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Epictète - Pensées Et Entretiens

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%@. S7U@%9S287% donc -ue, si tu crois li=res les choses -ui de leur nature sont esclaes, et propres ! toi celles -ui dpendent d'autrui, tu rencontreras ! cha-ue pas des o=stacles, tu serasa&&li$, trou=l, et tu te plaindras des dieu et des ho**es. Au lieu -ue si tu crois tien ce -uit'appartient en propre, et tran$er ce -ui est ! autrui, ?a*ais personne ne te &orcera ! &aire ce -ue tune eu point, ni ne t'e*p>chera de &aire ce -ue tu eu < tu ne te plaindras de personne < tun'accuseras personne < tu ne &eras rien, pas *>*e la plus petite chose, *al$r toi < personne ne te

&era aucun *al, et tu n'auras point d'enne*i, car il ne t'arriera rien de nuisi=le.

@. ASP%A8 donc ! de si $rands =iens, souiens2toi -ue tu ne dois pas traailler *diocre*ent pour les ac-urir, et -ue, en ce -ui concerne les choses etrieures, tu dois entière*ent renoncer auunes, et re*ettre les autres ! un autre te*ps. ar si tu cherches ! les accorder ense*=le, et -ue tu

 poursuies et ces rita=les =iens et les richesses et les di$nits, peut2>tre n'o=tiendras2tu *>*e pasces dernières, pour aoir dsir les autres < *ais certaine*ent tu *an-ueras d'ac-urir les =iens -ui

 peuent seuls &aire ta li=ert et ton =onheur.

@%. A%S%, deant toute i*a$ination pni=le, sois pr>t ! dire : 8u n'es -u'une i*a$ination, etnulle*ent ce -ue tu parais. C 9nsuite, ea*ine2la =ien, appro&ondis2la, et, pour la sonder, sers2toides rè$les -ue tu as apprises, surtout de la pre*ière, -ui est de saoir si la chose -ui te &ait de la

 peine est du no*=re de celles -ui dpendent de nous, ou de celles -ui n'en dpendent pas < et, si elleest du no*=re de celles -ui ne sont pas en notre pouoir, dis2toi sans =alancer : ela ne *ere$arde pas. C

@%%. S7U@%9S287% -ue la &in de tes dsirs, c'est d'o=tenir ce -ue tu dsires, et -ue la &in de tescraintes, c'est d'iter ce -ue tu crains. elui -ui n'o=tient pas ce -u'il dsire est *alheureu, et celui-ui to*=e dans ce -u'il craint est *isra=le. Si tu n'as donc de l'aersion -ue pour ce -ui estcontraire ! ton rita=le =ien, et -ui dpend de toi, tu ne to*=eras ?a*ais dans ce -ue tu crains.+ais si tu crains la *ort, la *aladie ou la pauret, tu seras *isra=le. 8ransporte donc tes craintes,et &ais2les to*=er des choses -ui ne dpendent point de nous, sur celles -ui en dpendent < et, pour tes dsirs, suppri*e2les entière*ent pour le *o*ent. ar, si tu dsires -uel-u'une des choses -ui nesont pas en notre pouoir, tu seras ncessaire*ent *alheureu < et, pour les choses -ui sont en notre

 pouoir, tu n'es pas encore en tat de connatre celles -u'il est =on de dsirer. 9n attendant donc -uetu le sois, contente2toi de rechercher ou de &uir les choses, *ais douce*ent, tou?ours aec desrseres, et sans te hEter.

@%%%. D9@A8 chacune des choses -ui te diertissent, -ui serent ! tes =esoins, ou -ue tu ai*es,n'ou=lie pas de te dire en toi2*>*e ce -u'elle est rita=le*ent. o**ence par les plus petites. Situ ai*es un pot de terre, dis2toi -ue tu ai*es un pot de terre < et, s'il se casse, tu n'en seras pointtrou=l. Si tu ai*es ton &ils ou ta &e**e, dis2toi ! toi2*>*e -ue tu ai*es un >tre *ortel < et s'ilient ! *ourir, tu n'en seras point trou=l.

%F. GUAD tu es sur le point d'entreprendre une chose, *ets2toi =ien dans l'esprit ce -u'est lachose -ue tu as &aire. Si tu as te =ai$ner, reprsente2toi ce -ui se passe d'ordinaire dans les =ains

 pu=lics, -u'on s'# ?ette de l'eau, -u'on s'# pousse, -u'on # dit des in?ures, -u'on # ole. 8u iras ensuite plus sHre*ent ! ce -ue tu eu &aire, si tu te dis auparaant : Ie eu *e =ai$ner, *ais ?e eu

aussi conserer *a li=ert et *on indpendance, rita=le apana$e de *a nature. C 9t de *>*e sur cha-ue chose -ui arriera. ar, de cette *anière, si -uel-ue o=stacle t'e*p>che de te =ai$ner, tuauras cette r&leion toute pr>te : Ie ne oulais pas seule*ent *e =ai$ner, *ais ?e oulais aussi

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conserer *a li=ert et *on indpendance < et ?e ne les consererais point, si ?e *e &Echais. C

F. 9 -ui trou=le les ho**es, ce ne sont pas les choses, *ais les opinions -u'ils en ont. Par ee*ple, la *ort n'est point un *al, car, si elle en tait un, elle aurait paru telle ! Socrate, *aisl'opinion -u'on a -ue la *ort est un *al, oil! le *al. Lors donc -ue nous so**es contraris,

trou=ls ou tristes, n'en accusons point d'autres -ue nous2*>*es, c'est2!2dire nos opinions.

F%. AUS9 les autres de ses *alheurs, cela est d'un i$norant < n'en accuser -ue soi2*>*e, celaest d'un ho**e -ui co**ence ! s'instruire < et n'en accuser ni soi2*>*e ni les autres, cela est d'unho**e d?! instruit.

F%%. 9 te $lori&ie ?a*ais d'aucun aanta$e tran$er. Si un cheal disait aec or$ueil : Ie suis =eau, C cela serait supporta=le < *ais toi, -uand tu dis aec &iert : I'ai un =eau cheal, C sache -uec'est d'aoir un =eau cheal -ue tu te $lori&ies. Gu'# a2t2il donc l! -ui soit ! toi J L'usa$e -ue tu &ais

de ton i*a$ination. 'est pour-uoi lors-ue, dans l'usa$e -ue tu &eras de ton i*a$ination, tu suirasla nature, alors tu pourras te $lori&ier, car tu te $lori&ieras d'un =ien -ui est ! toi.

F%%%. S%, dans un o#a$e sur *er, ton aisseau entre dans un port, et -ue l'on t'enoie &aire de l'eau,tu peu, che*in &aisant, ra*asser un co-uilla$e ou cueillir un cha*pi$non, *ais tu dois aoir tou?ours ta pense ! ton aisseau, et tourner souent la t>te, de peur -ue le pilote ne t'appelle, et, s'ilt'appelle, il &aut ?eter tout et courir, de peur -ue, si tu &ais attendre, on ne te ?ette dans le aisseau

 pieds et poin$s lis co**e une =>te. %l en est de *>*e dans le o#a$e de cette ie : si, au lieu d'unco-uilla$e ou d'un cha*pi$non, on te donne une &e**e ou un en&ant, tu peu les prendre < *ais, sile pilote t'appelle, il &aut courir au aisseau et tout -uitter, sans re$arder derrière toi. 9t, si tu esieu, ne t'loi$ne pas trop du naire, de peur -ue le pilote enant ! t'appeler tu ne sois pas en tatde le suire.

F%@. 9 de*ande point -ue les choses arrient co**e tu les dsires, *ais dsire -u'elles arrientco**e elles arrient, et tu prospreras tou?ours.

F@. LA *aladie est un o=stacle pour le corps, *ais non pour la olont, ! *oins -ue celle2ci ne&ai=lisse. Ie suis =oiteu. C @oil! un e*p>che*ent pour *on pied < *ais pour *a olont, point du

tout. Sur tous les accidents -ui t'arrieront, dis2toi la *>*e chose < et tu troueras -ue c'est tou?oursun e*p>che*ent pour -uel-ue autre chose, et non pas pour toi.

F@%. A "AGU9 o=?et -ui se prsente, souiens2toi de rentrer en toi2*>*e et d'# chercher -uelleertu tu as pour =ien user de cet o=?et. Si tu ois un =eau $ar6on ou une =elle &ille, tu trouerascontre ces o=?ets une ertu, -ui est la continence. Si c'est -uel-ue peine, -uel-ue traail, tutroueras le coura$e < si ce sont des in?ures, des a&&ronts, tu troueras la rsi$nation et la patience. Situ t'accoutu*es ainsi ! dplo#er sur cha-ue accident la ertu -ue la nature t'a donne pour leco*=attre, tes i*a$inations ne t'e*porteront ?a*ais.

F@%%. 9 dis ?a*ais, sur -uoi -ue ce soit : I'ai perdu cela C *ais : Ie l'ai rendu. C 8on &ils est*ort J tu l'as rendu. 8a &e**e est *orte J tu l'as rendue. 7n t'a pris ta terre J oil! encore une

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restitution -ue tu as &aite. 22 +ais celui -ui *e l'a prise est un *chant. 22 Gue t'i*porte par les*ains de -ui celui -ui te l'a donne a oulu te la retirer J Pendant -u'il te la laisse, uses2en co**ed'une chose -ui ne t'appartient point, co**e les o#a$eurs usent des htelleries.

F@%%%. S% tu eu aancer dans l'tude de la sa$esse, laisse la tous ces raisonne*ents : Si ?e

n$li$e *es a&&aires, ?e serai =ientt ruin et ?e n'aurai pas de -uoi ire < si ?e ne chEtie pas *onesclae, il deiendra *chant. C ar il aut *ieu *ourir de &ai* après aoir =anni les soucis et lescraintes, -ue de ire dans l'a=ondance aec in-uitude et aec cha$rin. %l aut *ieu -ue tonesclae soit *chant, -ue toi *isra=le. o**ence donc par les petites choses. 7n a reners tonhuile J on t'a dro= ton in J Dis2toi : 'est ! ce pri -ue l'on achète la tran-uillit, c'est ! ce pri-ue l'on achète la li=ert < on n'a rien pour rien. C Guand tu appelleras ton esclae, pense -u'il peutne pas t'entendre, ou -ue, t'a#ant entendu, il peut ne rien &aire de ce -ue tu lui as co**and. +ais,diras2tu, *on esclae se trouera &ort *al de *a patience et deiendra incorri$i=le. C 22 7ui, *ais tut'en troueras &ort =ien, puis-ue, $rEce ! lui, tu apprendras ! te *ettre hors d'in-uitude et detrou=le.

F%F. S% tu eu aancer dans l'tude de la sa$esse, ne re&use point, sur les choses etrieures, de passer pour i*=cile et pour insens.

FF. 9 cherche point ! passer pour saant, et, si tu passes pour un personna$e dans l'esprit de-uel-ues2uns, d&ie2toi de toi2*>*e. Sache -u'il n'est pas &acile de conserer ! la &ois et ta olontcon&or*e ! la nature et les choses du dehors < *ais il &aut de toute ncessit -u'en t'attachant ! l'un,tu n$li$es l'autre.

FF%. S% tu eu -ue tes en&ants et ta &e**e et tes a*is ient tou?ours, tu es &ou < car tu eu -ueles choses -ui ne dpendent point de toi en dpendent, et -ue ce -ui est ! autrui soit ! toi. De *>*e,si tu eu -ue ton esclae ne &asse ?a*ais de &aute, tu es &ou < car tu eu -ue le ice ne soit plusice, *ais autre chose. @eu2tu n'>tre pas &rustr dans tes dsirs J 8u le peu : ne dsire -ue ce -uidpend de toi.

FF%%. L9 rita=le *atre de chacun de nous est celui -ui a le pouoir de nous donner ou de nouster ce -ue nous oulons ou ne oulons pas. Gue tout ho**e donc, -ui eut >tre li=re, ne euille etne &uie rien de tout ce -ui dpend des autres, sinon il sera ncessaire*ent esclae.

FF%%%. S7U@%9S287% -ue tu dois te conduire dans la ie co**e dans un &estin. Un plat est2ilenu ?us-u'! toi J tendant ta *ain aec dcence, prends2en *odeste*ent. Le retire2t2on J ne leretiens point. 'est2il point encore enu J n'tends pas au loin ton dsir, *ais attends -ue le platarrie en&in de ton ct. Uses2en ainsi aec des en&ants, aec une &e**e, aec les char$es et lesdi$nits, aec les richesses, et tu seras di$ne d'>tre ad*is ! la ta=le *>*e des dieu. 9t si tu ne

 prends pas ce -u'on t'o&&re, *ais le re?ettes et le *prises, alors tu ne seras pas seule*ent le coniedes dieu, *ais leur $al, et tu r$neras aec eu. 'est en a$issant ainsi -ue Dio$ène, "raclite et-uel-ues autres ont *rit d'>tre appels des ho**es diins, co**e ils l'taient en e&&et.

FF%@. GUAD tu ois -uel-u'un -ui pleure, soit parce -u'il est en deuil, soit parce -ue son &ils estau loin, soit parce -u'il a perdu ses =iens, prends $arde -ue ton i*a$ination ne t'e*porte et ne te

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sduise en te persuadant -ue cet ho**e est e&&ectie*ent *alheureu ! cause de ces chosesetrieures < *ais &ais en toi2*>*e cette distinction, -ue ce -ui l'a&&li$e, ce n'est point l'accident -uilui est arri, car un autre n'en est point *u, *ais l'opinion -u'il en a. Si pourtant c'est ncessaire,ne re&use point de pleurer aec lui et de co*patir ! sa douleur par tes discours < *ais prends $arde-ue ta co*passion ne passe au dedans et -ue tu ne sois a&&li$ rita=le*ent.

FF@. S7U@%9S287% -ue tu es acteur dans une pièce, lon$ue ou courte, oN l'auteur a oulu te&aire entrer. S'il eut -ue tu ?oues le rle d'un *endiant, il &aut -ue tu le ?oues le *ieu -u'il te sera

 possi=le. De *>*e, s'il eut -ue tu ?oues celui d'un =oiteu, celui d'un prince, celui d'un pl=ien.ar c'est ! toi de =ien ?ouer le personna$e -ui t'a t donn < *ais c'est ! un autre de te le choisir.

FF@%. L7SGU9 le cor=eau ?ette un croasse*ent de *auais au$ure, -ue ton i*a$ination net'e*porte point, *ais aussitt &ais en toi2*>*e une distinction et dis : Aucun des *alheurs

 prsa$s par cet au$ure ne *e re$arde < ces *alheurs re$ardent ou *on chti& corps, ou *on petit =ien, ou *a petite rputation, ou *es en&ants, ou *a &e**e. Pour *oi, il n'# a -ue d'heureu

 prsa$es, si ?e le eu < car, -uoi -u'il arrie, il dpend de *oi d'en tirer du =ien. C

FF@%%. 8u peu >tre ininci=le, si tu n'en$a$es ?a*ais aucun co*=at ou il ne dpende pasa=solu*ent de toi de aincre.

FF@%%%. P9DS =ien $arde -u'en o#ant -uel-u'un co*=l d'honneurs, ou le ! une $rande puissance, ou &lorissant de -uel-ue autre *anière, prends =ien $arde, dis2?e, -u'e*port et sduit par ton i*a$ination, tu ne le troues heureu. ar, si l'essence du rita=le =ien consiste dans les choses-ui dpendent de nous, ni l'enie, ni l'*ulation, ni la ?alousie n'auront plus de lieu, et toi2*>*e, tune oudras >tre ni $nral, ni snateur, ni consul, *ais li=re < or, une seule oie # *ène : le *prisdes choses -ui ne dpendent point de nous.

FF%F. S7U@%9S287% -ue ce n'est ni celui -ui te dit des in?ures, ni celui -ui te &rappe, -uit'outra$e < *ais c'est l'opinion -ue tu as d'eu, et -ui te les &ait re$arder co**e des $ens dont tu esoutra$. Guand -uel-u'un donc te cha$rine et t'irrite, sache -ue ce n'est pas cet ho**e2l! -ui t'irrite,*ais ton opinion. 9&&orce2toi donc, aant tout, de ne pas te laisser e*porter par ton i*a$ination <car, si une &ois tu $a$nes du te*ps et -uel-ue dlai, tu seras plus &acile*ent *atre de toi2*>*e.

FFF. GU9 la *ort et l'eil et toutes les autres choses -ui paraissent terri=les soient tous les ?oursdeant tes #eu, surtout la *ort, et tu n'auras ?a*ais de pense =asse, et tu ne dsireras rien aectrop d'ardeur.

FFF%. 8u eu deenir philosophe. Prpare2toi sur2le2cha*p ! >tre raill, et persuade2toi =ien -uele peuple a te si&&ler et dire : e philosophe nous est enu en une nuit. D'oN lui ient ce sourcilarro$ant J C Pour toi, n'aie point ce sourcil super=e < *ais attache2toi &orte*ent au *ai*es -uit'ont paru les *eilleures et les plus =elles. 9t souiens2toi -ue, si tu # de*eures &er*e, ceu *>*e-ui se sont d'a=ord *o-us de toi t'ad*ireront ensuite < au lieu -ue, si tu cèdes ! leurs insultes, tu en

seras dou=le*ent *o-u.

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FFF%%. S% ?a*ais il t'arrie de te tourner ers les choses du dehors dans le =ut de plaire ! -uel-u'un,sache -ue tu es dchu de ton tat. Gu'il te su&&ise donc, en tout et partout, d'>tre philosophe. 9t si de

 plus tu eu le paratre, contente2toi de le paratre ! tes propres #eu, et cela su&&it.

FFF%%%. GU9 ces sortes de penses et de raisonne*ents ne te trou=lent point : Ie serai *pris <

 ?e ne serai rien dans le *onde. C ar, si le *pris est un *al, tu ne peu >tre dans le *al par le*o#en d'un autre, non plus -ue dans le ice. Dpend2il de toi d'aoir les pre*ières char$es JDpend2il de toi d'>tre init ! un &estin J ulle*ent. o**ent se peut2il donc -ue ce soit encore l!un *pris et un dshonneur pour toi J o**ent se peut2il -ue tu ne sois rien dans le *onde, toi -uine dois >tre -uel-ue chose -ue dans ce -ui dpend de toi, et en -uoi tu peu te rendre trèsconsidra=le J +ais *es a*is seront sans aucun secours de *a part. C 22 Gu'est2ce ! dire, sansaucun secours J 8u ne leur donneras point d'ar$ent J 8u ne les &eras pas cito#ens ro*ains J Guidonc t'a dit -ue ces choses sont du no*=re de celles -ui sont en notre pouoir, et -u'ellesn'appartiennent pas ! d'autres -u'! nous J 9t -ui peut donner au autres ce -u'il n'a pas lui2*>*e J A*asse du =ien, dira -uel-u'un, a&in -ue nous en a#ons aussi. C 22 Si ?e puis en aoir en conserantla pudeur, la *odestie, la &idlit, la *a$nani*it, *ontreO2*oi le che*in -u'il &aut prendre pour 

deenir riche, et ?e le serai. +ais si ous ouleO -ue ?e perde *es rita=les =iens a&in -ue ous enac-urieO de &au, o#eO ous2*>*es co*=ien ous teneO la =alance in$ale, et ! -uel point ous>tes in$rats et inconsidrs. Gu'ai*eO2ous *ieu J l'ar$ent, ou un a*i sa$e et &idèle J Ah aideO2*oi plutt ! ac-urir ces ertus, et n'ei$eO point -ue ?e &asse des choses -ui *e les &eraient perdre.22 +ais, diras2tu encore, *a patrie ne recera de *oi nuls serices. C Guels serices J 9lle n'aura

 pas de toi des porti-ues J 9lle n'aura pas des =ains J 9h -u'est2ce -ue cela J 9lle n'aura pas non plus des souliers d'un &or$eron, ni des ar*es d'un cordonnier. 7r, il su&&it -ue chacun re*plisse sontat et &asse son oura$e. +ais si, par ton ee*ple, tu donnais ! ta patrie un autre cito#en sa$e,*odeste et &idèle, ne lui rendrais2tu aucun serice J ertaine*ent tu lui en rendrais un, et un &ort$rand < tu ne lui serais donc pas inutile. 22 Guel ran$ aurai2?e donc dans la cit J C 22 elui -ue tu

 pourras o=tenir en te conserant &idèle et *odeste. +ais si, oulant la serir, tu perds ces ertus,-uels serices tirera2t2elle dsor*ais de toi, -uand tu seras deenu i*pudent et per&ide J

FFF%@. GU9LGU'U t'a t pr&r dans un &estin, dans un conseil, dans une isite. Si ce sont l!des =iens, tu dois te r?ouir de ce -u'ils sont arris ! ton prochain. 9t si ce sont des *au, net'a&&li$e point de ce -ue tu en es ee*pt. +ais souiens2toi -ue, ne &aisant pas, pour o=tenir leschoses -ui ne dpendent point de nous, les d*arches -ue &ont ceu -ui les o=tiennent, il esti*possi=le -ue tu en sois $ale*ent parta$. ar co**ent celui -ui ne a ?a*ais ! la porte d'un$rand sei$neur en sera2t2il aussi =ien trait -ue celui -ui # est tous les ?ours J celui -ui nel'acco*pa$ne point -uand il sort, -ue celui -ui l'acco*pa$ne J celui -ui ne le &latte ni ne le loue,

-ue celui -ui ne cesse de le &latter et de le louer J 8u es donc in?uste et insatia=le, si, ne donnant point les choses aec les-uelles on achète toutes ces &aeurs, tu eu les aoir pour rien. o*=ienend2on les laitues au *arch J Une o=ole. Si donc ton oisin donne une o=ole et e*porte sa laitue,et -ue toi, ne donnant point ton o=ole, tu t'en retournes sans laitue, ne t'i*a$ine point aoir *oins-ue lui < car, s'il a sa laitue, toi, tu as ton o=ole, -ue tu n'a pas donne. %l en est de *>*e ici. 8u n'as

 pas t init ! un &estin J 'est -ue tu n'as pas pa# au *atre du &estin le pri au-uel il le end. e pri, c'est une louan$e, une isite, une co*plaisance, une dpendance. Donne donc le pri, si lachose t'acco**ode. +ais si, sans donner le pri, tu eu aoir la *archandise, tu es insatia=le etin?uste. 'as2tu donc rien -ui puisse tenir la place de ce &estin ou tu n'as point t J 8u ascertaine*ent -uel-ue chose -ui aut *ieu -ue le &estin, c'est de n'aoir pas lou celui -ue tun'aurais pas oulu louer, et de n'aoir pas sou&&ert ! sa porte son or$ueil et son insolence.

FFF@. ous pouons apprendre le dessein de la nature par les choses sur les-uelles nous ne

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so**es pas en di&&rend entre nous. Par ee*ple, lors-ue l'esclae de ton oisin a cass une coupeou -uel-ue autre chose, tu ne *an-ues pas de lui dire, pour le consoler, -ue c'est un accident trèsordinaire. Sache donc -ue, -uand on cassera une coupe -ui est ! toi, il &aut -ue tu sois aussitran-uille -ue tu l'tais -uand celle de ton oisin a t casse. 8ransporte cette *ai*e au choses

 plus i*portantes. Guand le &ils ou la &e**e d'un autre *eurt, il n'# a pas un ho**e -ui ne dise -uecela est attach ! l'hu*anit. +ais -ue le &ils ou la &e**e de ce *>*e ho**e ienne ! *ourir,

aussitt on n'entend -ue pleurs, -ue cris, -ue $*isse*ents : Gue ?e suis *alheureu Ie suis perdu C %l &audrait cependant se rappeler les senti*ents -ue nous prouons en apprenant -ue les*>*es accidents sont arris ! d'autres.

FFF@%. 7++9 on ne *et pas un =ut pour le *an-uer, de *>*e la nature du *al n'eiste pointdans le *onde.

FFF@%%. S% -uel-u'un lirait ton corps ! la discrtion du pre*ier enu, tu en serais sans doute très&Ech < et lors-ue toi2*>*e tu a=andonnes ton E*e au pre*ier enu, a&in -ue, s'il te dit des in?ures,

elle en soit *ue et trou=le, tu ne rou$is point

FFF@%%%. DAS toute a&&aire, aant -ue de l'entreprendre, re$arde =ien ce -ui la prcède et ce -uila suit, et entreprends2la après cet ea*en. Si tu n'o=seres cette conduite, tu auras d'a=ord du

 plaisir dans tout ce -ue tu &eras, parce -ue tu n'en auras pas enisa$ les suites < *ais ! la &in, lahonte enant ! paratre, tu seras re*pli de con&usion.

FFF%F. 8U oudrais =ien >tre couronn au ?eu ol#*pi-ues. 9t *oi aussi, en rit, car cela esttrès $lorieu. +ais ea*ine =ien auparaant ce -ui prcède et ce -ui suit une pareille entreprise. 8u

 peu l'entreprendre après cet ea*en. %l te &aut o=serer la discipline, *an$er de &orce, t'a=stenir detout ce -ui &latte le $oHt, &aire tes eercices au heures *ar-ues, par le &roid, par le chaud < ne

 =oire ni eau &rache ni in -ue *odr*ent < en un *ot, il &aut te lirer sans rsere au *atred'eercices, co**e ! un *decin, et, après cela, aller co*=attre au ?eu. L! tu peu >tre =less, ted*ettre le pied, aaler =eaucoup de poussière, >tre par&ois &ouett, et, après tout cela, >tre aincu.Guand tu auras =ien pes tout cela, a, si tu eu, a >tre athlète. Si tu ne prends pas ces

 prcautions, tu ne &eras -ue niaiser et -ue =adiner co**e les en&ants, -ui tantt contre&ont leslutteurs, tantt les $ladiateurs, -ui *aintenant ?ouent de la tro*pette, et un instant après reprsententdes tra$dies. %% en sera de *>*e de toi : tu seras tantt athlète, tantt $ladiateur, tantt rhteur,après tout cela philosophe, et, dans le &ond de l'E*e, tu ne seras rien. o**e un sin$e, tu i*iteras

tout ce -ue tu erras &aire, et tous les o=?ets te plairont tour ! tour, car tu n'as point ea*in ce -uetu oulais &aire, *ais tu t'# es port t*raire*ent, sans aucune circonspection, $uid par ta seulecupidit et par ton caprice. 'est ainsi -ue =eaucoup de $ens, o#ant un philosophe, ou entendantdire ! -uel-u'un -u'9uphratès parle =ien (-ui est2ce -ui peut parler co**e lui J) eulent aussitt>tre philosophes.

FL. +7 a*i, considère pre*ière*ent la nature de l'a&&aire -ue tu entreprends, et ensuite ea*ineta propre nature, pour oir si elle est asseO &orte pour porter ce &ardeau. 8u eu >tre pentathle, ou$ladiateur J @ois tes =ras, considère tes cuisses, ea*ine tes reins, car nous ne so**es pas ns tous

 pour la *>*e chose. 8u eu >tre philosophe J Penses2tu -u'en e*=rassant cette pro&ession, tu

 pourras *an$er co**e les autres, =oire co**e eu, renoncer co**e eu ! tous les plaisirs J %l&aut eiller, traailler, s'loi$ner de ses parents et de ses a*is, >tre le ?ouet d'un esclae, aoir ledessous partout, dans la poursuite des honneurs, des char$es, dans les tri=unau, en un *ot dans

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toutes les a&&aires. onsidère =ien tout cela, et ois si tu eu acheter ! ce pri la tran-uillit, lali=ert, la constance. Sinon, appli-ue2toi ! toute autre chose, et ne &ais pas co**e les en&ants, nesois pas au?ourd'hui philosophe, de*ain pu=licain, ensuite rhteur, et après cela l'intendant de sar.es choses ne s'accordent point. %l &aut -ue tu sois un seul ho**e, et un seul ho**e =on ou*auais < il &aut -ue tu t'appli-ues ! ce -ui re$arde ton E*e, ou ! ce -ui re$arde ton corps < il &aut-ue tu traailles ! ac-urir les =iens intrieurs, ou les =iens etrieurs, c'est2!2dire -u'il &aut -ue tu

soutiennes le caractère d'un philosophe ou d'un ho**e du co**un.

FL%. L9S deoirs se *esurent en $nral au relations oN nous nous trouons placs. 'est ton père J %l t'est ordonn d'en aoir soin, de lui o=ir en tout, de sou&&rir ses rpri*andes et ses *auaistraite*ents. 22 +ais c'est un *auais père. 22 9h -uoi *on a*i, la nature t'a2t2elle lincessaire*ent ! un =on père J on, *ais ! un père. 8on &rère te &ait in?ustice J onsere ! son$ard ton ran$ de &rère, et ne re$arde pas ce -u'il &ait, *ais ce -ue tu dois &aire, et l'tat oN setrouera ta li=ert, si tu &ais ce -ue la nature eut -ue tu &asses. ar un autre ne t'o&&ensera, ne te

 =lessera ?a*ais, si tu ne le eu, et tu ne seras =less -ue lors-ue tu croiras l'>tre. Par ce *o#endonc, tu seras tou?ours content de ton oisin, de ton concito#en, de ton $nral, si tu t'accoutu*es !

aoir tou?ours ces relations deant les #eu.

FL%%. SA"9 -ue le principe et le &onde*ent de la reli$ion consiste ! aoir des dieu des opinionsdroites et saines, ! croire -u'ils sont, -u'ils tendent leur proidence sur tout, -u'ils $ouernent le*onde aec sa$esse et ?ustice < -ue tu es ici2=as pour leur o=ir, pour prendre en =onne part tout ce-ui t'arrie, et pour # ac-uiescer olontaire*ent et de tout ton coeur, co**e ! des choses -uiiennent d'une proidence très =onne et très sa$e. De cette *anière tu ne te plaindras ?a*ais desdieu, et tu ne les accuseras ?a*ais de n'aoir pas soin de toi. +ais tu ne peu aoir ces senti*ents-u'en renon6ant ! tout ce -ui ne dpend point de nous, et -u'en &aisant consister tes =iens et tes*au dans ce -ui en dpend. ar, si tu prends pour un =ien ou pour un *al -uel-u'une de ceschoses tran$ères, il est de toute ncessit -ue, lors-ue tu seras &rustr de ce -ue tu dsires, ou -uetu to*=eras dans ce -ue tu crains, tu te plai$nes et -ue tu haïsses ceu -ui sont la cause de tes*alheurs. ar tout ani*al est n pour a=horrer et pour &uir ce -ui lui parat *auais et nuisi=le et ce-ui peut le causer, et pour ai*er et rechercher ce -ui lui parat utile et =on et ce -ui le cause. %l estdonc i*possi=le -ue celui -ui croit >tre =less se plaise ! ce -u'il croit -ui le =lesse < d'oN il s'ensuit-ue personne ne se r?ouit et ne se plat dans son *al. @oil! d'oN ient -u'un &ils acca=le dereproches et d'in?ures son père, -uand son père ne lui &ait point part de ce -ui passe pour des =iens <oil! ce -ui rendit enne*is irrconcilia=les Étocle et Pol#nice : ils re$ardaient le trne co**e un$rand =ien. @oil! ce -ui &ait -ue le la=oureur, le pilote, le *archand *audissent les dieu, et oil!en&in la cause des *ur*ures de ceu -ui perdent leurs &e**es et leurs en&ants. ar l! oN est

l'utilit, l! est aussi la pit. Ainsi tout ho**e -ui a soin de r$ler ses dsirs et ses aersions selonles rè$les prescrites, a soin de nourrir et d'au$*enter sa pit. Dans ses li=ations, dans ses sacri&iceset dans ses o&&randes, chacun doit suire la coutu*e de son pa#s, et les &aire aec puret, sansnonchalance aucune, sans n$li$ence, sans irrrence, sans *es-uinerie, et aussi sans uneso*ptuosit au2dessus de ses &orces.

FL%%%. GUAD tu as consulter le dein, souiens2toi -ue tu i$nores ce -ui doit arrier, et -ue tuas pour l'apprendre. +ais souiens2toi en *>*e te*ps, si tu es philosophe, -u'en allant leconsulter, tu sais &ort =ien de -uelle nature est ce -ui doit arrier. ar, si c'est une des choses -ui nedpendent point de nous, ce ne peut >tre assur*ent ni un =ien, ni un *al pour toi. 'apporte donc

auprès de ton dein ni inclination, ni aersion pour chose au *onde, autre*ent tu tre*=lerastou?ours, *ais sois persuad et conaincu -ue tout ce -ui arriera est indi&&rent et ne te re$arde point, et -ue, de -uel-ue nature -ue cela soit, il dpendra de toi d'en &aire un =on usa$e, personne ne

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 pouant t'en e*p>cher. @a donc aec con&iance, co**e si tu approchais des dieu, -ui dai$nent =ien te conseiller. Au reste, -uand on t'aura donn -uel-ues conseils, souiens2toi -ui sont lesconseillers ! -ui tu as eu recours, et -ui sont ceu dont tu *priseras les ordres si tu dso=is. +aisne a au dein -ue co**e Socrate oulait -u'on # allEt, c'est2!2dire, n'# a -ue pour les choses-u'on ne peut connatre -ue par l'ne*ent et -u'on ne peut proir ni par la raison, ni par lesrè$les d'aucun autre art. Ainsi, -uand il &audra t'eposer ! de $rands dan$ers pour un a*i ou pour ta

 patrie, ne a pas consulter le dein pour saoir si tu dois le &aire. ar si le dein te dclare -ue lesentrailles de la icti*e sont *auaises, il est ident -ue ce si$ne te prsa$e ou la *ort, ou des =lessures, ou l'eil < *ais la droite raison te dit -ue, *al$r toutes ces choses, on doit secourir sona*i et s'eposer pour sa patrie. 7=is donc ! un dein encore plus $rand -ue celui -ue tu consultais,o=is ! Apollon P#thien, -ui chassa de son te*ple un ho**e -ui n'aait pas secouru son a*i -u'onassassinait.

FL%@. P9S%S287% dsor*ais un certain caractère, une certaine rè$le -ue tu suiras tou?ours,-ue tu sois seul ou -ue tu sois aec les autres.

FL@. AD9 le silence le plus souent, ou ne dis -ue les choses ncessaires, et dis2les en peu de*ots. %l pourra arrier, *ais rare*ent, -ue tu doies parler, -uand l'occasion l'ei$era < *ais ne

 parle ?a*ais de choses triiales et co**unes : ne parle ni des co*=ats de $ladiateurs, ni des coursesde cheau, ni des athlètes, ni du =oire, ni du *an$er, -ui sont le su?et des conersations ordinaires.Surtout ne parle ?a*ais des ho**es, ni pour les =lE*er, ni pour les louer, ni pour &aire desco*paraisons.

FL@%. S% tu le peu donc, &ais to*=er par tes discours la conersation de tes a*is sur ce -ui estdcent et conena=le < et si tu te troues aec des tran$ers, $arde le silence opiniEtre*ent.

FL@%%. 9 ris ni lon$te*ps, ni souent, ni aec ecès.

FL@%%%. 95US9 le ser*ent en tout et partout, si cela est en ton pouoir < sinon, autant -uel'occasion pourra le per*ettre.

FL%F. É@%89 de *an$er dehors et &uis tous les &estins pu=lics < *ais si -uel-ue occasion

etraordinaire te &orce de te relEcher en cela, redou=le alors d'attention sur toi2*>*e, de peur -ue tune te laisses aller au &a6ons et au *anières de &aire du peuple. Sache -ue, si l'un des conis esti*pur, celui -ui est assis près de lui, et -ui &ait co**e lui, est ncessaire*ent souill, -uel-ue

 puret -u'il ait par lui2*>*e.

L. 'US9 des choses ncessaires au corps -u'autant -ue le de*andent les =esoins de l'E*e, par ee*ple de la nourriture, des ha=its, du lo$e*ent, des do*esti-ues. 9t re?ette tout ce -ui sent la*ollesse ou la anit.

L%. ABS8%9S287% des plaisirs de l'a*our, si tu le peu, aant le *aria$e, et, si tu les $oHtes, -uece soit au *oins selon la loi. +ais ne sois pas sère ! ceu -ui en usent, ne les reprends point aecai$reur, et ne te ante point ! tout *o*ent de ta continence.

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L%%. S% -uel-u'un te rapporte -u'un tel a *al parl de toi, ne t'a*use point ! r&uter ce -u'on a dit,*ais rponds si*ple*ent : elui -ui a dit cela de *oi i$norait sans doute *es autres ices, car ilne se serait pas content de ne parler -ue de ceu2l!. C

L%%%. %L n'est nulle*ent ncessaire d'aller souent au thEtre et au ?eu pu=lics. 9t, si tu # as-uel-ue&ois par occasion, ne &aorise aucun des partis et rsere tes &aeurs et tes e*presse*ents

 pour toi2*>*e, c'est2!2dire contente2toi de tout ce -ui arrie, et sois satis&ait -ue la ictoire soit !celui -ui a aincu < ainsi tu ne seras ?a*ais ni &Ech, ni trou=l. 9ite aussi de &aire desaccla*ations, de $rands clats de rire et de $rands *oue*ents. 9t -uand tu te seras retir, ne parle

 pas lon$ue*ent de tout ce -ue tu as u, puis-ue cela ne peut serir ! r&or*er tes *oeurs, ni ! terendre plus honn>te ho**e < car ces lon$s entretiens t*oi$nent -ue c'est le spectacle seul -ui aattir ton ad*iration.

L%@. 9 a ni au rcits, ni au lectures des oura$es de certaines $ens, ou du *oins n'# a passans *oti&. +ais, si tu t'# troues, consere la $rait et la retenue, et une douceur -ui ne soit *>led'aucune *ar-ue de cha$rin et d'ennui.

L@. GUAD tu dois aoir -uel-ue conersation aec -uel-u'un, surtout aec -uel-u'un des pre*iers de la ille, de*ande2toi ce -u'auraient &ait en cette rencontre Socrate ou non. Par ce*o#en, tu ne seras point e*=arrass pour &aire ce -ui est de ton deoir et pour user conena=le*entde tout ce -ui se prsentera.

L@%. GUAD tu as &aire ta cour ! -uel-ue ho**e puissant, reprsente2toi d'aance -ue tu ne letroueras pas cheO lui, ou -u'il se sera en&er*, ou -u'on ne dai$nera pas t'ourir sa porte, ou -u'ilne s'occupera pas de toi. Si, *al$r cela, ton deoir t'# appelle, supporte tout ce -ui arriera, et net'aise ?a*ais de dire ou de penser -ue ce n'tait pas la peine C. ar c'est l! le lan$a$e d'un ho**eul$aire, d'un ho**e sur -ui les choses etrieures ont trop de pouoir.

L@%%. DAS le co**erce ordinaire, $arde2toi =ien de parler *al ! propos et trop lon$ue*ent de teseploits et des dan$ers -ue tu as courus < car, si tu prends tant de plaisir ! les raconter, les autresn'en prennent pas tant ! les entendre.

L@%%%. AD9287% =ien encore de ?ouer le rle de plaisant. 7n est induit par l! ! $lisser dans le$enre de ceu -ui ne sont pas philosophes, et en *>*e te*ps cela peut di*inuer les $ards -ue lesautres ont pour toi.

L%F. %L est aussi très dan$ereu de se laisser aller ! des discours o=scènes, et, -uand tu te troueras! ces sortes de conersations, ne *an-ue pas, si l'occasion le per*et, de tancer celui -ui tient cesdiscours < sinon, $arde au *oins le silence, et t*oi$ne, par la rou$eur de ton &ront et par la sritde ton isa$e, -ue ces sortes de conersations ne te plaisent point.

LF. S% ton i*a$ination te prsente l'i*a$e de -uel-ue olupt, alors, co**e tou?ours, eille sur toi,de peur -u'elle ne t'entrane. Gue cette olupt t'attende un peu, et o=tiens de toi2*>*e -uel-ue

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dlai. 9nsuite co*pare les deu *o*ents, celui de la ?ouissance et celui du repentir -ui la suira, etdes reproches -ue tu te &eras ! toi2*>*e, et oppose2leur la satis&action -ue tu $oHteras et leslouan$es -ue tu te donneras si tu rsistes. Si tu troues -u'il soit te*ps pour toi de ?ouir de ce plaisir,

 prends =ien $arde -ue ses a*orces et ses attraits ne te dsar*ent et ne te sduisent, et oppose2leur ce plaisir plus $rand encore de pouoir te rendre le t*oi$na$e -ue tu les as aincus.

LF%. GUAD tu &ais une chose, après aoir reconnu -u'elle est de ton deoir, n'ite point d'>tre uen la &aisant, -uel-ue *auais ?u$e*ent -ue le peuple en puisse &aire. Si l'action est *auaise, ne la&ais point < si elle est =onne, pour-uoi crains2tu ceu -ui te conda*neront sans raison et *al !

 propos J

LF%%. D9 *>*e -ue ces deu propositions : %l est ?our, %l est nuit, C sont très raisonna=les -uandelles sont spares, -u'on en &ait deu parties, et très draisonna=les si on les *et en *>*e te*pset -ue des deu parties on n'en &ait -u'une < ainsi, dans les &estins, il n'# a rien de plus draisonna=le-ue de ouloir tout pour soi, sans aucun $ard pour les autres. Guand donc tu seras pri ! un repas,

souiens2toi de ne penser pas tant ! la -ualit des *ets -u'on serira et -ui eciteront ton apptit,-u'! la -ualit de celui -ui t'a pri, et ! conserer les $ards et le respect -ui lui sont dus.

LF%%%. S% tu prends un rle -ui soit au2dessus de tes &orces, non seule*ent tu le ?oues *al, *ais tua=andonnes celui -ue tu pouais re*plir.

LF%@. 7++9, en te pro*enant, tu prends =ien $arde de ne pas *archer sur un clou, et de ne paste donner une entorse, prends $arde de *>*e de ne pas =lesser la partie *atresse de toi2*>*e, laraison -ui te conduit. Si, dans cha-ue action de notre ie, nous o=serons ce prcepte, nous &eronstout plus sHre*ent.

LF@. LA *esure des richesses pour chacun, c'est le corps, co**e le pied est la *esure du soulier.Si tu t'en tiens ! cette rè$le, tu $arderas tou?ours la ?uste *esure < *ais si tu n'en tiens pas co*pte, tues perdu : il &audra -ue tu roules co**e dans un prcipice oN rien ne pourra t'arr>ter. De *>*e

 pour le soulier : si tu passes une &ois la *esure de ton pied, tu auras d'a=ord des souliers dors,ensuite tu en auras de pourpre, et en&in tu en oudras de =rods. ar il n'# a plus de =ornes pour ce-ui a une &ois pass les =ornes.

LF@%. L9S &e**es, pendant -u'elles sont ?eunes, sont appeles *atresses par leurs *aris. es&e**es donc, o#ant par l! -ue leurs *aris ne les considèrent -ue par le plaisir -u'elles lui donnent,ne son$ent plus -u'! se parer pour plaire, et *ettent toute leur con&iance et toutes leurs esprancesdans leurs orne*ents. ien n'est donc plus utile et plus ncessaire -ue de s'appli-uer ! leur &aireentendre -u'on ne les honorera et -u'on ne les respectera -u'autant -u'elles auront de sa$esse, de

 pudeur et de *odestie.

LF@%%. U si$ne certain d'un esprit lourd, c'est de s'occuper lon$te*ps du soin du corps, co**e des'eercer lon$te*ps, de =oire lon$te*ps, de *an$er lon$te*ps, et de donner =eaucoup de te*ps

au autres ncessits corporelles. 8outes ces choses ne doient pas >tre le principal, *aisl'accessoire de notre ie, et il ne les &aut &aire -ue co**e en passant : toute notre application ettoute notre attention doient >tre pour notre esprit.

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LF@%%%. GUAD -uel-u'un te &ait du tort ou dit du *al de toi, persuade2toi -u'il croit # >tre o=li$.%l n'est donc pas possi=le -u'il suie tes ?u$e*ents, *ais les siens propres, de sorte -ue, s'il ?u$e*al, il est seul =less, co**e il est le seul -ui se tro*pe. 9n e&&et, si -uel-u'un croit &au uns#llo$is*e très ?uste et très suii, ce n'est pas le s#llo$is*e -ui en sou&&re, *ais celui -ui se tro*peen en ?u$eant *al. Si tu te sers =ien de cette rè$le, tu supporteras patie**ent tous ceu -ui

 parleront *al de toi < car, ! cha-ue in?ure, tu ne *an-ueras pas de dire : %l croit aoir raison. C

LF%F. "AGU9 chose a deu anses : l'une, par oN on peut la porter, l'autre, par oN on ne le peut pas. Si ton &rère donc te &ait une in?ustice, ne le prends point par le ct de l'in?ustice -u'il te &ait, car c'est l'anse par oN on ne saurait ni le prendre, ni le porter < *ais prends2le par cet autre ct, -u'il estton &rère, un ho**e -ui a t le et nourri aec toi, et tu le prendras par le =on ct, -ui te lerendra supporta=le.

LFF. 9 n'est pas raisonner aec ?ustesse -ue de dire : Ie suis plus riche -ue ous, donc ?e suis*eilleur -ue ous, ?e suis plus lo-uent -ue ous, donc ?e au *ieu -ue ous. C Pour raisonner  ?uste, il &aut dire : Ie suis plus riche -ue ous, donc *on =ien est plus $rand -ue le tre < ?e suis plus lo-uent -ue ous, donc *es discours alent *ieu -ue les tres. C +ais toi, tu n'es ni =ien, nidiscours.

LFF%. GU9LGU'U se =ai$ne de =onne heure. e dis point -u'il &ait *al de se =ai$ner sitt, *ais-u'il se =ai$ne aant l'heure. Guel-u'un =oit =eaucoup de in. e dis point -u'il &ait *al de =oire,*ais -u'il =oit =eaucoup. ar, aant de =ien connatre ce -ui le &ait a$ir, co**ent sais2tu s'il &ait*al J Ainsi, toutes les &ois -ue tu ?u$es de cette &a6on, il t'arrie de oir deant tes #eu une chose,

et de prononcer sur une autre.

LFF%%. 9 te dis ?a*ais philosophe, et ne d=ite point de =elles *ai*es deant les i$norants < &ais plutt ce -ue ces *ai*es prescrient. Par ee*ple, dans un &estin, ne dis pas co**ent il &aut*an$er, *ais *an$e co**e il &aut. 9t souiens2toi -u'en tout et partout Socrate a ainsi re?et touteostentation et tout &aste. Des ?eunes $ens allaient le prier de les reco**ander ! d'autres philosophes,et il les leur conduisait, sou&&rant ainsi, sans se plaindre, le peu de cas -u'on &aisait de lui.

LFF%%%. S'%L arrie donc -u'on ienne ! parler de -uel-ue =elle -uestion deant les i$norants, $arde

le silence < car il # a $rand dan$er ! rendre aussitt ce -ue tu n'as pas di$r. 9t lors-ue -uel-u'un tereprochera -ue tu ne sais rien, si tu n'es point pi-u de ce reproche, sache alors -ue tu co**ences !>tre philosophe. ar les =re=is ne ont pas *ontrer ! leurs =er$ers co*=ien elles ont *an$, *aisaprès aoir =ien di$r la pEture -u'elles ont prise, elles produisent de la laine et du lait. 8oi aussi,ne d=ite point au i$norants de =elles *ai*es < *ais, si tu les as =ien di$res, &ais2le paratre par tes actions.

LFF%@. S% tu es accoutu* ! *ener une ie &ru$ale et ! traiter dure*ent ton corps, n'en tire pasanit, et, si tu ne =ois -ue de l'eau, ne dis point ! tout propos -ue tu ne =ois -ue de l'eau. Si tu eut'eercer ! la patience et ! la tolrance, &ais2le pour toi et non pas pour les autres < n'e*=rasse pointles statues < dans la soi& la plus ardente, prends de l'eau dans ta =ouche, re?ette2la, et ne le dis !

 personne.

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LFF@. É8A8 et caractère de l'i$norant : il n'attend ?a*ais de lui2*>*e son =ien ou son *al, *aistou?ours des autres. État et caractère du philosophe : il n'attend -ue de lui2*>*e tout son =ien ettout son *al.

LFF@%. S%9S certains -u'un ho**e &ait du pro$rès dans l'tude de la sa$esse : il ne =lE*e personne, il ne loue personne, il ne se plaint de personne, il n'accuse personne, il ne parle point delui co**e s'il tait -uel-ue chose ou -u'il sHt -uel-ue chose. Guand il troue -uel-ue o=stacle ou-uel-ue e*p>che*ent ! ce -u'il eut, il ne s'en prend -u'! lui2*>*e. Si -uel-u'un le loue, il se*o-ue en secret de ce louan$eur, et, si on le reprend, il ne cherche pas ! se ?usti&ier < *ais, co**eles conalescents, il se tEte et s'o=sere, de peur de trou=ler et de dran$er -uel-ue chose dans ceco**ence*ent de $urison, aant -ue sa sant soit entière*ent &orti&ie. %l a suppri* en lui toutdsir, et il a transport toutes ses aersions sur les seules choses -ui sont contre la nature de ce -uidpend de nous. %l n'a pour toutes choses -ue des *oue*ents peu e*presss et sou*is. Si on letraite de si*ple et d'i$norant, il ne s'en *et pas en peine. 9n un *ot, il est tou?ours en $arde contre

lui2*>*e co**e contre un ho**e -ui lui tend continuelle*ent des piè$es et -ui est son plusdan$ereu enne*i.

LFF@%%. GUAD -uel-u'un se ante de co*prendre et de pouoir epli-uer les crits dehr#sippe, dis en toi2*>*e : Si hr#sippe n'aait crit o=scur*ent, cet ho**e n'aurait donc riendont il pHt se $lori&ier. Pour *oi, -u'est2ce -ue ?e eu J onnatre la nature et la suire. Ie cherchedonc -ui est celui -ui l'a le *ieu epli-ue < on *e dit -ue c'est hr#sippe. Ie prends hr#sippe,*ais ?e ne l'entends point < ?e cherche donc -uel-u'un -ui *e l'epli-ue. Ius-ue2l! il n'# a rien de

 =ien etraordinaire. Guand ?'ai trou un =on interprète, il ne reste plus -u'! *e serir des prceptes-u'il *'a epli-us et -u'! les *ettre en prati-ue < et oil! la seule chose -ui *rite de l'esti*e. ar,

si ?e *e contente d'epli-uer ce philosophe et d'ad*irer ce -u'il dit, -ue suis2?e J un pur $ra**airien et non un philosophe, aec cette di&&rence -ue, au lieu d'"o*ère, ?'epli-uehr#sippe. Guand -uel-u'un *e dira donc : 9pli-ue2*oi hr#sippe, C ?'aurai =ien plus de honteet de con&usion, si ?e ne puis *ontrer des actions con&or*es ! ses prceptes.

LFF@%%%. D9+9U9 &er*e dans la prati-ue de toutes ces *ai*es, et o=is2leur co**e ! des lois-ue tu ne peu ioler sans i*pit. 9t ne te *ets nulle*ent en peine de ce -u'on dira de toi, car celan'est pas du no*=re des choses -ui sont en ton pouoir.

LFF%F. IUSGU9S ! -uand di&&reras2tu de te ?u$er di$ne des plus $randes choses et de te *ettreen tat de ne ?a*ais =lesser la droite raison J 8u as re6u les prceptes au-uels tu deais donner tonconsente*ent, et tu l'as donn. Guel *atre attends2tu donc encore pour re*ettre ton a*ende*ent

 ?us-u'! son arrie J 8u n'es plus un en&ant, *ais un ho**e &ait. Si tu te n$li$es, si tu t'a*uses, situ &ais rsolution sur rsolution, si tous les ?ours tu *ar-ues un noueau ?our oN tu auras soin de toi2*>*e, il arriera -ue, sans -ue tu # aies pris $arde, tu n'auras &ait aucun pro$rès, et -ue tu

 persreras dans ton i$norance, et pendant ta ie et après ta *ort. o**ence donc dès au?ourd'hui! te ?u$er di$ne de ire co**e un ho**e, et co**e un ho**e -ui a d?! &ait -uel-ue pro$rèsdans la sa$esse, et -ue tout ce -ui te paratra très =eau et très =on soit pour toi une loi iniola=le. S'ilse prsente -uel-ue chose de pni=le ou d'a$ra=le, de $lorieu ou de honteu, souiens2toi -ue le

 ?our de la lutte est enu, -ue les ?eu ol#*pi-ues sont ouerts, -u'il n'est plus te*ps de di&&rer, et-ue, d'un *o*ent et d'une seule action de coura$e ou de lEchet, dpendent ton aance*ent ou ta

 perte. 'est ainsi -ue Socrate est parenu ! la per&ection, en &aisant serir toutes choses ! sonaance*ent, et en ne suiant ?a*ais -ue la raison. Pour toi, =ien -ue tu ne sois pas encore Socrate,

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tu dois pourtant ire co**e -uel-u'un -ui eut le deenir.

LFFF. LA pre*ière et la plus ncessaire partie de la philosophie est celle -ui traite de la prati-uedes prceptes < par ee*ple : il ne &aut point *entir. La seconde, est celle -ui en &ait lesd*onstrations : pour-uoi il ne &aut point *entir. 9t la troisiè*e, celle -ui &ait la preue de ces

d*onstrations, en epli-uant en -uoi consiste une d*onstration, et ce -ui en &ait la rit et lacertitude < elle d&init ces di&&rents ter*es : d*onstration, cons-uence, opposition, rit,&ausset. ette troisiè*e partie est ncessaire pour la seconde, et la seconde pour la pre*ière < *aisla pre*ière est la plus ncessaire de toutes, et celle oN il &aut s'arr>ter et se &ier. D'ordinaire, nousrenersons cet ordre < nous nous arr>tons entière*ent ! la troisiè*e < tout notre traail, toute notretude, est pour la troisiè*e, pour la preue, et nous n$li$eons a=solu*ent la pre*ière, -ui estl'usa$e et la prati-ue. %l arrie par l! -ue nous *entons < *ais en reanche nous so**es tou?ours

 pr>ts ! =ien prouer -u'il ne &aut pas *entir.

LFFF%. 7++99 toutes tes actions et toutes tes entreprises par cette prière : onduis2*oi,

$rand Iupiter, et toi, puissante Destine, l! oN ous aeO arr>t -ue ?e dois aller. Ie ous suirai detout *on coeur et sans hsitation. 9t -uand *>*e ?e oudrais rsister ! os ordres, outre -ue ?e *erendrais *chant et i*pie, il *e &audrait tou?ours ous suire *al$r *oi. C

LFFF%%. D%S287% ensuite : elui -ui s'acco**ode co**e il &aut ! la ncessit, est sa$e et ha=iledans la connaissance des choses des dieu. C

LFFF%%%. 9 troisiè*e lieu, dis encore : riton, passons coura$euse*ent par l!, puis-ue c'est par l! -ue les dieu nous conduisent et nous appellent. An#tus et +litus peuent *e tuer, ils ne

 peuent pas *e nuire. C

9898%9S

L%@9 P9+%9

2222222222222

%. D9 -uoi te plains2tu J La diinit t'a donn ce -u'elle aait de plus $rand, de plus no=le, de plusro#al et de plus diin, le pouoir de &aire un =on usa$e de tes opinions, et de trouer en toi2*>*etes rita=les =iens. Gue eu2tu de plus J Sois donc content, re*ercie un si =on père, et ne cesse

 ?a*ais de le prier.

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%%. GU9 tu es aeu$le et in?uste 8u peu ne dpendre -ue de toi seul, et tu eu dpendre d'un*illion de choses -ui te sont tran$ères, et -ui toutes t'loi$nent de ton rita=le =ien.

%%%. GUAD nous oulons nous e*=ar-uer, nous de*andons un =on ent pour aancer et &aireroute. 9n l'attendant, nous de*eurons l! tout consterns, et nous allons souent re$arder -uel ent

sou&&le. 9h tou?ours un ent du nord Gue &aire de ce ent du nord, -ui nous est si contraire JGuand iendra le ent du couchant J C 22 +on a*i, il iendra -uand il lui plaira, ou plutt -uand il plaira ! celui -ui en est le *atre. 9s2tu le dispensateur des ents, co**e un autre Éole J ousn'aons ! &aire -ue ce -ui dpend de nous, et ! user de toutes les autres choses co**e elles nousarrient.

%@. S7U@%9S287% du coura$e de Latranus. ron lui a#ant eno# son a&&ranchi, Épaphrodite, pour l'interro$er sur la conspiration oN il tait entr, il rpondit : Guand ?'aurai -uel-ue chose !dire, ?e le dirai ! ton *atre. 22 8u seras tran en prison. 22 +ais &aut2il -ue ?'# sois tran en &ondanten lar*es J 22 8u seras eno# en eil. 22 Gu'est2ce -ui e*p>che -ue ?e n'# aille $aie*ent, plein

d'esprance et content de *on sort J 22 8u seras conda*n ! *ort. 22 +ais &aut2il -ue ?e *eure en*ur*urant et en $*issant J 22 Dis2*oi ton secret. 22 Ie ne te le dirai point, car cela dpend de *oi.22 Gu'on le *ette au &ers 22 Gue dis2tu, *on a*i, est2ce *oi -ue tu *enaces de *ettre au &ers JIe t'en d&ie. e sont *es ?a*=es -ue tu # *ettras, *ais pour *a olont, elle sera li=re, et Iupiter *>*e ne peut *e l'ter. 22 Ie ais tout ! l'heure te &aire couper le cou. 22 Guand t'ai2?e dit -ue *oncou aait seul ce priilè$e de ne pouoir >tre coup J C. Les e&&ets rpondirent ! ces =raes paroles.Latranus a#ant t *en au supplice, et le pre*ier coup de l'ecuteur a#ant t trop &ai=le pour luienleer la t>te, il la retira un instant, puis la tendit de noueau, aec =eaucoup de &er*et et deconstance.

@. 8"ASÉAS disait -u'il ai*ait *ieu >tre tu au?ourd'hui, -u'eil de*ain. Gue lui rpondit !cela u&us J Si tu choisis la *ort co**e plus pni=le, -uelle &olie Si tu la choisis co**e plusdouce, -ui t'a donn le choi J C

@%. '9S8 un =eau *ot d'A$rippinus : Ie ne *e &erai ?a*ais o=stacle ! *oi2*>*e. C

@%%. @9UF 8U oir un ho**e content de tout, et -ui eut -ue tout arrie co**e il arrie J 'estA$rippinus. 7n int lui annoncer -ue le snat tait asse*=l pour le ?u$er. A la =onne heure, dit2

il. 9t *oi, ?e ais *e prparer pour le =ain, ! *on ordinaire. C A peine tait2il sorti du =ain, -u'onint lui dire -u'il tait conda*n. 9st2ce ! la *ort oN ! l'eil J 22 A l'eil. 22 9t *es =iens, sont2ilscon&is-us J 22 on, on ous les laisse. 22 Partons donc sans di&&rer, allons dner ! Aricia < nous #dnerons aussi =ien -u'! o*e. C

@%%%. GUAD l'heure sera enue, ?e *ourrai < *ais ?e *ourrai co**e doit *ourir un ho**e -ui ne&ait -ue rendre ce -u'on lui a pr>t.

%F. %9 n'est insupporta=le ! l'ho**e raisonna=le -ue ce -ui est sans raison.

F. 8U n'as pas de -uoi ire, et tu *e de*andes si, pour l'aoir, tu dois te ra=aisser au *inistères

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les plus a=?ects, ?us-u'! prsenter le pot de cha*=re ! un *atre. Gue puis2?e te dire l!2dessus J %l #a des $ens -ui pensent -u'il aut *ieu prsenter le pot de cha*=re -ue de *ourir de &ai*. %l # en ad'autres ! -ui cela serait insupporta=le. e n'est donc pas *oi -u'il &aut consulter, c'est toi2*>*e.9a*ine =ien ce -ue tu au.

F%. L9S ho**es se *ettent co**e ils eulent, ! &ort haut ou ! &ort =as pri, et chacun ne aut -uece -u'il s'esti*e < tae2toi donc ou co**e li=re ou co**e esclae, cela dpend de toi.

F%%. 8U eu resse*=ler au co**un des ho**es, co**e un &il de ta tuni-ue resse*=le ! tous lesautres &ils -ui la co*posent < *ais *oi ?e eu >tre cette =ande de pourpre, -ui non seule*ent a del'clat, *ais -ui e*=ellit *>*e tout ce ! -uoi on l'appli-ue. Pour-uoi donc *e conseilles2tu d'>treco**e les autres J Ie serais co**e le &il, ?e ne serais plus de la pourpre.

F%%%. 5L7US de*andait un ?our ! A$rippinus : %rai2?e au thEtre aec ron, et danserai2?e aec

lui J 22 @a, lui dit A$rippinus. 22 9t toi, lui dit 5lorus, pour-uoi n'# iens2tu pas aussi J 22 'est, luirpondit A$rippinus, -ue ?e n'# ai pas encore r&lchi. C

F%@. 9889 $rande *ai*e tait =ien $rae dans le coeur de Priscus "elidius, et il la *itno=le*ent en prati-ue. @espasien lui *anda un ?our de ne pas enir au snat. %l dpend de lui de*'ter *a char$e, rpondit "elidius, *ais ?'irai au snat tant -ue ?e serai snateur. 22 Si ous #eneO, lui dit le prince, n'# eneO -ue pour ous taire. 22 e *e de*andeO pas *on ais, dit"elidius, et ?e *e tairai. 22 +ais si oue >tes prsent, repartit le prince, ?e ne puis *e dispenser deous de*ander otre ais. 22 i *oi, rpondit "elidius, de ous dire ce -ui *e paratra ?uste. 22+ais si ous le dites, ?e ous &erai *ourir. 22 Guand ous ai2?e dit -ue ?'tais i**ortel J rpli-ua"elidius. ous &erons tous deu ce -ui dpend de nous : ous *e &ereO *ourir, et ?e sou&&rirai la*ort sans *e plaindre. C 22 Gue $a$na par l! "elidius, tant seul J 22 +ais, ?e te le de*ande, -ue$a$ne la pourpre -ui est seule sur une tuni-ue J 9lle l'orne, elle l'e*=ellit, et elle donne enie d'enaoir une pareille.

F@. S% le prince t'aait adopt, tu serais d'une &iert insupporta=le ! tout le *onde < et tu ou=lies ladiinit ! la-uelle tu as tant d'o=li$ations.

F@%. L9S ho**es ont le des te*ples et des autels ! un 8riptolè*e pour aoir trou unenourriture *oins saua$e et *oins $rossière -ue celle dont on usait aant lui. Gui de nous =nitdans son coeur ceu -ui ont trou la rit, -ui l'ont claircie, -ui ont chass de nos E*es lestnè=res de l'i$norance et de l'erreur J

F@%%. 7US so**es co*poss de deu natures =ien di&&rentes : d'un corps -ui nous est co**unaec les =>tes, et d'un esprit -ui nous est co**un aec les dieu. Les uns penchent ers cette

 pre*ière parent, s'il est per*is de parler ainsi, parent *alheureuse et *ortelle. 9t les autres penchent ers la dernière, ers cette parent heureuse et diine. De l! ient -ue ceu2ci pensentno=le*ent, et -ue les autres, en =eaucoup plus $rand no*=re, n'ont -ue des penses =asses et

indi$nes. 22 Gue suis2?e, *oi J Un petit ho**e très *alheureu < et ces chairs, dont *on corps est =Eti, sont e&&ectie*ent très chties et très *isra=les. 22 +ais tu as en toi -uel-ue chose de =ien plus no=le -ue ces chairs. Pour-uoi, t'loi$nant donc de ce principe si le, t'attaches2tu ! ces

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chairs J @oil! la pente de pres-ue tous les ho**es, et oil! pour-uoi il # a par*i eu tant de*onstres, tant de loups, tant de lions, tant de ti$res, tant de pourceau. Prends donc $arde ! toi, ettEche de ne pas au$*enter le no*=re de ces *onstres.

F@%%%. I9 te de*ande -uel pro$rès tu as &ait dans la ertu, et tu *e *ontres un lire de hr#sippe

-ue tu te antes d'entendre. 'est co**e si un athlète, dont ?e oudrais connatre la &orce, au lieu de*e *ontrer ses =ras nereu et ses lar$es paules, *e &aisait oir seule*ent ses $antelets. 9h, ilesclae de *>*e -ue ?e oudrais oir ce -ue l'athlète sait &aire aec ses $antelets, ?e oudrais oir ! -uoi t'a seri ce lire de hr#sippe. As2tu *is en prati-ue ses prceptes J As2tu =ien plac tescraintes et tes dsirs J 'est par l'oeure *>*e -ue le pro$rès apparat. As2tu l'E*e lee, li=re,&idèle, pleine de pudeur J 9st2elle dans un tel tat -ue rien ne puisse ni l'e*p>cher, ni la trou=ler JAs2tu chass de toute ta ie les $*isse*ents, les plaintes et ces ecla*ations i*portunes J Ah *alheureu -ue ?e suis As2tu =ien considr ce -ue c'est -ue la prison, l'eil, la ci$uV J 9t peu2tudire, en toute occasion : Passons coura$euse*ent par l!, puis-ue c'est par l! -ue la diinit nousappelle J C

F%F. P7UGU7% disputer contre des $ens -ui ne se rendent pas au rits les plus identes J ene sont pas des ho**es, *ais des pierres.

FF. 7US crai$nons tous la *ort du corps < *ais la *ort de l'E*e, -ui est2ce -ui la craint J

FF%. 87U8 ce -ui arrie dans le *onde &ait l'lo$e de la Proidence. Donne2*oi un ho**e ouintelli$ent ou reconnaissant, il la sentira.

FF%%. S% la diinit aait &ait les couleurs, sans &aire $ale*ent des #eu capa=les de les oir et deles distin$uer, ! -uoi auraient2elles seri J 9t si elle aait &ait les couleurs et les #eu sans crer lalu*ière, de -uelle utilit auraient t les couleurs et les #eu J Gui est2ce donc -ui a &ait ces troischoses les unes pour les autres J Gui est l'auteur de cette alliance si *ereilleuse J 'est la diinit.%l # a donc une Proidence.

FF%%%. L'"7++9 dans cette ie doit >tre le spectateur de son essence et des oura$es de ladiinit, son interprète et son pan$#riste. 9t toi, *alheureu, tu co**ences et tu &inis par oN les

 =>tes co**encent et &inissent, tu ois sans sentir. 5inis donc par oN la diinit a &ini en toi. 9lle a&ini en te donnant une E*e intelli$ente et capa=le de la connatre. Sache donc t'en serir < ne sors point de ce spectacle si ad*ira=le, sans aoir &ait -ue l'entreoir. @ois, connais, loue, =nis.

FF%@. @ous entrepreneO un lon$ o#a$e pour aller ! l'7l#*pie oir les ?eu, et encore un plus lon$ pour oir la =elle statue de Phidias, et ous re$ardeO co**e un $rand *alheur de *ourir sans aoir eu le plaisir de les oir. +ais des oura$es =ien suprieurs ! ceu de Phidias, des oura$es -u'il ne&aut point aller chercher si loin, -ui ne coHtent ni tant de peines ni tant de &ati$ues, -u'on oit

 partout, n'aureO2ous ?a*ais enie de les considrer J e ous iendra2t2il ?a*ais dans l'esprit de penser en&in -ui ous >tes, pour-uoi ous >tes ns J 9t *ourreO2ous sans aoir pr>t attention au

spectacle si ad*ira=le de cet uniers -ue la diinit a tal ! os #eu, pour ous porter ! laconnatre J

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FF@. LA diinit t'a donn des ar*es pour rsister ! tous les ne*ents les plus &Echeu. 9lle t'adonn la $randeur d'E*e, la &orce, la patience, la constance. 8u dois t'en serir. 7u, si tu te plains,aoue -ue tu as *is =as les ar*es dont elle t'aait *uni.

FF@%. W A282%L une Proidence J dit un picurien < il *e coule incessa**ent du neO une pituite

-ui *e dsole. 22 9sclae -ue tu es pour-uoi donc as2tu des *ains J 'est2ce pas pour te*oucher J 22 +ais ne audrait2il pas *ieu, rpond l'picurien, -u'il n'# eHt point de pituite au*onde J 22 9t ne audrait2il pas *ieu encore te *oucher, -ue d'accuser la Proidence J

FF@%%. "9UL9 aurait2il t "ercule sans les lions, les ti$res, les san$liers, les =ri$ands et tousles autres *onstres dont il a pur$ la terre J 9t sans ces *onstres, ! -uoi auraient seri ses =rasnereu, sa &orce, son coura$e, sa patience ininci=le, et toutes ses autres ertus J

FF@%%%. +A%89A8, considère =ien toutes les &acults -ue tu possèdes, et prpare2toi aec

con&iance ! toutes les preues : tu es =ien ar*, et en tat de tirer un nouel orne*ent de tous lesaccidents les plus terri=les.

FF%F. GU9 &ont les ho**es J %ls de*eurent l! tout tre*=lants de ce -u'ils crai$nent, ous'a&&li$eant et $*issant de ce -u'ils sou&&rent. Gue rsulte2t2il de cette &ai=lesse J Le *ur*ure etl'i*pit.

FFF. L9S ho**es ecusent plaisa**ent les &autes -u'ils ont &aites, co**e cela *'est arri !*oi2*>*e. u&us *'a#ant repris un ?our de -uel-ue chose : 9h =ien, lui rpondis2?e, ai2?e =rHl leapitole J 22 @il esclae, *e dit2il, c'est aoir =rHl le apitole -ue d'aoir &ait toute la &aute -ui

 pouait se &aire dans cette occasion. C

FFF%. LA protection d'un prince, ou celle *>*e d'un $rand sei$neur, su&&isent pour nous &aireire tran-uille*ent et ! couert de toute alar*e. ous aons les dieu pour protecteurs, pour curateurs, pour pères, et cela ne su&&it pas pour chasser nos cha$rins, nos in-uitudes, nos craintes

FFF%%. I9 ne ous de*ande point de lettres de reco**andation < $ardeO2les pour celui -ui est

lEche et ti*ide. 9t en oici le *odèle : Ie ous reco**ande ce cadare, cette outre de san$ -uin'est pas encore &i$. C @oil! co**ent il &aut reco**ander un ho**e -ui n'a pas l'esprit de sentir -u'il ne dpend pas d'un autre de le rendre *alheureu.

FFF%%%. 8u -uittes ton en&ant -uand il est &ort *al, parce -ue, dis2tu, tu l'ai*es, et -ue tu n'as pas lecoura$e de le oir. Si c'est l! l'e&&et de l'a*iti, il &aut donc -ue tous ceu -ui l'ai*ent le -uittent, sa*ère, sa nourrice, ses &rères, ses soeurs, son prcepteur, et -u'il de*eure entre les *ains de ceu -uine l'ai*ent point. Guel aeu$le*ent, -uelle in?ustice, -uelle =ar=arie 9n =onne &oi, oudrais2tutoi2*>*e, dans tes *aladies, aoir des a*is -ui t'ai*assent si tendre*ent J

FFF%@. U ho**e de $rande considration, au?ourd'hui pr&et de l'annone, reenant d'eil et s'enretournant ! o*e, int *e oir. %l *e &it une peinture a&&reuse de la ie de la cour < il *'assura -u'il

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en tait d$oHt, -u'il ne s'# ren$a$erait pour rien au *onde, et -ue le peu de te*ps -ui lui restait !ire, il oulait le ire en repos, loin du tu*ulte et de l'e*=arras des a&&aires. Ie lui soutins -u'iln'en &erait rien, -u'il n'aurait pas plus tt *is le pied dans o*e, -u'il ou=lierait toutes ces =ellesrsolutions, et -ue, s'il trouait ! se rapprocher du prince, il en pro&iterait aussitt. 9t lui, en *e-uittant, *e dit : Épictète, si ous entendeO dire -ue ?'aie *is le pied ! la cour, dites -ue ?e suis le

 plus $rand co-uin du *onde. C Gu'arria2t2il J A -uel-ue distance de o*e, il re6ut des lettres de

sar. %l ne se souint plus de ses pro*esses < le oil! ! la cour plus aant -ue ?a*ais, et oil! *a prdiction acco*plie... Gue oulieO ous donc -u'il &t J *e dit -uel-u'un. @oulieO2ous -u'il passEt le reste de ses ?ours dans l'oisiet et dans la paresse J C 22 9h *on a*i, penses2tu -u'un philosophe, -u'un ho**e -ui eut aoir soin de lui2*>*e soit plus paresseu -u'un courtisan J %l ades occupations plus i*portantes et plus srieuses.

FFF@. PU%SGU9 l'ho**e li=re est celui ! -ui tout arrie co**e il le dsire, *e dit un &ou, ?eeu aussi -ue tout *'arrie co**e il *e plat. 22 9h *on a*i, la &olie et la li=ert ne se trouent

 ?a*ais ense*=le. La li=ert est une chose non seule*ent très =elle, *ais très raisonna=le, et il n'# arien de plus a=surde ni de plus draisonna=le -ue de &or*er des dsirs t*raires et de ouloir -ue

les choses arrient co**e nous les aons penses. Guand ?'ai le no* de Dion ! crire, il &aut -ue ?el'crie, non pas co**e ?e eu, *ais tel -u'il est, sans # chan$er une seule lettre. %l en est de *>*edans tous les arts et dans toutes les sciences. 9t tu eu -ue sur la plus $rande et la plus i*portantede toutes les choses, ?e eu dire la li=ert, on oie r$ner le caprice et la &antaisie. on, *on a*i :la li=ert consiste ! ouloir -ue les choses arrient, non co**e il te plat, *ais co**e ellesarrient.

FFF@%. GUAD tu es seul, tu dis -ue tu es dans un dsert. Guand tu es dans le $rand *onde, tudis -ue tu es au *ilieu des =ri$ands, des oleurs, des &our=es. 8u te plains de tes parents, de ta&e**e, de tes en&ants, de tes a*is et de tes oisins. 9h si tu tais raisonna=le, -uand tu es seul, tudirais -ue tu es en repos, en li=ert, -ue tu ?ouis de toi2*>*e, et -ue tu es se*=la=le ! la diinit. 9t-uand tu es dans le *onde, au lieu de te cha$riner et d'appeler cela e*=arras, tu*ulte, tul'appellerais une &>te, ou des ?eu pu=lics, et tu serais tou?ours content.

FFF@%%. I9 suis =oiteu, pour-uoi &aut2il -ue ?e sois =oiteu J 22 @il esclae, &aut2il accuser laProidence pour un *chant pied J Le-uel est le plus raisonna=le : ou -ue la Proidence soitsou*ise ! ton pied, ou -ue ton pied soit sou*is ! la Proidence J

FFF@%%%. LA $randeur de l'esprit ne se *esure pas par l'tendue, elle se *esure par la certitude et par la rit des opinions.

FFF%F. P7UGU7% suis2?e n d'un tel père et d'une telle *ère J 22 9h *on a*i, aant tanaissance, dpendait2il de toi de dire : Ie eu -u'un tel se *arie ! une telle, et ?e eu natre d'euJ C Si ta naissance &ut *alheureuse, ne dpend2il pas de toi de la corri$er par la ertu J

FL. 8u es dans une place *inente, et te oil! le perscuteur et le t#ran de ton prochain. e tesouiendras2tu donc plus -ui tu es, et ! -ui tu co**andes J 'est ! tes parents, ! tes &rères. 22 +ais

 ?'ai achet *a char$e, ?'ai *es prro$aties, *es droits. 22 +alheureu, toutes tes penses ne sont-ue terre et -ue =oue < tu ne re$ardes -ue ces *isra=les lois hu*aines, -ui sont les lois des *orts,et tu ne portes point ta ue sur les lois diines.

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FL%. 7++98 peut2on *e persuader, dit -uel-u'un ! Épictète, -ue toutes *es actions sont uesde la diinit, sans -u'aucune lui chappe J... Épictète lui rpondit : 'es2tu pas persuad -uetoutes les choses du *onde ont entre elles une liaison J 22 7ui. 22 'es2tu pas persuad -ue leschoses terrestres sont r$ies par les clestes J 22 7ui. 22 9n e&&et, tu ois -ue toutes les choses de lanature arrient dans les te*ps *ar-us, toutes les saisons arrient dans leur te*ps. A l'approche et !la retraite du soleil, -uand la lune crot ou dcrot, toute la &ace de la nature chan$e. Puis donc -uetoutes les choses de ce =as *onde, et nos corps *>*es sont si lis et si unis aec le tout, co**ent

 peu2tu t'i*a$iner -ue notre E*e, =ien plus diine -ue tout cet uniers, en soit seule dtache, et-u'elle ne soit pas unie et lie aec la diinit -ui l'a cre J 22 +ais co**ent peut2elle oir en*>*e te*ps tant de choses si di&&rentes et si loi$nes J 22 Paure aeu$le, co*=ien d'oprationsdi&&rentes ton esprit, -ui a des =ornes si troites, ne &ait2il pas ! la &ois J %l e*=rasse les chosesdiines et hu*aines < il raisonne, il diise, il ?u$e, il consent, il nie. o*=ien d'i*a$es di&&rentes,co*=ien d'ides, *>*e contraires, ne ren&er*e2t2il pas J Le soleil claire en *>*e te*ps la plus$rande partie du *onde < seule la partie -ue l'o*=re de la terre lui cache se dro=e ! ses ra#ons. 9tcelui -ui a &ait le soleil, -ui, -uel-ue i**ense -u'il soit, n'est -u'un point de ce aste uniers,

n'clairera pas la terre entière J 22 +ais *on esprit ne &ait ses oprations -ue successie*ent, et ne peut considrer les o=?ets -ue l'un après l'autre. 22 9h -ui t'a dit -ue ton esprit &Ht aussi tendu -uela diinit *>*e J +ais, chti& er de terre, considère co*=ien d'o=?ets di&&rents e*=rassent ! la&ois un oeil -ui est si petit. 8out ce -u'en&er*e l'horiOon est prsent tout ! la &ois ! la ue, et -uel-uechose pourra se dro=er ! la ue de celui -ui a &ait l'oeil J Iu$es2en toi2*>*e. C

FL%%. GUAD tu es la nuit dans ta cha*=re, la porte =ien &er*e et la lu*ière teinte, $arde2toidonc =ien de dire -ue tu es seul, car tu ne l'es pas.

FL%%%. L9S soldats -ui s'enrlent dans les troupes de sar &ont le ser*ent ordinaire. Guel est ceser*ent J Gu'ils pr&reront le salut de l'e*pereur ! toutes choses < -u'ils lui o=iront en tout, -u'ilss'eposeront ! la *ort pour lui. 9t toi, -ui es li ! la diinit par ta naissance et par tant de =ien&aits-ue tu en as re6us, et -ui es n dans ses troupes, ne &eras2tu pas ce ser*ent J 9t l'a#ant &ait, ne luiseras2tu pas &idèle J Guelle di&&rence *>*e entre ces deu ser*ents Le soldat ?ure -u'il pr&rerale salut de l'e*pereur ! toutes choses, et toi tu ?ures -ue tu pr&reras ! toutes choses ton propresalut.

FL%@. %9 de $rand ne se &ait tout d'un coup, pas *>*e un raisin ni une &i$ue. Si tu *e dis : Ieeu tout de suite une &i$ue, C ?e te rpondrai : +on a*i, il &aut du te*ps, attends -u'elle naisse,

elle crotra ensuite, et elle *Hrira. C 9t tu eu -ue les esprits portent tout d'un coup leur &ruit dansla par&aite *aturit ela est2il ?uste J

FL@. ous so**es si in$rats, -ue, *>*e -uand il s'a$it des *ereilles -ue la Proidence a &aitesen notre &aeur, =ien loin de lui en rendre $rEces, nous l'accusons, et nous nous plai$nons d'elle.ependant, $rands dieu pour peu -ue nous eussions un coeur sensi=le et reconnaissant, une seulechose de la nature et la *oindre *>*e su&&irait pour nous &aire sentir la Proidence et le soin -u'ellea de nous.

FL@%. S% nous aions du sens, nous ne &erions autre chose toute notre ie, et en pu=lic, et en particulier, -ue de rendre $rEces ! la Proidence pour tous les =iens -ue nous en aons re6us, etdont nous ?ouissons ! tous les *o*ents de notre ie. 7ui, en =>chant, en la=ourant, en *an$eant, en

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nous pro*enant, en nous leant, en nous couchant, ! cha-ue action nous nous crierions : Gue laProidence est $rande C 8out retentirait du son de ces paroles diines : Gue la Proidence est$rande C +ais ous >tes in$rats et aeu$les. %l &aut donc -ue ?e le dise pour ous tous, et -ueieu, =oiteu, paure et in&ir*e, ?e dise sans cesse : Gue la Proidence est $rande C

FL@%%. S% ?'tais rossi$nol ou c#$ne, ?e &erais ce -ui est du c#$ne ou du rossi$nol. Ie suis ho**e, ?'ai la raison en parta$e. Gue dois2?e donc &aire J Louer la diinit. 'est ce -ue ?e &erai toute *a ie.9t ?'ehorte tous les ho**es ! se ?oindre ! *oi.

FL@%%%. S% la raison, -ui doit r$ler toutes choses, est dr$le, -ui est2ce -ui la r$lera J

FL%F. GU9LGU'U peut2il t'e*p>cher de te rendre ! la rit connue, et te &orcer d'approuer ce-ui est &au J 8u ois donc =ien -ue tu as un li=re ar=itre, -ue rien ne peut te rair. Si ta li=ert

 pouait >tre &orce, la diinit n'aurait plus de toi le soin -u'en doit aoir un =on père.

L. GU9L est l'ho**e dont rien ne ient ! =out J elui -ui est &er*e dans ses desseins et -ui ne selaisse =ranler par aucune des choses -ui ne sont pas en notre pouoir. Ie le re$arde co**e unathlète. %l a soutenu un pre*ier co*=at < en soutiendra2t2il un second J %l a rsist ! l'ar$ent,rsistera2t2il ! une =elle &e**e J %l a rsist en plein ?our au *ilieu du *onde, rsistera2t2il seul et

 pendant la nuit J rsistera2t2il ! la $loire, ! la calo*nie, au louan$es, ! la *ort J rsistera2t2il !toutes les inco**odits, ! toutes les tristesses J 9n un *ot, sera2t2il ictorieu ?us-ue dans sesson$es J @oil! l'athlète -u'il *e &aut.

L%. 87U8 ho**e -ui a ou -ui croit aoir -uel-ue aanta$e sur les autres, sera inita=le*entre*pli d'or$ueil, s'il n'est =ien instruit, et il ne pourra *an-uer d'en a=user.

L%%. U t#ran *e dit : Ie suis le *atre, ?e peu tout. 22 9h -ue peu2tu J Peu2tu te donner un =on esprit J Peu2tu *'ter *a li=ert J 9h -ue peu2tu donc J Sur un aisseau, ne dpends2tu pasdu pilote J Sur ton char, ne dpends2tu pas du cocher J 22 8out le *onde *e &ait la cour. 22 +ais te la&ait2on co**e ! un ho**e J +ontre2*oi -uel-u'un -ui te prenne pour tel, -ui oulHt te resse*=ler,-ui oulHt *archer sur tes traces co**e sur celles de Socrate. 22 +ais ?e puis te &aire couper le cou.22 8u parles =ien. I'aais ou=li -u'il &aut te &aire la cour co**e au dieu nuisi=les, et t'o&&rir des

sacri&ices co**e ! la &ière. 'a2t2elle pas un autel ! o*e J 8u le *rites plus -u'elle, car tu es plus *al&aisant. +ais -ue tes satellites et toute ta po*pe e&&raient et trou=lent la ile populace, tu ne*e trou=leras point < ?e ne puis >tre trou=l -ue par *oi2*>*e. 8u as =eau *e *enacer, ?e te dis-ue ?e suis li=re. 22 8oi li=re 9t co**ent J 22 'est la diinit *>*e -ui *'a a&&ranchi. Penses2tu-u'elle sou&&re -ue son &ils to*=e sous ta puissance J 8u es le *atre de *a carcasse < prends2la. 8un'as aucun pouoir sur *oi. C

L%%%. 5ÉL%%7 tait un sot, ! -ui personne ne dai$nait parler. Le prince lui donna le soin de sachaise d'a&&aires < oil! 5licion ho**e i*portant et ho**e d'esprit. hacun dit : 5licion a parlau?ourd'hui co**e un an$e. C 9h *on a*i, attendons un peu < -ue le prince lui te seule*ent sa

chaise d'a&&aires, et il redeiendra pro*pte*ent un sot.

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L%@. 979 un autre trait se*=la=le, -ui te donnera une ide ?uste du courtisan. Épaphrodite,capitaine des $ardes de ron, aait un esclae -ui tait cordonnier de son *tier, *ais si sot et si*alha=ile -ue, renon6ant ! l'utiliser, il le endit. Un do*esti-ue de ron l'achète, et par hasard cetesclae deient le cordonnier du prince et en&in son &aori. Dès le lende*ain, Épaphrodite est le

 pre*ier ! lui &aire la cour. ous ne o#ons plus Épaphrodite < il est en&er* des ?ournes entières, pour dli=rer sur des a&&aires i*portantes, aec cet ho**e -u'il aait endu co**e n'tant =on !

rien.

L@. U ho**e est &ait tri=un du peuple. %l s'en retourne cheO lui, il troue sa *aison illu*ine <tout le *onde a le &liciter. %l *onte aussitt au apitole, &ait des sacri&ices, et re*ercie les dieu.Gui de nous les re*ercie de n'aoir -ue de saines opinions et des dsirs r$ls et con&or*es ! lanature J

L@%. U ho**e int *e consulter sur le dessein -u'il aait d'entrer dans la con&rrie des pr>tresd'Au$uste ! icopolis. 9h *on a*i, lui dis2?e, ! -uoi =on J @oil! une dpense =ien inutile. 22

7h *ais *on no* de*eurera ! tou?ours, car il sera crit sur les re$istres. 22 Écris2le sur une pierre,il durera encore plus lon$te*ps. D'ailleurs -ui te connatra hors des *urs de icopolis J 22 +ais ?e

 porterai une couronne d'or. 22 Si c'est l! ton a*=ition, couronne pour couronne, prends2en une deroses < elle te pèsera *oins, et te sira *ieu. C

L@%%. L9S respects -u'on rend ! ceu -ui peuent nuire sont co**e l'autel le ! la &ière au*ilieu de o*e < on l'adore, parce -u'on la craint.

L@%%%. GU9 ne &ait pas un chan$eur pour ea*iner l'ar$ent -u'on lui donne J %l e*ploie tous sessens : la ue, le tact, l'odorat, l'ouïe. %l ne se contente pas de &aire sonner une pièce une &ois, deu&ois < ! &orce d'ea*iner les sons, il deient pres-ue *usicien. ous so**es tous chan$eurs sur ce-ue nous cro#ons -ui nous re$arde. Point d'attention, point d'application -ue nous n'a#ons pour iter d'>tre tro*ps. +ais s'a$it2il de notre raison, s'a$it2il d'ea*iner nos opinions, de peur -u'elles ne nous sduisent J nous so**es paresseu et n$li$ents, co**e si cela ne nous re$ardait

 point, car nous ne connaissons pas le do**a$e -ue cela nous cause.

L%F. LA philosophie, dit2on, est un che*in lon$ et pni=le. 22 8u te tro*pes, *on a*i, il n'est pointsi lon$. ar -ue te eut apprendre la philosophie J A suire les dieu, ! r$ler tes dsirs, et ! &aire

un =on usa$e de tes opinions. 22 Dis2*oi ce -ue c'est -ue les dieu, les dsirs, les opinions < oil! ce-ui est lon$. 22 +ais les philosophes -ui te pr>chent la olupt, sont2ils plus courts J Gue te ditÉpicure J Gue le =ien de l'ho**e consiste dans son corps. Dis2*oi donc ce -ue c'est -ue l'E*e, ce-ue c'est -ue le corps, ce -ui &ait notre essence, et tu erras -ue cela n'est pas *oins lon$.

LF. +7 a*i, pour-uoi *arches2tu redress co**e si tu aais aal une aune J 22 Ie oudrais >tread*ir de tous les passants, et entendre dire ! droite et ! $auche : @oil! un $rand philosophe. 22 Guisont donc ces $ens dont tu eu attirer l'ad*iration J e sont2ce pas ces *>*es $ens dont tu dis-u'ils sont &ous J 8u eu donc >tre ad*ir des &ous J Ah le $rand &ou

LF%. ÉP%U9 dit -u'il ne &aut pas nourrir ni leer des en&ants, parce -ue rien n'est plus oppos aurita=le =ien, -u'il place dans la olupt. 22 +on paure Épicure, tu eu donc -ue nous so#ons

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 plus dnaturs -ue les =>tes les plus &roces, -ui n'a=andonnent ?a*ais leurs petits J La charit des pères pour leurs en&ants est si naturelle, -ue ?e suis sur -ue *>*e si ton père et ta *ère aaient taertis par un oracle -ue tu aancerais un ?our une proposition si insense, ils n'auraient pas laissde t'leer.

LF%%. %L # a des notions co**unes, dont tous les ho**es coniennent $ale*ent. Les disputes, lessditions, les $uerres, d'oN iennent2elles J De l'application de ces notions co**unes ! cha-ue &ait

 particulier. La ?ustice et la saintet sont pr&ra=les ! toutes choses, personne n'en doute. +ais unetelle chose est2elle ?uste, est2elle sainte J @oil! sur -uoi on s'$or$e. hassons cette i$norance etapprenons ! appli-uer ces notions ! cha-ue &ait particulier < il n'# aura plus de disputes, plus de$uerres, Achille et A$a*e*non seront d'accord.

LF%%%. %L ne &aut pas prendre l$ère*ent l'alar*e dans cette ie. ous eno#ons un ho**e

reconnatre ce -ui se passe. +ais nous aons *al choisi notre espion, car nous aons eno# unlEche, -ui, sur le *oindre =ruit -u'il a entendu, et a#ant eu peur de son o*=re, reient ! nous toute&&ra# : @oil! la *ort, l'eil, la calo*nie, la pauret -ui s'aancent. 22 +on a*i, parle pour toi.

 ous so**es des sots d'aoir si *al choisi notre ho**e pour >tre =ien in&or*s. Dio$ène, -ui at en reconnaissance aant toi, nous a &ait un rapport =ien di&&rent < il nous a dit -ue la *ort n'est

 point un *al -uand elle n'est point honteuse < -ue la calo*nie n'est -u'un =ruit de $ens insenss. 22+ais -u'a2t2il dit du traail, de la douleur, de la pauret J 22 %l a dit -ue la nudit alait *ieu -uetous les ha=its de pourpre. 9n un *ot, nous a2t2il C dit, ?e n'ai point trou d'enne*i, tout esttran-uille, et ous n'aeO -u'! *e oir. Ai2?e t =attu J Suis2?e =less J Ai2?e pris la &uite J C @oil!les espions -u'il &aut eno#er. %ls nous rapporteront tous -ue nous n'aons ! craindre -ue nous2*>*es. C

LF%@. S7U@%9S287% -ue ce sont les riches, les t#rans, les rois -ui ont &ourni les su?ets destra$dies. Les paures ne paraissent point sur nos thEtres, ou, s'ils # ont -uel-ue place, ce n'est -ue

 par*i les chanteurs et les danseurs. e sont des rois -ui prospèrent au co**ence*ent de la pièce :tout leur rit, on les honore, on les respecte, on leur lèe des autels, on orne leurs palais decouronnes et de =andelettes, et, ! la &in du troisiè*e ou du -uatriè*e acte, ils s'crient aec79dipe : 7 #thron, pour-uoi *'as2tu re6u J C

LF@. 7S9@9 =ien ce -ui est ! toi, ne conoite point ce -ui est au autres, et rien ne pourra

t'e*p>cher d'>tre heureu.

LF@%. S% ?'ai*e *on corps, si ?e suis attach ! *on =ien, ?e suis perdu, *e oil! esclae < ?'ai &aitconnatre par oN ?e puis >tre pris.

LF@%%. I9 eu >tre assis ! l'A*phithEtre au =anc des snateurs. 22 rands dieu, tu as te donner  =ien de la peine et >tre =ien press. 22 +ais ?e ne saurais oir co**od*ent les ?eu sans cela. 22 eles ois point, -uelle ncessit as2tu de oir les ?eu J 9t si c'est l'enie d'>tre assis ! ce =anc -ui t'#&ait aller, attends -u'on sorte. Guand le spectacle sera &ini, tu iras t'asseoir ! ce =anc si dsir, et tu #seras &ort ! ton aise.

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chacun tout ce -ui peut lui >tre utile J C Gue rponds2tu J Ie suis dans une position criti-ue, *atre< ?e suis dans le *alheur. Personne n'a soin de *oi, personne ne *'assiste < tout le *onde *e =lE*e,tout le *onde *'in?urie, et ?e suis le re=ut des ho**es. C 9st2ce ainsi -ue tu reconnais l'honneur -u'elle t'a &ait de t'appeler en t*oi$na$e pour lui rendre $loire, en attestant de si $randes rits J9lle de*andait un t*oin de sa =ont, de sa rit, de sa ?ustice, et tu es deenu son accusateur.

LFF@%%%. 7US so**es pres-ue tous dans la ie co**e les esclaes &u$iti&s sont au spectacles.es esclaes prennent $rand plaisir ! oir la po*pe des ?eu < ils ad*irent les acteurs d'unetra$die. +ais ils sont tou?ours in-uiets < ils re$ardent de ct et d'autre, et, si l'on ient ! no**er leur *atre, les oil! re*plis de &ra#eur, ils prennent la &uite. ous so**es de *>*e. ousad*irons les *ereilles de la nature, ce spectacle nous rait. +ais nous so**es tou?ours en alar*e,et, si l'on no**e notre *atre, nous oil! perdus. Gu'est2ce donc -u'un *atre J e n'est pas unho**e, car l'ho**e ne peut >tre le *atre de l'ho**e. 'est la *ort, c'est la ie, c'est la olupt,c'est la douleur, c'est la pauret, ce sont les richesses. Gue sar lui2*>*e ienne contre *oi sansce cortè$e, tu erras *a &er*et. +ais s'il ient aec ces satellites, tonnant, clairant, *ena6ant, et-ue ?e les crai$ne, ne suis2?e pas cet esclae &u$iti& -ui a reconnu son *atre J +ais si ?e ne les

crains pas, *e oil! en pleine li=ert, ?e n'ai plus de *atre -ue *oi2*>*e.

LFF%F. GUAD tu approches les princes et les $rands, souiens2toi -u'il # a l!2haut un plus $rand prince encore, -ui te oit, -ui t'entend, et ! -ui tu dois plutt plaire.

L%@9 D9UF%;+9

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%. 8U iens d'a&&ranchir ton esclae. +ais toi, -ui l'as *is en li=ert, es2tu li=re J 'es2tu pointl'esclae de ton ar$ent, d'une &e**e, d'une &ille, d'un t#ran, du dernier alet du t#ran J

%%. 8U dis -ue la con&iance et la prcaution sont inco*pati=les < c'est une erreur, et tu peu les allier.Appli-ue seule*ent la prcaution au choses -ui dpendent de toi, et la con&iance ! celles -ui n'endpendent point. Ainsi tu seras con&iant et prcautionn. ar, en itant par ta prudence les

rita=les *au, tu soutiendras aec coura$e les &au *au dont on te *enace.

%%%. L9 *alheur des ho**es ient tou?ours de ce -u'ils placent *al leur prcaution et leur con&iance. %ls sont tous co**e les cer&s -ui, pour iter l'oiseau, -ui *enace de &ondre sur eu, etcherchant ! se *ettre ! couert, to*=ent dans les &ilets oN ils prissent.

%@. I9 co*pose de =eau dialo$ues, ?e &ais de =ons lires. 22 9h *on a*i, *ontre2*oi plutt -uetu do*ptes tes passions, -ue tu rè$les tes dsirs, et -ue tu suis la rit dans tes opinions. Assure2*oi -ue tu ne crains ni la prison, ni l'eil, ni la douleur, ni la pauret, ni la *ort. Sans cela,-uel-ues =eau lires -ue tu &asses, sois =ien persuad -ue tu n'es encore -u'un i$norant.

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@. D%7;9 rpondit un ?our ! un ho**e -ui lui de*andait des lettres de reco**andation : +on a*i, celui ! -ui tu eu -ue ?'crie en ta &aeur erra d'a=ord sans *oi -ue tu es un ho**e,et, s'il est =on connaisseur, il erra encore si tu es =on ou *chant. Au lieu -ue, s'il n'est pas =onconnaisseur, ?e lui crirais cent lettres, -u'il ne t'en connatrait pas *ieu. 8u n'as -u'! >tre co**eune pièce d'or -ui se reco**ande d'elle2*>*e ! -uicon-ue sait distin$uer le =on or d'aec le &au.C

@%. GU9 &ait un ho**e -ui poursuit la &e**e de son prochain J %l &oule au pieds la pudeur, la&idlit < il iole le oisina$e, l'a*iti, la socit, les lois les plus saintes < il ne peut plus >tre re$ardni co**e a*i, ni co**e oisin, ni co**e cito#en. %l n'est pas *>*e =on ! >tre esclae < il estco**e un aisseau -ui n'est plus d'aucun usa$e, et -ui n'est =on -u'! >tre ?et.

@%%. L9S &e**es sont co**unes, c'est la loi de la nature, disait ! Dio$ène un d=auch -ui aaitt surpris en adultère. Dio$ène lui rpondit : Les iandes -u'on sert ! ta=le sont co**unesd'a=ord < *ais, dès -ue les portions sont &aites et distri=ues, tu aurais perdu toute pudeur et toute

honte, si tu allais prendre la part de ton oisin sur son assiette. Le thEtre est co**un ! tous lescito#ens < *ais sitt -ue les places sont prises, tu ne peu ni ne dois dplacer ton oisin pour te*ettre ! sa place. Les &e**es sont co**unes de *>*e < *ais sitt -ue le l$islateur les adistri=ues, et -u'elles ont chacune leur *ari, en =onne &oi, t'est2il per*is de ne pas te contenter dela tienne et de prendre celle de ton oisin J Si tu le &ais, tu n'es plus un ho**e, *ais un sin$e, ou unloup carnassier. C

@%%%. 9 toutes choses, il &aut &aire ce -ui dpend de soi, et du reste >tre &er*e et tran-uille. Ie suiso=li$ de *'e*=ar-uer < -ue dois2?e donc &aire J Bien choisir le aisseau, le pilote, les *atelots, lasaison, le ?our, le ent, oil! tout ce -ui dpend de *oi. Dès -ue ?e suis en pleine *er, il surientune $rosse te*p>te < ce n'est plus l! *on a&&aire, c'est l'a&&aire du pilote. Le aisseau coule ! &ond,-ue dois2?e &aire J Ie &ais ce -ui dpend de *oi, ?e ne criaille point, ?e ne *e tour*ente point. Ie sais-ue tout ce -ui est n doit *ourir, c'est la loi $nrale < il &aut donc -ue ?e *eure. Ie ne suis pasl'ternit < ?e suis un ho**e, une partie du tout, co**e une heure est une partie du ?our. Une heureient et elle passe < ?e iens et ?e passe aussi : la *anière de passer est indi&&rente < -ue ce soit par la &ière ou par l'eau, tout est $al.

%F. %L ne &audrait se r?ouir aec les ho**es et les &liciter -ue des choses dont ils ont un rita=lesu?et de se r?ouir, et -ui leur sont honora=les et utiles.

F. S% nous tions en prison et ! la eille d'>tre ?u$s sur une accusation capitale, pourrions2noussou&&rir un ho**e -ui iendrait nous de*ander : @ouleO2ous -ue ?e ous lise des h#*nes -ue ?'aico*poss J C 22 +on a*i, pour-uoi iens2tu *'i*portuner si *al ! propos J ?'ai =ien d'autresa&&aires. e sais2tu pas -ue ?e dois >tre ?u$ de*ain J 22 Socrate tait en prison et ! la eille d'>treconda*n, et il co*posait des h#*nes.

F%. P7UGU7% naissent les pis J 'est2ce pas pour *Hrir et pour >tre *oissonns ensuite, -uandils sont *Hrs J ar on ne les laisse pas l! sur leur ti$e, co**e s'ils taient consacrs. S'ils aaient

du senti*ent, penses2tu -u'ils &issent des oeu pour n'>tre ?a*ais coups J on, sans doute. %lsre$arderaient co**e une *aldiction de n'>tre point *oissonns. %l en est de *>*e des ho**es.e serait une *aldiction pour eu de ne pas *ourir. e pas *ourir, pour l'ho**e, c'est co**e

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 pour l'pi n'>tre ?a*ais *Hr et n'>tre ?a*ais *oissonn.

F%%. 9 -ui nous &ait prir, c'est une pe, une roue, la *er, une tuile, un t#ran. Gue t'i*porte laoie par la-uelle tu descendras dans l'en&er J 8outes se alent. Une des plus courtes *>*e est celle

 par la-uelle un t#ran t'# enoie. Ia*ais un t#ran n'a *is si *ois ! tuer un ho**e, et la &ière # *et

souent des annes entières.

F%%%. P7UGU7% aller consulter les deins sur les choses oN notre deoir est si *ar-u J S'il s'a$itde *'eposer ! -uel-ue dan$er pour *on a*i, s'il est -uestion de *ourir pour lui, -u'ai2?e =esoin dedein J 'ai2?e pas au dedans de *oi un dein sHr et in&ailli=le, -ui *'a appris la nature du =ien etdu *al, et -ui *'a epli-u tous les si$nes au-uels ?e puis les reconnatre J

F%@. L9 &ai=le -ue l'ho**e a pour les deins ient de sa ti*idit : il craint les ne*ents. @oil! pour-uoi il a pour les deins une co*plaisance outre. %l les &ait les ar=itres et les ?u$es de toutes

ses a&&aires, il leur con&ie tout ce -u'il a, et, s'ils lui prdisent du =ien, il les re*ercie co**e s'ils lelui donnaient. Guel aeu$le*ent Si nous tions sa$es, nous consulterions les deins co**e nousde*andons le che*in dans un o#a$e, sans nous *ettre en peine si c'est ! droite ou ! $auche -u'il&aut passer. ar -u'est2ce -ue consulter les deins J 'est consulter les dieu pour connatre leur olont et la &aire. ous derions donc nous serir des oracles co**e nous nous serons de nos#eu. ous ne prions point nos #eu de nous &aire oir tels ou tels o=?ets, *ais nous o#ons ceu-u'ils nous *ontrent. A$issons de *>*e aec les deins < ne les &lattons point, ne les prions point,*ais &aisons ce -u'ils nous ordonnent.

F@. U9 da*e ro*aine oulait eno#er une $rosse so**e d'ar$ent ! une de ses a*ies appeleratilla, -ue Do*itien aait eile. Guel-u'un lui dit -ue Do*itien *ettrait la *ain sur cet ar$ent et-u'il le con&is-uerait. 'i*porte, rpondit2elle, ?'ai*e *ieu encore -ue Do*itien le raisse, -uede ne pas l'eno#er. C

F@%. GUAD nous consultons les au$ures, c'est en tre*=lant et en &aisant au dieu d'ardentes prières : Dieu, a#eO piti de *oi, per*etteO -ue ?e *e tire heureuse*ent de telle et telle a&&aire. C9h il esclae, eu2tu autre chose -ue ce -ui est le *eilleur pour toi J Gu'est2ce -u'il # a de*eilleur pour toi -ue de &aire ce -ue les dieu troueront a$ra=le J Pour-uoi eu2tu donc tEcher de corro*pre ton ar=itre et ton ?u$e, autant -u'il est en ton pouoir J

F@%%. GU9LL9 est la nature de la diinit J c'est intelli$ence, science, ordre, raison. Par l! tu peuconnatre -uelle est la nature de ton rita=le =ien -ui ne se troue -u'en elle.

F@%%%. S% tu es n de parents no=les, tu es si plein de ta no=lesse, -ue tu ne cesses d'en parler et -uetu en tourdis tout le *onde. +ais tu as la diinit pour père, tu l'as au dedans de toi, et tu ou=liescette no=lesse, et tu i$nores d'oN tu es enu, et ce -ue tu portes J @oil! pourtant de -uoi tu derais tesouenir dans toutes les actions de ta ie. Dis2toi ! tout *o*ent : 'est la diinit -ui *'a cr,elle est au dedans de *oi, ?e la porte partout. Pour-uoi la souillerais2?e par des penses o=scènes,

 par des actions =asses et i*pures, et par d'in&E*es dsirs J C

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F%F. 8u te &erais scrupule de co**ettre des actions dshonn>tes deant une statue ou une i*a$edes dieu : ils te oient, ils t'entendent < et tu ne rou$is point d'aoir en leur prsence des penseso=scènes et de &aire des actions i*pures -ui les =lessent, -ui les dshonorent et -ui les a&&li$ent. 7l'enne*i des dieu 7 le lEche -ui a ou=li sa nature

FF. S% tu tais une statue de Phidias, sa +inere ou son Iupiter, et -ue tu eusses -uel-ue senti*ent,tu te donnerais =ien $arde, en te souenant de l'ourier -ui t'aurait &or*, de rien &aire -ui &Htindi$ne de lui et de toi2*>*e, et pour rien au *onde tu ne oudrais paratre dans un tat indcent,-ui dshonorEt ta =eaut. 9n ne t'in-uitant nulle*ent dans -uel tat tu parais deant les dieu, tudshonores la *ain -ui t'a &or*. Guelle di&&rence pourtant d'ourier ! ourier, et d'oura$e !oura$e

FF%. S% les dieu t'aaient donn en $arde un pupille, tu en aurais soin, et tu ne laisserais pas $Eter un si prcieu dpt. %ls t'ont donn en $arde ! toi2*>*e < ils t'ont dit : ous n'aons pas cru

 pouoir te *ettre entre les *ains d'un tuteur plus &idèle, plus a&&ectionn < $arde2nous ce &ils tel -u'il

est par sa nature < consere2le2nous plein de pudeur, de &idlit, de *a$nani*it, de coura$e,ee*pt de trou=le et de passion. C 9t tu te n$li$es Guelle in&idlit Guel cri*e

FF%%. D'7U ient cette &iert, ce sourcil haut ! ce petit philosophe J 22 Attends un peu, *on a*i, ?eserai =ientt plus &ier < ?e ne suis pas encore =ien &er*e dans les *ai*es -ue ?'ai apprises etau-uelles ?'ai donn *on consente*ent < ?e crains encore *a &ai=lesse. Attends -ue ?e sois &orti&i,et tu erras une &iert toute autre. La statue n'est pas encore &inie, les dieu n'# ont pas *is encore ladernière *ain < dès -u'elle sera achee, tu erras. +ais ne pense pas -ue ce soit une &iertd'or$ueil, ce sera une &iert d'assurance et de con&iance dans la rit. ette &iert et ce sourcil -uetu ois ! cette t>te de Iupiter, est2ce or$ueil, ! ton ais J on. 'est &er*et, c'est sta=ilit, c'estconstance. 'est ainsi -ue doit >tre un dieu -ui te dit : 8out ce -ue ?'ai con&ir* par un si$ne de cessourcils, ne tro*pe point, est irroca=le et ne *an-ue ?a*ais d'arrier. C Ie tEcherai d'i*iter ce$rand *odèle. 8u *e erras &idèle, plein de pudeur, plein de coura$e, et inaccessi=le au trou=le etau *otions -ue causent les accidents -u'on appelle terri=les. 22 +ais te errai2?e i**ortel etee*pt de ieillesse et de *aladie J 22 on. +ais tu erras -ue ?e sais *ourir, et -ue ?e sais >treieu et *alade. 8u erras les ner&s d'un philosophe, des ner&s =ien r$ls. 22 Guels ner&s J 22 Dsirs

 ?a*ais &rustrs < craintes =ien places, et -ui priennent tous les *au < *oue*ents r$ls etconena=les < desseins &or*s aec r&leion, et consente*ents -ui ne sont ?a*ais suiis derepentir.

FF%%%. 9 n'est pas une chose =ien co**une d'acco*plir ce -ue pro*et la -ualit d'ho**e. 'estun ani*al *ortel, dou de raison, et c'est par la raison -u'il se distin$ue des =>tes. 8outes les &oisdonc -u'il s'loi$ne de la raison, -u'il a$it sans raison, l'ho**e prit, et la =>te se *ontre.

FF%@. 7US resse*=lons ! ceu -ui ont de $randes proisions, et -ui de*eurent *ai$res etdcharns, parce -u'ils ne s'en nourrissent point. ous aons de =eau prceptes, de =elles*ai*es, *ais c'est pour en discourir, et non pour les prati-uer < nos actions d*entent nos paroles.

 ous ne so**es pas encore des ho**es, et nous oulons ?ouer le rle de philosophes. Le &ardeauest trop lourd pour nous. 'est co**e si un ho**e -ui n'aurait pas la &orce de porter un poids de

deu lires, entreprenait de porter la pierre d'A?a.

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FF@. 8u runis en toi des -ualits -ui de*andent chacune des deoirs -u'il &aut re*plir. 8u esho**e < tu es cito#en du *onde < tu es &ils des dieu, tu es le &rère de tous les ho**es. Après cela,tu es snateur ou dans -uel-ue autre di$nit < tu es ?eune ou ieu < tu es &ils, tu es père, tu es *ari.Pense ! -uoi tous ces titres t'en$a$ent, et tEche de n'en dshonorer aucun.

FF@%. 8u as perdu des =iens, et tu re$ardes cela co**e une $rande perte, dont tu ne peu teconsoler. +ais -uand tu as perdu la &idlit, la pudeur, la douceur, la *odestie, tu crois n'aoir rien perdu. ependant, ces =iens etrieurs, c'est une cause tran$ère et inolontaire -ui nous les rait, etil n'est honteu ni de ne pas les aoir, ni de les perdre. 9t ces derniers, les =iens intrieurs, nous neles perdons ?a*ais -ue par notre &aute, et co**e il est honteu et très *alheureu de ne pas lesaoir, il est aussi très honteu et très *alheureu, -uand on les a, de les perdre.

FF@%%. P9S79 ne peut >tre *chant et icieu, sans une perte sHre et sans un do**a$ecertain.

FF@%%%. 9 &aut2il pas -ue ?e *e en$e et -ue ?e rende le *al -u'on *'a &ait J 22 9h *on a*i, onne t'a point &ait de *al, puis-ue le =ien et le *al ne sont -ue dans ta olont. D'ailleurs, si un tels'est =less lui2*>*e en te &aisant in?ustice, pour-uoi eu2tu te =lesser aussi toi2*>*e en la luirendant J

FF%F. L9 co**ence*ent de la philosophie, c'est de connatre notre &ai=lesse et notre i$norancedans les deoirs ncessaires et indispensa=les.

FFF. %L n'# a point d'ho**e -ui n'ait naturelle*ent une certaine ide, une certaine notion du =ien,du *al, de l'honn>te, du dshonn>te, du ?uste, de l'in?uste, du =onheur, du *alheur, et des deoirs ou

 prati-us ou n$li$s. D'oN ient donc -ue, sur ces *atières, on se tro*pe si souent, -uand on ?u$edes &aits particuliers J ela ient, co**e ?e l'ai d?! dit, de ce -ue nous appli-uons *al nos actionsco**unes, et -ue nous ?u$eons par des pr?u$s peu appro&ondis. Le =eau, le =on, le *al, le =ien,le ?uste, l'in?uste, ce sont des ter*es -ue tout le *onde e*ploie $ale*ent aant -ue d'aoir appris !les appli-uer aec raison et aec ?ustice. De l! naissent les disputes, les -uerelles, les $uerres. Iedis : ela est ?uste. C Un autre dit : ela est in?uste. C o**ent se *ettre d'accord J Guelle rè$leaons2nous pour =ien ?u$er J Sera2ce l'opinion J +ais nous oil! deu, et nous aons deu opinionscontraires. D'ailleurs, co**ent l'opinion peut2elle >tre un ?u$e sHr J Les &ous n'ont2ils pas leur 

opinion J %l &aut pourtant =ien -u'il # ait une rè$le sHre pour connatre la rit < car il n'est pas possi=le -ue les dieu aient laiss les ho**es dans une entière i$norance de ce -u'ils doient saoir  pour se conduire. herchons donc cette rè$le, -ui peut seule nous dlirer de nos erreurs et $urir lat*rit et la &olie de l'opinion. ette rè$le est d'appli-uer ! l'espèce les caractères -ue l'on donne au$enre, a&in -ue ces caractères, connus et aous de tout le *onde, nous serent ! redresser nos

 pr?u$s sur cha-ue &ait particulier. Par ee*ple, nous aons l'ide du =ien < il s'a$it de saoir si laolupt est un =ien, ea*inons2la selon cette ide, et pesons2la dans cette =alance. Ie la pèse aecces caractères du =ien -ui sont *es poids. Ie la troue l$ère, ?e la re?ette, car le =ien est une chosesolide et d'un très $rand poids.

FFF%. 8u pElis, tu tre*=les et tu es e*=arrass -uand tu as oir un prince ou -uel-ue $randsei$neur. 22 o**ent *e recera2t2il J o**ent *'entendra2t2il J 22 @il esclae, il te recera, ilt'entendra co**e il le ?u$era ! propos < tant pis pour lui s'il re6oit *al un ho**e sa$e, il en

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sou&&rira seul. Peu2tu sou&&rir de la &aute d'un autre J 22 +ais co**ent lui parlerai2?e J 22 8u lui parleras co**e tu oudras. 22 I'ai peur de *e trou=ler. 22 9h -uoi ne sais2tu pas parler aecdiscrtion, aec prudence, et aec une honn>te li=ert J Pour-uoi t'aises2tu de craindre unho**e J non ne crai$nait point Anti$one, *ais Anti$one crai$nait non. Socrate tait2ile*=arrass -uand il parlait au t#rans et ! ses ?u$ea J Dio$ène tait2il e*=arrass -uand il parlait !Aleandre, ! Philippe, au pirates, au *atre -ui l'aait achet J

FFF%%. S% nous oulons >tre philosophes rita=le*ent, r$lons notre olont sur les ne*entsde telle sorte -ue nous so#ons tou?ours contents et de ce -ui arrie, et de ce -ui n'arrie point. De l!nous tirerons ce $rand aanta$e -ue nous ne *an-uerons ?a*ais d'o=tenir ce -ue nous dsirons, et-ue nous ne to*=erons ?a*ais dans ce -ui &ait le su?et de nos craintes. 9t ainsi nous passerons notreie aec notre prochain, sans cha$rin et sans trou=le, et nous consererons toutes nos liaisonsnaturelles et ac-uises, c'est2!2dire -ue nous re*plirons par&aite*ent nos deoirs de père, de &ils, de&rère, de cito#en, de *ari, de oisin, d'associ, de *a$istrat et de su?et <

FFF%%%. LA pre*ière chose -u'il &aut apprendre, c'est -u'il # a un Dieu, -u'il $ouerne tout par sa proidence, et -ue non seule*ent nos actions, *ais nos penses et nos *oue*ents ne sauraient lui>tre cachs. 9nsuite il &aut ea*iner -uelle est sa nature. Sa nature tant =ien connue, il &autncessaire*ent -ue ceu -ui eulent lui plaire et lui o=ir &assent tous leurs e&&orts pour luiresse*=ler, -u'ils soient li=res, &idèles, =ien&aisants, *isricordieu, *a$nani*es. Gue toutes tes

 penses donc, -ue toutes tes paroles, -ue toutes tes actions, soient les actions, les paroles et les penses d'un ho**e -ui i*ite Dieu, -ui eut lui resse*=ler.

FFF%@. %9 n'est si ordinaire -ue de oir des $rands -ui croient tout saoir, -uoi-u'ils ne sachentrien et -u'ils i$norent les choses les plus ncessaires. o**e ils na$ent dans les richesses et -u'ilsn'ont =esoin de rien, ils ne soup6onnent pas seule*ent -u'il leur *an-ue -uel-ue chose. 'est ce -ue

 ?e disais un ?our ! un des plus considra=les : @ous >tes =ien u du prince < ous aeO -uantitd'a*is très puissants, et de $randes alliances < par otre crdit, ous pourreO serir os a*is et nuire! os enne*is. 22 Gu'est2ce donc -ui *e *an-ue J *e dit2il. 22 8out ce -u'il # a de plus i*portant, etde plus ncessaire pour le rita=le =onheur. 9t ?us-u'ici ous aeO &ait tout autre chose -ue ce -uious conenait. @oici ce -u'il # a de plus capital : ous ne saeO ni ce -ue sont les dieu, ni ce -uec'est -ue l'ho**e. @ous i$noreO la nature du =ien et du *al, et, ce -ui ous surprendra plus -uetout, ous ne ous connaisseO pas ous2*>*e... Ah ous &u#eO et ous >tes en colère de ce -ue ?eous parle si &ranche*ent Guel *al ous &ais2?e J Ie ne &ais -ue ous prsenter le *iroir -ui ousrend tel -ue ous >tes. C

FFF@. U *decin ient oir un *alade, il lui dit : @ous aeO la &ière, a=steneO2ous pour au?ourd'hui de toute nourriture, et ne =ueO -ue de l'eau. C Le *alade le croit, le re*ercie et le paie.Un philosophe dit ! un i$norant : @os dsirs sont dr$ls, os craintes sont =asses et seriles, etous n'aeO -ue de &ausses opinions. C elui2ci s'en a tout en colère, et dit -u'on l'a insult. D'oNient cette di&&rence J 'est -ue le *alade sent son *al, et -ue l'i$norant ne sent pas le sien.

FFF@%. 'AS28U ?a*ais u une &oire oN les ho**es se rendent de tous les pa#s oisins J Les uns# sont pour acheter, les autres pour endre. %l # en a peu -ui # soient par curiosit, pour oir 

seule*ent la &oire, et -ui s'in&or*ent pour-uoi elle se tient et -ui l'a ta=lie. %l en est de *>*e de ce*onde. 8ous les ho**es s'# rendent, les uns pour endre, les autres pour acheter. %l # en a très peu-ui # soient pour ad*irer ce $rand spectacle, pour connatre ce -u'il est, celui -ui l'a Xait, pour-uoi

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il l'a &ait, et co**ent il le $ouerne. ar il n'est pas possi=le -u'il n'ait t &ait et -u'il ne soit$ouern par -uel-u'un. Une ille, une *aison n'eistent point sans un ourier, et ne durent point si-uel-u'un ne les $ouerne < et une *achine si aste et si ad*ira=le eisterait et durerait par un pur hasard J ela est i*possi=le. %l # a donc -uel-u'un -ui l'a &aite et -ui la $ouerne. Gui est2il donc, etco**ent la $ouerne2t2il J 9t nous, -ui so**es aussi son oura$e, -ui so**es2nous, et pour-uoiso**es2nous J %l # en a très peu -ui &assent ces r&leions, et -ui, après aoir ad*ir l'oura$e et

 =ni l'ourier, se retirent contents. S'il # en a -uel-ues2uns -ui le &assent, ils sont la rise des autres,co**e, ! la &oire, les *archands se *o-uent des si*ples curieu, -u'ils appellent des =adauds. 9t siles =oeu&s et les cochons pouaient parler, ils se *o-ueraient de *>*e de ceu -ui penseraient !tout autre chose -u'! la pEture.

FFF@%%. 8u as ouï dire au philosophes -u'il &aut >tre &er*e et constant dans ses rsolutions, et sur cela tu t'opiniEtres ! de*eurer &er*e dans tes &au pr?u$s, dans tes erreurs, dans tes &olies. +ais,*on a*i, la chose la plus ncessaire c'est -ue les rsolutions soient =onnes, c'est2!2dire, -u'ellessoient prises aec prudence, rit et raison. Ie te dis -u'il &aut -u'un ho**e ait des ner&s, *ais il&aut -ue ce soient les ner&s d'un corps sain, d'un athlète i$oureu et ro=uste, et tu *e *ontres des

ner&s en&ls, les ner&s d'un &rnti-ue< ce ne sont pas l! des ner&s, c'est plutt &ai=lesse de ner&s.

FFF@%%%. L9S &ous sont incorri$i=les, et, co**e dit le proer=e, on ro*prait plutt un &ou -ue dele chan$er.

FFF%F. %L ne &aut aoir peur ni de la pauret, ni de l'eil, ni de la prison, ni de la *ort. +ais il&aut aoir peur de la peur.

FL. GUAD ?e suis e*=ar-u, et -ue ?e ne ois plus -ue le ciel et la *er, cette aste tendue d'eau-ui *'enironne *'e&&raie, co**e si, en &aisant nau&ra$e, ?e deais l'aaler tout entière, et ?e ne

 pense pas -u'il ne &aut -ue trois *esures d'eau pour *e no#er. De *>*e, dans un tre*=le*ent deterre, ?e *'i*a$ine -ue la ille entière a *e to*=er sur le corps, et ?e ne pense pas -u'une tuilesu&&it pour *e casser la t>te. Ah *alheureu esclae de l'opinion

FL%. Ah -uand reerrai2?e Athènes et l'Acropole J 22 +on a*i, peu2tu rien oir de plus =eau -uele ciel, ce soleil, cette lune, ces toiles, cette terre, cette *er J Si tu es si a&&li$ pour aoir perduAthènes de ue, eh -ue &eras2tu -uand il te &audra perdre de ue le soleil J

FL%%. +7 a*i, ne eu2tu donc pas >tre en&in ser, et -uitter le lait pour te nourrir de iandesolide J @eu2tu encore pleurer et crier après le tton de ta nourrice et re$retter les contes et leschansons dont elle t'endor*ait J

FL%%%. 8u ne peu >tre ni un "ercule, ni un 8hse, pour pur$er la terre de *onstres, *ais tu peules i*iter en te pur$eant toi2*>*e des *onstres -ui sont en toi. 8u as au dedans de toi le san$lier, lelion, l'h#dre < do*pte2les. Au lieu de do*pter Procuste et Sciron, do*pte la douleur, la crainte, lacupidit, l'enie, la *ali$nit, l'aarice, la *ollesse et l'inte*prance. Le seul *o#en de do*pter 

ces *onstres, c'est de n'aoir -ue les dieu seuls en ue, c'est de leur >tre attach, de leur >tredou, et de n'o=ir -u'! leurs ordres.

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FL%@. S97U9 en&in le ?ou$, et, dlir de la seritude, lèe les #eu ers le ciel et dis ! ton dieu : 5ais de *oi dsor*ais ce -ue tu oudras < ?e ne re&use rien de tout ce -ue tu oudras *'eno#er, et

 ?e ?usti&ierai ta conduite auprès de tous les ho**es. C

FL@. GUAD ton i*a$ination tEche de te sduire par -uel-ue ide de luure, ne te laisse point

entraner, *ais dis2lui sur l'heure : Attends, *on i*a$ination, -ue ?e oie un peu ce -ue tu es et ce-ue tu *e prsentes, -ue ?e t'ea*ine. C e lui per*ets pas d'aller plus loin et de te prsenter desi*a$es plus sduisantes, car, si tu la laisses &aire, tu es perdu, elle t'entranera. Au lieu de ces

 peintures a&&reuses, &orce2la ! te prsenter des i*a$es plus heureuses, plus =elles et plus no=les.@oil! les *o#ens de lui chapper.

FL@%. S% ?e rsiste ! une =elle &e**e -ui est pr>te ! *'accorder ses &aeurs, ?e *e dis ! *oi2*>*e : @oil! -ui a =ien, Épictète, cela aut *ieu -ue d'aoir r&ut le sophis*e le plus su=til. Si

 ?e rsiste ! ses aances et -ue ?e repousse ses caresses, ?e puis *e $lori&ier de cette ictoire =ien plus-ue d'aoir trio*ph de tous les s#llo$is*es les plus e*=arrassants... +ais co**ent rsister ! une

tentation si pressante J %l ne &aut pour cela -ue ouloir te plaire ! toi2*>*e, et >tre =eau au #eudes dieu. %l ne &aut -ue ouloir conserer la puret du corps et de l'E*e.

FL@%%. A "AGU9 tentation, dis en toi2*>*e : @oici un $rand co*=at < oici une action toutediine < il s'a$it ici de la ro#aut, de la li=ert, de la &licit, de l'innocence < souiens2toi des dieu,appelle2les ! ton secours, et ils co*=attront pour toi. C 8u ino-ues =ien astor et Pollu, dans unete*p>te < la tentation est une te*p>te plus dan$ereuse pour toi.

FL@%%%. GUAD tu es atta-u par une tentation, si tu di&&ères ?us-u'au lende*ain ! la co*=attre, lelende*ain iendra, et tu ne co*=attras point. Ainsi, de lende*ain en lende*ain, il arriera -ue nonseule*ent tu seras aincu, *ais -ue tu te troueras plon$ dans une insensi=ilit telle -u'il te serai*possi=le de t'aperceoir *>*e -ue tu pèches, et tu proueras e&&ectie*ent en toi la rit de ceers d'"siode : elui -ui di&&ère d'un ?our ! l'autre est tou?ours acca=l de *au. C

FL%F. P7UGU7% &ais2tu le stoïcien J Prends donc le no* -ue tes actions de*andent, et ne t'orne point d'un no* -ui ne te conient point et -ue tu ne &ais -ue dshonorer. Ie ois =ien des ho**es-ui d=itent les *ai*es des stoïciens. +ais ?e ne ois point de stoïcien. +ontre2*oi donc unstoïcien, ?e n'en de*ande -u'un. Un stoïcien, c'est2!2dire un ho**e -ui, dans la *aladie, se troue

heureu, -ui, dans le dan$er, se troue heureu, -ui, *ourant, se troue heureu, -ui, *pris etcalo*ni, se troue heureu Si tu ne peu *e *ontrer ce stoïcien par&ait et ache, au *oins*ontre2*'en un -ui co**ence ! l'>tre. e &rustre point un ieillard co**e *oi de ce $randspectacle, dont ?'aoue -ue ?e n'ai encore pu ?ouir < *ontre2*oi un ho**e -ui euille se con&or*er ! la olont des dieu, -ui ne se plai$ne ?a*ais ni des dieu, ni des ho**es < -ui ne soit ?a*ais&rustr dans ses dsirs, -ui ne soit =less de rien, -ui n'ait ni enie, ni colère, ni ?alousie, -ui dans cecorps *ortel entretienne un secret co**erce aec les dieu, et -ui dsire dpouiller l'ho**e pour deenir un dieu.

L. %L n'# a naturelle*ent aucune socit entre les ho**es < les dieu ne se *>lent point des choses

hu*aines, et il n'# a d'autre =ien -ue la olupt. 22 @oil! ce -u'Épicure nous ensei$ne. 22 9h,*alheureu tait2ce la peine de eiller tant de nuits pour crire ces =eau lires J e alait2il pas*ieu te tenir chaude*ent dans ton lit, et *ener la ie d'un er, puis-ue c'est la seule dont tu te sois

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 ?u$ di$ne J Selon toi, la pit et la saintet ne sont -ue des inentions d'ho**es arro$ants et desophistes < la ?ustice n'est -ue &ai=lesse, et la pudeur -ue &olie < il n'# a plus ni père, ni &ils, ni &rère,ni cito#en. 7 l'i*pudence l'i*posture 7reste, a$it par les noires 5uries, n'tait pas plus d*ent-ue toi.

L%. 8U eu plaire au dieu. Souiens2toi donc -u'ils ne haïssent rien tant -ue l'i*puret et -uel'in?ustice.

L%%. 9UF -ui soutiennent -u'il n'# a pas de rit connue d*entent cette assertion par une prtendue rit. ar ce -u'ils disent est rai ou &au : c'est donc une rit connue.

L%%%. 8U iens de t'e*porter contre tes alets, de *ettre toute ta *aison en dsordre, et de trou=ler et de scandaliser tes oisins, et ensuite, prenant l'apparence d'un ho**e sa$e, tu iens couter un

 philosophe discourir des deoirs de l'ho**e et de la nature des ertus. +on a*i, tous ces =eau

 prceptes te sont inutiles. ar co**e tu ne iens pas les entendre aec les dispositions ncessaires,tu t'en retourneras co**e tu es enu.

L%@. %L n'# a -ue le sa$e -ui soit capa=le d'a*iti. o**ent celui -ui ne sait pas connatre ce -uiest =on ou *auais pourrait2il ai*er J

L@. 8U ois ?ouer ense*=le ces petits chiens < ils se caressent, ils s'accolent, ils se &lattent, ils te paraissent =ons a*is. Iette un petit os au *ilieu d'eu, et tu erras. 8elle est l'a*iti des &rères, etcelle des pères et des en&ants. Gu'ils aient ! se disputer une terre, un cha*p, une *atresse, il n'# a

 plus ni père, ni &rère, ni en&ant.

L@%. %L n'# a rien au *onde ! -uoi tout ani*al soit si attach -u'! son propre intr>t. 8out ce -ui le prie de ce -ui lui est utile, soit père, &rère, &ils, a*i, tout lui est insupporta=le, car il n'ai*e -ue sonintr>t, -ui lui tient lieu de père, de &rère, de &ils, d'a*i, de parent, de patrie et de dieu *>*e.

L@%%. P7U ai*er, il &aut *ettre ense*=le l'utilit, la saintet, l'honn>tet, la patrie, les parents, lesa*is, et la ?ustice *>*e. Gue l'on spare toutes ces choses, il n'# a plus d'a*iti, car partout oN est

le *oi et le *ien, il &aut -ue l'ani*al s'# porte. Si le *oi se troue oN est l'honn>tet et la ?ustice, ?esuis =on a*i, =on père, =on &ils, =on *ari. +ais si le *oi et le *ien sont ici, et l'honn>tet et la ?ustice l!, adieu l'a*iti, adieu tous les deoirs les plus saints et les plus indispensa=les.

L@%%%. L'9SP%8 du icieu n'est ?a*ais rassis. %l est tou?ours inconstant, sans tenue, et &lottant au$r de ses opinions. %l est donc incapa=le d'a*iti.

L%F. @9UF28U saoir si ces deu ho**es sont a*is J e de*ande point s'ils sont &rères, s'ils ontt les ense*=le, s'ils ont eu les *>*es *atres et le *>*e prcepteur < cherche seule*ent oN ils

 placent leur =ien. 9t si c'est dans les choses -ui ne dpendent point de nous, $arde2toi =ien de dire-u'ils sont a*is. %ls ne le sont pas plus -u'ils ne sont &idèles, constants et li=res. +ais s'ils le placentdans les choses -ui dpendent de nous et dans les saines opinions, ne te *ets point en peine s'ils

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sont père et &ils ou &rères, ni s'ils se connaissent depuis lon$te*ps, et prononce hardi*ent -u'ils sonta*is. ar l'a*iti est2elle ailleurs -ue l! oN est la pudeur, la &idlit et la co**unication de tout ce-ui est =eau et honn>te J

LF. A+P"%AAYS aait cu lon$te*ps aec sa &e**e Ériph#le. %ls aaient eu plusieurs en&ants.

 ulle part un si =on *na$e. 7n o&&re un collier. Plus de &e**e, plus de *ère.

LF%. '9S8 >tre in$rat et ti*ide -ue de soutenir -u'il n'# a point de di&&rence entre la =eaut et lalaideur. Guoi 8hersite sera aussi a$ra=le -u'Achille J ette laide &e**e &era autant de plaisir !oir -u'"lène J ela est $rossier et i*pie. 'est le lan$a$e de $ens -ui ne connaissent pas la naturedes choses et -ui crai$nent -ue, s'ils en sentaient la di&&rence, ils seraient entrans et aincus. en'est point en niant la =eaut -u'on lui chappe < on peut la connatre et lui rsister.

LF%%. S'%L # a un art de =ien parler, il # a aussi un art de =ien entendre.

LF%%%. I9 ne conda*ne pas l'lo-uence, ni les talents de =ien crire et de =ien parler, *ais ?econda*ne -u'on leur attri=ue la pre*ière place < car il # a -uel-ue chose de plus i*portant et de

 plus considra=le.

LF%@. S% tu d*ontres au *chant -u'il &ait ce -u'il ne eut pas et -u'il ne &ait pas ce -u'il eut, tu lecorri$eras < *ais si tu ne le lui d*ontres pas, ne te plains point de lui, ne te plains -ue de toi2*>*e.

LF@. 7 "7++9 ne sois point in$rat des =iens -ue tu as re6us des dieu et n'ou=lie point leurs plus $rands =ien&aits. ends2leur des $rEces continuelles de la ue, de l'ouïe -u'ils t'ont donnes,-ue dis2?e J de la ie *>*e, et de tous les secours -u'ils t'ont accords pour la soutenir, co**e duin, de l'huile et de tous les autres &ruits de la terre. +ais en *>*e te*ps, souiens2toi -u'ils t'ontdonn -uel-ue chose de plus prcieu encore, c'est la &acult -ui se sert de toutes ces choses, -ui lesproue et -ui *et ! chacune son pri.

L%@9 87%S%;+9

222222222222222

%. AP7LL7 saait =ien -ue Laïus n'o=irait pas ! son oracle. %l ne laissa pas pour cela de prdire !Laïus les *alheurs -ui le *ena6aient. La =ont des dieu ne lasse ?a*ais d'aertir les ho**es.ette source de rit coule tou?ours, *ais les ho**es sont tou?ours incrdules, dso=issants,re=elles.

%%. +7 a*i, es2tu un ho**e ou une &e**e J Si tu es un ho**e, orne2toi donc co**e unho**e, et ne nous &ais pas oir un prodi$e, un *onstre. Gue oulait dire Socrate, -uand il disait !

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Alci=iade de se rendre plus =eau J %l lui conseillait de n$li$er la =eaut du corps pour ne traailler -u'a celle de l'E*e. 22 %l &aut donc -ue ?e sois sale et *alpropre J 22 Point du tout. +ais il &aut -ue ta

 propret soit *Ele et di$ne de l'ho**e.

%%%. GUAD un cor=eau te prdit -uel-ue chose par ses croasse*ents, tu crois -ue c'est un dieu -ui

te parle, et non le cor=eau. Guand un philosophe t'aertit, crois de *>*e -ue c'est un dieu -uit'aertit, et non pas le philosophe.

%@. D9 *>*e -u'un *archand ne re&use pas une *onnaie de =on aloi, -ui est *ar-ue au coin du prince, de *>*e l'E*e ne re&use point les rita=les =iens. 9lle en re6oit souent de &au, *ais c'est-ue le coin du prince l'a tro*pe, et -u'elle n'a pas l'art d'en connatre la &ausset.

@. L'Z+9 est co**e un =assin plein d'eau < ses opinions sont la lu*ière -ui claire ce =assin.Lors-ue l'eau du =assin est a$ite, il se*=le -ue la lu*ière le soit aussi < elle ne l'est pourtant point.

%l en est de *>*e de l'ho**e < -uand il est trou=l et a$it, les ertus ne sont point =ouleerses etcon&ondues, ce sont ses esprits -ui sont en *oue*ent. Gue ses esprits soient rassis, et tout seratran-uille.

@%. 8u as ! l'a*phithEtre et aussitt tu prends parti, et tu eu -ue tel acteur, -ue tel athlète soitcouronn. Les autres eulent -ue ce soit un autre -ui re*porte la ictoire. 8u es &Ech de cettecontradiction < car tu es prteur, et tu prtends -ue tout te cède. +ais les autres n'ont2ils pas aussileur opinion J 'ont2ils pas leur olont J 9t n'ont2ils pas le *>*e droit de s'o&&enser de ce -ue tut'opposes ! ce -ui leur parat ?uste J Si tu eu >tre tran-uille et ne trouer ?a*ais d'opposition, nesouhaite la couronne -u'! celui -ui sera couronn. 7u si tu eu >tre le *atre de la donner ! -ui

 =on te se*=le, &ais ?ouer des ?eu cheO toi en ton particulier, et alors de ta propre autorit tu pu=lieras : Un tel a aincu au ?eu n*a-ues, p#thi-ues, isth*i-ues, ol#*pi-ues. C +ais, en pu=lic, ne t'arro$e point ce -ui ne t'appartient pas, et ad*ets la li=ert des su&&ra$es.

@%%. %L &aut -ue la *ort ienne ! nous tt ou tard. Dans -uelle occupation nous surprendra2t2elle JUn la=oureur sera occup du soin de son la=oura$e, un ?ardinier de celui de son ?ardin < un*archand de celui de son co**erce. 9t toi ! -uoi seras2tu occup J Pour *oi, ?e souhaite de tout*on coeur -ue dans ce dernier *o*ent elle ne *e troue occup -u'! r$ler *a olont, a&in -uesans trou=le, sans e*p>che*ent et sans contrainte, ?e &asse en ho**e li=re cette dernière action, et

-ue ?e puisse dire au dieu : Ai2?e iol os co**ande*ents J Ai2?e a=us des prsents -ue ous*'aeO &aits J e ous ai2?e pas sou*is *es sens, *es oeu, *es opinions J +e suis2?e ?a*ais plaint de ous J Ai2?e accus otre proidence J I'ai t *alade, parce -ue ous l'aeO oulu, et ?el'ai oulu de *>*e. I'ai t paure, parce -ue ous l'aeO oulu, et ?'ai t content de *a pauret.I'ai t dans l'esclaa$e, parce -ue ous l'aeO oulu, et ?e n'ai ?a*ais dsir en sortir. +'aeO2ous

 ?a*ais u triste de *on tat J +'aeO2ous surpris dans l'a=atte*ent et dans le *ur*ure J Ie suisencore tout pr>t ! su=ir tout ce -u'il ous plaira ordonner de *oi. Le *oindre si$nal de otre part est

 pour *oi un ordre iniola=le. @ous ouleO -ue ?e *e retire de ce spectacle *a$ni&i-ue, ?'en sors et ?eous rende *ille très hu*=les $rEces de ce -ue ous aeO dai$n *'# ad*ettre pour *e &aire oir tous os oura$es, et pour taler ! *es #eu l'ordre ad*ira=le aec le-uel ous $ouerneO cetuniers. C

@%%%. GU'9S829 -ue le sens co**un J %l # a dans tous les ho**es une ouïe $nrale et

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co**une, -ui &ait -u'ils discernent $ale*ent les oi et -u'ils entendent toutes les paroles -ue l'on prononce < *ais il # a une autre ouïe, une ouïe arti&icielle, -ui discerne et note les tons. %% # a de*>*e dans tous les ho**es un certain sens naturel -ui, lors-u'ils n'ont pas -uel-ue d&aut *ar-udans l'esprit, &ait -u'ils entendent $ale*ent tout ce -u'on leur propose, et cette disposition est $aledans tous les ho**es < c'est ce -ue l'on appelle sens co**un.

%F. L9S ho**es *ous ne se prennent pas plus au prceptes de la philosophie, -ue le &ro*a$e*ou ! l'ha*e6on.

F, 7++9 il n'est pas au pouoir de l'ho**e de donner son consente*ent ! ce -ui lui parat &au,et de le re&user ! ce -ui lui parat rai, il n'est pas non plus en son pouoir de re?eter ce -ui lui parat

 =on. L'picurien, -ui dit -ue le ol n'est pas un *al, *ais -ue c'est un *al d'>tre surpris, oleracertaine*ent, s'il peut le &aire sans -u'on le oie.

F%. %+A%92@7US une ille $ouerne selon les *ai*es d'Épicure. 8out # sera =ouleers < iln'# aura aucune &or*e de ille < point de *aria$es, point de *a$istrats, point de collè$es, aucune

 police, nulle ducation. La pit, la saintet, la ?ustice et la pudeur en seront =annies. 7n n'# suira-ue de *auaises opinions, des opinions pernicieuses au illes, et -ue les &e**es *>*e les plusd=auches n'oseraient soutenir. Au lieu -ue, dans une ille $ouerne selon les *ai*es -ue dictela raison, on erra r$ner la dcence et l'ordre. 7n # suira les saines opinions < toutes les ertus #seront honores < la ?ustice # &leurira < la police # sera =ien r$le < on se *ariera, on aura desen&ants, on les lèera < on serira les dieu. L!, le *ari se contentera de sa &e**e, et ne conoitera

 point celle de son prochain < il sera content de son =ien, et ne dsirera point celui des autres. 9n un*ot, tous les deoirs # seront re*plis, et toutes les liaisons =ien entretenues.

F%%. I9 suis prteur en rèce. 22 8oi prteur J 9t sais2tu ?u$er J 7N as2tu donc appris cette science J22 I'ai la patente de sar 22 9t si sar t'aait eno# une patente pour ?u$er de la *usi-ue, ! toi -uin'en as ?a*ais appris une note, -u'en &erais2tu, et ! -uoi te serirait2elle J +ais ?e passe l!2dessus. Iete de*ande seule*ent par -uelles oies tu as o=tenu ta char$e. Gui te l'a procure J A -ui as2tu

 =ais la *ain J A -uelle porte as2tu couch J A -ui as2tu &ait des prsents J Par -uelles =assesses, par -uelles indi$nits, par -uelles &aussets l'as2tu achete J

F%%%. 8u as ! o*e, tu entreprends ce lon$ o#a$e pour aoir dans ta patrie une plus =elle char$e

-ue celle dont tu es re>tu. Guel o#a$e as2tu ?a*ais &ait pour aoir de *eilleures opinions et de*eilleurs senti*ents J Gui as2tu ?a*ais consult pour corri$er ce -u'il # a en toi de d&ectueu J 9n-uel te*ps, ! -uel E$e t'es2tu ais d'ea*iner tes opinions J Parcours toutes les annes de ta ie, tutroueras -ue tu as tou?ours &ait ce -ue tu &ais au?ourd'hui.

F%@. 8u passes par cette ille, et, pendant -ue l'on &ait *arch d'un aisseau, tu dis : Allons oir un *o*ent Épictète, nous entendrons ce -u'il dit. 8u iens, tu *e ois et oil! tout. Gu'est2ce donc-ue conerser aec un ho**e J 'est2ce pas lui de*ander -uelles sont ses opinions, et lui epli-uer les siennes J 22 I'ai une &ausse opinion, arrache2la *oi. 22 8u es dans un &au pr?u$, sou&&re -ue ?ele $urisse... @oila ce -ue c'est -ue conerser aec un philosophe. Au lieu de cela, tu *e rends une

isite, et, *al pa# de ta peine, tu t'en retournes en disant : Épictète n'est pas $rand'chose. Gu'il parle $rossière*ent %l ne sait pas seule*ent sa lan$ue. C 9st2ce l! ce dont il s'a$it J @oil! co**esont &aits les ho**es, ils cherchent de =eau parleurs, et ils sont tous les ?ours ense*=le, co**e

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des statues, sans se connatre, sans s'ea*iner les uns les autres, et sans se rendre *eilleurs.L'a*use*ent ou la curiosit &ont tous nos e*presse*ents et tous nos co**erces.

F@. 8u as ac-uis =eaucoup de =elles choses, tu as =eaucoup de ases d'or et d'ar$ent, tu es riche.+ais le *eilleur =ien te *an-ue : la constance, la sou*ission au ordres des dieu, la tran-uillit,

l'ee*ption de trou=le et de crainte. Pour *oi, tout paure -ue ?e suis, ?e suis plus riche -ue toi. Iene *e soucie point d'aoir un patron ! la cour, ?e ne *e soucie point de ce -u'on pourra dire de *oiau prince, et ?e ne &latte personne. @oil! ce -ui *e tient lieu de tous les =iens. 8u as des ases d'or etd'ar$ent, *ais toutes tes penses, tous tes dsirs, toutes tes inclinations, toutes tes actions sont deterre.

F@%. U en&ant *et sa *ain dans un pot ! ouerture troite oN il # a des noisettes et des &i$ues < ilen e*plit sa *ain tant -u'elle en peut tenir, et, ne pouant la retirer si pleine, il se *et ! pleurer. 22+on en&ant, laisses2en la *oiti, et tu retireras ta *ain asseO $arnie... 8u es cet en&ant. 8u dsires

 =eaucoup et tu ne peu l'o=tenir < dsire *oins, et tu l'auras.

F@%%. 8U as la &ière, et tu te plains, dis2tu, parce -ue tu ne peu tudier. 9h pour-uoi donctudies2tu J 'est2ce pas pour deenir patient, constant, &er*e J Sois2le dans la &ière, et tu sais tout.La &ière est une partie de la ie, co**e la pro*enade, les o#a$es, et elle est *>*e plus utile,

 parce -u'elle proue le sa$e, et -u'elle lui *ontre le pro$rès -u'il a &ait.

F@%%%. 8u as la &ière. +ais si tu l'as co**e il &aut, tu as tout ce -ue tu peu aoir de *ieu dans la&ière. Gu'est2ce -u'aoir la &ière co**e il &aut J 'est ne te plaindre ni des dieu, ni des ho**es,ni t'alar*er point de tout ce -ui peut arrier, car tout ira &ort =ien < attendre coura$euse*ent la*ort < ne pas te r?ouir ecessie*ent -uand le *decin te dit -ue tu es *ieu, et ne pas t'a&&li$er non plus -uand il te dit -ue tu es plus *al. ar -u'est2ce -u'>tre plus *al J 'est approcher du ter*eoN l'E*e se sparera du corps. Appelles2tu cette sparation un *al J 9t si elle ne ient pasau?ourd'hui, ne iendra2t2elle pas de*ain J Le *onde prira2t2il -uand tu seras *ort J Sois donctran-uille, dans la &ière co**e dans la sant.

F%F. S7U@%9S287% tou?ours de ce -u'9u*e dit dans "o*ère ! Ul#sse -u'il ne reconnaissait point et -ui le re*erciait de ses =ons traite*ents. Étran$er, il ne *'est pas per*is de *priser, de*altraiter un tran$er -ui ient cheO *oi, -uand *>*e il serait dans un tat plus il et plus

*prisa=le -ue celui oN tu es, car les tran$ers et les paures iennent des dieu. C Dis la *>*echose ! ton &rère, ! ton père, ! ton prochain : %% ne *'est pas per*is d'en user *al aec ous,-uand ous serieO encore pis -ue ous n'>tes, car ous eneO des dieu. C

FF. GU9 nos austrits et nos eercices corporels ne soient ni etraordinaires, ni incro#a=les, ni pour la *ontre et l'ostentation, autre*ent nous so**es des =ateleurs et non des philosophes.

FF%. L9S ha=itudes ne se sur*ontent -ue par les ha=itudes contraires. 8u es accoutu* ! laolupt, do*pte2la par la douleur. 8u is dans la paresse, e*=rasse le traail. 8u es pro*pt, sou&&re

 patie**ent les in?ures. 8u es adonn au in, ne =ois -ue de l'eau. Ainsi de toutes les ha=itudesicieuses, et tu erras -ue tu n'auras pas traaill en ain. +ais ne t'epose pas l$ère*ent ! larechute aant -ue d'>tre =ien assur de toi. ar le co*=at est encore in$al. L'o=?et -ui t'a aincu, te

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aincra encore.

FF%%. 8u te plains de la solitude. Gu'appelles2tu >tre seul J 9st2ce >tre hors du co**erce desho**es, ou >tre dnu de tout secours J 9h pense -ue très souent on n'est pas *oins seul au*ilieu de o*e, au *ilieu de ses parents, de ses a*is, de ses oisins, et d'une &oule d'esclaes. e

n'est pas la ue d'un ho**e -ui ro*pt la solitude, c'est la ue d'un ho**e ertueu, &idèle,secoura=le. Si tu es seul, son$e -ue Dieu aussi est seul < et il est content de lui2*>*e, et il trouetout en lui2*>*e. 8Eche de lui resse*=ler, cela est en ton pouoir. 9ntretiens2toi aec toi2*>*e, tuas tant de choses ! te dire et ! te de*ander Gu'as2tu =esoin des autres J 8u es dnu de toutsecours, tu n'as ni père, ni &rère, ni en&ants, ni a*is, tu les as tous perdus. +ais n'as2tu pas un pèrei**ortel, -ui ne *an-uera pas d'aoir soin de toi, et de te donner tous les secours ncessaires J

FF%%%. L9 prince a donn la pai ! la terre : plus de $uerres, plus de co*=ats, plus de =ri$anda$es, plus de pirateries. A toute heure, en tout te*ps, on peut aller li=re*ent partout, seul, sans riencraindre. +ais le prince peut2il nous donner la pai aec les *aladies, aec les nau&ra$es, aec les

incendies, aec les tre*=le*ents de terre, aec la &oudre J Peut2il nous la donner aec nos passions,aec l'a*our, la tristesse, l'aarice, l'enie J Ah c'est une pai -ue les princes ne peuent donner,ce sont les dieu seuls -ui la donnent, et le hraut -ui la pu=lie, c'est la raison. elui -ui a cette pai

 peut >tre seul toute sa ie,

FF%@. GU9 &ont les en&ants -uand ils sont seuls J %ls s'a*usent, ils a*assent des caillou et dusa=le, dont ils &ont de petits chEteau -u'ils dtruisent ensuite. Ainsi ils ne *an-uent ?a*aisd'a*use*ent. e -u'ils &ont par &olie et par en&antilla$e, ne saurais2tu le &aire par sa$esse et par raison J ous aons partout des caillou et du sa=le. D'ailleurs nous aons tant ! =Etir en nous, tant! dtruire e nous plai$nons point d'>tre seuls

FF@. @9UF28U >tre co**e les *auais co*diens, -ui ne peuent chanter -u'aec les autres J

FF@%. %L n'# a -ue deu choses ! ter au ho**es : la prso*ption et la d&iance.

FF@%%. L9S sentinelles de*andent le *ot du $uet ! tous ceu -ui approchent. 5ais de *>*e,de*ande le *ot du $uet ! tout ce -ui se prsente ! ton i*a$ination, et tu ne seras ?a*ais surpris.

FF@%%%. 9 -ui nous perd, c'est -ue nous n'aons pas plus tt $oHt la philosophie du =out deslères, -ue nous oulons &aire les sa$es et >tre tout de suite utiles au autres < nous oulonsr&or*er le *onde. 9h *on a*i, r&or*e2toi auparaant toi2*>*e, et ensuite &ais oir auho**es un ho**e -ue la philosophie a &or*. 9n *an$eant aec eu, en te pro*enant aec eu,instruis2les par ton ee*ple < cède2leur ! tous, pr&ère2les tous ! toi, supporte2les tous. Ainsi, tu leur seras utile.

FF%F. LA raie no=lesse de l'ho**e ient de la ertu, et non de la naissance. 22 Ie au *ieu -ue

toi, *on père tait consul, ?e suis tri=un, et toi tu n'es rien. 22 +on cher, si nous tions deu cheau,et -ue tu *e dises : +on père tait le plus i& de tous les cheau de son te*ps, et *oi ?'ai =eaucoup de &oin, =eaucoup d'or$e, et un *a$ni&i-ue harnais, C ?e te dirais : Ie le eu =ien, *ais

KQ

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courons... C '# a2t2il pas dans l'ho**e -uel-ue chose -ui lui est propre, co**e la course aucheal, et par le *o#en de -uoi on peut connatre sa -ualit et ?u$er de son pri J 9t n'est2ce pas la

 pudeur, la &idlit, la ?ustice J +ontre2*oi donc l'aanta$e -ue tu as en cela sur *oi. 5ais2*oi oir -ue tu au *ieu -ue *oi, en tant -u'ho**e. Si tu *e dis : Ie puis nuire, ?e puis ruer, C ?e terpondrai -ue tu te $lori&ies l! d'une -ualit -ui est propre ! l'Ene et au cheal, et non ! l'ho**e.

FFF. ALBA a#ant t tu, -uel-u'un dit ! u&us : Prsente*ent, la Proidence se *>le du*onde. 22 +alheureu lui rpondit u&us, crois2tu donc -u'un al=a ait e*p>ch les dieu de$ouerner le *onde J e -ui te &aisait douter de la Proidence, te la *ar-uait. C

FFF%. L9S &r-uentations ne sont pas indi&&rentes. Si tu hantes souent un icieu, ! *oins -ue tune sois =ien &orti&i, il # a plus ! craindre -u'il ne te corro*pe, -u'il n'# a ! esprer -ue tu lecorri$eras. Puis-u'il # a donc tant de dan$er dans le co**erce des i$norants, il ne &aut en user -u'aec =eaucoup de sa$esse et de prudence.

FFF%%. U ?oueur de luth n'a pas plus tt pris son luth, -u'il oit -uelles cordes ne sont pasd'accord, et -u'il les accorde sans peine. Pour ire sHre*ent dans le co**erce des ho**es, lesa$e doit aoir l'art de &aire d'eu ce -ue le ?oueur de luth &ait de ses cordes : oir ceu -ui sontdiscordants, les accorder et les ra*ener ! l'har*onie. Socrate a eu cet art.

FFF%%%. D'7[ ient -ue les i$norants sont tou?ours plus &orts -ue ous dans les disputes, et -u'ilsous rduisent en&in ! ous taire J 22 'est -u'ils sont &orte*ent persuads de leurs &ausses *ai*es,et -ue ous l'>tes &ai=le*ent de la rit des tres : elles ne partent point du coeur, elles ne naissent-ue sur les lères < c'est pour-uoi elles sont d=iles et *ortes. 9lles eposent ! la rise pu=li-uecette *isra=le ertu dont ous ous *>leO de parler, et elles &ondent ainsi co**e la cire au soleil.9loi$neO2ous donc du soleil, pendant -ue ous n'aeO encore -ue des opinions de cire.

FFF%@. GUAD tu accuses la Proidence, descends en toi2*>*e, et tu la ?usti&ieras. 9n -uoi le*chant est2il *ieu trait -ue toi J 9n ce -u'il est plus riche J +ais ea*ine son intrieur < ois laie -u'il *ène : tu serais &Ech d'>tre co**e lui... 'est ce -ue ?e disais l'autre ?our ! un ?euneho**e -ui s'indi$nait de la prosprit de Philostor$us. 22 +ais, lui dis2?e, oudrais2tu coucher aecSura J 22 Au dieu ne plaise *e rpondit2il, ?'ai*erais *ieu >tre *ort. 22 Pour-uoi donct'indi$nes2tu si Philostor$us re6oit -uel-ue chose en chan$e de ce -u'il end ! Sura J 9t pour-uoi

le troues2tu heureu de ce -u'il a des choses -ue tu dtestes J 9n -uoi la Proidence t'a2t2elle donc*al trait en te donnant ce -u'elle a de *eilleur J La sa$esse n'est2elle pas plus prcieuse -ue lesrichesses J e te plains donc point, puis-ue tu possèdes ce -u'il # a de plus prcieu.

FFF@. GUAD on t'apporte -uel-ue nouelle &Echeuse, souiens2toi -u'elle ne te re$arde point, puis-u'elle ne re$arde aucune des choses -ui sont en ton pouoir. 22 +ais on *e &ait une a&&airecapitale, on *'accuse d'i*pit. 22 9h =ien n'en accusa2t2on pas Socrate J 22 +ais on pourra *econda*ner. 22 Socrate ne &ut2il pas conda*n de *>*e J +ets2toi =ien dans la t>te -ue la peinen'est ?a*ais -ue l! oN est la &aute. %l est i*possi=le -ue ces deu choses soient spares. e tere$arde donc point co**e *alheureu. Gui &ut le plus *alheureu, ! ton ais, de Socrate, ou de

ceu -ui le conda*nèrent J Le dan$er n'est donc point pour toi, il est tout entier pour tes ?u$es, car tu ne peu *ourir coupa=le, et ils peuent &aire *ourir un innocent.

KR

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FFF@%. 7++9 la *decine ordonne de chan$er d'air ! ceu -ui ont des *aladies chroni-ues, la philosophie l'ordonne de *>*e ! ceu -ui ont des ha=itudes intres -ue les lieu oN elles sontnes ne peuent -ue &orti&ier.

FFF@%%. 7++98 ne &erions2nous pas de &au ?u$e*ents J 'est ce -u'on nous ensei$ne dès

notre en&ance. otre nourrice -ui nous &ait *archer, si nous enons ! heurter contre une pierre et !crier, au lieu de nous $ronder, se *et ! =attre la pierre. 9h *on Dieu, -u'a &ait cette paure pierre JÉtait2ce ! elle ! deiner -ue nous la heurterions, et ! chan$er de place J Guand nous so**es$rands, si, lors-ue nous enons du =ain, nous ne trouons pas notre souper pr>t, nous nouse*portons, nous te*p>tons, et notre pda$o$ue, au lieu de rpri*er cette &ou$ue, se *et ! $ronder aussi de son ct, et ! =attre *>*e le cuisinier. 22 +on a*i, t'a2t2on pris pour >tre le pda$o$ue ducuisinier ou =ien celui de l'en&ant J +odère donc les e*porte*ents, et corri$e les i*patiences deton disciple... Guand nous so**es ho**es &aits et dans les char$es, nous aons tous les ?oursdeant les #eu les *>*es ee*ples. @oil! pour-uoi nous ions et nous *ourons en&ants. Gu'est2ce -u'>tre en&ant J De *>*e -ue, dans la *usi-ue et dans les lettres, on appelle en&ant celui -ui neles sait pas ou -ui les sait *al, de *>*e, dans la ie, on appelle en&ant celui -ui ne sait pas ire et

-ui n'a pas de saines opinions.

FFF@%%%. LA sant est un =ien, la *aladie est un *al. 22 5au lan$a$e. User =ien de la sant, c'estun =ien, en user *al, c'est un *al. User =ien de la *aladie, c'est un =ien, en user *al, c'est un *al.7n tire le =ien de tout, et de la *ort *>*e. +nce, &ils de ron, n'en tira2t2il pas un $rand =ien,-uand il se sacri&ia pour sa patrie J %l t*oi$na sa pit, sa *a$nani*it, sa &idlit, son coura$e.S'il aait t attach ! la ie, il aurait perdu tout cela, et il aurait *ontr les ices contraires :in$ratitude, i*pit, pusillani*it, in&idlit, *an-ue de coura$e. D&aites2ous donc de os dieude =oue, et, pour >tre li=res, oureO les #eu ! la rit.

FFF%F. U *atre de palestre *'eerce en ptrissant *on cou, *es paules, *es =ras, et en*'ordonnant des eercices pni=les. Lèe ce &ardeau aec tes deu *ains, *e dit2il, et =ien haut. C9t plus le &ardeau est pesant, plus *es ner&s se &orti&ient. %l en est de *>*e d'un ho**e -ui *e*altraite et -ui *e dit des in?ures : il *'eerce ! la patience, ! la douceur, ! la cl*ence, eercice

 =ien autre*ent utile -ue les eercices corporels.

FL. I'A% un *chant oisin, un *chant père. %ls ne sont *chants -ue pour eu, ils sont très =ons pour *oi, car ils eercent et &orti&ient *a douceur, *on -uit, *a patience. @oil! la er$e de

+ercure < elle ne chan$era pas en or tout ce -ue ?e toucherai, ce serait peu de chose < *ais ellechan$era en =iens tout ce -ui passe pour des *au : la *aladie, la pauret, l'i$no*inie et la *ort*>*e.

FL%. 8u t'es in$ur$it -uel-ues prceptes de philosophie, et tu as tout de suite les ensei$ner. Gue&ais2tu l! -ue o*ir ce -ue tu n'as pas di$r, co**e un *auais esto*ac o*it les iandes -u'il a

 prises. Di$ère d'a=ord, *on a*i, et &ais2nous oir ensuite une trans&or*ation dans ta partie*atresse. 22 +ais un tel a ouert une cole, ?e eu en ourir une aussi. 22 @il esclae, est2ce par caprice ou par hasard -u'on oure une cole J %l &aut >tre d'E$e *Hr, aoir *en une certaine ie, et# >tre appel des dieu < sans cela tu es un i*posteur et un i*pie. 8u oures une =outi-ue de

*decin, et tu as des on$uents, *ais tu ne sais pas les appli-uer, et tu en i$nores l'usa$e.

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FL%%. U de *es disciples, -ui aait -uel-ue penchant pour la philosophie c#ni-ue, *e de*andaun ?our ce -ue deait >tre le philosophe de cette secte, et ce -u'il &allait &aire pour # russir. 22 +ona*i, lui rpondis2?e, tout ce -ue ?e puis te dire, c'est -ue tout ho**e -ui entreprend une chose si$rande, sans # >tre appel des dieu, est aussi &ou -ue celui -ui entrerait dans une $rande *aison

 pour s'# co*porter en *atre, ou -u'un 8hersite -ui oudrait &aire l'A$a*e*non. 22 +ais ?e*'acco**oderai &ort =ien d'une $uenille, d'un *anteau tout rapic < ?e coucherai ! terre < ?e

 prendrai une =esace et un =Eton, et ?e dirai des in?ures ! tout le *onde. 22 +on a*i, si c'est en cela-ue tu &ais consister cette philosophie, tu en ?u$es &ort *al. Le philosophe c#ni-ue est un ho**e pntr de pudeur, et -ui ne craint pas de s'eposer consta**ent ! la ue des ho**es, parce -u'ilne &ait rien d'indcent. 'est un ho**e eno# des dieu pour r&or*er les ho**es, et pour leur apprendre par son ee*ple, -ue nu, sans =ien, sans autre couert -ue le ciel, et sans autre lit -ue laterre, on peut >tre heureu < un ho**e -ui traite les icieu, -uel-ue $rands -u'ils soient, co**edes esclaes < un ho**e -ui, *altrait, =attu, ai*e et =nit ceu -ui le =attent et -ui le *altraitent <un ho**e -ui re$arde tous les ho**es co**e ses en&ants, -ui &ait la ronde pour eu, -ui l'aertitaec =ont et aec tendresse, co**e un père, co**e un &rère, et co**e le *inistre des dieu*>*es < un ho**e en&in -ue, *al$r sa =assesse, les rois et les princes ne peuent re$arder sansrespect. 9t c'est ainsi -u'Aleandre a considr Dio$ène.

FL%%%. "9UL9, prou par 9ur#sthe, ne se disait point *alheureu et ecutait ce -ue cet#ran lui ordonnait. 9t toi, prou par les dieu, par des dieu -ui t'ont cr, tu cries, tu te plains ettu te troues *alheureu Guelle lEchet -uelle *ollesse

FL%@. 7 t'a conda*n ! l'eil. W a2t2il un lieu au del! du *onde oN l'on puisse *'eno#er J 9t partout oN ?'irai n'# trouerai2?e pas un ciel, un soleil, une lune, des toiles J '# aurai2?e pas desson$es, des au$ures J e pourrai2?e pas # entretenir un co**erce aec les dieu J

FL@. U insolent de*anda un ?our ! Dio$ène : 9s2tu ce Dio$ène -ui croit -u'il n'# a point dedieu J 22 Ie suis Dio$ène, lui rpondit2il, et ?e crois si =ien -u'il # a des dieu, -ue ?e suis très

 persuad -u'ils te haïssent. C

FL@%. S% tu considères =ien les $randes ues du rita=le philosophe et les lu*ières de son esprit,tu le troueras =ien clairo#ant. Auprès de lui, Ar$us lui *>*e, aec tous ses #eu, ne te paratra-u'un aeu$le.

FL@%%. L'É7L9 du philosophe est co**e la =outi-ue du *decin. 7n n'# a point pour aoir du plaisir, *ais pour # prouer une douleur salutaire. L'un a une paule d*ise, l'autre un a=cès <celui2l! # porte une &istule, celui2ci une plaie ! la t>te. Le plaisir les $urirait2il J

FL@%%%. L9S dieu ont cr tous les ho**es a&in -u'ils soient heureu < ils ne sont *alheureu -ue par leur &aute.

FL%F. 87 a*i, ton &ils est parti, il t'a -uitt, et tu pleures. e saais2tu pas -ue l'ho**e est un

o#a$eur J 8u portes la peine de ta &olie. As2tu espr -ue tu aurais tou?ours aec toi les o=?ets detes plaisirs, et -ue tu ?ouirais tou?ours des lieu et des co**erces -ui te sont a$ra=les J Gui est2ce-ui te l'aait pro*is J

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L. 8U es &Ech de -uitter un si =eau lieu < tu $*is, tu pleures. 8u es donc plus *alheureu -ue lescor=eau et -ue les corneilles, car ils chan$ent de cli*at et passent les *ers sans $*ir et sansre$retter ce -u'ils ont -uitt. 22 +ais ce sont des ani*au sans raison. 22 Les dieu ne t'ont2ils doncdonn la raison -ue pour te rendre *isra=le J As2tu la prtention -ue les ho**es soient co**edes ar=res plants sur leurs racines, et -u'ils ne chan$ent ?a*ais de lieu J 22 +ais ?e perds *es a*is.22 9h le *onde entier est plein d'a*is, car les dieu, -ui sont tes a*is et -ui te protè$ent, lere*plissent. 9t il est plein d'ho**es ! -ui la nature t'a uni. Ul#sse, -ui a tant o#a$, n'a2t2il pointtrou d'a*is J "ercule, -ui a tant couru le *onde, n'en a2t2il point trou J

L%. "9UL9 ne s'a&&li$eait point de laisser ses en&ants orphelins, car il saait -u'il n'# a pointd'orphelins dans le *onde, et -ue tous les ho**es ont partout un père -ui a soin d'eu, et -ui ne lesa=andonne ?a*ais.

L%%. L9 =onheur et le dsir ne peuent se trouer ense*=le.

L%%%. 8u eu ieillir, et tu ne eu oir *ourir aucun de ceu -ue tu ai*es. 'est2!2dire -ue tuoudrais -ue tous tes a*is soient i**ortels, et -ue pour toi seul les dieu chan$ent leurs lois etl'ordre du *onde. ela est2il ?uste, et as2tu raison J

L%@. 8u iens de receoir des nouelles de o*e, et te oil! dans la tristesse et dans le deuil. 9st2il possi=le -ue ce -ui se passe ! deu cents lieues de toi te rende *alheureu J 9h dis2*oi, ?e te prie,-uel *al peut2il t'arrier l! oN tu n'es point J

L@. GU9LL9 ie *ènes2tu J Après aoir =ien dor*i, tu te lèes -uand il te plat, tu =alles, tut'a*uses, tu te laes le isa$e. Après cela, ou tu prends -uel-ue *auais lire, pour tuer le te*ps,ou tu cris -uel-ue =a$atelle pour te &aire ad*irer. 8u sors ensuite et tu as &aire des isites, te

 pro*ener et te diertir. 8u rentres, tu te *ets au =ain, tu soupes, tu as te coucher. Ie ne rlerai point les *#stères de ces tnè=res, il n'est -ue trop ais de les deiner. Aec ces *oeurs d'unpicurien et d'un d=auch, tu parles co**e non et co**e Socrate. +on a*i, chan$e de *oeurs,ou chan$e de lan$a$e. elui -ui usurpe &ausse*ent le titre de cito#en ro*ain est sère*ent puni.9t ceu -ui usurpent le $rand titre de philosophe le &eraient i*pun*ent J ela ne se peut, car ceserait contraire ! la loi i**ua=le des dieu, -ui eut -ue les peines soient tou?ours proportionnes

au cri*es.

L@%. S7A89 ai*ait ses en&ants, *ais il les ai*ait en ho**e li=re et en ho**e -ui se souenait-u'il &aut ai*er les dieu plus -ue tout. @oil! pour-uoi il n'a ?a*ais rien &ait ni rien dit -ui ne &Htdi$ne d'un ho**e de =ien, ni -uand il se d&endit deant ses ?u$es, ni -uand il se conda*na lui2*>*e ! une a*ende, ni -uand il &ut snateur, ni -uand il alla ! la $uerre. 8andis -ue nous, tout nousest un prtete de =assesse et de lEchet, un &ils, une *ère, un &rère. ependant nous derions nenous rendre *alheureu pour personne, *ais, au contraire, &aire serir toutes les cratures ! notre

 =onheur, et les dieu surtout -ui nous ont crs a&in -ue nous so#ons heureu.

L@%%. GU'9S829 -u'un philosophe J 'est un ho**e -ui, si tu eu l'couter, te rendra li=re =ien plus sHre*ent -ue tous les prteurs.

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L@%%%. 9LU% -ui se sou*et au ho**es s'est auparaant sou*is au choses.

L%F. 8u crains de no**er la *ort, co**e si c'tait une chose de *auais au$ure. %l n'# a point de*auais au$ure dans tout ce -ui ne &ait -ue *ar-uer une action de la nature. +ais la paresse, lati*idit, la lEchet, l'i*pudence et tous les autres ices, oil! ce -ui est de *auais au$ure. 9tencore, pouru -u'on ite la chose, on ne doit pas craindre de prononcer le *ot.

LF. L'"7++9 de =ien, le rita=le sa$e, se souenant tou?ours -ui il est, d'oN il ient, et -ui l'acr, $arde tou?ours son poste, et ne cherche -u'! *ontrer son o=issance au dieu, en leur disant : @ous ouleO -ue ?e sois encore ici, ?'# de*eure. @ous ouleO -ue ?'en sorte, ?'en sors. ar, co**e

 ?e n'# suis -ue pour ous, ?e n'en sors non plus -ue pour ous, et ?'ai tou?ours deant les #eu et osco**ande*ents et os d&enses. C

LF%. L9S dieu *e laissent dans la pauret, dans la =assesse, dans la captiit. e n'est point par haine pour *oi, car oN est le *atre -ui haïsse un seriteur &idèle J e n'est pas non plus par n$li$ence, car ils ne n$li$ent pas les plus petites choses. +ais ils eulent *'prouer, ils eulentoir s'il # a en *oi un =on soldat, un =on cito#en < en&in ils eulent -ue ?e leur sere de t*oinauprès des autres ho**es.

LF%%. A 87US les plaisirs -ue tu aais dans ta patrie et -ue tu as perdus, su=stitue celui2ci, de penser -ue tu o=is au dieu et -ue tu &ais actuelle*ent et relle*ent le deoir d'un ho**e de =ien et d'un ho**e sa$e. Guel $rand aanta$e n'est2ce point de pouoir te dire ! toi2*>*e : A

l'heure -u'il est, les philosophes d=itent de $randes choses dans leurs coles, ils epli-uent tous lesdeoirs de l'ho**e de =ien, et *oi ?e les prati-ue. e sont *es ertus -u'ils epli-uent, ils &ont *on pan$#ri-ue sans le saoir, car ?'acco*plis ce -u'ils louent et ce -u'ils ensei$nent. C

LF%%%. % les ictoires des ?eu ol#*pi-ues, ni celles -ue l'on re*porte dans les =atailles, nerendent l'ho**e heureu. Les seules -ui le rendent heureu, ce sont celles -u'il re*porte sur lui2*>*e. Les tentations et les preues sont des co*=ats. 8u as t aincu une &ois, deu &ois,

 plusieurs &ois < co*=ats encore. Si tu es en&in ain-ueur, tu seras heureu toute ta ie, co**e celui-ui a tou?ours aincu.

LF%@. +7 deoir, pendant -ue ?e suis en ie, c'est de re*ercier les dieu de tout, de les louer detout, soit en pu=lic, soit en particulier, et de ne cesser de les =nir -u'en cessant de ire.

LF@. L9S dieu ne *'ont pas donn =eaucoup de =ien < ils n'ont pas oulu -ue ?e &usse dansl'a=ondance et -ue ?e cusse dans les dlices. +ais -u'ai2?e ! *e plaindre J %ls ont trait de *>*e"ercule, -ui tait leur &ils, et -uel &ils

F@%. "ASS9 tes dsirs, tes craintes, et il n'# aura plus de t#ran pour toi.

LF@%%. D%7;9 a &ort =ien dit -ue le seul *o#en de conserer sa li=ert, c'est d'>tre tou?ours pr>t

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! *ourir sans peine.

LF@%%%. L9 *>*e Dio$ène criit au roi des Perses : %l n'est pas plus en ton pouoir de rduireles Athniens en seritude, -ue d'# rduire des poissons. Un poisson ira plus lon$te*ps hors del'eau, -u'un Athnien dans l'esclaa$e. C

LF%F. %L # a de petits et de $rands esclaes. Les petits sont ceu -ui se rendent esclaes pour de petites choses, pour des dners, pour un lo$e*ent, pour de petits serices. 9t les $rands sont ceu-ui se rendent esclaes pour le consulat, pour des $ouerne*ents de proinces. 8u en ois deant-ui on porte les haches et les &aisceau, et ces derniers sont =ien plus esclaes -ue les autres.

LFF. P7U ?u$er si un ho**e est li=re, ne re$arde point ! ses di$nits < car, au contraire, plus ilest le, plus il est esclae. 22 +ais, diras2tu, ?'en ois -ui &ont tout ce -ui leur plat. 22 Ie le eu

 =ien. +ais ?e t'aertis -ue c'est un esclae -ui ?ouit pendant -uel-ues ?ours du priilè$e des

saturnales, ou dont le *atre est a=sent. Attends -ue la &>te soit passe, ou son *atre reenu, et tuerras. 22 Gui est son *atre J 22 'est tout ho**e -ui a le pouoir de lui donner ou de lui ter ce-u'il dsire.

LFF%. %L &aut -u'un prince ait un *rite =ien etraordinaire, -uand on ne s'attache ! lui -ue pour l'a*our de lui.

LFF%%. 9 crains rien, ne dsire rien, et nul ho**e n'aura pour toi rien de terri=le ni de&or*ida=le, non plus, -u'un cheal pour un autre cheal, ni une a=eille pour une autre a=eille. eois2tu pas -ue tes dsirs et tes craintes sont la $arnison -ue tes *atres entretiennent dans toncoeur, co**e dans une citadelle, pour t'assu?ettir J hasse cette $arnison, re*ets2toi en possessionde ton &ort, et tu seras li=re.

LFF%%%. GU9 &ont les o#a$eurs prudents -uand ils entendent dire -ue les che*ins par oN ilsdoient passer sont pleins de oleurs J %ls n'ont $arde de continuer seuls, leur route, *ais ilsattendent -u'ils puissent se *ettre ! la suite d'un a*=assadeur, d'un -uesteur ou d'un proconsul. 9taec cette prcaution, ils achèent heureuse*ent leur o#a$e. Le sa$e &ait de *>*e dans ce *onde.8out # est plein de =ri$anda$e, de t#rannie, de *isère et de cala*it. o**ent passera2t2il seul

sans prir J +ais -ui attendra2t2il J et ! -ui se ?oindra2t2il J A un *a$istrat, ! un consul, ! un prteur J +ais ce sont les enne*is -u'il a le plus ! craindre. %l attend donc un co*pa$non sHr, &idèle etincapa=le d'>tre surpris, et ce co*pa$non, ce sont les dieu. %l se ?oint donc ! eu, il *arche aeceu, et il passe heureuse*ent ! traers tous les cueils de cette ie.

LFF%@. 8u n'as rien -ue tu n'aies re6u. elui -ui t'a tout donn t'te -uel-ue chose J 8u es nonseule*ent &ou, *ais in$rat et in?uste de lui rsister.

LFF@. 8u as o=tenu le consulat et tu es $ouerneur de proince. Par -ui J par 5licion J 9t *oi ?e

ne oudrais pas ire, s'il *e &allait ire par le crdit de 5licion, et supporter son or$ueil et soninsolence d'esclae. ar ?e sais ce -ue c'est -u'un esclae -ui se croit heureu et -ue sa &ortuneaeu$le. 22 +ais toi, es2tu donc li=re J *e diras2tu. 22 on, ?'# traaille < ?e n'# suis pas encore

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 parenu < ?e ne puis encore re$arder *es *atres d'un oeil &er*e < ?e suis encore attach ! *oncorps, et, tout estropi -u'il est, ?e eu le conserer < ?e t'aoue *on &ai=le. +ais eu2tu -ue ?e te*ontre un ho**e rita=le*ent li=re J c'est Dio$ène. 22 D'oN ient -u'il tait si li=re J 22 'est -u'ilaait coup toutes les prises -ue la seritude pouait aoir sur lui, il tait d$a$ de tout, isol detous cts, et rien ne tenait ! lui. @ous lui de*andieO son =ien, il le donnait < son pied, il le donnait <tout son corps, il le donnait < *ais il tait &orte*ent attach au dieu, et ne le cdait ! personne en

o=issance, en respect, en sou*ission pour ce souerain *atre. @oil! d'oN enait sa li=ert. 22 +ais,dis2tu, oil! l'ee*ple d'un ho**e seul, -ui n'aait rien -ui l'attachEt au *onde. 22 @eu2tu doncl'ee*ple d'un ho**e -ui ne &Ht pas seul J Socrate aait &e**e et en&ants, et il n'tait pas *oinsli=re -ue Dio$ène < parce -ue, co**e Dio$ène, il aait tout sou*is ! la loi et ! l'o=issance -ui estdue ! la loi.

L%@9 GUA8%;+9

222222222222222

%. GU% oudrait dli=r*ent ire dans le cri*e, dans l'in?ustice, dans l'illusion, dans les &ra#eurs,dans l'an$oisse, tou?ours enieu, tou?ours ?alou, tou?ours plainti&, tou?ours ti*ide, tou?ours &rustrdans ses dsirs et tou?ours lir ! ses craintes J Personne. %l n'# a donc point de *chant -ui ne &assetout ce -u'il ne eut pas, et par cons-uent point de *chant -ui soit li=re.

%%. GU7% chti& philosophe, *e dit un $rand sei$neur -ui se pi-ue d'>tre li=re et indpendant, tu

oses *e dire esclae, *oi dont les anc>tres ont t li=res J +oi -ui suis snateur, -ui ai t consul,et -ui *e ois le &aori du prince J 22 rand snateur, proueO2*oi -ue os anc>tres n'ont pas tdans le *>*e esclaa$e -ue ous. +ais ?e le eu, ils ont t $nreu, et ous >tes lEche,intress, ti*ide < ils ont t te*prants, et ous ieO dans une d=auche a&&reuse. 22 Gu'est2ce -uecela &ait ! la li=ert J 22 Beaucoup : car appeleO2ous >tre li=re, &aire tout ce -u'on ne eut pas J 22+ais ?e &ais tout ce -ue ?e eu, et personne ne peut *e &orcer -ue l'e*pereur, *on *atre, -ui est*atre de tout. 22 rand consul, nous enons de tirer de otre =ouche cette con&ession -ue ous aeOun *atre -ui peut ous &orcer. Gu'il soit *atre de tout le *onde, cela ne ous laisse -ue la tristeconsolation d'>tre esclae dans une $rande *aison et par*i des *illions d'autres esclaes.

%%%. L9 sa$e saue sa ie en la perdant.

%@. S% Socrate, dis2tu, se &Ht sau, il aurait encore t utile au ho**es. 22 9h *on a*i, ce -ueSocrate dit et &it en re&usant de se sauer et en *ourant pour la ?ustice, nous est =ien plus utile -uetout ce -u'il aurait dit et &ait après s'>tre sau.

@. P7U $a$ner une li=ert -ui n'est -ue &ausse, des ho**es s'eposent au plus $rands dan$ers :ils se ?ettent dans la *er, ils se prcipitent des plus hautes tours. 7n a u des illes entières se =rHler elles2*>*es. 9t toi, pour ac-urir une li=ert rita=le, sHre, et -ue rien ne pourra te rair, tu ne

 prendras aucun soin J tu ne te donneras pas la *oindre peine J

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@%. 8u espères -ue tu seras heureu dès -ue tu auras o=tenu ce -ue tu dsires. 8u te tro*pes. 8u neseras pas plus tt en possession, -ue tu auras *>*es in-uitudes, *>*es cha$rins, *>*es d$oHts,*>*es craintes, *>*es dsirs. Le =onheur ne consiste point ! ac-urir et ! ?ouir, *ais ! ne pasdsirer. ar il consiste ! >tre li=re.

@%%. Au lieu de &aire la cour ! un ieillard riche, &ais2la ! un sa$e. e co**erce ne te &era pointrou$ir, et tu ne te retireras ?a*ais d'auprès de lui les *ains ides. Si tu ne eu pas *e croire, essaie.et essai n'est point honteu.

@%%%. GU9 les reproches et les railleries de tes a*is ne t'e*p>chent pas de chan$er de ie. Ai*es2tu*ieu de*eurer icieu et leur plaire, -ue de leur dplaire en deenant ertueu J

%F. 7++9 la *oindre distraction d'un pilote peut &aire prir un aisseau, la *oindre petiten$li$ence de notre part, le *oindre d&aut d'attention peut nous &aire perdre tout le pro$rès -ue

nous aons &ait dans l'tude de la sa$esse. @eillons donc. e -ue nous aons ! conserer est plus prcieu -u'un aisseau char$ d'or. 'est la pudeur, la &idlit, la constance, la sou*ission auordres des dieu, l'ee*ption de douleur, de trou=le, de crainte, en un *ot, la rita=le li=ert.

F. L'U de*ande le tri=unat, l'autre le co**ande*ent des ar*es, et *oi ?e de*ande la pudeur etla *odestie, car ?e suis li=re et l'a*i des dieu, et ?e leur o=is de tout *on coeur. %l &aut donc -ue ?ene &asse cas ni du corps, ni des =iens, ni des di$nits, ni de la rputation, ni d'aucune chosetran$ère. ar les dieu ne eulent point -ue ?'en &asse cas. S'ils l'aaient oulu, ils auraient &ait -uetoutes ces choses eussent t des =iens pour *oi < et, puis-u'ils ne l'ont pas &ait, ce ne sont donc pasdes =iens, et il &aut -ue ?'o=isse ! leurs ordres.

F%. S7U@%9S287% -ue le dsir des honneurs, des di$nits, des richesses, n'est pas le seul -ui nousrende esclaes et sou*is < *ais aussi le dsir du repos, du loisir, des o#a$es, de l'tude. 9n un *ot,toutes les choses etrieures, -uelles -u'elles soient, nous rendent su?ets -uand nous les esti*ons.

F%%. L9 propre du rai =onheur, c'est de durer tou?ours, et de ne pouoir >tre traers par aucuno=stacle. 8out ce -ui n'a point ces deu caractères n'est pas le rai =onheur.

F%%%. I'9FA+%9 les ho**es, ce -u'ils disent, ce -u'ils &ont, non pour les =lE*er ou pour *'en*o-uer, *ais ?e *'en &ais l'application ! *oi2*>*e, en disant : o**ets2?e les *>*es &autes JGuand cesserai2?e J Guand *e corri$erai2?e J %l n'# a -ue peu de te*ps -ue ?e &aisais co**e ces$ens2l!. Ie ne pèche plus de *>*e, $rEces en soient rendues au dieu. C

F%@. GU9 ?e suis *alheureu Ie n'ai pas le te*ps d'tudier et de lire. 22 +on a*i, pour-uoitudies2tu J 'est2ce -ue pour une aine curiosit J Si cela est, tu es en e&&et très *isra=le. +aisl'tude ne doit >tre -u'une prparation ! la =onne ie. o**ence donc au?ourd'hui ! =ien ire.Partout tu peu &aire ton deoir, et les occasions instruisent *ieu -ue les lires.

F@. A%9 tou?ours deant les #eu ces *ai*es $nrales : Gu'est2ce -ui est ! *oi J Gu'est2ce -ui

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n'est pas ! *oi J Gu'est2ce -ui *'a t donn J Gu'est2ce -ue les dieu eulent -ue ?e &asse J Gu'est2ce -u'ils eulent -ue ?e ne &asse pas J Ius-u'ici ils t'ont &ait ?ouir d'un $rand loisir < ils t'ont donn lete*ps de t'entretenir aec toi2*>*e, de lire, de *diter, d'crire sur ces $randes *atières et de t'#

 prparer. e te*ps2l! a dH te su&&ire. Prsente*ent ils te disent : @iens, co*=ats, *ontre ce -ue tuas appris, &ais oir si tu es un athlète di$ne de noue, un athlète di$ne d'>tre couronn, ou si tu es deces ils athlètes -ui courent le *onde, et -ui sont aincus partout. C

F@%. S% tu dis -u'on est heureu d'>tre ! o*e, d'>tre ! Athènes, tu es perdu, car ou =ien tu tetroueras *alheureu de n'# pouoir retourner, ou, si tu # retournes, tu seras transport d'une ?oie-ui te sera &uneste. D&ais2toi donc de ces ecla*ations : Gue o*e est une =elle ille Gu'Athènes est une =elle ille C 7ui, *ais la &licit est encore plus =elle. %l # a tant d'e*=arras !o*e, il &aut # &aire la cour ! tant de $ens e derais2tu pas >tre rai de pouoir chan$er pour la&licit tant d'e*=arras et tant de peines J

F@%%. 7%S28U -ue ?e t'appellerai la=orieu -uand tu passeras les nuits entières ! tudier, !

traailler, ! lire J on, sans doute. Ie eu saoir ! -uoi tu appli-ues cette tude et ce traail. ar ?en'appelle pas la=orieu un ho**e -ui eille toute la nuit pour oir sa *atresse : ?e dis -u'il esta*oureu. Si tu eilles pour la $loire, ?e t'appelle a*=itieu. Si c'est pour $a$ner de l'ar$ent, ?et'appelle intress, aare. +ais si tu eilles pour cultier et &or*er ta raison, et pour t'accoutu*er !o=ir ! la nature et ! re*plir tes deoirs, alors seule*ent ?e t'appelle la=orieu, car oil! le seultraail di$ne de l'ho**e.

F@%%%. L9S rita=les ?ours de &>te pour toi sont ceu oN tu as sur*ont une tentation, et oN tu aschass loin de toi, ou du *oins a&&ai=li, l'or$ueil, la t*rit, la *ali$nit, la *disance, l'enie,l'o=scnit des paroles, le lue ou -uel-ue autre des ices -ui te t#rannisent. ela *rite =ien plus-ue tu &asses des sacri&ices, -ue si tu aais o=tenu le consulat ou le co**ande*ent d'une ar*e.

F%F. L9 sa$e attend tou?ours des *chants plus de *al -u'il n'en re6oit. Un tel *'a dit des in?ures < ?e lui rends $rEces de ce -u'il ne *'a pas =attu. %l *'a =attu, ?e lui rends $rEces de ce -u'il ne *'a pas =less. %l *'a =less, ?e lui rends $rEces de ce -u'il ne *'a pas tu.

FF. L9 cheal est2il *alheureu de ne pouoir pas chanter J on, *ais de ne pouoir courir. Lechien est2il *alheureu de ne pouoir oler J on, *ais de n'aoir point de senti*ent. L'ho**e

est2il *alheureu de ne pouoir tran$ler des lions et &aire des choses etraordinaires J on, car iln'a pas t cr pour cela. +ais il est *alheureu -uand il a perdu la pudeur, la =ont, la &idlit, la ?ustice, et -ue les diins caractères, -ue les dieu aaient i*pri*s dans son E*e, sont e&&acs.

FF%. D9 -ui est cette *daille J De 8ra?an J Ie la re6ois et ?e la consere. De ron J Ie la re?etteet ?e l'a=horre. 5ais de *>*e pour tous les =ons et tous les *chants. Gu'est celui2l! J 'est unho**e dou, socia=le, =ien&aisant, patient, a*i des ho**es. Ie le re6ois, ?e le &ais *on concito#en,*on oisin, *on a*i, *on co*pa$non, *on hte. 9t celui2ci, -u'est2il J 'est un ho**e -ui a-uel-ue chose de ron < il est e*port, *al&aisant, i*placa=le, il ne pardonne ?a*ais. Ie le re?ette.Pour-uoi *'as2tu dit -ue c'tait un ho**e J Un ho**e e*port, indicati&, colère, n'est pas plus

un ho**e -u'une po**e de cire n'est une po**e. 9lle n'en a -ue la &i$ure et la couleur.

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FF%%. 7US crions de =elles *ai*es < *ais en so**es2nous =ien pntrs, et les *ettons2nousen prati-ue J 9t ce -u'on disait des Lacd*oniens, -u'ils taient des lions cheO eu et des sin$es !Éphèse, ne conient2il pas ! la plupart de nous autres philosophes J ous so**es des lions dansnotre auditoire, et des sin$es dans le pu=lic.

FF%%%. %L est naturel et ?uste -ue celui -ui s'appli-ue tout entier ! une chose # russisse, et -u'il aitde l'aanta$e sur celui -ui ne s'# appli-ue point. Un tel ne traaille toute sa ie -u'! a*asser du =ienet ! o=tenir des honneurs : dès -u'il est le, il se de*ande co**ent il pourra &aire sa cour ! undo*esti-ue du prince et ! un =aladin -ui en est ai* < il ra*pe deant eu, il les &latte, il leur &aitdes prsents. Dans ses prières et dans ses sacri&ices, il ne de*ande au dieu -ue de leur plaire.8ous les soirs, il &ait son ea*en de conscience : 9n -uoi ai2 ?e *an-u J Gu'ai2?e &ait J Gu'ai2?eo*is de ce -ue ?e deais &aire J Ai2?e *an-u de dire ! *on sei$neur telle &latterie -ui lui aurait

 =ien plu J Ai2?e laiss chapper i*prude**ent -uel-ue rit -ui ait pu lui dplaire J Ai2?e o*isd'applaudir ! ses d&auts et de louer telle in?ustice, telle *auaise action -u'il a &aite J C Si par hasard il lui a chapp une parole di$ne d'un ho**e de =ien et d'un ho**e li=re, il se $ronde, il en&ait pnitence et se croit perdu. @oil! co**e il traaille ! son intr>t, co**e il a*asse du =ien. 9t

toi tu ne &ais la cour ! personne, tu ne &lattes personne, tu culties ton E*e, tu traailles ! ac-urir de saines opinions < ton ea*en de conscience est =ien di&&rent de celui du pre*ier. 8u tede*andes : Ai2?e n$li$ -uel-ue chose de ce -ui contri=ue ! la &licit, et -ui plat au dieu JAi2?e co**is -uel-ue chose contre l'a*iti, la socit, la ?ustice J Ai2?e o*is de &aire ce -ue doit&aire un ho**e de =ien J C Aec des dsirs si opposs, des senti*ents si contraires et uneapplication si di&&rente, co**ent es2tu &Ech de ne pas $aler le pre*ier dans ces =iens de la&ortune J D'oN ient -ue tu le re$ardes d'un oeil d'enie J ar il est =ien sHr -ue, pour lui, il net'enie point. ela ient de ce -ue le pre*ier, plon$ dans l'aeu$le*ent et dans l'i$norance, est&orte*ent persuad -u'il ?ouit des rita=les =iens, et -ue toi tu n'es encore ni asseO clair, ni asseO&er*e dans tes principes, pour =ien oir et =ien sentir -ue tout le =onheur est de ton ct.

FF%@. L9S dieu *'ont donn la li=ert, et ?e connais leurs co**ande*ents. Personne ne peutdonc plus *e rduire en seritude, car ?'ai le li=rateur -u'il *e &aut, ?'ai les ?u$es -u'il *e &aut.

FF@. I'A%+9 tou?ours *ieu ce -ui arrie < car ?e suis persuad -ue ce -ue les dieu eulent est*eilleur pour *oi -ue ce -ue ?e eu. Ie *'attache donc ! eu, ?e les suis, ?e rè$le sur eu *esdsirs, *es *oue*ents, *es olonts, *es craintes. 9n un *ot, ?e ne eu -ue ce -u'ils eulent.

FF@%. GU'9S829 -ui rend un t#ran &or*ida=le J e sont ses huissiers, ses satellites ar*s d'peset de pi-ues. +ais -u'un en&ant les approche, il ne les craint point. D'oN ient cela J 'est -u'il neconnat pas le dan$er. 9t toi, tu n'as -u'! le connatre et ! le *priser.

FF@%%. GUAD ?'entends appeler -uel-u'un heureu, parce -u'il est &aori du prince, ?e de*anded'a=ord ce -ue cela lui a rapport. 22 %l a o=tenu un $ouerne*ent de proince. 22 +ais a2t2il o=tenuen *>*e te*ps tout ce -u'il &aut pour la =ien $ouerner J 22 %l a eu une prture. 22 +ais a2t2il tout ce-u'il &aut pour >tre prteur J e ne sont pas les di$nits -ui rendent heureu, c'est de les =ienre*plir et d'en &aire un =on usa$e.

FF@%l%. 7n ?ette dans le pu=lic des &i$ues et des noisettes. Les en&ants se =attent pour les ra*asser.+ais les ho**es n'en &ont aucun cas. 7n distri=ue des $ouerne*ents de proince < oil! pour les

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en&ants. Des prtures, des consulats < oil! pour les en&ants. e sont pour *oi des &i$ues et desnoisettes. %l *'en to*=e par hasard une sur *a ro=e, ?e la re6ois et ?e la *an$e. 'est tout ce -u'elleaut < *ais ?e ne *e =aisserai point pour la ra*asser, et ?e ne pousserai personne.

FF%F. 8u ne penses -u'! ha=iter dans des palais, -u'! aoir autour de toi une &oule d'o&&iciers -ui te

serent < -u'! >tre >tu *a$ni&i-ue*ent < -u'! aoir des -uipa$es de chasse, des *usiciens et destroupes de co*diens. 9st2ce -ue ?e t'enie rien de tout cela J +ais as2tu culti ta raison J As2tutEch d'ac-urir de saines opinions J 8'es2tu attach ! la rit J Pour-uoi es2tu donc &Ech -ue ?'aie-uel-ue aanta$e sur toi dans une chose -ue tu as n$li$e J 22 +ais cette chose2l! est très $rande ettrès prcieuse. 22 8ant *ieu -ue tu le sentes. 9h -u'est2ce -ui t'e*p>che de t'# appli-uer J Au lieude ces chasseurs, de ces *usiciens, de ces co*diens, aie autour de toi des $ens sa$es. Gui peutaoir plus de loisir, plus de lires, plus de *atres -ue toi J o**ence, donne une petite partie deton te*ps ! ta raison. 9n un *ot, choisis. Si tu continues de ne t'adonner -u'! ces chosesetrieures, tu auras certaine*ent des *eu=les plus rares et plus *a$ni&i-ues -u'un autre < *ais ta

 paure raison, ainsi n$li$e, sera =ien =orne, =ien sale, =ien horri=le.

FFF. P7UGU7% les ho**es ne ?u$ent2ils pas de la philosophie, co**e ils ?u$ent de tous lesarts J -u'un ourier &asse *al son oura$e, on ne s'en prend -u'! lui, on dit -ue c'est un *auaisourier, et on ne dcrie pas son art. +ais -u'un philosophe &asse une &aute, on n'a $arde de dire : 'est un *chant philosophe, ce n'est pas un philosophe < C *ais on dit : @o#eO ce -ue c'est -ue les

 philosophes < la philosophie n'est =onne ! rien. C D'oN ient cette in?ustice J 9lle ient de ce -u'il n'#a point d'art -ue les ho**es ne connaissent et ne cultient *ieu -ue la philosophie, ou plutt elleient de ce -ue les passions n'aeu$lent point les ho**es sur les arts, -ui les &lattent ou -ui leur sont utiles, et -u'elles les aeu$lent sur ce -ui les $>ne, les conda*ne et les co*=at.

FFF%. S9 croit2on *usicien pour aoir achet un lire de *usi-ue, un iolon et un archet J Secroit2on *archal, pour aoir un =onnet et un ta=lier de cuir J +ais tu te crois philosophe pour aoir une lon$ue =ar=e, une =esace, un =Eton et un *anteau. +on a*i, l'ha=it est conena=le ! l'art < *aisle no*, c'est l'art -ui le donne et non pas l'ha=it.

FFF%%. S7U@%9S287% de ce -ue disait 9uphratès, -u'il s'tait &ort =ien trou d'aoir lon$te*pscach -u'il tait philosophe < car, outre -u'il s'tait conaincu par l! -u'il ne &aisait rien pour >tre udes ho**es, et -u'il &aisait tout pour les dieu et pour lui, il aait eu la consolation -ue, co**e ilco*=attait seul, il s'eposait aussi tout seul, et n'eposait ni son prochain, ni la philosophie par les

&autes -ui auraient pu lui chapper, et en&in -u'il aait eu ce plaisir secret d'>tre plutt reconnu philosophe ! ses actions -u'! ses ha=its.

FFF%%%. %L # a des $ens si aeu$les -u'ils ne prendraient pas @ulcain *>*e pour un =on &or$eron,s'il n'aait un =onnet. Guelle sottise donc de se plaindre de n'>tre pas connu d'un si sot ?u$e -ue le

 pu=lic, -ui ne discerne les ho**es -u'! l'ensei$ne 'est ainsi -ue Socrate tait inconnu ! la plupart des ho**es. %ls allaient ! lui pour le prier de les *ener ! -uel-ue philosophe, et il les #*enait. S'est2il ?a*ais plaint de ce -u'on ne le prenait pas pour philosophe lui2*>*e J on, iln'aait point d'ensei$ne, et il tait rai d'>tre philosophe sans le paratre. Gui est2ce -ui l'a ?a*ais t

 plus -ue lui J Sois de *>*e : -ue la philosophie ne paraisse cheO toi -ue par ses actions.

FFF%@. +7 a*i, eerce2toi lon$te*ps contre les tentations, contre les dsirs < o=sere tous tes

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*oue*ents, et ois si ce ne sont pas les apptits d'un *alade, ou d'une &e**e, -ui a les pElescouleurs. herche ! >tre lon$te*ps cach. e philosophe -ue pour toi. 'est ainsi -ue naissent les&ruits. La se*ence est lon$te*ps en&ouie et cache dans la terre < elle crot peu ! peu pour parenir ! sa *aturit. +ais, si elle porte un pi aant -ue sa ti$e soit noue, elle est i*par&aite, et ce n'est-u'une plante du ?ardin d'Adonis. Le dsir de la aine $loire t'a &ait paratre aant le te*ps, le &roidou le chaud t'ont tu. 8u se*=les iant, parce -ue ta t>te &leurit encore un peu < *ais tu es *ort, car 

tu es sch par la racine.

FFF@. LA soi& d'un &=ricitant est =ien di&&rente de la soi& d'un ho**e sain. elui2ci n'a pas plustt =u, -u'il est content, et -ue sa soi& est apaise. +ais l'autre, après aoir eu un *o*ent de plaisir,a des *au de coeur < l'eau, cheO lui, se conertit en =ile < il o*it, il a des tranches, et sa soi& endeient plus ardente. %l en est de *>*e de celui -ui a des richesses aec cupidit, -ui a des char$esaec cupidit, -ui possède une =elle &e**e aec cupidit. @oil! la soi& du &=ricitant. De l! naissentles ?alousies, les craintes, les paroles sales, les dsirs i*purs, les actions o=scènes. +on a*i, tu taisautre&ois si sa$e, si plein de pudeur Gue sont deenues cette pudeur et cette sa$esse J Au lieu delire les oura$es de hr#sippe et de non, tu ne lis -ue des lires a=o*ina=les, les lires d'Aristide

et d'Énus. Au lieu d'ad*irer Socrate et Dio$ène, et de suire leur ee*ple, tu n'ad*ires et tun'i*ites -ue ceu -ui saent corro*pre et a=user les &e**es, tu eu >tre =eau, tu te pares, tu te&ardes *>*e pour le deenir s'il tait possi=le, tu as des ha=its *a$ni&i-ues et tu te ruines enessences et en par&u*s. eiens ! toi, co*=ats contre toi2*>*e, reprends possession de ta pudeur,de ta di$nit, de ta li=ert < en un *ot, redeiens un ho**e. I'ai connu un te*ps oN si l'on t'aait dit: Un tel rendra Épictète adultère, il lui &era porter de tels ha=its, et l'o=li$era ! paratre par&u*, Ctu aurais ol aussitt ! *on secours, et ?e pense -ue tu l'aurais tu. %l ne s'a$it ici de tuer personne <il ne &aut -ue rentrer en toi2*>*e, te parler ! toi2*>*e. 'es2tu pas plus capa=le -ue personne de te

 persuader J o**ence par conda*ner ce -ue tu as &ait. +ais hEte2toi, aant -ue le torrent ne t'aitentran.

FFF@%. 9 te dcoura$e point, et i*ite les *atres d'eercice, -ui, dès -u'un ?eune ho**e estterrass, lui ordonnent de se releer et de co*=attre encore. Parle de *>*e ! ton E*e. %l n'est riende plus souple -ue l'E*e de l'ho**e < il ne &aut -ue ouloir, et tout est &ait. +ais si tu te relEches, tues perdu < tu ne te relèeras de ta ie : ta perte et ton salut sont en toi.

FFF@%%. DAS -uelle occupation eu2tu -ue la *ort te surprenne J Pour *oi, ?e oudrais -u'elle*e surprt dans une action di$ne de l'ho**e, $rande, $nreuse et utile au pu=lic. 7u plutt ?eoudrais -u'elle *e trouEt occup ! *e corri$er *oi2*>*e, et attenti& ! tous *es deoirs, a&in -ue

dans ce *o*ent ?e &usse en tat de leer au ciel *es *ains pures, et de dire au dieu : 8outes les&acults -ue ?'ai re6ues de ous pour connatre otre proidence et pour lui >tre entière*ent sou*is, ?e ne les ai ?a*ais n$li$es < autant -ue ?e l'ai pu, ?'ai tEch de ne pas ous dshonorer. @oil! l'usa$e-ue ?'ai &ait de *es sens, de *es opinions. Ie ne *e suis ?a*ais plaint de ous < ?e n'ai ?a*ais t&Ech d'aucune des choses -ue ous *'aeO eno#es < ?e n'aurais pas oulu la chan$er. Ie n'ai iolaucune des liaisons -ue ous *'aeO donnes. Ie ous rends $rEces de ce -ue ous *'aeO cr. I'aius de os =iens tant -ue ous l'aeO per*is < ous ouleO *e les retirer, ?e ous les rends, ils sont !ous, disposeO2en co**e il ous plaira. Ie *e re*ets *oi2*>*e entre os *ains. C

FFF@%%%. %L dpend de toi de &aire un =on usa$e de tous les ne*ents. e *e dis donc plus :

Gu'est2ce -ui arriera J C Gue t'i*porte ce -ui arrie, puis-ue tu peu en =ien user, et -ue toutaccident, -uel -u'il soit, peut deenir un =onheur insi$ne J "ercule a2t2il ?a*ais dit : Gu'un $randlion, -u'un san$lier nor*e, ne se prsentent point deant *oi Gue ?e n'aie point ! co*=attre des

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ho**es *onstrueu et &roces C De -uoi te *ets2tu en peine J Si un san$lier pouanta=le s'o&&re! toi, le co*=at sera plus $rand et plus $lorieu. Si tu troues en ton che*in des ho**es

 prodi$ieu et intraita=les, tu auras plus de *rite ! en pur$er l'uniers. 22 +ais si ?e *eurs J 22 9h =ien tu *ourras en &aisant l'action d'un hros. Gue eu2 tu daanta$e J

FFF%F. 7 ne donne ici rien pour rien. 8u eu parenir au consulat J %l te &aut =ri$uer, prier,solliciter, =aiser la *ain de celui2ci, de celui2l!, pourrir ! sa porte, &aire *ille =assesses et *illeindi$nits, eno#er tous les ?ours de noueau prsents. 9t -u'est2ce -u'>tre consul J 'est &aire

 porter deant soi douOe &aisceau de er$es, s'asseoir trois ou -uatre &ois dans un tri=unal, donner des ?eu et des &estins au peuples, oil! tout. 9t pour >tre li=re de passions et de trou=le, pour aoir de la constance et de la *a$nani*it, pour pouoir dor*ir en dor*ant et eiller en eillant, pour n'aoir ni an$oisse, ni crainte, tu ne eu rien donner, tu ne eu prendre aucune peine J Iu$e toi2*>*e si tu as raison.

FL. 9 -ue la puret est pour l'E*e, la propret l'est pour le corps. La nature elle2*>*e t'ensei$ne

la propret. o**e il n'est pas possi=le -ue, -uand tu as *an$, il ne reste -uel-ue chose dans tesdents, elle te &ournit de l'eau, et t'ordonne de te laer la =ouche, a&in -ue tu sois un ho**e, et non

 pas un sin$e ou un pourceau. 9lle te donne un =ain, de l'huile, du lin$e, des trilles et de la soude,contre la sueur et la crasse -ui s'attachent ! ta peau. Si tu ne t'en sers pas, tu n'es plus un ho**e.

 'as2tu pas soin de ton cheal -ue tu &ais triller, de ton chien -ue tu &ais pei$ner, &rotter etnetto#er J e traite donc pas ton corps plus *al -ue ton cheal ou -ue ton chien : lae2le, nettoie2le,&ais en sorte -ue personne ne te &uie < car -ui est2ce -ui ne &uit pas un ho**e sale et -ui sent*auais J +ais si tu eu >tre *alpropre et puant, sois2le donc seul et ?ouis de ta salet < -uitte laille, a dans un dsert, et n'e*poisonne pas tes oisins, tes a*is. 8u n'es -u'ordure, et tu oses enir aec nous dans les te*ples, oN il est d&endu de cracher et de se *oucher.

FL%. S% un philosophe *alpropre, n$li$ et horri=le co**e un cri*inel -ui sort d'un cachot, *ed=ite ses =elles *ai*es, co**ent *'attirera2t2il J o**ent *e &era2t2il ai*er la philosophie, -uilaisse un ho**e en cet tat J Ie ne puis pas *>*e *e dcider ! l'entendre, et pour rien au *onde ?ene *'attacherais ! lui. A#ons donc de la propret et de la dcence. Ie dis la *>*e chose desdisciples. Pour *oi, ?'ai*e =eaucoup *ieu -u'un ?eune ho**e -ui eut s'adonner ! la philosophieienne *'entendre =ien propre et *is dce**ent, -ue s'il # enait *alpropre, les cheeu $ras et*al pei$ns. ar par l! ?e ?u$e -u'il a -uel-ue ide du =eau et -u'il se porte ! ce -ui est sant ethonn>te. %l a soin de la =eaut -u'il connat. Ainsi on peut esprer -u'il aura soin aussi de celle -u'onlui &era connatre, de cette =eaut intrieure -ui consiste ! &aire usa$e de sa raison, et auprès de

la-uelle la =eaut du corps n'est -ue laideur. +ais si un ho**e ient sale, hideu, couert de crasseet d'ordure, les cheeu non pei$ns et *>ls, et la =ar=e ?us-u'! la ceinture, -ue puis2?e lui dire pour lui &aire connatre la =eaut dont il n'a aucune ide J 'est un pourceau -ui pr&rera tou?oursson =our=ier ! la plus =elle &ontaine.

FL%%. 8u cesses pour un *o*ent d'aoir de l'attention sur toi2*>*e, et tu te &lattes -ue tu lareprendras -uand il te plaira. 8u te tro*pes. Une l$ère &aute n$li$e au?ourd'hui te prcipiterade*ain dans une plus $rande, et cette n$li$ence rpte &or*era en&in une ha=itude -ue tu ne

 pourras plus corri$er.

FL%%%. 87U8 ce -u'on peut re*ettre utile*ent, peut >tre a=andonn plus utile*ent encore.

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FL%@. L'A8898%7 est ncessaire ! tout, ?us-ue dans les plaisirs *>*e. As2tu u -uel-ue chosedans la ie oN la n$li$ence &asse -u'on s'en ac-uitte *ieu J

FL@. 8u ne &ais pas la cour ! un tel -ui est si puissant. 22 Gu'il soit si puissant -u'il oudra, est2ce l!*on a&&aire, et suis2?e n pour lui &aire la cour J 'ai2?e pas ! -ui plaire, ! -ui o=ir, ! -ui >tre

sou*is J au dieu et ! ceu -ui sont après eu.

FL@%. 789 =ien et notre *al ne sont -ue dans notre olont.

FL@%%. %L n'# a point de science, point d'art -ui ne *prise l'i$norance et les i$norants. La philosophie sera2t2elle donc la seule -ui en &asse -uel-ue cas, et -ui se laisse =ranler par leursreproches et par leurs &au ?u$e*ents J

FL@%%%. %L est i*possi=le -ue ?e ne co**ette pas des &autes, *ais il est très possi=le -ue ?'aie uneattention continuelle pour *'e*p>cher d'en co**ettre. 9t c'est tou?ours =eaucoup -ue cetteattention non interro*pue en di*inue le no*=re, et nous en par$ne -uel-ues2unes.

FL%F. GUAD tu dis -ue tu te corri$eras de*ain, sache =ien -ue c'est dire -u'au?ourd'hui tu eu>tre i*pudent, d=auch, lEche, e*port, enieu, in?uste, intress, per&ide. @ois co*=ien de *autu te per*ets. 22 +ais de*ain ?e serai un autre ho**e 22 Pour-uoi pas plutt au?ourd'hui Jo**ence au?ourd'hui ! te prparer pour de*ain, autre*ent tu re*ettras encore.

L. U ho**e t'a con&i son secret, et tu crois -u'il est honn>te, ?uste et poli de lui con&ier aussi letien. 8u es un tourdi, un sot. Souiens2toi de ce -ue tu as u prati-uer si souent. Un soldat, enha=it =our$eois, a s'asseoir près d'un cito#en, et, après -uel-ues propos, il se *et ! dire du *al desar. Le cito#en, $a$n par cette &ranchise, et cro#ant aoir le secret du soldat pour $a$e de sa&idlit, lui oure son coeur et se plaint du prince, et le soldat, se *ontrant ce -u'il est, le trane en

 prison. @oil! ce -ui arrie tous les ?ours. elui -ui t'a con&i son secret n'a souent -ue le *as-ue etl'ha=it d'un honn>te ho**e. D'ailleurs ce n'est point con&iance, c'est inte*prance de lan$ue < ce-u'il te dit ! l'oreille, il le dit ! tous les passants. 'est un tonneau perc, il ne $ardera pas plus tonsecret -u'il n'a $ard le sien propre.

L%. +789287% -ue tu as de la pudeur, de la &idlit, de la constance, et -ue tu n'es pas untonneau perc, et ?e n'attendrai pas -ue tu *e con&ies ton secret, ?e serai le pre*ier ! te prier d'entendre le *ien. ar -ui n'est pas rai de trouer un aisseau si net, si propre, si sHr J 9t -uire&use un dpositaire -ui est en *>*e te*ps un conseiller -ui nous eut du =ien, et -ui est &idèle JGui donc ne recherche pas et ne re6oit pas aec un très $rand plaisir un con&ident charita=le, -ui

 prend part ! toutes nos &ai=lesses et -ui nous aide ! porter notre &ardeau J