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Durée de la perception et perception de la durée

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Page 1: Durée de la perception et perception de la durée

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DURI~E DE LA

T H ~ ! 1

PERCEPTION ET PERCEPTION

pAg

PAUL FR^LSSe

(Universit~ de Paris, Sorbonne, Paris)

DE LA DUI~!~

D~s les d6buts de la psycho.physique, ii a 6t6 6tabli sur 1¢ plan ph6no- m6nal et sur le plan quantitatif qu'i | fallait distinguer de.ns la gamme 6troite des dur6es perc~ues deux bandes: les dur&-s inf6rieures et les dur&s sup6rieures/i 70 cs. Les premieres donnent naissance a la perception d'une collection de stimuli, c'est-a-dire que ceux-ci paraissent c~mm¢ accol6s. Les secondes correspondent a la pecceptiort d 'un intervalle entre des stimuli. A cette distinction qui sur le plan ph6nom6nal se retrouve chez de nombreux auteurs (Vierordt, Schultze, Katz, Benussi, e t c . . . ) correspond le fait que les dur6.es ~nf~rieures /~ 70 cs sont surestim6es et les d u r ~ sup6rieures sous-estim6es. II y a donc un interva~le d'indiff6rence que Wundt a fixd /L 72 cs et Woodroow dans une d6termination d6finitive ~ 60 cs environ.

Ces faits n'ont jamais re~u d'explications adequate;. On a seulement tent6 des rapprocheraents verbaux entre !a dur6e de I'intervalle d'indiff6rence et la vi~esse du pas, du coeur, du tempo spontan6, mais sans que ces rappro- chements d6passent ie plan verbal.

Cependant les ph6nom6nes propres ~ la perception de la dur6~ peuvent s'expliquer si on consid6re la dur6e au niveau cortical du processus physio- logique de la perception. En effet, si on admet, ce que nous essaierons de d6montrer dans notre deuxi~,me pattie, que la durd.e de ce p~'ocessus est assez longue et plus pr~cis6ment de l+ordre de 60 cs, toutes les caract6ristiques de la perception de la dur6e s'interpr6tent ais6ment. Quand une deuxi6me stimulation intervient avant que la premi6re air term!ind~ son effet, il y a interf6rence des deux processus d'o~ perception de stimufi accol6s sans qu'il y air de dur6e entre eux. Quand la deu×i6me stimulatitort se produit apr~s la fin du processus perceptif cc,rrespondant ~ la premi6re, il y a ind~pen- d a n ~ des deux processus et perception d 'un intervalle. L'intervaile dit d'indiff6rence correspond au cas oil le deuxi~me proce:~s~s ,~.ommence juste au moment oi~ le premier cesse.

Cette hypoth6se semble satisfaisante /L condition tie d6montrer que la dur6e du processus pereeptif est de rordre de 60 cs.

11 n'a pas encore ~t6 possible de le mesurm directement. Cependant l '6k,tro-corticographie montre qu'une stimulation ?tumineuse induit un cycle d'excitabilit6 qui dure d'apr*s les trac6s de Gastavtt (1949) de 50/i 60 cs.

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LA F~YCHOLOGIE DU TEMPS 301

lndirectement de nombreuses recherches montrent que la duroc d'identi- fication d'un stimulus assez simple pour ~tre pereu dans une immddiatet6 (cas de la tachistoseopie en particulier) est de l'ordre de la demi-seconde. Cet intervalle est aussi celui qui est ie plus efficace dans le conditionnement dassique parc© qu'il permet sans doute une nette distinction entre le stimulus conditionnei et ie stimulus absolu tout en assurant leur ,,.~¢illeure contiguit6.

D'autre part ces d&luctions trouvent une eonfa'mation ~elatante dans les plus r&~ents tfavaux sur la l~riode r6fractaire centrale. Plusieurs recher- ches ont montr6 qu'il devait y avoir entre deux signaux un intervalle d'au moins 50 cs pour que la r6ponse ~t la seeonde stimulation soit aussi rapide que ceile ~t la premi6re. Si le deuxi6me signal arrive trop t& apr6s le premier, la seconde r6ponse est retard6e et Welford (1952) mterpr6te ce retard d'origine centrale comme d(l h ia mise en r6serve de let deuxi~me excitation jusqu'~t ce que ies centres soient libres de l'utiliser et d'61aborer la seconde

r~'~x)nse. Nous avons repris c,¢ type de recherches sur des bases plus analytiques

en utilisant simplement la technique du temps de r6action ~ un stimulus simple. Lorsque la tfiche du sujet est de r6agir le plus rapidement possible au deuxi~me stimulus dans une paire son ~ son (ou l u m i ~ r e - lumi~re) le temps de r~action est rni'aimum quand le deuxi~me stimulus suit le premier/~ un intervalle de 45 A 60 cs. On retrouve le m~me minimum si la suite de stimulations est son - - iumi~re ou iumi~re ~ son ce qui prouve que la l~riode r~fractaire n'es~ pas une caract&istique des processus qui se passent dans les aires de projection sensorielie mais du cortex envis~tg~ dans ,,on ensemble. Une stimulation polarise en quelque sorte l'aeti,dt6 cortica le qui ne redevient disp~nible qu'environ u ne demi-seconde plus ta rd.

Ces faits nous semblent rmuvoir ad~quatement expliquer les aspects

Sl~Cifiques de la perception de la dur6e.

APPREHENSION OF THE FUTURE

BY

JOHN COHEN

(University of Manchester)

A future is presupposed in all our activities, for without a tacit belief in a to-morrow our actions would be devoid of all significance. Implicit in all that we do to-day are hopes and expectations, intentions and presen- timents. Even the act of suicide ca.rries some implication of a future state,