E.J. Crépet - Baudelaire

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Étude biographique de Baudelaire par Eugene Crépet.

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Baural noiera les proloslalions chitjinles en|865. sur le champ de bataille de Waterloo. (Le Petit Bieude Bruxelles, 21 juin 1906;. .. C'tait en dcembre 18^0. On ramonait Napolonaux Invalides... Nous restmes hrojuement perchsdans une tribune par la degrs de froid. Nous vmes ledfil : C'est le i^' lger et le 2" lger, elc et l'abbCo(|uereau, mergeant de la voilure de gala et la dpouille du trrand homme dans un char mortuaire argentur toutes les coutures mais nous trouvmes qu'on av;iiltrop accentu la couleur locale retraitcde Russie El nousarrivmes le soir gels jusqu'au ventre, rue Cullure-SaiiiteCatherine-des-Marais chez M"" Aupick qui nous rchaula son fo^er et nous sembla plus aimable que jamais... 2 < !i '.l'.M.r. I^AULKLAlHSAvec [Ecole des Vieillardi^Il amassa quelques raiUi|ifcbDe liards,Oh ! oh I oh 1 oh ! etc. Je retrouve ce fragment dans un coin de ma mmcire, oftil est plus facile de Taller clicrchcr que dans le nur.iero de noveui!)re ou dcembre i838, du CorsairCt o la chanson (ul insre tout au long (sans signature 1). ?>on content de se lier avec les jeunes littrateurs deson ge, Baudelaire rechercha ds lors les crivains clbres. Parmi ceux qu'il nomme dans les lignes citesplus haut, Grard, Ourliac et Delalouche n'ont eusans doute, avec lui, que des relations fugitiveb, carelles n'ont laiss presque aucune trace dans ses crits,ni dans la mmoire de ses amis de jeunesse. En revanche, les notes de M. Prarond raconteri. avec desdtails trs caractristiques, les premiers rapports dujeune pote inconnu et de l'illustre auteur du PreGoriot : , Baudelaire se prsenta, sans intermdiaire, Palzac. Luimme me I a dit, le lendemain de la rencontre. Balzac el Bau>delaire s'avanaient en sens contraire, sur un quai de la rivegauche. Baudelaire s'arrta devant Balzac el ae mil rirecomme s'il le connaissait depuis dix ans. Balzac s'arrta de soncul el rporidil par un large rire, comme devant un ami reIrouv. Lt aprs s'tre reconnus d'un coup d'oeil et salus, lesvoie cheminant ensemble discutant, s'enchautanl, ne parvenantpas s'tonner lun l'autre, mMais, cette date, le jeune pote ne prtend passeuieuienl au talent littraire; il convoite, avec nonmt)iiis d aidcur, i'ti\mge supriorit du dandysme.Tous ceuit qui l'ont connu d u et temps-l bont luia-ttVHM BIOOaAPUIQVB |5nime? a attester rlgaiice de sa toilette et de sa tenue.L'occasion de dcrire, d'aprs les crayons qu'ils en onttracs, plusieurs des costumes fashionables du pote,se rencontrera plus loin. Voici le premier en date, queM. Prarond nous fournit : Je le vols encore descendre un escalier de la maison Baillj,mince, le cou dp:a^, un gilet trs long, des manchettes intactes, une lgre canne petite pomme d'or la main, et d'unpas sou{)le, lent, presque rythmique. Maigre son culte pour la toilette, Baudelaire n'taitnullement mondain. C'tait pour sa satisfaction personnelle qu'il avait ces habitudes d'lgance. Il nefrquentait gure que ses camarades, car il s'taitvoue courai?eusement ce long apprentissage qui,pour la posie comme pour tout art ou mtier, est lacondition invitable de la matrise. Son originalitnaissante affectait une forme farouche et truculente,j'emprunt'* ce mot pittoresque, le seul qui convienneici au vocabulaire romantique de Petrus Borel, pourlequel Baudelaire avait une dvotion particulire etqu'il imite sensiblement dans le fort trange pomequ'on va lire, unique spcimen que nous ayonsd'une manire de Transition qu'il ne tarda pas rpudier (i). Aussi faut-il citer la pice tout entire :(i) On peut pourtant, sous le rapport du caractrebousinyot qui leur est commun, comparer ces stances un autre pouie de Baudelaire qui date de la mmepoque Le texte de cette uvre a'^bracadabrante est, malheureiisemen*, perdu : il n'en subsiste que le plan, publidans le recueil des Souueirs-Cori'tspoiidauaes {p, ii" 12),par M. Cbuiies Cousin.l4 UAnLBS BAV. Br,AiaiJe n'ai pa pour matresse une lionr e illustre.La gueuse, de mon me, emprunte tout son ItuUlL.Insensible aux regards de l'univers roor|ueur.Sa beaut ne Ocurit que dans mon triite ccaar.P'^ur avoir des souliers elle a vendu son me.Mais le l)on Dieu rirait si, prs de celte infme.Je tranchais du tartufe et singeais la hauteur.Moi qui vends ma pense et qui veui tre autour.Vice beaucoup plus grave, elle porte porruque.Tous ses beaux cheveux noirs ont fui sa blanche nug'i.Ce qui n'empche pas les baisers amoureuxDe pleuvoir sur son front plus pel qu'un lpreux.Elle louche, et TelTet de ce regard trano^e.Qu'ombragent des cils noirs [ilus longs que ceui d'un anjg%Est tel que tous les }eux, pour qui l'on s'est danm,Me valent pas pour moi son il juif et cern.Elle n'a que vingt ans ; la gorge durlaut, me tranant ch'4(pie nuit sur son corpi.Ainsi qu'un nouvcau-n, je la tetle et la mords ^Et bien qu'elle n'ait pas souvent mme une obo'lePour se frotter la chair el pour s'oindre l'paule,Je la lche en silence, avec plus de ferveurQue Madeleine en feu les deux pieds du Sauveur.La pauvre crature, au plaisir essouffle,A de rauques hoquets la poitrine g'irdlce.Et je devine, au bruit de son soufl e brutal.Qu'elle a souvent mordu le | ain de l'hpilal.Ses grands yeux Inquiets, durant U nuit cruelle.Croient voir deux autre* yeux au fond de la ruelle.Car, ayant trop ouNerl son cur tous venants.Elle a peur sans lumire et croit aux ruvenaata.Ce qui fait que, de tuif, elle use plus de livretQulin vieux savant couch jour et nuit sur kcp livrff.Kl redoute bien moins la faim et ses touriiieiitsQur Tapparilion de ses dfunts amants.Si vous la rencontrez, bizarrement paro.Se faufilant, au coin d'une rue gare,Et la tle et 1 il bas, comme un pigeon hUnKTranant dan? les ruisseaux un talon dchaussa,Messieurs, ne crachez pas de jurons ni d'ordurAu visage fard de celle pauvre impureQue desse Famine a, par un soir d'hiver,Conirainle relever ses jupons en plein air.Cette bohme l, c'est mon tout, ma lichesse.Ma perle, mon bijou, ma reine, ma duchesse.Celle qui m'a berc sur son giron \ainqneur,Et qui dans ses deux mains a rchaut mon cur (i).Cl) Ces stances ont paru dans la revue La Jeune France,Elles ont t imprimes d'aprs un manuscrit aulo^^raphede Baudelaire, qui figure sur l'album de Max Buchon, unde ses amis de jeunesse. Les notes de M Prarond font connailre la matresse phmre qui est l'hrone de ce pome.Parlant de Jeanne Duval.qui tint une si grande place donsla vie de Baudelaire, au retour de son voyage d outre mer(1842), il ajoute : a Avant l'nde, il y avait eu la Juive,je ne sais plus son nom (Sarah, je crois) Baudelairel'appelait Loachette. Elle demeurait rue Saint-Antoine.Un jour Baudelaire m'avait emmen vers l'glise SaintLouis, sous prtexte de revoir Le Christ au jardin des OU"viers de Delacroix En chemin, nous demandmes M"* Sarah {?) un concierge. Elle tait absente. Baudelaire,assez fru d'elle lorsque nou le connmes, n'en conservapas un souvenirclment ; Une nuit que j'tais prs d'une affreuse juive. (Fleurs du Mat, dilioa des OE. C. XXXIII.)aGBABLBB BVDVLiaEQuand on a lu ces strophes, on admet sans aucune difficult que 1 tat d esprit et les habitudes de vie, qu'ellesattestent, taient de nahire inquiter les parents dupote (i). D'ailleurs, ils avaient de trs srieuses rai-(i) M"" AupicK crira un peu plus tard M. Ancelle ;((... Il m'est rest une impression bien pnible de toutce que vous m'avfjz ait l'autre jour par suile d'une conversation que vous avez eue avec Charles, il y a peu detemps ; ce mpris souverain pour l'humanit, ne pas croirer la vertu, ne croire rien, tout cela est elFre^aut et mebouleverse. Tout cela me donne penser et me fait peur;car il me spinhle que lorsqu'on ne croit aucun sentimenthonnte, il n'} a qu'un pas de l une mauvaise actionet celle idre seule me lait frmir ; et moi, qui me complaisais dans la pense que mon lils malgr son dsordreet toutes SCS ides e\lravugan(es. tait remj)li d'honneurei que je n'aurais jamais redouter aucune action vile ;j'en avais jiour garant aussi son orgueil et une certainefiert dans l'me, sans ajouter que je lui croyais un fondsde religion, sans pra!i