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Au cours de la première moitié du XVIII ème siècle (entre 1730 et 1750) Guillaume-François Joly de Fleury, seigneur de Grigny, fait construire cette ferme en remplacement (d’où son nom de Ferme Neuve), de celle du château seigneurial qui était implanté non loin de l’actuel Hôtel de Ville. En 1821, la ferme et ses terres sont achetées par la duchesse de Raguse, épouse du maréchal Marmont, puis revendues à la comtesse de Rigny châ- telaine de Ris-Orangis. En 1896, la propriété (200 hectares) est acquise par la société Piketty qui procède, jusqu’au début des années 1950 à l’extraction de la pierre meulière. Les terres sont remises en culture au fur et à mesure de l’exploitation du sous-sol. Aujourd’hui, c’est autour de la Ferme Neuve réno- vée, propriété communale, que se construit le nouveau centre ville de Grigny. Ce plan de 1783 montre l’emplacement du château du seigneur de Grigny (aujourd’hui disparu) qui était proche de l’actuel Hôtel de Ville et celui de la ferme des Blancs-Manteaux. C’est dans son château que Josias Mercier, sei- gneur de Grigny, fervent défenseur de la Religion réformée, accueille alors les Protestants parisiens afin qu’ils puissent pratiquer leur culte. En 1598, promulgué par Henri IV, l’Edit de Nantes maintient l’interdiction de pratiquer le culte protestant à moins de cinq lieues de Paris. La Cour et le Consistoire choisissent Grigny, petit village situé à une lieue de plus que les cinq prescrites à partir du parvis de Notre-Dame. Au début de l’année 1600, le lieu de prêche est transféré à Ablon, plus proche de Paris. En 1498 à la suite d’une donation, la ferme du sieur Parmentier devient propriété des religieux de la Congrégation des Blancs-Manteaux. Au lende- main de la Révolution, elle est vendue aux enchères publiques comme Bien national. Elle est alors acquise par des propriétaires parisiens successifs qui l’utilisent comme « maison des champs ». Des éléments subsistent (dont une grange) le long de la rue Pierre Brossolette. En 1931 est construite une mai- rie-école comme on en voit encore au- jourd’hui dans de nombreuses com- munes. Grigny compte alors un mil- lier d’habitants. La mairie au centre est encadrée par l’école des garçons et par celle des filles. De part et d’autre, sont bâties, à gauche, la salle des fêtes et à droite les douches municipales transformées aujourd’hui en restaurant scolaire. Ces constructions sont toutes en pierre meulière locale. En 1963, à la suite de l’accroissement de la population, les bâtiments scolaires sont surélevés d’un étage. Au début des années 1970, la réalisation d’une nou- velle mairie permet d’affecter la totalité de l’immeuble aux besoins scolaires. Pour lotir l’ancien parc du château de Grigny, la rue de Rivoli est ouverte en 1857 reliant la rue des Lombards à l’actuelle rue Pierre Brossolette. Cette nouvelle liaison (Rivoli-Lombards) est dénommée rue Gabriel Péri en oc- tobre 1944, au lende- main de la Libération. Il est construit au début des années 1730 par Guillaume-François Joly de Fleury, seigneur de Grigny, pour loger le vicaire de la paroisse et le maître d’école qui enseigne dans son logement. C’est la première salle de classe que nous pouvons localiser avec précision. A la Révolution, le bâtiment devient propriété communale et abrite également la première mairie. En 1843, la mairie et la salle de classe sont transférées en contrebas de l’église dans la maison « Pomponneau » qui existe toujours aujourd’hui. Dès lors, le bâtiment est inté- gralement affecté au service de la cure. En 1873 est construit un bâtiment qui comprend le lavoir et le local qui abrite la pompe à incendie. Le lavoir, fermé sur ses quatre côtés, est alimenté par une source importante. Le toit à quatre pentes (impluvium), laisse à découvert le bassin central, capte les eaux de pluie et éclaire le lieu. Il est composé de trois éléments : le barbotoir, le bassin principal et le rinçoir, ce qui n’est pas fréquent. Le lavoir est supplanté par la machine à laver au début des années 1960, mais ses murs conservent la mémoire des innombrables confidences des laveuses. C’est sur l’ancienne place des marronniers, derrière le lavoir, que le premier dimanche de chaque mois, s’exercent les pompiers volontaires de Grigny. A l’occasion des fêtes locales, ils défilent dans les rues du village et se rassemblent le 4 décembre pour fêter Sainte-Barbe, leur patronne. L’église saint Antoine et saint Sulpice date des XII ème et XIV ème siècles. La cloche nommée Marie date de 1541. Elle pèse 520 kg et est classée au titre des monu- ments historiques. Sept tapisseries du XIX ème siècle formant un ensemble re- présentant des scènes bibliques sont également classées et décorent l’intérieur de l’église. Le cimetière situé derrière l’église a été consacré en 1534. Lieu de mémoire, il est un témoin de notre histoire face à l’oubli. En 1937, il ne permet plus d’accueillir d’autres sépultures et le conseil municipal décide de créer un nouveau cimetière chemin du Clotay. Jusqu’à la fin du XIXème siècle, la pierre meulière, présente en quantité im- portante dans le sous-sol du plateau de Grigny, Viry-Châtillon, Fleury-Mérogis et Morsang-sur-Orge, est exploitée de façon artisanale. Au tout début du XXème siècle, la société Piketty Frères, récente propriétaire de la Ferme Neuve et de ses 200 hectares de terres agricoles, procède à des acquisitions foncières sur les communes voisines, facilitant ainsi la mise en oeuvre de techniques d’ex- ploitation industrielle novatrices. La société Piketty Frères : invente et met en oeuvre des procédés mécaniques d’exploitation : exca- vateurs, transbordeurs… crée un port sur la Seine en limite de Viry-Châtillon, crée une voie ferrée à gabarit réduit sur plusieurs kilomètres afin d’ache- miner la pierre jusqu’à la Seine au moyen de wagonnets tractés par des locomotives, s’équipe de chalands et de remorqueurs pour transporter cette pierre jusqu’au port qu’elle a crée quai Henri IV à Paris. Des centaines de milliers de tonnes de meulière sont ainsi livrées au coeur de Paris pour la réalisation des tunnels du métropolitain, la rénovation des égouts et la construction de nombreux immeubles où elle fait merveille pour les fondations. L’extraction de la pierre meulière nécessite l’utilisation d’une main-d’oeuvre immigrée importante, recrutée directement en Italie du Nord (Schio, Posina…), par l’exploitant, la société Piketty Frères. Entre 1920 et 1930, ce sont 200 000 m3 de pierre meulière qui sont extraits annuellement, nécessitant l’utilisation à chaque fois de 10 hectares de terres qui seront remises en culture au fur et à mesure de l’exploitation. A Grigny, pendant cette période, les carriers italiens et leur famille repré- sentent la moitié de la population : 600 Italiens pour 1200 habitants. Grigny, c’est la «Petite Italie». La plupart des ouvriers sont hébergés à proximité de la carrière dans des pensions de famille appelées «cantines». Certains logent ici, chemin de la Norville, dans la cité Piketty qui comprend alors cinq maisons jumelées et des wagons à bestiaux désaffectés. Aujourd’hui, entre les rues de Schio, de Posina et des Carriers italiens, une seule de ces maisons subsiste, témoin de cette période emblématique de l’histoire de Grigny. En 1867, Eugène Belgrand, directeur des eaux et des égouts de Paris, sous l’autorité du baron Haussmann, préfet de la Seine, entreprend la réalisation d’un aqueduc afin de dériver les eaux de la Vanne, rivière qui prend sa source dans le département de l’Aube. Depuis 1874, cet ouvrage de 150 kilomètres alimente Paris en eau potable. Dans la traversée de notre département, la pierre meulière extraite sur le plateau est massivement utilisée pour sa construction. En 1897, face aux besoins parisiens toujours grandissant en eau, l’ingénieur en chef Fulgence Bienvenüe (le créateur du métro parisien) est chargé d’entre- prendre la réalisation de la dérivation des eaux du Loing grossies de celles du Lunain. Le conduit correspondant, d’une longueur de 73 kilomètres, est accolé à celui des eaux de la Vanne. Les eaux du Loing atteignent la capitale en juin 1900. L’ensemble a un débit de 600 m 3 /seconde soit environ 50 000 m 3 par jour. Cette eau est stockée à Paris dans le réservoir souterrain du parc Montsouris. En 1865, la capacité de la salle de classe située près de l’église étant devenue insuffisante, la commune acquiert la propriété du 24 de la rue du Clozeau pour y implanter au rez-de-chaussée le logement de l’instituteur et, à l’étage, la mairie. Elle achète également un terrain mitoyen sur lequel elle fait construire une salle de classe. Avec cette mairie, l’école et le lavoir, la rue du Clozeau de- vient la plus animée du village. Sur le terre-plein se tient la fête communale annuelle avec un manège de chevaux de bois. Après 1933, avec la construction d’une nouvelle mairie-école et d’une salle des fêtes rue de Rivoli (actuelle rue Gabriel Péri), le coeur du village se déplace. Cette propriété communale est vendue aux enchères publiques en 1938. Pour respecter les nouvelles lois de la République, la commune est contrainte d’acheter la propriété située à l’angle de la rue des Lombards et de la rue Neuve (aujourd’hui rue Gabriel Péri et rue Guy Môquet) pour y créer une école des filles qui ouvre ses portes le 1er avril 1883. Cela soulage l’école de la rue du Clozeau qui reçoit exclusivement les garçons. C’est devant l’école des filles que l’on brûle un cep de vigne ou un sapin à l’occasion de la saint Vincent. Cette tradition qui a perduré jusque dans les années 1930 est accompagnée d’une aubade de la fan- fare locale (la Fauvette), d’un banquet suivi d’un bal. En 1933, l’ouverture de la mairie-école de la rue de Rivoli (actuelle rue Gabriel Péri) met fin à 50 ans d’utili - sation de cette propriété pour des activités scolaires. En 1938, elle est vendue aux enchères publiques. La tour de la résidence des Aiglons rappelle celle qui existait à cet endroit dans une grande propriété bour- geoise dont il ne reste que le parc. Après la seconde guerre mon- diale, un internat y est créé pour former des jeunes aux métiers de la mécanique aéro- nautique d’où son nom d’Aiglons. Sidney Bechet a vécu dans la maison du 10 de la rue Pierre Brossolette.De 1950 à 1959, le célèbre musicien de jazz de la Nouvelle-Orléans, s’installe avec son épouse à Grigny. Le petit village, situé à proximité de Paris, encore préservé de l’urbanisation, lui permet de se reposer des tumultes de la vie parisienne. C’est dans cette demeure qu’il compose «Petite Fleur» et, à la même époque, «les Oignons», mélodies mon- dialement connues. Sidney Bechet s’éteint le 14 mai 1959, jour de son 62 ème anniversaire. En hommage à ce grand jazz- man, la ville donne son nom au centre culturel municipal. ETAPE N°1 LA FERME NEUVE ETAPE N°4 LE LAVOIR LES POMPIERS ETAPE N°7 L’ÉGLISE ET L’ANCIEN CIMETIÈRE ETAPE N°2 LE CHÂTEAU SEIGNEURIAL ET LA FERME DES BLANCS-MANTEAUX ETAPE N°5 LA MAISON DE SIDNEY BECHET ETAPE N°8 LA MAIRIE, L’ÉCOLE LA RUE DU CLOZEAU ETAPE N°6 LE PRESBYTÈRE ETAPE N°9 L’ÉCOLE DES FILLES ET LA TOUR DES AIGLONS ETAPE N°10 L’EXPLOITATION DE LA PIERRE MEULIÈRE ETAPE N°10bis LA PETITE ITALIE LA CITÉ PIKETTY ETAPE N°11 L’AQUEDUC DE DÉRIVATION CITÉ PIKETTY ETAPE N°3 PLACE DE L’ANCIENNE MAIRIE LA RUE GABRIEL PÉRI La cour de la Ferme neuve - Archives municipales de Grigny La Grande rue et l’église - Archives municipales de Grigny Le pont transbordeur - Archives municipales de Grigny La mairie et à droite l’école des garçons - Archives municipales de Grigny Les anciens bâtiments de la propriété des Aiglons - Archives municipales de Grigny Fête des vignerons - Archives municipales de Grigny La cantine noire - Archives municipales de Grigny L’aqueduc en meulière à Viry-Châtillon- photo Orme du Bout Archives municipales de Grigny La promotion 1936 - Archives municipales de Grigny Les pompiers avant la guerre de 1914-18 - Archives municipales de Grigny La maison Pomponneau - photo Orme du Bout Sidney Bechet Collection Fabrice Zammarchi En rouge, le château seigneurial tombé en ruine au cours de la première moitié du XIX ème siècle. En vert, la ferme de la Congrégation des Blancs-Manteaux, aujourd’hui square René Piketty - Archives départementales de l’Essonne Vous êtes ici Archives municipales de Grigny

ETAPE N°1 ETAPE N°4 LE LAVOIR L’ÉGLISE ET …grigny91.fr/wp-content/uploads/sites/3/2017/01/plaquette.pdf · mémoire, il est un témoin de notre histoire face à l’oubli

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Au cours de la première moitié du XVIIIème siècle (entre 1730 et 1750) Guillaume-François Joly de Fleury, seigneur de Grigny, fait construire cette ferme en remplacement (d’où son nom de Ferme Neuve), de celle du château seigneurial qui était implanté non loin de l’actuel Hôtel de Ville.

En 1821, la ferme et ses terres sont achetées par la duchesse de Raguse, épouse du maréchal Marmont, puis revendues à la comtesse de Rigny châ-telaine de Ris-Orangis. En 1896, la propriété (200 hectares) est acquise par la société Piketty qui procède, jusqu’au début des années 1950 à l’extraction de la pierre meulière. Les terres sont remises en culture au fur et à mesure de l’exploitation du sous-sol. Aujourd’hui, c’est autour de la Ferme Neuve réno-vée, propriété communale, que se construit le nouveau centre ville de Grigny.

Ce plan de 1783 montre l’emplacement du château du seigneur de Grigny (aujourd’hui disparu) qui était proche de l’actuel Hôtel de Ville et celui de la ferme des Blancs-Manteaux. C’est dans son château que Josias Mercier, sei-gneur de Grigny, fervent défenseur de la Religion réformée, accueille alors les Protestants parisiens afin qu’ils puissent pratiquer leur culte.

En 1598, promulgué par Henri IV, l’Edit de Nantes maintient l’interdiction de pratiquer le culte protestant à moins de cinq lieues de Paris. La Cour et le Consistoire choisissent Grigny, petit village situé à une lieue de plus que les cinq prescrites à partir du parvis de Notre-Dame. Au début de l’année 1600, le lieu de prêche est transféré à Ablon, plus proche de Paris.

En 1498 à la suite d’une donation, la ferme du sieur Parmentier devient propriété des religieux de la Congrégation des Blancs-Manteaux. Au lende-main de la Révolution, elle est vendue aux enchères publiques comme Bien national. Elle est alors acquise par des propriétaires parisiens successifs qui l’utilisent comme « maison des champs ». Des éléments subsistent (dont une grange) le long de la rue Pierre Brossolette.

E n 1 9 3 1 e s t construite une mai-rie-école comme on en voit encore au-jourd’hui dans de nombreuses com-m u n e s . G r i g n y compte alors un mil-lier d’habitants. La mairie au centre est encadrée par l’école des garçons et par celle des filles. De part et d’autre, sont bâties, à gauche, la salle des fêtes et à droite les douches municipales transformées aujourd’hui en restaurant scolaire. Ces constructions sont toutes en pierre meulière locale. En 1963, à la suite de l’accroissement de la population, les bâtiments scolaires sont surélevés d’un étage. Au début des années 1970, la réalisation d’une nou-velle mairie permet d’affecter la totalité de l’immeuble aux besoins scolaires. Pour lotir l’ancien parc du château de Grigny, la rue de Rivoli est ouverte en

1857 reliant la rue des Lombards à l’actuelle rue Pierre Brossolette. Cette nouvelle liaison (Rivoli-Lombards) est d é n o m m é e r u e Gabriel Péri en oc-tobre 1944, au lende-main de la Libération.

Il est construit au début des années 1730 par Guillaume-François Joly de Fleury, seigneur de Grigny, pour loger le vicaire de la paroisse et le maître d’école qui enseigne dans son logement. C’est la première salle de classe que nous pouvons localiser avec précision. A la Révolution, le bâtiment devient propriété communale et abrite également la première mairie. En 1843, la mairie et la salle de classe sont transférées en contrebas de l’église dans la maison « Pomponneau » qui existe toujours aujourd’hui. Dès lors, le bâtiment est inté-gralement affecté au service de la cure.

En 1873 est construit un bâtiment qui comprend le lavoir et le local qui abrite la pompe à incendie. Le lavoir, fermé sur ses quatre côtés, est alimenté par une source importante. Le toit à quatre pentes (impluvium), laisse à découvert le bassin central, capte les eaux de pluie et éclaire le lieu. Il est composé de trois éléments : le barbotoir, le bassin principal et le rinçoir, ce qui n’est pas fréquent. Le lavoir est supplanté par la machine à laver au début des années 1960, mais ses murs conservent la mémoire des innombrables confidences des laveuses.

C’est sur l’ancienne place des marronniers, derrière le lavoir, que le premier dimanche de chaque mois, s’exercent les pompiers volontaires de Grigny. A l’occasion des fêtes locales, ils défilent dans les rues du village et se rassemblent le 4 décembre pour fêter Sainte-Barbe, leur patronne.

L’église saint Antoine et saint Sulpice date des XIIème et XIVème siècles. La cloche nommée Marie date de 1541. Elle pèse 520 kg et est classée au titre des monu-ments historiques. Sept tapisseries du XIXème siècle formant un ensemble re-présentant des scènes bibliques sont également classées et décorent l’intérieur de l’église. Le cimetière situé derrière l’église a été consacré en 1534. Lieu de mémoire, il est un témoin de notre histoire face à l’oubli. En 1937, il ne permet plus d’accueillir d’autres sépultures et le conseil municipal décide de créer un nouveau cimetière chemin du Clotay.

Jusqu’à la fin du XIXème siècle, la pierre meulière, présente en quantité im-portante dans le sous-sol du plateau de Grigny, Viry-Châtillon, Fleury-Mérogis et Morsang-sur-Orge, est exploitée de façon artisanale. Au tout début du XXème siècle, la société Piketty Frères, récente propriétaire de la Ferme Neuve et de ses 200 hectares de terres agricoles, procède à des acquisitions foncières sur les communes voisines, facilitant ainsi la mise en oeuvre de techniques d’ex-ploitation industrielle novatrices.

La société Piketty Frères :• invente et met en oeuvre des procédés mécaniques d’exploitation : exca-

vateurs, transbordeurs…• crée un port sur la Seine en limite de Viry-Châtillon,• crée une voie ferrée à gabarit réduit sur plusieurs kilomètres afin d’ache-

miner la pierre jusqu’à la Seine au moyen de wagonnets tractés par des locomotives,

• s’équipe de chalands et de remorqueurs pour transporter cette pierre jusqu’au port qu’elle a crée quai Henri IV à Paris.

Des centaines de milliers de tonnes de meulière sont ainsi livrées au coeur de Paris pour la réalisation des tunnels du métropolitain, la rénovation des égouts et la construction de nombreux immeubles où elle fait merveille pour les fondations.

L’extraction de la pierre meulière nécessite l’utilisation d’une main-d’oeuvre immigrée importante, recrutée directement en Italie du Nord (Schio, Posina…), par l’exploitant, la société Piketty Frères. Entre 1920 et 1930, ce sont 200 000 m3 de pierre meulière qui sont extraits annuellement, nécessitant l’utilisation à chaque fois de 10 hectares de terres qui seront remises en culture au fur et à mesure de l’exploitation.

A Grigny, pendant cette période, les carriers italiens et leur famille repré-sentent la moitié de la population : 600 Italiens pour 1200 habitants. Grigny, c’est la «Petite Italie». La plupart des ouvriers sont hébergés à proximité de la carrière dans des pensions de famille appelées «cantines». Certains logent ici, chemin de la Norville, dans la cité Piketty qui comprend alors cinq maisons jumelées et des wagons à bestiaux désaffectés. Aujourd’hui, entre les rues de Schio, de Posina et des Carriers italiens, une seule de ces maisons subsiste, témoin de cette période emblématique de l’histoire de Grigny.

En 1867, Eugène Belgrand, directeur des eaux et des égouts de Paris, sous l’autorité du baron Haussmann, préfet de la Seine, entreprend la réalisation d’un aqueduc afin de dériver les eaux de la Vanne, rivière qui prend sa source dans le département de l’Aube. Depuis 1874, cet ouvrage de 150 kilomètres alimente Paris en eau potable. Dans la traversée de notre département, la pierre meulière extraite sur le plateau est massivement utilisée pour sa construction.

En 1897, face aux besoins parisiens toujours grandissant en eau, l’ingénieur en chef Fulgence Bienvenüe (le créateur du métro parisien) est chargé d’entre-prendre la réalisation de la dérivation des eaux du Loing grossies de celles du Lunain. Le conduit correspondant, d’une longueur de 73 kilomètres, est accolé à celui des eaux de la Vanne. Les eaux du Loing atteignent la capitale en juin 1900. L’ensemble a un débit de 600 m3/seconde soit environ 50 000 m3 par jour. Cette eau est stockée à Paris dans le réservoir souterrain du parc Montsouris.

En 1865, la capacité de la salle de classe située près de l’église étant devenue insuffisante, la commune acquiert la propriété du 24 de la rue du Clozeau pour y implanter au rez-de-chaussée le logement de l’instituteur et, à l’étage, la mairie. Elle achète également un terrain mitoyen sur lequel elle fait construire une salle de classe. Avec cette mairie, l’école et le lavoir, la rue du Clozeau de-vient la plus animée du village. Sur le terre-plein se tient la fête communale annuelle avec un manège de chevaux de bois. Après 1933, avec la construction d’une nouvelle mairie-école et d’une salle des fêtes rue de Rivoli (actuelle rue Gabriel Péri), le coeur du village se déplace. Cette propriété communale est vendue aux enchères publiques en 1938.

Pour respecter les nouvelles lois de la République, la commune est contrainte d’acheter la propriété située à l’angle de la rue des Lombards et de la rue Neuve (aujourd’hui rue Gabriel Péri et rue Guy Môquet) pour y créer une école des filles qui ouvre ses portes le 1er avril 1883. Cela soulage l’école de la rue du Clozeau qui reçoit exclusivement les garçons. C’est devant l’école des filles que l’on brûle un cep de vigne ou un sapin à l’occasion de la saint Vincent. Cette tradition qui a perduré jusque dans les années 1930 est accompagnée d’une aubade de la fan-fare locale (la Fauvette), d’un banquet suivi d’un bal. En 1933, l’ouverture de la mairie-école de la rue de Rivoli (actuelle rue Gabriel Péri) met fin à 50 ans d’utili-sation de cette propriété pour des activités scolaires.

En 1938, elle est vendue aux enchères publiques. La tour de la résidence des Aiglons rappelle celle qui existait à cet endroit dans une grande propriété bour-

geoise dont il ne reste que le parc. Après la seconde guerre mon-diale, un internat y est créé pour former des jeunes aux métiers de la mécanique aéro-nautique d’où son nom d’Aiglons.

Sidney Bechet a vécu dans la maison du 10 de la rue Pierre Brossolette.De 1950 à 1959, le célèbre musicien de jazz de la Nouvelle-Orléans, s’installe avec son épouse à Grigny. Le petit village, situé à proximité de Paris, encore préservé de l’urbanisation, lui permet de se reposer des tumultes de la vie parisienne. C’est dans cette demeure qu’il compose «Petite Fleur» et, à la même époque, «les Oignons», mélodies mon-dialement connues. Sidney Bechet s’éteint le 14 mai 1959, jour de son 62ème anniversaire. En hommage à ce grand jazz-man, la ville donne son nom au centre culturel municipal.

ETAPE N°1LA FERME NEUVE

ETAPE N°4LE LAVOIRLES POMPIERS

ETAPE N°7L’ÉGLISE ET L’ANCIEN CIMETIÈRE

ETAPE N°2LE CHÂTEAU SEIGNEURIALET LA FERME DES BLANCS-MANTEAUX

ETAPE N°5LA MAISON DE SIDNEY BECHET

ETAPE N°8LA MAIRIE, L’ÉCOLE LA RUE DU CLOZEAU

ETAPE N°6LE PRESBYTÈRE

ETAPE N°9L’ÉCOLE DES FILLES ET LA TOUR DES AIGLONS

ETAPE N°10L’EXPLOITATION DE LA PIERRE MEULIÈRE

ETAPE N°10bisLA PETITE ITALIELA CITÉ PIKETTY

ETAPE N°11L’AQUEDUC DE DÉRIVATION CITÉ PIKETTY

ETAPE N°3PLACE DE L’ANCIENNE MAIRIE LA RUE GABRIEL PÉRI

La cour de la Ferme neuve - Archives municipales de Grigny

La Grande rue et l’église - Archives municipales de Grigny Le pont transbordeur - Archives municipales de Grigny

La mairie et à droite l’école des garçons - Archives municipales de Grigny

Les anciens bâtiments de la propriété des Aiglons - Archives municipales de Grigny

Fête des vignerons - Archives municipales de Grigny

La cantine noire - Archives municipales de Grigny

L’aqueduc en meulière à Viry-Châtillon- photo Orme du Bout

Archives municipales de Grigny

La promotion 1936 - Archives municipales de Grigny

Les pompiers avant la guerre de 1914-18 - Archives municipales de Grigny

La maison Pomponneau - photo Orme du Bout

Sidney Bechet Collection Fabrice Zammarchi

En rouge, le château seigneurial tombé en ruine au cours de la première moitié du XIXème siècle. En vert, la ferme de la Congrégation des Blancs-Manteaux, aujourd’hui square René Piketty - Archives départementales de l’Essonne

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Archives municipales de Grigny

Légende1. La Ferme Neuve2. Le château seigneurial et la ferme des Blancs-Manteaux3. Place de l’ancienne mairie, rue Gabriel Péri

Circuit patrimonial du village

4. Le lavoir / Les pompiers5. La maison de Sidney Bechet6. Le presbytère7. L’église et l’ancien cimetière8. La mairie, l’école et la rue du Clozeau9. L’école des filles et la tour des Aiglons

10. L’exploitation de la pierre meulière La Petite Italie La cité Piketty

11. L’aqueduc de dérivation des eaux de la Vanne, du Loing et du Lunain

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LES PATIOS

Cour des Marronniers

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LES PATIOS

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LE VILLAGE

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PLAN DE LA VILLE DE GRIGNY : MISE À JOUR JANVIER 2011

Reproduction interdite sans accord préalable du service communication de la ville de Grigny

Village de GrignyCIRCUIT PATRIMONIAL

Mission municipaled’Histoire Locale et du Patrimoine

tél. 01 69 43 99 53 / port. 06 27 71 52 31Parc St Lazare - 21 rue du port

Grigny est une nouvelle ville dont la naissance remonte à la date du lancement de la construction du grand ensemble de la Grande Borne en 1967. Mais l’origine du village remonte à la nuit des temps...

Ce village à tradition rurale et viticole, niché sur un coteau, à cause des sources se transformera à partir de la fin du 19ème siècle, avec l’extraction intensive du sable et de la pierre meulière.

Notre commune a une histoire. A sa dimension elle a éga-lement vécu l’histoire de France. Elle garde des traces de son passé, certaines sont trés visibles ( la Ferme neuve, le lavoir, les mairies écoles...), d’autres moins visibles (tracés de voies, maisons anciennes...). Ces traces, témoins du temps qui passe, nous les croisons tous les jours, sans vraiment les voir parce que nous n’en comprenons plus le sens .

Ce circuit patrimonial du village, en 10 étapes, inauguré le 5 octobre 2013, a été réalisé pour garder la trace de cette histoire, la préserver et permettre aux promeneurs, habitants ou non de se l’approprier et de se sentir d’ici... Bonne promenade !