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A MARIE, lycée Carnot, année scolaire 2017-2018, TS5, Géographie, Thème 2, III.
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III. Des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation
Problématique : Quelles inégalités spatiales l’intégration dans la mondialisation engendre-t-elle ?
A – Les espaces majeurs de la mondialisation : aires de puissances et centres d’impulsion.
1. La Triade : trois aires continentales dominantes.
La Triade est composée de l'Amérique du Nord, de l'Europe occidentale et de l'Asie orientale. Les caractères
communs de ces territoires sont qu’ils émettent et reçoivent des flux très importants : flux économiques
(financiers, commerciaux), d'information, et même flux humains, qui les relient entre eux. (Voir dans la partie
II). Ils sont des lieux de production industrielle (la DIT se fait largement au sein de ces aires). Ils sont aussi
des foyers de peuplement, plutôt riches (PIB ou PIB/hab) et développés (IDH sup à 0,7).
Sont présentes dans cet espace les grandes puissances économiques et politiques du monde (EU, Chine,
Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni,...).
Une différence apparait toutefois, car l'aire asiatique est, à la différence des deux autres, une «aire éclatée»,
une aire multipolaire (Japon, Corée du Sud, Taïwan, Singapour, littoral chinois en sont les pôles principaux).
2. Les métropoles mondiales. Remarque : Une métropole mondiale (ou ville mondiale) est une ville qui concentre des activités économiques et décisionnelles et
qui exerce son influence sur un territoire étendu. Dans le cas d’une métropole mondiale, son rayonnement est planétaire.
Les plus « puissantes » des villes mondiales (New York, Tokyo, Londres, Paris) concentrent les fonctions
décisionnelles les plus importantes et sont des nœuds majeurs de communication (accessibilité excellente).
Elles sont situées dans la Triade, où elles peuvent être intégrées à des mégalopoles (une mégalopole est
un ensemble de métropoles constituant une grande région urbaine). Aujourd’hui, trois mégalopoles sont
« reconnues », aux EU, au Japon, et en Europe occidentale.
Mais on voit croître le poids important et croissant de métropoles de pays émergents ou pétroliers,
comme le Brésil (São Paulo), l'Inde (Mumbai) ou la Russie (Moscou).
3. Des espaces privilégiés au cœur du processus de mondialisation.
Au sein des métropoles, des lieux-clés concentrent les activités. Ce sont tout d’abord les « CBD », qui se
multiplient avec l'importance de la métropolisation. Le modèle emblématique, est le quartier de Manhattan
à New York. Pour les villes mondiales du Sud, on peut aussi citer le quartier de Pudong, à Shanghai.
Les autres lieux majeurs sont les technopôles, c’est-à-dire les parcs technologiques, mais aussi les zones
franches (voir pge 382), elles-mêmes d'échelles variées : du simple quartier, à un littoral (Chine) ou une
région entière...
Enfin, les infrastructures de transport sont essentielles. Autour des ports existent de gigantesques ZIP.
Autour des aéroports se développement également des zones logistiques et des technopôles
B. Les espaces maritimes au cœur de la mondialisation.
Les espaces maritimes c’est-à-dire les mers et les océans (71% de la surface de la planète), recèlent un grand nombre de richesses, ont fait l’objet d’appropriations et sont sillonnés aujourd’hui par de nombreux navires.
1. Des espaces valorisés dans le cadre d’une économie mondiale.
Ils sont parcourus par des flux majeurs, puisque les ¾ des échanges de marchandises sont maritimes.
Mers et océans sont sillonnés par des navires spécialisés (porte-conteneurs, pétroliers). La flotte
mondiale a été multipliée par 4 en quarante ans.
Cette augmentation des échanges maritimes a eu pour conséquence la littoralisation des hommes et
des activités (déf page 381). Les ports modernes comme celui de Shanghai sont aménagés avec des
infrastructures dédiées comme des portiques. Des bassins sont creusés. L’espace nécessaire est
A MARIE, lycée Carnot, année scolaire 2017-2018, TS5, Géographie, Thème 2, III.
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tellement important que des terre-pleins sont parfois construits.
Les grandes routes maritimes relient aujourd’hui les grands pôles économiques mondiaux, et on voit
apparaître une nouvelle hiérarchie des ports mondiaux et des façades maritimes, avec la façade de l’Asie
orientale, puis la Northern Range, c’est-à-dire la façade européenne.
2. D’importants enjeux géoéconomiques qui en font des espaces convoités.
Les ressources sont tout d’abord halieutiques.
Les ressources sont aussi énergétiques : 22 % des réserves mondiales en pétrole et 37 % en gaz. Toutes ces
ressources attirant des convoitises, elles ont donné lieu à des enjeux autour du partage des océans. Des
ZEE ont été définies.(voir le schéma 3 page 265)
Les revendications territoriales n’ont pas pour autant disparu comme le montre l’exemple de la mer de
Chine méridionale : voir le doc 2 page 265. L’océan glacial arctique en voie d’exploration est aussi
particulièrement convoité.
3. Des enjeux géopolitiques
o Détroits et canaux sont aujourd’hui des lieux d’autant plus sensibles qu’ils sont empruntés par de
nombreux navires, comme c’est le cas par exemple des détroits de Malacca et du Pas-de-Calais. Le
développement de la piraterie est un problème majeur aujourd’hui. Les espaces maritimes voient se
développer de nombreux trafics illicites: drogues, migrants clandestins, dans les Caraïbes par exemple.
Les pays du Nord, comme de plus en plus les pays émergents (Chine 5% de la flotte mondiale, Inde,
Brésil) renforcent leur présence militaire sur les mers et océans pour garantir la sécurité de leurs navires.
Les EU sont toutefois la principale puissance capable d’intervenir n’importe où.
En plus de toutes ces menaces, les espaces maritimes sont également concernés par des enjeux
environnementaux comme la pollution liée par exemple à l’exploitation et au transport du pétrole .La
surexploitation des ressources est aussi un problème majeur. La forte hausse des captures depuis les
années 1970 a entraîné une diminution importante des stocks mondiaux de poissons En 2008, la FAO
estimait que 85 % des stocks mondiaux étaient pleinement exploités ou surexploités.
C. Territoires et sociétés en marge de la mondialisation.
1. Des Etats en mal développement.
Un territoire en marge est un territoire (donc un espace et les hommes qui y vivent) totalement à l'écart des
flux de la mondialisation. Il y a bien peu d'exemples de ce type aujourd'hui : peut-être la Corée du Nord, ou
quelques peuples premiers d'Amazonie...
En revanche, il y a des territoires très peu intégrés : les flux qui les relient aux pôles-moteurs sont faibles.
Les facteurs de cette mauvaise intégration sont, par exemple, l'enclavement physique, lié à la distance, à
l’insularité et au relief qui entrainent une accessibilité médiocre. Il s’agit parfois aussi d’un « enclavement
culturel » lié à un refus de la culture occidentale dominante dans le processus de mondialisation (exemple
d'isolement volontaire). Les raisons de l’enclavement peuvent être politiques : (guerres interétatiques ou
civiles,...), corruption. Enfin, les difficultés sont parfois économiques avec des populations aux revenus trop
faibles pour consommer. A l'échelle mondiale, sont recensés aujourd’hui 48 PMA (pge 260) dont la
localisation est assez symbolique des dynamismes de la mondialisation : 1 en Amérique (Haïti), 34 en Afrique
subsaharienne et 13 en Asie/Océanie. Pour ces Etats, les difficultés empêchent, ou limitent, l'intégration
dans la mondialisation, et cette marginalisation ne permet pas de résoudre les difficultés...
Même si la plupart de ces territoires n'ont « rien à offrir » aux principaux acteurs de la
mondialisation et sont des marges évitées, quelques-uns sont tout de même intégrés par des flux illicites :
drogue(s), armes, hommes, mais aussi des flux légaux. Certains offrent en effet des ressources exploitées
par les grandes puissances. C’est le cas par exemple des pays d’Afrique subsaharienne avec l’exploitation
des minerais (uranium au Niger) ou des réserves d'hydrocarbures. Ces pays sont aussi de plus en plus
insérés par les flux d'information (rôle de la téléphonie et de l'internet).
A MARIE, lycée Carnot, année scolaire 2017-2018, TS5, Géographie, Thème 2, III.
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2. Des inégalités à l’intérieur des Etats.
A l'échelle des Etats, on observe aussi des inégalités, y compris dans ceux qui sont au cœur de la
mondialisation. Les écarts existent par exemple, entre la ville et la campagne, ou entre les littoraux et
l’intérieur des terres. L'exemple de la Chine (ou du Brésil) est très significatif pour ces deux fractures.
NB : des exemples seront redonnés en cours dans le thème III de géographie.
3. Des inégalités à l’intérieur des métropoles.
A l'échelle métropolitaine également, il y a des territoires marginalisés, y compris dans les métropoles
puissantes. On peut prendre pour exemple les métropoles d'Amérique du sud (cet exemple sera repris en
classe) ou celles d'Afrique, avec les quartiers spontanés périphériques totalement marginalisés, alors que
de puissants CBD s'affirment sur la scène mondialisée...
Dans tous les cas, ces cassures territoriales s'accompagnent de cassures sociales : populations
«mondialisées» et populations marginalisées...