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Effets psychologiques de l’activité physique sur le bien-être Dans nos sociétés contemporaines,le corps est un support majeur de l’identité. Dès lors,les pratiques qui visent à l’embellir,le relaxer,le renforcer se multiplient.La quête du bien- être et de la qualité de vie dans son corps et par son corps devient universelle car elle apparaît indispensable au soi et à l’unité psychosomatique. Être « bien dans son corps et dans sa tête » est synonyme d’harmonie, de joie de vivre, de bonne santé mentale, de tout ce qui fait que la viemérite d’être vécue. La santé est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé(l’OMS) comme « un état complet de bien-être physique, mental et social » Ryff et Keyes (1995) considèrent que le bien-être est constitué par : 1) une bonne estime de soi et une évaluation positive de sa vie; 2) de bonnes relations avec les autres; 3) une sensation de maîtrise sur sa vie et son environnement; 4) la sensation de pouvoir prendre ses propres décisions et d’être autonome; 5) donner un sens à sa vie; 6) se sentir dans la continuité de son développement personnel. Selon Netz et coll. (2005), le bien-être serait la résultante de quatre dimensions; 1) le bien-être émotionnel (trait et état d’anxiété, stress, tension, état et trait de dépression, 1

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Effets psychologiques de lactivit physique sur le bien-treDans nos socits contemporaines,le corps est un support majeur de lidentit.Ds lors,les pratiques qui visent lembellir,le relaxer,le renforcer se multiplient.La qute du bien-tre et de la qualit de vie dans son corps et par son corps devient universelle car elle apparat indispensable au soi et lunit psychosomatique. tre bien dans son corps et dans sa tte est synonyme dharmonie, de joie de vivre, de bonne sant mentale, de tout ce qui fait que la viemrite dtre vcue.La sant est dfinie par lOrganisation Mondiale de la Sant(lOMS) comme un tat complet de bien-tre physique, mental et social Ryff et Keyes (1995) considrent que le bien-tre est constitu par :1) une bonne estime de soi et une valuation positive de sa vie;2) de bonnes relations avec les autres;3) une sensation de matrise sur sa vie et son environnement;4) la sensation de pouvoir prendre ses propres dcisions et dtre autonome;5) donner un sens sa vie;6) se sentir dans la continuit de son dveloppement personnel.Selon Netz et coll. (2005), le bien-tre serait la rsultante de quatre dimensions; 1) le bien-tre motionnel (trait et tat danxit, stress, tension, tat et trait de dpression, angoisse, confusion, nergie, vigueur, fatigue, motions, optimisme);2)les perceptions de soi (comptences, perception de soi, estime globale de soi, image du corps, perception de sa condition physique, perception de ma- trise de soi.3)le bien-tre psychique (douleur, perception des troubles somatiques); 4) le bien-tre peru (qualit de vie, bien-tre subjectif).Il est vident que le bien-tre est une notion complexe, plurifactorielle, mal dfinie, qui est beaucoup plus subtile que le simple fait de se sentir bien et que ce bien-tre est constamment en volution et en construction tout au long de notre vie.Ce manque de prcision dans la dfinition de ce concept va se rpercuter au niveau de la mthodologie pour mesurer son tat et son volution. Le bien- tre est parfois mesur partir dune ou plusieurs chelles globales(de satisfaction, de bonheur, de qualit de vie). Les chelles plusieurs sous-dimensions donnent des rsultats plus dtaills mais les unes se centrent sur les aspects positifs, les autres font la part entre les dimensions positives et ngatives, dautres tentent des corrlations entre les diffrents aspects du bien-tre.Les chercheurs abordent surtout la question du bien-tre au travers des facteurs dominants que sont lanxit et le stress, les motions, lestime de soi, ltat dpressif.Activit physique et bien-treLes tudes sur lactivit physique et le bien-tre ne sont pas nouvelles ; en 1987, le National Institute of Mental Health a publi un consensus sur les bienfaits de lactivit physique sur la sant mentale. En 1999, Fox dans une synthse de la littrature portant sur 53 articles estime quon a des preuves actuellement suffisantes pour avancer que lexercice physique peut agir positivement sur le bien-tre de la population en gnral au niveau de ltat psychologique (anxit, motions) et de la perception de soi.Composants du bien-tre modifis par lactivit physiqueSi les effets de lactivit physique sur le bien-tre semblent reconnus en particulier au niveau de certaines populations spcifiques (adolescents, personnes ges, dficients mentaux), les facteurs en jeu sont divers (biochimiques, psychosociaux, psychologiques) et agissent en interaction. Les explications proposes sont : * la distraction (rupture par rapport la mentalisation) ; * le plaisir corporel (sensations physiques) ; *la baisse de lanxit (dtat et somatique) ; * la perception de son efficacit ; * une meilleure image de soi et de son corps ; *une valuation positive des autres (pairs, ducateurs, famille) ; * une modification du tonus musculaire ; * une amlioration de la condition physique (force, aptitudes respiratoires et cardiovasculaires) ; * la production dendomorphine, de noppinphrine ; * laugmentation de laction des neurotransmetteurs (dopamine, srotonine) Lawlor et Hopker (2001), pour expliquer les volutions sur le bien-tre apportes par lactivit physique, mettent en avant limportance des facteurs psychologiques (regard positif des spectateurs, rupture par rapport aux penses ngatives, nouvel apprentissage, rencontre avec les autres). Ces rsultats soulignent que leffet des activits physiques se constate plus nettement sur les populations spcifiques et que ses rpercussions sont variables. Certains facteurs spcifiques de la structure de la personnalit comme lanxit, le sentiment de comptence, limage de soi semblent dominants et donnent lieu des travaux spcifiques.Activit physique et estime de soiLestime de soi est la part valuative du soi, et par consquent, la plus consciente et explicite. Cest le sentiment plus ou moins favorable que chacun prouve lgard de ce quil pense tre. Lestime de soi est multidimensionnelle et est constitue de sous-ensembles relevant de comptences dans les domaines physique, social, professionnel, familial Elle rsulte conjointement des capacits que lon sattribue afin datteindre les objectifs que lon se fixe et du regard sur soi que les proches nous renvoient. Ce concept est un dterminant majeur de la sant, des conduites de sant, de la qualit de vie et du bien-tre. une poque o le corps prend une place de plus en plus importante dans notre socit, le sentiment que chacun porte son corps devient un lment important de lestime globale que chacun sattribue. Fox (1997) parle de valeur physique perue. Ce sentiment est modifi par la pratique dune activit physique. Il est une source majeure de motivation lengagement et la poursuite de lactivit, ce qui est, dans nos socits o linactivit progresse, un lment fondamental pour la politique de sant publique. Il est aussi lorigine de conduites favorables ou dfavorables pour la sant, de transformations corporelles (apparence), de modification de la condition physique (dont le poids), de la ralisation de performance (quel que soit le niveau ou sa nature). En retour, il change le regard que les autres portent sur soi.Fox (1997) a valid un modle hirarchique qui relie lestime de soi au soi physique du plus concret au plus global. Le soi physique est la rsultante de la valeur physique perue et de quatre sous-domaines (Fox et Corbin, 1989). L endurance se rapporte la perception de son niveau de condition physique, dendurance et de forme, de son aptitude maintenir un effort et de sa confiance vis--vis de leffort. La force concerne la force explosive, la puissance musculaire et la confiance dans les situations exigeant de la force. La comptence sportive correspond la perception de ses habilets motrices lies au sport, de sa capacit apprendre de nouveaux gestes, de ses ressources stratgiques et de sa confiance affronter une situation comptitive. L apparence se rattache lattrait peru du corps (beaut), laptitude maintenir un corps sduisant et la confiance dans son apparence. Ce modle a t valid par la plupart des recherches Estime globale de soi internationales (Fox,1997). Estime globale de soi

Comptences professionnellesComptences sociales

Valeur physique perue

EnduranceForceApparanceComptence sportive

Ce modle permet de dterminer les relations entre les perceptions du domaine de comptence physique et lestime globale de soi.Les modalits de pratique de lactivit physique (nature, frquence, intensit, rgularit, dure, pdagogie, didactique et matriel) sont des dterminants majeurs du changement du niveau destime globale de soi et du soi physique.Notons que le niveau destime de soi est devenu de manire abusive un indice dattitudes et de comportements en particulier au niveau de la russite sportive. Une estime de soi leve serait un critre diffrenciant les athltes qui russissent de ceux qui connaissent moins de succs. Leur pratique se caractriserait par une plus grande efficacit dans le jeu, une dtente corporelle, une concentration suprieure, des objectifs levs (ambition, motivation), des efforts facilits, des stratgies offensives (jouer pour gagner et non pour ne pas perdre) et peu danxit.En rsum, la pratique dune activit physique dominante arobie, au moins 1 mois, dintensit modre, raison de 3 sances par semaine, avec une pdagogie adapte, une expertise didactique et des moyens matriels appropris augmente le soi physique, et de manire plus alatoire lestime globale de soi. Laugmentation de cette dernire dpendra de limportance accorde au domaine corporel et des effets sur des domaines moins directement lis laspect corporel comme laspect social.

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