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Mémoire présenté pour le DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.) présenté et soutenu publiquement le 16 octobre 2012 à Montréal par Nathalie Beaulieu Née le 27 janvier 1981, à Frédéricton, Nouveau-Brunswick Membres du jury : Président : VOYER, Guy, Pht, M.D., D.O. Juges : MICHEL, Daniel, M.D., D.O. DELANGE, Carla, D.O. TURMEL, Serge, D.O. DURAND, Véronique, D.O. BURKE, Andy, MSC Sport médecine, D.O. DUFRESNE, Carl, D.O. MARIN, Karyne, D.O. Directrice du mémoire : MARIN, Karyne, D.O. L’importance d’inclure le traitement myofascial de l’abdomen dans les cas de lombalgies communes chroniques

DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.) - … · contrôle a reçu le traitement d’une chaîne postérieure du rachis lombaire, et le groupe expérimental a quant à lui reçu le traitement

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Mémoire présenté pour le

DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)

présenté et soutenu publiquement

le 16 octobre 2012

à Montréal

par

Nathalie Beaulieu

Née le 27 janvier 1981, à Frédéricton, Nouveau-Brunswick

Membres du jury :

Président : VOYER, Guy, Pht, M.D., D.O.

Juges : MICHEL, Daniel, M.D., D.O.

DELANGE, Carla, D.O.

TURMEL, Serge, D.O.

DURAND, Véronique, D.O.

BURKE, Andy, MSC Sport médecine, D.O.

DUFRESNE, Carl, D.O.

MARIN, Karyne, D.O.

Directrice du mémoire : MARIN, Karyne, D.O.

L’importance d’inclure le traitement myofascial de l’abdomen

dans les cas de lombalgies communes chroniques

Daniel Turcotte
Texte surligné
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II

Pré-lecteur : FONTAINE, Luc D.O.

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III

Remerciements

À ma directrice de mémoire, Karyne Marin, D.O.

Pour sa disponibilité inégalable et pour avoir partagé avec moi sa passion pour

l’ostéopathie. Elle a su, en plus de tout cela, m’aider à trouver la motivation et les

ressources nécessaires pour me permettre de continuer à avancer toujours plus loin.

À nos professeurs

Pour nous transmettre leur savoir et leur passion pour cette discipline.

À Véronique Durand, D.O

Pour m’avoir conseillée, à un moment important, dans l’élaboration de ce mémoire.

À Guy Voyer, D.O.

Pour sa remarquable détermination à faire de nous de grands ostéopathes. Merci de nous

avoir poussés au-delà de nos limites. Merci d’avoir partagé avec nous, votre savoir sur la

vie et l’ostéopathie.

Aux membres de ma famille

Pour leur présence, leurs encouragements, leur soutien et leurs conseils tout au long

de mes études.

À ma collègue, Karine Roberge

Pour avoir rendu ces moments de rédaction toujours plus agréables, pour sa bonne humeur,

sa présence dans les moments difficiles.

À mon partenaire de vie

Pour ses encouragements, son support et sa générosité tout au long de mes études et de la

rédaction de mon mémoire. Pour sa confiance et sa patience dans les moments

les plus difficiles.

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IV

Notre raison nous oblige à conclure à l’existence d’un être supérieur qui conduit

l’homme matériel, le soutient, le supporte et le protège du danger; et après toutes

ces explications, nous devons décider que l’homme, lorsqu’il est complet, est

trinitaire. En premier, le corps matériel, en [deuxième], l’être spirituel, en

troisième, un être de pensée de loin supérieur à tous les mouvements vitaux et

aux formes matérielles, dont le devoir est de diriger sagement ce grand

mécanisme de vie1.

1 STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p. 49.

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V

Résumé

Le but de cette recherche était de vérifier l’impact qu’aurait le traitement ostéopathique

myofascial de l’abdomen sur les gens souffrant de lombalgies chroniques. Nous voulions

comparer les résultats d’un traitement conventionnel ostéopathique de la partie postérieure

du rachis lombaire aux résultats obtenus si on ajoutait à cette approche le traitement

myofascial de l’abdomen. L’hypothèse était que le traitement ostéopathique des lombalgies

aurait de meilleurs résultats si on y incluait le traitement myofascial de l’abdomen.

Les sujets, sélectionnés dans la région de Lanaudière, devaient répondre aux critères

d’inclusion et d’exclusion. L’étude a porté sur 44 personnes aux prises avec des lombalgies

chroniques. Elles ont été réparties au hasard en deux groupes à répartition égale. Tous les

sujets ont subi une évaluation subjective et objective avant le début de l’expérimentation, et

reçu deux traitements et une évaluation finale un mois après la dernière séance. Le groupe

contrôle a reçu le traitement d’une chaîne postérieure du rachis lombaire, et le groupe

expérimental a quant à lui reçu le traitement d’une chaîne postérieure du rachis lombaire, à

laquelle nous avons ajouté une chaîne myofasciale de l’abdomen. Avant chaque séance, tous

les sujets ont été évalués subjectivement sur les points suivants : l’intensité de la douleur le

matin et le soir, la fréquence hebdomadaire de la douleur, l’irradiation dans les membres

inférieurs lorsque présente et la mobilité articulaire de T12 à L5. De plus, les sujets ont été

évalués objectivement avant le premier traitement et un mois après le dernier traitement.

Les résultats statistiques indiquent que les groupes étaient homogènes au départ. Les analyses

statistiques démontrent des différences significatives pour le groupe expérimental au niveau

de l’intensité de la douleur le matin et le soir, de la fréquence hebdomadaire de la douleur, de

l’irradiation dans le membre inférieur et de la mobilité vertébrale de T12 à L5. Les sujets du

groupe expérimental ont eu un gain plus important que ceux du groupe contrôle pour le ROM

en rotation totale et en flexion, ceci avec une valeur p significative.

Notre hypothèse a donc été confirmée : le traitement ostéopathique des lombalgies chroniques a

eu de meilleurs résultats en incluant le traitement d’une chaîne myofasciale de l’abdomen.

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VI

Abstract

The purpose of this research was to verify the impact that an osteopathic myofascial

treatment of the abdomen would have on people suffering from chronic low back pain. The

goal was to compare the results of a conventional osteopathic treatment on the posterior

portion of the lumbar spine to the obtained result if a myofascial treatment of the abdomen

was added. The hypothesis was that the osteopathic treatment on low back pain would have

better results if a myofascial treatment of the abdomen was included.

The subjects, selected in the region of Lanaudière, had to answer the criteria of inclusion and

exclusion. The study counted in 44 subjects living with chronic low back pain. They were

distributed randomly in two groups equally divided. The subjects of both groups were

subjected to a subjective and objective evaluation before the beginning of the experiment, and

received two treatments. The controlled group received the treatment of the posterior part of

the lower back, while the experimental group received the treatment of the posterior part of

the lower back to which a myofascial treatment of the abdomen was added. The subjects were

assessed subjectively before every session on the following points : the intensity of the pain in

the morning and at night time, the weekly frequency of the pain, the lower limb radiation if

present and the vertebral mobility from T12 to L5. The subjects were also assessed

objectively before the first treatment and one month after the last treatment.

Initially, the statistical results indicate that the groups were homogeneous. The statistical

analysis demonstrate significant differences for the experimental group regarding the intensity

of the pain in the morning and at night time, the weekly frequency of the pain, the lower limb

radiation and the vertebral mobility from T12 to L5. The subjects from the experimental group

showed a greater improvement compared to the control group in gaining mobility for the ROM

in total rotation, lateral and flexion, with a significant p value.

As a result, our hypothesis was confirmed : the osteopathic treatment of low back pain had

better results if we included a myofascial treatment of the abdomen.

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VII

Table des matières REMERCIEMENTS........................................................................................................................... III

RÉSUMÉ ...........................................................................................................................................V

ABSTRACT....................................................................................................................................... VI

TABLE DES FIGURES ....................................................................................................................... IX

TABLE DES TABLEAUX.................................................................................................................... XI

HYPOTHÈSE DE RECHERCHE ............................................................................................................ 1

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION .......................................................................................................... 2

1.1 Position du problème .............................................................................................................. 2

1.2 Étiologie des lombalgies ......................................................................................................... 3

1.3 Facteurs de risques ................................................................................................................. 4

CHAPITRE 2 : JUSTIFICATION DE LA RECHERCHE ............................................................................ 7

2.1 Objectif de la recherche .......................................................................................................... 7

2.2 Définitions ............................................................................................................................. 7

2.2.1 Types de lombalgies ................................................................................................................ 8

2.3 Rappel anatomique ................................................................................................................. 9

2.3.1 Région de l’abdomen ............................................................................................................... 9

2.3.2 Région postérolatérale de l’abdomen ...................................................................................... 10

2.3.3 Région antérolatérale de l’abdomen ........................................................................................ 19

2.3.4 Région inguinale .................................................................................................................... 25

2.3.5 Région lombaire postérieure ................................................................................................... 31

2.3.6 Rachis lombaire ..................................................................................................................... 34

2.3.7 Région retropéritonéale .......................................................................................................... 36

2.4 Embryologie ........................................................................................................................ 42

2.4.1 Diaphragme thoracique .......................................................................................................... 45

2.5 Rappel biomécanique lombaire et sa cinétique ...................................................................... 46

2.5.1 Stabilité du rachis .................................................................................................................. 47

2.5.2 Mobilité du rachis .................................................................................................................. 48

2.6 Physiologie musculaire et fasciale ......................................................................................... 56

2.7 Modèle de tenségrité et ostéopathie ....................................................................................... 58

2.7.1 Définitions ............................................................................................................................ 59

2.7.2 Modèle de tenségrité .............................................................................................................. 60

2.7.3 Tenségrité et biomécanique .................................................................................................... 63

2.7.4 Applications à la thérapeutique ostéopathique ......................................................................... 64

2.8 Traitements en médecines conventionnelles .......................................................................... 66

2.8.1 Médecine générale ................................................................................................................. 66

2.9 Justification ostéopathique .................................................................................................... 68

2.9.1 Ostéopathie : philosophie, science et art.................................................................................. 68

2.9.2 Philosophie ostéopathique ...................................................................................................... 69

2.10 Élaboration d’une chaîne fasciale .......................................................................................... 72

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VIII

CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE ...................................................................................................... 75

3.1 Méthodologie ....................................................................................................................... 75

3.1.1 Critères d’inclusion et d’exclusion.......................................................................................... 75

3.1.2 Évaluation ostéopathique ....................................................................................................... 76

3.2 Description des instruments de recherche .............................................................................. 76

3.2.1 Questionnaire médical............................................................................................................ 76

3.2.2 Questionnaire sur la douleur ................................................................................................... 77

3.2.3 Évaluation objective avec instruments .................................................................................... 77

3.2.4 Évaluation objective du thérapeute ......................................................................................... 81

3.3 Plan et déroulement de l’expérimentation .............................................................................. 82

3.3.1 Plan ....................................................................................................................................... 82

3.3.2 Déroulement et durée de l’expérimentation ............................................................................. 82

3.4 Chaînes de traitements proposées .......................................................................................... 84

3.4.1 Groupe contrôle ..................................................................................................................... 84

3.4.2 Groupe expérimental.............................................................................................................. 85

3.5 Descriptions des variables..................................................................................................... 86

3.5.1 Variable indépendante............................................................................................................ 86

3.5.2 Variables dépendantes............................................................................................................ 86

CHAPITRE 4 : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ....................................................... 87

4.1 Tests statistiques utilisés ....................................................................................................... 87

4.2 Homogénéité des groupes ..................................................................................................... 88

4.3 Résultats de l’étude .............................................................................................................. 88

4.3.1 Questionnaire sur la douleur ................................................................................................... 88

4.3.2 Mesures objectives................................................................................................................. 95

4.3.3 Évaluation ostéopathique de la mobilité vertébrale ................................................................ 106

CHAPITRE 5 : DISCUSSION............................................................................................................. 112

5.1 Résultats de la recherche...................................................................................................... 112

5.1.1 Intensité de la douleur dans la journée .................................................................................. 113

5.1.2 Fréquence hebdomadaire...................................................................................................... 114

5.1.1 Irradiation............................................................................................................................ 117

5.1.2 Autres liens avec la lombalgie .............................................................................................. 118

5.2 Mobilité articulaire .............................................................................................................. 119

5.2.1 ROM avec goniomètre, inclinomètre et test de Schöber modifié ............................................ 119

5.2.2 Évaluation ostéopathique du thérapeute ................................................................................ 125

5.2.1 Du point de vue de la tenségrité ............................................................................................ 126

5.3 Considérations psychobiologiques ....................................................................................... 127

5.4 Autocritique de la recherche ................................................................................................ 129

5.4.1 Collectes de données subjectives et objectives ...................................................................... 129

CHAPITRE 6 : CONCLUSION .......................................................................................................... 131

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................ 134

ANNEXES....................................................................................................................................... 139

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IX

Table des figures

Figure 1 : Rapport entre le fascia iliaca et l’aponévrose du carré des lombes .................................................12

Figure 2 : Coupe horizontale de la paroi lombaire postérieure : rapport avec la charnière aponévrotique

(tractus fibreux) ..........................................................................................................................13

Figure 3 : Rapports du psoas avec le plexus lombaire ...................................................................................14

Figure 4 : Rapports du psoas et des piliers du diaphragme thoracique avec la chaîne sympathique lombaire et

la veine lombaire ascendante .......................................................................................................15

Figure 5 : Muscles de la région lombaire antérolatérale ................................................................................17

Figure 6 : Insertions et terminaisons de l’aponévrose du transverse avec son renforcement le ligament

lombocostal de Henlé, son tendon conjoint ..................................................................................18

Figure 7 : Coupe transversale montrant les rapports du fascia transversalis (la flèche noire représente le

muscle grand droit) .....................................................................................................................20

Figure 8 : Vue postérieure (profonde) de la gaine des grands droits ..............................................................22

Figure 9 : (A) Vue antérieure de la gaine des droits et structures neurovasculaires (B) Coupe sagittale de la

gaine des droits ...........................................................................................................................23

Figure 10 : Coupe transversale : rapports du fascia transversalis et des aponévroses des muscles larges

constituants la gaine des grands droits de l’abdomen ....................................................................24

Figure 11 : Coupe horizontale de la gaine des muscles grands droits passant (A) au-dessous de l’ombilic et

(B) sous l’arcade de Douglas .......................................................................................................25

Figure 12 : Vue postérieure de la paroi postérieure du canal inguinal............................................................27

Figure 13 : Paroi de l’abdomen inférieur près de la région inguinale.............................................................28

Figure 14 : Terminaison des fibres inférieures du muscle grand oblique et orifice externe du canal inguinal..29

Figure 15 : Vue de profil montrant les rapports du muscle petit oblique........................................................30

Figure 16 : Paroi postérieure lombaire : rapports de l’aponévrose postérieure du muscle transverse avec le

fascia lombosacré........................................................................................................................32

Figure 17 : Coupe transversale : rapports de la charnière aponévrotique lombaire (Aman Jean) ....................33

Figure 18 : Coupe transversale montrant les différentes couches de la paroi abdominale ...............................34

Figure 19 : Rapport du diaphragme thoracique et de ses arcades, vue inféroantérieure ..................................38

Figure 20 : Rapports du psoas avec la chaîne sympathique lombaire et la veine lombaire ascendante ............39

Figure 21 : Coupe sagittale de la région rétropéritonéale à la hauteur de L3 ..................................................41

Figure 22 : Vue antérieure après ablation des viscères et du péritoine; rapports des piliers du diaphragme

thoracique avec les vaisseaux ......................................................................................................42

Figure 23 : Éléments formateurs du diaphragme thoracique et formation du diaphragme ..............................46

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X

Figure 24 : Schéma de la pression abdominale, stabilisation du rachis par élévation de la pression

abdominale .................................................................................................................................51

Figure 25 : Polygones des forces de la colonne vertébrale (d’après Wernham, 1973) ....................................55

Figure 26 : Treillis musculaire de la paroi postérieure du tronc .....................................................................62

Figure 27 : Organisation des muscles de l’abdomen comme système de tension ...........................................63

Figure 28 : Goniomètre de plastique 12” Baseline 360°................................................................................77

Figure 29 : Inclinomètre Universal ..............................................................................................................79

Figure 30 : Points de référence du test de Schöber modifié ...........................................................................81

Figure 31 : Évolution dans le temps de l’intensité de la douleur de chaque groupe le matin...........................90

Figure 32 : Évolution dans le temps de l’intensité de la douleur de chaque groupe le soir..............................92

Figure 33 : Évolution dans le temps de la fréquence de la douleur de chaque groupe ....................................94

Figure 34 : Évolution dans le temps de l’irradiation dans le membre inférieur de chaque groupe ...................95

Figure 35 : Évolution dans le temps du ROM en rotation totale de chaque groupe ........................................97

Figure 36 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison latérale droite de chaque groupe .......................98

Figure 37 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison latérale gauche de chaque groupe .....................99

Figure 38 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison totale de chaque groupe ................................. 101

Figure 39 : Évolution dans le temps du ROM en flexion de chaque groupe ................................................. 102

Figure 40 : Évolution dans le temps du ROM en extension de chaque groupe ............................................. 103

Figure 41 : Évolution dans le temps de la flexion de chaque groupe – test de Schöber modifié .................... 104

Figure 42 : Évolution dans le temps de l’extension de chaque groupe – test de Schöber modifié ................. 105

Figure 43 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L5 de chaque groupe ............................... 106

Figure 44 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L4 de chaque groupe ............................... 107

Figure 45 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L3 de chaque groupe ............................... 108

Figure 46 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L2 de chaque groupe ............................... 109

Figure 47 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L1 de chaque groupe ............................... 110

Figure 48 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de T12 de chaque groupe .............................. 111

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XI

Table des tableaux

Tableau 1 : Durée de l’étude ........................................................................................................................84

Tableau 2 : Homogénéité des groupes ..........................................................................................................88

Tableau 3 : Comparaison de l’évolution dans le temps de l’intensité de la douleur le matin...........................89

Tableau 4 : Comparaison de l’évolution de l’intensité de la douleur le matin entre les deux groupes .............89

Tableau 5 : Comparaison de l’évolution dans le temps de l’intensité de la douleur le soir .............................91

Tableau 6 : Comparaison de l’évolution de l’intensité de la douleur le soir entre les deux groupes ................91

Tableau 7 : Comparaison de l’évolution dans le temps de la fréquence des épisodes douloureux ...................93

Tableau 8 : Comparaison de l’évolution de la fréquence de la douleur entre les deux groupes .......................93

Tableau 9 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en rotation totale – goniomètre ...................96

Tableau 10 : Évolution du ROM en rotation totale entre les deux groupes – goniomètre ...............................96

Tableau 11 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en inclinaison droite – goniomètre ............98

Tableau 12 : Comparaison de l’évolution du ROM en inclinaison droite entre les deux groupes –

goniomètre .................................................................................................................................98

Tableau 13 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en inclinaison latérale totale –

inclinomètre .............................................................................................................................100

Tableau 14 : Évolution du ROM en inclinaison latérale totale entre les deux groupes – inclinomètre .......... 100

Tableau 15 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en flexion – inclinomètre ........................ 101

Tableau 16 : Comparaison de l’évolution du ROM en flexion entre les deux groupes – inclinomètre .......... 102

Tableau 17 : Comparaison de l’évolution dans le temps de la flexion – test de Schöber modifié .................. 104

Tableau 18 : Comparaison de l’évolution de la flexion entre les deux groupes – test de Schöber modifié .... 104

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1

Hypothèse de recherche

Le traitement ostéopathique des lombalgies aura de meilleurs résultats si on y inclut le

traitement d’une chaîne myofasciale de l’abdomen.

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2

Chapitre 1 : Introduction

La lombalgie constitue une affection fréquente de la population adulte des pays

industrialisés. Elle est souvent connue sous les noms de « mal de dos », « mal du

siècle ». Les études épidémiologiques révèlent en effet que la majorité des individus

souffriront un jour du dos. Les répercussions socioéconomiques majeures associées

aux douleurs lombaires, et qui conduisent certains à employer le terme de « fléau

socioéconomique », résultent cependant principalement de lombalgies persistant plus

de trois mois. Le traitement de ces dernières, qui ne comptent pourtant que pour moins

de 10 % des lombalgiques, constitue un défi considérable pour le monde médical et la

société. Malgré la fréquence des lombalgies et leurs conséquences, tant individuelles

que sur le coût de santé publique, bien des questions concernant la matière

anatomique, les facteurs « prédisposants » et les moyens diagnostiques et

thérapeutiques de ces symptômes restent aujourd’hui sans réponse. Compte tenu des

nombreuses études faites à ce sujet tant par la médecine traditionnelle que non

conventionnelle, pourquoi avons-nous toujours, aujourd’hui, autant de cas

lombalgiques non résolus?

1.1 Position du problème

Depuis toujours, la question de l’identification de la ou des structures anatomiques

responsables des douleurs a enflammé l’imagination des chercheurs et des cliniciens : La

douleur est-elle issue des facettes interapophysaires? Des disques intervertébraux? Des

structures périarticulaires? Des muscles? Ou encore des fasciæ ?

Nous avons orienté notre problématique sur ces connaissances anatomiques,

biomécaniques et thérapeutiques. Le traitement des lombalgies en médecine traditionnelle

s’est souvent limité aux problèmes articulaires et musculaires de la colonne. Cependant,

en ostéopathie, certaines études ont relevé l’importance de traiter les viscères, autrement

dit le contenu de la cavité péritonéale en lien avec les lombalgies. Mais certains cas

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3

lombalgiques sont toujours non résolus. Nous nous sommes demandé si l’on ne passait

pas à côté d’une variable importante en étudiant les lombalgies, le contenant de la cavité

péritonéale, autrement dit les fasciæ de l’abdomen. Après le premier réflexe d’aller

vérifier les vertèbres, puis la musculature du rachis postérieur, allons-nous toujours

vérifier la paroi antérieure de ces vertèbres sans aller intrapéritonéal? En sachant que

traiter les viscères dans les cas de lombalgies est, en partie, efficace, peut-être le

traitement de ce qui les soutient sera-t-il d’autant plus important? Et si oui, est-ce justifié

et justifiable?

1.2 Étiologie des lombalgies

La lombalgie n’est qu’un symptôme et non une maladie; à ce titre, elle peut recouvrir de

nombreuses étiologies. En médecine, ils ont répertoriés des causes possibles aux

lombalgies dont certains viscères peuvent donner des douleurs projetées: « Les

lombalgies d’origine viscérale peuvent être dues à une affection touchant le rein,

l’appareil urinaire ou génital, à une lésion de l’aorte ou des méninges de la moelle

épinière (neurinome, arachnoïdite, méningoradiculite), etc.2 » Dans la majorité des cas,

il n’est pas possible d’identifier le mécanisme physiopathologique. L’expérience prouve

que l’étiologie n’est retrouvée que dans moins de 20 % des cas. C’est le cas des

lombalgies symptomatiques, les autres lombalgies étant qualifiées de « communes ».

Toutes les études épidémiologiques sont compliquées dans la lombalgie, du fait de

l’absence de cause précise.

Pour nous aider à résumer la revue de la littérature à ce sujet, nous nous servirons

d’une recension des écrits faite par C. Demoulin, docteur en kinésithérapie et en

réadaptation3.

2 [En ligne],www.larousse.fr/encyclopédie/medical/lombalgie/1455(page consultée le 18 avril 2012).

3 DEMOULIN, C., La contribution à l’évaluation et à la rééducation de la fonction musculaire du sujet

lombalgique chronique, mémoire, Faculté de médecine, Université de Liège, 2007-2008.

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4

Les lombalgies représentent la pathologie chronique qui entraîne le plus souvent une

limitation d’activités chez les plus de 45 ans, et chez les 45 ans à 64 ans, elles sont la

troisième cause de handicap chronique. Elles représentent aussi la première cause

d’invalidité au travail chez les moins de 45 ans. Leur fréquence augmente avec l’âge,

mais elle tend à se stabiliser aux environs de 50 ans.

Voici quelques étiologies/symptômes qui peuvent expliquer les lombalgies communes :

la scoliose congénitale ou idiopathique;

une sténose du canal lombaire;

des contractures musculaires;

un dérangement intervertébral mineur;

un déséquilibre sagittal.

1.3 Facteurs de risques

De nombreuses études ont tenté d’identifier les facteurs de risque de la lombalgie afin

d’envisager diverses mesures de prévention visant à les réduire. Dans la littérature

scientifique, entre 1980 et 1996, Burdof et Sorrock4 ont répertorié les facteurs de risque, qui

sont classés en trois groupes : les facteurs personnels, les facteurs professionnels et les

facteurs psychosociaux.

Facteurs personnels

Le sexe

L’âge

Les facteurs anthropométriques (association entre le poids et la taille)

Les caractéristiques psychologiques (dépression, anxiété)

L’hygiène de vie (consommation de tabac, pratique d’activités sportives)

4 BURDOF, A., et SOROCH, G., « Positive and negative evidence of risk factors for backdisorders », Scand J Work Environ Health, no 23, 1997, p. 243-256.

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5

Le niveau d’éducation

Les antécédents lombalgiques

La grossesse

La prédisposition génétique

L’endurance musculaire, la flexibilité, un déséquilibre postural, etc.

Facteurs professionnels

Le port et/ou la manipulation de charges

Les postures statiques

Les vibrations du corps entier

Facteurs psychosociaux au travail

Le manque de reconnaissance et de soutien social

L’absence de latitude décisionnelle

L’insécurité de l’emploi

L’insatisfaction professionnelle

La monotonie de tâches à cadence soutenue

La lombalgie semble passer à la chronicité par l’influence de nombreux facteurs autres que

de réelles caractéristiques médicales. Ces facteurs relèvent plutôt du comportement

individuel, de l’environnement et de l’influence du quotidien social et psychologique du

patient.

À cet égard, nous sommes d’accord avec une approche globale du problème et avec l’idée

d’un programme de soins prodigués par équipe multidisciplinaire. Lorsqu’on traite le

vivant en ostéopathie, on le traite en globalité, comme disait Still :

L’homme est une unité triple. Primo, c’est un corps matériel; secundo, c’est un

être spirituel; et tertio, c’est un esprit, qui est [de] loin supérieur à tous les

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6

mouvements vitaux et à toutes les formes matérielles et dont la mission est de

diriger avec sagesse cette machine de vie qu’est l’homme5.

5 STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p. 7.

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7

CHAPITRE 2 : Justification de la recherche

2.1 Objectif de la recherche

Pour la symptomatologie lombaire, les thérapeutiques proposées en ostéopathie ou dans

d’autres médecines manuelles sont nombreuses. Par cette recherche, nous essayerons de

démontrer que, pour la lombalgie commune, il est important d’inclure dans le traitement de

la partie postérieure du rachis lombaire, de ses vertèbres et de ses muscles la partie

myofasciale abdominale.

2.2 Définitions

Les lombalgies dont nous parlerons ici sont les lombalgies communes. Selon

l’encyclopédie Larousse : « Le langage médical réserve le terme de lombalgie aux douleurs

de la région ayant pour axe les cinq vertèbres lombaires. Au-dessus, on parle de

dorsalgies ; au-dessous, de douleurs fessières ou sacrées.6» La lombalgie commune répond

à une définition d’ordre étiologique. Elle ne peut être liée à un processus pathologique

caractérisé et évolutif d’ordre tumoral, infectieux, inflammatoire, traumatique sévère et

dystrophique pouvant intéresser le rachis lui-même ou des organes voisins (algies

rapportées). Elle est habituellement en lien avec des phénomènes microtraumatiques ou des

troubles posturaux, plus ou moins associés à des phénomènes dégénératifs du rachis

lombaire. Elle relève d’une façon générale de la souffrance de tous les constituants du

segment mobile de la colonne ou d’une partie de ceux-ci.

Pour appréhender au mieux cette définition, il convient de rappeler celle de la douleur proposée

par l’International Association for the Study of Pain : « La douleur est une expérience

sensorielle et émotionnelle désagréable liée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles, ou

6 [En ligne],www.larousse.fr/encyclopédie/medical/lombalgie/1455(page consultée le 18 avril

2012).

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8

décrites en des termes évoquant de telles lésions7. » Ceci illustre bien le caractère subjectif,

pluridimensionnel (sensoriel et émotionnel) et complexe (en acceptant l’absence de corrélation

entre l’intensité de la perception douloureuse et la gravité lésionnelle) de la douleur.

2.2.1 Types de lombalgies

La littérature répertorie trois types de lombalgie commune.

1. Lombalgies chroniques : douleurs lombaires récurrente depuis plus de trois mois,

souvent unilatérales et irradiant parfois vers les fesses, augmentées par l’effort et la

fatigue et calmées par le repos.

2. Lombalgies aiguës ou lumbago : débutant le plus souvent brusquement à l’occasion

d’un effort de soulèvement ou d’un simple « faux mouvement », cette lombalgie

dure moins de sept jours.

3. Lombalgies récurrentes ou récidivantes : se traduisent par une suite d’épisodes

aigus, plus ou moins régulière, et se répétant sur des durées de quelques mois à

plusieurs années.

Bien que la lombalgie chronique soit de fréquence extrêmement élevée dans les pays

occidentaux et qu’elle soit à l’origine d’un coût social très important, il n’y a pas de

consensus quant à sa prise en charge thérapeutique au niveau médical. Cette dernière est

cependant presque toujours pluridisciplinaire et fait intervenir deux ou trois spécialistes; les

différentes méthodes de traitement font quant à elles l’objet d’un grand nombre d’études,

dont les résultats sont contradictoires.

En ostéopathie, nous avons la possibilité d’analyser les étiologies multifactorielles, avec un

support anatomique, physiologique et biomécanique précis, pour nous permettre de

continuellement faire des liens, de voir le corps dans sa globalité avec toutes ses

interactions.

7 MERSKEY, E., et BOGDUK, E., Classification of Chronic Pain, 2e édition, Seattle, IASP Press, 1994, p. 209-214.

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9

La connaissance de l’anatomie ne constitue qu’un poids mort si vous ne savez

pas appliquer cette connaissance avec art8.

2.3 Rappel anatomique

Tout d’abord, il faut se rappeler que le corps humain forme une unité foncière, qu’il est un

tout : il existe une réciprocité entre la structure et la fonction. C’est pourquoi il répond dans

sa totalité, par l’intermédiaire du fascia, à tous les systèmes du corps.

Dans ce chapitre, nous vous présentons, avec une vision ostéopathique, un rappel

d’éléments anatomiques regroupés en diverses régions des parois abdominales et du rachis

lombaire. Pour ce faire, nous ne pouvons faire abstraction du fascia, qui est la charnière de

soutien de tout le corps.

Directement ou indirectement, le fascia influence l’équilibre-santé du corps, il

coordonne le système musculosquelettique, facilite la circulation des fluides et le

transfert nerveux. Tout dérèglement des plans fasciaux peut provoquer une

congestion veineuse et lymphatique, perturber les réflexes et diminuer la mobilité9.

2.3.1 Région de l’abdomen

L’abdomen représente une structure diversifiée, rayonnante, dont la mobilité est très

grande. Le réservoir de la cavité abdominale et son contenu est limité, antérolatéralement

par une paroi musculoaponévrotique, en haut par le diaphragme qui la sépare de la cavité

thoracique, postérieurement par la colonne lombaire semi-rigide, et en bas où elle continue

avec la cavité pelvienne sans avoir de plancher propre à elle.

Ce qui nous intéresse pour ce chapitre, c’est de mettre l’accent sur les rapports des régions

myofasciales abdominales avec la région lombaire. Malgré le fait qu’il y a de riches liens

entre le contenu viscéral, le péritoine pariétal et le rachis lombaire, nous voulons argumenter

8 STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p. 45. 9 DEBROUX, J.-J., Les fascias, du concept au traitement, Paris, Olivier, 2003, p. 15.

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10

notre point de vue thérapeutique en assurant une description anatomique de rapports entre la

sangle musculoaponévrotique de l’abdomen et le rachis lombaire.

2.3.2 Région postérolatérale de l’abdomen

Nous commencerons par le fascia iliaca pour décrire les liens entre les fasciæ musculaires de

l’abdomen et la région lombaire, puisqu’il sert de relais entre les chaînes fasciales antérieure et

postérieure. Il s’agit de l’aponévrose de revêtement du muscle psoas, recouvrant le psoas dans

toute son étendue et en dessous de la crête iliaque, et celle du muscle iliaque, où elle n’adhère pas

entièrement au plan musculaire. Ce fascia est séparé de ce dernier par du tissu cellulaire lâche et

de la graisse, par où cheminent l’artère circonflexe iliaque, l’artère iliolombaire et les nerfs

fémorocutané et crural (des branches terminales du plexus lombaire). Dans sa partie supérieure, il

se joint à l’arcade du psoas, étendu du flanc de L2 à la base de l’apophyse transverse de L1, sur

laquelle vient s’insérer la portion correspondante du diaphragme thoracique. Dans cette arcade

passe le muscle psoas, les vaisseaux lombaires, spécialement la veine lombaire ascendante qui

chemine entre les deux plans de ce muscle, et les rameaux communicants du sympathique, qui

sont reliés au tronc du plexus lombaire. À ce niveau, le fascia iliaca est également en lien avec les

quatre ganglions latérovertébraux lombaires situés aux arcades aponévrotiques du psoas sur la

face antérolatérale des corps vertébraux. Pour nous ostéopathe, ce lien de proximité entre le fascia

iliaca et les ganglions nerveux, est important à considérer lors des douleurs projetées d’origine

viscérale, innervés et prise en charge par le système nerveux autonome sympathique via les

ganglions paravertébraux.

Faisons une petite parenthèse qui nous semble importante de noter. En faisant les

recherches dans Internet sur les lombalgies chroniques, nous sommes tombée sur un journal

orthopédique10

destiné au corps médical qui mentionnaient les rapports des veines

lombaires ascendantes et la lombalgie chronique dite essentielle due à la stase veineuse.

« Le rôle de l’artère est absolue », comme disait Still.

10 MAÎTRISE ORTHOPÉDIQUE, [En ligne], www.maitrise-orthop.com (page consultée le 24 mars 2012).

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Plus médial, le fascia iliaca est en lien avec les piliers du diaphragme thoracique. Plus

latéral et postérieur, il se confond avec le fascia du carré des lombes, et dans sa face

antérieure, il tapisse le fascia transversalis.

Le fascia iliaca présente des rapports cliniquement importants pour nous, ostéopathes. Il est

considéré comme un muscle poubelle, parce qu’il a tendance à s’engorger facilement de

toxines. Sensible à l’alimentation et aux émotions fortes, sa réponse à ces agressions sera

une acidification du milieu et ce déséquilibre acidobasique engendre un raccourcissement

musculaire. Chez un sujet déshydraté, le psoas récupère les toxines que les reins ont des

soucis à évacuer.

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12

Figure 1 : Rapport entre le fascia iliaca et l’aponévrose du carré des lombes11

11 BRIZON, J., et CASTAING, J., Les feuillets d’anatomies, tome 12, Paris, Maloine, 1959, p. 80.

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13

Figure 2 : Coupe horizontale de la paroi lombaire postérieure : rapport avec la

charnière aponévrotique (tractus fibreux)12

12 BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Topographie descriptive et fonctionnelle, tome 4, édition SIMEP, Paris,

1991, p. 1789.

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14

Figure 3 : Rapports du psoas avec le plexus lombaire13

13 MEDICINAPERTUTTI.IT, [En ligne], www.medicinapertutti.it (page consultée le 24 mars 2012).

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Figure 4 : Rapports du psoas et des piliers du diaphragme thoracique avec

la chaîne sympathique lombaire et la veine lombaire ascendante14

14 SCRIDB, [En ligne], www.scribd.com (page consultée le 24 mars 2012).

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Poursuivons avec le fascia du carré des lombes, aponévrose de revêtement qui s’étend

de dehors en dedans sur la face antérieure du carré des lombes. Dans sa partie

supérieure, il rejoint le ligament cintré du diaphragme thoracique ou l’arcade du carré

des lombes, tendu du sommet de la transverse de L1 à la douzième côte. Sous cette

arcade passent le douzième nerf intercostal et les nerfs grand et petit abdominogénitaux,

qui sont des branches collatérales du plexus lombaire. Le ligament cintré se raccorde au

diaphragme thoracique qui, à ce niveau, est en lien avec la région retropéritonéale par

l’intermédiaire de du hiatus costolombaire. La partie latérale du fascia du carré des

lombes se confond avec le fascia transversalis et rejoint , en arrière, l’aponévrose

postérieure du muscle transverse où elle fusionne.

Selon A. Bouchet et J. Cuilleret, la conception ancienne d’après laquelle l’aponévrose

postérieure du transverse bifurquerait en deux feuillets, en avant et en arrière de la

masse sacrolombaire, ne serait plus admise actuellement. Elle représente le tendon

d’insertion des faisceaux moyens de ce muscle en se fixant sur les sommets des

apophyses costoïdes des cinq vertèbres lombaires, sur celle de la douzième dorsale et la

douzième côte. Dans sa partie supéropostérieure, elle forme le ligament lombocostal de

Henlé, tendu du sommet de la douzième côte au sommet des transverses des deux

premières vertèbres lombaires. Cet endroit est un repère chirurgical important qui donne

un accès direct au cul-de-sac de la plèvre. Le bord externe de l’aponévrose postérieure

du transverse fait suite au corps musculaire du transverse, où sa face antérieure se lie

intimement au fascia transversalis qui tapisse le péritoine pariétal postérieur. Le bord

externe du muscle transverse se continue par son aponévrose antérieure de l’abdomen,

que l’on désigne encore parfois sous le terme impropre de ligne de Spigel. Cela nous

amène maintenant dans une nouvelle région.

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Figure 5 : Muscles de la région lombaire antérolatérale15

15 LAROUSSE, [En ligne], www.larousse.fr (page consultée le 24 mars 2012).

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Figure 6 : Insertions et terminaisons de l’aponévrose du transverse

avec son renforcement le ligament lombocostal de Henlé, son tendon conjoint16

16 BRIZON, J., et CASTAING, J., Les feuillets d’anatomies, tome 12, Paris, Maloine, 1959, p. 63.

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2.3.3 Région antérolatérale de l’abdomen

Pour continuer nos rapports de la profondeur à la superficie, commençons avec le fascia

transversalis. Celui-ci est une mince lame aponévrotique et vasculaire pariétale

accompagnant l’artère épigastrique et qui tapisse toute l’étendue de la face profonde du

muscle transverse. Placé entre le péritoine pariétal et la musculature abdominale, il

recouvre en avant la face postérieure des muscles larges de l’abdomen et, en haut, il se

prolonge avec le fascia diaphragmatique (fascia endothoracique); dans ces deux

dernières régions, il n’est qu’une mince toile celluleuse fragile et difficile à

individualiser. À sa face profonde, il est en lien avec le péritoine pariétal antérieur,

doublé par une couche de tissu cellulaire qui forme le fascia propria (fascia sous-

péritonéal) et difficile à distinguer de celui-ci. Le fascia transversalis s’individualise

surtout dans la partie antérieure et inférieure, au-dessous de l’arcade de Douglas où il

prend l’allure d’une véritable aponévrose. C’est là qu’il prend toute son importance,

dans les endroits où les fibres musculaires striées sont absentes.

Ouvrons une autre parenthèse importante. Dans la littérature, nous avons trouvé un recueil

de résumés, daté du 14 mai 2011, de la quatrième édition du Colloque IFSO-EFOM présidé

par le docteur Didier Feltesse (médecin-ostéopathe), colloque qui avait pour thème l’apport

du regard ostéopathique dans la lombalgie commune. Un chargé d’enseignement,

Dominique Leroux, a écrit sur les dysfonctions viscérales et lombalgies. Le lien qu’il

apporte avec le péritoine pariétal antérieur est très intéressant.

[Les] douleurs rapportées de type lombalgie peuvent souvent (mais pas

uniquement) être liées au péritoine pariétal antérieur qui, richement innervé, est

très sensible à tous les stimuli. Toute irritation provoque une douleur aiguë, pas

toujours bien localisée et complétée, si le stimulus est suffisamment intense, par

une réponse musculaire à type de contracture du myotome et même parfois une

hyperesthésie dermatomérique17.

17 CONGRÈS MÉDICAL, [En ligne], www.congres-medical.com (page consultée le 13 février 2012).

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Nous avons un impact immense sur le péritoine pariétal antérieur par l’intermédiaire du

fascia transversalis, d’où l’importance d’inclure ce dernier dans le traitement que nous

allons vous proposer.

Figure 7 : Coupe transversale montrant les rapports du fascia transversalis (la flèche

noire représente le muscle grand droit)18

2.3.3.1 Au-dessous de l’arcade de Douglas

Le fascia transversalis abandonne son muscle au niveau de son aponévrose antérieure,

sous l’arcade de Douglas (ligne arquée). Il passe en arrière du muscle grand droit de

18 BRIZON, J., et CASTAING, J., Les feuillets d’anatomies, tome 12, Paris, Maloine, 1959, p. 64.

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l’abdomen qui, à ce niveau, constitue à lui seul le feuillet postérieur de la gaine des

grands droits. Sur une coupe sagittale passant par le muscle grand droit, le fascia

transversalis descend en arrière du pubis rejoindre la linea alba, partie inférieure de la

ligne blanche, où elle est séparée de la face postérieure de la gaine par un tissu

cellulaire lâche.

L’aponévrose antérieure du transverse passe en avant du muscle grand droit en fusionnant

avec les fibres moyennes des deux feuillets de l’aponévrose du petit oblique sur la ligne

médiane, en fusionnant avec leurs aponévroses du côté opposé.

Cette zone de transition sur la face postérieure du grand droit, appelée arcade de

Douglas, se prolonge en dehors par un renforcement fibreux venant du fascia

transversalis, le ligament de Hesselbach. Il descend obliquement rejoindre la partie

moyenne de l’arcade crurale, dont nous détaillerons les rapports plus loin dans ce

chapitre.

Revenons à la ligne médiane sous l’arcade de Douglas. Les fibres supérieures de

l’aponévrose du grand oblique passent à leur tour en avant de ces aponévroses sous-

jacentes pour aller se réunir sur la même ligne médiane avec leur homologue du côté

opposé pour constituer la ligne blanche étendue du pubis à l’appendice xiphoïde.

L’ensemble de toutes les aponévroses d’insertions terminales forme, de part et d’autre, une

double gaine fibreuse, la gaine des grands droits de l’abdomen. Par l’intermédiaire de cette

gaine, la face antérieure du grand droit répond en bas au muscle pyramidal, lorsqu’il est

existant, et en avant au fascia superficialis.

Le bord externe de la gaine a un point faible correspondant au siège des hernies, qui est

formé par l’angle d’écartement entre le fascia transversalis et l’aponévrose antérieure du

transverse.

Au-dessus de l’arcade de Douglas, l’aponévrose antérieure du transverse passe derrière

le muscle grand droit où elle fusionne avec le feuillet postérieur du petit oblique pour

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former la face postérieure de la gaine. Le feuillet antérieur se dédouble à son tour, puis

rejoint l’aponévrose du grand oblique pour former la face antérieure de la gaine.

Figure 8 : Vue postérieure (profonde) de la gaine des grands droits19

19 BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, tome 4, 3e édition,

Paris, SIMEP, 1995, p. 1825.

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Figure 9 : (A) Vue antérieure de la gaine des droits et structures neurovasculaires

(B) Coupe sagittale de la gaine des droits20

20 MOORE, K., et DALLEY, A., Anatomie médicale, aspect fondamentaux et applications cliniques, Bruxelles,

De Boeck, 2007, p. 203.

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Figure 10 : Coupe transversale : rapports du fascia transversalis et des aponévroses

des muscles larges constituants la gaine des grands droits de l’abdomen21

21 LABORATOIRE D’ANATOMIE, FACULTÉ DE MÉDECINE TOULOUSE-PURPAN, [En ligne], www.anat-

jg.com/parois.abdo/paroi.abd.cadre.html (page consultée le 26 mars 2012).

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Figure 11 : Coupe horizontale de la gaine des muscles grands droits passant (A) au-

dessous de l’ombilic et (B) sous l’arcade de Douglas22

2.3.4 Région inguinale

Située au-dessus de la partie interne de l’arcade crurale (ligament inguinal), cette région

constitue des liens très vastes. Malgré ce fait, nous vous présentons ici les rapports de cette

région avec la paroi abdominale antérieure et postérieure. Revenons au fascia transversalis :

la paroi postérieure de la région inguinale est essentiellement formée par ce fascia, dont

l’épaisseur croît de dehors en dedans. Un peu plus en arrière, il est seul et constitue une zone

de faiblesse, point de passage des hernies directes. Complètement avant et en dedans, il est en

continuité avec le ligament de Henlé, renforcement des muscles grands droits. Plus en dehors,

le fascia transversalis est doublé sur sa face antérieure d’une couche cellulograisseuse; celle-

ci est en continuité avec le tissu cellulaire qui enveloppe directement les vaisseaux iliaques et

forme, dans le canal crural, la gaine dite vasculaire. Comme mentionnée précédemment, sa

22 BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, tome 4, 3e édition,

Paris, SIMEP, 1995, p. 1822.

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partie externe forme le ligament de Hesselbach, qui descend obliquement en bas et en dehors

depuis l’arcade de Douglas, où il émet un prolongement avec une invagination dans le canal

inguinal en entourant les éléments du cordon pour ensuite se confondre, dans sa partie

externe, dans l’arcade crurale. À la partie moyenne du ligament inguinal, il est étroitement lié

avec le fascia iliaca en formant la bandelette iliopectinée.

La paroi inférieure de la région inguinale se prolonge essentiellement par le ligament inguinal

(arcade crurale). Par l’intermédiaire de ce dernier, le canal inguinal répond à la partie la plus

interne du psoas iliaque, au nerf crural, à l’anneau crural et à son contenu, les vaisseaux

fémoraux. Immédiatement en avant de l’arcade crurale, les fibres moyennes de l’aponévrose

du petit oblique descendent plus profond et médial pour fusionner avec les fibres antérieures

de l’aponévrose du muscle transverse et former le tendon conjoint dans le tiers externe du

canal inguinal. Immédiatement au-dessus de celui-ci, une partie des fibres moyennes de

l’aponévrose terminale du grand oblique ont un intérêt particulier au sens où elles se tendent

de l’épine iliaque antérosupérieure au pubis homolatéral pour former le ligament inguinal.

Cependant, deux faisceaux moyens divergent, en dedans et en dehors de l’orifice superficiel

du canal inguinal, pour former une arche organisée en deux piliers : le pilier supéro-interne

et le pilier inféroexterne. Le pilier externe est homolatéral, tandis que le pilier interne est

controlatéral. Le canal inguinal livre passage aux grand et petit abdominogénitaux et au

rameau génital du génitocrural. Les trois sont des branches du plexus lombaire.

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27

Figure 12 : Vue postérieure de la paroi postérieure du canal inguinal23

23 BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, tome 4, 3e édition,

Paris, SIMEP, 1995, p. 1835.

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Figure 13 : Paroi de l’abdomen inférieur près de la région inguinale24

24 VOYER, G., D.O., Les fasciæ du tronc (F3), Académie Sutherland d’ostéopathie, 2006, n. p., p. 40.

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Figure 14 : Terminaison des fibres inférieures du muscle grand oblique et orifice

externe du canal inguinal25

25 BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, tome 4, 3e édition,

Paris, SIMEP, 1995, p. 1839.

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30

Figure 15 : Vue de profil montrant les rapports du muscle petit oblique26

26 BRIZON, J., et CASTAING, J., Les feuillets d’anatomies, tome 12, Paris, Maloine, 1959, p. 61.

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31

2.3.5 Région lombaire postérieure

Nous voici donc arrivée à la paroi lombaire postérieure. Ici nous mentionnerons les trois

aponévroses d’insertion principales de cette région.

Commençons avec l’aponévrose lombosacrée. Il s’agit du fascia d’insertion du muscle

grand dorsal, où les fibres inférieures de ce dernier se dirigent obliquement en haut pour

recouvrir, entre autres, la partie postérieure du muscle petit et grand oblique. Par

l’intermédiaire de son aponévrose, le grand dorsal se fixe en bas sur la crête sacrée

postérieure et sur les épineuses des cinq vertèbres lombaires. Oblique en bas et en dedans, il

rejoint le tiers postérieur de la crête iliaque.

L’aponévrose postérieure du petit oblique se porte en arrière et en bas et ne tarde pas à se

réunir avec l’aponévrose du grand dorsal, qui la recouvre. Quoiqu’intimement fusionnée

avec cette dernière, on peut la suivre jusqu’aux épineuses de la cinquième lombaire, à la

crête sacrée et à l’extrémité postérieure de la crête iliaque, où elle se joint au fascia

lombosacré.

L’aponévrose postérieure du transverse de l’abdomen occupe, en hauteur, tout l’espace

compris entre la douzième côte par l’intermédiaire de son ligament lombocostal de Henlé et

la crête iliaque, continuée en dedans par le ligament iliolombaire et ses attaches sur les

sommets des apophyses costoïdes des vertèbres lombaires. La face postérieure de

l’aponévrose du transverse adhère en arrière au fascia lombosacré par l’intermédiaire de la

charnière aponévrotique lombaire ou tractus fibreux (Aman-Jean).

Tous ces muscles sont liés profondément aux muscles spinaux, directement appliqués

contre le rachis, d’où leur nom de « muscles des gouttières vertébrales ».

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32

Figure 16 : Paroi postérieure lombaire : rapports de l’aponévrose postérieure du

muscle transverse avec le fascia lombosacré27

27 BRIZON, J., et CASTAING, J., Les feuillets d’anatomies, tome 12, Paris, Maloine, 1959, p. 70.

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33

Figure 17 : Coupe transversale : rapports de la charnière aponévrotique lombaire

(Aman Jean)28

28 BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, tome 4, 3e édition,

Paris, SIMEP, 1995, p. 1810.

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34

Figure 18 : Coupe transversale montrant les différentes couches

de la paroi abdominale29

2.3.6 Rachis lombaire

Les insertions sur les apophyses épineuses et transverses des fasciæ mentionnés

précédemment nous amènent à parler du rachis lombaire. Nous nous en tiendrons ici à

ressortir les rapports extrinsèques qui existent entre les vertèbres lombaires et la dernière

thoracique ainsi que les autres structures environnantes.

Nous aimerions souligner que dans la section précédente, nous sommes partie du fascia

iliaca et que nous nous sommes dirigée antérieurement pour aboutir au revêtement le plus

29 GRAY, H., Gray’s Anatomy, 2e édition, Paris, Elsevier, 2005, p. 140.

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35

superficiel de l’abdomen, la gaine des droits. Cette gaine étant fusionnée aux muscles

larges de l’abdomen, par l’intermédiaire du muscle transverse, elle nous ramène aux

aponévroses postérieures de la paroi lombaire, et par la suite aux vertèbres lombaires par

les insertions de ces aponévroses sur la colonne postérieure et latérale.

Donc, cette colonne postérieure, limitée par la charnière dorsolombaire et la charnière

lombosacrée, est formée par les lames qui se réunissent en arrière pour donner naissance à

l’apophyse épineuse qui se termine par un tubercule accessoire. Chaque lame est réunie à la

suivante par le ligament jaune. Entre chaque apophyse épineuse, le ligament interépineux

s’étend entre elles et un prolongement en arrière se fait par le ligament surépineux. Ce

dernier est peu distinct de l’entrecroisement des fibres d’insertion des muscles

dorsolombaire.

Les colonnes latérales sont représentées par le pédicule, les apophyses costoïdes (qu’on

appelle improprement « apophyses transverses », car elles sont en réalité des reliquats de

côtes) où elles s’implantent à la hauteur des articulations et se dirigent obliquement en

arrière et en dehors, pour ensuite retrouver les apophyses articulaires en arrière des corps

vertébraux. Entre deux pédicules se trouve un trou de conjugaison qui livre passage au nerf

lombaire correspondant. Entre les tubercules accessoires et les apophyses costoïdes s’étend

un ligament intertransversaire qui est particulièrement développé au niveau des lombaires.

Les apophyses articulaires constituent entre elles des articulations de type trochoïdes,

munies d’une capsule, d’une synoviale et renforcées en arrière par le ligament

interapophysaire. Plus bas, aux deux dernières vertèbres lombaires, le faisceau supérieur du

ligament iliolombaire s’étend de l’apophyse transverse de la quatrième vertèbre lombaire à

la crête iliaque. Le faisceau inférieur s’étend de l’apophyse transverse de la cinquième

vertèbre lombaire à la crête iliaque.

Pour compléter l’unité osseuse de la vertèbre lombaire, nous sommes amenée à parler de la

colonne antérieure. Celle-ci est formée par la superposition des corps vertébraux. Ces

derniers sont solidarisés par des disques intervertébraux et un autre système ligamentaire

qui se distingue tout au long du rachis : le ligament vertébral commun antérieur (LVCA) et

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36

le ligament vertébral commun postérieur (LVCP). Les disques intervertébraux comprennent

deux parties : l’anneau fibreux, principal moyen d’union des corps, et le noyau pulpeux. Le

LVCP s’étend en avant du trou occipital jusqu’à la deuxième sacrée. Par contre, ce

ligament ne prend aucune insertion sur la face postérieure du corps vertébral, dont il reste

séparé par un espace parcouru par des plexus veineux périrachidiens. Le LVCA s’étend de

l’apophyse basilaire de l’occiput au sacrum sur la face antérieure du rachis.

2.3.7 Région retropéritonéale

Le LVCA nous amène à parler de la région retropéritonéale médiale, située devant le rachis

lombaire. Il se confond en haut avec les insertions des piliers du diaphragme thoracique et

s’étend latéralement jusqu’aux arcades du psoas (sauf au niveau de L5). Le pilier gauche

croise la colonne lombaire sur la droite et s’insère de T12 à L2. Le pilier droit, plus épais,

croise le rachis à gauche et descend jusqu’à L3. Entre les piliers principaux et accessoires,

des brèches musculofibreuses livrent passage aux chaînes sympathiques lombaires.

Les deux piliers entrelacent leurs fibres internes sur la ligne médiane pour former le lit

fibreux de l’aorte sur les quatre premières vertèbres lombaires. À sa partie haute, l’aorte

cache les deux troncs lymphatiques lombaires, la citerne de Pecquet, et l’origine du canal

thoracique, limitées de chaque côté par les piliers du diaphragme. Il existe un espace virtuel

entre le rachis et l’aorte dans lequel circulent les vaisseaux lombaires. La veine cave

inférieure constitue son rapport essentiel à droite. Cette dernière projette ses branches

collatérales, les veines lombaires, entre autres, qui sont anastomosées entre elles par la veine

lombaire ascendante placée entre les deux plans du psoas, comme nous l’avons mentionné

précédemment. Ceci nous amène maintenant dans la région retropéritonéale latérale.

Les lésions ostéopathiques sont fréquentes à ce niveau : manifestations viscérales diverses,

lombalgies, troubles vasculaires des membres inférieurs, etc.

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37

En 1908, Still reconnaissait l’interdépendance du système artériel et du système nerveux.

La règle de l’artère est absolue, universelle; l’artère ne doit pas être obstruée,

sinon la maladie en résulte. J’ai déclaré ici et maintenant que tous les nerfs

dépendent entièrement du système artériel pour leurs particularités, telles que la

sensibilité, la nutrition et le mouvement, et en vertu de la loi de la réciprocité, ils

fournissent à l’artère force, nutrition et sensibilité, et j’ai de plus affirmé que le

corps humain était la pharmacie de Dieu et que dans ce corps se trouvent tous

les liquides, médicaments, hiles lubrifiantes, opiats, acides et antiacides ainsi

qu’une multitude de remèdes que la sagesse de Dieu trouva nécessaire de

fournir au bonheur et à la santé de l’être humain30.

30 STILL, A.T., Autobiographie, Vannes, Sully, 1998, p. 23.

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38

Figure 19 : Rapport du diaphragme thoracique et de ses arcades, vue

inféroantérieure31

31 FOTOSEARCH, [En ligne], www.fotosearch.fr (page consultée le 13 mars 2012).

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39

Figure 20 : Rapports du psoas avec la chaîne sympathique lombaire

et la veine lombaire ascendante32

32 SRIBD.COM, [En ligne], www.scribd.com (page consultée le 23 mars 2012).

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40

2.3.7.1 Région retropéritonéale latérale

La région retropéritonéale latérale est constituée de deux parois, l’une postérieure et

musculaire, et l’autre antérieure et péritonéale. Pour ce mémoire, nous n’illustrerons que les

rapports de la paroi postérieure, musculaire, avec son contenu.

La paroi postérieure, dans son étage moyen, est constituée en dedans par le fascia iliaca, en

dehors par l’aponévrose du carré des lombes et, encore plus en dehors, par l’aponévrose

postérieure du muscle transverse. Comme nous l’avons déjà mentionné, toutes ces

aponévroses sont tapissées par le fascia transversalis, et ce dernier est intimement lié avec

le fascia rénal. Dans la partie céphalique du rein, les deux feuillets du fascia rénal se

joignent avec le fascia transversalis sous le diaphragme thoracique. Cependant, dans la

partie caudale du rein, le feuillet postérieur du fascia rénal rejoint le fascia iliaca dans la

fosse iliaque pour ensuite être tapissé par le péritoine pariétal postérieur. Le rein est

retropéritonéal, donc intimement lié et en continuité avec le rachis et le système

musculosquelettique.

Ces rapports sont autant des rapports de contiguïté que de continuité, le rein étant

étroitement solidaire de ces différentes formations. Pour nous ostéopathes, il est primordial

de considérer ces liens dans notre analyse et dans l’élaboration de notre plan de traitement.

« La chaîne n’a de solidité que celle de son maillon le plus faible33

. » C’est dire que cette

interactivité est primordiale à l’équilibre de l’organisme. Si un des éléments constitutifs

n’est pas à son mieux, c’est l’ensemble qui en sera affecté.

33 VOYER, G., D.O., Verbatim du cours fasciæ du tronc (F3), Académie Sutherland d’ostéopathie, 2006, n. p.

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41

Figure 21 : Coupe sagittale de la région rétropéritonéale à la hauteur de L334

34 SCHÜNKE, M., et al., Atlas d’anatomie Prométhée, Paris, Maloine, 2006, p. 139.

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42

Figure 22 : Vue antérieure après ablation des viscères et du péritoine; rapports des

piliers du diaphragme thoracique avec les vaisseaux35

2.4 Embryologie

Pour être plus complète et surtout mieux comprise, l’étude d’une structure vivante ne peut

se restreindre à l’étude de son anatomie et de sa biomécanique; elle doit aussi s’intéresser à

35 TODDR, O., et WOJCIECH, P., Atlas d’anatomie humaine, New York, Pradel, 2008, p. 140.

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celle de son histoire : l’embryologie. Nous allons en étudier les points particuliers pouvant

éclairer notre approche ostéopathique.

Le mésoderme se met en place au moment de la gastrulation et il donne naissance aux

somites qui, à leur tour, donnent naissance, entre autres, au squelette axial et aux muscles

striés du dos. Il est le feuillet embryonnaire qui produit une grande partie des tissus

conjonctifs (os, derme et fascia) et des tissus musculaires ainsi que la chorde.

À la fin de la deuxième semaine de gestation, le disque embryonnaire, qui sera à l’origine

de l’embryon, est constitué de deux feuillets : l’épiblaste (ou ectoderme primaire), qui va

constituer le feuillet dorsal, et l’hypoblaste (ou endoderme primaire), qui va former le

feuillet ventral. La mise en place du troisième feuillet se fait au début de la troisième

semaine. À partir de la ligne primitive formée par un épaississement axial de l’épiblaste,

des cellules de l’épiblaste s’invaginent vers la face ventrale : le premier contingent repousse

les cellules de l’hypoblaste et constitue l’endoderme définitif. Le second contingent est

formé de cellules qui plongent transversalement entre l’ectoderme primaire et l’endoderme

définitif. Ces cellules, qui s’insinuent ainsi entre les deux feuillets primitifs, sont à l’origine

du troisième feuillet embryonnaire, le mésoblaste.

Entre le dix-neuvième et le vingt et unième jour, le mésoblaste forme trois bandes

longitudinales de chaque côté de la chorde dorsale : le mésoblaste paraaxial, le mésoblaste

intermédiaire et le mésoblaste latéral. Dans le mésoblaste paraaxial, les somites sont formés

dans la région crânienne et progressent vers la région caudale.

Au début de la cinquième semaine, 42 des 44 paires de somites sont alors constituées. Une

fente étroite apparaît au sein des somites et forme une cavité médiane. Par rapport à cette fente,

plusieurs cellules vont proliférer et se diriger vers la notocorde, le tube neural. L’ensemble de

ces cellules constitue le sclérotome. La condensation métamérique du sclérotome autour de la

chorde et du tube neural sera à l’origine de la formation des vertèbres.

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44

La partie dorsolatérale des somites, le « dermatomyotome », se développe très

différemment. Les somites s’y séparent par clivage en dermatome et myotome. Les

myotomes produiront la majorité des muscles du corps.

La partie musculaire de la paroi thoracoabdominale se constitue à partir de la cinquième

semaine, du fait du développement important du myotome. Au niveau de chaque métamère,

le myotome s’étire dans le sens dorsoventral et donne deux contingents de myoblastes :

l’épimère, qui se place en arrière des corps vertébraux et qui est à l’origine des

muscles extenseurs du rachis et de la région thoracique et lombaire;

l’hypomère, qui s’étale dans toute la région ventrale et se dispose en trois couches

concentriques. Elle est à l’origine des muscles intercostaux à l’étage thoracique et

des muscles de la paroi abdominale à l’étage abdominal.

À la sixième semaine, en l’absence de prolifération costale, les myotomes de plusieurs

métamères fusionnent et forment les nappes musculaires concentriques sur toute la hauteur de

l’abdomen, soit les muscles grand oblique et petit oblique et le transverse de l’abdomen. Au

niveau de la paroi ventrale du fœtus, les extrémités antérieures des hypomères fusionnent sur

la ligne médiane et constituent une colonne musculaire, le grand droit de l’abdomen.

À la douzième semaine de gestation, l’abdomen est presque entièrement fermé, excepté

l’anneau ombilical. Un diaphragme formé par le ligament inguinal, le fascia transversalis,

les ligaments lacunaire et pectiné, est responsable de la séparation de la cuisse et de la

cavité abdominale permettant la fermeture de cette dernière.

La formation du canal fémoral a lieu après celle des muscles larges, du fascia transversalis et

après la descente des structures qui traversent le canal. Le fascia transversalis, le ligament

pectiné, le ligament inguinal et le ligament lacunaire sont impliqués dans cette formation.

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45

2.4.1 Diaphragme thoracique

À la sixième semaine, le diaphragme est localisé au niveau des somites thoraciques; à la

huitième semaine, il est au niveau de L1, et son inclinaison change de la position frontale à

la disposition transverse. Cette évolution est à mettre en lien avec le développement du

foie. Jusqu’à la huitième semaine, les cavités pleurales et péritonéales sont ouvertes et

communicantes (canaux pleuropéritonéaux). À la huitième semaine, les membranes

pleuropéritonéales ferment ces communications. Entre la neuvième et la douzième semaine,

les cavités pleurales s’agrandissent vers les parois latérales du tronc et y pénètrent. De

manière concomitante, des éléments musculaires pénètrent le diaphragme. Le diaphragme

est donc innervé à la fois par des branches du nerf phrénique et des nerfs émergents à partir

des muscles intercostaux.

Le diaphragme procède de quatre éléments qui fusionnent : le septum transversum, les

membranes pleuropéritonéales, le mésoœsophage et les myotomes cervicaux et thoraciques.

Le mésoœsophage dorsal, tendu de l’œsophage à la paroi dorsale, constitue la partie

médiane et dorsale du diaphragme, y compris les piliers. Les myotomes cervicaux et

thoraciques forment les parties périphériques antérieures et latérales du diaphragme.

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46

Figure 23 : Éléments formateurs du diaphragme thoracique et formation du

diaphragme36

2.5 Rappel biomécanique lombaire et sa cinétique

Le rachis lombaire supporte d’importantes charges, du fait du poids du corps sus-jacent et

des forces générées par les efforts de soulèvement, ce qui requière une grande stabilité. En

même temps, il doit assurer, avec les hanches, la mobilité du tronc.

Nous voulons ici inclure la charnière dorsolombaire (T12-L1), pour encore une fois

garder une vue d’ensemble du rachis lombaire et de ses structures environnantes. Par

contre, due au lien intime avec les sacro-iliaques du bassin et de leurs complexités, la

charnière lombosacrée ne sera pas étudiée dans ce mémoire. Nous croyons ainsi qu’en

36 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 3, Paris, Maloine, 2004, p. 26.

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excluant cette charnière de notre chaîne de traitement, nous permettra d’isoler la variable

du travail fasciale.

Pour nous ostéopathes, il est important d’apprendre le rôle de la colonne vertébrale pour

ensuite comprendre les liens entre les différentes structures environnantes et les

compensations qui peuvent engendrer la maladie.

2.5.1 Stabilité du rachis

La stabilité en statique du rachis lombaire est liée, d’une part, au rôle de l’articulation

intervertébrale et, d’autre part, à la posture.

La posture est décrite par une succession de courbures inversées dans le plan sagittal,

développées au cours de la croissance, qui augmente la résistance (r) du rachis aux efforts

de compression axiale :

la lordose cervicale

la cyphose thoracique

la lordose lombaire

la cyphose sacrée

Le rôle des courbures est d’absorber les forces de réaction du sol et de transmettre les

charges réparties sur le corps vertébral. Cette résistance (r) est proportionnelle au carré du

nombre de courbures (n) plus 1 :

r = n² + 1

Équation 1 : Résistance du rachis

L’importance des courbures rachidiennes a été mesurée par Delmas sur des pièces

anatomiques. L’indice de Delmas, qui permet de classer le rachis en type dynamique ou

statique, est le rapport entre la longueur développée depuis le plateau de S1 jusqu’à l’atlas

et la hauteur prise entre S1 et l’atlas :

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48

hauteur × 100

longueur développée

Équation 2 : Indice de Delmas

Certains angles caractérisent la lordose :

l’angle sacré, qui est l’inclinaison du plateau supérieur de S1 sur l’horizontal à

environ 30°;

l’angle lombosacré, qui est formé par l’axe de L5 et du sacrum, d’environ 140°;

l’angle d’inclinaison du bassin est formé par l’inclinaison sur l’horizontal de la

ligne tendue entre le promontoire et le bord supérieur de la symphyse pubienne, à

environ 60°;

la flèche de la lordose est construite en joignant l’angle postérosupérieur de L1 et

l’angle postéro-inférieur de L5; la flèche se situe au niveau de L3 qui est la clé de

voûte de la lordose lombaire.

Dans le plan frontal, si le bassin est équilibré, le rachis lombaire apparaît rectiligne et

symétrique à la ligne des épineuses.

2.5.2 Mobilité du rachis

Comme nous l’avons mentionné au début de ce chapitre, le disque intervertébral permet

une grande étendue de mouvements entre deux vertèbres, mais ceux-ci sont limités par

le jeu des articulations zygapophysaires et la mise en tension des ligaments.

L’amplitude de ces mouvements est très variable selon les individus (âge, sexe,

musculature et élasticité des tissus) et suivant le niveau considéré. Nous retrouvons 4°

de liberté pour le rachis lombaire :

1. Le mouvement de flexion, qui est accompagné d’un redressement de la lordose et

qui décrit en moyenne 60°. Le corps vertébral s’incline vers l’avant, le nucleus se

déplace vers l’arrière. Le ligament longitudinal postérieur, le ligament jaune et la

capsule des articulations postérieures sont tendus, surtout les ligaments

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interépineux et surépineux. Le trou de conjugaison voit son diamètre vertical

augmenter. Tous ces éléments mis en tension, aidés par les éléments musculaires

des gouttières paraverticales, freinent le mouvement de flexion.

2. Le mouvement d’extension, qui s’accompagne d’une hyperlordose, a une

amplitude moyenne de 35°; le noyau se déplace vers l’avant et le disque, recouvert

du ligament longitudinal postérieur détendu, bombe en arrière. Le mouvement est

limité par le ligament longitudinal antérieur et par la butée osseuse des épineuses.

Le calibre vertical du trou de conjugaison diminue.

3. L’inclinaison latérale (droite ou gauche), de 20° à 28°, offre une forte limitation

au niveau L5-S1 du fait de l’existence des ligaments iliolombaires. Le corps

vertébral sus-jacent de la vertèbre en mouvement s’incline du côté de la concavité.

Les trous de conjugaison diminuent du côté concave et, par conséquent,

augmentent du côté convexe. Les ligaments intertransversaires, le ligament jaune,

la capsule interapophysaire et les muscles de la gouttière latérovertébrale se

tendent du côté de la convexité. À ce moment, la détente de ces derniers se produit

du côté de la concavité. Pendant l’inclinaison latérale sur un côté, une rotation se

produit dans la convexité formée. Selon Lovett37

, cette rotation automatique se

produit à cause de l’augmentation du disque intervertébral du côté de la

concavité : comme le disque est cunéiforme, sa substance a tendance à se déplacer

vers le côté convexe, d’où la rotation. Par ailleurs, les ligaments du côté convexe,

mis en tension par l’inclinaison latérale, ont tendance à se déplacer vers l’axe

médian, d’où la rotation dans la convexité.

4. La rotation axiale est très réduite au niveau lombaire, voire quasiment nulle, du fait

de la configuration des articulations zygapophysaires; le centre de ce mouvement se

situe à la base de l’épineuse, mais très rapidement, ce mouvement est arrêté par la

mise en tension des fibres de l’annulus fibrosus. Il y a une sollicitation du disque

37 LOVETT, R.W., « The mechanism of the normal spine and its relation to scoliosis ». Med. Surg. J., 1905,

p. 153 et 349.

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intervertébral en cisaillement. La majorité de la rotation lombaire se fait par

l’intermédiaire de la charnière thoracolombaire.

Étant donné que l’inclinaison latérale et la rotation axiale sont couplées, à cause de la

disposition des facettes articulaires postérieures, les efforts appliqués sur les disques

intervertébraux lors des mouvements physiologiques sont une combinaison de

compression, de traction et de cisaillement.

2.5.2.1 Charnière thoracolombaire

Sur le plan cinésiologique, le segment mobile T12-L1 constitue le lien de transition des

courbures sagittales : cyphose dorsale et lordose lombaire. Toutefois, la lordose est

mobile et se déplace. La lordose lombaire peut monter à cette jonction lors de la

contraction du diaphragme par ses piliers qui s’attachent sur les vertèbres et les disques

lombaires. C’est également à ce niveau que s’effectue dans la vie courante l’essentiel de

la rotation du tronc.

2.5.2.2 Mécanisme de la respiration

Il apparaît donc que le diaphragme est un muscle (et même le principal muscle)

inspirateur, alors que les abdominaux sont des muscles expirateurs, spécialement le

muscle transverse, extrêmement puissant. Ils sont capables de déterminer l’expiration

forcée. Or, ces muscles, qui sont mécaniquement antagonistes, sont en même temps

synergiques puisque l’action du diaphragme thoracique serait nettement moindre sans les

abdominaux. Lors de l’inspiration, l’état de tension du diaphragme thoracique augmente,

tandis que le tonus des abdominaux décroît. Par contre, lors de l’expiration, l’inverse de

produit.

Des contractions simultanées des muscles de l’abdomen, du plancher pelvien ainsi que du

diaphragme thoracique augmentent la pression dans la cavité abdominale. L’action

hydrostatique de la pression abdominale stabilise le tronc, décharge en particulier le rachis

lombaire et renforce la paroi comme un ballon gonflé. Ce mécanisme est automatiquement

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mis en jeu pour porter des charges lourdes. Comme un espace gonflable, le tronc diminue

ainsi la charge portant sur les disques intervertébraux d’environ 30 % dans la partie basse

du rachis lombaire.

Figure 24 : Schéma de la pression abdominale, stabilisation du rachis par élévation

de la pression abdominale38

38 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 3, Paris, Maloine, 2004, p. 130.

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52

2.5.2.3 Polygones des forces de la colonne vertébrale

Le corps humain est soumis à des impératifs statiques, à la verticalité et à l’horizontalité du

regard et doit être en permanence à la fois mobile et stable, ce qui est contradictoire. Il doit

donc répondre aux lois de la gravité. Pour que le corps soit en équilibre, la projection du

centre de gravité du corps humain doit rester au-dessus de son polygone de sustentation.

Toutes les lésions articulaires perturbent la posture du corps humain, et donc

inévitablement les lignes de gravité et leur rapport entre elles.

Notre but ici n’est pas d’entrer dans tous ces détails complexes; nous allons nous limiter

dans ce chapitre à apporter les points de vue nécessaires pour comprendre notre

méthodologie de recherche et ainsi pouvoir suivre nos analyses et notre discussion dans

les chapitres suivants.

L’ostéopathe à le devoir d’inspecter avec soin toutes les parties de la machine

qui nous a été amenée en réparation, de noter toutes les variations de la

normale et de les ajuster afin de les ramener le plus près possible du schéma

parfait39.

2.5.2.4 Pivots ostéopathiques

Avant de discuter des lignes de gravité, il est important de mentionner les pivots

ostéopathiques selon Fryette40

. Ce sont des structures sur lesquelles vont s’articuler d’autres

structures plus complexes, permettant ainsi de retrouver un équilibre postural. Les

dysfonctions de ces pivots peuvent donner des pathologies.

Pivot de mobilité : L5

Pivot de stabilité (clé de voûte) : L3

Pivot fort : L2

39 STILL, A.T, La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2001 p. 35. 40 FRYETTE, H.H, Principes des techniques ostéopathiques, édition Frisson-Roche, Paris, 1988, dans CHANTEPIE,

A., PÉROT, J.-F., et TOUSSIROT, P.H., Concept ostéopathique de la posture, Paris, Maloine, 2006, p. 5.

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53

Point faible : L3

2.5.2.5 Pyramides rachidiennes

D’après J. Wernham41

, il existe sept lignes mathématiques :

1. la ligne centrale de gravité du corps (résultant de deux lignes passant au centre de L3);

2. la ligne antérieure du corps (qui contrôle les pressions thoraciques et abdominales,

faisant du diaphragme la clé de cette ligne).

3. la ligne transverse pubienne;

4. la ligne antéropostérieure (au niveau de T12; a une importance dans les troubles de

la circulation sanguine de l’abdomen et des membres inférieurs, par son rapport

anatomique avec l’aorte);

5. l’une des deux lignes postéroantérieures;

6. l’autre ligne postéroantérieure;

7. la ligne postérieure médiane du corps.

Ces lignes déterminent des triangles qui gravitent autour de la ligne centrale de gravité en

formant deux pyramides ayant T4 pour sommet. D’après Littlehohn et Wernham, il est

intéressant d’observer que L3 concrétise la solidité vertébrale, car elle est « la seule vertèbre

à travers laquelle passe la ligne du centre de gravité et elle est la seule structure osseuse de

la colonne à fonctionner comme base de posture du corps en position debout42

». D’après

Wernham, « L3 est la vertèbre la plus vulnérable de la colonne, car tout le corps au-dessus

d’elle est supporté par elle et toute la partie du corps au-dessous d’elle lui est suspendue43

».

Tout changement de l’équilibre de la ligne centrale de gravité peut entraîner des lésions

articulaires de L3, qui à son tour peut perturber :

41 WERNHAM, J., LITTLEJOHN, J.M., Mechanics of the spine and pelvis, Kent, Maidstone College of

Osteopathy, 1955, p. 20. 42 CHANTEPIE, A., PÉROT, J.-F., et TOUSSIROT, P.H., Concept ostéopathique de la posture, Paris, Maloine, 2006,

p. 12. 43 CHANTEPIE, A., PÉROT, J.-F., et TOUSSIROT, P.H., Concept ostéopathique de la posture, Paris, Maloine, 2006,

p. 12.

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54

le diaphragme (insertion des piliers) qui, à ce niveau, est un relais musculaire

important;

les viscères abdominaux, qui sont le centre de la viscéromotricité;

le plexus aortique et hypogastrique;

la circulation abdominale;

le plexus lombaire (le nerf crural, le nerf obturateur);

le muscle psoas et le muscle carré des lombes;

la fonction endocrinienne.

Tout changement d’équilibre des lignes de gravité peut entraîner des perturbations

articulaires, viscérales, circulatoires et neurovégétatives dans les zones traversées par ces

lignes.

Cette interrelation entre structures et fonctions est significative : si l’on règle la structure, la

fonction reviendra, mais l’inverse est également vrai. Lorsqu’une fonction est déréglée, les

structures et la charpente sont affectées. Le symptôme n’est qu’une expression de la perte

de la mobilité d’une structure (musculosquelettique, viscérale, crânienne ou fasciale).

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55

Figure 25 : Polygones des forces de la colonne vertébrale (d’après Wernham, 1973)

44

44 LIÉVOIS, T., Ostéopathie, L’anneau Pelvien, Paris, Elsevier, 2005, p. 20.

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56

2.6 Physiologie musculaire et fasciale

Pour soutenir notre idée thérapeutique, voici un petit rappel physiologique (sans rentrer

dans le détail de la constitution musculaire). Nous voulons souligner l’importance du

rapport de la qualité musculaire et fasciale.

La qualité et la capacité d’étirement musculaire tiennent à deux propriétés : la viscosité et

l’élasticité proprement dite. La viscoélasticité du fascia conditionne la malléabilité de

l’enveloppe du muscle. Si l’on considère le système musculosquelettique, on constate que

le fascia est un tissu unissant la charpente osseuse au tissu musculaire puisqu’il se comporte

comme un matériau de liaison, de contention, de support, de protection pour les muscles,

les viscères et le système vasculonerveux.

Du point de vue histologique, il s’agit d’un tissu de soutien dense, orienté, composé de

fibres conjonctives et élastiques.

Du point de vue topographique, il assure la liaison entre les fasciæ superficiel et profond,

tissant tout un réseau d’aponévroses qui enveloppent les muscles et les viscères au niveau

du tronc et qui les relient aux os.

Du point de vue fonctionnel, les fasciæ servent de maintien et de lien pour les muscles

entre eux et pour les viscères, générant une véritable conduction du tonus et du

mouvement.

Du point de vue mécanique, pour lutter contre les contraintes, les fasciæ s’organisent en

chaînes fasciales. Si la contrainte dépasse un certain seuil, le fascia va modifier sa

viscoélasticité, donc les fibres de collagène, et la chaîne fasciale sera convertie en chaîne

lésionnelle. Tout traumatisme est gardé en mémoire par le fascia et entraîne une

modification de la motilité. Ils sont donc autant des vecteurs de contention et de posture

que des systèmes de transmission des forces permettant la coordination des mouvements et

d’amortisseur aux contraintes externes.

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57

L’intimité entre les fasciæ, le squelette et les muscles a pour conséquence fondamentale

de provoquer et de stimuler à chaque mouvement la circulation sanguine, la dynamique

lymphatique, l’excitabilité et la conductibilité nerveuse sur l’ensemble corporel. Le

mouvement unit ces tissus et leurs fonctions. Dans sa fonction de support , le fascia

accompagne les plexus nerveux et ses ramifications dans tout le corps pour capter les

informations sensitives. Les terminaisons sensitives enregistrent des stimuli que les

fibres nerveuses transmettent en potentiels d’action vers les centres nerveux. Ces

stimuli proviennent, entre autres, des étirements fasciaux et, par les techniques

ostéopathiques, des normalisations fasciales. Plus les muscles sont contractés, plus

l’étirement des aponévroses et des fasciæ sont précoces, donc plus la réaction de

défense est importante.

Il est bien connu que les sportifs ont horreur des étirements, et ceci s’explique du fait que

les entraînements et la compétition renforcent la tonicité des tissus. Par la chronicité des

contractions musculaires, le fascia perd sa souplesse et son élasticité. Ce n’est pas parce que

le muscle est plus fort qu’il est plus souple. L’inverse se produit aussi : le muscle peut

perdre de sa souplesse et de son élasticité par manque de sollicitation. Pour le sportif qui a

horreur des étirements, mettre les fasciæ en situation d’étirement soutenu crée une

excitation des récepteurs, d’où le déclenchement d’informations centrales désagréables,

voire douloureuses, suivies par conséquent de réactions de défense.

Il est indispensable d’avoir un certain « équilibre » du fascia, entre la contractilité et

l’élasticité, équilibre qui préserve la bonne physiologie des tissus, l’irrigation, le drainage et

l’innervation. La normalisation fasciale en ostéopathie peut contribuer à cet équilibre. Nous

pourrions dire que la contractilité musculaire et la viscoélasticité des fasciæ s’opposent et

se complètent en travaillant en synergie.

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58

Comme le fascia est le mieux équipé en nerfs, en sang et en globules blancs, il

faut s’attendre à ce que le germe [de la maladie] s’y développe, puisque c’est

l’endroit idéal45.

2.7 Modèle de tenségrité et ostéopathie

La tenségrité représente avant tout un concept architectural et mécanique. Or, Still, décrit

« l’être humain [comme une] machine, l’ingénieur [comme la] Nature, et nous,

ostéopathes, [comme les] chef[s]-mécanicien[s]46

».

Étudier la tenségrité dans le domaine du vivant, c’est s’interroger sur des rapports de

structures en représentant un modèle biomécanique complémentaire. La tenségrité sur le

vivant amène des nouvelles avenues stratégiques holistiques pour faciliter la

compréhension de certains comportements incompréhensibles du corps humain ainsi que

ses compensations. Nous voulons ici aborder quelques liens essentiels entre tenségrité et

ostéopathie, sans rentrer dans tous les détails complexes. Nous avons été inspirée par le

mémoire de Jean-François Megret47

.

Le concept de tenségrité est d’apparition récente et n’est la propriété de personne. La

tenségrité ne se résume pas en quelque mot, plusieurs définitions coexistent et chacune est

importante pour sa compréhension. Le mot « tenségrité » découle de la fusion des mots

« tension » et « intégrité » et signifie que l’intégrité de ces catégories de structures dépend

de l’équilibre des forces de tensions entre elles.

Voici la définition de la tenségrité selon Motro :

45 STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2001, p. 50. 46 STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p. 35. 47 MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique ostéopathique, mémoire, Académie d’ostéopathie de

France, Montpellier, n. p., 2003.

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59

Un système de tenségrité est un système dans un état d’autoéquilibre stable,

comprenant un ensemble discontinu de composants comprimés à l’intérieur d’un

continuum de composants tendus48.

Pour aborder la tenségrité, nous présentons quelques bases théoriques minimales ainsi que

certaines définitions.

2.7.1 Définitions

Les structures de tenségrité prennent place au sein d’un concept structural plus

général, la précontrainte : « Des forces qui, appliquées à une structure avant celles

qui tendraient à la détruire, assurent sa permanence49

». C’est une compression

préalable que l’on fait subir à une structure afin de la rendre plus résistante.

Sur le corps humain, certaines structures fasciales peuvent jouer, en raison de leurs rapports

anatomiques, un rôle privilégié sur l’état de précontrainte générale : certaines aponévroses,

comme celle du psoas-iliaque, et le diaphragme thoracique.

Les systèmes de tenségrité sont des systèmes innovants qui ne doivent leur rigidité

qu’à l’existence de sollicitations internes sans chargement extérieur :

l’autocontrainte. Les efforts en tension et en compression s’équilibrent au sein de

chaque objet sans ajout de forces externes : les objets sont autonomes.

Au sein du corps humain, la posture peut être envisagée comme le rapport, géré en partie

par le système nerveux, entre la forme ou la position des différents segments osseux et la

tension des fasciæ, celle-ci représentant l’état d’autocontrainte requis pour la stabilité et la

viabilité de l’organisme.

48 MOTRO, R., « Tensegrity Systems: The state of the art », Int. J. Space Structures, no 7, p. 75-83, 1992, dans

RADUCANU, V., Architecture et système constructif : cas des systèmes de tenségrité, thèse, Université

Montpellier II, n. p., 2001, dans MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique ostéopathique, mémoire,

Académie d’ostéopathie de France, Montpellier, n. p., 2003. 49 MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique ostéopathique, mémoire, Académie d’ostéopathie de

France, Montpellier, n. p., 2003.

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60

2.7.2 Modèle de tenségrité

Il y a plusieurs modèles de tenségrité pour quelques structures anatomiques, soit à l’échelle

cellulaire, que nous n’aborderons pas, et à l’échelle macroscopique. Pour cette dernière,

Megret50

souligne un modèle pour le rachis, que nous mentionnerons un peu plus loin.

Comme rappelé précédemment, le rachis étant un axe « haubané », il est stabilisé par

certaines structures musculoligamentaires qui le tendent et qui, en même temps, le rendent

mobile. Ces structures stabilisatrices possèdent également un rôle moteur. Un point de vue

classique repose ainsi sur une dualité : d’un côté, la colonne vertébrale en équilibre constant

avec (ou contre) la gravité; de l’autre, un système de tissus mous stabilisateurs et avant tout

moteurs. Contrairement à un pilier, le rachis est soumis à des forces provenant de toutes les

directions, transmises par les membres. Toutes les structures dans l’univers sont supportées

par un équilibre entre une tension et une compression.

Comment des organisations tendineuses peuvent-elles à la fois stabiliser une structure et la

mobiliser? C’est l’équilibre au sein du réseau musculoaponévrotique, entre les forces de tension

des tissus mous et la résistance en compression des pièces osseuses qui détermine la stabilité, la

flexibilité et la mobilité vertébrales.

Nous pouvons comparer le corps humain à un ballon, qui est une structure classique de

tenségrité. Dans notre contexte, les membranes myofasciales sont les composantes de

tension, et les structures osseuses sont les composantes de compression.

Pour décrire le rachis, D’Arcy Thompson et Gordon51

ont proposé le modèle du treillis.

Cette structure est une structure triangulée, indépendante de la gravité, où des éléments

souples en tension maintiennent en compression des éléments rigides. Les vertèbres du

50 MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique ostéopathique, mémoire, Académie d’ostéopathie de

France, Montpellier, n. p., 2003. 51 GORDON, J.E., Structures et matériaux, pour la science, Paris, Belin, 1994, et D’ARCY THOMPSON, Forme

et croissance, Paris, Seuil, 1994, p. 227-266, dans MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique

ostéopathique, mémoire, Académie d’ostéopathie de France, Montpellier, n. p., 2003.

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61

rachis peuvent être totalement libres et sans frottement lorsque les structures

musculotendineuses gardent une certaine contrainte et le système reste stable. Les

éléments sont interdépendants, donc toute contrainte externe (compression ou traction)

se répercute sur l’ensemble de la structure, ce processus excluant l’intervention de bras

de levier ou de point d’appui. Ce modèle souligne le rapport entre la tension et la

compression, et la singularité de leur relation, propre à la tenségrité. Ainsi, ce modèle

appuie l’interrelation entre la structure et la fonction, un des grands principes de

l’ostéopathie.

Dans certaines structures anatomiques, on retrouve des organisations entrecroisées. Ces

arrangements de fibres donnent l’image d’un tissage identique à un grillage, autrement dit

d’une structure de soutien en tension. Par exemple, au niveau abdominal, nous retrouvons

un « treillis musculaire » : d’une part le petit oblique avec le grand oblique, d’autre part les

grands droits avec le transverse orientés à l’inverse des premiers. Cette architecture

concerne de nombreuses régions et de nombreuses structures anatomiques. En fonction de

la charge, les tissus mous (muscles, fasciæ, etc.) expérimentent soit une traction, soit une

compression. Que la tension augmente ou diminue en un point de la structure et selon un

axe donné, elle entraîne une redistribution des contraintes.

Le corps s’adapte et entraîne une déformation globale du système sans altérer sa structure.

Seules les structures en tenségrité présentent cette propriété.

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62

Figure 26 : Treillis musculaire de la paroi postérieure du tronc52

52 ROUVIÈRE, H., Atlas aide-mémoire d’anatomie, Paris, Masson, 1991, p. 20.

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63

Figure 27 : Organisation des muscles de l’abdomen comme système de tension53

2.7.3 Tenségrité et biomécanique

Au plan dynamique, le rachis a une mobilité de flexion, d’extension et d’inclinaison latérale

dans le champ gravitationnel par l’existence d’une tension continue supportée par

53 KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 3, Paris, Maloine, 2004, p. 129.

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l’ensemble des fasciæ. Le tissu musculaire constitue le système moteur, générant cette

tension permanente au sein des fasciæ.

La gravité est le facteur d’autocontrainte majeur sur chaque tissu, sur chaque organe et sur

le corps tout entier. Par contre, au niveau articulaire, elle favorise le transfert de forces par

l’intermédiaire des tissus myofasciaux. En outre, la station debout correspond à un niveau

d’autocontrainte peu coûteux en énergie. Selon Megret54

, ces constatations incitent à

exclure la gravité de l’ensemble des facteurs étiologiques primaires des pathologies

rachidiennes et d’en rechercher les causes ailleurs. Lorsqu’un déséquilibre des tensions

myofasciales cause une perturbation initiale de l’équilibre des forces dont la cause est

interne, la structure s’affaiblit.

Le fascia joue un rôle primordial dans la vie et dans la mort; c’est par son

action que nous vivons et c’est par son échec que nous mourrons55.

Cependant, il est évident que le système myofascial ne peut à lui seul supporter toute la

responsabilité du comportement mécanique du corps. Le phénomène de pression de la

cavité abdominale, entre autres des organes creux et du compartiment vasculaire, intervient

d’une façon majeure dans l’équilibre des forces. Kapandji56

souligne en particulier la

complémentarité entre l’action mécanique du rachis et les pressions abdominale et

thoracique. La physiologie nous enseigne qu’un équilibre dynamique s’établit entre la

pression du fluide contenu et la tension de la paroi, tension liée à l’élasticité tissulaire et au

contrôle musculaire permanent.

2.7.4 Applications à la thérapeutique ostéopathique

Comme nous l’avons mentionné plus haut, l’autocontrainte apparaît comme la notion

centrale du principe de la tenségrité. Au niveau du corps, une multitude d’états

54 MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique ostéopathique, mémoire, Académie d’ostéopathie de

France, Montpellier, n. p., 2003. 55 STILL, A.T., Philosophy and mechanical principales of osteopathy, Paris, Frison-Roche, 1892, p. 47. 56 KAPANDJI, I.A., Physiologie articulaire, tome 3, Paris, Maloine, 1975, p. 108.

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d’autocontrainte existent à toutes les échelles, que ce soit au niveau fascial, viscéral ou

cellulaire, dont la combinaison harmonieuse (homéostasie) assure une bonne physiologie.

La perte de cette homéostasie conduit à un comportement non physiologique qui pourrait

amener à la pathologie. Sous l’angle de la tenségrité, les techniques de normalisation

tendent à modifier les états d’autocontrainte vers un équilibre, à tous les niveaux

d’organisation.

Le réseau fascial, support de la précontrainte à travers tous les niveaux organisés, devient

fondamental en ostéopathie, car c’est par lui que la technique à visée thérapeutique peut se

répercuter jusqu’au niveau cellulaire. La tenségrité apparaît comme un filtre mécanique

régulant et orchestrant la vie cellulaire. Le lien entre la structure et la fonction, concept

ostéopathique fondamental, est ici mis en évidence d’une façon magistrale. Il est important

de toujours garder à l’esprit cette idée d’interdépendance des structures et d’avoir autant

que possible une vision de globalité pour ne pas tomber dans le piège d’une biomécanique

uniquement analytique.

Le corps humain peut donc être considéré comme étant un système de tenségrité. Les

muscles génèrent une tension à laquelle résistent les fasciæ, les ligaments et les tendons.

Ces structures s’attachent sur des os en compression. Comme organisme vivant, le corps

humain comprend plusieurs systèmes indépendants et interdépendants. Le système de

tenségrité appliqué à l’humain se stabilise par la répartition et l’équilibre des contraintes

mécaniques dans la totalité de sa structure par la voie des tissus conjonctifs. La

répartition des forces est omnidirectionnelle, le système est donc indépendant de la

gravité.

Le système de biotenségrité s’applique facilement à l’ostéopathie parce qu’il respecte les

principes tels que l’unité du corps, l’interaction entre les structures et le potentiel

d’autoguérison.

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66

2.8 Traitements en médecines conventionnelles

Voici des généralités sur le parcours en médecines conventionnelles d’un patient souffrant

de lombalgie chronique.

2.8.1 Médecine générale

Souvent, le médecin prescrit des anti-inflammatoires, des antalgiques ou des relaxants

musculaires pour calmer la douleur. Si cette dernière persiste, le médecin demande des

radiographies standards du rachis lombaire afin de diagnostiquer le type de lombalgie dont

souffre le patient. En cas de lombalgie symptomatique diagnostiquée, le patient est orienté

vers un rhumatologue, un physiatre ou un orthopédiste. En cas de lombalgie commune, le

médecin peut prescrire, dans certains cas, des antidépresseurs, des antiépileptiques

(lorsqu’il y a des douleurs neurologiques) ou des infiltrations de corticoïdes. Par la suite, il

peut référer à d’autres professionnels, dont les suivants.

2.8.1.1 Physiothérapie/kinésithérapie

Selon Xhardez et ses collaborateurs57

, le patient recevra, dans un premier temps, toute

technique relaxante et antalgique, soit :

un massage;

un repos relatif en évitant surtout le surmenage lombaire;

de la chaleur;

de l’électrothérapie et de l’hydrothérapie;

des techniques de mobilisation analytique et passive globale;

des manipulations vertébrales;

une mise en suspension sur table d’inversion;

57 XHARDEZ, Y., Vade-mecum de kinésithérapie et de rééducation fonctionnelle, 6e édition, Paris, Maloine,

2009, p. 891.

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des techniques de détente du diaphragme (respiration, massage des insertions,

vibration des dernières côtes);

une musculation des abdominaux, des masses lombaires, des psoas, etc.;

un traitement par lombostat plâtré ou orthèse de contention lombaire.

2.8.1.2 Ergothérapie

Une rééducation posturale dans les gestes de la vie courante

Un entraînement au port de charges

Un aménagement du plan de travail et du matériel professionnel

2.8.1.3 Acupuncture

La médecine chinoise regroupe sous le terme « lombalgie » les affections qui se traduisent

principalement par des douleurs lombaires, qui sont étroitement liées à la physiopathologie

des Reins. Pour elle, « les lombes sont le réceptacle des Reins : lorsqu’elles sont bloquées,

c’est que les reins sont épuisés58

».

2.8.1.4 Ostéopathie

Les recherches faites en ostéopathie sur les lombalgies sont très différentes de l’approche

analytique qu’a la médecine conventionnelle. L’ostéopathie permet d’avoir une approche

très globale et propose donc des plans de traitements qui peuvent varier d’une partie du

corps à l’autre selon la modalité choisie.

Une étude faite par M. Droz-Vincent59

, D.O., a comparé deux approches ostéopathiques

prises séparément à leur combinaison chez des hommes souffrant de lombalgie chronique.

Un groupe a reçu des techniques viscérales abdominopelviennes, un autre groupe a reçu des

58 DUBOIS, J.C., Groupe d’études et de recherche en acupuncture, [En ligne], www.gera.fr/modules.php?

name=Downloads&d_op=getit&lid (page consultée le 16 avril 2012). 59 DROZ-VINCENT, M., Ostéopathie et lombalgie chronique chez l’homme : approche viscérale versus

approche musculosquelettique. Intérêt de leur association, mémoire, École supérieure d’ostéopathie,

Montréal, 2007.

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techniques musculosquelettiques de la région lombaire, et un troisième groupe a reçu la

combinaison des deux. L’échantillonnage était constitué de 47 hommes lombalgiques qui

ont été répartis en trois groupes. Deux séances ont été effectuées à 15 jours d’intervalle. La

troisième séance, quinze jours plus tard, a servi à la collecte des dernières données. Toutes

les dysfonctions trouvées ont été corrigées. Les critères de jugement étaient l’échelle

visuelle analogique de la douleur et l’échelle d’incapacité fonctionnelle pour l’évaluation

des lombalgies (EIFEL).

Les résultats obtenus ont été significatifs pour le score EIFEL, au bénéfice du groupe

associant les techniques musculosquelettiques et viscérales, et ils ont mis en évidence

l’intérêt des techniques viscérales associées ou non aux techniques musculosquelettiques

sur une population masculine.

2.9 Justification ostéopathique

Pour faciliter la compréhension de la démarche de ce mémoire, nous précisons les

fondements de l’ostéopathie de A.T. Still, qui considère le corps dans sa globalité.

2.9.1 Ostéopathie : philosophie, science et art

Philosophie (n. f.) : 1. Étude des principes fondamentaux d’une activité, d’une

pratique. 2. Conception de quelque chose fondée sur un ensemble de principes;

l’ensemble de ces principes60.

En ostéopathie, nous n’exclurons jamais l’être humain de son ensemble, de son

environnement. Cette méthode englobe toute la personne, aussi bien son aspect physique

que son aspect émotionnel et spirituel. Le traitement ne se limite pas à traiter le symptôme

et la douleur, mais tiendra compte de plusieurs éléments qui auront été fournis par

l’anamnèse.

60 LAROUSSE, Philosophie, [En ligne], www.larousse.fr/dictionnaires (page consultée le 18 avril 2012).

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69

Science (n. f.) : 1. Ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines

catégories de faits, d’objets ou de phénomènes obéissant à des lois et vérifiées

par les méthodes expérimentales. 2. Manière habile de mettre en œuvre, dans

une technique, des connaissances acquises61.

L’ostéopathie se base sur les notions d’anatomie, de physiologie, de biologie et de neurologie,

donc sur les mêmes principes et concepts que la médecine et les sciences de la santé.

Art (n. m.) : 1. Aptitude, habileté à faire quelque chose. 2. Ensemble des moyens,

des procédés, des règles intéressant une activité, une profession; activité,

conduite considérée comme un ensemble de règles à observer62.

Le traitement en ostéopathie est toujours différent de celui d’une autre personne qui

consulterait pour le même problème. L’ostéopathie n’est pas rigide, statique ni fixe, car son

travail se fait sur la cause et non sur le symptôme présenté par le sujet. Puisque l’être

humain fait partie intégrante d’un tout, elle tient compte de ce tout.

Pour les besoins de cette étude, dans l’idée de chercher une cause négligée dans les

problèmes de lombalgies, nous proposerons en traitement une chaîne fasciale à la lumière

de notre résumé anatomique, biomécanique et physiologique.

2.9.2 Philosophie ostéopathique

2.9.2.1 Quatre principes

Une certaine unanimité dans la littérature suggère que Still se soit inspiré de trois principes

connus, qu’il leur en a ajouté un dont il est l’auteur et qu’il les a transformés en une

« philosophie ostéopathique ».

61 LAROUSSE, Science, [En ligne], www.larousse.fr/dictionnaires (page consultée le 18 avril 2012). 62 LAROUSSE, Art, [En ligne], www.larousse.fr/dictionnaires (page consultée le 18 avril 2012).

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70

2.9.2.1.1 La structure gouverne la fonction.

La structure est représentée par les différentes parties du corps humain : os, muscles,

organes, glandes, peau, etc. La fonction désigne l’activité de chacune de ces parties : la

marche, la digestion, la respiration, etc. Si toutes les pièces de la structure sont bien

ajustées, l’ensemble fonctionne correctement. Si une seule des parties du corps est

perturbée dans sa structure, des manifestations secondaires apparaissent : c’est la

maladie. « Là où la structure est normale et harmonieuse, la maladie ne peut se

développer63

. »

L’ostéopathie postule une interrelation entre la structure et la fonction : un organe ne

pourrait fonctionner correctement que si sa configuration tridimensionnelle est conforme à

ce qu’elle devrait être, et inversement.

La structure et la fonction sont étroitement liées et entretiennent au sein du corps un rapport

contenu/contenant et vice versa.

2.9.2.1.2 L’unité du corps

Il s’agit du concept d’unité des différentes parties du corps et de leurs interrelations :

toutes les parties du corps sont reliées par la vascularisation, le système nerveux, le tissu

conjonctif, le système lymphatique et hormonal, mais aussi d’unité de l’être humain dans

sa globalité, rassemblant ses aspects physique, émotionnel, mental, intellectuel et

spirituel.

Le corps humain possède un système qui lui permet de maintenir un équilibre,

l’homéostasie, en cas de survenue d’une perturbation physique, mentale ou chimique. Pour

maintenir cet équilibre, un phénomène de compensation se met en place entre les

différentes parties du corps, qui sont en interrelation.

63 STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2001, p. 30.

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71

Le fascia est universel et en lui-même égal à toutes les autres parties; cette

substance de connexion doit être libre dans toutes ses parties afin de recevoir et

de décharger tous les fluides pour s’approprier et utiliser la vie nutritive

animale et éjecter toutes les impuretés, afin que la santé ne puisse être altérée

par les fluides morts et empoisonnés64.

2.9.2.1.3 L’autoguérison

Le corps possède en lui toutes les ressources pour se soigner, à condition que les

pathologies n’atteignent pas un stade irréversible.

Une guérison naturelle; si vous pouvez découvrir dans le corps humain le

laboratoire chimique le plus puissant que l’esprit puisse concevoir, pourquoi ne

pas consacrer plus de votre temps à ce sujet pour obtenir une meilleure

compréhension de ses œuvres65?

2.9.2.1.4 Le rôle de l’artère est absolu.

Là où la circulation sanguine s’effectue normalement, la maladie ne peut se développer. Le

sang transporte les éléments nécessaires pour assurer l’immunité et lutter contre les

maladies. À l’inverse, la maladie s’installe dans les zones mal irriguées. Par extension, cette

règle s’applique à tous les fluides du corps, comme la lymphe ou le liquide

céphalorachidien (LCR).

En premier, par l’ajustement normal de la charpente osseuse, l’ostéopathe

recherche la perfection physiologique dans la forme, de sorte que les artères

puissent délivrer le sang nécessaire à nourrir et construire toutes les parties;

également pour que les veines puissent emporter toutes les impuretés, ce qui

conditionne la rénovation […]. Un apport abondant et complet de sang artériel

doit être amené et délivré à toutes les parties, organes et glandes, par les canaux

appelés artères66.

64 STILL, A.T., Autobiographie, Vannes, Sully, 1998, p. 165. 65 STILL, A.T., Philosophie de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2003, p. 183. 66 STILL, A.T., Philosophie de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2003, p. 30-31.

Page 83: DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.) - … · contrôle a reçu le traitement d’une chaîne postérieure du rachis lombaire, et le groupe expérimental a quant à lui reçu le traitement

72

La fusion de ces quatre principes, que Still appelait l’ostéopathie, est la première et, à ce

jour, la seule philosophie de la médecine.

2.10 Élaboration d’une chaîne fasciale

À la lumière de cette philosophie qu’est l’ostéopathie, nous avons présenté dans ce chapitre

un résumé de la région abdominale avec la partie postérieure du tronc. Voici comment nous

en sommes venue à proposer cette recherche.

Beaucoup de patients sont accablés par des lombalgies et beaucoup d’entre eux présentent

des problèmes de tensions fasciales et/ou biomécaniques du bas du bas du dos causant une

perte de mobilité du rachis lombaire. Les traitements dits conventionnels ont une approche

dont l’emphase est mise sur le relâchement musculaire de la région lombaire ainsi que sur

des techniques de manipulation articulaires. Le renforcement musculaire des abdominaux

fait aussi régulièrement partie de la prise en charge des lombalgies. En ostéopathie, les

traitements offrent une vision plus globale et vont proposer une approche où l’on évalue et

traite à distance pour avoir un impact sur le rachis lombaire.

Nous nous sommes donc dit que puisque les muscles postérieurs du tronc et le rachis

lombaire sont en lien de continuité avec tous les muscles de la partie de l’abdomen,

pourquoi ne pas proposer un protocole qui se limiterait à traiter le contenant du tronc

versus son contenu, donc les aponévroses et les fasciæ abdominaux, pour traiter les

lombalgies.

Nous sommes partie de la même méthodologie que celle de notre résumé anatomique,

c’est-à-dire que nous sommes partie du mur antérieur de la colonne lombaire et que nous

avons construit une chaîne fasciale qui englobait toute la partie musculaire antérieure de

l’abdomen, en suivant les liens de continuité et de contiguïté. Comme nous l’avons

mentionné au point 2.6, si un muscle est physiologiquement dépourvu de sa motilité, sa

perte de capacité biomécanique pourrait affecter l’ensemble de la fonction biomécanique ou

physiologique du rachis lombaire et du contenu abdominal. Pourquoi alors insister sur la

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73

détente musculaire et les manipulations répétitives du rachis lombaire postérieur si les

symptômes du patient ne sont que temporairement soulagés. Pourquoi ne pas aller traiter la

continuité de ses fasciæ postérieurs qui passent en latéral et en avant de l’abdomen pour

fermer la boucle de cette chaîne myofasciale?

Nous référons donc au point 2.3 pour saisir notre logique anatomique, si nous pouvons

nous exprimer ainsi, dans l’élaboration de cette chaîne myofasciale. Nous avons raffiné

cette dernière en intégrant les liens fasciaux antérieurs et postérieurs du tronc en nous

limitant à la cavité intrapéritonéale. Le détail final de la chaîne choisie est présenté dans le

chapitre suivant, au point 3.4.2. Il est à noter qu’étant donné leur nombre important, nous

avons dû faire un choix dans les différents fasciæ musculaires de la région postérieure du

tronc pour rendre l’expérimentation réalisable. Malgré le fait que plusieurs autres structures

de cette région ont autant d’importance dans les cas de lombalgie, nous avons dû choisir

une chaîne qui, selon nous, pourrait prévenir un potentiel déséquilibre en chaîne montante

vers le rachis cervical ou les épaules.

En biomécanique, nous avons vu plus tôt qu’il y a d’autres structures pouvant limiter

mécaniquement et pathologiquement les mouvements du rachis lombaire : les ligaments,

les capsules et les tissus musculaires et fasciaux. Pour respecter l’approche globale de

l’ostéopathie, nous avons voulu inclure un travail articulaire du rachis lombaire pour nous

assurer de travailler à plusieurs niveaux. Nous avons utilisé des techniques de

relâchement musculaire et des pompages articulaires. Nous avons aussi vu,

biomécaniquement, que certains mouvements du rachis lombaire se font principalement à

la charnière thoracolombaire; nous avons donc inclus des techniques de pompage du

rachis lombaire allant de T12 à L5, et ce, pour les deux groupes, puisque notre point de

vue expérimental portait sur l’importance de travailler une chaîne myofasciale de

l’abdomen.

Pour appuyer notre choix de chaîne de traitement, nous avons vu, au point 2.7, un

aperçu du système de tenségrité pouvant s’appliquer à l’humain. Ce dernier se stabilise

par la répartition et l’équilibre des contraintes mécaniques dans la totalité de sa

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74

structure par la voie des tissus conjonctifs, et plus précisément par un bon équilibre

entre l’action mécanique du rachis lombaire et la pression abdominale, qui sont tous les

deux complémentaires. C’est donc pourquoi notre chaîne propose des techniques qui

assurent de maximiser ces potentiels en tentant de redonner à la structure une meilleure

motilité.

En embryologie, étant donné le rapport des structures antérieures et postérieures du tronc

dans leur développement constitutionnel, nous ne pouvons pas les dissocier dans notre plan

de traitement. En étudiant le développement des somites, nous comprenons que les muscles

postérieurs du rachis proviennent du même feuillet embryonnaire, le mésoblaste, que les

muscles larges de l’abdomen et les muscles antérieurs et postérieurs du rachis. Étant donné

leur mémoire embryologique, nous proposons cette hypothèse pour respecter leur lien

d’origine.

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75

CHAPITRE 3 : Méthodologie

3.1 Méthodologie

Cette recherche est de type combiné, soit un plan à mesure répétées avec un groupe

contrôle et un groupe expérimental. Le recrutement de l’échantillon a été fait par

l’entremise d’un réseau de contacts établi dans la région de Lanaudière ainsi que par l’envoi

d’une lettre de recrutement dans certaines cliniques médicales, deux centres sportifs et trois

clubs de cyclistes. Les sujets étaient âgés de 25 à 62 ans, hommes et femmes souffrant de

lombalgie commune depuis plus de trois mois. Le recrutement a eu lieu de juin 2011 à août

2011, et l’expérimentation s’est déroulée du 12 septembre 2011 au 7 novembre 2011.

Les sujets intéressés devaient communiquer avec l’expérimentatrice par courriel ou par

téléphone, suivant quoi le premier questionnaire leur était envoyé, incluant les critères

d’inclusion et d’exclusion. Si le sujet répondait aux critères, il était contacté par téléphone

pour convenir de trois rendez-vous. Quarante-neuf personnes ont été retenues à la suite du

premier questionnaire. Quatre personnes ont été exclues à la suite de la première évaluation

physique, qui démontrait des lésions majeures et des douleurs sacro-iliaques et non

lombalgiques. Une personne a été exclue après la première rencontre, étant donné qu’elle

recevait un nouveau matelas la journée même. L’échantillon final a donc été constitué de

44 personnes (25 hommes, 19 femmes), également réparties dans chaque groupe.

3.1.1 Critères d’inclusion et d’exclusion

3.1.1.1 Critères d’inclusion :

Être âgé de 18 à 65 ans et souffrir de lombalgie commune depuis au moins 3 mois.

Être disponible pour la durée de l’étude.

3.1.1.2 Critères d’exclusion :

Candidats présentant des hernies discales lombaires diagnostiquées.

Candidats présentant des lésions ostéopathiques vertébrales lombaires majeures.

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76

Candidats présentant une spondylolisthésis ou une fracture vertébrale diagnostiquée.

Candidats présentant tout type de pathologie inflammatoire diagnostiquée, incluant

la fibromyalgie.

Candidats ayant suivi un traitement (ostéopathie, physiothérapie, acupuncture,

massothérapie ou autre) dans les deux mois précédent l’expérimentation et/ou

prévoyant en suivre pendant l’expérimentation.

Candidats ayant des problèmes aux articulations sacro-iliaques tels que des lésions

de type casse-noisette, trois points hauts, axes verticaux ou autres lésions majeures.

Candidats prenant des médicaments anti-inflammatoires depuis plus de trois mois.

Ces critères d’exclusion ont été établis, car ils pouvaient biaiser les résultats de la

recherche. De plus, nous avons mentionné aux patients qu’il était important, pour la durée

de l’étude, de ne pas changer leurs habitudes de vie telles que matelas, médication, activités

sportives et/ou professionnelles, etc.

3.1.2 Évaluation ostéopathique

L’évaluation ostéopathique a été faite par l’expérimentatrice sur tous les sujets. Au début de

la première séance, nous avons fait des tests debout servant à évaluer la sacro-iliaque. Ceux-

ci ont déterminé si ces régions présentaient des lésions ostéopathiques telles que casse-

noisette, trois points hauts et axes verticaux. Si cela était le cas, les candidats étaient exclus.

Ensuite, nous avons fait des tests en procubitus servant à évaluer les vertèbres lombaires.

Ceux-ci ont déterminé si les vertèbres présentaient également des lésions ostéopathiques

majeures qui pourraient biaiser le but de l’expérimentation.

3.2 Description des instruments de recherche

3.2.1 Questionnaire médical

Au début de la première rencontre, un questionnaire médical détaillé a été rempli avec tous

les participants. Cela a permis, au besoin, de faire des analyses statistiques complémentaires.

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77

3.2.2 Questionnaire sur la douleur

Au début de chaque traitement, un questionnaire sur la douleur a été rempli avec le sujet.

Le questionnaire tenait compte de la localisation de la douleur, de sa fréquence, du type de

douleur ainsi que de son intensité sur une échelle de 1 à 10.

3.2.3 Évaluation objective avec instruments

À la première et à la dernière séance, les sujets des deux groupes ont été évalués

objectivement de trois façons.

3.2.3.1 Goniomètre

Un goniomètre de plastique 12” Baseline 360° a été utilisé pour mesurer les inclinaisons

latérales et les rotations du rachis lombaire, tant pour le groupe contrôle que pour le groupe

expérimental.

The reliability of goniometric measurements is affected by the measurement

procedure. Several studies found that intertester reliability improved when all

the examiners used consistent, well-defined testing positions and measurement

methods67.

Figure 28 : Goniomètre de plastique 12” Baseline 360°68

67 WATKINS, M.A., et al., « Reliability of goniometric measurements and visual estimates of knee range of motion

obtained in a clinical setting », Phys Ther, vol. 71, no 90, 1991, dans NORKIN, C.C., et J. WHITE, Measurement of

joint motion, a guide to goniometry, 2e édition, Philadelphia, F.A. Davis Company, 1995. 68 Image tirée du catalogue en ligne 3B scientific www.a3bs.com.

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78

Pour assurer notre propre validité avec cet instrument, nous avons testé et calculé notre

fiabilité à l’aide de tests proposés dans Measurement of joint motion, a guide to

goniometry69

. Pour les mouvements d’inclinaison latérale et de rotation du rachis lombaire,

notre coefficient de variation moyen était de 6,7 %, avec des valeurs allant de 5,6 % à

7,9 %. Selon Blesh70

, cette valeur est jugée comme étant très bonne. Vous trouverez les

calculs de ces moyennes de coefficient de variation en annexe 1 (No. 1 et 5).

Successive measurements are more reliable if taken by the same examiner rather

than different examiners71.

Notez que lors de la mesure des rotations, le sujet était assis sur un siège sans dossier avec

les pieds à plat au sol pour stabiliser son bassin. Les membres supérieurs tenaient un bâton

derrière la nuque pour stabiliser la ceinture scapulaire. Le goniomètre était placé au-dessus

de la tête du sujet avec un fulcrum à son apex. Les deux branches du goniomètre étaient

alignées avec l’acromion de l’épaule du côté de la rotation à effectuer. Le sujet produisait

une rotation tout en stabilisant son bassin sur le siège.

3.2.3.2 Inclinomètre

Un inclinomètre Universal a été utilisé pour mesurer la flexion, l’extension et les

inclinaisons latérales du tronc pour le groupe contrôle et le groupe expérimental. Sa fiabilité

est bonne et sa validité a été confirmée par radiographie.

Measurement techniques using inclinometers are necessary to obtain reliable

spinal mobility measurements72.

69 NORKIN, C.C., et Joyce WHITE, Measurement of joint motion, a guide to goniometry, Philadelphia, F.A.

Davis Company, 1995, p. 43. 70 BLESH, T.E., Measurement in Physical Education, 2e édition, New York, Ronald Press, 1974, dans Currier,

D.P., Elements of research in Physical Therapy, 3e édition, Baltimore, Williams and Wilkins, 1990. 71 NORKIN, C.C., et Joyce WHITE, Measurement of joint motion, a guide to goniometry, 2e édition,

Philadelphia, F.A. Davis Company, 1995, p. 37. 72 AMERICAN MEDICAL ASSOCIATION, Guides do the Evaluation of Permanent Impairment, 3e édition,

Chicago, AMA, 1988.

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79

Nous avons également assuré notre propre validité et notre propre fiabilité avec cet

instrument. Les résultats sont présentés dans l’annexe 1 (No. 2, 3 et 4). Pour les

mouvements de flexion, d’extension et d’inclinaison latérale du rachis lombaire, notre

coefficient de variation moyen était de 6,2 %, avec des valeurs allant de 4,6 % à 9,2 %.

Cette valeur est jugée comme étant très bonne73

.

Figure 29 : Inclinomètre Universal74

Notez qu’une ligne verticale a été tracée entre les deux épines iliaques postéro-supérieures

au niveau de la charnière L5-S1 à l’épineuse T12. Nous avons noté les deux valeurs à la

position initiale, qui était notre référence.

Lorsque le sujet faisait une flexion du tronc, nous nous sommes assurée qu’il gardait une

antéflexion du bassin. Ensuite, nous avons noté les deux valeurs en degrés trouvées en

position de flexion.

73 NORKIN, C.C., et J. WHITE, Measurement of joint motion, a guide to goniometry, Philadelphia, F.A. Davis

Company, 1995, p. 43. 74 Image tirée du catalogue en ligne www.orthocanada.com.

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La différence entre les valeurs de référence et les valeurs en flexion nous a donné la flexion

maximale du rachis lombaire. Nous avons procédé de la même manière pour l’extension du

rachis lombaire.

Nous avons ajouté un type de ceinture à l’inclinomètre pour l’inclinaison latérale. L’outil de

mesure était placé au niveau de l’épineuse de T12 comme référence pour l’inclinaison latérale.

3.2.3.3 Test de Schöber modifié

Le test de Schöber consiste à tracer une ligne horizontale en regard des épines iliaques

postérosupérieures EIPS, ligne qui correspond selon lui à L5. Un deuxième repère est tracé

10 cm au-dessus du premier.

La modification du test de Schöber a été inventée par MacRae et Wright75

. Selon plusieurs

études présentées dans Measurement of joint motion, ce test modifié aurait une meilleure

validité et une meilleure fiabilité que la technique originale. MacRae et Wright préconisent

en effet un troisième repère cutané complémentaire, à 5 cm en dessous de la première ligne

horizontale. Cette précaution permet une meilleure fiabilité, étant donné qu’elle tient

compte de la mobilité de L5-S1, qui est la mobilité la plus importante du rachis lombaire.

On note la distance entre le repère supérieur et inférieur. Le ROM (range of motion) du

rachis lombaire est égal à 15 cm moins la distance calculée. Ce test a été utilisé pour

mesurer la flexion et l’extension du rachis lombaire chez les deux groupes.

75 MACRAE, I.F., et V. WRIGHT, « Measurement of back movement », Ann Rheum Dis, vol. 28, no 584, 1969,

dans Norkin, Cynthia C., et Joyce White, Measurement of joint motion, a guide to goniometry, Philadelphia,

F.A. Davis Company, 1995, p. 37.

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81

Figure 30 : Points de référence du test de Schöber modifié76

Toutes nos mesures ont été compilées dans des tableaux pour chaque sujet. L’objectif de

ces mesures était d’observer, de la façon la plus objective possible, l’amélioration du ROM

de chaque sujet. C’est la raison pour laquelle nous avons utilisé plusieurs instruments de

mesure valides et fiables.

Several investigators have examined the reliability of using the mean (average)

of several goniometric measurements as compared with using one

measurement77.

3.2.4 Évaluation objective du thérapeute

Nous avons utilisé le test ostéopathique du rebond, qui sert à évaluer la mobilité globale les

vertèbres lombaires (L5 à T12). Ce test a été tiré du cours de Sémiologie générale, donné

par Daniel Michel, D.O., en octobre 2006 à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du

Québec. Tous les sujets ont été testés. Nous avons classé la mobilité globale de chaque

vertèbre sur une échelle de 1 à 4 :

76 http://openi.nlm.nih.gov/index.php 77 LOW, J.L., « The reliability of joint measurement », Physiotherapy, vol. 62, no 227, 1976.

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1 : bonne mobilité dans tous les glissements de la vertèbre;

2 : perte de mobilité légère dans un ou plusieurs glissements de la vertèbre;

3 : perte de mobilité modérée dans un ou plusieurs glissements de la vertèbre;

4 : perte de mobilité sévère dans un ou plusieurs glissements de la vertèbre.

3.3 Plan et déroulement de l’expérimentation

3.3.1 Plan

Nous avons fait une expérimentation de type combiné avec un groupe expérimental et un

groupe contrôle. En guise de traitement, les deux groupes ont reçu une normalisation

fasciale de la paroi lombaire postérieure. Par contre, le groupe expérimental a reçu, en plus,

une normalisation d’une chaîne myofasciale de la paroi abdominale. Le nombre de

traitements était le même pour les deux groupes dans le même laps de temps. Les sujets ont

été traités et évalués par la même expérimentatrice à chaque séance, au même endroit et

dans des conditions semblables. Seule l’analyse statistique des données a été faite par un

professionnel autre que l’expérimentatrice. De plus, l’expérimentatrice a fait :

le recrutement des sujets depuis le premier questionnaire incluant les critères

d’inclusion et d’exclusion;

la distribution au hasard des sujets dans le groupe expérimental ou le groupe

contrôle par la méthode du chapeau;

les évaluations subjectives et objectives au début de chaque séance;

les traitements ostéopathiques de chaque sujet lors des trois séances;

la colligation des données dans un tableau aux fins des analyses statistiques.

3.3.2 Déroulement et durée de l’expérimentation

3.3.2.1 Première séance

Signature du formulaire de consentement

Collecte de données pour l’anamnèse médicale et questionnaire sur la douleur

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Évaluation du bassin debout (test du casse-noisette, test des axes verticaux, test de

la commère et test des trois points hauts au besoin)

Test du goniomètre pour les mesures du rachis lombaire

Test de l’inclinomètre pour les mesures du rachis lombaire

Test de Schöber modifié pour les mesures du rachis lombaire

Évaluation en rebond pour la mobilité de chaque vertèbre lombaire (L5-T12)

Traitement correspondant au groupe

Le traitement appliqué au groupe contrôle comprenait un traitement d’une chaîne fasciale

de la paroi lombaire postérieure (voir le point 3.4.1).

Le traitement appliqué au groupe expérimental comprenait un traitement d’une chaîne

fasciale de la paroi lombaire postérieure et une chaîne myofasciale de la paroi abdominale

(voir le point 3.4.2).

3.3.2.2 Deuxième séance

Cette séance avait lieu deux semaines après la première, à la même période de la journée.

Collecte de données avec le même questionnaire sur la douleur

Évaluation en rebond pour la mobilité de chaque vertèbre lombaire (L5-T12)

Traitement correspondant au groupe

Le traitement appliqué au groupe contrôle comprenait le même traitement qu’à la première

séance, soit la chaîne fasciale de la paroi lombaire postérieure (voir le point 3.4.1).

Le traitement appliqué au groupe expérimental comprenait le même traitement qu’à la

première séance, soit la chaîne fasciale de la paroi lombaire postérieure et une chaîne

myofasciale de la paroi abdominale (voir le point 3.4.2).

3.3.2.3 Troisième séance

Cette séance avait lieu un mois après la deuxième séance, à la même période de la journée.

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Collecte de données avec le questionnaire final sur la douleur

Test du goniomètre pour les mesures du rachis lombaire

Test de l’inclinomètre pour les mesures du rachis lombaire

Test de Schöber modifié pour les mesures du rachis lombaire

Évaluation en rebond pour la mobilité de chaque vertèbre lombaire (L5-T12)

Traitement ostéopathique personnalisé gratuit pour remercier les sujets

3.3.2.4 Durée de l’étude

Tableau 1 : Durée de l’étude

Juin 2011 à juin 2012 Déroulement de l’étude, revue de la littérature et rédaction du mémoire

Juin 2011 à août 2011 Recrutement des sujets

Septembre 2011 à novembre 2011 Déroulement de l’expérimentation

Janvier 2012 Analyse des résultats par un statisticien professionnel

3.4 Chaînes de traitements proposées

3.4.1 Groupe contrôle

Pour le groupe contrôle, un traitement ostéopathique de la paroi lombaire postérieure a été

effectué.

3.4.1.1 Normalisation vertébrale des lombaires (L5-T12)

Pompage articulaire en flexion

Pompage articulaire en extension

Pompage articulaire en inclinaison

Pompage articulaire en torsion

3.4.1.2 Normalisation fasciale des muscles lombaires (L5-T12)

Normalisation du fascia lombosacré

Normalisation de la charnière aponévrotique lombaire (Aman Jean)

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85

Normalisation de l’aponévrose postérieure du muscle transverse

Normalisation du ligament lombocostal de Henlé

Normalisation du ligament cintré du diaphragme thoracique (arcade du carré des

lombes)

Normalisation du fascia carré des lombes

3.4.2 Groupe expérimental

Pour le groupe expérimental, le même traitement que le groupe contrôle a été effectué, en

plus d’un traitement myofascial de la paroi abdominale.

3.4.2.1 Normalisation vertébrale des lombaires (L5-T12)

Pompage articulaire en flexion

Pompage articulaire en extension

Pompage articulaire en inclinaison

Pompage articulaire en torsion

3.4.2.2 Normalisation fasciale des muscles lombaires (L5-T12)

Normalisation du fascia lombosacré

Normalisation de la charnière aponévrotique lombaire (Aman-Jean)

Normalisation de l’aponévrose postérieure du muscle transverse

Normalisation du ligament lombocostal de Henlé

Normalisation du ligament cintré du diaphragme thoracique (arcade du carré des

lombes)

Normalisation du fascia carré des lombes

3.4.2.3 Normalisation myofasciale de la paroi abdominale :

Plan superficiel :

Normalisation de la ligne blanche de l’abdomen

Normalisation de la gaine des muscles grands droits

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86

Normalisation des piliers du muscle grand oblique (externe)

Plans moyen et profond :

Normalisation du tendon conjoint du muscle petit oblique (interne) et du

muscle transverse de l’abdomen

Normalisation du ligament Hesselbach

Normalisation du fascia transversalis

Normalisation du fascia iliaca

Peignage des piliers du muscle psoas

Peignage des piliers du diaphragme thoracique

3.5 Descriptions des variables

3.5.1 Variable indépendante

Traitement ostéopathique des gens souffrant de lombalgie chronique depuis plus de

trois mois

3.5.2 Variables dépendantes

Mesures en degrés du ROM du rachis lombaire prises avec le goniomètre

Mesures en degrés du ROM du rachis lombaire prises avec l’inclinomètre

Mesures en centimètres de la mobilité en flexion et en extension du rachis lombaire

avec le test de Schöber modifié

Perception de l’intensité de la douleur sur une échelle de 1 à 10

Cote de 1 à 4 sur la mobilité accessoire des vertèbres lombaires

Ces variables dépendantes permettent d’évaluer la lombalgie commune des sujets et de

valider l’effet du traitement ostéopathique.

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87

CHAPITRE 4 : Analyse et interprétation des résultats

Dans ce chapitre, nous vous présentons les résultats obtenus lors de l’analyse statistique des

évaluations subjective et objective de notre expérimentation. Cette analyse a été faite dans

un premier temps d’un point de vue subjectif à l’aide des questionnaires sur l’intensité de la

douleur, sa fréquence et son irradiation, et dans un deuxième temps d’un point de vue

objectif à l’aide des mesures prises avec le goniomètre, l’inclinomètre, le test de Schöber

modifié ainsi que l’évaluation par la thérapeute de la mobilité vertébrale.

Le but de cette analyse statistique est de confirmer notre hypothèse de recherche de départ,

soit que « le traitement conventionnel des lombalgies chroniques aura de meilleurs résultats

si on y inclut le traitement d’une chaîne myofasciale de l’abdomen ».

4.1 Tests statistiques utilisés

Les données de notre recherche ont été analysées par Yves Lepage, statisticien. Le logiciel

statistique utilisé est SPSS, version 20. Les tests utilisés sont les suivants.

I. Test Khi deux de Pearson : Ce test permet de comparer la répartition d’une

variable discrète entre deux groupes.

II. Test T de Student : Ce test est utilisé pour les échantillons indépendants qui

permettent de comparer la moyenne d’une variable continue entre deux groupes.

III. Correction de Bonferroni : Cette correction permet de corriger la valeur p d’un

test afin de tenir compte de la multiplicité des tests.

IV. Analyse de variance à deux facteurs : Les moyennes des variables continues sont

comparées entre les groupes et les temps à l’aide d’une analyse de variance à

deux facteurs dont un est répété : un facteur groupe à deux niveaux (C et E) et un

facteur répété temps à trois niveaux (ou deux, selon le cas).

V. Test T de Student pour échantillons appariés : Ce test permet de comparer la

moyenne d’une variable continue entre deux temps.

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88

4.2 Homogénéité des groupes

L’échantillon de 44 personnes a été formé en fonction des critères d’inclusion et

d’exclusion déterminés a priori et correspondant aux caractéristiques désirées pour

répondre aux besoins de la recherche. La division du groupe en un groupe contrôle et un

groupe expérimental a été faite aléatoirement. Des tests ont été faits pour vérifier

l’homogénéité de l’échantillon utilisé pour cette expérimentation et ils démontrent que

l’échantillon est satisfaisant et homogène.

Tableau 2 : Homogénéité des groupes

Valeur p Signification

Sexe 0,361 H

Âge 0,374 H

Légende : H : homogène

4.3 Résultats de l’étude

Les résultats sont présentés ici à l’aide de tableaux et de graphiques. Nous avons fait deux

types de tableaux pour chaque variable : les premiers représentent la comparaison de

l’évolution dans le temps des moyennes chez les deux groupes, et les seconds représentent

la comparaison de l’évolution des moyennes entre les deux groupes au fil des séances. Les

graphiques illustrent le comportement des moyennes du groupe contrôle et du groupe

expérimental au fil des traitements. Notez que la lettre C représente le groupe contrôle et la

lettre E, le groupe expérimental; que les séances sont respectivement indiquées T1 (premier

rendez-vous), T2 (deuxième rendez-vous) et T3 (troisième rendez-vous). Les résultats

significatifs sont notés S, et NS indique un résultat non significatif.

4.3.1 Questionnaire sur la douleur

Notre questionnaire sur la douleur comporte une description de l’intensité de la douleur le

matin et le soir, la fréquence de la douleur dans la semaine et la présence d’une irradiation

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89

dans le membre inférieur. Ce questionnaire a été donné avant chaque séance pour chaque

groupe. Ces analyses répondront à la question suivante : existe-t-il, au fil des séances, une

différence significative dans l’évolution des deux groupes?

4.3.1.1 Intensité dans la journée

4.3.1.1.1 Douleur le matin

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la différence de moyennes entre les séances est

significative.

Tableau 3 : Comparaison de l’évolution dans le temps de l’intensité de la douleur

le matin

Groupe Temps (séance) Valeur p Résultat

C

1 et 2 0,049 S

1 et 3 <0,001 S

2 et 3 0,001 S

E

1 et 2 0,011 S

1 et 3 <0,001 S

2 et 3 <0,001 S

Inter-sujet : Au troisième rendez-vous, la différence de moyennes entre les deux

groupes est significative.

Tableau 4 : Comparaison de l’évolution de l’intensité de la douleur le matin

entre les deux groupes

Temps (séance) Valeur p Résultat

1 0,233 NS

2 0,108 NS

3 <0,001 S

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90

Figure 31 : Évolution dans le temps de l’intensité de la douleur

de chaque groupe le matin

Conclusion : Au fil des séances, l’intensité de la douleur le matin a diminué pour les deux

groupes. Cependant, dès le deuxième rendez-vous, les valeurs du groupe expérimental ont

eu tendance à diminuer davantage que celles du groupe contrôle, et au troisième rendez-

vous, le groupe expérimental s’est démarqué du groupe contrôle de façon significative.

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91

4.3.1.1.2 Douleur le soir

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la différence de moyennes entre les séances est

significative.

Tableau 5 : Comparaison de l’évolution dans le temps de l’intensité de la douleur

le soir

Groupe Temps (séance) Valeur p Résultat

C

1 et 2 0,028 S

1 et 3 0,001 S

2 et 3 0,046 S

E

1 et 2 <0,001 S

1 et 3 <0,001 S

2 et 3 <0,001 S

Inter-sujet : Au troisième rendez-vous, la différence de moyennes entre les deux

groupes est significative.

Tableau 6 : Comparaison de l’évolution de l’intensité de la douleur le soir

entre les deux groupes

Temps (séance) Valeur p Résultat

1 0,076 NS

2 0,438 NS

3 0,035 S

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Figure 32 : Évolution dans le temps de l’intensité de la douleur de chaque groupe

le soir

Conclusion : Au fil des séances, l’intensité de la douleur le soir a diminué

significativement pour les deux groupes. Cependant, le groupe expérimental se démarque

de façon significative au troisième rendez-vous.

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4.3.1.2 Fréquence hebdomadaire

Cette analyse a permis d’évaluer le nombre d’occurrences hebdomadaires de la douleur et

si cette dernière diminuait au fil des rendez-vous.

Intra-sujet : Pour le groupe expérimental, la différence de moyennes entre les séances

est significative.

Tableau 7 : Comparaison de l’évolution dans le temps de la fréquence

des épisodes douloureux

Groupe Temps (séance) Valeur p Résultat

C

1 et 2 1,000 NS

1 et 3 1,000 NS

2 et 3 1,000 NS

E

1 et 2 0,510 NS

1 et 3 0,004 S

2 et 3 0,020 S

Inter-sujet : Au fil des séances, la différence de moyennes entre les deux groupes est

significative.

Tableau 8 : Comparaison de l’évolution de la fréquence de la douleur entre les deux

groupes

Temps (séance) Valeur p Résultat

1 0,047 S

2 0,019 S

3 0,012 S

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94

Figure 33 : Évolution dans le temps de la fréquence de la douleur de chaque groupe

Conclusion : La fréquence de la douleur dans la semaine diminue significativement

pour le groupe expérimental, ce qui n’est pas le cas pour le groupe contrôle.

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95

4.3.1.3 Irradiation

Ce questionnaire nous a permis de vérifier s’il y avait eu un changement au fil des traitements

au niveau de la douleur accompagnée d’une irradiation dans le membre inférieur.

Figure 34 : Évolution dans le temps de l’irradiation dans le membre inférieur

de chaque groupe

Conclusion : Au troisième rendez-vous, l’irradiation dans le membre inférieur avait

diminué significativement pour le groupe expérimental, contrairement au groupe

contrôle.

4.3.2 Mesures objectives

Les données objectives prises pour la mobilité du ROM (range of motion) avec le

goniomètre, l’inclinomètre et le test de Schöber modifié ont été prises au premier (T1) et au

troisième (T3) rendez-vous pour chaque groupe. Le statisticien a fait les statistiques avec

les données compilées de chaque outil de mesure, puis les a comparées. Ces analyses

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96

répondent à la question suivante : à la fin de l’étude, y aura-t-il une amélioration dans la

mobilité du rachis lombaire dans un ou les deux groupes et si oui, y aura-t-il une différence

entre les groupes?

4.3.2.1 Goniomètre – ROM en rotation totale

Intra-sujet : Pour le groupe expérimental, la différence de moyennes entre les séances

est significative.

Tableau 9 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en rotation totale –

goniomètre

Groupe Temps (séance) Valeur p Résultat

C 1 et 3 0,175 NS

E 1 et 3 <0,001 S

Inter-sujet : Au troisième rendez-vous, la différence de moyennes entre les deux

groupes est significative.

Tableau 10 : Évolution du ROM en rotation totale entre les deux groupes –

goniomètre

Temps (séance) Valeur p Résultat

1 0,126 NS

3 0,003 S

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97

Figure 35 : Évolution dans le temps du ROM en rotation totale de chaque groupe

Conclusion : Au dernier rendez-vous, les valeurs de la rotation totale du groupe

expérimental ont été significativement améliorées par rapport à celles du groupe

contrôle.

4.3.2.2 Goniomètre – ROM en inclinaison latérale droite

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la différence de moyennes entre les séances est

significative.

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98

Tableau 11 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM

en inclinaison droite – goniomètre

Groupe Temps (séance) Valeur p Résultat

C 1 et 3 0,004 S

E 1 et 3 <0,001 S

Inter-sujet : Au fil des séances, il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes.

Tableau 12 : Comparaison de l’évolution du ROM en inclinaison droite entre

les deux groupes – goniomètre

Figure 36 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison latérale droite

de chaque groupe

Temps (séance) Valeur p Résultat

1 0,180 NS

3 0,392 NS

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99

Conclusion : Au fil des séances, la mesure du ROM en inclinaison latérale droite augmente

pour les deux groupes. Cependant, au troisième rendez-vous, celle du groupe expérimental

a eu tendance à augmenter davantage.

4.3.2.3 Goniomètre – ROM en inclinaison latérale gauche

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,257, ce qui indique qu’il n’y a pas

de différence significative de moyennes entre les séances.

Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,936, ce qui indique qu’il n’y a pas de

différence significative de moyennes entre les deux groupes.

Figure 37 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison latérale gauche

de chaque groupe

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100

Conclusion : La mesure du ROM en inclinaison latérale gauche a eu tendance à augmenter

pour les deux groupes. Cependant, au dernier rendez-vous, celle du groupe expérimental a

eu tendance à augmenter davantage.

4.3.2.4 Inclinomètre – ROM en inclinaison latérale totale

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la différence de moyennes entre les séances est

significative.

Tableau 13 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM

en inclinaison latérale totale – inclinomètre

Groupe Temps (séance) Valeur p Résultat

C 1 et 3 <0,001 S

E 1 et 3 <0,001 S

Inter-sujet : Au fil des séances, il n’y a pas de différence significative de moyennes entre

les deux groupes.

Tableau 14 : Évolution du ROM en inclinaison latérale totale entre les deux groupes –

inclinomètre

Temps (séance) Valeur p Résultat

1 0,733 NS

3 0,883 NS

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Figure 38 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison totale de chaque groupe

Conclusion : Au fil des séances, la mesure du ROM en inclinaison latérale totale augmente

de façon significative pour les deux groupes. Cependant, au troisième rendez-vous, celle du

groupe expérimental a eu tendance à augmenter davantage.

4.3.2.5 Inclinomètre – ROM en flexion

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la différence de moyennes entre les séances est

significative.

Tableau 15 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en flexion –

inclinomètre

Groupe Temps (séance) Valeur p Résultat

C 1 et 3 0,003 S

E 1 et 3 <0,001 S

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Inter-sujet : Au fil des séances, il n’y a pas de différence significative de moyennes entre

les groupes.

Tableau 16 : Comparaison de l’évolution du ROM en flexion entre les deux groupes –

inclinomètre

Figure 39 : Évolution dans le temps du ROM en flexion de chaque groupe

Conclusion : Au fil des séances, la mesure du ROM en flexion s’améliore

significativement pour les deux groupes. Cependant, celle du groupe expérimental a eu

tendance à augmenter davantage.

Temps (séance) Valeur p Résultat

1 0,289 NS

3 0,425 NS

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4.3.2.6 Inclinomètre – ROM en extension

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,260, ce qui indique qu’il n’y a pas

de différence significative de moyennes entre les séances.

Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,584, ce qui indique qu’il n’y a pas de

différence significative de moyennes entre les groupes.

Figure 40 : Évolution dans le temps du ROM en extension de chaque groupe

Conclusion : La mesure du ROM en extension a eu tendance à augmenter davantage pour

le groupe expérimental.

4.3.2.7 Test de Schöber modifié – flexion

Intra-sujet : Pour le groupe expérimental, la différence de moyennes entre les séances

est significative.

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104

Tableau 17 : Comparaison de l’évolution dans le temps de la flexion –

test de Schöber modifié

Groupe Temps (séance) Valeur p Résultat

C 1 et 3 1,000 NS

E 1 et 3 0,001 S

Inter-sujet : Au fil des séances, il n’y a pas de différence significative de moyennes entre

les groupes.

Tableau 18 : Comparaison de l’évolution de la flexion entre les deux groupes –

test de Schöber modifié

Temps (séance) Valeur p Résultat

1 0,337 NS

3 0,850 NS

Figure 41 : Évolution dans le temps de la flexion de chaque groupe –

test de Schöber modifié

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105

Conclusion : Pour le groupe expérimental, on note une augmentation significative des

valeurs de la flexion lombaire à la fin des traitements.

4.3.2.8 Test de Schöber modifié – extension

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,505, ce qui indique qu’il n’y a pas

de différence significative de moyennes entre les séances.

Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 1,000, ce qui indique qu’il n’y a pas de

différence significative de moyennes entre les groupes.

Figure 42 : Évolution dans le temps de l’extension de chaque groupe –

test de Schöber modifié

Conclusion : Les valeurs pour l’extension entre les deux groupes ont eu tendance à

augmenter. Toutefois, la tendance est plus grande pour le groupe expérimental.

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106

4.3.3 Évaluation ostéopathique de la mobilité vertébrale

Nous avons comparé, au fil des séances, l’amélioration de la mobilité accessoire de chacune

des vertèbres individuellement, de L5 à T12, pour les deux groupes. L’évaluation a été faite

sur une cote de 1 à 4, 1 étant une bonne mobilité et 4 une mobilité sévèrement restreinte.

4.3.3.1 Mobilité de L5

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,821, ce qui indique qu’il n’y a pas

de différence significative de moyennes entre les séances.

Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 1,000, ce qui indique qu’il n’y a pas de

différence significative de moyennes entre les groupes.

Figure 43 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L5 de chaque groupe

Conclusion : La mobilité restreinte de L5 a eu tendance à diminuer pour les deux groupes.

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4.3.3.2 Mobilité de L4

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,513, ce qui indique qu’il n’y a pas

de différence significative de moyennes entre les séances.

Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,428, ce qui indique qu’il n’y a pas de

différence significative de moyennes entre les groupes.

Figure 44 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L4 de chaque groupe

Conclusion : La mobilité restreinte de L4 a eu une légère tendance à diminuer davantage

pour le groupe expérimental.

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4.3.3.3 Mobilité de L3

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,564, ce qui indique qu’il n’y a pas

de différence significative de moyennes entre les séances.

Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,039, ce qui indique qu’il n’y a pas de

différence significative de moyennes entre les groupes.

Figure 45 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L3 de chaque groupe

Conclusion : La mobilité restreinte de L3 a eu une légère tendance à diminuer davantage

pour le groupe expérimental.

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4.3.3.4 Mobilité de L2

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,052, ce qui indique qu’il n’y a pas

de différence significative de moyennes entre les séances.

Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,020, ce qui indique qu’il n’y a pas de

différence significative de moyennes entre les groupes.

Figure 46 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L2 de chaque groupe

Conclusion : Après la première séance, la mobilité restreinte de L2 a eu tendance à

diminuer davantage pour le groupe expérimental.

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110

4.3.3.5 Mobilité de L1

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,166, ce qui indique qu’il n’y a pas

de différence significative de moyennes entre les séances.

Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,089, ce qui indique qu’il n’y a pas de

différence significative de moyennes entre les groupes.

Figure 47 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L1 de chaque groupe

Conclusion : Dès la deuxième séance, la mobilité restreinte de L1 a eu tendance à diminuer

davantage pour le groupe expérimental.

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111

4.3.3.6 Mobilité de T12

Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,195, ce qui indique qu’il n’y a pas

de différence significative de moyennes entre les séances.

Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,202, ce qui indique qu’il n’y a pas de

différence significative de moyennes entre les groupes.

Figure 48 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de T12

de chaque groupe

Conclusion : Dès la deuxième séance, la mobilité restreinte de T12 a eu tendance à

diminuer davantage pour le groupe expérimental.

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112

CHAPITRE 5 : DISCUSSION

À la lumière des résultats obtenus lors de cette étude, nous allons tenter d’expliquer quels

ont été les effets de notre expérimentation sur les lombalgies chroniques de nos sujets.

5.1 Résultats de la recherche

L’hypothèse principale de cette recherche suggère que le traitement ostéopathique proposé,

le travail d’une chaîne myofasciale de l’abdomen combiné au travail des fasciæ postérieurs

du rachis lombaire, est en mesure de donner de meilleurs résultats dans le traitement des

lombalgies qu’un traitement ostéopathique qui se limite au traitement de la chaîne

postérieure. Nous confirmons l’hypothèse du fait que cinq données statistiques sur dix

favorisent le groupe expérimental et qu’aucune d’entre elles ne favorise le groupe contrôle.

Nous avons choisi certains paramètres importants pour considérer l’amélioration de la

lombalgie commune. Pour être en mesure de bien comparer les résultats sur chacun des

deux groupes, nous avons décrit la variable de la douleur en considérant l’intensité de la

douleur le matin et le soir, la fréquence de cette douleur dans la semaine et, s’il y avait lieu,

la présence de l’irradiation dans le membre inférieur. Toutefois, nous avons observé cette

lombalgie au sens plus large, ne nous limitant pas à cette dernière variable pour quantifier

l’amélioration. En effet, nous avons considéré un autre facteur qui accompagne souvent les

lombalgies : le manque de mobilité articulaire.

Nous pouvons affirmer que notre hypothèse de recherche est confirmée, étant donné que la

majorité des variables ont présenté une amélioration significative pour le groupe expérimental.

La science tend à vouloir isoler les variables afin d’augmenter la validité des résultats, ce qui

segmente l’analyse des résultats; dans un contexte de traitement ostéopathique, ceci est

difficilement applicable, mais à ce point de la recherche, il nous paraît important de faire

mention que nous sommes consciente de l’orientation très scientifique du contexte de cette

recherche et que nous tenterons de ramener notre analyse vers un mode plus ostéopathique.

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113

La science de l’ostéopathie est basée sur un mode de raisonnement qui ne va pas

au-delà de principes et de vérités dont on peut prouver qu’ils existent dans toute la

composition physique et vitale de l’homme. […] Ces vérités sont des faits toujours

vivants qui conduisent chaque fois leur possesseur à obtenir de bons résultats78.

5.1.1 Intensité de la douleur dans la journée

Les données sur la douleur du matin et du soir ont diminué significativement pour les deux

groupes au fil des séances. Cependant, au troisième rendez-vous, le groupe expérimental

s’est démarqué du groupe contrôle de façon significative. Le traitement a donc eu un

effet pour chaque groupe, mais suite à la deuxième séance, l’intensité de la douleur le matin

et le soir a diminué significativement chez le groupe expérimental. Nous pouvons conclure

que le traitement proposé a touché des causes possibles, étant donné que son effet positif

était encore effectif mois plus tard.

Du point de vue ostéopathique, nous pensons que plusieurs éléments subjectifs interagissent et

influencent les résultats du traitement. D’abord, nous croyons que dès que le patient se sent pris

en charge par l’ostéopathe, sa volonté de guérison s’accentue. De plus, dès que le thérapeute

explique les différentes causes des symptômes de la lombalgie et en expose une conception

globale, le patient, dans plusieurs cas sans même avoir été traité, a déjà l’impression de mieux

se porter. Sa perception de sa condition change et son implication dans le traitement s’en trouve

stimulée. Une équipe est ainsi formée (patient et thérapeute) optimisant la guérison du patient.

Par ce dialogue, nous stimulons son intelligence, son émotivité, sa prise en charge, son

environnement et non pas seulement le segment à traiter, qui est le rachis lombaire. « Cette

ostéopathie systémique se développe autour de l’auto-éco-émergence et doit faire intervenir

l’individu (auto), l’environnement (éco) et le bien-être (émergence)79

. »

Un des facteurs de risque de la lombalgie commune chronique, que nous avons vus au

Chapitre 1, sont les caractéristiques psychologiques des patients. Nous croyons avoir un

78 STILL, A.T, La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p.136. 79 VOYER, G., D.O., L’écoute et/ou le toucher, Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, 2003, n. p., p. 2.

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114

impact sur ces traits dépressifs et anxieux de deux manières : par la confiance dans la prise

en charge de l’ostéopathe, comme nous venons de mentionner, mais aussi, d’une façon plus

physique, par l’impact que nous avons eu sur le système nerveux végétatif en traitant les

piliers du diaphragme thoracique et en peignant le psoas, tous deux en lien étroit avec le

système nerveux sympathique.

De plus, comme nous avons mentionné au chapitre 2.3.2, les douleurs projetées d’origine

viscérale, innervés et prise en charge par le système nerveux autonome sympathique via les

ganglions paravertébraux, peuvent parfois être causées par des tensions ou des adhérences

fasciales. Le médecin clinicien pourrait avoir de la difficulté à expliquer ces liens, par

contre, en ostéopathie, nous pouvons avoir une explication des causes possibles de ces

douleurs projetées.

Expliquons maintenant de façon plus musculosquelettique la diminution de l’intensité de la

douleur. En général, les douleurs lombalgiques sont liées aux apophyses articulaires

postérieures. Elles peuvent être la conséquence d’une augmentation de pression sur ces

éléments anatomiques. Cela entraîne des discopathies plus ou moins dégénératives et des

effets de ventouse sur les articulations postérieures. Notre traitement a eu un impact positif

sur ces dernières. Non seulement les structures anatomiques du rachis postérieur ont été

relâchées, mais tous les fasciæ en lien avec le rachis antérieur ont été traités : ils ont donc

davantage aidé à la diminution de la pression sur ces apophyses articulaires, augmentant le

degré de mobilité des structures antérieure, contribuant à un meilleur équilibre

antéropostérieur donc diminuant l’intensité de la douleur.

5.1.2 Fréquence hebdomadaire

Au regard des données sur la fréquence de la douleur dans la semaine, on constate une forte

différence, statistiquement significative, entre les deux groupes, entre la deuxième et la

troisième séance. Un mois plus tard, le nombre d’occurrences de la douleur dans la

semaine diminue significativement pour le groupe expérimental, ce qui n’est pas le cas

pour le groupe contrôle. Le traitement proposé suggère donc une diminution de la douleur

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115

et de la gêne fonctionnelle durant la semaine. Nous pourrions déduire que nous avons traité

une des causes possibles.

Il est intéressant de noter que dans le groupe expérimental, entre la deuxième et la

troisième séance, de façon plus générale :

plusieurs sujets ont eu une récupération plus rapide que d’habitude suite à des

efforts physiques;

deux fois plus de sujets ont ressenti une douleur seulement pendant la fin de

semaine lors d’une activité physique, plutôt que pendant la semaine au complet;

deux fois plus de sujets ont noté une amélioration fonctionnelle.

De façon plus particulière à certains sujets, toujours pour le groupe expérimental, on note que :

deux sujets ont ressenti une amélioration de leur fonction intestinale suite aux

repas.

un sujet a noté une diminution de la fréquence hebdomadaire des hoquets après

les repas.

Nous pensons que ces résultats ont un lien direct avec certaines structures traitées

uniquement chez le groupe expérimental. Nous avons déjà mentionné que le fascia

transversalis est en lien étroit avec le péritoine pariétal antérieur. Ce dernier est richement

innervé et est très sensible à tous les stimuli; par conséquent, il pouvait parfois donner des

douleurs de type lombalgiques. Dans ce groupe, nous avons également traité le fascia iliaca,

en lien de contiguïté avec le fascia de Toldt, à son tour en lien direct avec les côlons

ascendant et descendant, ce qui pourrait expliquer l’amélioration de la fonction intestinale.

De plus, le lien étroit entre le système nerveux du grand sympathique et les piliers du

diaphragme thoracique correspond, entre autres, au système digestif. Par ses liens, le

traitement proposé suggère donc une amélioration de certaines fonctions.

Pour le groupe contrôle, il est bien de noter qu’entre la deuxième et la troisième séance :

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116

trois patients ont ressenti de nouveaux symptômes s’installer à d’autres locations;

deux sujets ont développé des douleurs diffuses dans le fessier et un autre a

développé des douleurs au niveau du rachis cervical.

Ces nouveaux symptômes sont sans doute dus au fait que le cadre de la recherche limitait

les endroits à traiter et que, parfois, certains éléments auraient nécessité notre attention pour

permettre au corps du sujet de bénéficier complètement du traitement pour ainsi mieux

intégrer le traitement et s’autoréguler. De plus, dans les cas de chronicité, le patient se

comporte d’une certaine façon depuis longtemps, avec des compensations qui lui

permettent de fonctionner, de « s’autoorganiser ». Tant que cette compensation est

supportée, il y a un équilibre actif. Lorsque le corps subit des traitements, que ce soit au

niveau physique ou psychologique, il y a parfois, sinon souvent, de nouveau symptômes

d’adaptation qui peuvent générer des douleurs temporaires. L’énergie nécessaire au

maintien de cette compensation n’étant plus disponible, il y a donc rupture de l’équilibre

jusqu’à ce que l’ostéopathe enlève les autres tensions pour que la structure se réorganise

d’elle-même. Par contre, lors d’une recherche scientifique comme celle-ci, effectuée dans

un cadre préétabli duquel nous ne pouvions sortir, il était difficile de respecter les besoins

du corps du patient.

L’ostéopathie est une science qui a pour objet de démêler les forces mises en jeu

au sein d’un être. Ces forces sont physiques, le donneur d’ordre est

neurologique, le créateur d’ordre est psychologique et répond aux lois

d’autoorganisation des êtres vivants. C’est un principe de la plus haute

importance. Toute structure, quelle qu’elle soit, obéit aux lois de

l’autoorganisation, c’est-à-dire qu’elle tend à s’organiser vers un état lui

permettant d’être la plus active possible dans un environnement donné80.

80 OSTÉOPATHES DE FRANCE, [En ligne], www.osteofrance.com (page consultée le 2 mai 2012).

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117

5.1.1 Irradiation

Au regard des données sur la douleur accompagnée d’une irradiation dans le membre

inférieur, il existe une différence significative pour le groupe expérimental, contrairement

au groupe contrôle. Un mois après le deuxième rendez-vous, le traitement proposé suggère

une diminution majeure de l’irradiation dans le membre inférieur pour les sujets du

groupe expérimental. Nous pourrions en déduire que nous avons traité une des causes

possibles.

Ces résultats peuvent être expliqués, de part et d’autre, par un spasme (hypertonie) du psoas

qui peut être à la fois l’expression et la cause des douleurs diffuses dans le membre

inférieur. Une contracture de ce dernier peut donc irriter, en tout ou en partie, les racines

nerveuses du plexus lombaire et occasionner un syndrome thoracolombaire et/ou un

dérèglement intervertébral mineur. De plus, nous avons mentionné que le lien étroit entre le

muscle psoas et la veine lombaire ascendante constitue un lien entre la lombalgie chronique

dite essentielle due à la stase veineuse et le psoas. Le rôle de l’artère étant absolu, si le débit

du vaisseau sanguin est réduit par un psoas trop tendu ou une adhérence entre le fascia

iliaca et les trous de conjugaisons, il y aura naturellement des conséquences au niveau

physiologique et biomécanique de la « machine humaine ».

Les vaisseaux sanguins qui transportent les fluides qui construisent et

nourrissent les toutes petites fibres, les vaisseaux, les glandes, les fascias et les

fibres cellulaires nerveuses et lymphatiques doivent être à leur place respective

pour qu’une action physiologique normale puisse être exécutée

harmonieusement et en accord avec la machine humaine81.

Il est intéressant de noter que, dans le groupe expérimental, cinq sujets avaient, associées à leur

lombalgie, des irradiations dans le membre inférieur. Entre la deuxième et la troisième séance :

81 STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p. 23.

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118

deux patients ont eu un soulagement complet de leur douleur diffuse à l’aine :

nous pensons qu’il y avait une compression de la racine du plexus lombaire, au

niveau T12-L1 (nerf iliohypogastrique et nerf ilio-inguinal);

trois patients ont eu un soulagement complet de leur douleur diffuse à la face

externe de la cuisse et de la fesse : nous pensons qu’il y avait une compression de

la racine du plexus lombaire, au niveau L1-L2 (nerf fémorocutané latéral).

Notez que dans le groupe expérimental, les cinq patients souffrant de ces symptômes

associés à leur lombalgie ont tous présenté un soulagement de ces derniers.

Cependant, dans le groupe contrôle, seulement deux patients sur six ont présenté un

soulagement de leurs symptômes d’irradiation dans le membre inférieur.

5.1.2 Autres liens avec la lombalgie

Dans notre groupe expérimental, nous avions une patiente ayant subi une césarienne à

l’intérieur des trois dernières années. Il est intéressant de noter ici qu’à la dernière séance,

sa douleur diffuse abdominale avait diminué, ainsi que ses symptômes lombalgiques. La

diminution de la douleur nous semble logique étant donné que nous avons traité, chez le

groupe expérimental, certaines aponévroses et certains fasciæ sectionnés et cicatrisés chez

cette patiente. Les processus cicatriciels créent des adhérences dans le fascia et peuvent

donc correspondre à des dysfonctions ostéopathiques ayant une responsabilité dans les

troubles fonctionnels et physiologiques ressentis par le sujet.

Dans le groupe expérimental, nous avons également remarqué que les sujets ayant une vie

plus active, qui faisaient quotidiennement du sport, avaient eu de meilleurs résultats que les

sujets sédentaires. Or, dans le groupe contrôle, les sujets sportifs n’ont pas eu autant de

résultats positifs que les sujets sportifs du groupe expérimental. Dans ce dernier groupe,

deux sujets sportifs ont eu un soulagement complet de leur douleur lombaire lors de leurs

entraînements à vélo, et un autre cycliste n’avait plus de douleurs lombaires

postentraînement.

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Chez les sportifs, la sangle abdominale et le muscle psoas sont extrêmement sollicités, ce

qui nous prouve qu’il est important, dans ces cas de lombalgies chroniques, de traiter une

chaîne myofasciale de l’abdomen. De plus, nous avons vu au chapitre 2.5.2.2 que les

muscles abdominaux et le diaphragme thoracique travaillent en synergie lors de la

respiration. Pour le sportif, ces structures sont extrêmement sollicitées donc ils ont besoin

une meilleure souplesse myofascial. Nous pouvons ainsi supposer que le traitement a eu un

effet indirect sur le mécanisme de la respiration de par la normalisation des piliers du

diaphragme thoracique et de la sangle abdominale.

5.2 Mobilité articulaire

Nous avons quantifié la mobilité articulaire d’une façon objective en utilisant trois

instruments de mesure (pour assurer la validité des mesures), et d’une façon subjective en

utilisant l’évaluation ostéopathique du thérapeute. Nous avons évalué de façon objective la

mobilité articulaire à la première séance et quatre semaines plus tard, à la troisième séance.

L’évaluation subjective a été faite au début de chaque séance.

5.2.1 ROM avec goniomètre, inclinomètre et test de Schöber modifié

Pour faciliter la compréhension des résultats, nous avons combiné les outils de mesure

utilisés à chaque mouvement mesuré du rachis lombaire.

5.2.1.1 Mouvement d’inclinaison latérale

Au regard des mesures prises avec le goniomètre, il s’avère que la mesure du ROM en

inclinaison latérale totale ne nous donne pas de différence statistiquement significative

entre les deux groupes à chacune des séances. Par contre, pour l’évolution entre les rendez-

vous à l’intérieur de chaque groupe, la mesure du ROM en inclinaison latérale droite s’est

avérée statistiquement significative pour chacun des groupes. Nous pouvons tout de même

observer sur les diagrammes des tendances où le groupe expérimental semble prendre de

l’avance sur le groupe contrôle, mais pas assez pour que ce soit significatif.

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120

Au regard des mesures prises avec l’inclinomètre, il s’avère que la mesure du ROM en

inclinaison latérale totale ne nous donne pas de différence statistiquement significative

entre les deux groupes à chacune des séances. Par contre, les mesures du ROM dans

l’évolution entre les rendez-vous sont statistiquement significatives pour chacun des

groupes. Nous pouvons tout de même observer sur le diagramme que l’évolution est plus

grande pour le groupe expérimental que pour le groupe contrôle. Cette différence entre les

groupes n’est pas significative statistiquement, mais elle peut être cliniquement signifiante.

Il est intéressant de noter que lors de la prise de mesure, l’emplacement du goniomètre

n’était pas du tout au même endroit que l’inclinomètre. Le fulcrum du goniomètre était

placé au niveau de la base sacrée, les branches allongées vis-à-vis du rachis lombaire, et le

point de référence pour l’inclinomètre était placé vis-à-vis l’épineuse de T12 pour inclure la

douzième vertèbre thoracique. Cette différence pourrait expliquer la divergence qu’il y a

entre les deux instruments de mesure utilisés pour le mouvement d’inclinaison latérale

totale.

Précisons que même si les résultats de l’inclinaison latérale totale ne se révèlent pas

significatifs statistiquement pour le groupe expérimental, il est important de noter que le

traitement proposé a tout de même amélioré le mouvement d’inclinaison latérale totale, ce

qui est cliniquement signifiant. Rappelons que le muscle carré des lombes (lorsque son

point fixe est sur la crête iliaque), le muscle transverse, le muscle psoas-iliaque (lorsque son

point fixe est sur le petit trochanter) et les muscles petit et grand obliques participent, entre

autres, au mouvement de l’inclinaison latérale. Toutes leurs aponévroses, sauf la première,

ont été traitées chez le groupe expérimental. La normalisation fasciale donne une meilleure

motilité, ce qui fait en sorte que la mobilité musculaire peut avoir une meilleure fonction

biomécanique et physiologique.

5.2.1.2 Mouvement de rotation totale

Au regard des mesures prises avec le goniomètre, il s’avère que la mesure du ROM en

rotation totale nous prouve que le groupe expérimental a eu, de façon statistiquement

significative, de meilleurs résultats que le groupe contrôle à chacune des séances.

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121

Nous allons tenter d’expliquer comment le ROM en rotation totale a donné des résultats

significatifs pour le groupe expérimental.

Nous pensons que le fait d’avoir libéré les tensions myofasciales antérieures du rachis

lombaire et de l’abdomen a contribué à augmenter le potentiel de la rotation qui se fait

majoritairement à la charnière dorsolombaire. En effet, chez le groupe expérimental, nous

avons traité les piliers du diaphragme et le muscle psoas, qui ont des attaches antérieures au

niveau des premières vertèbres lombaires. Ils ont contribué, entre autres, à augmenter la

mobilité vertébrale pour la rotation. En levant les points fixes du système myofascial de

l’abdomen, le traitement ostéopathique à donné à nouveau aux muscles larges de

l’abdomen des conditions biomécaniques de fonctionnement plus proches de leur

physiologie. Rappelons ici que le muscle petit oblique participe à la rotation homolatérale

du tronc, et que le muscle grand oblique et le muscle psoas (lorsque le point fixe est sur le

fémur) participent à la rotation controlatérale du tronc. Ce sont des structures que nous

avons travaillées chez le groupe expérimental seulement. Nous avons augmenté leur

capacité de « mieux bouger » et, indirectement, de mieux se nourrir par le biais de leur

rapport de contiguïté. Par la suite, étant donné que nous avons donné une meilleure motilité

musculaire aux muscles obliques, il serait logique de suggérer aux patients de faire des

renforcements abdominaux pour contribuer à une meilleure stabilité du rachis lombaire et

éviter de rester dans la chronicité.

5.2.1.3 Mouvement de flexion

Les mesures prises avec l’inclinomètre confirment que la mesure du ROM en flexion ne

nous donne pas de différence statistiquement significative entre les deux groupes à chacun

des traitements. Par contre, l’évolution entre les séances s’est avérée statistiquement

significative pour chacun des groupes. Nous pouvons tout de même observer sur les

diagrammes des tendances où l’évolution est plus grande pour le groupe expérimental que

pour le groupe contrôle. Cette différence entre les groupes n’est pas statistiquement

significative, mais elle peut être cliniquement signifiante.

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122

Au regard des mesures prises avec le test de Schöber modifié, la mesure du ROM en

flexion à l’intérieur de chaque groupe nous prouve que le groupe expérimental a eu,

de façon statistiquement significative, de meilleurs résultats que le groupe contrôle

entre la première et la deuxième séance. Cependant, nous n’avons pas de différence

statistiquement significative entre les deux groupes à chacune des séances. Toutefois, en

observant le diagramme, on note une évolution plus importante pour le groupe

expérimental que le groupe contrôle. Cette différence entre les deux groupes n’est pas

statistiquement significative, mais elle peut être cliniquement signifiante.

Nous allons essayer d’expliquer comment le ROM en flexion, entre la première et la

deuxième séance, a donné des résultats significatifs pour le groupe expérimental.

Comme nous l’avons déjà mentionné au point 2.5.2.5, toutes les lésions articulaires

perturbent la posture du corps humain et créent donc des déséquilibres antérieurs et

postérieurs du rachis. Ces déséquilibres peuvent être la source d’une augmentation des

douleurs par les pressions mécaniques postérieures qu’elles exercent, entraînant du même

coup la contracture et un excès de tension des muscles spinaux et, au niveau antérieur, un

spasme ou une contraction des muscles psoas. Ces deux structures anatomiques pourraient

accentuer la lordose lombaire, ce qui pourrait limiter le mouvement de flexion du rachis

lombaire.

Nous pensons que si le traitement du groupe expérimental a aidé à diminuer une

hyperlordose lombaire, nous pouvons en déduire que l’assouplissement du rachis lombaire

aide à la flexion, ce qui s’accompagne d’un redressement de la lordose lombaire.

Chez une personne présentant une lordose lombaire normale, la mobilité en flexion-

extension affecte chacun des six segments intervertébraux. Chez une personne atteinte

d’hyperlordose vraie, les segments hauts sont immobiles; seuls L4-L5-S1 assument donc

tous ces mouvements. Cette hyperlordose se trouve plus haute, près de la charnière

thoracolombaire. Il se peut que lorsque les piliers du diaphragme et le muscle psoas sont

très tendus, ils causent cette lordose diaphragmatique qui est souvent accompagnée d’une

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cyphose dorsale nécessaire pour maintenir l’équilibre du rachis. À ce moment, la flexion

pourra également être limitée. Avec le traitement proposé, nous avons donc un impact

majeur à ce niveau en travaillant les fasciæ antérieurs du rachis lombaire.

Comment les résultats du ROM de la flexion avec l’inclinomètre s’avèrent-ils donc non

significatifs tandis que ceux pour le Schöber modifié s’avèrent significatifs? Par sa

constitution et son fonctionnement, l’inclinomètre mesure la quantité de mouvement dans

l’espace pris à un point de repère sur le corps. Autrement dit, c’est le déplacement total du

tronc dans l’espace qui quantifie la mobilité absolue. Le test de Schöber modifié mesure

quant à lui la qualité de mouvement gagné entre les vertèbres, autrement dit la mobilité

relative d’une vertèbre par rapport à une autre et non la mobilité dans l’espace. La remise

en fonction de la mobilité qualitative mécanique, celle qui nous intéresse en ostéopathie,

peut entraîner une régulation de l’homéostasie. Ceci explique, entre autres, nos résultats

significatifs pour le test de Schöber et les résultats non significatifs pour l’inclinomètre.

Une autre hypothèse qui pourrait expliquer les résultats non significatifs de la mesure du

ROM intersujet est que l’activation continue des érecteurs du rachis lombaire chez les sujets

atteints de lombalgies correspond à une réponse protectrice mise en place afin d’accroître la

stabilisation lombaire. La stabilité lombaire est acquise grâce à la participation relative des

éléments stabilisateurs passifs et actifs. Cet équilibre entre stabilisation active et passive peut

être perturbé par la douleur et la fatigue musculaire. Pendant la prise de mesure en position de

flexion absolue chez le patient ayant beaucoup de douleur, il y aura donc une contraction

possible des érecteurs du rachis par mécanisme de protection qui pourrait limiter en partie

une flexion totale lombaire. De plus, nous devons considérer le vecteur de gravité qui n’agit

pas de la même façon en position debout qu’en position couchée. La contraction excentrique

des muscles érecteurs du rachis permet de contrôler le début de la flexion vertébrale, alors

que la contraction excentrique des extenseurs de la hanche des ischiojambiers contrôle le

mouvement du bassin lors de la flexion du tronc. Le fait que les muscles érecteurs du rachis

et la mise en tension des membres inférieures sont impliqués lors de la flexion en position

verticale est une contrainte qui peut biaiser les résultats de cette mesure dans le cadre de

lombalgies chroniques.

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5.2.1.4 Mouvement d’extension

Au regard des mesures prises avec le test de Schöber modifié et des mesures prises par

l’inclinomètre, il s’avère que la mesure du ROM en extension ne nous donne pas de

différence statistiquement significative ni entre les deux groupes, ni à l’intérieur de chaque

groupe. Nous pouvons tout de même observer sur les diagrammes une tendance où les

valeurs des deux groupes ont augmenté. Toutefois la tendance est plus grande pour le

groupe expérimental que le groupe contrôle, ce qui peut être cliniquement signifiant.

Nous allons tenter d’expliquer pourquoi nous avons eu des résultats non significatifs de

mesure du ROM en extension pour le groupe expérimental.

Le fait que nous ayons normalisé, en avant du rachis, les aponévroses du muscle psoas et le

muscle grand droit de l’abdomen a possiblement permis la tendance observée chez le

groupe expérimental où les valeurs du ROM en extension sont plus grandes que celles du

groupe contrôle, mais pas assez pour être significatives.

Remarquons que chez les patients peu souples, la compensation par hyperlordose ne se fait

pas; donc, sous l’influence du grand droit, ils se pencheront en avant dans une attitude

cyphotique. Lorsque plusieurs segments vertébraux sont atteints, il n’y a pas de cyphose

mais une rectitude du rachis lombaire sur le profil. La lordose normale aura disparu. Les

muscles cyphosants peuvent donc être soit les muscles abdominaux très tendus chez le

sportif ou les muscles des fessiers et des ischiojambiers très tendus. Il sera donc difficile

pour le lombalgique de faire un mouvement d’extension puisque ce dernier causera une

douleur due à une compression ostéoligamentaire. La lésion ostéopathique dont il est

question ici est une perte ou une limitation de mobilité et motilité physiologique du muscle

ou de l’aponévrose musculaire.

L’amplitude de mouvement segmentaire/articulaire en flexion et en extension peut être

influencée par différents paramètres, soit la lordose lombaire, la laxité articulaire, la force et

la longueur relatives des muscles du tronc et de la hanche, la coordination entre les

mouvements du tronc et ceux de la hanche.

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125

5.2.2 Évaluation ostéopathique du thérapeute

Concernant les évaluations ostéopathiques de la mobilité de chaque vertèbre, nous avons eu

des résultats statistiquement non significatifs. Nous pensons que le traitement proposé a eu

un effet thérapeutique plus global sur le rachis lombaire étant donné que nous n’avons pas

fait de manipulations structurelles vertébrales; l’amélioration de la mobilité segmentaire n’a

donc pas été assez grande pour les analyses statistiques.

Toutefois, nous allons tenter d’expliquer comment le traitement proposé aurait pu avoir un

impact à chaque étage vertébral en nous référant aux tendances des courbes des

diagrammes présentés.

5.2.2.1 L4-L5

Selon le diagramme présenté, la mobilité de ces deux vertèbres n’a présenté qu’une

amélioration très minime, à cause des ligaments iliolombaires qui sont très résistants.

5.2.2.2 L3

Selon le diagramme présenté, la mobilité de la troisième vertèbre lombaire a présenté une

amélioration pour le groupe expérimental dès la deuxième séance. Du fait de la structure

anatomoligamentaire de L4-L5, L3 est la première vertèbre mobile du rachis lombaire.

Tous les mouvements du corps passent donc par L3, par l’intermédiaire de la ligne centrale

de gravité. Cette vertèbre suit les mouvements des différentes parties du corps afin de

maintenir l’équilibre corporel.

5.2.2.3 L2-L1-T12

Selon le diagramme présenté, la mobilité vertébrale de T12 à L2 est améliorée de façon

cliniquement importante chez le groupe expérimental. Comment expliquer alors que ces

vertèbres aient mieux répondu aux traitements du groupe expérimental? Tout d’abord, il y a

un lien important à faire avec L2-L1-T12 et les fasciæ de l’abdomen que nous avons traités.

Nous avons mentionné que les piliers du diaphragme et le muscle psoas, entre autres,

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126

pouvaient contribuer à l’augmentation de la lordose lombaire et donc que la mobilité de ces

vertèbres ne pouvait qu’aider à la diminution de cette lordose. De plus, il existe un lien

important entre les arcades du psoas, le carré des lombes et le diaphragme thoracique. Dans

un système où l’un entraîne l’autre, des tensions du diaphragme thoracique pourraient nuire

au maintien d’une bonne lordose lombaire et ainsi nuire, entre autres, à une bonne capacité

mécanique respiratoire. En effet, les dysfonctions de la mécanique respiratoire pourraient

jouer un rôle dans les troubles fonctionnels des vertèbres segmentaires.

5.2.1 Du point de vue de la tenségrité

Les muscles droits de l’abdomen, les muscles obliques et leurs aponévroses forment un

ensemble fonctionnel. Le trajet des muscles et l’entrecroisement de leurs aponévroses au

niveau de la ligne blanche forment des nœuds musculaires fonctionnels qui constituent le

système de mise en tension de la paroi abdominale. En fonction du trajet des faisceaux

musculaires et tendineux, on distingue un système de tension oblique, un transversal et un

vertical. Ce système de tension de la paroi abdominale est important premièrement pour

maintenir les viscères « à leur place », car la charge est ici particulièrement importante, et

deuxièmement pour contribuer à la stabilisation et à la décharge du rachis. Encore une fois,

l’importance du bon fonctionnement physiologique de cette sangle abdominale est

primordiale et nous, ostéopathes, avons les outils pour restituer et améliorer la motilité pour

assurer une meilleure mobilité et une meilleure vitalité. Par la suite, les renforcements

abdominaux sont inévitables pour diminuer la décharge intervertébrale du rachis et

contribuer à sa stabilité. Troisièmement, le soutien de la respiration est une autre fonction

de ce système de tension. Le muscle transverse détient un rôle important dans la

respiration, où il agit en synergie avec le diaphragme thoracique. Des contractions

simultanées du diaphragme et des muscles abdominaux et pelviens augmentent la pression

dans la cavité abdominale. Ce phénomène nous ramène au point 2.7, où nous avons décrit

sommairement le principe du système de tenségrité qui s’applique à l’humain. L’action

hydrostatique de la pression abdominale stabilise le tronc, décharge en particulier le rachis

lombaire et renforce la paroi comme un ballon gonflé. Simultanément, la dépense

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énergétique des muscles intrinsèques du dos se trouve diminuée de plus de la moitié. Ceci

illustre bien la nécessité d’avoir les muscles abdominaux bien libérés de toute tension et/ou

adhérence fasciale pour pouvoir donner une meilleure qualité au renforcement musculaire

et ainsi éviter les lombalgies.

En somme, nous confirmons notre hypothèse, car dans la majorité des cas, le groupe

expérimental a eu de meilleurs résultats que le groupe contrôle quant à la douleur, à son

intensité et à sa fréquence ainsi qu’à l’irradiation associée dans le membre inférieur. Il en

est de même pour certaines mobilités articulaires, soit la rotation totale et la flexion.

Cependant, pour les autres mesures, soit l’inclinaison totale, l’extension et l’évaluation

ostéopathique vertébrale, nos résultats n’ont pas été optimaux. Nous pensons que le fait que

les patients n’aient pas eu de traitements globaux adaptés à leur condition propre pourrait

expliquer la différence de résultat. Tout de même, nous pensons que le traitement proposé

suggère une amélioration physique, biomécanique et psychosociale de l’état du patient, qui

se fait dans la globalité.

5.3 Considérations psychobiologiques

Faisons ici un aparté à propos des significations que peuvent avoir les lombalgies au point

de vue de la psychologie physiologique, autrement dit à propos du rôle de la biologie et de

son influence sur le comportement.

La souffrance du corps cache souvent un problème psychologique. Quand nous éprouvons

une émotion trop forte, une colère non apaisée, un chagrin non guéri ou un problème non

résolu, le corps y répond. Il crée la « mal-a-dit ». Selon Jacques Martel, auteur du Grand

dictionnaire des malaises et des maladies82

, la compréhension du message de l’organe qui

nous « parle » serait le début de la guérison.

82 MARTEL, Jacques, Le grand dictionnaire des malaises et des maladies, Sainte-Foy, Éditions ATMA

internationales, 1998, p.120.

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Les patients souffrant de lombalgies chroniques auraient un dialogue intérieur ressemblant

à celui-ci : Je ressens une insécurité matérielle (travail, argent, biens) et affective. J’ai peur

de manquer… Je n’y arriverai jamais… Je suis tellement préoccupé par ce qui est matériel

que je ressens de la tristesse. Suite à une perte (emploi, départ d’un enfant, séparation,

etc.), je vis une dualité car je veux la « qualité » et la « quantité ». J’ai tendance à en

prendre trop sur mes épaules, à prendre les problèmes des autres sur mon dos et vouloir

les sauver. Je ne me sens pas soutenu dans mes besoins de base et mes besoins affectifs et

je me sens incapable d’assumer la dimension matérielle de ma vie. J’aime me sentir en

sécurité dans ma routine et mes vieilles habitudes. Je suis inflexible et rigide et je voudrais

être soutenu à ma façon. Je ne peux pas être pleinement heureux, il y a toujours une ombre

au tableau.

Dans la société actuelle, les facteurs de risques psychosociaux sont les plus fréquents,

notamment en milieu professionnel. La surconsommation et la surcharge de travail

augmentent autant que le stress. Nous croyons qu’en tant qu’ostéopathe, nous apportons

une certaine sécurité aux patients dès qu’ils se sentent pris en charge, et que cette démarche

accentue leur volonté de guérison. Il aurait été intéressant, lors de notre collecte de

données, de questionner le patient sur son aspect psychologique avant l’apparition des

douleurs et de voir s’il y avait des corrélations intéressantes à faire. Nous pourrions

supposer que de combiner au traitement ostéopathique une approche où l’on explique au

patient le rapport entre la psychologie physiologique et les maux contribuerait à soulager

davantage le patient de ses douleurs. De plus, nous aurions pu leur suggérer une démarche

en psychothérapie pour éviter le retour de la chronicité.

Parler d’équilibre, c’est parler de tendances contraires qui s’opposent et qui

tendent à trouver une harmonie, un état idéal de stabilité. On peut dire qu’un

équilibre est atteint lorsqu’il n’y a plus de mouvement, lorsque les deux forces

qui s’opposent sont de valeur telle qu’elles annulent leurs effets contraires. C’est

l’équilibre statique… mais il n’y a pas de vie sans mouvement, sans échanges,

sans modifications constantes des éléments qui la composent. L’équilibre dans le

monde vivant ne peut être que dynamique. On ne pourra donc pas parler de

valeurs exactes, mais de tendances. L’équilibre de la vie étant un déséquilibre en

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129

voie de perpétuel rétablissement. L’ensemble étant le reflet d’une adaptation

constante de la vie aux conditions intérieures et extérieures du corps, adaptation

qui est une des conditions de la santé83.

5.4 Autocritique de la recherche

Étant donné les contraintes de budget liées à ce type de recherche, il est difficile de faire un

suivi à long terme des effets de la chaîne de traitement proposée. Il aurait été intéressant de

voir quel aurait été l’impact de l’ajout d’un traitement ostéopathique viscéral de l’abdomen

pour compléter la chaîne dans la partie antérieure du tronc, car après seulement deux

traitements de la chaîne myofasciale de l’abdomen, plusieurs résultats statistiques ont été

significatifs, et les tendances ont pu être considérées au seuil du groupe expérimental.

Voici quelques suggestions que nous croyons pertinentes pour améliorer l’effet du

traitement reçu par le groupe expérimental.

5.4.1 Collectes de données subjectives et objectives

5.4.1.1 Données subjectives

Nous aurions pu ajouter un questionnaire plus précis, du genre du questionnaire sur

la douleur DALLAS84

(évaluation de l’influence de la douleur sur les activités

quotidiennes, le travail et les loisirs, l’anxiété et la dépression ainsi que la vie

sociale).

5.4.1.2 Données objectives

Pour les évaluations ostéopathiques de la mobilité vertébrale, nous aurions pu faire

une évaluation à double insu qui aurait augmenté la validité interne en éliminant le

biais possible des attentes du chercheur.

83 FONDATION DR C. KOUSMINE, [En ligne], www.kousmine.com (page consultée le 26 février 2012). 84 Kineservices.com, [En ligne], www.kine-services.com/kine-services/bilans/dallas_lomb.htm (page

consultée en août 2012),

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130

Le budget limité ne nous a permis que de faire une analyse statistique de base;

d’autres tests auraient pu révéler autre chose et mieux servir notre expérimentation.

Il aurait été intéressant d’ajouter un bilan postural, une évaluation globale de la

posture avec le test du fil de plomb, pour voir l’amélioration de la posture suite au

traitement proposé.

Pour assurer une meilleure validité des outils de mesure, la procédure utilisée pour

la prise de mesure pourrait être validée par un professionnel formé, par exemple un

physiothérapeute.

Il aurait été préférable que, pendant la prise de mesure du ROM pour la flexion, le

patient soit assis sur un tabouret, éliminant ainsi le biais possible de la mise en

tension des membres inférieurs sur le rachis.

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131

CHAPITRE 6 : CONCLUSION

À la lumière de la théorie sur laquelle nous nous sommes basée, il est bien évident que la

lombalgie est non seulement un symptôme exprimant une douleur du bas du dos, mais aussi

qu’elle a plusieurs causes possibles. Étant donné la complexité de ce problème, l’ostéopathie

se doit donc, tout en gardant un esprit de globalité pour essayer de trouver la cause de la

problématique, de proposer une thérapeutique qui influence ses diverses composantes et qui

donnera des résultats à long terme et non uniquement un soulagement temporaire. Comme

nous l’avons mentionné plus haut, la lombalgie peut être un problème affectant le patient

dans son ensemble, tant physiquement que psychologiquement et socialement. Avec tous les

outils et la connaissance qu’il a acquis sur l’anatomie, la physiologie et la biomécanique,

l’ostéopathe doit s’adresser aux nombreux problèmes pouvant être l’origine de cette

symptomatologie. Dans un plan de traitement, nous devons considérer le manque de mobilité

articulaire, le manque de motilité ou une atrophie musculaire qui pourraient déstabiliser la

posture et se répercuter sur les viscères abdominaux. Nous avons donc proposé dans ce

mémoire le traitement d’une chaîne myofasciale de l’abdomen en espérant voir une meilleure

résolution des lombalgies.

En résumé, notre hypothèse est confirmée, car dans la majorité des cas, le groupe

expérimental a eu de meilleurs résultats que le groupe contrôle. Nous avons eu des résultats

significatifs au regard des données de l’intensité de la douleur, de la fréquence de la douleur

et de la diminution de l’irradiation dans le membre inférieur lorsqu’il avait lieu. Au niveau

de la mobilité vertébrale globale, nous avons également eu des résultats significatifs du

ROM de la rotation totale et de la flexion. Concernant les autres mesures qui se sont

révélées non significatives, nous avons tout de même observé une amélioration des données

cliniquement signifiantes pour le groupe expérimental et, en aucun cas, le groupe contrôle

n’a eu de meilleurs résultats.

Nous croyons qu’il est pertinent d’appliquer notre chaîne de traitement dans une approche plus

globale du tronc avec ses nombreux liens anatomiques. En ostéopathie, nous pouvons nous

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132

adapter à chaque patient, en tenant compte de toutes les influences, les incidences, les

informations que le corps du patient nous apporte par le constant dialogue avec le vivant. En

gardant cette philosophie d’approche, il peut être parfois pertinent de rentrer dans le détail

d’une chaîne fasciale. Il peut s’avérer intéressant, dans les cas de lombalgie, d’aller vérifier, par

exemple, les viscères abdominaux intrapéritonéaux ou extrapéritonéaux, ou encore les fasciæ

des membres inférieurs qui peuvent avoir des répercussions sur le bas du dos. Cependant, nous

croyons que dans les liens anatomiques du système neuromusculo-squelettique se trouvent

aussi des réponses thérapeutiques fort intéressantes. Peut-être l’inclusion de la portion

lombosacrée dans notre chaîne proposée, nous donnerais de meilleurs résultats en considérant

les ligaments ilio-lombaires comme un bel exemple de participation tenségritive. Pourquoi cette

structure est-elle si importante pour la santé du corps? Ce système est plus qu’une charpente, il

permet en fait le mouvement, donc la vie. Il est aussi, en superficie, le système le plus étendu

du corps et donc la moindre dysfonction du fascia, ce lien qui englobe le tout, peut avoir un

effet sur la physiologie du corps entier. Le traitement des fasciæ nous permet de faire le lien

entre les viscères, les glandes, le système endocrinien, le système nerveux et les structures

osseuses. Nous suggérons donc comme recherches ultérieures de vérifier l’impact qu’aurait sur

les lombalgies le traitement ostéopathique des liens du rachis lombaire avec le système urinaire,

par exemple en traitant ses liens avec les reins, en arrière par le biais du fascia iliaca, du fascia

rétrorénal et du fascia prérénal, et en avant par le biais du fascia transversalis et de l’aponévrose

ombilicoprévésicale. De plus, nous proposons également de vérifier l’impact qu’aurait le

traitement des liens avec les intestins dans les cas de constipation chronique, par exemple en

traitant les liens des côlons ascendant et descendant par le biais du fascia iliaca et du fascia

transversalis au fascia de Toldt gauche et droite.

Il serait intéressant d’intégrer au traitement proposé des exercices de renforcement

abdominaux adéquats et d’envisager un suivi à long terme pour voir les effets du traitement

ostéopathique sur les lombalgies. Le fait de suivre un plan de traitement préétabli n’est sans

doute pas la façon idéale de procéder, car il ne permet pas au thérapeute de respecter les

besoins du corps du sujet.

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133

C’est pour cela que l’ostéopathie est une science et un art visant la globalité de l’individu : la

connaissance des liens organiques unissant tous les éléments est essentielle pour harmoniser le

corps, puisque l’organisation des informations perçues est propre à chaque individu.

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139

Annexes

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Annexe 1 : Calculs de la fiabilité de la prise de

mesure avec le goniomètre85

No 1 : RECORDING FORM : INTRATESTER RELIABILITY

Subject : S.B.

Examiner : Nathalie Beaulieu

Joint and motion : Lumbar active right sidebending with goniometer

Measurement x x-X (x-X)²

1 23˚ 2,6 6,76

2 28˚ 2,4 5,76

3 26˚ 0,4 0,16

n = 3 Σ = 25,6˚ Σ = 4,23

Mean of the three measurements : X = Σ x/n = 25, 6˚

Standard deviation : SD = √ (x-X)²/n-1 = 1,45

Coefficient of variation : SD/X (100 %) = 5, 6 %

85 Norkin, Cynthia C., et White, D. Joyce, chapitre 3 : « Validity and Reliability », Measurement of Joint Motion, a

guide to goniometry, [En ligne], www.findphysio.com/E-books/1.pdf (page consultée en juillet 2012).

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141

No 2 : RECORDING FORM : INTRATESTER RELIABILITY

Subject : S.B.

Examiner : Nathalie Beaulieu

Joint and motion : Lumbar active extension with inclinometer

Measurement x x-X (x-X)²

1 8˚ 0,7 0,49

2 6˚ 1,3 1,69

3 8˚ 0,7 0,49

n = 3 Σ = 7,3˚ Σ = 0,89

Mean of the three measurements : X = Σ x/n = 7, 3˚

Standard deviation : SD = √ (x-X)²/n-1 = 0,67

Coefficient of variation : SD/X (100 %) = 9, 1 %

No 3 : RECORDING FORM : INTRATESTER RELIABILITY

Subject : S.B.

Examiner : Nathalie Beaulieu

Joint and motion : Lumbar active flexion with inclinometer

Measurement x x-X (x-X)²

1 30˚ 3 9

2 34˚ 1 1

3 35˚ 2 4

n = 3 Σ = 33˚ Σ = 4,67

Mean of the three measurements : X = Σ x/n = 33˚

Standard deviation : SD = √ (x-X)²/n-1 = 1,53

Coefficient of variation : SD/X (100 %) = 4, 6 %

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142

No 4 : RECORDING FORM : INTRATESTER RELIABILITY

Subject : S.B.

Examiner : Nathalie Beaulieu

Joint and motion : Lumbar active right sidebending with inclinometer

Measurement x x-X (x-X)²

1 22˚ 2 4

2 24˚ 0 0

3 26˚ 2 4

n = 3 Σ = 24˚ Σ = 2,67

Mean of the three measurements : X = Σ x/n = 24˚

Standard deviation : SD = √ (x-X)²/n-1 = 1,15

Coefficient of variation : SD/X (100 %) = 4, 8 %

No 5 : RECORDING FORM : INTRATESTER RELIABILITY

Subject : S.B.

Examiner : Nathalie Beaulieu

Joint and motion : Lumbar active right rotation with goniometer

Measurement x x-X (x-X)²

1 18˚ 0,3 0,09

2 21˚ 2,7 7,29

3 16˚ 2,3 5,29

n = 3 Σ = 18,3˚ Σ = 4,22

Mean of the three measurements : X = Σ x/n = 18, 33˚

Standard deviation : SD = √ (x-X)²/n-1 = 1,45

Coefficient of variation : SD/X (100%) = 7, 9%

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143

Annexe 2 : Annonce pour recherche de candidats

Vous avez mal au bas du dos?

Recherche de candidats pour étude en ostéopathie

Traitements offerts par Nathalie Beaulieu, postulante au diplôme en ostéopathie, au 215,

rue Chapleau, à Terrebonne.

Dans le cadre de l’obtention de mon diplôme en ostéopathie, je suis à la recherche de

candidats qui seraient intéressés à faire partie d’une étude en ostéopathie, pour mon

mémoire qui porte sur les lombalgies (douleurs dans le bas du dos). Voici les critères

auxquels vous devez correspondre pour participer :

- être âgé de 18 à 65 ans;

- être disponible pour venir à mon bureau de Terrebonne entre les mois de septembre

et décembre 2011 pour quatre consultations d’environ une heure à un intervalle de

deux semaines chacune;

- avoir un problème de lombalgies (douleurs au bas du dos) depuis au moins deux

mois;

- n’avoir subi aucun traitement (toutes approches confondues) dans le mois précédant

votre participation.

Aucuns frais ne seront exigés pour ces traitements. Tous les renseignements recueillis

pendant cette étude resteront confidentiels et serviront seulement à l’avancement de

l’ostéopathie.

514-212-9482 ou [email protected]

Réservez votre place dès maintenant.

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144

Annexe 3 : Questionnaire pour poser sa

candidature lors de l’expérimentation

S’il vous plaît, répondez aux questions le plus honnêtement possible. Sachez que des

réponses positives à ces questions vont parfois vous qualifier, parfois vous disqualifier.

Nom :

Prénom :

Sexe :

Âge :

Numéro de téléphone :

Courriel :

1. Depuis combien de temps avez-vous mal au bas du dos?

__________________________________________________________

2. Combien de fois par semaine?

__________________________________________________________

3. À quelle intensité coteriez-vous votre douleur sur une échelle de 1 à 10, 10 étant une

douleur intolérable?

__________________________________________________________

4. Vos maux de dos sont-ils accompagnés de :

- de douleurs qui descendent dans les jambes ?

_________________________________________

- de douleurs qui descendent dans les fessiers?

_________________________________________

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145

- de douleurs qui montent dans le milieu du dos ?

_________________________________________

- de douleurs abdominales liées à la digestion?

_________________________________________

5. Avez-vous déjà eu un diagnostic médical pour une hernie discale ou une pathologie en

particulier?

________________________________________________

6. Avez-vous reçu des traitements dans les mois de juillet et septembre 2011 ou prévoyez-

vous en recevoir en septembre et octobre 2011 (massothérapie, acupuncture, homéopathie,

physiothérapie, chiropractie, kinésithérapie, orthothérapie, etc.)? Précisez.

__________________________________________________________

7. Quelles sont vos disponibilités pour venir à mon bureau de Terrebonne?

AM PM

Lundi

Mardi

Mercredi

Vendredi

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146

Annexe 4 : Formulaire de consentement

Je, soussigné(e) _______________________, accepte de participer à titre de sujet à l’étude

sur la lombalgie de madame Nathalie Beaulieu, postulante au diplôme en ostéopathie à

l’Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec.

L’objectif de cette étude est d’évaluer l’influence du traitement ostéopathique sur la

lombalgie. Je sais que l’étude comprendra quatre séances en ostéopathie, toutes les deux

semaines environ. Chaque session durera environ une heure.

Aucuns frais ne seront exigés des sujets.

Mon nom ainsi que les données personnelles me concernant resteront confidentiels et ne

serviront qu’à l’avancement de l’ostéopathie.

J’ai été informé(e) des procédures à suivre, lesquelles ne comportent aucun risque pour ma

santé et j’accepte de participer à l’étude sans aucun recours de ma part. Je sais qu’en tant

que candidat(e), je suis libre de quitter l’étude à tout moment si j’en ressentais le besoin.

_________________ ______________

Signature du candidat Date

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147

Annexe 5 : Anamnèse médicale

Nom :

Numéro du sujet :

Date de naissance :

Âge :

Occupation :

Sexe :

Examens médicaux :

Médication :

Habitudes sportives :

Sédentarité :

Matelas (combien de temps) :

Sommeil :

Boit de l’eau :

Antécédents traumatiques :

Fracture de la hanche :

Fracture du sacrum :

Fracture du coccyx :

Chute sur pied ou dos :

Anesthésie locale lombaire :

Chirurgie discale dans le dernier mois :

Aperçu des systèmes :

Digestif et urinaire :

- constipation chronique :

- maladie de Crohn :

- polype intestinal :

- colite ulcéreuse :

- nephrolithiase :

- calculs biliaires :

- maladie du système urinaire :

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148

- maladie du foie, hépatite :

- tumeurs malignes et métastases :

- cystites et prostatites :

- hernie inguinale :

Hormonal :

- douleur et lourdeur lombaires lors des menstruations :

- kystes ou fibromes ovariens, utérins :

- hystérectomie :

- ovariectomie :

Cardiovasculaire :

- hernie aortique :

Musculosquelettique :

- spina-bifida :

- antelisthesis de L5 sur S1 :

- hernie discale aiguë lombaire :

- irradiation :

- arthrose :

- spondylolisthesis et spondylolyse :

- scoliose :

- fibromyalgie :

- polytraumatisme (accidents) :

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149

Annexe 6 : Questionnaire sur la douleur

Sujet :

Localisation :

Type de douleur (profonde, superficielle, lancinante, brûlante, sourde) :

□ Irradiation

Dermatome + – Myotome + – Réflexe + –

Intensité :

Échelle de 0 (rien) 1 2 3 4 5 (empêche de fonctionner) 6 7 (Advil) 8 9 10 (911)

Paresthésies (picotements ou anesthésie) : □ oui □ non

Où? (région périnéale, pelvienne, m. inf.) :

Fréquence :

Durée :

Augmentation de douleur lorsqu’il y a une toux, éternue : □ oui □ non

Horaire :

> Par :

< Par :

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150

Annexe 7 : Questionnaire de suivi

Numéro du sujet :

RV 3 :

24-48 heures post-tx :

Intensité de la douleur échelle de 0 (rien) 1 2 3 4 5 (empêche de fonctionner) 6 7 (Advil)

8 9 10 (911)

Fréquence de la douleur :

Localisation de la douleur :

Autres :

Numéro du sujet :

RV 4 :

24-48 heures post-tx :

Intensité de la douleur échelle de 0 (rien) 1 2 3 4 5 (empêche de fonctionner) 6 7 (Advil)

8 9 10 (911)

Fréquence de la douleur :

Localisation de la douleur :

Autres :

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151

Annexe 8 : Techniques de normalisation

Annexe 8.1 : Pompage articulaire longitudinal global (ou en

traction)

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

(Passif) Procubitus Les avant-bras qui se croisent.

Main caudale : le thénar et l’hypothénar sont de chaque côté du

sacrum.

Main céphalique : le thénar et l’hypothénar sont de chaque côté des

lames.

Actions Photos

À l’inspiration : la main céphalique

suit le sacrum et la main caudale suit

les lames.

À l’expiration : le Tp crée un délai

puis revient à la position initiale.

Observation :

Travailler le sacrum avec chaque

vertèbre.

Aussi travailler : le sacrum-L4/L5-

L3/L4-L2, etc. (écart de deux

vertèbres entre les mains)

Le sacrum est fixe par rapport aux

vertèbres lombaires.

Indication :

Ligament interépineux et

surépineux

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152

Annexe 8.2 : Pompage articulaire en extension

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

(PASSIF)

Procubitus, en appui sur les avant-

bras.

Les deux mains sont parallèles et les thénars sont sur les lames de

chaque côté du rachis lombaire.

Actions Photos

À l’inspiration : le Tp suit le

mouvement des lames qui

descendent.

À l’expiration : le Tp crée un délai et

revient à la position initiale

Indication :

Nous avons une action sur le

LVCA.

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153

Annexe 8.3 : Pompage articulaire en translation

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

(PASSIF)

Latérocubitus, les hanches et les

genoux fléchis à 90°

Les avant-bras sur le bassin et les côtes.

Main céphalique : les doigts sont sur les lames controlatérales.

Main caudale : les doigts entrecroisés sont sur les disques

controlatéraux.

Actions Photos

À l’inspiration : mettre une mise en

tension entre l’iliaque et le thorax,

ensuite suivre le mouvement de

translation vers le ciel entre les

lames et les disques.

À l’expiration : maintenir la tension,

relâcher en créant un délai entre les

avant-bras et revenir à la position

initiale.

Observations

Les doigts ne font qu’écouter le

mouvement.

Faire aux différents niveaux

Indications

Nous avons une action sur le

ligament intertransversaire.

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154

Annexe 8.4 : Pompage articulaire en inclinaison

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

(Actif ou passif)

Latérocubitus, la hanche et les

genoux sont à 90°, les jambes sont

collées en appui sur la cuisse du Tp.

Main caudale : tient les pieds du Pt

Main céphalique : le thénar sur les lames homolatérales, les II, III, IV

sur les lames controlatérales.

Actions Photos

À l’inspiration : le Pt baisse les

pieds. Le Tp bloque relativement les

pieds et suit le mouvement de la

lame qui monte.

À l’expiration : le Pt relâche la

remonter des pieds. Le Tp descend

les lames (pousse avec le thénar) et

ensuite remonte les pieds pour

revenir à la position initiale.

Observations :

Plus que les pieds montent haut, plus

que le travaille ce fait sur les

vertèbres basses (L5) et plus que les

pieds descendent bas, plus qu’on

travaille les vertèbres hautes (L1-

T12).

Indications

Travaille sur la partie postérieure

des facettes articulaires de sol.

Très puissant sur les

zygapophyses.

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155

Annexe 8.5 : Pompage articulaire en rotation

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

(Passif)

Procubitus, avec la tête tournée en

controlatérale au Tp

Main céphalique : le thénar sur les lames lombaires.

Main caudale : sur EIAS

Actions Photos

À l’inspiration : la main caudale

monte EIAS et l’éminence thénar

suit les lames vers la table.

À l’expiration : le Tp continue le

mouvement de rotation ensuite le

relâche pour revenir à la position

initiale.

Observations :

Travailler les lombaires une vertèbre

à la fois, analytiquement de L5 à

T12.

Indications

Nous apportons un soulagement

majeur pour les hyperalgies

lombaires.

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156

Annexe 8.6 : Pompage articulaire en torsion positive

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

(Actif ou passif)

Latérocubitus, les genoux sont

fléchis à 90° et appuyés sur les

genoux du Tp. Le pt créer une

rotation du tronc, le haut du corps

face au sol.

Main caudale : elle maintient les pieds du Pt

Main céphalique : les MCP et les doigts sont de chaque côté au niveau

des lames lombaires.

Actions Photos

À l’inspiration : le Pt monte les

pieds et le Tr suit le mouvement de

la lame qui descend.

À l’expiration : le Pt relâche, le Tr

met les pieds en position neutre et

retient la lame, puis relâche la lame.

Observations :

Une torsion positive est une flexion

combinée à une rotation. Lorsqu’on

monte les lames, on ouvre la partie

postérieure des zygapophyses de ciel

et lorsqu’on descend les lames, on

ouvre la partie postérieure des

zygapophyses de terre.

Indications :

On travaille le ligament jaune.

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157

Annexe 8.7 : Pompage articulaire en torsion négative

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

(Actif ou passif)

Latérocubitus

Les hanches et les genoux sont

fléchis à 90°, appuyés sur la cuisse

du Tp. Le patient crée une rotation

négative du tronc avec le haut du

corps face au ciel.

Main caudale : elle maintient les pieds du Pt

Main céphalique : les MCP et les doigts sont de chaque côté au niveau

des lames lombaires.

Actions Photos

À l’inspiration : le Pt monte les

pieds vers le ciel et le Tp suit le

mouvement de la lame qui descend.

À l’expiration : le Pt relâche la

montée des pieds, le TR met les

pieds en position neutre et retient la

lame, puis relâche la lame.

Observations :

Une torsion négative est une

extension combinée à une rotation.

Lorsqu’on monte les lames, on

ouvre la partie antérieure des

zygapophyses de ciel et lorsqu’on

descend les lames, on ouvre la partie

antérieure des zygapophyses de

terre.

Indications

Nous travaillons les pédicules, les

fibres obliques du disque et les

ligaments intervertébraux, surtout

L1 et T12.

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158

Annexe 8.8 : Normalisation du fascia lombosacré (ou

sacrolombaire)

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Procubitus Main caudale : les MCP du II ou III sur les EIPS

Main céphalique : elle est sur le fascia lombosacré

Actions Photos

L’écoute se fait avec le MCP du I de

la main céphalique sur le fascia

lombosacré dont les fibres se

dirigent en haut et en dedans.

Écoute et normalisation en direct du

tissu.

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159

Annexe 8.9 : Normalisation de la charnière aponévrotique

lombaire ou tractus fibreux (Aman Jean)

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Procubitus Debout du côté controlatéral.

Les I sont sur la ligne céphalocaudale où se rencontrent le fascia

autochtone et le fascia du transverse.

Actions Photos

On entre en profondeur et on

travaille en fonction du mouvement

d’expansion/réduction dans le sens

du transverse (céphalocaudal) et

dans le sens du fascia autochtone

(transversal) avec les pouces.

Observation :

Une lésion de ce tissu donne des

attitudes antalgiques.

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160

Annexe 8.10 : Normalisation de l’aponévrose postérieure du

muscle transverse

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Procubitus Main céphalique : elle est mobile, la pulpe des doigts sur l’aponévrose

postérieure du transverse.

Main caudale : elle est fixe, le I au niveau des apophyses transverses

sur le tractus fibreux (Aman Jean).

Actions Photos

Normalisation directe dans le sens

des fibres du muscle transverse.

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161

Annexe 8.11 : Normalisation du ligament lombocostal de Henlé

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Procubitus Debout du côté homolatéral

Main médiale : le I sur le bord latéral transverse de T12/L1

Main latérale : le I à côté de l’autre sur la 12e côte

Actions Photos

Inspire : on suit le mouvement et on

fait un scoop vers la tête avec les

pouces.

Expire : on maintient la tension

transverse/horizontale pour créer un

délai.

Observation :

Le ligament de Henlé et le

ligament cintré du diaphragme

sont une grande porte du rachis

lombodorsal.

Attention parce qu’en ouvrant ici,

une douleur peut voyager soit en

bas, soit en haut.

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162

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163

Annexe 8.12 : Normalisation du ligament cintré du diaphragme

thoracique (arcade du carré des lombes)

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

(Actif ou passif)

Procubitus

La jambe homolatérale à l’extérieur

de la table avec le pied en appui sur

la cuisse du Tp. On place un coussin

sous le ventre pour créer une

rectitude du rachis lombaire.

Assis pour recevoir la jambe du Pt.

Main médiale : elle est sur l’apophyse costiforme de L1 et on écarte la

masse des spinaux

Main latérale : elle est sur l’extrémité libre de la 12e côte

Actions Photos

En actif

Expiration : Pt pousse avec son pied

sur la cuisse du thérapeute.

Inspiration : Pt relâche et Tp maintient

un peu pour créer un délai entre les

pouces.

(l’action de la jambe met en tension les piliers du diaphragme)

En passif

Expiration : On suit le mouvement du ligament.

Inspiration : On relâche avec un délai.

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164

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165

Annexe 8.13 : Normalisation du fascia du carré des lombes

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Procubitus Main caudale : à la partie haute, au niveau de la 12e côte, du fascia carré des

lombes.

Main céphalique : à la partie basse, au niveau de la crête iliaque, du fascia.

Actions Photos

Pour les fibres verticales :

L’hypothénar de la main caudale

travaille les fibres dans ce sens, vers

céphalique. L’hypothénar de la main

céphalique fixe la base du fascia sur

l’iliaque.

Pour les fibres obliques internes :

Idem, sauf que la main caudale

travaille en direction interne en

suivant les fibres obliques.

Pour les fibres obliques externes :

Idem, sauf que la main caudale

travaille en direction externe en

suivant les fibres obliques.

Fibres verticales

Fibres obliques internes

Fibres obliques externes

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166

Annexe 8.14 : Normalisation de la ligne blanche

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Décubitus Main caudale : le III sur la ligne blanche

Main céphalique : le II, III et IV sur le III de la main caudale.

Actions Photos

Sous-ombilical :

Le III écoute et la main céphalique

normalise et crée une tension

céphalocaudale sur les tissus.

Sus-ombilical :

Idem

Ligament rond

Le I de la main caudale situé a/n du

ligament rond autour du nombril et

normalise avec les II, III, IV qui sont

en opposition.

La main céphalique ouvre le

mouvement en essuie-glace et le I de

la main caudale maintient la tension,

ou directement céphalocaudal.

Sous-ombilical Ligament rond

Sus-ombilical

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167

Annexe 8.15 : Normalisation de la gaine des muscles grands droits

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Décubitus Les deux mains ont les paumes ouvertes de part et d’autre de la linea

alba sur la gaine des grands droits.

Actions Photos

Normaliser dans le sens des fibres

longitudinales vers le sternum.

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168

Annexe 8.16 : Normalisation des piliers du muscle grand oblique

(externe)

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Décubitus Main céphalique : elle est sur l’attache à SB contro

Main caudale : le III normalise dans le sens des fibres sur le pilier

travaillé.

Actions Photos

Écoute et normalise.

Colles : trajet jusqu’à la symphyse

controlatérale.

Médial : partie inf. au centre de la

symphyse

Latéral : au bord de la symphyse

homolatérale, sensiblement parallèle

au lig. inguinal.

On peut travailler un pilier à la fois,

mais aussi l’ensemble des trois en

même temps. Il faut réséquer un peu

la peau de l’abdomen.

Médial

Colles Latéral

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169

Annexe 8.17 : Normalisation du tendon conjoint du muscle petit

oblique (interne) et du muscle transverse de

l’abdomen

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Décubitus Main céphalique : les MCP sont sur la ligne de Spiegel.

Main caudale : elle fixe à la symphyse pubienne homolatérale.

Actions Photos

Normalisation latéromédiale et

caudocéphalique, en éventail vers

l’épaule controlatérale.

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170

Annexe 8.18 : Normalisation du ligament Hesselbach

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Procubitus Main céphalique : l’hypothénar sur la courbe supérieure du fascia

(sous-ombilical).

Main caudale : l’hypothénar sur la courbe inférieure (dans la concavité

du trou inguinal profond).

Les hypothénars se positionnent dans les courbes du S

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Céphalique : rotation interne

Caudale : rotation externe

Agrandir les courbes du S avec les

thénars et hypothénar, en créant une

rotation interne (main céphalique) et

externe (main caudale).

Les mains bougent dans le même

sens.

Mouvement lemniscatoire

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Annexe 8.19 : Normalisation du fascia transversalis

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Décubitus Mains de part et d’autre de la ligne blanche.

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Suivre le mouvement céphalocaudal

en quatre temps. Déplacement vers

l’externe pour prendre un peu plus

grand en largeur sur la deuxième

respiration.

Les fibres sont verticales et

profondes. Il est plus épais sur sa

partie inférieure/antérieure.

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Annexe 8.20 : Normalisation du fascia iliaca

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

Décubitus avec la jambe en dehors

de la table.

Pour prévenir une hyperlordose

lombaire chez certains patients,

fléchir la jambe non travaillée, ou le

patient peut tenir sa jambe

controlatérale.

Le thérapeute est à cheval sur la cuisse du Pt, et amène une

composante de rotation interne du fémur du patient avec sa jambe

interne.

Main céphalique : elle est près de EIAS en latéral du psoas.

Main caudale : l’hypothénar est en médial du psoas.

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La main la plus « fixe » est la

médiale, et la mise en tension est

transverse entre les deux mains.

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Annexe 8.21 : Peignage du muscle psoas

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

En décubitus, appuyé sur les coudes

et genoux pliés à 90˚

Vis-à-vis le nombril mais plus latéral, descendre la main gauche et

droite, une en arrière de l’autre.

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Inspiration : on suit la respiration du

patient.

Expiration : on rentre doucement en

tassant les viscères.

Inspiration : maintenir la mise en

tension lorsqu’on atteint le psoas (on

ressent vraiment la grande

musculature). Pour vérifier,

demander une légère flexion de

hanche.

Expiration : on peigne le psoas en

direction céphalocaudale.

On relâche au début de l’inspiration.

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Annexe 8.22 : Peignage des piliers du diaphragme thoracique

Patient (Pt) Thérapeute (Tp)

En décubitus, appuyé sur les coudes

et genoux pliés à 90˚.

La main gauche est plus pointue et la main droite dirige le peignage.

Ils se situent au niveau du nombril, en passant entre les muscles

abdominaux, pour se rendre jusqu’à la colonne.

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Inspiration : on suit la respiration.

Expiration : on descend

tranquillement vers les piliers en

tassant les viscères.

Inspiration : on maintient la mise en

tension.

Expiration : on peigne en direction

céphalocaudale.

Inspiration : on relâche tout pour

recommencer.