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NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE MALI LES VÉRITABLES ALLIÉS CAMEROUN MISSION ACCOMPLIE POUR PAUL BIYA EN FRANCE FALY KONÉ L’EXPÉRIENCE AU SERVICE DU TRANSPORT RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE LE FEU COUVE ENCORE CHEIKH ANTA DIOP LE PHARAON DU SAVOIR 23 ÈME FESPACO RENDEZ-VOUS À OUAGADOUGOU AIMÉ CÉSAIRE L’ÉTERNEL RETOUR VERS L’AFRIQUE MADAGASCAR IMMENSE SOULAGEMENT DU « NI-NI » CORINNE MBEBI-LIEGEOIS SON COMBAT CONTRE LA DRÉPANOCYTOSE NIGERIA SACRÉ CHAMPION D’AFRIQUE LA RÉFÉRENCE AFRO-CARIBÉENNE INVITÉ 17 SOCIÉTÉ 18 SANTÉ 21 DOSSIER 4 MÉDIA 25 CULTURE 26 SPORT 22 POLITIQUE 7 DIASPORAS news N°38 FÉVRIER 2013 CAN 2013, JA MAIS 2 SANS 3

Diasporas News Edition Fevrier 2013

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Ne pas jeter sur la voie publique

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soulageMent du « ni-ni »

Corinne Mbebi-liegeois

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La référence afro-caribéenne

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N°38 Février 2013

caN 2013, Jamais 2 saNs 3

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Sans aucun doute, l’opération « Serval » au Mali permettra sûrement à l’industrie militaire française de se relancer sur le marché face à ses concurrents américains, européens voire

même chinois. Quatrième au classement des armées les plus puissantes au monde derrière les etats-Unis, la russie et la Chine, la France va certainement gagner des miles et faire des jaloux. evidemment pour les potentiels clients, il est plus fascinant et convainquant de voir les armes de guerre servir sur un théâtre d’opération militaire que de se contenter d’une parade à une exposition comme celui du Salon de la Défense et de la Sécurité terrestre et aéroterrestre (eurosatory) ou encore le Salon mondial de la sécurité intérieure des etats (Minipol) pour se rendre compte de la performance des armes mises en ventes sur le marché. eh bien ! L’opération « Serval » en cours pour chasser les djihadistes et permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale se présente comme une aubaine pour l’industrie militaire française en panne de commandes depuis quelques années. Le fait même que la France soit la seule puissance militaire à déployer ses forces et son arsenal de guerre dans le désert malien, terrain jugé difficile et hostile, est plutôt un gros avantage pour démontrer son savoir-faire et son avancée technologique en la matière. L’absence de résistance des groupes armés d’Aqmi issus d’Ansar Dine, du Mujao et du Mnla dénote bien de la redoutable puissance de feu française. Commençons par le rafale produit par l’avionneur Dassault Aviation, fleuron de l’aviation militaire française. Depuis sa mise en service en 2001, il n’a toujours pas trouvé de preneurs à l’étranger. Or aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce chasseur reste un des meilleurs de sa génération, selon les spécialistes. « Le rafale est capable d’atteindre une vitesse maximale de 2 203 km/h (Mach 1,8), et sa capacité d’emport maximale est de 9 500 kg. Sa particularité est de pouvoir effectuer simultanément plusieurs missions aux profils très variés, d’où le terme d’avion omnirôle » dixit sa fiche technique. La précision de tirs de cet avion a fait mouche dès les premières heures des bombardements pour libérer les villes du nord du Mali. Marketing militaire oblige, l’état-major a délibérément fourni aux chaînes de télévisions du monde des images inédites sur ces opérations dignes des guerres ultramodernes. Qui n’a pas été impressionné par ce témoignage poignant et pathétique de cet habitant de la bourgade de Konna qui a vu son logis épargné après une frappe aérienne de précision qui a détruit une cible djihadiste

située pourtant à quelques encablures. Hébété par cette scène presque surréaliste, le dernier avait demandé à rencontrer le pilote pour le féliciter. en réalité, ce n’est pas tant l’adresse du pilote qu’il faut saluer mais plutôt la prouesse technologique de cet avion de chasse qui n’a toujours pas connu de succès commercial. et dont seules les forces armées françaises en sont dotées. A ce jour, toutes les tentatives d’exportation du rafale vers plusieurs pays se sont soldées par des échecs commerciaux retentissants. Les emirats Arabes Unis, le Brésil et l’inde qui avaient affiché un intérêt pour cet avion n’ont toujours pas passé de commandes. Cependant, le Groupe Dassault demeure en lice pour plusieurs appels d’offres. Notamment avec le Brésil pour 36 avions (4 milliards d’euros) et l’inde pour 126 rafales (12 milliards d’euros).Outre l’aviation, il y a aussi toute la panoplie de véhicules blindés de combat, de matériel de communication et de détection qui accompagnent cette opération militaire de grande envergure dans le désert malien. Comme on le voit, tous ces engins et outils de guerre ont un prix tout comme cette guerre, comme on l’imagine, a un coût. La question récurrente est de savoir qui va payer la note quand on sait que cette guerre constitue d’ores et déjà une lourde dette pour les participants à commencer par la France ? Loin s’en faut, ce ne sera pas les etats africains qui ont, eux-mêmes, demandé l’aide de Paris et de la communauté internationale, qui vont mettre la main à la poche. encore moins le Mali, pays en crise. Dès lors, on comprend tout l’enjeu de cette opération « Serval » au Mali et la portée des retombées commerciales pour compenser les investissements humains et financiers. Derrière le discours d’une France libératrice du Mali des mains des terroristes se cachent des ambitions géopolitiques et stratégiques inavouées dans la région mais aussi un juteux business de la guerre discrètement mené. N’est-ce pas ce qui fait la spécificité du serval, cet animal ingénieux d’Afrique, nom de baptême donné à cette opération militaire, qui marque son territoire avec son urine ? Le déplacement inattendu du président français François Hollande au Mali intervenu trois semaines seulement après le lancement de l’intervention française justifie bien cette ambition dans son pré-carré. il est fort à parier que cette opération sera un des éléments déclencheurs de la montée en puissance de l’industrie militaire française sur le marché mondial.

Clément Yao

opératioN « serval » au mali :

Diasporas NewsN°38 Février 2013

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édito

Belle campagne pour l’industrie militaire française

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doSSier

mali : les véritables alliés

Le coup de poker raté des djihadistes « La meilleure défense, c’est l’attaque » : les islamistes ont appliqué ce précepte inventé par le général chinois Sun tzu (vième siècle av. J.-C.) en franchissant la ligne de démarcation séparant le sud du Mali de sa partie septentrionale. en deux jours de combat, les positions tenues par ce qui restait de l’armée malienne sont enfoncées : Gao et Konna sont tombées. Le président par intérim Diacounda traoré sonne le tocsin. Mais la France en dépit d’une résolution onusienne n°2085, votée le 20 décembre dernier, s’entoura encore de précautions pour éviter de se faire taxer de colonialiste. D’abord, que l’appel « au secours » du Mali soit rédigé et lui soit adressé avec une copie pour l’ONU. Parallèlement, le président français prend son téléphone afin de prévenir plusieurs chefs d’etats africains de ses intentions : intervenir immédiatement pour empêcher la progression islamiste, éviter ainsi la prise de Sévaré puis Mopti et pourquoi pas Bamako en quelques jours ! L’objectif des djihadistes étaient d’occuper le sud du Mali avant l’arrivée des forces africaines. ils regretteront encore pour longtemps cette offensive suicidaire car ils avaient sous-estimé la réaction de la communauté internationale et surtout de la France.

Ainsi s’engagea officiellement l’opération « serval ». Dès la nuit du 10 au 11 janvier, la présence de soldats étrangers blancs ont été signalés, par des témoins, à proximité de l’aéroport de Sévaré. L’état-major français a déjà préparé et planifié de longue date cette intervention mais la stratégie des islamistes a quelque peu modifié le scénario car la France ne voulait pas se trouver en première ligne. Nul ne saura l’exactitude de la date d’entrée en guerre. Certes, les soldats maliens qui patrouillaient à Konna furent surpris par la fulgurance de l’attaque des djihadistes qui se sont fondus au sein de la population. Mais les Français et les Américains ne peuvent ignorer un mouvement de quelques dizaines de véhicules dans le désert. ils surveillent, de jour comme de nuit, le Sahel depuis au moins six ans avec des drones et des avions espions de type Pilatus. D’ailleurs, depuis l’occupation du Nord, plusieurs drones ont été aperçus au-dessus des villes comme Kidal, tomboctou et Gao. et le 29 juillet dernier, un drone de l’armée française aurait été abattu dans la région d’essouk (du côté de Kidal) par AQMi. il surveillait de trop près une caserne que les gendarmes maliens ont abandonnée et qui servait de centre de commandement aux islamistes. Peu de temps après son crash, un avion aurait bombardé le reste calciné de l’appareil ;

manœuvre destinée à effacer les débris. enfin, la précision des frappes aériennes, destinées à préparer l’avancée des blindés et l’infanterie, sont encore une fois la preuve éloquente que tous les objectifs ont été répertoriés longtemps à l’avance. L’aviation française, en 15 jours de bombardement, a détruit tous les centres de commandement, dépôts d’armes et de munitions de Gao à Kidal en passant par Diabaly et tombouctou.

où sont Les partenaires de La France ?La France et l’Allemagne viennent de célébrer leur 50ème anniversaire du traité de l’elysée scellant l’amitié entre les deux pays. et les propos du député trublion Daniel Cohn-Bendit dans l’hémicycle du parlement européen face à madame Catherine Asthon, chef de la diplomatie de l’Ue résument la limite de la solidarité de l’europe : « nous sommes concernés, tout le monde dit nous, mais il n’y a que des soldats français là-bas (…) on dit aux français : on va vous donner les infirmières et aller vous faire tuer au Mali ». La chancelière Angela Merkel a dit que leurs avions de combat n’ont pas de certification pour ce genre d’intervention ! L’excédent commercial allemand est-il uniquement dû à la bonne santé de son secteur automobile ? Le

complexe militaro-industriel y contribue significativement. Berlin facture à Alger annuellement environ 2 milliards d’€uros pour ses ventes d’armes en contrepartie d’importation de gaz. Quant à la Grande-Bretagne, après avoir fustigé l’Algérie sur sa méthode musclée sans concertation au moment de la libération des otages du complexe gazier d’in Amenas, elle vient de signer un accord militaire pour lutter contre le terrorisme. Le premier ministre David Cameron a fait le déplacement à Alger pour la circonstance.

USA : mise à la retraite d’office du général william « Kip » ward de l’Africom

Les etats-Unis se sont emmêlés les pinceaux au moment où la France rentrait en guerre au Mali. Le patron de l’AFriCOM, le général 4 étoiles william « Kip » ward est mis à la retraite et rétrogradé

le mali appelle à l’aide depuis un an. la volonté politique et la solidarité des voisins ne

peuvent pas être mises en doute ; mais le nerf de la guerre a fait défaut. pourquoi ? tout comme la france, montée seule en première ligne, attendra - mais sans illusion - un hypothétique renfort en hommes de la part des européens. Le président par intérim Diacounda Traoré

& le président français François Hollande

Général William « Kip » Ward de l’Africom

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doSSier

lieutenant-général. il aurait utilisé à des fins personnelles un avion de fonction en se faisant accompagner plusieurs fois par sa femme. De plus, il devra rembourser la bagatelle de 82.000 $ pour ses mêmes raisons.Mais ceci-dit, les etats-Unis ont toujours été présents dans le désert du Sahara, depuis que le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC) algérien s’est métamorphosé en AQMi, il y a maintenant 6 ans. Les Américains ont toutes les difficultés du monde à trouver un pays accueillant pour pouvoir installer une base sur le continent. Depuis le double attentat des ambassades Américaines de Nairobi et de Dar-es-Salam en 1998, les chefs d’etat opposent toujours un refus poli à l’oncle Sam. Quand bien même obtiennent-ils le feu vert, ils ne peuvent prétendre qu’à des petites unités – comme le sandcreeks de l’aéroport de Ouagadougou – très discrètes. Ainsi la base de l’AFriCOM se trouve à Stuttgart (Allemagne). Barack Obama a officiellement déclaré qu’il allait mettre à la disposition de la France des avions ravitailleurs pour ses avions de combat. Pour les drones, les deux pays mutualisent leurs appareils de surveillance au-dessus du Sahel depuis au moins six mois. et dire que les Américains ont savonné la planche des Français au Mali, en monopolisant l’instruction de l’armée malienne. en effet, des centaines de soldats maliens ont effectué des stages aux USA dont un certain capitaine Amadou Haya Sanogo. Certains éléments touaregs de l’armée malienne qui ont suivi cette formation ont déserté pour gonfler les rangs du MNLA. Combien parmi eux, ont été ensuite « achetés » par les radicaux d’Ansar Dine ?

50 années d’indépendance et toujours pas de Gendarmerie en aFriqueil y a un an, un drame se nouait à Aguehlok, une ville située à 170 km au Nord de Kidal. La coalition composée du MNLA, d’Ansar Dine d’iyad Ad Ghaly et les milices

AQMi d’Abou Zeid lançait une contre-offensive à la suite de l’attaque de l’armée malienne, deux semaines plutôt et qui avait fait 18 victimes islamistes. Les renforts venus de Gao, dirigés par le colonel Mohamed Ould Meidou, ont été contraints de faire demi-tour. La ville tomba entre les mains des djihadistes, le 24 janvier. Quelques jours plus tard, un charnier a été découvert. il s’agissait d’une centaine de militaires maliens les mains ligotées et froidement assassinés à l’arme blanche ou par balles. et pendant ce temps-là, monsieur Jean Ping et madame Nkosazana Dlamini-Zuma se disputaient le fauteuil de président de la commission de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba. Pour rajouter à l’incongruité de la situation, cette bataille de chiffonnier s’est déroulée dans le nouveau siège financé par les chinois pour la modique somme de… 150 millions $ ! Le président malien Amadou toumani touré (Att), dont le territoire est envahi par les islamistes, a préféré rester à la maison plutôt que d’aller demander de l’aide à la tribune de l’UA ; de peur sans doute de gâcher cette fête !

Le nerF de La GuerreLe continent a maintenant atteint l’âge de la raison après un demi-siècle d’indépendance. Force est pourtant de constater que nous n’avions toujours pas de force d’interposition digne de ce nom pour gérer nos conflits continentaux. Nos armées ont sans doute été dévoyées de leur rôle premier pour les utiliser à des fins de putsch. Combien de nos chefs d’etat depuis les indépendances étaient issus des casernes. et même ceux en exercice aujourd’hui ?Mais la raison principale de cette carence est le financement de cette force d’interposition. Le siège de notre future gendarmerie – le bâtiment du Conseil de Paix et de Sécurité – a été financé grâce à une contribution allemande de 30 millions $. rappelons que le budget annuel de l’UA est d’environ 220 millions $ soit 0,01% du PiB cumulé des 53 etats. Les etats les plus nantis ne

peuvent-ils pas contribuer un peu plus ? Nos amis du Maghreb et l’egypte, capables d’emmener leur expertise, ont tendance à porter leur regard vers la Méditerranée plutôt que vers le Sud.en 2004, nous décidions d’intervenir au Darfour avec la Mission de l’Union Africaine au Soudan (AMiS). L’Union européenne a mis la main à la poche à hauteur de 450 millions €uros. incapable d’enrayer le cycle de violences, les Nations-Unies nous relayèrent avec la MiNUAD en 2008 : 20.000 hommes à 820 millions €uros par an. De même qu’en 2007 en Somalie, la mise en place de l’AMiSON est un chantier titanesque : 12.000 hommes composés essentiellement de contingents burundais, ougandais et kenyans. et c’est encore l’ONU et l’Ue qui payent les 300 millions €uros annuels.Nous sommes en janvier 2013, le président en exercice de la CeDeAO Alassane Ouattara ainsi que le béninois Yayi Boni président de l’UA Africaine (2012) ont été reçus par la chancelière Angela Merkel pour solliciter de l’aide pour la MiSMA (force africaine pour le Mali). elle consent à fournir une aide logistique pour les transports de troupe mais pour les sous c’est « nein ! ». Le « Malithon » ou conférence des donateurs a pu récolter une promesse d’aide financière de 455 millions $. Or les planificateurs et les experts de l’état-major intégré de la MiSMA estiment le coût de la reconquête du Nord Mali à 900 millions $ ; ce qui équivaut au déploiement et une montée en puissance de 8.000 hommes.

Le Sommet d’Addis-Abeba était placé sous le signe d’un silence gênant. encore une fois, la France, ex-puissance coloniale, est venue délivrée le Mali. Le président Jacob Zuma, à la tête de la première puissance économique du contient préfère envoyer 200 hommes en république Centrafricaine pour les intérêts vitaux (or, pétrole, uranium) de son pays. Pire encore, le chantre du panafricanisme, adepte de la solution « africaine » des conflits,

a torpillé le projet du Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-Moon. Celui-ci voulait en effet renforcer la mission des casques bleus dans l’est de la rDC pour éradiquer définitivement cette instabilité chronique. et la signature de ce plan de Paix, prévue à Addis-Abeba, a été reportée sine die

car la SADC (communauté de développement économique d’Afrique Australe) n’aurait pas été mise dans la boucle.

epiLoGueAu cours d’une conférence de presse à rabat en novembre dernier, le représentant au Sahel de l’ONU monsieur romano Prodi estimait doctement, après avis d’experts, que « la meilleure fenêtre de tir pour une intervention au nord Mali serait le mois de septembre 2013 ». Ont-ils entendu la souffrance de la population dans les zones occupées ? en moins de trois semaines, la première phase de l’opération « serval » est un succès. Les islamistes se sont repliés au Nord de Kidal et se sont évanouis au-delà de tinzaouaten, dans les montagnes rocailleuses.Autant de questions restent en suspens, et prendront encore du temps avant d’être résolues. Faut-il aller les déloger ? Comment gérer les flux de déplacés dans les pays limitrophes ? Quid du retour à l’ordre constitutionnel et l’intégration des touaregs au sein de la république du Mali ?

alex ZaKa

Le président béninois Thomas Boni Yayi (gauche), le 27 janvier 2013 à Addis Abeba © AFP Simon Maina

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Le président béninois Thomas Boni Yayi (gauche), le 27 janvier 2013 à Addis Abeba © AFP Simon Maina

république ceNtrafricaiNe : le feu couve eNcore

comment Bozizé a-t-iL sauvé son trône ? Les rebelles furent sans doute les premiers surpris par la facilité déconcertante avec laquelle ils ont pris Bambari, le 23 décembre. Le dernier baroud des Forces

Armées Centre A f r i c a i n e (FACA), une semaine plus tard, pour r e p r e n d r e cette ville située à 300 km de Bangui, i n d i q u e l’importance de ce verrou stratégique. Dès lors, la

Séléka a compris qu’il pouvait revoir ses ambitions à la hausse : marcher sur Bangui et « dégager » Bozizé !

Quel drôle de façon de demander de l’aide militaire à son cousin François Hollande ! Menacé par la Séléka, le président Bozizé envoie ses partisans à l’assaut des symboles de la représentation française dans la capitale centrafricaine : l’ambassade et le siège de la compagnie Air-France. Même si Paris a refusé

de répondre aux sollicitations de Bangui, la décision de François Hollande de mettre en place un dispositif d’évacuation de ses ressortissants avait eu un effet plus que dissuasif sur les rebelles, s’ils avaient eu l’intention de descendre plus au Sud pour renverser le régime. Le détachement de 150 hommes dépêchés de Libreville pour renforcer les quelques 500 militaires français stationnés en permanence en république Centrafricaine n’auront pas croisé les bras si les groupes rebelles se seraient aventurés à Bangui. rappelons qu’au tchad en 2007, N’Djamena et idriss Deby seraient tombés, par un rezzou de rebelles venu de l’est, sans le déploiement de force française qui, pour protéger et évacuer ses ressortissants, avait sécurisé l’aéroport.

Malgré cette menace imminente le général François Bozizé s’obstinait à vouloir contre-attaquer en cherchant des armes et de l’aide partout. il a sollicité tous ses voisins - l’Ouganda, le rwanda et même le Burundi - pour lui fournir des armes. L’appel de naufragé Bozizé reçût un écho favorable. en effet, l’Afrique du Sud a répondu présent en envoyant sur le champ 400 hommes, et ce en vertu de

l’accord de défense signé entre les deux pays en 2007. il serait encore 250 militaires sud-africains à être présents à Bangui. Pretoria tient ainsi à affirmer son panafricanisme qui a, semble-t-il, été foulé par l’intervention internationale en Libye sans son assentiment. Désormais le tandem du président Jacob Zuma et son ex-épouse Nkosazana Dlamini-Zuma – aujourd’hui présidente de la Commission de l’UA – s’ouvre sous des meilleurs auspices. Jamais la république d’Afrique du Sud n’est sortie aussi loin de ses bases et qui plus est dans le pré-carré français. Certains argueront que cette projection militaire est une réminiscence de la fraternité de l’ANC pour ses frères opprimés. et si la volonté cachée reste beaucoup plus prosaïque ? Le potentiel minier (uranium, pétrole, or) de l’Oubangui-Chari ne peut laisser indifférent les industriels de la première puissance économique continentale. Le moment venu, lorsque le régime du président François Bozizé sera sauvé, un renvoi d’ascenseur, pour les amis qui n’ont pas failli, serait d’une logique toute naturelle.

les accords de libreville 2013 n’avaient-ils pas juste entourés Bangui d’un cordon sécuritaire ? la famine et l’insécurité règnent toujours dans le nord. gouvernement d’union nationale sur fond de cessez-le-feu très précaire. la centrafrique sortira-t-elle un jour de la klepocratie entretenue depuis des décennies par l’instabilité politique ?

François Bozizé

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poLitique

La médiation du triumviratLa concertation à N’Djamena des chefs d’etat de la Communauté economique des etats de l’Afrique Centrale (CeeA) avant Noël a sonné l’hallali du régime omnipotent du président François Bozizé.

Le tchadien idriss Déby, le congolais Denis Sassou Nguesso et le gabonais Ali Bongo étaient à la manœuvre. ils ont donné l’ordre de renforcer l’effectif de la Force Multinationale d’Afrique Centrale (FOMAC) à Damara (75 km de Bangui) en lançant un ultimatum aux belligérants que « damara constitue une ligne rouge à ne pas franchir ». L’opposition démocratique, atomisée par le pouvoir, n’était pas encore prêt à fournir une alternative. tandis que ces chefs d’etat ne voyaient pas au sein même de la rébellion un homme providentiel capable de redresser le pays. Faute de mieux, on se contente de rabibocher. en d’autres termes, ils ont contraint leur homologue centrafricain à venir s’asseoir à la table de négociation pour composer avec ses adversaires politiques et ses ennemis. Car l’Homme est rétif et a souvent prouvé par le passé qu’il est capable de volte-face.

il a ainsi tenté une dernière fois de solliciter son « frère » Denis Sassou Nguesso qui l’aurait autrefois parrainé au sein de la loge équatoriale de la franc-maçonnerie. Selon notre confrère de Jeune-Afrique, sollicité pour le prêt d’un avion cargo en vue de récupérer du matériel militaire à Kampala, ce dernier aurait dit : « on ne peut à la fois négocier et contre-attaquer ; tu dois t’asseoir et discuter ».

L’accord de LiBreviLLe de janvier 2013La rébellion était arrivée à Libreville en ordre dispersé, minée par des questions de leadership, sans feuille de route balisée. entre la position radicale de certains comme le porte-parole du groupe

eric Massi et ceux qui prônent la négociation tels que Michel Djotodi, la Séléka s’en est sortie miraculeusement des pourparlers. ils avaient la légitimité du terrain alors que les opposants politiques étaient considérés comme des gens qui voulaient participer au festin.Le président François Bozizé, l’opposition démocratique et les représentants du groupe rebelle de la Séléka ont finalement signé un accord de Paix. il se résume en deux points essentiels : d’abord sur le terrain, un cessez-le-feu entre les deux belligérants c’est-à-dire les rebelles et les Forces Armées Centrafricaines (FACA). ensuite sur le plan politique : la formation d’un gouvernement d’union nationale qui conduira les affaires du pays pour au moins douze mois, à l’issue desquelles seront organisées de nouvelles élections législatives.Le président François Bozizé a sauvé son trône mais a été complètement dépouillé. Ses prétentions d’obtenir 12 maroquins sur une trentaine de postes s’étaient lamentablement échouées. il voulait garder dans son giron les ministères régaliens tels que la Défense, les Affaires etrangères, les Finances et l’Administration territoriale. La Séléka a exigé et obtenu le portefeuille de la Défense. et surtout, le premier ministre lui a été imposé par l’opposition politique.

L’avènement d’une cohaBitation La mise en musique de cet accord a déjà montré les difficultés futures de cette transition. La partition a été réglée une dernière fois à Brazzaville. Les ténors de l’opposition, dont

entre autres, Martin Ziguélé - ex chef du gouvernement d’Ange Félix Patassé – Jean-Jacques Demafouth ont en effet soumis aux chefs rebelles de la Séléka le nom du futur premier ministre : maître Nicolas tiangaye. tout ce monde-là est allé rencontrer le président congolais, lequel a su trouver

les mots justes pour faire fléchir son homologue centrafricain. Les émissaires de la rébellion, depuis leur retour à Bangui, sont sous la protection de la FOMAC à la base de M’poko, jouxtant l’aéroport de Bangui.

La théâtralisation par le président François Bozizé de la nomination de Me Nicolas tiangaye comme premier ministre donne aussi le ton de cette cohabitation. il a convoqué tout un aréopage ainsi que le corps diplomatique, au palais de la renaissance pour la signature du décret qui officialise la prise de fonction du chef de gouvernement. Cette cérémonie a permis toutefois à Michel Djotodi le chef de délégation de la Séléka de demander officiellement la libération les prisonniers politiques de son groupe de rébellion. Le maître des lieux a répliqué que

cela dépendra de la fin des hostilités effectives sur le terrain.L’opposition démocratique et

la Séléka ont placé la bête noire du chef de l’etat à la tête du gouvernement. Me Nicolas tiangaye n’est autre que celui-ci qui a osé contester - haut et fort - la victoire dès le premier tour du président sortant en février 2011. Ce dernier fût en effet réélu à plus de 64,37%. en réaction, le nouveau chef du gouvernement a crée le Front pour l’Annulation et la reprise des elections (FAre 2011). François Bozizé a usé de tous les subterfuges pour l’empêcher de se faire élire député dans la 4ème circonscription de la capitale.L’engagement de longue date de Me Nicolas tiangaye pour les Droits de l’Homme et le fait qu’il a d’ores et déjà renoncé à se présenter aux prochaines élections présidentielles de 2016 donnent du cachet à ce choix. il se considère comme homme de devoir capable de sacrifier son ambition personnelle pour le bien de ses concitoyens. Mais les tâches qu’il attend sont titanesques et ce pour une durée limitée dans le temps : douze mois reconductible. Pacifier le pays tel est la priorité absolue de son gouvernement. Le Dialogue Politique inclusif (DPi) et le processus de Démobilisation, Désarmement et réinsertion des anciens combattants (DDr) sont des chantiers en friche qui étaient à l’origine de cette insurrection.Pourra-t-il au moins gouverner par ordonnance ? Le NKN (littéralement le travail rien que le travail) et sa coalition détiennent toujours la majorité absolue à l’assemblée nationale. Cette mouvance

Michel Djotodi

Martin Ziguélé

L’opposant et avocat Nicolas-Tiangaye

Jean-Jacques Demafouth

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N°38 Février 2013 Diasporas News

poLitique

Pré-enregistrementAéroport Roissy - Charles de Gaulle

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présidentielle est gratifiée de 65 députés godillots sur 105 depuis 2011. La chambre basse n’a pas été dissoute et la loi de Finances pour l’exercice 2013 a déjà été votée avant le mouvement insurrectionnel de décembre dernier. François Bozizé, en vieux briscard, fera tout pour entraver l’action gouvernementale en signant les décrets de manière parcimonieuse.

Les tensions existent toujours sur Le FrontPetit à petit les langues se délient au sein de la population des territoires conquis par la Séléka. On a su avant les pourparlers de Libreville que les milices ont perpétrés des actes de vandalisme : razzia sur les stocks de sucre à Bambari, ventes de diamant à Bria, pillages

de bâtiments administratifs et maisons de particuliers. Mais il existe toujours des éléments incontrôlés de la rébellion qui sévissent hors de la ligne de démarcation. ils ont réinvesti la ville de Kago-Bandoro dans le Nord comme ils ont terrorisé la population à Kabo. Ces exactions viseraient plutôt la communauté chrétienne. Les commerçants autochtones auraient baissé les stores laissant place nette aux tchadiens, en très bon terme avec les rebelles ! tandis que du côté de la préfecture de Basse Koto, les rebelles ont fait main basse sur les bâtiments administratifs de Kémbé et Djimbi.Mais le président Bozizé a également fait importer des armes lourdes en provenance d’Afrique du Sud. La décision récente du président tchadien idriss Deby de proroger d’un

an le mandat de la FOMAC n’est pas sans fondement. La paix entre les deux belligérants semble encore fragile.

Que dire de la flambée des produits de première nécessité ? et de la situation qui prévaut dans les zones tenues par les rebelles que l’administration a totalement abandonnées depuis des années ? De par son intervention et sa médiation, la CeeAC a pu éviter le spectacle désolant d’une Bangui à feu et à sang comme lors des épisodes sanglant des coups d’etat et autres mutineries. Mais cette paix armée sur le front ainsi que cette cohabitation politique mal ficelée risquent de faire basculer encore une fois la république Centrafricaine dans le chaos.

alex ZaKa

SEM Alassane Ouattara

côte d’ivoire : la récoNciliatioN de gré ou de force

diFFiciLe mission du Gouvernement Le maniement du bâton et de la carotte, le régime d’Abidjan sait bien s’en servir. Alors que le dialogue est engagé avec l’opposition dans un Cadre permanent de dialogue (Cpd), la vague d’arrestations continue de s’abattre sur les exilés pro-Gbagbo. « un risque politique qui fait peser une chape de plomb sur la paix sociale » font

remarquer des observateurs de la scène politique ivoirienne.

Après avoir mis le grappin sur le premier cercle des « sécurocrates » du régime Gbagbo, à savoir l’ancien aide de camp de la Première dame, le capitaine Séka Séka (16 octobre 2011) accusé de graves exactions, le général Bruno Dogbo Blé, ex-patron de la garde républicaine (15 avril 2011), Moïse Lida Kouassi, ex ministre de la Défense de

pour la paix, le régime ouattara est prêt à tout, pourvu que les ennemis d’hier, devenus de farouches opposants aujourd’hui, acceptent enfin de reconnaître l’autorité en place et de rentrer dans les rangs de la république.

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Gbagbo (12 juin 2012), liste non exhaustive, c’est le tour des « Jeunes patriotes ».

arrestation tonitruante de BLé GoudéAprès plusieurs mois de cabale, leur leader, Charles Blé Goudé, a été interpellé le jeudi 17 janvier 2013 à tema, près d’Accra (Ghana) et transféré, manu militari, à Abidjan. C’est au pas de course que son

audience s’est ouverte devant la justice ivoirienne. L’ex ministre de la Jeunesse du gouvernement Aké N’Gbo a comparu deux fois de suite devant la juge d’instruction Delphine Cissé Makouéni pour répondre des actes qui lui sont reprochés. Les charges qui pèsent contre le leader des « Jeunes patriotes » sont très nombreuses. tout d’abord, Charles Blé Goudé était visé par un mandat d’arrêt international émis par Abidjan pour son rôle présumé dans les violences postélectorales de décembre 2010 à avril 2011. A cela vient s’ajouter la sanction onusienne. en 2006, le Comité du Conseil de sécurité des Nations unies avait pris des sanctions individuelles d’interdiction de voyager et gel des avoirs contre celui qui se fait nommer « le Général de la rue » pour son rôle dans « les attaques dirigées contre l’opération des nations unies en côte d’ivoire (onuci) », ses « déclarations publiques répétées préconisant la violence contre les installations , le personnel des nations unies et contre les étrangers » et pour avoir fait « obstacle à l’action du Groupe de travail international (Gti), de l’onuci et des forces françaises ». Ce n’est pas tout. il est aussi accusé pour « des actes de violence commis par

des milices de rue », y compris « des viols et des exécutions extrajudiciaire ».

La chasse aux sorcières contre Les pro-GBaGBoParallèlement à l’affaire Blé Goudé pendante devant la justice ivoirienne, s’est ouvert également à Abidjan, le procès en appel du Secrétaire général par intérim du Fpi, Laurent Akoun, un des fidèles de Laurent Gbagbo, arrêté, le 26 août 2012. Ce dernier a été condamné à six mois de prison ferme en première instance, un an de privation des droits civiques et d’un an d’interdiction de séjour sur tout le territoire national, en dehors de sa ville natale. Une privation de liberté qui ne dit pas son nom. Outre ces affaires judiciaires en cours, la chasse aux sorcières se poursuit pour traquer les proches de l’ancien régime en fuite, visés par des mandats d’arrêts internationaux émis par Abidjan. Dans le même laps de temps, l’affaire le Procureur contre Laurent Gbagbo suit son cours devant la Cour pénale internationale. L’audience de confirmation des charges étant prévue pour le 19 février prochain. Sans toutefois oublier aussi que son épouse, Simone Gbagbo, attend d’être transférée à la prison de Scheveningen après la levée du secret de son mandat d’arrêt au mois de novembre 2012. C’est dans ce contexte très étrange et chargé de faits à rebondissement que se déroule le dialogue direct avec l’opposition et principalement l’ancien parti au pouvoir. Une opposition qui a compris dans sa grande majorité qu’il faut abandonner la politique de la chaise vide. La real politique ne conseille-t-elle pas que la politique est la saine appréciation des réalités du moment ?

Le Fpi contraint d’aLLer au diaLoGue et à La réconciLiationeh bien ! La réalité du moment n’est pas très reluisante pour le clan Gbagbo qui a, en somme,

tout perdu. Le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif – aucun représentant à l’hémicycle pour avoir boycotté les législatives – et le pouvoir économique. A cette douloureuse réalité, s’ajoute l’absence de ses nombreux hauts cadres qui sont soit détenus ou en exil soit décédés dans la foulée de la fin de la crise postélectorale. voilà le triste visage que présente le parti de Laurent Gbagbo. Afficher une intransigeance à toute épreuve alors que le Fpi est en position de faiblesse au vrai sens du terme, cela signifierait un

suicide collectif. Son président par intérim, Sylvain Miaka Ouretto et ses camarades, avaient-ils une autre alternative que celle choisie présentement ? Dans le contexte actuel, n’étaient-ils pas contraints d’aller à la table du dialogue, de la négociation et de la réconciliation pour fumer le calumet de la paix avec le régime Ouattara, quitte à voir le Fpi disparaitre du paysage politique ivoirien ? Devant pareille situation, Laurent Gbagbo, lui-même, avait toujours recommandé la voie de la discussion que nous connaissons tous sous sa célèbre phrase « asseyons-nous pour discuter ! »

La Fermeté du réGime ouattara Pour le moment, la stratégie de la fermeté semble bien fonctionner pour le pouvoir en place qui considère que la réconciliation ne peut pas servir de monnaie d’échange à l’impunité ou du moins le pardon ou une quelconque loi d’amnistie n’est nullement opposable devant la juridiction ivoirienne, encore moins devant la Cour pénale internationale. espérons tout simplement que cette fermeté soit également appliquée

dans le propre camp du pouvoir. Quand on sait que sur la short liste du Comité des sanctions des Nations Unies sur la Côte d’ivoire figuraient des chefs de guerre à l’instar de Martin Fofié Kouakou, ex-commandant des Forces nouvelles (FN) qui a été, lui aussi, sanctionné pour violation des droits de l’homme et recrutement d’enfants soldats.Selon le texte des sanctions individuelles prévues par la résolution 1572, « les forces sous son commandement se sont livrées au recrutement d’enfants soldats, à des enlèvements, à l’imposition du travail forcé, à des sévices sexuels sur les femmes, à des arrestations arbitraires et à des exécutions extrajudiciaires ».Nous osons croire que le pouvoir d’Abidjan saura apporter un démenti à ceux qui lui reprochent une certaine « loi du deux poids deux mesures » et une « justice des vainqueurs. »

Clément Yao

Blé Goudé

Sylvain Miaka Ouretto

Le commandant Jean-Noël Abéhi, ex patron de l’escadron Blindé

d’Agban, le plus grand camp de gendarmerie de la Côte d’ivoire, situé à Abidjan et Jean Yves Dibopieu, ex secrétaire général de la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’ivoire (FeSCi), ont été arrêtés au Ghana et extradés mardi matin vers Abidjan, a appris APA de source policière.Selon cette source basée à la frontière ivoiro-ghanéenne de Noé, ‘‘c’est hier qu’ils ont été arrêtés par l’équivalent de la direction de la surveillance du territoire (DSt) du Ghana’’.‘‘ils sont arrivés ce matin vers 5h00 GMt à la frontière, menottés’’, ajoute la même source précisant que le ‘‘commandant Jean-Noël Abéhi et Jean Yves Dipopieu ont été remis au commissaire principal, Kouyaté Youssouss, directeur des unités d’intervention’’, chargé de les conduire à Abidjan.Le Commandant Abéhi, l’un des piliers de l’appareil sécuritaire du régime de Laurent Gbagbo est présenté comme ‘‘une menace constante’’ pour la sureté nationale de la Côte d’ivoire.Source APACes arrestations font suite à celle de Charles Blé Goudé, ex ministre de la jeunesse de Laurent Gbagbo intervenue le 17 janvier à téma au Ghana et extradé le lendemain à Abidjan. SourCe aPa

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camerouN : sem paul biya eN visite de travail eN fraNce mission accomplie ! sur tous les plans, la visite de 6 jours du chef de l’etat camerounais en france a été un

succès vibrant. deuxième rencontre avec son homologue, après celle de Kinshasa ; ensuite rendez-vous avec les représentants du patronat français.

arrivé en France le 28 janvier d e r n i e r

à l’invitation de François Hollande, S.e.M Paul Biya a été chaleureusement accueilli par les camerounais de la diaspora venus de la France entière et d’autres pays de l’Union européenne. répondant aux questions des journalistes avant de prendre congé, le chef de l’etat camerounais s’est dit flatté par cet accueil triomphal. Les cassandres et les détracteurs qui avaient fait des prévisions funestes en sont, encore cette fois-ci, pour leur frais. Même si le président camerounais

n’a eu droit qu’à de sobres dispositions protocolaires de la part des autorités françaises, la présence de l’ambassadeur de France au Cameroun, déploiement de la classe diplomatique africaine de France conduite par le doyen S.e.M Henri Lopès et son S.e.M Lejeune Mbella Mbella à l’aéroport d’Orly a été une large compensation.

coopération BiLatéraLe exceLLente C’est la première rencontre à paris entre Paul Biya et François Hollande depuis l’élection de ce dernier au mois de mai 2012. Le

tête-à-tête entre les deux hommes d’etat a permis de faire un tour d’horizon des questions importantes pour la consolidation des relations bilatérales excellentes qui existent entre la France et le Cameroun. Plusieurs sujets ont ainsi été évoqués : la sécurité maritime, les droits de l’Homme, la situation au Mali et en république Centrafricaine et surtout le soutien de la France dans le processus de modernisation du Cameroun. il s’agissait en priorité de consolider les acquis de la coopération bilatérale qui se résument essentiellement dans le renforcement de l’etat de droit et des institutions. De Paul Biya et François Hollande

Paul Biya et Michel Roussin

nombreuses audiences accordées aux autorités politiques françaises. Les rencontres avec le maire de Bordeaux Alain Juppé ou encore de l’ancien président de la république valery Giscard d’estaing sont révélatrices de la volonté du chef de l’état camerounais de maintenir les liens politiques cordiaux qui ont toujours existé entre les deux pays.

L’appeL de pauL Biya aux cheFs d’entreprises Français Comme il l’avait déjà évoqué le 30 janvier sur le perron de l’elysée, le lendemain Paul Biya

avait rendez-vous avec les membres du Medef international, la puissante confédération syndicale du patronat français. Le chef de l’etat entamait ainsi la partie la plus importante de sa visite en France, qui, faut-il le rappeler reste encore le 1er partenaire économique ; alors que la présence de la Chine et d’autres pays ne cessent de s’affirmer. Le Cameroun est engagé depuis quelques années dans un vaste chantier de modernisation. Des transformations majeures sont prévues dans tous les domaines comme l’industrie d’extraction de matières premières, les NtiC. Avec

plus de cent filiales et près de 200 entreprises appartenant à des ressortissants français dans tous les secteurs d’activité, la France reste le premier investisseur étranger au Cameroun. Seulement, en ce qui concerne l’évolution des filiales françaises, on constate que si très peu de retraits sont enregistrés en revanche les nouveaux venus sont rares. La nouvelle stratégie de développement adoptée récemment par le gouvernement camerounais prévoit d’importants projets d’investissement à moyen et à long termes. en 2009 déjà, Patrick Lucas, président du Comité

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Afrique du Medef international déclara que : « la france ne redoutait pas la rivalité économique, encore faut-il que des règles de concurrence saine, environnementales, éthiques et sociales soient les mêmes pour tout le monde. ».

comment renForcer cet axe yaoundé-paris ?Constituer un véritable marché régional en Afrique Centrale ; tel est l’objectif à moyen terme. Une amélioration des infrastructures de l’environnement des affaires et d’un cadre réglementaire modernisé sont des prérequis à un plus large regain d’intérêt et à une diversification des investisseurs, notamment dans les domaines agricoles et miniers. tous les ministres ont mouillé leur chemise, faisant partie de la suite du chef de l’etat, pour expliquer cet ambitieux projet à la centaine d’entrepreneurs français présents au pavillon Gabriel à Paris.Arrivé en fin de matinée pour clôturer les travaux, le président Paul Biya a été chaleureusement reçu par Michel roussin, vice-président du Medef international. L’entrepreneur français au nom de ses pairs a salué l’initiative du président camerounais et a assuré celui-ci du soutien du patronat français. S’érigeant en capitane de l’économie camerounaise, le président Paul Biya qui n’a pas manqué au passage d’étaler les atouts infrastructurels et géostratégiques de son pays ; il a également promis de mettre tout en œuvre pour que les investisseurs français travaillent dans des meilleures condition.

mireille nGoSSo

Le Président de la république, S.e.M. Paul BiYA a été chaleureusement accueilli mercredi, 30 janvier 2013, sur le perron du palais de l’elysée par son homologue François Hollande. S’en est suivi un déjeuner de travail auquel ont pris part les proches collaborateurs des deux chefs d’etat. Au sortir de cette séance de travail, qui a duré une heure environ, le

chef de l’etat camerounais a réaffirmé l’excellence des relations qui existent entre la France et le Cameroun et a accordé une interview à la presse internationale. Sur l’entretien avec François Hollande, après avoir loué l’excellence des relations franco-camerounaises, il a évoqué les dossiers brulants qui furent discuter : le Mali d’abord ; ensuite la Centrafrique et surtout le partenariat économique entre les deux pays.

Sur Sa LonGévité au pouvoir« Ai-je l’air si fatigué ? Le problème finalement n’est pas là. Je ne suis pas au pouvoir par la force. C’est le peuple camerounais qui m’a élu au milieu de 20 ou 30 autres candidats. Alors évidemment, personne n’est éternel. Mais ce qui me préoccupe maintenant, c’est conduire mon mandat et tenir les engagements que j’ai pris. »

Sur LeS droitS de L’HoMMe au caMeroun« Nous n’avons pas de problèmes de droits de l’homme. voilà un pays où on dit beaucoup de choses. Les Camerounais sont parmi les Africains les plus libres. il y a combien de journaux ? Une vingtaine, une trentaine, les télévisions, les radios, il n’y a aucune censure. Sur les droits de l’Homme, il n’y a pas de torture, il n’y a pas de disparition. Je sais qu’il y a des personnes qui commettent des délits et qui pour faire bonne figure, disent qu’ils sont des prisonniers politiques. Quand vous avez détourné des fonds et que les tribunaux vous condamnent. Que voulez-vous qu’on fasse ? Nous sommes un pays où il n’y a pas de prisonniers politiques, il n’y a pas de torture, les gens sont libres. On a plus de 200 partis qui sont libres, des syndicats. »

Sur Le caS tHierry MicHeL atanGana« Le problème de Michel thierry Atangana, que j’ai connu dans des dossiers, je ne le connais pas personnellement, donc il ne peut pas être un ennemi politique, c’est un homme qui a été condamné par les tribunaux pour détournement de deniers. et son affaire est en instance. il a

S.E.M. Paul BIYA répondant aux questions des journalistes

fait appel et il a saisi également la Cour suprême. Nous attendons la décision de celle-ci.

Sur L’HoMoSexuaLité« Nous n’avons pas abordé ce problème. Avant que je ne sois Président, le code pénal - l’article 347 - punissait ce délit. Maintenant ce que je peux dire, c’est qu’il y a discussion, les esprits peuvent évoluer dans un sens ou dans un autre. Mais actuellement, c’est un délit. Nous venons d’ailleurs d’apprendre que des gens détenus et condamnés pour homosexualité ont été libérés. il y a une évolution des esprits. il ne faut pas désespérer »

Sur La doubLe nationaLité« Nous y réfléchissons. J’avais promis deux choses : examiner la

double nationalité et faire élire les Camerounais de la diaspora. J’ai tenu le premier engagement et je tiens à remercier mes compatriotes qui m’ont élu à près de 80%. Ça m’encourage à aller de l’avant pour l’autre problème. »

Sur L’intéGration SouS réGionaLe« L’intégration ne peut être que collective. Nous nous réunissons. Nous avons une banque d’émission commune. Nous sommes en train de travailler pour qu’il y ait la liberté de circulation des personnes et des biens. Nous faisons des axes routiers. en ce moment, on en fait un pour nous relier au Congo, il y a déjà un qui nous relie au Gabon. Le tchad et la rCA sont reliés. Nous allons

bientôt créer une compagnie aérienne. L’intégration sous régionale avance et nous agissons en concordance dans la situation en rCA. »

Sur Le déveLoppeMent de La banane et L’uSaGe deS peSticideS« Le gouvernement a beaucoup de problèmes. Pour avoir plus de détails, j’ai amené avec moi le ministre de l’economie. Nous n’avons pas négligé ce problème. il fait partie de ceux que nous essayons de résoudre. Les compagnies bananières accroissent l’activité économique, créent des emplois. Nous soutenons toutes les sociétés. »Sur le plan politique, les axes prioritaires de la coopération

franco – camerounaises restent le renforcement de l’état de droit et des institutions qui se traduit par le renforcement de la sécurité.

m.n

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après que l’ancien président Marc ravalomanana jeta l’éponge,

pour les prochaines élections électorales de mai 2013, c’est au tour de l’homme fort de la transition Andry Nirina rajoelina alias tGv de se désister. Ce sont les deux protagonistes de cette longue crise institutionnelle

commencée en 2009. Deux rivaux qui se sont promis de ne rien lâcher, se jurant en petit comité de terrasser l’autre. Ainsi quatre années sont passées, la Grande ile navigue à vau-l’eau, privée de financements extérieurs. Coupeurs de route sur les grands axes, razzia de daholo (voleurs de bœufs) dans les contrées du Sud, recrudescence de cambriolage à main armée dans les grandes villes sont les indicateurs de cette insécurité grandissante et de

la perte de l’autorité de l’etat. Sombre tableau qui n’est que la conséquence directe d’une économie exsangue charriant des milliers de chômeurs. Dans ce cas-là, pourquoi toujours incriminer les désœuvrés et les crèves-de-faim alors que les oligarques, eux, se livrent à des trafics lucratifs d’or et de bois de rose en toute impunité ?

La retraite en ras de campaGne de ravaLôQui l’eût cru ? Le 10 décembre dernier, le protégé de la SADC (la communauté de développement économique de l’Afrique Australe) et des américains fit volte-face. Le scoop émanait de la présidence de la troïka de la SADC, en l’occurrence la tanzanie : « Marc ravalomanana a annoncé qu’il ne sera pas candidat aux élections présidentielles comme moyen

d’avancer vers la résolution de la crise ». Le 12 décembre, pour ses 63 ans, Dada (littéralement Papa) ne s’est pas même pas adressé en duplex depuis Pretoria à ses partisans rassemblés à Antananarivo, comme il le faisait de coutume.Quelle est la contrepartie de ce renoncement, pour celui qui, encore quelques jours avant, avait promis qu’il rentrera et sera candidat à Madagascar incessamment sous peu ? il a été condamné par contumace à une peine de travaux forcés à perpétuité pour meurtre et complicité de meurtre. il aurait donné l’ordre de tirer sur les manifestants devant la grille de son palais le « samedi rouge » ; faisant une quarantaine de morts. Depuis que la plainte de l’Association de victimes du 7 février 2009 (Avi 7) a été jugée recevable par la justice sud-africaine en 2012, le passeport de l’exilé de Pretoria a été confisqué. Ses déplacements sont limités ; uniquement lorsque les médiateurs de la crise l’invitent dans les pays de la SADC. A cela, il faudra rajouter quelques années de condamnation pour ses abus de biens sociaux estimés à quelques dizaines de millions perpétrés lors de son mandat. et enfin, son groupe agroalimentaire tiKO a été requalifié par le fisc malgache ; les arriérés et les pénalités de retard oscilleraient, selon les sources, entre 100 et 500 millions $.Le deal avec la SADC aurait pu être le suivant : une amnistie fiscale et pénale, synonyme d’un retour

au pays, contre son désistement. Car sa présence à Madagascar avant les élections, permettrait de faire d’une pierre deux coups : d’abord, redéployer les infrastructures industrielles de son empire tiKO ; ensuite, remettre de l’ordre dans son propre camp politique. en d’autres termes, sa présence permettra de revigorer le moral des partisans et de donner son onction à un dauphin potentiel. et pourquoi ne pas se représenter en 2018 ?

Le tGv rentre en GareC’était le 15 janvier dernier : la grande ile retenait son souffle. ils ont appris, dès le matin, par la radiodiffusion et les chaînes de télévision, que le président de la transition (Pt) Andry rajoelina s’adressera à la Nation à 20h.

Marc Ravalomanana

L’ancien président Marc Ravalomanana & Andry Nirina Rajoelina alias TGV

madagascar : le triomphe du « Ni-Ni » immense soulagement pour les 22 millions de malgaches : sans marc ravalomanana, ni andry rajoelina aux élections

présidentielles de mai prochain, c’est la perspective d’une crise postélectorale qui s’éloigne. est-ce enfin l’avènement d’une réelle expression démocratique ? tout dépendra de la loi d’amnistie et de la coloration de la future assemblée nationale.

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Sera-t-il candidat ou non à la magistrature suprême ? Depuis quelques mois, tout laisse à penser qu’il annoncera - tôt ou tard et même le plus tard possible - sa participation à la course aux élections présidentielles.D’abord, la frénésie des inaugurations des « zava-bita » (littéralement les chantiers achevés) servait à démontrer aux yeux de la population le bilan de ses quatre années de transition. il ne se passait pas une semaine où le Pt ne coupait pas un ruban d’un nouvel hôpital par-ci, d’un lotissement de logements à loyer modéré par-là. ensuite, les diatribes contre la communauté internationale et surtout la SADC (la communauté de développement économique de l’Afrique Australe) n’ont jamais été aussi virulentes. en ce début d’année, même l’ordonnancement de la traditionnelle cérémonie de vœux au palais présidentiel de iavoloha a été quelque peu chamboulé. en effet, le doyen du corps diplomatique a été privé de pupitre. tGv avait le magistère de la parole : discours-bilan qui a fustigé l’attitude des bailleurs de fonds (Banque Mondiale, FMi). ils ont spolié les pays en développement depuis des décennies et donc sont responsables de la souffrance du peuple. « Si les institutions de bretton Woods nous refusent leurs financements, d’autres partenaires seront prêts à travailler de concert avec Madagascar » avait-il affirmé en substance.enfin, aucune information n’avait filtré sur les navettes incessantes du président rajoelina à Dar-es-Salam pour consultation auprès de la troïka de la SADC. Les déclarations sur le tarmac à chaque retour d’Afrique Australe insistaient sur la souveraineté du peuple malgache qui ne devait pas se laisser dicter son choix et son destin. et il est également venu consulter ou plutôt demander un soutien auprès de Laurent Fabius, ministre des Affaires etrangères à Paris. La politique prônée par François Hollande en Afrique commande à l’ancienne puissance

coloniale de ne pas trop se compromettre et surtout de ne pas afficher un soutien trop marqué à l’homme fort de la transition.et donc ce soir-là à la télévision, le président de la transition retomba, au début de son discours, dans sa rhétorique habituelle en dénonçant les empêcheurs de tourner en rond, le cynisme de la communauté internationale et malgré cela « la transition a prouvé qu’on peut bâtir et réussir tous les grands défis… ». et puis soudain, il se prévalait d’être un homme de parole et déclara solennellement et devant toute la Nation que « je confirme ma prise de décision le 12 mai 2010, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle ».Ce renoncement a été salué par des messages de félicitation et des

déclarations venues des institutions internationales. Du Secrétaire Général de l’ONU Ban-Ki-Moon à Nkosazana Dlamini Zuma de l’UA, en passant par Abdou Diouf de l’OiF et même Catherine Ashton (Ue) - la très discrète sur les questions malgaches - ont unanimement salué cette sage décision.

Les moyens de pressions internationaLes

aSpHyxie financièreAinsi le fougueux tGv a fini par se plier à la volonté de la

communauté internationale : celle de ne pas souhaiter sa candidature ; ni celle de l’ancien président Marc ravalomanana. « Je préfère me sacrifier, plutôt que de sacrifier les 22 millions de compatriotes pris en otage » avait-il annoncé lors de son allocution télévisée. Lorsqu’on a vu l’état de délitement de la société, de l’effondrement de l’économie du pays, de la pauvreté et de l’insécurité croissante engendrée par plusieurs années de disette financière – 65% du budget annuel de l’etat malgache émane de subventions internationales – sa décision relève d’une simple question de bon sens. en décembre dernier, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) annonçait, sans tambour ni trompette, la fin de leur intervention à Madagascar. Ainsi faute de moyens financiers estimés à 22 millions $, 30.000 enfants risqueront de ne plus être pris en charge. Même son de cloche du côté du FMi, en ce mois de janvier. Sous prétexte d’un lourd retard de 43 mois sur la consultation « pays » pour l’erythrée et Madagascar, cette institution avait décidé de suspendre sa coopération avec la Grande ile. A cause de la crise politique et socio-économique, ladite consultation n’a pu être réalisée. Doit-on lier cette décision à la prise de pouvoir non-constitutionnelle ? en partie, oui. toutefois, n’oublions pas que l’ancien président Marc ravalomanana a déjà tenu tête au FMi en 2007. il voulait à l’époque profiter de la commémoration de la fête de l’indépendance du 26 juin pour décréter une amnistie fiscale, qui arrangea également sa société agroalimentaire tiKO. Devant le refus de l’institution internationale, le chef de l’etat malgache de l’époque a menacé de rompre ses relations. en 2008, cette fois-ci c’était le FMi qui a pris les devants en décidant de suspendre unilatéralement son aide à cause d’un manque de transparence sur l’acquisition par Marc ravalomanana d’un Boeing 737 estimé à 60 millions $. elle fût suivie par la Banque Mondiale et l’Union européenne.

Ce chantage par l’argent aurait-il suffi à rendre à la raison cet ambitieux trentenaire qui veut rester au pouvoir ? Le camp d’en face c’est-à-dire les conseillers et les avocats de Marc ravalomanana ont en effet déposé quelques plaintes en catimini contre Andry rajoelina. Destruction de biens d’autrui pendant les émeutes de janvier 2009, complicité de meurtre pour le massacre de manifestants du 7 février de la même année et prise de pouvoir par la force. Les démarches auraient été effectuées auprès de la SADC et du tribunal Pénal international.

Les Futures échéances éLectoraLesLe « ni, ni » est un soulagement pour l’ensemble de la classe politique et la population malgache. Les observateurs redoutaient une crise pré et postélectorale. Mais nous sommes face à deux hommes politiques malgaches. en d’autres termes, le « oui » malgache est une formule de politesse. Les médiateurs étrangers ont souvent été surpris voire bernés en se rendant compte a postériori que les malgaches sont souvent capables de renier leur engagement et leur signature. L’ancien chef de l’etat Didier ratsiraka l’a ainsi appris à ses dépends lors de la crise postélectorale de 2002. Le président Abdoulaye wade obtînt à l’arraché l’Accord Dakar ii – organiser un 2ème tour - entre L’amiral rouge et Marc ravalomanana (déjà). Celui-ci s’est autoproclamé dès son retour du Sénégal en prenant tout le monde de vitesse. Aujourd’hui, les malgaches doutent beaucoup de la sincérité et des actes de contrition de l’exilé de Pretoria. Car pendant sa magistrature de 2002 à 2009, il a embastillé à tour de bras des opposants, torpillé des concurrents économiques du groupe tiKO, humilié des officiers.

La récente présentation de la lettre de créance du nouvel ambassadeur de France à Antananarivo, SeM François

Andry Nirina Rajoelina alias TGV

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poLitique

F.k : Pas de difficultés particulières, hormis les difficultés économiques d’ordre général comme peuvent en connaître tous les entrepreneurs. Par contre, à Kit Logistiques nous avons un problème de communication. Nous avons donc besoin de nous faire connaître davantage. C’est la raison de notre présence dans vos colonnes. Certes, nous avons des commerciaux mais ils ne peuvent pas toucher tout le monde. Alors qu’un journal peut toucher un large public. Cela étant dit, nous comptons sur la collaboration de votre journal pour nous faire connaître à un plus grand nombre de personnes.

d-n : avez-vous Le sentiment d’avoir pris des risques ?

F.k : entreprendre, c’est toujours un risque. Quand on n’a pas le goût du risque on ne peut pas entreprendre. tout entrepreneur vous le dira. C’est d’évidence, entreprendre demande de l’engagement, de la persévérance. en somme, c’est un don de soi. il faut savoir que l’entreprise est à l’image de l’homme hautain, prétentieux, dominateur, et qui veut toujours gagner plus. toutefois, la différence pour nous, c’est que nous ne voulons écraser personne pour arriver à nos fins. C’est pourquoi nous privilégions les relations de confiance et de transparence avec notre clientèle.

d-n : entreprendre est un état d’esprit. queLs conseiLs don-neriez-vous à ceux qui veuLent se Lan-

cer dans La création d’entreprise ?

F.k : L’audace, le courage et l’intelligence sont les qualités premières. Savez-vous que l’intelligence dans le travail rapporte beaucoup, et que l’erreur à éviter est de compter sur la chance ? Certes, le facteur chance est à la portée de tout le monde mais il faut l’éviter dans l’entrepreneuriat. A ceux qui veulent entreprendre, je dirai ceci : avoir la foi d’entreprendre, l’esprit d’entreprendre et l’envie de réussir. C’est tout ce que je peux donner comme conseils. Néanmoins, chacun pourra compter sur ses propres compétences.

d-n : comment voyez-vous L’avenir de votre entreprise ?

Goldbatt, en phase avec les exigences d’Andry rajoelina, risque de prolonger encore un peu plus son séjour en terre sud-africaine. en fondant sa position sur un climat d’apaisement, le diplomate français a déclaré que « le retour de Marc ravalomanana n’ait pas lieu avant les élections ».

tGv, quant à lui, a donné rendez-vous à ces supporters pour 2018. Sauf que depuis son renoncement, il est en voie de « poutinisation ». il entend ainsi peser sur les affaires politiques de la Nation ; obtenir un poste de chef de gouvernement ? N’a-t-il pas demandé l’inversion du calendrier électoral ? en effet, les experts électoraux (nationaux et internationaux) ont fixé le premier tour de la présidentielle le 8 mai ; et le second tour du 3 juillet sera couplé avec les élections législatives. Dans ce cas de figure, le candidat en ballotage favorable au sortir du premier tour des élections présidentielles, aura la tentation d’« acheter » des futurs parlementaires pour en faire des godillots. La jurisprudence Franscique ravony, premier ministre en 1991 n’a jamais été démentie. Ne voulant

pas être gêné par une opposition à l’Assemblée Nationale, il a doté les 120 députés de véhicules 4x4 ! Le dernier baroud de l’actuel président de la transition et de son parti sera donc d’obtenir la majorité parlementaire. Faire passer les élections législatives avant les présidentielles leur en faciliteraient la tâche.

qui sera Le prochain président de La répuBLique ?Aucune forte personnalité n’émerge vraiment. Des anciennes figures politiques dépendent encore d’une loi d’amnistie, que la SADC appelle de ses vœux, pour se déclarer. en tout cas, ce sera une occasion historique de renouveler cette classe politique sclérosée. Quoiqu’il advienne, l’argent dictera encore une fois son choix. Pour un candidat ou un parti politique, une campagne présidentielle suivie d’une législative se chiffre à environ 2 à 3 millions $. Plusieurs hommes d’affaires peuvent surgir de nulle part ou choisiront un candidat potiche. Ainsi va la démocratie !

alex ZaKa

Le premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar, attendu depuis 2009 pour sortir d’une grave crise politique, a été reporté

du 8 mai au 24 juillet, a annoncé mardi la commission électorale nationale indépendante (Cenit).«Prenant acte des difficultés opérationnelles et des délais légaux minimum prescrits par le code électoral, la Cenit et les représentants des Nations unies adoptent conjointement le calendrier actualisé ci-après (...)», selon un communiqué, prévoyant l’organisation du deuxième tour de la présidentielle le 25 septembre, couplé avec les législatives.«Les dates du scrutin doivent impérativement être révisées», a expliqué Béatrice Atallah, la présidente de la Cenit, lors d’une conférence de presse.Des élections municipales devront également se tenir, cette fois le 23 octobre.«Le processus va se poursuivre. Nous nous sommes engagés à réussir le pari des élections. J’ose espérer que l’issue de ce processus sera salutaire pour la nation malgache et que nous tous qui y sommes engagés recevront le salaire de nos efforts», a ajouté Mme Atallah.Ce report intervient alors que les deux hommes forts et rivaux dans la Grande ile, l’actuel président de la transition Andry rajoelina et son prédécesseur déchu Marc ravalomanana, ont renoncé à se présenter à l’élection présidentielle.Les deux hommes pourraient se livrer à un duel à distance par candidats interposés, afin de préparer leur retour en 2018, selon les analystes, mais aucun nom n’a pour l’instant émergé parmi les candidatures potentielles.Madagascar s’est enlisé dans une crise politique depuis le renversement du président ravalomanana par M. rajoelina, ex-maire d’Antananarivo, en mars 2009, avec de lourdes répercussions économiques et sociales pour la population.Les élections doivent théoriquement rétablir l’ordre constitutionnel et mener à la reprise des aides internationales suspendues depuis près de quatre ans.

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invité du MoiS

c’est un homme d’expérience de la logistique que votre magazine a

rencontré, afin de montrer son savoir-faire et d’expliquer sa vision des choses dans ce corps de métier. interview.

diasporas-news :monsieur koné,pouvez-vous nous présenter votre parcours et votre entreprise ?

FaLy koné : Mon parcours professionnel ?... C’est en 1986 que je suis entré dans le métier des transports. et puis, je ne l’ai plus quitté. J’ai tout connu dans

ce métier : chauffeur-livreur, commercial, transitaire et coursier. Une formation de base solide qui m’a permis de créer aujourd’hui mon entreprise Kit Logistiques. Certes, c’est une jeune entreprise mais elle est composée d’un personnel d’expérience dont l’âge moyen se situe entre 30 et 35 ans. Notre principale activité, est la logistique qui consiste à recevoir et à stocker les marchandises de nos clients dans nos entrepôts. ensuite nous livrons ces marchandises selon les destinations indiquées par nos clients. L’autre activité que nous sommes en train de développer, est le transit qui consiste à collecter et à expédier les frets en Afrique. Nous avons en ce moment une structure en phase de finition en

Côte d’ivoire pour permettre à nos clients d’avoir un seul interlocuteur.Nous avons le même projet pour d’autres pays africains ; celui du Cameroun étant assez avancé pour faire comme en Côte d’ivoire. Ce qui nous permettra de réduire les intervenants pour proposer un bon rapport qualité-service à nos clients.

d-n : pourquoi avoir vouLu créer Forcé-ment kit LoGistiques ?

F.k : Je vous ai dit plus haut que je suis dans le milieu des transports depuis une trentaine d’années. en étant issu de ce milieu et ne sachant pas faire autre chose, je fais ce que je sais faire le mieux.

C’est la raison pour laquelle j’ai créé cette société de transport Kit Logistiques, spécialisée dans le fret maritime et aérien des effets, véhicules, marchandises, et autres déménagements.

d-n : queLLes ont été Les diFFicuLtés que vous avez rencontrées ?

« J’ai tout fait dans le métier des transports. entré en 1986 dans ce métier, j’ai été successivement chauffeur- livreur, commercial, transitaire et coursier jusqu’à la création de mon entreprise Kit logistiques.»

faly KoNé, directeur gé-Néral de Kit logistiques

F.k : il faut compter d’abord sur le personnel qui la compose, leur détermination à réussir, et notre organisation professionnelle. Je crois que le personnel est déterminé et motivé. C’est une chance d’avoir la confiance de nos clients grâce à notre bonne réputation. Je pense qu’on peut se développer encore. Certains de nos concurrents exercent notre métier sans formation, ce qui n’est pas notre cas. il y a aussi la concurrence déloyale qui sévit dans notre secteur, car l’accès n’est pas vraiment contrôlé. C’est ça qui peut faire du tort à Kit Logistiques sur le marché. Sinon notre sérieux fait la différence.

d.-n : souvent L’arGent est un Frein à La création

d’entreprise. c’est aussi votre avis ?

F.k : Oui. Créer n’est déjà pas facile. Les banques ne suivent pas notre corps de métier. Souvent elles ne nous font pas de facilités de paiement. Cependant, l’envie d’entreprendre nous permet toujours de fonctionner. L’argent reste un facteur compliqué à expliquer, mais il faut faire avec.

d.-n : en quoi kit LoGistiques se diFFérencie-t-eLLe des autres ?

F.k : Au niveau de notre sérieux et de la satisfaction de nos clients. Nous nous adaptons à nos clients sachant qu’ils n’ont pas la même approche, la même demande. C’est un premier point qui n’est pas à la portée de tout

le monde. Nous avons aussi un suivi de nos expéditions, l’un des plus performants au niveau des entreprises de la même taille que nous. Sans oublier la transparence et l’information à notre clientèle. C’est ça qui fait la différence entre nous et les autres.

d.-n : au FinaL, que dites-vous à vos potentieLs cLients ?

F.k : Avoir confiance et nous juger sur les faits. J’ai mal quand j’entends dire souvent dans notre communauté : « ah, les noirs ne sont pas sérieux ! » La clientèle doit aussi s’adapter à la forme de rigueur mise en place par les entreprises. Ce n’est pas normal de déclarer les marchandises qu’elle nous donne de façon inexacte. La totalité n’étant pas toujours déclarée au départ nous

avons souvent des problèmes avec les douanes locales. La clientèle africaine doit comprendre qu’on ne peut plus travailler de manière informelle. On doit accepter désormais le rapport prix-qualité pour service rendu. Une idée difficilement acceptable dans notre communauté. Je lance donc un appel à tous ceux qui font ce métier de trouver ensemble le moyen de mutualiser nos entreprises sans perte d’autonomie. Pour ce faire, je suis disponible pour les confrères qui souhaiteraient me rencontrer à cette adresse :

Kit loGiStiqueS, 38-44 avenue du Colonel rol tanGuY ZaC BoiS

mouSSaY-93240 StainS

tél. : 00 331 48 21 23 88 ou Port. : 00 336 10 90 57 68 e-

mail : [email protected]

FauStin dali

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Diasporas News N°38 Février 2013

Société

côte d’ivoire : arrestatioN de charles blé goudé deal ou réalité ?

c’est comme une trainée de poudre que la nouvelle de l’arrestation du

président du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojep), Charles blé Goudé, s’est répandue à Abidjan. Chacun voulait en savoir plus. Ainsi tous les réseaux sont mis en branle parmi les proches de Blé Goudé aussi bien à Abidjan qu’au Ghana. Même les proches du régime d’Abidjan, voulaient s’assurer de cette « bonne nouvelle » qui n’est autre que la prise d’un « gros poisson ». il s’agit de l’arrestation de celui qui avait été déclaré « ennemi n°1 » par les autorités depuis la chute de Laurent Gbagbo. Pour eux, il fallait mettre fin à la course de celui à qui l’on impute la responsabilité du tristement célèbre « article 125 » qui a rythmé la vie de certains quartiers du district d’Abidjan au plus fort de la crise post électorale. Cet article, selon les explications, consistait en l’achat de 100 francs le pétrole et d’une boîte d’allumettes au prix de 25 francs pour bruler ses ennemis. Celui qu’on appelle affectueusement « le général de la rue » a été celui qui, du temps de Laurent Gbagbo, a organisé la résistance en invitant la jeunesse à se faire enrôler pour faire face à l’ennemi. Un ensemble de faits qui avaient fait de Charles Blé Goudé un « Wanted », qui lui ont valu d’être dans le viseur aussi bien de la justice ivoirienne que de celle de la Cour pénale internationale (CPi). en cavale depuis la fin de la crise post électorale, Charles Blé Goudé qui avait posé ses valises dans la capitale ghanéenne vivait bien sa vie d’exilé jusqu’à ce jeudi où le grappin sera mis sur lui. Une

arrestation qui, à dire vrai, n’a pas manqué de soulever la polémique dans son entourage qui y voit un arrangement. vu la célérité avec laquelle s’est faite son extradition.

BLé Goudé aurait-iL deaLé avec Le pouvoir ?Oui, répondront certains de ses proches, qui d’ailleurs vont plus loin pour dire que la scène qui leur a été offerte ce jeudi n’est que pur montage. Un montage orchestré par le leader des Jeunes

patriotes qui aurait conclu un deal avec les nouvelles autorités, qu’il a eu du mal à reconnaître. De fait, il se raconte que tout serait parti de Charles Blé Goudé lui-même, qui depuis près d’un an, a manifesté le désir de rentrer en Côte d’ivoire

pour prendre part au processus de réconciliation initié par le chef de l’etat Alassane Ouattara. Une requête qu’aurait rejetée le régime d’Abidjan qui sans doute acceptait difficilement cette collaboration d’autant plus que Charles Blé Goudé reste un acteur majeur de la crise post électorale. Après ce premier échec, il fallait au président du Cojep changer de fusil d’épaule. D’où ses appels de pied au président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), Charles Konan Banny. il va plus loin même en tentant d’atteindre le « chef », Alassane Ouattara par le canal de « son bon petit » le ministre de la sécurité et de l’intérieur Hamed Bakayoko. et depuis donc le dialogue est rétabli. et comme l’expliquent certaines personnes du sérail présidentiel, une rencontre aurait été organisée le jour de l’investiture du président ghanéen, John Dramani Mahama, entre Alassane Ouattara et Charles Blé Goudé. Ce ne serait qu’au terme de cette rencontre

qu’un accord aurait été trouvé entre les deux parties, en tout cas les spéculations vont bon train. elles sont d’ailleurs fondées quand l’on se remémore les paroles qui ont été dites pendant le temps d’exil de Blé Goudé. et ce qui

intrigue c’est que celui qui était déclaré « ennemi n°1» soit mis aux arrêts et le pouvoir affiche un mutisme déconcertant sur le sujet. A dire vrai, nombre d’ivoiriens ne s’attendaient nullement à pareil accueil pour le «général» des Jeunes patriotes. Les spéculations elles, vont bon train et le pouvoir reste implacable, car une fois extradé sur le sol ivoirien, Charles Blé Goudé a été conduit devant les autorités judiciaires qui l’ont inculpé de crimes de sang, d’atteinte à la sureté de l’etat. Ce qui lui a valu d’être incarcéré dans une prison tenue secrète.

ses partisans demandent sa LiBération immédiateLa nouvelle est tombée comme un couperet dans le camp des partisans de Charles Blé Goudé. et depuis, désolation et tristesse sont au rendez-vous. en effet, ses partisans se disent inquiets quant aux souffrances qu’il pourrait endurer durant sa détention. Une détention d’ailleurs dont le lieu n’est su que des autorités. De quoi susciter des appréhensions chez ses partisans. Nonobstant la douleur, les membres de sa formation politique, Cojep, décident de mener le combat comme leur a toujours enseigné leur leader. Ainsi, ils multiplient les réunions de sorte à réfléchir sur la démarche à adopter pour les batailles futures qui s’annoncent difficiles sans leur « mentor ». C’est d’ailleurs sans condition qu’ils exigent la libération de Charles Blé Goudé. Car ils estiment qu’il a toujours manifesté le désir de s’adjoindre aux autorités dans leur volonté de réconcilier les ivoiriens.

depuis le 17 janvier dernier, le leader des Jeunes patriotes, charles Blé goudé, a été mis aux arrêts au ghana puis extradé en côte d’ivoire. depuis, la polémique ne cesse d’enfler.

Charles Blé Goudé

le Président Alassane Ouattara & son homologue ghanéen, SEM John Dramani Mahama

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Société

charLes BLé Goudé devant La juGe d’instructionAprès son arrestation puis son extradition au mois de janvier dernier, le leader des jeunes patriotes Charles Blé Goudé a été présenté devant la justice de son pays. en effet, il comparaissait pour la seconde fois, le 30 janvier dernier devant la doyenne des juges d’instruction, Delphine Cissé Makoueni. Le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples a été entendu par la juge 6 heures de temps. Pour répondre des accusations portées contre lui et qui s’inscrivent au nombre des dérives de la crise porte électorale. Quatre chefs d’accusations ont pour ce faire été retenus contre Charles Blé Goudé, notamment crimes de guerre, assassinats, atteinte à la sureté de l’état et vols de deniers publics. rien n’a véritablement filtré de cette audience du fait de son huis clos. il n’en fallait donc attendre rien de plus car comme l’a confié une autorité judiciaire « l’audience n’est pas ouverte au public, c’est une instruction. en plus l’instruction est sécrète ». Après donc Charles Blé Goudé a été conduit à son lieu de détention qui depuis est toujours tenu au secret par les autorités. Sur la question, le ministre de l’intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko qui a reçu les partisans du parti de Charles Blé Goudé, le Cojep, dans la soirée du jour de sa comparution a indiqué qu’il était en résidence protégée. Au motif qu’il serait une personnalité de ce pays au même titre que Laurent Gbagbo et Simone Gbagbo détenue au nord du pays. Si son lieu de détention est gardé secret, c’est dira le ministre Hamed Bakayoko, dans le souci de mieux organiser sa sécurité. Car eu égard aux faits qui lui sont reprochés, l’on ne peut prévoir d’éventuels actes visant à attenter à sa vie. C’est donc pour parer à cette éventualité que de telles dispositions sont prises. Une stratégie qui déplaît aussi bien à ses avocats que ses partisans qui soupçonnent le pouvoir de le soumettre à des traitements inhumains. en tout cas le mystère autour de ce lieu de détention est présenté par la défense de Charles Blé Goudé comme une entrave à leurs actions, s’est plaint Me Hervé Gouaméné.

Hermann djea

togo : les iNceNdiesdes marchés soNt-ils « des machiNatioNs » ? après les incendies des marchés togolais ainsi que l’incendie des propriétés privées dans plusieurs villes du togo, il a fallu bien se rendre à l’évidence de la défaillance du système de prévention et de sécurité au togo.

personne au pouvoir n’est mis en cause bien sûr. Alors il faut bien trouver des bouc-émissaires. Pourquoi, les partis d’opposition qui ne sont pas entrés

dans le jeu de la démocratie de façade de Faure Gnassingbé ? Pourquoi les vrais responsables de l’insécurité togolaise ne démissionnent-ils pas, ne serait-ce que pour sauver leur honneur ? Sur la base de non-respect de la propriété privée avec des enlèvements manu-militari par les forces de Faure Gnassingbé, dotées d’un zèle renouvelé dans la brutalité et l’humiliation, de nombreux citoyens anonymes et des dirigeants des partis d’opposition, en toute illégalité et en l’absence de leurs avocats respectifs, sont malmenés et unilatéralement mis en garde en vue prolongée.Bref, avec les dernières « chasses aux opposants » réalisées en toute illégalité et face au silence coupable des grandes puissances amies de Faure Gnassingbé mais ennemies du peuple togolais.

Le coLoneL yark damhane, ministre de La sécurité, devrait démissionnerSuite aux incendies des marchés de Kara et Lomé, alors que le pouvoir se contente d’une enquête in-terne principalement sur l’incendie de Kara, les pre-miers éléments de l’analyse Diaspora conduisent à croire que les incendies de Kara et des propriétés privées et Atakpamé sont l’œuvre des forces dissi-dentes au sein du système de Faure Gnassingbé.Par contre, l’incendie du Grand marché et des autres sites seraient l’œuvre d’entités non-dissidentes à celles du pouvoir en place. L’explication est simple. La preuve évidente sur le marché de Lomé, est qu’il a été laissé à l’abandon et que les pompiers ghanéens venus aider pour éteindre le feu, suite à une demande du pouvoir, ont été bloqués « très longuement » durant trois heures à la frontière ghanéenne, au fallacieux motif de formalités administratives, le temps que le feu brûle tout. Mais aussi, le temps pour certains témoins de la scène, de constater que des individus en uniforme ont pu

pénétrer dans le marché en feu au début de l’incendie, non pas pour sauver des vies mais pour piller les coffres forts et autres pagnes et biens importants abandonnés par les vendeuses du marché.Personne ne comprend pourquoi la dite « police scientifique » française serait payée sur des fonds privés et ses conclu-sions, les vraies si ce mot a encore un sens au togo, en particulier dans l’aréopage de Faure Gnassingbé, exclusivement ré-servées au donneur d’ordre, Faure Gnas-singbé. S’agit-il de fonctionnaires du mi-nistère de l’intérieur français qui ont des comptes à rendre à leur hiérarchie et le cas échéant à la justice française ou bien des employés d’une quelconque société de sécurité privée, comme il en fleurit tant aujourd’hui, qui ne rendent souvent de compte à personne sauf à leur com-manditaires, ici Faure Gnassingbé à titre privé ? La réponse à cette question est essentielle pour connaitre les intentions réelles du pouvoir ! Car dans le deuxième cas, Faure Gnas-singbé, suivant le principe « c’est celui qui paye qui commande », se réserve bien sûr le droit d’annon-cer une contrevérité au peuple togolais comme il en a l’habitude, entre autres, élection après élection. Mais les autorités françaises devraient démentir la rumeur qui circule selon lequel, « cette police scien-tifique aurait été mise à disposition par françois Hollande lui-même pour obtenir l’accord de faure Gnassingbé pour lui envoyer des troupes militaires dans la guerre au Mali. »Les premiers résultats concernant l’enquête menée sur les incendies de Kara et de Lomé n’apportent aucune révélation réelle. Les mandats d’arrestation, quand il y en a eu, des soi-disant inculpés, étaient rédigés depuis un certain temps, même si les mots n’étaient que consignés dans la tête de quelques instigateurs proches du pouvoir.Pourquoi dire cela ? Parce qu’il n’y a pas plus de preuves aujourd’hui de la complicité ou de

Faure Gnassingbé

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Société

la culpabilité des ténors de l’opposition actuellement sous les verrous que de celles d’un tel ou d’une telle au sein du r.P.t., de l’U.F.C./A.G.O, d’U.N.i.r. ou de quelque élément des F.A.t. Ceci, à l’exception d’un sergent-chef pris en flagrant délit de tentative d’embrasement de la station total à l’aéroport de Lomé.et les pouvoirs, policier et judi-ciaire du togo, n’en sont pas à leurs premiers coups. N’oublions pas le manque de preuves contre Kpatcha Gnassingbé ou à l’en-contre de Pascal Bodjona. Quand on est capable de faire cela à ses frères et amis, à quoi doivent s’attendre les adversaires ?Normalement dans un pays démocratique où le Ministre en charge de la sécurité des citoyens et des biens, croit aux valeurs de la république, a le sens de la responsabilité et de l’honneur, et travaille au service de l’ensemble du peuple, aurait démissionné sans que personne ne le lui demande.

Malheureusement, le togo n’est ni un pays démocratique, ni un pays où les élections se préparent dans un climat de confiance. Au contraire, comme il est de plus en plus dommageable pour l’image des tenants du pouvoir d’usurper la vérité qui sort des urnes, la nouvelle technique de Faure Gnassingbé consiste à empêcher les partis politiques, pouvant remporter librement les suffrages des électeurs togolais, de s’organiser. On met en « garde à vue de plus de 14 jours ou plus » des simples citoyens comme des dirigeants de partis. Par contre sur les résultats de la mission des deux experts français commissionnés par et payés par Faure Gnassingbé, motus et bouche cousue. Les conclusions ne sont pas publiques pour le moment. il faut donc attendre la falsification des conclusions, avant des annonces qui ne tromperont personne au togo, sauf peut-être les chancelleries occidentales dès lors que leurs intérêts ne sont pas en jeu.

des arrestations pLaniFiées depuis de LonGue date On a souvenance que la traque aux opposants a commencé aus-sitôt après les incendies du Grand marché de Lomé. Le premier vice-président de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un togo Solidaire (OBUtS) Gerard Adja a été cueilli dans la matinée du 13 janvier dernier juste au len-demain des incendies. Pour tout esprit éclairé, la première ques-tion que l’on se pose est quelle enquête a abouti à cette inter-pellation aussi rapide si ce n’est que ce responsable politique est dans l’œil du cyclone depuis un bon bout de temps. Après Gérard Adja, le président du parti OBUtS Agbéyomé Kodjo (ancien Prési-dent de l’assemblée Nationale et ex–premier Ministre du togo) a été aussi appréhendé. Pour qui connaît le fonctionnement de ce parti, en l’absence d’Agbéyomé et Adja, le parti OBUtS n’existe

que de nom. Les deux personnalités constituent l’émi-nence grise de cette formation politique.Que gagnerait Agbéyomé Kodjo (ancien Président de l’assemblée Natio-nale et ex – premier Ministre du togo) de ces incendies des marchés surtout qu’il est fils d’une mère qui était commerçante dans ce même marché ?

quid du diaLoGue et L’hypocrisie des dipLomates !en réalité, la tragi-comédie du Colonel Yark Damhane et ses déri-vés vise à fragiliser l’opposition afin de baliser la voie pour le coup de force électoral sans que des voix dissonantes soient entendues à Kara, Sokodé, Atakpamé, Lomé.

luCien HounKanli

Agbéyomé Kodjo

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santé

Agbéyomé Kodjo

diasporas-news : comment participez vous à La Lutte contre La drépanocytose ?corinne mBeBi-LieGois : L’association Drépavie est engagée depuis huit ans dans des actions sur la drépanocytose. Notre expérience associe la mobilisation des personnes concernées, des autorités publiques, des professionnels de Santé et socio-sanitaires, ainsi que des associations homologues. Les objectifs clefs sont : de sensibiliser et informer un large public sur la maladie, de lutter contre l’isolement des drépanocytaires et de leur famille, et de soutenir les projets d’accès aux soins dans les pays du Sud. Nos activités de terrain nous ont permis d’organiser des colloques internationaux, des journées de sensibilisation et d’information. Drépavie a également mis en place un véritable réseau de solidarité international avec les structures et les associations locales pour un meilleur suivi et une prise en charge de la pathologie (Angola, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Sénégal).Les différentes associations de lutte contre la drépanocytose ont été précurseurs pour la reconnaissance de la drépanocytose auprès des institutions internationales (OMS et ONU) mais malheureusement la drépanocytose reste encore une maladie mal connue du grand public. Au sein de l’association, nous avons une directrice opérationnelle, Mme emilienne rim A Kedi, qui est chargée de faire des plaidoyers au sein de l’ONU.

d-n : queL est L’état de La prise en charGe médicaLe des

drépanocytaires en France ?cm-L : Depuis 2005, la Haute Autorité de Santé a proposé des recommandations professionnelles sur la prise en charge médicale et le suivi de la drépanocytose de la naissance à l’adolescence. Ces recommandations ont été élaborées à la demande de la Direction générale de la Santé. elles tiennent compte également de la prise en charge des souffrances physiques et psychologiques. elles mettent l’accent sur la continuité nécessaire de la prise en charge, au moyen d’un réseau pluridisciplinaire. en particulier, le contexte culturel des enfants et de leurs proches, ainsi que les difficultés socio-économiques sont pris en considération. On dénombre 15000 malades atteints de la drépanocytose en France. elle est inscrite dans le cadre du plan Maladies rares. Le 2ème plan 2011-2014 s’inscrit dans la continuité du 1er plan 2005-2008. L’axe prioritaire de ce plan est d’améliorer la qualité de la prise en charge du patient. De plus, la prise en charge des syndromes drépanocytaires majeurs s’est nettement améliorée dans les pays développés au cours des dernières années, du fait d’une application rigoureuse des mesures préventives et curatives basées sur une meilleure connaissance des mécanismes physiopathologiques de la drépanocytose.

d-n : Les sans-papiers drépanocytaires peuvent-iLs BénéFicier Gratuitement des soins médicaux ?cm-L : il faut être clair sur ce point. Les sans-papiers drépanocytaires et non drépanocytaires bénéficient des soins médicaux et même leur prise

en charge est faite avec l’aide des assistantes sociales dans les différents hôpitaux. Même les sans-papiers les plus démunis ont l’Aide médicale d’etat. Pour avoir plus d’information, il est possible de s’adresser aux structures suivantes : le COMeDe, Médecins du monde, Médecins sans frontières. L’association Drépavie travaille sur ce point de manière indirecte : dans le cadre de nos activités, nous organisons la formation des professionnels de santé dans les Pays du Sud, afin d’éviter la migration sanitaire. Ce type d’activité permet d’encourager une prise en charge locale et de façon durable. en tenant compte de ces problèmes migratoires, on se rend bien compte que la prise en charge de la drépanocytose se situe dans un cadre qui dépasse la responsabilité associative. La drépanocytose a été reconnue par les institutions internationales (UA, UNeSCO, OMS, ONU) comme priorité de Santé Publique : un appui étatique est donc absolument nécessaire à la mise en place d’une prise en charge efficace.

d-n : une inFormation sur L’avancée des recherches sur La drépanocytose ?cm-L : Les recherches s’articulent actuellement autour des nouveaux traitements pour augmenter la production d’hémoglobine, des nouveaux traitements contre la douleur, de l’optimisation de la transfusion sanguine, de l’optimisation de la transplantation de cellules souches hématopoïétiques, du développement de modèles animaux pour les études précliniques.

d-n : dans Le cadre de vos activités, vous avez eFFectué un voyaGe humanitaire au sénéGaL.

cm-L : Dans le cadre de notre plaidoyer, en novembre 2012, l’association Drépavie et L’association Sénégalaise de lutte contre la drépanocytose (ASD) ont organisé une semaine de campagnes de sensibilisation et de dépistage de la drépanocytose dans les établissements scolaires en partenariat avec le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal à Dakar, Ngaye Meckhé, et Saint-Louis. Ces actions ont été réalisées avec la participation active de Mademoiselle Mbathio BeYe, Miss Black France 2012. Nous avons effectué 700 dépistages dans ces trois régions avec 68 tests de dépistage positifs (donc un taux de 9.70%). La délégation ASD/DrePAvie a été reçue par la Commission des Affaires etrangères et la Commission Santé de l’Assemblée Nationale, et également par le Ministre de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal. Au cours de ces rencontres, les autorités ont pris l’engagement de la prise en charge des malades drépanocytaires. Nous avons clôturé cette mission par une matinée de travail, avec la projection de deux films documentaires sur la maladie à l’institut Français de Dakar. il s’agit des films documentaires sénégalais « La bonne décision » et français « Les Lances de Sickle cell ou chronique d’une souffrance dévoilée ».

d-n : un messaGe aux drépanocytairescm-L : etre drépanocytaire, c’est se battre pour la vie, et la vie est en vous.

marCelle KPandoCtorante en droit médiCal

www.KPanmarCelle.e-monSite.Com

due à une anomalie de l’hémoglobine, les drépanocytaires souffrent d’anémie, de crises douloureuses et d’une sensibilité accrue aux infections. des associations se mobilisent pour informer et soutenir les malades. diasporas-news a rencontré mme corinne mBeBi-liegeois, la présidente de l’association drepavie. corinne Mbebi-Liegeois

la drépaNocytose, maladie géNétique la plus repaNdue eN fraNce et daNs le moNde

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Diasporas News N°38 Février 2013

Sport

caN 2013 : Nigeria is bacK aNd…le Nigeria se hisse sur le toit de l’afrique

Le Nigeria a prouvé qu’il demeurait un ténor du football africain. exit donc la Can

2013, riche en suspense et en rebondissements. De nombreuses surprises et révélations, des records, mais aussi des déceptions et désillusions. retour sur la première coupe d’Afrique des nations des années impaires.

niGeria : La consécration après Le passaGe à videAbsent de la dernière Can, comme bien d’autres gros calibres du foot africain, c’est en conquérant que le Nigeria a refait surface sur les terrains de la compétition continentale. Le géant africain avait mal digéré son éviction d’un rendez-vous qui lui était familier. Au fil des rencontres, on a vu l’émergence et le talent d’un collectif qui a propulsé au sommet une équipe qui n’a jamais été citée comme un futur lauréat au début de l’épreuve. Comme un signe du destin, c’est un joueur inconnu, Sundar Mba qui évolue à enugu rangers au Nigéria, déjà auteur du but décisif contre la Côte d’ivoire (2-1), qui d’une superbe reprise de volée du gauche ouvre le score à la 40e minute. Un an après le sacre surprise de la Zambie, ce succès déjoue lui aussi les pronostics, même si les hommes de Stephen Keshi l’auront mérité.

Burkina Faso : parcours inédit d’un petit poucetLe Burkina Faso est rentré dans l’histoire du football africain.

Les étalons ont disputé pour la première fois la finale d’une coupe d’Afrique des nations. Outsider, 92ème au classement Fifa, l’équipe Burkinabé restait sur 18 défaites de suite à la Can, aucune demi finale depuis 1998 et une galère pas possible pour se qualifier. Mais sans vraiment briller, elle a franchi tours et conquis les observateurs. Même si le Burkina Faso est tombé si prés du but, il réussi à se frayer un chemin au sein de l’élite footballistique continentale.

Les statuquos Statuquo pour le Mali qui décroche la médaille de bronze après sa victoire 3-1 face au Ghana. Malgré la situation

difficile que traverse leur pays, les co-équipiers de Seydou Keita bien motivés par Patrice Carteron le coach, ont encore donné à voir l’étendue de leur talent. Le Ghana lui va encore se contenter de la 4ème place, une formation en pleine dégénérescence, c’est déjà loin les souvenirs des supers Blacks Stars qui avaient brillé à la coupe du monde au pays de Nelson Mandela 3 ans plus tôt.

Les déceptionsLa grosse déception du tournoi est incontestablement la Côte d’ivoire. Super favori de la compétition, la génération dorée ivoirienne, emmené par Didier Drogba s’est encore loupée. Le signe indien n’a pas été brisé. Les eléphants

sont tombés quatre pieds en l’air en quart de finale face à un Nigeria aguerri (2-1). Depuis 1992, les ivoiriens courent après un 2ème titre et le temps semble s’être arrêté pour les éléphants. idem pour les chipolopolos désillusionnés dès le premier tour. Les champions d’Afrique en titre ont été terrassés par les étalons du Burkina après deux premiers matchs pas convaincants face à l’ethiopie et au Nigeria. Le trio maghrébin (Maroc, Algérie, tunisie) est aussi passé à la trappe du premier tour. immense paradoxe pour ce qui est de la tunisie qui continue à dominer les compétitions inter clubs de la Caf au travers de l’espérance de tunis qui se présente toujours dans le dernier carré depuis quelques

le nigéria a succédé à la Zambie en remportant la can pour la troisième fois de son histoire. un exploit qui signe le come back gagnant des super egales sur la scène footballistique continentale en battant la surprenante formation du Burkina faso en finale le 10 février dernier.

L’équipe des Super Eagles

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N°38 Février 2013 Diasporas News

Sport

années. D’ailleurs, les Bafana Bafana d’Afrique du Sud n’ont pas réussi à accéder en demi-finale, malgré leur statut de pays organisateur, stoppés par une vaillante équipe des Aigles du Mali, dont le pays, faut-il encore le souligner, vit actuellement au rythme d’une guerre contre le terrorisme.Certes, les observateurs avisés de la scène footballistique africaine ont bien noté que cette année, les «garçons» sud-africains n’étaient pas au top et n’avaient pas convaincu dès l’entame de la compétition, conclue sur un score nul face aux surprenants Capverdiens.De nombreux joueurs ont laissé les spectateurs sur leur faim. C’est le cas de Didier Drogba, Yaya touré, l’Angolais Manucho, ou encore l’Algérien Sofiane Feghouli.

Les surprisesen accédant au second tour de la Can pour leur première participation, les requins bleus du Cap vert qui avaient déjà réussi le tour de force de priver les lions indomptables d’une deuxième Can consécutive sont incontestablement une des grosses surprises de la compétition.

recordsL’édition 2013 de la CAN a sacré une sous-région. Pour la première fois de l’histoire de cette compétition, sept des huit nations qualifiées en quart de finale sont de l’Afrique de l’Ouest. Le Burkina Faso, le Cap vert, le Mali, le Nigéria, la Côte d’ivoire, le Ghana, le togo. Une domination inédite. en 1994, en tunisie, cinq équipes d’Afrique de l’Ouest avaient déjà atteint les quarts de finale de la Can, précèdent record. en revanche les trois représentants de l’Afrique du Nord sont sortis au premier tour. C’est la première fois depuis 21 ans qu’un tenant du titre est éliminé au premier tour de la compétition.

Les coachs Ce 3eme sacre du Nigeria est surtout l’œuvre d’un homme : Stephen Keshi. en un peu plus d’un an, il a su faire de cette équipe jeune et inexpérimentée une formidable

machine à gagner. Une machine à gagner qui a d’abord impressionné tous les observateurs du football africain en venant à bout de la Côte d’ivoire, de fort belle manière, en quart de finale (2-1). S’en est suivie, un véritable récital face au Mali en demie (4-1). Déjà vainqueur de la CAN en 1994 en tant que joueur, Keshi rejoint l’égyptien Mahmoud el Gohary, jusqu’ici le seul à avoir soulevé le trophée en tant que joueur et entraîneur.

mireille nGoSSo

caN 2013 : les super eagles du Nigeria sur le toit de l’afrique

nigeria is back ! 19 ans après, les Super eagles du Nigeria ont survolé à nouveau le ciel africain. Avec une

victoire à la finale de la coupe d’Afrique des nations, 1 but à 0 contre les étalons du Burkina Faso au Soccer City Stadium de Johannesburg. Donné favori dans cette finale historique du fait de la participation d’une équipe qu’aucun pronostic n’avait prédit, le Nigeria cet habitué des phases finales de coupe d’Afrique n’a pas dérogé à la règle. Confirmant ainsi tous les paris qui faisaient de lui le probable champion d’Afrique. Avec en face à une équipe du Burkina Faso, novice qui accédait pour la première fois de son histoire à un tel niveau de la compétition. Des étalons d’ailleurs émoussés après deux matches de prolongation d’affilés contre le togo en quarts de finale (1-0) et le Ghana en demi-finale (3-2 tab). Hélas la détermination et le dévouement des coéquipiers de Jonathan Pitroipa et du coach belge Paul Put n’ont pas suffi à ramener le trophée au pays des hommes intègres. Cette formation qui aura convaincu plus d’un par la réactivité de sa défense n’a malheureusement pas su concrétiser les actions sporadiques qu’elle a pu s’offrir. D’un autre côté, il fallait compter avec des Super eagles qui avaient manqué à la dernière Can et qui tenaient coûte que coûte à se faire respecter. Avec un parcours pas assez rassurant, lors des matches de poules, nul ne pouvait l’imaginer vainqueur de ce trophée. Mais au fil des rencontres, cette équipe s’est forgée une carrure et acquis une confiance après sa victoire en quarts de finale contre la Côte d’ivoire (2-1). Cette équipe de Côte d’ivoire qui en dépit des potentialités qu’elle regorgeait n’a pu imposer sa suprématie en s’illustrant par une participation en-deçà des espérances. Parti favori de cette 29e finale, les Super eagles, ont produit un jeu différent de celui qu’on leur connaissait. Procédant par petites touches, les poulains de celui qu’on

surnomme « le big boss », Stephen Keshi, ont imposé leur style de jeu aux étalons. Ce qui leur a permis à la 40e minute de jeu, grâce à une prouesse technique- coup de sombrero pied droit et reprise lobée pied gauche- réalisée par Sunday Mba, le Nigeria a pu mener au score. Ce but a accentué la pression sur les étalons du Burkina Faso qui désormais devaient courir après l’égalisation. Une égalisation qu’ils n’obtiendront jamais puisque le Nigeria a su conserver cet avantage jusqu’au coup de sifflet final. victoire qui ramène le Nigeria dans le concert des nations de football, et de la manière la plus noble qui soit, lui qui était souvent absent des grands stades. Pour la 3ème fois donc, les Super eagles du Nigéria raflent le trophée continental sous la houlette d’un entraîneur local, lui-même transfuge de cette équipe qui a remporté le même trophée en 1994. en remportant ce titre, le Nigéria succède ainsi aux Chipolopolo de Zambie d’Hervé renard qui avaient créé la surprise en 2012 en Guinée equatoriale face aux éléphants de Côte d’ivoire. 10e du classement des meilleures équipes de la Confédération africaine de football (Caf), le Nigéria se hisse sur la plus haute marche du podium africain avec à sa suite, le Burkina Faso (2e) et le Mali (3e). Avec ce trophée, le Nigeria s’offre le ticket pour la coupe des confédérations qui aura lieu au mois de juin prochain au Brésil. Avant de défendre son trophée en 2015 au Maroc.

Hermann djea

ouvert le 19 janvier dernier, le rideau est tombé le dimanche 10 février 2013 en afrique du sud sur la 29ème édition de la coupe d’afrique de football des nations.

Stephen Keshi

BreF : footbaLLStepHen KeSHi a préSenté Sa déMiSSion Le sélectionneur du Nigeria Stephen Keshi a présenté sa démission après avoir remporté dimanche la Coupe d’Afrique des Nations, a t-il annoncé à une radio sud-africaine.

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Diasporas News N°38 Février 2013

Juridique

Cécile. D.

la circulaire valls chaNge-t-elle la vie des saNs-papiers ?

qui est concerné par La nouveLLe circuLaire de manueL vaLLs ?

La circulaire ne concerne que quelques catégories d’étrangers dont les principales sont les parents d’enfants scolarisés, les conjoints d’étrangers, les mineurs devenus majeurs, les étrangers travailleurs, et les étrangers présents depuis 10 ans. Quelles sont les catégories exclues de cette circulaire ?

- LeS étranGerSMaLadeS :Les étrangers malades sont exclus de cette circulaire : tout est fait pour empêcher que ces étrangers ne puissent s’installer durablement en France. Pour preuve, la première demande de la carte de séjour pour soins est soumise à un formalisme exigeant, qui explique que ces malades ont beaucoup de mal à obtenir l’autorisation de séjour pour soins de trois ou six mois renouvelables. et cette autorisation, rarement obtenue, est suivie, parfois, d’une carte d’un an renouvelable dans les mêmes conditions. Pire encore, à la préfecture de Police de Paris, il est impossible d’obtenir le changement de statut dès lors que le motif de séjour relève de la santé, en total mépris de la loi. c’est pourquoi l’intervention de l’association iJe peut s’avérer nécessaire pour ces étrangers. par exemple, en accompagnant madame n…, qui avait bénéficié pendant 10 ans du renouvellement de sa carte de séjour pour soins, j’ai pu obtenir un changement de statut en sollicitant une carte de séjour vie privée familiale sur le fondement d’une présence régulière continue et habituelle en france depuis 10 ans. il est clair que pour cette personne l’intérêt était d’éviter de refaire systématiquement la demande de certificat médical pour des soins à vie reconnus comme tels pendant 10 ans !

- LeS étranGerSeMpLoyéS au noir :Bien que la circulaire prévoie des critères de régularisation par le travail,

elle exige pour cela la production de fiche de paie.Paradoxalement, la circulaire ne résout absolument pas le problème des travailleurs sans- papiers qui travaillent au noir.en effet, comment peut-on demander à un sans-papiers de produire les fiches de paie ?

C’est totalement insensé, mais nous le constatons dans le cadre de nos permanences lorsque nous recevons des personnes qui n’ont pas de titre de séjour mais qui présentent des bulletins de salaire au titre de leur intégration professionnelle et des preuves de leur présence en France sur plusieurs années, et qui ont même déclaré leurs impôts en France. Même l’administration fiscale ne s’intéresse pas au travail des sans- papiers. il lui suffit que les revenus soient déclarés pour qu’elle ne se pose pas de question ! elle considère ainsi le sans-papiers à la fois comme « un clandestin administratif mais un véritable citoyen fiscal ».

L’étranGer doit-iL se précipiter pour demander sa réGuLarisation depuis L’entrée en viGueur de La circuLaire ?

Quelle que soit la catégorie d’étranger concernée, et que la circulaire lui soit applicable ou non, il est important de bien connaître les critères de régularisation applicable et de se poser les bonnes questions.il faut bien étudier le dossier et faire le bon choix.

c’est pourquoi, iL ne Faut pas hésiter à se renseiGner et venir consuLter Les juristes de L’association ije.

La situation n’est pas toujours simple, et chaque demande de régularisation doit être adaptée, ce qui soulève parfois des questions complexes.Par exemple : un étranger qui travaille grâce à une fausse carte de séjour doit-il révéler sa situation dans un contexte où il n’a pas la certitude d’obtenir la régularisation ?

Le fait est qu’un salarié travaillant avec une fausse carte de séjour est considéré comme un délinquant et risque d’être condamné au pénal pour faux et usage de faux. Mais, avec la nouvelle circulaire, on constate finalement que cette circonstance tourne à l’avantage du travailleur étranger et constitue même un critère de régularisation...

il est encore tôt pour apprécier les retours des préfectures sur l’application de la circulaire, mais nous espérons que les immigrés qui répondront aux critères se verront remettre au guichet des préfectures, une liste de documents à apporter et qu’ils obtiendront un rendez-vous pour déposer leur demande. Nous espérons également qu’à l’issue de l’examen des situations, les préfectures délivreront aux parents des cartes « vie privée et familiale » d’une durée d’un an renouvelable, et que les salariés auront droit à une carte temporaire de travail.

queLLes sont Les avancées et La vaLeur juridique de cette circuLaire ?

Grâce au combat des syndicats et des associations ces dernières années, cette circulaire comporte plusieurs avancées telles que la suppression de la liste des métiers ou l’intégration des Algériens et des tunisiens au régime commun, ou encore la possibilité de présenter un « cumul de contrats de faible durée », si elle ne garantit pas la régularisation, représente également une ouverture bienvenue en particulier pour les travailleuses domestiques. Pourtant, il ne faut pas s’emballer. il s’agit d’une circulaire, pas d’une loi. Une « circulaire » n’a ni plus ni moins de valeur qu’une « note de service », c’est « un outil utile de travail pour les services destinataires et un document d’information pour les usagers ». Son application n’est pas contrôlée par le juge.C’est pourquoi on aurait préféré que les critères de régularisation définis par cette circulaire soient inscrits dans une loi.Les risques sont donc : soit des interprétations différentes d’une

préfecture à l’autre, soit que la circulaire ne soit pas appliquée car personne ne viendra « taper sur les doigts » du préfet qui ne la fera pas appliquer !La preuve, début janvier 2013, en accompagnant à la préfecture de Paris monsieur Dramé, un célibataire ayant séjourné plus de 10 ans en France, l’agent de l’accueil nous a informé qu’à Paris, l’ordre a été donné par le Préfet de Police de ne pas appliquer momentanément la circulaire pour les dossiers de 10 ans de présence et relatifs au travail.C’est pourquoi il est recommandé de faire preuve de la plus grande prudence avant d’entamer toute démarche en préfecture ! Dans tous les cas, il faut savoir que notre association se propose au quotidien d’étudier avec les sans-papiers l’opportunité de déposer leur dossier de régularisation dans le cadre de cette nouvelle circulaire.une permanence spéciale sur la régularisation est organisée à cet effet le samedi 23 février 2013, en ma présence en qualité d’experte en droit des étrangers, et en présence d’autres juristes bénévoles, à la maison des associations de paris 12 au 181 avenue daumesnil. Métro daumesnil entre 10 h et 18 h. il s’agit d’entretiens individuels qui permettront d’obtenir des réponses aux questions complexes sur la régularisation et de recevoir des conseils de la part de professionnels engagés.Cette consultation étant gratuite et le nombre de places étant limité, je vous invite à prendre rendez-vous dès maintenant au 06 47 76 51 33.

CéCile dimouamouaPréSidente-FondatriCe

aSSoCiation intéGration juridique et éConomique –ije

PermanenCeS d’aCCueil Sur rendeZ-vouS

tel : 06 63 45 14 05mail : [email protected]

Site : HttP://www.ije-aSSo.Fr

BloG: HttP://ije-aSSo.Fr/BloG

le samedi 23 février 2013, l’association iJe organise une permanence spéciale pour informer les sans-papiers sur les critères de régularisation et les aider à monter leurs dossiers.

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N°38 Février 2013 Diasporas News

Média

Le but de la réunion est de montrer aux Maliens du Mali que les associations de Ma-liens de France sont solidaires

des familles restées au pays. La plupart des associations ont répondu « présent » à l’appel du producteur de l’émission. il s’agit de s’unir pour offrir un sou-tien humanitaire au Mali qui doit se reconstruire, trouver une unité, lut-ter contre la malnutrition et retrou-ver avec dignité sa place dans le concert des nations libres et démo-cratiques.Dans l’émission, seules les considé-rations humanitaires et sociétales seront évoquées en excluant toute approche politique.C’est sous le sigle « MALi UNi » (notre illustration) que des actions communes seront menées, en mutua-lisant les réseaux, les moyens logis-tiques et financiers.

Une direction collégiale sera don-née au mouvement « MALi UNi » qui ne sera pas une entité de plus car il ne s’agit que d’un slogan qui marque le désir de dépasser les identités et ambitions de chaque association pour se consacrer à un but commun, reconstruire le MALi dans l’harmonie et l’acceptation des riches composantes qui en ont fait la force.

Mohamad Gassama, (notre photo) adjoint au Maire du 20° arrondis-sement, chargé de la démocratie locale, des relations internationales,

des liens culturels et de la franco-phonie a déclaré :« Le 20ème arrondissement de Pa-ris est l’un des plus cosmopolites de Paris, plus de 90 nationalités vivent ensemble sur ce territoire. L’est parisien s’est enrichi de cette immigration, nous en sommes fiers, et pour rien au monde nous échan-gerons cette diversité culturelle. tous les migrants sont des citoyens à part entière de la cité, et c’est pour cela que l’on se bat par exemple pour le droit de vote des extracom-munautaires, comme on dit commu-nément ; nous dirons de nos conci-toyens. il se trouve que le 20ème compte aussi 5 foyers de travailleurs mi-grant à forte population d’Afrique subsaharienne, et notamment Ma-lienne ou franco-malienne. Nous avons aussi des acteurs associatifs issus de cette migration sahélienne. Alors quand ce pays est attaqué par des obscurantistes mafieux, utilisant l’islam, comme étendard à leur actions de voyous, les citoyens du 20ème ne peuvent rester inertes, inactifs face à cela. Nous avons un devoir de solidarité. C’est pour cela que le 24 No-vembre 2012, nous avons soutenu la marche blanche pour le peuple malien, initiée par l’association Ben-kadi Afema xxe. On le sait, dans ce genre de tourment, les populations souffrent énormément. Donc cette émission, sur le Mali avec des acteurs associatifs franco-ma-liens et autres, enregistrée à la Mai-rie du 20ème, est encore un autre effort de solidarité envers ce Pays. Je rappelle que ce Pays, ce terri-toire, est l’un des berceaux des tra-ditions africaines, qui a engendré la charte du Mandé (13ème siècle), premier texte de l’humanité sur les droits de l’Homme. Je suis triste et en colère quand je vois le patri-moine mondial de l’humanité détruit par ces fous enturbannés. Ces bar-bares ont oublié que tombouctou, fut le lieu de l’érudition musulmane.

J’espère qu’après l’intervention militaire, intervenue au bon moment, des forces françaises, maliennes et africaines, le Mali pourra dans la sérénité refondre, son nouveau pacte social et du vivre ensemble. Juste que les maliens fassent vivre leur devise : Un peuple, un but, une foi. »

La chaîne DeMAiN ! a spontanément accepté de diffuser cette émission qui sera donc diffusée, et c’est une première, à la fois sur l’OrtM et sur une chaîne française.il était logique de la chaîne DeMAiN ! S’engage, a déclaré Jérôme Joinet le rédacteur en chef de la chaîne. Depuis 15 ans, Demain ! Se veut une télévision de service pour tous les téléspectateurs qui veulent changer de vie, faire bouger les choses ou tout simplement découvrir un autre facette de leur pays, de leur région. Depuis sa création, elle a proposé de nombreuses émissions. Des émis-sions de service (Journal de l’em-ploi, SOS campagne, La petite bou-tique des reprises, Paroles d’expert, Label entreprise, Business woman)

des émissions à la découverte de territoires (De ville en ville, Demain la cité, Histoires d’agglomération, Projets en campagne, Fenêtre sur, territoires de com ), des émissions magazine qui proposent des ren-contres avec des personnes ou des initiatives : l’éléphant effervescent (culture), Demain l’entreprise (éco), Les géants de la télé (culture des médias), Dans les rush (cinéma), Autoproduction pour que vive la musique (musique), C demain (com-munauté chinoise), rendez vous à paris (rencontre avec un Africain à Paris, à venir)…il entre dans les vocations de la chaîne de faire découvrir au public français les richesses culturelles et traditionnelles des communautés qui viennent enrichir le pays. Cette émission spéciale BAMAKO SUr SeiNe correspond tout à fait à notre éthique.

pour recevoir la chaîne deMain ! tnt iLe-de-france : canal 31 en semaine de 12h à 23h (h française)Le samedi et dimanche de 17h à 23hfree : canal 163numéricâble : canal 94orange : canal 165Sfr : canal 334et aussi alice, darty box, bouygues…

Par riCHard joFFo

c’est en partenariat avec la mairie du 20° arrondissement de paris qu’une grande réunion inter-associative est organisée par l’émission BamaKo sur seine le 15 février à paris. associés à l’opération, avec le soutien de l’opérateur téléphonique malitel, l’ortm, diffuseur historique de l’émission et la chaîne demain !, chaîne de la tnt d’ile-de-france et adsl.

Auteur, journaliste, producteur et réalisateur télé, richard Joffo est le créateur de l’Académie Au-diovisuelle qui forme les animateurs et concep-teurs de programmes de demain. il est égale-ment expert en médias et en communication.

uNe émissioN spéciale eN solidarité avec le mali avec l’ortm et la chaîNe demaiN !

Mohamad Gassama

Jérôme Joinet

plateau Bamako Sur seine

richard Joffo

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Diasporas News N°38 Février 2013

cuLture

la 23ème édition du festival panafricain du cinéma et de la télévision de ouagadougou a été présentée lors d’une conférence de presse à la cinémathèque française à paris le 14 janvier 2013.

devant un parterre de personnalités du monde du cinéma français et africain (Costa Gavras, Sijiri Bakaba, il s’agit pour les représentants officiels (Michel Ouédraogo, Délégué général et Ardiourma Somé, chef de la

programmation) de faire un plan panoramique de la séquence 23 du Fespaco à savoir, la sélection officielle des films en compétition, le tableau des jurys ainsi que le thème principal « cinéma africain et politiques publiques en afrique » A travers ce thème, c’est le cadre que le Fespaco offre pour réfléchir sur la faiblesse des productions africaines, la faiblesse et la rareté des subventions, l’inexistence ou la fermeture de salles, la piraterie etc... Quelles stratégies de développement pour sortir le cinéma africain de sa situation actuelle ?Pour Michel Ouédraogo, Délégué général du Fespaco, il est temps pour le célèbre festival d’apporter des solutions concrètes pour influencer positivement notre continent. et cela passe par ces types de colloque ou

d’échange avec l’ensemble des partenaires privés comme publiques. et pour cette 23ème édition, le privilège et l’honneur sont accordés aux femmes de conduire l’ensemble des jurys qui auront la lourde tâche de choisir les différents films en compétition. Le jury du Fespaco 2013 est présidé par la réalisatrice française euzhan Palcy. Justement, le tableau de la compétition officielle de la fête du cinéma africain se présente ainsi: Fiction long métrage (19), fiction vidéo numérique (18), fiction court métrage (20), documentaire (17), diaspora (06), série télévisuelle (08), films écoles de cinéma (13).Soit au total 101 films en compétition qui fait selon Mr Ardiourma Somé, Chef de la Programmation du Fespaco un bon cru pour cette édition. rendez vous à Ouagadougou du 23 février au 02 mars 2013 pour la grande messe du cinéma africain.

Félix Boni nianGoran

23ème fespaco : du 23 février au 02 mars 2013, reNdez vous à ouagadougou

un récit comporte dit-on un début, un milieu et une fin. La vie d’Aimé Césaire paraît ne pas respecter cette règle car étant mêlée depuis

ses origines poétiques imprécises à l’Afrique. On sait seulement que le jeune garçon Aimé Césaire part de son île natale au début des années 1930 pour le très sélecte lycée Louis Le Grand de Paris. il y rencontra Léopold Sedar Senghor avec qui il fonda en 1934 « L’etudiant noir », une revue qui sera le laboratoire des idées de la Négritude que les deux avaient en commun avec le guyanais Léon Gontran Damas. Le chantre de la Négritude trouva plus qu’une

évidence que le tigre crie sa « tigritude » pour répondre au mot d’esprit critique de wolé Soyinka dans cette période marquée par les premiers bourgeons qui fleuriront en liberté couronnée d’indépendance. La recherche de son identité africaine le rapprocha des milieux littéraires africains. Ainsi il fonda en 1947 avec Alioune Diop la mythique revue Présence Africaine.L’éternel retour à l’Afrique le questionna et l’obligea à interpeller ces interlocuteurs. « J’ai dit au Général de Gaule que notre préhistoire (martiniquaise voire africaine, ndlr) commençait dans la cale des bateaux

négriers. des martiniquais très assimilés ont été offusqués mais c’est la vérité. il ne faut pas en avoir honte. Si honte doit y avoir, elle doit être ressentie par ceux qui ont fait la traite ». La référence aux origines assumées africaines même à travers des références douloureuses est récurrente dans les écrits et les communications d’Aimé Césaire. D’où cette question rhétorique qu’il posa : « comment peut-on prendre en compte la société martiniquaise si on ne se rend pas compte que c’est une société coloniale et raciste ? » et mieux encore il poursuit son raisonnement dans le domaine culturel pour montrer les parentés linguistiques entre le Créole et les langues africaines. « comment peut-on comprendre la langue martiniquaise, le créole, si on ne tient pas compte du fait que c’est une langue qui a été formée avec des mots français, des débris de mots français, mais qui ont été restitués par des gosiers selon les règles phonétiques implacables des langues africaines et agglutinés selon également les règles

aimé césaire : l’éterNel retour vers l’afrique disparu le 17 avril 2008, aimé césaire, par l’entremise d’une plaque commémorative, entre au panthéon le 6 avril 2011. une plaque pour respecter la volonté que son corps repose à jamais en terre martiniquaise. une terre que le génial poète relie de manière indéracinable à l’afrique, la terre promise.

Aimé Césaire

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N°38 Février 2013 Diasporas News

cuLture

«L’auteur qui a exercé sur le xxème siècle l’influence la plus féconde ». C’est ainsi que, à l’occasion du FeSMAN (Festival Mondial des Arts

Nègres) l’écrivain américain wiLLiAM e.B. DU BOiS présentait Cheikh Anta Diop en 1966, un peu plus d’une décennie après la sortie de son œuvre majeure Nations nègres et culture.

Après avoir lu la première partie de ce livre passionnant en une nuit, Aimé Césaire fit « le tour du paris progressiste de l’époque, en quête de spécialistes disposés à défendre, avec lui, le nouveau livre ». Le poète mar-tiniquais écrira plus tard qu’il s’agit du « livre le plus audacieux qu’un nègre n’ait jamais écrit » (terme nègre loin d’être péjoratif dans la bouche de l’un des chantres de la Négri-tude). Un livre paru en 1955, dans un contexte de division chez certains Africains entre ceux qui voulaient rester dans la communauté fran-çaise « libre et égalitaire » et les radicaux partisans d’une indépendance totale de la métropole.

Outre l’indépendance immédiate réclamée, le Professeur Cheikh Anta Diop y développait des thèmes aussi centraux que la création d’un etat fédéral continental, l’origine africaine et négroïde de l’humanité et de la civilisation de même que celle égypto-nubienne, l’identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines, les caractères des structures politiques et sociales africaines, l’unité linguistique du continent... Si certains de ces thèmes apparaissent aujourd’hui comme des vérités scientifiques, en 1954, ce qu’on appelait jadis la communauté scientifique s’était mise vent debout contre l’œuvre qualifié de fantaisiste. Nations nègres et culture fut d’abord une thèse doctorale que Diop a eu du mal à soutenir faute d’encadreur assez courageux pour l’accompagner dans les thèses révolutionnaires développées par le jeune chercheur. Une fois la thèse soutenue puis transformée en ouvrage dont la première édition est datée de 1954, les attaques en

« idéologie » scientifique n’ont pas manqué comme lors de la présentation de la thèse.A ceux qu’ils appelaient les «cosmopolites-scientistes-modernisant » qui lui reprochaient de fouiller dans les décombres du passé consi-dérant que c’est « une perte de temps », le professeur Diop répondît sèchement: « les théories sur le passé des africains (…) sont utilitaires et pragmatiques. La vérité c’est ce qui sert, et ici, ce qui sert le colonialisme : le but est d’arriver en se couvrant du manteau de la science, à faire croire au nègre qu’il n’a jamais été responsable de quoi que ce soit de valable, même pas de ce qui existe chez lui ». Cet opus qui a fait l’objet d’une bombe dans le landerneau des historiens et égyptolo-gues au moment de sa sortie est aujourd’hui approuvé et reconnu scientifiquement par des instances et institutions internationales telles que l’UNeSCO. Aux etats-Unis, on délivre des diplômes universitaires « african studies » en spécialisation « diopian analysis ». Panafricaniste de la première heure, après avoir apporté des améliorations et précisions avec Antériorité des civilisations Nègres: mythes ou vérités historiques ?, le Professeur Diop a donné les Fondements économiques et culturels d’etat fédéral d’Afrique Noire pour aller au delà de la définition de l’historien Jean tulard : « un prophète du passé ».

réFérences de trois des nomBreux ouvraGes du proFesseur cheikh anta diopNations nègres et cultureParis, edition Présence Africaine, réédition 2003Antériorité des civilisations Nègres : mythes ou vérités historiques ?Paris editions Présence Africaine, réédition 2001Fondements économiques et culturels d’etat fédéral d’Afrique NoirePrésence africaine, réédition 2000

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cheiKh aNta diop, le pharaoN du savoir vingt-sept ans après sa disparition, le 7 février 1986, l’héritage de cheikh anta diop reste toujours actuel. l’historien, égyptologue, philosophe et savant continue de marquer des générations d’africains avec son explosif brulot « nations nègres et culture ». retour sur quelques éléments d’une œuvre majeure et constituante.

implacables de la syntaxe africaine. Ça me paraît évident, si on ne peut pas rester à la surface des choses, on n’est obligé d’en revenir à ce fait premier à savoir que nous sommes mélangés certes mais que nous sommes des africains de la diaspora ». Donc pour celui qui magnifie le retour au pays natal et la défense de la négritude, le lien entre la langue Créole et son origine africaine n’est plus à démontrer. Pour Césaire, la société antillaise doit assumer l’héritage des esclaves africains et exprimer avec fierté cette part de son identité qui est perceptible avec le Créole.Parmi ses œuvres poétiques les plus marquantes on peut citer « cahier d’un retour au pays natal » qui fait émerger ses aspirations et revendications politiques teintées par le désir et la nostalgie de sa Martinique. « Ma négritude n’est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour ma négritude n’est pas une taie d’eau morte sur l’oeil mort de la terre ma négritude n’est ni une tour ni une cathédrale » Son « discours sur le colonialisme » paru en 1950 est une suite de son engagement pour la fin de la colonisation de l’Afrique mais aussi en Asie. Dans ce pamphlet, il oppose colonisation et civilisation contrairement à ceux qui pensaient que le premier devait déboucher sur le second. Des positions qui ont été défendues au début du xx ème siècle par même des personnalités de gauche comme Jules Ferry. « La malédiction la plus commune en cette matière est d’être la dupe de bonne foi d’une hypocrisie collective, habile à mal poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu’on leur apporte » s’indignait-il.

Député à l’Assemblée nationale française de 1958 à 1993 et maire de Fort-de-France jusqu’en 2001, même au crépuscule de sa vie, Aimé Césaire fut un engagé politique. On se rappelle de son opposition, en 2005, à la loi sur les aspects positifs de la colonisation qu’il faudrait enseigner dans les manuels scolaires. Comme s’il fallait en faire une énième preuve, ce fut un clin d’oeil à l’Afrique mère par rapport à l’avancée de cette droite dite décomplexée qui devait porter un autre nom si elle était si décomplexée que cela. Un clin d’œil donc à l’Afrique dans son immensité mais aussi à la diaspora qui manque singulièrement de nos jours de références comme boussole. C’était une manière d’être logique avec ce qu’il écrivait dès 1939 dans « cahier d’un retour au pays natal » : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir ».

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Cheikh Anta Diop

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N°38 Février 2013 Diasporas News

GaStronoMie

Gastronomie : aGneaU saUCe miXte (Graine et tomate) PréPArAtiON 20 MiN / CUiSSON 1H00/ DiFFiCULté ** / POUr 4 PerSONNeS

inGredients1 gigot d’agneau désossé (800 g) 1 boîte moyenne de pulpe de tomates fraîche concassées 1 grosse boîte de sauce graine (dans les épiceries spécialisées)5 oignons 4 gousses d’ail2 poivrons verts1 piment rouge frais

2 cuillerées à soupe de poudre de crevettes2 feuilles de laurier 2 cuillerées à soupe d’huile d’arachide 1 morceau de gingembre frais (environ 5 cm)1 cube de bouillon (épices-oignons)4 cuillerées à soupe de persil frais ciselésel, poivre

PréPArAtiON

Demandez à votre boucher de désosser un gigot d’agneau et le découper en petits dés. epluchez, lavez et émincez les oignons.Pelez les gousses d’ail et le gingembre, et pilez-les dans un mortier (ou un mixeur) avec le piment frais. epépinez et émincez les poivrons. réservez.

Chauffez l’huile dans une marmite, dorez la viande de tous côtés (5 à 10 minutes environ) en y ajoutant le sel, le poivre puis la poudre de crevettes séchées. Lorsque la viande est bien dorée, ajoutez le mélange ail, gingembre piment, les oignons, les

poivrons , la boîte de sauce graine, la tomates, le cube de bouillon, les feuilles de laurier et laissez mijoter le tout environ 30 à 40 minutes à feu moyen en remuant de temps en temps.

Ajoutez le persil, rectifiez l’assaisonnement si nécessaire et laissez mijoter encore 10 minutes que la sauce est une belle texture et que la viande soit fondante. Servez chaud avec du riz blanc ou des bananes plantains.

De vOUS à MOirecette d’inspiration

Africaine revisitée à la façon des sauces indiennes comme le Biriyani où j’ai remplacé le yaourt par la pulpe de tomates fraîches. Les cuissons lentes permettent d’obtenir cette texture onctueuse et laissent exploser le goût des produits en bouche. On retrouve la sauce graine dans beaucoup de pays en Afrique noire comme le Congo, le Cameroun, la Côte d’ivoire.

Bon aPPétit danielle eBenGou

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Diasporas News N°38 Février 2013

BELIER : Un mois qui commence en tendresse et qui finit à couteaux tirés ? Jusqu’au 26, l’amour ou l’amitié vous offre un refuge ? Ne boudez pas vos précieux soutiens et en attendant d’y voir clair calmez le jeu au lieu de faire des étincelles qui pourraient sinon… vous brûler les ailes ! A bon entendeur…

TAUREAU : Un mois où l’amour et les tentatives de séductions seront plus intéressés que tendres ? Gardez pourtant le sens de la nuance si vous souhaitez faire de l’effet… sans déclencher les foudres de vos rivaux prêts à planter leurs banderilles au moindre dérapage… de votre ego !

GEMEAUX : L’amour vous donnera des ailes en février… suffisamment espérons-le pour vous permettre de considérer… en altitude… des problématiques professionnelles à régler bientôt mais relativiser… illico !

CANCER : Un mois à gérer le plus en douceur possible pour éviter les dérapages provisoires qui sous la coupe de Pluton et de Saturne pourraient se muer en dérives… durables…

LION : Un mois où vous cherchez l’apaisement mais devrez composer avec un passé un peu tourmenté qui réclame qu’on maîtrise les situations et les gens… le plus en douceur possible… A bon entendeur…

VIERGE : Un mois de frimas où pourtant la température monte, monte… Pas de grand frisson à espérer pourtant mais bien plutôt des étincelles à canaliser le mieux possible pour qu’elles ne dégénèrent pas en feu de forêt ! A vous de voir…

BALANCE : vous disposez d’excellents atouts pour booster votre vie amoureuse et arrondir les angles (peut-être un peu aigus ces derniers temps) ! Profitez-en pour tirer un trait d’union qui contribuera à atténuer vos prochaines possibles fractions.

SCORPION : Un mois partagé entre vos devoirs de famille et des élans du cœur à gérer le plus en conscience possible pour en endiguer les possibles excès !

SAGITTAIRE : Un mois tendu où vous aurez bien du mal à garder votre calme ? Profitez-en pour vider l’abcès… sans trop creuser la plaie. il s’agit d’abord de comprendre ce qui se joue à «l’intérieur» avant de trancher dans le vif ou de signer pour un bail !

CAPRICORNE : Un mois où vous occuperez le terrain et prendrez la parole ! Le plus en nuance possible si vous ne souhaitez pas que vos offensives de charme soient interprétées comme des déclarations de guerre ! A bon entendeur.

VERSEAU : Un mois à croquer et des amours à dévorer à belles dents. Bon appétit !

POISSONS : Faites le dos rond et acceptez de vous pencher sur vos émotions un brin disruptives ce mois-ci où vous aurez tendance à vous lamenter, à ressasser et à vous isoler. Profitez de cette période en retrait pour tirer un trait sur le passé et sur toutes les compulsions qui vous entraînent encore et toujours sur des pentes fatales plutôt que de vous tirer vers le haut !

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