Discours Nicolas Bay - Seance pléniere 24 mars

Embed Size (px)

Citation preview

  • 8/19/2019 Discours Nicolas Bay - Seance pléniere 24 mars

    1/4

    Séance plénière du Conseil régionalJeudi 24 mars 2016

    Discours de politique générale de Nicolas Bay

    Monsieur le Président, cher(e)s collègues,

    100 jours déjà que notre région aurait changé d’exécutif. 100 jours qu’une autre politiqueserait mise en œuvre ou du moins enclenchée. Et pourtant, force est de constaterqu’aucun changement visible n’apparaît, aucune rupture politique claire n’a été perçue parles Normands. Même les plus attentifs à la vie publique régionale n’ont pas décelé lamoindre différence d’orientation. Et pour cause, l’UMPS a remplacé l’UMPS !

    Chacune des délibérations de ces premiers mois, en séance plénière comme encommission permanente, nous renvoie à celles adoptées au cours des décenniesprécédentes marquées par un parti socialiste disposant de tous les pouvoirs et gérantnotre région avec idéologie et sectarisme comme il le fait encore aujourd’hui à la tête del’État.

     Au delà des annonces et des promesses de campagne, aucune différence n’a pu êtreconstatée, les orientations politiques restent les mêmes et, il faut bien le dire, rien n’ymanque :

    Comme vos prédécesseurs, vous soutenez le gâchis des éoliennes, dont le rendementmisérable et la durée de vie limitée coûteront au consommateur normand trois fois pluscher que l’électricité classique.

    Comme vos prédécesseurs, vous continuez d’accorder de colossales subventions auxvéhicules électriques. Non que nous soyons contre ce moyen de locomotion, bien aucontraire, mais le faire exister uniquement grâce aux subventions publiques relève d’uneincohérence élémentaire.

    Ne nous faites pas croire que vous pensez réellement faire avancer des véhiculesélectriques grâce aux éoliennes Monsieur le Président, on attendrait le summum de lanaïveté !

    Comme vos prédécesseurs encore, vous avez accordé plus de 4 millions d’euros d’argentpublic en faveur de l’art contemporain. Cette forme d’expression n’est pas condamnable et

    doit trouver sa place mais il est grand temps de stopper le subventionnement d’expositionsqui ne rencontrent qu’une très faible affluence. Le plus souvent malheureusement, un publicde gauche bourgeoise venu s’extasier devant des créations dignes de l’école maternelle.

  • 8/19/2019 Discours Nicolas Bay - Seance pléniere 24 mars

    2/4

    Il s’agit à nouveau des impôts de nos concitoyens qui contribuent à la pérennisation de cet« art business » n’intéressant que des spéculateurs fortunés.

    Permettre l’expression de l’art contemporain au même titre que toutes les autres créations,oui ! Mais maintenir sous perfusion d’argent public des créations et autres expositions qui

    n’intéressent personne, c’est de la pure gabegie.

     Autre point commun avec la précédente mandature – et pas des moindres ! - votremajorité a décidé de voter en faveur des contrats aidés financés par la Région.

     Avec constance, reconnaissons-le, les élus UMP-UDI avec lesquels nous avons siégépendant 6 ans ici même dans l’opposition, se sont opposés à ces emplois tremplins etautres emplois d’avenir dont l’objectif est de diminuer artificiellement les chiffres duchômage en grévant les comptes publics.

    Il y a quelques mois à peine, pendant la campagne électorale, vous étiez pourtant opposéà ce type d’emploi précaire mais sans doute s’agissait-il encore de l’une de cespromesses en l’air, aussitôt oubliées mais dont il faudra répondre devant nos concitoyens.

    Ces contrats soutenus par la gauche sont à l’image de la réforme du travail qu’ils portentactuellement : un instrument qui vise à constamment précariser les salariés français auprofit du MEDEF et au détriment de nos entreprises, TPE et PME, accablées de chargesd’impôts et de contraintes administratives qui entravent leur compétitivité et mettent enpéril leur survie même.

    La première force de travail de la Normandie et de notre pays, la première source de

    richesses nationale, ce sont pourtant eux, et bien eux : ces salariés et ces patrons del’économie réelle, oubliés, délaissés, abandonnés par les pouvoirs publics de droitecomme de gauche.

    Et pour enfoncer encore un peu plus le clou, pour en ajouter encore à l’injusticeinsupportable que les classes moyennes et les classes populaires subissent, vouscontinuez de financer des projets internationaux en Afrique ou au Magrheb.

    Vous disiez qu’il fallait s’interroger plus que jamais en période de crise sur l’utilité dechaque euro d’argent public dépensé.

    Eh bien nous vous interrogeons Monsieur le Président : Dans une région qui compte 430000 Normands sous le seuil de pauvreté, pensez-vous vraiment qu’il soit légitime et justifier de dilapider des centaines de milliers d’euros dans des projets internationaux quin’ont à voir ni près ni de loin avec les intérêts essentiels de la Normandie et desNormands.

    Non pas que la coopération et la solidarité internationales ne soient pas pertinentes, maiselle relève de la compétence de l’État, pas d’une région qui est en passe d’exploserlittéralement sa dette publique.

    Là aussi vos promesses d’économies et de strict contrôle des dépenses publiques ontrapidement volé en éclats. Vous nous apprenez ainsi que durant votre mandat vous allezfaire exploser la dette régionale.

  • 8/19/2019 Discours Nicolas Bay - Seance pléniere 24 mars

    3/4

    Nous avons dû sauter le paragraphe de votre programme qui aborde ce sujet je pense.Pouvez-vous nous rappeler à quel chapitre ces détails là étaient indiqués ?

    Par contre, nous avions bien vu que vous comptiez réduire les dépenses defonctionnement de la Région de 50 millions d’euros sur l’ensemble de votre mandat, maisvous nous révélez désormais qu’elles vont déjà augmenter de 28 millions d’euros cette

    année, et de plus de 90 millions d’euros à échéance de 2021.

    Vous vous réfugierez bien évidemment derrière l’excuse de l’inflation salariale dupersonnel mais il fallait le prévoir bien avant de faire de telles promesses intenables. Làencore, vous êtes pris en flagrant délit de promesse non-tenue. Et je ne parle pas decette promesse irréaliste d’offrir 5000 euros à chaque employeur d’apprenti... Nous enrediscuterons en temps voulu.

    Ce que nous dénoncions lors de la campagne des régionales se produit bien plusrapidement que nous ne le pensions. Avant même le vote du budget primitif 2016, votreprojet ne marque aucune rupture avec celui de l’ancienne majorité socialiste.

    Vous avez indiqué en Commission permanente que vous êtes contraint d’adopter lesprogrammes votés dans l’enveloppe budgétaire du précédent mandat. Mais c’est en partieinexact. Rien ne force votre majorité à réaliser la totalité des dispositions adoptées aubudget 2015.

    Signifier le contraire reviendrait à reconnaître que le vote des élus de cette Assemblée nesert à rien. Ce serait alors un déni de démocratie.

    Et dans ce domaine, la mandature débute mal. Ainsi, lorsque l’ensemble des élus

    régionaux de votre majorité, des socialistes, des communistes et des verts, rejette unamendement des élus du Front National pour inscrire dans l’ordre du jour de nos réunionsdes interpellations populaires, vous rejetez tous la démocratie directe qui permettraitpourtant de réconcilier beaucoup de nos concitoyens avec l’action publique.

    Vous interdisez ainsi aux Normands de soumettre des questions et des initiatives à cetteassemblée dont aucun — et il est bon de le rappeler — aucun d’entre vous ne ferait partiesans leurs voix.

    Les socialistes vous rejoignent d’ailleurs dans ce déni de démocratie en se rendantrécemment coupable d’une diatribe ridicule contre la représentation des élus du Front

    National dans les conseils d’administration des lycées normands.

    M’accusant tout d’abord d’être un « cumulard » selon leurs termes, je leur rappellerai que je ne suis titulaire que de deux mandats conformément à la loi, dont aucun exécutif, toutcomme Nicolas Mayer-Rossignol d’ailleurs.

    Ceci n’est pas le cas de ses collègues Frédéric Sanchez, Marc-Antoine Jamet, FranckGuéguéniat, Hélène Mialon-Burgat, Benoit Arrivé ou encore Claudie Launoy. Ces derniersoccupent leurs siègent de conseillers régionaux qu’ils cumulent avec des fonctionsexécutives à la fois dans leurs municipalités et dans leurs intercommunalités respectives.Certains cumulant même les mandats de maire et de président d’EPCI.

    Chacun comprendra donc aisément que nous n’avons aucune leçon de cumul à recevoirde la part de ces élus, dont l’aigreur de la défaite a aggravé un manque de bon sens qui

  • 8/19/2019 Discours Nicolas Bay - Seance pléniere 24 mars

    4/4

    leur faisait déjà largement défaut auparavant.

    En refusant de siéger dans les lycées dans lesquels nous serons représentés, cesderniers démontrent également tout le mépris qu’ils ont pour la démocratie. Ils choisissentde délaisser l’instruction de nos jeunes au motif que certains élus ne partagent pas leursconvictions ou plutôt devrais-je dire leurs lubbies idéologiques qui ont dénaturé et affaibli

    l’éducation nationale dans notre pays

    Qu’ils se rassurent en effet, nous leur donnons raison quand ils disent que nous nepartageons pas les mêmes valeurs. Nous n’avons effectivement rien de commun avec leurpolitique qui a détruit l’école républicaine, l’a détournée de ses missions essentielles et aeffondré le niveau scolaire des jeunes Français.

    En tant que premier groupe d’opposition au Conseil régional, le Front National a toutelégitimité à être représenté dans les conseils d’administration des lycées de la Région.

    Nous y siégerons donc avec assiduité dans l’intérêt des lycéennes et des lycéens de notrerégion.

    Tous ces points communs entre la nouvelle majorité de centre-droit et l’ancienne degauche n’ont rien d’étonnant lorsqu’on sait que vous appelez, Monsieur le Président, au«grand rassemblement», dites vous, de Valls à Sarkozy, de Macron à Juppé face à MarineLe Pen. Et vous ajoutez lors du congrès de l’UDI, dans un élan de lucidité, que « lesclivages droite/gauche sont artificiels ».

    Je tiens sincèrement à vous en remercier, vous transformez ainsi l’UMPS, qui n’aurait puêtre qu’un slogan, en une réalité politique. Mais je vous invité à la cohérence, je vous

    invité à aller au bout de votre démarche et à montrer l’exemple : faites donc entrer lessocialistes dans votre exécutif régional : ils n’attendent que ça, revanchards et aigris qu’ilssont de leur récente défaite.

    En réalité et vous le savez bien, vous trahissez ainsi beaucoup de ces électeurs de droitechez lesquels vit encore le bon sens patriote français, pour lesquels le souci d’agir dansl’intérêt privilégié de nos concitoyens n’est pas un vain concept.

    Vous préférez vous allier au progressisme socialiste qui non seulement détruit notreculture, notre identité et notre éducation, mais sacrifie également nos travailleurs français,nos commerçants et artisans et notre économie nationale sur l’autel de leur idéologie

    libérale libertaire sans frontière.

    Les Normands ne vous ont pas élu pour poursuivre une politique délétère de gauche qu’ilsont légitimement sanctionné dans les urnes. La mission qu’ils vous ont confié consiste àagir dans leur intérêt et dans celui de notre région pour en assurer le redressement.

     A poursuivre dans cette voie vouée à l’échec, vous devrez assumer la même sanction quevos prédécesseurs dans 6 ans, après avoir laissé une région endettée et sans le sou.

    Je vous remercie.