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Société La nouvelle politique pénale de Christiane Taubira : une rupture avec l’ancienne majorité En campagne L’attestation de contrôle d’identité, un outil contre les discriminations Actualité Le Conseil général du Val d’Oise met la carte Imagine’R en danger Dossier Europe : quelles pistes pour sortir de la crise ? EN M UVEMENT Retrouvez-nous sur jeunes-socialistes95.fr Val d’Oise Le journal du MJS Val d’Oise, numéro 14 Octobre-Novembre-Décembre 2012

En Mouvement oct nov déc 2012

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Le journal du MJS Val d'oise

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Société

La nouvelle politique pénale de Christiane Taubira : une rupture avec l’ancienne majorité

En campagne

L’attestation de contrôle d’identité, un outil contre les discriminations

Actualité

Le Conseil général du Val d’Oise met la carte Imagine’R en danger

Dossier Europe : quelles pistes pour sortir de la crise ?

EN M UVEMENTRetrouvez-nous sur jeunes-socialistes95.fr

Val d’OiseLe journal du MJS Val d’Oise, numéro 14 Octobre-Novembre-Décembre 2012

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L’édito

En mouvement

Numéro 14

Octobre-Novembre-Décembre 2012

Sommaire

L’édito p. 2Un journal pour être utiles !

Actualité p. 3Le Conseil général du Val d’Oise met la carte Imagine’R en danger

Dossier p. 4Europe : quelles pistes et quelle stratégie pour sortir de la crise ?

Société p. 7La nouvelle politique pénale de Christiane Taubira : une rupture totale avec l’ancienne majorité

En campagne p. 8L’attestation de contrôle d’identité, un outil contre les discriminations

Interview p. 9Interview du nouveau premier fédéral du PS Val d’Oise : Rachid Temal répond aux questions des jeunes socialistes

Agenda p. 10

Contact et adhésion p. 10

En couverture, les jeunes socialistes du Val d’Oise manifestent devant le Conseil général : au centre, Gérard Sebaoun,

député du Val d’Oise

Un journal pour être utiles !

Les Jeunes Socialistes du Val d’Oise publient depuis maintenant plusieurs années un journal fédéral, intitulé jusqu’ici Fiers d’être socialistes. Il a permis de rendre compte de notre activité militante et d’exprimer notre point de vue sur les questions politiques du moment. Mais à quoi peut servir aujourd’hui la communication à travers la forme d’un journal dans une organisation de jeunesse qui dispose désormais d’un site internet départemental réactif et de comptes alimentés quotidiennement sur les réseaux sociaux ? Nous nous sommes posé cette question et avons choisi de prolonger la parution d’une revue du MJS dans le Val d’Oise, qui ne soit pas simplement un symbole mais un outil de réflexion sur le fond des problèmes auxquels est confrontée la gauche localement et nationalement.

C’est donc la nouvelle formule de notre journal fédéral qui sort aujourd’hui, désormais nommé En mouvement à la suite de notre contribution fédérale pour le congrès du PS 95 qui témoignait déjà de la volonté des jeunes socialistes du département de contribuer à la réflexion collective de notre famille politique. Notre usage du journal a en effet été repensé pour être complémentaire du site internet fédéral rénové jeunes-socialistes95.fr. C’est le site qui sera maintenant le support essentiel de diffusion des actions et actualités du MJS Val d’Oise, relayées sur les réseaux sociaux au plus près des jeunes comme de tous les socialistes du Val d’Oise.

En mouvement a pour sa part vocation à accueillir des articles de fond qui détaillent nos analyses politiques et prennent le recul parfois nécessaire pour approfondir des sujets effleurés dans le temps médiatique. Je profite d’ailleurs de cet édito pour remercier les camarades qui ont rédigé les articles de ce numéro et rappeler que les colonnes de ce journal demeurent ouvertes à tous ceux qui le souhaitent au sein du MJS 95.

Renouvellement de la direction fédérale du PS oblige, on trouvera également ici une interview du nouveau premier secrétaire fédéral Rachid Temal qui revient notamment sur la façon dont se décline au niveau départemental le partenariat entre le Parti socialiste et les Jeunes Socialistes.

Nous ferons aussi intervenir à travers des interviews et échanges les partenaires des Jeunes Socialistes et les acteurs du mouvement social du Val d’Oise. Associations, syndicats, organisations de la jeune gauche, mouvements d’éducation populaire et collectifs mobilisés trouveront leur place dans notre journal, ouvert au-delà du seul MJS pour associer toutes les forces progressistes à la réflexion des socialistes.

C’est ainsi que nous espérons en faire un outil supplémentaire pour être utiles. Utiles à la gauche, aux socialistes, et à la bataille culturelle contre la droite qui reste à mener dans le pays. C’est notre responsabilité de refuser de poser les débats idéologiques dans les termes de l’adversaire. Puisse ce journal y contribuer modestement dans le Val d’Oise !

Léo MoreauAnimateur Fédéral des Jeunes Socialistes

du Val d’Oise

jeunes-socialistes.95.fr, nouveau site fédéral du MJS Val d’Oise

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Octobre - Novembre - Décembre 2012Numéro 14 3ACTUALITé

Le Conseil général du Val d’Oise met la carte Imagine’R en danger

Dans la droite ligne de sa politique depuis qu’elle est revenue aux affaires au niveau départemental, l’UMP s’en prend de nouveau à l’autonomie des jeunes.

Nous avons vu passer le Conseil général du Val d’Oise à droite

le 27 mars 2011. Actuellement, la droite détient 20 sièges à l’assemblée départementale, soit un d’avance sur la gauche. Depuis ce basculement, la majorité UMP-UVO a pris des mesures d’austérité : la baisse des subventions de 22% concernant le milieu associatif a mis certaines structures en difficulté. A celà s’ajoute une hausse des impôts des familles valdoisiennes de plus de 40% sur la période 2011/2012, et, plus récemment, la suppression des bourses aux lycéens et la refonte de la grille tarifaire de Rest’O Collège ont été décidées.

Depuis la rentrée, cette majorité a poursuivi sa politique austère envers les familles valdoisiennes Elle a en effet décidé d’arrêter de subventionner les cartes Imagine’R pour les lycéens non boursiers du Val d’Oise. Le coût de la carte « Optile » a également doublé, puisque son coût est passée de 57€ à plus de 107€ par enfant. Pour la carte Imagine’R, les familles des lycéens du Val d’Oise ont vu le prix doubler également suite à la fin cette subvention départementale.

Désormais, pour 2 zones le tarif est de 314€ à la place de 161€ ;

pour 5 zones il est de 680€ au lieu de 344€. A titre d’exemple, pour un lycéen habitant Magny-en-Vexin devant se rendre dans un établissement de Cergy, le coût de la carte passe de 201,35€ à 394,70 €. Pour un lycéen habitant Ermont et devant se rendre dans un établissement à Paris, la carte passe de 228,80€ à 557,60 €.

Toutes ces décisions sont injustes, elles pénalisent directement les familles, notamment les plus modestes et les plus fragiles.

La majorité UMP-UVO oublie que l’accès au transport pour les jeunes valdoisiens doit constituer une priorité des politiques départementales. Elle va à l’encontre des politiques incitant à l’usage des transports en

commun et ne privilégie donc pas les principes de développement durable. Ce désengagement financier du Conseil général est également un vecteur d’inégalité territoriale en terme de mobilité sur notre département. Il a une incidence considérable sur le budget des familles, ces dernières devant assumer ce coût élevé pour le transport scolaire de leur enfant. L’UMP-UVO oublie surtout de préciser que la Région Ile-de-France prend à sa charge 50% du coût de la carte Imagine’R pour les familles en y consacrant une enveloppe de 52 millions d’euros par an.

Nous constatons que la majorité UMP-UVO persiste dans sa politique inadaptée aux besoins du Val d’Oise, département le plus jeune de France. Elle écarte la nécessité pour notre département d’avoir des priorités en direction de la jeunesse et l’éducation. Une politique ambitieuse au service de la jeunesse et de l’éducation est fortement nécessaire pour l’avenir des jeunes valdoisiens : cette jeunesse ne peut être assimilée à une simple variable d’ajustement budgétaire.

Laure Henaux

Mobilisation valdoisienne

Le MJS 95 a participé à une manifestation le samedi 1er décembre aux côtés des syndicats lycéen (UNL), étudiant (UNEF), des parents d”élèves FCPE) et des forces politiques de gauche pour protester contre la politique du Conseil général du Val d’Oise.

Les Jeunes socialistes du Val d’Oise, manifestant devant le Conseil général aux côtés des élus socialistes

Annoncées sous couvert de rigueur budgétaire , il ne faut pas s’y tromper : ces mesures sont de vrais choix politiques injustifiés et néfastes pour les jeunes et les familles.

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Octobre - Novembre - Décembre 2012Numéro 14 4DOSSIER

Europe : quelles pistes et quelle stratégie pour sortir de la crise ?

François Hollande accède au pouvoir dans un contexte de très fortes tensions. L’Europe est depuis de nombreuses années l’otage des politiques libérales, en proie à la domination des conservateurs. Le fait que le leadership politique soit assuré par Angela Merkel, suivi par Nicolas Sarkozy en son temps, en est l’illustration. La situation économique de l’Union est également source d’inquiétude, puisqu’elle est proche d’entrer dans un cycle de récession.

Alors même que la campagne présidentielle française

battait son plein, l’Europe écoutait d’une oreille attentive le discours de François Hollande. Les conservateurs, inquiets à l’idée d’une victoire de la gauche, craignaient que celui-ci ne fasse bouger les lignes. Les progressistes et les forces de gauche puisaient dans ses discours des motifs

d’espoir, puisque le candidat socialiste promettait de ré-orienter l’Europe. François Hollande a gagné en partie son élection sur la question européenne, et il a pu, en s’appuyant sur le vote du peuple français, obtenir des avancées dès le premier sommet européen auquel il a participé (150 milliards réaffectés vers la croissance, taxation des

transactions financières), et nous pouvons nous en réjouir. Pourtant, tout reste à faire.

En effet, force est de constater que la gauche n’est pas encore parvenue à rebattre les cartes, et que le Traité budgétaire européen récemment adopté n’est pas un cadre qui permet l’expression de politiques ancrées à gauche. Mais

L’élection de François Hollande doit permettre de rebattre les cartes

François Hollande, lors du premier Conseil européen de son mandat

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Octobre - Novembre - Décembre 2012Numéro 14 5DOSSIER

C’est dans cette optique, que nous proposons aux échelles

nationales et européenne des solutions simples, pragmatiques et efficaces pour sortir d’une politique d’austérité vouée à l’échec. En effet, nous devons dès à présent entamer des révolutions fiscale, sociale et écologique.

Sur la fiscalité tout d’abord, nous devons franchir un nouveau cap en

taxant et réprimant plus durement cette finance folle, responsable de la crise que nous traversons depuis 2008. C’est pourquoi nous souhaitons que la taxe de 0,1% sur toutes les transactions financières soit adoptée immédiatement au sein de l’UE afin de permettre de véritables politiques de relance, mais aussi une véritable lutte contre les paradis fiscaux soit mise en place à travers des

organismes indépendants et que les grandes entreprises, banques, assurances et autres qui continuent d’échapper à l’impôt rendent des comptes aux yeux de tous. Nous voulons par ailleurs que les revenus du capital soient autant taxés que ceux du travail, car il est injuste que les travailleurs européens, de surcroit en temps de crise, payent davantage qu’un actionnaire tranquillement installé

alors qu’Angela Merkel parcourt l’Europe pour recueillir le soutien des conservateurs dans le but de s’opposer à la dynamique impulsée par François Hollande, nous avons encore du mal à discerner la stratégie qui permettrait de s’opposer à la chancelière allemande et à sa politique.

L’hégémonie politique exercée par l’Allemagne mécontente pourtant de nombreux pays, conscients que l’Allemagne joue avant tout pour elle, au détriment de l’intérêt général européen, comme c’est le cas pour sa politique industrielle. De même les peuples de l’Europe du Sud, terriblement touchés par la crise et mis à mal par les politiques d’austérité qui leur sont imposées, attendent de la gauche qu’elle se tourne vers l’offensive. François Hollande, même dans une Europe à dominante conservatrice, dispose donc de marges de manœuvre pour promouvoir une Europe de la solidarité.

Pour construire cette Europe progressiste, il faudra compter sur l’approfondissent de la démocratie européenne, sur la régulation et

la relance, sur la révision du rôle de la BCE et la constitution d’un vrai budget européen. Toutes ces solutions dessineront des politiques qui nous permettront de sortir du carcan néo-libéral. Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre un hypothétique retour de la croissance ou qu’Angela Merkel soit défaite dans les urnes.

Plus que jamais, le PSE devra se rapprocher des peuples européens et s’appuyer sur les mouvements sociaux pour construire sa victoire. Il doit également s’opposer dès maintenant avec détermination aux politiques d’austérité et de rigueur. Car plus nous attendons, plus les peuples européens souffrant de la crise auront du mal à nous accorder leur confiance.

Dans ces circonstances, notre génération a le devoir de porter l’idée européenne dans tous

Pour une Europe sociale et écologique, les solutions existent !

ses combats. Conscients que ce nouvel élan européen viendra de la jeunesse, les Jeunes socialistes européens ont mené pour la première fois campagne à l’échelle du continent avec Rise up. Lorsque François Hollande ou tout autre dirigeant de la gauche européenne ira dans le sens du progrès social et de l’intérêt des peuples, nous devons l’appuyer sans réserve et l’inciter à aller plus loin. A chaque fois que l’Europe sera malmenée par la droite, nous devrons être critiques sans ménagement, mais sans jamais cesser d’être des européens convaincus. Car c’est à notre génération que revient la tache historique de construire ce qui n’a jamais été réalisé jusqu’à présent : l’Europe sociale, démocratique et écologiste.

Sébastien Fontagneu

La campagne Rise up a permis aux Jeunes socialistes de populariser au niveau européen des solutions alternatives.

Le Parti socialiste européen (PSE) doit se mobiliser et préparer sérieusement les prochaines élections européennes dès aujourd’hui.

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Octobre - Novembre - Décembre 2012Numéro 14 6DOSSIER

Le Parti socialiste européen a tenu son congrès

Le 9ème congrès du PSE s’est tenu les 28 et 29 septembre dernier à Bruxelles. Serguei Stanichev, leader du Parti socialiste bulgare, a été élu président avec 91% des voix. La délégation française était présente en masse, avec notamment Thiery Marchal-Beck, président du MJS. Tous les participants présents au congrès ont insisté sur la nécessité de renforcer cette organisation en vue d’offir un débouché à la crise que traverse l’Europe. C’est au cours de l’année 2013 que le PSE adoptera son programme en vue des prochaines élections européennes de 2014.

au sein de son obscur conseil d’administration ! Toutes ces mesures ne sont pas des inventions folles radicallement nouvelles : il s’agit en fait de propositions qui sont relativement consensuelles à gauche, reprises depuis longtemps par des économistes, politiques, et de grands analystes progressistes. Profitons de l’élection de François Hollande pour nous affranchir du diktat néo-libéral, afin de faire bouger les lignes en Europe !

Du point de vue social, nous ne devons pas céder face au patronat, au MEDEF, aux libéraux qui veulent nous faire reculer de plusieurs dizaines d’années. Alors que le problème de la compétitivité est d’actualité, nous devons réaffirmer nos positions : on tente de nous faire croire que le travailleur ne représente qu’une « charge », qu’il est trop rémunéré, trop protégé, qu’il ne travaille pas assez, mais ce n’est qu’une chimère. Par rapport à qui est-il surpayé ? Le malheureux travailleur asiatique surexploité dans des conditions bestiales ? Le travailleur allemand payé 500€/mois, obligé de cumuler les mini-jobs afin de survivre ? Non, non et non !

Nous pouvons changer la donne en instaurant au niveau européen un espace de juste échange, harmonisé par le haut : protégeons les salariés en instaurant un salaire minimum afin de redonner du pouvoir d’achat, luttons pour l’égalité salariale femme-homme, stoppons la bombe du chômage chez les jeunes en favorisant les entreprises qui les embauchent avec un CDI à la clé, et en les payant dignement.

Continuons à porter le débat de la réduction du temps de travail en nous battant certes pour les 35 heures en France, mais avec pour objectif à terme de faire émerger cette problématique en Europe afin de créer de nombreux emplois, et de relancer l’activité économique européenne !

Par ailleurs, nous ne devons pas passer à côté de la transition énergétique et écologique. Investissons massivement dans les énergies renouvelables, naturelles, peu traumatisantes pour l’homme et l’environnement, réduisons la part du nucléaire dans notre mix énergétique progressivement, en démantelant les centrales afin de ne pas supprimer d’emplois et de le faire en toute sécurité. Enfin, il nous faut créer de nouveaux logements, mieux isolés, plus écologiques, moins consommateurs d’énergie (on estime à 30% ou plus les pertes en chaleur dans les logements vétustes...) afin que chacun augmente son confort de vie tout en allégeant sa facture énergétique. La mise aux normes environnementales des logements existants est elle aussi essentielle. Ces mesures permettraient selon différentes études la création quasi-immédiate de millions d’emplois non délocalisables sur le continent !

Nous continuerons de nous battre pour que ces mesures soient adoptées, afin de permettre un véritable changement !

Charles Duchêne

La transition énergétique sera au coeur du nouveau modèle européen

Arrêtons ce dumping social et fiscal entre Etats, instaurons des mesures fortes pour améliorer la vie quotidienne de nos concitoyens.

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Octobre - Novembre - Décembre 2012Numéro 14 7SOCIéTé

La nouvelle politique pénale de Christiane Taubira : une rupture totale avec l’ancienne majorité

Le 16 mai 2012, notre Premier ministre Jean-Marc Ayrault a

choisi son nouveau gouvernement avec pour garde des sceaux Christiane Taubira. La tâche ne sera pas simple pour elle puisque les dix ans de droite dont nous venons de sortir ont anéanti le système judiciaire, plaçant la France au classement du budget annuel alloué au système judiciaire 37ème sur 43 pays, derrière l’Azerbaïdjan !!! Une baisse des moyens alloués à la justice aurait pu expliquer en partie la dégradation de notre système judiciaire, néanmoins le mal s’avère plus profond. Ainsi, en 10 ans, 29 lois pénales ont été votées, allant de pair avec la hausse de la sévérité des peines.

Cette inflation législative semble répondre bien plus à un besoin de « satisfaction » de l’opinion populaire que d’un besoin de régulation de la société : à chaque nouveau fait divers, sa nouvelle loi pénale. C’est cette politique judiciaire autoritaire et soumise au pouvoir exécutif (Rachida Dati se considérait en 2007 comme la “chef des procureurs”) qui nous vaut depuis 10 ans une augmentation du nombre de nos condamnations par la

Cour européenne des droits de l’homme pour non respect des droits et libertés fondamentaux. Le constat est sans appel : actuellement, il existe 57 400 places en prison, néanmoins la France compte 66 126 détenus : les prisons françaises ont un taux d’occupation de 115,2% !

Ainsi, une triple exigence guidera cette nouvelle politique pénale : la fermeté, l’efficacité dans la lutte contre la délinquance et le respect des droits fondamentaux. Cette triple exigence sera rendue possible d’une part par la fin des instructions individuelles aux parquets. Bien que la loi Perben de 2004 le lui permette, il est nécessaire que le parquet puisse exercer son action indépendamment des ordres que pourrait lui donner arbitrairement la chancellerie. D’abord, la nouvelle politique pénale insiste sur le fait que la prison doit être une solution de dernier recours. Il est un principe fondamental en droit pénal, méconnu de l’ancienne majorité, qui est l’individualisation des peines. Ainsi, il est nécessaire de mettre fin au tout carcéral et c’est dans ce but que Christiane Taubira met l’accent sur la fin de l’automaticité des peines et leur aménagement plutôt que sur le respect des peines plancher.

Les peines plancher

Il s’agit de peines minimum devant être appliquées par les juges à tous les récidivistes. Cette obligation sera revue par Christiane Taubira en demandant “d’individualiser les peines” et donc de mettre fin à la systématisation de certaines peines.

Pour finir, la politique pénale aura bien entendu pour objectif de lutter contre la récidive. Néanmoins, la prison ayant montré ses limites dans cette lutte, la priorité sera à la compréhension de la peine tout en promouvant la réinsertion du condamné.

La nouvelle politique pénale, en totale rupture avec celle de l’ancienne majorité, sera ainsi gardienne du respect de la personne humaine et de ses droits et libertés fondamentaux, bien trop souvent bafoués par le système judiciaire développé par les gouvernements de droite successifs.

Solène Levaillant

Inflation législative, contre-sens avec les peines plancher, baisse des moyens pour la justice... Pendant dix ans, les gardes des sceaux nommés par la droite ont multiplié les erreurs.

Christiane Taubira, nouvelle garde des sceaux

C’est donc avec courage et volonté de faire évoluer notre système judiciaire que Christiane Taubira a présenté sa feuille de route pour remettre sur pied la troisième autorité garantie par notre Constitution : la Justice.

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Octobre - Novembre - Décembre 2012Numéro 14 8EN CAMPAgNE

L’attestation de contrôle d’identité, un outil contre les discriminations

Dans un pays comme la France qui doit être exemplaire en

matière d’égalité, les contrôles d’identités ne sont quasiment pas réglementés par le code de procédure pénale et nous ne pouvons pas connaitre le nombre de contrôles réalisés.

Des études ont prouvés qu’au XXIème siècle en France une personne de peau noire a 6 fois plus de risques d’être contrôlée par la police qu’une personne blanche alors qu’une personne d’origine maghrébine a 7,8 fois plus de risques d’être contrôlée. Cette discrimination se fait aussi en fonction des tenues vestimentaires (baskets, baggy ou jogging). Face à cette réalité indigne de la République, le MJS a proposé la création d’une attestation de contrôle d’identité.

Ce dispositif a déjà été mis en oeuvre dans plusieurs pays de l’Union européenne comme le Royaume-Uni ou l’Espagne, et les résultats observés sur le terrain sont encourageants : on observe une baisse très nette des contrôles au faciès.

À la demande du ministre de l’Intérieur, le gouvernement a décidé de ne pas appliquer telle quelle cette proposition. Manuel Valls a déclaré en revanche qu’il souhaitait le rétablissement des matricules visible sur l’uniforme des policiers. Une décision qui va dans le bon sens mais reste insuffisante pour lutter contre les contrôles d’identités abusifs, car lors d’un contrôle, sous la pression des questions, il est parfois impossible d’identifier un policier et de retenir son matricule.

Afin de faire comprendre a nos concitoyens l’importance de ce débat et au gouvernement l’efficacité de cette proposition, le MJS continue à travailler sur le terrain pour aller à la rencontre des Français, comme il l’a fait avec le tract “test des connaissances

sur le contrôle d’identité’’ : il est nécessaire de recueillir un maximum de soutien pour afficher la motivation des jeunes à trouver enfin une solution efficace face à ce fléau que constitue le contrôle d’identité au faciès.

La devise de la République Française contient bien le mot “Fraternité” : mettre en oeuvre une mesure concrète qui aboutisse à la diminution des contrôles au facies permettra de faire un pas vers cette fraternité.

Djeamson Pierre-Louis

Pour en savoir plus...

Thierry Marchal-Beck et Laurianne Deniaud ont publié “Contrôle au faciès : comment en finir ?” aux éditions Les Petits matins

La campagne du MJS en faveur de l’attestation de contrôle d’identité, sous forme de questionnaire, a rencontré un écho très favorable sur le terrain.

Dans le Val d’Oise comme partout ailleurs, les Jeunes socialistes ont mené campagne pour stopper les contrôles d’identité au faciès.

L’objectif visé par ce dispositif, c’est d’abord de trouver une solution concrète dans le cadre de la lutte contre les contrôles au faciès.

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Octobre - Novembre - Décembre 2012Numéro 14 9INTERVIEW

Donner la parole à la société en mouvement

En mouvement proposera désormais une rubrique “Interview” où les Jeunes socialistes iront à la rencontre d’acteurs politiques, associatifs, syndicaux ou culturels du département afin de rendre compte du dynamisme de la société valdoisienne.

Interview du nouveau premier fédéral du PS Val d’Oise : Rachid Temal répond aux questions du MJS 95

Tu as été élu premier fédéral du PS 95 le 15 novembre dernier à l’issue du processus de congrès dans la fédération, peux-tu revenir sur ton parcours et notamment ton passage au sein des jeunes socialistes ?

J’ai adhéré au Parti socialiste en 1995. J’étais étudiant en économie à Paris VIII. Deux ou trois mois après, j’ai décidé de prolonger mon engagement en rejoignant le MJS 95 où l’Animateur fédéral de l’époque était Nicolas Leroux. A sa demande j’ai intégré le Collectif fédéral comme trésorier fédéral, avant de rejoindre le Bureau national dirigé par Régis Juanico puis Hugues Nancy. Je fus Trésorier national et Responsable national aux jeunes élu(e)s et à ce titre représentant de notre organisation au sein du Bureau national de la FNSER (Fédération National des Elus Socialistes et Républicains).

A l’époque, au travers de Conventions nationales, nous bâtissions un projet pour la jeunesse de notre pays. Nous étions dans l’opposition, aussi nous combattions les projets de la droite au pouvoir contre la jeunesse ainsi que le FN qui venait de conquérir quatre municipalités. Nous avions d’ailleurs fait le choix de tenir un Congrès du MJS à Toulon, ville avec un maire frontiste.

Enfin, j’ai eu l’honneur avec d’autres camarades d’œuvrer sur la campagne jeune de Lionel Jospin aux élections législatives, victorieuses, de 1997 avec notamment les emplois-jeunes comme mesure phare.

Le MJS reste un moment important de ma vie de militant. Je peux même dire structurant et formateur. C’est à la même période que je suis devenu élu dans ma ville à Taverny. D’abord en 1995 comme Conseiller municipal délégué à la jeunesse puis en 2001 et 2008 comme Maire Adjoint.

Face à une majorité départementale de droite qui l’attaque, quel peut être le message des socialistes à la jeunesse dans le département le plus jeune de France ?

Nous devons porter un message d’espoir. Notre pays doit faire toute sa place à sa jeunesse. L’action du gouvernement sur la réforme de l’école et la création d’emplois en faveur de la jeunesse (emploi d’avenir, contrat de génération), en sont deux premières illustrations. Comme le disait François Mitterrand « Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnait et qui la frappe a toujours tort ». Gardons-le en mémoire.

Comme je l’ai dit lors du premier Conseil fédéral post-Toulouse, je salue la forte mobilisation du MJS 95, des Conseiller(e)s Généraux de gauche et des militant(e)s lors de la manifestation du 1er décembre dernier contre la politique anti-jeunes de l’UMP à la tête du Conseil Général du Val d’Oise. Le Parti socialiste prend et prendra toute sa place dans ce combat.

Quelle est en quelques mots ta conception du partenariat entre le PS et le MJS dans le Val d’Oise ?

Le premier mot qui me vient à l’esprit est celui de l’autonomie réciproque. Je connais le combat qui fut celui du MJS pour devenir autonome du Parti socialiste. Je salue la décision prise en ce sens par le Premier Secrétaire national de l’époque, Michel Rocard.

Le second mot est complémentarité. Le Parti, le MJS, l’UDESR doivent dans le Val d’Oise être autonomes et complémentaires dans leurs actions.

C’est l’Animateur Fédéral du MJS 95 que j’ai souhaité rencontrer le premier une fois l’installation des instances fédérales faite. La fédération héberge et soutient financièrement le MJS 95. Nous allons poursuivre et renforcer ce partenariat.

Propos recueillis par Léo Moreau

En mouvement a rencontré peu après son élection le nouveau premier fédéral qui connait bien les jeunes socialistes.

Rachid Temal, premier fédéral du PS Val d’Oise, sera chargé de mener les socialistes vers de nouvelles victoires

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Qu’est-ce que le MJS ?Le Mouvement des Jeunes Socialistes est un mouvement politique de jeunesse et d’éducation populaire. Autonomes du Parti Socialiste, présents partout en France, en métropole comme dans les Outremers, et sur tous les fronts, nous élisons nos représentants, nous construisons nos propositions et définissons nos actions.

Soutenir la gauche au pouvoir tout en poussant sur nos propositions, voilà notre rôle. Partage du temps de travail, mariage pour tous, droit de vote des étrangers, autonomie des jeunes, protection des biens communs, attestation de contrôle d’identité, libertés numériques, égalité des genres, 6ème République, révolution fiscale et écologique, nouveau modèle de développement, toutes ces propositions nous avons participé à les construire et nous mobilisons pour les mettre en œuvre.

Nous souhaitons être l’un des porte-parole de la jeunesse auprès du gouvernement, de ses attentes, ses impatiences, ses exigences.

Renvoie ce coupon et rejoins le MJS Val d’Oise !

Mouvement des jeunes socialistes du Val d’Oise, 29 rue Francis Combe, 95000 CergyMail : [email protected]

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• Jeudi 19 octobre : congrès fédéral du PS 95

• Samedi 1er décembre à Cergy : rassemblement contre la politique jeunesse du Conseil général

• Samedi 15 et dimanche 16 décembre : clôture de la campagne Rise up à Bruxelles

• Dimanche 16 décembre à 14h, rdv place de la Bastille à Paris : manifestation en faveur du mariage pour tous

• Samedi 26 janvier à 16h à Ezanville : formation fédérale féminisme avec Charlotte Brun

• Dimanche 27 janvier, manifestation en faveur du mariage et de l’adoption pour tous

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