippe deHarveng, "où l'on étudie les livres sacrés avec zèle et où l'onrésout leurs mystères (...). Tant de maîtres affirmés y vivent, on yconnaît si bien les Ecritures que cette ville mérite d'être appeléela cité des sciences".

C'est sur la route de Paris, encore, qu'au début de l'année1528, un vagabond boiteux porte tous ses espoirs, en

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tirant par la bride son baudet chargé de livres : Inigo de Loyola -car c'est lui - est persuadé que c'est dans la cité où Guillaume Budéprépare la création du Collège de France qu'il pourra apaiser, àl'abri des inquisiteurs, sa soif de savoir.

Car Paris est aussi, avec son Université, le berceau de laliberté de pensée, et donc de la contestation. Dans la pauvreté etl'allégresse, les étudiants ont de tout temps refait le monde.Imaginons la rue du Fouarre, au XIIIe siècle : les "écoliers",querelleurs, parfois truands, y suivent l'enseignement de leursmaîtres dans des lieux de fortune - afin de ne pas être assis sur lapierre, ils apportent du foin (le fouarre) ou de la paille, qui leursert de coussins. Les galetas de la rue retentissent de leursdisputes interminables, de leurs révoltes contre le Roi, contrel'Eglise. Il ne se passe pas de semaine sans qu'une hérésie nouvelleprenne forme. Au point qu'au siècle suivant, l'Université de Parisentre en conflit ouvert avec le Saint-Siège, qui sera désormais moinsgénéreux des privilèges qu'il lui accordera! Liberté de penséeencore, celle que viennent chercher à Paris, au siècle des Lumières,les "intellectuels" du temps - philosophes, scientifiques, artistes,lettrés, etc. Le bouillonnement des esprits se remarque alors plusdans les salons parisiens qu'à l'Université, mais les étudiants nerestent jamais longtemps à l'écart des frondes... Au XIXe siècle, leroi Charles X s'émeut, car les cours de la Sorbonne jouissent d'unprestige toujours croissant, et les libres opinions qui s'y exprimentne sont pas souvent flatteuses pour les princes...

Les siècles défilent, et continueront de défiler, sansdémentir la suprématie de la pensée. Dans son existence physiquemême, la Sorbonne, telle un phénix, se rit du passage du temps. Lapremière - celle de Sorbon - a cédé la place à la "Nouvelle Sorbonne"de Richelieu. Devenue vieille à son tour, celle-ci est remplacée auXIXe siècle par une nouvelle "Nouvelle Sorbonne", celle de Nénot, oùl'articulation formelle de l'ancien bâtiment reste discrètementprésente derrière le nouveau dessin. Quelle étonnante permanence!Aujourd'hui encore, les étudiants - de tous pays - en font leur lieude ralliement, leur emblème, leur royaume. Quels que soient leshorizons d'où ils viennent, ils s'y sentent protégés, bénis,magnétisés par ce pouvoir qui émane des murs vénérables. Certes, onpeut arguer que le quartier de l'antique Sorbonne formait un paysageurbain réussi, qui avait trop marqué l'image de la ville pourdisparaître. Je préfère croire, pour ma part, que l'Université deParis s'est d'emblée située aux marches de l'intemporel.

Un bâtiment, soit. Une idée, assurément. Mais un homme,inscrit dans la durée, dans celle de sa courte vie d'homme, commentpeut-il résister au temps ?

Dans son "Livre d'heures", le catalan Jesús Massip dit ceci: "Nous avons couru, toute notre vie, sans reprendre souffle. Cela, àquoi nous tenions tant, n'a jamais été faisable. Et vient le momentoù les heures rebroussent chemin : elles nous

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trouvent installés et dociles." N'est-ce pas ce que nous disait déjàSénèque ? Que nous ne savons pas le prix de chaque journée, de chaqueheure, et que le temps, à force de nous filer entre les doigts, érodenos empreintes, notre sensibilité, nos exigences. Or, il ne faudraitpas qu'à mesure de notre vie, nous acceptions de renoncer, d'oublier;il ne faudrait pas devenir "docile". Il faudrait que le rebelle quenous étions tous à 20 ans survive en nous, persiste, du moins surl'essentiel; il faudrait que ce que François Jacob a si justementappelé "la statue intérieure" demeure intact jusqu'au moment où, pournous, le temps s'arrête.

A côté de la préservation de l'essentiel, de la persévérancedans la durée, il y a d'autres façons de ruser avec le temps. Dansleur ouvrage intitulé La nouvelle alliance : métamorphose de lascience, Ilya Prigogine et Isabelle Stengers écrivaient : "A tous lesniveaux, la science redécouvre le temps". Bien qu'il s'agisse làd'une référence au domaine abstrait de la physique théorique, nousvoici confrontés à une notion qui intervient dans tous les aspects denotre vie, et qu'ici même, il y a plus de vingt ans, VladimirJankélévitch faisait découvrir à ses élèves dans un cours intitulé:"L'irréversible et l'irrévocable".

Dans toutes les circonstances où l'homme est acteur - et passeulement spectateur -, le moment de la prise de décision doitprécéder le point d'irréversibilité. L'exemple que je donne souventpour illustrer ce propos est celui du médecin en consultation. Lessymptômes du patient sont flous, contradictoires, et le diagnosticest difficile à faire. Le médecin prescrit d'autres examens, d'autresanalyses; l'état du malade empire, mais les données ne permettenttoujours pas de porter un diagnostic raisonnablement sûr. Que faire ?Bientôt il sera trop tard... Le médecin administre donc letraitement. Que vaudrait un diagnostic parfait s'il était trop tardif? En pareil cas agir à temps devient un impératif éthique. Et c'estcette dimension éthique de la gestion du temps qui me paraîtfondamentale dans notre société mondiale de la fin du deuxièmemillénaire.

Le spectre de l'anéantissement nucléaire s'est estompé, ence sens du moins qu'il est plus diffus. Sommes-nous désormais libresde toute menace sur cette planète ? Hélas, nombreuses sont les causesd'alarme, d'autant plus inquiétantes qu'elles sont moins directementévidentes. Le vaisseau Terre porte aujourd'hui à son bord plusieursbombes à retardement, qui se nomment par exemple proliférationdémographique, détérioration de l'environnement vital, migrationsmassives, recrudescence de la violence et de l'intolérance. Cesbombes sont d'ailleurs reliées entre elles par des mécanismes dontnous ne connaissons pas encore tous les rouages.

Elles peuvent ne pas exploser, c'est vrai. Mais pouvons-nousprendre le risque ? Pouvons-nous en toute responsabilité parierqu'aucune n'éclatera ? Non. Comme à l'époque de Pascal, le risque esttrop grand. De même que la logique pascalienne

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invitait à parier sur l'existence de Dieu et à mener en conséquenceune vie de tempérance, de même notre conscience de Terriens doit nousporter vers la seule solution possible : tout faire pour désamorcer,à notre humble façon, toutes ces bombes. Bien léger sera notre labeuren comparaison de ce que nous aurons ensemble gagné - la survie del'espèce, une planète habitable pour les enfants de nos enfants, uneculture de paix et de tolérance.

Ces défis explosifs que j'ai nommés - pauvreté,surpopulation, pollution, haine, intolérance - sont planétaires. Lesproblèmes qu'ils engendrent, d'une part ne connaissent plus defrontières, et d'autre part sont de plus en plus imbriqués. A laconférence de Rio, par exemple, on a constaté la prise de conscienceuniverselle des liens qui existent entre environnement etdéveloppement. Mais la dynamique nécessaire n'est pas encore assezforte. Alors il faut poursuivre, inlassablement, le travail de miseau jour et d'explication des interactions et de l'irréversibilité.Comme le dit si bien mon ami Jacques-Yves Cousteau, la négligence estun luxe que nous n'avons plus le temps de nous permettre. Il fautjeter des passerelles entre les disciplines, entre les communautésintellectuelles du monde, entre ces communautés et les décideurs. Ilfaut inculquer le sens de l'urgence, de l'essentiel et de lasolidarité.

Mais revenons à Paris, à l'amour de Paris, sans quitter pourautant notre fil temporel. Paris est intimement lié à mon parcourspersonnel. C'est là en effet qu'à la fin des années cinquante,boulevard Raspail, j'ai eu la chance d'être présenté par FernandeChategner au professeur Krebs; cette rencontre allait marquer untournant décisif de ma vie, puisqu'elle m'a valu ensuite la chanced'aller travailler avec lui, dans son laboratoire, à Oxford. Oui, surle plan professionnel, je dirai comme mon compatriote Joan Miró, dontnous fêtons cette année le centenaire : "C'est à Paris que j'aivraiment commencé."

Comme d'innombrables touristes aussi, c'est en prenant letemps de flâner dans ses rues que j'ai saisi Paris, que Paris m'asaisi. Paris de l'invisible et Paris de la mémoire, où passé etprésent s'unissent par les mille liens que tisse l'alchimie deshommes, du temps et des lieux. Qui n'a éprouvé comme moi le bonheursimple du promeneur, découvrant ici un hôtel particulier du XVIIe, làun dédale d'escaliers et de venelles du temps où la rue Victor Cousins'appelait la rue Coupe-Gueule (tout un programme!), plus loin unasile de verdure, plus loin encore la frénétique agitation d'unegrande artère commerçante ? J'aime la profondeur historique de Pariset sa modernité, l'anonymat de sa multitude et le silence de sescours, où bat aussi son coeur.

Et qu'ai-je découvert à Paris ? Comme l'enfant des campagnesvoyant pour la première fois l'immensité moutonnante de la mer, j'aidécouvert l'immensité et la richesse de la culture universelle. Lieumagique, Paris est toujours ce pôle d'attraction artistique,littéraire, philosophique, qui fascine les étrangers. Capitale del'esprit, elle est aussi capitale des

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arts et des lettres, du grand souffle de la Renaissance à labourrasque des Ballets russes, de Lully à ce qu'on a appelé l'Ecolede Paris, de Villon aux habitués de la librairie de Sylvia Beach. Lecharme de Paris ? C'est Manuel de Falla qui arrive au cours de l'été1907 pour un séjour d'une semaine et qui y reste ... sept ans. Cesont les dizaines de "copieurs" anonymes qui s'installent chaque jourdans les salles du Musée du Louvre.

Ce sont enfin les milliers de touristes des pays de l'Estqui, à peine libérés du joug totalitaire, se pressent dans ses rues,où flotte toujours un parfum de "Carmagnole". Paris n'est-elle pas,en effet, la ville-idée des droits de l'homme, un phare de la liberté?

Symbole de l'esprit dans toute sa richesse - savoir,créativité intellectuelle et artistique, liberté -, Paris a été bâti,a-t-on dit, pour le monde entier. Et de fait, dans quelle autrecapitale mieux accordée à sa raison d'être l'UNESCO aurait-elle puinstaller son siège ?

Chers amis,

J'aurais voulu évoquer aussi la générosité de Paris, sonimage dans les différents continents, ses cafés aussi, où l'on entrecomme dans une parenthèse... Mais ce serait risquer de vous lasser,et le temps me manque. Le temps, nous revoici en son obsédantecompagnie. Nous nous en rendons compte aujourd'hui, il faut que nousnous en rendions compte : plus que l'intelligence, plus que l'argent,plus que la technique, plus que l'amour même, c'est le temps qui nousfait défaut; il est devenu notre ressource la plus rare. Le remède,Sénèque et d'autres nous l'ont donné il y a de nombreux siècles. Toutchange à chaque instant en nous, biologiquement, culturellement -unicité de chaque moment, nécessaire à notre liberté. C'est laconscience du temporel et le rêve de l'intemporel qui donnent saprofondeur à notre vie et sa dimension à notre réflexion. "Un díamás, un día menos". Un jour de plus, un jour de moins pour apprendre,pour lire, pour partager, pour rire, pour pleurer, pour aimer, pourinventer, pour dessiner un nouveau visage au monde. Un jour de plus,un jour de moins pour oser parcourir les nouvelles avenues del'esprit, pour avoir le courage de décider à temps. Aujourd'hui, ilest encore temps de conclure une grande alliance et d'entamer unedeuxième Renaissance. J'ai le sentiment - l'espoir - que le mondesera capable de le faire, avec l'aide de ses minorités. Quellevictoire de l'esprit ce serait!

Certes, le temps passé compte. Mais la seule chose qui nousreste à partager, c'est le temps à venir. Le passé, même si c'esttrès difficile, nous devons l'abandonner. Comme le formule avec tantde justesse Rafael Guillen :

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"¿No hay un lugar oculto donde pueda desnudarme del tiempoaquel? ¿No hay una pared donde colgar el tiempo usado ?"

"N'y a-t-il pas un lieu caché où je puisse me dévêtir de cetemps ? Un mur où accrocher le temps usé ?"

Seul le temps à venir compte. C'est notre vraie richesse personnelleet collective. Merci de m'avoir donné un peu de votre temps.

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