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Enseigner
« La Première Guerre mondiale : vers une guerre totale (1914-1918) »
en classe de troisième, dans le cadre de la partie
« Guerres mondiales et régimes totalitaires (1914-1945) »
Préparation de l’épreuve orale du CAPES interne d’histoire-‐géographie AEFE Madagascar -‐ Arnaud Léonard
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Liste des documents composant le dossier Document 1 – Textes officiels -‐ Document 1a -‐ Extrait du programme (Bulletin officiel n° 42 du 14 novembre 2013) -‐ Document 1b -‐ Extraits des Ressources pour la classe d’avril 2014 (Eduscol) Document 2 – Textes scientifiques -‐ Document 2a -‐ François BEDARIDA, « Penser la Seconde Guerre mondiale », in André VERSAILLE (dir.), Penser le XXe siècle, Bruxelles, Complexe, 1990, p. 115-‐138. -‐ Document 2b – Paul JANKOWSKI, Verdun, 21 février 1916, septembre 2013, 408 p. © Éditions Gallimard. Documents 3 et 4 – Extraits de manuels scolaires -‐ Document 3 -‐ Extrait du manuel Histoire-‐Géographie BORDAS, Troisième, sous la direction de C. DALBERT et D. LE PRADO-‐MADAULE, Paris, 2012, p. 56 -‐ Document 4 -‐ Extrait du manuel Histoire-‐Géographie HATIER, Troisième, sous la direction de M. IVERNEL et B. VILLEMAGNE, Paris, 2012, pp. 40-‐41 et 44 Document 5 – Production liée à la pratique de la classe « Extrait du devoir d’histoire n°2. Type DNB (questions puis travail sur document). Octobre 2013. » (évaluation, 1 heure) Questions à traiter par le candidat 1. Au regard des textes scientifiques et officiels, formulez une problématique et déterminez des objectifs au sujet. 2. Confrontez les démarches des manuels aux textes scientifiques et aux instructions officielles. 3. Proposez un découpage du thème en séances, analysez la production liée à la pratique de la classe du dossier et proposez une évaluation pour la séquence.
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Documents Document 1 – Textes officiels -‐ Document 1a -‐ Extrait du programme (Bulletin officiel n° 42 du 14 novembre 2013)
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-‐ Document 1b -‐ Extraits des Ressources pour la classe d’avril 2014 (Eduscol) Sens général de la partie en classe de troisième (13 à 14 h) Les bornes chronologiques 1914-‐1945 confèrent une réelle cohérence à la période : celle-‐ci est bornée par un double ébranlement justifiant l’idée d’une ère de la guerre. Les deux guerres ont chacune dépassé un seuil décisif quant à la mobilisation des masses, au degré de violence, exercée sur le champ de bataille et contre les civils, mais aussi quant au rôle de l’État. Cette perspective fait donc de 1914 le moment décisif, et de la Première Guerre mondiale la « catastrophe originelle du vingtième siècle ». (...) Problématiques du thème La Première Guerre mondiale a fait et continue de faire l’objet d’une recherche historique tout à fait unique par son ampleur. Ont ainsi été explorés successivement sans qu’un enjeu ne chasse le précédent : les enjeux militaires et diplomatiques, la dimension économique du conflit ; sa dimension sociale, sa dimension culturelle, enfin, avec l’émergence d’une historiographie qui insiste sur la violence de guerre, sur les violences extrêmes et au-‐delà sur une « culture de guerre » (opinion publique, imaginaires sociaux, construction de la figure de l’ennemi...). C’est dans ce cadre que s’opposent l’école du « consentement à la guerre » et celle de la « contrainte ». Le thème invite à orienter le cours vers une définition de la Première Guerre mondiale comme une étape conduisant à la guerre totale. En effet, la guerre entre alors dans une dimension nouvelle : mobilisation de toutes les ressources des États, processus de radicalisation dans l’engagement des belligérants, extension du conflit à de très larges portions du monde et mobilisation militaire importante. Les populations civiles sont impliquées par cette mobilisation des masses, et vont souvent être victimes des violences de la guerre mais en être également des cibles comme jamais elles ne l’avaient été auparavant. Il faut cependant noter que le déploiement de la violence envers les civils reste limité, surtout en comparaison du second conflit mondial. (...) Supports d’étude Le concept de guerre totale doit guider les deux études. La guerre des tranchées, à travers l’exemple de la bataille de Verdun renvoie à l’expérience combattante, significative d’un changement de degré et de nature dans la violence. Le choix de quelques aspects doit permettre une approche du concept de guerre totale : tribut payé par les combattants (physique et moral), bouleversement de la société. (...) Orientations pour le DNB Repères de 3ème évaluables pour le DNB : 1914-‐1918 : La Première Guerre mondiale ; 1916 : Verdun ; 11 novembre 1918 : Armistice de la Grande Guerre ; 1917 : La révolution russe Première partie de l’épreuve : « Questions » Tous les points de ce thème peuvent donner lieu à des questions à réponse courte. La capacité « décrire et expliquer la guerre des tranchées et le génocide des Arméniens comme des manifestations de la violence de masse. » peut donner lieu à des développements construits Seconde partie de l’épreuve : « Travail sur un document » On pourra proposer au candidat un document textuel ou iconographique emblématique de la violence de masse portant sur la guerre des tranchées, sur le génocide des Arméniens ainsi que la carte de l’Europe au sortir de la guerre.
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Document 2 – Textes scientifiques -‐ Document 2a -‐ François BEDARIDA, « Penser la Seconde Guerre mondiale », in André VERSAILLE (dir.), Penser le XXe siècle, Bruxelles, Complexe, 1990, p. 115-‐138. « Quant au concept de guerre totale, il apparaît à la fois comme nécessaire, prégnant
et flou. En un sens toutes les guerres du XXe siècle sont des guerres totales, mais on a fait remarquer qu'il n'y a pas plus de guerre totale que de victoire totale ou de paix totale. En revanche, on peut soutenir sans paradoxe qu'il y a des guerres plus totales que d'autres... Durant la Première Guerre mondiale, c'est seulement en 1917, avec l'arrivée de
Clemenceau au pouvoir, que l'un des belligérants avait parlé ouvertement de conduire une guerre totale -‐ encore que le terme employé fut celui de « guerre intégrale ». En fait, le concept de « guerre totale » a été élaboré à l'origine par Ludendorff dans un livre portant ce titre et publié à Munich en 1935. Ludendorff y développe l'idée que le pouvoir politique doit être entièrement subordonné à la guerre afin d'assurer la stabilité idéologique et le moral à l'arrière (c'était une des leçons qu'il tirait de l'amère expérience de 1918). Par guerre totale l'on doit donc entendre une guerre engageant la totalité de la
population, une guerre dans laquelle l'organisation du front intérieur est aussi importante que celle du front extérieur, une guerre faisant appel à toutes les ressources de la science, de la technique, de la propagande et de l'idéologie, bref une guerre à mort visant à la destruction totale de l'adversaire. À cet égard, la Seconde Guerre mondiale constitue le paradigme par excellence de la guerre totale. D'autant mieux que la fragile ligne de démarcation entre soldats et civils, déjà érodée en 1914-‐1918, a pratiquement disparu entre 1939-‐1945. En effet, si dans le premier cas il y a bien eu mobilisation pour la guerre d'une grande partie de la population et si les civils ont subi indirectement les atteintes et les souffrances du conflit, c'est aux soldats qu'il revenait de combattre et de mourir. »
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-‐ Document 2b – Paul JANKOWSKI, Verdun, 21 février 1916, septembre 2013, 408 p. © Éditions Gallimard. « Dans les années 1980 et 1990, les historiens ont manifesté moins d’intérêt pour les
batailles en général (sans contester la place éminente qu’occupait Verdun parmi elles) et pour l’histoire militaire classique traitant de stratégie, de commandement, de logistique et de toutes sortes de considérations plus ou moins concrètes quant à l’issue des combats. Les spécialistes se sont alors concentrés sur de nouveaux sujets d’étude : l’arrière et les civils, les colonies et leurs populations, le corps des soldats et leur état d’esprit, l’expérience de la guerre et, surtout, sa survivance dans la culture nationale. En France, de nouveaux centres et organismes professionnels ont entrepris de réorienter et de renouveler l’étude de la guerre ; s’il leur arrivait encore d’analyser telle bataille, tel affrontement ou tel secteur particulier du front, la plupart de ces chercheurs évitaient désormais de faire de Verdun, de la Marne ou de la Somme un objet d’étude en soi. (...) Faute de bataille, point de séquelles à observer, ni de suites à analyser. Ces
phénomènes sont indissociables : pas de mémoire culturelle sans la violence des tranchées ; pas de crispations entre civils et militaires sans la longue guerre d’usure séparant et unissant à la fois guerriers et travailleurs ; pas d’attitude ambiguë vis‑à-‐vis de la guerre et des autorités sans les souffrances physiques, l’ennui et la sédimentation des expériences vécues au front par chaque combattant. Aujourd’hui, la plupart des historiens abordent ces questions séparément. Dans
l’idéal, pourtant, il faudrait les poser ensemble : et quel meilleur point de départ pour ce faire que l’événement même qui les rassemble toutes, cette bataille si longtemps décriée ? Elle se prête aux questionnements les plus récents, pour peu qu’on leur adjoigne les vieilles questions essentielles et que l’on s’interroge à nouveau sur le pourquoi et sur le comment de l’événement (...) en associant l’historiographie ancienne à la nouvelle, en mêlant la froide évaluation des surfaces regagnées, des obus dépensés et des vies perdues à la profondeur de l’expérience humaine dans les deux camps adverses : de faire, en somme, l’histoire totale d’une bataille. »
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Documents 3 et 4 – Extraits de manuels scolaires -‐ Document 3 -‐ Extrait du manuel Histoire-‐Géographie BORDAS, Troisième, sous la direction de C. DALBERT et D. LE PRADO-‐MADAULE, Paris, 2012, p. 56
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-‐ Document 4 -‐ Extrait du manuel Histoire-‐Géographie HATIER, Troisième, sous la direction de M. IVERNEL et B. VILLEMAGNE, Paris, 2012, pp. 40-‐41 et 44
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Document 5 – Production liée à la pratique de la classe : « Extrait du devoir d’histoire n°2. Type DNB (questions puis travail sur document). Octobre 2013. » (évaluation, 1 heure) Question 7. Décrivez et expliquez la guerre des tranchées et le génocide des Arméniens comme manifestations de la violence de masse. (5 points sur 20) Votre réponse doit être organisée et correctement présentée.
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Correction de l’enseignant La Première Guerre mondiale (1914-‐1918) est une guerre totale qui entraîne une violence de masse. Sur le front, les combats atteignent une violence extrême, notamment dans les tranchées. La bataille de Verdun (1916) en témoigne. Les Allemands cherchent à percer le front, les Français à le défendre. La vie des poilus est marquée par le froid, la pluie, la faim, les rats, la mort quotidienne. Des deux côtés, on mobilise toutes ses forces : la bataille dure presque un an, l’industrie fournit des armes toujours plus nombreuses et plus puissantes. Des millions d’obus sont tirés, faisant des centaines de milliers de morts, mais aussi de veuves et d’orphelins. Les villages et terres situés le long du front sont complètement détruits. Cette violence s’exerce aussi contre les civils. Le cas le plus extrême est celui du génocide des Arméniens mene par le gouvernement turc dans l’Empire ottoman qui connaît de grosses difficultés militaires. En 1915, afin de se débarrasser de cette minorite, le gouvernement décide de déporter les Arméniens dans les déserts de Mésopotamie et de les massacrer. Ceci aurait entraîne la mort de près d’un million de civils. La Première Guerre mondiale conduit donc à une mort de masse, avec près de 10 millions de morts.