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B126 JDP 2012 Conclusion.— L’incidence des AOB d’origine médicamenteuse est croissante et leur délai d’apparition est totalement imprévisible. Leur prise en charge diagnostique puis thérapeutique, non encore codifiée, est essentielle pour prévenir le risque d’obstruction laryn- gée actuellement non évalué. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.168 P014 Efficacité d’un traitement par omalizumab dans l’urticaire au froid idiopathique sévère M. Lerisson , V. Pallure , A. Du Thanh , B. Guillot , N. Raison-Peyron Service de dermatologie, hôpital Saint-Éloi, CHU de Montpellier, Montpellier, France Auteur correspondant. Mots clés : IgE ; Omalizumab ; Urticaire au froid Introduction.— L’urticaire au froid idiopathique est une cause fré- quente d’urticaire chronique physique. Les échecs aux traitements de première intention rendent difficile le contrôle des symptômes et exposent les patients à des réactions anaphylactiques graves. Nous rapportons le cas d’une urticaire au froid idiopathique sévère ayant favorablement répondu à un traitement par omalizumab, anticorps monoclonal humanisé anti-IgE. Observations.— Un patient de 67 ans, aux antécédents d’urticaire à la pression il y a 30 ans, se plaignait d’une urticaire au froid depuis 1990, compliquée d’un choc anaphylactique en 2002 lors d’un bain en piscine. Le diagnostic a été confirmé par un test au glac ¸on positif. Il n’existait aucun signe clinique de pathologie systémique, infectieuse ou néoplasique. Le bilan biologique (AAN, agglutinines froides, test de Coombs, cryoglobulinémie, cryofibrino- génémie) était négatif. Les conseils d’éviction du froid associés aux antihistaminiques seuls, en association puis en monothérapie à 4 fois la dose n’étaient pas efficaces, de même que leur association aux antileucotriènes (montélukast). Un traitement par méthotrexate à 15 mg par semaine pendant trois mois n’a permis aucune amélio- ration, ainsi qu’une injection d’anakinra (antagoniste du récepteur de l’IL-1). Le traitement par omalizumab (Xolair ® , 375 mg en sous-cutané) a été instauré en juin 2011, initialement trois injections à deux semaines d’intervalle, associé aux antihistaminiques en décrois- sance progressive jusqu’à l’arrêt complet, avec réduction des symptômes dès la première injection. Une rechute précoce lors de l’espacement des injections a conduit à rapprocher leur fréquence. Après quatre nouvelles injections espacées de deux semaines, on notait une amélioration partielle avec diminution de la fréquence, de l’intensité et de la durée des crises. Puis, après quatre injec- tions espacées de trois semaines (soit 13 injections au total), le test au glac ¸on était négatif, l’immersion en eau de mer et l’ingestion d’aliments froids ne déclenchaient plus aucun symptôme. Discussion.— Il s’agit du troisième cas rapporté d’efficacité de l’omalizumab dans l’urticaire au froid idiopathique sévère résistant à différentes lignes de traitement. Les IgE pourraient donc jouer un rôle dans l’activation mastocytaire induite par le froid. Cette biothérapie, n’ayant l’AMM en France que pour certains asthmes allergiques sévères, a cependant été utilisée avec succès dans des urticaires chroniques idiopathiques en dernière ligne de traitement. Conclusion.— L’omalizumab peut être un traitement de dernière intention des urticaires au froid idiopathiques multirésistantes. Aucun schéma thérapeutique n’est à ce jour validé, et il convient de trouver la fréquence d’administration et la posologie minimale efficaces permettant une rémission des symptômes. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.169 Bulles et affections muqueuses P015 Pemphigoïde anti-p200 L. Van Lerberghe a,, A. Lasek a , M. Wantz a , P. Gosset b , F. Jouen c , P. Modiano a a Service de dermatologie, hôpital Saint-Vincent-de Paul, université catholique de Lille, Lille, France b Service d’anatomopathologie, hôpital Saint-Vincent-de Paul, université catholique de Lille, Lille, France c Service d’immunopathologie, CHU de Rouen, Rouen, France, France Auteur correspondant. Mots clés : Dapsone ; Pemphigoïde anti-p200 ; Pemphigoïde bulleuse Introduction.— La pemphigoïde anti-p200 est une dermatose bul- leuse auto-immune rare. La protéine de 200 kDa a été récemment identifiée comme étant la laminine 1. Observations.— Un homme de 74 ans présentait des vésiculo- bulles prurigineuses, principalement palmoplantaires, associées à des érosions buccales et génitales douloureuses. Le tronc et les membres présentaient une éruption polymorphe faite de pseudo- cocardes et de lésions urticariennes. La biologie ne montrait pas d’hyper-éosinophilie. À l’histologie, il existait un décollement sous- épidermique et un infiltrat de polynucléaires éosinophiles. L’étude en immunofluorescence directe permettait d’observer un dépôt linéaire d’IgG et de C3 le long de la membrane basale. Le dia- gnostic de pemphigoïde bulleuse était retenu et un traitement par propionate de clobetasol 40 g par jour était débuté. À deux reprises, on notait une récidive lors de la décroissance du traite- ment. De nouveaux prélèvements étaient réalisés. L’histologie et l’immunofluorescence directe restaient compatibles avec une pem- phigoïde bulleuse. L’immunofluorescence indirecte sur peau clivée au NaCl montrait une fixation sur le versant dermique. Le dosage par technique Elisa des anticorps anti-BP230 et BP180 circulants était négatif. La recherche d’autoanticorps par immuno-empreinte mon- trait un anticorps dirigé contre un antigène dermique de 200 kDa. Le diagnostic de pemphigoïde anti-p200 était finalement retenu. Un traitement par dapsone 100 mg par jour était alors ajouté, per- mettant une régression complète des lésions en six semaines et l’absence de récidive à six mois. Discussion.— La pemphigoïde anti-p200 est une dermatose bul- leuse auto-immune récemment décrite et probablement sous- diagnostiquée en France. Sa présentation clinique est proche de la pemphigoïde bulleuse mais s’en distingue par une topographie acrale et une atteinte muqueuse plus fréquente. L’association au psoriasis a été rapportée dans un tiers des cas. Le diagnostic est confirmé par l’immuno-transfert qui montre des anticorps diri- gés contre un antigène de 200 kDa. Les anticorps reconnaissent la laminine 1. La dapsone semble être un traitement efficace, en association aux dermocorticoïdes. Conclusion.— Devant toute dermatose bulleuse atypique ou résis- tante au traitement classique, la pemphigoïde anti-p200 doit être évoquée, au même titre que la pemphigoïde cicatricielle ou l’épidermolyse bulleuse acquise. Déclaration d’intérêts.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.170 P016 Pemphigoïde anti-p-200 traitée avec succès par mycophénolate mofétil A. Roussel , M. Delaplace , G. Bens , E. Estève Service de dermatologie, CHR d’Orléans, Orléans, France Auteur correspondant.

Efficacité d’un traitement par omalizumab dans l’urticaire au froid idiopathique sévère

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Page 1: Efficacité d’un traitement par omalizumab dans l’urticaire au froid idiopathique sévère

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014fficacité d’un traitement par omalizumab dans’urticaire au froid idiopathique sévère. Lerisson ∗, V. Pallure , A. Du Thanh , B. Guillot ,. Raison-Peyron

Service de dermatologie, hôpital Saint-Éloi, CHU de Montpellier,ontpellier, FranceAuteur correspondant.

ots clés : IgE ; Omalizumab ; Urticaire au froidntroduction.— L’urticaire au froid idiopathique est une cause fré-uente d’urticaire chronique physique. Les échecs aux traitementse première intention rendent difficile le contrôle des symptômes etxposent les patients à des réactions anaphylactiques graves. Nousapportons le cas d’une urticaire au froid idiopathique sévère ayantavorablement répondu à un traitement par omalizumab, anticorpsonoclonal humanisé anti-IgE.bservations.— Un patient de 67 ans, aux antécédents d’urticairela pression il y a 30 ans, se plaignait d’une urticaire au froid

epuis 1990, compliquée d’un choc anaphylactique en 2002 lors’un bain en piscine. Le diagnostic a été confirmé par un testu glacon positif. Il n’existait aucun signe clinique de pathologieystémique, infectieuse ou néoplasique. Le bilan biologique (AAN,gglutinines froides, test de Coombs, cryoglobulinémie, cryofibrino-énémie) était négatif. Les conseils d’éviction du froid associés auxntihistaminiques seuls, en association puis en monothérapie à 4 foisa dose n’étaient pas efficaces, de même que leur association auxntileucotriènes (montélukast). Un traitement par méthotrexate à5 mg par semaine pendant trois mois n’a permis aucune amélio-ation, ainsi qu’une injection d’anakinra (antagoniste du récepteure l’IL-1).e traitement par omalizumab (Xolair®, 375 mg en sous-cutané)été instauré en juin 2011, initialement trois injections à deux

emaines d’intervalle, associé aux antihistaminiques en décrois-ance progressive jusqu’à l’arrêt complet, avec réduction desymptômes dès la première injection. Une rechute précoce lors de’espacement des injections a conduit à rapprocher leur fréquence.près quatre nouvelles injections espacées de deux semaines, onotait une amélioration partielle avec diminution de la fréquence,e l’intensité et de la durée des crises. Puis, après quatre injec-ions espacées de trois semaines (soit 13 injections au total), le testu glacon était négatif, l’immersion en eau de mer et l’ingestion’aliments froids ne déclenchaient plus aucun symptôme.iscussion.— Il s’agit du troisième cas rapporté d’efficacité de

’omalizumab dans l’urticaire au froid idiopathique sévère résistantdifférentes lignes de traitement. Les IgE pourraient donc jouer

n rôle dans l’activation mastocytaire induite par le froid. Cetteiothérapie, n’ayant l’AMM en France que pour certains asthmesllergiques sévères, a cependant été utilisée avec succès dans desrticaires chroniques idiopathiques en dernière ligne de traitement.onclusion.— L’omalizumab peut être un traitement de dernière

ntention des urticaires au froid idiopathiques multirésistantes.ucun schéma thérapeutique n’est à ce jour validé, et il conviente trouver la fréquence d’administration et la posologie minimalefficaces permettant une rémission des symptômes.

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Service de dermatologie, hôpital Saint-Vincent-de Paul,niversité catholique de Lille, Lille, FranceService d’anatomopathologie, hôpital Saint-Vincent-de Paul,niversité catholique de Lille, Lille, FranceService d’immunopathologie, CHU de Rouen, Rouen, France,ranceAuteur correspondant.

ots clés : Dapsone ; Pemphigoïde anti-p200 ; Pemphigoïdeulleusentroduction.— La pemphigoïde anti-p200 est une dermatose bul-euse auto-immune rare. La protéine de 200 kDa a été récemmentdentifiée comme étant la laminine �1.bservations.— Un homme de 74 ans présentait des vésiculo-ulles prurigineuses, principalement palmoplantaires, associées àes érosions buccales et génitales douloureuses. Le tronc et lesembres présentaient une éruption polymorphe faite de pseudo-

ocardes et de lésions urticariennes. La biologie ne montrait pas’hyper-éosinophilie. À l’histologie, il existait un décollement sous-pidermique et un infiltrat de polynucléaires éosinophiles. L’étuden immunofluorescence directe permettait d’observer un dépôtinéaire d’IgG et de C3 le long de la membrane basale. Le dia-nostic de pemphigoïde bulleuse était retenu et un traitementar propionate de clobetasol 40 g par jour était débuté. À deuxeprises, on notait une récidive lors de la décroissance du traite-ent. De nouveaux prélèvements étaient réalisés. L’histologie et

’immunofluorescence directe restaient compatibles avec une pem-higoïde bulleuse. L’immunofluorescence indirecte sur peau clivéeu NaCl montrait une fixation sur le versant dermique. Le dosage parechnique Elisa des anticorps anti-BP230 et BP180 circulants étaitégatif. La recherche d’autoanticorps par immuno-empreinte mon-rait un anticorps dirigé contre un antigène dermique de 200 kDa.e diagnostic de pemphigoïde anti-p200 était finalement retenu. Unraitement par dapsone 100 mg par jour était alors ajouté, per-ettant une régression complète des lésions en six semaines et

’absence de récidive à six mois.iscussion.— La pemphigoïde anti-p200 est une dermatose bul-

euse auto-immune récemment décrite et probablement sous-iagnostiquée en France. Sa présentation clinique est proche dea pemphigoïde bulleuse mais s’en distingue par une topographiecrale et une atteinte muqueuse plus fréquente. L’association ausoriasis a été rapportée dans un tiers des cas. Le diagnostic estonfirmé par l’immuno-transfert qui montre des anticorps diri-és contre un antigène de 200 kDa. Les anticorps reconnaissent laaminine �1. La dapsone semble être un traitement efficace, enssociation aux dermocorticoïdes.onclusion.— Devant toute dermatose bulleuse atypique ou résis-ante au traitement classique, la pemphigoïde anti-p200 doit êtrevoquée, au même titre que la pemphigoïde cicatricielle ou’épidermolyse bulleuse acquise.éclaration d’intérêts.— Aucun.Iconographie disponible sur CD et Internet.

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. Roussel ∗, M. Delaplace , G. Bens , E. EstèveService de dermatologie, CHR d’Orléans, Orléans, France

Auteur correspondant.