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Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 S337 étant multipliées par 3,2. Toutes les spécialités de scabicides ont enregistré une augmentation plus ou moins importante (p < 0,01) : les ventes de Stromectol ® ont été multipliées par 4,8, celles de l’A-PAR ® par 3,0, celles de l’Ascabiol ® par 2,0 et par 1,9 pour le Sprégal ® . Une saisonnalité des diagnostics de gale établis par SOS Médecins ainsi que des ventes de scabicides a été mise en évidence avec des pics plutôt en automne. Les évolutions mensuelles de ces deux sources de données étaient corrélées (Pearson = 0,73). Discussion.– Ces résultats sont en faveur d’une recrudescence de la gale en Aqui- taine ces cinq dernières années en population générale. Ils confirment ceux d’une étude nationale de l’Institut de veille sanitaire réalisée en 2010. Les données de SOS Médecins et des ventes de scabicides constituent des sources pertinentes pour suivre l’évolution de cette maladie. Les médecins généralistes doivent être informés et sensibilisés afin de favoriser le diagnostic précoce de la gale et mettre en place des prises en charge adaptées. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.455 P16-4 Réseaux régionaux de surveillance de la borréliose de Lyme : Franche-Comté et l’Aquitaine, 2010–2012 M. Charron a , A. Serre b , E. Ferquel c , B. Jaulhac d , E. Couturier e , V. Vaillant e a Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Aquitaine, Bordeaux, France b Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Bourgogne Franche Comté, Dijon, France c Institut Pasteur, laboratoire de virologie, Paris, France d Centre national de référence des Borrelia, laboratoire de bactériologie, Strasbourg, France e Institut de veille sanitaire, département des maladies infectieuses, Saint-Maurice, France Introduction.– De 2010 à 2012, deux régions franc ¸aises, la Franche-Comté et l’Aquitaine ont mis en place une étude épidémiologique descriptive et prospec- tive via un réseau régional de surveillance de la borréliose de Lyme basée sur un échantillon de médecins volontaires généralistes et spécialistes, libéraux et hos- pitaliers répartis dans chaque région. Les objectifs étaient de décrire la maladie, estimer l’incidence et améliorer les pratiques diagnostiques, thérapeutiques et de prévention. Méthode.– La définition d’un cas certain de borréliose de Lyme a été basée sur les recommandations de l’« European Union Concerted Action on Lyme borreliosis » et correspondait soit à un érythème migrant de plus de 5 cm de diamètre, soit à une manifestation secondaire ou tertiaire compatible avec la borréliose de Lyme, confirmée par une sérologie positive (Elisa et Western Blot) et une synthèse intrathécale positive pour les cas neurologiques. Les cas recensés ont été validés par un comité scientifique (Institut de veille sanitaire, Centre national de référence des Borrelia). Résultats.– La participation des médecins a été plus importante en Franche Comté (12 %) qu’en Aquitaine (7,6 %), mais leur répartition cantonale était homogène dans les deux régions. Le nombre de cas certains allait de 122 en Aquitaine à 386 en Franche-Comté, avec une incidence annuelle de 2 à 20 cas pour 100 000 habitants en Aquitaine contre 70 à 137 cas pour 100 000 habitants en Franche-Comté. Les caractéristiques des cas sont identiques dans les deux régions en termes de sex-ratio, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle et de manifestations cliniques. Le gradient d’incidence est-ouest a été retrouvé dans les résultats de ces deux réseaux de surveillance. Conclusion.– En dehors de facteurs liés au fonctionnement interne des réseaux (sous déclaration possible en Aquitaine), les différences épidémiologiques pour- raient s’expliquer par le taux d’infestation des tiques dans ces régions. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.456 P16-5 De quoi meurent les personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou de Parkinson ? Une exploitation des causes multiples de décès en France et en Italie A. Désesquelles a , E. Demuru b , M. Pappagallo c , L. Frova c , F. Meslé a , V. Egidi b a Institut national d’études démographiques (Ined), Paris, France b La Sapienza Università di Roma, Rome, Italie c Istituto nazionale di statistica, Rome, Italie Objectifs.– Dans un contexte d’élévation des âges au décès qui, pour les méde- cins, se traduit par la confrontation de plus en plus fréquente à des tableaux pathologiques complexes, l’analyse de la mortalité à partir de la seule cause principale du décès ne suffit plus : l’ensemble des causes mentionnées sur les certificats de décès (ou causes multiples) méritent d’être examinées. Nous en faisons la démonstration en prenant l’exemple de deux maladies emblématiques du grand âge : la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Données et méthodes.– Les données sont celles de la statistique des décès par cause de la France et de l’Italie pour l’année 2008. Nous examinons dans quelle mesure ces maladies sont sélectionnées en tant que cause principale du décès puis nous utilisons un indicateur original (le « cause-of-death association indicator ») pour identifier les causes avec lesquelles elles sont fréquemment associées. Résultats.– En France comme en Italie, six mentions de maladie d’Alzheimer sur dix sont retenues comme cause principale. Cette proportion est plus faible pour la maladie de Parkinson (52 % en France et 36 % en Italie). Des différences dans la certification au décès et/ou le diagnostic de la maladie d’Alzheimer pourraient expliquer la plus forte mortalité observée en France. Discussion et conclusion.– Une grande partie des associations entre causes « plus fréquentes qu’attendu » sont communes aux deux pays. Elles reflètent la dété- rioration physique à laquelle ces maladies conduisent souvent : difficultés à avaler à l’origine de carences nutritionnelles, de régurgitations et de conges- tions pulmonaires, confinement au lit provoquant des escarres, troubles moteurs augmentant le risque de chutes et de fractures, affaiblissement général qui fait le lit d’infections opportunistes. Un certain nombre d’associations plus inattendues (par exemple avec le diabète) font écho à des recherches en cours. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.457 P16-6 Épidémies de bronchiolite dans l’agglomération nantaise, France, 2007–2012 N. Fortin a , C. Gras-Le Guen b , G. Picherot c , P. Guerin d , A. Moreau-Klein e , N. Surer f , B. Hubert a a Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Pays de la Loire, Nantes, France b Service d’urgences pédiatriques, CHU de Nantes, Nantes, France c Service de pédiatrie, CHU de Nantes, Nantes, France d SOS Médecins, Nantes, France e Département d’information médicale, CHU de Nantes, Nantes, France f Laboratoire de virologie, CHU de Nantes, Nantes, France Introduction.– La Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Pays de la Loire (Cire) a étudié les caractéristiques épidémiologiques de l’épidémie de bronchiolite 2011–2012 dans l’agglomération nantaise, suite à une situation de tension observée au cours de cette épidémie par le CHU de Nantes. Méthodes.– Les données de SOS Médecins Nantes, les résumés de passages aux urgences (RPU) et les données du laboratoire de virologie du CHU de Nantes, issus des systèmes de surveillance, ont été analysées dans cette étude ainsi que les données du PMSI fournies par le département d’information médicale du CHU pour les années 2007 à 2012. Résultats.– L’épidémie de bronchiolite 2011–2012 a été caractérisée par un début de circulation du VRS en semaine 45 (début novembre) suivi par le début de l’épidémie de bronchiolite, observée par les RPU et les données SOS, une semaine plus tard et enfin la période de tension au CHU de Nantes. Sur la période épidémique de bronchiolite de huit semaines, 618 passages aux urgences pour bronchiolite d’enfants âgés de moins de deux ans ont été recen- sés avec 341 hospitalisations. Le taux d’hospitalisation était plus important chez les moins de 3 mois (76 %). Par rapport aux épidémies antérieures, l’épidémie 2011–2012 apparaît atypique avec une forte croissance exponentielle du nombre de cas en début de l’épidémie, conduisant à un pic précoce (début décembre) et un nombre d’hospitalisations élevé lors du pic (n = 64) et entraînant un phénomène de saturation du système de soins, sans excès de sévérité.

Épidémies de bronchiolite dans l’agglomération nantaise, France, 2007–2012

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Page 1: Épidémies de bronchiolite dans l’agglomération nantaise, France, 2007–2012

Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344 S337

étant multipliées par 3,2. Toutes les spécialités de scabicides ont enregistré uneaugmentation plus ou moins importante (p < 0,01) : les ventes de Stromectol®

ont été multipliées par 4,8, celles de l’A-PAR® par 3,0, celles de l’Ascabiol® par2,0 et par 1,9 pour le Sprégal®. Une saisonnalité des diagnostics de gale établispar SOS Médecins ainsi que des ventes de scabicides a été mise en évidenceavec des pics plutôt en automne. Les évolutions mensuelles de ces deux sourcesde données étaient corrélées (Pearson = 0,73).Discussion.– Ces résultats sont en faveur d’une recrudescence de la gale en Aqui-taine ces cinq dernières années en population générale. Ils confirment ceux d’uneétude nationale de l’Institut de veille sanitaire réalisée en 2010. Les données deSOS Médecins et des ventes de scabicides constituent des sources pertinentespour suivre l’évolution de cette maladie. Les médecins généralistes doivent êtreinformés et sensibilisés afin de favoriser le diagnostic précoce de la gale et mettreen place des prises en charge adaptées.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.455

P16-4

Réseaux régionaux de surveillance de laborréliose de Lyme : Franche-Comté etl’Aquitaine, 2010–2012M. Charron a, A. Serre b, E. Ferquel c, B. Jaulhac d,E. Couturier e, V. Vaillant e

a Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Aquitaine, Bordeaux, Franceb Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Bourgogne Franche Comté,Dijon, Francec Institut Pasteur, laboratoire de virologie, Paris, Franced Centre national de référence des Borrelia, laboratoire de bactériologie,Strasbourg, Francee Institut de veille sanitaire, département des maladies infectieuses,Saint-Maurice, France

Introduction.– De 2010 à 2012, deux régions francaises, la Franche-Comté etl’Aquitaine ont mis en place une étude épidémiologique descriptive et prospec-tive via un réseau régional de surveillance de la borréliose de Lyme basée sur unéchantillon de médecins volontaires généralistes et spécialistes, libéraux et hos-pitaliers répartis dans chaque région. Les objectifs étaient de décrire la maladie,estimer l’incidence et améliorer les pratiques diagnostiques, thérapeutiques etde prévention.Méthode.– La définition d’un cas certain de borréliose de Lyme a été baséesur les recommandations de l’« European Union Concerted Action on Lymeborreliosis » et correspondait soit à un érythème migrant de plus de 5 cm dediamètre, soit à une manifestation secondaire ou tertiaire compatible avec laborréliose de Lyme, confirmée par une sérologie positive (Elisa et Western Blot)et une synthèse intrathécale positive pour les cas neurologiques. Les cas recensésont été validés par un comité scientifique (Institut de veille sanitaire, Centrenational de référence des Borrelia).Résultats.– La participation des médecins a été plus importante en FrancheComté (12 %) qu’en Aquitaine (7,6 %), mais leur répartition cantonale étaithomogène dans les deux régions. Le nombre de cas certains allait de 122 enAquitaine à 386 en Franche-Comté, avec une incidence annuelle de 2 à 20 caspour 100 000 habitants en Aquitaine contre 70 à 137 cas pour 100 000 habitantsen Franche-Comté. Les caractéristiques des cas sont identiques dans les deuxrégions en termes de sex-ratio, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle et demanifestations cliniques. Le gradient d’incidence est-ouest a été retrouvé dansles résultats de ces deux réseaux de surveillance.Conclusion.– En dehors de facteurs liés au fonctionnement interne des réseaux(sous déclaration possible en Aquitaine), les différences épidémiologiques pour-raient s’expliquer par le taux d’infestation des tiques dans ces régions.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.456

P16-5

De quoi meurent les personnes atteintesd’une maladie d’Alzheimer ou deParkinson ? Une exploitation des causesmultiples de décès en France et en Italie

A. Désesquelles a, E. Demuru b, M. Pappagallo c,L. Frova c, F. Meslé a, V. Egidi b

a Institut national d’études démographiques (Ined), Paris, Franceb La Sapienza Università di Roma, Rome, Italiec Istituto nazionale di statistica, Rome, Italie

Objectifs.– Dans un contexte d’élévation des âges au décès qui, pour les méde-cins, se traduit par la confrontation de plus en plus fréquente à des tableauxpathologiques complexes, l’analyse de la mortalité à partir de la seule causeprincipale du décès ne suffit plus : l’ensemble des causes mentionnées sur lescertificats de décès (ou causes multiples) méritent d’être examinées. Nous enfaisons la démonstration en prenant l’exemple de deux maladies emblématiquesdu grand âge : la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson.Données et méthodes.– Les données sont celles de la statistique des décès parcause de la France et de l’Italie pour l’année 2008. Nous examinons dans quellemesure ces maladies sont sélectionnées en tant que cause principale du décès puisnous utilisons un indicateur original (le « cause-of-death association indicator »)pour identifier les causes avec lesquelles elles sont fréquemment associées.Résultats.– En France comme en Italie, six mentions de maladie d’Alzheimer surdix sont retenues comme cause principale. Cette proportion est plus faible pourla maladie de Parkinson (52 % en France et 36 % en Italie). Des différences dansla certification au décès et/ou le diagnostic de la maladie d’Alzheimer pourraientexpliquer la plus forte mortalité observée en France.Discussion et conclusion.– Une grande partie des associations entre causes « plusfréquentes qu’attendu » sont communes aux deux pays. Elles reflètent la dété-rioration physique à laquelle ces maladies conduisent souvent : difficultés àavaler à l’origine de carences nutritionnelles, de régurgitations et de conges-tions pulmonaires, confinement au lit provoquant des escarres, troubles moteursaugmentant le risque de chutes et de fractures, affaiblissement général qui fait lelit d’infections opportunistes. Un certain nombre d’associations plus inattendues(par exemple avec le diabète) font écho à des recherches en cours.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.457

P16-6

Épidémies de bronchiolite dansl’agglomération nantaise, France, 2007–2012N. Fortin a, C. Gras-Le Guen b, G. Picherot c, P. Guerin d,A. Moreau-Klein e, N. Surer f, B. Hubert a

a Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Pays de la Loire, Nantes,Franceb Service d’urgences pédiatriques, CHU de Nantes, Nantes, Francec Service de pédiatrie, CHU de Nantes, Nantes, Franced SOS Médecins, Nantes, Francee Département d’information médicale, CHU de Nantes, Nantes, Francef Laboratoire de virologie, CHU de Nantes, Nantes, France

Introduction.– La Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Pays de laLoire (Cire) a étudié les caractéristiques épidémiologiques de l’épidémie debronchiolite 2011–2012 dans l’agglomération nantaise, suite à une situation detension observée au cours de cette épidémie par le CHU de Nantes.Méthodes.– Les données de SOS Médecins Nantes, les résumés de passages auxurgences (RPU) et les données du laboratoire de virologie du CHU de Nantes,issus des systèmes de surveillance, ont été analysées dans cette étude ainsi queles données du PMSI fournies par le département d’information médicale duCHU pour les années 2007 à 2012.Résultats.– L’épidémie de bronchiolite 2011–2012 a été caractérisée par undébut de circulation du VRS en semaine 45 (début novembre) suivi par ledébut de l’épidémie de bronchiolite, observée par les RPU et les donnéesSOS, une semaine plus tard et enfin la période de tension au CHU de Nantes.Sur la période épidémique de bronchiolite de huit semaines, 618 passages auxurgences pour bronchiolite d’enfants âgés de moins de deux ans ont été recen-sés avec 341 hospitalisations. Le taux d’hospitalisation était plus important chezles moins de 3 mois (76 %). Par rapport aux épidémies antérieures, l’épidémie2011–2012 apparaît atypique avec une forte croissance exponentielle du nombrede cas en début de l’épidémie, conduisant à un pic précoce (début décembre) et unnombre d’hospitalisations élevé lors du pic (n = 64) et entraînant un phénomènede saturation du système de soins, sans excès de sévérité.

Page 2: Épidémies de bronchiolite dans l’agglomération nantaise, France, 2007–2012

S338 Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S265–S344

Discussion.– Cette analyse apporte une réflexion sur la validation des informa-tions fournies par les systèmes de surveillance et l’utilisation qui peut en être faitepour adapter l’offre de soins. Un tableau de bord spécifique des bronchiolitesau CHU de Nantes a été diffusé par la Cire au cours de l’hiver 2012–2013 pourdécrire la dynamique de l’épidémie.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.458

P16-7

Mise en place de l’Observatoire Rhône-Alpesdu traumatisme, départements de l’Ain et duRhône, Région Rhône-Alpes, FranceB. Gadegbeku a, A. Ndiaye a,B. Laumon b, le Groupe Observatoirea Unité mixte de recherche épidémiologique et de surveillance transport travailenvironnement (Umrestte), Lyon, Franceb Département transport santé sécurité, université Claude-Bernard, Lyon,France

Depuis 1995, fonctionne dans le département du Rhône, le Registre des victimesd’accidents de la circulation routière. Seul outil épidémiologique fiable, il repré-sente un atout pour la France, à l’heure où l’Europe souhaite engager chaque paysdans la détermination du nombre de blessés graves basée sur un indicateur deréelle gravité lésionnelle. Afin d’améliorer les estimations nationales effectuéesà partir de ce registre départemental, une extension géographique s’imposait. Parailleurs, le dispositif constitué pour le recueil des accidents de la route pouvaitaisément être étendu au recueil des autres types d’accidents : les accidents de lavie courante et les accidents du travail. C’est ainsi qu’en janvier 2013, est né lerecueil de l’Observatoire Rhône-Alpes du traumatisme dont l’un des objectifsest la surveillance sanitaire systématique et continue de l’ensemble des victimesd’accidents sur une zone géographique délimitée : le département de l’Ain.Encadrés par le réseau des services d’urgences de la vallée du Rhône, des enquê-teurs postés dans les services d’urgence des hôpitaux de l’Ain recueillent, auprèsdes victimes, des caractéristiques générales, celles de leur accident ainsi qu’unbilan précis de leurs lésions et de leur parcours hospitalier. Les victimes sontsuivies jusqu’à leur retour à domicile ou leur décès. A termes, les informationsseront saisies au moyen d’une application développée sur tablettes tactiles.L’Observatoire Rhône-Alpes du traumatisme permettra de répondre à des objec-tifs de recherche (définition de groupes à risque, base de sondage pour d’autresétudes) et à des objectifs de santé publique (surveillance, définition d’enjeux,évaluation de mesures). Ainsi, près de 60 000 cas sont attendus chaque année :environ 8000 victimes d’accidents de la route dans le Rhône, et dans l’Ain :42 000 victimes d’accidents de la vie courante, 7000 d’accidents du travail et2000 d’accidents de la route.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.459

P16-8

Suivi de la bronchiolite à partir d’un réseaude partenaires : le Réseau respiratoired’Aquitaine, les associations SOS Médecinset les services d’urgences hospitalières,Aquitaine, FranceG. Gault a, M. Fetouh b, F. Chemin c, P. Rolland a

a Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région (Cire) Aquitaine, Bordeaux,Franceb Réseau respiratoire d’Aquitaine (AquiRespi), Bordeaux, Francec Association SOS Médecins, Bordeaux, France

Introduction.– La bronchiolite est une infection virale respiratoire épidémiquesaisonnière qui touche chaque année environ 30 % des nourrissons. Le plussouvent, la bronchiolite évolue de manière favorable, spontanément ou à l’aided’une kinésithérapie respiratoire. En Aquitaine, la cellule régionale de l’Institutde veille sanitaire assure le suivi épidémiologique de la bronchiolite à partirdes données du Réseau respiratoire d’Aquitaine (AquiRespi), de SOS Médecinset du réseau Oscour® des urgences hospitalières. L’objectif est de décrire les

épidémies de bronchiolite dans la région et de caractériser les cas au travers deces trois sources de données.Méthode.– Un indicateur hebdomadaire relatif à la bronchiolite a été défini pourchaque source de données afin de suivre la dynamique et l’ampleur de l’épidémie.Par ailleurs, une description des cas de bronchiolite en termes d’âge, sexe etgravité en fonction des sources a été réalisée.Résultats.– Au cours des dernières saisons, la dynamique et l’ampleur del’épidémie étaient globalement cohérentes au travers des trois sources. Commerapporté dans la littérature, quelle que soit la source, la bronchiolite concer-nait majoritairement les garcons (58 %). Ces réseaux sont complémentaires entermes d’âge et de gravité. Les plus jeunes (< trois mois) étaient plus souventvus aux urgences. Avec près de 50 % d’hospitalisations des cas pris en chargeaux urgences, le réseau Oscour® permet de surveiller principalement les casprésentant des caractères de gravité. AquiRespi et SOS Médecins permettentd’obtenir des informations relatives aux cas moins graves, plus fréquemmentobservés du fait de l’évolution le plus souvent favorable de la bronchiolite.Conclusion.– Le suivi de l’épidémie de bronchiolite en Aquitaine au travers desréseaux AquiRespi, SOS Médecins et Oscour® montre à la fois une cohérenceet une complémentarité de ces données. Ces données permettent d’informerles professionnels de santé et la population, et contribuent à l’élaboration demessages de prévention.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.460

P16-9

La surveillance au service de la prévention etdu contrôle des arboviroses à la RéunionS. Larrieu a, D. Polycarpe b, O. Reilhes c, L. Filleul a

a Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région Océan Indien, Réunionb Agence de santé Océan Indien, Direction de la veille et sécurité sanitaires,Réunionc Agence de santé Océan Indien, Lutte anti-vectorielle, Réunion

Introduction.– En 2005–2006, la Réunion a connu la plus grande épidémie dechikungunya jamais décrite. Suite à cet événement, un dispositif de surveillanceévolutif a été mis en place pour prévenir le risque constant lié aux arboviroses.Méthodes.– Ce dispositif basé sur la participation des professionnels de santépermet de suivre la situation épidémiologique et d’adapter la stratégie de lutteanti-vectorielle (LAV), l’éducation sanitaire et les campagnes de communica-tion. Il a pour objectif de détecter le plus précocement possible toute suspiciond’infection par la dengue ou le chikungunya et d’intervenir autour de chaquecas. En cas d’évolution vers une épidémie, un basculement vers une surveillancesentinelle est prévu afin de suivre les tendances générales de l’épidémie. Parailleurs, un plan Orsec permet de coordonner les nombreux acteurs impliquésdans la lutte contre ces pathologies sur l’île.Résultats.– Depuis la mise en place du système, deux épisodes de circulationdu chikungunya ont été détectés suite à la réintroduction du virus depuis Mada-gascar. En 2009, un premier cluster autochtone de 5 cas est survenu dans lacommune de Saint-Paul. Le second, plus intense par son impact et sa durée,est survenu en 2010 dans la même commune avec 164 cas autochtones détectés.En 2012, le virus de la dengue a également ré-émergé durant 6 mois, entraînantl’apparition de 31 cas autochtones majoritairement dans l’Ouest de l’île. La lutteanti-vectorielle engagée et les campagnes de communication réalisées ont pro-bablement largement contribué à éviter l’évolution vers une épidémie de plusgrande ampleur.Conclusion.– La prévention du risque arboviroses à la Réunion repose sur unsystème de surveillance et de réponse sensible et réactif qui a prouvé son effica-cité. Le plan Orsec a également été une avancée en termes de coordination entreles acteurs et de communication vers le grand public.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.461

P16-10

Bactéries hautement résistantes auxantibiotiques et dépistages des patients àrisque, intérêt et limite dans la zone OcéanIndien