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Pour les femmes et la science KOOEAN @A LNAOOA 18 octobre 2010 “PARCE QUE LE MONDE A BESOIN DES SCIENCES ET QUE LA SCIENCE A BESOIN DES FEMMES” PALMARÈS 2010 '(6 %2856,Ë5(6 )5$1&( '3 3RXU OHV IHPPHVLQGG

Dossier de presse 2010

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Bourses L'Oréal France – UNESCO Pour les Femmes et la Science

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Page 1: Dossier de presse 2010

Pour les femmes et la science

18 octobre 2010

“PARCE QUE LE MONDE A BESOIN DES SCIENCES ET QUE LA SCIENCE A BESOIN DES FEMMES”

PALMARÈS

2010

Page 2: Dossier de presse 2010

ÉDITO de Valérie Pécresse P. 03

MESSAGE de Hervé Navellou P. 04

VOCATIONS DES BOURSES P. 05

BOURSIÈRES 2010

Lucie Barblu P. 08-09

Aline Brunon P. 10-11

Émilie Campmas P. 12-13

Céline Courilleau P. 14-15

Sarah Cubaynes P. 16-17

Agnès Doreau-Bastid P. 18-19

Sarah Jolly P. 20-21

Marie Néant-Fery P. 22-23

Carine Flore Nguemeni Yonga P. 24-25

Hélène Petot P. 26-27

DES MEMBRES du jury enthousiastes P. 28-29

TÉMOIGNAGES des anciennes Boursières P. 30-31

BOURSIÈRES 2009 P. 32-33

BOURSIÈRES 2008 P. 34-35

BOURSIÈRES 2007 P. 36-37

LES FEMMES DANS LA SCIENCE P. 38

Page 3: Dossier de presse 2010

ED

ITO

L’action du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en faveur de la parité

VALÉRIE PÉCRESSE

Dans le cadre de la réorganisation de son ministère en 2009, Valérie Pécresse,

ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a souhaité renforcer

son action au service de la promotion de toutes les diversités au sein du

système de formation et de recherche. « Dès mon arrivée au ministère, j’ai

décidé de faire de la parité une de mes priorités. Je veux que les femmes qui

ont les compétences requises puissent occuper des emplois de chercheurs,

de directeurs de laboratoires, de professeurs d’université... »

Des mesures en faveur de la parité des personnels de l’enseignement

supérieur et de la recherche

La ministre a ainsi inscrit la parité au cœur du Plan carrières en faveur des

personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, en prévoyant par

exemple de réduire au prorata du congé maternité le temps d’enseignement

nécessaire aux enseignants-chercheurs et chercheurs pour bénéficier de

la prime d’excellence scientifique ou encore, en permettant de prolonger

la durée du contrat doctoral, qui est normalement de 3 ans, si un congé

maternité intervient durant cette période, et pour la durée du congé.

De même, les premiers articles fondamentaux du décret sur le statut des

enseignants-chercheurs rappellent le principe de l’égalité professionnelle. Le

décret prévoit aussi qu’un congé pour recherche et conversion thématique

puisse être accordé à l’issue d’un congé maternité afin notamment de favoriser

la reprise d’une activité scientifique.

Renforcer la place des femmes dans l ’enseignement supérieur

et la recherche

Au sein du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, c’est

la Mission de la parité et de la lutte contre les discriminations (MIPADI) qui

coordonne et assure cette promotion. Ainsi, à travers son action, le ministère

s’engage notamment à promouvoir l’égalité des chances entre les femmes et

les hommes dans les filières de formations scientifiques et les métiers de la

recherche, à renforcer la place des femmes dans l’enseignement supérieur et

la recherche.

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche s’attache

à accompagner toutes les initiatives en faveur de la promotion des femmes

dans les filières scientifiques. C’est pourquoi il s’associe étroitement aux

Bourses L’Oréal France « Pour les femmes et la science ».

Ministre de l’Enseignement supérieur

et de la Recherche

Page 4: Dossier de presse 2010

MESSAGE DU DIRECTEUR

L’Oréal France présente les nouveaux visages de la science

Les Bourses L’Oréal France - Commission française pour l’Unesco - Académie

des Sciences “Pour les Femmes et la Science” constituent le volet national

des Bourses L’Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science fondé en 1998

par L’Oréal et l’UNESCO pour célébrer, reconnaître, encourager les talents

scientifiques les plus marquants de l’époque et promouvoir le rôle éminent

des femmes au sein de la Recherche.

Pour la 4e année consécutive, L’Oréal France récompense 10 jeunes femmes

pour l’excellence de leurs travaux, leur courage et leur engagement dans

le domaine de la recherche scientifique. Cette édition 2010 a reçu plus de

250 dossiers qui ont tous été examinés attentivement par les membres du

jury présidé de Jean Salençon, Président de l’Académie des sciences, et com-

posé de membres de l’Académie des sciences, d’un membre de la Commis-

sion française pour l’Unesco, d’une chercheuse L’Oréal et, nouveauté cette

année, d’une ancienne Boursière.

Le programme “Pour les Femmes et la Science” rassemble un groupe de fem-

mes exceptionnelles qui incarnent la science d’aujourd’hui et de demain,

repoussent les frontières de la connaissance et contribuent à apporter des

solutions aux nombreux problèmes auxquels notre société est confrontée

dans le domaine scientifique.

Les Bourses L’Oréal France bénéficient depuis leur création de soutiens fidèles,

soucieux du devenir des Sciences et de la place des femmes au sein de la

Recherche. C’est pourquoi L’Oréal France tient en premier lieu à remercier

Madame Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la

Recherche pour son appui inconditionnel mais aussi pour son engage-

ment en faveur des femmes scientifiques. Merci chaleureusement à nos

deux partenaires : la Commission française pour l’Unesco qui, depuis 4 ans,

soutient notre action et apporte une aide majeure dans la réception et la

sélection des dossiers de candidature et à l’Académie des sciences pour le

rôle essentiel qu’elle joue dans la présidence du jury depuis le début de cette

initiative, et tout particulièrement à son Président, Jean Salençon, pour son

implication soutenue.

C’est parce que la place des femmes dans la science est un enjeu crucial pour

demain que L’Oréal France et ses partenaires soutiennent ces doctorantes

d’exception pour promouvoir la Science d’une manière intelligente, durable

et efficace.

HERVÉ NAVELLOUDirecteur Général

de L’Oréal Grand Public France

Page 5: Dossier de presse 2010

05

L’Oréal France a la conviction que le monde a besoin

de la Science et que la Science a besoin des femmes.

C’est pourquoi le programme “Pour les Femmes

et la Science” vise à favoriser et à soutenir l’accession

des femmes aux carrières scientifiques et aux postes

les plus élevés en France. Pour L’Oréal, la Science

est au cœur du développement et des innovations,

à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise, et les

grands enjeux sociétaux d’aujourd’hui que sont la santé

et l’environnement seront résolus par la Science.

C’est pour garantir que de nombreuses femmes

deviendront les “nouveaux visages de la Science”,

que L’Oréal France fait exister depuis quatre ans ces

Bourses. Financées par la Fondation d’Entreprise

L’Oréal, soutenues par la Commission française pour

l’Unesco, l’Académie des sciences et parrainées

par le ministère de l ’Enseignement supérieur,

et de la Recherche, elles récompensent ainsi chaque

année 10 jeunes femmes en finançant leur projet

à hauteur de 10 000 euros chacun.

Ces Bourses permettent également de faire naître

chez les plus jeunes des vocations de scientifiques.

L’Oréal France donne ainsi l’occasion à des lycéennes

de rencontrer des chercheuses et d’échanger sur ce

qu’est la Science, les études scientifiques et leur par-

cours respectif. L’Oréal France mise ainsi sur le rôle

de modèle des Boursières.

Que l’on soit lycéenne ou chercheuse, transmet-

tre sa passion, partager des informations ou des

points de vue quand on est femme de Science n’est

pas forcément facile. C’est pourquoi L’Oréal France

entretient non seulement tout au long de l’année

des relations privilégiées avec les Boursières des

années précédentes, mais a également mis en place

cette année un hub sur le réseau social professionnel

Viadeo afin de faciliter les échanges et mettre en

place un réseau de femmes chercheuses, étudiantes

en sciences ou tout simplement curieuses. Ces relais

sont dans la lignée d’autres créations de réseaux

sociaux par L’Oréal, qui contribuent à alimenter une

communauté de près de 1 000 femmes chercheuses

et étudiantes en sciences dans le monde entier.

C’est pour que les mots Femmes et Sciences soient

synonymes de contribution aux enjeux de demain

que L’Oréal France s’engage depuis des années dans

ce programme.

Les Bourses L’Oréal France constituent le volet national du pro-

gramme « Pour les Femmes et la Science » à travers lequel L’Oréal

et L’Unesco se mobilisent pour la cause des femmes scientifi-

ques. Chaque année le programme met en lumière l’excellence

scientifique et encourage les vocations des jeunes filles. Depuis

1998, plus de 900 femmes ont été récompensées : 62 lauréates

de 28 pays, 864 Boursières de 93 pays.

Il est important de réaliser la chance

que c’est, de recevoir la Bourse L’Oréal France,

de s’autoriser à y croire et ne pas s’arrêter à cela.

C’est un tremplin pour viser l’excellence.

Nous sommes des femmes, il faut saisir

cette opportunité pour abattre les préjugés

qui empêchent les femmes d’aller plus loin.

C’est un formidable encouragement.

MARINA KVASKOFF, Boursière 2008

Un engagement pour les actrices... du quotidien

LES VOCATIONS DES BOURSES

Page 6: Dossier de presse 2010

PALMARÈS2010

Page 7: Dossier de presse 2010

07

Page 8: Dossier de presse 2010

LUCIEBARBLU

PALMARÈS 2010

SES TRAVAUX

À la suite d’un Master 1 de Biologie moléculaire et

cellulaire et d’un Master 2 de Cancérologie, cette

doctorante de 27 ans s’est rapidement orientée

vers des recherches sur le virus du sida pour sa

thèse. Ses travaux consistent à étudier la réponse

innée du système immunitaire lors d’infections

virales comme le VIH. Lucie étudie plus précisément

la non-progression de la maladie vers la phase

sida et le maintien du système immunitaire chez

certains patients nommés “HIV Controllers”, c’est-

à-dire les patients pouvant, sans traitement rétro-

viral, contrôler la maladie. Son but est alors de

savoir comment ces personnes contrôlent le virus

et la mort de leurs cellules immunitaires. Pour y

parvenir, Lucie compare des profils immunitaires

entre les patients “HIV Controllers” et des patients

qui développent la maladie (progresseurs).

LUCIE BARBLU 27 ans

THÈME DE RECHERCHELa non-progression du virus vers la phase SIDA

et le maintien du système immunitaire chez certains

patients nommés des “HIV Controllers”

UNIVERSITÉ/LABORATOIREFaculté de médecine du Kremlin-Bicêtre,

Université Paris-Sud 11

CNRS UMR 8147 “Cytokines,

Hématopoïèse et Réponse immune”

DOMAINE DE RECHERCHEImmunologie

Page 9: Dossier de presse 2010

09

LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN

Son projet présente de larges ouvertures vers le

développement de nouvelles stratégies thérapeu-

tiques pour lutter contre le sida : “J’aime et je res-

sens le besoin d’imaginer que mon travail pourra

avoir des retombées médicales, qu’il y a un réel

intérêt et bénéfice pour les patients et qu’au final,

une visée thérapeutique puisse être envisagée.”

Lucie a identifié une mutation génétique chez la

plupart des patients “HIV Controllers” pouvant

expliquer la résistance de leurs cellules immuni-

taires à la mort induite par le VIH. Son objectif sur

le long terme sera donc d’approfondir cette piste

de recherche afin de cibler cette protéine pour

restaurer les défenses immunitaires des patients

en phase sida.

SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME

Pour Lucie, concilier vie personnelle et profession-

nelle reste une contrainte pour les femmes. Il est

ainsi plus facile pour un homme que pour une fem-

me d’aller loin dans sa carrière scientifique même

si, “sur les bancs de fac, il y a plus de femmes que

d’hommes ; mais au fur et à mesure, il y a moins

de femmes à des postes de directeurs d’unités

par exemple”. Phénomène que Lucie pourrait

expliquer par le fait qu’il arrive un moment où

les femmes peuvent avoir d’autres priorités que

la science, comme la maternité. C’est souvent

à ce moment que les carrières scientifiques de

certaines femmes ne progressent plus autant que

leurs collègues masculins : “Quand on fait de la

recherche, l’implication doit être très importante.”

Parallèlement, Lucie se verrait bien mère dans

le futur et explique que le tout est de bien savoir

“s’organiser”.

“J’aime et je ressens le besoin

d’imaginer que mon travail pourra

avoir des retombées médicales,

qu’il y a un réel intérêt et bénéfice

pour les patients et qu’au final,

une visée thérapeutique puisse

être envisagée.”

Page 10: Dossier de presse 2010

ALINEBRUNON

PALMARÈS 2010

SES TRAVAUX

À la suite d’une licence de Sciences et Technologies,

spécialité Mécanique et Technologie (2004-2005),

un Master 1 de Sciences de l’Ingénieur, spécialité

Mécanique et Ingénierie des Systèmes (2005-2006),

Aline a obtenu son agrégation de mécanique à

22 ans à l’École normale supérieure de Cachan.

Elle a ensuite entrepris un Master 2 de Mécanique

Énergétique, Génie Civil, Acoustique, spécialité Gé-

nie Mécanique (2007-2008) à l’INSA de Lyon.

Pour sa thèse, elle a choisi de se concentrer sur la

biomécanique des chocs. Elle étudie ainsi les réper-

cussions des accidents de la route sur les tissus et

organes du corps humain, essentiellement le foie,

pour comprendre ce qui s’y passe en cas de choc.

Outre son amour de la Science, Aline aime transmet-

tre son savoir aux enfants et étudiants. Elle a été

animatrice de centres de vacances à vocation

scientifique ou encore enseignante en conception

mécanique à l’INSA.

“Les enfants ont plein de choses qui peuvent les

détourner des sciences, c’est pour ça qu’il est im-

portant de leur faire découvrir cette discipline de

manière plus ludique[…] Il faut les emmener le plus

tôt possible dans des laboratoires pour leur mon-

trer qu’il n’y a pas que des professeurs Tournesol,

que le travail est intéressant et les thématiques

très variées.”

ALINE BRUNON 25 ans

THÈME DE RECHERCHECaractérisation et modélisation de la rupture

des tissus hépatiques

UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité de Lyon 1

Laboratoire de Biomécanique et Mécanique des Chocs

(LBMC) de Lyon

DOMAINE DE RECHERCHEBiomécanique des chocs

Page 11: Dossier de presse 2010

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QU’EST-CE QUE SES TRAVAUX PEUVENT APPORTER À NOTRE QUOTIDIEN ?

L’objectif de ses recherches est de contribuer à

l’élaboration d’un modèle de corps humain le

plus biofidèle possible, qui permettra de simuler

la réaction du corps à différentes situations, en

particulier les crash-tests.

Cette simulation permettrait de réduire les coûts

induits par les crash-tests réels et surtout, de

donner des informations plus complètes sur ce

qui se passe à l’intérieur du corps, dans l’abdomen

notamment, contrairement aux mannequins de

choc actuels, qui ne délivrent que des informa-

tions sur l’impact extérieur des chocs.

Ces informations pourront mener à des proposi-

tions, comme par exemple modifier les habitacles

des véhicules, afin de prévenir l’apparition de cer-

taines blessures.

“Les thématiques de la biomécanique, atypiques,

sont des vecteurs de découverte ; elles sont liées

à la médecine (anatomie, simulation de chirurgie,

aide aux soin) et aux problèmes de société (com-

portement et protection des usagers des transports,

ergonomie, études accidentologiques dans le sport,

etc.) et confèrent une motivation supplémentaire

pour mener à bien des travaux dont les résultats peu-

vent influer sur le quotidien des usagers en général.”

SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME

Aline a toujours évolué dans un milieu très masculin

avec environ 5 % de femmes seulement : “Une

façon d’augmenter le nombre de femmes dans les

sciences serait de les emmener dès le lycée visiter

les laboratoires pour leur montrer la variété des

thématiques abordées […] Les perspectives liées au

développement durable, par exemple, représentent

beaucoup de potentialités.”

“Les thématiques de la biomécanique

confèrent une motivation supplémentaire

pour mener à bien des travaux dont

les résultats peuvent influer sur le quotidien

des usagers des transports en général.”

Page 12: Dossier de presse 2010

ÉMILIE CAMPMAS

PALMARÈS 2010

SES TRAVAUX

À 27 ans, cette passionnée d’archéologie a déjà

participé à plusieurs fouilles en France et au Maroc.

Les sites archéologiques où Émilie fait ses fouilles

font référence, dans la préhistoire de l’Afrique du

Nord, par les découvertes d’os humains fossiles,

d’outils en pierre taillée et d’éléments caractéristiques

de comportements modernes (coquillages perforés,

outils en os, pigments présentant des traces d’usure).

Les différentes études menées lors de ses fouilles

concernent deux cultures caractéristiques de

l’Afrique du Nord qui se succèdent dans le temps :

l’Atérien (-120 000 à -30 000/20 000 ans environ) et

l’Ibéromaurusien (-20 000 à -10 000 ans environ).

“Au Maroc, il y a beaucoup de sites, et pourtant peu

de fouilles archéologiques réalisées. En Europe,

il y a 100 000 ans, vivaient les hommes de Néandertal

alors qu’au Maroc, il y avait déjà les homos sapiens

avec des premiers comportements modernes.”

Émilie cherche essentiellement à participer

à la caractérisation de l’ancienneté des “compor-

tements modernes” par la compréhension des

comportements humains, notamment des liens

entre les hommes et les animaux du passé ainsi

qu’à comprendre comment s’est effectuée la tran-

sition entre deux cultures.

De 20 06 à 2010, elle a intégré une équipe de

scientifiques de la mission franco-marocaine

El Harhoura-Témara et participé à de nombreux

chantiers de fouilles au Maroc comme les fouilles

d’El Harhoura 2 en 2008 et d’El Mnasra : “Cette

région de Témara est très importante car des restes

humains très anciens, datant d’environ 90 000 ans,

y ont été découverts.”

En France, elle a participé à d’autres chantiers

comme les fouilles de l’Abri Pataud en Dordogne,

en 2008, et les fouilles de la grotte du Noisetier

dans les Hautes-Pyrénées, de 2005 à 2007…

À chaque découverte, c’est le sentiment d’émer-

veillement qui prime : “Quand on découvre quelque

chose d’important, les fouilles sont instantanément

arrêtées et c’est un grand moment de joie que tout

le monde attend !”

ÉMILIE CAMPMAS 27 ans

THÈME DE RECHERCHETaphonomie, archéozoologie et paléoenvironnement

UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité de Bordeaux 1

Institut de préhistoire et de géologie du quaternaire

(IPGQ)

DOMAINE DE RECHERCHEÉcologie Archéozoologie

Page 13: Dossier de presse 2010

13

“Quand on découvre

quelque chose d’important,

les fouilles sont instantanément

arrêtées et c’est un grand moment

de joie que tout le monde attend !”

QU’EST-CE QUE SES TRAVAUX PEUVENT APPORTER À NOTRE QUOTIDIEN ?

Émilie a toujours été guidée par la volonté de com-

prendre ce qui a existé dans le passé en tentant de

reconstituer des moments de vie.

C’est d’autant plus passionnant que les restes

humains à découvrir sont encore très nombreux.

“Au Maroc, la région de Témara présente les seuls

sites où l’on a découvert des restes humains qui

datent de 90 000 ans environ. Mais il reste sûrement

d’autres sites à découvrir.”

Interpréter les changements climatiques qui se

sont produits, découvrir pourquoi certaines zones

ont été abandonnées par les populations au profit

d’autres zones, montrer comment ces populations

ont réagi face à ces changements et comment

elles ont été par la suite remplacées par d’autres

en analysant les flux migratoires.

Par ailleurs, ses recherches en tant que femme

vont dans le sens de la mixité dans les laboratoi-

res : au Maroc notamment, les hommes sont en

effet très présents et il y a peu de femmes cher-

cheuses, même si, à la mission franco-marocaine

El Harhoura-Témara dont Émilie fait partie, l’équipe

de recherche est constituée d’un directeur et

d’une codirectrice.

SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME

Pour Émilie, il est primordial de promouvoir les

actions des femmes en France et au Maroc en met-

tant au premier plan le fait qu’elles sont aussi capa-

bles que les hommes de faire ce type de recherches.

“Je veux montrer qu’en tant que femme, mon travail

peut être récompensé et valorisé”.

Être une femme scientifique, c’est aussi partager

les savoirs avec les plus jeunes : “J’ai participé

à des classes Patrimoine avec des enfants de

maternelle où il faut utiliser des mots simples ; les

enfants s’intéressent énormément au sujet des

fouilles archéologiques.” C’est encore dans ce but de

transmettre qu’Émilie espère obtenir, dans le futur,

un poste d’attachée temporaire d’enseignement de

la recherche.

Page 14: Dossier de presse 2010

CÉLINECOURILLEAU

PALMARÈS 2010

SES TRAVAUX

Cette maman de 24 ans, enseignante en biologie

moléculaire à l’Université Paul-Sabatier de Toulouse

se passionne pour les Sciences du Vivant. Elle

consacre son projet de recherche à une meilleure

compréhension de la réparation de l’ADN. Dans le

cadre de sa thèse, elle effectue ainsi ses recher-

ches sur les cellules du corps humain qui subissent

de nombreux dommages à l’ADN, comme ceux

causés par notre environnement (par exemple,

les irradiations solaires). Ces altérations peuvent

aussi être la conséquence de la production de radi-

caux libres lors du vieillissement. Ces dommages,

s’ils ne sont pas réparés, peuvent aboutir à un

cancer. Ainsi, la cellule a mis en place des méca-

nismes de contrôle et de réparation de ces dom-

mages. Si ces mécanismes sont défaillants, cela

peut être délétère pour la cellule et aboutir à un

phénomène de cancérisation. Les travaux de Céline

consistent donc à étudier un complexe de modi-

fication de la chromatine (structure formée par

de petites protéines autour desquelles s’enroule

l’ADN) dans la réparation de l’ADN pour envisager

par la suite de nouvelles cibles thérapeutiques

anticancéreuses.

CÉLINE COURILLEAU 24 ans

THÈME DE RECHERCHEÉtude du complexe de modification de la chromatine

dans la réparation de l’ADN

UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité Paul-Sabatier (Toulouse)

LBCMCP – UMR 5088

DOMAINE DE RECHERCHEBiologie

Page 15: Dossier de presse 2010

15

QU’EST-CE QUE SES TRAVAUX PEUVENT APPORTER À NOTRE QUOTIDIEN ?

Dès le début de ses études en cancérologie, Céline

s’est orientée vers les sciences fondamentales qui,

à terme, ambitionnent d’aboutir à de la recher-

che appliquée. “Ma recherche est d’ordre fonda-

mental mais elle peut aboutir à de la recherche

appliquée contre le cancer.” Céline est donc aux

avant-postes, elle apporte des connaissances qui

pourront, à échéance, servir la recherche contre

certains cancers. Les sciences fondamentales

sont indispensables pour qu’ensuite les sciences

appliquées puissent apporter des réponses théra-

peutiques aux maladies comme le cancer. Il est

important de bien comprendre les mécanismes

avant de chercher des antidotes, c’est tout le tra-

vail des sciences fondamentales.

SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME

Pour Céline, pratiquer une discipline scientifique

consiste à se poser une problématique et essayer

d’y répondre de plusieurs façons : “Ce qui me

passionne, c’est de pouvoir établir un projet de

recherche pour répondre à une question biologique

importante puis de valider ou réfuter les hypothèses

lors de cette étude ; c’est exactement ce à quoi nous

sommes confrontés tous les jours dans la recher-

che fondamentale.” Outre le fait de chercher des

réponses à ces questions, Céline explique égale-

ment que pour réussir dans les Sciences, il faut

“avoir du caractère et se battre pour y arriver”. Et

lorsqu’on demande à Céline sa vision de la place

des femmes dans la Science, elle explique qu’il

y a déjà beaucoup d’hommes qui intègrent des

femmes dans leurs équipes et qui les traitent en

égales : “C’est aussi eux qui nous permettent de

faire notre métier et c’est de cette façon que les

choses évoluent.”

“Une meilleure compréhension

des mécanismes de réparation

de l’ADN permettra d’envisager

de nouvelles cibles thérapeutiques

anticancéreuses.”

Page 16: Dossier de presse 2010

SARAH CUBAYNES

PALMARÈS 2010

SES TRAVAUX

À 24 ans, cette jeune doctorante focalise ses

recherches sur les populations sauvages animales

ayant fait face à des modifications importantes

de leur environnement en liaison avec les activi-

tés humaines. Elle travaille ainsi sur des animaux

difficiles à suivre comme le loup qui repeuple les

Alpes françaises ou encore sur plusieurs espèces

d’oiseaux marins. L’Homme, du fait de sa consom-

mation, est parvenu à changer les habitudes de

certains animaux. Pour Sarah, la conservation de

la biodiversité est un enjeu crucial de notre siècle.

Cela passe d’abord par l’évaluation de l’état de

santé des espèces, puis par la description de leurs

évolutions dans le temps et l’espace (observer

comment ils s’intègrent à un nouveau territoire

et comment ils l’exploitent) et enfin par l’identi-

fication des risques environnementaux qui les

menacent. Toutefois, les modèles statistiques déjà

existants peuvent fausser les résultats des études

sur certaines espèces.

Son travail de thèse consiste donc à développer

de nouveaux outils méthodologiques pour illustrer

la pertinence de ces méthodes en s’attaquant à

des questions brûlantes sur la viabilité d’espèces

emblématiques. Sarah a ainsi pu évaluer le statut

de la population de loups dans les Alpes et quantifier

l’impact des changements climatiques chez des

espèces d’oiseaux marins du Pacifique.

SARAH CUBAYNES 24 ans

THÈME DE RECHERCHEÉcologie des populations/Modélisation et dynamique

des populations/Biologie de la conservation

et Écologie évolutive

UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité de Montpellier 2

Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive de Montpellier

DOMAINE DE RECHERCHEÉcologie

Page 17: Dossier de presse 2010

17

“Les populations sauvages animales

que j’observe ont une importance

dans l’équilibre des écosystèmes :

pouvoir développer des outils

et méthodes pour les gérer au mieux

et les conserver est donc crucial.”

LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN

Même si Sarah affirme “n’apporter qu’une petite

avancée dans ce domaine”, l’objectif de ses travaux

est d’estimer les probabilités de survie des popula-

tions naturelles observées, de détecter les facteurs

qui peuvent affecter leur capacité de survie et

de reproduction pour pouvoir modéliser tous ces

mécanismes. Cela lui permet d’obtenir “une image

de ces populations et de prévoir ce qui va se passer

si on modifie une des variables climatiques, par

exemple”

Ces animaux ont en effet “une importance toute

particulière dans l’équilibre de ces écosystèmes :

pouvoir développer des outils et méthodes qui

vont permettre de les gérer au mieux et de conserver

ces espèces est donc crucial”.

SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME

Pour Sarah, être une femme scientifique c’est essen-

tiellement se poser des questions sur son avenir et

sur la façon de mener de front vie professionnelle

et vie de famille. Il faut vaincre les a priori et savoir

dépasser les obstacles annoncés : “J’ai souvent

entendu qu’il était très difficile de trouver une

place en Master, qu’il était très difficile de trouver

une thèse, difficile encore de fonder une famille…”

À cela, Sarah explique avec enthousiasme que

l’important est de “passer les étapes au fur et à

mesure et c’est de mieux en mieux !”

Page 18: Dossier de presse 2010

AGNÈSDOREAU-

BASTID

PALMARÈS 2010

SES TRAVAUX

Agnès, 30 ans, s’est spécialisée dans le domaine de

l’immuno-cancérologie. Ses recherches pour sa thèse,

entamée en 2008, portent sur le lupus, une maladie

auto-immune qui conduit le système immunitaire

à produire des auto-anticorps qui attaquent nos

propres organes avec des effets délétères. Il a été

montré que les patients atteints de lupus, mais

également d’autres maladies auto-immunes com-

me la polyarthrite rhumatoïde ont des taux élevés

de cytokines pro-inflammatoires dans le sang et

présentaient des risques plus élevés de développer

des cancers type lymphomes. Son travail de thèse

a permis de mettre en évidence le rôle central de

ces molécules dans le développement de ce type de

pathologies. Ensemble, elles sont capables de déré-

guler les lymphocytes B (cellules qui produisent

les anticorps) et entraîneraient leur persistance

en cellules auto-réactives c’est-à-dire capables de

produire des anticorps dirigés contre l’organisme.

AGNÈS DOREAU-BASTID 30 ans

THÈME DE RECHERCHEÉtude des mécanismes à la base de la dérégulation

des lymphocytes B : applications thérapeutiques

à court terme dans les pathologies auto-immunes

et en cancérologie

UNIVERSITÉ/LABORATOIREENS Lyon 1

INSERM

DOMAINE DE RECHERCHEImmunologie et cancérologie

Page 19: Dossier de presse 2010

19

“Faire de la recherche est

avant toute chose une véritable

passion qui demande naturellement

un investissement total à la fois

personnel et professionnel.”

LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN

Ces nouveaux résultats, très prometteurs, ouvrent

une nouvelle voie thérapeutique potentielle non

seulement dans le traitement des pathologies

auto-immunes mais aussi dans certains types de

cancers. Ils font l’objet actuellement de discussions

avec le groupe Novartis pour la mise en place d’un

essai pilote de l’utilisation d’un certain type d’an-

ticorps chez les patients présentant ces types de

pathologies. “Peu de scientifiques ont l’opportunité

de faire de telles découvertes avec un tel potentiel

d’application en clinique […] et d’être à terme à l’ori-

gine de la découverte d’un nouveau médicament ou

de nouvelles applications thérapeutiques.”

Avec cette Bourse, Agnès souhaiterait également

rejoindre une entreprise de biotechnologies.

“J’envisage tout naturellement mon après-thèse

comme la suite logique de mon travail mais à une

autre échelle : créer ou rejoindre une entreprise en

biotechnologies. C’est pour moi une évidence qui

attend de pouvoir se réaliser : continuer à faire gran-

dir mes travaux de recherche.” Dans cet objectif,

elle envisage également de réaliser un Master en

Management.

SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME

Pour Agnès, la science, ce sont les femmes : “Sans

les femmes, les sciences n’en seraient pas là ; elles

pourraient aller encore plus loin car quand elles ont

quelque chose en tête, elles ne lâchent pas !” Être

une femme, c’est donc un atout mais c’est aussi un

combat “car il faut lutter contre les a priori : comme

c’est un combat et que je suis combative, cela me

motive encore plus !”

Être une femme scientifique, c’est une aventure

extraordinaire, “il faut être passionnée, motivée il

faut y aller… même si la compétition n’est pas sim-

ple et s’il faut se battre plus que les hommes. Mais

au final, une femme qui réussit, réussit aussi bien et

même mieux que les hommes !”

Page 20: Dossier de presse 2010

PALMARÈS 2010

SARAH JOLLY

SES TRAVAUX

S arah, 26 ans, cherche à comprendre quels

mécanismes pourraient aider les neurones à se

défendre lorsqu’ils sont en manque d’oxygène car

ces derniers peuvent mourir lorsque le cerveau

n’est pas assez oxygéné. Elle travaille ainsi sur

l’hypoxie cérébrale qui correspond à une dimi-

nution de la teneur en oxygène dans le cerveau,

ce qui peut survenir lors d’accidents vasculaires

cérébraux (AVC), de traumatismes crâniens ou en-

core d’intoxications au monoxyde de carbone et

être à l’origine de lésions cérébrales irréversibles.

Elle concentre ses observations sur RORa (Retinoic

acid receptor-related orphan receptor), présent dans

le cerveau, et son rôle comme neuro-protecteur lors

d’une telle hypoxie. Ses recherches ont démontré

que RORa a non seulement un rôle protecteur pour

les neurones mais qu’il peut également réguler

l’activité de protéines émises lors d’un manque

d’oxygénation du cerveau. “Les neurosciences et

le fonctionnement du cerveau sont des domaines

très fascinants et il reste plein de choses à découvrir,

c’est ce qui est passionnant.”

En mai 2009, Sarah a gagné le prix de la meilleure

présentation orale à la Réunion du Club de Neuro-

protection à Bordeaux.

Cette doctorante souhaite après sa thèse “décrypter

les mécanismes permettant de protéger les neurones

lors de situations pathologiques.” Elle a toujours

trouvé le domaine des neurosciences “très captivant”

et elle souhaite continuer ses recherches en devenant

chercheuse ou enseignant-chercheur.

SARAH JOLLY 26 ans

THÈME DE RECHERCHEÉtude d’un nouveau mécanisme neuroprotecteur

impliquant le facteur de transcription RORalpha

quand le cerveau est en situation hypoxique

UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité Pierre et Marie-Curie

UMR 7102, laboratoire NPA, Équipe DVSN

DOMAINE DE RECHERCHENeurosciences

Page 21: Dossier de presse 2010

21

“Les neurosciences

et le fonctionnement

du cerveau sont des domaines

très fascinants et il reste

beaucoup de choses à découvrir,

c’est ce qui est passionnant.”

LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN

Les travaux de Sarah sont fondamentaux pour com-

prendre comment le cerveau se protège lorsqu’il

doit s’adapter à un manque d’oxygène. Ses recher-

ches ouvrent ainsi des perspectives dans la recher-

che thérapeutique visant à traiter les pathologies

cérébrales à l’origine de lésions cérébrales irréver-

sibles. L’ensemble de ses résultats contribuera

également à une meilleure compréhension des

mécanismes neuroprotecteurs impliquant RORa

lors d’une hypoxie cérébrale.

SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME

Pour Sarah, “la recherche n’est pas toujours simple

car ce n’est pas un métier que l’on peut faire à moitié”.

“Pour tenir sur la longueur, il faut trouver un équili-

bre entre vie professionnelle et personnelle et c’est

loin d’être facile.” Cette jeune scientifique a égale-

ment appris durant ses années d’études la valeur

de la patience. “Il ne faut pas attendre les choses

tout de suite, il faut savoir les laisser venir.” Forte

de ses expériences, Sarah n’hésite pas à exposer

ses conseils aux jeunes filles qui voudraient

démarrer une carrière dans la recherche. “Il faut

se lancer, être motivée, c’est l’une des premières

choses que j’ai comprise quand j’ai commencé !”

Sciences riment aussi avec ouverture d’esprit pour

Sarah : outre les neurosciences, Sarah a fait un an

d’études au sein du programme Erasmus aux Pays-

Bas, d’où sa grande passion pour les voyages.

Page 22: Dossier de presse 2010

PALMARÈS 2010

MARIE NÉANT- FERY

SES TRAVAUX

Marie est la plus jeune des doctorantes de cette

édition. À tout juste 24 ans, cette chercheuse en

neurosciences a orienté sa thèse vers l’étude

d’une protéine (la CaMKII ) impliquée dans la

capacité d’un système à répondre à un environ-

nement changeant dans le bulbe olfactif, partie

du cerveau qui contrôle l’olfaction (réception

des messages sensoriels olfactifs) et qui envoie

les messages dans les autres zones du cerveau.

Pourquoi cette zone ? Car elle a la particularité

d’être alimentée chez l’adulte en permanence par

de nouveaux neurones, toute la vie, “c’est ce qu’on

appelle la neurogenèse adulte. Pendant longtemps,

on a considéré qu’on avait un nombre limité de

neurones qu’on perdait tout au long de la vie ; or le

bulbe olfactif que j’étudie fait partie de ces zones

qui sont alimentées tout au long de la vie par la

neurogenèse adulte”.

MARIE NÉANT-FERY 24 ans

THÈME DE RECHERCHEÉtude de la traduction locale de la protéine CaMKII

dans le bulbe olfactif et de son rôle dans le phénomène

de neurogenèse adulte

UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité de Paris 6

UMR 7102

DOMAINE DE RECHERCHENeurosciences

Page 23: Dossier de presse 2010

23

“Pendant longtemps,

on a considéré qu’on avait un nombre

limité de neurones qu’on perdait

tout au long de la vie ; or le bulbe

olfactif est une zone alimentée

tout au long de la vie

par la neurogenèse adulte.”

LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN

Les travaux de Marie sur la traduction locale de la

protéine CaMKII dans le bulbe olfactif pourraient

mettre en évidence un nouveau mode de régula-

tion de la neurogenèse adulte.

Toutefois, lorsqu’on demande à Marie ce qu’elle

veut guérir, elle précise que ses recherches sont

en effet très fondamentales, “c’est comprendre

pour comprendre, cela a une grande valeur et c’est

de la curiosité pure”. Bien que fondamentales, les

recherches de Marie portent sur la création de

nouveaux neurones à l’âge adulte qui, à terme,

peuvent avoir une conséquence positive sur des

maladies neuro-dégénératives. “J’essaie de com-

prendre un mécanisme qui pourrait réguler cette

neurogenèse et après j’espère qu’on pourra en

faire des jolies choses !” Pour Marie, la recherche a

besoin de “la base des connaissances”, pour qu’en-

suite, la recherche appliquée puisse les utiliser

pour soigner certaines pathologies.

SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME

Pour Marie les sciences doivent faire l’objet d’une

meilleure communication, “c’est primordial pour

favoriser de bonnes relations, indispensables,

entre sciences et société ; je suis très frustrée par

ce manque de communication entre la science

et le grand public !” À la suite de sa thèse, Marie

ambitionne de travailler à la facilitation du dialogue

chercheur-grand public et faire ainsi “tomber

le mur qui n’a pas lieu d’exister entre sciences et

société”. “Mon ambition est de transmettre de

façon plus humaine les sciences qui font peur pour

les rendre plus vivantes et accessibles.”

Quand on demande à Marie comment elle ima-

gine la Science s’il n’y avait que des femmes, elle

répond aussitôt que l’avenir de la science passe

par la mixité des genres : “C’est l’interaction entre

les hommes et les femmes qui est fructueuse ; les

hommes et les femmes ont des façons différentes

d’envisager la science et la vie et c’est cette com-

plémentarité qui est intéressante.”

Page 24: Dossier de presse 2010

PALMARÈS 2010

CARINE FLORE NGUEMENI

YONGA

SES TRAVAUX

À 24 ans, Carine Flore effectue depuis octobre

2008 une étude sur l’effet d’un régime alimen-

taire riche en Omega-3 sur les accidents vascu-

laires cérébraux (AVC) et leurs conséquences

neuronales, vasculaires et les facteurs de risques

associés. Notre régime alimentaire n’apporte pas

suffisamment d’Omega-3 pour prévenir des AVC

et/ou protéger contre leurs dommages. Carine

Flore, ayant reconnu la nécessité des “nouvelles

approches thérapeutiques et préventives contre

les accidents vasculaires cérébraux”, montre à

travers son étude que la présence de l’acide alpha-

linolénique protège le cerveau de façon significa-

tive des dommages suite à un AVC. Les injections

de cet acide dans son étude triplent les chances

de survivre à un tel accident en post-traitement.

Son étude montre également que l’ingestion de

cet acide peut contribuer à la protection contre le

stress oxydant, produit par l’accident.

CARINE F. NGUEMENI YONGA 24 ans

THÈME DE RECHERCHEInfluence d’un régime enrichi en Acide Alpha

Linolénique sur les accidents vasculaires cérébraux :

conséquences neuronales, vasculaires et facteurs

de risques

UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité de Nice-Sophia Antipolis

C N R S-UMR 6097 – DPMC Sophia Antipolis

DOMAINE DE RECHERCHENeurophysiologie

Page 25: Dossier de presse 2010

25

“Il y a beaucoup de choses qui se disent

sur les oméga-3 : notre but est de savoir

si cela marche vraiment comme solution

préventive et thérapeutique contre les AVC

et si oui, comment ils fonctionnent.”

LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN

Pour fonctionner, notre cerveau a besoin d’oxy-

gène et de nutriments qui lui sont apportés par la

circulation sanguine. Toute interruption de cette

circulation ou réduction du débit sanguin entraîne

des conséquences lourdes sur le patient (hémi-

plégie, aphasie, dépression, crise épileptique). Les

pathologies cérébrovasculaires en particulier sont

complexes, graves et surtout en pleine expansion

dans les pays industrialisés. Il est quasiment

impossible d’en cerner tous les aspects et méca-

nismes. Actuellement, le seul traitement existant

est la trombolyse mais elle n’est efficace que sur

5 % des patients.

L’intérêt des recherches effectuées par Carine

Flore est de faire chaque jour un petit pas vers

leur éradication. Son projet propose une approche

innovante dans laquelle les Omega-3 pourraient

apporter une solution à la fois préventive et théra-

peutique contre les AVC. De plus, le coût de ce trai-

tement est relativement faible puisque cet acide

se trouve en quantité importante dans les huiles

naturelles comme l’huile de colza. “Il y a beaucoup

de choses qui se disent sur les Oméga-3 ; notre

but est de voir si cela marche vraiment et si oui,

comment ils fonctionnent.” Par ailleurs, les statisti-

ques suggèrent qu’en Afrique subsaharienne, d’où

Carine Flore est originaire, les maladies cardio-et

neurovasculaires y ont une incidence plutôt faible.

Cependant le développement économique et

industriel dans ces régions pourrait entraîner

dans un avenir proche une forte augmentation

de ces pathologies. Dans ce contexte, le challenge

pour les chercheurs sera d’investir dans la recherche

préventive et l’enseignement scientifique des jeunes

générations dans cette région du monde.

SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME

Cette jeune Camerounaise qui se définit comme

“simple, persévérante (“car tout n’est pas toujours

rose !”) et curieuse”, conçoit la science comme un

partage de savoirs : elle souhaiterait ainsi mettre

en place des projets collaboratifs et éducatifs avec

les pays de cette région du monde pour informer

ces populations des avantages de l’Omega-3. Elle

aimerait aussi s’investir dans l’enseignement

scientifique auprès des jeunes étudiants.

Quand on aborde la question des femmes et de

la science, elle pense à “des grandes figures de

femmes qui ont osé la science très tôt comme la

première femme africaine, Wangari Muta Maathai,

qui a non seulement reçu le prix Nobel de la paix,

mais qui a surtout été la première à obtenir une

licence de biologie”.

Page 26: Dossier de presse 2010

PALMARÈS 2010

HÉLÈNEPETOT

SES TRAVAUX

Âgée de 27 ans, cette jeune scientifique trilingue,

joueuse de volleyball, effectue des recherches sur

l’arrêt de l’exercice lors d’un effort venant mobiliser

la consommation maximale d’oxygène et, ainsi,

sur la réduction de cette consommation durant

certaines pathologies respiratoires, cardiaques ou

certains cancers.

Chaque personne possède sa propre consom-

mation maximale d’oxygène, différente au repos

et dans l’exercice. Elle correspond à la quantité

d’oxygène que nous consommons par minute,

vitale à notre survie. Et plus cette consommation

maximale d’oxygène augmente, plus nous sommes

capables de fournir un effort physique intense.

Avec ses recherches, Hélène a montré qu’il n’est

pas obligatoire de faire un effort physique maximal

et de le maintenir sur une période déterminée

pour être à une consommation maximale d’oxygène.

Suite à ses travaux, il a été démontré qu’il suffisait

de commencer l’exercice physique de façon intense

pour accrocher cette consommation maximale

d’oxygène, puis de diminuer l’intensité de l’exer-

cice en la faisant légèrement varier pour rester à

une consommation maximale d’oxygène.

Ses recherches sur l’intensité maximale de l’exercice

sont une première mondiale.

HÉLÈNE PETOT 27 ans

THÈME DE RECHERCHEFacteurs déterminants le temps limite à consommation

maximale d’oxygène

UNIVERSITÉ/LABORATOIREUniversité d’Évry Val-d’Essonne

LEPHE UBIAE INSERM U 902

DOMAINE DE RECHERCHEPhysiologie de l’exercice humain

Page 27: Dossier de presse 2010

27

“L’objectif de mes travaux

est de montrer à quel point

la recherche dans l’univers

du sport et de l’activité physique

peut profiter au monde médical.”

LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN

La double approche de sa recherche, à la fois

sportive et médicale, trouve la première de ses

deux principales applications dans l’optimisation

de l ’entraînement spor tif (elle accompagne

des athlètes de haut niveau) et la lutte contre le

dopage. La seconde application se trouve dans le

traitement de pathologies cardiaques, respiratoires,

moteurs ou lors de pertes de fonctionnalités car-

diaques et respiratoires dues à l’âge, en améliorant

ces capacités respiratoires et cardiaques sans

soumettre la personne à de trop haute intensité

d’exercice. “On sait aujourd’hui qu’une activité

physique bien dosée permet, non seulement de

diminuer les maladies cardio-respiratoires, mais

constitue dans certains cas un remède. Si l’on

comprend comment l’activité physique entre en

jeu dans le rétablissement des patients, l’étude de

sa posologie devient donc primordiale.”

Ainsi, il est possible de faire travailler les capa-

cités respiratoires d’un individu en diminuant

l’intensité de l’exercice, ce qui permet de toucher

beaucoup plus de personnes (des sédentaires, des

malades, des personnes âgées, etc.)

SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME

Hélène projette d’organiser des séminaires de

présentation des avancées en matière d’entraîne-

ment pour les entraîneurs d’endurance et espère

ainsi promouvoir le sport mais également les

femmes en science : “Il me semble essentiel de

poursuivre mon action de formation et de soutien

auprès des étudiants mais aussi des étudiantes

pour qu’elles prennent conscience du rôle et de la

place qu’elles peuvent avoir aujourd’hui dans la

recherche au cœur de la science.” […] “J’ai par ail-

leurs la chance d’être dirigée par une femme. C’est

important de valoriser les jeunes femmes scientifi-

ques, mettre en avant ce qu’elles peuvent amener

car elles apportent une autre vision de la science.

Elles peuvent faire évoluer les choses, il faut leur

en donner les moyens.”

Toutefois, pour Hélène, la complémentarité des

hommes et des femmes dans la science est très

utile. “Pour faire avancer les choses, il faut de la

mixité : des hommes, des femmes, des nationalités

et des styles. Il faut mélanger tout le monde.”

Page 28: Dossier de presse 2010

Comment qualifieriez-vous cette 4e édition des

Bourses L’Oréal France-Commission Française

pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les

Femmes et la Science” ?

En ma qualité de Président de l’Académie des

sciences, j’ai eu la chance de présider, deux années

consécutives, le jury des Bourses L’Oréal France-

Commission française pour l’Unesco-Académie

des Sciences “Pour les Femmes et la Science” sur

des thèmes différents puisqu’il s’agissait l’année

passée des mathématiques, de la physique, de la

chimie, des sciences de l’information et des sciences

de l’ingénieur. Cette quatrième édition consacrée

aux Sciences du Vivant, a mis en évidence la forte

attente vis-à-vis de ce programme, qui s’est traduite

par un nombre important de candidatures, la qualité

et la variété des projets présentés, qui a nécessité un

délicat travail de présélection, puis une délibération

attentive du jury.

Les recherches qui ont finalement été retenues

sont toutes de très haute qualité et cherchent

à donner des réponses à nos problèmes de société.

Quel est l’élément spécifique qui a retenu votre

attention pour chacun des dix projets ?

Les projets lauréats ont évidemment été sélection-

nés en premier lieu sur les critères d’excellence

académique. Mais nous avons en outre tenu à

prendre en compte le parcours des candidates,

l’ambition du projet d’utilisation de la bourse et

la personnalité qui se dégageait de chacun des

dossiers à travers quelques traits caractéristiques :

en particulier, il nous est apparu important que

chaque lauréate puisse apparaître comme un

exemple de femme scientifique, propre à susciter

des vocations, et ait la volonté d’agir comme telle

par son désir de transmission au public, aux jeunes

et au-delà des frontières.

Quelle est, selon vous, la caractéristique commune

à toutes les générations de boursières L’Oréal France

- Commission Française pour l’Unesco - Académie des

Sciences “Pour les Femmes et la Science” (au-delà du

fait que ce soit des femmes scientifiques) ?

À la lumière de ces deux années d’expérience au

jury, je suis frappé par l’énergie incroyable de ces

jeunes femmes et par leur générosité. Une généro-

sité qui s’exprime à la fois par une volonté affichée

de mettre leurs travaux au service de la société

mais aussi par leur désir de partage. L’élément

fédérateur de ces générations de boursières, c’est

le souhait de fonder et d’alimenter une commu-

nauté du savoir, afin de bâtir ensemble un projet

d’avenir où la science et les femmes tiennent un

rôle fondamental.

Des membres du jury enthousiastes

JEAN SALENÇON, PRÉSIDENT DE L’ACADÉMIE DES SCIENCESET PRÉSIDENT DU JURY

RESSENTIS

Page 29: Dossier de presse 2010

29

PASCALE COSSART,MEMBRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCESMEMBRE DU JURY ET LAURÉATE 1998 POUR L’EUROPE DU PRIX L’ORÉAL-UNESCO

Depuis leur création en 2006, les Bourses L’Oréal

France-Commission française pour l’Unesco-

Académie des Sciences “Pour les Femmes et

la Science” récompensent des jeunes femmes

scientifiques en deuxième année de thèse, pour

l’excellence de leurs recherches. Cette année

encore, dix doctorantes sont sélectionnées pour

la grande qualité de leurs projets en Sciences du

Vivant, saluant la promesse d’une Science jeune

et dynamique.

En soulignant le caractère exceptionnel de leurs

projets, ces Bourses permettent d’aider active-

ment à l’émancipation de ces femmes brillantes

dans un secteur où elles sont encore sous-repré-

sentées, félicitant ainsi ces femmes pour l’origi-

nalité et l’excellence dont elles ont su déjà faire

preuve, que ce soit dans leurs recherches comme

dans leurs parcours.

Le jury des Bourses L’Oréal France-Commission

française pour l’Unesco-Académie des Sciences

“Pour les Femmes et la Science” permet ainsi cette

année de contribuer à l’impulsion de carrières de

femmes à fort potentiel en biologie. Être boursière,

c’est s’ouvrir au champ des possibles et entrer

dans la famille des femmes de science. C’est aussi

échanger des expériences, des informations et

des idées et surtout partager une passion com-

mune et oser s’imaginer à des postes à responsa-

bilité. Les Bourses L’Oréal France apportent des

moyens pour encourager ces ambitions.

Si l ’utilité de la Science n’est plus à prouver

aujourd’hui, Il faut plus que jamais encourager

les femmes suivant des filières scientifiques de

haut niveau à persévérer dans leur travail et leurs

ambitions. En offrant les ressources nécessaires à

la poursuite de leurs thèses prometteuses, L’Oréal

France signe une belle initiative et promeut la

Science comme réponse aux enjeux de demain.

En plus de récompenser ces recherches, les

Bourses L’Oréal France-Commission française

pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les

Femmes et la Science” encouragent également le

commencement d’une carrière scientifique qui,

j’en suis persuadée, sera exemplaire.

 Être boursière

c’est s’ouvrir au champ

des possibles et

entrer dans la famille

des femmes scientifiques.

Page 30: Dossier de presse 2010

MARINA KVASKOFF Boursière 2008, actuellement chercheuse

postdoctorante à l’INSERM de Villejuif

et à l’Institut de recherche médicale

de Queensland en Australie.

En 2011, Marina sera en postdoctorat à

l’Université d’Harvard à Boston.

ANGÉLIQUE BESSON-BARD a reçu sa Bourse en 2007.

Elle est maître de conférences

en biochimie et biologie moléculaire

à l’Université de Bourgogne.

“Cette Bourse a une véritable aura.

Elle récompense notre travail de recherche

et permet de se faire connaître et de rendre

visible nos travaux.”

Aurélie Bornot, Boursière 2008

“C’est une distinction qui va permettre de faire connaître nos travaux.”

Auriane Étienne, Boursière 2009

TEMOIGNAGES

PLUS QU’UNE SIMPLE BOURSE, UN VÉRITABLE TREMPLIN TANT POUR LE PARCOURS PROFESSIONNEL…

Pour Marina, Boursière 2008, “La Bourse L’Oréal France-Commis-

sion française pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les

Femmes et la Science” m’a confortée dans mon choix de carrière

professionnelle. C’est une distinction qui m’a poussée à oser

aller plus loin dans mes ambitions et viser l’excellence. Quand

on est jeune, on n’ose pas forcément. Cette récompense donne

confiance, on se sent soutenue et encouragée à aller de l’avant,

encore plus haut.”

… QUE POUR LE PARCOURS DE VIE :

“La Bourse m’a libérée, motivée, galvanisée. En recherche, on a

des périodes de doute, de stagnation. Recevoir une telle Bourse

est une énorme satisfaction car on obtient la reconnaissance

du monde extérieur. Alors on se dit “oui je suis peut-être faite

pour ça”. Ca m’a confortée, dans mon envie de partir à l’étranger.

À terme, de viser un poste de professeur des universités, pour être

aussi performante en recherche qu’en enseignement”, explique

Angélique, Boursière 2007

Elles en parlentRetour sur les expériences des Boursières L’Oréal France-Commission française pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les Femmes et la Science” des éditions 2007, 2008 et 2009

Page 31: Dossier de presse 2010

“Ce qui me plaît beaucoup avec cette Bourse L’Oréal,

c’est de parler de ce que je fais à des gens extérieurs à mon domaine.

C’est réconfortant de voir que notre travail est aussi apprécié

en dehors du laboratoire”. Catia Teixeira, Boursière 2008

“L’obtention d’une telle bourse

me donne beaucoup de possibilités pour la poursuite

de mon rêve professionnel…”

Katharina Breme, Boursière 2007

31

DES BOURSIÈRES UNIES PAR…

La passion. Celle qui se manifeste dans la Science et la Recherche

mais également dans tous les autres domaines dans lesquels les

boursières s’impliquent, comme l’enseignement ou la vulgarisa-

tion. Ce même enthousiasme se retrouve chez les lauréates du

prix international “Pour les Femmes et la Science”, des exemples

pour nous. Cela montre bien que cette passion et cette implica-

tion sont importantes à tous les stades d’une carrière scientifi-

que, et elles permettent d’atteindre de très hauts niveaux tout en

s’épanouissant dans le travail.

UNE COMMUNAUTÉ DE BOURSIÈRES POUR PARTAGER…

Cette Bourse est une très belle reconnaissance d’un parcours

de qualité et l’aboutissement d’une thèse brillante. Le meilleur

conseil que je peux donner aux Boursières 2010 est de profiter

pleinement de cette situation privilegiée pour prendre du recul

et réfléchir à leur futur. La fin de thèse est un moment où les

jeunes femmes scientifiques doivent prendre des décisions très

importantes pour leur carrière à venir, et la Bourse L’Oréal France

Unesco offre la possibilité de faire face à ces choix plus calme-

ment (possibilité de se déplacer pour visiter des laboratoires,

de financer une formation si l’on souhaite se réorienter, mieux

faire connaître ses travaux ou effectuer un choix définitif).

Un deuxième conseil que je souhaite donner aux Boursières

est de garder, dans la carrière scientifique qui les attend,

la passion pour ce qu’elles font au quotidien, passion qui les

caractérise comme jeunes scientifiques et qui leur a permis

d’obtenir cette bourse. Une scientifique passionnée est une

scientifique de succès.

… ET FAIRE NAÎTRE DES VOCATIONS

J’espère que cette communauté de Boursières soit aussi vivante

que possible et qu’elle nous permette, d’une part, d’échanger nos

expériences et de nous forger un réseau et, d’autre part, de com-

muniquer aux générations plus jeunes notre enthousiasme pour

la science et – pourquoi pas – de stimuler de nouvelles vocations !

commente Michela, Boursière 2007

MICHELA ZUCCOLO, Membre du jury et boursière 2007

Page 32: Dossier de presse 2010

Coraline cherche à favoriser la conservation de l’information

et ce sur une très longue distance (jusqu’à 1 000 km en

terrestre et jusqu’à 6 000 km en transocéanique). Son rôle

étant de tester différentes configurations de lignes de

télécommunication à l’aide de nouvelles fibres optiques,

pour ensuite obtenir un prototype aux performances

jusque-là inégalées. Cette étude devrait permettre

d’atteindre une rapidité de communication qui dépasse

l’entendement : 2,5 millions d’appels téléphoniques ou

34 000 chaînes de télévision, le tout en simultané.

Depuis sa Bourse L’Oréal France : Coraline va dès le mois de novembre 2010, intégrer une équipe

américaine au sein de l’unité mixte internationale 2958 et

ce pour au moins un an, avec son mari et sa fille. Elle qui

souhaitait travailler très tôt a finalement choisi d’approfondir

sa recherche en physique : “des professeurs m’ont

encouragée à poursuivre mes études” explique-t-elle.

CORALINE FORTIER-BALME

En simulant divers scenarii climatiques, les scientifiques

donnent aux grands décideurs économiques ou politiques

des clés indispensables pour l’avenir de la planète. La

recherche de Nathaëlle a été fondamentale. Elle tendait

à construire une base de connaissance plus importante, à

modéliser et comprendre le cycle du carbone sur les deux

derniers millions d’années.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Nathaëlle finalise actuellement sa thèse, qu’elle

soutiendra au mois d’octobre 2010. Elle a également

participé durant cette année à de nombreux colloques

et congrès, notamment pour y présenter ses travaux.

NATHAËLLE BOUTTES

Il y a un an, Laure a modélisé des neurones

biologiques à l’aide de techniques mathématiques

d’optimisation. Une première application de ses

travaux a été la mise au point et le réglage de circuits

électroniques reproduisant l’activité neuronale qui

devraient constituer un outil pour la recherche en

neurophysiologie et en médecine. Maintenant ses

travaux rendus, ils pourraient fournir des avancées

dans l’étude des neurones et impacter les traitements

actuels de maladies neuro-dégénératives.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Laure enseigne les mathématiques et les probabilités

à l’IPB (Institut Polytechnique de Bordeaux) et achève

sa thèse en microélectronique au laboratoire IMS

(Intégration du Matériau au Système) de Bordeaux.

LAURE BUHRY

Certains nombres sont solutions d’équations polynomiales

à coefficients entiers, on les appelle les nombres

algébriques. Les nombres ne satisfaisant aucune équation

sont appelés les nombres transcendants. Bien que presque

tous les nombres soient transcendants, il reste difficile

de montrer qu’un nombre donné l’est. Les travaux de

Mathilde, récompensés par la Bourse L’Oréal France en

2009, visaient à trouver des critères pour montrer que

certains nombres sont transcendants.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :De retour des Etats-Unis où elle a passé quatre mois

pour sa thèse, Mathilde est de retour en France,

dans l’équipe de géométrie algébrique de l’IRMAR,

sous la direction du professeur Antoine Chambert-Loir

à l’Université de Rennes où elle est également ATER

(Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche).

MATHILDE HERBLOT

Aurélie a synthétisé de nouveaux matériaux pour la

réalisation d’une nouvelle génération de composants

électroniques plus performants. S’inscrivant dans

le développement d’une nouvelle électronique, ces

composants seront d’ici quelques années embarqués

sur tous nos appareils électroniques et possèderont des

fonctionnalités nouvelles, une plus grande capacité de

stockage et un traitement de l’information plus rapide.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Aurélie vient de rentrer du Japon où elle a achevé son

travail de thèse dans un laboratoire national de grande

notoriété dans le domaine de la nanoélectronique.

Elle compte y retourner d’ici peu pour réaliser un

postdoctorat afin d’approfondir ses recherches dans les

semi-conducteurs magnétiques.

AURÉLIE SPIESSER

BOURSIÈRES

2009

Page 33: Dossier de presse 2010

Pour sa thèse qui se termine bientôt, Anne-Ruxandra

cherche à découvrir les mécanismes qui font

naturellement apparaître de la nouveauté au cours de

l’évolution des espèces vivantes. Pour atteindre cet

objectif, elle a analysé différentes souches de levures

et comparé l’organisation des systèmes cellulaires des

animaux et des plantes.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Anne-Ruxandra poursuit ses recherches pour sa thèse

au Dana Farber Cancer Institute à Boston.

ANNE-RUXANDRA CARVUNIS

Bien que les effets des déplacements des dunes

se soient souvent manifestés par des problèmes

économiques, le mécanisme de déplacement des

dunes est encore mal compris. Une Bourse L’Oréal

France avait été donnée à Houda en 2009 pour sa

reproduction en laboratoire et à une échelle réduite du

phénomène d’avalanche qui se produit naturellement

sur la face pentue des dunes. Comprendre finement les

mécanismes de l’avalanche peut-être très utile afin de

proposer des solutions adéquates pour fixer les dunes.

Depuis sa bourse L’Oréal France :Houda a eu son diplôme de doctorat avec mention très

honorable. Elle est actuellement à la recherche à la fois

d’un emploi de chercheuse postdoctorale en France et

d’un poste d’enseignant chercheur en Mauritanie.

HOUDA MINT BARAH

Auriane a obtenu sa thèse de doctorat de l’Université

de Rouen cette année. L’objectif de ses travaux était

d’observer et de comprendre, à l’échelle atomique, les

effets de l’irradiation sur les matériaux constituant

les structures internes des réacteurs nucléaires.

Grâce aux résultats obtenus lors de sa thèse, Auriane

a contribué à la compréhension du vieillissement de

ces matériaux. Ces travaux ont également permis de

développer de nouveaux matériaux dont l’utilisation

pourrait permettre une baisse notable des coûts de

maintenance.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Auriane est actuellement en stage postdoctoral à

l’Université de Californie – Santa Barbara, dans le

département de Mechanical Engineering. Elle travaille

sur l’étude de matériaux prometteurs pour les futures

générations de réacteurs nucléaires.

AURIANNE ÉTIENNE

À l’heure actuelle, l’efficacité de la chimiothérapie

anticancéreuse est améliorée en administrant

aux patients plusieurs médicaments. En s’attachant

à attaquer les tumeurs de différentes manières,

mais avec une unique molécule, Alina a tenté l’année

dernière grâce à ses recherches de renforcer l’efficacité

de la thérapie tout en limitant au maximum les effets

secondaires et ainsi alléger les souffrances des patients.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Une fois son doctorat obtenu, Alina a créé et organisé

le 1er colloque franco-roumain de chimie médicinale en

Roumanie. Ce colloque se tiendra les 7 et 8 octobre 2010.

ALINA GHINET

Récompensés en 2009, les travaux d’Elena-Veronica

permettront de diminuer le rayonnement émis

par les réseaux sans f il, subi par l’homme,

en supprimant des stations relais sur les toits

par exemple ou en diminuant les puissances

d’émission par un facteur 10 et plus, grâce à une

meilleure gestion de l’énergie consommée par

l’infrastructure fixe des réseaux.

Depuis sa bourse L’Oréal France :Cette bourse a permis à Elena-Veronica, de collaborer

ces derniers mois avec des équipes de spécialistes en

France et à l’étranger sur des concepts de différents

domaines des Télécommunications : la Théorie des jeux

évolutionnaires (Biologie) à l’Université d’Avignon

et les Algorithmes d’apprentissage (Automatique)

à l’Université Nationale Capodistrienne d’Athènes.

ELENA-VERONICA BELMEGA

33

Page 34: Dossier de presse 2010

Le sujet de recherche que Julia a mené durant son

doctorat portait sur l’identification et la caractérisation

fonctionnelle d’un ARN non codant impliqué dans la

régulation transcriptionnelle du rétrotransposon Ty1.

Cette recherche fondamentale permet avant tout de mieux

comprendre les mécanismes qui régissent la vie cellulaire.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Julia a effectué un Master spécialisé en Management

de l’Innovation. Au cours de cette formation, Julia

a accompli une mission d’évaluation de potentiel

de brevets à la Direction des Sciences du Vivant

du CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique). Julia

est actuellement stagiaire chez Cellectis où elle

évalue l’état de l’art, la faisabilité et le marché

potentiel de nouveaux projets thérapeutiques de la

société, prospecte les leaders d’opinion et initie des

collaborations avec des laboratoires académiques.

JULIA BERRETTA

L’objet d’étude d’Hannah était un champignon, le

“Candida albicans”. Très courant chez l’Homme, il est

généralement présent dans la flore intestinale et à

l’origine de nombreuses infections. Hannah a accompli

là un travail de recherche fondamentale. Mais ses

résultats pourraient à terme trouver des applications

thérapeutiques.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Hannah travaille aujourd’hui sur la communication

scientifique à la British Society for Immunology.

HANNAH HOPE

Catia a étudié l’entrée du virus du Sida, le VIH-1,

dans les cellules humaines. Elle cherchait à comprendre

quelles sont les interactions spécifiques entre certaines

zones de protéines virales et nos cellules, le tout

en vue de trouver une molécule capable d’inhiber le

mécanisme d’infection.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Suite à la soutenance de sa thèse, Catia poursuit ses

recherches sur le virus du Sida en postdoctorat au

Portugal.

CATIA TEIXEIRA

Aurélie a travaillé sur les protéines, molécules

constituantes du vivant. Étant donné le rôle clé

que jouent les protéines dans la vie des cellules, la

connaissance de leur forme s’avère capitale. Elle

cherchait à développer une méthode pour prédire la

forme que va prendre une protéine à partir de la seule

connaissance de l’enchaînement des acides aminés les

constituant.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Après avoir soutenu sa thèse en 2009, Aurélie est en

postdoctorat au Royaume-Uni chez AstraZeneca, une

société pharmaceutique.

AURÉLIE BORNOT

Pour sa thèse, Myriam a montré que la séparation

maternelle postnatale induisait un stress qui se

manifeste par une augmentation du rythme respiratoire

et un déficit de mémoire, alors que l’hypoxie

intermittente modérée (mimant les apnées légères

du prématuré) prévenait ce déficit, et augmentait

le densité neuronale et la production de facteurs

trophiques (BDNF et VEGF) au niveau de l’hippocampe

(région cérébrale impliquée dans la mémoire).

Ces résultats suggèrent que l’hypoxie modérée pourrait

être neuroprotectrice chez le nouveau-né.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Depuis février 2010, Myriam travaille à l’INRS

(Institut National de Recherche et de Sécurité) pour

la prévention des accidents du travail et des maladies

professionnelles. Elle est en charge des études

documentaires sur les risques biologiques.

MYRIAM BOUSLAMA

BOURSIÈRES

2008

Page 35: Dossier de presse 2010

Lætitia s’est intéressée aux constructions en terre crue.

Technique très répandue de construction, souvent oubliée

ou dénigrée dans nos régions occidentales, la terre crue

concerne en fait près de la moitié de l’humanité. Laetitia

travaillait sur la mise à jour des relations entre les ajouts

organiques et la partie minérale (principalement les

argiles) de la terre crue, afin d’envisager des solutions

innovantes pour les constructions d’aujourd’hui.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Laetitia a accouché en 2009 de son premier enfant,

a publié un bel ouvrage scientifique et est l’auteur

de deux expositions, dont l’une à la cité des sciences et de

l’industrie de Paris. Elle soutiendra sa thèse cette année.

LAETITIA FONTAINE

Pour se rendre d’un point A à un point B, nous faisons

appel à notre mémoire spatiale selon deux stratégies

de navigation : “de carte” ou “ route”. Kinga cherchait

à identifier quelles aires cérébrales sont impliquées

dans chaque stratégie et notamment mettre en

évidence le rôle de l’hippocampe pour participer

à l’élaboration de solutions médicales et de

thérapeutiques comportementales pour lutter contre

les défaillances cognitives.

Depuis sa Bourse L’Oréal France : Kinga a terminé son doctorat en 2009. Elle est

actuellement postdoctorante à l’Université de Genève.

KINGA IGLOI

La recherche a déjà mis en évidence le lien qui

existe entre l’exposition solaire, certains facteurs

pigmentaires tels que les grains de beauté et le

risque de mélanome cutané. Mais quid des facteurs

hormonaux et génétiques ? C’était le sujet d’étude de

Marina qui effectue sa recherche en épidémiologie.

Ses résultats devront permettre à terme de diffuser des

messages de prévention auprès du public dans le but

de faire reculer la maladie, et pourront contribuer au

développement de nouveaux traitements du mélanome.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :En globe trotteuse scientifique, Marina partira en fin

d’année 2010 à Brisbane dans le cadre de son postdoctorat

puis continuera ses recherches à Harvard en 2011.

MARINA KVASKOFF

Pascaline a mis au point un protocole qui permet l’étude en

grand nombre de l’expression des cellules individuelles qui

servira à la lutte contre le cancer dans des microgouttes

réalisées en microfluidique. Ces gouttes générées à

haut débit et monodisperses mesurent une centaine de

microns ; chacune d’elle se comporte comme un réservoir

isolé où une réaction biologique peut avoir lieu. Ainsi,

des centaines de cellules individuelles potentiellement

différentes les unes des autres dans une tumeur, peuvent

être étudiées simultanément, permettant l’obtention de

statistiques de l’expression des gènes.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Pascaline est en postdoctorat à Harvard jusqu’en 2011.

Elle souhaite ensuite intégrer un service Recherche &

Développement dans le secteur public ou privé.

PASCALINE MARY

Un gène qui fonctionne mal peut entraîner un

cancer. Mais la séquence des gènes n’est pas la seule

responsable : l’organisation de l’ADN dans le noyau

des cellules, sa compaction, peut aussi être à l’origine

d’un développement cancéreux lorsqu’elle est mal

réalisée. L’étude de la façon dont l’ADN est compacté,

l’épigénétique, est donc essentielle pour combattre

les dysfonctionnements de nos cellules. La recherche

d’Armelle participe à cet effort de compréhension

et de maîtrise de la division cellulaire.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Après avoir donné naissance à deux enfants, Armelle

projette de soutenir sa thèse en septembre 2010 puis

partira à Zürich poursuivre ses recherches en postdoctorat.

En plus de la Bourse L’Oréal France, Armelle a reçu en 2010

le Trophée Femme Santé et Recherche à Lyon.

ARMELLE CORPET

35

Page 36: Dossier de presse 2010

Voir l’invisible, une chance fabuleuse que Gaëlle a saisie

tous les jours en étudiant les nanoparticules. Leurs

propriétés nous ouvrant de nombreuses perspectives,

notamment en chimie et en biologie.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Gaëlle travaille pour Oxford Nanopore Technologies,

une entreprise privée basée au Royaume-Uni, dont le

but est de développer des technologies de détection et

d’analyses de molécules uniques, utilisables notamment

pour le séquençage d’ADN ou l’analyse de protéines.

GAËLLE ANDREATTA

Bienfaitrice pour la nature et pour l’homme, Angélique

a étudié pendant sa thèse la menace que représente

le cadmium sur l’environnement afin de mieux lutter

contre les méfaits de cette pollution.

Depuis sa Bourse L’Oréal France : Angélique est actuellement en contrat postdoctoral

de recherche à l’Université de Fribourg, en Suisse.

Dès septembre 2010, elle intègrera un poste de maître

de conférences en biochimie et biologie moléculaire

à l’Université de Bourgogne. Angélique poursuit

également ses publications pour des supports de

recherche scientifique.

ANGÉLIQUE BESSON-BARD

Carole a étudié l’influence du contexte social (individus

en groupe ou seul) sur la transmission d’informations

chez une espèce de poisson, le bar européen. Elle

suivait leur comportement alimentaire ainsi que les

composants internes de l’organisme (hormones de

stress) impliqués dans les réponses au stress social

(surpopulation, dominance). Si les travaux de Carole

permettent de mieux appréhender les modalités

d’échange d’informations chez les poissons, ils visent

aussi à améliorer le bien-être de ceux-ci en élevage.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Carole est actuellement en seconde année de

postdoctorat à l’Université de Laval, au Québec

où elle travaille dans le domaine de la génomique

comportementale.

CAROLE DI POI

Poète dans l’âme, Katharina a étudié les senteurs,

les parfums et les odeurs pour chercher ce qui constitue

l’odeur au niveau moléculaire et aider à faire avancer,

entre autres, la recherche et le développement de

l’industrie agroalimentaire et du domaine des arômes et

parfums. Le défi que s’était lancé cette jeune femme est

né d’une passion qui remonte à l’enfance : la passion du

parfum, moteurs des souvenirs.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Depuis la soutenance de sa thèse en décembre 2008,

Katharina a effectué des recherches postdoctorales

en chimie des arômes et microbiologie/biotechnologie

à la station de recherche Agroscope ALP à Berne, en

Suisse. Depuis octobre 2010, elle y est responsable du

laboratoire de recherche “Arômes”.

KATHARINA BREME

Protéger les autres, voilà ce qui a poussé Cécile à analyser

et à interpréter l’influence des cycles de température

sur le phénomène de déformation des versants rocheux.

L’objectif principal de ses recherches était de prévenir

et de mieux protéger les populations des risques

d’éboulement et d’effondrement en montagne.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Aujourd’hui, Cécile travaille chez Antea, un bureau

d’études en tant que géologue/géotechnicien sur

des projets variés comme la réalisation d’une étude

géotechnique pour l’implantation de parcs éoliens,

la construction d’ouvrages linéaires (route/LGV), la

surveillance de glissement de terrain, la reconstruction

de barrages etc. Elle partage ainsi son temps entre son

bureau et le terrain.

CÉCILE CLEMENT

BOURSIÈRES

2007

Page 37: Dossier de presse 2010

Altruiste avant tout, Marie-Laure s’évertue à comprendre

pour aider. Comme un défi lancé à la schizophrénie, elle

s’est battue, au quotidien, pour déterminer les mécanismes

cognitifs et cérébraux des perturbations liées à cette

maladie et aider ainsi les personnes qui en souffrent.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Marie-Laure était en poste d’ATER (Attachée Temporaire

d’Enseignement et de Recherche) dans les universités

françaises pendant deux ans. Elle travaille actuellement

au Centre hospitalo-universitaire vaudois (CHUV)

à Lausanne en Suisse. Elle participe au développement

d’un programme de remédiation des troubles cognitifs

chez les patients présentant une schizophrénie ou un

trouble apparenté.

MARIE-LAURE GRILLON

Humaniste, Marjolaine a étudié la microbiologie pour

déchiffrer la façon dont se défend l’organisme. Elle

travaillait notamment sur l’interaction entre certaines

bactéries. Le moteur de Marjolaine ? Croire en l’avenir.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Marjolaine multiplie les expériences. Elle est d’une

part docteur en microbiologie-immunologie à l’École

doctorale des sciences de la vie et de la santé à Berne

en Suisse. Elle travaille également dans le service

de médecine pédiatrique dans le département des

maladies respiratoires au Children’s Hospital de

Berne. Marjolaine est aussi maître de conférence en

immunologie.

MARJOLAINE VAREILLE

Visionnaire c’est certain, Valentina l’est par l’essence

même de sa discipline : l’optique. Elle étudiait la

science de l’infiniment petit. Paradoxalement, son

terrain de jeu qui aurait pu être l’infiniment grand

entre le ciel et les étoiles, se concentre plutôt sur les

nuages… d’atomes froids !

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Valentina est chercheuse en postdoctorat depuis

janvier 2010 à l’ESPCI (école supérieure de physique et

de chimie) ParisTech. Ses travaux portent sur l’étude

des propriétés de transport optique dans un ensemble

désordonné de nanoparticules, où la lumière peut être

localisée à l’échelle du milliardième de mètre.

VALENTINA KRACHMALNICOFF

Le besoin d’Estelle d’aller toujours plus haut l’a poussée

à mettre ses compétences au service de l’aviation.

Ses études sur les microrugosités des ailes d’avion

avaient pour vocation à développer des économies

d’énergie. Elle aime cette science qui lui permet de

partager avec les chercheurs du monde entier les

résultats de ses recherches.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Après avoir soutenu sa thèse en 2008, pour laquelle

elle a reçu le Prix de la meilleure thèse par la Fondation

EADS, Estelle est désormais ingénieur chercheur en

aéroacoustique pour l’ONERA, l’Office national d’études

et de recherches aérospatiales. 2010 sera aussi l’année

de la maternité pour Estelle.

ESTELLE PIOT

Observatrice née, Michela est fascinée par la

compréhension de l’existant. Investie dans la

recherche fondamentale, elle étudiait les cellules.

L’objectif de ses investigations était de comprendre

comment ces cellules dégénèrent et avoir ainsi de

nouvelles clés pour répondre aux nombreux maux du

corps humain.

Depuis sa Bourse L’Oréal France :Michela a pu se replonger dans l’ambiance des

Bourses L’Oréal France cette année en faisant partie

des membres du jury ! Depuis la soutenance de sa

thèse, Michela a été consultante en innovation. Elle

a récemment rejoint le Groupe L’Oréal, au sein de la

Direction des Sciences du Vivant.

MICHELA ZUCCOLO

37

Page 38: Dossier de presse 2010

Les Femmes et la Science : un enjeu pour demain

Le monde ne peut pas se permettre de

perdre la moitié de ses talents s’il veut

résoudre les nombreux problèmes qui

l’assaillent.

ROSALYN YALLOW, PRIX NOBEL DE PHYSIOLOGIE-MÉDECINE EN 1977

Alors que les jeunes filles sont quasiment autant que les

garçons en baccalauréat scientifique (46,4 %) et bien sou-

vent mieux notées, elles ne représentent que 36 % des diplô-

més d’un doctorat en sciences en 2007* et plus que 28 % des

chercheurs en France. De plus, les femmes expérimentées

ne sont pas toujours reconnues à leur juste valeur : minoritai-

res dans les postes à haute responsabilité, elles ne repré-

sentent que 22 % des directeurs de recherche et 16 % des

professeurs en sciences* *… Pourquoi ? On peut citer pour

raisons le manque de confiance des jeunes filles en leurs capacités,

une image peu valorisante de la chercheuse et les a priori auxquels

elles doivent encore faire face.

Cela ne doit cependant pas occulter des signes encourageants

pour l’avenir des femmes scientifiques : aujourd’hui la révolu-

tion silencieuse qui a vu les femmes du monde entier rattraper

les hommes sur les terrains de l’éducation et du travail a aussi

touché la science. L’année dernière, et c’est un record, elles ont

ainsi été trois à recevoir le prix Nobel dans ce domaine (dont

2 ayant reçu les Prix internationaux L’Oréal-UNESCO* * *).

En 2008 en France, elles décrochaient 52,8 %**** des diplômes

en Sciences de la Nature et de la Vie. En Europe enfin, le nombre

de chercheuses augmente presque deux fois plus vite que celui

de leurs homologues masculins.

Mais pour continuer à lever les obstacles, il faudra poursuivre

les actions afin de mieux faire connaître les métiers scientifi-

ques aux femmes, leur donner la possibilité de mener de front

leur vie professionnelle et personnelle, travailler à une meilleure

reconnaissance de leurs expertises et leur permettre d’appartenir

davantage à des instances de décision. Force est de constater

que les équipes mixtes favorisent et enrichissent la prise de

décision et la performance grâce à la pluralité des analyses

effectuées.

Des changements climatiques, aux maladies complexes,

aux problèmes de pollution, ou aux retombées de la révolution

numérique, les questions scientifiques sont plus que jamais

au cœur des enjeux de nos sociétés. C’est pourquoi, dans les

années à venir, celles qui maîtriseront les sciences pourront

contribuer à apporter des solutions concrètes aux vrais enjeux

du monde de demain. Or aujourd’hui, il n’y a absolument aucune

raison pour que les femmes ne réussissent pas dans les sciences.

C’est tout le sens de l’existence des Bourses L’Oréal France

-Commission française pour l’Unesco-Académie des Sciences

“Pour les Femmes et la Science” qui récompensent et soutiennent

les jeunes chercheuses les plus méritantes.

* Source : “Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur”,

Rapport du MESR, Mars 2010

** Source : “Femmes dans les organismes de recherche”, Rapport de la Mission pour la parité dans

la recherche et l’enseignement supérieur, MESR, septembre 2007

*** Elizabeth Blackburn, prix Nobel de Médecine en 2009 et lauréate du prix L’Oréal-UNESCO For Women in Science pour l’Amérique du Nord en 2008 et Ada Yonath le prix Nobel de Chimie en 2009. En 2008, le

Professeur Ada Yonath avait reçu le Prix L’Oréal-UNESCO For Women in Science pour l’Europe.

**** Source : “Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur”,

Rapport du MESR, Mars 2010

CONCLUSION

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