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ECHOS DU NORD Hebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le Lundi. 7 e année Change. Believe” Barack Obama N°164 du Lundi 28 Janvier 2013. Prix : 500 FCFA Interview exclusive d’AMO Dans ce numéro Habitat BGFI Bank et la SNI annoncent la construction de 3800 logements P2 CNI/Nomination de François Oyabi Les responsables doivent s’en expliquer P7 «C’est l’oppresseur qui détermine la forme du combat» Demander à André Mba Obame comment accueille-t-il le fait que les Gabonais de tous bords pensent qu’il représente l’espoir pour l’alternance et le changement dans ce pays. AMO répond qu’il l’accueille avec beaucoup d’humilité et de responsabilité. Responsabilité parce qu’il reconnaît que c’est une tâche lourde. Humilité parce qu’il se dit touché par cette marque de confiance des Gabonais à sa modeste personne. « Mon engagement politique n’est pas une génération spontanée. C’est le résultat d’un par- cours». AMO est entré en politique à 23 ans. Il rentre au Gabon en 1984, date à laquelle il débute sa collaboration avec le président Omar Bongo. Il va passer 25 ans à ses côtés. Pendant ce laps de temps AMO reconnaît qu’il n’a pas été associé qu’aux bonnes choses qui se sont faites dans ce régime. « Ce qui est à reprocher au régime du prési- dent Omar Bongo peut aussi m’être imputé en tant que collaborateur au sein de ce régime ».Son attitude après la mort du président Bongo est ce qui a étonné plus d’un. D’aucuns clamaient ouvertement qu’il faisait la comédie. Mais lui, un jour a répondu: « Après la mort du président Bongo je me suis mis à la disposition des Gabonais. j’ai estimé qu’ayant fait partie du problème, je pouvais aussi faire partie de la solution. Je me suis engagé à tout faire pour que le peuple retrouve sa souveraineté. Malgré le coup d’Etat, les manigances, les manipulations, je n’ ai pas bougé d’un iota. » Après un long silence de près de deux ans, AMO se livre aux Gabonais. Il en donne les raisons. Parle de sa maladie, et dégage des perspectives.

ECHOS DU NORD JANVIER 2013

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«C’est l’oppresseur qui détermine la formedu combat» A.M.O

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Page 1: ECHOS DU NORD JANVIER 2013

ECHOS DU NORDHebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le Lundi. 7e année

“Change. Believe”Barack Obama

N°164 du Lundi 28 Janvier 2013. Prix : 500 FCFA

Interview exclusive d’AMO

Dans ce numéro

Habitat BGFI Bank et la SNIannoncent la constructionde 3800 logements P2

CNI/Nomination de François Oyabi Les responsables doivents’en expliquer P7

«C’est l’oppresseur qui détermine la forme du combat»

Demander à André Mba Obame comment accueille-t-il le fait que les Gabonais de tousbords pensent qu’il représente l’espoir pour l’alternance et le changement dans cepays. AMO répond qu’il l’accueille avec beaucoup d’humilité et de responsabilité.Responsabilité parce qu’il reconnaît que c’est une tâche lourde. Humilité parce qu’il sedit touché par cette marque de confiance des Gabonais à sa modeste personne. « Monengagement politique n’est pas une génération spontanée. C’est le résultat d’un par-cours». AMO est entré en politique à 23 ans. Il rentre au Gabon en 1984, date à laquelleil débute sa collaboration avec le président Omar Bongo. Il va passer 25 ans à sescôtés. Pendant ce laps de temps AMO reconnaît qu’il n’a pas été associé qu’aux bonneschoses qui se sont faites dans ce régime. « Ce qui est à reprocher au régime du prési-dent Omar Bongo peut aussi m’être imputé en tant que collaborateur au sein de cerégime ».Son attitude après la mort du président Bongo est ce qui a étonné plus d’un.D’aucuns clamaient ouvertement qu’il faisait la comédie. Mais lui, un jour a répondu: «Après la mort du président Bongo je me suis mis à la disposition des Gabonais. j’aiestimé qu’ayant fait partie du problème, je pouvais aussi faire partie de la solution. Jeme suis engagé à tout faire pour que le peuple retrouve sa souveraineté. Malgré le coupd’Etat, les manigances, les manipulations, je n’ ai pas bougé d’un iota. » Après unlong silence de près de deux ans, AMO se livre aux Gabonais. Il en donne les raisons.Parle de sa maladie, et dégage des perspectives.

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2ACTUALITÉ ECHOS DU NORD N°164 du Lundi 28 Janvier 2013

AP

JMS

Et si la mairie de Ntoum revenait à un non Fang ?

Habitat

BGFI Bank et la SNI annoncent la construction de 3800 logements

Dans tous ses diffé-rents discours à laNation, le Président

de la République a dénoncéla géopolitique au rabais et adécidé de rompre avec cettepratique d’un autre tempspour accéder aux responsa-bilités, seules la compétenceet la valeur intrinsèque doi-vent compter, et non l’appar-tenance à une ethnie ou à ungroupe ethnique. Il l’adémontré avec le poste dePremier ministre chef duGouvernement et la pro-vince de l’Estuaire.Et pour le cas précis de lacommune de Ntoum, uneanalyse objective de la situa-tion sociopolitique nousamène à penser que cettehypothèse n’est plus écarter,elle est même de plus enplus plausible.Selon les délais constitution-nels, c’est en principe aumois d’avril que s’achèventles mandats des actuelsbureaux des conseils muni-cipaux et départementaux.Sauf avis contraire et cas de

force majeur, à Ntoumcomme ailleurs au Gabon lesélecteurs seront appelés auxurnes pour choisir leurs éluslocaux.C’est donc l’effervescenceau sein de tous les états-majors politiques de la majo-rité comme de l’opposition,autour de la question de ladésignation des têtes delistes, et de la compositionde listes à même de rafler lamise.Avec une majorité précairede 17 conseillers municipauxsur 29, le Parti démocratiquegabonais gabonaise gère lacosmopolite commune deNtoum. Il dirige le bureauavec un trio composéd’André Ella le maire titu-laire et ses deux adjoints,Serge Félix Enzema Owoneet Evariste Moukwengui.C’est un peu à la surprisegénérale le maire André Ellaavait été porté à la tête duconseil municipal en 2008.Le transfuge du RPG avaitbénéficié de tout le soutiende son mentor de l’époquequi fit rallier le PDG peu detemps avant, et joua de saposition de leader politique

de la localité pour l’imposerà tous.On vit alors un maire deproximité, un maire de ter-rain, qui réussit à convaincrenombre de ses détracteurs desa capacité à bousculer lescodes et à réveiller une com-mune un peu endormie. Puisvint 2009 et le temps duchangement de leadershipspolitique dans la localité.Son mentor déchu, le MaireElla fini bien vite par endor-mir lui-même et à faireoublier aux populations lesbelles promesses de sondébut de mandat.Ce fut la place au laxisme,aux intrigues politiciennes,et à l’opacité de la gestiond’un conseil municipal dontquelques membres avaientbien failli déposer le maireen 2010. La commune deNtoum est de plus en plus ensale, il n’y a personne pour lenier. A l’heure du choix, c’estbien la seule chose quicomptera essentiellementpour les populations.Face à tous ceci, certains ensont même à regretter lenotable Hyacinthe Minko MiEssone, premier maire de la

commune de Ntoum qui,dans un autre style et pen-dant deux mandats consécu-tifs, avait fait montre de bienplus de volontarisme et d’in-vestissement personnel.A l’heure du bilan, le maireAndré Ella a échoué. Aveclui ses deux adjoints promusà la faveur de l’exclusion en2011 du PDG de leurs prédé-cesseurs pour indisciplinecaractérisée et trahison. Leurpromotion ayant déjà suscitébien de commentaires défa-vorables au sein de l’opinionlocale qui pointait leur âgeavancé et doutait de leurcapacité à faire bouger leschoses face à un maireemmuré, on se demande bienpar quelle magie ils pour-raient rempiler cette année.La commune de Ntoum a latriple particularité d’être lapremière commune au sortirde Libreville, à peine 38Kmsles sépare, d’être jeune etcosmopolite. Y cohabitentharmonieusement lesautochtones fangs et plu-sieurs communautés eth-niques venues du sud duGabon. Elles y sont établiespour certaines, depuis des

dizaines d’années. Elles ysont donc chez elles, lerevendique, y ont des droitset représentent un poidssociologique et politiqueimportant, qui ne s’exprimesouvent massivement enpériode électorale.La répartition des postesélectifs ne posait aucun pro-blème jusqu’à ce que cer-tains politiques sur fond dediscours tribaliste n’instru-mentalisent l’ethnie pourmettre à mal l’unité nationaledans cette localité. Se posaalors la question de la remiseà plat des schémas politiquesanciens pour promouvoir lesplus méritants des fils etfilles de Ntoum, sur les seulscritères de la valeur et de lacompétence et ainsi coller àla démarche du président dela République. On est doncobjectivement en droit detout mettre sur la table et dese demander : et si la mariede Ntoum revenait à un nonFang ?Il n’est pas de l’intérêt duPDG conscient du rapport deforce au sein du Conseilmunicipal de feindre d’igno-rer cette question. Il devrait

tout au long moins se l’ap-proprier t en débattre au seinde ses instances dans la pers-pective de la composition deses différentes listes pour leslocales à venir. De la sorteelle pourrait être pour lui unerame nouvelle et supplémen-taire dans la mesure où ilaurait anticipé les effets élec-toraux de cette question àtonalité sociologique et poli-tique.C’est le propre des grandspartis qui savent comprendrela modernité qu’imposent lecontexte et les circonstances,qui ont l’art d’épouser l’airdu temps plutôt que de lesubir. D’autant qu’à Ntoumsa majorité au sein duConseil municipal ne tientqu’à un fil, et que l’UPGbien que peu fringante n’apas encore dit son derniermot. Elle pourrait bienmanœuvrer et surfer avechabilité sur cette vague, pasencore contestataire, maisque l’on pourrait regretterd’avoir négligé alors qu’onl’avait pourtant vu venir

La Société nationaleimmobilière (SNI) ausecours de l’émergence

? Tel peut s’intituler l’épi-sode actuel du feuilleton àrebondissement dont le sujetprincipal est la promessed’Ali Bongo Ondimba de «construire 5000 logementspar an » pendant 7ans. Aprèsles engagements non tenus deRaymond Ndong Simadevant les députés le 12 avril2012, lorsqu’il promettait de« livrer en décembre 2012 »1000 logements, voici qu’unautre acteur de l’émergence,la SNI, entre en jeu.C’est une communicationcoûteuse – les spots publici-taires ont été diffusés sur desmédias internationaux - quecette entreprise d’Etat vientd’annoncer à son tour, parl’annonce de la réalisation de3800 logements dans plu-sieurs localités du Gabon.Prudente, la SNI ne donnepas de délais. La jurispru-dence Ndong Sima est passéepar là. L’institution se borne àappâter les milliers deGabonais mal logés, ou toutsimplement en quête de loge-ment, en leur indiquant unnuméro d’appel pour ensavoir plus. Pour donner de la crédibilitéà sa démarche, la SNI a,depuis quelques jours, faitentrer un deuxième acteurdans son plan média : laBGFIBank, une entreprisequi est toujours présentelorsqu’il s’agit pour l’Etat de« sauver » de banqueroutes

retentissantes certaines entre-prises gérées par la famillerégnante du Gabon, sansoublier au passage de faire de« plantureux bénéfices surchaque opération ». Les deux « associés » de cetteopération 3800 logementsannoncent à travers despleines pages dans les médiasque la BGFIBank a accordéun prêt de 100 milliards deFCFA à la SNI pour financerce projet. Ce qui ramènechaque villa à un prix derevient de 27 millions deFCFA pour la SNI. Imaginezce que seront les prix devente, pour peu que la SNIveuille rentrer dans ses frais

et dégager un bénéfice.Autant dire qu’on s’orientevers des villas pour seuls «nababs ».Cette annonce a littéralementsurpris les milieux financierset les spécialistes des financesrencontrés. Pour eux, ils necomprennent pas commentune banque qui se veutsérieuse puisse visiblementutiliser des « dépôt à courtstermes, pour financer desinvestissements à longstermes» ? Car c’est l’impres-sion que donne la BGFIBankdans cette opération, enaccordant à la SNI un délai de3 ans pour récupérer sa mise.Or en règle générale, le sys-

tème financier cherche tou-jours à trouver une adéqua-tion entre épargne longue etinvestissement à amortir surune période longue et vice-versa. L’acquisition d’unemaison est un investissementlong par excellence du faitqu’elle nécessite un échéan-cier de remboursement quis’étale sur 20 ou 30 ans. C’estla raison pour laquelle sur lemarché gabonais, les banquesdonnent l’impression de pri-vilégier les crédits à courtterme (découverts bancaires,rentrée scolaire, voyage,mariage…), au détriment descrédits à long terme générale-ment destinés à l’acquisition

d’un bien immobilier (terrain,maison…). La raison esttoute simple. Les banques dela place, quoi qu’en surliqui-dité, détiennent majoritaire-ment des comptes d’épargnecourt termes, voir descomptes à vue. Avec de telsdépôts, elles ne peuvent pasfinancer l’immobilier au sensprofessionnel du terme.Cette opération devient qua-siment douteuse lorsqu’ons’appesantit sur les garantiesque la SNI a dû offrir à labanque pour un tel prêt d’unepart, et la rentabilité de cetteaction annoncée pour laSociété nationale immobi-lière d’autre part.Si la banque a prêté un telconcours, c’est sûrementqu’elle a reçu « des garantiesen béton » de la part de laSNI. Lesquelles ? On ne peutpas dire que cette entrepriseait un patrimoine qui dépasse100 milliards de FCFA aujour d’aujourd’hui, au regardde ses quelques possessionsconnues – immeubles,citées… - qui sont pour cer-taines déjà biens dégradées. Ilen va de même du rembour-sement dudit prêt. Car, si l’onajoute les possibles taux queBGFIBank va appliquer à ceprêt, et qui devrait au moinsse situer à 10% sinon au-des-sus, c’est au bas mot 40 mil-liards de FCFA que la SNIdevra rembourser chaqueannée à la banque. La SNI a-t-elle un chiffre d’affaires luipermettant, après paiementde ses couteux frais de struc-tures, de libeller un chèquemensuel de plus de 2 mil-liards de FCFA au profit de

BGFI ? Pas si sûr.Quant à l’entreprise, com-ment va-t-elle faire pourfinancer le gap inévitable quiva se présenter à elle trèsrapidement. A savoir consen-tir des loyers modérés à sesclients - donc entrée en tréso-rerie faible - et financer descoûts d’acquisition de sonnouveau parc immobilierauprès de BGFIBank quinécessite au moins 2 milliardde FCFA mois?Malheureusement, il va bienfalloir que quelqu’un fasse lasoudure. Ce sera qui ?Mystère.Le gouvernement gabonaisqui a visiblement décidéd’engloutir les ressourcesfinancières de l’Etat danscette opération, aurait dûs’entourer des moyens àmême de permettre que cetteaction se déroule dans lesconditions soutenables par lesfinances publiques. Pour cela,il devait opérer par un appeld’offres, faire jouer laconcurrence entre les acteursfinanciers, où demander à laSNI de passer par une émis-sion d’obligations sur le mar-ché des valeurs immobilièrede l’Afrique centrale, laBVMAC. Ces deux proces-sus auraient permis de baisserconsidérablement le coût del’opération et dont le coût devente de la prestation au des-tinataire final.Comme la SNI est gérée dansla plus grande opacité, pas sûrqu’elle réponde aux critèresdrastiques d’un appel publicd’épargne.

BGFIBANK

La Société nationale immobilière (SNI) et la BGFIBank viennent de signer une convention de prêt destinée à financer plus de 3000logements dans tout le Gabon. Réalité ou fiction ?

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Echos du Nord: Votredernière sortie en publicremonte au mois d'août2012. Depuis cette date,on vous sait malade etaucun bulletin de santén'est venu éclairer l'opi-nion comme ce fut le casavant de vous rendre enAfrique du Sud. Toutechose qui a donné lieu àdes spéculations survotre état de santé.D’aucuns ont mêmeannoncé, non sanscynisme, que vous étiezmort. Comment se sentAndré Mba Obameaujourd'hui ?

AMO : Permettez-moid’abord, tout en vousremerciant d’avoir bienvoulu vous rapprocher demoi, de présenter mesvœux de bonne et heureuseannée 2013 à tous vos lec-teurs et, bien au-delà, àtoutes les Gabonaises et àtous les Gabonais d’ici etd’ailleurs. Je n’oublie pasles amis du Gabon de l’in-térieur comme de l’exté-rieur. A toutes et à tous jesouhaite surtout unebonne santé ce bien pré-cieux- pour que les uns etles autres réalisent lesprojets qui leur tiennent àcœur.Et puisque nous sommesen janvier, il vous souvien-dra que c’est le 25 janvier2011 que j’avais posél’acte politique majeur quirévéla aux yeux de la com-munauté nationale etinternationale l’ampleurde la crise multiforme quenotre pays traverse depuis2009 : ma prestation deserment suivie de la for-

mation du gouvernement «alternatif ». C’est le lieuici de dire à tous lesacteurs de ce moment his-torique toute mon admira-tion pour le courage et ladétermination dont ils fontpreuve, en dépit des priva-tions que leur imposedepuis deux ans le pouvoirémergent qui a réussi lacontre-performance histo-rique d’avoir rétabli auGabon (membre de laCommission des Droits del’Homme de l’ONU) uneforme d’esclavage qui nedit pas son nom, puisquedes fonctionnaires sont enactivités mais leurs

salaires sont illégalementretenus à la Direction de lasolde. Ces mêmes fonction-naires -et la liste estlongue- sont interdits desortie du territoire sansautre forme de procès.C’est ça l’Etat de droitselon l’émergence à lagabonaise. La résistancede ces compatriotes forcevraiment l’admiration et lerespect et les Gabonais nesont pas dupes ; je me sou-viens d’une époque où ilsuffisait de quelques moisde souffrance matériellepour aller à la soupe. Venons-en maintenant aucœur de votre question. Avotre avis, dans la vie,faut-il répondre à toutesles rumeurs ? Avant toutj’avais mieux à faire,notamment à me faire soi-gner car j’étais bienmalade et ceux qui se sontacharnés sur moi savent dequoi je parle. J’ai mêmeappris que des sommescolossales avaient étémises en jeu pour m’élimi-

ner de la surface de laterre d’où toutes ces follesrumeurs sur ma prétenduemort. Vous savez, dans nosvillages il est souvent ditque « lorsque des gensvous souhaitent la mort oulorsqu’ils veulent trop vitevous enterrer, ils doiventsavoir qu’en réalité ilsvous rajoutent la vie ». Donc au lieu de répondre àdes rumeurs méchantes etpoliticiennes au mépris dela dignité humaine, je meconsacre à l’essentiel. Jesuis encore un peu malade,aussi je poursuis encorema rééducation physique,mais mon état de santé estbien meilleur que lors de

mon retour à Libreville, le11 août 2012 et je suis pra-tiquement et physiquementprêt à reprendre le combatpolitique pour la libérationde mon pays. Pour toutvous dire, je me sensaujourd’hui à 70 % de mescapacités physiques.En fait, les problèmesmécaniques que j’avaissont amoindris, je me sensbeaucoup plus alerte et enconfiance spirituellementet je puis vous dire que marééducation fonctionnellese déroule normalement.D’ici peu de temps, je croisque ça ira.Beaucoup de choses ontété dites sur mon état desanté. Et pourtant, dèsavril 2011, j’avais, faitunique pour un homme

politique dans notre pays,rendu public mon bulletinde santé. A l’époque, lepouvoir émergent avaitparlé de « maladie diplo-matique » que j’auraissimulée pour échapper àleur justice en même tempsqu’ils avaient multiplié lesmanœuvres dilatoires

visant à entraver messoins. Suite aux interven-tions et pressions multiplesvenues aussi bien de l’inté-rieur que de l’extérieur duGabon, j’ai pu me rendreen Afrique du Sud où j’aisubi une intervention chi-rurgicale de trois heuresavant d’entamer ma réédu-cation. Dans un souci detransparence, j’avais à cemoment-là égalementlaissé réaliser ce documen-taire que vous avez dû sui-vre, intitulé « sur les tracesd’André Mba Obame ». Rentré au Gabon le 11 août2012, j’avais publiquementindiqué avoir récupéré 50% de mes moyens. Maisaprès ma sortie publiquedu 25 août, les choses sesont dégradées. Je crois

même être tombé à 20 % demes moyens. Certainstémoins me parlent decoma, de difficultés d’élo-cution, d’autres évoquentune paralysie des membresinférieurs et supérieurs.Nous étions là devant unesituation irrationnelle, unesituation qui ne s’explique

pas et au sujet de laquellebeaucoup de choses ont étédites. Grace à une impres-sionnante mobilisation desforces spirituelles et auxsoins intensifs de la méde-cine traditionnelle, j’ai pume tirer d’affaire.Je sais que tout cela n’estpas bien rationnel ni carté-sien, mais le croyant que jesuis peut vous dire que desgens se sont mobilisésaussi bien chez les catho-liques, les protestants, leséglises du Réveil que chezles musulmans ou au seinde nos religions tradition-nelles que sont le bwiti etle melane. Des veillées ontété organisées, des messesont été dites, d’autres sontallés à La Mecque pourm’aider à faire face auxattaques répétées et defortes amplitudes dontj’étais l’objet. Tout ce qui s’est fait ou ditautour de mon état desanté suscite en moi ledégoût. Je me demande sien organisant ou en lais-sant faire ce travail de des-truction les commandi-taires mesuraient la portéede leurs actes. De par monvécu et mon passé, j’ensais un peu sur les états desanté des uns et des autres. Voulait-on me pousser àréagir, au regard de ce queje sais sur la santé de ceuxqui gérent le Gabon ? Jen’ai pas voulu céder à cejeu. Pour moi la politiquen’est pas un jeu où tous lescoups sont permis. La poli-tique pour moi est un noblecombat d’idées qui néces-site le respect de l’autre,de la vie et de la dignitéhumaine. J’ai mêmeentendu parler d’une com-mission médicale interna-

tionale pour statuer surmon état physique et men-tal. Je dis : « chiche ! »Une commission médicale? Oui ! Mais pour tout lemonde ! Comme ça lesGabonais verront qui estplus malade que qui et sur-tout que les malades nesont pas toujours ceux que

l’on croit. Pendant qu’on yest, pourquoi certainsallaient-ils hier en Italieou en Corée du Sud etaujourd’hui régulièrementà Londres ? Pourquoid’autres se rendent-ils nui-tamment à l’hôpital mili-taire ? Au raïs qui meconseille de me méfier demes amis, je conseille àmon tour de se méfier deses sbires et lui rappelleque les mercenaires de laplume et du micro quirelaient ou fabriquent desragots sur mon état desanté ont déjà servi plu-sieurs maîtres et qu’ils nesont pas à un retournementde veste près.

Vous êtes silencieuxdepuis cinq mois. Or, enaoût où vous n’étiez pasau meilleur de votreforme, les Gabonais vousont quand mêmeentendu. Comment expli-quez-vous un tel silence ?

La lourde thérapie tradi-tionnelle à laquelle j’ai étésoumise pendant toutecette période m’avaitimposé isolement, retraitmomentané de la scènepolitique et surtout silence,ce silence qui vous permetd’explorer les profondeursde votre « moi » intérieur.Cette posture particulièrem’a surtout permis d’ob-server, d’écouter et pour-quoi pas d’apprendredavantage sur le monde etsur moi-même. Durantcette période je n’ai cesséde penser à tous cesGabonais qui souffrentdans leur chair sans pou-voir accéder à des soins etqui à ma place n’auraientpas bénéficié de tant de

sollicitude. A ceux-là jeveux dire que notre combata aussi pour but l’établis-sement d’un système desanté digne d’un payscomme le Gabon et d’unecouverture de maladie uni-verselle pour tous.Aujourd’hui je puis vousassurer que de cettepériode j’ai tiré uneimmensité de leçons qui mepermettront, j’en suis cer-tain, d’envisager le futuravec beaucoup plus d’hu-milité et de hauteur.

3ACTUALITÉECHOS DU NORD N°164 du Lundi 28 Janvier 2013

Amo rompt le silencePropos recueillis par Désiré ENAME

Je dis : « chiche ! » Une commission médicale ? Oui ! Maispour tout le monde !Pendant qu’on y est, pourquoi certainsallaient-ils hier en Italie ou en Corée du Sud et aujourd’huirégulièrement à Londres ? Pourquoi d’autres se rendent-ilsnuitamment à l’hôpital militaire ?

Interview exclusive

Suite Page 4

«Au raïs qui meconseille de meméfier de mes

amis, je conseille àmon tour de seméfier de ses sbireset lui rappelle queles mercenaires de laplume et dumicro...ont déjà serviplusieurs maîtres etqu’ils ne sont pas àun retournement deveste près.»

Page 4: ECHOS DU NORD JANVIER 2013

ECHOS DU NORD N°164 du Lundi 28 Janvier 2013 4POLITIQUE

De nombreux Gabonaisont cédé au décourage-ment et disent ne plusvouloir participer niassister aux manifesta-tions politiques. Quedites-vous à ces compa-triotes ?Je sais qu’une regrettableincompréhension entre labase et le sommet de mafamille politique est néedu meeting du 10 novem-bre dernier. Nous devonsavoir conscience de ladélicatesse et de la lour-deur de la tâche de ceuxqui ont librement décidéde conduire le combatpour la libération duGabon et l’établissementd’une démocratie vérita-ble. Très souvent les diri-geants ont des informa-tions qui les guident et lesconduisent à prendre desdécisions qui, sur le coup,peuvent être incomprisespour se révéler salvatricesplus tard. Je demandel’indulgence des militantset les exhorte à maintenirleur confiance aux diri-geants de notre parti.Baisser les bras, entrete-nir ce malentendu, c’estfaire le lit du pouvoir quine lésine sur aucun moyen

pour désinformer, intoxi-quer et manipuler.Vigilance et confiancemutuelle et réciproquedoivent être plus quejamais nos maîtres mots.Le combat pour la Libertén’a jamais été facile ;dans l’histoire desnations, ce combat-là atoujours été une œuvre delongue haleine. Nos com-patriotes ne doivent pas sedécourager. Notre combatmarque des points impor-tants tous les jours queDieu fait. Pour preuve, lepouvoir émergent estmaintenant discrédité etisolé sur la scène interna-tionale et auprès des amisdu Gabon qui nous obser-vent. Des dissensions etdes fissures apparaissentau sein du régime gabo-nais, et même jusque dansla famille Bongo censéeêtre le socle de ce régime.Et puis il n’est pas besoind’avoir une loupe pour serendre compte du divorceprofond entre le peuplegabonais et ses gouver-nants actuels. Que les Gabonais restentdonc mobilisés dans lapoursuite du combat pourla Démocratie et la

Amo rompt le silence (suite)

«L’Union nationale n’estpas à marchander !L’Union Nationale est

un acte de foi dans le Gabon...jepeux vous l’affirmer avec force etvigueur, ici et maintenant, ce parti,avec ses partis alliés, la sociétécivile et la diaspora, dirigeradémocratiquement le Gabon.»

Interview exclusive

Suite en page 6

suite de la page 3

ments de Port-Gentil en2009, il a systématique-ment réprimé toute mani-festation pacifique. Auxmorts de Port-Gentil ontsuccédé les morts consé-cutives aux manifestationsdevant le PNUD en janvier2011 et aux évènements deCocotiers en août dernier? Que dire aussi du refusde tout contact, de toutdialogue avec le peuplequ’il prétend diriger ? Visiblement, au peuplesouverain, le raîs préfèreles grand-messes sans len-demain. Quand le peuplelui parle de Conférencenationale souveraine, luirépond Conseil nationalde la démocratie. Cettevolonté de zapper le peu-ple, cette manière de faireprouve que pour lui lasouveraineté du peuplen’existe pas. Convaincuque les Gabonais ne sontpas des citoyens mais dessujets, il est en quête per-manente d’une forme iné-dite de légitimité : la «légitimité institutionnelle», qu’il entend par tous lesmoyens, y compris par laforce, substituer à la légi-timité populaire. C’estd’ailleurs le sens profondde la dernière révisionconstitutionnelle qui luidonne aujourd’hui le loisirde prolonger le mandatdes institutions sans enréférer au peuple. Mais lesGabonais n’entendent pass’en laisser conter.L’Union nationale (UN) etl’Union des forces de l’al-ternance (UFA) militentpour faire échec à toutevelléité monarchique etétablir une démocratievéritable dans notre pays.Dans le contexte actuel,ces forces sont incontour-nables ! Je profite d’ail-leurs de l’opportunité quevous m’offrez à travers cetentretien pour adressermes vives félicitations auxprésidents Myboto,Ogouliguendé, Ndaot,Maganga -Mou s s a vou ,Eyeghe Ndong, Mouity-Nzamba, Kombila,Bengone Nsie et Eya Mvey

entre autres, pour le for-midable travail de rassem-blement et d’unité de l’op-position démocratiquequ’ils abattent sans cesse,en dépit de toutes lesmanœuvres d’isolement etd’intimidation orchestréespar les forces de régres-sion tapies dans l’ombrede la soi-disant émer-gence. En fait, par cetteattitude le pouvoir établis’obstine à refuser dereconnaître la souverai-neté du peuple gabonaisen continuant à faire sansou contre lui, et en comp-tant sur les forces dedéfense et de sécurité et lasoumission des institutionsde la République désor-mais au service dumonarque. A mon avis, c’est une dan-gereuse fuite en avant auregard de ce qui se passe àtravers le monde notam-ment avec les chutes suc-cessives des dictateurs. Can’arrive pas qu’aux autres!

La revendication fonda-mentale de l’oppositionorganisée autour del'Union des forces de l’al-ternance est la tenued’une Conférence natio-nale Souveraine. Dansquelle mesure cette ini-

tiative peut-elle aboutir ?

Il faudrait d’abord rappe-ler que l’idée d’uneConférence nationale sou-veraine est le fruit d’unelongue réflexion menéeconjointement par les par-tis politiques de l’opposi-tion, la société civile et ladiaspora. Malgré les vicis-situdes, les intimidationset les manœuvres dila-toires du pouvoir émer-gent, cette idée fait sonchemin ; il n’y a qu’à voirle niveau des inscriptionsenregistrées par la sociétécivile pour se convaincrede ce que les Gabonaisadhèrent à cette initiativequi vise à mettre en débatla crise multiforme pouren définitive bâtir ensem-ble des solutions consen-suelles et opératoires.Avec la mobilisation del’ensemble des compo-santes de notre société etpour peu que chacun d’en-tre nous fasse prévaloirl’intérêt général tout enprenant en compte lesenjeux de l’heure, cetterencontre verra le jour.Pour l’instant nous y tra-vaillons et je puis vousdire que la Conférencenationale souverainefinira par se tenir, n’endéplaise à ceux qui sontdans le déni des réalités etmultiplient les manœuvresde diversion. Le simplefait qu’on cherche à res-susciter ou à revisiter leConseil national de ladémocratie, après avoirproclamé qu’aucun dia-logue n’est possible etqu’il n’y a pas crise auGabon, prouve que leslignes sont en train debouger.

Pour bien marquer sonrefus à la tenue d’uneConférence nationalesouveraine, Ali BongoOndimba a lancé lasemaine dernière la miseen place des commissionspour réfléchir à la bio-métrie, le Conseil natio-nal de la démocratie(CND) et la CEMAC.Que pensez-vous de cetteinitiative ?

Diversion ! Manœuvrepoliticienne comme pour

l’introduction échouée dela biométrie aux législa-tives de 2011. Vous savez,« il n'est de dirigeant plusinutile que celui-là mêmequi n'a aucune idée de ceque son peuple veut réelle-ment ». En tant qu’ancienmembre du gouvernement,je sais que le moyend’étouffer un problèmec’est de créer une commis-sion ad hoc dont les rap-ports vont moisir dans destiroirs. Le pouvoir émer-gent sait que tous les indi-cateurs sont au rouge,qu’il court à sa perte etdonc il cherche à gagnerdu temps.Maintenant, il vous sou-viendra que le Conseilnational de la démocratien’est pas une instanceconstitutionnelle, quecette entité n’a vu le jourqu’à la faveur des accordsde Paris en 1994. C’étaitune réponse à une situa-tion donnée. D’ailleurs,cette instance ne concerneque les partis politiquesreprésentés au Parlement.Or, vous savez certaine-ment aussi qu’à la suite dela parodie d’électionslégislatives organisées endécembre 2011, la quasi-totalité de la classe poli-tique et même de la popu-lation gabonaise ne sereconnait pas dans leParlement actuel. Le CNDne saurait donc être lecadre pour traiter des pro-blèmes actuels qui enga-gent l’avenir du Gabon etde tous ses enfants, sansexclusive. C’est pourquoi,je le dis et le redis : lecadre idéal pour traiterdes problèmes du Gabonet ouvrir des perspectivesgénéreuses pour toutes lescouches de la populationdemeure la Conférencenationale souveraine quenous appelons de nos vœuxet pour laquelle je suisdéterminé à me battre ausein de l’Union nationale,de l’UFA et aux côtés de lasociété civile et de ladiaspora ainsi que de tousles Gabonais épris dedémocratie, de liberté etde paix.

Liberté au Gabon, car unnouveau cycle a com-mencé, et les espoirs dupeuple gabonais ont defortes chances de se maté-rialiser en 2013.

Vous êtes l'un des élé-

ments clés à l'origine dela crise politique auGabon. Or, à l’observa-tion, l’attitude du pou-voir est de vous isolerpolitiquement, ainsi quevos pairs, après la disso-lution l'Union Nationale(UN). Quelle apprécia-tion faites-vous de cettesituation?Soyons sérieux. L’attitudedu pouvoir gabonais dem’écarter, pire d’écarterl’Union nationale du jeupolitique au Gabon, n’estque la conséquencelogique de son péché ori-ginel qui est le coup d’Etatélectoral de triste mémoireperpétré lors de l’électionprésidentielle de 2009. Cepouvoir ne peut donc ques’entêter à écarter du jeupolitique celui que le peu-ple gabonais a librementchoisi en 2009. Traumatisé par sa défaiteà la présidentielle antici-pée de 2009, le raïs a vis-à-vis du peuple gabonaisune attitude qui oscilleentre vengeance, répres-sion aveugle et zapping.Le raïs croit pouvoirconstruire le Gabon sansles Gabonais. Après lestristement célèbres évène-

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L’EDITORIALde Désiré ENAME

5ANALYSE & COMMENTAIRE

Christophe Barbier dresse, dans son éditorial intitulé « Dernière sor-tie avant l’enfer » (L’Express N°3211 du 16/01/2013), un tableaude l’Afrique sur des tons fluctuant entre le clair et l’obscur. Nous

en avons retenu le long extrait ci-après : « Tel un otage ceinturé d’explosif,l’Afrique tremble tandis que le Sahel s’embrase. Ce qui se joue en cemoment entre Mali, Niger et Mauritanie, c’est l’avenir d’un continent et ledessin futur de la planète. Que l’Afrique bascule dans le désordre, et tousles malheurs s’y donneront rendez-vous ; qu’elle trouve le chemin de la sta-bilité, et le futur qui est ouvert. Il n’est pas de malédiction africaine, il n’ya que le funeste enchaînement des vices, des crimes et des erreurs – c’est-à-dire une tragédie politique. Le pire à court terme, juste devant, ou le meil-leur à très long terme, à l’horizon, telle est l’alternative boiteuse del’Afrique.Comme s’il hésitait entre deux rives d’un même fleuve, l’un de ces fleuves

si importants dans l’identité et la construction des nations qui le composent,ce continent peut regarder le soleil ou lui tourner le dos, subir la nuit ouchoisir la lumière. Si le mal l’emporte, l’Afrique sera un gigantesque chaos,et d’abord une foire aux conflits : la terreur mafieuse des trafiquantsd’armes et de drogue se mêlera aux batailles de frontières entre pays, auxrébellions et sécessions qui gangrènent les Etats instables, aux massacresinterethniques et aux guerres de religion. Tous ces affrontements ont déjàéclaté, sporadiques et éparpillés : ils peuvent en quelques mois ravagerl’essentiel du territoire, comme une épidémie. » Voilà pour le chaos et l’en-fer. L’autre aspect du tableau n’est pas qu’idyllique, il y couche des tons vifsqui traduisent que l’espoir n’est pas perdu. Voire que l’espoir est permis.Car si « cet engrenage sanglant », dépeint plus haut, « est le scénario le plusprobable », seulement « un autre avenir est possible, où l’espoir prendrait lamain pour jouer les atouts de l’Afrique. Ce continent possède de grandsespaces, déborde de matières premières et vibre d’une fourmillante jeunesse: 1,3 milliard d’Africains aujourd’hui, 2 milliards dans quarante ans ».Ce tableau est difficilement critiquable et se prêtera avec la même diffi-

culté à la contradiction, car il dit ce qu’est ce continent aujourd’hui dans sesdivers démembrements. Ramené à l’échelle de chaque sous-région -Maghreb, Afrique de l’Ouest, de l’Est, Afrique centrale ou Sadec - la véritéde chacune d’elle s’y retrouve. Pour faits. En l’observant à l’aune de lasous-région d’Afrique centrale, les crises, certaines larvées et d’autresouvertes, mettent de facto tous les acteurs de premier plan de ces paysdevant le dilemme posé par Christophe Barbier. C’est le cas de la crise enRépublique centrafricaine. Là-bas, un président a décidé il y a quelquesannées de n’écouter aucune voix. Ni celle de ses voisins, ni celle de l’exté-rieur dont Paris, encore moins celle de son opposition. Il s’est enfermé avecun petit cercle d’hommes qui était devenu la seule voix et où se dessinait laseule véritable voie. Cela a suscité des frustrations qui se sont exprimées dela manière la plus virulente. Une rébellion est née et, malgré les Accords deLibreville de ce début d’année, sa sécurité a été entamée, et chaque jour quipasse ne lui donne pas plus de garantie d’asseoir son pouvoir ou de rêverd’un prochain mandat. Il est fini. Là-bas, comme dit Barbier, « le siècle a ledoigt sur la détente ».Dans les autres Etats d’Afrique centrale, la paix n’est qu’une paix de

cimetière. Que dire du Gabon ? Que les germes de la situation centrafricaine y sont réunis. Sa petite

majesté régnante a, dans un premier temps, taillé le pouvoir à sa stature :une Constitution qui lui donne les pleins pouvoirs et lui confère une prima-tie sans égal sur l’ensemble des institutions. A loisir, il peut proroger le man-dat des élus ainsi que son propre mandat, entre autres prérogatives. Le Codeélectoral actuel, pris sur ordonnance, émane directement de lui. Il tient l’ap-pareil judiciaire en tant que président du Conseil suprême de la magistra-ture. En tant que chef de l’Etat désigné, il est chef suprême des armées.Pour couronner le tout, il s’est arrogé un regard direct sur les finances dupays. Pour cela, il a créé la trésorerie spéciale des armées et la trésoreriespéciale de la présidence. Non pas pour des raisons d’orthodoxie financière,mais pour tenir d’une main ferme les cordons de la bourse. Du coup, tout seramenant à lui, les libertés publiques s’en trouvent limitées : les grèves sontbrisées, les marches et autres meetings sont filtrés, la presse, du moins cellequi dérange, est sans cesse sur le qui-vive. Pour endormir les masses, il a feint une ouverture récemment : ouverture

à la classe politique de tout bord sur les questions telles que la biométrie, leCND (Conseil national de la démocratie) et la CEMAC. Ce que l’opposantAndré Mba Obame qualifie de « diversion ». Le comble dans l’attitude desa petite majesté est de croire que par un coup de baguette magique, il pas-sera de la crise politique à un climat politique serein. Sans concessions.C’est impossible. S’enferrer dans des logiques propres, qui ne font rienavancer, est ce qui le conduira au désastre. C’est malheureusement cela lasuite des choses.

Gabon, le mall’emporte

ECHOS Du NordUne publication de la SARL Nord Edition

Capital: 5.000.000 FCFARCCM 2010B10189 N° Statistique 072771Y

Siège Carrefour Ancienne Sobraga- Libreville - Gabon

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Analystes: Ramses Frank/SYA/Arthur Page/ Zang MemineCollaborateurs : Fam Kesley /Henri GauthierContribution spéciale : Pierre Durand/PLO

Photos: EDN Maquette : EDNSecrétariat de Rédaction : Nguema Biveghe

Impression : Multipress Distribution : SOGAPRESSTirage :15.000 ex.

D.L.B.N N°2359/01/2011

Directeur de la PublicationDirecteur de la Rédaction

Désiré ENAMETel: 05.02.50.73Rédacteur en ChefJean Michel Sylvain

06-41-22-49Rédacteur en Chef AdjointMIHINDOU BISSIELOU

Veut-on réellement le décollagedes pays africains ?

Le peuple gabonais s’est réveillé un matin dedécembre 2012 avec un article sur l’entrepriseOlam Gabon publié par voie de presse et prove-

nant d’un cabinet appelé Muddy Watters. Traduit enfrançais, cela veut dire eaux boueuses.Ce cabinet affirmait en effet que le géant singapourienétait au bord de la faillite et qu’il avait pris des risquesincalculables en investissant au Gabon, cas qu’il a pris lapeine de citer nommément.Loin de nous l’idée de revenir sur les allégations aussicalomnieuses et mensongères que celles du cabinetMuddy Watters, nous souhaitons simplement attirer l’at-tention de la communauté nationale gabonaise surquelques interrogations.Le cabinet américain cité ci-dessus s’intéresse apparem-ment de très près à la défense des intérêts vitaux del’économie gabonaise au point où il se pose comme unfervent défenseur de son intégrité économique. Mais aunom de quoi ? Depuis que le Gabon connaît des inves-tissements directs étrangers, pourquoi n’avons-nousjamais eu de rapports accablants de la part de MuddyWatters sur ces différents investisseurs.Dans le cadre des privatisations au Gabon, nous avonsconcédé GabonTelecom, Agrogabon, Hevegab, SEEG,Octra, Africa No1, pour ne citer que ces emblématiquesentreprises, symboles d’une certaine fierté nationale.Étrangement, nous n’avons eu aucun signe de vie de ces« eaux boueuses » sur toutes les sociétés qui ont reprisces entreprises. Pourtant Dieu seul sait que nous nesommes toujours pas sortis de l’auberge avec les cou-pures intempestives, l’insécurité alimentaire qui estgalopante, encourageant la cherté de la vie car nous neproduisons rien. Malgré toutes ces privatisations et cesbradages du patrimoine de notre pays, ces « eauxboueuses » n’ont pas trouvé mot à redire, ni encore derapport à publier concernant les investissements risquésde ces multinationales au Gabon.Réveillons-nous chers Gabonais. Il y en a qui ne sont pasd’accord pour que le Gabon se développe et devienneune économie compétitive. Comme par hasard,lorsqu’une entreprise asiatique vient investir 4.5 mil-liards de dollars dans notre pays, c’est là qu’elle reçoittoutes les critiques des cabinets sulfureux internatio-

naux.Il faut dire qu’Olam Gabon ne vient pas coloniser notrepays, mais vient au contraire comme un partenaire.Enceci que dans un premier temps, il vient asseoir une vraidynamique du secteur primaire par la production,ensuite, et c’est ce qui est le plus intéressant, par la créa-tion d’un vrai tissu industriel par la transformation surplace des produits agricoles issus de leur plantation. Ilva sans dire qu’il y aura aussi une partie bien sur desti-née au commerce international. Mais en gros, la trans-formation locale de produits issus de nos plantations vacontribuer à doper le processus de création de richesses.En effet, dans un pays la richesse se crée par la produc-tion et la transformation locale.Si nous avions pris les bonnes décisions politiquesconcernant la transformation locale de nos matières pre-mières et surtout de notre pétrole, nous aurions suffi-samment de recettes budgétaires pour financer toustypes d’infrastructures et surtout payer nos fonction-naires avec des salaires confortables. Nous aurions sur-tout un PIB fort de sorte que nous accumulerions de larichesse à partager. Car, aujourd’hui pour partager, ilfaut d’abord produire pour en avoir. Or dans le casespèce, notre pays ne produit rien et donc se contente dequelques bénéfices et rentes.Il nous faut donc voir derrière toutes ces attaques enligne contre le groupe Olam Gabon une main noire decertains lobbies étrangers qui ne voient pas d’un bon œilla diversification des partenariats stratégiques de notreéconomie. Même s’il y a des choses à revoir dans la mise en œuvredu projet Olam, c’est un débat gabono-gabonais et nonun débat piloté par des nababs assis au bord de la Seine,ou à côté de Wall Street. Les ennemis du Gabon sont entrain de combattre Olam car ce que fait ce groupe, c’estce que beaucoup d’autres investisseurs avant lui n’ontpas eu le courage de faire. Doit-on rappeler que cegroupe va investir 4.5 milliards de dollars au Gabonnotre pays. Du jamais vu en dehors des compagniesminière et pétrolières.Rappelons à toutes fins utiles que dans le processus dedéveloppement d’un pays, la production est un préala-ble. Olam s’engage à produire et créer des emplois. Cescompatriotes qui travaillent à Olam sont épargnés duchômage. N’est-ce pas là une marque des bienfaits del’entreprise Olam ?D’autre part, la plupart des projets qui se déroulent enzone rurale ne semblent pas poser de problèmes particu-liers aux populations rurales. D’où vient donc toutecette cabale internationale contre le groupe Olam ?Simplement parce qu’il n’y a pas un conseil d’adminis-tration où les nababs se servent tous les vendredis et quel’implantation d’un aussi grand groupe fait peur à ceuxqui sont au Gabon depuis des décennies mais dont lebilan est nul sur le plan social et économique.Nous restons persuadés que le débat sur Olam doit être« gabonisé » et réglé entre Gabonais. S’il y a des chosesà revoir dans tout l’ensemble de projets, les Gabonaisaujourd’hui ont suffisamment d’expertise en agrono-mie, en gestion de projets et suivi et évaluation de poli-tiques publiques et projets publics pour se prononcer là-dessus. Ecouter des chants de sirènes de quelque petitsapprentis sorciers toubabs, qui n’ont pas vu toutes lesentreprises en faillite à New York, ou en Europe, etviennent poser leurs yeux sur une entreprise africaine,ne semble pas productif de notre point de vue.

François NGUEMA NKOU MBATrader sur les places boursières

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6ECHOS DU NORD N°164 du Lundi 28 Janvier 2013

Aux dernières nouvelles, Hervé Patrick Opiangha vient dedéposer une requête en correctionnelle au tribunal deLibreville contre Praxède Myboto et sa sœur Chantal

Gondjout, née Myboto. Motif, ces dernières seraient auteures de «menaces de voies de fait, diffusion de nouvelles mensongères et dif-famation privée » contre sa personne. De quoi s’agit-il ? La citationdirecte fait état d’informations que les sieurs Cyrille Moupoya etHermann Bagnama avaient rapportées à Hervé Opiangha sur uncomplot contre Myboto. Ces informations, selon ces derniers, pro-viendraient des filles de ce dernier, en l’occurrence Praxède et sa

sœur Chantal. Ledit complot, toujours selon cette citation directe, seserait déroulé autour de sa petite majesté Ali Bongo et auquel avaitpris part Hervé Opiangha. Ce sont ces faits qui amènent HervéOpiangha à ester en justice.Il reste qu’en croyant tenir le bon bout, Hervé Opiangha tiendraitplutôt un leurre. Car il ne suffit pas d’appuyer une plainte d’articlesdu Code pénal (242, 93 ; et 340), pour croire que les faits évoquéspeuvent être retenus. Ce d’autant plus que les personnes concernéesne se sont jamais retrouvées face à Hervé Opiangha, selon dessources. Celles-ci rapportent que les deux parties ne s’étant rencon-

trées ni en public ni en privée, par quel canal « privé » la diffama-tion et les menaces ont-elles été exprimées? Toutes choses qu’ildevra aussi démontrer devant les juges. S’il se présente. Il reste cependant que les menaces de mort sur la personne deMyboto ne relèvent pas de la mythomanie. Car, de sources bieninformées, lors des préparatifs du meeting du 10 novembre 2012,des proches lui demanderont de se munir d’un gilet pare-balle. Ils enarrivent à le lui conseiller, à cause des informations qu’ils détenaientsur sa sécurité. Nous y reviendrons.

Opiangha vs Praxède Myboto et Chantal Gondjout

Amo rompt le silence (suite et fin)Vous évoquez la biométrie? Là aussi vous avez suivitout le débat, que l’onaurait qualifié de comiques’il ne s’était agi de l’ave-nir du Gabon, sur la miseen place de la CommissionNationale pour laProtection des données àcaractère personnel(CNDCP). Sans doute,comme tous les Gabonais,avez-vous noté comment,une fois de plus, la Courconstitutionnelle est venueau secours du pouvoir éta-bli. Sans doute avez-vousnoté comment toutes lesnormes ont été violées.Dans ce contexte, quellecrédibilité accorder à cesdiscussions sur la biomé-trie ? Est-il besoin de vousrappeler que l’instaura-tion de la biométrie futl’un des principaux che-vaux de bataille del’Union nationale et qu’endépit de la justesse decette revendication, lepouvoir PDG s’est entêtéà organiser des électionsqui ont débouché sur unechambre introuvable dontle fonctionnement n’estplus possible que moyen-nant une violation systé-matique de son proprerèglement intérieur. Vousconviendrez donc que toutceci n’est que menterie,diversion et poudre auxyeux !!!!La CEMAC ? Depuis2009, je n‘ai eu de cessede faire du raffermisse-ment des liens entre leGabon et les pays frèresde la sous-région un pilierde ma vision pour notrepays. J’ai toujours reven-diqué l’estime que je porteà l’ensemble des peuplesfrères d’Afrique centralevoire au-delà, comme jen’ai jamais fait mystère demon respect pour les pré-sidents Obiang, Biya,Déby et Sassou, notam-ment. Mais, chacun d’en-tre nous se souvient dutraitement que leur a tou-jours réservé une certainepresse aux ordres, que l’ondit proche de la prési-dence de la République.Pour moi, la CEMAC n’estpas et ne sera jamais unsujet de politique basse-ment politicienne. Alorsque le mandat du Gabon àla tête de cette organisa-tion arrive à échéance enjuillet prochain, c’estmaintenant que l’on meten place une commissionet que l’on invite les gensà la réflexion. Croyez-vous

qu’il soit possible en sixmois d’identifier nos axesd’intervention, mobiliserles moyens et les partena-riats nécessaires et procé-der à la mise en œuvre dela stratégie retenue ? Vousme permettrez de ne pasparler d’improvisation etd’amateurisme cette fois-ci. Pour moi, la CEMAC estun sujet sérieux qui porteen lui les germes de l’ave-nir de notre pays et je nesaurais tolérer qu’il soitnoyé parmi tant d’autressujets. Car, que nous levoulions ou non, le Congo,le Cameroun et la GuinéeEquatoriale sont et reste-ront à jamais nos voisins.L’avenir du Gabon seconstruira donc toujoursavec eux.

Des voix s’élèvent poursuggérer aux leaders del’Union nationale de pro-poser une autre formationpolitique aux Gabonais.

Votre commentaire. Êtes-vous optimiste sur la réha-bilitation de l’Union natio-nale ?L’Union nationale est néede la volonté du peuplegabonais de voir les forcesprincipales de l’opposi-tion se fédérer pour for-mer ensemble un grandparti politique. C’est ceque nous fîmes, en confor-mité avec la loi, malgré lesturpitudes du pouvoir éta-bli pour tenter de torpillercette belle initiative. Tousles juristes sérieux s’ac-cordent à reconnaître quesa dissolution par cemême pouvoir tout commela décision de son Conseild’Etat d’entériner celle-ci,ne reposent sur aucunebase légale. La dissolutionde l’Union nationale, quiest inédite dans un Etatqui se veut de droit et dansune démocratie qui se res-pecte, est purement et sim-plement irrégulière. Elleest juridiquement et politi-

quement scandaleuse.Ce que le pouvoir ditémergent oublie, dans savision étriquée de l’avenirdu Gabon, c’est quel’Union nationale n’’ap-partient pas à ses leaders.Elle est la propriété dupeuple gabonais souverainqu’il méprise en le privantirrégulièrement de ce pré-cieux outil d’expressionpolitique. Il ne sauraitdonc être question pour

les leaders dece grandparti qui n’ensont que sesr e p r é s e n -tants, d’accé-der à je nesais quellesuggestion delui changerde nom ou dele remplacerpar un autre.Pour nous cetroc de bro-cante quel’on nous pro-

pose, consistant à mettreen balance la réhabilita-tion de notre parti et lareconnaissance du pouvoirémergent, n’a aucun sens.Le pluralisme est un baro-mètre, un indicateur duniveau de démocratisationd’une société, il ne sauraitdonc être questiond’échanger quoi que cesoit, car on ne transigepas avec la liberté et laliberté est non négociable. Souvenez-vous de l’ANC.Souvenez-vous que ceparti fut interdit de touteactivité par le pouvoirraciste afrikaner. Quelquetemps plus tard, ce mêmepouvoir suggéra à l’ANCsa réhabilitation mais sûrde son bon droit etconvaincu d’avoir le peu-ple pour lui, ce partidéclina l’offre en indi-quant que sa réhabilita-tion appartenait au peuplesud-africain. La suite ?Chacun la connaît. L’ANCa été réhabilité par le peu-ple sud-africain. Et, ce

parti dirige aujourd’huil’Afrique du Sud.Comme vous le rappelez,certains nous suggèrent dereconnaître officiellementAli Bongo Ondimbacomme président légitimepour que le pouvoir établiréhabilite l’Union natio-nale. C’est peine perdue !L’Union nationale n’estpas à marchander !L’Union nationale est unacte de foi dans le Gabon.Il porte aujourd’hui lesespoirs de la majorité denos concitoyens y comprisde nombreux émergents.L’Union nationale vivra,parce qu’il sera réhabilitépar le peuple gabonais lui-même qui, je vous le redis,en est le véritable proprié-taire et je peux vous l’af-firmer avec force etvigueur, ici et maintenant,ce parti, avec tous les par-tis alliés, la société civileet la diaspora, dirigeradémocratiquement leGabon.

Des analystes avancentque la situation de criseen RCA a, à ses débuts,une situation analogue àcelle du Gabon : un pré-sident (Bozizé) hermé-tique à la discussion faceà la contestation qui necessait de monter. Cela aamené ses adversaires àse constituer en rébellionarmée. La suite on laconnaît. Est-ce cela lenouveau mode d'emploipour en finir avec les dic-tateurs au pouvoir enAfrique?Je ne sais pas si c’est lenouveau mode d’emploipour en finir avec les dic-tateurs africains, mais, lePrésident Mandela aimaità rappeler que «c’estl’oppresseur qui déter-mine la forme du combat». Si l’oppresseur use de larépression comme modede gouvernance, et bien lemoment venu, l’oppresséusera aussi du même modeopératoire pour se libérerde l’oppression subie.Mais si l’oppresseur usedu dialogue sincère ettransparent comme modede gouvernance en bien,pour se libérer, l’oppresséusera de la même forme decombat.

Les Gabonais attendentAMO. Quand est prévuela prochaine sortied’AMO ?Sur tous les sujets évoquésplus haut et sur bien d’au-tres encore, j’aurai bientôtl’occasion de m’exprimer

plus longuement. Car lasituation du pays est plusque préoccupante. Savez-vous que 70 % de la popu-lation gabonaise ne mangepas à sa faim et s’estretrouvé en 2011 à unmoment ou à un autre sanspouvoir payer à manger ?Savez-vous que le Gabonoccupe le 7e rang mondialdes pays où la populationéprouve des difficultés à senourrir ? Avez-vousconscience que 3Gabonais sur 4 ont du malà se loger ? Avez-vousconscience que 61 % desGabonais n’ont confianceni en nos forces de sécu-rité ni dans notre systèmejudiciaire ? Quel payspeut-on construire quandles populations ne croientplus en leur justice etn’ont plus confiance enleurs forces de défense etde sécurité ? D’ailleurs, iln’est pas étonnant deconstater que 28 % desGabonais rêvent de s’exi-ler pour tenter leur chanceailleurs. Ces chiffres issusd’un sondage de l’institutGallup prouvent si besoins’en trouvait encore qu’unmalaise profond mine lasociété gabonaiseactuelle et ce nesont pas les vainesdénégations dupouvoir émergentqui nous contredi-ront. Avec une piè-tre 40e place sur 53pays en Afrique, leclimat des affairesau Gabon est loin,très loin, d’êtrecelui que nousdécrivent les émer-gents. Si 59% de lapopulation n’a pasaccès à l’eau enzone rurale, les dif-ficultés d’accès àl’électricité, àl’eau potable, auxservices financiers ainsique l’insécurité grandis-sante avec son lot decrimes dits rituels sontaussi des signes d’unedégradation du climat desaffaires. Depuis 2009, leGabon n’a enregistréaucun investissementdirect étranger significa-tif. Et les investisseurs quiétaient déjà présents surnotre sol sont en train deplier bagages. Il n’estdonc pas étonnant deconstater que le Gabon sesitue au 156e rang mon-dial sur 183 pays pour lafacilité à y faire desaffaires. C’est en tout casce qui ressort du dernierrapport de la Rand

Merchant Bank qui préciseque 32 % de la populationgabonaise vit en dessousdu seuil de pauvreté. Avecun indice de 6 sur uneéchelle de 1 à 7, le Gabonest très mal noté en termesde libertés publiques etindividuelles.Quand je vous aurai ditque le taux de chômagereste un grand mystère auGabon, que le dernierchiffre crédible date de2006 et table sur 21 % dela population active alorsque de nombreusessources indépendantesestiment que le taux dechômage réel devraitactuellement tournerautour de 60 % de lapopulation active, vouscomprendrez la gravité dela situation dans laquellese trouve le pays. C’est àtoutes ces questions quitouchent au quotidien desGabonais que j’invite lesuns et les autres à réflé-chir. Et c’est la volonté detrouver des solutions per-tinentes et consensuelles àtoutes ces questions quifonde notre déterminationà aller à la Conférencenationale souveraine.

Je demande encore unefois à nos compatriotes derester mobilisés, de ne pascéder au découragement ;la victoire est le fruit de ladétermination et de la per-sévérance. En vous disantà très bientôt je vous inviteà méditer sur cette penséede Ghandi : « Quand jedésespère, je me souviensque tout au long de l’his-toire la voix de la Vérité etde l’Amour a toujourstriomphé. Il y a eu dansce monde des tyrans et desassassins et pendant untemps, ils peuvent noussembler invincibles et à lafin, ils tombent tou-jours…Pense àcela…Toujours ».

Savez-vous que 70% de la populationgabonaise ne mange

pas à sa faim ets’est retrouvé en

2011 à un momentou à un autre sanspouvoir payer à

manger ?

Suite de la page 4

Interview exclusive

Page 7: ECHOS DU NORD JANVIER 2013

7ECONOMIE/POLITIQUE ECHOS DU NORD N°164 du Lundi 28 Janvier 2013

Longtemps opposé àune réconciliation,malgré l’insistance du

chef de famille, le sageFidèle Andjoua, Ali Bongoa enfin compris que dans laperspective de la présiden-tielle de 2016, il a intérêt àfaire la paix avec les frèresdu Haut-Ogooué, qu’il n’acessé d’humilier ces troisdernières années.Seulement dans la perspec-tive de 2016, car si parextraordinaire le filsd’Omar réussit à se mainte-nir au pouvoir, il va les trai-ter comme des orangespressées. A cet effet, lesterres altogovéennes ontreçu une visite discrèted’Ali Bongo la semainedernière.François Oyabi, ramenérécemment à la tête de laCompagnie nationale denavigation intérieure (CNI),ne devrait donc pas troppavoiser. En octobre 2009,il avait été emporté par lefameux tsun’Ali, unemesure d’épuration poli-tico-ethnique de l’adminis-tration et des entreprisespubliques et parapubliques.De façon visible ou diffuse,d’autres cadres altogovéensvont connaître une promo-tion ou un retour en grâcedans les mois à venir. Pouraider Rufin PacômeOndzounga (le ministre dela Défense) à calmer lesNdoumou (originaires deFranceville), ces éternelsopposants, le général ChérifMohamed Mandza (actuel-lement préfet de police de

Magloire Ngambia, leministre desTransports doit être

heureux. Le retour auxaffaires du beau-frère paralliance, François Oyabi, auposte même d’où il avait étééjecté pour incompétence 3ans plutôt, est une victoirepour la gestion matrimonialede l’Etat sous Ali BongoOndimba. Tout comme unretour en force de l’influencedes réseaux ésotériques aucœur de l’Etat. Sans l’un etl’autre, François Oyabin’avait qu’une issue : la Courcriminelle pour statuer sur sagestion scabreuse de la CNIdepuis mai 2005.Puisque la boîte de Pandoreest ouverte avec la réhabilita-tion du sieur Oyiba, il seraitbon, dans un souci d’équité,que le pouvoir en fasse demême pour tous les fonction-naires débarqués par l’émer-gence et qui sont assis à lamaison. Les plus en vue étant: Philibert Andjembé, AntoineYalanzelé, Mathias Otounga,général Ntumpa, généralEmbinga, Gustave Bongo,Hubert Minang, NoëlMolière Engo, Mba Nteme,Alexis Bengone. La liste n’estpas exhaustive. Surtout quecertains parmi eux n’ont pascommis d’actes gravissimesavérés.L’histoire retiendra cependantla responsabilité du chef del’Etat dans ce fiasco. Toutcomme celle aussi grande despersonnes qui sont censéesavoir préparé cette décision :le ministre des Transports, lesecrétaire général du gouver-nement, et le Premier minis-tre. Car on ne peut pas com-prendre, connaissant le nom-bre d’intervenants qui don-nent leur avis sur une quel-

Mihindou Bissielou

JMS

Le plan machiavélique d’Ali Bongo pour les Altogovéens

CNI/Nomination de François Oyabi

Les responsables doivent s’en expliquerFrançois Oyabi vient de reprendre la tête de la Compagnie de navigation intérieure (CNI). Cette décision, qui est un vrai pied denez du pouvoir au peuple gabonais, n’a été possible que grâce à l’action des cercles ésotérique et familial. Jusqu’à quand va per-durer ce mode de gestion des hommes qui a pour conséquence la promotion des cancres et la mise sous éteignoir des vraiesintelligences.

Libreville) pourrait voir sacarrière atteindre sa vitessede croisière, avec le poste decommandant en chef desForces de police nationale.A moins qu’Ali Bongo nepréfère le général GabrielMbabiri-Linjombi. La nomi-nation de cet originaire deMoanda aurait l’avantage deconsoler les Awandji, aprèsla sortie d’Egide BoundonoSimangoye du gouverne-ment, et d’atténuer la sym-pathie des habitants de laville du manganèse pour lesopposants Zacharie Mybotoet Jean Valentin Leyama.Mais le général MichelAndjembe, ancien responsa-ble de la Direction générale

de la documentation et del’immigration (ex-Cedoc),aurait l’étoffe d’un comchefde la police. Les Tekereprendraient ainsi un postequi leur était jadis réservé.Si Louis Gaston Mayila per-siste à poser des conditionspour occuper la présidencedu Conseil national de ladémocratie rénové après laconcertation de la classepolitique, ouverte le 22 jan-vier et censée s’achever finfévrier, le poste pourraitéchoir à Paul Toungui. Bienqu’il ait été remplacé augouvernement par son pou-lain, Luc Oyoubi, lesObamba n’ont pas appréciéle manque d’égard dont Ali

Bongo a fait montre quand ils’est débarrassé de leurporte-étendard. La nomina-tion de Toungui permettraitégalement d’occuper unehaute personnalité disposantd’un tentaculaire réseaunational et soupçonnée defourbir ses armes en vue de2016.Très discret et efficace, àl’opposé de l’hypermédia-tisé Alfred Nguia Banda,Jean Paul Eyebe Lendoyebénéficie d’un regard bien-veillant d’Ali Bongo.Organisateur d’une compéti-tion sportive fédératricedans le temps, il ferait l’una-nimité pour résoudre l’équa-tion de « la légion étrangère» et du cumul des fonctionsau secrétariat général dugouvernement. LesAltogovéens n’ont toujourspas digéré les mésaventuresde Jean Pierre Oyiba, PatriceOtha et Léon PaulNgoulakia, entre autres, aucabinet présidentiel. Enattendant, Paul SteeveOndzounga (frère du minis-tre de la Défense) et BasileEssiele ont été nommésrécemment président duconseil d’administration etdirecteur général de l’Officenational de développementrural.La stratégie d’Ali Bongoréussira-t-elle à cicatriser lesplaies ouvertes par le limo-geage, par exemple,d’Antoine Yalanzele(CNSS), Fidèle Ntisi (Trésorpublic), Antoine Ngoua(SNI) et Mathias OtoungaOssibadjouo (Caistab) ?

Ali Bongo se réconcilie avec ses frères du Haut-Ogooué pour 2016

Le siège de la CNI au Port Môleconque nomination, qu’unetelle énormité ait pu passer. François Oyabi ayant prouvéle peu de cas qu’il fait de lamoralité tout court, les ins-tances décisionnelles ne pou-vaient pas dire qu’ellesn’étaient pas au courant destrès nombreuses casserolesque l’intéressé traîne.D’ailleurs à se demander si lesservices compétents ont réel-lement été saisis de ce caspour enquête, avant nomina-tion, comme il est d’usage.Pas si sûr. Si cela avait été fait,un passage de ces enquêteurspar la Banque de développe-ment des Etats de l’Afriquecentrale aurait suffi pourdécouvrir que l’homme aengagé l’Etat gabonais à hau-teur de 2,8 milliards, en tantque directeur général desociété, et dans les conditionsfrauduleuses, alors que son

statut, au regard de laConstitution du Gabon, ne luidonnait pas ce droit. Toutcomme ils auraient eu tout leloisir de regarder le sort qu’ontréservé Oyiba et compagnieaux milliards de FCFA quel’Etat a reversés dans cettesociété pour la relance de sesactivités en 2005 et les annéessuivantes. Ces deux élémentsauraient dû contraindre le pou-voir à renoncer à ce projet.Mais la force des lobbies –maçonniques et familiaux - abalayé tout cela d’un revers demain. Et cette société, quidevait être aux mains de tech-nocrates rompus au redresse-ment des entreprises, est tom-bée dans l’escarcelle d’unadepte de la mauvaise gestion,pour rester poli. Surtout quel’administration gabonaiseregorge actuellement decadres compétents, qu’ellelaisse volontairement dansl’oisiveté. Pour beaucoup, àcause d’un refus de se faire

enrôler dans les cercles ésoté-riques. Comme si cela faisaitpartie des us et coutumesancestraux du Gabon. Oumême un gage de compé-tence.François Oyabi n’est pas seuldans cette affaire. Les compli-cités s’étendent à tous lesniveaux du système Ali BongoOndimba. Les éléments ennotre possession le prouvent.Le conseil d’administration dela CNI ne peut pas être dis-culpé quant à ce qui s’estpassé. C’est lui qui a « donné» la compagnie au sieur Oyibaen 2008, en adoptant un statutbancal qui lui a permis d’abu-ser la BDEAC, et en lui don-nant d’innombrables pouvoirs.Combien a coûté cette compli-cité passive ? La longévitéexcessive des membres quisiègent dans cette instance -10à 15 ans pour certains - est-elleune première réponse à cettequestion ? Rien pour l’heurene permet de l’affirmer.

François Oyabi, nommé dansles conditions aussi opaques,doit prendre garde à ne pas seréjouir trop tôt. Car il devramontrer dès à présent patteblanche. Sans que cela n’em-pêche des investigationssérieuses sur son passé à la têtede la CNI et qui seront renduespubliques. Surtout que dansl’affaire des milliards volatili-sés de la CNI, il y a un cadrede la maison qui a perdu la vie.Le directeur des affaires finan-cières de cette société avait étéassassiné un après-midi del’année 2009. Son corps trans-porté par des inconnus avaitété déposé à la polyclinique ElRapha. Et sa voiture retrouvéesur le parking du super marchéMbolo. A ce jour, 4 ans après,l’enquête ouverte est au pointmort. La famille du défuntattend toujours. A bon entendeur !

Page 8: ECHOS DU NORD JANVIER 2013

ECHOS DU NORD N°164 du Lundi 28 Janvier 2013ICI ET D’AILLEURS 8

Madame Marie-Claire BengoneOna, gabonaise, mariée, 34 ans,agent commercial de profession, atrouvé la mort le mardi 8 janvier2013 au Centre hospitalier régionald’Oyem (CHRO). La défunte étaiten train de subir une césarienne-sous la conduite du chef de servicegynécologique, le Dr RosalieNtoutoumou. La cause de cette pertebrutale pour sa famille est directe-ment liée à l’interruption de la four-niture en électricité survenue pen-dant l’opération. Malheureusement, le groupe derelais, prévu pour suppléer enpareille circonstance n’a pas jouéson rôle. Les techniciens ont affirméà notre reporter qu’il est en pannedepuis 9 mois. Rien n’a été entreprispar la direction de l’établissementdepuis lors pour remédier à cettesituation. Les tentatives désespéréesdes parents de la victime, ainsi quetout le personnel médical, pour trou-ver une source de lumière (lampetempête, téléphone portable, torche,etc.) à même de pouvoir éclairer lasalle d’opération sont restées vaines.Se posent dès lors plusieurs ques-tions qui renvoient à la responsabi-lité de ce drame. Pourquoi le groupeélectrogène est-il hors d’usagedepuis 9 mois ? Et qui est tenu de lemaintenir en état de marche ? Lechef de service maintenance ou ledirecteur de l’hôpital ? Toutes cesquestions sont restées sans véritablesréponses tant la direction de l’hôpi-tal n’a pas voulu « communiquer »sur l’incident. Cependant, selon nossources, les experts de la SEEGs’étaient bien penchés sur ce groupeà la demande des responsables duCHRO. Un devis d’un million deFCFA avait été présenté par ces der-niers pour rendre ledit groupe fonc-tionnel. Sauf que, l’établissementn’a pas jugé nécessaire de palier àcette carence en dégageant les res-sources nécessaires. Malgré cette bévue qui incombe àM. Oyone Bekale, en sa qualité depremier responsable de l’établisse-ment, il s’est trouvé « quelques per-sonnes influentes » dans le Woleu-Ntem, selon une source proche de lafamille, qui les auraient dissuadésd’entamer des poursuites contre le

«Les populationsd’Oyem ont fait par-venir à notre rédaction

la déclaration ci-dessous, effec-tuée suite aux évènements dou-loureux que vient de subir l’an-cien député de la communed’Oyem à Libreville. »« Depuis 1990, date du retour dumultipartisme dans notre pays,nous assistons à un paysage poli-tique au Gabon que seuls ceuxqui ont le discernement peuventidentifier clairement. De ce pas-sage politique ; il y a d’une partun même pouvoir établi par lesbasses manœuvres, la forfaiture,et une opposition politique, tousdeux liés par des complicitéstacites. Et d’autre part, un peuplemeurtri, humilié, manipulé, sou-mis à la paupérisation, souventaveuglement entrainé et aban-donné en chemin.De ce même paysage politique,ceux des Gabonais qui ont prisvéritablement position, dans unsouci de démocratisation dupays, gage de son développe-ment, se sont vus mis à l’écart,décriés, évincés, agressés, voiremême assassinés, comme ce futle cas de feu Joseph Redjambé,Sam Mvé Ondo, MartineOulabou et bien d’autres… Au

nombre de ces personnes, s’estajouté aujourd’hui, JeanChristophe Owono Nguema, quivient d’échapper, pour la énièmefois, à une tentative d’assassinat,de la part des mercenaires denotre pays.C’est sur la base de ce constatque nous, population civiled’Oyem en particulier et duWoleu-Ntem en général, inter-pellons les politiques de notrepays, majorité et oppositionconfondues, pour que JeanChristophe Owono Nguema nesoit pas sacrifié sur l’autel de vosirresponsabilités et vos complici-tés tacites, comme l’ont été aupa-ravant d’autres Gabonais. Car sicela devait arriver à JeanChristophe Owono Nguema,nous répondrons de la mêmemanière, c’est-à-dire œil pourœil, dent pour dent.Quant à toi Jean-ChristopheOwono Nguema, dans ce combatde la justice, des droits del’homme et de la démocratie quetu mènes, tu n’es pas seul. JésusChrist, qui est Dieu de justice estavec toi. Nous tes frères, sœurs,mères, grands-pères, grands-mères, oncles, sommes à tescôtés. Et nous répondrons sanstarder à un éventuel assassinat de

ta personne. Que Jésus-Christqui est Dieu de combat, toujoursvainqueur, combatte à ta placecontre tes ennemis, ceux ducamp d’en face et ceux de toncamp.Il y a un adage qui dit en fang : «on ne peut jeter des pierres quesur un arbre portant des fruitsmûrs ». Oui tu portes des fruitsmûrs. Ces fruits sont : la démo-cratie véritable, et non la démo-cratie tout court parce que ladémocratie tout court dans notrepays est un mensonge ; Lesdroits de l’homme véritables, etnon les droits de l’homme cla-més haut et fort par ci et par làtout court qui sont un mensonge ;la liberté véritable et non laliberté tout court parce que laliberté tout court dans notre paysest un mensonge ; la justice véri-table parce que la justice toutcourt dans notre pays est un men-songe. Que Dieu soit avec toi,nous aussi, nous sommes avectoi. Nous veillons sur toi jour etnuit. Nous répondrons. Soit sageet que Dieu te garde ».Population civile d’Oyem par lavoix de son porte-parole Monsieur Evariste Ndong Allogo

Les populations d’Okondja ont failli laisserexploser leur colère au début de la retransmis-sion télévisée de la coupe d’Afrique des

nations de football (Can 2013), qui se dérouleactuellement en Afrique du Sud. La raison de cettemontée d’adrénaline, l’absence de moyens de récep-tion de la télévision dans cette localité. Depuis 6mois, Gabon Télévision de David Ella Mintsa n’apas remédié à la panne d’émetteurs qui permettait decapter la chaîne nationale.Il ne restait aux populations que la radio et la télévi-sion locale, propriété privée du Parti démocratiquegabonais ou l’un de ses cadres. Le drame va surve-nir lorsque les populations vont se rendre compteque cette radio et cette télévision aussi étaient nonfonctionnelles. Les responsables du PDG locauxayant entrainé les équipements desdites structurespour assurer la couverture médiatique de leurs diffé-rentes causeries politiques.C’est ce que les populations n’ont accepté. Le maire

a dû hâtivement ramener ces outils pour permettreaux jeunes de pouvoir suivre les matchs. Emergenceà la sauce ministère de la Communication ou del’ANINF ?La poste d’Okondja en manque de ménagère ?Il n’y a pas de petites économies. Alfred Mabicka, lebienheureux, semble appliquer à merveille cettemaxime à Gabon Poste qu’il dirige depuis près decinq ans. En effet, dans la bonne ville d’Okondja,tous les matins ce sont les agents du guichet quiassurent le ménage au sein de l’hôtel des postes.Peut-être que le chômage n’est pas très important àOkondja au point de devoir reconvertir une partie deson personnel de guichet en techniciens de surface.A moins que ce soit les habitants de cette contrée,réputés « très élitistes », qui rechigneraient à s’adon-ner à de telles besognes. On ose croire que dans samagnanimité, le grand Alfred donne des indemnitéscompensatoires à ces agents multifonctions.

CHRO et son directeur. Au point quecertains membres de la famille,excédés, se sont demandés ce quesignifie une telle protection autourd’Oyone Bekale venant de ces «individus » ? Beaucoup y voit unesorte de complicité des actes néga-tifs entrepris par le directeur duCHRO. D’ailleurs, nombreux sont ceux quipensent que le sieur Oyone Bekalejouit des protections en « haut lieu »,qui lui donnent un sentiment d’im-punité. C’est peut-être cela qui lerendrait insensible au devenir de sonétablissement. Le ministre de laSanté, de passage à Oyem, en accep-tant d’être reçu au domicile de M.Oyono, en lieu et place du directeurrégional de Santé, représentantdirect du ministre dans la province, acontribué à asseoir dans l’opinion cesentiment d’intouchable qui colle àpeau du directeur.Sauf que sieur Oyone Bekale estproprement en train d’enterrer leCHRO par son non professionna-lisme. Les coupures d’électricitésont récurrentes, selon les usagers.Ce qui conduit souvent aux décèsdes malades, au rallongement destemps d’intervention en chirurgie, àdes difficultés pour contrôler l’anes-thésie des patients, et enfin la dété-rioration des appareils et équipe-ments de l’hôpital surtout dans lesservices sensibles : réanimation,néonatale, laboratoire, radiologie, lebloc d’accouchement et le bloc opé-ratoire. Ce manque de professionna-lisme a d’ailleurs valu au sieurOyone Bekale d’être proprementmis hors de la province de l’OgoouéMaritime, selon nos sources, sur lapression des populations et du per-sonnel politique local. L’homme nesemble pas avoir appris la leçon etserait en train de répéter les mêmes «exploits » qu’à Port-Gentil. Les autorités sont plus que jamaisinterpellées, au premier rang des-quels le Premier ministre, chef dugouvernement et le ministre de laSanté. Faut-il qu’il y ait d’autresdécès, pour qu’elles comprennentqu’il faut mettre ce « gestionnaire àpart » hors du secteur hospitalier.Quant à la famille éplorée, qu’elles’arme de courage et saisisse les tri-bunaux. Peut-être que par ce moyen,elle parviendra plus vite à mettre cetindividu hors d’état de nuire.

Oyem/CHRO

La gestion Oyone Bekale fait une victime de plus

Une jeune femme vient de décéder au Centre hospi-talier régional d’Oyem (CHRO), à la suite d’une césa-rienne. L’alimentation en électricité s’était interrom-pue pendant l’opération. Et le groupe de relais estnon fonctionnel. C’est là le résultat d’une gestionapproximative du sieur Oyone Bekale.

Affaire Jean Christophe Owono Nguema

« La population civile » d’Oyem réagit

Okondja/CAN 2013

Le PDG manque de mettre le feu aux poudres

Nous avons reçu la déclaration ci-dessous de la « population civiled’Oyem », suite aux évènements récents impliquant Jean ChristopheOwono Nguema, ancien député PDG de la commune d’Oyem.

Ngoss Envoyé spécial

Marie-Claire Bengone Ona de son vivantEvariste Ndong Allogo, le porte-parole