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Edmundo Pereira de Souza Neto [email protected] Hôpital Louis Pardel L'arrêt cardio - respiratoire : actualisation 2005

Edmundo Pereira de Souza Neto [email protected] Hôpital Louis Pardel L'arrêt cardio - respiratoire : actualisation 2005

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Edmundo Pereira de Souza Neto

[email protected]

Hôpital Louis Pardel

L'arrêt cardio - respiratoire : actualisation 2005

L'arrêt cardio-respiratoire est la cessation de la fonction cardiaque et respiratoire. En

pratique ce terme s'applique également aux dysfonctionnements cardiorespiratoires

aigus et sévères. Un trouble grave affectant l'une des deux fonctions cardiaque ou

respiratoire, s'il n'est pas corrigé rapidement entraînera un dysfonctionnement de

l'autre fonction.

2 volets : la réanimation cardio-pulmonaire de base (RCP)

la réanimation spécialisée

DEFINITION

• L'AHA a collaboré avec d'autres associations nationales ou internationales (ERC,

ILCOR) pour produire des recommandations basées sur l'évidence :

Recommandations 2005 : réanimation cardio-pulmonaire de base

•Chaque recommandation est classifiée en fonction de la qualité des données étayant

l'évidence (EBM) => Classification de la force d'évidence :

(I) efficacité confirmée

(IIa) probablement efficace

(IIb) efficacité possible

(III) pas utile, danger démontré

bénéfice indéterminé (car évidence insuffisante)

International consensus on science

American Heart Association in Collaboration with International Liaison Committee on Resuscitation. Guidelines 2005 for Cardiopulmonary Resuscitation and Emergency Cardiovascular Care. Circulation 2005;112:IV-1-IV-211 www.americanheart.org/eccguidelines

International Liaison Committee on Resuscitation. 2005 International Consesus on Cardiopulmonary Resuscitation and Emergency Cardiovascular Care Science with Treatements Recommendations. Circulation 2005;112:III-1-III-136 Resuscitation 2005; 67:157-341

Eurpean Resuscitation Council. ERC Guidelines for Resuscitation 2005. Resuscitation 2005; 67:S1-S189 www.erc.edu

American Heart Association. Highlights of 2005 American Heart Association Guidelines for Cardiopulmonary Resuscitation and Emergency Cardiovascular Care. Currents 2205-2006; 16(4):1-27 www.americanheart.org/cpr

International consensus on science - Références

Kouwenhoven et coll. 1960 : ACR intraH avec 70% de survie !

Données plus récentes dans les centres performants :

ACR intraH : 10 - 15 % de survies

ACR extraH : 5 - 7 % de survies

Débit coronaire 10-20% - débit cérébral 20-30%

Nouvelles techniques de CPR ("pompe thoracique")

Mesures pharmacologiques

Réanimation cardio-respiratoire (RCP)

Sémiologie de l’arrêt cardio-respiratoire 1

1 - L’ASPECT DU MALADE

PHASE INITIALE

Perte de connaissance est immédiate, sans prodrome

Polypnée parfois bruyante et stertoreuse

Le malade est cyanosé, couvert de sueurs

Le visage est animé de mouvements cloniques.

ETAT DE MORT APPARENTE

La polypnée succède l’apnée, entrecoupée de gasps agoniques

Le corps est immobile

Le visage cireux, les extrémités froides

Les pupilles se dilatent en mydriase

Les réflexes cornéens et photo moteurs sont abolis

Les sphincters se relâchent

La tension artérielle est imprenable

EVOLUTION

Au delà de 3 à 5 minutes, le cerveau est lésé de manière irréversible

Sémiologie de l’arrêt cardio-respiratoire 2

2 - ABSENCE DE SIGNES DE CIRCULATION

On ne perdra pas de temps à des gestes inutiles tels que :

Palper le pouls radial, qui peut ne pas être perceptible en cas de collapsus sans qu’il y ait

pour autant d’arrêt circulatoire

Ausculter ou palper le coeur

Prendre la tension artérielle

Installer un électrocardiogramme si le malade n’était pas antérieurement monitorisé

Le diagnostic est posé en quelques secondes et ne doit retarder qu’au minimum la mise en oeuvre

de la réanimation d’urgence. Il faut :

- noter l’heure de l’accident

- faire prévenir Réanimateur / Interne

Il faudra rechercher d’éventuelles causes potentiellement réversibles :

Hypoxie

Hypovolémie

Hyperkaliémie, hypokaliémie, hypomagnésémie, hypocalcémie, hypercalcémie

et autres troubles métaboliques

Hypothermie

Pneumothorax suffocant

Tamponnade

Causes toxiques ( ! médicaments)

Obstruction mécanique ( ! thromboembolie)

Sémiologie de l’arrêt cardio-respiratoire 3

Sémiologie de l’arrêt cardio-respiratoire 4

En réanimation les causes de l ’ACR et les moyen de surveillance sont différents:

Circonstances de survenue :

à l ’intubation

réflexe vagaltrouble du rythme ventriculairearrêt anoxique par erreur d’intubation

dès les 1ères min. de ventilation artificielle

complications hémodynamiques des agents anesthésiquescollapsus de reventilationréglage défectueux du respirateur

en cours de ventilation

panne du respirateurobstruction de la sonde d’intubationpneumothorax suffocant

- A (Airway) : libérer les voies aériennes et mettre le cou en extension et subluxer la mandibule

(attention risque de mouvement rachidien, attention aux gasp = respiration agonique présents dans 40

% des arrêt cardio-circulatoire)

- B (Breathing) : ventiler bouche à bouche, bouche à bouche-nez (enfant), au masque à l’Ambu

insufflation lente = 2 " / expiration complète = 3 à 4 "

volume = 6-7 ml/kg (400 à 600 ml)

5 cycles de 30 massages pour 2 insufflations (ne pas oublier de mettre l’oxygène)

Si intubation orotrachéale => vérification de la position du tube: auscultation & aspiration connexion à

un capnographe)

Si obstruction complète des voies aériennes par un corps étranger : manœuvre de Heimlich

- C (Circulation) : massage cardiaque externe à une fréquence de 100 compressions par minute sur un

plan dur (talon de la main strictement médian, au 1/3 inférieur du sternum, en assurant une dépression

sternale de 4 cm)

Complications : fractures sternum, côtes, pneumothorax...

Suppléance des fonctions vitales (A B C)

-fréquence : 100/min, plutôt que 80 à 100/min (métronome de poche)

-force : dépression sternale 4 à 5 cm

-position optimale du sauveteur

-évaluation

onde de PAS (si possible sanglante, PAS théorique escomptée

au tours de 80 mmHg )

pouls carotidien ou fémoral (n’est pas toujours un bon critère)

ETCO2 (si patient intubé)

Optimiser les compressions thoraciques 1

Placer, à côté de l'index, le talon de l'autre main sur le sternum. C’est là

que se trouve le point d'appui pour exercer les compressions

(au tiers inférieur du sternum).

Placer ensuite le talon de l'autre main par-dessus la première.

Relever les doigts, cela permet de rester bien en contact avec le

sternum et d'exercer la pression au bon endroit.

Aligner les épaules directement au-dessus du sternum et appuyer fermement sur celui-ci

de façon à l'abaisser de 4 à 5 cm. Le mouvement de compression se fait

perpendiculairement, en exerçant une pression verticale de haut en bas (bloquer les

coudes, cela évite de forcer avec les bras).

En gardant les mains en contact avec le sternum, relâcher la compression afin de

permettre

au sternum de revenir à sa position initiale. C’est la décompression.

Optimiser les compressions thoraciques 2

•Des compressions thoraciques sans ventilation, sont mieux que pas de RCP;

elles peuvent être guidées par téléphone (IIa): ABC => CAB ?

•Intérêt du massage continu suggéré par certaines études animales

•se limiter à 5 tentatives d'établir une ventilation efficace : en cas d'échec,

passer aux étapes suivantes

•que la RCP soit faite par 1 ou 2 personnes, le rapport C/V doit être de

30 : 2 jusqu'à l'intubation endotrachéale (IIb).

Chez un patient intubé fréquence respiratoire de 8-10 par minute

Rapport Compressions/Ventilations

-seules les compressions thoraciques standards sont enseignées aux secouristes

non professionnels comme méthode pour extraire un CE dans les voies aériennes

d'un patient inconscient (IIb)

-la manoeuvre de Heimlich pour patient inconscient est encore recommandée

pour les professionnels

Obstruction des voies aériennes par un corps étranger

Évolution du massage cardiaque externe :

-Compression abdominale intermittente :Augmente le retour veineux et la pression aortique => patient intubé, au moins trois

intervenants

-MCE mécanique (Thumper®) :

Piston pneumatique réglable alimenté par une bouteille d ’oxygène

Massage prolongé

Réanimation cardio - pulmonaire spécialisée 1

Système Lifestick™

Réanimation cardio - pulmonaire spécialisée

Des mesures avancées (ACLS) sont bénéfiques seulement si le niveau

des Mesures de base (BLS) est de haute qualité (ventilation et

massage cardiaque)

-Compression-décompression active :

Consiste à utiliser une « ventouse » appelée cardio-pompe (Cardio Pump Ambu®) pour

comprimer et décomprimer activement le thorax des patients.

-Valve d’occlusion inspiratoire (Inspiratory impedance threshold valve, Resusci-valve ITV®)

Occlusion des voies respiratoires obtenue à l’aide d’une valve unidirectionnelle

=> augmentation du remplissage myocardique

Réanimation cardio - pulmonaire spécialisée 2

Ballon d’occlusion intra-aortique => Augmenter les pressions de perfusions coronaire et cérébrale

Massage cardiaque interne mini-invasif (TheraCardia®)

Réanimation cardio - pulmonaire spécialisée 2

Réanimation cardio-pulmonaire spécialisée 4

Nouvelles modalités de ventilation :

Différents modes ventilatoires ont été développés pour augmenter l’efficacité du MCE

(suppression de l’arrêt du MCE pour l’insufflation et accentuation de son effet « pompe

thoracique »)

-Continuous positive airway pressure (CPAP)

-Insufflation continue d’oxygène (ICO) intratrachéale (sonde de Boussignac)

Sonde d’un diamètre interne de 7,5 mm dont la paroi renferme huit

capillaires d’un diamètre de moins de 700 µm => l’insufflation

continue d’oxygène (débit de 15 L/min) pression endotrachéale

continue d’environ 10 cmH2O.

ECG : brancher au monitoring et faire le diagnostic différentiel entre :

Asystolie

Fibrillation ventriculaire (FV)

Dissociation électromécanique

Bradycardie extrême

Relance des fonctions vitales

Bloc auriculo - ventriculaire

Fibrilation ventriculaire Rythme jonctionnel

Rythme sinusal normal

Electrocardiogrammes (ECG)

Défibrillateurs

Défibrillation

En cas de fibrillation ventriculaire (FV) : la défibrillation = le 1er et le + efficace des gestes de

réanimation

-1 électrode sous-claviculaire droite + 1 électrode axillaire gauche

-électrodes enduites de pâte conductrice, tenues fermement

-séquences à un choc de), après choc 5 cycles de MCE en cas d’échec :

défibrillateurs monophasiques une seule énergie => 360 Joules

défibrillateurs biphasiques => l’énergie dépend de la coube de courant

Courbe courte-exponentielle commencer à 150-200 Joules

Courbe carrée-linéaire commencer à 120 Joules

L’énergie pour la deuxième défibrillation peut être

identique ou augmentée

Si courbe du courant n’est pas connue => 120 Joules

NB : ne pas oublier de placer du gel sur les palettes du défibrillateur et de faire écarter l’assistance

lors du choc

Choc électrique externe (défibrillation)

Vasopresseurs : rythme choquable => le plus rapidement possible après la défibrillation

asystolie ou activité électrique sans pouls => après 1er séquence BLS

Adrénaline 1 mg i.v. VVC (ou à défaut intratrachéal en diluant dans 10 ml NaCl 0,9 %, 2

x la dose) à répéter toutes les 3 à 5 minutes

Vasopressine ( 40 U iv en dose unique, non renouvable)

Autres hormones polypeptidiques vasoactives : l’ACTH, le cortisol, la rénine,

L’angiotensine => résultats intéressants sur le plan expérimental

Pharmacologie de l’arrêt cardiaque 1

Antiarythmiques : indiqué seulement après la 2éme défibrillation et une dose d’un vasopresseur

Amiodarone® 300 mg i.v. (première intention, International Guidelines, 2006)

Lidocaïne® (xylocaïne 1 mg/kg i.v., pas de confirmation scientifique)

MgSO4 (2 amp i.v. lent si torsade de pointe, étayées que par quelques cas cliniques)

Atropine (3 mg i.v.), Epinéphrine (2 à 10 µg/kg/min) ou Dopamine (2 à 10 µg/kg/min) en cas de

bradycardie,

Pace-externe sans tarder pour les BAV 3° et BAV 2° Type II

Alcalinisants : utilisation controversée, alcalinisation si => ACR prolongé

pH < 7.10

acidose préexistante à l ’ACR

hyperkaliémie

Pharmacologie de l’arrêt cardiaque 2

Post réanimation

Patients comateux en pré-hospitalier après reprise rythme :

Gardés en hypothermie à 32°C-34°C pour 12-24 heures si rythme initial

FV/TV sans pouls (Classe IIa)

Asystolie ou activité eléctrique sans pouls (Classe IIb)

Hypothermie modérée chez les ACR à l’hôpital => indépendamment du rythme

initial (Classe IIb)

• L’alerte rapide et la RCP par les témoins permettent d’améliorer le pronostic

des arrêt cardio - respiratoire extra- hospitaliers.

• Le défibrillateur semi-automatique doit être mis en place chez l’adulte en même

temps que la RCPE

• 2 insufflations pour 30 massages

• Ballon autogonflable : VT = 400 à 500 ml en 2 s

• Adrénaline et Amiodarone : drogues de choix

Conclusions