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7 © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 7-8 Cas clinique n° 1 Dyspnée et douleurs articulaires, bon sang, mais c’est bien sûr ! P. Bonniaud Service de Pneumologie et Réanimation Respiratoire, CHU du Bocage, 21079 Dijon, France. http://www.pneumotox.com Correspondance : [email protected] Monsieur R.X., âgé de 76 ans, retraité des travaux publics, est adressé en janvier 2006 en pneumo- logie car, depuis quelques mois, il se plaint d’une dyspnée d’aggravation progressive associée à une toux de plus en plus invalidante accompagnée parfois d’expectorations blanchâtres. Dans ses antécédents, on retient – Un tabagisme estimé à 40 paquets-année (arrêt du tabac en 1970). – Une angiocholite opérée en 2003. – Une hypertension artérielle facile à contrôler. – Une pseudo-polyarthrite rhizomélique traitée depuis plus de 10 ans. – Un diabète non insulinodépendant ancien. – Une arythmie complète par fibrillation auriculaire. Son traitement habituel se compose de : – Aldactazine ® (1/j) depuis plusieurs années pour son HTA. – Médrol ® 2 mg/j pour sa pseudo-polyarthrite rhizomé- lique. – Diamicron ® (2/j) pour son diabète. – Cordarone ® 200 mg/j depuis un an pour son arythmie. De plus, il prend assez régulièrement du paracétamol et des gélules pour la mémoire dont il a oublié le nom. À l’examen Le patient est dyspnéique à la marche. Parmi les autres plaintes, il présente depuis quelques mois des douleurs épisodiques des deux chevilles et des paresthésies nocturnes

Dyspnée et douleurs articulaires, bon sang, mais c’est bien sûr !

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7© 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservésRev Mal Respir 2007 ; 24 : 7-8

Cas clinique n° 1

Dyspnée et douleurs articulaires, bon sang, mais c’est bien sûr !

P. Bonniaud

Service de Pneumologie et RéanimationRespiratoire, CHU du Bocage, 21079 Dijon,France. http://www.pneumotox.com

Correspondance :[email protected]

Monsieur R.X., âgé de 76 ans, retraité des travauxpublics, est adressé en janvier 2006 en pneumo-logie car, depuis quelques mois, il se plaint d’unedyspnée d’aggravation progressive associée à unetoux de plus en plus invalidante accompagnéeparfois d’expectorations blanchâtres.

Dans ses antécédents, on retient

– Un tabagisme estimé à 40 paquets-année (arrêt du tabacen 1970).

– Une angiocholite opérée en 2003.– Une hypertension artérielle facile à contrôler.– Une pseudo-polyarthrite rhizomélique traitée depuis

plus de 10 ans.– Un diabète non insulinodépendant ancien.– Une arythmie complète par fibrillation auriculaire.

Son traitement habituel se compose de :

– Aldactazine® (1/j) depuis plusieurs années pour sonHTA.

– Médrol® 2 mg/j pour sa pseudo-polyarthrite rhizomé-lique.

– Diamicron® (2/j) pour son diabète.– Cordarone® 200 mg/j depuis un an pour son arythmie.

De plus, il prend assez régulièrement du paracétamol et desgélules pour la mémoire dont il a oublié le nom.

À l’examen

Le patient est dyspnéique à la marche. Parmi les autresplaintes, il présente depuis quelques mois des douleursépisodiques des deux chevilles et des paresthésies nocturnes

8 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 7-8

P. Bonniaud et coll.

des pieds à prédominance droite. Ses épaules sont réguliè-rement douloureuses ; ces douleurs sont attribuées à sapseudo-polyarthrite rhizomélique. Il pèse 99 kg et mesure1 m 83. Le pouls est irrégulier, mais inférieur à 100 batte-ments par minute, la TA à 140/80. À l’auscultation, ilexiste un léger freinage expiratoire. Le reste de l’examenclinique est normal, mis à part un œdème minime deschevilles.

La numération formule sanguine retrouve une hémoglo-bine à 17,6 g/100ml, des plaquettes à 165 000/mm3, des leu-cocytes à 10 900/mm3, dont 71,8 % de neutrophiles, 0,8 %d’éosinophiles, 0,2 % de basophiles, 16,6 % de lymphocyteset 10,6 % de monocytes. L’ionogramme et le bilan hépatique

sont normaux, l’urémie est à 10 mmol/l, la créatininémie à115 μmol/l, la protidémie à 63 g/l et l’albuminémie à 33 g/l.

Les GDS en air : pH 7,43, PaO2 : 81 mmHg, PaCO2 :37,5 mmHg.

Les anticorps antinucléaires ont un aspect de fluorescencemoucheté de type M1 à 1/160 (valeur de référence � 80). Lavitesse de sédimentation est à 3 mm à la première heure.

À l’entrée dans le service, la radiographie thoracique estla suivante (fig. 1).

Une coupe thoracique obtenue à partir d’un scannerabdominal réalisé lors de l’angiocholite est illustrée par lafigure 2.

Une boucle débit-volume réalisée à l’entrée en pneumo-logie retrouve les résultats suivants (fig. 3).

Q u e s t i o n

Quel est votre diagnostic ?

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NormePré

PréPost

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Fig. 3.

Fig. 1.

Fig. 2.