14
Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative DGESCO – IGEN > eduscol.education.fr/prog novembre 2010 Histoire – géographie - éducation civique Géographie 1 Des territoires dans la mondialisation e Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation La mondialisation intègre les économies et les territoires dans un système planétaire qui crée une culture mondiale mais n’uniformise pas la planète. Différences culturelles et inégalités économiques caractérisent aussi l’espace mondial. Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots-clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation - Les migrations internationales - Le circuit mondial d’un produit - L’action internationale d’une ONG On constate que les flux qui parcourent le monde dessinent des réseaux dont les nœuds sont fortement concentrés sur la Triade. On identifie ainsi la mondialisation comme l’intégration des économies, des hommes et des territoires dans un système à l’échelle de la planète. On étudie le rôle de ses acteurs : les États, les firmes transnationales, certaines organisations non gouvernementales (ONG) Les sujets d’étude sont tous obligatoires. Pour chaque sujet d’étude, on retient au moins une situation parmi celles indiquées et on garde la liberté d’en traiter d’autres tirées de la liste du programme ou à l’initiative de l’enseignant. Bulletin officiel spécial n°2 du 19 février 2009 LE SUJET DÉTUDE Définition du sujet d’étude Ce sujet d’étude doit permettre aux élèves de se forger, sur un fait majeur de l’époque actuelle, une opinion raisonnée. Il s’agit de comprendre les mécanismes et les dynamiques qui animent la mondialisation, d’identifier les acteurs qui l’impulsent, de cerner les effets qu’elle produit sur les territoires et sur l’organisation de l’espace mondial. Si la mondialisation est désormais un phénomène admis, c’est aussi un objet géographique complexe et multiforme qui fait débat et qui suscite des points de vue contradictoires. Sans négliger une approche pluridisciplinaire prenant en compte les dimensions économiques, sociales, culturelles ou géopolitiques de la mondialisation, on veillera à privilégier la démarche géographique ancrée dans les territoires. On peut retenir une définition de la mondialisation qui prenne en compte les aspects essentiels suivants : la mondialisation est un processus historique de longue durée qui met progressivement en relation des parties différentes de l’humanité, des ensembles géographiques et des acteurs divers qui s’articulent en système (construction d’un « système-monde ») ; la mondialisation englobe les aspects économiques, politiques, sociaux et culturels de l’activité humaine au niveau mondial. Elle touche l’ensemble de la planète et favorise l’émergence d’une « société-Monde » ; edu sc o l Ressources pour la voie professionnelle

eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

  • Upload
    lehanh

  • View
    216

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative DGESCO – IGEN > eduscol.education.fr/prog novembre 2010

Histoire – géographie - éducation civique

Géographie 1Des territoires dans la mondialisation

e

Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation La mondialisation intègre les économies et les territoires dans un système planétaire qui crée une culture mondiale mais n’uniformise pas la planète. Différences culturelles et inégalités économiques caractérisent

aussi l’espace mondial.

Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots-clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation

- Les migrations internationales - Le circuit mondial d’un produit - L’action internationale d’une ONG

On constate que les flux qui parcourent le monde dessinent des réseaux dont les nœuds sont fortement concentrés sur la Triade. On identifie ainsi la mondialisation comme l’intégration des économies, des hommes et des territoires dans un système à l’échelle de la planète. On étudie le rôle de ses acteurs : les États, les firmes transnationales, certaines organisations non gouvernementales (ONG)

Les sujets d’étude sont tous obligatoires. Pour chaque sujet d’étude, on retient au moins une situation parmi celles indiquées et on garde la liberté d’en traiter d’autres tirées de la liste du programme ou à l’initiative de l’enseignant. Bulletin officiel spécial n°2 du 19 février 2009

LE SUJET D’ÉTUDE Définition du sujet d’étude

Ce sujet d’étude doit permettre aux élèves de se forger, sur un fait majeur de l’époque actuelle, une opinion raisonnée. Il s’agit de comprendre les mécanismes et les dynamiques qui animent la mondialisation, d’identifier les acteurs qui l’impulsent, de cerner les effets qu’elle produit sur les territoires et sur l’organisation de l’espace mondial.

Si la mondialisation est désormais un phénomène admis, c’est aussi un objet géographique complexe et multiforme qui fait débat et qui suscite des points de vue contradictoires. Sans négliger une approche pluridisciplinaire prenant en compte les dimensions économiques, sociales, culturelles ou géopolitiques de la mondialisation, on veillera à privilégier la démarche géographique ancrée dans les territoires.

On peut retenir une définition de la mondialisation qui prenne en compte les aspects essentiels suivants :

− la mondialisation est un processus historique de longue durée qui met progressivement en relation des parties différentes de l’humanité, des ensembles géographiques et des acteurs divers qui s’articulent en système (construction d’un « système-monde ») ; − la mondialisation englobe les aspects économiques, politiques, sociaux et culturels de l’activité humaine au niveau mondial. Elle touche l’ensemble de la planète et favorise l’émergence d’une « société-Monde » ;

eduscolRe

ssourc

es po

ur la v

oie pr

ofessi

onne

lle

Page 2: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (DGESCO – IGEN) Bureau des programmes d’enseignement / Ressources pour le baccalauréat professionnel – classe de 1e Histoire - Géographie - Éducation civique : Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation Page 2 sur 4

− la mondialisation est partie prenante de l’extension de l’économie libérale marchande et du système capitaliste à la quasi-totalité de l’espace mondial. Elle est liée à un essor des échanges (tout à la fois facteur et résultante de la mondialisation) et à une mise en relation accrue des territoires, des sociétés et des acteurs ; − la mondialisation se déploie dans le double champ de l’international (relations entre États) et du transnational qui estompe des frontières étatiques (Internet, FTN, ONG…). Elle n’abolit pas le rôle des États qui restent des acteurs déterminants ; − la mondialisation engendre, tout à la fois, de l’homogénéisation (brassages, modes de production et de consommation, circulation de l’information, diffusion culturelle et scientifique, conscience écologique planétaire…) et de la différenciation (affirmation identitaire, inégalités croissantes…) ; − la production et la circulation croissantes des flux (capitaux, marchandises, hommes, informations, valeurs…) renforcent les interdépendances entre les territoires et tissent, à toutes les échelles, des réseaux de plus en plus complexes. Elles engendrent une différenciation des espaces et créent de nouvelles disparités liées à la mise en concurrence des territoires et à la capacité des acteurs à valoriser de manière sélective leurs spécificités.

Articulation entre sujet d’étude et thème général annuel

La mondialisation est appréhendée comme un processus territorialisé qui dépend de réalités, de logiques, d’intérêts, de contraintes ou de nécessités multiples, différents, voire concurrentiels ou contradictoires. « La mondialisation, c’est d’abord du territoire » (Carroué) mais du territoire façonné, aménagé, organisé par les hommes qui l’habitent, y circulent, en exploitent les ressources.

Repérer la multiplicité des acteurs (États, Régions, FTN, entreprises, groupes sociaux, individus, ONG, mafias…) et des stratégies déployées, observer leurs actions sur les territoires, déterminer quels sont, parmi les acteurs de la mondialisation, ceux qui en tirent parti, ceux qui la subissent, ceux qui la tempèrent ou souhaitent sa régulation, sont des opérations indispensables pour cerner l’organisation, à différentes échelles, de l’espace mondialisé.

L’importance quantitative et qualitative des flux, matériels ou immatériels, licites ou illicites, émis et reçus par un territoire constitue un indicateur fiable de son degré d’intégration dans la mondialisation.

Le renforcement des réseaux, matériels ou immatériels, participe de la mondialisation actuelle. Par l’étude des réseaux qui associent flux, axes et nœuds, on repère les pôles, les aires d’influences, les vides et les espaces marginalisés, on identifie les lieux de la mondialisation (littoraux, ports, aéroports, métropoles, bourses…), on dégage les grandes lignes de l’organisation de l’espace mondial.

La mise en œuvre du sujet d’étude invite à montrer que si l’essentiel des échanges se fait entre espaces géographiquement proches, au niveau local comme au niveau continental, de nouvelles proximités fonctionnelles émergent associant des lieux éloignés les uns des autres en distance géographique mais fonctionnant en symbiose ou en interaction étroite (« Archipel Mégalopolitain Mondial », Internet, segmentation de l’appareil productif d’une FTN). L’accessibilité demeure un facteur renforcé de qualification ou de disqualification territoriale.

LES SITUATIONS Le programme prévoit de traiter au moins une situation parmi les trois proposées. Quel que soit le choix retenu, l’étude de la situation doit permettre d’identifier les acteurs et leurs stratégies, de repérer les flux et les réseaux qu’ils dessinent, de cerner les enjeux de la mondialisation et la manière dont elle hiérarchise les territoires au sein d’un système polarisé et hiérarchisé.

Les migrations internationales

La circulation des hommes et des biens s’inscrit dans un processus pluriséculaire qui connaît un essor désormais étendu à l’ensemble du Monde. L’essor des mobilités, la mise en connexion accrue des territoires et le développement des inégalités socio-spatiales renforcées par la mondialisation alimentent

Page 3: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (DGESCO – IGEN) Bureau des programmes d’enseignement / Ressources pour le baccalauréat professionnel – classe de 1e Histoire - Géographie - Éducation civique : Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation Page 3 sur 4

des flux migratoires de plus en plus intenses qui s’observent à toutes les échelles spatiales. Loin de se réduire à de simples mouvements Sud-Nord, les dynamiques migratoires sont complexes, elles animent les territoires de mouvements variés. Toutes les régions du monde sont dorénavant concernées par le départ, l’accueil et le transit des migrants. De plus en plus importantes, les migrations Sud-Sud jouent un rôle croissant au sein de la sphère asiatique ou en Afrique. Les migrants (main d’œuvre, diasporas, réfugiés politiques ou sanitaires, brain drain, touristes…) participent à la mondialisation par les flux financiers qu’ils génèrent, par la prospérité des États récepteurs qu’ils peuvent favoriser, par la pérennité des transports qu’ils assurent comme par les échanges intellectuels et scientifiques auxquels ils contribuent.

Le circuit mondial d’un produit

La mondialisation renforce et renouvelle une division internationale du travail (DIT) qui, elle-même, modifie la hiérarchie des territoires interdépendants constituant l’espace mondialisé. À partir d’une étude centrée sur un produit, un secteur d’activité ou une firme transnationale (FTN), la situation met en évidence plusieurs manifestations de l’actuelle mondialisation : l’existence de marchés interconnectant zones de production et de consommation dans des échanges asymétriques ; l’essor du trafic maritime et la révolution de la conteneurisation ; la littoralisation des activités et des hommes ; la spécialisation des territoires dans un type d’activité ou de fonction ; les rapports inégaux qui lient les centres d’impulsion et les espaces périphériques.

L’action internationale d’une ONG

Dans le contexte de la fin de la guerre froide, les organisations non gouvernementales (ONG) se sont affirmées comme une nouvelle catégorie d’acteurs transnationaux qui investissent l’espace public international pour pallier les carences des États, des organisations intergouvernementales ou pour influencer leur action. Ce sont des associations à but non lucratif qui entretiennent un rapport autonome avec les puissances publiques ou privées, à toutes les échelles. Elles agissent, tant au niveau local que mondial, dans des domaines d’activités variés : action humanitaire d’urgence, aide au développement, défense des droits de l’homme, protection de l’environnement, désarmement…

Principalement implantées dans les pays riches, les ONG ont connu une professionnalisation croissante et une augmentation significative de leurs effectifs. Certaines gèrent des budgets considérables, contribuent à l’élaboration du droit international, génèrent des flux de personnes, de capitaux, de matériels, de marchandises, d’informations ou de valeurs. Elles s’imposent comme des partenaires à part entière des États et des organisations intergouvernementales.

Souvent regroupées en réseaux, les ONG utilisent massivement Internet et disposent de formes d’action variées pour mobiliser l’opinion ou faire pression : campagnes d’information, forums, boycotts, organisation de contre-sommets, cyberpétitions, publication de rapports annuels…

Page 4: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (DGESCO – IGEN) Bureau des programmes d’enseignement / Ressources pour le baccalauréat professionnel – classe de 1e Histoire - Géographie - Éducation civique : Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation Page 4 sur 4

POUR ALLER PLUS LOIN

• Carroué L., Collet D, Ruiz C., La mondialisation – Genèse, acteurs et enjeux, Bréal, 2009 (2ème édition).

• Carroué L., « La mondialisation en débat », Documentation photographique n° 8037, La documentation Française, 2004.

• Dolffus O., La mondialisation, Presses de Sciences Po, 2007 (3ème édition). • Durand M.- F., Copinsch Ph. i, Martin B., Placid D. i, Atlas de la mondialisation –

Comprendre l’espace mondial contemporain, Presses de Sciences Po, 2009. • Orsenna E., Voyage au pays du coton, petit précis de mondialisation, Livre de Poche,

2007. • Le site Géoconfluences propose un lexique qui définit les principales notions :

http://geoconfluences.ens-lsh.fr/notions • Un autre dossier du site Géoconfluences est consacré aux mobilités, flux et transports :

http://geoconfluences.ens-lsh.fr/doc/transv/Mobil/MobilScient.htm • Le site Éduscol, en collaboration avec l’émission Thalassa et France 3 propose des fiches

pédagogiques et des extraites vidéos sur le tour du monde d’un porte-conteneurs : http://eduscol.education.fr/cid47477/le-tour-du-monde-de-thalassa.html

• De nombreux sites d’entreprises informent sur le fonctionnement, les implantations, les stratégies, les innovations des FTN.

• Les sites des principales ONG renseignent sur leurs implantations et leurs actions

Page 5: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative DGESCO – IGEN > eduscol.education.fr/prog novembre 2010

Histoire – géographie - éducation civique

Géographie 1Des territoires dans la mondialisation

e

Mondialisation et diversité culturelle La mondialisation intègre les économies et les territoires dans un système planétaire qui crée une culture mondiale mais n’uniformise pas la planète. Différences culturelles et inégalités économiques caractérisent

aussi l’espace mondial.

Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots-clés 2. Mondialisation et diversité culturelle

- Le cinéma en Asie - Géographie des goûts

alimentaires - Géographie des langues en

Europe

On présente l’émergence d’une culture mondiale. On montre que la vitalité des métissages culturels n’exclut pas la pluralité de cultures singulières qui témoignent des appartenances identitaires.

Les sujets d’étude sont tous obligatoires. Pour chaque sujet d’étude, on retient au moins une situation parmi celles indiquées et on garde la liberté d’en traiter d’autres tirées de la liste du programme ou à l’initiative de l’enseignant. Bulletin officiel spécial n°2 du 19 février 2009

LE SUJET D’ÉTUDE Définition du sujet d’étude

Le sujet d’étude doit permettre aux élèves de comprendre que, dans le champ culturel, la mondialisation engendre à la fois de l’homogénéisation (modes de consommation, circulation de l’information) et de la différenciation (affirmations identitaires).

Le terme de « culture » est pris dans son acception la plus large (l’ensemble des normes, des usages, des coutumes, des manifestations artistiques et religieuses qui caractérisent une société) plutôt que dans son acception restreinte (les créations symboliques et artistiques, le patrimoine). Il invite à une analyse géographique des faits culturels, c’est à dire à un raisonnement multi scalaire distinguant le mondial et les autres échelles. En effet, la puissance de grandes entreprises capables de produire et de diffuser massivement des biens culturels standardisés, la croissance des flux migratoires, le tourisme favorisent le développement d’une culture mondialisée et une certaine homogénéisation des modes de vie et des comportements. Toutefois, si cette culture de masse apparaît à l’échelle mondiale comme une des composantes des cultures contemporaines, des cultures singulières ancrées dans une histoire et un territoire continuent d’exister aux échelles locale, régionale ou nationale.

La diffusion de produits culturels de masse sur toute la planète est portée par des supports variés : films de fiction, feuilletons télévisés, productions musicales, comportements alimentaires, habitudes vestimentaires… Elle a fréquemment pour vecteurs des entreprises d’origine américaine (blockbusters produits par les majors d’Hollywood, jean, Coca-Cola, McDonald’s…) mais ne se réduit cependant pas à une américanisation des modes de vie. En effet les biens culturels mondialisés proviennent aussi d’Europe, du Japon, ou de pays émergents au sein desquels se développent aujourd’hui de grands médias de masse : consoles, jeux électroniques ou mangas japonais ; films de Bollywood ; émissions télévisées d’Al Jazeera ; telenovelas brésiliennes…

La diffusion de ces biens culturels standardisés est souvent perçue comme mettant en péril les identités singulières au profit d’une culture uniformisée, mondialisée et marchande. Toutefois, aux échelles

eduscolRe

ssourc

es po

ur la v

oie pr

ofessi

onne

lle

Page 6: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (DGESCO – IGEN) Bureau des programmes d’enseignement / Ressources pour le baccalauréat professionnel – classe de 1e Histoire - Géographie - Éducation civique : Mondialisation et diversité culturelle Page 2 sur 3

locale, régionale, nationale se revendiquent, se pérennisent mais aussi se recomposent des cultures singulières, fruits de la réappropriation par les individus de leur histoire et de leur culture. Ainsi, l’inscription dans le « village planétaire » n’est pas pour autant synonyme d’uniformisation culturelle. Bien au contraire, la diversité culturelle demeure une réalité forte.

Articulation entre sujet d’étude et thème général annuel

L’émergence d’une culture mondiale est un aspect majeur de la mondialisation. Largement portée par des firmes transnationales, elle est partie prenante de l’extension du capitalisme à l’échelle de la planète. Elle ne peut toutefois être réduite à cette dimension marchande car ce sont aussi des valeurs (démocratie, droits de l’homme, prise de conscience de la nécessité d’un développement durable…) qui se diffusent dans le monde. C’est ainsi dans le champ culturel que s’observe le mieux l’émergence d’une « société-Monde ».

LES SITUATIONS Le programme prévoit de traiter au moins une situation parmi les trois proposées. Chacune des situations permet de travailler sur l’articulation de la culture mondiale et de cultures territoriales singulières dans diverses situations géographiques.

Le cinéma en Asie

L’Asie produit beaucoup plus de longs métrages de cinéma que les États-Unis ou l’Europe. Ce cinéma a élaboré des genres très fortement ancrés dans les cultures nationales (films musicaux indiens, films d’arts martiaux japonais et chinois). Parmi ces films, produits pour un public populaire, certains sont remarquables et ont influencé les réalisateurs occidentaux, contribuant largement au renouvellement du cinéma américain. On peut rappeler notamment le réalisateur japonais Akira Kurosawa, dont Les Sept samouraïs (1954) ont inspiré Les sept mercenaires de John Sturges en 1960 et Yojimbo (1961) Pour une poignée de dollars de Sergio Leone en 1964. Plus près de nous, Quentin Tarentino a utilisé les codes des films de kung fu venus de Hong Kong. La place grandissante des films coréens et chinois dans les festivals et les palmarès est aujourd’hui une des marques de l’émergence de ces puissances sur la scène mondiale. Les cinématographies asiatiques sont de plus en plus présentes sur les marchés européen ou nord-américain ; les films indiens s’exportent au Maghreb, en Afrique subsaharienne. Mais à l’inverse, les marchés des pays asiatiques sont de plus en plus ouverts aux films produits par Hollywood, vecteurs des modes de vie occidentaux auprès des classes moyennes urbaines – à l’exception du marché indien, encore protégé par des quotas d’importation.

Géographie des goûts alimentaires

Dans les différentes parties du monde, l’alimentation a d’abord été fondée sur les plantes cultivées localement et les espèces animales autochtones. On distingue quatre grandes céréales de civilisation : le blé au Proche-Orient, en Europe et en Chine du Nord, en Inde du Nord ; le riz en Asie du Sud et du Sud-Est ; le maïs en Amérique ; le millet en Afrique. Cependant, chaque civilisation a compté des marchands en contact avec d’autres cultures, et les produits alimentaires ont très tôt circulé. Ainsi nombre d’aliments caractéristiques d’une cuisine nationale ou régionale sont en fait importés. Celle de l’Italie en offre un bon exemple : les pâtes auraient été rapportées de Chine par Marco Polo, la tomate est originaire d’Amérique, le café d’Éthiopie. Il ne faut toutefois pas confondre les métissages culinaires et la mondialisation du goût. Les premiers sont anciens et aboutissent à des recettes originales : une plante ou une espèce importée est cuisinée selon les modes de cuisson et d’assaisonnement locaux. La seconde est récente et liée à la puissance financière de grandes firmes agro-alimentaires ou de chaînes de restauration (McDonald’s, Coca Cola). Mais la diffusion de plats et de produits mondialisés (vin, bière, pizza, sushis, plats tex-mex, riz cantonais…) uniformise d’autant moins la planète qu’elle reste, dans les pays en développement, largement circonscrite aux espaces urbains et aux classes moyennes urbaines.

Page 7: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (DGESCO – IGEN) Bureau des programmes d’enseignement / Ressources pour le baccalauréat professionnel – classe de 1e Histoire - Géographie - Éducation civique : Mondialisation et diversité culturelle Page 3 sur 3

Géographie des langues en Europe

La langue est un marqueur fort et facilement repérable de l’identité culturelle. Aujourd’hui, en Europe, la pratique des langues illustre bien la complexité de celle-ci. La diversité européenne s’exprime au travers de langues nationales, issues de plusieurs grandes familles linguistiques qui peuvent être mises en relation avec le peuplement de l’Europe par vagues de migrations successives : basque (langue isolée sans langues parentes connues), langues celtiques, latines, germaniques, slaves, baltes (groupe indo-européen) ; finnois, estonien et hongrois (groupe ouralien) ; turc (groupe altaïque)… Á une autre échelle, celle de l’Europe, l’anglais tend à s’imposer comme langue de communication internationale. Enfin, on peut observer de multiples formes de résistance et de reconnaissance des langues régionales et minoritaires. La Charte européenne des langues régionales et minoritaires, adoptée par le Conseil de l’Europe en 1992, considère ainsi que « la protection des langues régionales ou minoritaires historiques de l’Europe, dont certaines risquent, au fil du temps, de disparaître, contribue à maintenir et développer les traditions et la richesse culturelle de l’Europe ». En 1999, la signature de la Charte par la France ouvre un débat constitutionnel et s’accompagne d’une déclaration interprétative qui limite les engagements souscrits. On peut comparer la situation française et celle qui prévaut en Espagne, où à côté du castillan « langue espagnole officielle de l’État», certaines « langues espagnoles » (basque, catalan, galicien) disposent, dans les « Communautés autonomes » (régions) où elles sont parlées, d’un statut de co-officialité.

POUR ALLER PLUS LOIN

• Atlas des langues, Acropole, 2004. • L’atlas des mondialisations, La Vie/Le Monde, 2010. • L’atlas des civilisations, La Vie/Le Monde, 2009. • L’atlas des religions, La Vie/Le Monde hors série, 2007 ; • Fumey,G. Atlas mondial des cuisines et de la gastronomie, Autrement, 2004. • Grataloup Ch., Géohistoire de la mondialisation, Armand Colin, 2007. • F. Martel, Mainstream. Enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde, Flammarion,

2010 • Walter Henriette, L’aventure des langues en Occident, Paris, LGF, le Livre de Poche, 2009 • Le site de l’Organisation internationale de la francophonie : www.francophonie.org • Sur « les langues de France », le site Corpus de la parole, réalisé par le ministère de la

culture et de la communication, en lien avec le Cnrs : http://corpusdelaparole.in2p3.fr

Page 8: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative DGESCO – IGEN > eduscol.education.fr/prog novembre 2010

Histoire – géographie - éducation civique

Géographie 1Des territoires dans la mondialisation

e

Pôles et aires de puissance La mondialisation intègre les économies et les territoires dans un système planétaire qui crée une culture mondiale mais n’uniformise pas la planète. Différences culturelles et inégalités économiques caractérisent

aussi l’espace mondial.

Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots-clés 3. Pôles et aires de puissance

- La mégalopole japonaise - La Chine littorale - La Californie

Les centres de la mondialisation sont à étudier à différentes échelles. On montre que les villes mondiales et les aires de puissance contrôlent le reste de la planète. On étudie l’organisation de l’espace d’une aire de puissance.

Les sujets d’étude sont tous obligatoires. Pour chaque sujet d’étude, on retient au moins une situation parmi celles indiquées et on garde la liberté d’en traiter d’autres tirées de la liste du programme ou à l’initiative de l’enseignant. Bulletin officiel spécial n°2 du 19 février 2009

LE SUJET D’ÉTUDE Définition du sujet d’étude

Ce sujet d’étude associe deux notions géographiques essentielles, pôles et aires de puissance, pour comprendre le rôle de certains territoires dans la mondialisation.

On entendra par aires de puissances, les trois grands ensembles géographiques, Amérique du Nord, Europe et Asie orientale, constitués d’un ensemble d’États ou de régions qui, par leurs poids économiques, par leur rôle d’impulsion dans l’économie mondiale et éventuellement par leur influence politique, militaire ou culturelle occupent une place prépondérante dans l’organisation géographique du monde.

Ces aires de puissance intègrent une métropole mondiale ou une mégalopole qui polarisent des espaces à des échelles variables. A l’intérieur de ces aires, les pôles de puissance peuvent couvrir des villes mondiales, Londres ou New York et de aires régionales comme la Californie ou la Chine littorale. Ces espaces organisés et hiérarchisés structurent par leur pouvoir et leur attractivité l’essentiel de l’activité planétaire.

Les grands pôles mondiaux et les aires de puissance doivent être étudiés sous l’angle géographique : les données économiques, incontournables, éclairent les organisations territoriales.

Il convient d’aborder ce sujet dans sa complexité et dans son actualité. Aucune position mondiale n’est figée ni dans le temps ni dans l’espace. La présence de la situation « La Chine littorale » illustre ce constat.

eduscolRe

ssourc

es po

ur la v

oie pr

ofessi

onne

lle

Page 9: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (DGESCO – IGEN) Bureau des programmes d’enseignement / Ressources pour le baccalauréat professionnel – classe de 1e Histoire - Géographie - Éducation civique : Pôles et aires de puissance Page 2 sur 3

Articulation entre le sujet d’étude et le thème général annuel

Ce sujet s’inscrit dans une cohérence globale du programme. Il permet de mettre en perspective les flux qui parcourent le monde, le poids de la Triade (sujet d’étude 1) et les facteurs de la diversité culturelle (sujet d’étude 2). La notion de centre doit être associée à des dynamiques des périphéries (sujet d’étude 4).

LES SITUATIONS Le programme prévoit de traiter au moins une situation parmi les trois proposées. Quelle que soit la situation choisie elle doit, à travers sa singularité, caractériser et définir la notion de pôles de puissance qui s’inscrit dans l’espace plus vaste d’une aire de puissance. Les trois situations choisies recouvrent des espaces communément abordés dans l’enseignement de la géographie ; on s’attachera à mettre en évidence les éléments structurels de la puissance et aussi les mutations récentes, parfois fortes, qui en stimulent les dynamiques.

L’étude de la situation choisie doit donc permettre de dégager les principales caractéristiques d’un pôle de puissance tout en mesurant le poids et le rôle de ce territoire sur la scène internationale.

La mégalopole japonaise

Éléments constitutif de ce que l’on appelait dans les années 90 la « Triade », le Japon est aujourd’hui un de deux pôles majeurs de l’aire de puissance de l’Asie orientale. La mégalopole, qui en constitue le cœur, représente toujours un des pôles de puissance les plus emblématiques de la planète.

L’étude peut s’organiser autour de quatre axes :

− les fondements de la puissance : poids démographique, concentration et densité de population, place des trois mégapoles multimillionnaires (Tokyo, Nagoya, Osaka-Kobé qui regroupent près de 50 millions d’habitants), rôle de la façade portuaire Pacifique du pays (une des plus importantes de la planète) dans l’ouverture aux échanges mondiaux ; − les aménagements structurants gigantesques, adaptés aux évolutions internes et externes à l’image des axes de communications et des aménagements portuaires spectaculaires ; − le poids en Asie orientale et dans le monde : la mégalopole japonaise est l’un des centres d’impulsion et de commandement de la planète, en particulier par l’influence de Tokyo, ville-mondiale ; − les difficultés majeures de la mégalopole : on mettra aussi en évidence les problèmes liés à l’hyper concentration, à la vulnérabilité aux risques naturels, aux questions environnementales…

La Chine littorale

En moins d’un demi-siècle, l’Asie orientale est devenue la troisième aire de puissance et l’un des moteurs les plus dynamiques de l’économie mondiale. En son sein, la Chine littorale constitue le plus récent des trois pôles de puissance proposés au programme ; contrairement aux deux autres, ce territoire s’inscrit dans un État encore classé parmi les pays émergents, même s’il est devenu la seconde puissance économique mondiale. La Chine littorale est aujourd’hui l’autre pôle majeur de l’aire puissance de l’Asie orientale.

L’étude mettra particulièrement en évidence :

− le poids démographique : 45 % de la population chinoise sur 15 % de la superficie du pays ; le dynamisme des pôles urbains : Shanghai, Tianjin-Pékin, Guangdong (Hong Kong, Macao, Shenzhen) ; − le rôle majeur dans l’économie du pays : poids de l’industrie (« atelier du monde »), 60 % du PIB chinois, … − l’intégration à l’économie asiatique et mondiale : une des grandes façades portuaires de la planète, plus de 90 % des exportations du pays, 85 % des investissements étrangers… − l’envers du développement : inégalités territoriales et sociales, graves problèmes environnementaux…

Page 10: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (DGESCO – IGEN) Bureau des programmes d’enseignement / Ressources pour le baccalauréat professionnel – classe de 1e Histoire - Géographie - Éducation civique : Pôles et aires de puissance Page 3 sur 3

La Californie

Situé aussi sur le littoral de l’océan Pacifique, ce troisième territoire qui correspond à un État des États-Unis doit aussi être étudié comme un pôle de puissance au sein de la première aire de puissance mondiale, l’Amérique du Nord.

On mettra particulièrement en évidence :

− les spécificités démographiques et la puissance des centres urbains : État le plus peuplé des États-Unis (37 millions d’habitants) ; la pluriethnicité (premier État asiatique et latino de l’Union) ; le poids des conurbations (Baie de San Francisco, Los Angeles et le Sud californien, Sacramento et la Grande Vallée) ; − les fondements de la puissance: dynamisme économique (premier État industriel et agricole de l’Union) ; le poids de la recherche-innovation, de la haute technologie (Silicon Valley) et des universités (Stanford) ; l’influence culturelle (cinéma, modes, divertissements…) ; − la place dans l’aire de puissance nord-américaine et dans le monde : la Californie représente aujourd’hui la sixième ou septième puissance mondiale par son PNB ; est un point de rencontre entre l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et l’Asie pacifique ; − des points de faiblesse : vulnérabilité aux risques naturels majeurs et au manque d’eau ; inégalités sociales…

POUR ALLER PLUS LOIN

• Carroué. L., La mondialisation, Bréal, 2ème

• Caroué. L., Collet. D., Ruiz.C., L’Asie, Bréal, 2007. édition, 2009.

Atlas des éditions Autrement : • Sanjuan Th., La Chine, 2007 ; • Dorel. G., La Californie, 2008 ; • Pelletier. Ph., Le Japon, 2008. • Scoccimarro. R., Le Japon, Renouveau d’une puissance ?, La documentation

photographique, n° 8076, juillet - août 2010, • Foucher. M., Les nouveaux (dés)équilibres mondiaux, La documentation photographique,

n° 8072, novembre- décembre 2009. • Site Géoconfluences :http://geoconfluences.ens-lsh.fr/themes (notamment le dossier « La

Chine : entre espaces domestiques et espace mondial », juin 2010).

Page 11: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative DGESCO – IGEN > eduscol.education.fr/prog novembre 2010

Histoire – géographie - éducation civique

Géographie 1Des territoires dans la mondialisation

e

Les dynamiques des périphéries La mondialisation intègre les économies et les territoires dans un système planétaire qui crée une culture mondiale mais n’uniformise pas la planète. Différences culturelles et inégalités économiques caractérisent

aussi l’espace mondial.

Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots-clés 4. Les dynamiques des périphéries

- Un PMA au choix - Un pays émergent au choix - L’Amérique latine

Les périphéries ne sont pas à l’écart du système-monde. On montre leurs relations avec les pôles et les aires de puissance. On met en évidence la diversité de leurs dynamiques : pays moins avancés (PMA) et pays émergents, régions en développement et poches de pauvreté.

Les sujets d’étude sont tous obligatoires. Pour chaque sujet d’étude, on retient au moins une situation parmi celles indiquées et on garde la liberté d’en traiter d’autres tirées de la liste du programme ou à l’initiative de l’enseignant. Bulletin officiel spécial n°2 du 19 février 2009

LE SUJET D’ÉTUDE Définition du sujet d’étude

Cette question s’inscrit dans la double perspective de la mondialisation et des inégalités de développement sur la planète. Elle est centrée sur les « dynamiques » des périphéries, c'est-à-dire celles des territoires qui constituent traditionnellement le « Sud » ; cela signifie que l’on insistera sur leurs potentiels de développement et sur les évolutions fortes qui les caractérisent, modifiant, pour un assez grand nombre d’entre eux, leur positionnement dans le « système - monde ».

Les enjeux du sujet d’étude

Les espaces dits « périphériques » sont diversement intégrés dans la mondialisation. La notion de « périphérie » doit être l’objet d’une réflexion dans la mesure où ces espaces, qui regroupent un nombre important d’États, ont un poids démographique considérable et occupent une place croissante dans l’économie mondiale.

Le système économique mondial cherchant à intégrer dans l’économie marchande l’ensemble des ressources naturelles et humaines, aucun territoire n’est totalement exclu de la mondialisation et les espaces périphériques sont en relation avec les grandes aires de puissance, mais aussi de plus en plus liés entre eux (accroissement rapide des échanges Sud – Sud).

L’imbrication est croissante entre situations de centralité et positions périphériques : les marginalités ne sont pas absentes des aires de puissance ; inversement des centres de niveau mondial structurent les espaces périphériques et font figure de pôles de puissance ; c’est le cas, par exemple, de la Chine littorale alors que le pays reste classé parmi les émergents.

eduscolRe

ssourc

es po

ur la v

oie pr

ofessi

onne

lle

Page 12: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (DGESCO – IGEN) Bureau des programmes d’enseignement / Ressources pour le baccalauréat professionnel – classe de 1e Histoire - Géographie - Éducation civique : Les dynamiques des périphéries Page 2 sur 4

Cependant, de nombreux États restent largement à l’écart des réseaux de la mondialisation et leur dépendance par rapport aux espaces centraux tend à s’accroître. Si l’impact positif de la mondialisation sur la croissance est réel dans les pays à revenus intermédiaires, les pays à faibles revenus ne semblent pas avoir le niveau de richesse nécessaire pour tirer pleinement parti de leur participation à la mondialisation.

Le découpage traditionnel entre « Nord » et « Sud » ne rend donc pas compte de la diversité des situations et des évolutions récentes ; on montrera que les termes « Sud » et « périphérie » se conjuguent au pluriel et qu’ils recouvrent des réalités bien différentes, en constante et rapide évolution.

Des périphéries aux dynamiques inégales L’étude de la question conduira à distinguer au moins deux grandes catégories parmi les espaces mondiaux classés dans les périphéries :

− « les périphéries intégrées » ou pays émergents : c’est un ensemble hétérogène d’États à taux de croissance plus ou moins rapide, ouverts aux investissements extérieurs ; ils s’affirment sur la scène mondiale du point de vue économique et géopolitique mais gardent d’importantes inégalités internes et des formes de « mal développement » ; − les pays les moins avancés (PMA) : ils restent en partie à l’écart des circuits financiers et commerciaux internationaux ; leurs économies restent fortement dépendantes et ils peinent à entrer dans de véritables processus de développement.

LES SITUATIONS Le programme prévoit de traiter au moins une situation parmi les trois proposées : un PMA au choix, un pays émergent au choix, l’Amérique latine.

Un PMA au choix

Le concept de « PMA », a été créé en 1964 par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Depuis 1971, on classe les pays parmi les PMA en fonction de trois critères : un PIB/habitant très faible (moins de 500 dollars par an), une industrie manufacturière représentant moins de 10% du PIB, un taux d’alphabétisation inférieur à 20%.

En 1971, 25 pays étaient classés parmi les PMA ; on en compte actuellement une cinquantaine : quelques pays d’Asie, des îles de l’Océan Indien et du Pacifique, des États enclavés de l’Afrique subsaharienne (qui constituent la grande majorité des PMA). Tous réunis, ils représentent plus de 10% de la population du monde, mais seulement 1% des exportations et moins de 1% du PIB mondial.

Quel que soit le PMA choisi, on mettra en évidence les caractéristiques suivantes, communes à l’ensemble de ces pays : marginalisation par rapport aux flux et aux réseaux de la mondialisation ; économie souvent vulnérable et dépendante des pays du Nord (exportation de produits agricoles et de matières premières ; productions souvent aux mains d’entreprises étrangères) ; pauvreté, malnutrition, faible alphabétisation, problèmes sanitaires ; démographie mal maîtrisée, urbanisation très rapide, étalement urbain incontrôlé, fractures urbaines socio-spatiales ; structures étatiques faibles, très important secteur informel, nombreux conflits.

Mais on n’en restera pas à ces constats sombres. Bien des PMA présentent aussi des signes de nouvelles dynamiques ; on retiendra des exemples d’actions et de projets, parfois soutenus par des États, des organismes internationaux, des ONG ou d’autres acteurs qui témoignent d’efforts pour imaginer des modalités de développement spécifiques, s’appuyant sur des logiques renouvelées et tirant profit des ressources et des potentialités locales.

Page 13: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (DGESCO – IGEN) Bureau des programmes d’enseignement / Ressources pour le baccalauréat professionnel – classe de 1e Histoire - Géographie - Éducation civique : Les dynamiques des périphéries Page 3 sur 4

Un pays émergent au choix

La notion de « pays émergent » n’a pas de définition précise ; elle a été forgée dans les années 80 pour décrire le phénomène d’entrée progressive sur la scène économique mondiale d’un certain nombre de pays du Sud (en commençant par les « quatre dragons asiatiques » dans les années 1970-1980) reposant notamment sur un taux de croissance élevé et un certain nombre de formes de développement. Ils ne forment pas un ensemble cohérent mais ils constituent des marchés importants par leur taille, leur population, leur poids régional et leurs taux de croissance

La liste des pays émergents peut varier selon les dates et les sources, et surtout en fonction des critères retenus ; on y trouve communément le Brésil, l’Inde, la Chine, le Mexique, l’Argentine, l’Afrique du Sud, la Turquie ; mais aussi l’Égypte, la Hongrie, la Thaïlande, les Philippines, l’Indonésie, la Malaisie, le Vietnam, la Pologne ; quelques sources citent également le Bangladesh, l’Iran, le Pakistan, le Chili et l’Ukraine. A noter que la Russie est souvent citée parmi les pays émergents, mais le pays suit certainement un itinéraire trop singulier aux plans politique, économique, social et culturel pour y être assimilé.

Dans le cadre du programme, il est préférable de retenir un pays s’inscrivant dans le début de la liste Quel que soit le pays choisi, on mettra en évidence un certain nombre de caractéristiques communes aux pays émergents :

− un appareil industriel diversifié ; des firmes qui concurrencent de plus en plus les grands groupes des pays développés, mais qui sont aussi parfois en compétition entre elles sur les mêmes marchés ainsi que pour l’accès aux ressources ; − une politique économique volontariste ; − une insertion dans les circuits commerciaux internationaux ; une participation croissante aux échanges mondiaux ; un commerce accru avec les autres pays émergents ; − une dépendance par rapport aux investissements étrangers ; − un certain recul général de la pauvreté et le développement d’une classe moyenne constituant un marché pour les produits de consommation ; − la volonté de participer aux forums internationaux, d’accentuer leur influence régionale et mondiale, d’être mieux représentés dans les institutions internationale ; − mais des inégalités sociales et territoriales qui restent extrêmement fortes et sont même renforcées par l’inégal partage des fruits de la croissance.

L’Amérique latine

Le choix de l’Amérique latine permet d’intégrer la plupart des problématiques liées aux dynamiques contrastées des pays du Sud. L’étude, menée à différentes échelles, mettra en évidence la complexité des situations de développement.

Un continent intégré dans l’économie mondiale. L’ouverture de l’Amérique latine sur le monde est ancienne. Depuis la deuxième moitié du XIXe

L’insertion dans la mondialisation s’est accélérée depuis une vingtaine d’années à la suite d’une profonde transformation des économies liée au développement de l’industrialisation et des exportations et à la tertiarisation des activités. Si nombre de pays d’Amérique latine sont encore spécialisés dans des productions destinées à l’exportation, des choix de développement économique récents reposent sur de nouvelles spécialisations comme l’agrobusiness pour le Brésil, les industries manufacturières au Mexique, les services au Panama.

siècle, l’Amérique latine est un très important fournisseur de minerais et de produits agricoles, ce qui lui procure une certaine prospérité mais crée aussi une forte dépendance par rapport à l’Europe et aux États-Unis.

Cependant, dans l’ensemble du continent, les économies conservent de réelles fragilités : dépendance vis-à-vis des exportations, importance de l’emploi informel, corruption, violence, trafic de drogue…

Page 14: eduscol Histoire – géographie - éducation civique · Sujets d’étude Une situation au moins Orientations et mots -clés 1. Acteurs, flux, réseaux de la mondialisation ... Mondialisation

Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative (DGESCO – IGEN) Bureau des programmes d’enseignement / Ressources pour le baccalauréat professionnel – classe de 1e Histoire - Géographie - Éducation civique : Les dynamiques des périphéries Page 4 sur 4

Un continent où les contrastes sont fortement marqués. La concentration des activités et le niveau de vie connaissent de très forts écarts entre les pays, à l’intérieur des États et à l’intérieur des grandes agglomérations.

Le Brésil et le Mexique, classés parmi les pays émergents, deviennent des puissances économiques mondiales et leur place est de plus en plus reconnue sur la scène internationale ; par contre, plusieurs pays andins ou d’Amérique centrale ont des économies peu dynamiques et restent en grande partie à l’écart de la mondialisation.

Tous les pays présentent d’importantes disparités régionales correspondant à de forts écarts de développement ; c’est le cas du Mexique où l’essentiel des activités économiques se concentre dans les États du nord, le long de la frontière avec les États-Unis ; au Brésil, le triangle Sao Paulo- Belo Horizonte- Brasilia a un niveau de richesse beaucoup plus élevé que le reste du pays.

Les grandes villes se caractérisent par un urbanisme incontrôlé, des services publics souvent déficients et une forte différenciation socio-spatiale entre quartiers riches de plus en plus protégés et poches de misère, d’exclusion et de violence.

L’Amérique latine a approfondi son intégration régionale dans la dernière décennie, mais elle reste soumise à la tension entre deux logiques : une logique continentale avec les États-Unis dont l’influence en Amérique centrale et latine est traditionnellement forte et une logique d’organisation régionale qui progresse mais se heurte à de nombreux obstacles, en particulier les disparités et rivalités entre États et l’instabilité politique d’un certain nombre d’entre eux.

POUR ALLER PLUS LOIN

• Sanjuan.T, Atlas de la Chine, Éditions Autrement, 2007. • Sanjuan, Le défi chinois, Documentation Photographique n° 8064, 2008. • Landy F, L’Inde ou le grand écart, Documentation Photographique n°8060, 2007. • Dabène O, Atlas de l’Amérique latine, Éditions Autrement, 2006. • Brunel S, L’Afrique dans la mondialisation, Documentation Photographique n°8048, 2005. • Atlas de la mondialisation, Sciences Po. Les Presses : édition 2008 : dossier spécial

Chine ; édition 2009 : dossier spécial Brésil ; édition 2010 : dossier spécial Russie.