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N°178 - Prix : 15 DA - France : 1 € [email protected] www.elwatan.com Week-end Vendredi 31 août 2012 PHOTO : EL WATAN WEEK - END El Watan PUBLICITÉ LES COMMUNES DE LA SOIF Pp 4-5 ÉDUCATION Les cafouillages qui vous attendent P 6 Des enfants de la ville de Seraïdi près de Annaba s'approvisionnent en eau potable à la source du village

el waten week end

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Page 1: el waten week end

N°178 - Prix : 15 DA - France : 1 € [email protected] www.elwatan.com Week-end Vendredi 31 août 2012

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ÉDUCATION Les cafouillages qui vous attendentP 6

Des enfants de la ville de Seraïdi près de Annaba s'approvisionnent en eau potable à la source du village

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Le procès de Abdelkader Kherba

reportéArrêté et mis en examen pour «outrage à corps constitué», le militant des droits de l’homme, Abdelkader Kherba, devait être jugé mardi devant le tribunal de Ksar El Boukhari (Médéa). Le juge a reporté l’audience au 4 septembre et refusé sa mise en liberté conditionnelle. Le militant est en grève de la faim depuis son arrestation. Il a été interpellé le 20 août lors d’une manifestation pour l’accès à l’eau.

El Watan Week-end - Vendredi 31 août 20127 JOURS2

l’essentiel de la semaine Le Mujao diffuse la vidéo

d’un otage algérienLe Mouvement pour l’unicité et le jihad en

Afrique de l’Ouest (Mujao) a diffusé lundi une vidéo montrant l’un des otages algériens du consulat

de Gao au Mali. L’otage demande au gouvernement de tout faire pour lui «sauver la vie». Les islamistes réclament la libération de trois des leurs, arrêtés en Algérie, en échange de la libération de cet otage.

La levée des barrages tarifaires reportée

à 2020L’Algérie et l’Union européenne sont tombées d’accord sur un report du démantèlement tarifaire pour 2020. Les entreprises algériennes bénéficient donc d’un délai supplémentaire pour se mettre au niveau de la compétitivité internationale et se préparer au libre-échange. Cet accord devrait ouvrir le marché algérien aux produits européens, sans restriction.

La tension sur le pain

persiste à El Attaf

Une semaine après la célébration de l’Aïd El Fitr, la tension sur le pain est toujours d’actualité dans la ville d’El Attaf (ouest du chef-lieu de wilaya de Aïn Defla) à cause des boulangers qui n’ont pas repris leurs activités. Une situation qui a contraint de nombreux consommateurs à se déplacer hors de leur commune pour s’en procurer, a-t-on appris de sources concordantes. Le prix de la baguette a en outre grimpé dans certaines communes de la wilaya jusqu’à 35 DA, indique la même source. Intervenant sur les ondes de la radio locale, le représentant des boulangers, Amar Kehila, a précisé que la situation est due au fait que beaucoup de mitrons n’ont pas rejoint leur lieu de travail. S’agissant de l’augmentation du prix du pain, ce dernier imputera l’entière responsabilité à la DCP et la police. Signalons par ailleurs que la bouteille d’eau minérale se fait rare dans toutes les communes de la wilaya de Aïn Defla, où elle a atteint 35 DA, quand on peut s’en procurer. Cette perturbation survient alors que de nombreux quartiers et localités souffrent d’un manque d’eau crucial depuis le début de l’été, soutiennent des sources locales. Aziza L.

Plus de 2000 bouteilles de

boissons alcoolisées saisies

Les éléments de la sûreté de daïra de Khemis Miliana et de Aïn Defla, en lutte contre la petite criminalité et la délinquance en tous genres, ont réussi durant ces dernières 48 heures à mettre hors d’état de nuire des individus spécialisés dans le vol à l’étalage et de téléphones portables, ont indiqué des sources émanant de cette institution. Il s’agit de trois jeunes délinquants, dont un mineur, interpellés dans la ville de Khemis Miliana. Dans une autre affaire liée au commerce illicite de boissons alcoolisées, les mêmes services, opérant au chef-lieu de wilaya, ont saisi plus de 2000 bouteilles de boissons alcoolisées, dont une quantité importante était écoulée à proximité d’un marché hebdomadaire. Tous les mis en cause ont été présentés, hier, devant la justice et placés sous mandat dépôt, a-t-on encore appris auprès de la même source.

Aziza L.

Les antispasmodiques

indisponibles à l’EPH

à Khemis Miliana

L’hôpital de Khemis Miliana fait face ces derniers temps à une pénurie d’antispasmodiques, a-t-on appris auprès de la directrice de l’EPH. Une situation qui pénalise les personnes admises au sein de cette structure et constitue une source d’angoisse pour leurs familles. Le spectacle de malades se tordant de douleur ne laisse pas en effet indifférent, particulièrement au niveau des urgences médicochirurgicales. Pour rappel, le personnel médical et paramédical exerçant dans ce service est confronté au quotidien à un flux important de patients estimé à quelque 300 personnes examinées par jour, a encore indiqué notre interlocutrice. Cette dernière fera remarquer à juste titre que l’EPH, construit en préfabriqué au lendemain du séisme de Chlef en 1980, ne répond plus aux besoins de la population de cette ville. En attendant la mise en service du pavillon des UMC entièrement rénové et qui tarde à ouvrir, on continue à bouger dans tous les sens au niveau de l’actuelle structure à la manière de la fameuse série télévisée américaine Urgences. Aziza L.

Le Lac des oiseaux à sec

El Watan Week-end - Vendredi 31août 2012 7 JOURS 3

hectares ont brûlé dans

les incendies depuis le 1er juin, selon la

Protection civile

30 000

fort

KHALED BENAÏSSA

Le comédien et réalisateur algérien a été distingué le 28 août dernier, lors du Festival international du film francophone d’Angoulême (France), en obtenant le prix d’interprétation pour le film Le Repenti, qui était déjà présent à Cannes en mai dernier. Une nouvelle consécration pour ce digne représentant du 7e art algérien.

ABDELMALEK SELLALMINISTRE DES RESSOURCES

EN EAU

Lors d’une visite d’inspection et de travail effectuée dans la wilaya de Tipasa, le ministre a informé la presse que le raccordement en eau aurait lieu dans les délais et avec les moyens nécessaires. Cependant, la cacophonie règne toujours quant au nombre de raccordements en eau potable. L’Algérie n’est pas près d’étancher sa soif.

KARIM DJOUDIMINISTRE DES FINANCES

S’exprimant à l’occasion du projet de loi de finances 2013, Karim Djoudi ne s’est pas empêché d’évoquer une gestion des finances «plus prudente». Selon le ministre, il n’est pas prévu de «budget d’austérité». Normal, alors que le pouvoir d’achat des Algériens est déjà largement érodé.

INITIATIVE CITOYENNE

La rentrée scolaire peut bien débuter pour les petites bourses à travers une collecte organisée à Bab Ezzouar. L’annonce en a été faite via le réseau social facebook. Les dons en cartables, cahiers, stylos et autres fournitures scolaires sont attendus afin d’assurer à nos petits écoliers une année scolaire dans de bonnes conditions. Bonne rentrée. Rendez-vous demain pour la collecte à la station de tramway de Bab Ezzouar.

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Déchaînement de violence

à AnnabaDans la nuit de samedi à dimanche derniers, plusieurs dizaines de voyous ont agressé les passants du centre-ville de Annaba. Armés de sabres, couteaux, gourdins et bombes lacrymogènes, les agresseurs voulaient s’attaquer au siège de la sûreté urbaine afin de libérer de force un délinquant arrêté auparavant. On déplore plusieurs citoyens blessés et d’importants dégâts matériels.

Manifestations pour la 29e Journée internationale des personnes disparues

Fin du débrayage chez

Leader MeubleLes travailleurs de l’entreprise Leader Meuble Taboukert à Tizi Rached ont repris le travail après 48 jours de grève. La section syndicale de l’UGTA et celle du comité de participation ont été dissoutes, conformément à la demande des grévistes.

Les agents communaux en grève

le 4 septembreLa Fédération nationale du secteur des communes affiliée au Snapap a annoncé une grève de 8 jours à compter du 4 septembre. Les agents communaux dénoncent les atteintes à la liberté syndicale et au droit de grève. Le syndicat s’inquiète également de la dégradation du pouvoir d’achat des travailleurs.

dLe Mou

Afrique de l’Ovidéo montrant l’

de Gao au Mali. L’otout faire pour lui «réclament la libérAlgérie, en échan

à ADaplupassablacau un pluma

Le Lac des oiseaux, un petit étang de 40 ha en bordure de la RN44, à 20 km à l’ouest d’El Tarf, s’assèche. Selon les riverains qui se plaignent des odeurs nauséabondes des cadavres de dizaines de poissons, des barbeaux et des carpes, qui se sont échoués sur le bord, asphyxiés par le manque d’eau, le lac est en train de disparaître à cause des grosses chaleurs. Mais ce ne serait pas la seule explication, car chacun sait ici que malgré son statut de zone protégée, les eaux du village éponyme qui bordent le lac s’y déversent et les agriculteurs n’hésitent à s’y servir. Les services de l’APC, des forêts et de l’environnement ont déclaré être incompétents devant cette situation qui pourtant n’est pas inédite. En effet, en 1990, le lac s’était complètement asséché pour les mêmes raisons, mais le secrétaire général de la wilaya, sensible à l’importance de cet inestimable patrimoine national,

avait discrètement donné instruction d’ouvrir les vannes de la conduite qui alimentait la métropole de Annaba, qui souffrait alors d’une cruelle pénurie du liquide, pour rétablir en partie le plan d’eau. Un geste qui a permis de sauver l’érismature à tête blanche, une espèce en voie d’extinction à l’époque qui ne comptait plus que quelques individus et qui aujourd’hui se compte en centaines de couples. Il semble que cette solution préconisée par les riverains qui s’en souviennent n’a pas retenu l’attention des responsables d’aujourd’hui, bien que les réserves en eau soient 10 fois supérieures à celles de 1990, selon des cadres de l’hydraulique.

ZONE CLASSÉELe Lac des oiseaux est pourtant une merveille de la nature. C’est la troisième région algérienne à avoir été classée en 1999 sur la liste de Ramsar relative aux zones

humides d ’ impor t ance internationale. Elle accueille une bonne trentaine d’espèces d’oiseaux d’eau toutes portées sur la dernière version de la liste algérienne des espèces protégées. Deux d’entre elles, l’érismature à tête blanche et le fuligule nyroca, sont inscrites sur la liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN). Le lac des oiseaux a encore cette particularité de se prêter facilement aux observations ornithologiques et surtout à l’éducation environnementale. En effet, pour avoir de tout temps été soustrait aux activités de chasse, les oiseaux s’y sentent un peu plus en sécurité et se laissent admirer dans leur évolution. Le terrain dégagé, ouvert, permet ainsi aux enfants des classes vertes de voir de plus près les oiseaux et leurs activités. Pour les écologistes, c’est un haut lieu d’éducation et de formation. Slim Sadki

Plusieurs organisations militantes, des députés du Front des forces socialiste (FFS) ainsi que des membres de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) ont répondu à l’appel lancé conjointement par SOS Disparus et le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA). Les forces de sécurité ont empêché le rassemblement sur la place du 1er mai. Le sit-in a donc eu lieu hier, à quelques mètres de l’esplanade publique. A l’occasion du 29e anniversaire de la Journée internationale des personnes disparues, un appel a été adressé à «l’Etat algérien pour faire la lumière sur le sort des personnes kidnappées

au cours de la décennie noire, et ce, qu’elles soient mortes ou vivantes». Quelques mères de disparus apportent des témoignages. «Mon fils a été embarqué par les services de sécurité en 1994 à Bachedjerrah (est d’Alger). Je n’oublierai jamais ce jour-là. Il avait 28 ans. S’il est vivant, que le régime me rende mon bébé. S’il est mort, qu’il me donne son corps pour l’enterrer à côté de son père. Je ne veux pas d’argent. Je cherche la justice et la vérité. Dites leur de me rendre mon fils», espère Hadja Yemna, visage aux multiples rides, synonyme de fatigue et d’amertume. Le porte-parole de SOS Disparus, Hacène Ferhati, frère de deux enlevés, réaffirme et reste convaincu que «le dossier des disparus demeurera la tâche noire de l’histoire de l’Algérie, puisque le

régime refuse d’affronter la vérité et fuit ses responsabilités». Les sympathisants de la cause des familles de disparus sont unanimes pour dire que «seule la vérité permettrait de mettre fin aux douleurs des proches, mais également à la désignation des coupables à l’origine de leur drame».CONVENTIONSous le regard passif des citoyens, les personnes présentes au rassemblement indiquaient aux passants que «tout le monde est concerné». Selon le député du FFS, Mostefa Bouchachi, «on dénommbre environ 10 000 personnes disparues durant la décennie noire». Ancien président de la LADDH, Bouchachi pense que «l’Etat doit ratifier la Convention internationale contre les

disparitions forcées, et cela ne sera possible qu’avec la pression de la société civile et des citoyens». Cette convention a été signée à Paris le 6 février 2007 par 91 pays, l’Algérie compris. En application depuis fin 2010, le texte en question a été ratifié présentement par 34 Etats. Notons qu’au rassemblement, outre ceux du FFS et de la LADDH, étaient présents des représentants du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), du Réseau de défense de la liberté et de la dignité (RDLD), du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement (MJIC), et du Front du changement national (FCN). Les associations Amnesty International Algérie, Fadhma n’Soumer et Matoub Lounès se trouvaient également sur les lieux. ■

Mehdi [email protected]

INFORMEL Impuissant devant les grands,

l’Etat s’attaque «aux petits»

Les pouvoirs publics combattent le commerce informel. C’est du moins ce qu’ils tentent de faire croire à travers une grande opération coup-de-poing contre les marchés illégaux de la capitale, lancée mercredi dernier après des mois de laxisme. Le ton est donné : désormais c’est la police qui est chargée de la lutte contre l’informel. Au lendemain des émeutes de janvier 2011, qui ont fait 5 morts et des centaines de blessés, services de sécurité et services de l’administration publique ont été instruits de laisser faire dans ce qui est appelé des «mesures d’apaisement». Dans le même sillage, ministres, walis, chefs de daïra et présidents d’APC se sont empressés de multiplier les déclarations dans les médias quant à l’aménagement d’espaces pour la création de marchés de proximité, et ce, pour la réinsertion du «marché informel» dans le circuit légal du commerce. «Ils nous promettent (les pouvoirs publics) depuis des mois des espaces dans des marchés qui n’ont toujours pas vu le jour et aujourd’hui, ils nous chassent ?», s’interroge Sid Ali, 28 ans, père d’une fillette, vendeur à Belcourt. Même son de cloche chez son désormais ex-voisin d’étal. «Ils ont bien fait leur campagne électorale dans les marchés informels et nous ont promis des tables dans les marchés… Où sont donc ces députés ? Ces responsables qui nous ont appelés à voter massivement le 10 mai dernier pour améliorer notre situation. Aujourd’hui, ils nous envoient la police pour nous chasser. Je leur dis nous n’allons pas nous taire jusqu’à ce que vous nous réinstallez dans un marché proche de notre quartier», prévient Mouloud, 26 ans, de Bab El Oued. A la DGSN, on affiche plutôt un satisfecit «L’opération d’assainissement du marché informel s’est déroulée dans de bonnes conditions. Aucune altercation n’a été enregistrée avec ces vendeurs», a déclaré le lieutenant Abdelghani Khelil Charef à l’APS. A la télévision d’Etat, la police a agi en réponse aux doléances des citoyens, et les habitants des

quartiers ciblés triés sur le volet sont soulagés, voire «heureux d’être enfin débarrassés de ces jeunes voyous». La DGSN a engagé plusieurs unités des forces antiémeute, en tout 1500 agents pour mener à bien cette opération dès les premières heures de la matinée de ce mercredi et ce jeudi.

MAUVAISE CIBLEPour les jeunes vendeurs, pas le temps de protester. «Tout a été fait tôt dans la matinée. Au réveil, nous avons trouvé nos étals détruits et un dispositif policier gigantesque», indique Samir, 24 ans, de Belouizdad. Samir, Mustapha et Nassim avaient déjà passé commande pour la rentrée scolaire. «Les fournitures scolaires, des tabliers et cartables, cela nous a coûté 100 000 DA, comment nous allons les écouler maintenant ?», s’interrogent-ils. Dans les marchés illégaux algérois, la même question : «Où vendre sa marchandise ?» Pour les familles, «où s’approvisionner ?» Il serait facile de croire que les jeunes vendeurs à la sauvette vont se laisser faire. «Nous allons reprendre nos étals et nos espaces, il s’agit de notre gagne-pain, s’ils veulent nous renvoyer en prison, qu’ils le fassent!», avertissent certains jeunes. Pour les parents, l’Etat se trompe de cible. «Ils n’ont pas de travail, pas de formation, donc aucun débouché professionnel. En ce moment, ils peuvent se taire, car avec les profits engrangés durant le mois de Ramadhan, ils peuvent subvenir à leurs besoins. Mais après ?», explique Ali Meziane, 62 ans, père de 5 enfants. En effet, l’Etat est impuissant devant «l’alliance de la mafia financière et des barons du commerce», selon les termes du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Pour lui, il est difficile de combattre l’informel, car ce combat pourrait affaiblir la stabilité du pays. Il y a comme un cafouillage dans cette opération médiatico-policière intitulé «Opération coup-de-poing contre l’informel» Les autorités livrent une chasse sans merci aux petits vendeurs à la petite pochette, pendant que les gros barons liés aux sphères de l’Etat continuent en toute quiétude à remplir les gros sacs. ■

Sept terroristes abattus

dans les maquis de Boumerdès Coup dur pour l’ex-GSPC à Boumerdès. Cette organisation terroriste a perdu sept autres de ses éléments ces dernières 48 heures au cours de l’opération de ratissage menée depuis lundi par les forces de l’ANP dans les maquis surplombant la localité d’Ammal, à l’extrême sud de la wilaya de Boumerdès, a-t-on appris de sources bien informées. Cet important coup de filet a été rendu possible, selon toute vraisemblance, grâce aux informations fournies par le terroriste capturé dans la région au début de la semaine par les services de sécurité. Un autre a été mis hors d’état de nuire dans une embuscade tendu dans la nuit de mercredi à jeudi à Aïn Hamra, dans la commune de Bordj Menaïel. Ce sont donc au total huit éléments de l’ex-GSPC qui ont été éliminés dans la région depuis mercredi. Selon nos informations, l’opération menée sur les hauteurs d’Ammal a été minutieusement préparée par les forces combinées de sécurité. Elle s’est soldée également par la récupération d’un important lot d’armes et la destruction d’une casemate, située non loin du lieudit Ouled Ben Lmou. Les terroristes abattus, dont les corps ont été transportés à la morgue de Thénia pour identification, ont été encerclés dans les maquis de Djerrah, à la limite frontalière avec la wilaya de Bouira. Les forces de l’ANP ne leur ont laissé aucune chance.

DECIMÉEL’opération a débuté lundi dernier par le redéploiement d’importants moyens dans les environs avant de cerner tous les endroits susceptibles de servir de lieu de repli pour les sanguinaires qui sévissent sous la bannière de katibet El Arkam. Des bombardements intensifs ont été entendus dans les massifs avoisinant les villages de Henni, Ouled Ben Lmou et Tidjidjga. Le redéploiement des troupes pédestres a été appuyé par les forces héliportées qui pilonnaient les alentours jusqu’à hier soir. Avec les éliminations d’hier, c’est toute katibet El Arkam qui aura été décimée. Un véritable coup de boutoir survient moins d’un mois après l’élimination de quatre dangereux terroristes à deux semaines d’intervalle dans les localités de Legata et Beni Amrane. Aujourd’hui, certaines sources au fait de la situation sécuritaire estiment le nombre d’éléments de l’ex-GSPC encore en activité dans la wilaya, à moins d’une cinquantaine. Au total, 38 terroristes y ont été neutralisés par les forces de sécurité depuis le début de l’année écoulée. Les forces de nuisance de l’organisation de Droukdel se sont largement affaiblies, notamment après la neutralisation de certains émirs qui ont semé la mort durant plusieurs années parmi les populations locales. R. Koubabi

Zouheir Ait [email protected] oooooooooommmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm

Le chauffard reste introuvable à ChlefLe conducteur d’un véhicule léger, qui a causé la mort de deux personnes, mardi dernier, était toujours introuvable hier. On croit savoir que les services de sécurité poursuivent leurs recherches pour tenter de retrouver le chauffard. L’accident a coûté la vie à un entraîneur d’athlétisme et sa fille, une athlète junior, sur la bretelle reliant la ville de Chlef à l’autoroute. Le conducteur, qui roulait à grande vitesse, selon des sources concordantes, a violemment heurté les

victimes, dont l’une est morte sur place et l’autre a succombé à ses blessures lors de son admission à l’hôpital. La violence du choc a été telle que la moto du père a été projetée à plusieurs mètres. Par ailleurs un autre accident mortel a été enregistré, hier matin, à l’entrée est d’Oum Drou, à 5 km de Chlef .Une septuagénaire a été fauchée par un bus de transport, alors qu’elle s’apprêtait à traverser la route.

A. Yechkour

Des contrebandiers algériens, guinéens et maliens arrêtésHuit contrebandiers de nationalités algérienne, guinéenne et malienne ont été arrêtés au cours des trois derniers jours par les différentes unités des garde-frontières de la Gendarmerie nationale de l’est, de l’ouest et du sud du pays lors de patrouilles de contrôle effectuées tout au long de la bande frontalière algérienne, révèle le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, le chargé de la communication du commandement de la Gendarmerie nationale. Lors de l’arrestation de ces contrebandiers,

d’importantes quantités de marchandises destinées à la contrebande ont été saisies. Il s’agit de 1,54 quintal de drogue, 15540 litres de carburant (mazout), 24 têtes de bétail (ovines et bovines), 8 véhicules, 3 bêtes de somme et une motocyclette. Il faut ajouter, 5,5 quintaux de produits alimentaires, 2748 boîtes de conserve (tomates, harissa et confiture), 480 litres d’huile de table, 325 bouteilles de boissons gazeuses, 3 quintaux de laine, 1200 unités de produits d’hygiène et

1500 autres d’ustensiles de ménage. Durant le mois de Ramadhan, les différentes brigades des garde-frontières de la Gendarmerie nationale de l’Est, l’Ouest et du Sud n’ont pas chômé. Quotidiennement, d’importantes quantités de drogue, de carburant et de produits alimentaires destinées à la contrebande sont saisies et des contrebandiers de nationalités algérienne, marocaine et subsaharienne sont arrêtés.

M.-F.G.

Les gardes

communaux

créent leur

association

Les représentants des gardes communaux de 38 wilayas se sont réunis, hier matin, à Blida. Ils ont décidé de créer une association pour exposer leurs revendications dans un cadre légal. Ils ont également lancé une pétition contre la décision du ministre de l’Intérieur relative à l’indemnisation des heures supplémentaires. Elle a été signée par 65% des éléments présents. Les gardes communaux exigent une prime pour les heures supplémentaires qui serait distincte des primes de risque et d’ancienneté. Ils souhaitent une «augmentation de salaire», une «prime d’ancienneté de 6000 à 10 000 DA» avec effet rétroactif au 1er janvier 2008 et «le droit à la retraite après 15 ans de service». Les gardes-communaux demandent également au président Abdelaziz Bouteflika de publier une ordonnance présidentielle pour officialiser l’adoption des primes accordées par le ministre de l’Intérieur.

Yasmine Saïd

Alerte aux orages

Après les grandes chaleurs, la pluie devrait marquer son grand retour dans une bonne partie du territoire national. Météo Algérie lance une alerte aux orages dans les wilayas du centre et de l’est du pays à compter d’aujourd’hui, et ce, jusqu’à dimanche. Selon ce BMS, les wilayas touchées seront, jusqu’à demain 18h, Chlef, Tipasa, Alger, Boumerdès, Aïn Defla, Blida, Médéa et Bouira. On annonce des précipitations d’une moyenne de 40 mm pour ces régions. Les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Skikda, Annaba, El Tarf, Guelma, Constantine, Souk Ahras, Batna, Oum El Bouaghi, Tébessa, Khenchela et Biskra seront touchées jusqu’à dimanche, 12h, avec un cumul de 60 mm.

Noël Boussaha

Le manque d’eau tue les poissons

Page 3: el waten week end

El Watan Week-end - Vendredi 31 août 20124 CONTRECHAMP

EAU Tlemcen, Sétif,Boumerdès

Annaba, Tipasa, délaissées par Alger

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El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012 5CONTRECHAMP

Les pénuries d’eau touchent tout le territoire. Les habitants sont contraints de s’approvisionner avec des bidons aux sources ou aux camions citernes. Pourtant, la ville d’Alger est une référence mondiale en terme d’alimentation en eau.

«Depuis que ce n’est plus la commune qui gère directement l’alimentation en eau, nous sommes approvisionnés en moyenne une fois tous les 10-15 jours. Mais maintenant, regardez comment ça se passe. Depuis le début du Ramadhan, plus une goutte ne coule de nos robinets, alors que nous disposons de sources dans la région», indique ce groupe de villageois rencontrés sur la placette centrale. Malgré la fraîcheur d’altitude et l’omniprésence de forêts de chênes-lièges, Seraïdi, distante de 15 km de Annaba, sur les hauteurs de l’Edough, a très soif en cet été 2012, comme beaucoup de communes à travers le territoire national. Le village lui-même dispose de deux sources où les habitants viennent s’approvisionner «en attendant des jours meilleurs», nous explique aâmmi Amar, 70 ans. Mais il reste très en colère quant à la situation qui perdure : «Quand on voit que l’Algérie dispose de ressources inestimables pouvant lui permettre de vivre presque dans l’excès et que l’eau ne coule plus à la maison, je me demande à quoi a servi le sacrifice de nos glorieux chouahada. L’eau nous parvient, directement de Annaba, et, question potabilité, le doute est réellement permis. Cette eau-là nous sert surtout pour les tâches ménagères. Chaque matin, je me déplace à la source avec mes bidons. oualefna». Aâmmi Amar ne cache pas son dégoût pour les autorités et semble comprendre les exactions qui peuvent être déclenchées, telles que routes fermées, pneus brûlés, voire émeutes. «Ce pays ne nous appartient déjà plus, à moi et à ceux de ma génération. Il appartient à ces jeunes qui sont nés après l’indépendance et qui ont plein de qualités eux aussi, mais, Allah ghaleb, ceux

qui sont à Alger ignorent ou feignent d’ignorer cette valeur.»

KRAHT HAYATICertains, comme Nasser, cafetier d’une quarantaine d’années, se veulent malgré tout optimistes. «Le jour où nous aurons de l’eau 24 heures sur 24, nous mangerons une aâcida géante et c’est moi-même qui la préparerai.» Il explique comment se sont organisés les habitants pendant le Ramadhan : «Avec le mois sacré, beaucoup ont acheté des réservoirs, certains s’en sont même fabriqué de fortune avec des bâches. D’autres, qui ont plus de moyens, ont pu creuser des puits et ainsi dépanner les voisins. N’oublions pas que c’est le mois de l’entraide.» A l’intérieur d’une supérette, une femme d’une quarantaine d’années, lunettes de soleil, hidjab noir et longue robe noire s’emporte contre l’épicier. L’eau minérale en bouteille n’est toujours pas disponible. «Ça fait 5 jours que j’attends, s’énerve-t-elle. Kraht hayati ! Un jour sur deux, je suis obligée de descendre à Annaba pour acheter des bouteilles. Pourquoi ne nous livrent-ils pas l’eau minérale ? Ils veulent nous laisser mourir de soif ? Nous

avons des familles, des enfants. Je suis une femme, en plus. Imaginez une femme enceinte. Moi, je veux que Sellal démissionne, ou bien s’il est un homme qu’il vienne ici, il saura à qui parler. D’ailleurs c’est tout le gouvernement qui doit changer !» La discussion prend une tournure clairement politique lorsque l’épicier évoque une éventualité d’émeutes. «Nous avons eu les émeutes de l’huile, du sucre, du lait, de la semoule, alors pourquoi pas des émeutes de l’eau ? De toute façon, pour un pays où chacun devrait disposer de ce liquide, ce sont toutes les institutions qu’il faut changer. Regardez nos jeunes, Sidi Salem (village côtier connu comme principal lieu de départ des harraga, ndlr) n’est pas loin d’ici.»

MENTEURSIl évoque l’absence d’une douche municipale pour les habitants et les gens de passage. A cette période de l’année, les sources sont à faible débit quand elles ne sont pas à sec. Il est parfois devenu difficile de remplir une simple bouteille de 1,5 litre. «Seraïdi est devenu un village de aâtchanine.» Aujourd’hui le problème c’est l’attente.

Après les promesses des autorités, cette attente semble interminable. «Des promesses, nous en avons eues..., renchérit El Hadja Naïma, vêtue d’une mlaya (voile traditionnel noir, ndlr), septuagénaire domiciliée à Annaba, de passage chez sa fille. Jusqu’en 2006, nous étions approvisionnés correctement en eau. Depuis que c’est la Seata qui a pris le relais de la commune, rien ne va plus. Maintenant on nous promet que l’eau courante va monter de Annaba. On nous promet même le gaz de ville. Ce sont des kedhabbine, rien de plus, je ne les crois plus.» Retour au café de la placette, où Nasser nous interpelle, affirmant que l’eau vient d’arriver chez lui : «Ma femme vient de m’appeler. L’eau coule. Ça fait 15 jours que nous sommes à sec. Elle m’a demandé d’acheter un poulet pour le préparer. Ceci dit, je sais que cette embellie ne va pas durer. D’ici ce soir, il n’y aura plus d’eau. L’eau coule tout doucement des sources.» Les deux sources du village sont chaque jour occupées par des habitants munis de jerricans, de bouteilles d’eau. Aïcha, 17 ans, lycéenne, assure chercher de l’eau à la source tous les jours. «Matin et soir, c’est le même rituel, la

même corvée. Je sors de la maison pour aller chercher de l’eau, et je ne suis pas la seule.» A côté de Aïcha, un jeune homme est là, à la fontaine à longueur de journée. Il semble faire partie des lieux. Abdelhamid, un père de famille, 45 ans, nous affirme qu’il s’agit d’un malade mental très connu au village. «C’est un peu le gardien des deux sources de Seraïdi. Les gens des villages voisins de Aïn Barbar et Bouzizi viennent jusqu’ici pour s’alimenter. C’est terrible. Comment, en 2012, pouvons-nous vivre une situation aussi intolérable que celle-ci ?» ■

Seraidi (Annaba). Noël [email protected]

NACEREDDINE DJEMILI. P/APC de Seraïdi

La gestion n’est plus du ressort de la communeComment avez-vous eu à gérer tout ce

manque d’eau sur l’étendue de la commune ?

Depuis 2006, la gestion de l’eau n’est plus du tout du ressort de la commune. Cependant, je me sens entièrement concerné. L’APC de Seraïdi, en tant que représentante du peuple, s’inquiète du manque d’eau chez les citoyens et nous ne l’admettons pas, surtout que chez certains, ça dure depuis 20 jours. Le problème de cette année est dû à une conduite qui vient de Annaba et qui a été endommagée par des riverains du quartier Sidi Harb (à l’ouest de la ville), d’où tous ces désagréments. Il y avait aussi les coupures récurrentes d’électricité qui ont endommagé les stations de pompage.

Des solutions sont-elles prévues ?Lors des dernières revendications

exprimées par les citoyens, le 21 août, les autorités locales se sont manifestées, comme le directeur de la Seata, qui est enfin sorti de son mutisme. Des promesses ont été faites. Délégué par le ministre des Ressources en eau, le PDG de l’Algérienne des eaux est venu le 25 août, accompagné par un représentant du wali et le directeur de l’unité Seata de Annaba. Il y avait des représentants de quartiers. Un

accord a été conclu concernant un projet de renouvellement des pompes et de réhabilitation de la conduite de Annaba. Pour les populations de Bouzizi, la Seata doit prendre ses responsabilités pour l’installation des compteurs. Pour Aïn Barbar, il y a des défectuosités sur le transformateur aérien. La réparation est en projet. C’est vraiment dommage parce que du temps où l’eau était gérée par l’APC, les habitants en jouissaient quotidiennement ou au pire, un jour sur deux.

Et maintenant, avec la Seata, voyez le résultat. A Aïn Barbar et Bouzizi, l’eau est distribuée aux frais de la commune par des camions-citernes.

Que souhaitez-vous pour l’avenir ?Vous savez, j’ai souffert pendant le

Ramadhan, moi aussi. Certes, en tant que premier représentant de la commune, j’aurais pu me faire livrer, à l’instar de certains de mes collègues, par camion-citerne plusieurs fois par jour, mais je ne l’ai pas fait par solidarité citoyenne. J’aimerais aussi rappeler qu’en juillet 2011, alors que j’étais encore vice-président de l’APC, lors d’incidents, nous avions assumé nos responsabilités devant les citoyens en colère, en préservant la mairie qui n’a subi aucun dommage. Je tiens à remercier les habitants de Seraïdi, ils ont le sens des responsabilités, puisqu’il n’y a pas eu de débordement. Je parle ici d’acte de civisme. Je souhaite que ce problème soit entièrement résolu. Que Seraïdi n’ait plus soif et qu’elle puisse continuer de porter l’image d’une cité accueillante et hospitalière. Je mettrai tout en œuvre et toute mon énergie pour que l’eau puisse couler 24 heures sur 24.

Noël Boussaha

Dans la périphérie de Sétif, le quartier de Aïn Trick a été privé d’eau pendant tout le Ramadhan. Les responsables de l’Algérienne des eaux (ADE) ont expliqué aux citoyens que le problème venait de la panne d’une pompe du barrage de Aïn Zada. Après 34 jours, la panne n’était toujours pas réparée. Un agent de l’ADE reconnaît alors, sous le couvert de l’anonymat, que Aïn Trick, comme d’autres quartiers, souffre d’une distribution déficiente. Le directeur de la zone concernée, sans expliquer les raisons de la panne ni celles de la lenteur de l’intervention, annonce qu’une deuxième pompe sera installée. Les riverains, eux, ont passé 4 semaines à acheter des citernes d’eau à 1200 DA. Ces derniers jours, les habitants de Afir, à 70 km de Boumerdès ont manifesté plusieurs fois, bloqué la RN 24 et fermé le siège de la daïra. Dans cette localité, les pénuries d’eau sont persistantes. Bien trop fréquentes aux yeux des habitants. Cette fois-ci, les autorités ont justifié la coupure par une panne électrique. Un acte de sabotage aurait bloqué l’alimentation électrique de la station de refoulement. Mais l’explication n’a convaincu personne. Les habitants considèrent que les autorités ne tiennent pas leurs promesses, comme celle de l’ouverture de deux stations de refoulement à Ouled Ben Hamza et Ouled Khedache, dont les travaux n’avancent pas. Ce

sont les mêmes villageois à qui on a promis d’être alimentés en eau potable à partir de la station de dessalement de Djanet. La station est achevée depuis plus d’un an. Le raccordement n’a toujours pas été fait. Un responsable de l’APC de Afir a affirmé à la presse que le problème initial a été accentué par des raccordements illicites. Mais dans la région, les habitants déplorent l’immobilisme des autorités. A Aït Saïd, l’opération de rénovation du réseau est à l’arrêt alors que le marché a été signé et l’entreprise chargée des travaux désignée.

70 BARRAGESIl semble que le pays ait des ressources en eau suffisantes. L’Algérie dispose de soixante-dix barrages opérationnels d’une capacité de stockage de sept milliards de mètres cubes. Le potentiel est augmenté par la possibilité du dessalement de l’eau de mer. Mais que la pénurie que subissent des citoyens de toutes les régions soit due à une mauvaise gestion et une planification incomplète... Près de Tlemcen, une coupure d’électricité a provoqué un court-circuit dans une armoire électrique d’une station de dessalement. Résultat, plusieurs milliers de foyers ont été privés d’eau pendant 6 jours. En Kabylie, le col de Chellata bénéficie désormais du barrage de Tichi Harf. Ces travaux ont coûté 18 milliards de dinars. Mais depuis 2006, les habitants attendent d’être raccordés au barrage. Cette situation est d’autant plus

incompréhensible que l’Algérie fait office de référence régionale, voire internationale pour la gestion des ressources en eau. Dans la ville d’Alger, alors que l’eau ne coulait qu’un jour sur deux dans les années 1990, elle est maintenant disponible 24 heures sur 24.

RÉFÉRENCELa Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal) a prévu un plan en quatre étapes pour la capitale, qui représentait un te r ra in d i ff ic i le pour l’approvisionnement en eau du fait

du dénivelé et des différences importantes de relief selon les communes. La construction de plusieurs barrages et de deux usines de dessalement d’eau de mer a pe rmis de sécu r i se r l’approvisionnement. Puis, la Seaal a rénové le réseau de canalisations pour consolider celui de distribution et réduire les pertes. Cette opération a duré 4 ans. En 2010, le réseau d’eau d’Alger est devenu une référence mondiale. Un tel plan est en cours à Oran, Constantine et Annaba. La Seaal doit également améliorer le réseau de la wilaya de

Tipasa. Les investissements se chiffrent en centaines de milliards de dinars. «C’est presque un effort de guerre», souligne Jean-Marc Jahn, directeur général de la Seaal. Le pays a su faire appel à des techniciens internationaux pour former les spécialistes algériens sans pour autant privatiser le secteur. L’accès à l’eau fait partie des droits fondamentaux. Il est urgent que la volonté politique de développer le réseau d’approvisionnement en eau des plus grandes villes s’applique aussi au reste du pays. ■

EAU POTABLE Un accès aléatoire à travers le paysYasmine Saïd

[email protected] Alger ne craint plus la pénurie

d’eau, certaines villes sont loin

d’être en sécurité hydrique

● Les habitants de Seraïdi dénoncent une coupure d’eau depuis 45 jours. Que leur répondez-vous ?

Cela ne fait pas 45 jours que l’eau est coupée. Le 21 août dernier, l’eau a été rétablie. Mais il est vrai que cette commune a un problème d’alimentation en eau potable. La conduite d’eau depuis Annaba sur 7 km fuit.

● Pourquoi ? La conduite, en acier, a été posée il y a 8 ans. Elle a

mal vieilli. Mais la mauvaise qualité actuelle de la conduite est surtout causée par les branchements sauvages. Ces actes de vandalisme ont pour but d’irriguer des terres et d’abreuver les cheptels. Ce tronçon du réseau d’approvisionnement en eau n’était pas surveillé.

● Qu’avez-vous fait pour résoudre ce problème ?Nous avons constaté les défaillances de cette conduite

il y a un an. Depuis, nous avons dégagé un financement pour changer le tracé de cette conduite. Aujourd’hui, cette conduite a été remise en état sur environ 400 mètres. Des équipes de soudeurs travaillent 24 heures sur 24. Et grâce à la mise en place d’une surveillance, les raccordements illicites ont diminué. En plus de la réfection totale de la conduite, nous allons réaliser deux châteaux d’eau pour capter la ressource. Ils auront une capacité globale de 1500 m3. Ainsi, Seraïdi devrait avoir de l’eau quotidiennement d’ici la fin de l’année, même si ce ne sera pas de manière continue.

Yasmine Saïd

ZOUBIR BOULHABAL. Directeur des ressources en eau de la wilaya de AnnabaUne distribution quotidienne d’ici décembre P

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Les habitants de Seraïdi viennent s’approvisionner tous les jours aux deux sources du village

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AUJOURD’HUI El Watan Week-end - Vendredi 31 août 20126

Les classesseront surchargéesLa réforme du primaire continue de perturber l’ensemble du système scolaire. En septembre 2008, deux promotions entraient en même temps au moyen. Quatre ans plus tard, elles entrent au lycée. On attend 150 000 élèves de plus que l’année dernière. La conséquence est que les classes de seconde pourraient dépasser 50 élèves par manque d’enseignants, selon les syndicats. «Pour le concours de recrutement, le ministère de l’Education a ouvert 15 000 postes, explique Nouar Larbi, coordinateur national du Cnapest. Ce nombre laisse le taux d’encadrement tel qu’il était l’année dernière !» Ce sureffectif va se répercuter sur le volume horaire des enseignants. «Les professeurs auront un emploi du temps plus chargé pour assurer des cours à tout le monde, ce qui ne va pas améliorer le rendement scolaire», explique Meziane Meriane, secrétaire général du Snapest.

Les infrastructuressont insuffisantes Le nombre de bâtiments scolaires est inférieur aux effectifs. C’est aussi l’une des raisons de la surcharge des classes. «Le manque de planification de l’Etat est flagrant, interpelle Nouar Larbi du Cnapest. A Birtouta, dans la banlieue d’Alger, on a construit des dizaines de milliers de logements, mais il n’y a qu’un seul lycée !» Ce bâtiment, qui a une capacité d’accueil de 800 élèves, en accueille 2400. «C’est comme si les ministères de l’Habitat et de l’Education ne vivaient pas dans le même pays», s’emporte Nouar Larbi. Le matériel mis à la disposition des élèves lui non plus ne suffit pas. «Alors qu’il faudrait 4 ou 5 laboratoires informatiques dans certains établissements, dans le meilleur des cas, les lycées en possèdent un seul», déplore Idir Archour du CLA.

Les enseignantsne sont pas compétentsLe secteur de l’éducation recrute des diplômés de l’université, titulaires d’une licence, soit trois années d’études supérieures. Un concours plus tard, ces jeunes se retrouvent devant une classe. «Ils ne sont pas formés pour enseigner, regrette Idir Archour du CLA. Pour être enseignant, les connaissances scientifiques ne suffisent pas. Il faut maîtriser la pédagogie et avoir de bonnes notions de psychologie.» Parfois, un professeur n’a plus les capacités d’assurer son cours. Mais comme il ne peut pas être transféré à un autre poste, dans une bibliothèque ou une administration par exemple, il reste responsable de l’enseignement aux élèves. «Nous étions

EDUCATION 10 raisons pour lesquelles l’année va cafouillerL’année dernière, plusieurs mois de grève ont paralysé le système public, ce qui a poussé les autorités à accorder le bac avec une moyenne de 9,5/20. Si le ministère de l’Education, qui a rencontré les syndicats hier, a promis des améliorations, des défaillances structurelles persistent. A moins d’un miracle, l’année 2012-2013 est vouée à l’échec.

parvenus à un accord sur ces postes spécifiques avec le ministère, mais il n’est pas appliqué sur le terrain», explique Meziane Meriane du Snapest.

Les programmessont inadaptésConçus dans les ministères, les programmes scolaires sont en décalage par rapport à la réalité du quotidien des élèves. «Pour étudier les langues étrangères, les textes proposés ne répondent pas à l’actualité», critique Idir Archour du CLA. Les textes choisis pour les épreuves du baccalauréat en sont la preuve. La politique actuelle n’est pas, en effet, de veiller au bon apprentissage de l’élève, mais de remplir des objectifs bureaucratiques. «Dans toutes les filières, on veut enseigner toutes les matières au détriment des matières principales», ajoute encore Idir Archour du CLA.

La pédagogie n’estpas la priorité du systèmeDepuis la fin des années 1970, l’école algérienne s’est fermée au débat publique, selon les spécialistes. «Le bourrage de crâne est devenu, à quelques exceptions près, la méthode d’enseignement par excellence, dénonce le pédagogue Mustapha Benkhemou. Il s’agit d’apprendre par cœur et de réciter sans faire de commentaire, au risque d’être taxé de perturbateur. On ne forme pas des futurs citoyens, on produit des sujets de l’autorité.» Selon lui, la plupart des bons élèves auront beaucoup de mal à réussir un sujet de synthèse, alors qu’ils ont des notes supérieures à 15/20.

La violence augmenteLa surcharge des classes, les locaux exigus et les difficultés d’apprentissage dans ces conditions vont créer des comportements violents chez les élèves. D’autant que la violence est déjà en augmentation dans la société. «On ne peut pas être seul à enseigner face à 50 élèves sans incident», explique Nouar Larbi. «Ce phénomène (de violence,

ndlr) existe, mais on ne fait rien pour le réduire, regrette Idir Archour. Nous avons besoin d’une rencontre nationale avec des spécialistes du secteur. Si on ne fait rien, on court à la catastrophe.» Une augmentation des comportements violents induirait également un malaise dans le corps enseignant, voire une augmentation des cas de dépression, selon les syndicats. Les effectifs de professeurs affaiblis rencontreraient alors encore plus de difficultés.

L’arabisation pose toujours problèmeInstaurée dans les années 1970, l’arabisation est toujours la principale source de faiblesse du système éducatif. D’un point de vue pédagogique, l’enfant doit suivre un enseignement dans une langue proche de celle qu’il parle. «Le choix de l’arabe classique comme langue d’enseignement bafoue tous les fondamentaux», constate Mustapha Benkhemou, qui souligne que dire à un enfant que le langage qu’il parle, l’algérien, n’est pas une langue, ne facilite pas l’estime de soi et donc l’envie d’apprendre. Une fois à l’université, le problème s’amplifie. Dans les filières francophones, les étudiants ont de graves problèmes de langue. Dans les filières arabophones, les ouvrages scientifiques nécessaires sont rarement traduits. «Une étudiante en sciences économiques m’a avoué qu’elle n’a jamais pu lire Keynes ou Adam Smith dans le texte», raconte Mustapha Benkhemou.

La question du salaire des enseignants n’estpas régléeSi le statut particulier des enseignants a été promulgué en juin, les syndicats ne le jugent pas satisfaisant, ni sur les critères de promotion, ni sur les retraites, ni sur les salaires. «L’augmentation n’est pas la question, il faut annexer les salaires sur

l’inflation», précise le CLA. Même son de cloche du côté du Snapest : «Vous pensez qu’on peut nourrir ses enfants aujourd’hui avec le SNMG ?», s’emporte M. Meriane. «Les conditions de rémunération et d’existence des personnels de l’éducation sont effectivement désavantageuses», constate M. Benkhemou. «Un statut au moins égal à celui des enseignants maghrébins serait la moindre des choses», ajoute-t-il.

Les syndicats autonomes attendent toujours d’être reconnus par le ministèreLors des réunions bipartites et tripartites, le ministère de l’Education ne s’assoit que face à l’UGTA et au patronat. Les syndicats autonomes tels que le CLA ou le Snapest ne sont pas reconnus. En l’absence de possibilité de dialogue, les syndicats autonomes choisissent la grève. «C’est notre seule arme pacifique», explique M. Meriane.

Le niveau général des élèves est trop bas pour réussir à l’université«L’école est restée publique et gratuite, mais elle est médiocre», déplore Idir Archour du CLA qui accuse les autorités de vouloir privatiser l’éducation, en poussant les parents à avoir recours aux cours particuliers privés. Mustapha Benkhemou affirme qu’un jeune Algérien issu du système public arrive «très handicapé» à l’université. D’autant que le secteur du supérieur est lui aussi défaillant. «Aujourd’hui, les étudiants sont abandonnés dès le départ, affirme Yasmina, une étudiante d’Alger. Le nouveau cursus (LMD, ndlr) demande beaucoup de travail et de moyens comme un ordinateur portable et une connexion internet. On laisse les bacheliers se débrouiller tout seul, alors qu’ils n’y sont pas préparés». ■

Yasmine Saï[email protected]

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EN APARTÉEl Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012 7

à la mouvance salafiste jihadiste pro-wahhabite. Leur influence sur le nord du pays s’explique par l’absence du pouvoir central. La démolition des mausolées des saints à Tombouctou et l’interdiction de la diffusion des chansons occidentales à la radio locale ne peuvent qu’alimenter la colère d’une bonne partie du peuple malien. Mais je ne pense pas qu’une intervention militaire de la part de l’OTAN ou d’autres pays voisins puisse mettre un terme à ce courant djihadiste. Seuls le peuple malien et les élites de ce pays peuvent réduire l’influence d’un tel courant.

Al Qaîda, Ançar Eddine, Mujao, Boko Haram… Le continent va-t-il vers la «démocrat i sa t ion» des groupuscules islamistes et au final la justification des interventions étrangères ? C’est une règle générale, la démocratisation des groupuscules islamistes passe évidemment par l’intervention étrangère. Cela est peut-être vrai dans certains pays du Printemps arabe.Pour la Tunisie, je pense que la rationalisation du phénomène islamiste aura plus de chance de se concrétiser si les Nahdhaouis renoncent à leur alliance avec les salafistes et s’ils acceptent de ne pas instrumentaliser la religion à des fins politiques. C’est un pari difficile, mais possible. Le modèle turc rejeté par les Frères musulmans du Monde arabe séduit encore l’aile libérale du parti Ennahda.

Les heurts des islamistes, en Tunisie, semblaient anecdotiques. Cependant dernièrement, nous avons relevé une recrudescence des actes de violence envers la société civile. Pourraient-ils aller plus loin ?Dès les premiers jours de la révolution tunisienne du 14 janvier 2011, les islamistes d’Ennahda ne cessaient d’affirmer la compatibilité entre l’islam et la démocratie. Au cours de la campagne électorale, ils avaient présenté un programme qui ne diffère en rien ou presque de ceux des partis laïques (aucune mention de la charia, un soutien total au code de statut personnel, etc.). Mais juste après les élections du 23 octobre 2011 qui donnaient au Nahdhaouis 41,90% des voix, les islamistes ont commencé à défendre un discours autre que ce qu’ils ont présenté avant les élections, lequel se caractérise par une volonté d’islamiser les textes de loi, en cherchant à mentionner la charia comme source de législation dans la future Constitution. Devant la résistance de la société civile, ils ont renoncé à ce projet. Une criminalisation de toute menace au sacré. Un rapprochement inattendu avec les salafistes sous prétexte de la nécessité d’impliquer cette tendance dans le paysage politique afin de la rationaliser. Le pouvoir islamiste a déjà légalisé trois partis salafistes (Hizb Al Islah, Hizb El Aman, Hizb Arrahma) et un parti de la mouvance de l’islam radical, Hizb Attahrir, qui ne cesse de déclarer qu’il est contre la démocratie et le régime républicain.

Ils s’en sont pris aux artistes et aux manifestations culturelles, mais l’Etat n’a pas l’air de s’en inquiéter. Les déclarations officielles n’ont pas modéré les actes de violence…L’attaque salafiste contre les artistes et les festivals culturels a suscité une réaction d’indignation chez l’élite et même chez une partie de l’opinion publique. Le gouvernement, qui se sent gêné par ces attaques, réagit timidement, soit par des communiqués dénonçant ces actes, soit par des arrestations de salafistes qui se terminent dans la plupart du temps par leur libération après quelques

jours. La classe politique non islamiste voit d’un mauvais œil les dernières déclarations de Ghannouchi et de Jebali, très indulgentes envers les salafistes, et leur appel à maintenir le dialogue avec cette mouvance pour l’intégrer dans le paysage politique, afin d’éviter toute activité clandestine. Personne ne refuse le dialogue avec les salafistes, mais ce qui est inacceptable, c’est leur recours à la violence qui perturbe la paix sociale. Le gouvernement ne prend pas les mesures nécessaires pour éviter le pire. Un communiqué du ministère de l’Intérieur a révélé qu’il n’avait pas prévu les conséquences de l’incident du Festival de Bizerte. Après que les islamistes aient perturbé un spectacle, le public a violemment protesté contre les violences salafistes. Le parti Ennahda préfère parfois maintenir l’ambiguïté dans ses relations avec ses alliés, qu’ils soient des

salafistes ou des partis de la troïka, parce qu’il est en train de reconstruire la carte des alliances, en prévision de l’élection présidentielle de 2013. Ennahda se prépare pour un difficile face-à-face électoral avec le parti Appel de Tunis de l’ancien Premier ministre, Béji Caïd Essebsi. Il y aura certainement d’autres opposants, mais ils sont de moindre envergure. C’est pour cela que les islamistes essayent de regrouper autour d’eux le maximum de courants politiques. D’ailleurs, la direction d’Ennahda s’est sentie dans l’embarras lorsque le président Marzouki a comparé la politique d’Ennahda à celle du RCD (ancien parti de Ben Ali, ndlr), lors de son discours d’ouverture au deuxième congrès (du CPR ndlr), le 25 août dernier. Marzouki avait aussi dénoncé la stratégie hégémonique du parti islamiste majoritaire

concernant les nominations aux postes-clés de l’administration.

Le mouvement Ennahda tangue entre deux positions. Pourquoi cultive-t-il cette ambiguïté et n’ose pas trancher ouvertement sa profonde conviction ?Ennahda n’arrive pas à trancher concernant la question salafiste et préfère tenir un discours ambigu qui oscille entre un libéralisme politique et un conservatisme religieux. Ennahda n’ose pas exprimer ouvertement sa propre conviction, parce que ses fondements théoriques s’inspirent largement de la pensée salafiste. Ses relations avec quelques pays du Golfe nécessitent un rapprochement avec une version conservatrice de l’islam. Les salafistes constituent pour Ennahda un allié malgré certaines hostilités.

La société tunisienne a longtemps bataillé pour ses droits, comment va-t-elle répliquer face à cette montée islamiste ?Depuis longtemps, les Tunisiens s’attachent beaucoup à leurs acquis sociaux (droits de la femme, modernité, enseignement mixte, etc.), c’est-à-dire à un modèle de société libérale, ouverte et tolérante. Je ne pense pas qu’ils vont renoncer facilement à tous ces acquis. La société civile tunisienne est vigilante et capable de défendre les acquis de la modernité.

Pensez-vous qu’à long terme, le wahhabisme, qui empêche tout effort intellectuel, gagnera du terrain dans les pays du Maghreb?Le wahhabisme n’aura pas d’avenir

dans la nouvelle Tunisie et même dans les pays du Maghreb malgré les dernières tentatives de quelques prédicateurs saoudiens de diffuser la doctrine wahhabite en Tunisie. Cela se fait par le biais de cycles de formation, lancés récemment à l’adresse de jeunes ayant un niveau d’instruction très limité. Abdelfattah Mourou, un des fondateurs d’Ennahda, a déclaré que ces derniers reçoivent, pendant la période de formation, une prime de la part des organisateurs. Les analystes dénoncent la passivité du mouvement Ennahda et du gouvernement envers de telles initiatives.

Pour certains, les islamistes ne sont qu’une invention pour détourner les regards des vraies questions d’ordre démocratique comme en témoigne l’expérience de l’Algérie…C’est une thèse partagée par quelques analystes qui croient que le mouvement Ennahda vise par cette stratégie à détourner les regards des vrais problèmes socioéconomiques. Mais il y en a d’autres qui croient que les islamistes donnent beaucoup d’importance à la continuité de leur alliance avec des partis laïques.

Sur les questions régionales, ce qui se passe au nord du Mali n’a pas été condamné fermement par les instances religieuses concernées. La région du Sahel est idéale pour Al Qaîda, Ançar Eddine et le Mujao. Que cherchent-ils et surtout à quoi se préparent-ils ?Les islamistes maliens appartiennent, dans leur majorité,

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Alaya Allani est professeur d’histoire contemporaine à la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba et spécialiste des mouvements islamistes dans les pays du Maghreb. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et études sur le thème des phénomènes politico-religieux dans le monde arabe comme Les Mouvements islamistes dans le monde arabe : les cas de la Tunisie, Les mouvements salafi stes au Maghreb, et Le courant religieux en Tunisie entre confrontation et participation.

bio express

ALAYA ALLANI. Historien et chercheur en islamisme au Maghreb à l’université Manouba de Tunis

Des œuvres détruites, des artistes malmenés, des festivals attaqués… Ni le parti d’Ennahda ni le gouvernement de Merzouki n’ont condamné la montée de violence des salafistes tunisiens. Extrémisme religieux et démocratie font-ils bon ménage ? Alaya Allani décrypte, pour El Watan Week-end, l’équation islamiste de Tunisie.

Ennahda oscille entre un

libéralisme politique et un conservatisme

religieux

Faten Hayed [email protected]

Lire l’intégralité de l’interview sur : www.elwatan.com

Le wahhabisme n’a d’avenir ni dans la nouvelle Tunisie ni dans le Maghreb

L’historien et chercheur tunisien Alaya Allani

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NOS LECTEURS NOUS ÉCRIVENT

FORUM El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012

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L’Algérie : un pays à l’abandon

■ L’INTÉRÊT DU PAYS AVEZ-VOUS DIT ? La lecture de l’article de Fayçal Métaoui n’a pas manqué de me faire rappeler un passage du roman Les Vigiles du défunt Tahar Djaout. Le voici : «Ceux qui font l’histoire de Sidi-Mebrouk et de toute sa région ne parlent plus de choses d’utilité publique. L’intérêt du pays, le bien-être de leurs administrés leur sont maintenant sortis de l’esprit. Ils révèlent leur face intime : pères non pas du peuple mais de leurs enfants, maris non pas de la République mais de leurs femmes, gestionnaires non pas de l’argent de l’Etat mais de leurs propres biens, soucieux non de leur ville mais de leurs villas.»

■ DE RIEN À RIEN. Ferhat Abbas a dit : «L’Algérie nage dans le mensonge, l’aventurisme et le favoritisme. Le trône est dans le vase.»

■ UN PRÉSIDENT ABANDONNÉ PLUTÔT ! Tout autour, on attend qu’il ferme les yeux pour de bon, les requins, les chacals, les brebis galeuses font semblant de tenir à son salut. Quant au pays, il survivra à leurs magouilles et combines.

■ ANALYSE OBJECTIVE ET AMÈRE ! C’est vrai notre pays est livré à lui-même sur tous les plans : corruption, insécurité, chômage, bureaucratie (APC, daïra...), insalubrité, vacance des institutions, clochardisation des villes (Annaba, Guelma, Souk Ahras, Constantine…) où l’anarchie totale (faoudha) est présente depuis des années sans plan d’organisation et sans perspectives de développement. Pourtant les solutions existent, même les moyens ne manquent pas dans notre pays. Cet article mérite un débat national pour l’avenir du pays. Personnellement, je prends un seul exemple sur la grâce présidentielle : le décret pense aux voleurs et non aux victimes (indemnisation en cas de violation de domicile).

■ INCOMPÉTENCE OU MÉPRIS (OU LES DEUX). Dans la vraie vie, quand on embauche quelqu’un, c’est pour qu’il travaille, s’il ne remplit pas ses fonctions, on le met dehors. Avec cette attitude, le gouvernement ne fait que compliquer, voire rendre impossible le redressement du pays si un jour on lui veut du bien. On nous parle du 50e anniversaire, qu’est-ce qu’ils ont fait ces 50 dernières années ? On est toujours en train de parler du passé : l’Algerie-RFA, Mami a chanté avec Sting. Le pauvre Makhloufi, je pense qu’il va être utilisé lui aussi, etc. L’ENTV, c’est clair, on n’y apprend rien, ils ramènent des gens qui doivent dire j’aime l’Algérie. On parle de paysage, ça c’est grâce à Dieu, sinon nous qu’est-ce qu’on a fait pour que les gens se sentent bien dans ce pays ?

■ COMPROMISSION À BOUT DE SOUFFLE ? Tous les ingrédients à mijoter

une recette d’un plat fortement salé et qui amènera forcément la marmite Algérie à exploser sont réunis. Sauf que le pouvoir, aussi habile qu’il soit, s’est confortablement et efficacement paré à toute éventualité de cette nature depuis très longtemps en érigeant et consolidant des fondements politico-sociaux et économico-sociaux qui constituent des garde-fous inébranlables du système politique algérien -La paix civile monnayée à une catégorie sociale importante. -Pas assez de misère sociale. -Investissements importants dans les services publics. -Le chômage officiel est largement absorbé par le travail informel. -Les clivages régionaux instrumentalisés au compte du clientélisme. -Une justice très permissive aux charges délictuelles relevant du droit commun. -Une nonchalance de l’autorité publique. -Assujettissement fiscal très archaïque et encore et notamment la devise comportementale khti rassi, dir wach t’hab (caches-toi que je te vois pas !). En vérité, nous autres Algériens sommes dans une logique de compromis.

■ 2020 : APOCALYPSE EN ALGÉRIE. Je pense que vers 2020, l’Algérie ressemblera à la Somalie. Un Etat sans Etat. C’est cela que veulent les islamistes et affiliés.

■ LA VACANCE FORCÉE DU POUVOIR. Après plus de trois mois qui ont suivi la mascarade du 10 mai avec la fraude massive au profit du FLN, le gel des activités gouvernementales se répercute jusqu’aux ordures ménagères qui s’amoncellent pour plus mépriser le citoyen. Donc ce dernier n’attend pas grand-chose de ce remaniement ou sa reconduction dans son ensemble. Cette situation n’est pas nouvelle puisque le pays détient «la palme d’or» dans la laideur en matière d’urbanisme et d’environnement, de tourisme, d’agroalimentaire et d’agriculture en général qui sont à la portée du dernier pays du continent africain. Y a-t-il un Parlement digne de ce nom pour interpeller les décideurs ? Bien sûr que non. En matière de diplomatie, les positions de l’Algérie concernant le Monde arabe sont exécrables, les télécommunications (TIC) ne sont pas en reste : le pays occupe les dernières places dans le monde. La création de PME/PMI pour relancer l’économie demeure l’apanage de pays émergents ou en voie, le nôtre a raté le train. Ce n’est pas un procès, mais c’est le triste constat.

■ UN MANDAT PRÉSIDENTIEL D’ATTENTE. Alors que des bouleversements majeurs et décisifs touchent le Monde arabe et que des puissances menaçantes et dangereuses pour la stabilité de notre pays s’installent à nos frontières, l’Algérie est toujours dans l’attente car son Président est malade, son gouvernement paralysé, l’Etat déliquescent, sa population survit grâce à la rente pétrolière et les profiteurs des temps de crise saignent leur pays que des centaines de milliers de chouhada

ont arraché à la nuit coloniale. Cela ne peut plus durer. Le Président, avec la complicité d’une Assemblée nationale illégitime, a arnaqué le peuple en s’octroyant un troisième mandat honteux et catastrophique pour notre chère Algérie. Mais un jour ou l’autre, le blâme et la honte s’abattront sur les commanditaires et les complices de cette mascarade. L’histoire finit toujours par rattraper les traîtres, les faussaires et les incompétents et rétablir la dignité des hommes d’honneur.

■ OÙ VA L’ALGÉRIE ? Où Bouteflika veut-il mener le pays ? Le bon sens, la morale et la tradition des braves imposent qu’il présente au peuple sa décision de démissionner ! Son incapacité physique et mentale, ses échecs répétés ainsi que la pression des clans maffieux ou non maffieux et surtout la démission de fait (vacance du pouvoir) sont autant de justificatifs sérieux pour un changement réel, sinon radical ! Attention, la révolte est en marche !

■ PAYS DÉLAISSÉ. Un patrimoine forestier détruit, de longues périodes de coupure d’électricité, une pénurie d’eau criante, une population apeurée, non sécurisée et délaissée aux voyous aux agresseurs et autres récidivistes impunis, des batailles rangées entre gangs de voyous, des trafiquants d’or qui le mélangent au cuivre de la pièce de 10 et 50 DA sans poursuites, des squatteurs qui accaparent des avenues entières, des commerçants qui font la loi sur les prix, qui ont affamé la population les jours de l’Aïd, des chauffards fous qui terrorisent et ce n’est qu’un minimum pour une autorité nonchalante, en vacances permanentes, aucune réunion ni signe d’inquiétudes envers tous les dangers qui guettent la société. Un Premier ministre occupé à préparer sa candidature à la présidentielle, un Parlement inutile et des ministres de folklore qui ont plus peur pour leur avenir que pour celui du pays.

■ FAIRE RENDRE GORGE À CE POUVOIR FAILLI. Il y a deux manières de critiquer le pouvoir en place, tous statuts confondus – qu’il s’agisse du pouvoir réel exercé par une poignée de généraux ou qu’il s’agisse du pouvoir de figuration, laissé à une poignée de civils, aux plus hauts sommets de l’Etat – et deux manières seulement : ou bien on dresse la liste interminable des crimes connexes et des fautes quotidiennes de ce pouvoir contre le peuple, contre les libertés publiques, la justice et les droits des citoyens, les intérêts du pays, l’économie nationale, le patrimoine et le Trésor public, la santé des populations, l’école algérienne, etc., et la liste risque d’être longue et interminable. Ou bien on exprime une seule exigence : la chute de ce pouvoir et sa mise en accusation par le peuple.

Colloque international sur la bataille du Grand Erg occidental (1957)14-17 octobre 2012 – Tinerkouk,

wilaya d’Adrar

Aux moudjahidine ayant participé à cette bataille, aux familles de chouhada et de moudjahidine, aux historiens et chercheurs désirant participer à l’écriture de cette glorieuse bataille en apportant leur contribution (documents, photos, témoignages).Contact : Dr Smaïl BoulbinaTél. : 0697 931 854 – 0551 779 485 – 0773 939 745 Fax : 049 901 966Email : [email protected]

Appel

■ LA MAMELLE CONTINUE DE DONNER DU LAIT. Quand les USA n’importeront plus de gaz algérien (suite à l’exploitation de leur gaz de schistes) et que la cote du GNL aura chuté, l’Etat n’aura plus les rentrées en devise nécessaires pour limiter la catastrophe économique qui guette l’Algérie. L’Algérien aura le choix entre se mettre au travail ou aller à la mosquée prier pour une mou’djiza (du type décennie 1990 quand tout un stade voyait le Allah du laser). Pauvre Algérie...

■ DILAPIDATION DES DENIERS. Que doit faire un gouvernement pour améliorer le niveau de vie des citoyens ? Sans aucun doute, créer de la richesse en boostant l’économie à travers la la mise en œuvre de l’industrie en général, qu’elle soit touristique, agricole, mécanique, etc., avec un encouragement particulier pour la création de PME/PMI. Comme dit un adage bien de chez nous : «Apprendre à son fils la pêche vaut beaucoup mieux que de lui offrir le poisson.» Avant d’être ministre, il faut être dévoué pour les autres. N’a-t-on pas entendu le Président dire

à son investiture : «Les ministres font des affaires» et paradoxalement ce sont les mêmes qui sont reconduits depuis... 1999. Rien ne sert à distribuer la rente pétrolière, que ce soit aux plus démunis ou aux nantis, pour importer des produits ou denrées alimentaires qu’on peut largement produire en Algérie.

■ LE PÉTROLE UN PRODUIT MAUDIT. Si un pays comme l’Algérie était dépourvu de ressources pétrolières, il faudrait bien qu’il trouve ailleurs de quoi équilibrer son budget et sa balance de paiement. C’est en cela que le pétrole et l’argent que l’on en tire sont maudit. Avec lui, plus besoin pour un gouvernement de se casser la tête et tenter de mettre en place une industrie ou une agriculture prospère, puisqu’il suffit de piocher dans la cagnotte pour combler les trous dans les budgets. Parmi tous les pays producteurs de pétrole, un seul répond aux critères de la démocratie, et ce pays n’est pas situé en Afrique ou au Moyen-Orient. Le pétrole n’est pas un don de Dieu, c’est le moins que l’on puisse dire.

La paix sociale coûte cher

Elections au Québec : une candidate d’origine algérienne déchaîne les passions

■ CATHODIQUE ! Les propos de cette candidate auraient été aussi inoffensifs qu’un coup de canif sur une jambe de bois. Mais on voit bien que la charge vient des partis d’extrême droite et des catho-intégristes qui n’attendaient pas cela pour dire ce qu’ils pensent de l’intégration des étrangers. Cependant, il n’y a pas matière à polémique. L’essentiel c’est qu’elle soit candidate et qu’elle soit élue.

Pénurie d’eau : les habitants de Afi r crient leur ras-le-bol

■ L’OR BLEU. C’est le problème n°1 de l’Algérie, alors au lieu de phosphorer tout le temps sur nos soi-disant richesses pétrole), il est urgent de se dire la vérité. Tout ce que nous n’avons pas : en premier lieu, l’eau d’où découle tout le reste : la vie quoi ! Il est bon de le rappeler de temps en temps !

El Bayadh : les gardes communaux insatisfaits

■ RECONNAISSANCE. Je suis originaire de cette ville, El Bayadh, terre des hommes et de nobles combattants. Ces gens sont de la même trempe que ceux qui ont pris le maquis pour arracher l’indépendance. Ils méritent reconnaissance et respect, c’est que l’Etat et l’institution militaire qui les ont utilisés comme chair à canon, et semblent ne pas admettre ; c’est lamentable et méprisable.

Le défi onusien de Leïla Zerrougui

■ L’ALGÉRIENNE. Tant qu’il y aura des femmes algériennes de cette trempe, l’Algérie ne tombera pas.

Page 7: el waten week end

A la demande de l’Algérie, formulée en 1995 lors de la dixième réunion des parties contractantes de la convention de Barcelone, l’Union européenne vient d’accorder une aide de 34 millions d’euros pour relancer le Plan d’aménagement côtier d’Alger (PACA), lancé en 2001 et en panne comme ceux de Annaba (Pacan) et celui d’Oran (PACO). Le PAC est un instrument d’aménagement du littoral qui vise, selon ses concepteurs, à lutter contre l’urbanisation galopante, la surexploitation des ressources, l’érosion côtière, la dégradation des sites naturels et culturels ainsi que la pollution urbaine, industrielle et agricole. Comme partout tout autour de la Méditerranée et dans le monde, les populations concentrent leurs activités sur les régions littorales et notre pays n’a pas échappé à cette tendance générale. Une tendance qui s’est même accélérée en dépit de textes et de mesures édictés pour l’enrayer ou du moins l’infléchir. Cinq millions d’Algériens vivent aujourd’hui sur la frange littorale qui ne représente que 4% du territoire national. Sur les 1622 km du linéaire côtier, 437, soit 27% sont complètement urbanisés, 51% des industries y sont également implantées dont les plus redoutables pour l’environnement, les industries chimiques et sidérurgiques. L’érosion de côtes est aussi un phénomène qui a pris de l’ampleur.

PROTÉGER ET VALORISERLes apports de sédiments continentaux par les cours d’eau sont quasi nuls avec l’extraction des matériaux des grands ouvrages hydrauliques qui les retiennent. Les cordons dunaires disparaissent sous les constructions «pieds dans l’eau». La côte algérienne est l’une des plus menacées du Bassin méditerranéen, car c’est l’une des plus peuplées avec plus de 100 agglomérations implantées de tailles différentes certes, mais toutes en extension linéaire le long de la côte en dépit de la loi «littoral» qui l’interdit formellement. La frange littorale est également celle qui est la plus équipée, routes, voies ferrées, ports et aéroports sont concentrés sur cette bande qui ne dépasse pas 30 km de large. L’autoroute Est-Ouest, grand projet structurant, réalisé aux limites de cette bande et ultérieurement aux textes, ne résiste pas dans sa

partie orientale à revenir vers le littoral avant de pourfendre le Parc national d’El Kala. Cette tendance à la littoralisation a eu des effets considérables sur l’écologie et l’économie. En effet, le foncier agricole a enregistré des pertes dues à l’empiètement. La SAU est passée dans la Mitidja de 0,15 ha/habitant à la fin des années 1960 à 0,007 ha/ habitant à la fin des années 2000, soit 200 fois moins. Enorme ! Afin de protéger et de valoriser durablement cet espace, les pouvoir publics ont toujours fait preuve de la volonté d’entreprendre des actions pour ce faire. Pour le PAC de la zone côtière algéroise, la demande du gouvernement algérien a été présentée en 1995, à l’occasion de la dixième réunion ordinaire des parties contractantes à la convention de Barcelone. Les activités préliminaires à la formulation de ce PAC ont démarré cette même année, avec l’élaboration d’une étude de faisabilité par l’Institut des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral (Ismal). Plusieurs missions ensuite ont permis d’établir un accord entre le gouvernement algérien et le PNUE relatif à ce PAC, qui a été signé à Alger, le 7

octobre 2001.

SURVEILLANCELe PAC comprend des plans d’action multisectoriels pour l’urbanisme, la gestion des déchets, la protection du patrimoine naturel et culturel et pour l’eau, nous explique Mme Samira Hamidi, sous-directrice de la préservation du littoral au ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement. Un bon nombre de ces programmes ont été achevés dans les délais, c’est-à-dire en 2003-2004. Le PAC est piloté par un comité interministériel qui, régulièrement, fait le point et tire des bilans. Mais quels bilans ? Le PAC s’est donné comme objectif fondamental d’instaurer une coopération entre les différents acteurs d’une ou de plusieurs wilayas pour la réalisation de projet centré sur le développement durable des zones côtières et marines en intégrant les préoccupations d’environnement et de conservation de la nature. Et dans ce but, on a commencé par identifier les problèmes les plus urgents posés par les activités. C’est en

gros ce qui a été fait jusqu’à présent. Dans un second temps, le PAC doit proposer une conduite à tenir en aménagement du territoire qui tienne à la fois des besoins de développement et de la «capacité réceptrice» de l’environnement. On a très peu d’informations, côté algérien, des aspects de l’aide financière européenne de 34 millions d’euros annoncée par un communiqué de l’UE, dans lequel on relève que «le programme est consacré à la protection de la côte algéroise des effets de l’urbanisation et des activités économiques, qui est au cœur des politiques de développement du pays». Et d’ajouter : «Ce nouveau programme illustre le ‘‘nouvel élan’’ de cette coopération.» Ce soutien consistera, par exemple, à mettre en place un système de surveillance écologique de la côte, des plans de gestion, des aires protégées et des études sur les coûts de l’investissement public. Le secteur privé et la société civile devraient être étroitement associés à la mise en œuvre du programme, note-t-on encore dans le communiqué. ■

● L’Union européenne vient de débloquer une nouvelle aide pour protéger le littoral algérien. De quoi souffre cette côte ?

A l’image du pourtour méditerranéen, le littoral algérien souffre de 4 menaces principales. D’abord la littoralisation du développement, l’urbanisation et la concentration des activités humaines sur une bande large de moins de 100 km et couvrant près de 2% du territoire national. La structure spatiale de la population est donc fortement polarisée sur cette bande, où se concentre près de 40% de la population algérienne avec une densité bien au-dessus de la moyenne nationale, soit 274 hab/km². Nous retrouvons, aussi dans cette zone, l’essentiel des terres agricoles les plus fertiles. Le littoral souffre également de pollutions marines.

La surfréquentation estivale des sites côtiers sensibles a aussi des effets négatifs sur ses composantes remarquables, piétinement des cordons dunaires qui constituent la première défense naturelle de la côte. Enfin, l’exploitation abusive du sable des plages et des lits des oueds qui amplifie l’érosion côtière déjà perceptible dans plusieurs segments de la côte algérienne : est

et ouest d’Alger, est de Jijel, est de Béjaïa… L’utilisation des techniques de pêche non conventionnelles, le non-respect des tailles marchandes et du repos biologique et le chalutage sur les petits fonds sont des pratiques qui exposent les stocks halieutiques à un déséquilibre certain. Il y a lieu également de souligner que le non-respect de la loi et le manque d’enthousiasme de certains acteurs censés faire respecter la loi ainsi que la planification pas toujours concertée sont aussi des facteurs déterminants dans la préservation des zones côtières. Le non-respect des clauses des cahiers des charges (études d’impacts, concessions des plages, zones d’expansion touristique) constitue à cet effet un élément sur lequel nous devons tous être très attentifs.

● Si l’état du littoral n’est pas amélioré, quels sont les risques ?

La dégradation de la qualité et des paysages côtiers peut affecter la fréquentation touristique. Un littoral dégradé provoque aussi une réduction des stocks halieutiques avec forcément un effet direct sur le coût des espèces de forte valeur marchande ou de large consommation. Mais cela dégrade aussi

la qualité des eaux de baignade avec des effets sur la santé humaine. Enfin, il existe un risque d’élévation des coûts de la protection et de la restauration des zones dégradées et de perte de la biodiversité marine et des habitats les plus remarquables.

● Cette aide est-elle vraiment nécessaire ? Le gouvernement algérien ne prend-il pas déjà en charge la protection du littoral ?

Depuis la promulgation la loi 02-02 relative à la protection et à la valorisation du littoral, des efforts importants ont été consentis pour améliorer la qualité du littoral et le préserver. Il existe, en effet, un plan d’action pour la mise en place d’aires marines protégées, censées préserver les parties patrimoniales du littoral algérien. De même que des efforts très importants ont été déployés pour raccorder le maximum de la population littorale au réseau d’assainissement avec un nombre croissant de stations d’épuration qui ont été mises en place. Toutefois, le manque de planification concertée et l’urbanisation anarchique et denses du littoral réduisent la portée des mesures positives et coûteuses qui ont été

prises par les pouvoirs publics. Pour que cette action soit efficace et durable, il faudrait que tous les acteurs «jouent le jeu». Il faut arrêter de croire que la protection du littoral et des côtes est l’affaire seulement des institutions chargées de la protection du littoral et de l’environnement. Les collectivités littorales ont un rôle central à jouer tout comme le mouvement associatif qui doit se manifester de manière plus pertinente et sortir de «l’action événementielle».

● A votre avis, quel devrait être le domaine d’action prioritairement soutenu par ce nouveau fonds ?

Trois axes seraient pertinents pour ces fonds. Le renforcement du dispositif national de monitoring de la zone côtière, l’amélioration des capacités nationales et locales d’évaluation environnementale dans les zones côtières et le renforcement des capacités nationales d’adaptation aux risques environnementaux et naturels en zone côtière : risques industriels, aléas et risques météo climatiques, érosion côtière, vulnérabilités ou changements climatiques.

Yasmine Saïd

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Slim [email protected]

SAMIR GRIMES. Spécialiste de la protection des écosystèmes côtiers sensiblesL’urbanisation anarchique et dense du littoral réduit la portée

des mesures prises par les pouvoirs publics

Les 34 millions d’euros de l’Europe pourront-ils sauver le littoral algérien ?

El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012

La côte algérienne est l’une des plus menacées de la

Méditerranée. L’Union européenne vient

d’apporter son aide pour financer la protection du

littoral. Mais les plans de préservation successifs ont

eu des résultats limités.

L’urbanisation excessive et incontrôlée du littoral est un danger pour l’environnement

Page 8: el waten week end

Nabil Abou Rudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, a annoncé hier que la date à laquelle les Palestiniens demanderont une amélioration de leur statut auprès de l’ONU serait fixée «dans les prochains jours». La date de cette demande sera déterminée «la semaine prochaine lors de la visite de M. Abbas au bureau de la Ligue arabe au Caire», selon Nabil Abu Rudeina cité par l’AFP. «Le Président (Abbas) recueillera des avis palestiniens, arabes et internationaux pour fixer la date à laquelle nous présenterons notre demande d’un statut d’Etat, non membre, pour la Palestine», a-t-il déclaré. «Après le 16e sommet des Non-Alignés de Téhéran, le Président ira au Caire pour participer à la réunion de la Ligue arabe les 5 et 6 septembre qui fixera la date de la demande d’un statut d’Etat, non membre, pour la Palestine», a-t-il ajouté. M. Abbas participait à partir d’hier au sommet des pays non-alignés qui devraient adopter une déclaration politique soutenant la décision des Palestiniens de demander un changement de statut à l’ONU pour passer de celui d’observateur à celui d’Etat non membre. En septembre 2011, Abbas avait déployé de grands efforts pour obtenir un statut de membre à part entière de l’ONU pour la Palestine, mais la demande n’avait jamais été présentée au Conseil de sécurité de l’ONU, où les Etats-Unis avaient prévenu qu’ils y mettraient leur veto.

Les rédacteurs des quotidiens tunisiens Dar Essabah et le Temps ont accusé hier leur nouveau directeur Lotfi Touati, nommé par le gouvernement dans des conditions controversées, d’avoir «censuré» ces journaux. Ils comptaient publier un texte dénonçant la nomination de Lotfi Touati par le gouvernement, dominé par le parti islamiste Ennahda, et annonçaient une grève des rédactions le 11 septembre, a indiqué à l’AFP Sana Farhat, journaliste et déléguée syndicale. Dans la nuit de mercredi à jeudi, Touati a bloqué l’impression des journaux, fait venir la police devant leur siège où les journalistes manifestaient et fait remplacer la motion par de la pub. Par ailleurs, Sami Fehri, responsable d’Ettounsiya TV, qui diffusait une émission satirique politique controversée, s’est rendu hier au procureur général pour être incarcéré, a indiqué son avocate, se conformant ainsi à un mandat d’arrêt émis la semaine dernière. La justice tunisienne avait ordonné le 24 août le placement en détention de Fehri dans une affaire de corruption remontant à l’époque du président déchu Ben Ali. L’intéressé affirme que cette décision a été prise en représailles à la diffusion d’une émission satirique politique, les Guignols, par sa chaîne et qui

a été retirée des ondes «sous pression», selon lui. Les autorités t u n i s i e n n e s , d e l e u r c ô té , affirment vouloir «assainir» le secteur des complices du régime déchu, à l’instar de M. Fehri, un associé de Belhassen Trabelsi, beau-frère de Ben Ali, un homme d’affaires en fuite au Canada.

La police turque a arrêté hier treize personnes soupçonnées d’être liées au réseau Al Qaîda dans le nord-ouest de la Turquie, a annoncé hier Ercan Topaca, gouverneur local. Au cours d’un raid mené sur une maison de Karamürsel, dans la province de Kocaeli, la police a saisi 90 kg de nitrate d’ammonium, utilisé pour fabriquer des engins explosifs, a indiqué le gouverneur de cette province, cité par l’agence de presse Anatolie. «Treize personnes ont été arrêtées et quatre autres sont recherchées dans le cadre de cette opération visant les milieux d’Al Qaîda», a-t-il souligné. Les suspects sont soupçonnés de vouloir fomenter des attentats contre des cibles encore non identifiées, a ajouté le responsable. Deux attentats à l’explosif en novembre 2003 à Istanbul avaient fait 63 morts et des centaines de blessés. Sept hommes ont été condamnés en 2007 à la prison à vie pour avoir participé à l’organisation de ces attentats à la bombe, imputés à Al Qaîda, qui visaient deux synagogues, le consulat britannique et une succursale de la banque britannique HSBC.

L’ambassade d’Iran en Bulgarie a reproché, hier, à Israël de vouloir «compromettre» Téhéran et de chercher à «créer des problèmes dans les rapports» bulgaro-iraniens après l’attentat du 18 juillet à Bourgas ; à l’est de la Bulgarie, qui a fait six victimes plus le kamikaze. «L’opinion publique en Bulgarie est témoin d’abus de la part de représentants du régime sioniste, visant à compromettre la République islamique d’Iran et à créer des problèmes dans les relations historiques et amicales» bulgaro-iraniennes, selon une déclaration diffusée par l’ambassade. Elle proteste vivement contre les propos tenus mardi par le

vice-Premier ministre israélien Moshe Ya’alon, lors d’une cérémonie à la synagogue de Sofia à la

mémoire des victimes de l’attentat-suicide en présence de leurs familles. M. Ya’alon a condamné

«le terrorisme dont l’origine, le financement, la planification et l’armement proviennent de l’Iran et qui

est souvent réalisé par le Hezbollah». Le 18 juillet, un attentat-suicide à l’aéroport de Bourgas a coûté la vie à cinq

touristes israéliens, au chauffeur bulgare du bus et au kamikaze.

10 El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012MONDE

3

1

Vers une demande officielle de reconnaissance

Arrestation de 13 éléments présumés d’Al Qaîda

MaliL’insécurité alimentaire guette 4,6 millions

de personnes

Liberté d’expression menacée

Téhéran accuse Israël de créer des tensions avec la Bulgarie

Palestine

Turquie

2

Le président égyptien Mohamed Morsi adénoncé hier le «régime oppressif syrien qui aperdu sa légitimité», à l’ouverture du sommet des Non-Alignés à Téhéran. Un discours qui asuscité les protestations de la délégationsyrienne qui a quitté la salle. «La révolution enEgypte était un pilier du Printemps arabe, ellea commencé quelques jours après celle de laTunisie, a été suivie par la Libye et le Yémen et aujourd’hui la révolution en Syrie vise lerégime oppressif» de ce pays, a déclaré M.Morsi. «Notre solidarité avec la lutte quemènent les Syriens contre un régime oppressif qui a perdu sa légitimité est un devoir moral et une nécessité politique et stratégique», a-t-il ajouté, selon l’agence officielle égyptienneMENA. Mohamed Morsi s’est, cependant,joint à son homologue iranien, MahmoudAhmadinejad, en insistant sur le règlement diplomatique de la crise syrienne. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères,Hossein Amir Abdollahian, a déclaré à unetélévision iranienne que les deux Présidentsont «insisté sur la nécessité de régler la crisesyrienne par la voie diplomatique et d’empêcher toute intervention étrangère» en

Syrie. Les deux dirigeants «ont aussi discuté des moyens d’élever le niveau des relations diplomatiques entre les deux pays», selon ce responsable. Pour rappel, M. Morsi effectue, dans le cadre de ce sommet, la première visite à Téhéran d’un chef d’Etat égyptien depuis la rupture des relations diplomatiques avec l’Iran il y a plus de trente ans. L’Iran a rompu ses relations avec l’Egypte en 1980, peu après la révolution islamique, pour protester contre la conclusion des accords de paix israélo-égyptiens l’année précédente. L’Iran est le principal allié régional du régime du président Bachar Al Assad et s’oppose fermement à un départ du pouvoir de M. Assad, comme le réclament des pays occidentaux et arabes. De son côté, le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a accusé Mohamed Morsi d’inciter à la «poursuite du bain de sang en Syrie» et a estimé que ses propos représentaient «une ingérence dans les affaires intérieures syriennes». Le président égyptien a quitté Téhéran peu après sa rencontre avec son homologue iranien après avoir transmis à l’Iran la présidence tournante du Mouvement des pays non-alignés.

Le conflit dans le nord du Mali et la crise alimentaire dans le Sahel exposent 4,6 millions de personnes au risque d’insécurité alimentaire, selon les résultats du rapport d’une agence onusienne couvrant la période allant du 11 au 22 août 2012. Le Mali est toujours en proie à une grave crise alimentaire, avec environ 4,6 millions de personnes actuellement en situation de risque d’insécurité alimentaire. «La situation sécuritaire et politique dans le nord du Mali crée une situation de crise exacerbée et a un impact dévastateur sur la production agricole», note un rapport du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dont l’APS a reçu une copie. Depuis le début de la crise et à cause du conflit, environ 442 775 personnes ont été forcées de fuir le nord du pays, dont 174 000 sont des déplacés internes et 268 775 des réfugiés dans les pays voisins, a précisé l’Ocha. Depuis le 1er janvier, 159 cas de choléra et 12 décès ont été signalés dans les régions de Gao et d’Ansongo (Nord). Quelque 11 663 personnes sont sinistrées et 5 personnes sont mortessuite aux inondations dans les régions de Ségou et de Kayes. Les différents partenaires humanitaires redoublent d’efforts pour

apporter assistance à ces populations et lutter notamment contre l’épidémie de choléra qui sévit au Mali. Ainsi, à ce jour, 553 000 personnes ont bénéficié du programme

alimentaire pour le Mali.

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SYRIE Morsi dénonce le «régime oppressif syrien»

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Le président égyptien au sommet des Non-Alignés, hier, à Téhéran

Page 9: el waten week end

Le numéro de septembre de Quercus magazine annoncera la découverte du loup africain dans le Moyen Atlas marocain. Un rapport complet de cette découverte racontera comment des chercheurs espagnols et marocains ont réussi à photographier le loup africain (canis lupus lupaster ou canis aureus lupaster) ou encore loup d’Egypte considéré jusqu’à alors comme une sous-espèce du chacal doré dont l’aire se limite au nord de l’Egypte et de la Libye alors qu’il serait en fait une sous-espèce du loup gris d’Europe. Les loups ont pu être photographiés par piégeage photographique avec des appareils photo installés pendant 18 mois.Cette découverte du loup à 3000 km de son aire de répartition vient du fait que les habitants du Moyen Atlas marocain, des Berbères, avaient toujours distingué deux

types de chacal. Un grand et un petit. Les photographies montrent en effet un animal avec un grand corps, mince, avec un cou puissant, des «caractéristiques évidents » du

loup décrit le 25 août. L’équipe est composée de Vicente Urios, Carlos Ramírez, Miguel Gallardo et Hamid Idrissi Rguibi. En fait, cette découverte est précédée d’une

autre plus proche de nous. Celle du professeur Benyacoub de l’université de Annaba qui nous a déclaré l’existence du loup dans le nord-est du pays «s’appuie essentiellement sur des analyses génétiques de chacal doré que j’ai effectuées sur une dizaine de spécimens tués sur les routes. Il ressort que certains spécimens observés dans notre région se singularisent par une taille supérieure à celle du commun des chacals et les analyses génétiques révèlent une étroite parenté avec le loup (canis lupus)». Ce qui laisse supposer des hybridations possibles et anciennes avec un loup local du type loup d’Europe, qui aurait disparu et laissé la place au chacal qui le remplace et qui, en quelque sorte, joue son rôle écologique de prédateur. Il faut garder à l’esprit que le loup, le chacal et le chien sont encore interféconds. L’isolement écologique n’est pas total... et il est établi que certains spécimens de chacal doré sont en quelque sorte des «loups incomplets». ■

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Découverte du loup africain à El Kala

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Le nouvel opus deHamid Baroudiprévu pour octobre P 13

Un loup africain près de l’aulnaie de Righia

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D’emblée, vous installez plusieurs territoires géographiques en intitulant votre livre : Les cinémas d’Afrique et non ce qu’on a coutume d’entendre ici et là, le cinéma africain...

Oui, j’avais déjà intitulé mon premier ouvrage il y a quinze ans : Les cinémas d’Afrique noire : le regard en question, également paru à L’Harmattan dans la collection Images plurielles que j’avais créé à cette époque. J’avais insisté sur la pluralité des cultures africaines et la nécessité de ne pas enfermer les cinémas d’Afrique dans un genre. C’était relativement nouveau à l’époque et cela a fait école depuis, même si l’expression perdure parce que beaucoup continuent de considérer l’Afrique comme un pays ! On parle de cinéma japonais, de cinéma français ou de cinéma algérien : il y existe des cinématographies nationales caractérisables malgré leur diversité. Cela n’a pas de sens pour le continent africain. Même si mon approche est territoriale, les frontières sont larges, inclut la diaspora, les films ayant l’Afrique pour thème jusqu’à Hollywood. Cet ouvrage balaie volontiers les enfermements identitaires, car une de ses thèses est justement de montrer que dans les années 2000, les cinémas d’Afrique évoluent vers un entre-deux culturel et un positionnement non pas identitaire ou territorial, mais refusant la marginalité où l’on confine l’Afrique et envisageant non seulement l’homme africain, mais l’homme dans son ensemble.

Pouvons-nous, cinquante ans d’indépendance africaine plus tard, à l’instar du réalisateur tchadien Mahamat Saleh Haroun, affirmer que l’Afrique n’a pas su former des techniciens du cinéma et avoir une industrie cinématographique ?

Une industrie du cinéma implique toute la chaîne : création, production, tournage, post-production, distribution, exploitation et diffusions complémentaires. Ce sont des métiers. Dans bon nombre de pays africains, ces métiers ne sont ni enseignés ni même présents. A qui la cause ? Aux déficiences des politiques culturelles, certes, la culture

n’ayant que bien rarement été organisée et soutenue par les Etats soumis à de multiples urgences. On commence seulement aujourd’hui à la considérer comme vecteur de développement, avec un secteur potentiellement créateur d’emplois et de produits exportables. Mais au-delà du commerce, la culture engage aussi le débat public, l’émancipation, la participation de tous au devenir de la cité. Ce ne fut donc pas la priorité. Du côté extérieur, mon ouvrage montre aussi qu’en ne privilégiant que l’aide à la réalisation et en liant les aides à des dépenses en France, la coopération française n’a pas structuré le milieu professionnel en Afrique. Il était intéressant de revenir sur les raisons de cette aide et son idéologie, ainsi que ses évolutions pour montrer qu’elle avait ses logiques propres qui servaient aussi les intérêts de la France au niveau international tout en participant à de réels échanges culturels.

Au milieu de l’année 2012, est-il toujours plus important de redéfinir le cinéma comme une nécessité, et dont vous avez fait tout un sous-chapitre ?

Le cinéma est nécessaire quand il est un des derniers lieux où la parole est donnée au spectateur pour lui permettre de penser sa vie et de participer au changement social. Cela passe par une esthétique ouverte, qui manie le doute et l’imprévisible pour le laisser libre de ses choix. Cela caractérise les films les plus marquants des années 2000. On sort d’une logique de marché pour privilégier une énergie démocratique.

Le cinéma prend-il position sur les migrations qui saignent le continent depuis 50 ans ?

La question des harraga déchire ces cinématographies de la conscience, au point que j’ai fait de ce désarroi le début de mon livre. Cependant, si les films sont nombreux à prendre ce sujet à bras-le-corps, peu l’abordent sous l’angle imaginaire, qui me semble essentiel pour comprendre cet exode, plus qu’un eldorado dont chacun sait maintenant que c’est une illusion : se sentir enfermé dans son pays, alors que tous les dictons affirment que les voyages forment la jeunesse, conduit à la folie. Il y a certes l’incapacité des pays à fixer leur jeunesse en

lui donnant espoir, mais il y a aussi la passion du voyage, de l’ailleurs, de la rencontre de l’autre et de l’appartenance au monde. Ne pas y avoir accès est anxiogène et pousse à la virilité du risque extrême.

Toujours en 2012, et en lisant votre travail, on sent que les perspectives économiques peuvent générer de «jeunes» pistes pour des cinémas d’Afrique plus novateurs...

Les temps sont durs, mais une sorte de communauté se forge à travers le monde, passionnée par les œuvres des auteurs qui émergent ou s’affirment un peu partout. L’internet ouvre dès lors un marché mondial à ces films qui sinon se trouvent marginalisés chez eux. En outre, les festivals et certaines salles deviennent des lieux vivants où l’on débat et fait la fête ensemble. Il y a là une perspective de diffusion dynamique même si ce ne sont maintenant que dans des niches qu’on peut partager le plaisir de voir ces films.

Vous soulevez aussi un problème que vous connaissez parfaitement, le rôle de la critique qui, sans doute, n’a pas su dans sa globalité accompagner ces cinémas...

Les conditions objectives d’une pensée

critique ne sont en général pas réunies en Afrique, que ce soit dans les médias ou de par la quasi absence de revues de cinéma. Le développement de la toute nouvelle Fédération africaine de la critique cinématographique, créée en 2004 à Tunis et qui vient enfin d’avoir son accord de siège à Dakar, est donc forcément chaotique. Mais son site internet, africine.org, témoigne d’un beau dynamisme d’écriture. On ne voit cependant que très peu de livres publiés sur ces cinématographies, si bien que mes livres s’imposent comme des références alors qu’ils devraient au contraire être concurrencés par des écrits poussant le débat et critiquant mes approches. Si j’ai pris la critique comme thème fédérateur de mon dernier ouvrage, c’est justement parce qu’il me semble vital aujourd’hui qu’une pensée se développe sur le cinéma, qui accompagne les réalisateurs dans leur travail et aiguise le sens critique des spectateurs dans un constant dialogue.

El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012 12 IDÉES

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es ALGÉRIE EN AFFICHES - 1900-1960

D’Alger la Blanche aux confins du Sahara en passant par les Aurès, Oran, Constantine, Tlemcen, Touggourt, Ghardaïa, ce livre présente les affiches inédites et superbes de l’éditeur-imprimeur algérois Baconnier. Invitation au voyage dans les plus beaux sites et paysages algériens. Ed. Bibliothèque des introuvables.

L’ALGÉRIE DES PEINTRES 1830-1960

Des centaines de peintres ont été inspirés par l’Algérie qui, par la beauté de ses paysages et la diversité de ses habitants, leur a offert un magnifique champ d’investigation. Après Alger et ses peintres, Marion Vidal-Bué a poursuivi ses recherches dans les collections privées, dans les musées de France, d’Algérie et à l’étranger. Ed. Paris-Méditerranée.

THIZIRI, PRINCESSE CLAIR-DE-LUNE

Contes de Kabylie par Fatima Kerrouche. L’écrivaine, qui revient sur les contes de l’Algérie, revient sur la fameuse Thiziri, personnage emblématique des contes kabyles.Ed. Editinter.

Lire l’intégralité de l’interview sur : www.elwatan.com

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bio express Né à Paris en 1952, Olivier Barlet a publié de nombreuses traductions de livres portant sur l’Afrique ou d’auteurs africains, et écrit de nombre d’ouvrages et articles. Membre du Syndicat français de la critique de cinéma et conseiller pour les films d’Afrique auprès de la Semaine de la Critique du festival de Cannes, il a rédigé les pages cinéma des magazines Africa international, Afrique-Asie et Continental, puis celles d’Afriscope et de la revue et du site internet Africultures.

OLIVIER BARLET. Critique de cinéma

Cet ouvrage balaie volontiers les enfermements identitairesA l’occasion de la parution de Les cinémas d’Afrique des années 2000 : perspectives critiques (L’Harmattan), entretien avec Olivier Barlet, directeur des publications d’Africultures et critique de cinéma spécialisé dans les cinémas d’Afrique.

Samir [email protected]

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Dans le cadre du Festival international de la bande dessinée d’Alger (FIBDA), qui aura lieu du 6 au 13 octobre, à l’esplanade de Riadh El Feth, les éditions Z-Link en collaboration avec l’Office national des droits d’auteur (ONDA) organisent le concours Cosplay. Le cosplay (ou déguisement) est une discipline qui accompagne les plus grands festivals dédiés au 9e art dans le monde. Les règles sont simples, confectionner un costume représentant son meilleur personnage de mangas/BD, jeux vidéo, cinéma ou un personnage original. Les joueurs doivent s’inscrire au niveau du stand Z-Link lors du festival, faire une photo habillée de leurs costumes et attendre le verdict du jury. Plusieurs prix seront décernés aux gagnants lors de la clôture du FIBDA 2012.

La documentariste algéro-canadienne Nadia Zouaoui est une femme révoltée. Révoltée mais toute en douceur. Après s’être intéressée à la société algérienne, patriarcale, avec son premier documentaire Le voyage de Nadia, voilà qu’elle s’attaque à la montée de l’islamophobie aux Etats-Unis. Fear, Anger and Politics (Peur, colère et politique) est le titre de son dernier documentaire qu’elle a réalisé pour la chaîne qatarie Aljazeera Documentary. Basé sur le rapport Fear Inc du Think Tank Centre for american progress et sur le livre Patriot Acts, histoires d’injustice post-septembre 2001, de la maison d’édition à but non lucratif Voice of witness, le documentaire raconte l’histoire de trois musulmans américains victimes «colatérales» de la guerre contre le terrorisme et met la lumière sur le mode de fonctionnement des réseaux islamophobes aux Etats-Unis et leur ifluence même sur le terroriste d’extrême droite, le Norvégien Anders Behring Breivik. Il sera diffusé sur Aljazeera Documentary en anglais le 4 septembre et en arabe le 11 septembre. Le documentaire financé sur fonds propres traite des répercussions des attentats du 11 septembre 2001 sur les musulmans vivant aux Etats-Unis (citoyens, immigrants ou illégaux). Des victimes collatérales de la

guerre au terrorisme déclenchée par l’administration Bush Jr juste après la chute des tours jumelles. Nadia Zouaoui, dont les documentaires ont été primés dans plusieurs festivals en Amérique du Nord et en Europe, donne pour la première fois la parole à des victimes de l’islamophobie. Elle raconte trois parcours, entre plusieurs, de gens dont la vie a basculé dans l’horreur et dont le seul tort serait qu’ils soient musulmans.Selon différentes sources citées dans le film, beaucoup ont payé pour la course des services de sécurité à prouver à l’opinion publique américaine que les budgets alloués à prévenir de nouveaux attentats aux Etats-Unis ont donné des résultats.Tout ceci n’est pas le fruit du hasard, selon les investigations de la journaliste : il y a tout un réseau d’islamophobes dont «le travail de sape cultive cette peur de l’islam pour faire avancer leur propre agenda politique». Elle les désigne par la Fear Inc, une entreprise de la peur qui n’hésite pas, entre autres, à utiliser d’anciens musulmans, pour mener son combat islamophobe. La journaliste met l’accent aussi sur le fait que toute cette machine islamophobe renforce les extrémistes et les terroristes musulmans et leur donne des munitions dans une sorte de choc des extrêmes (islamophobes/extrémistes musulmans).

LES ARTISTES DE L’ALGÉRIE 1830-1962

Elisabeth Cazenave revient sur les premiers orientalistes venus y chercher de nouveaux motifs et y trouvent l’incomparable lumière de l’Afrique du Nord. Ils sont suivis par plusieurs générations d’artistes qui perpétuent la même quête, jusqu’aux derniers pensionnaires de la villa Abd-El-Tif. Ed. Giovanangeli.

El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012 13IDÉES

TAHAR DJAOUT ET LOUNIS AÏT MENGUELLETDans cet essai, Ali Chibani essaye de comprendre comment le thème littéraire du «retour du Même» travaille la majorité des œuvres de l’écrivain francophone Tahar Djaout et du poète-chanteur kabyle Lounis Aït Menguellet. Ed. L’Harmmattan.

UN MÉDECIN D’ORAN DANS LA GUERRE DE LIBÉRATION

A travers le récit de la vie de son père Tami Medjbeur, médecin algérien engagé dans le FLN, l’auteur, Soraya Medjbeur Benyelles, retrace le déroulement de la guerre d’Algérie. Après sa mort, elle reprend ses notes de prison dans lesquelles il décrivait les derniers instants de ses jeunes codétenus condamnés à mort.Ed. L’Harmattan.

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L’islamophobie tisse sa toileaux Etats-Unis

Samir [email protected]

Hamid Baroudi et son groupe reviennent, en

octobre prochain, avec un nouvel

opus chargé des rythmes des cinq

continents. Une ballade musicale sensible et fidèle à la

démarche de Hamid Baroudi, depuis des années. On se souvient

de son album, sorti en 2008, Tam Tam à Tam, qui avait marqué son grand

retour sur la scène musicale. L’artiste a toujours donné une

dimension mondiale à la musique algérienne et ses différents styles.

Faten Hayed

www.hamidbaroudi.comwww.facebook.com/Hamid.Baroudi.official

Le retour de Hamid Baroudi sans détour !

Déguise-toi pour

le FIBDA

www.bdalger.net

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DÉCOUVRIR El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012 14

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Malgré la chaleur étouffante et humide de ce mois d’août, une délégation de touristes polonais, casquettes et bobs vissés sur la tête et appareil photo ou caméscope en main, déambule à travers les vestiges de l’antique Hippone. Emerveillés par le site et par le musée des antiquités, ils cherchent par tous les moyens à immortaliser leur sortie. A Annaba, comme ailleurs, pourtant, on ne parle que de ça : la fermeture du musée reflétant le passé antique de la ville du Jujubier. «C’est fermé, vous ne pourrez pas y accéder, me répètent en chœur beaucoup de Bônois. D’ailleurs, l’endroit est mal fréquenté, il est devenu le lieu de rendez-vous des délinquants des quartiers chauds de Annaba.» La rumeur enfle depuis depuis plusieurs semaines. Certes, à proximité du musée ou de la basilique Saint Augustin, à partir d’une certaine heure de la soirée, en raison surtout de l’absence d’éclairage public, il est fortement déconseillé de rôder dans les lieux. Abderrahmane, chauffeur de taxi pour la ligne Annaba-Guelma, avoue avoir une «montée d’adrénaline» chaque fois qu’il passe devant le musée le soir avec son véhicule. «Un soir, en juin dernier, se souvient-il, j’ai vu trois jeunes, sabre à la main, traverser la rue, grimper sur la barrière du musée et s’introduire à l’intérieur. L’endroit est fréquenté par tous les voyoux de la place d’Armes (quartier populaire de la vieille ville de Annaba, ndlr) et de Boukhadra (quartier populaire à la périphérie sud de la ville, ndlr). Vraiment, je me demande ce qu’attendent les autorités pour réagir. Nous vivons vraiment dans un Etat de non-droit.»

LÂCHEDans le centre-ville de Annaba, tout se dit à propos du musée : abandon, fermeture pour projet de vente à une société archéologique étrangère. «Ce musée, fondé et enrichi par la France coloniale, a été complètement déphasé depuis l’indépendance, raconte Amina, étudiante en lettres françaises à l’université Badji Mokhtar. J’ai entendu dire que le ministère de la Culture voulait le vendre.» Qui colporte ces rumeurs et pourquoi ? Surprise de les entendre, El Hadba Menadjlia, direcrice de la maison de la culture Mohamed Boudiaf les réfute complètement : «Le musée est entièrement ouvert au public, vous pouvez vous y rendre à tout moment de la journée et même de la semaine puisqu’il est ouvert 7 jours sur 7. Je ne comprends pas pourquoi on cherche à nuire comme ça à notre patrimoine, c’est honteux et surtout lâche. Les gens ne savent pas quoi inventer pour détruire tout un groupe de personnes qui œuvrent à préserver ce qu’il reste de la ville de saint Augustin. Allez le constater par vous-même, vous verrez bien que tout fonctionne le plus normalement du monde.» Situé au pied de la colline sur laquelle est perchée la basilique Saint Augustin, le musée des ruines d’Hipponne est accessible à partir de l’axe reliant la station de taxis interwilayas à la

Hippone menacée de ruine par la rumeur

UN PEU D’HISTOIRE…Fondé en 1950 par l’académie d’Hippone, le musée regroupe tout ce qui concerne vestiges et objets de l’époque romaine, voire numide. Le bâtiment qui regroupe toutes les pièces telles que des mosaïques, des sculptures est un ancien casernement qui a été entièrement repris en charge par l’académie d’Hippone. Entièrement entretenus, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, les différents objets et les mosaïques visibles ont fait l’objet d’un nouvel affichage un peu plus aux normes, puisque disponibles en français et en arabe. La ville antique est visible depuis la basilique Saint Augustin. Les lieux qui sont les plus visités sont le forum d’Hippone, le quartier chrétien avec la basilique où aurait officié saint Augustin et le théâtre. Les thermes de Caracalla restent inaccessibles au public, mais si les autorités agissent de concours avec le musée pour le réhabilitation, ils constituent un secteur non négligeable de la ville où Augustin de Thagaste (actuelle Souk Ahras), évêque d’Hippone a rendu son dernier soupir en 430 après J.-C. alors que les Vandales en faisaient le siège. Infos pratiques : Le musée est ouvert 7 jours sur 7. Tél. : 037.837.171.

Annaba. Noël [email protected]

Immondices visibles de l’extérieur, possibles présences étrangères au site pendant la nuit. Tel est le visage que semble présenter le musée des ruines d’Hippone à Annaba. Pourtant, à y voir de plus près, tout semble fonctionner le plus normalement du monde. Mais la rumeur enfle dans tout l’Est algérien, concernant la vitrine archéologique de la ville de saint Augustin.

RN16 en direction de Souk Ahras et Guelma. Le musée, proprement dit, est divisé en deux parties : un ancien casernement reconverti dans la hâte en 1950 et les ruines, proprement dites, gérées alors par l’académie d’Hippone, une société savante d’archéologues exerçant dans cette ville qui s’appelait encore Bône. Toutes les collections, telles que sculptures, poteries, mosaïques sont montrées au public.

INSALUBREZahia Benkrirda, directrice du musée, nous reçoit chaleureusement dans son bureau. A la foi surprise et scandalisée, elle explique la réelle situation de ce joyaux qu’est Hippone : «Hippone est le seul musée dans toute l’Algérie qui soit ouvert toute la semaine, même le vendredi. Comme vous pouvez le constater, la partie consacrée aux objets d’art est entièrement entretenue, de même qu’une grande partie du musée. Je reconnais qu’une partie, mais une seule partie seulement du musée est squattée par des SDF, ce sont les thermes, mais je vous avoue que j’y ne mets pas les pieds.» Dans ce qui

fut les thermes de ce qui était au temps de l’Empire romain Hippo Regius, les sachets, canettes de bière et autres immondices jonchent le sol. De ce côté-là, aucun touriste ne s’aventure, d’autant que les gardiens sauront empêcher toute tentative. «Personne ne vient ici, affirme l’un d’eux. L’endroit est tellement insalubre qu’il dégoûterait même un habitant des Allemands (quartier populaire situé à la Plaine ouest, ndlr). Vous savez, Mme Benkrirda est une brave directrice, elle entretient bien le musée, elle fait de son mieux pour l’embellir, le rendre accuillant. Je pense que ces rumeurs viennent d’Alger, de la part de gens jaloux de sa compétence, donc, ils cherchent à faire couler le musée et à tout faire retomber sur son dos. Mais nous, nous nous opposerons à tout ça.» Tout en nous faisant visiter le lieux pour lequel elle travaille en son «âme et conscience», Zahia Benkrirda reste fière du travail qu’elle accomplit pour «le bien des Bônois et des visiteurs» : «Le musée est entretenu de ma propre initiative, intérieur comme extérieur. Nous recevons des délégations officielles comme des touristes

tant nationaux qu’étrangers. Nous sommes l’un des seuls musées en Algérie à utiliser un affichage régulièrement à jour. Si un éventuel visiteur constate que le musée est fermé, qu’il le signale auprès des autorités, mais je doute qu’un tel événement ait lieu sauf si nous le signalons au préalable et le panneau d’affichage sera là pour le prouver.»

NAHCHEMA y regarder de près, le musée semble, à l’exception des thermes de Caracalla, extrêmement bien entretenu, si ce n’est qu’une meilleure prise en charge du patrimoine serait souhaitable, mais ceci n’est plus du ressort de Zahia Benkrirda, selon l’un des gardiens : «L’APC devrait intervenir directement, après tout, Hippone c’est aussi la ville de Annaba, elle fait partie de sa commune. Mais il y a aussi le ministère de la Culture qui est loin de faire correctement son travail. Nahchem (j’ai honte), quand des touristes étrangers veulent se rendre du côté des thermes et que l’accès leur est refusé. Ce n’est pas de notre faute, mais il va falloir remédier à ce problème de squattage.» Zahia Benkrirda veut absolument en finir avec cette idée de délinquants qui font du musée leur lieu de villégiature. «Nous n’avons pas de voyoux ou autre dealers ici, s’insurge-t-elle. Les gardiens vous le confirmeront, pas de gang organisé ni de trafiquants de je ne sais quoi. Mis à part ces fameux SDF, rien de violent. Nous faisons de notre mieux. Regardez ces pierres, regardez ces vestiges d’une époque qui nous paraît révolue. Derrière chaque objet, il y a une âme. Par respect pour nos ancêtres, le musée d’Hippone doit continuer à vivre et progresser, et je fais tout pour le laisser en bon état à nos enfants et petits-enfants.»

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El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012 15

VENDREDI 31Clubbing. Alger. A 22h. Soirée Limtless. Confi rmation par email : [email protected]. Au Sheraton. (Staoueli) Tél. : 021.377.777.Clubbing. Béjaïa. A 23h. Soirée Last fi esta. Au Thais Club. Tél. : 0552.997.367.SAMEDI 1Spectacle. Alger. A 20h30. Soirée spéciale humour avec Amine Boumediene, Mohamed Khassani et Kamel Abdet. Au Complexe culturel Laadi Flici. Tél. : 021.740.510.DIMANCHE 2Festival. Béjaïa. 5ème édition du festival culturel local de la musique et de la chanson kabyles. A la maison de la culture.MARDI 4Musique. Alger. A 21h. Concert de musique andalouse avec Imen Sahir et l’association Mezghana. Au Complexe culturel Laadi Flici. Tél. : 021.740.510.

CINE SALON

CINQUENTENAIREOncommémore

l’indépendance au CaireJusqu’au mardi 4. Egypte. Une grande manifestation organisée dans le cadre des célébrations du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. La Maison Sennary dans le quartier de Sayeda Zeinab (Caire).

Onplongedans le fi lm culte de

Belkacem HadjadjDu samedi 1 au vendredi 7. Alger. A 14h, 16h, 18het 20h. Projection de Machahou de Belkacem Hadjadj. Syno : Arezki, un paysan kabyle, recueille Larbi, un jeune homme mourant qu’il ramène à la vie. Pendant sa convalescence, Larbi séduit la fi lle du paysan. Lorsqu’Arezki découvre qu’elle est enceinte, il devient fou de rage et décide, pour venger l’honneur sali de sa fi lle, de partir sur les traces du jeune étranger. Entre-temps, Larbi revient au village et prend en charge la famille d’Arezki. A la salle El Mougar. 2, rue Asselah Houcine. Tél. : 021.736.193.

Onredécouvreles bijoux de nosancêtres

Jusqu’au 1er. Alger. Salon national du bijou traditionnel. Au Palais de la culture Moufdi Zakaria. Plateau des Anassers. Tél. : 021.291.010.

SHOW

Ons’offreune soirée pleine derythmes

Jeudi 6. Alger. A 21h. Concert de rock avec le groupe Atakor et Triana d’Alger. Au Complexe culturel Laadi Flici. Tél. :021.740.510.

EXPOSPeintures. Alger. Jusqu’au 15 septembre. Grafi ka, 30 ans de la jeune Espagne. A l’Institut Cervantès. 9, rue Khelifa Boukhalfa. Tél. : 021.633.802.Artisanat. Alger. Exposition de collection d’artisanat. Au Palais de la culture Moufdi Zakaria. Plateau des Anassers. Tél. : 021.291.010.Peintures. Alger. Jusqu’au 30. Exposition de l’artiste Mahdjoub Benbella. Au Musée d’art moderne et contemporain (MaMa).Peintures. Alger. Exposition «50 ans d’art algérien». Au Musée des beaux arts. Place Dar Essalam El Hamma.Design. Alger. Exposition intitulée «Le design». Au Palais de la culture Moufdi Zakaria. Plateau des Anassers. Tél. : 021.291.010.Architecture. Tlemcen. «De terre et d’Argile». Au Palais des expositions. El Koudia.Sculptures. Oran. Jusqu’au 5 juillet 2013. Expose «Les objets de la résistance». Au Musée national Zabana.

Envoyez vos rendez-vous àFaten Hayed : [email protected]

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El Watan Week-end - Vendredi 31 août 201216 GOSTO

SALAH BEKKA. Producteur et manager

Les multiples rencontres professionnelles ont enrichi mon capital expérience

1 On vous connaît pour vos différentes distinctions et également pour l’initiateur d’importants projets sociohumanitaires. Oui, ce sont de riches expériences. Au-delà de leur but immédiat et de leur concrétisation, ce sont leur corollaire d’union et de fraternité retrouvée qui sont exaltants. C’est toujours valorisant d’être une des parties prenantes d’une action qui profite à la communauté. Cela pour dire que je ne me suis jamais considéré, autre, qu’un unique maillon d’une longue chaîne constituée d’amis de bonne volonté émanant d’horizons professionnels divers sans qui rien n’aurait pu être réalisé, qui ont accompagné dans l’ombre ces vieux et jeunes villageois qui se sont pris en charge et entraidés à concrétiser des projets qui ont, 30 ans après l’indépendance, rapproché les villages de Barbacha de la civilisation. Ceci est d’ailleurs le cas pour toutes nos actions concrétisées à travers le territoire national et à l’étranger.

2 Y a-t-il eu depuis d’autres réalisations ?Oui, nous sommes «entrés» dans le village planétaire par «l’avènement» récent d’internet. Aujourd’hui, au bout du dernier sentier de Barbacha, on se connecte enfin au reste du monde. Et à ce sujet, je saisis l’occasion pour remercier vivement et chaleureusement au nom de la population de Barbacha le président de la République qui a répondu favorablement à nos deux lettres ouvertes qui lui ont été adressées pour aplanir les difficultés qui paraissaient insurmontables. C’est ainsi que les autorités, notamment celle de Béjaïa et d’Amizour, ont conjugué leurs efforts pour faire aboutir le projet.

3 Si on revenait à l’artistique. De Aït Menguellet à Takfarinas, en passant par Khaled et Baâziz, on ne peut pas dire que vous avez travaillé avec des artistes «communs»…C’est vrai, on peut tout dire d’eux, sauf qu’ils sont communs, ils illustrent la diversité et la richesse de la chanson algérienne. Chacun avec sa personnalité est exceptionnel. Travailler avec eux est très enrichissant humainement. Mais autant ils sont différents, autant ils convergent sur un point nodal : le talent.

4 Qu’est-ce qui vous motive pour travailler avec les uns et pas avec les autres ? D’abord, il faut savoir que je n’ai jamais sollicité qui que ce soit ; cela a toujours été une affaire de circonstances. Et je dois avouer que pour le moment ce sont des circonstances heureuses puisqu’elles m’ont fait rencontrer des femmes et des hommes qui ont notablement enrichi mon capital expérience dans ce domaine. Pour revenir à votre question, deux critères sont pour moi décisifs. Le premier, ce sont les qualités intrinsèques de l’homme. Ensuite viennent son désir et sa volonté, voire son ambition d’approcher du plus haut degré du professionnalisme artistique. Ces quatre artistes allient admirablement ces deux critères.

5 C’est avec Aït Menguellet que l’on a découvert vos qualités d’organisateur. Qu’est-ce que vous retenez de lui en premier ?Pour parler de Aït Menguellet, il faut des livres et beaucoup de mémoire. Chaque moment avec lui est à raconter. Alors, vous imaginez 18 années d’une fréquentation assidue et quasi quotidienne. Il est pour moi l’exemple d’un comportement exemplaire. Une éducation qu’il a non seulement transmise à ses enfants, mais qu’il sème aussi au gré de ses rencontres. Dans la vie quotidienne, il est en adéquation avec ses textes : méticuleux et constant. Une seule ombre au tableau néanmoins, professionnellement, Aït Menguellet, une fois rentré dans son village, n’est pas facile de l’en déloger. Il est la ponctualité personnifiée. Il a le respect du temps et de «l’autre». Sa timidité, qui n’est en faite que du respect, est loin de faire de lui un être austère pour autant. Il peut donner un cours magistral sur toutes les facettes de l’humour qu’il affectionne tout particulièrement, contrairement à ce que croient les gens. Il traite gravement de choses légères et légèrement de choses graves, mais dans les deux cas, il offre plusieurs angles de vue avec la même perspicacité et clairvoyance.

6 Après Aït Menguellet, on vous retrouve avec Khaled, cela peut désarçonner plus d’un…Je comprends que cela puisse désarçonner. Moi-même, j’ai l’impression à chaque fois de changer de planète. Ce n’est pas plus mal, ce n’est pas meilleur, ce n’est pas comparable, c’est autre chose. Un autre univers où l’on découvre d’autres mentalités, d’autres méthodes de travail, d’autres aspects de l’humain… C’est enrichissant même si des fois, on l’apprend à ses dépens. «Les expériences qui nous font mal, nous instruisent et nous aguerrissent», disait Benjamin Franklin. Certes, mais elles se paient nécessairement cher et cash !

8 Mais il est aussi connu pour ses frasques notoires avec son épouse…L’épouse de Khaled s’occupe très bien la carrière de son mari. Elle est, je pense, la mieux adaptée à son mode de travail, mais surtout la plus appropriée à l’artiste lui-même. Quant aux frasques qui leurs sont attribuées, si elles sont avérées ! comme on le dit chez nous, souhaitons-leur la paix.

9 De Khaled, «la voix», vous vous êtes retrouvé dans un univers de contestation pure et dure, c’est la rencontre avec Baâziz…Baâziz est un tout autre univers, musical, textuel et comportemental. Avec un talent insolent, il est un «faiseur» de tubes. Mais à l’image de sa chanson, il est ce que l’on peut appeler «un électron libre». Sans «mode d’emploi», Baâziz est insaisissable, voire ingérable. Ce mode d’emploi se résume au respect qu’il attend en retour des autres. Dans le respect mutuel, vous serez en symbiose avec cet artiste. Et là, ça devient un réel plaisir de travailler avec lui. Dans la vie de tous les jours, Baâziz est tout simplement l’exact contraire de ce qu’il incarne sur scène où ses critiques acerbes choquent souvent. Il est l’artiste le plus respectueux des autres et le plus affable que je connaisse. Sous ses «dehors» de rebelle et d’écorché vif, se cache un homme sensible, compréhensif et à l’écoute de sa communauté. Discret, il refuse de médiatiser la plupart de ses concerts humanitaires au profit de diverses associations. Baâziz est aussi un artiste qui a oublié de ne pas être intelligent d’où tout l’intérêt de le côtoyer. Et ce qui ne gâche rien, Baâziz a toujours le sourire et le rire prêt à fuser. Sa bonne humeur est contagieuse.

10 Nous arrivons enfin à Takfarinas…En plus de cette valeur incontournable de la chanson algérienne et l’un de ses meilleurs ambassadeurs, il est aussi un homme qui a un respect aigu des valeurs artistiques, familiales et humaines en général. Professionnellement, Takfarinas est toujours en quête de la perfection. Sachant que ses spectacles sont en fait des shows, il est méthodique, très méticuleux dans son travail, ses exigences vont inévitablement de pair avec ce qu’il offre. Le respect du public est chez lui une véritable obsession. Takfarinas est le chef d’orchestre de sa carrière, il ne s’implique pas exclusivement dans le volet artistique, mais garde un œil sur tout, jusqu’au plus infime détail. Notre collaboration ne fait que débuter, laissons le temps au temps… On verra.

11 Vous êtes dans l’événementiel depuis 24 ans, que pensez-vousde l’organisation en Algérie ?On s’adapte, mais s’adapter n’est pas évoluer. Sur le plan de l’investissement, sur la communication, on ne frôle même pas le minimum encore. Il y a un malaise ! Pourtant, maintenant, les moyens humains et techniques existent. Un artiste dont la carrière est connue et reconnue n’a plus rien à prouver, s’il se produit dans une salle vide, c’est que son public n’a pas été informé. Que dire alors d’un artiste à promouvoir ? Il faut savoir, que même si vous faites

venir l’artiste le plus connu au monde, au café de votre quartier. Si vous ne les mettez pas au courant, les

gens passeront sur le trottoir et ne rentreront pas faute de ne pas avoir été informés, vous serez

tout seul avec votre artiste devant votre tasse de café. Par contre, si vous le faites savoir, votre café sera trop petit pour contenir tous ceux qui se déplaceront pour le voir ! Tout le monde sait qu’au

temps du village planétaire, la communication est la clé, le tremplin vers la réussite de tous projets.

Serial entrepreneur, selon un magazine européen, médaille de chevalier de l’Ordre national du mérite décernée par l’Etat français, Salah Bekka est un homme multiple et déroutant. Parmi ce large spectre d’entreprises qu’il s’entête à réussir, Salah Bekka est aussi un homme de spectacle qui a acquis ses lettres de noblesse parmi les «nababs» du métier en Europe.

7 Et quel est le trait de caractère qui vousa marqué chez Khaled ? Khaled c’est Khaled. Vous savez, on ne naît pas gentil, on ne naît pas méchant, c’est l’environnement dans lequel on évolue qui fait que l’on soit l’un ou l’autre. Seulement, Khaled, je crois que «l’on peut» dire qu’il fait exception, car je pense vraiment qu’il est né gentil. Sa gentillesse s’exprime par des émotions justes. Contrairement à ce qu’on peut penser, le rire et le sourire de Khaled ne sont qu’extérieurs, une vitrine, ils font partie d’un décor qu’il range dès que les projecteurs s’éteignent. En fait, son rire se raréfie dès qu’il est loin des lampions et des fans. Un jour, lors d’une séance de dédicaces, sachant que sont moral était déjà au plus bas, il affichait toujours son inamovible sourire. Inquiet, je lui demande, si ce n’est pas trop pénible pour lui ; résigné, il eut cette réponse : «Oui ! mais eux ne le savent pas…» Khaled, il est aussi cela. Pour moi, Khaled, c’est la voix.

Ahmed [email protected]

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Lire l’intégralité de l’interview sur :www.elwatan.com

Page 15: el waten week end

Samedi 25 août, 17h, quelque part dans le centre de Paris. Un café intitulé affectueusement «Café de Pierre» comme si les dirigeants nous ouvraient leur cœur et tout le reste. J’y suis, attablé en terrasse, un café sans sucre et la clope prête à l’emploi. D’abord Beloufa entre en piste. Prénom : Farouk, métier : cinéaste maudit, film culte : Nahla, Filmographie : néant, signe particulier : le Destin ne l’aime pas ! Face à moi, les cheveux en bataille, l’œil toujours vif et un café noir entouré de sucrettes. Dix minutes plus tard, ce sera Allouache qui traversera le café pour nous rejoindre. Main discrètement tendue, sourire esquissé pour Beloufa et bière fraiche face à lui. Prénom : Merzak, métier : cinéaste algérien, film culte : Omar Gatlato. Filmographie : dent de scie, signe particulier : il fume des cigarettes électroniques. Deux noms illustres du cinéma algérien, pas celui qui nationalisa les foules et la pensée, celui qui vit. RDV pris pour discuter de l’année 67, d’un pays en transition ou en construction, et

d’une école de cinéma, la seule dans l’histoire du pays, et qui donnera la possibilité à quelques hurluberlus de faire de beaux bras d’honneur et d’où sortiront les premiers films d’Allouache et Beloufa, des courts perdus ! On discute du Présent, puis du passé, jamais de l’avenir. Chemin rarement exploité en ces temps de crise. Pour mieux cerner les enjeux, faut comprendre l’Algérie post-indépendance. Allouache : «L’Algérie était devenue un pays supporté et qui se traduisait par une émulation de la présence des étrangers. Aujourd’hui, le jeune algérien ne peut se douter de l’importance d’une capitale telle qu’Alger au milieu des années 60. On pouvait rencontrer n’importe qui, n’importe où, quelque chose se créait et qui participait au quotidien excitant de cette capitale. Ce sont ces gens, aventuriers, aventuristes, coopérants, sans doute auréolés d’un romantisme dû à une indépendance encore fraiche, qui venaient par centaines, alors qu’au sein du FLN, des choses catastrophiques se tramaient. Farouk et moi, sommes le résultat de cette émulation.» Puis le cinéma. Cette école créée en 64, gérée principalement par des Polonais, techniciens et autres réalisateurs dont Kaminski et provenant de la fameuse école de Lodz (celle où sont sortis les Skolimowski et autre Polanski). Plusieurs étudiants fennecs, dont Beloufa et Allouache, viennent tenter leur chance. Ils n’ont pas le choix, incapable de faire autre chose et trop passionné par le cinéma pour aspirer caresser une autre activité. Dans un premier temps, beaucoup de théories, on voit des films, on disserte, on vomit de l’analyse, on découvre des sensations insoupçonnés. La cinémathèque d’Alger devient le haut-lieu de la cinéphilie algérienne. Allouache hume sa cigarette des temps modernes et lance : «Nous allions voir les films, nous en discutions avec Kaminsky, quelque chose d’étonnant prenait forme. Très vite, l’envie de faire des films est arrivée. Nous avions des idées assez romantiques, traversés par le cinéma paupériste, populaire. Nous étions très subversifs, contre le coup d’état du 19 juin 1965, et d’ailleurs, nous avions été arrêtés par la gendarmerie car nous scandions dans les rues : «Vive Ben Bella !». Nous étions inconscients. Je pense qu’aujourd’hui, il y a deux formes d’artistes : l’officiel et l’autre. Nous étions «l’autre»

Très vite, l’envie de faire des films pointe le bout de son nez. Entre 64 et 67, plusieurs vagues viennent déferler sur la capitale algéroise. Boumediene prend le pouvoir, les polonais de

l’institut retournent chez eux et ce sont les français qui prennent le relais. Les films seront faits, muets, inversible 16 et dénués de négatifs. Beloufa filmera dans Situation de transition, le portrait d’un homme aux prises avec son entourage, tandis qu’Allouache suivra un jeune homme de Bab-El-Oued, grand chapardeur dans Le Voleur. Une

projection sera organisée à la Cinémathèque d’Alger sous un programme judicieusement nommé : «Alger vu par…». Et les problèmes débuteront : «Là où les

choses se sont enclenchées, c’est lorsque Guy Hennebelle a écrit son papier sur nos films de fin d’études dans El Moudjahid, un article dithyrambique où il soulevait la fraicheur de nos films. Je crois qu’à cet instant précis, nous avons été pointés du doigt par ceux qui ne voyaient dans le cinéma algériens, que des sujets autour de la guerre de libération et autres thématiques nationalistes. Notre démarche était réellement éloignée de ce cinéma. Nous étions tout de même les premiers à filmer des choses du présent. Peut-être que nous étions plus dans la

provocation, plus rock’n’roll ! Dans un pays où il était question de planification, rien n’était réellement planifié. Quand nous sommes revenus plus tard de

l’IDHEC, que nos diplômes n’avaient pas été reconnus, les responsables nous ont bien certifiés que nous n’étions pas prévus dans cette planification. 45ans

plus tard, j’ai l’impression de n’avoir jamais été impliqué dans cette planification. Je crois que cette configuration a persisté et qu’elle est encore présente dans le cinéma algérien d’aujourd’hui.» Beloufa écoute son ami,

acquiesce tristement d’un signe de tête, commande un autre café tout en poursuivant : «Nous étions plus insouciants. Nous étions plus dans la légèreté,

dans l’humour. Je me souviens de Merzak habillé comme Jacques Dutronc car fou de ses chansons. Moi, passionné de Godard, d’Antonioni. Nous étions des francophones. Nous suivions la vie culturelle

européenne ou dans le monde. Il y avait des rails. Nous n’avons jamais suivi cette ligne. Et donc une réputation s’est créée autour de nous. Une fausse réputation. Pour moi, nous

pratiquions un cinéma vivant !»2012. Ces premiers films sont pratiquement

irrécupérables, perdus dans la nature. L’ancien directeur de la Cinémathèque, Boudjemaa

Karèche, tenta en vain de les trouver. Puis Allouache annonce, souriant mais faussement optimiste : «le projectionniste de la Cinémathèque me disait que les films

auraient été retrouvé à la cinémathèque de Blida (où il y avait des archives). Mais je n’ai pas vraiment de confirmation. Ils auraient été remis à la Bibliothèque nationale ou aux archives nationales. Si c’est vrai, ils doivent être dans un état catastrophique. Je pense qu’il ne faudrait pas ouvrir les boites. Mais il faudrait vérifier auprès de ces services. Si nous les trouvons, et que nous arrivons à les numériser, ce serait formidable.».Deux heures d’entretien. Journée terminée, Beloufa et Allouache se serrent la main, chacun part de son côté. Prochaine étape : la cinémathèque de Blida et les archives de la Bibliothèque nationale. L’espoir est encore maintenu. Au départ, deux films perdus. Au final, une légende qui se transforme en réalité. A suivre ! ■

A la recherche des films perdus

El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012 C RÉTRO 17

Samir [email protected]

Le cinéma regorge de ces films censurés, traficotés et parfois perdus dans des caves souterraines où la lumière de la pellicule est restée de marbre. Cet été, retrouvez chaque semaine notre feuilleton sur ces films qui continuent de susciter des mystères et dont les histoires tristes et rocambolesques démontrent qu’il est toujours possible, en 2012, de croire en l’innocence du 7e art.

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El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012RELAX18

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Que voir à la télé ce soir ?

El Watan Week-end

édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 61 008 000 DA.

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Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés

ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet d’aucune

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LA SÉLECTION DE SALIM MESBAH

EL WATAN WEEK-END se fait chaque vendredi le relais d’«Un Toit pour Chat. Un Chat

pour Toi !», groupement constitué d'un petit nombre de particuliers qui recueillent, soignent,

vaccinent et stérilisent autant d'animaux que leurs moyens personnels le permettent. La stérilisation constitue le point d'orgue de leur action. Les animaux sociables sont proposés à

l'adoption sur leur page Facebook après un moyen séjour en famille d'accueil et les autres sont réintroduits dans leur environnement habituel et deviennent ainsi des chats libres complètement sous contrôle. «Un Toit pour Chat. Un Chat pour Toi !» n'est pas un refuge et ne fonctionne que grâce à l'aide que représente la prise en charge des animaux par des familles d'accueil temporaires. Ils encouragent tous les citoyens responsables à faire de même au niveau de leur quartier et les invitent à s'aider de la page Facebook afin de trouver des familles d'accueil/foyers à leurs protégés. Aucune participation financière ne vous sera demandée !

Email : [email protected]

Page Facebook : (ALGER) Un Toit pour Chat.

Un Chat pour Toi!

Jerry est un adorable chat mâle de 6 mois. Il est adorablement câlin, doux et adore se faire porter. Jerry est vacciné, traité contre les puces et propre.

Pour adoption, contactez-nous à cette adresse : [email protected] ou à numéro 0551 17 25 41.

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Les agents du NCIS sont parvenus à arrêter «Le Caméléon», mais lors de son interrogatoire, ce dernier joue au chat et à la souris avec eux. Il leur révéle notamment qu'il détient dans un lieu tenu secret un agent de la NSA, Atley, qui a eu accès à des informations classées secrètes sur le programme nucléaire iranien. Ainsi son plan machiavélique n'a pas été interrompu par son arrestation ! «Le Caméléon» propose de relâcher l'analyste de la NSA en échange de sa propre libération. Callen va devoir faire un choix entre son devoir et son désir d'en finir avec ce criminel venu de France...

Eté 1979, à Lilian, dans l'Ohio. Joe Lamb, qui a perdu sa mère dans un accident, tourne un film en super 8 avec ses amis près de la gare quand un camion vient se mettre sur les rails et provoque le déraillement d'un convoi militaire. En s'approchant, les adolescent tombent sur leur professeur de biologie, qui leur ordonne de fuir. Peu après cet accident, d'étranges événements se produisent en ville : les chiens errants disparaissent, ainsi que certaines machines et quelques habitants. Cela provoque l'arrivée de l'armée, qui organise l'évacuation de la ville.

- Hawaii : le rêve de DauphinvilleDeux cent cinquante personnes habitent à Dauphinville. Elles ont tout abandonné pour vivre auprès des dauphins.- Le requin-baleine à TaïwanTaïwan est le premier producteur et consommateur de viande de requin de la planète et aussi un des seuls endroits au monde où l'on mange le requin-baleine.- DuneL'Oregon abrite les plus grandes dunes côtières d'Amérique.

M6. 19h35NCIS : Los Angeles (Série)

Canal+. 19h55Super 8 (Film)

France 3. 19h40 Thalassa (Magazine)

HORIZONTALEMENT

1- Pirate. 2- Chien de chasse. Accord. 3- Tas. Néant. 4- Durillon. Mélangé. 5- Continent. Troublé. 6- Greffées. 7- Tinté. Carte. 8- Infinitif. Vêtements. 9- Poire médicinale. Obtenues.10- Gâteux. Pronom.

VERTICALEMENT

1- Eclatées. 2- Ruminants des Andes. Pare. 3- Romain. Dans. 4- Répétition. Adversaire. 5- Note. Revêtement anti-adhérant. 6- Dure. 7- Pronom. Armes. 8- Salées. Pronom. 9- Roulée. Ferments.10- Amusé. Inaltérés. Sélénium.

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C’est avec trois heures de retard que l’AGO du tandem Amrous-Zedek, tenue au centre de presse du stade du 5 Juillet, hier en fin de matinée, a démarré du fait que le quorum n’a pu être atteint (27 membres sur les 40 que compte l’AG) que vers 12h30. Rappelons que Amrous avait présidé aux destinées du CSA pendant 11 mois, alors que Zedek n’a activé que durant un mois seulement (la saison 2011/2012 ayant été marquée par un conflit féroce entre les deux présidents à propos justement du leadership du club et qui a finalement abouti à une réconciliation surprenante, où le premier nommé a dû céder son poste sous la pression administrative de la DRAL de la wilaya d’Alger).Dans cette AGO, l’on a retrouvé presque au complet les membres du CA de la SSPA, qui, soulignons-le, est l’émanation du CSA.Le secrétaire général, Mehdi Aïzel, a exposé en premier le bilan moral, où il fait état «d’une situation confuse, des activités sportives sporadiques des petites catégories de la section football allant de l’école aux juniors, de relations tendues, de laxisme de la commission des jeunes, échec sur échec dans les compétitions officielles, une libération massives de jeunes joueurs, en somme une saison 2012 en deçà des attentes». Ce triste bilan a tout de même été approuvé à l’unanimité, bien que nous n’ayons pas vu beaucoup de mains levées avec une opposition, celle d’Ahmed Gaceb, pourtant

vice-président du CSA. A propos du mot «réconciliation» contenu dans le rapport, alors que son rédacteur a évoqué «une réconciliation entre Amrous et Zedek» et non ce CSA et celui que préside Amar Brahmia, obligeant le secrétaire général a reformulé la fameuse phrase, qui a prêté à équivoque. Le point le plus chaud aura été, sans conteste, le bilan financier, où il y a eu deux ordonnateurs durant le même exercice. Ainsi l’on apprend à travers la lecture du bilan financier faite par son trésorier Sid Ali Aouf qu’«en 2010-2011 (exercice de M. Amrous), le CSA a reçu une

subvention de la wilaya de 2 milliards 500 millions de centimes, qui ont servi à régler les dettes du CSA et dont 2 milliards ont servi à l’achat de joueurs (Zemmamouche, Ammour, Belkheir et Derrag) pour le compte de la SSPA/MCA (l’opération est-elle légale ?). Et de ce fait, le CSA accumule 2 milliards 700 millions de centimes de dettes à la fin de l’exercice 2011, qu’il traîne depuis 2008». A son tour, M. Zedek, une fois aux commandes du CSA, «reçoit une enveloppe du Trésor, par le biais de la wilaya d’Alger, d’un milliard de centimes avec lesquels il paie 50% du staff technique et médical ainsi que

quelques prestataires de services et récupère ses 200 millions de centimes qu’il avait prêté à la SSPA (encore une transaction bizarre)», mais qui, selon M. Zedek, s’est faite dans «les normes légales», pièces justificatives à l’appui «et c’est ce bilan qui sera certifié par le commissaire aux comptes et dont il détient une copie». En dépit d’une contestation émise toujours par M. Gaceb à propos de la transaction entre le CSA et la SSPA qui se pose la question, est-elle légale ? Le bilan financier est adopté à l’unanimité. Reste à savoir maintenant si cette AGO sera agréée par les autorités. Sera-t-elle validée par qui de droit ? Le laisser-faire de la DRAG de la wilaya d’Alger n’aboutira-t-il pas à une fusion des deux CSA parallèles dans la mesure où les bilans moral et financier ont été approuvés en AG (une entité souveraine), car c’était le seul moyen d’extirper cette épine du dos du Mouloudia et faciliter par la même l’intégration du CSA dans le giron de Sonatrach, SSPA/MCA comprise, dans la mesure où le CSA est l’actionnaire majoritaire? Enfin, un chaud débat s’est installé au sein de l’assistance, où certains supporters se sont infiltrés, après que M. Aïzel (SG) ait proposé à l’AG le renforcement de la composante actuelle en donnant la lecture d’une liste nominative. Un point de l’ordre du jour qui aurait dû être évité, puisque que l’on parle maintenant d’unité de rangs et d’un Mouloudia unique.

Abdelmadjid Riad

The chance Barcelone 2012

Debka a touché les «Etoiles»

Mohamed Debka a vécu, une semaine durant, une expérience digne d’un joueur professionnel, en Espagne dans le prestigieux centre de formation du meilleur club du monde, le FC Barcelone. Sélectionné pour représenter l’Algérie avec 99 autres jeunes venus du monde entier dans le cadre du projet de prospection des nouveaux talents, initié par Nike et intitulé The Chance, le natif de Bou Saâda a connu une semaine chargée en émotions. «Croyez-moi, quand j’étais déjà dans l’avion à destination de Barcelone, je ne réalisais pas encore ce qui

m’arrivait», avoue-t-il. Installé à l’hôtel Rey Juan Carlos, Mohamed Debka a croisé la crème du football mondial, avec le champion du monde, l’Italien Marco Materazzi, le néo-Barcelonais, le Camerounais Alexandre Song, le Brésilien du Chelsea, David Luis... Mais ce qui a marqué le plus l’esprit du joueur algérien, c’est lorsqu’il voit débarquer le premier jour de l’entraînement, devant ses yeux incrédules, huit stars du Barça. Mascherano, Alcantara, Sanchez, Andriano, Busquets, Piqué, Pedro et Iniesta sont tous venus saluer les 100 joueurs présélectionnés, leur

prodiguant quelques conseils, tout en s’entraînant quelques minutes avec eux. Ces moments inoubliables resteront gravés à tout jamais dans la mémoire de Mohamed et des autres jeunes. «C’est déjà un rêve que de pouvoir croiser des joueurs comme Piqué, Pedro et Iniesta, alors partager des moments avec eux en jouant même au ballon, c’est vraiment exceptionnel», relève l’Algérien. Pour les tests subis afin de désigner les seize joueurs qui effectueront dès le mois prochain une tournée mondiale, Mohamed a été éliminé dès les deux premiers jours au même titre que 48 autres jeunes. Cela l’a profondément affecté : «Jimmy Gilligan ainsi que ses collaborateurs m’avaient reproché de jouer trop collectivement. Ils m’avaient affirmé que j’aurais dû faire parler mon talent. Et dire qu’avant mon départ d’Alger, tout le monde m’avait conseillé de ne pas jouer individuel, mais plutôt pour l’équipe. Mais bon, je ne regrette rien, car cela va me galvaniser à travailler encore plus, et puis cette expérience m’a permis de me faire de nouveaux amis et connaître des gens.» VERS LA LIGUE 1Ses amis se sont l’Algérien Mounir Bourayou, sélectionné pour ce concours sous les couleurs des Emirats arabes unis, et l’Equatorien

Joel Bravo, et ce, malgré le handicap évident de la langue. Mohamed Debka n’a même pas eu le temps de ruminer sa déception, puisque les organisateurs ont fait une autre surprise à tous les joueurs en leur offrant des maillots du FC Barcelone, floqués en leur nom personnel, qu’ils ont trouvés dans les vestiaires. Juste après, ils ont été invités à assister au match de la Supercoupe d’Espagne FC Barcelone – Real Madrid, qu’ils ne sont pas près d’oublier. En Espagne, Debka avait discuté avec l’agent du joueur Rafik Halliche, l’Espagnol Gonçal Pérez. Mais avant de songer à une carrière professionnelle et à l’équipe nationale, il devra d’abord signer un contrat professionnel avec un club algérien. Pour l’heure, l’ancien joueur de l’A Bou Saâda aurait eu trois contacts avec des clubs de la Ligue 1. «Le technicien Jimmy Gilligan m’avait dit que techniquement j’étais bon. Je devais seulement m’améliorer sur le plan physique. Il a aussi insisté sur le positionnement sur le terrain, selon l’évolution de la rencontre, soit lorsqu’on est en position défensive ou offensive», conclut le sélectionné algérien. Mohamed Debka a aujourd’hui hâte de signer un contrat afin de pouvoir mettre en pratique toutes ses connaissances acquises à Barcelone.

Farouk B.

CSA/MCA

Bilans moral et financier du tandem Amrous-Zedek approuvés

Supercoupe d’Eu-rope Chelsea-Atletico

Madrid, dernière fois

à Monaco

La Supercoupe d’Europe, entre le vainqueur de la Ligue des champions, Chelsea, et le vainqueur de l’Europa League, l’Atletico Madrid, match officiel et de gala qui lance la saison européenne, se déroulera pour la dernière fois à Monaco ce soir à 19h45. Le stade Louis II organisera donc sa 15e et dernière affiche du genre. Désormais, la Supercoupe d’Europe tournera parmi les 53 fédérations qui composent l’UEFA : Prague en 2013, Cardiff en 2014, Tbilissi en 2015. Mais pour cette dernière sortie sur le Rocher, la Supercoupe bénéficiera encore d’un casting princier. L’Ivoirien Didier Drogba n’est plus à Chelsea, mais le Tchèque Petr Cech, un des meilleurs portiers au monde, est toujours dans les buts. Et cette année, la petite merveille dans les rangs des Blues, c’est l’international belge Eden Hazard. Venu de Lille, le jeune homme de 21 ans fait des merveilles pour ses premiers pas en Premier League et il n’y a sans doute pas de hasard. L’équipe madrilène compte aussi dans ses rangs une terreur des surfaces, l’avant-centre colombien Radamel Falcao «El Tigre». «Ils ont une équipe fantastique et Diego Simeone est un très bon coach, très expérimenté», a commenté Roberto Di Matteo, entraîneur de Chelsea.

Le Real bat

le Barça 2-1

et remporte le trophée

Le Real Madrid a remporté, mercredi, la Supercoupe d’Espagne 2012 en battant le FC Barcelone 2-1 à Madrid, parvenant par cette victoire à renverser un résultat du match aller qui lui était pourtant défavorable (défaite 3-2 au Camp Nou). Higuain (10’) et Ronaldo (19’) ont inscrit les buts pour les Madrilènes au cours d’une première période largement à l’avantage du Real. Le Barça, à dix dès la 28’ pour une faute d’Adriano, aura lui réduit le score juste avant la pause par Messi, sur coup franc (45’).

Ligue des

champions

LES GROUPES ◗ Poule A FC Porto, Dynamo Kiev, Paris Saint-Germain, Dinamo Zagreb◗ Poule B Arsenal, Schalke 04, Olympiakos, Montpellier◗ Poule C Milan AC, Zenit Saint-Pétersbourg, Anderlecht, Malaga◗ Poule D Real Madrid, Manchester City, Ajax Amsterdam, Dortmund◗ Poule E Chelsea, Chakhtar Donetsk, Juventus, Nordsjaelland◗ Poule F Bayern Munich, Valence, Lille, Bate Borisov◗ Poule G FC Barcelone, Benfica, Spartak Moscou, Celtic Glasgow◗ Poule H Manchester United, Braga, Galatasaray, CFR Cluj

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Sadek Amrous Abdelhamid Zedek

Mohamed Debka à côté

du joueur espagnol

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22 OMNISPORTS El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012

L’IAAF suspend

Megdoud

pour 3 ans

La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) a confirmé la suspension de 3 ans qu’avait infligée la Fédération algérienne à l’athlète, spécialiste du saut, Megdoud Rédha Arezki, pour cause de dopage. La suspension a pris effet pour Megdoud le 6 juin 2012, et ce, jusqu’au 5 juin 2015. C’est la plus grande sanction qu’avait prise la FAA à l’encontre des athlètes algériens reconnus coupables de dopage. Le sauteur Megdoud a été contrôlé positif à la stanozolol et au methenolone, lors du meeting de Namur en Belgique disputé le 16 mai dernier, où il a terminé 7e au concours du saut en longueur (6,95 m). Faut-il rappeler que Megdoud, qui était suspendu provisoirement par la FAA, a refusé de subir l’expertise de l’échantillon B. Par ailleurs, rien n’a filtré sur le cas de l’affaire du dopage des athlètes algériens ,Larbi Bouraâda et Zehra Bouras, qui avaient fait l’expertise de l’échantillon B en juillet.

C. B.

Tir sportifLa Ligue de

Tipasa veut

«cibler»

les jeunes

L’une des plus importantes ligues nationales de tir sportif, en l’occurrence celle de Tipasa, renoue avec les activités pour la saison 2012-2013. Prenant option pour un travail de massification et de développement profond, les dirigeants de cette discipline de la wilaya, misent sur l’activité de l’école spécialisée dans les trois disciplines, à savoir, tir à air comprimé en pistolet et carabine 10 m ainsi que le tir à l’arc 18 m. La session a été ouverte le 28 août pour les filles et garçons de moins de 14 ans. Profitant des installations du complexe de tir de Chenoua, les encadreurs tâcheront, tous les week-ends, de faire de l’initiation, de la détection et de la sélection. Le président de la ligue, Ahmed Ferhat, enthousiasmé par une telle initiative dira : «Pour booster notre discipline et prétendre à des performances futures, travaillons avec les jeunes.» S. R. O.

Le président de la Fédération algérienne de volley-ball, Mustapha Lemouchi, a procédé à l’installation, hier en fin de matinée, du nouveau sélectionneur national, seniors messieurs, Mourad Sennoun, en remplacement de Kamel Imloul, au siège de la Fédération à Dely Ibrahim (Alger).

«Mourad Sennoun s’engage avec la FAVB pour un contrat d’une année, jusqu’au Championnat d’Afrique 2013. Il aura pour objectif, avec son adjoint, Mourad Hammouche (ancien entraîneur national cadets garçons), de reconquérir le titre continental, à l’occasion du 19e Championnat d’Afrique des nations seniors garçons, prévu en septembre ou octobre 2013. Cette compétition demeure l’objectif principal de la FAVB, d’autant plus que les trois premiers du classement vont pouvoir valider leur participation au Championnat du monde messieurs, prévus à Varsovie (Pologne), et ce, du 1er au 15 novembre 2014», a précisé le président de la FAVB. Entre-temps, il y aura des compétitions intermédiaires, dont le 17e Championnat arabe des nations.Dans ce contexte, l’Union arabe de volley-ball attend toujours la confirmation de la Fédération tunisienne, quant à l’organisation du 17e Championnat arabe des nations, durant la deuxième moitié du mois de novembre 2012. En cas d’un éventuel désistement, l’UAVB confiera la tenue de cette joute à l’Egypte. Il y aura aussi les

17es Jeux méditerranéens, à Mersin en Turquie, programmés du 20 au 30 juin 2013, a noté Mustapha Lemouchi. Quant au nouveau coach, Mourad Sennoun, celui-ci s’est dit «ravi de driver l’équipe nationale avec laquelle j’ ai tout gagné durant une quinzaine d’années, dont une décennie comme capitaine. J’ai fait partie de la génération dorée qui a remporté le Championnat d’Afrique à deux reprises, en 1991 au Caire et en 1993 à la

salle Harcha face à la Tunisie. L’équipe avait aussi pris part aux Jeux olympiques de 1992 à Barcelone et aussi au Championnat du monde en 1994 à Athènes (Grèce)», a-t-il indiqué. L’ancien joueur du RAM Alger, du NA Hussein Dey et du MC Alger a eu une expérience professionnelle au club de Narbonne en France. En tant qu’entraîneur, il a notamment drivé l’USM Blida, le CS Sfax (Tunisie) et l’équipe de Dubaï aux Emirats arabes unis. En sélection A, il avait déjà exercé en tant qu’adjoint en compagnie de Hassen Allouche (NAHD) avec lequel il a décroché le titre de Champion arabe des nations à Amman en 2000 (Jordanie). A signaler que le successeur de Kamel Imloul est titulaire du diplôme de 2e degré de la Fédération internationale et il est également technicien supérieur en sport. Questionné sur son objectif, Mourad Sennoun dira : «Quand j’étais joueur, j’avais toujours un tempérament de gagneur et je veux inculquer cela à mes joueurs. Ma mission sera difficile face à des nations comme la Tunisie, l’Egypte ou le Cameroun, mais je suis très optimiste. On a des potentialités qu’il faudra exploiter. Dans ce contexte, je compte présélectionner une vingtaine de joueurs pour le 1er stage, prévu du 1er au 10 septembre à Alger. Toutefois, mon souci reste le retard dans la reprise des entraînements pour certains clubs. Mon souhait est que le championnat national débute le plus tôt possible, maximum fin septembre. Dans ce sillage, une réunion de concertation est prévue le 13 septembre prochain avec les entraîneurs des clubs pour discuter avec eux sur les priorités de l’équipe nationale seniors, qui reste ouverte à tous les joueurs performants quel que soit leur âge. Mon ossature reposera sur certains cadres comme Ali Kerboua (Nancy) et Mohamed Cheikhi du MB Béjaïa, qui vient de rejoindre le club émirati El Wasel», conclut le nouveau coach national.

Le coureur américain Lance Armstrong défie les instances américaines antidopage en disant ne pas craindre le rapport qu’elles doivent remettre à l’Union cycliste internationale, qui devra ensuite entériner sa radiation à vie du cyclisme professionnel. Venu à Montréal pour participer au Congrès mondial sur le cancer, le Texan avait invité ses fans à venir courir à ses côtés sur les sentiers du Mont Royal, la montagne qui s’élève au milieu de la métropole québécoise. «C’est mon idée et c’était une idée folle», a-t-il déclaré au début de sa course de 7,5 km, au milieu d’environ un millier de personnes qui avaient répondu à son appel lancé la veille sur Twitter. Interrogé par l’AFP à la fin de son jogging, il est brièvement revenu sur la décision prise vendredi dernier par l’Agence antidopage américaine (Usada) d’annuler l’ensemble de ses résultats depuis 1998, dont ses sept victoires en Tour de France, entre 1999 et 2005. «Non, non, je n’ai absolument pas peur du rapport d’enquête que doit remettre l’organisme américain à l’Union cycliste internationale (UCI), qui devra ensuite valider les sanctions prises par l’Usada», a-t-il lâché. L’instance avait annoncé vendredi dernier que le coureur d’Austin, 40 ans, avait été déclaré «inéligible à vie» et que «tous ses résultats en compétition étaient invalidés du 1er août 1998 à la date présente» en raison de son refus de

poursuivre la procédure d’arbitrage indépendante qu’elle menait. L’Usada avait expliqué avoir en sa possession «plus d’une douzaine» de témoignages et des «données scientifiques» pour étayer ses accusations.

J’AI GAGNÉ SEPT FOIS LE TOUR DE FRANCE Plus tôt dans la journée, Armstrong avait déjà fait mine de relativiser le jugement de l’agence : «Mon nom est Lance Armstrong, je suis un survivant du cancer (...) Eh oui, j’ai gagné sept fois le Tour de France!», a-t-il lancé à la tribune du Congrès mondial, suscitant rires et applaudissements nourris par l’assistance. «Et pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, je vous aime !», a-t-il ajouté, tout sourire. Revenant sur son combat contre le cancer des testicules, diagnostiqué en 1996, tout en se disant choyé par le destin, il a souligné que sans le soutien des médecins, il n’aurait pas pu rebondir : «Quoi qu’en disent les gens, je n’aurais pas pu gagner le Tour de France sept fois.» Dans une allusion voilée à ses déboires avec les instances antidopage, le cycliste a assuré que «le fardeau (de la lutte contre le cancer) étant si important, il ne faut pas se laisser distraire». «Je ne me laisserai pas distraire, il y a trop à faire», a-t-il répété, avant d’annoncer que sa fondation Livestrong allait verser 500 000 dollars au Congrès afin notamment de financer des

traitements dans le monde. La décision de l’Usada n’a aucunement fait ciller les organisateurs de ce rassemblement scientifique. «La communauté anticancer est derrière lui», avait ainsi indiqué lundi à l’AFP la présidente élue de l’Union internationale contre le cancer, Mary Gospodarowicz. AFP

Nacer [email protected]

Un grand travail attend Mourad Sennoun et son staff

Volley-ball

Contrat d’un an pour Sennoun et la CAN-2013 comme objectif

Cyclisme Armstrong défie les instances antidopage

Le champion olympique algérien du 1500 m, Taoufik Makhloufi, participera officiellement vendredi prochain 7 septembre au meeting de Bruxelles, comptant pour la finale de l’édition 2012 de la Ligue des diamants. C’est ce que nous a annoncé, hier, Wilfried Meert, l’emblématique directeur de la réunion de Bruxelles. Il s’agit de la 3e participation de l’année de Makhloufi

sur le 1500 m après le meeting de Rabat (2e en 3’ 34’ 53) et celui de Monaco (5e en 3’30’’80). A cet effet, Makhoufi, qui est resté sur un excellent temps sur le 800 m (1’43’’71) lors du récent meeting de Stockholm, sera l’une des attractions sur la piste du stade Roi Baudouin et ce sera une occasion pour lui de descendre sous la barre des 3’30’’. Chafik B.

Meeting de BruxellesTaoufik Makhloufi sera au départ du 1500 m

Lance Armstrong se défend toujours

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El Watan Week-end - Vendredi 31 août 2012 23HANDISPORT

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La reine Elizabeth II donne le coup d’envoi

KAMEL KARDJENA. Champion olympique du lancer du poids

La volonté, ma première source de motivation

La vasque du Stade olympique de Londres s’est de nouveau embrasée mercredi soir, devant 80 000 spectateurs enthousiastes venus malgré le froid assister à la cérémonie d’ouverture des XIVes Jeux paralympiques, les plus importants jamais organisés. La flamme est arrivée par les airs, portée par un soldat britannique blessé en Afghanistan. Apparu au sommet d’une tour de 115 mètres, il est arrivé au milieu du stade grâce à un filin, avant de transmettre la torche à un athlète malvoyant de la délégation britannique. Enfin, la vasque, formée de plus de 200 flammes, a été allumée à minuit pile par Margaret Maugham, qui remporta une médaille d’or aux premiers Jeux paralympiques à Rome en 1960. Un immense feu d’artifice, accompagné par la chanson I am what I am (je suis ce que je suis) interprétée par l’artiste britannique Beverley Knight, a ensuite clos une cérémonie placée sous le signe de la science — et des parapluies —, bien plus modeste et moins exubérante que la soirée d’ouverture des JO le 27 juillet. La reine Elizabeth II, vêtue d’un ensemble couleur champagne, avait un peu plus tôt donné le coup d’envoi des jeux, organisés jusqu’au 9 septembre, auxquels doivent participer environ 4200 athlètes venus de 166 pays. «Je déclare ouverts les Jeux

paralympiques de Londres 2012», a-t-elle dit, accompagnée de son petit-fils, le prince William, et son épouse Kate, ou encore du prince Albert de Monaco. Les spectateurs ont pendant plus de trois heures assisté à cette cérémonie baptisée «Enlightenment», en hommage au siècle des Lumières et marquée par la présence du célèbre astrophysicien handicapé Stephen

Hawking. «Bienvenue à la maison», a déclaré le président du comité d’organisation, Sebastian Coe. C’est en effet en 1948, à l’hôpital de Stoke Mandeville, qu’est né le mouvement paralympique grâce à un médecin qui eut l’idée d’organiser une compétition sportive internationale pour des blessés de guerre. De cette initiative naîtront, en 1960,

les Jeux paralympiques. Londres 2012 constitue «un moment très important pour les personnes handicapées partout dans le monde», a aussi affirmé M. Coe tandis que Philip Craven, président du Comité international paralympique, voyait dans cette compétition «un rêve devenu réalité». AFP

Une cérémonie d’ouverture riche en couleurs

Jeux paralympiques

Médaillé d’or lors des Jeux paralympiques de Pékin, en 2008, l’Algérien Kamel Kerdjena s’apprête à défendre son titre olympique, dès demain, à Londres, dans l’épreuve du lancer du poids F33-34/52.

● Vous vous apprêtez à défendre votre titre paralympique dès demain. Etes-vous prêt pour la compétition ?

Absolument. Je me sens prêt aussi bien psychologiquement que physiquement. J’espère vraiment être à la hauteur de cet important événement.

● En tant que champion de Pékin, cette fois-ci, on va vous attendre dans la compétition du lancer du poids. Est-ce que cela ne va pas être une pression supplémentaire sur vous ?

C’est un peu vrai, d’autant plus qu’il faut savoir que le niveau va en s’améliorant d’une édition à une autre. Pour conserver le titre olympique, ça ne sera pas chose facile, mais je compte faire tout mon possible pour y parvenir.

● Pour devenir champion paralympique, vous avez sûrement dû cravacher dur. Peut-on connaître les conditions dans lesquelles vous avez travaillé ?

La volonté est ma première source de motivation, laquelle anime, d’ailleurs, tout athlète handicapé, car mis à part le sport, celui-ci n’a pas

autre chose à faire pour s’affirmer. C’est pour cette raison qu’on essaye de donner toujours le meilleur de nous-mêmes afin de briller dans les grands événements.

● Y a-t-il des compétitions régulières pour le handisport en Algérie ?

Les compétitions ne sont pas nombreuses en Algérie. Il en est de même pour celles qui se déroulent à l’étranger. On tente, toutefois, de compenser ce manque par les stages ici en Algérie et aussi la multiplication des entraînements.

● Combien de temps consacrez-vous à l’entraînement par semaine ?

Je m’entraîne quatre fois par semaine, à

hauteur de 2 heures et demie par séance.● Depuis votre médaille d’or remportée en

Chine, est-ce que votre situation socioprofessionnelle s’est améliorée?

S’il est vrai que j’ai un travail, je n’ai toujours pas obtenu de logement social, même si, aujourd’hui, je suis marié. Depuis 2008, j’ai frappé à toutes les portes pour trouver une solution à mon problème sans résultat. Je n’ai reçu aucune aide à ce jour.

● En tant qu’athlète, comment pouvez-vous expliquez le fait que les sportifs du handisport puissent décrocher toujours plus de médailles que les valides ?

Le mérite revient aux entraîneurs et à la Fédération qui essayent de mettre les sportifs dans les meilleures conditions pour le jour J. Il ne faut pas oublier aussi les athlètes, car leur plus grande fierté est de pouvoir faire hisser le drapeau algérien lors des grandes compétitions comme les Jeux paralympiques. Et cela s’est confirmé lors des différentes éditions. Si nous manquons de moyens, on a réussi, grâce à notre volonté, à nous imposer sur le plan international.

● L’Algérie espère faire aussi bien qu’à Pékin, sinon mieux. Pensez-vous que ce but est réalisable ?

J’espère qu’on pourra atteindre cet objectif. Et comme je l’ai dit, il faut s’attendre à un niveau rélevé lors de ces Jeux. En tout cas, moi, je ferai mon possible pour décrocher une médaille. Aux autres athlètes d’en faire de même.

● Alors vous visez la médaille d’or comme à Pékin…

J’espère offrir une nouvelle médaille d’or à l’Algérie et lui faire honneur. C’est mon souhait le plus cher dans ces Jeux.

Des champions

en quête de

reconnaissance

Fierté de l’Algérie lors des grandes compétitions internationales, les athlètes de handisport sont toujours en quête de reconnaissance dans leur propre pays. En effet, malgré 38 médailles (15 or, 7 argent et 16 bronze), remportées lors des cinq éditions auxquelles l’Algérie avait pris part, les sportifs de handisport souffrent de la marginalisation. Le président de la Fédération algérienne de handisport, Sid Ahmed El Asri, a bien voulu parler de la situation de ses athlètes : «Par rapport aux années précédentes, je peux dire qu’il y a une amélioration dans la prise en charge des athlètes handicapés. Il y a une politique dans ce sens, mais on ne peut pas dire que tout va bien», explique-t-il avant d’ajouter que le statut de l’athlète médaillé lui offre le droit à une prime et un poste de travail. «Le problème qui reste en suspens, c’est que les postes de travail dans la Fonction publique sont souvent des postes budgétaires. Ce qui fait que certains athlètes n’ont pas encore eu de travail», déplore le président de la FAH. Le champion paralympique de Pékin, Kamel Kardjena, lui, est toujours à la recherche d’un logement depuis 2008, et sa situation n’a pas changé depuis, même s’il a aujourd’hui une famille à charge.

Un autre athlète dira : «Mis à part une prime de 150 millions de centimes et un cadeau, notre médaille ne nous a pas apporté grand-chose.» C’est pour cette raison que le président, Sid Ahmed El Asri, lance un appel aux responsables concernés afin de revoir le statut des athlètes handicapés : «Si un athlète valide décroche une médaille olympique, il obtient 100% de sa prime, alors que l’athlète handicapé n’aura que 50% de cette prime. On ne va pas dire qu’on veut la même prime que l’athlète valide, mais au moins 90%, surtout que celle-ci servira à améliorer les conditions sociales de ces athlètes.» Ce serait, en effet, une humiliation de plus que ces athlètes sombrent dans l’oubli dès que les clameurs du Stade olympique de Londres s’estompent. Ces champions méritent bien mieux que ça ! F. B.

Farouk [email protected]

Allek-Kardjena, deux générations

de champions

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El WatanVendredi 31 août 2012

Le champion paralympique de 2008, qui concourt dans la compétition des malvoyants dans la catégorie des -60 kg, n’a pu rééditer le parcours qu’il avait réalisé à Pékin, où il s’est adjugé la médaille d’or. Cette fois-ci, il a n’est pas parvenu à atteindre la finale, en s’inclinant en demi-finale devant le Chinois Li Xiaodong par ippon. Pourtant, tout avait bien commencé pour l’Algérien qui avait réussi à s’imposer au cours de la journée devant le Mongol Aajim Munkhbat par ippon avant de prendre le meilleur sur l’Anglais Ben Quilter, grâce notamment à deux yuko. Finalement

l’Algérien s’est rattrapé en s’imposant lors du combat pour la médaille de bronze. Mouloud Noura s’est imposé devant le Sud-Coréen Lee Min-Jae par ippon, hier, en fin de journée à la salle Excel North Arena de Londres. L’autre champion paralympique de Pékin dans la catégorie des -66 kg, Sid Ali Lamri, lui, a été éliminé d’entrée par le Japonais Hirose Makoto à la suite d’un yuko. C’est une déception pour le judo algérien qui,

rappelons-le, avait décroché deux médailles d’or. L’équipe algérienne de goalball, qui a fait son entrée en compétition, hier, s’est malheureusement inclinée devant la Corée du Sud sur le score de 4 à 3. Ce soir, la sélection algérienne affrontera la Belgique à 21h. Tous les espoirs algériens se portent désormais sur l’athlétisme avec l’entrée aujourd’hui de plusieurs athlètes, notamment le champion paralympique, Karim Betina. Ce dernier va

prendre part, à partir de 10h, à la compétition du club throw, de même que Louari Behlaz. D’autres Algériens seront en compétition avec Sofiane Hamdi sur 200 (T37) dans la première série à 11h33. Zine Eddine Sekhri et Nasser Djamil vont concourir sur 400m dans l’épreuve des T13. La compétition devrait débuter à 10h55. Fatiha Mehdi entrera en compétition à 20h10 dans l’épreuve du disque (F40) avant que Allel Boukhalfa ne boucle cette journée d’athlétisme pour les Algériens dans l’épreuve du 100 m dans la compétition des T35, à 20h30. Il faut, enfin, relever que plusieurs records du monde ont été battus lors de cette première journée, notamment en cyclisme et en natation. ■

Le judoka algérien, Mouloud Noura, a décroché la première médaille algérienne à l’occasion des Jeux paralympiques qui se

déroulent à Londres.

Jeux paralympiques

Médaille de bronze pour Mouloud NouraFarouk Bouamama

[email protected]

Mouloud Noura (à droite) ici face

à l’Anglais Ben Quilter