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ÉDITION DU LUNDI 9 AVRIL 2012  |   VOLUME LXXIX NO°24 |  LE JOURNAL INDÉPENDANT DE L’UNIVERSITÉ D’OTTAWA Rétrospective d'un journal encore bien vivant - 80 ans d'histoire en revue Illustration : Maxime Charlebois

Edition du 10 avril 2012 - Édition spéciale

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ÉDITION DU LUNDI 9 AVRIL 2012  |  VOLUME LXXIX NO°24  | LE JOURNAL INDÉPENDANT DE L’UNIVERSITÉ D’OTTAW

Rétrospectived'un journalencore bien vivant

- 80 ans d'histoire en revueIllustration : Maxime Charlebo

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Une Société qui évolue, un art qui s’enracine,un français qui rayonne

Le 80e anniversaire de La Rotonde s’avèreune date très importante pour les jour-naux étudiants de l’Université d’Ottawaet la rancophonie canadienne. En eet, La Rotonde s’illustre comme étant le plusancien journal rancophone universitaire àl’extérieur du Québec. En ait,  La Rotonde occupe une place unique dans la vie étu-diante du campus et nous protons de cetanniversaire pour aire un survol histo-rique.

Le premier numéro de La Rotonde est pu-blié, le 21 novembre 1932, par la Sociétédes débats rançais. Il s’agit du premierjournal étudiant entièrement rédigé enrançais à l’Université d’Ottawa, puisquele journal précédent, le V.A.R., publié de1926 à 1928, était bilingue. Le bimensuel

compte quatre pages et un abonnementannuel coûte 50 sous. En 1936, le journaldevient un mensuel, mais est à nouveauédité deux ois par mois dans les années1950 et, à partir de 1964, une ois par se-maine durant l’année scolaire.

Au cours des premières années,  La Ro-tonde s’attarde aux activités de la Sociétédes débats rançais, des autres associa-tions étudiantes et aux évènements tou-chant l’établissement, ses dirigeants etses proesseurs. Le journal s’intéresse éga-lement aux questions concernant la jeu-nesse catholique et condamne vigoureu-sement le communisme et l’athéisme. Enait, La Rotonde se veut très respectueusede l’ordre établi.

Les revendications étudiantes

 La Rotonde devient, en 1943, l’organe del’Association des étudiants de langue ran-çaise de l’Université. À partir de 1947, ellerelève de la Fédération étudiante. L’admi-nistration centrale, dirigée par les pèresoblats, maintient néanmoins un regardattenti sur les aaires du journal. Cetteingérence ne pose cependant pas de pro-blèmes au cours des premières décennies.Touteois, après la Seconde Guerre mon-diale, la société change et au milieu desannées 1950, les étudiants réclament plusd’autonomie. En 1956,  La Rotonde estmême proclamée, lors des assises de laPresse universitaire canadienne, le journalle plus censuré du Canada. À la suite decette déclaration, le directeur de  La Ro-tonde exige la liberté de presse.

Ces revendications entraînent des rictionscroissantes entre les dirigeants du jour-nal et ceux de l’Université. La publicationde  La Rotonde est d’ailleurs interdite àquelques reprises. Les tensions atteignentun paroxysme en octobre 1958, lorsqueles trois membres de la direction de  La Rotonde sont démis de leurs onctionspour avoir publié un rapport qui mécon-tente ortement l’administration. Le jour-nal cesse d’être publié. Cette destitutionspectaculaire soulève la colère des milieuxétudiants du pays, qui considèrent cettedécision comme une atteinte à la libertéde presse.

La Fédération des étudiants demande àla direction de revenir sur sa décision,mais cette dernière rejette catégorique-ment la requête, ce qui entraîne la démis-

sion du président de la Fédération, Mar-

cel Prud’homme. En somme, ce confitconrme hors de tout doute l’autorité del’administration centrale sur le contrôledes journaux étudiants.  La Rotonde re-prend sa publication, avec de nouveauxdirecteurs, le 30 janvier 1959. La crise estterminée.

Fait intéressant à noter : les relations entrel’administration oblate et les directeurs dujournal étudiant de langue anglaise, The Fulcrum, s’avèrent beaucoup plus harmo-nieuses. En eet, il semble que les étu-diants anglophones respectent beaucoupplus l’autorité et les décisions des diri-geants de l’établissement.

Après la restructuration de 1965

Après la restructuration de l’Université en1965, le corps étudiant contrôle totalementses journaux. À la n des années 1960,touteois, ces derniers ne parviennent plusà intéresser la population étudiante. En é-vrier 1969, l’Association générale des étu-diants supprime  La Rotonde et le journalétudiant anglophone, The Fulcrum, pourles remplacer par une revue bilingue,  Id.Le mensuel ne connaît cependant pas lesuccès espéré et il disparaît rapidement.En septembre 1970,  La Rotonde renaîtaprès plusieurs mois d’absence.

Le contenu de  La Rotonde évolue consi-dérablement après 1965. Certes, le jour-nal continue de s’intéresser de près à laFédération étudiante et, plus récemment,à l’Association des étudiants diplômés,mais il s’arrête moins aux corps adminis-

trati et proessoral. En réalité, La Rotonde 

traite maintenant de tous les sujets teque le nationalisme québécois, la condtion éminine, l’homosexualité, l’environement, les rais universitaires et le sidLes évènements culturels du campus et la région de la capitale, ainsi que les eploits sportis des équipes universitaireoccupent aussi une place importante.

Par ailleurs, on remarque de nombreux ticles et éditoriaux traitant du bilinguismet des droits ranco-ontariens. De plule journal n’hésite pas à critiquer sévèrment certaines décisions et orientations l’administration universitaire, mais audes associations étudiantes. En ait,   Rotonde jouit d’une totale indépendancmême si une partie de ses onds prviennent de la Fédé et de l’Association d

étudiants diplômés.

Bre,  La Rotonde, publiée actuellement2000 exemplaires, contribue depuis prd’un siècle à inormer la population étdiante et la communauté universitaire. Dplus, ce journal contribue de açon tagible au rayonnement de la rancophonà l’Université d’Ottawa.

En terminant, nous tenons à remercitous ceux et celles qui ont œuvré bénvolement, au l du temps, au développment de ce journal unique, non seulemeà l’Université d’Ottawa, mais en Ontarançais. C’est grâce à votre engagemeexceptionnel que La Rotonde est présendepuis si longtemps sur le campus. Longvie à La Rotonde et bonne route vers vocentenaire.

Survol historique Michel Prévost, archiviste en che de l’Université d’Ottawa

Lettres

Peu de souvenirs subsistent de l’époque oùla Société de débats a vu le jour à l’Univer-sité d’Ottawa. Premier club rancophonesur le campus, la Société a commencé sesactivités en 1887. Il audra attendre 2006pour que la Société étudiante des débatsrançais de l’Université d’Ottawa (la SED-FUO comme on la connaît aujourd’hui),alors usionnée avec l’English DebatingSociety (EDS), prenne son envol. En eet,c’est en 2006 que les quelques membresrancophones de l’EDS ont décidé de re-donner au débat rançais sa propre repré-sentation, sa propre voix.

Un saut de près de 120 ans semble mini-miser le chemin accompli par la Société.Pourtant, ce qui vient entre 1887 et 2006demeure fou. Quoiqu’on sache qu’elle aété membre ondateur de  La Rotonde en1932, seuls quelques documents témoi-gnant de l’existence de la Société ont sur-

vécu. [...]

À la création de la SEDFUO à l’automne2006, les membres étaient peu nombreux,parois même pas assez pour aire unseul débat! On tente cette même année-làd’organiser la coupe Pierre-Elliott-Trudeauqui, malheureusement, devra être annuléepar manque de participants (la premièreédition aura lieu l’année suivante). À l’ex-térieur, la Société s’illustre déjà dans di-érents tournois interuniversitaires, maisceux-ci sont, à cette époque, isolés. Malgréces embûches, c’est par la persévérancede ses ondateurs et de ses membres quela SEDFUO a su poursuivre ses activités,poursuivre sa participation à la construc-tion de l’art oratoire rancophone panca-nadien qui, lui aussi, évolue.

Et aujourd’hui, la SEDFUO brille, sur lecampus et ailleurs. Elle continue de colla-

borer avec diérentes instances de l’Uni-versité en présentant des discours publics.Elle recrute de nouveaux membres et dé-veloppe de plus en plus d’outils pour lesencadrer. La coupe Pierre-Elliott-Trudeaua, l’automne dernier, célébré sa 5e édition.La SEDFUO continue de s’illustrer dansles tournois interuniversitaires en ran-çais, maintenant au nombre de cinq et serépétant sur une base annuelle régulièredepuis trois ans. Pour la 3e année consécu-tive, la Société est couronnée championnenationale de débat oratoire en rançais etpour la 3e année consécutive, le meilleurdébatteur rancophone se trouve dans sesrangs. Et à voir la motivation, l’implicationet l’enthousiasme de ses membres, de plusen plus nombreux, c’est l’art oratoire, c’estle rançais qui resplendit.

Et ce sont surtout ceux qui le ont vivre,ce rançais, à travers l’art oratoire, qui lui

donnent sa beauté. Chacun a ses proprraisons, ses propres açons de le avivre. Certains sont sous les eux de rampe, d’autres sont en coulisses; certaisont posés, d’autres, enfammés; certaiviennent pour s’amuser, d’autres, pour aprendre, d’autres encore, pour les deuxla ois… Lorsqu’on demande aux membrce qu’ils en retirent, les réponses dièreet se ressemblent. Ils y trouvent le patage, l’originalité, un moyen d’expressipacique – ou un déoulement, pourqupas! –, un sens de la communauté, uaçon d’appliquer ce qu’on apprend sur lbancs d’école, un dé intellectuel…

L’art oratoire, c’est réussir à aller au-dede ses opinions, de ses positions, de svaleurs; c’est réussir à aller au-delà de smême. Et c’est là, selon moi, la diusiorale de la langue rançaise dans sa ormla plus complète et achevée.

Catherine Blanchard, présidente, Société étudiante des débats rançais de l’Université d’Ottawa

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Survol du logodepuis les débuts

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1930 1935 1940 1945 1950 1955 1960 1965

de 1932 à 1941La Rotonde

15 mars 1935

L’Université d’Ottawa ressortvictorieuse du concours interuni-versitaire canadien des débats àla radio.

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19331932 1934 1935 1936

15 mars 1933 

La bibliothèque de l’époque,située sur l’avenue Laurier, subitune réorganisation pour accom-moder les étudiants. L’administra-tion y ajoute une salle de lectureet divise les ouvrages pour créerune section pour consultationseulement.

15 novembre 1932

La toute première Rotonde relateles grandes lignes des échangesde la Société des débats fran-çais de l’U d’O, sa fondatrice. La

copie se vend 0,05 $, et il estpossible de s’abonner pour un anmoyennant la modique somme de0,50 $.

6 mars 1933

À 13 h 30, la cave où les déchetsde papier sont rangés prend feu.Les pompiers maîtrisent l’incen-die en 30 minutes, limitant ainsiles dommages. Les assurancescouvrent en partie les pertespeu considérables. Un étudiant,Raymond « Jokum » Sylvestre, qui

est à la fenêtre du même édifice,se fait arroser par les pompiers.Sylvestre doit malheureusementterminer sa journée mouillé.

11 mars 1933

L’U d’O doit affronter l’UniversitéMcGill à l’occasion du tournoide hockey à London, en Ontario,mais McGill refuse de s’y rendreparce que les étudiants ont desexamens à préparer. L’U d’O estdéfaite par l’Université WesternOntario, 6 à 1.

15 avril 1935

La Rotonde analyse les tensionspolitiques et économiques sur lascène internationale et met engarde les étudiants de l’U d’O

face à une guerre imminente surle continent européen.

15 avril 1935

La Rotonde analyse les tensionspolitiques et économiques sur lascène internationale et met engarde les étudiants de l’U d’Oface à une guerre imminente sur

le continent européen.

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Mars-avril 1937

Le Gris et Grenat termine la meilleu-re saison de ballon-panier de sonhistoire sans aucune défaite et avecle championnat régional en poche.

Sarah Lanthier |  Journaliste Actualité

2 octobre 1941 

Howie Morenz Jr., fils du légen-daire joueur des Canadiens deMontréal, se joint aux équipes degouret (hockey) et de football duGrenat et Gris.

1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

19381937 1939 1940 1941

24 octobre 1941

Alors que la France est occupéepar l’Allemagne et que le dangerd’anglicisation des francophonesest régulièrement traité dans lespages du journal, La Rotondemanifeste fermement son

sentiment d’appartenance à laFrance en affirmant que « jamaisun Canadien-Français ne devrarenier la France comme sa mèrepatrie ».

11 novembre 1941

« Conflit de croix ». Voilà le titreque porte la une du 11 novembre1941. Le nazisme gagne duterrain en Europe. Se sentantvisiblement menacée par celui-ci, La Rotonde condamnel’Allemagne hitlérienne, nonpas parce qu’elle représentel’extrême droite ou qu’elleincarne le racisme biologique

et l’antisémitisme, mais plutôtparce que ce serait un affront auchristianisme. Pour le rédacteuren chef de l’époque, la croixgammée « serait appelée àremplacer l’autre croix; celle duChrist, qui n’a plus de raisond’être dans le nazisme ».

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La politique étudiante à l’U d’O n’a pasbeaucoup évolué à travers le temps. Cer-

tes, le contexte n’est pas le même qu’à laondation de La Rotonde en 1932. La reli-gion est maintenant absente sur le cam-pus. Cependant, en ouillant l’histoire,on remarque que les pratiques restent lesmêmes. Les mêmes confits, les mêmesdébats.

En 1954, un complot pour destituer le pré-sident de la Fédé, Gérald de la Chevrotière,échoue, alors que le vote de conance de-mandé par Jean Enriquez ne passe pas. En1982, les étudiants de médecine souhai-tent se séparer de la Fédération étudian-te de l’U d’O (FEUO). En 1983, 40 000 $« disparaissent » des bureaux de la FEUO.Puis, en 1993, le Conseil d’administrationde la FEUO décide d’annuler le vote pourle poste de vice-président à l’interne étantdonné qu’un seul candidat se présentait.

Un seul des représentants élus de la FEUOs’est opposé à cette mesure.

Tous ces exemples du passé ne semblentpourtant pas si lointains. Des évènementssimilaires ont eu lieu au cours des cinq

dernières années. Ratication d’une can-didate après la disqualication d’un autre.Tentative de séparation de plusieurs corpsédérés. Des évènements qui ne sont pasnouveaux sur le campus.

La Semaine 101, ou Semaine d’accueil,

ore aussi son lot d’histoires croustillan-tes pour les représentants étudiants! Le16 septembre 2002,  La Rotonde rapporteque trois membres exécutis de l’Associa-tion des étudiants en sciences ontété démisde leurs onctions pour avoir encouragé àla nudité pendant la Semaine d’accueil. Ilsperdent leur droit de vote et de se représen-ter aux élections jusqu’à la n de l’annéeuniversitaire. Une pétition de 350 noms lessoutient alors, car il semble que le règle-ment comporte trop de zones grises. Lesmembres exécutis reprennent nalementleurs onctions. Dans la même veine, cetteannée, un représentant étudiant a perduson poste pour avoir distribué de aussescartes d’identité à des mineurs.

Le taux de participation aux élections dela FEUO a été en dents de scie : en eet,

si, en 2006, un nombre record d’étudiantsse présentent aux urnes (5000 votes, soit18,9 %), les élections de 1993 n'attirentque 5,4 % de la population! Quand per-sonne ne vous surveille, surtout dans uncontexte d’apprentissage, qui souligne vos

erreurs? Comment éviter de les reaire?

Alors que 1929 marque la naissance la Fédération nationale des étudiants duniversités canadiennes, où la Faculté darts de l’U d’O a un siège an de noudes liens étroits avec d’autres univer

tés canadiennes, en 2003, l’assemblgénérale de la FEUO rejette l’adhésionla Fédération canadienne des étudiantet des étudiants. Touteois, à l’issue d’uvote coloré, les étudiants changent d’idquelques années plus tard.

PLUS ÇA CHANGE, PLUS C’ESTPAREIL!

Julien Paquette |  Journaliste

Anaïs Elboujdaïni | Rédactrice en che 

Politique étudiante

ChroniqueLa FEUO, parlement U d’Ottavien

Julien Paquette, photographe

Au Parlement fédéral, avec le gouvernementau pouvoir, celui des conservateurs, les rela-tions avec les médias sont plutôt difficiles. Àl’U d’O, les relations peuvent également êtreassez tendues entre médias et politiciens.

En observant ce qui s’est passé dans lesannées précédentes, on constate que c’est

plutôt généralisé. À quelques exceptionsprès, on a pu observer des dissensionsentre La Rotonde et la Fédération étudiantede l’U d’O (FEUO) chaque année. C’estune constante. Plusieurs facteurs peuventl’expliquer : la jeunesse, l’inexpérience,l’idéalisme.

Chacun de son côté, politiciens et journalis-tes tentent d’apprendre leur métier. Ils fontdes bons coups, des erreurs. Que ce soitpar mauvaise foi ou inexpérience, des ten-sions en résultent. Tout le monde apprendde ça. Les médias étudiants ont leur boutde chemin à faire pour améliorer la situation,mais les élus de la FEUO doivent égalementfaire leur part pour éviter que leurs relationsavec les médias s’apparentent à celles duParti conservateur.

Répondez à nos questions avec honnêtetéet franchise. Faites de votre mieux pourinformer les étudiants de vos décisions.Vous avez un site web qui fonctionne, utili-sez-le. Tout le monde y gagne. Les médiasétudiants ne sont pas là pour vous faire malparaître. Tout ce qu’ils souhaitent, c’est ob-tenir votre avis. Peu importent les décisionsque vous prenez, si vous les défendez, vousaurez notre respect le plus complet, notrereconnaissance la plus sincère.

Nous apprenons tous. Nous sommes, mal-gré tout, dans un contexte académique.Parlons-nous, échangeons, faisons en sorteque les médias étudiants aient les outilspour rapporter les nouvelles du campusle plus fidèlement possible. Faisons ensorte que la FEUO et ses initiatives soientconnues des étudiants. Faisons tout en no-tre pouvoir pour que les réunions du Conseild’administration ne deviennent pas le Parle-ment de l’U d’O.

Faisons en sorte que les seules dissensionsentre médias et politiciens sur ce campussoient sur le fond, et non la forme.

Du sur-place depuis1848?

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La fambée des rais de scolarité à l’U d’O

Rien n’est plus d’actualité que la hausse

des rais de scolarité, compte tenu de lamaniestation étudiante du 22 mars der-nier à Montréal et de la grève généraliséeau Québec, ainsi que du petit soulèvementcontre la hausse, ici à l’U d’O, de lundi le2 avril dernier. Pourtant, en 1932,  La Ro-tonde publie un éditorial se positionnantcontre les rais de scolarité tout court. Àl’époque, le prolétariat, toujours aux prisesavec la grande dépression, se dit victimede discrimination ace aux bourgeois surle plan de l’accès aux études supérieures.Le débat de cette décennie est centré surla gratuité scolaire, un discours d’actualitéencore aujourd’hui.

En 1982, l’annonce d’une hausse amèneles étudiants à boycotter le paiement desrais pour janvier, reportant ainsi les verse-ments à l’été suivant. Malgré les manies-

tations estudiantines dans tout l’Ontario et

la crise du logement qui mettent à la ruedes centaines d’étudiants, une hausse de5 % est endossée en 1984.

En 1993, une hausse de 30 % sur deux ansest annoncée par le gouvernement onta-

rien. Le président de la FEUO de l’épo-que, Guy Caron, diuse une lettre réutantcette proposition. Le 23 novembre 1993,1000 étudiants maniestent devant Taba-ret, hurlant au recteur, Marcel Hamelin, dereuser la hausse. En mars 1994, les néo-démocrates augmentent tout de même lesrais de scolarité de 20 % sur deux ans.

Pour accompagner cette explosionconstante des rais de scolarité, l’année2004 est marquée par une augmentationconsidérable du prix des manuels scolai-res. Les rais de scolarité augmentent sanscesse malgré l’opposition des étudiants,qui dure depuis plus de 80 ans.

Depuis 1932, d'articles dénonciateurs enéditoriaux virulents,  La Rotonde encoura-ge les étudiants à se mobiliser, voire à sim-

plement réagir ace à divers sujets. Toute-ois, la présence silencieuse et eacée desétudiants de l’U d’O se ait toujours dou-loureusement sentir sur le campus. Lesannonces, parois cocasses et parois dé-sespérées, pour encourager les étudiantsà participer à  La Rotonde sont présentesdans de nombreuses éditions au cours deses 80 ans d’existence.

En 1957, malgré une ore plutôt alléchan-te consistant à récompenser les collabora-teurs journalistes par de l’insomnie et desmaux de têtes, les jolies secrétaires de-mandées pour combler les postes vacantsne ont pas la le devant les bureaux de La Rotonde. En 1933, les journalistes alertentles étudiants aux dérangements économi-ques et politiques internationaux. En pleintemps de guerre, l’éditorial du premier nu-

méro de 1941 « demande à la population

étudiante de contribuer au journal ». Ocondamne « l’individualisme païen » et appelle les étudiants (et les quelques étdiantes) à s’impliquer dans l’Action cathlique universitaire.

De nos jours, les enjeux auxquels  La Rtonde ait réérence sont plus locaux, comme les élections étudiantes de la FEUPar exemple, en 1993, seulement 5,7des étudiants se présentent aux urne La Rotonde souligne l’amorphisme de FEUO et des étudiants. Cependant, les sperstars déplacent des oules, comme lodu passage de la lauréate du Prix Nobde la paix de 1992, Rigoberta Menchú,l’U d’O la même année.

Le Gris et Grenat rassemble aussi doules d’étudiants à certaines époquesurtout à l’occasion des matchs conl’Université Carleton, une rivalité moimarquée aujourd’hui. Certaines annésont pourtant marquées par les gradivides, comme le démontre la Classique la capitale de 2012.

Sarah Lanthier |  Journaliste Actualités Sarah Lanthier |  Journaliste Actualités

Frais de scolarité Engagement étudiant

La sourde oreille

des recteurs etdu gouvernementontarien

Les étudiants

effacés et silencieuxde l’U d’O

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Dans lemille ou à côtéde la plaque

SPORTS CULTURE

Catherine Dib | Che de pupitre

n 1955, alors que la rivalité entre leséquipes de ootball respectives de

Carleton et de l’U d’O semble à plat, BrianMcNulty, che de pupitre au  Fulcrum et

étudiant à l’U d’O, demande à un bijoutierd’Ottawa de aire don d’une peluche depanda, aectueusement nommée Pedro,aux Gee-Gees, en guise de mascotte. Aul des ans, le panda a été remis à l’équipegagnante du match de ootball entre lesRavens et le Double G. C’est ainsi qu’avu le jour la plus grande rivalité de tousles temps entre ces deux universités : lePanda. La tradition du Panda s’est étenduesur 44 ans, soit jusqu’à ce que l’équipe deCarleton se retire, après la saison 1998.Touteois, on a déjà annoncé le retour dePedro, puisque Carleton retrouvera sonéquipe de ootball en 2013. Depuis 1955,les Gee-Gees l’ont remporté 31 ois et lesRavens, seulement 13.

Au cours de son existence, la peluchePedro a vu sa part de médiatisation. Elle

est notamment candidate à la présidencede la édération étudiante de l’UniversitéCarleton en 1956. Deux ans plus tard, en1958, après qu’Ottawa a remporté le matchannuel, la peluche part en tournée qui lamènera à l’Université McGill, à l’Univer-sité Western Ontario, à l’Université de laColombie-Britannique, à l’Université de laCaliornie à Los Angeles et à l’Universitéde l’Alabama. Des rumeurs qui circulent àl’époque suggèrent que le célèbre pandaserait même allé jusqu’au Pérou, au Mexi-que et même en Europe.

En 1967, dans le cadre de la hate week quiprécède la tenue du Panda, des étudiantsdes universités d’Ottawa et Carleton orga-nisent du vandalisme sur le campus adver-se. Après ce scandale, la tenue du Pandal’année suivante, 1968, est menacée. Grâ-ce au mouvement hippie, la hate week semétamorphose en love week et Pedro per-sonnie un tendre enant de 13 ans.

Durant la mi-temps du Panda de 1977, desétudiants de l’U d’O libèrent cinq porcssur le terrain du parc Lansdowne. Les ani-maux avaient été apportés sur le lieu ducrime dans une boîte sur laquelle était ins-crit « côtes de porc Carleton ». La Sociétépour la protection des animaux d’Ottawaporte plainte contre l’U d’O après cet inci-dent.

En 1979, après une carrière de 24 années,la peluche est immortalisée au Temple dela renommée du ootball canadien. Un tro-phée à l’egie de Pedro est coulé dans le

cuivre pour que la tradition se poursuive.

En 1985, l’Organisation pour la libérationde Pedro de l’Université Queen’s kidnappela peluche et la tient en otage. Une vastecampagne de nancement est lancée pourrapatrier la mascotte. La campagne quiavait pour nom « Pand-Aid » visait aussi àrécolter des onds pour la amine en Ari-que.

Le Panda 1987 est marqué par une tragé-die : une partie des gradins surélevés duparc Lansdowne s’eondrent, causant lachute de 30 étudiants carletoniens. Lespartisans subissent plusieurs blessuressérieuses. Une étudiante se casse le cou enplus de rester dans le coma pendant unevingtaine de jour. L’année suivante, d’im-portantes mesures de sécurité sont mises

en place et les deux universités limitent lavente de billets. La participation étudianteaux matchs chute comme jamais aupara-vant, si bien que les agents de sécurité seont plus nombreux que les partisans.

Pedro— le panda La rivalité Ottawa-Carleton prendune dimension insolite

 Vincent Rioux | Che de pupitre

E  La Rotonde a toujours eu son lot de mélo-manes à portée de main pour commenterl’actualité musicale de leur plume ratou-reuse. Malgré la bonne volonté de ces

musicovores assidus au l des années, ilarrive qu’on se trompe, qu’on soit com-plètement à côté de la plaque. Quelquesartistes subiront donc à nouveau une éva-luation pour ce retour dans le temps.

U2 —  ZooropaDans le mille

À son neuvième album, le groupe U2 sur-prend son public en sortant aussi rapide-ment ce disque, considéré le premier al-bum « cyberpunk » de l’histoire. La Roton-de considère pour sa part que le tout est unbon album, orant un mélange étonnantet innovateur pouvant combler autant lesans que les non-initiés.

Théodore Fontaine —  La guerre et  son amant 

À côté de la plaque

Groupe de l’Outaouais, le style musicalalliant olk, swing manouche et violontzigane a peut-être contribué à garder les

pieds bien ancrés dans l’underground. style indénissable entre la fûte à bec etpunk rock mentionné dans l’article de   Rotonde le restera sans doute.

Brasse-Camarade — Les étrangersDans le mille

Groupe ontarien de blues rock, Brasse-Cmarade est l’un des groupes ranco-onriens les plus reconnus de l’histoire récete. La Rotonde couvrait souvent les speccles dynamiques de Brasse-Camarade, dernier venant souvent aire un tour surcampus ou aux alentours. Le groupe, qétait ort apprécié de son vivant, s’est dsout en 1999.

Billy Joel — River of DreamsÀ côté de la plaque

La critique dans nos pages était implcable : l’album ne présente aucune évlution et est acilement oubliable. Tou

ois, malgré ses imperections, le disqa reçu plusieurs prix et est considéré pplusieurs comme les adieux de Billy Joau monde de la musique pop.

Tous ces gens restés dans l’ombou à côté de la plaque

Vous pouvez le constater par vous-mêm La Rotonde a présenté sa part d’artistcanadiens dans ses pages bigarrées. Aloque notre cher journal lui annonçait ubrillante expansion vers de nouveacieux en 1998, le rock alternati de Plus’est éteint en 1999, un an après la partion de l’article. Bien que  La Rotondetoujours cherché à entretenir un intérpour la scène musicale locale, être trop otimisme, ce n’est parois pas assez. AinMarie-Laure Béraud, ou encore The Mnoxydes, ont rapidement dégonfé aprque notre cher journal leur a annoncé ubrillant avenir vers les étoiles.

Le culture junkie qu’est notre journalaussi vécu des moments touchants. À l’ocasion de son passage à Ottawa en 199Lhasa de Sela accorde une entrevue tochante à  La Rotonde, déclarant que, biqu’elle ne prévoie pas vivre vieille, eespère touteois rester créative et lucid« Je ne veux pas devenir une vieille pesonne qui soit seulement gentille », metionne-t-elle.

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Philippe Falardeau

PORTRAIT

Catherine Dib | Che de pupitre

DE L’ANGLE ACADÉMIQUE À LA PRISEDE VUE CINÉMATOGRAPHIQUE

« C’est important d’avoir des films où onvoit des personnages dans des milieuxenracinés dans des réalités sociales etpolitiques. » Si le cinéma de Philippe Fa-» Si le cinéma de Philippe Fa-

lardeau se tisse de personnages nuancéset de mises en scène qui ne prétendentni n’ont l’ambition de faire la morale, c’estque tenter de miroiter les problèmes denotre société sur la pellicule impliquede résister aux clichés que fabriquentles caricatures grossières et la narrationconvenue. Il faut tact et délicatesse pourdépeindre un large portrait avec justesseet réalisme à travers les plus petits sou-cis du quotidien, tel que vu dans La moi-tié gauche du frigo ou encore Monsieur Lazhar , film adapté d’une pièce d’Évelynede la Chenelière qui connaît un grandsuccès de par le monde depuis sa sortieen 2011.

Pourtant, le parcours du prolifique Phi-lippe Falardeau est plutôt atypique,compte tenu de son passage à l’U d’O,dont il a obtenu un baccalauréat ensciences politiques. En effet, du bac-calauréat aux Oscars en passant par laCourse destination monde de Radio-Ca-nada, le chemin sinueux reliant ses pas-sions laisse une marque visible sur sonœuvre, si on considère ce qui le remue.

Étudiant typique, parcours atypique

Malgré la distance parcourue, certainsmoments clés vécus à l’U d’O restentancrés dans l’imagination grouillante duréalisateur. « Chaque automne, quand l’aircommence à se rafraîchir, que l’air devientun peu plus clair, un peu plus crispé, je mesouviens du retour à l’école, des débutsde session à l’université. On faisait sonchoix de cours; comme tout le monde,on en prenait plus que cinq pour en lais-ser tomber en cours de route », relate-t-illorsqu’il est question de son passage àl’Université canadienne, de 1985 à 1989.

Étudiant modèle ayant reçu la médailled’argent de l’Université et une boursecommémorative, le réalisateur se remé-more aussi les longues soirées d’étude :« J’étais pas mal loner , je passais la plu-part du temps à la bibliothèque Morissetsous les néons », un rituel de passage parchez nous, après tout. Tout comme les

postes de guide sur la colline parlemen-taire ou d’hôte au Centre national desArts, qu’il a occupés durant ses études.

Reconnaissant d’emblée le caractère uto-pique du bilinguisme déclaré, non seule-ment à l’U d’O, mais aussi dans la région,c’est surtout en tant qu’analyste politiquepour la Fédération des francophones horsQuébec que Philippe Falardeau a eu uncontact direct avec les réalités sociolin-guistiques canadiennes.

Détour pour aboutir à la croisée

Aujourd’hui réalisateur primé, M. Falar-deau voit ses études en sciences socialescomme un gain. « La morale de l’histoire,c’est qu’en sciences sociales, quand onest sérieux, on se permet une formationgénérale qui ouvre toutes les possibilités.Ce n’est certainement pas aussi facile etrémunérateur qu’une formation profes-sionnelle », explique-t-il.

Il précise que ses cours en sciences poli-tiques ont favorisé l’épanouissement d’unesprit critique, outil nécessaire au déve-loppement de documentaire. « J’avais prisdes cours de droit aussi, mais les coursde politique permettaient la critique,alors que le droit était surtout l’étuded’un système rigide. On dit “sciencespolitiques,” mais ce n’est pas forcémentune “science.” C’est une discipline enconstante mouvance! » commente M. Fa-lardeau.

Par ailleurs, le réalisateur continue à ce jour de puiser son inspiration dans sesétudes, puisqu’il élabore présentementune comédie politique : « C’est encoreprématuré, mais le personnage principalest un politicien. C’est certain que cesenjeux sont des choses qui me tiennentà cœur! »

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1930 1935 1940 1945 1950 1955 1960 1965

1939-1945 La Rotonde publie le nom desanciens qui sont outre-mer.

1942 

L’U d’O construit un baraquementmilitaire sur le campus pour loger500 femmes du Service fémininde l’Armée canadienne.

1941-1942

L’ancêtre de la section Sportsporte tantôt le nom de « Vitaminessportives », tantôt celui de« Palestre sportive ».

8 février 1946 La Rotonde devient membre de laPresse universitaire canadienne.

Septembre 1945

La Seconde Guerre mondiale

prend fin. Au total, 1158 anciensde l’U d’O ont participé à l’effortde guerre.

23 octobre 1942 L’équipe de tennis remporte un12e championnat en 17 ans.

19431942 1944 1945 1946

197

de 1942 à 1951

La Rotonde30 octobre 1946 On inaugure officiellement laFaculté de médecine.

22 avril 1946

La Rotonde se réjouit de lanaissance de la Fédérationcanadienne des universitairescatholiques.

1943 

La Fédération des étudiants estmise sur pied. En fait, la création dupremier conseil étudiant remonteà 1929, avec le conseil local de laFédération nationale des étudiantsdes universités canadiennes.

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1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

1947

La Rotonde publie une entrevueavec un ancien de l’U d’O,Guy L. Côté, qui a obtenu uneprestigieuse bourse Cecil-Rhodes. M. Côté est par la suitedevenu un grand documentariste,puis producteur à l’Office national

du film du Canada. L’Ottaviend’origine est aussi le fondateur dela cinématographie québécoise.

19481947 1949 1950 1951

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 Vincent Rioux | Che de pupitre

L’ensemble des années 1940

Durant ces années, La Rotonde est un véritable vecteur d’information pourla communauté francophone d’Ottawa. On y publie souvent des avis demariage et de décès, ainsi que des condoléances. Durant la guerre, le

 journal publie à chaque édition la liste des anciens de l’U d’O au front. À lafin de chaque année paraît la liste des diplômés avec leur photo.

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L’U d’O a ociellement ranchi le cap des40 000 étudiants à l’automne 2011. Dansce nombre, on retrouve un peu moins de13 000 rancophones. Proportionnelle-ment, on parle de 31,7 % de rancophones.Depuis quelques années, on rôle vérita-

blement le chire magique de trois étu-diants sur dix qui ont le rançais commepremière langue parlée. Pourtant, le ran-çais dominait l’anglais, jadis.

La question qu’il aut se poser ici n’est passi l’U d’O devrait ou non devenir unilingueanglaise, mais bien à quand la sortie duplacard. La planication stratégique « Des-tination 2020 » de l’administration Rockest positive lorsqu’on se concentre surl’enjeu de la dualité linguistique.

Cinq points dans le plan ont état de lavolonté de la direction que l’institution« recrute davantage d’étudiants ranco-phones et, ainsi, améliorer notre équilibrelinguistique », puis, « regrouper nos orceset donner une plus grande visibilité à larancophonie sur le campus ». Le pointintéressant dans le document est celui quidénit l’engagement à « élargir l’accès auxétudes en rançais et développer la vieculturelle, sociale et scientique en ran-çais sur le campus ».

Néanmoins, nous pouvons nous interrogersur l’éventuelle réalisation de ces beauxprojets. Toute l’équipe de La Rotonde s’estpenchée sur la dimension rancophonedu campus dans la préparation de cetteédition spéciale et les aits saillants sontpresque troublants. Ainsi, il est importantde soulever, comme plusieurs journalistes

l’ont si bien ait dans le passé, que le bilin-guisme, à l’U d’O, c’est bel et bien deuxpoids deux mesures.

L’histoire garante de l’avenir

On peut retourner en 1934, par exemple,où on débattait de l’importance de la nui-sance que représente le bilinguisme pour

la culture rancophone. Sujet intéressantoù, comme à l’époque, on peut considé-rer qu’il est nécessaire d’apprendre l’an-

glais, mais pas le rançais. On tombe ainsidans la acilité et plusieurs seront portésà abandonner la langue de Molière. Lebilinguisme, comme on le rapportait audébut de notre histoire, peut devenir unevoix diérente pour diuser la culture dela rancophonie à travers une autre langueque le rançais.

Un hymne à sa langue ne se limite pasà chantonner « Notre place », mais bienà propager sa langue le mieux possible.Certains iront pour le patriotisme aché,comme en 1935, où les jeunes se sont levéset se sont lancés dans une lutte nationale.En 1935, le rançais était la langue la plusrépandue sur le campus. Le patriotisme a-ché est une solution, mais parions que dene pas changer à l’anglais dès qu’on nousdit « what? » serait plus ecace.

Ou encore audrait-il « conquérir laculture canadienne », comme nos prédé-cesseurs de 1941 le suggéraient, et arrê-ter de se « déendre » contre la cultureanglo-saxonne. Dans un élan de militan-tisme, ils souhaitaient plutôt « attaquer »cette culture. Lorsqu’on traite d’inégalitésociale, la ligne est mince entre vouloir le

changement diplomatique et celui qui seerait la matraque à la main. Or, lorsqu’onlit, dans un éditorial de 1941, des termescomme « le terrible quotidien », en aisantallusion à la minorité rancophone « vic-time d’anglicisation » qui vit au Nouveau-Brunswick, en Ontario et dans l’Ouest,plusieurs se diront que le pacisme peutêtre dur à avaler.

Plus récemment, le « terrible quotidien » areait surace pour plusieurs rancophones.En novembre 2011, lorsqu’une journalistedu journal de l’avenue King-Edward, The Fulcrum, s’est plainte de l’absence del’anglais à la caétéria, plusieurs voix sesont élevées, un peu comme en 1987, oùdes étudiants de 4e année se sont plaintsau Département de sciences politiquesqu’aucun cours ne pouvait être suivi… enanglais! Que ces étudiants aient eu raisonou non de se plaindre importe peu. Mais,pour une rare ois, les descendants deWole ont vécu « le terrible quotidien » etc’est peut-être ainsi que l’Université cana-dienne aboutira à l’équilibre linguistique.

La dualité linguistique passe-t-elle par lacréation d’une police du bilinguisme surle campus? La solution serait sans douteexagérée. Cependant, le retour des testsobligatoires de langue seconde serait pro-bablement une option envisageable pourle clan Rock. Si les rancophones et les an-

glophones tiennent vraiment à leur langupersonne ne voudra se soustraire à de tetests, qui existaient dans les années 199

Un examen pour tous

Le 9 août 1993, l’U d’O a mis n à l’exmen obligatoire de langue seconde pol’obtention du diplôme! Des coupes bu

gétaires ont justié cette suppression. GCaron, alors président de la Fédératiétudiante de l’U d’O, a déploré l’absende consultation étudiante dans ce dossiL’Université canadienne comptait aloéconomiser 250 000 $ grâce à l’abolitide ce test.

Il est tout à ait normal de vouloir atteindl’équilibre budgétaire si on souhaite l’épnouissement et la viabilité économique son institution. Néanmoins, couper daun test qui dénit l’image, l’identité surtout, l’ADN de son organisation n’epas une sage décision. Après tout, Socradisait bien que « le savoir est la seule mtière qui s’accroît quand on la partage La connaissance d’autres langues enécessaire à l’accroissement du savoir.semble donc assez paradoxal qu’une unversité, surtout lorsqu’elle s’engage dala voie du bilinguisme, décide de limitl’ore du savoir à ses étudiants. Ou peuêtre devrions-nous nommer ses étudiandes clients?

Il reste que depuis 80 ans, avec l’aide plus vieux club du campus, la Société ddébats rançais,  La Rotonde est à l’ades ailles du bilinguisme et ce n’est pas vertu d’une planication stratégique, mabien de son image, de son identité et son ADN, et surtout, parce que c’est uresponsabilité sociale qu’elle agit ainsi.

Antoine Trépanier | Che de pupitre

FRANCOPHONIE ET BILINGUISME À L’U D’O 

Une responsabilité sociale

 La dualité linguistique passe-t-elle par lacréation d’une policedu bilinguisme sur lecampus? 

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ChroniqueLettre ouverte à la prochaine équipe de

La Rotonde

Vincent Rioux, chef de pupitre Sports

 « Il faut nous rendre compte qu’être Qué-bécois, c’est accepter de vivre dange-reusement. » – Marcel Rioux, sociologue

Chers futurs Rotondiennes et Rotondiens,

Cette année, La Rotonde fêtait son 80e an-niversaire d’existence. L’année aura entreautres été marquée par plusieurs démis-sions, ce qui a fait que l’équipe était souvent

en période de crise. Ce qui est alarmant,c’est que ça coïncide dangereusement avecla baisse du fait français sur le campus.

Qu’on se le dise franchement : La Rotonde est en position précaire pour les années àvenir.

Tout d’abord, les professeurs de communi-cation nous disent tous que les médias tra-ditionnels, tels que les journaux de papier,sont de moins en moins consommés. Leslecteurs préfèrent avoir l’information sur leweb. Les journaux papier sont en déclin etLa Rotonde écope. Ajoutons à cela la mi-norité francophone qui fond comme neigeau soleil, non seulement La Rotonde est-elle de moins en moins lue parce que sonsupport est désuet, mais son lectorat estsoumis à la politique d’assimila… euh, de

« bilinguisme » de l’Université.

Il va sans dire que je suis de ceux qui per-sistent à croire que le bilinguisme n’estqu’une période transitoire qui mène irréduc-tiblement à la subordination d’une langue àl’autre; à l’assimilation d’une culture par uneautre.

Pour reprendre les mots de Pierre Curzi,député de Borduas, « le bilinguisme indivi-duel est une richesse, mais le bilinguismeinstitutionnel est un danger mortel ».

Un danger mortel pour le groupe minori-taire. C’est bien connu qu’à l’U d’O, la poli-tique de bilinguisme est appliquée de ma-nière approximative; tout le monde sait quece sont surtout les francophones qui sontbilingues. En fait, il est rare de rencontrerun Canadien-Français qui ne connaît pas untraître mot dans la langue de Shakespeare.L’inverse, néanmoins, arrive fréquemment.

Maintenant que l’anglicisation des franco-phones semble de facto et qu’on se faitrépéter que la proportion d’étudiants quisuivent leurs cours en français est plus bas-se que jamais, La Rotonde doit retrouver lahargne qu’il l’a déjà habitée pour le combatde la francophonie, sa seule raison d’être.Parce qu’il faut nous rendre compte qu’êtreRotondienne ou Rotondien, c’est accepterde vivre dangereusement.

ChroniqueTranscender l’ombre du monde

qu’on se crée

Mathieu Gauthier, journaliste Actualités

Il y a quelques mois, avant de me joindreà l’équipe de La Rotonde, j’étais commela plupart des étudiants de premier cycle.Lorsque les gens me lançaient la questionqui tue – « Qu’est ce que tu vas faire aprèston bac? » –, je roulais les yeux et me grat-tais le menton en souriant, mal à l’aise. Inti-midé par l’infinité de possibilités, mon avenirdemeurait incertain. C’est ainsi que le jour-nalisme me propose une nouvelle façon de

marier mes ambitions humanitaires à mondomaine d’études : les conflits et les droitshumains.

Obnubilés par le quotidien, le petit train-trainet les potins, les citoyens des cités de bétonet de consommation ferment non seulementles yeux à toute la beauté et à l’improbabilitéde ce monde, mais ignorent, parfois involon-tairement, la population planétaire en péril.

La prise de conscience est le précurseurdu changement. Toutefois, le mouvement nepeut être enclenché sans l’accès à l’infor-mation fidèle aux réalités sur le terrain. Cetype de journalisme humanitaire se voitdonc appelé à combler ce vide, voire cetécart qui réside entre notre existence aiséeet la survie menacée de peuples tels queles Syriens, qui sont aujourd’hui la cible de

bombardements systématiques par le gou-vernement. Cette faille est soutenue par lesmédias populaires, qui répandent le dis-cours idéologique ou se cachent derrièrela primauté des intérêts capitalistes desplus redoutables d’aujourd’hui. Tous cesfacteurs ont pour effet de créer un systèmeinsensible aux violations graves de la dignitéhumaine qui se produisent à l’extérieur denos frontières étatiques.

Cette quête de vérité et de justice n'estpas sans danger. Chaque année, de bra-ves journalistes perdent la vie au milieu deconflits armés dans le but de façonner unesphère publique où peut rayonner la dénon-ciation d’agressions des subordonnés, desopprimés. Prenez et partagez l’informationqui vous est transmise. Soyez le méga-phone et le vecteur de la transparence, dela tolérance, de la justice, de la paix et desdroits humains. Tendez l’oreille au-delà desbarricades qui nous éloignent de cette réa-lité choquante et agissez dans la mesuredu possible afin qu’un jour, l’intégralité del’humanité puisse jouir d’un minimum desécurité.

ChroniqueComment vous dire adieu?

Catherine Dib, chef de pupitre Arts etculture

Comme je désire éviter de tomber dansles adieux Pepto-Bismol et que j’assumemoyennement d’être coiffée comme uneanimatrice de talk-show, je vais tenter d’êtrebrève et limiter les sentiments « cul-culi-sants ».

La Rotonde, ce sont des fous rires, des nuitspresque blanches, des discussions pseudo-philosophiques plus ou moins pertinentes,

une masse de shawarma assez grosse pournourrir toute la Côte-de-Sable et une banded’étudiants fichtrement allumés sur les pa-pillonnements du monde.

On y entre, c’est un champ de bataille, nosyeux aux œufs pochés larmoient sous lalueur glauque de l’écran. Plusieurs ont quit-té ce navire qui tangue et qui tourbillonnepour quelque chose de plus « normal ». Ilfaut dire que pour battre au rythme du poulsdu journalisme étudiant, il faut être franche-ment cinglé.

Cette année, au deuxième mandat en tantque chef de pupitre Arts et culture, j’appré-hendais la redondance, mais le parcours futà nouveau semé de surprises et d’embû-ches. J’ai branle-brassé Ottawa, grattantles strates pour y voir les fragments de la

création artistique.

Ces découvertes se faisaient souvent audétour d’une discussion, par accident. Pourma part, c’est cet art-intrus aux tentaculessournoises que j’ai préféré. Après tout, rienn’est plus beau que de savourer un classi-que par bouffée à travers une fenêtre ouver-te par hasard. C’est quand cet art se borneà déclarer son importance, sa divinité chef-d’œuvresque en costume de soirée et foiegras que mes yeux roulent. Les boutiquesde musée, pour leur part, sont des tem-ples de la culture édulcorée, du terrorismeintellectuel décaféiné. Malheureusement,ce consensus de ce qui est beau, du pré-congelé, préapprouvé, rated G, réprime lamoindre pulsion de l’imprévu, de la créationfortuite et imparfaite.

La culture et le consensus, une histoired’amour de pachydermes incestueux. L’ap-préciation générale est malheureusementtrop souvent en accord avec la version der-nier cri du rêve américain, du oui-ouisme às’en casser le cou.

Pourtant, rien n’est intouchable, ni le journa-liste, ni l’artiste. Allez-y, jetez la pomme dediscorde et croquez dedans à belles dents.

Je salue donc ceux qui tracent des mousta-ches à la Joconde.

ChroniqueMartine la conne

Antoine Trépanier, chef de pupitre Web

Martine étudie en éducation, 2e année,l’U d’O. Elle habite à Gatineau et suit cicours par session. Bien occupée. Chaq jour, elle prend le bus le matin, va à scours de 10 h, puis à celui de 13 h, et vient dans son « ghetto ». Martine est ubonne étudiante, intelligente, cultivée, etde très bonnes notes. Bien plus douée qmoi, elle a une MPC de 7,8.

Vouée à un brillant avenir, Martine ne partipe pas à la vie du campus. En effet, Martiest étudiante, point. Non, désolé : elle eétudiante, travailleuse à temps partiel, accdu mobile et des médias sociaux. Et elle npas le temps de s’impliquer. Trop de trucsfaire. C’est compréhensible, non?

Chaque année, l’U d’O injecte des centnes de milliers de dollars dans la promotiet l’organisation d’évènements artistiqueculturels, sportifs et philanthropiques. tout cet argent, c’est pour Martine! Vous sviez? Et la participation moyenne? Désopas de chiffres, « on n’a pas assez de pacipants »…

La participation étudiante, c’est cool pocertains et moche pour Martine. Or, Martidevient un mouton qui suit les certains. C

certains, peu importent leurs valeurs et leuprincipes, en profiteront pour marquer cicatriser notre société. Bien profondémeen plus. C’est certain, Martine.

L’université est une agora d’échange savoirs, de création et d’aboutissemeintellectuel. Les étudiants qui la façonneseront « les leaders de demain ». Des leders bien silencieux, si on se fie à MartinRenfermés, solitaires et inconscients dal’autobus 67 de la STO. Des leaders timdes, ça passe, mais des leaders cons…

Ces dernières lignes, je les dédie à LogOuellette. Logan n’est pas Martine : il eengagé, lui. Ce qu’il a fait pendant ses qutre années à l’U d’O est hors du commuTrop long à énumérer. Je voudrais bil’énoncer, mais il m’arrêterait, m’interroprait en changeant de sujet, sourire alèvres. Pas vrai Log?

Bref, Logan a été en lice à quatre repriscomme bénévole de l’année de la FEUOn’a pas gagné. Pas grave : Logan n’a pbesoin de trophée ou de chèque cadepour continuer de participer. Il le fait ppassion, amour et humanité. Logan mquera sa communauté, notre société. Il edigne et bon. Il n’est pas con, lui.

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de 1952 à 1961

La Rotonde

29 octobre 1954

Les recteurs de la ligue Villeneuvesont en désaccord avec un sujetde débat. L’affirmation débattueest la suivante : « Le temps n’estplus où pour se marier il faut êtrevertueuse. » La ligue Villeneuve,composée des universités Laval,

de Montréal et d’Ottawa, voit sesrecteurs afficher un désaccord surune question pour la première fois.

14 janvier 1955

La Rotonde remporte le trophée

« Le Droit » remis à la meilleurepublication étudiante francophoneau pays.

13 janvier 1956

La Presse universitaire

canadienne désigne La Rotonde publication la plus censurée auCanada.

10 novembre 1954

La Rotonde rapporte un complotraté où Jean Enriquez, un desmembres exécutifs de la Fédé,propose un vote de confianceenvers le président de la Fédé,Gérald de la Chevrotière.M. Enriquez était en désaccord

avec plusieurs des positionsdu président. Cependant, lamanœuvre échoue et le présidentconserve son poste.

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Julien Paquette | Photographe

15 avril 1957

La Rotonde rapporte que leprésident de la Fédé avaitpromis une constitution pourl’organisation à temps pour leretour en classe à l’automne

suivant. La Constitution ne serafinalement adoptée qu’en mars1959.

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23 novembre 1961

L’équipe de football de l’U d’Oremporte le championnat del’Ontario. L’équipe, qui avaitmaintenu une fiche parfaite desept victoires et aucune défaite

en saison régulière, a poursuivison travail en éliminatoirespour remporter le championnatprovincial.

3 octobre 1958

Le 3 octobre 1958, La Rotonde publie un article bien spécial à la suite deson édition de 25e anniversaire. Il s’agit du « Rapport Lacharité », produit parles journalistes de La Rotonde. Une page complète sert alors à expliqueraux lecteurs la censure dont est victime la publication francophone. Elledécrit le traitement que l’administration lui réserve depuis « le terme de Dela Chevrotière » comme président de la Fédé, notamment en dénonçant lecontrôle qu’exerce l’administration sur le contenu éditorial du journal. Cenuméro crée beaucoup de remous à l’U d’O. Finalement, les trois directeursdu journal étudiant, Louis Cliche, Pierre Trudel et Roger Roy, sont renvoyés del’Université canadienne.

Le plus impressionnant dans cette histoire, c’est la couverture qu’elle connaîtdans les médias nationaux. Il y a effectivement un article dans Le Devoir etdans le Globe and Mail , ce qui est plutôt rare pour des nouvelles concernantun journal étudiant. À première vue, Le Droit devrait être le premier à en parlercompte tenu de sa position géographique et de sa langue. Cependant, à

l’époque, le journal était une possession des pères oblats, ceux-là même quidirigeaient l’U d’O. Il n’est donc pas si surprenant que le journal évite le sujet.

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Cécile Gladel,Maxime Pedneaud-Jobin,Guy Caron

PORTRAITS

L’année 1990-1991 à l’U d’O fut plu-tôt mouvementée. Plusieurs personna-lités notables œuvraient au sein de LaRotonde et de la Fédération étudiante(FEUO). L’actuel député du NouveauParti démocratique Guy Caron étaitrédacteur en chef de la publication fran-cophone. Cécile Gladel, aujourd’hui une

 journaliste indépendante établie, était lachef des nouvelles. De son côté, MaximePedneaud-Jobin, aujourd’hui conseillermunicipal à Gatineau, était président dela FEUO. Les trois ont accepté de parta-ger leurs souvenirs avec La Rotonde.

Car si une chose les uni maintenant, c’estl’impact du journalisme étudiant dansleur vie. Pour Maxime Pedneaud-Jobin,« C'était vraiment utile [d'avoir travaillé àLa Rotonde]. J'ai eu un emploi après mes

études dans un petit journal. Ils m'ont prisuniquement parce que j'avais déjà écritet pris des photos ». De son côté, CécileGladel déclare que « ç'a été la plus belleexpérience de mon université. C'est monplus beau souvenir de l'université », tandisque Guy Caron se dit encore influencépar ces « belles expériences », acquisesdurant son cheminement universitaire.

Féminisation de la Constitution

En début d’année universitaire, MaximePedneaud-Jobin, accompagné de MarcMolgat, maintenant enseignant en ser-vice social à l’U d’O, réalisa un coupd’éclat : féminiser la Constitution dela FEUO. Résultat : la FEUO devint laFEEUO, Fédération des étudiants et étu-diantes de l’U d’O : « On souhaitait sou-ligner le fait que la langue française nereconnaît pas assez la femme », lance M.Pedneaud-Jobin.

Guy Caron raconte que des gens à laFEEUO avait tenté d’étendre cette fé-minisation à La Rotonde : « Je m’y suisopposé. Ce que j’ai proposé, à la place,c’est d’utiliser une langue neutre; plutôtque d’utiliser seulement le masculin, uti-liser également le féminin, et ça avait étérejeté par l’équipe. »

Des macaronis au Parlement

Afin de protester contre une décisiondu gouvernement conservateur de BrianMulroney, des membres exécutifs de laFEUO allèrent lancer des macaronis etdes cartes postales en Chambre descommunes. Ô surprise, une journaliste deLa Rotonde les accompagnait : « Je l’aiécrit sur mon blogue à un moment don-né, raconte Cécile Gladel. J’étais entréecomme journaliste à la Chambre des com-munes et j’avais lancé des macaronis. Jem’étais fait foutre à la porte comme tousles autres et La Rotonde avait été barrée

de la Chambre des communes pendaun moment à cause de moi. »

Après coup, Guy Caron et Cécile Gladeurent une discussion assez forte sur sujet : « Il me semble qu’on s’était egueulé. Comme journaliste, ce n’était pbrillant de ma part », admet Mme GladM. Caron ajoute que « c’était une quetion d’éthique du journalisme », mais qla discussion ne fut pas plus dure qu’il le fallait.

Aux dires de Maxime Pedneaud-Jobl’affaire fit beaucoup jaser : « Le directedes communications était venu me vet m’avait dit qu’on n’avait jamais autaparlé de l’Université d’Ottawa dans lmédias qu’à ce moment-là. » Cécile Gdel, de son côté, ne regrette pas cet ésode : « On a eu beaucoup de plaisirlancer des macaronis. Je ne renie rien.un moment donné, des macaronis, ça fpas mal! »

UNE ANNÉE CHARNIÈRE MOUVEMENTÉE

Julien Paquette | Photographe

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TÉMOIGNAGES

Impliqué jusqu’aux oreilles!

Patrick RielFin des années 1980, début des années1990... quelles années olles alors que jecommençais à aire la correction du jour-nal avec Jean-Louis Trudel tout en occu-pant mon temps libre à me aire typog-raphe sur une grosse "zamboni" orange,dinosaure d’une autre décennie. Et puismes premiers textes aux titres "racolleurs"pour enn devenir che de la section In-ormation tout en continuant de livrer lesjournaux partout sur le campus pour 50 $!C’est à  La Rotonde que j’ai ait de nom-breuses connaissances avec qui je suistoujours en contact après quelques ving-taines d’années!

Le début de l’informatisation

Cécile GladelÀ la sortie de l’un de mes premiers coursj’ai pris une copie de  La Rotonde. Dansle 95 qui me ramenait à Orléans, j’ai lul’annonce qu’on cherchait des journali-stes. Je rêvais depuis des années d’écrire.Le lendemain matin, j’appelais et j’avaisma première commande d’article. Le débutd’une belle aventure. De 1988 à 1993, j’aiété journaliste et che des nouvelles.

 J’ai commencé en montant le journal à lamitaine, en le collant. Puis au début desannées 1990, ce sera l’inormatisation avecles premiers Mac. Je me souviens des pre-mières ois où Denis Savard, qui était le

che de production, a monté le journal àl’écran. Plus besoin de couper les autes,les lettres à la main. On pouvait corrigerle tout à l’écran. On pouvait enn dormirquelques heures dans les nuits du diman-che au lundi, nuit de production du jour-nal. La Rotonde a été le début de ma carrière,le début d’un rêve et la rencontre avec despersonnes passionnantes. Un souvenir im-périssable!

Combien de « tweets » faudrait-il ...

Fernan CarrièreCombien de « tweets » audrait-il pourcomposer ce euillet?

Il me audrait des centaines de « tweets »,des chapitres entiers pour témoigner demon passage à  La Rotonde au cours desannées 1966-1967 et 1967-1968, tour àtour comme journaliste, che des nou-velles et rédacteur en che.

C’était une époque mouvementée. Il autrappeler qu’il n’y avait pas d’école ormellede journalisme à l’époque. L’UniversitéLaval a institué le premier départementrancophone de ormation aux métiers de

l’inormation au Canada en 1968. Le jour-nalisme étudiant a été notre école. [...]

Au moment où je suis arrivé à l’Universitéd’Ottawa en 1966, des petits groupes deproesseurs et d’étudiants se réunissaientpour s’inormer et s’organiser an des’opposer à la guerre contre le Viet Nam.Nous avons été aux premières loges pourobserver la scène de l’évolution de ce mou-vement. À l’automne 1967, nous avonspublié un numéro spécial d’une douzainede pages sur cette guerre. Contrairementaux médias de masse à l’époque, quiprétendaient à l’objectivité, nous avionsété ouvertement partisans. En réaction àcette initiative, le soir du 35e anniversairedu journal, le Conseil d’administrationde l’Assemblée générale des étudiants del’Université d’Ottawa a adopté une résolu-tion se dissociant des opinions expriméesdans le journal. Une deuxième résolution,

présentée par les représentants de la ac-ulté de Common Law, qui voulait impos-er des lignes éditoriales au journal, a étéretirée. Allan Rock, qui était alors vice-président du Conseil, était présent à cetteréunion.

Au Québec, 1967 a été l’année de l’Expo. J’avais une carte de journaliste qui m’adonné accès au site tout l’été. Le Québecs’ouvrait sur le monde et s’armait. Maisje me souviens aussi d’être sorti d’un res-taurant sur la rue Sainte-Catherine avecmes amis, parce que la serveuse, une Ca-nadienne-Française pure laine, nous avaitinormés, avec une voix hésitante et uneallure gênée, que son patron lui interdisaitde nous servir en rançais.

Le mouvement indépendantiste prenait

rapidement de l’ampleur. À l’automne1967, des journalistes de  La Rotonde ontcouvert le Congrès du Parti libéral du Qué-bec lorsque René Lévesque a démissionnédu Parti pour onder le Mouvement Sou-verainté Association. Quelques semainesplus tard, nous étions aussi présents auxdeuxièmes assises nationales des Étatsgénéraux du Canada-rançais : les délé-gués à ces assises ont adopté, entre au-tres, une résolution portant sur le droit àl’autodétermination du peuple canadien-rançais sur le territoire du Québec.

Nous ne négligions pas la couverture dela vie sur le campus, ni celle de la vie cul-turelle (artistique et sportive) ambiante.Il aut se rappeler aussi que l’époque se« libérait » littéralement, à tous les pointsde vue, particulièrement sur le plan so-cial. La vie étudiante était animée. Nousnous préparions à devenir des citoyensautant que nous nous préparions à la vieproessionnelle. Nous avions vraimentl’impression de vivre l’histoire.

Lorsque je me souviens des moyens dontnous disposions pour produire au mini-mum huit pages par semaine, parois, sou-vent, beaucoup plus, j’ai l’impression desortir littéralement de l’âge de pierre, d’êtreun ossile vivant. Nous dactylographionsnos textes sur de vieilles machines à écriremanuelles. Nous les aisions parvenir à

l’imprimerie, à Hawkesbury, par autobus,où on devait les composer en se servantde Linotypes. La photographie était argen-tique. Nos échéanciers n’étaient pas moinsserrés que ceux d’aujourd’hui. Si la tech-nologie a changé, le métier n’a pratique-ment pas changé de nature. Il s’exprimetouteois dans un contexte très diérent.[...]

 Un solide tremplin et des rencontresinoubliables

Martine Lagacé

 J’ai eu le plaisir de travailler à La Rotonde durant mes études de baccalauréat en com-munication vers la n des années 1980.

 J’y conserve le souvenir de belles ren-contres eectuées par le biais d’entrevueset surtout le plaisir tout comme le pou-voir des mots. Cette expérience (commecelle d’un passage à la radio CHUO) ena été une des plus déterminantes dansmon cheminement proessionnel : c’està ce moment que j’ai découvert et vé-ritablement aimé la communication ettous les riches rapports qu’elle sous-tend.

Ciao Bella

Alix Loriston

 J’ai exercé ma première plume de jour-naliste en herbe grâce à  La Rotonde entre1979 et 1980 qui a eu la liberté de publierquelques articles sur la politique cana-dienne et internationale. Un de mes articlessur l’emploi des travailleurs saisonniersvenant d’autres pays, particulièrement despays en développement, avait provoquéles réactions du ministre de l’Immigrationde l’époque, Bud Cullen, qui avait mena-cé de m’exclure du Canada. J’ai toujours

une copie de cette ameuse lettre. Je mesouviens encore de quelques réponsesd’un ami étudiant en provenance du Za-

 ïre, la République démocratique du Congod’aujourd’hui, qui m’avait ouvert les yeuxma açon de voir les autres. D’autres ar-ticles ont provoqué des caricatures dansle journal. Quoique je ne sois pas devenujournaliste, le métier de onctionnaire in-ternational que j’exerce aujourd’hui avecles Nations Unies m’a permis de rencon-trer beaucoup de mes amis d’autreois telsque Jean Victor Nkolo, photographe de La Rotonde.Mon expérience à  La Rotonde m’a per-mis une prise de conscience, dont l’unedes résultantes est sans aucun doute masituation actuelle en tant que citoyen dumonde.

La séparation

Yves Lusignan

 J’occupais le poste de rédacteur en che depuis peu, nous étions l’été précédent larentrée et un projet mijotait dans la tête demon collègue anglophone du  Fulcrum etdans la mienne.

Pourquoi diable ne pas séparer les dejournaux, qui étaient depuis un certanombre d’années imprimés dos à dos?

Nous étions obligés de partager les pagcentrales, nous dépendions de l’heure tombée (et des retards!) de l’autre avad’envoyer le tout chez l’imprimeur et celimitait toute tentative d’expansion utuvers de nouveaux marchés, rancophonou anglophones.

Nous avions des projets et des rêves ponos publications respectives. Pourquoi pas retrouver notre indépendance?

Il y eut débat au grand conseil étudianCeux qui étaient contre, les plus émotisvoyaient là un recul par rapport à l’imade bilinguisme et de biculturalisme protée par l’Université d’Ottawa. Nous avoargumenté, déendu tous les deux notpoint de vue et nalement obtenu un voen aveur de la séparation des deux pulications.

 Je m’en souviens très bien. C’était à l’é1980, quelques mois après le premier rérendum sur la souveraineté du Québec

 Au début de l’année, nous avons sollicité plusieursanciens du journal via courriel. Voici ce que ceux ayant répondu à l’appel nous ont envoyé!

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La Rotonde

de 1962 à 1971

19631962 1964 1965 1966

13 décembre 1962 : La dualité culturelle canadienne

La prééminence de la culture anglo-saxonne au détriment des Canadiens-Français fait l’objet de critiques. Il faut souligner qu’à cette époque, la Facultéde médecine est uniquement anglaise. En dépit de la supériorité numériquedes francophones à la Faculté des sciences, les cours s’offrent uniquementen anglais à partir de la deuxième année. Des professeurs francophones detous les départements sont appelés à livrer certains de leurs cours en anglais

seulement, en plus d’imposer des modalités d’évaluation unilingues. Lebilinguisme n’existe que pour les Canadiens-Français à l’U d’O.

22 septembre 1965 :Construction du Centre social

Dans « Tranquillement pas vite »,La Rotonde rapporte le projetde construction du Centre social(universitaire). La Fédé publie unemaquette du Centre universitairetel que nous le connaissonsaujourd’hui, qui était, à l’époque,attendu pour « 1967 ou après ».

5 octobre 1965 : Les étudiantssont en colère face au refus dugouvernement provincial de gelerles frais de scolarité.

15 février 1966 : Montréalannonce une grève étudiante pourseptembre si la gratuité scolairen’est pas accordée.

11 février 1965 : L’U d’O devraêtre laïcisée en 1966. Malgrél’augmentation des subventionsoctroyées par le gouvernementde l’Ontario, l’établissement devrapuiser dans une autre source que

les fonds confessionnels.

4 janvier 1966 :Décès de Jock Turcot

La Rotonde rend un dernierhommage au regretté Jock Turcot.Étudiant incomparablementengagé sur le campus et à la têtede Fédé de l’époque, Jock Turcotperd la vie la veille de Noël à l’âgede 22 ans dans un « accident devoiture stupide et monstrueux ».

Alors qu’il était président del’AGEUO, Jock Turcot avaitentrepris plusieurs projets qui

auront marqué la vie des étudiantsde l’U d’O. Malheureusement,il n’a pas la chance de voirl’achèvement de son projet deconstruction du Centre social.Aujourd’hui, en sa mémoire, leCentre universitaire porte sonnom.

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19681967 1969 1970 1971

Mathieu Gauthier |  Journaliste Actualit

24 octobre 1968 : Uneproposition visant à faire de laFaculté des sciences socialesune faculté unilingue françaiseest défaite au scrutin.

28 novembre 1968 : Le journaluniversitaire devrait aspirer àêtre l’agora des hommes libres,déclarent les journalistes de LaRotonde.

3 juin 1969 : John Lennonet Yoko Ono présentent leurcampagne pour la paix mondialeà l’U d’O.

17 novembre 1967 :La guerre du Viet Nam, « uneguerre écœurante »

Cette guerre est-elle morale ounon? Là n’est pas la question.Dans l’énorme dossier qui luiest consacré, les journalistesdénoncent la barbarie desaffrontements entre lestroupes américaines et cellesdu Viet Cong. Que ce soit lapersécution des civils ou le

recours à des armes prohibéespar le droit international commeles bombes chimiques, cetteguerre poursuivant des intérêtsnéo-capitalistes militairesoccidentaux est injustifiable aunom de la démocratie!

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Marc Brosseau

PORTRAIT

Actuellement professeur titulaire et di-recteur du Département de géographieà l’U d’O, Marc Brosseau faisait autre-fois partie de l’équipe de La Rotonde.

M. Brosseau était maquettiste au seinde l’équipe de production du journal de1984 à 1986, pendant son baccalauréaten géographie.

Vaincre le marxisme-léninisme

M. Brosseau et quelques-uns de ses co-pains avaient « infiltré » La Rotonde afinde contrer le courant marxiste-léninistequi aurait animé la majorité des membresde l’équipe du journal au début des an-nées 1980. La direction de 1984 auraittenté de dépolitiser La Rotonde afin de luiconférer un caractère plus ludique, plusléger. Avec l’ajout de sections telles que« Zapa d’allure », « En direct de l’intestingrêle » et « La rotule », les journalistes ongagné leur pari.

L’assemblage « à la mitaine »

La Rotonde de 1984 n’était pas quedu délire pour autant. Le professeur degéographie souligne à quel point la pro-duction de l’époque prenait du temps.Il faut comprendre, explique-t-il, que latechnologie de l’époque ne connaissaitni ordinateurs, ni numérisation, ni internetaccessible à tous. « Tout devait être faità la petite mitaine », affirme M. Brosseau.La Rotonde consistait en un énorme bri-colage, voire une œuvre d’art hebdoma-daire.

L’art du maquettage

À l’époque, la production du journalcomme telle aurait exigé au moins deux

 jours de main-d’œuvre avec une équiped’environ sept employés. Puisque toutétait construit manuellement, l’équipe deproduction « devait attendre que les gensviennent [lui] porter le matériel, tel que lesarticles et les photos, en main pour pou-

voir commencer la mise en page », s’amu-se à se rappeler M. Brosseau. Une spé-cialisation et une séparation des tâchess’imposaient pour améliorer la chaîne de

production.

La première tâche consistait à dactylo-graphier l’entièreté des textes lorsque les

 journalistes venaient les porter au bureau.Ensuite, les textes devaient être corri-gés en dépit de l’absence de systèmesde traitement de texte automatiques quenous prenons aujourd’hui pour acquis.Les typographes devaient eux-mêmes im-primer les bandes de texte, les cirer avecprudence et les superposer à la grandemaquette, qui s’étendait sur une, deux etparfois même trois tables d’assemblage.« Si les colonnes étaient croches, c’estque l’insomnie s’en prenait à notre agilitéet à notre efficacité », relate M. Brosseau.L’équipe « pouvait passer une soirée com-plète sur une seule page » , poursuit-il.

L’agencement des photos, des en-têtes,des logos et des publicités au reste destextes était une tout autre histoire. Ledirecteur artistique devait calculer lesdimensions de chaque élément de lamaquette pour ainsi les scanner à l’aided’un drôle de photocopieur pourvu d’uneloupe ajustable servant à contrôler lagrandeur. La méthode essai-erreur s’avé-rait inévitable. Après de longues heuresd’assemblage, l’équipe devait relire l’en-tièreté de la maquette, explique M. Bros-seau. Lorsqu’une faute était repérée, il fal-lait réimprimer la ligne en question aprèscorrection, la tailler et ensuite l’ajouter aupuzzle.

OU L’ART DE MONTER DES PAGES

Mathieu Gauthier |  Journaliste Actualités

La Rotonde consistait en unénorme bricolage, voire une

œuvre d’art hebdomadaire.

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ÉVOLUTION

En décembre 1903, un incendie a dévastéles dortoirs du Collège Bytown. En seule-ment 10 jours, un nouvel édice a été re-construit. Nous le connaissons aujourd’huisous le nom du pavillon Tabaret. C’est cetincendie qui a été l’élément déclencheurde la construction d’une université à Ot-tawa, ce qui représentait le rêve du pèreTabaret.

Depuis, le campus s’est agrandi d’annéeen année, ajoutant des édices et des ser-vices aux étudiants. Au l du temps, l’Uni-versité est passée d’un pavillon à trois

campus, dont le principal compte plusd’une vingtaine de bâtiments. Certainsaisaient partie de l’expansion naturelle del’établissement, tandis que d’autres sontissus d’importantes victoires étudiantesqui açonnent encore aujourd’hui la vieétudiante, comme la construction du Cen-tre universitaire en 1972.

De ces victoires, qui incluent l’aménage-ment de nombreux espaces verts sur lecampus, la plus célèbre est la construc-tion de la traverse piétonnière sur l’avenueLaurier, en ace du pavillon Tabaret. En1983, à la suite de la mort tragique d’unétudiant, diérents moyens de pressionont été pris, dont une pétition et diversesmaniestations, qui ont poussé la munici-palité à intervenir.

L’administration de l’Université a aussiait preuve d’initiative en investissant200 000 $ en 1993 pour transormer lecampus en région piétonnière. Touteois,notons que le réaménagement de la rueUniversité était initialement temporaire.

Néanmoins, certains chantiers de construc-tion sur le campus ont été motivés par lanécessité. En eet, tout au long de sonhistoire, l’Université d’Ottawa a connu demultiples crises du logement, ce qui expli-que que, de nos jours, on retrouve de nom-breuses résidences qui garantissent un toità un grand nombre d’étudiants.

Par ailleurs, le campus ne s’est pas seu-lement étendu; il s’est aussi développé àl’interne. Plusieurs services ont été crééset, ultérieurement, regroupés au pavillonTabaret, en 1997, pour devenir InoServi-ce. D’autres, comme la bibliothèque, ontproté des nouveaux espaces pour démé-nager et prendre de l’expansion. Noussommes loin de la bibliothèque qu’abritaitun édice de l’avenue Laurier en 1933!Rappelons également qu’en 2003, l’U d’Oa entrepris de rendre ses installations ac-cessibles aux étudiants ayant un handicap.

Le campus poursuit aujourd’hui son ex-pansion, avec la construction du pavillonDesmarais et de la tour des Sciences socia-les, et accueille près de 40 000 étudiants.

Campus Technologie Religion Idéologie

Anthony Langlois|  Journaliste

Léa Papineau RobichaudReprésentante des bénévoles

Chamboulements sur le campus

Aujourd’hui, munis de nos gadgets et bi-dules de haute technologie, on a tendanceà avoir de plus en plus de diculté à dis-tinguer la réalité de la ction. On parle au-tant d’inormation que de désinormation,de nos jours, avec toutes ces semi-réalitésse réalisant à travers la machine. Pourtant,autreois, la technologie n’était pas unequestion quotidienne, mais relevait plutôtde l’État. Par exemple, en 1963, dans lecontexte de la guerre roide, la quête dusavoir technologique était alimentée par lacourse aux armements.

À une plus petite échelle, le campus a aus-si subi le virage technologique au l desdécennies, que ce soit lors de l’achat de té-léphones d’urgence sur le campus en 1992ou encore d’ordinateurs, la demande grim-

pant d’année en année. Imaginez-vousdonc qu’en 1998, le laboratoire inorma-tique n’avait que 45 ordinateurs pour l’en-semble des étudiants de l’U d’O et comp-tait en moyenne une panne d’ordinateurpar jour. Il est intéressant de se penchersur les remises en question de l’époque, lanouveauté de l’internet ayant donné lieu àune chronique consacrée au sujet dans lejournal, intitulée « Juby.net ».

Peu à peu, la machine a dépassé les ron-tières des enjeux politiques ou de néces-sité pour déborder dans le cadre de nosdivertissements. Il n’est pas seulementquestion d’internet, qui s’est installé peu àpeu parmi les habitudes des étudiants à lan du dernier millénaire. Ainsi, vous voussouvenez des petites bébêtes japonaisesqui ont déerlé sur l’Amérique durant les

années 1990. Il est bel et bien question destamagotchi,  La Rotonde ayant publié unpetit guide en vue de leur usage en 1998.

Le site web de notre université prend plusd’importance dans la vie étudiante, leWorld Wide Web acilitant les échangesavec les proesseurs, l’envoi de devoirset les élections étudiantes par un clic. Eneet, en 1999, La Rotonde soulignait l’eetde surprise dans le cadre d’un cours d’in-ormatique et de traduction où le proes-seur remettait les documents nécessairespar l’entremise du web et non sur papier.La question était débattue dans l’article,le journaliste présentant les pours et lescontres d’une telle procédure.

Dans le cadre de ses reportages constantssur la question, La Rotonde a ait honneurà son mandat en traitant du ait ranco-phone. En 1996, 60 % des sites qu’ontrouvait sur internet étaient en anglais.Touteois, réjouissez-vous : 80 % des sitesrancophones étaient québécois. Le jour-nal prévoyait également une croissance decette présence, voyant dans l’internet uneoccasion d’unir les voix autour du monde.

Malgré les énormes progrès, la machineévolue encore et toujours, se redénissantconstamment pour surprendre et modierla routine estudiantine.

Catherine Dib | Che de pupitre

Du livre à l’hyperlien Du christianismeà la laïcité, la religionà travers le temps

L’idéologie à traversle temps

La religion, ou plutôt l’idée que  La Ro-tonde se aisait de celle-ci, a évolué consi-dérablement depuis la création du journalen 1932. À l’époque de la « grande noir-ceur » qui sévissait dans la belle province,le christianisme était presque une religiond’État.

En 1934, La Rotonde se questionne sur laplace de la emme dans l’éducation supé-rieure, puisque Dieu leur aurait donnécomme mission première de veiller au bononctionnement du oyer amilial.

À l’aube de la Seconde Guerre mondiale,

de orts courants idéologiques, tels que lecommunisme et le ascisme, émergent etdeviennent des régimes d’État en Europe. La Rotonde assure que le premier est un« danger » pour la survivance de la reli-gion catholique (1937). Le deuxième, toutparticulièrement le nazisme, « ne pourraitcoexister » avec le christianisme, car lacroix gammée serait « appelée à remplacerl’autre croix; celle du Christ, qui [n’aurait]plus de raison d’être » (1941).

Le christianisme est littéralement omni-présent dans les articles du journal. En1941, dans les pages de la première éditionde  La Rotonde cette année-là, le recteur,

 Joseph Hébert, souhaite la bienvenue auxétudiants. Il indique que malgré la guerrequi sévit outre-mer, « l’inscription de nou-veaux étudiants [qui est meilleure que

jamais] démontre avec évidence que Dieurépand ses bénédictions sur notre œuvre[Université] ». Il ajoute que « son ensei-gnement doit s’imprégner de la oi [du]Christ, verbe de Dieu, venu au mondepour éclairer les intelligences et ortierles âmes ».

Ce n’est que vers la n des années 1950que le journal  commence à décrier « lepaternalisme religieux » des dirigeants del’U d’O, « qui avait dépourvu  La Rotonde,dans la plus grande partie de son histoire,de dynamisme et d’originalité » (1958).Ces lignes de protestation mènent au ren-voi de trois membres du journal par l’ad-ministration, qui se voient aussi expulsésde l’Université.

Évidemment, au l des années, l’Univer-sité délaisse graduellement sa vocationreligieuse. Au cours des années 1980,  La Rotonde traite de la théorie de l’évolution.Les débats « modernes » sur la religionquestionnent plutôt la présence de celle-ci dans les espaces laïcs. Plus récemment(2010), on menace de ermer le Centre spi-rituel, ce qui sème l’indignation de ses uti-lisateurs. Résultat : 500 étudiants signentune pétition pour garder le Centre ouvert.La même année, les étudiants musulmansse plaignent que leur local de prière estsitué trop loin du Centre universitaire.

 Vincent Rioux | Che de pupitre

L’objectivité existe-t-elle réellement, journalisme?

Dès ses débuts en 1932,  La Rotondepenche beaucoup sur le marxisme et division sociale des classes. Là où règnediscussion, on associe les rancophones prolétariat et les anglophones, à l’élite.  Rotonde dénonce ortement cette divisientre la « sous-race » des Francos et l’éldes Anglos. Dans la veine de l’idéologde Marx, on dénonce le ondement système capitaliste et exige des réormsociales. On croit que ce système mèneà une perte collective, car en soutenant petit nombre de riches, on contribue à déchéance d’un grand nombre de gens.

Au début des années 1940, de nombredébats portent sur la place de la emmdans la société. On soutient que l’éduction de la emme ne doit pas nuire à vocation première, c’est-à-dire veiller bon onctionnement du oyer amiliC’est surtout sous l’infuence de la religique règne cette idéologie opprimante.

Le penchant communiste de La Rotonderépète en 1971 lorsqu’on publie une phode Mao Tsé-toung, qui occupe une paentière, avec l’en-tête : « Nous nous rjouissons de la victoire aux Nations Unidu peuple chinois et de son président MTsé-toung et de la mise en échec de l’impérialisme américain par les nations monde! »

Pendant les années 1960 et 1970, le sude la guerre du Viet Nam ait rage en Amrique du Nord. En 1979, La Rotonde pubun article sur un phénomène d’importansociale à cette époque : la série de lmportant sur l’ingérence américaine lors la guerre du Viet Nam. Des grands titrcomme Le retour  et Apocalypse Now sosujets de discussions autour du mécontetement de la culture populaire contre guerre.

La tendance communiste de La Rotondemaintient jusqu’aux années 1980, où éditorial paru dans le journal discute soi-disant caractère marxiste-léniniste sa ligne éditoriale. Cette tendance politiqa été dénoncée dans les pages d’opiniodu Fulcrum. « La Rotonde est bien loin dcanons de l’orthodoxie marxiste-léninis[…]  La Rotonde n’a vraiment rien d’organe central de parti! » se déend alodans le journal rancophone.

Le nouveau millénaire voit les étudiande l’U d’O continuer de s’intéresser à qui se passe dans le monde et descenddans la rue an de dénoncer ce qu’considèrent comme des injustices, commen témoignent les nombreuses maniestions, dont celle contre l’invasion de l’Irpar les États-Unis, que  La Rotonde covrira.

Patrick Weldon | Che de pupitre

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La Rotonde

de 1972 à 1981

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Septembre 1972

« Un centre universitaire est à sefaire bâtir. Parmi tous les nouveauxédifices qui montent, finalement lesétudiants auront un endroit à eux. »C’est ainsi que débute l’article« Un centre pour les étudiants » deseptembre 1972. Le nouvel édificede 110 000 pieds carrés répartissur cinq paliers portera le nom deJock-Turcot, ancien président de laFédération étudiante décédé dans

un tragique accident d’automobileen 1965. Attendu depuis1963, il accueillera une librairie,1120 sièges, une aire commerciale,une salle de jeux, un salon, dessalles de réunion, les bureaux de laFédération étudiante et une agora.

3 avril 1972

La Section de droit civil votepour se séparer de la Fédérationétudiante et 59,4 % sont en faveurde la séparation. La Fédérationrejette les résultats du référendum,car seulement 48,9 % desétudiants de la Section ont voté.Ces derniers tenteront à nouveaude se séparer en mars 1978, sanssuccès.

14 février 1975

Le Pivik est victime d’un volà l’étalage d’un montant de6000 $. On traite les voleurs« d’écœurants » et un agent desécurité est embauché pour

surveiller l’entrée de la coopérative.

13 octobre 1976

La Rotonde ferme ses portes fautede personnel. Le 20 octobre, unappel à la population étudianteest lancé : « Y a-t-il des intéressésà ressusciter La Rotonde? Le

27 octobre, le journal francophone« retrouve une tête! » et embaucheun nouveau rédacteur en chef.Janvier 1972

La Rotonde annonce que sonhomologue anglophone, TheFulcrum, est « mort » faute depersonnel.

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22 juin 1977

Mille cent étudiants diplômésde l’U d’O auront leur propreassociation étudiante, rapporte LaRotonde. C’est en assistant à uneconférence de la Fédération desétudiants de l’Ontario portant surles étudiants de cycles supérieursque deux étudiantes se sontaperçues du besoin de créer uneassociation pour les représenter.

Réclamant des bureaux pourtravailler, un endroit réservé à labibliothèque, un salon pour serencontrer et du financement,l’Association des étudiantsdiplômés de l’U d’O connaît sesdébuts au local 301 du Centreuniversitaire.

12 janvier 1978

La Rotonde célèbre son45e anniversaire.

15 novembre 1979

« Il n’y a plus de liberté de pressequand on nous fait sentir que nous

sommes subventionnés par laFédération », lit-on dans l’éditorialde La Rotonde.

24 novembre 1977 : Le Sénat de l’U d’O instaure l’évaluation de l’enseignementet des cours, qui sera mise en pratique dès mars 1978. Alors que le Sénat del’U d’O y voit un moyen d’améliorer la qualité de l’enseignement, certains craignentque la mise en œuvre de cette évaluation permette aux étudiants de se défoulersur les professeurs. C’est pourquoi les évaluations sont distribuées avant la

période des examens finaux. « Nous croyons que l’administration vient de franchirun pas important en permettant aux étudiants un mot à dire sur leurs professeurset leurs cours », indique Léo Fradette, journaliste de La Rotonde.

Patrick Weldon | Che de pupitre

23 mars 1977

La Rotonde rapporte que « MaurilBélanger [est] élu à la présidencede la FEUO ».

16 mars 1978

Le ministre des Finances del’époque, Jean Chrétien, est depassage à l’U d’O pour répondreaux questions des étudiants.Ces derniers l’interroge au sujetdu « Québec libre », ce à quoiil répond que « bien des genspeuvent rêver pendant un sacrébout de temps ».

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Longue vie à la Rotonde!

René Coignaud

 J’ai travaillé à  La Rotonde sur une trèscourte période de temps, en tant que cor-recteur, en 2005 je pense. Même si je n’y aiété que quelques mois, peut-être deux outrois, j’y ai noué certaines des amitiés quisont encore parmi mes plus précieuses.

Rampe de lancement

Benoît BrièreÀ l’automne 1991, j’avais déjà troisans d’expérience comme correcteur au

ministère de l’Éducation du Québec quandj’ai oert mes services de correcteur-révi-seur à La Rotonde. C’était la première oisque je travaillais dans un périodique; il nes’agissait plus de seulement souligner lesautes, mais je devais corriger, émonder,reormuler, réécrire au besoin. Les vendre-dis et samedis soir de chaque semaine (oujeudis et vendredis? la mémoire me aitdéaut), tard le soir. J’y ai ait la connais-sance de Michel Deoy, autre réviseur avecqui j’ai partagé, horaire tardi et atigue ac-cumulée aidant, de mémorables ous rires.[Vingt ans plus tard, je continue de voirquelques ois par année l’ami Michel.]

Aujourd’hui, je suis rédacteur-réviseurau magazine enRoute, après avoir étécorrecteur et réviseur dans une demi-douzaine de journaux et de magazines;

le rythme de travail a changé, les horairesaussi, mais on peut dire que  La Rotondem’a servi de rampe de lancement dans lemétier.

Photographe

Caroline Bergeron

 Je n’ai que des bons souvenirs du journal La Rotonde, à part peut-être la ameusechambre noire si petite...

 Je aisais surtout de la photo de sport,même que je suis devenue la photographedu Service des sports de l’Université. Cen’était pas aussi acile que maintenant ennumérique, de réussir des photos d’actionsavec les mauvais éclairages de l’aréna, desgymnases et de la piscine...

La personne la plus connue que j’ai pho-tographiée dans le temps (et je crois quej’ai encore une copie) c’est Roch Voisine.

 J’ai de beaux souvenirs photos du Pandaavant, pendant et après la game...

Mon expérience à  La Rotonde me ututile et m’a vraiment donné le goût

de continuer dans le photo-reportage.

Là où tout a commencé

Josianne Haspeck 

C’est avec plaisir que je me remémoremon passage à  La Rotonde. Du haut demes 17 ans, c’est sans hésitation que j’aioert mes services de journaliste bénévoleà mon arrivée à l’Université d’Ottawa, en2000. La même année, j’y ai également étéembauchée à titre de correctrice. L’annéesuivante, je suis devenue adjointe au che de pupitre Actualités, ensuite à la Culture.

Mon passage à  La Rotonde m’a proondé-ment marquée. Même si j’avais toujours euun attachement pour le rançais et ma cul-ture rancophone, La Rotondem’a transmisl’importance de déendre le ait rançais.

 J’avais choisi l’Université d’Ottawa, entreautres, pour améliorer mon anglais, maisje dois avouer que j’ai toujours exigé quel’on me parle en rançais sur le campus.

 Je m’y suis ait des amis et je garde debons souvenirs de ces deux années pas-sées dans ses locaux situés au n ondd’un sous-sol peu invitant... Je suis èrede aire partie de ceux et celles qui ontoeuvré au sein de ses pages.

Journaliste à La Rotonde

François Gilbert Ce message m’est arrivé ce matin alorsque Paris connaît un automne rileux, lagrisaille n’étant pas tout à ait encore aurendez-vous… 

Oui, j’ai bel et bien travaillé « d’arrachepied » à  La Rotonde et j’ai bien ait, caraujourd’hui je suis à 100 % dans la pressemagazine proessionnelle rançaise et ce,depuis 20 ans, après un passage à Radio-Canada comme reporter télé et radio enOntario. A  La Rotonde, où le travail d’équipe éta-it absolument essentiel puisque nousétions en grande partie bénévoles (nousdevions toucher un petit salaire, mais jene me souviens plus du montant !)… Ceut l’époque où nous travaillions avec lesmoyens du bord avec, par exemple, unesuperbe machine Linotype très moderne,« line o’ type » en anglais, qui permettaitd’imprimer nos textes en temps réel et nostitres, puis de les mettre en page, car ledos de celle-ci collait, mais jamais de a-çon dénitive, puisque pour « casser » unepage en cas de grosse nouvelle, il susaitde tout décoller de la page au ormat dujournal et tout rebâtir la maquette. Aujourd’hui, c’est devenu de la PAO oupublication à l’aide de l’ordinateur. 

 Je me souviens que cette machine dispo-sait bien évidemment d’un clavier et unepersonne attitrée la aisait onctionner.Parois, on travaillait tard le soir, c’est ceque l’on appelle toujours aujourd’hui,

« le bouclage », c’est-à-dire la nalisa-tion des pages pour les envoyer ensuite àl’imprimeur. 

 Je souhaite bien évidemment un très bonanniversaire au journal, car l’essentiel,c’est qu’il continue de paraître! 

Où s’arrête la liberté d’expression?

Alain DeneaultSurtout ne pas la tenir pour acquise. Laliberté d’expression n’est pas seulementmenacée, elle n’a jamais été garantie dedroit. [...]

« Où s’arrête la liberté d’expression? »C’est donc la question que m’a posée larédactrice en che de  La Rotonde, AnaïsElboujdaïni, à l’occasion d’une conérencemarquant le 80e anniversaire du journalétudiant, le 24 novembre 2011. Il ne s’agis-sait pas seulement de critiquer le onction-nement de l’institution judiciaire, tel qu’ilpeut apparaître à quelqu’un qui s’est aitpoursuivre par des entreprises minièrespour ses travaux ( Noir Canada, Écosocié-

té, 2008), mais de nommer des processusde censure qui ont cours à l’intérieur desorganes de presse ainsi que des institu-tions de recherche mêmes.

Il s’est agi de réféchir sur le phénomènetrès largement répandu de la censure. Lajournaliste Kristina Borjesson, dans  Black List (Les arènes, 2003), relève nombre decas de censure dans la presse et l’éditionétats-uniennes. Dès lors qu’on touche àdes questions sensibles, des mesures dila-toires sont mises en branle, la pression estorte sur les journalistes récalcitrants etdes carrières tournent court.

Les universitaires, se demande-t-on, sont-ils immunisé.es contre le processus, ortsdu sens critique qu’ils développeraientau sein de l’institution? Non. Vraiment

pas. Les universitaires contribuent à ceque les médias manipulent leurs destina-taires. Autre réérence : de Marie Benilde,On achète bien les cerveaux (Éditions Rai-sons d’agir, 2007) – l’auteure revient surla déclaration célèbre du PDG de la télévi-sion privée rançaise TF1, Patrick Le Lay :« Pour qu’un message publicitaire soit per-çu, il aut que le cerveau du téléspectateursoit disponible. Nos émissions ont pourvocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pourle préparer entre deux messages. Ce quenous vendons à Coca-Cola, c’est du tempsde cerveau humain disponible. » Des neu-rologues, psychologues et experts en com-munication, ormés dans les universités,travaillent à avoriser l’acclimatation ducerveau par la télévision pour que celui-cisoit récepti aux stimuli publicitaires.

Mais, arroseurs arrosés, les universitairesvoient à leur tour leur cerveau devenirune marchandise : l’université le vend auxentreprises pour lesquelles elle le orme.Une autre déclaration célèbre, cette oisémise en 2011 par le recteur de l’Universitéde Montréal, Guy Breton, en témoigne :« Les cerveaux [doivent] correspondre auxbesoins des entreprises. »

Le savoir ainsi dispensé dans des universi-tés vise moins à ormer des esprits ouverts

et critiques que des cerveaux perormanqu’on domestiquera pour qu’ils soient ecaces dans les circonstances de productivoulues, tout en les dressant an qu’assent de ce qui excède le champ leur application circonscrite.

( Alain Deneault est chercheur au Rése pour la justice fscale – Québec et autede F aire l’économie de la haine, OshorParadis scaux et souveraineté crimine

et Noir Canada : Pillage corruption et cminalité en Arique, tous publiés chez Écsociété. Il a aussi été bénévole à La Rotondans la section Sports, puis Société en1987 et 1989.)

TÉMOIGNAGES(SUITE)

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Gérald Tremblay

PORTRAIT

Antoine Trépanier | Che de pupitre

La mairie de Montréal est occupée par unnerd . Derrière l’homme politique, connuaussi comme ministre de l’Industrie dansle Québec des années 1990, se cacheun ex-étudiant studieux et calmement

revendicateur.

Se qualifiant lui-même d’« étudiant exem-plaire », le maire Gérald Tremblay n’a paseu une vie banale. Fils d’un père respon-sable des libérations conditionnelles auQuébec, il applique à la lettre les valeursd’égalité que ses parents lui ont trans-mises. À l’âge de 15 ans, le jeune Géraldrêve de devenir un jour premier ministre.« Suzanne, qui est ma conjointe, je l’airencontrée à l’âge de 15 ans et je lui aidit que c’est ce que je voulais faire »,explique-t-il lors d’une conversation télé-phonique, en février dernier. Il n’a jamaisregardé en arrière.

En 1966, il entreprend des études endroit civil à l’U d’O, avec comme objectifprincipal d’être accepté à Harvard, puiséventuellement de faire de la politique.

Pour y arriver, M. Tremblay participe sansrelâche à la politique étudiante en tantque président de la Société Justinien,l’équivalent de l’actuelle association étu-diante de droit civil. Il profite de cet enga-gement pour développer son approcheaux débats.

Et des débats, il en a eu. Certes, en poli-tique provinciale, où il était vu comme ledauphin de feu Robert Bourassa, maisaussi actuellement à la mairie de Mon-tréal. M. Tremblay admet que sans cetengagement, il n’aurait pas été admis àHarvard et n’aurait pas pu faire de poli-tique de haut niveau.

« [La politique étudiante] m’a donné uneexpérience très pratique, une expériencede servir les gens », mentionne le maireoriginaire d’Ottawa. Comme tout bon po-liticien, il accorde évidemment beaucoupd’importance aux victoires obtenues audétriment des défaites. Mais des échecs,il en a eu, comme celui de 1967. « On sechicanait pour la démocratie de l’associa-tion étudiante de l’Université d’Ottawa.J’avais une citation dans La Rotonde –“On n’est pas en pays communiste ici!”raconte-t-il en riant. C’était juste unequestion de démocratie d’élire les repré-

sentants et, deuxièmement, les alloca-tions que ces personnes-là pouvaient sepayer pour faire des activités étudiantesque je qualifiais de bénévoles. Je l’ai per-due, celle-là. »

En classe, le jeune Gérald performe. Enfait, il est un modèle pour ses pairs. Cam-

pé dans la première rangée de chacun deses cours, il prend des notes qui ferontle tour de la Section de droit civil pen-dant plusieurs années. « Il y en a qui nevenaient pas trop souvent aux cours, alorsils photocopiaient toutes mes notes etaprès ça, ils les vendaient! Il y en a qui ontfait de l’argent avec mes notes », raconte-t-il sur un élan de nostalgie bien assumé.

Cette anecdote représente bien l’hommeà l’autre bout de la 417. Un leader plussilencieux que flamboyant. Quelqu’un derangé, à son affaire. L’histoire des notes,il en rigole, malgré le fait qu’il ne touchaitpas un centime de commission et qu’ilétait dans une situation financière pré-caire, à l’époque. « Je n’avais pas d’argentdu tout, du tout, se remémore-t-il. Ça m’ai-dait d’être chez mes parents. Alors j’étaissurveillant à la bibliothèque de droit civil. »

Puis, 1970 arrive et Gérald Tremblaycommence son MBA à la prestigieuseUniversité Harvard. Accompagné de sonami Raymond Bachand, actuel ministredes Finances du Québec, il achèverason plan de carrière sans atteindre sonbut ultime. Il se contentera de la mairie.« C’est un autre défi et c’est parfait ainsi »,répond-il paisiblement.

D’ÉTUDIANT MODÈLE À MAIREDE MONTRÉAL

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La Rotonde

de 1982 à 1991

19831982 1984 1985 1986

Mars 1983

Les années 1980 sont truffées de manifestations contre la hausse des fraisde scolarité. Notamment, à la fin de mars 1983, 300 étudiants manifestent auQueen’s Park de Toronto contre la hausse des frais qui doit s’élever à 40 % pourles étudiants étrangers. Le 8 novembre 1988, plus de 900 étudiants de l’U d’Omanifesteront contre la baisse des subventions au niveau postsecondaire et la

hausse des frais.

28 février 1984

L’ancêtre de l’actuelle station deradio CHUO, Radio-Campus,change de nom en février 1984pour devenir CFUO. « CFUOs’engage à offrir un format deradiodiffusion original et dynamiquecomprenant l’expérimentation du

médium sous tous ses aspects »,peut-on lire dans La Rotonde.Quelques années plus tard, cetteradio ottavienne fait une demandeau Conseil de la radiodiffusionet des télécommunicationscanadiennes pour obtenir unelicence MF. Elle l’obtiendra trois ansplus tard, en 1990.

8 novembre 1983 : Roch Voisine joue au hockey pour les Gee-Geesde 1983 à 1985.

13 novembre 1984 : Lancementde la Ligue universitaired’improvisation, qui deviendra laLIEU en 1986.

23 septembre 1986

Plusieurs crises du logementfrappent les années 1980.En octobre 1983, la Sociétécanadienne d’hypothèques et delogement révèle que seulement0,3 % des logements à Ottawasont inoccupés. La même

année, près de 4500 étudiantspostsecondaires sont sans logisdans la région d’Ottawa-Carleton.Le 23 septembre 1986, l’U d’Odécide de régler le problème enconstruisant des résidences entreles rues Osgoode, King-Edwardet Copernicus, aujourd’hui lesrésidences Brooks.

25 novembre 1986 : Ottawa étaitchampionne canadienne en cross-country.

14 octobre 1986 : Début duservice de vente de livres usagés.

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Alexandre Baillargé Journaliste multimédia

17 janvier 1989

En janvier 1988, le gouvernementfédéral s’engage à fournir unesomme de 50 M$ chaque annéependant huit ans à l’Ontariopour développer les servicespostsecondaires en français dansla province. À cette annonce, lerecteur de l’U d’O, Antoine d’Iorio,est plutôt pessimiste quant à

la construction d’une universitéunilingue francophone. Le débatest lancé. En septembre 1989,une trentaine de professeursexprimeront publiquement leurappui à ce projet. D’autressont plutôt d’avis qu’il faudraitcommencer par améliorer lesservices en français à l’U d’O.

7 février 1989 : Construction d’uncomplexe sportif de 35 M$ sur lecampus.

21 novembre 1989 : La Rotonde ne publie pas en raison d’un manquede fonds et de la déficience dumatériel.

Léa Papineau RobichaudReprésentante des bénévoles

27 septembre 1988 : Ouverturedu pavillon Pérez

19 septembre 1988 : À l’issued’un référendum, les étudiantsobtiennent l’assurance médicament.

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Patrick Lagacé

PORTRAIT

« Il est du ressort des médias d’essayerd’informer la société de ce qui se passeen son sein pour que cette société puissefaire des choix éclairés », écrivait le rédac-

teur en chef de La Rotonde dans la pre-mière édition de 1994.

Cet ancien de l’U d’O est aujourd’huichroniqueur à La Presse et co-animateurde l’émission Les francs-tireurs, à Télé-Québec. Il tient aussi une chronique àl’émission de radio Montréal maintenant .Eh oui, Patrick Lagacé a déjà écrit dansnotre chère Rotonde. Il a entre autresoccupé le poste de chef de pupitre Infor-mation avant de devenir rédacteur en chefde 1993 à 1995.

Le journalisme avant tout

Issu d’une famille de classe moyenne,ce chroniqueur n’était pas prédestiné àdevenir journaliste. En 1991, il a décidéde quitter sa famille pour venir étudier àl’U d’O, un choix qu’il a fait parce qu’ilvoulait apprendre l’anglais, mais aussiparce que le cégep ne lui avait pas tropbien réussi.

Même à l’université, certains lui repro-chaient son manque d’assiduité à sescours. « À l’époque, c’était des cours sur-tout de communication. Ce n’était pas axésur le journalisme, alors il y avait plusieurscours qui ne l’intéressaient pas. Sa pas-

sion, c’était le journalisme. Sa passion,c’était La Rotonde », explique le journa-liste du Droit  Jean-François Plante, quiétait chef de pupitre Sports à La Rotonde dans les mêmes années.

Un de ses professeurs à l’époque, Pier-re C. Bélanger, se souvient très bien desabsences fréquentes de son étudiant.Lagacé avait manqué quelques cours et,ne connaissant pas la réputation de sonprofesseur, avait osé lui demander lesnotes des cours manqués. « Ça avait don-né lieu à un échange plutôt vigoureux »,avoue avec un sourire en coin qui en dit

long le professeur en communication quiaccepte très mal, encore aujourd’hui, lesabsences répétées.

Un passage remarqué

L’ancienne chef de pupitre Nouvelles àLa Rotonde, Cécile Gladel, se rappelledu premier article que Patrick Lagacéavait écrit pour le journal : « J’avais misbeaucoup de corrections parce qu’il yavait trop d’opinions dans son texte. » Cen’est donc pas pour rien qu’il s’est mis àla chronique hebdomadaire l’année sui-vante.

Déjà à cette époque, ses textes faisaientbeaucoup jaser. « Ses chroniques ne lais-saient jamais personne indifférent, évo-que Jean-François Plante. Soit tu étaispour, soit tu étais contre, mais jamaisdans le milieu ». M. Bélanger se rappelleen particulier du talent d’écriture de sonétudiant : « Sa plume m’avait séduit toutde suite. Dès le premier semestre, il avaitfait un essai et je lui avais dit : “Toi, il fautque tu fasses quelque chose avec ça,mon gars! C’est fantastique, la manièredont tu écris!” »

Pour Jean-François Plante, accepter l’of-fre d’emploi à La Rotonde que Patrick La-gacé lui avait faite a été l’un des meilleurschoix de sa vie. « Je ne pouvais pas avoirmeilleur collègue pour apprendre. C’était

un modèle à suivre. Il était vraiment dé-voué à la cause du journal. »

Fiable et passionné à l’extrême

Lorsqu’on leur demande de parler de leurami, Mme Gladel et M. Bélanger ne se fontpas prier pour l’encenser. « C’est un vraichroniqueur. Il fait du travail journalisti-que, il fait des recherches, il ne dit pasn’importe quoi », décrit la co-fondatricede RueMasson. « C’est un gars qui aimebien brasser les affaires et remettre leschoses en question. C’est un gars fiabledans le sens où quand tu lui confies une

PORTRAIT D’UN POLÉMISTEDANS L’ÂME

Léa Papineau RobichaudReprésentante des bénévoles

« C’est un gars qui aime bien brasser les aaires et remettre les choses en question. » – Pierre C. Bélanger 

tâche, la  job va toujours être bien faite,qu’il s’agisse d’un article de magazine,d’un blogue, d’une entrevue, etc. », ajouteson ancien professeur.

Ce dernier lui a tout de même trouvé unpetit travers. « C’est un gars qui peut avoirla mèche courte, dit-il sourire en coin. Ilfaut être attentif quand tu as une discus-sion corsée avec lui parce que ça peut semettre à mal virer rapidement. Ça m’estdéjà arrivé. » « Il aime avoir raison, ajouteCécile Gladel. Tu ne peux pas commen-cer une discussion avec Patrick si tu n’espas d’accord avec lui, car ça ne finira

 jamais. »

Patrick Lagacé a toujours, même à l’Uversité, aimé donner son opinion stout. « Ce qui est extraordinaire, c’equ’aujourd’hui, il gagne sa vie à donnson opinion », lance M. Bélanger. Son acien élève est resté fidèle à lui-même esu tirer profit des opportunités qui lui oété offertes. Il a ainsi pu devenir le chniqueur de renom que nous connaissoaujourd’hui.

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LR : Quels souvenirs gardez-vous de vos annéesd’études à l’U d’O? 

PL : Excellents. Je reerais la même chose. J’y ai rencontré des amis qui sont encoredans ma vie aujourd’hui. J’y ai appris la base de mon métier au journal étudiant. J’aieu la chance de tomber sur un pro exceptionnel en Pierre Bélanger, qui m’a inculquél’importance du travail et de la pugnacité. Je suis heureux de le compter, 20 ans plustard, parmi mes amis.

LR : Comment était le bilinguisme à l’U d’O àl’époque? 

PL : Dans mon souvenir, c’était un instrument ormidable pour que les rancophonesapprennent l’anglais! J’ai rarement vu le contraire, je dois le dire. Le bilinguisme étaitl'un des traits caractéristiques de l’U d’O. Il l’est encore, mais avec le recul, il s’agitd’un point de vente davantage que d’une culture réelle d’intégration. Les deux grou-pes linguistiques s’y côtoyaient sans véritablement se « mêler ».

LR : Si vous aviez un conseil à donner aux uturs journalistes, quel serait-il? 

PL : Faites-en. À La Rotonde ou dans un média communautaire, mais aites-en. Lisez

sur le métier tout ce que vous pouvez lire sur le métier. Faites tout ce que vous pou-vez pour en aire l’été, pendant la relâche, n’importe où. Vaut mieux travailler un étédans l’hebdo d’un bled perdu que d’écrire des communiqués de presse dans un grandministère, à un meilleur taux horaire, si vous voulez aire du journalisme. Faites vôtrece proverbe anglo : « Work trumps talent everytime. » Traduction : acceptez de aireles quarts de travail de soir, de week-end, à Saskatoon s’il le aut. Ne aites pas cemétier pour être connu. Doutez de tout. Taisez-vous et écoutez : contrairement à cequ’on pense, ce n’est pas un métier de grande gueule, c’est un métier de grandesoreilles.

Léa Papineau Robichaud Représentante des bénévoles

Questions - réponses avec Patrick Lagacé

COLLABORATEUR SPÉCIALENTREVUE

 Je me souviens encore de l’adresse, 631,King-Edward. C’est au 2e étage que nous,l’équipe de La Rotonde, sévissions. J’utili-se le verbe sévir à dessein : dans cette pre-mière moitié des années 1990, La Rotondeétait un véhicule conçu pour emmerdertout le monde sur le campus de l’Univer-sité d’Ottawa.

Les politiciens étudiants, l’administrationdu recteur Marcel Hamelin, les pros, lescroisés de l’environnement, les Anglaiscroqueurs de grenouilles, les sportis desGee-Gees à grosse tête : personne n’échap-pait à nos fèches enthousiastes.

Tout cela était ait d’une manière épouvan-tablement maladroite. Quand je relis mesvieilles Rotonde, j’ai l’impression de regar-der Les Simpson dessinés par des enants

de 6e année. Ce n’était pas du journalisme.Mais en même temps, c’était exactementça.

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 Je me souviens d’un lm,  Pump up theVolume, que j’avais vu au cégep, en 1990.Avec Christian Slater, qui incarne l’anima-teur d’une radio pirate qui out le bordeldans une école secondaire, à orce de diredes vérités qui dérangent…

Slater, échotier anonyme, disait tout letemps à ses auditeurs suspendus à seslèvres, chaque soir : « Dites des horreurs! »

 J’avais décidé que cette Rotonde, celle quej’ai dirigée de 1993 à 1995, serait la llebâtarde de ce Slater incitant à emmerder

l’univers et à dire des horreurs…

Pour un dossier sur la pauvreté étudiante,une photo du che de la section Actuali-tés, Martin Landreville, marchant versun organisme d’aide aux sans-abri. Il neporte qu’un slip (et des souliers), sinon ilest quasiment à poil. C’était à la une dujournal…

Inspiré par les beuveries des Anglos, lejeudi, j’avais commis une chronique coi-ée de ce titre : « Pisser debout ». Le texteavait ait scandale. Évidemment, la semai-ne suivante, le suivi s’intitulait « Pisserassis »…

Endormis par des hordes de pros platesincapables de mettre de la vie dans leurscours, nous avions mis la patte sur desdocuments publics, mais pour ainsi direjamais consultés : le résultat des évalua-tions des pros, par les étudiants. C’étaitgros comme des bottins téléphoniques, cesdocuments, il allait tout décoder à la mi-taine, mais qu’importe : nous avions ainsipu nommer les meilleurs et les pires prosdu campus, noir sur blanc. Triomphe!

Évidemment, les pires pros n’appréciaientpas de voir leur nom dans le journal. Maisjustement, c’est ça, le journalisme : tenterde mettre de la lumière sur ce qui n’étaitpas vraiment destiné à la consommation

publique…

C’est ainsi que Daniel Leblanc — oui, ole Daniel du Globe and Mail — avait réudes inormations destinées à ne pas voirlumière du jour, donnant à penser qu’pro de la Faculté des arts était un escracadémique.

Peu après la parution, le pro avait été mà la retraite.

**

C’est la nostalgie qui me ait dire cebien sûr : mais nous osions, nous étioméchants, nous n’avions peur de rien non d’être ennuyants. Et tout cela se sait dans un mélange d’amateurisme, passion débridée et de gaucherie teint

de malaise qui n’est pas sans rapport avl’état d’esprit qui anime un jeune adudécouvrant les plaisirs de la chair…

En plus,  La Rotonde a servi d’incubateà des amitiés qui, à ce jour, sont dans mvie. Je parle de Doum Fugère, de BruGenest, de Martin Landreville, de RichaDuour, de Jean-François Plante, de DanLeblanc, de Manon Genest…

Bre, j’ai vécu certaines des plus bellannées de ma vie, à La Rotonde. Merci, Rotonde, et longue vie.

Travailler ou « bénévoler » dans un journétudiant ne vous mènera pas orcément journalisme. Mais je ne connais personnparmi mes camarades de l’époque, qui soit impliqué à ond à  La Rotonde et q

n’ait pas, aujourd’hui, une vie minimament intéressante.

C’est le cadeau du ciel que je vous souhte, Rotondiens qui entrez dans le mondes grands : une vie intéressante.

(Patrick Lagacé, chroniqueur à La Presa collaboré à La Rotonde de 1991 à 199comme bénévole, che de pupitre et rédateur en che. Sa chronique, « Le moncomme il va », a paru dans La Rotonde1993 à 1995.)

Ma Rotonde

Patrick Lagacé

   P   h  o   t  o  :   J  u   l   i  e  n   P  a  q  u  e   t   t  e

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La Rotonde

de 1992 à 2001

19931992 1994 1995 1996

1993 : La bibliothèque resteouverte pour les couche-tard

Après des manifestations, despressions auprès de l’administrationet le dépôt d’une pétition de2700 signatures au bibliothécaireen chef et au vice-recteur àl’enseignement et à la recherche,les étudiants ont gain de cause en

ce qui a trait aux heures d’ouverturede la bibliothèque! Celle-ci estdésormais ouverte de 8 h 30à 23 h 30. Cette année-là, labibliothèque fermait ses portes à22 h plutôt qu’à minuit comme lesannées précédentes.

Mars 1994 : Coupes « éclairs »de l’administration

Le Département d’arts visuelsrisque de voir son curriculum coupéà la suite d’une décision « éclair »de l’administration. Des étudiantsfranco-ontariens déplorent lasituation : « Vous ne respectez pasvotre mandat envers la population

francophone de l’Ontario! » auraientdéclaré certains à La Rotonde. Plusde 150 étudiants du Départementont manifesté, notamment devant lepavillon Tabaret, contre ces mesures.De plus, le Département debiochimie subit lui aussi des coupesqui réduiront de 40 % l’espace delaboratoire des étudiants.

27 octobre 1992 : Le président dela FEUO, Guy Caron, cherche àrapatrier le Centre universitaire auxmains des étudiants (« Opérationrapatriement »).

1994 : Construction du pavillon desArts

6 septembre 1994 : Nouvelleéquipe au sein des Gee Gees :l'équipe de soccer féminin.

16 janvier 1995 : La FEUO dans lerouge, TV Zoom se voit contraint desuspendre ses activités.

26 septembre 1994 : Un article de

Daniel Leblanc mène au renvoi d'unprofesseur qui aurait trafiqué sonévaluation.

21 novembre 1994 : 10 000étudiants manifestent sur la Collineparlementaire contre la réformeAxworthy.

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2 février 2000

Plus de 2500 étudiants desuniversités Carleton et d’Ottawa,ainsi que d’autres institutions dela région ont défié le froid afin demanifester au nom de la campagne

« Accès 2000 », qui préconise le geldes frais de scolarité. Le présidentde l’Association des étudiantsdiplômés de l’U d’O et coordonateurde la campagne, Joel Duff, déclarefièrement : « Chose certaine, nouspouvons maintenant dire quenous étudions dans une universitéengagée. »

16 septembre 1997 : Coca-colaest sur le point de signer un contratd’exclusivité avec l’Ud O.

10 août 1999 : Un nouveaubaccalauréat en journalisme, offerten partenariat avec la Cité collégiale,voit le jour.

Anaïs ElboujdaïniRédactrice en che 

Catherine DibChe de pupitre

16 septembre 1997 : Les auxiliairesà la recherche et à l’enseignementsont désormais syndiqués.

22 décembre 1998 : Meurtre àl’U d’O. Un étudiant de l’U d’O,Danninger, est le présumé assassin,rapporte l’article paru dans l’éditiondu 12 janvier, et la victime, AndrewMoffitt, originaire de Bockville, estégalement un étudiant. C’est lesecond meurtre à survenir dansla région d’Ottawa-Carleton cetteannée-là.

3 mars 1998 : L’U d’O célèbreson 150e anniversaire dans uneatmosphère festive.

18 janvier 2000

En Ontario, l’abolition de la13e année entraînera des

répercussions sur le plan desinscriptions et de l’augmentationde l’espace et des infrastructuresà l’U d’O. Le nombre d’inscriptionsaugmentera pour 2003-2004 afind’accueillir environ 3000 étudiantssupplémentaires. Une partie ducampus devient un vrai chantier deconstruction afin de prévoir le coup.Il y a l’érection d’un Complexe sportifet de son stationnement, de l’Écoled’ingénierie et de technologie del’information ainsi que d’une nouvellerésidence. L’U d’O a aussi fait desdemandes d’admission au projetdu gouvernement « Superbuild »(programme de financement desinfrastructures postsecondaires), carplusieurs rénovations de pavillonssont aussi au menu.

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La Rotonde

de 2002 à 2012

20032002 2004 2005 2006

26 septembre 2005 :Chapitre premier de la sagaDenis Rancourt

Le doyen de la Faculté dessciences, Christian Detellier,suspend le cours « Physiqueet environnement » (PHY1703)enseigné par le professeur de

physique Denis Rancourt. Cinqétudiants ont porté plainte auprèsdu vice-président aux affairesacadémiques de la FEUO, Juliende Bellefeuille, à l’effet que lecours avait pris une tangente« activiste » qui ne correspondaitpas à la description présentée dansl’annuaire. « Tous ceux qui étaientprésents au cours s’opposaientaux propos du doyen », soutient leprofesseur.

24 mars 2003 : L’adoption del’Ontarians with Disabilities Act  force l’U d’O à rendre son campusaccessible aux personnes ayant unhandicap.

22 septembre 2003 : L’U d’Oapplique graduellement les

nouvelles mesures antitabac,notamment l’interdiction de fumerà moins de neuf mètres des portesdes édifices. Deux ans plus tard,la FEUO met fin à ses ententespublicitaires avec les compagniesde tabac.

30 août 2004 : Depuis l’abolitionde la 13e année en Ontario, le

nombre de mineurs qui entrent àl’U d’O augmente; des mesuresdoivent donc être prises pourmettre un bémol sur l’alcool durantla Semaine 101.

14 mars 2005 : L’U d’O réformeses programmes de baccalauréat etadopte un système de majeures etde mineures.

13 février 2006 : Près de5000 étudiants se présententaux urnes pour les élections de laFEUO, du jamais vu.

31 octobre 2005 : L’U d’Orecrute un coordonnateur dudéveloppement durable

Le coordonnateur dudéveloppement durable a pourrôle de « s’assurer que tous lesprocessus qu’on adopte ici àl’Université sont davantage axéssur l’environnement et le social »,explique celui qui a obtenu le

poste, Jonathan Rausseo. Lacréation du poste s’inscrit dans leplan stratégique « Vision 2010 »et permettra de « comparer nospratiques avec les meilleures qui sefont dans le monde et [de] voir leschangements que nous pourrionsy apporter », précise le vice-recteuraux ressources, Victor Simon.

Automne 2002 : La guerredes livres

La librairie Agora, commerce dela Fédération étudiante, entamel’année universitaire avec unecampagne publicitaire agressiveque le gérant de son principalconcurrent, Daniel Nolet de lalibrairie du Centre universitaire,qualifie d’« intimidation ». La librairieuniversitaire riposte en empêchantl’Agora d’acheter des manuelsusagés au Centre universitaire,

invoquant une clause d’exclusivitéqui fait partie du contrat qui lalie à l’U d’O. La tension montequand il apparaît que l’Agora avendu des livres neufs et achetédes livres usagés sur le campusRoger-Guindon en début d’année.Une cohabitation paisible est-ellepossible? Un comité spécial sepenchera sur cette question l’annéesuivante.

9 septembre 2002 : Le Gris etGrenat réduit ses effectifs

Pour faire suite au rapportd’évaluation d’un comitéconsultatif spécial, le Service dessports, qui comptait 20 équipesinteruniversitaires, décide de n’engarder que 12, soit celles pourlesquelles le Sport interuniversitairecanadien tient des championnatsnationaux : football, basketball,course, natation et hockey

masculins, ainsi que soccer,basketball, hockey, course, natation,volleyball et rugby féminins. Lesautres formations pourront évoluerdans des ligues locales tout encontinuant de porter le logo desGee-Gees.

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20082007 2010 2011 2012

Joanie DemersSecrétaire de rédaction

23 mars 2010 : Ann Coulter envisite…

La polémiste américaine d’extrêmedroite Ann Coulter devait donnerune conférence sur sa vision de ladémocratie. Finalement, elle n’aura jamais mis les pieds à l’U d’O,les organisateurs de la soirée,l’International Free Press of Canadaet l’Institut Clare-Boothe, ayant

statué la situation de dangereuse.Des centaines d’étudiantss’opposaient à la venue de l’auteureet commentatrice du pays del’Oncle Sam en raison de sesopinions sur l’islam, l’homosexualitéet les personnes noires.

31 janvier 2012 : HuguetteLabelle termine son règne

Après 18 ans à titre de chancelièrede l’U d’O, Huguette Labelle estremplacée dans ses fonctionspar l’ex-gouverneure générale duCanada, Michaëlle Jean. Mme Jeanest établie sur le campus ottaviendepuis 2011 et sa présence àce rôle cadre exactement dansla planification stratégique de

l’administration, soit l’ouverture surle monde. Mme Labelle a du coup vula chapelle du pavillon Tabaret êtrenommée en son nom. En entrevueavec La Rotonde en novembredernier, elle disait « ne jamaisquitter son université ».

2007 : C’est la fin du contratd’exclusivité de Coca-Cola sur lecampus.

2008 : La Fédération étudianteadhère de nouveau à la Fédérationcanadienne des étudiantes etétudiants.

2012 : C’est la fin du Nostalgica…une renaissance à venir!

Antoine Trépanier | Che de pupitre

2008 : L’ex-ministre de la Justicedu Canada, Allan Rock, devientrecteur de l’U d’O.

2010 : La FEUO s’entend avec

OC Transpo pour offrir un laissez-passer universel de transport encommun aux étudiants à tempsplein.

2011 : Le quart-arrière des Gee-Gees, Brad Sinopoli, est nommé joueur de l’année au pays.

2011 : L’idée du vote électroniqueaux élections de la FEUO estrejetée en raison des problèmestechniques rencontrés lors desdeux dernières tentatives.

2008 : La Rotonde obtient sonindépendance de la Fédérationétudiante!

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Équipe 2011-2012De gauche à droite à partir du haut : Antoine Trépanier, Alexandre Baillargé, JulienPaquette, Anaïs Elboujdaïni, Jeanne Strasbourg, Stephanie Guérin, Léa PapineauRobichaud, Joanie Demers, Catherine Dib, Vincent Rioux, Pascaline Lefebvre, SarahLanthier, Patrick Weldon, Mathieu Gauthier, Ayoub Ben Sessi

Photographie : Alexandre Lauz

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« Nous sommes à la recherche d’un oud’une représentante des bénévoles »,avais-je reçu dans ma boîte de courrielsen septembre dernier. Un grand ques-tionnement s’était alors immiscé dansmon esprit. Avec mes sessions de cinqet six cours, ai-je le temps et la volontéde participer à La Rotonde? Après mûre

réflexion, j’ai finalement accepté le poste.Ce fut la meilleure idée que j’aie eue dansma courte carrière universitaire.

Quel plaisir ce fut que de me retrouverparmi un groupe de personnes passion-nées de l’écriture et du journalisme. Enfin,

 je ressentais un sentiment d’appartenan-ce, non pas pour l’Université d’Ottawa(jamais de la vie!), mais pour ce cher jour-nal étudiant qu’est La Rotonde.

Un article par ci, un cours par là, une réu-nion de production par ci, un projet parlà.Ouf! Le temps est rapidement devenu unedenrée rare dans ma vie. « Je n’ai pas letemps » était devenu ma devise officielle.

- Léa, viens-tu voir un film avec moi?- Désolée, je n’ai pas le temps.- Léa, viens-tu prendre une bière avecnous ce soir?- Non, je n’ai pas le temps.

J’ai passé une grande partie de cettedernière session à courir entre le 109,rue Osgoode et les différents pavillonsde l’U d’O. « Pauvre toi », me direz-vous.« Non », vous répondrai-je. Ces courseseffrénées m’emplissaient de bonheur.Écrire mes articles, c’était mon moyende m’échapper, d’oublier les soucis desétudes.

Je crois que cette année restera l’unedes années mémorables de ma vie. Monposte de représentante des bénévolesm’a permis de rencontrer une multitudede personnes toutes plus intéressantesles unes que les autres, des personnesdévouées qui ont su apporter leur petitetouche personnelle dans notre journaltout au long de l’année. J’ai aussi fait denombreuses rencontres marquantes quin’ont fait que confirmer mon choix de car-rière, c’est-à-dire le journalisme. Je penseentres autres au photographe Victor Diaz-Lamich, à la co-fondatrice de RueMasson,Cécile Gladel, et bien sûr au chroniqueurPatrick Lagacé.

Je ne vois qu’une seule façon de terminercette chronique. On est quétaine ou onne l’est pas : Vive La Rotonde!

Si je ne devais retenir qu’une seule leçonde mes quatre années de participation au

 journal, ce serait la suivante : l’importancede poser des questions. Si l’attente desréponses s’avère parfois une épreuved’endurance – les apprentis journalistespourront en témoigner –, poser les bon-nes questions aux bonnes personnes et

de la bonne façon, mine de rien, est un artqui demande beaucoup de pratique.

Pour un journaliste, poser des questionspertinentes exige une connaissance dudossier, l’épluchage de documents par-fois arides, l’établissement de contactsfiables et assez de tact et d’entregentpour mettre son interlocuteur en confian-ce.

Pour nous, citoyens impuissants, c’estbien plus simple de spéculer sur la cou-leur favorite de l’artiste de l’heure et delaisser les journalistes se charger du res-te. Et pourtant, nul besoin d’un passe mé-dia pour assister aux séances du CA denotre syndicat étudiant, aux assembléesgénérales de notre journal étudiant ou denotre coopérative locale, ou participer auxconsultations publiques organisées parnotre municipalité et nos gouvernements– des gestes qui, au cumulatif, ont sansdoute beaucoup plus d’impact que deplanter des tentes et de jouer du tam-tamen scandant des slogans dans un parc.

Le monde est peuplé de gens qui, sciem-ment ou non, bâclent leur travail pour allerplus vite rejoindre leur amant, ferment lesyeux sur les conflits d’intérêts dans les-quels se mettent leurs collègues ou, pisencore, taisent de l’information d’intérêtpublic en se disant que de toute façon,ça n’intéressera personne. Eh bien à cesgens censés nous représenter, nous offrirdes services ou gérer notre argent, mon-trons-leur que ça nous intéresse, rappe-lons-leur qu’ils ont des comptes à rendreaux membres, clients, actionnaires oucitoyens que nous sommes, posons-leurdes questions! Soyons « le taon qui piquele cheval », pour citer un ancien collègueet Socrate avant lui.

Les gens de bonne foi répondront auxquestions, défendront leurs décisions,admettront leurs erreurs, accueilleront lacritique et chercheront à s’améliorer. Lesautres patineront, se réfugieront dans unesalle à huis clos ou derrière une équipede RP… et – on l’espère! – se mettrontvite au pas en constatant qu’on suit leursactivités de près.

 ChroniqueLa végétation de l’U d’O Sarah Lanthier, journaliste Actualités 

L’U d’O offre une grande variété d’espa-ces verts embaumant tout le campus,surtout à la rentrée scolaire. Mon espècevégétale préférée est certainement l’étu-diant. Dans son état sauvage, l’étudiantest amorphe et désintéressé. Il se traînesur les sentiers piétonniers, cerné etstressé, tentant de terminer l’école pour

vite devenir cette unité écono-productive.

Quelques-uns se démarquent pour créerune sous-espèce désaxée et engagée quicrie plus fort que les autres ses valeurset croyances, qu’elles soient religieuses,politiques, philosophiques, sociales, etc.Cette sous-espèce est en voie de dispa-rition, mais pourtant, on ne cherche tou-

 jours pas à la protéger.

Le 22 mars dernier, à Montréal, un petitespoir de voir cette sous-espèce végétaleen danger reprendre le dessus s’est sou-dainement manifesté. Où étaient doncces étudiants ayant des opinions et nepensant pas seulement à l’éducation entermes d’investissements et de retom-bées économiques, mais plutôt commeun droit d’apprendre, une passion?

Malgré la divergence d’opinions rencon-trée à l’U d’O, le forum de partage ne secompare certainement pas à cette tribunede 200 000 personnes à Montréal. Cen’est pas l’opportunité d’en créer une quimanque, mais plutôt la volonté, qui a étéparticulièrement déficiente à l’U d’O cetteannée. Les étudiants se sont surpassésdans la pratique végétative, tendance ob-servée depuis plusieurs décennies.

Cette constante obsession individualisteà rentabiliser l’investissement universitai-re leur fait oublier que le campus est, plusque des salles de cours, un espace favo-risant l’expression et l’engagement dansles causes qui s’avéreront 1000 fois pluséducatifs que le seul savoir des profes-seurs. Obsédée par la réussite scolaireet professionnelle, cette espèce végétaleferme les yeux sur la corruption, les cou-pes budgétaires et le gaspillage de fondsde l’administration, des fédérations étu-diantes, etc.

Certains argumenteront peut-être qu’àcrier fort, le message se dissout pour nedevenir qu’un bruit de fond aux oreillesdes politiciens. Parlons la même langueéconomique, peut-être cesseront-ils denous faire la sourde oreille à nous, végé-taux.

 ChroniqueLe taon qui pique le cheval

Joanie Demers, secrétaire de rédaction

ChroniqueToute une expérience!

Léa Papineau Robichaud, Représentantedes bénévoles

 ChroniqueLe journalisme : une analyse de l'expé-

rience humaine

Patrick Weldon, chef de pupitre Actualité

En journalisme, il est nécessaire de to« connaître », d’être l’expert de l’informtion par excellence. Pour tout connaîtreest nécessaire d’entretenir des relatiotrès étroites avec les sujets étudiés povraiment comprendre leur réalité et lcommuniquer à un public plus large. anthropologie, on dit que « connaître

c’est se laisser vaincre par l’expérienhumaine. Et qu’on le veuille ou non, chque fois que j’appuie sur le bouton «cord » de mon enregistreuse, j’analyl’expérience humaine.

Le débat interne qui me pousse à voécrire ces mots est l’extériorisation d’uquestion plus large que se posent sovent les anthropologues : celle du granpartage ou de la grande division. Autrment dit, le besoin de s’intégrer comptement dans une sphère d’études ou dséparer le « nous » du « eux » pour évitla contamination de l’objectivité. Les jounalistes sont constamment confrontà un double défi : le besoin de maîtrisla matière et sa véritable signification celui de trouver la manière la plus efficce de la communiquer à des gens qui possèdent pas l’expérience de vie nécesaire pour vraiment comprendre la réalprésentée. La plus grande difficulté, dace cas, c’est le transfert de l’informatiod’une sphère sociale à l’autre, et ce, saajouter son interprétation personnelle monde.

Rapporteurs d’évènements et de failes journalistes condensent l’esprit et pensée humaine. Ce rôle de traducteurd’analyste de l’expression des émotiohumaines nécessite un engagement qrequiert une absence de jugements. Totefois, c’est impossible dans la mesuoù un être possède du vécu; l’objectivn’existe donc pas. Alors comment coprendre et s’intégrer sans être assimilécompromettre notre neutralité si fragile

Un journaliste doit être capable de parplusieurs sociolectes pour connaître ldifférents dossiers de chaque sphère étdiée. La difficulté de la tâche est de comuniquer un message selon trois chamde réalité différents : celui du sujet inteviewé, celui du lecteur et le sien. C’epour cela qu’en lisant un article journaltique, il ne faut ni tout prendre comme vérité absolue ni le prendre avec un grade sel. N’oubliez surtout pas qu’aprtout, le journalisme n’est qu’une analyde l’expérience humaine dont nous fsons tous partie, journalistes inclus.

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La Rotonde est le journal étudiant de l’Université

d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Publications de

La Rotonde inc., et distribué à 2000 copies dans la

région d’Ottawa. Il est financé en partie par les mem-

bres de la FEUO et ceux de l’Association des étudi-

ants diplômés. La Rotonde est membre de la Presse

universitaire canadienne (PUC).

La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi à

des fins diffamatoires de ses articles ou éléments

graphiques, en totalité ou en partie.

9 avril 2012 • Vol. LXXIX No.24

109, rue OsgoodeOttawa (Ontario)K1N 6S1613 421 4686

RÉDACTION

Rédactrice en chef 

Anaïs Elboujdaï[email protected]

Secrétaire de rédaction

Joanie [email protected]éphanie Guérin (ajdointe)Jeanne Strasbourg (adjointe)

Actualités

Chef de pupitrePatrick [email protected] Lanthier (journaliste)Mathieu Gauthier (journaliste)[email protected]

Arts et culture

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Sports

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 Journaliste multimédia

Alexandre Baillairgé[email protected]

Directrice de la production artistique

Pascaline Lefevbre

[email protected]

Directeur artistique (photographie)

Ayoub Ben [email protected]

Photographe Julien Paquette

ADMINISTRATION ET VENTES

Directeur général

Anis [email protected]

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Réseau Sélect514-866-3131 poste 236

Prochaine parution : automne 2012Bonnes vacances et bons examens!

Amis, collègues, estimés lecteurs,

Aujourd’hui, je lève mon verre à cette

vieille dame encore bien arouche, j’ainommé La Rotonde. Ce journal pour lequelplus de 80 équipes ont donné la sueurde leur ront et un peu de leur équilibremental est encore debout.

Carreour d’inormation et de réfexionen rançais,  La Rotonde est surtout lechantre du droit et du devoir d’inormerla communauté de notre Université dansla langue de Gabrielle Roy, de Félix Leclercet de Robert Yergeau. Bien qu’ils soientinquiets de l’hostilité du climat dans lequelles rancophones évoluent, les journalistesqui se succèdent à la barre du 109, rueOsgoode n'en sont pas moins passionnés.C’est ce qui ait que  La Rotonde demeurede tous les combats.

Le journalisme étudiant n’est pas acile.Ah ça non. On est sous-rémunéré, ontravaille d’arrache-pied pour quelquesois se aire dire qu’on a mal cité untel,qu’on aurait dû couvrir tel évènementd’importance capitale – et puis merde!pourquoi s’acharne-t-on toujours sur laFédération étudiante? Et en PLUS, on a desexamens, des travaux et des cours.

Pourtant, le journalisme étudiant apporteson lot quotidien de victoires. Comme lesbourgeons qui s’époumonent en silencechaque printemps de chaque année, noscris sont parois entendus. Depuis 80 ans,

votre journal scrute, analyse, rapporteet commente l’actualité du campus. Lesartisans que nous sommes ont à cœurde vous inormer. Comme les réunions

de l’administration qui sont lmées etoù nous n’avons pas le droit de prendrenos propres photographies, nous nousrendons vite compte de l’importance d’unregard diérent pour rapporter les aits : lesgrimaces du recteur, l’air contrarié duproesseur ne seront jamais dans lesarchives de l’U d’O. Dans les nôtres, parcontre, oui.

Au-delà des déboires administratis, quisera la mémoire collective? Comment lesactivités, les petits bonheurs du quotidien,l’air du temps sur le campus de l’U d’Opourraient-ils être rapportés avec rigueursi La Rotonde n’était pas là?

Cette année, le journal Le Devoir rapportaitque Montréal Campus, journal étudiant del’Université du Québec à Montréal, étaitsur le point de ermer, aute de revenus.Celui-ci n’est appuyé par aucune cotisationétudiante et dépend donc uniquement despublicités externes pour assurer sa survie.En 2009,  Le Karactère, journal étudiantde l’Université du Québec en Outaouais,mettait un terme à ses publications pourune raison encore inconnue.

 J’ai épilogué sur la précarité de cesjournaux étudiants, qui ont rendu lesarmes ou qui vacillent dangereusement,car la modernisation des médias soulèvebeaucoup de questions dans la société

quant à la pérennité du journalismtel qu’on le connaît. Pour les journaétudiants, nous sommes encore plaux prises avec ces questions. Est-ce

rancophonie amère? Est-ce le journalismétudiant qui n’enchante plus, quand npoches trouées cherchent un emploi plrémunérateur?

Ce que je peux dire sur le journindépendant et rancophone de l’U d’c’est qu’il ait toujours partie du paysaottavien. Même si on a parois l'impresside donner des coups d'épée dans l'eau, cjours-ci... La Rotonde doit rester un médqui dénonce, qui garde l’œil ouvert.   Rotonde doit demeurer le chien de garde la rancophonie. C’est ainsi qu’econservera sa place.

Touteois, ne nous méprenons pas sur sens du terme « conserver ».  La Rotonest appelée à changer, à innover, à morddes mollets et à réféchir tout haut rançais. Car la haute voltige, dans langue de Molière, c’est notre aaire.

 Je lève donc mon verre, à vous, amcollègues et estimés lecteurs, car je croque les beaux jours, les plus durs, léroces, mais les plus éconds, restentvenir.

- Anaïs Elboujdaïni

ÉDITORIAL

Je lève mon verre

8/2/2019 Edition du 10 avril 2012 - Édition spéciale

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Partenaires :

Du 18 au 21 avril Venez voir une sélection des meilleurs documentaires environnementaux au Canada. Cette formidable sélection

de films aborde des questions percutantes et met en scène des histoires inspirantes, allant des changements

climatiques dans les régions polaires à un ambitieux projet de sauvetage d’une baleine orpheline.

 Vous trouverez la description, l’horaire et le tarif des films dans nature.ca.

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 JEUX DE LA KINÉSIOLOGIE 2012

La Faculté des sciences de la santé FÉLICITE les coprésidents des Jeux,Ryan Murray et Mike Warren, les membres de leur comité organisateurainsi que tous les bénévoles, partenaires et membres du personnel administratif de l’Université d’Ottawa qui ont contribué au succès de l’édition 2012 des Jeux

de la kinésiologie.

MERCI!

Nous sommes à la recherche depersonnes dynamiques afn de

combler tous les postes au sein de

notre équipe de l’année 2012-2013.

Hâtez-vous et envoyez voscurriculum vitae et lettre de

présentation àAnis Maaloul, directeur

général, à[email protected].

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septembre

La Semaine 101 – accessible et spectacle bilingue à FEDSTOCK 

 La FÉUO en revue: année 2011-2012

Chartwells continue ses dons de nourriture à la Banque alimentaire de la FÉUO

Plus de rabais dans le programme ISIC

La campagne À nous de jouer! Pour les élections provinciales 2011

Semaine de la Sexabilité du Centre des étudiants ayant un handicap

 Réservation de salles GRATUITE pour les regroupements étudiants sur campus

Nouveau Site web FÉUO avec intégration des médias sociaux etun calendrier en ligne accessible à tous

Programme de covoiturage (Auto partage)

Soirée cinéma du Centre de ressources des femmes : CARAMEL

Marché de nourriture biologique du Centre du développement durable

 Ateliers de la part du département des campagnes sur la gestion de crédit

Consultation pour les étudiant.e.s sur le règlement de l’U d’O sur la prévention

de la discrimination et du harcèlement- Centre de recours étudiant, Centred’équité en matière des droits de la personne et la GSAÉD

 Amnistie académique pour le jour des élections provinciales 2011

Ventes des billets pour les joutes des Sénateurs d’Ottawa à prix rabais

Installation d’un ascenseur accessible pour les étudiant.e.s ayant un handicap à la piscine de MNT

 Représentation du syndicat étudiant à l'Alliance canadienne pour la paix

Semaine de pression auprès du gouvernement fédérale pour une éducation poste-secondaire accessible

{

novembre

1er sondage sur la FÉUO, nos services etl’Université d’Ottawa, auprès du campus entier

Le Consentement, c’est sexy! Par le Centre de Ressources des femmes Journée contre la discrimination linguistique par le Centre de bilinguisme(Une carte géante signée de la pars des étudiant.e.s qui s’engage à éliminerla discrimination linguistique sur campus, a été présentée au Sénat de l’U d’O)

Déjeuners gratuit de la Banque alimentaire de la FÉUO

Foire des services de la FÉUO au campus RGN

Cours de yoga offerts GRATUITEMENT

Concert “Rock the VOTE” en collaboration avec CUSA, avec invité K-OS

Luca “Lazy legs” vient sur campus de la pars du Centre des étudiants ayant un handicap

octobre

Le 6 décembre, vigile du Centre de ressources des femmes pourla Journée nationale d’action contre la violence faite aux femmes

Le Souper dans le noir de la pars du Centre des étudiants ayant un handicap

Formation du comité ad-hoc du Conseil d’administration de la FÉUO sur l’accessibilité

Les étudiant.e.s mettent la lumière sur une dette grimpante lorsde la cérémonie des lumières de l’U d’O

Le partage de collations et jus au 5e étage de la Bibliothèque Morrisseten guise des examens

décembre

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Université d’Ottawa

Félicitations à Tarun Rahman!L’étudiant en sciences de la santé

a remporté le concours vidéo « Moi, je m’implique! »

Pour en savoir plus sur les possibilités

de bénévolat, rendez-vous à notre site Web :

Le Centre d’engagement mondial et communautaire vous invite à célébrer

la Semaine de l’action bénévolé, du 15 au 21 avril 2012.

www.auservicedumonde.uottawa.ca/connexion.html

CÉLÉBREZ LA DIVERTSITÉ ET AIDEZ À LUTTER L’INTIMIDATION E

DISCRIMINATION DANS NOTRE COMMUNAUTÉ

LAURÉATS : RICK MERCER DE RADIO-CANADA ET JACK LAYTO

PAVILLON TABARET, CAMPUS DE L’UNIVERSITÉ D’OTTAWA75 AVENUE LAURIER EST 11 AVRIL 2012, À 18H50

ÉVÉNEMENTGRATUIT!

Pour plus d’informationssur comment aidez Jer’s Vision:

JersVision.org

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LE GALA DE LA JOURNÉEINTERNATIONALE ROSE

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QU’EST CE QUE VOUS ALLEZ PORTER?

  E  N  V O

  Y  E  Z

  V O  T  R

  E  C.  V.

LA ROTONDE 

EMPLOIS

2012 • 2013

Che de pupitre Actualités 15 avrilSecrétaire de rédaction 15 avrilChe de pupitre Arts et culture 15 avrilChe de pupitre Sports 15 avrilChe de pupitre Web 15 avrilDirecteur de la production* 15 avrilDirecteur artistique* 15 avrilPhotographe* 15 avril

* portolio requis

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À l'annéeprochaine!

x   i  m  e   C   h  a  r   l  e   b  o   i  s