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Posters S581 P325 Efficacité du cidofovir en intraveineux dans le traitement du molluscum contagiosum géant I.-M. Ranaivo , F. Goehringer , M. Foissac , M. Weinborn , J.-F. Cuny , A. Barbaud , J.-L. Schmutz Dermatologie et de maladies infectieuses, CHU de Nancy, Nancy, France Auteur correspondant. Mots clés : Cidofovir ; Immunodépression ; Molluscum contagiosum Introduction.— Le molluscum contagiosum (MC) est une tumeur cutanée bénigne due au virus à ADN molluscipoxvirus. Nous rap- portons l’efficacité du cidofovir (CDV) intraveineux (IV) pour le traitement d’un MC géant chez un patient immunodéprimé. Observation.— Un homme de 22 ans était hospitalisé pour sepsis à point de départ cutané sur une volumineuse lésion pubienne impetiginisée. Il avait des antécédents de splénectomie post- traumatique, de leucémie aiguë lymphoblastique en rémission complète sous-méthotrexate 35 mg/semaine et mercaptopurine 100 mg/j, de pneumocystose pulmonaire et des MC du pubis traités par cryothérapie. La lésion papillomateuse évoquait une tumeur de Buschke-Lowenstein. Cependant, l’examen dermatologique retrou- vait en périphérie de petits MC typiques, présents aussi sur le visage, l’abdomen et les membres. La biologie montrait une lym- phopénie à 0,9 g/L avec un taux de CD4 à 96 mm 3 , la sérologie VIH était négative. L’histologie cutanée confirmait le diagnostic de MC géant et l’absence de papillomavirus. Une antibiothérapie anti-staphylococcique était instaurée, permettant d’obtenir une apyrexie. Devant l’étendue des lésions, un traitement par CDV IV était initié à la posologie de 2 cures d’attaque hebdomadaires (5 mg/kg par semaine) associées à une hyperhydratation et à la prise de probénécide, suivies d’un traitement d’entretien à la même dose de 5 cures à 2 semaines d’intervalles. L’évolution était marquée par la nécrose des lésions à 1 mois de traitement avant disparition complète au bout de la septième cure. Le traitement était bien toléré par le patient. Discussion.— Il s’agit d’un MC géant secondaire à une immu- nodépression (hémopathie et splénectomie). Les MC chez les immunodéprimés sont souvent graves avec des formes profuses, géantes. Ils sont souvent très récidivants et difficiles à traiter. Le CDV est un analogue nucléosidique de déoxycitidine, bloquant l’ADN polymérase virale et utilisé dans le traitement des rétinites à cyto- mégalovirus de l’adulte infecté par le VIH. Des formes graves de MC chez des patients infectés par le VIH traités par CDV IV sont rapportées dans la littérature. Ils avaient rec ¸u 4 à 9 cures avec un résultat satisfaisant. Notre patient a bénéficié de 7 perfusions de CDV. L’utilisation du CDV IV est à l’origine d’effets indésirables systémiques graves : néphrotoxicité, neutropénie, acidose métabo- lique et uvéite. L’utilisation du probénicide et l’hydratation aux cours du traitement diminueraient le risque d’effets secondaires. Par ailleurs le CDV pourrait être utilisé en forme topique de 1 à 3 % dans les MC profus selon certains auteurs. Conclusion.— Le CDV IV est une option thérapeutique efficace dans les formes graves de MC. Sa toxicité peut être limitée par une utili- sation rigoureuse avec surveillances clinique et biologique strictes. Déclaration d’intérêt.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.494 P326 Herpès lingual chronique au cours de la grossesse M. Sevrain a,, A. Foret b , L. Misery a , C. Abasq-Thomas a a Dermatologie, CHU de Brest, Brest, France b Gynécologie, CHU de Brest, Brest, France Auteur correspondant. Mots clés : Diabète ; Grossesse ; Herpès chronique Introduction.— L’herpès chronique est décrit chez les patients sévèrement immunodéprimés. Nous rapportons une observation ori- ginale par sa localisation et sa survenue au cours de la grossesse, ayant permis de révéler un diabète gestationnel. Observation.— Une femme de 29 ans, 4 e geste, 5 e pare, était hos- pitalisée à 37 semaines d’aménorrhée pour altération de l’état général et dysphagie aux solides et aux liquides avec impossibilité de s’alimenter depuis 4 jours. Les symptômes, attribués à une aph- tose buccale, avaient débuté depuis plus d’1 mois. Il n’y avait pas de notion de prise médicamenteuse récente. L’examen mettait en évidence une glossite avec langue dépapillée et focalement ulcé- rée chez 1 patiente apyrétique. Le reste de l’examen clinique était normal. Les prélèvements viraux locaux révélaient la présence de HSV1 (PCR et culture virale). Les prélèvements mycologiques étaient négatifs. L‘hémogramme était normal. Les sérologies virales (VIH, VHB) et syphilitique était négatives. La sérologie HSV était en faveur d’une infection ancienne avec des taux d’IgG à 24,3 et d’IgM à 0,85. Un dia- bète gestationnel était mis en évidence par un test d’hyperglycémie provoquée orale pathologique et des glycémies post-prandiales éle- vées. L’évolution était favorable avec un simple régime alimentaire. Après 7 jours de traitement par valaciclovir 500 mg × 2/j, la reprise de l’alimentation était possible. À 15 jours, la langue était totale- ment cicatrisée. Discussion.— Une ulcération muqueuse excédant un mois sans ten- dance à la guérison définit une ulcération chronique. L’herpès buccal chronique doit faire rechercher systématiquement une immunodépression sous-jacente. La grossesse induit une immu- nodépression physiologique et le diabète entraîne également un état d’immunodépression. Toutefois aucun cas d’herpès chronique buccal lié à la grossesse ou au diabète n’a été décrit jusqu’à présent. L’herpès chronique survient habituellement sur un ter- rain d’immunodépression sévère (post-transplantation d’organe, hémopathies malignes, prise d’immunosuppresseurs, sida,...). Chez notre patiente, la mise en évidence de l’herpès a permis de dépister un diabète gestationnel. La localisation de l’herpès, surtout chronique, à la langue, est décrite exceptionnellement. L’absence d’atteinte linguale lors des récurrences herpétiques serait liée aux rôles protecteurs d’IgA et de lysozymes salivaires spécifiques. L’herpès chronique peut survenir sans primo-infection symptoma- tique ni récurrence préalable, comme cela a été le cas dans notre observation. Conclusion.— À notre connaissance, il s’agit du premier cas rapporté d’herpès lingual chronique chez une femme enceinte. La surve- nue d’un herpès chronique chez une femme enceinte doit faire rechercher une immunodépression. Ici, un diabète gestationnel a été retrouvé. Déclaration d’intérêt.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.495 P327 Virome cutané : étude systématique par séquenc ¸age haut débit V. Foulongne a , V. Sauvage b , C. Hebert c , O. Dereure d,, M. Eloit c a Unité Inserm U1058, laboratoire de virologie, université Montpellier I, Montpellier, France b Laboratory for Urgent Responses to Biological Threats, Paris, France c Département de virologie, Institut Pasteur, Paris, France d Unité Inserm U1058, département de dermatologie, université Montpellier I, Montpellier, France

Efficacité du cidofovir en intraveineux dans le traitement du molluscum contagiosum géant

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Posters S581

P325Efficacité du cidofovir en intraveineuxdans le traitement du molluscumcontagiosum géant�

I.-M. Ranaivo ∗, F. Goehringer , M. Foissac , M. Weinborn ,J.-F. Cuny , A. Barbaud , J.-L. SchmutzDermatologie et de maladies infectieuses, CHU de Nancy, Nancy,France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Cidofovir ; Immunodépression ; Molluscum contagiosumIntroduction.— Le molluscum contagiosum (MC) est une tumeurcutanée bénigne due au virus à ADN molluscipoxvirus. Nous rap-portons l’efficacité du cidofovir (CDV) intraveineux (IV) pour letraitement d’un MC géant chez un patient immunodéprimé.Observation.— Un homme de 22 ans était hospitalisé pour sepsisà point de départ cutané sur une volumineuse lésion pubienneimpetiginisée. Il avait des antécédents de splénectomie post-traumatique, de leucémie aiguë lymphoblastique en rémissioncomplète sous-méthotrexate 35 mg/semaine et mercaptopurine100 mg/j, de pneumocystose pulmonaire et des MC du pubis traitéspar cryothérapie. La lésion papillomateuse évoquait une tumeur deBuschke-Lowenstein. Cependant, l’examen dermatologique retrou-vait en périphérie de petits MC typiques, présents aussi sur levisage, l’abdomen et les membres. La biologie montrait une lym-phopénie à 0,9 g/L avec un taux de CD4 à 96 mm3, la sérologieVIH était négative. L’histologie cutanée confirmait le diagnosticde MC géant et l’absence de papillomavirus. Une antibiothérapieanti-staphylococcique était instaurée, permettant d’obtenir uneapyrexie. Devant l’étendue des lésions, un traitement par CDVIV était initié à la posologie de 2 cures d’attaque hebdomadaires(5 mg/kg par semaine) associées à une hyperhydratation et à la prisede probénécide, suivies d’un traitement d’entretien à la même dosede 5 cures à 2 semaines d’intervalles. L’évolution était marquéepar la nécrose des lésions à 1 mois de traitement avant disparitioncomplète au bout de la septième cure. Le traitement était bientoléré par le patient.Discussion.— Il s’agit d’un MC géant secondaire à une immu-nodépression (hémopathie et splénectomie). Les MC chez lesimmunodéprimés sont souvent graves avec des formes profuses,géantes. Ils sont souvent très récidivants et difficiles à traiter. LeCDV est un analogue nucléosidique de déoxycitidine, bloquant l’ADNpolymérase virale et utilisé dans le traitement des rétinites à cyto-mégalovirus de l’adulte infecté par le VIH. Des formes graves deMC chez des patients infectés par le VIH traités par CDV IV sontrapportées dans la littérature. Ils avaient recu 4 à 9 cures avec unrésultat satisfaisant. Notre patient a bénéficié de 7 perfusions deCDV. L’utilisation du CDV IV est à l’origine d’effets indésirablessystémiques graves : néphrotoxicité, neutropénie, acidose métabo-lique et uvéite. L’utilisation du probénicide et l’hydratation auxcours du traitement diminueraient le risque d’effets secondaires.Par ailleurs le CDV pourrait être utilisé en forme topique de 1 à 3 %dans les MC profus selon certains auteurs.Conclusion.— Le CDV IV est une option thérapeutique efficace dansles formes graves de MC. Sa toxicité peut être limitée par une utili-sation rigoureuse avec surveillances clinique et biologique strictes.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.494

P326Herpès lingual chronique au cours dela grossesse�

M. Sevrain a,∗, A. Foret b, L. Misery a, C. Abasq-Thomas a

a Dermatologie, CHU de Brest, Brest, Franceb Gynécologie, CHU de Brest, Brest, France

∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Diabète ; Grossesse ; Herpès chroniqueIntroduction.— L’herpès chronique est décrit chez les patientssévèrement immunodéprimés. Nous rapportons une observation ori-ginale par sa localisation et sa survenue au cours de la grossesse,ayant permis de révéler un diabète gestationnel.Observation.— Une femme de 29 ans, 4e geste, 5e pare, était hos-pitalisée à 37 semaines d’aménorrhée pour altération de l’étatgénéral et dysphagie aux solides et aux liquides avec impossibilitéde s’alimenter depuis 4 jours. Les symptômes, attribués à une aph-tose buccale, avaient débuté depuis plus d’1 mois. Il n’y avait pasde notion de prise médicamenteuse récente. L’examen mettait enévidence une glossite avec langue dépapillée et focalement ulcé-rée chez 1 patiente apyrétique. Le reste de l’examen clinique étaitnormal.Les prélèvements viraux locaux révélaient la présence de HSV1 (PCRet culture virale). Les prélèvements mycologiques étaient négatifs.L‘hémogramme était normal. Les sérologies virales (VIH, VHB) etsyphilitique était négatives. La sérologie HSV était en faveur d’uneinfection ancienne avec des taux d’IgG à 24,3 et d’IgM à 0,85. Un dia-bète gestationnel était mis en évidence par un test d’hyperglycémieprovoquée orale pathologique et des glycémies post-prandiales éle-vées. L’évolution était favorable avec un simple régime alimentaire.Après 7 jours de traitement par valaciclovir 500 mg × 2/j, la reprisede l’alimentation était possible. À 15 jours, la langue était totale-ment cicatrisée.Discussion.— Une ulcération muqueuse excédant un mois sans ten-dance à la guérison définit une ulcération chronique. L’herpèsbuccal chronique doit faire rechercher systématiquement uneimmunodépression sous-jacente. La grossesse induit une immu-nodépression physiologique et le diabète entraîne également unétat d’immunodépression. Toutefois aucun cas d’herpès chroniquebuccal lié à la grossesse ou au diabète n’a été décrit jusqu’àprésent. L’herpès chronique survient habituellement sur un ter-rain d’immunodépression sévère (post-transplantation d’organe,hémopathies malignes, prise d’immunosuppresseurs, sida,. . .). Cheznotre patiente, la mise en évidence de l’herpès a permis de dépisterun diabète gestationnel.La localisation de l’herpès, surtout chronique, à la langue, estdécrite exceptionnellement. L’absence d’atteinte linguale lors desrécurrences herpétiques serait liée aux rôles protecteurs d’IgA etde lysozymes salivaires spécifiques.L’herpès chronique peut survenir sans primo-infection symptoma-tique ni récurrence préalable, comme cela a été le cas dans notreobservation.Conclusion.— À notre connaissance, il s’agit du premier cas rapportéd’herpès lingual chronique chez une femme enceinte. La surve-nue d’un herpès chronique chez une femme enceinte doit fairerechercher une immunodépression. Ici, un diabète gestationnel aété retrouvé.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.495

P327Virome cutané : étude systématiquepar séquencage haut débitV. Foulongne a, V. Sauvage b, C. Hebert c, O. Dereure d,∗, M. Eloit c

a Unité Inserm U1058, laboratoire de virologie, universitéMontpellier I, Montpellier, Franceb Laboratory for Urgent Responses to Biological Threats, Paris,Francec Département de virologie, Institut Pasteur, Paris, Franced Unité Inserm U1058, département de dermatologie, universitéMontpellier I, Montpellier, France