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ANALYSE DE GROUPE
ENTREPRENDRE, NOTRE GRANDE AVENTURE
Réalisé par : Claire CAVERIBÈRE
Master 2 Chargé d’Etudes Économiques et Marketing
Année Universitaire 2007/2008
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SOMMAIRE
1. PPR, un groupe français ............................................................................ 4
1.1. Histoire du groupe................................................................................................... 4
1.1.1. Du bois au luxe en passant par la distribution grand public.................... 4
1.1.2. PPR aujourd’hui, plus de trente enseignes.................................................. 5
1.1.3. Principal détenteur de PPR : le Groupe Artémis ........................................ 6
1.2. Gestion du groupe ................................................................................................... 7
1.3. Chiffres clés .............................................................................................................. 9
1.3.1. La distribution grand public........................................................................ 11
1.3.2. Le luxe ............................................................................................................. 13
2. Stratégie...................................................................................................... 15
2.1. Cessions et acquisitions stratégiques ................................................................ 15
2.1.1. Les cessions qui ont marquées PPR............................................................ 15
2.1.2. Les acquisitions qui ont marquées PPR ..................................................... 16
2.2. Focalisation sur le secteur du luxe...................................................................... 17
2.3. Un travail important sur l’image ....................................................................... 19
2.3.1. Une communication accrue ......................................................................... 19
2.3.2. Le pouvoir des sites Internet........................................................................ 19
2.3.3. PPR s’engage .................................................................................................. 20
3. Position concurrentielle .......................................................................... 22
3.1. La Distribution Grand Public, un secteur très concurrentiel ......................... 22
3.2. Une place de choix dans le secteur du Luxe ....................................................... 23
4. Forces et faiblesses ................................................................................... 25
4.1. Les forces de PPR .................................................................................................. 25
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4.1.1. PPR sait s’entourer des meilleurs................................................................ 25
4.1.2. Une stratégie qui porte ses fruits ................................................................ 25
4.2. Les faiblesses du Groupe ...................................................................................... 26
4.2.1. Malgré une image soignée, des polémiques subsistent........................... 26
4.2.2. Deux secteurs diamétralement différents .................................................. 26
4.2.3. Une concurrence aiguisée............................................................................. 27
5. Bibliographie............................................................................................. 28
6. ANNEXES .................................................................................................. 30
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11.. PPPPRR,, uunn ggrroouuppee ffrraannççaaiiss
1.1. Histoire du groupe
1.1.1. Du bois au luxe en passant par la distribution grand public
PPR est un groupe français classé n°3 mondial dans le secteur du luxe et n°1
européen dans le secteur de la distribution, créé par François Pinault. Son fils
François-Henri Pinault en est l’actuel Président Directeur Général.
C’est en 1962 que le groupe est créé, spécialisé à l’époque dans l’industrie et la
commercialisation du bois. Il devient même l’un des leaders sur le marché avec 800
employés et 600 millions de chiffres d’affaires.
En 1988, Pinault SA entre à la Bourse de Paris. L’acquisition de
CFAO(Compagnie Française de l’Afrique Occidentale) deux ans plus tard ouvre la
voie de la distribution spécialisée, d’autant plus que CFAO est leader de la
distribution automobile et pharmaceutique en Afrique et dans les DOM-TOM. Cet
achat stratégique est suivi d’un désengagement progressif du groupe dans le secteur
de bois qui subit une crise de surproduction.
De la distribution spécialisée, le groupe Pinault SA s’ouvre à la distribution
grand public avec l’achat de Conforama en 1991, l’un de ses clients majeurs.
Entre 1992 et 1994, le groupe change deux fois de noms, il devient d’abord
Pinault Printemps avec l’achat de Au Printemps SA qui possède 54% de La Redoute,
puis avec l’absorption complète de La Redoute il prend le nom de Pinault Printemps
La Redoute.
En 1999, le groupe se lance dans le secteur du luxe suite à sa prise de
participation de 42% dans Gucci Group, détenu à plus de 99% après une offre
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publique d’achat en 2004. Ce groupe détient entre autres les marques Yves St Laurent,
Bottega Venetta, YSL Beauté etc.
De 2003 à 2006, Pinault Printemps Redoute se sépare de toutes ses activités non
stratégiques et les moins rentables. Cela commence par la cession des activités dans
le secteur du bois, puis par Printemps
1963 1990 1991 1999 2007
1.1.2. PPR aujourd’hui, plus de trente enseignes
PPR concentre plus 30 de enseignes via les différents groupes qui le composent :
� Redcats Group
• La Redoute : Anne Weyburn, Taillissime, AM PM, So'Home, Solutions Maison, Cuisine&Co, Les Aubaines
• Ellos : Josefssons, Jotex, Ellos Catalog Mail Outlet, Enjoy
• Vertbaudet • Jessica london
• Cyrillus • KingSize • Daxon : Celaia, Edmée • Woman Within
• Brylane Home : Brylane Home Kitchen, Bargain Catalog Outlet
• La Maison de Valérie • Roaman's : Intimate Promise • Shopoon • EmpireStores • Somewhere • Rushcollection • Chadwick's : Closeout Catalog Outlet • The Sportsman's Guide • Metrostyle • The Golf Warehouse
� CFAO
� Conforama
� La Fnac
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� Puma
� Gucci Group
• Gucci • Bottega Veneta • Yves Saint Laurent • YSL Beauté
• Balenciaga • Boucheron • Sergio Rossi • Bédat & Co
• Alexander McQueen • Stella McCartney
1.1.3. Principal détenteur de PPR : le Groupe Artémis
Répartition du capital de PPR
40,20%
24%
23,70%
11,90% 0,20%
Groupe Artémis
Institutionnels internationaux
Institutionnels français
Actionnaires individuels
Actionnaires salariés
Source : PPR
Fondé en 1992 par François Pinault, le Groupe Artémis détient la majorité du
capital de PPR. Le portefeuille du groupe se divise en six sections :
� Luxe et distribution : PPR
� Vignoble : Château Latour
� Ventes aux enchères : Christie’s et PIASI
� Services et Industries : Bouygues
� Assurance et immobilier : ANLAC et CX RE
� Média et communication : Le Point
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1.2. Gestion du groupe
Bien que le Groupe se compose de deux secteurs d’activités qui semblent très
différents, il privilégie la communication entre les marques et les enseignes, via le
partage des savoir et savoir-faire.
Le Conseil d’administration de PPR, qui s’est réuni sept fois en 2006 avec un
taux de participation de 84%, est composé de neuf administrateurs, dont cinq sont
indépendants au regard du Rapport « Bouton ».
Définition du rapport Bouton : ne pas être ou avoir été salarié ou mandataire social d’une société du
groupe dans les cinq années précédentes, ne pas être contrôlé par l’exécutif dans une autre société : ne
pas avoir de relations commerciales avec l’un des clients ou fournisseurs du groupe. Au-delà des
préconisations du rapport Bouton, la définition élargie tient compte des origines universitaires ou
professionnelles communes, fréquentes parmi les Administrateurs français.
Le conseil d’administration est composé d’administrateurs de plusieurs nationalités :
� François-Henri Pinault, Président Directeur Général de PPR
� Patricia Barbizet, Vice Président
� François Pinault, Président d’honneur
� René Barbier de la Serre
� Pierre Bellon
� Allan Chapin
� Luca Cordero di Motezemolo
� Philippe Lagayette
� Baudouin Prot
� Jean Philippe Thierry qui a succédé à Anthony Hamilton en septembre 2006
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C’est le Comité Exécutif, qui réunit tous les mois le Président Directeur
Général de PPR, les Présidents d’enseignes et les principaux directeurs fonctionnels
du Groupe, qui coordonne les projets transversaux et permet à chacun de partager
ses connaissances et ses initiatives. Les activités du luxe et de la distribution ne sont
donc pas réunies à part, chacune d’entre elles pouvant apporter à l’autre.
D’autres Comités découlent de ce Conseil d’administration :
� Le Comité d’Audit : il doit s’assurer de la pertinence, de la performance et de
la fiabilité des méthodes comptables utilisées et il contrôle également la mise
en application de procédures de contrôle interne et de la gestion des risques
de l’entreprise.
� Le Comité des rémunérations : il présente au Conseil d’administration ls
propositions de rémunérations.
� Le Comité des nominations : il examine les propositions de nominations des
membres du Directoire et du Conseil de Surveillance qui seront soumises à
l’approbation de l’Assemblée générale des actionnaires.
� Le Comité stratégique et de développement : il se charge d’étudier et
d’accompagner les projets en matière de développement et de stratégie de
PPR.
� Le Comité déontologique : il doit être consulté par le Comité exécutif avant
toute opération sur titres.
� Le Comité pour l’éthique et la responsabilité sociale et environnementale : il
réfléchit à l’orientation des politiques en rigueur dans le Groupe, aux moyens
de les susciter et de les mettre en œuvre.
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1.3. Chiffres clés
En 2007, PPR enregistre un chiffre d’affaires de presque 20 milliards d’euros.
Evolution du chiffre d’affaires de PPR de 2000 à 2007
19529,3
24761,2
27375
24361 24213
17930,919761
16937,9
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Année
Chiffres d'Affaires
(millions d'€)
Source : PPR
Le graphique ci-dessus fait apparaître deux années durant lesquelles le chiffre
d’affaires a considérablement baissé : 2003 et 2005.
En 2003, cela s’explique par les nombreuses cessions qu’a réalisé le groupe afin de
recentrer ses activités, comme la cession de Pinault Bois et matériaux.
Le chiffre d’affaires de 2005, quant à lui semble, avoir été impacté par l’instauration
des normes IFRS et du changement de calendrier du Gucci Group. Le rapport
d’activité du groupe pour cette année montre qui si ces normes avaient été
appliquées en 2004, nous assisterions à une augmentation du chiffre d’affaires entre
2004 et 2005.
Normes IFRS : International Financial Reporting Standard ou Normes Internationales d'Information
Financière), ces normes européennes visent à garantir une meilleure transparence comptable.
D’importants aménagements informatiques ont été nécessaires, afin que toutes les entreprises
présentent leurs comptes de la même manière, ce qui rend beaucoup simple une comparaison au
niveau européen.
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Evolution de l'effectif du groupe de 2002 à 2006
115 548
82 150 84 171 78 453
102 381
0
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
140 000
2002 2003 2004 2005 2006 Année
Effectif
Source : PPR
PPR est présent dans 75 pays et compte plus de 78 000 collaborateurs en 2006.
Si le nombre de collaborateurs diminue depuis 2002, c’est parce que le groupe s’est
séparé de nombreuses activités afin de se concentrer sur les secteurs du luxe et de la
distribution grand public. Son chiffre d’affaires est principalement réalisé en France
et en Europe. Entre 2005 et 2006, le groupe s’est développé à l’international et sa
répartition s’est légèrement modifiée : le poids de la France est devenu moins
important alors que celui des Amériques et de l’Asie a augmenté.
Répartition du chiffre d'affaires par région géographique
en 2006
44,80%
25%
12,80%
6,50% 1,10%
France
Europe (hors France)
Amériques
Asie
Océanie
Source : PPR
L’effectif du groupe tout comme son chiffre d’affaires se répartit de la manière
suivante entre les deux principales activités du groupe : 20% dans le luxe et 80%
dans la distribution grand public.
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1.3.1. La distribution grand public
Activité développée la première avant celle du luxe, elle concentre une grande
majorité du chiffre d’affaires et des effectifs.
La distribution grand public chez PPR est principalement constituée de quatre
entreprises/groupes :
� Redcats Group : N° 3 mondial / N° 1 en France, Scandinavie et au Portugal
� La Fnac : N°1 France Belgique Espagne Portugal
� CFAO : leader de la distribution spécialisée en Afrique et dans les
Départements et Territoires d’Outre-Mer français
� Conforama : N° 1 de l'ameublement en France / N° 2 mondial de l'équipement
du foyer
La Fnac et Redcats Group sont les deux enseignes qui réalisent le plus de
chiffre d’affaires dans la distribution grand public.
Répartition du chiffre d'affaires 2006 par
enseigne
31,60%
30,20%
22,80%
15,40%
Fnac
Redcats Group
Conforama
CFAO
Source : PPR
La distribution grand public se divise ici en cinq catégories de produits : les
produits électroniques et électroménagers, mode et accessoires, l’ameublement, les
produits culturels et les autres produits. Les produits électroniques et
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électroménagers rassemblent presque 30% du chiffre d’affaires, ces produits sont
entre autres vendus par la Fnac (produits HI-FI) et Conforama.
Répartition du chiffre d'affaires 2006 par catégorie de produits
28,40%
21,80%15,50%
13,50%
20,80%Produits électroniques et électroménagers
Mode, accessoires
Ameublement
Produits culturels
Autres
Source : PPR
46% du chiffre d’affaires est réalisé à l’international, de nombreuses enseignes
se développent en Europe, notamment Conforama et la Fnac, sous le propre nom ou
sous le nom de leurs filiales. L’Asie et l’Océanie restent des régions du monde à
conquérir.
Répartition du chiffre d'affaires par région
géographique en 2006
54%
22,10%
12,20%
10,60% 1,10%
France
Europe (hors France)
Afrique
Amériques
Asie et Océanie
Source : PPR
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1.3.2. Le luxe
Gucci Group est le 3ème groupe mondial du luxe. Ce secteur est plus rentable
que celui de la grande distribution.
Ce groupe rassemble des marques prestigieuses :
� Gucci
� Bottega Veneta
� Yves Saint Laurent
� YSL Beauté
� Balenciaga
� Boucheron
� Sergio Rossi
� Bédat & Co
� Alexander McQueen
� Stella McCartney
La marque Gucci à elle seule génère presque 60% du chiffre d’affaires réalisé
dans le secteur du luxe. Yves Saint Laurent, qui représente 5,4% du chiffre d’affaires
en 2006 est sous le coup d’un plan de redynamisation.
Répartition du chiffre d'affaires 2006 par marque
58,90%
17,60%
7,50%
5,40%
10,60%
Gucci
YSL Beauté
Bottega Venetta
Yves Saint Laurent
Autres
Source : PPR
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Les produits vendus dans le luxe sont répartis en neuf catégories : la
maroquinerie, le prêt-à-porter, les chaussures, le parfum, le maquillage, la joaillerie,
les soins de beauté, les montres et autres produits. C’est la maroquinerie qui
constitue la part majeure du chiffre d’affaires du luxe.
Répartition du chiffre d'affaires 2006 par catégories de
produits
42,80%
12,30%
11,60%
11,50%
5,10%
5%4,50%
1,10% 6,10% Maroquinerie
Prêt à porter
Chaussures
Parfum
Montres
Maquillage
Joaillerie
Soins de beauté
Autres produits
Source : PPR
A la différence du secteur de la distribution grand public, le luxe est très
présent en Asie et se développe fortement au Japon. La marque
Répartition du chiffre d'affaires par région
géographique
42,10%
20%
17,00%
16,30%
4,60%
France
Amérique du Nord
Asie Pacifique (hors Japon)
Japon
Autres
Source : PPR
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22.. SSttrraattééggiiee
2.1. Cessions et acquisitions stratégiques
PPR a pour stratégie de concentrer ses activités, selon un mode de croissance
externe. En effet, le Groupe se sépare des activités qui ne correspondent pas au
domaine du luxe ou de la distribution grand public afin de se focaliser sur ces deux
secteurs. Et d’un autre côté, PPR intègre à son « équipe » des entreprises qui
appartiennent à la même filière ou qui pourraient être concurrentes.
2.1.1. Les cessions qui ont marquées PPR
Tout commence avec la cession de l’activité du bois, qui était à l’origine du
Groupe. Cette cession s’est faîte au fil des ans, intervint à un moment stratégique,
juste avant la crise du bois et permet à PPR de laisser l’industrie de côté pour se
concentrer sur la distribution grand public dont le secteur était alors en pleine
croissance.
En 2004, PPR cède Rexel, spécialisé dans la distribution de matériel électrique,
afin de continuer à centrer ses activités autour des deux pôles : distribution grand
public et luxe.
Le Groupe s’emploie par la suite à vendre ses enseignes les moins rentables,
ainsi, il cèdera successivement Orcanta et Printemps. Pinault Printemps Redoute
perd donc Printemps en mars 2007 mais obtient une large compensation de plus d’un
milliard d’euros, soit 1,4 fois le chiffre d’affaires de l’enseigne en 2005.
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2.1.2. Les acquisitions qui ont marquées PPR
Fort de sa première stratégie de diversification (développement dans le
secteur de la distribution grand public), PPR vise à la fin des années 1990 le secteur
du luxe, et se lance dans une guerre impitoyable avec le leader mondial du luxe
LVMH à propos de l’acquisition de Gucci. LVHM disposait déjà de 34% des parts de
la marque, PPR en obtint 42% en 1999, et en 2004, au terme notamment de cinq
procédures judiciaires entre les deux groupes, PPR possède 99,4% de Gucci,
transformé en Gucci Group.
Avec la vente de Printemps, PPR a récupéré plus 1,075 milliard d’euros, et un
achat dans le domaine du luxe est envisagé, mais c’est finalement vers PUMA, la
marque de sport allemande que le choix du Groupe s’est porté.
La marque sportlifestyle est à mi-chemin entre la distribution grand public et le luxe
puisqu’elle propose certains produits à plus de 100 euros, déjà connue
internationalement, elle permettra de développer plus facilement le Groupe au
niveau mondial. PPR possède plus de 60% de la marque à la fin du 1er semestre 2007.
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2.2. Focalisation sur le secteur du luxe
Le secteur du luxe était en croissance de 9% en 2006, et il constitue l’activité la
plus rentable du groupe. Il convient donc pour PPR de mettre l’accent sur ce secteur
afin de passer de la troisième place au niveau mondial à la première.
Yves Saint Laurent est en cours de redynamisation, et cela passe par la
création d’un nouveau parfum « elle » qui se veut un parfum moderne et dans l’air
du temps.
YSL fait également appel pour sa campagne d’hiver 2008 à la top model Gisele
Bündchen qui sera l’héroïne d’un petit magasine gratuit prochainement distribué
dans le métro.
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Gucci s'est offert un film publicitaire tourné par le réalisateur américain David
Lynch (Dune, Mulholland Drive etc.), pour le lancement du parfum Gucci by Gucci.
La marque de luxe confirme son engouement pour les Etats-Unis en ouvrant
son plus grand magasin (plus de 4 300 m² sur trois niveaux) à New York en février
2008. Cette ouverture fut fortement médiatisée, en effet, Madonna était présente au
gala organisé pour l’occasion au profit de Raising Malawi et de l’Unicef.
La dernière acquisition du groupe PPR, Puma, la marque « sportlifestyle »,
ouvre une voie sur un style différent mais une ligne de luxe est à l’ordre du jour.
Avec l’arrivée du créateur de mode, artiste et cinéaste Hussein Chalayan au poste de
Directeur Créatif de la marque, l’on peut s’attendre à l’avènement de Puma en temps
que grande marque lifestyle. Une ligne d’accessoires de luxe dans le domaine de la
maroquinerie entre autres a fait son apparition, Alexander McQueen marque du
Gucci Group avait déjà créé une ligne de chaussures de luxe.
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2.3. Un travail important sur l’image
2.3.1. Une communication accrue
Anciennement Pinault Printemps Redoute, le Groupe devient PPR en 2005
sous l’impulsion du nouveau PDG François-Henri Pinault, non seulement parce que
Printemps ne fait plus partie de leur panel d’enseignes, mais également parce que
PPR cela donne un impact plus fort à la dimension internationale du Groupe, PPR
étant facilement prononçables dans toutes les langues. Conscient du style trop rigide
de ses rapports d’activités et son site Internet PPR s’arme d’un nouveau logo et d’une
nouvelle charte graphique qu’il présente à l’internaute via une vidéo.
La communication passe par tous les événements, et PPR était le premier sur
la coupe d’Afrique des Nations, 9 des 16 équipes en lice, dont l’équipe vainqueur :
l’Egypte ont en effet été équipées par Puma.
La Redoute fait ses premiers pas à la télévision en lançant son premier spot
publicitaire en mars 2008.
2.3.2. Le pouvoir des sites Internet
Toutes les enseignes du Groupe sont dotées de sites Internet performants
utilisant la technologie FlashPlayer. EN 2006, le site Internet de la Fnac est le premier
site marchand de France et La Redoute 4ème site de e-commerce par le nombre de
visiteur.
Mais Internet est également prisé dans le secteur du luxe, et le site
d’Alexander McQueen a obtenu le meilleur prix de site web de mode lors des Webby
Awards de 2005. En 2007, dans le cadre de la même cérémonie, le site de Gucci était
nominé dans la catégorie meilleur design visuel, le site du Gucci Group dans la
catégorie meilleur site web de mode.
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2.3.3. PPR s’engage
Comme tous les grands groupes, PPR mène des actions sociales et
environnementales. Le Groupe produit par ailleurs chaque année son rapport de
Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE).
En juillet 2001, PPR crée Solidarcité, une association qui s’implique entre
autres pour l’égalité des chances pour tous en matière d’éducation et d’insertion. Elle
est en contact direct avec d’autres associations, des collectivités locales et l’Education
Nationale. Les enseignes du Groupe y ont toutes une place et développent leurs
propres projets autour de Solidarcité, par exemple, CFAO a fondé sa fondation en
2002. Celle-ci est dédiée à l’information sur l’éducation et l’hygiène auprès de tous les
collaborateurs de CFAO et leurs familles en Afrique.
En France Conforama signe une convention avec le Secours Populaire Français
et Solidarcité, et permet l’accès au confort en faisant don de plusieurs kits
d’ameublement. De même que la Fnac, en région parisienne, offre aux jeunes de
nouvelles perspectives d’orientations, notamment dans les métiers de la logistique
tandis que Redcats Group a ouvert un entrepôt afin de stocker tous les dons des
enseignes de PPR avant de les redistribuer à des associations.
En plus de s’investir sur le plan associatif, PPR sélectionne ses fournisseurs via
des audits, afin de vérifier que ceux-ci ne fassent pas travailler des enfants par
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exemple. Ainsi, il a stoppé ces relations avec le Myanmar, un pays intéressant sur le
plan rentable, mais qui présentait de graves manquements aux Droits de l’Homme.
En matière d’environnement, PPR a mis en place un outil de reporting afin de
quantifier les émissions de CO², la consommation de matière première, d’énergie,
d’eau, la production de déchets…
Le Groupe état composé d’une multitude d’enseignes, chacune d’entre elles dispose
d’un manager spécialisé dans la Responsabilité Sociale et Environnementale qui se
réunissent régulièrement afin de décider de plans d’actions qui pourront être propres
à une enseigne ou s’étendre à l’ensemble de PPR. En effet, depuis 2005, un
département du Développement Durable a été créé au niveau du Groupe lui-même,
il est donc en charge de questionnements qui peuvent s’appliquer à tout ou une
partie de PPR, les enjeux n’étant pas les mêmes selon le type d’activité.
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33.. PPoossiittiioonn ccoonnccuurrrreennttiieellllee
3.1. La Distribution Grand Public, un secteur très
concurrentiel
Les concurrents sont en grand nombre dans le domaine de la distribution
grand public car PPR possède de nombreuses enseignes spécialisées dans des
domaines différents (prêt-à-porter, décoration, produits culturels…).
La Fnac (4,358 milliards d’euros de CA en 2006) est le n°1 en France Belgique,
Espagne et Portugal, la concurrence vient des enseignes de la grande distribution et
des entreprises utilisant en priorité Internet comme canal de distribution (eBay 5,97
milliards d’euros de CA en 2006, Amazon 2,28 milliards d’euros de CA en 2006 etc.).
Redcats Group (4,332 milliards d’euros de CA en 2006) est n° 3 mondial et n° 1
en France, Scandinavie et au Portugal, ses principaux concurrents sont la Camif (640
millions d’euros de CA en 2006), 3 Suisses International (3,705 milliards d’euros de
CA en 2006), Karstadt Quelle désormais Arcandor, le leader européen de la vente à
distance (4,37 milliards d’euros de CA en 2005).
Conforama est le n° 1 de l'ameublement en France et le n° 2 mondial de
l'équipement du foyer, l’enseigne se retrouve face à Alinéa, Fly, But et Ikea qui se
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trouve être l’étoile montante de l’équipement du foyer. La concurrence est rude face
à ce groupe suédois (17,3 milliards d’euros de CA en 2006 contre 3,275 milliards
d’euros de CA pour Conforama la même année) qui a gagné 1 point de parts de
marché en France au détriment de Conforama qui a vu les siennes baisser de 0,3
points en 2006.
3.2. Une place de choix dans le secteur du Luxe
PPR se classe 3ème groupe mondial dans le secteur du luxe derrière LVMH
(16,481 milliards d’euros en 2007) et Richemont (4,827 milliards d’euros en 2007),
PPR quant à lui s’approche des 4 milliards d’euros en 2007.
Richemont est un groupe suisse, créé en 1988, spécialisé dans le luxe, il
comprend également des marques prestigieuses comme MontBlanc et Cartier, avec
un effectif de 15 800 collaborateurs en 2006, il est très proche du secteur du luxe de
PPR.
LVMH, (créé en 1987), est sans conteste le principal concurrent du groupe
puisqu’il se classe premier dans le secteur du luxe, avec un chiffre d’affaires et un
effectif qui se distinguent réellement de Richemont et PPR. Louis Vuitton, Givenchy,
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Kenzo, Christian Dior, Guerlain, sont autant de marques prestigieuses qui s’opposent
aux marques du Gucci Group.
Le point fort des marques du groupe LVHM est les ambassadrices de marque
auxquelles le Groupe fait appel : Charlize Theron, Hilary Swank, Sharon Stone ou
encore Scarlett Johansson.
Répartition du chiffre d’affaires concernant le secteur du luxe pour les groupes
PPR et LVMH par zone géographique1
0500
100015002000250030003500400045005000
Europe Amériquedu Nord
AsiePacifique
Japon Autres
Secteurs géographiques
CA (m
illio
ns €
)
0,00
5,00
10,00
15,00
20,00
25,00
30,00
Evo
lutio
n 05
/06
(%)
PPR
LVMH
PPR %
LVMH %
LVMH est incontestablement plus développé que PPR dans le domaine du
luxe. Si l’évolution du CA par secteur géographique reste la même pour les deux
groupes, il est fort possible que PPR (via Gucci Group) rattrape son retard à
moyen/long terme, il est classé n°1 mondial en terme de croissance dans les ventes.
1 Ce graphique se base sur les données des rapports d’activités 2005 et 2006 des deux groupes concernant les CA de : mode et maroquinerie, parfums et cosmétiques, montres et joaillerie, et distribution sélective.
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4.1. Les forces de PPR
4.1.1. PPR sait s’entourer des meilleurs
PPR tire partie des performances et des talents des personnes qu’il emploie.
C’est pourquoi il s’entoure des meilleurs : en 2007 Claude Chirac devient directrice
de la communication chez PPR après avoir travaillé pour une célèbre agence de pub
(RSCG), et surtout géré l’image et les relations avec la presse de son père Jacques
Chirac lors de ses deux mandats consécutifs à la Présidence de la République.
Robert Polet, de nationalité hollandaise, nommé à la tête de Gucci en juillet 2004, est
arrivé fort d’une longue expérience chez Unilever. Son dernier poste au sein du
groupe spécialisé dans les produits de grande consommation, président de la
division des produits surgelés et des crèmes glacées dont il a augmenté les marges de
70% a entraîné une légère polémique. En effet, quelques journaux, parmi lesquels le
New York Times et le New Yorker publiaient des articles mettant en doute le talent
de Polet dans le domaine de la haute couture. Mais les bons résultats de Gucci ont
vite fait taire les mauvaises langues, puisque sous la direction de Robert Polet le taux
de marge opérationnel est passé de 10% en 2003 à 18% en 2007
4.1.2. Une stratégie qui porte ses fruits
PPR s’est forgé une stratégie qui fait croître le groupe progressivement. En
effet, les cessions et acquisitions stratégiques ont amené le développement du secteur
du luxe, plaçant le Groupe sur dans une position de leader mondial (3ème dans le
luxe).
Le travail important sur l’image permet au Groupe de se faire connaître (PPR plus
international que Pinault-Printemps-Redoute). Les événements organisés par
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l’association Solidarcité, mets les enseignes de PPR à l’honneur, et le Groupe sera
d’ailleurs partenaire exclusif du film « Boomerang » réalisé par Yann arthus-Bertrand
et produit par Luc Besson. Ce film sortira sur les écrans en juin 2009 et traite des
enjeux sociaux et environnementaux de plus de 50 pays. Les bénéfices seront
reversés à l’association GoodPlanet.org, une association à but non lucratif présidée
par Yann Arthus-Bertrand.
4.2. Les faiblesses du Groupe
4.2.1. Malgré une image soignée, des polémiques subsistent
Même si PPR soigne son image via une communication intense, celle-ci peut souffrir
de la décision du PDG de la Fnac, Denis Olivennes, de produire un rapport pour le
gouvernement au sujet des dangers de la copie de CD et DVD, et du téléchargement
illégal. Ce rapport signé par les Majors, est vivement critiqué, notamment par les
défenseurs du logiciel libres qui accusent la Fnac d’avoir accepté de produire ce
rapport dans l’unique but de gonfler les ventes de Fnac.com. De plus, en mars 2008,
une nouvelle polémique égratigne l’imagne de la Fnac et donc de PPR : le Canard
Enchaîné publie un communiqué qui remet en cause certains fournisseurs de CDs de
la Fnac. En effet, certains CDs vendus par l’enseigne seraient piratés, l’enquête est en
cours.
4.2.2. Deux secteurs diamétralement différents
Les deux secteurs de PPR, la distribution grand public et le luxe, sont très différents
et supposent chacun une politique différente. Le luxe étant bien plus rentable que la
distribution grand public, il capte une grande majorité de l’attention du Groupe,
faut-il s’attendre à la cession progressive des activités de la distribution grand
public ? En effet, des rumeurs à propos de la vente de Conforama circulent depuis
quelques années, cette enseigne apparaissant dans les moins rentables.
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4.2.3. Une concurrence aiguisée
Malgré sa place de leader, PPR doit faire face à de nombreux concurrents, surtout
dans le domaine de la distribution grand public. Dans le domaine du luxe, la route
est encore longue avant de pouvoir rattraper LVMH avec ses 50 marques de luxe, ce
groupe accuse un effectif de 71 000 collaborateurs alors que le secteur du luxe chez
PPR ne représente qu’environ 20% de ses 78 000 collaborateurs, soit 15 600
collaborateurs.
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Sites Internet (25/03/2008)
www.ppr.com
www.lvmh.com
www.richemont.com
www.3suissesinternational.com
www.camif.fr
www.puma.com
www.adidas.com
www.nike.com
www.redcats.com
www.solidarcite.org
www.webbyawards.com
www.lesechos.fr
www.lemonde.fr
www.dicodunet.com
Rapports d’activités
Rapports d’activités du groupe PPR de 2002 à 2006
Rapport d’activités 2006 de LVMH
Rapport d’activités 2007 de Richemont
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Articles (dernière visite le 27/03/08)
http://www.justeplanete.org/index.php?page=see_projet&projet=36
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_societes.phtml?news=51966
11&symbole=1rPPP
http://www.challenges.fr/opinions/1205362800.CHAP1024046/robert_polet_pdg_de_
gucci_group.html
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66.. AAnnnneexxeess
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Entretien avec François-Henri Pinault, le PDG du groupe de luxe et de distribution
"Il est évident que, cette année, la croissance ira moins vite qu'en 2007"
LE MONDE | 27.02.08 | 10h57 • Mis à jour le 27.02.08 | 15h59
En 2007, le groupe PPR a enregistré une croissance de plus de 34% de ses bénéfices. Une
performance en grande partie liée à celle de ses activités dans le domaine du luxe. Les analystes
s'interrogent à la fois sur la poursuite en 2008 d'une telle croissance dans un contexte moins
favorable et sur la possibilité pour le groupe de conserver deux grands métiers, le luxe et la
distribution.
CHIFFRES
Chiffre d'affaires : 19,7 milliards d'euros en 2007 (+16,1%).
Résultat opérationnelcourant : 1,7milliard d'euros (+32,9%).
Résultat net part du groupe : 922 millions d'euros (+34,6%).
Endettement financier : 6,1 milliards d'euros contre 3,5 milliards en 2006 du fait de l'acquisition de
63,6 % de Puma.
Tout d'abord, comment analysez-vous votre bonne performance financière réalisée
en 2007 ?
François-Henri Pinault : L'année a été exceptionnelle, en termes d'activité et de rentabilité.
Ces résultats confortent notre stratégie d'être présent à la fois sur les marchés grand public et du
luxe. De nouveau, nous avons réalisé une très belle performance des marques de luxe. La
croissance de toutes nos marques est spectaculaire, y compris Yves Saint Laurent, qui a
sensiblement réduit ses pertes et dont l'horizon s'éclaircit. D'autant que la décision de mettre en
licence, chez L'Oréal, les parfums et cosmétiques Yves Saint Laurent va se traduire par le
versement de royalties et accélérer le retour à la rentabilité de Saint Laurent Couture.
Dans un contexte économique plus difficile, comment voyez-vous 2008 ?
François-Henri Pinault : Il est évident que cette année, la croissance ira moins vite qu'en
2007. Les prévisions de croissance du secteur du luxe sont comprises entre 5% et 7%. Comme en
2007, nous ferons mieux que l'ensemble de nos marchés. Cette meilleure performance est due,
notamment, à notre activité en Asie. Les Chinois apprécient le contenu mode de nos marques.
Nous prévoyons, d'ailleurs, d'y accélérer le rythme d'ouverture de nos boutiques.
La force de l'euro par rapport au dollar et au yen vous fragilise-t-elle ?
François-Henri Pinault : Depuis deux ou trois ans, nous avons appris à gérer cette situation.
Nous réalisons des gains de productivité sur les achats, la fabrication et la logistique, et nous
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affinons produit par produit nos politiques de prix. Mais c'est toujours au cas par cas et sans
brutalité.
Ne vous manque-t-il pas une autre grande marque ?
François-Henri Pinault : Non, nous avons trois très grandes marques : Gucci qui va ouvrir
dix-sept magasins en 2008, Bottega Veneta et, enfin, Yves Saint Laurent dont le potentiel de
croissance est phénoménal. Quant à Balenciaga, cette marque a aujourd'hui un rayonnement
mondial. En revanche, notre portefeuille peut être amélioré avec des marques complémentaires.
S'il y a des opportunités, nous les regarderons, même si nous ne dépendons pas des acquisitions
pour assurer notre développement.
Pendant longtemps, la distribution a financé le luxe. Aujourd'hui, il se suffit à lui-
même, y a-t-il une logique à conserver la distribution ?
François-Henri Pinault : Pourquoi vendrait-on des entreprises qui ont une taille significative
sur les marchés destinés au grand public et qui possèdent un vrai potentiel de croissance, alors
qu'il n'y a pas d'acquisition majeure à réaliser aujourd'hui dans le domaine du luxe? Par ailleurs,
les stratégies boursières à court terme n'ont jamais été les fondements de la stratégie de PPR.
Notre groupe repose sur deux segments dont la taille et les fondamentaux sont différents mais qui,
mis ensemble, permettent d'avoir un profil de rentabilité et de croissance plus pérenne que s'il
était présent sur un seul secteur. J'ajoute, et c'est un point important, que tous nos métiers
financent aujourd'hui leur propre développement.
Si la Fnac se porte bien, en revanche la situation de Conforama est plus
problématique…
François-Henri Pinault : Ces dernières années, devant son succès, nous avons sans doute
sous-investi dans Conforama. En 2008, nous devons achever l'adaptation de son offre aux
tendances du marché.
La vente à distance traverse une mauvaise passe, comment se développe Redcats
dans ce contexte ?
François-Henri Pinault : Le modèle de vente à distance a considérablement changé avec
Internet. Redcats a réalisé, en 2007, 43% de son chiffre d'affaires sur Internet, avec un taux de
croissance de l'ordre de 20%. Lorsque la vente en ligne représentera 60% de l'activité de Redcats,
elle pourra alors plus que compenser le ralentissement des ventes par correspondance
traditionnelles. Nous n'en sommes plus très loin : Redcats devrait atteindre dès 2008 le seuil de
50%.
Vous avez acheté Puma il y a presque un an, comment la marque s'intègre-t-elle
dans le groupe ?
François-Henri Pinault : Dès 2007, Puma est venu conforter l'activité grand public de PPR.
L'enjeu pour Puma est de capitaliser sur sa légitimité dans le "sport performance" tout en se
développant en parallèle sur les marchés porteurs des produits tendance. L'intégration se déroule
très bien.
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Dix mois après l'élection de Nicolas Sarkozy, quelle réforme vous paraît urgente ?
François-Henri Pinault : La réforme de l'Etat reste à long terme l'élément clé du dynamisme
économique de la France dont les structures gouvernementales coûtent aujourd'hui très chères
aux citoyens. Il faut par ailleurs aussi sortir de la spirale des taxations indirectes qui s'empilent et
qui pèsent, en particulier, sur des secteurs d'activité clé pour l'Hexagone comme la distribution.
Propos recueillis par Nathalie Brafman et Sylvie Chayette
