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DG/94/18Original anglais

ORGANISATION DES NATIONS UNIESPOUR L'EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE

Discoursde

M. Federico Mayor

Directeur généralde l'Organisation des Nations Unies

pour l'éducation, la science et la culture(UNESCO)

à la cinquième Conférence des ministres de l'éducationet des ministres chargés de la planification économique dans les Etats arabes

(MINEDARAB V)

L'éducation pour le développement:les défis du XXIe siècle

Le Caire, 11 juin 1994

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Mesdames et Messieurs les ministres,Excellences,Mesdames et Messieurs,

La Conférence des ministres de l'éducation et des ministres chargés de la planification économiquedans les Etats arabes se réunit aujourd'hui pour la première fois depuis 17 ans. La région arabe et lemonde dans son ensemble ont connu de profondes transformations depuis sa dernière réunion, àAbou Dhabi en 1977. Notre présence ici au Caire témoigne d'un fait nouveau et capital:l'émergence d'une nouvelle dynamique de paix et de coopération dans la région. L'histoire nousapprend qu'à chaque fois que le monde arabe a été uni il a apporté une contribution de poids à lamarche en avant de l'humanité, par la splendeur de ses réalisations dans des domaines comme lesarts, les sciences et les lettres. Il lui faut aujourd'hui revivifier et renouveler une civilisation quiconstitue une source précieuse d'idées et d'inspiration pour toutes les cultures.

La tâche qui s'impose à vos pays, ce n'est pas seulement de développer des capacités maisd'enseigner des valeurs, et c'est dans ce contexte plus large que s'inscrit le thème retenu pour cetteconférence: L'éducation pour le développement: les défis du XXIe siècle. Deux questionsessentielles seront donc au centre de nos discussions ces jours prochains: quelle vision de l'avenirsouhaitons-nous être celle de nos enfants, et comment l'éducation peut-elle contribuer à façonnercette vision. Comme j'aime à le répéter, le monde que nous laisserons à nos enfants dépendraessentiellement des enfants que nous laisserons à notre monde.

Excellences,Mesdames et Messieurs,

Je tiens à saluer une fois de plus les nombreuses délégations de haut niveau qui participent à cetteréunion et à souhaiter une bienvenue chaleureuse aux observateurs des Etats non membres del'Organisation, des institutions soeurs du système des Nations Unies et des organisationsintergouvernementales et non gouvernementales. Vous appartenez tous à cette "grande alliance"nécessaire pour faire de l'éducation pour tous une réalité. Mes sincères remerciements vont aussi àl'ALECSO et à l'ISESCO, qui ont apporté une contribution précieuse à l'organisation de cetteconférence, et je me réjouis de la présence parmi nous aujourd'hui de leurs directeurs généraux,MM. Mohammed El-Mili et Adbulaziz Al-Tuwaijeri.

Deux séries de questions sont inscrites à l'ordre du jour de cette réunion. La première a trait àla contribution que l'éducation doit apporter à la société. Dans cette région comme ailleurs, lesgrands défis que la société doit relever ont nom: édification de la paix dans la liberté, la justice etl'équité, développement durable et protection d'un environnement fragile. La deuxième série dequestions concerne le développement et la réforme du système

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éducatif lui-même, pour lui permettre de répondre aux espoirs et aux attentes que la société a placésen lui.

Si les défis que doit relever l'éducation sont universels, les mesures prises pour yrépondre doivent venir du coeur même des cultures de la région. L'éducation doit refléter ceque nous-mêmes et nos sociétés avons de meilleur et de plus caractéristique. Seuls les peuplesarabes peuvent déterminer le type d'éducation qui est nécessaire pour préparer les jeunesd'aujourd'hui à aborder l'avenir résolument avec la ferme volonté d'oeuvrer en faveur del'équité et de la justice et dans un esprit de continuité et de sérénité. Les riches traditions de laculture arabe inspireront sans doute vos débats ces jours prochains, ainsi que les décisionsque vous serez appelés à prendre pour faire progresser l'éducation dans vos pays pendant lesannées à venir.

La mission que son Acte constitutif assigne à l'UNESCO - édifier les fondements de la paixdans l'esprit des hommes - est encore plus actuelle et urgente aujourd'hui qu'il y a un demi-siècle. Dans la région arabe, les derniers mois ont vu se multiplier les signes qui laissentespérer une prochaine solution des conflits qui, pendant des décennies, ont ravagé la région etl'ont plongée dans l'angoisse. Certes, le processus de paix est jeune et fragile, mais il suscited'immenses espoirs.

Au centre de ces espoirs, il y a bien sûr l'application de l'accord de paix entre Israël etl'OLP signé à Washington en septembre 1993. L'UNESCO qui, en association avec l'UNWRAet d'autres institutions, assiste les réfugiés palestiniens depuis 40 ans, s'est maintenant attelée àune tâche de longue haleine: aider à constituer la base de ressources humaines nécessaire àl'édification d'une société palestinienne moderne et démocratique. Dans le domaine del'éducation comme dans les autres domaines, les besoins sont énormes: il faut construire desécoles, former des enseignants, élaborer des programmes d'enseignement, moderniserl'enseignement supérieur, améliorer les capacités de planification et de gestion et créer despossibilités de formation et d'emploi. L'UNESCO réalise d'ores et déjà plusieurs projets,éducatifs et autres, en application du mémorandum de coopération que j'ai signé avec lePrésident Arafat en décembre dernier. Je tiens, à cette occasion, à renouveler l'appel que j'ailancé aux pays de la région, pour qu'ils contribuent au maximum de leurs possibilités à l'effortinternational entrepris pour nourrir les racines de la paix en Palestine, en particulier endonnant espoir aux centaines de milliers de jeunes Palestiniens auxquels depuis si longtempsl'accès à l'éducation et bien d'autres possibilités ont été refusés.

Partout, et à tous les points de vue, l'éducation est essentielle pour la paix. La paix est eneffet, comme nous le savons tous, plus que la simple absence de conflit et de guerre. C'est uneculture fondée sur la tolérance et le respect d'autrui; c'est un esprit de solidarité active entreles individus; c'est une société qui repose sur l'espérance de justice et de sérénité. Ces valeurssont des éléments précieux du patrimoine de la région. Leur maintien et leur promotiondoivent figurer parmi les tâches primordiales de l'éducation. Nos écoles doivent être des lieuxde savoir révérés, et de tous leurs enseignements, c'est à celui qui montre la sagesse et lesvertus de la paix et les folies et vices de la guerre qu'il faut attacher le plus de prix.

La promotion de la démocratie et des droits de l'homme est un élément essentiel duprocessus de consolidation de la paix. A cet égard, je voudrais faire observer que la Tunisie,entre autres pays de la région, a axé son enseignement sur le renforcement des droits del'homme et de la démocratie.

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En fait, la promotion des droits de l'homme s'inscrit en Tunisie dans le cadre d'un effortnational général, puisque des services chargés des droits de l'homme ont été créés dans quatreministères. Récemment, ce pays a accueilli la Réunion préparatoire régionale de la quarante-quatrième session de la Conférence internationale de l'éducation, dont le thème sera "Bilan etperspectives de l'éducation pour la compréhension internationale". A cet égard, je noterai aussique c'est à l'Institut arabe des droits de l'homme de Tunis que le prix UNESCO de l'enseignementdes droits de l'homme a été décerné en 1992.

J'ajouterai quelques mots ici sur les droits de la femme. Si nous croyons véritablement auxdroits de l'homme, comment pouvons-nous tolérer la discrimination à l'encontre des femmes ? Ilest très regrettable que si peu de pays arabes aient signé la Convention des Nations Unies surl'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, et que l'on fasse souventsi peu de cas dans le monde arabe de l'égalité des droits entre les hommes et les femmes. Sur leplan pratique, négliger les talents uniques qui sont ceux des femmes est une faute qui se paielourdement en termes de développement. Moralement, il me semble inadmissible qu'à l'aube duXXIe siècle des limites soient imposées aux libertés fondamentales des femmes. Le problème desdroits de la femme dépasse évidemment le cadre de l'éducation, mais c'est un problème auquel lessystèmes éducatifs du monde arabe devraient s'intéresser de près.

L'enseignement des valeurs est aussi essentiel à la préservation de l'environnement qu'à lapromotion de la paix. Il y a certes d'importants éléments scientifiques et techniques à comprendreet à prendre en compte dans la protection de l'environnement. Le problème n'est cependant pastant l'insuffisance de notre savoir que la faiblesse de notre volonté, de notre sens de laresponsabilité et du souci que nous avons les uns des autres. Paradoxalement, dans ce domainecrucial, c'est l'altruisme qui, en fin de compte, permet le mieux de défendre ses propres intérêts. Lapréservation de l'environnement suppose le respect de notre demeure commune, la Terre, de nosvoisins, de nos enfants et des enfants de nos enfants. Comme pour l'édification de la paix, ce quiest requis, ce n'est pas seulement du savoir mais de la sagesse, pas seulement de l'intelligence maisdu respect mutuel et de la bonté, toutes valeurs qui doivent être enseignées dans nos écoles etapprises dans nos foyers.

Comme dans les autres régions du monde en développement, la principale tâche des sociétésarabes est d'assurer l'éducation pour tous. Les peuples et les Etats de la région consacrent detoute évidence d'énormes efforts à cette entreprise. Les effectifs du primaire sont passés de 17millions en 1975 à 31 millions en 1991, ce qui représente une augmentation de 83 %. Pendant lamême période, les effectifs féminins sont passés de 38 % à 44 % du total. Cependant, selon lesestimations, le taux brut régional de scolarisation pour les deux sexes n'était, en 1991, que de 84%. Ce chiffre occulte de surcroît d'importantes différences d'accès à l'éducation entre les sexes: letaux brut de scolarisation des garçons est de 92 % et celui des filles de 75 % seulement. Celasignifie naturellement qu'au moins un garçon sur 12 - et, surtout, une fille sur quatre - ne sonttoujours pas inscrits à l'école primaire. Si donc on peut noter des progrès significatifs, la situationdans de nombreux pays est grave et appelle à l'évidence des mesures d'urgence.

Une autre tendance inquiétante que les peuples et Etats de la région doivent s'attacher àinverser est l'accroissement du nombre des analphabètes adultes. Certes, le taux d'analphabétismede la population adulte diminue si l'on considère les pourcentages. En 1990, on estimait que 49 %de la population adulte était analphabète; en l'an 2000, cette proportion

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sera, selon les projections, de 38 %. De plus, si cinq femmes sur huit étaient illettrées en 1990, laproportion prévue pour l'an 2000 serait, selon les projections, d'une sur deux. Cependant, il fautbien voir, quand on prend ces chiffres, qu'en termes absolus le nombre d'analphabètes dans larégion devrait augmenter de 5 millions, au cours de la dernière décennie du siècle passant de 61 à66 millions. L'incidence de l'analphabétisme chez les femmes des zones rurales - là où les taux denatalité sont les plus élevés - est également préoccupante. S'il y a donc eu progrès dans la région enmatière de l'alphabétisation, il est à l'évidence insuffisant dans un domaine aussi vital pour laprospérité de la société.

Le nombre croissant de travaux de recherche montrent - il est important de le noter - quel'éducation des femmes et des filles contribue de façon significative à accélérer le développement.Ces travaux ne font en grande partie que confirmer la sagesse de l'enseignement musulmantraditionnel, qui souligne le rôle de la mère et son influence morale et culturelle sur la formation dela famille et de la société. En effet, éduquer une mère ce n'est pas seulement éduquer une famille,c'est aussi remplacer un héritage virtuel d'illettrisme par une tradition d'éducation qui seratransmise de génération en génération. L'éducation des femmes a aussi un retentissement trèsimportant sur les taux de fécondité.

Je me permettrai ici de dire quelques mots de la question démographique, qui est très grave et nousconcerne tous au plus haut point. Il est essentiel de modérer la croissance démographique, maiscela ne peut se faire que si les femmes ont le pouvoir de choisir et la possibilité de forger leurpropre destin. Ce n'est pas en imposant des modèles extérieurs que l'on résoudra le problème.L'éducation - en donnant aux gens les moyens de prendre eux-mêmes des décisions - offre une foisde plus la clé du problème. Dans tous les contextes religieux et idéologiques, il y a un lien directentre le développement de l'éducation et la baisse de la fécondité. Les débats qui auront lieu ici auCaire à l'automne prochain lors de la Conférence internationale sur la population et ledéveloppement ne doivent pas être vidés de leur substance par des prescriptions en matière deréduction de la croissance démographique qui occulteraient les responsabilités propres à chaqueindividu dans ce domaine. Il faut aussi garder à l'esprit que nous ne devons pas seulement réduirele nombre des nouveaux habitants de la planète, mais aussi pourvoir convenablement aux besoinsde tous ceux qui sont déjà à bord du "vaisseau spatial Terre", et de ceux qui sont appelés à yprendre place, notamment des enfants des rues et de ceux qui souffrent de la faim, de maladiesguérissables et sont laissés à l'abandon. Nous devons être prêts à investir dans l'éducation ce que,par le passé, nous étions disposés à investir dans la guerre, nous devons être prêts à payer le prixde la paix.

Dans le cadre de la campagne d'éducation pour tous lancée à Jomtien il y a quatre ans, l'UNESCO etses partenaires des Nations Unies oeuvrent activement à promouvoir, dans le monde entier,l'amélioration tant qualitative que quantitative de l'éducation de base. Le Sommet de neuf pays àforte population consacré à l'éducation pour tous qui s'est tenu à New Delhi en décembre dernier, etqui est la dernière en date des étapes du processus de Jomtien, a mis un accent particulier sur lanécessité de fournir une éducation de qualité aux jeunes filles et aux femmes pour réduirel'analphabétisme et freiner la croissance démographique. Le sommet de New Delhi a notammentdébouché sur une importante initiative conjointe - dont le principal mérite revient au ministreégyptien de l'éducation, M. Hussein Kamel Bahaa El-Din - visant à étudier les possibilités dutéléenseignement. Le téléenseignement peut être un moyen d'apprentissage et d'enseignement trèsrentable, en particulier pour la formation en cours d'emploi des enseignants en poste dans les zonesrurales. Grâce à des techniques modernes mais simples, on dispose de moyens très précieuxd'atteindre

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ceux qui, normalement, n'ont pas accès à l'éducation, comme les jeunes filles et femmes rurales,ceux qui souhaitent bénéficier d'une deuxième ou d'une troisième chance, et les populationsisolées. Je puis vous assurer que l'UNESCO continuera d'appuyer sans réserve cette initiativeprometteuse. J'engage les pays donateurs et les institutions de financement à aider les chefs d'Etatà mettre en oeuvre le cadre d'action de Delhi, en particulier pour ce qui est du téléenseignement etde l'éducation des femmes et des jeunes filles. Ce matin, le président Moubarak nous a ditcombien il estimait que ce plan était vital pour la sécurité et le développement de l'Egypte.J'appelle tous les pays et toutes les institutions à apporter un soutien rapide à cet effort car lasécurité générale en dépend.

L'appui que l'UNESCO apporte aux Etats membres de la région en matière d'éducation debase a pour vecteur principal l'ARABUPEAL, c'est-à-dire le Programme régional degénéralisation et de rénovation de l'enseignement primaire et d'élimination de l'analphabétismedes adultes dans les Etats arabes. Le plan de travail de ce programme, établi en étroiteconsultation avec les gouvernements et spécialistes de la région, constitue pour les Etats membresun cadre d'action dans lequel poursuivre les objectifs du programme qu'ils se sont engagés àatteindre. L'UNESCO travaille également avec de nombreux Etats de la région à la mise au pointde stratégies et plans d'action nationaux devant déboucher sur cette "vision plus large" approuvéeà Jomtien en matière d'éducation pour tous. Parmi les nombreuses activités entreprises, jementionnerai en particulier celles qui visent à améliorer la condition et les qualifications desenseignants. Les enseignants sont aux avant-postes dans la lutte pour l'alphabétisation du monde.Leur tâche est exigeante et difficile, leurs salaires et conditions d'emploi souvent médiocres. nssont pourtant, dans leur immense majorité, pleins d'abnégation et font tout leur possible pourformer les citoyens de demain. L'importance vitale de leur tâche ne leur échappe pas. Nousdevons également nous en souvenir, et témoigner aux enseignants l'estime, l'honneur et le respectqui leur reviennent.

Dans un monde où le progrès dépend de plus en plus des produits de l'esprit, on s'accordede façon croissante à reconnaître dans l'éducation comme la force de l'avenir. D'où l'importancegrandissante que revêt la coopération internationale, vocation de l'UNESCO. Sans passer en revuetoutes les activités de l'Organisation dans la région, je voudrais mentionner deux programmesspécialement conçus pour encourager le transfert rapide de savoir et de technologie au profit despays en développement. Le premier est le programme UNITWIN, qui relie les universités despays en développement à celles des nations industrialisées. Le second est le programme deschaires UNESCO, qui met des spécialistes de haut niveau à la disposition des universités des paysen développement. Il est prévu, pendant l'exercice biennal en cours, d'instituer au moins neufnouvelles chaires UNESCO dans la région arabe. Il est essentiel de créer des universités et de lesrenforcer si l'on veut doter la région des sources d'innovation et de savoir-faire qu'exige sondéveloppement.

Dans ses efforts pour promouvoir l'éducation et le développement dans la région arabe,l'UNESCO travaille en étroite collaboration avec ses précieux partenaires que sont l'ALECSO,l'ISESCO et le Bureau arabe de l'éducation pour les Etats du Golfe (ABEGS). Il convientégalement de mentionner notre coopération avec des organismes de financement régionauxcomme le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES) et le Programme duGolfe arabe pour les organisations de développement des Nations Unies (AGFUND). Avec lagénérosité qui le caractérise, l'AGFUND soutient les efforts de l'UNESCO pour venir en aide auxpays les moins avancés, que ce soit des Etats arabes ou d'autres pays d'Afrique et d'Asie. Laculture arabe s'inspire des mêmes principes éthiques que ceux qui dictent la mission

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de l'UNESCO, et qui exigent que la priorité soit accordée aux plus pauvres, à ceux qui ont le plusde mal à accéder aux ressources et au savoir et qui sont par conséquent les plus vulnérables et lesplus menacés par le désespoir.

Mesdames et Messieurs les ministres,Excellences,Mesdames et Messieurs,

Cette conférence s'ouvre à une époque de changement, d'incertitude et, surtout, d'espoir. Vous tous,chargés de l'éducation dans une région si riche d'histoire et de tradition, et si marquée par les conflitsdes dernières décennies, êtes investis d'une énorme responsabilité. Vos débats et les décisions quevous prendrez ces jours-ci contribueront à façonner l'avenir de la région et le destin de ses jeunes.C'est en vérité à leur intention que cette conférence a été organisée. Nous avons tous été témoins deleur esprit d'abnégation et de sacrifice. Notre devoir, en tant qu'éducateurs, est d'orienter leur énergieet leur idéalisme vers l'édification d'une société de paix, de progrès et de prospérité. Dans toutes noscultures, la fonction que nous devons renforcer est celle de consolidation de la paix. Nous devonsinsuffler aux jeunes de partout une nouvelle éthique de partage et d'attention à autrui. Nous devonspréparer le terrain d'une nouvelle civilisation où prévaudra non plus le glaive mais le verbe. Edifierla paix dans l'esprit des hommes, favoriser le passage d'une culture de guerre à une culture de paix,fondée sur la justice et l'équité, telle est, en dernière analyse, la tâche à laquelle nous devonsdésormais nous consacrer.

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