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L'utilisation de vibrations lors de contractions musculaires effectués à différents angles de mouvement améliorent davantage la force maximale isométrique. De nos jours, les méthodes d’entraînement utilisées afin d’améliorer les qualités musculaires varient grandement. Parmi celles-ci, les effets des vibrations sur les muscles sont de plus en plus l’objet d’études expérimentales. Les vibrations sont des oscillations mécaniques produites par des mouvements périodiques réguliers ou irréguliers sur une partie d’un corps stable. L’amplitude des vibrations est déterminée par l’étendue des oscillations et de leur fréquence (Hz), par le taux de répétitions des cycles d’oscillation. La présente étude n’essayait pas de démontrer quelles étaient l’amplitude et la fréquence de vibrations idéales pour un mouvement donné, mais bien de déterminer l’effet immédiat des vibrations appliquées à différentes fréquences et angles articulaires sur la force maximale isométrique. Des études précédentes avaient démontré que cette méthode d’entraînement pouvait non seulement avoir des effets bénéfiques, mais aussi négatifs. Habituellement, deux genres de méthodes sont utilisés pour l’application de vibrations. Dans la première, on applique les vibrations indirectement sur les muscles dits « cibles » en se servant d’une plateforme vibrante sur laquelle l’individu se place. Ici, la charge, soit la fréquence et l’amplitude des vibrations peuvent être atténuées ou absorbées par les os, le cartilage ou encore plusieurs tissus, rendant les mesures quantifiables beaucoup plus difficiles à obtenir. En ce qui a trait à la deuxième méthode, les vibrations sont directement appliquées sur le muscle, les tendons ou la partie la plus distale du muscle à contracter. De cette façon, on ne remarque pratiquement pas d’atténuation, voire même aucune, ce qui facilite la prise de mesures quantifiables. Dans l’article consulté, les résultats établissent qu’une fréquence faible ou modérée de vibrations produit effectivement une augmentation de l’activité musculaire. Afin d’en arriver à ce résultat, quarante participants, tous des hommes droitiers entre 19 et 30 ans, ont d’abord été aléatoirement assignés à un « groupe de stimulation vibratoire » soit de 6, 12, 24 ou 48 Hz. La fréquence de la vibration et l’angle de flexion du membre en degrés (dans ce cas-ci le bras) sont les deux facteurs mis de l’avant dans cette étude. Les sujets devaient effectuer trois contractions isométriques volontaires maximales avec et sans vibration, pendant six secondes, avec repos de une minute entre chacune, et ce, pour chaque angle de 90, 120 et 150 degrés au niveau du coude dans un ordre aléatoire. Ces tests étaient effectués sur 3 jours différents avec un intervalle de repos de 2 à 7 jours. En général, les résultats obtenus ont permis de conclure que les stimulations vibratoires augmentent la force musculaire isométrique maximale. Effectivement, les tests avec vibrations ont donné des résultats plus élevés que ceux sans vibration, avec une différence significative de 6,4 %. Plus précisément, les tests avec des vibrations basses de 6 Hz, 12 Hz et 24 Hz ont donné des améliorations, tandis que les valeurs obtenues des tests avec une fréquence de 48 Hz étaient inférieures aux tests sans vibration. Ce dernier résultat est peut-être dû à la fatigue musculaire associée à une fréquence de vibrations élevée. D'autre part, l'effet des vibrations n'était pas significativement différent d'un angle à un autre. Cette nouvelle méthode d’entraînement par vibrations pourrait s‘avérer utile pour des athlètes dont la performance dépend de la force musculaire. Reste à savoir si les effets de la vibration peuvent aussi être observés pour les autres qualités musculaires comme la force dynamique, la vitesse de mouvement et la puissance musculaire. De plus, il faudrait davantage étudier les conditions optimales en terme de fréquences, amplitudes et méthodes afin d'optimiser ces effets de la vibration.. Bien qu’inconnues, ces données émergeront probablement bientôt, puisque l’intérêt dans le domaine des vibrations musculaires croît de jour en jour. Source primaire Effects of vibration on maximal isometric muscle contraction at different joint angles Kin-Isler A., Acikada C., Aritan S., Isokinetics and Exercise Science 14:212-220, 2006. Rédacteurs Fadwa Araqi, étudiante en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal, [email protected] Catherine Baril, étudiante en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal, [email protected] Marc-André Beauchemin, étudiant en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal, [email protected] Mathieu Paquette, étudiant en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal, [email protected] Éditeur Luc Léger, professeur au Département de kinésiologie de l’Université de Montréal,[email protected] Mots clés Contraction volontaire maximale (MVC), fréquence de vibrations, amplitude, force isométrique, réflexe de vibration tonique (TVR), angle au coude. Sports ciblés Les sports impliquant la puissance (sprint), les contractions isométriques ainsi que la flexibilité (gymnastique).

Effects of vibration on maximal isometric muscle contracti…

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Effects of vibration on maximal isometric muscle contraction at different joint angles Kin-Isler A., Acikada C., Aritan S., Isokinetics and Exercise Science 14:212-220, 2006. Source primaire Rédacteurs Luc Léger, professeur au Département de kinésiologie de l’Université de Montréal,[email protected] Les sports impliquant la puissance (sprint), les contractions isométriques ainsi que la flexibilité (gymnastique). Sports ciblés Mots clés Éditeur

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L'utilisation de vibrations lors de contractions musculaires effectués à différents angles de mouvement améliorent davantage la force maximale isométrique.

De nos jours, les méthodes d’entraînement utilisées afin d’améliorer les qualités musculaires varient grandement. Parmi celles-ci, les effets des vibrations sur les muscles sont de plus en plus l’objet d’études expérimentales. Les vibrations sont des oscillations mécaniques produites par des mouvements périodiques réguliers ou irréguliers sur une partie d’un corps stable. L’amplitude des vibrations est déterminée par l’étendue des oscillations et de leur fréquence (Hz), par le taux de répétitions des cycles d’oscillation. La présente étude n’essayait pas de démontrer quelles étaient l’amplitude et la fréquence de vibrations idéales pour un mouvement donné, mais bien de déterminer l’effet immédiat des vibrations appliquées à différentes fréquences et angles articulaires sur la force maximale isométrique. Des études précédentes avaient démontré que cette méthode d’entraînement pouvait non seulement avoir des effets bénéfiques, mais aussi négatifs.

Habituellement, deux genres de méthodes sont utilisés pour l’application de vibrations. Dans la première, on applique les vibrations indirectement sur les muscles dits « cibles » en se servant d’une plateforme vibrante sur laquelle l’individu se place. Ici, la charge, soit la fréquence et l’amplitude des vibrations peuvent être atténuées ou absorbées par les os, le cartilage ou encore plusieurs tissus, rendant les mesures quantifiables beaucoup plus difficiles à obtenir. En ce qui a trait à la deuxième méthode, les vibrations sont directement appliquées sur le muscle, les tendons ou la partie la plus distale du muscle à contracter. De cette façon, on ne remarque pratiquement pas d’atténuation, voire même aucune, ce qui facilite la prise de mesures quantifiables.

Dans l’article consulté, les résultats établissent qu’une fréquence faible ou modérée de vibrations produit effectivement une augmentation de l’activité musculaire. Afin d’en arriver à ce résultat, quarante participants, tous des hommes droitiers entre 19 et 30 ans, ont d’abord été aléatoirement assignés à un « groupe de stimulation vibratoire » soit de 6, 12, 24 ou 48 Hz. La fréquence de la vibration et l’angle de flexion du membre en degrés (dans ce cas-ci le bras) sont les deux facteurs mis de l’avant dans cette étude. Les sujets devaient effectuer trois contractions isométriques volontaires maximales avec et sans vibration, pendant six secondes, avec repos de une minute entre chacune, et ce, pour chaque angle de 90, 120 et 150 degrés au niveau du coude dans un ordre aléatoire. Ces tests étaient effectués sur 3 jours différents avec un intervalle de repos de 2 à 7 jours.

En général, les résultats obtenus ont permis de conclure que les stimulations vibratoires augmentent la force musculaire isométrique maximale. Effectivement, les tests avec vibrations ont donné des résultats plus élevés que ceux sans vibration, avec une différence significative de 6,4 %. Plus précisément, les tests avec des vibrations basses de 6 Hz, 12 Hz et 24 Hz ont donné des améliorations, tandis que les valeurs obtenues des tests avec une fréquence de 48 Hz étaient inférieures aux tests sans vibration. Ce dernier résultat est peut-être dû à la fatigue musculaire associée à une fréquence de vibrations élevée. D'autre part, l'effet des vibrations n'était pas significativement différent d'un angle à un autre.

Cette nouvelle méthode d’entraînement par vibrations pourrait s‘avérer utile pour des athlètes dont la performance dépend de la force musculaire. Reste à savoir si les effets de la vibration peuvent aussi être observés pour les autres qualités musculaires comme la force dynamique, la vitesse de mouvement et la puissance musculaire. De plus, il faudrait davantage étudier les conditions optimales en terme de fréquences, amplitudes et méthodes afin d'optimiser ces effets de la vibration.. Bien qu’inconnues, ces données émergeront probablement bientôt, puisque l’intérêt dans le domaine des vibrations musculaires croît de jour en jour.

Source primaire

Effects of vibration on maximal isometric muscle contraction at different joint angles Kin-Isler A., Acikada C., Aritan S., Isokinetics and Exercise Science 14:212-220, 2006.

Rédacteurs

Fadwa Araqi, étudiante en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal, [email protected]

Catherine Baril, étudiante en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal, [email protected]

Marc-André Beauchemin, étudiant en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal, [email protected]

Mathieu Paquette, étudiant en kinésiologie, Département de kinésiologie de l’Université de Montréal, [email protected]

Éditeur

Luc Léger, professeur au Département de kinésiologie de l’Université de Montréal,[email protected]

Mots clés

Contraction volontaire maximale (MVC), fréquence de vibrations, amplitude, force isométrique, réflexe de vibration tonique (TVR), angle au coude.

Sports ciblés

Les sports impliquant la puissance (sprint), les contractions isométriques ainsi que la flexibilité (gymnastique).

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Lectures suggérées

A review of the use of vibration training to enhance muscle strength and power, J. Luo, B. McNamara and K. Moran, Sports Medicine 35 (2005), 23–41.

Vibration training: benefits and risks, J. Mester, H. Klein¨oder and Z.Yue, Journal of Biomechanics (2005).

The influence of vibration on muscle activation and rate of force development during maximal isometric contractions, B. Humpries, G. Warman, J. Purton, T.L.A. Doyle and E.Dugan, Journal of Sports Science and Medicine 3 (2004), 16–22.

Effect of four-month whole-body vibration on performance and balance, S. Torvinen, P. Kannus, H. Sievanen, T.A.H. Jarvinen, M.Pasanen, S. Kontulainen, T.L.N. Jarvinen, M. Jarvinen, P. Oja and I. Vuori , Medicine and Science in Sports and Exercise 34(2002), 1523–1528.