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Du journal fax~ d'h6pato-gastro-ent6rologie LA QUALITI~ EN ENDOSCOPIE DIGESTIVE 13 000 m6decins ont participE rEcemment a la semaine japonaise de pathologie digestive ~ Kobe dans un complexe incluant Palais des CongrEs et Centre HEtelier permettant d'accueillir les partici- pants dans des conditions techniques iddales. 12 salles de tailles variables travaillant simultanEment, un vaste espace pour les posters, ceci dtant present6 ora- lement selon un horaire minute ~ la seconde pr~s. 50 % des posters 6taient consacrEs a l'endoscopie digestive ! Enfin, nos amis japonais font un effort d'ouverture vers l'6tranger en organisant en anglais pendant deux jours un symposium international. La tendance gEnErale reste ?a consacrer une partie importante des sdances ~ l'amElioration de la qualitd du diagnostic. Ceci passe par une remise en cause permanente de la mEthodologie utilisde, par des dis- cussions serrdes et minutieuses sur l'interprEtation des images observdes avec une correlation precise vis-fi-vis de l'analyse histologique. Que ce soit au niveau de l'estomac ou du cElon, un des buts est d'ob- tenir un diagnostic pathologique aussi precis que pos- sible directement au cours de l'acte endoscopique en s'aidant de viddo-endoscopes/t haute resolution, de colorations, de zooms, d'Echoendoscopes, de mini- sondes d'Echoendoscopie permettant de reconstituer la paroi digestive avec un systhme 3D. Le dEveloppe- ment de l'endoscopie thErapeutique n'est pas en reste avec toutes les techniques et astuces possibles per- mettant des mucosectomies, des resections larges de polypes, de lesions planes gastriques ou coliques avec des audaces techniques que nous n'avons pas encore. A l'opposd, le dEveloppement des proth~ses metal- liques restent encore pour eux une nouveautd alors que nous avons des series beaucoup plus importantes en Europe. Si pendant de nombreuses annEes, nos confreres japonais ont essentiellement publiE sur la spdcialitd des lesions gastriques propres aux pathologies qu'ils rencontrent, il faut noter actuellement un dEveloppe- ment fi tous les niveaux des Etudes consacrdes h la coloscopie. Le symposium satellite Olympus avait un titre 6vocateur ~ Colonoscopy more than ever ~. Pen- dant 2 heures, 5 intervenants s'appuyant sur des bandes video ont ddmontr6 l'utilit6 des colorants en endoscopie digestive (on doit se poser la question s'il est dEsormais licite de ne pas les utiliser systEmati- quement), l'utilisation en routine de coloscopes optique grossissante (grossissement de 80 ~ 100) per- mettant de se rapprocher des images de l'histologie faible grossissement ; deux techniques de resection colique mais 6galement de l'amdlioration des possibi- litEs de progression grace aux coloscopes ~ flexibilit6 variable. Pour terminer, pendant une demi-heure, une presentation sur sc6ne des possibilitEs de pro- gression avec un coloscope imagine par C. Williams qui inclut des capteurs dans sa gaine permettant de reconstituer sur un 6cran parall6le l'aspect de la pro- gression et des boucles formEes grfice hun systEme 3D. Utilisant un mod6le d'Erlangen sur le cElon, M. Iga- rashi a fait une demonstration des possibilitds et de l'amElioration apportdes par une reconnaissance prE- cise des boucles formEes avant que deux jeunes endo- scopistes japonais viennent devant 600 personnes faire preuve de leur talent et de leur audace en ini- tiant ~ ce nouveau systEme. Vue de l'extErieur, la qualit6 de l'endoscopiste japonais moyen nous semble supErieure ~ celle des Europdens et encore plus des AmEricains. Nous restons persuades que malgr6 les difficultEs lides fi la langue, il serait utile que l'industrie pharma- ceutique franqaise emmbne quelques gastro-entdro- logues assister ~ ces reunions dont l'apport intellec- tuel est largement supErieur ~ celui de I'AGA. Jean-Franqois REY Novembre 2000-73 RdfOrence : Japan DDW, Kobe 25-29 Octobre 2000. L'iCHOENDOSCOPIE DANS LE BILAN D'EXTENSION DES CANCERS DE L'(ESOPHAGE EST-ELLE EN DANGER ? L'Echoendoscopie est admise actuellement comme le meilleur examen pour le bilan d'extension locorE- gional du cancer de l'cesophage. Un article recent [1] paru dans une revue de mddecine nuclEaire vient battre en br~che cet acquis, tout au moins en ce qui concerne l'Evaluation de t'extension ganglionnaire par PET SCAN. Les auteurs ont dvalud en prospectif le FDG PET versus une tomodensitomEtrie chez 48 patients opE- Acta Endoscopica Volume 31 - N o 1 - 2001 XIX

Du journal faxé d’hépato-gastro-entérologie

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Du j o u r n a l f a x ~ d ' h 6 p a t o - g a s t r o - e n t 6 r o l o g i e

LA QUALITI~ EN ENDOSCOPIE DIGESTIVE

13 000 m6decins ont participE rEcemment a la semaine japonaise de pathologie digestive ~ Kobe dans un complexe incluant Palais des CongrEs et Centre HEtelier permettant d'accueillir les partici- pants dans des conditions techniques iddales. 12 salles de tailles variables travaillant simultanEment, un vaste espace pour les posters, ceci dtant present6 ora- lement selon un horaire minute ~ la seconde pr~s. 50 % des posters 6taient consacrEs a l'endoscopie digestive ! Enfin, nos amis japonais font un effort d'ouverture vers l'6tranger en organisant en anglais pendant deux jours un symposium international.

La tendance gEnErale reste ?a consacrer une partie importante des sdances ~ l'amElioration de la qualitd du diagnostic. Ceci passe par une remise en cause permanente de la mEthodologie utilisde, par des dis- cussions serrdes et minutieuses sur l'interprEtation des images observdes avec une correlation precise vis-fi-vis de l'analyse histologique. Que ce soit au niveau de l'estomac ou du cElon, un des buts est d'ob- tenir un diagnostic pathologique aussi precis que pos- sible directement au cours de l'acte endoscopique en s'aidant de viddo-endoscopes/t haute resolution, de colorations, de zooms, d'Echoendoscopes, de mini- sondes d'Echoendoscopie permettant de reconstituer la paroi digestive avec un systhme 3D. Le dEveloppe- ment de l'endoscopie thErapeutique n'est pas en reste avec toutes les techniques et astuces possibles per- mettant des mucosectomies, des resections larges de polypes, de lesions planes gastriques ou coliques avec des audaces techniques que nous n'avons pas encore. A l'opposd, le dEveloppement des proth~ses metal- liques restent encore pour eux une nouveautd alors que nous avons des series beaucoup plus importantes en Europe.

Si pendant de nombreuses annEes, nos confreres japonais ont essentiellement publiE sur la spdcialitd des lesions gastriques propres aux pathologies qu'ils

rencontrent, il faut noter actuellement un dEveloppe- ment fi tous les niveaux des Etudes consacrdes h la coloscopie. Le symposium satellite Olympus avait un titre 6vocateur ~ Colonoscopy more than ever ~. Pen- dant 2 heures, 5 intervenants s 'appuyant sur des bandes video ont ddmontr6 l'utilit6 des colorants en endoscopie digestive (on doit se poser la question s'il est dEsormais licite de ne pas les utiliser systEmati- quement), l'utilisation en routine de coloscopes optique grossissante (grossissement de 80 ~ 100) per- mettant de se rapprocher des images de l'histologie faible grossissement ; deux techniques de resection colique mais 6galement de l'amdlioration des possibi- litEs de progression grace aux coloscopes ~ flexibilit6 variable. Pour terminer, pendant une demi-heure, une presentation sur sc6ne des possibilitEs de pro- gression avec un coloscope imagine par C. Williams qui inclut des capteurs dans sa gaine permettant de reconstituer sur un 6cran parall6le l'aspect de la pro- gression et des boucles formEes grfice hun systEme 3D. Utilisant un mod6le d'Erlangen sur le cElon, M. Iga- rashi a fait une demonstration des possibilitds et de l'amElioration apportdes par une reconnaissance prE- cise des boucles formEes avant que deux jeunes endo- scopistes japonais viennent devant 600 personnes faire preuve de leur talent et de leur audace en ini- tiant ~ ce nouveau systEme. Vue de l'extErieur, la qualit6 de l'endoscopiste japonais moyen nous semble supErieure ~ celle des Europdens et encore plus des AmEricains.

Nous restons persuades que malgr6 les difficultEs lides fi la langue, il serait utile que l'industrie pharma- ceutique franqaise emmbne quelques gastro-entdro- logues assister ~ ces reunions dont l'apport intellec- tuel est largement supErieur ~ celui de I'AGA.

Jean-Franqois REY Novembre 2000-73

RdfOrence : Japan DDW, Kobe 25-29 Octobre 2000.

L'iCHOENDOSCOPIE DANS LE BILAN D'EXTENSION DES CANCERS DE L'(ESOPHAGE EST-ELLE EN DANGER ?

L'Echoendoscopie est admise actuellement comme le meilleur examen pour le bilan d'extension locorE- gional du cancer de l'cesophage. Un article recent [1] paru dans une revue de mddecine nuclEaire vient battre en br~che cet acquis, tout au moins en ce qui

concerne l'Evaluation de t'extension ganglionnaire par PET SCAN.

Les auteurs ont dvalud en prospectif le FDG PET versus une tomodensitomEtrie chez 48 patients opE-

A c t a E n d o s c o p i c a V o l u m e 31 - N o 1 - 2001 XIX

r6s du cancer de l'oesophage. 45 patients ont pu avoir une 6choendoscopie, 12 lois la tumeur n'6tait pas franchissable.

Rdsultats : 382 ganglions ont 6t6 obtenus apr6s le curage chirurgical. 100 ganglions 6taient envahis chez 32 patients. Concernant l'extension ganglionnaire, le FDG PET a bien class6 40/48 patients soit 83 %. Le scanner a bien class6 29/48 patients soit 60 %, et l'6choendoscopie 26/45 patients soit 58 %, la diff6- rence 6tant significative versus FDG PET respective- ment p = 0,006 et p = 0,003.

Les auteurs concluent donc que le FDG PET est le meilleur examen pour juger de l'envahissement gan- glionnaire dans le bilan d'ex~ension du cancer de l'cesophage.

Cette 6tude appelle plusieurs rdflexions. Le bilan extension ne se rdsume pas ~t 6valuer l'envahissement ganglionnaire. Dans le cancer de l'oesophage, la pre- mi6re information ~ d6terminer est la notion de rds6- cabilit6. Elle d6pend essentiellement de l'envahisse- ment pari4tal et des organes adjacents. Seuls le scanner ou l'6choendoscopie peuvent donner cette information avec une pr6cision diagnostique sup6-

rieure ~ 80% dans la plupart des 6tudes pour l'6choendoscopie. En dehors de l'envahissement gan- glionnaire, ces examens restent essentiels au bilan d'extension, ces informations ne pouvant ~tre don- n6es par le FDG PET.

En ce qui concerne l'envahissement ganglionnaire, la pr6cision diagnostique de l'6choendoscopie est, dans cette 6tude anormalement basse. Elle est m6me moins bonne que celle du scanner. Ces constatations vont ~ l'encontre de tout ce qui est admis dans la lit- t6rature. Dans la plupart des s6ries de rdf6rence, la performance diagnostique varie de 70 ~ 90 % et reste bien sup6rieure h celle du scanner.

En conclusion, le PET SCAN est certainement per- formant dans l'6valuation d'une maladie mOtasta- tique, il ne peut supplanter pour l'instant les autres examens dans un bilan de rds6cabilit6. Sa place reste donc ~a d6finir compte tenu du coot et de sa disponi- bilit6.

David BERNARDINI Octobre 2000-71

Rdf~rence : [1] CHOI JY et al. : J Nuc l M e d 2000 ; 41 : 808-15.

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