Upload
duongdung
View
231
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Etude de prospection pour la
diversification des élevages sur
filières conchylicoles en mer
en Languedoc-Roussillon Synthèse réalisée à partir de l’étude bibliographique réalisée en avril 2009 par A. Boglino, E. Lourdou,
G. Ortega, T. Casanova, étudiants au CREUFOP LR / UM2.
Erika GERVASONI - CEPRALMAR
2009
Grâce au soutien financier de
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
2
Sommaire
1/ Introduction (page 3)
2/ La conchyliculture en mer en Languedoc-Roussillon (page 3)
3/ Exemple de produits pouvant être élevés sur filières en mer (page 5)
Huitre plate (page 7)
Palourde européenne (page 11)
Coquille Saint-Jacques (page 14)
Pétoncle noir (page 17)
Ormeau (page 19)
Algue Wakame (page 22)
Biju (page 24)
4/ Conclusion (page 26)
Annexe : L’élevage sur filière de sub-surface (page 28)
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
3
Introduction
La conchyliculture en Languedoc-Roussillon s’est longtemps résumée à l’élevage d’huîtres creuses sur
les étangs et l’élevage de moules sur filières en mer. Néanmoins depuis quelques années, les
entreprises conchylicoles sont en difficulté : malaïgues sur l’étang, importantes mortalités estivales
du naissain d’huîtres creuses, difficultés de commercialisation et prédation par les daurades pour les
moules. Ce constat encourage les conchyliculteurs à revoir leurs pratiques d’élevage et à envisager la
production d’autres espèces aquacoles.
Compte tenu du grand nombre de concessions disponibles en mer, le Cépralmar a jugé opportun
d’étudier les possibilités de diversification d’élevage sur filières en mer. Cette étude a été confiée à
quatre étudiants du CREUFOP LR / UM2 qui ont réalisé une prospection bibliographique des
alternatives possibles en matière d’élevage autre que l’huître creuse et la moule. Leur rapport a été
édité en avril 2009. En voici une synthèse.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
4
1- La conchyliculture en mer ouverte en Languedoc-Roussillon
� Des concessions disponibles et non utilisées L’emprise spatiale totale de la zone conchylicole en mer en Languedoc-Roussillon représente 4 203 ha à l’intérieur de la bande des 3 miles entre les isobathes -15 et -30m.
La réservation de ces espaces en mer dédiés à l’activité conchylicole a été obtenue après de
nombreuses négociations notamment auprès des autres usagers tels que les pêcheurs et les
plaisanciers. Dans les autres régions littorales françaises, les professionnels luttent pour essayer
d’obtenir quelques concessions en mer. La disponibilité de cet espace est une réelle opportunité
pour les conchyliculteurs languedociens.
74 exploitations ont une activité en mer.
Aresquiers Sète-Marseillan Gruissan Vendres TOTAL
Nb d’exploitations ayant une activité en mer
69 2 3 74
Seules 23% des concessions sont attribuées.
Aresquiers Sète-Marseillan Gruissan Vendres TOTAL
Nb de concessions disponibles 528 251 779
Nb de concessions attribuées 155 26 181
% concessions attribuées 29% 10% 23%
Elle est répartie en 4 lotissements :
� Les Aresquiers : 540 ha
� Sète-Marseillan : 2 754 ha
� Gruissan : 261 ha
� Vendres : 648 ha
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
5
13% des filières qui pourraient potentiellement être implantées sont exploitées.
Taille des concessions :
� Dans l’Hérault : 1 concession = 3 ha (100m*300m) � permet l’implantation de 2 filières de 250 m.
� Dans l’Aude : 1 concession = 9 ha (300m*300m) � permet l’implantation de 6 filières de 250 m.
Aresquiers Sète-Marseillan Gruissan Vendres TOTAL
Nb de filières potentielles 528*2 = 1056 251*6 = 1506 2562
Nb de filières exploitées 30 240 35 25 330
% de filières exploitées 26% 4% 13%
� Des concessions principalement utilisées pour la production de moules
Initialement l’activité conchylicole en mer était orientée vers la production de moules de cordes :
jusqu’à 8 000 tonnes de production/an. La prédation de la production par les daurades et l’arrivée de
moules d’importation à bas prix sur le marché européen ont découragé de nombreux professionnels.
Toutefois certains mytiliculteurs résistent et poursuivent leur activité en mer avec détermination :
� Utilisation de filets tubulaires permettant de protéger individuellement chaque corde de la
prédation ;
� Commercialisation sous la marque collective « Moules de Pleine Mer ».
On estime une production mytilicole de l’ordre de 17 T /filière /an.
� Des concessions qui s’orientent vers le pré-grossissement et l’affinage d’huîtres
Les itinéraires techniques ostréicoles qui se dessinent affirment une complémentarité entre la mer
ouverte et le milieu lagunaire :
Pour essayer de s’affranchir au mieux des mortalités estivales de naissain observées sur l’étang,
quelques professionnels se tournent vers le pré-grossissement du naissain d’huîtres en lanternes.
Les concessions en mer sont également utilisées pour l’affinage des huîtres de taille commerciale.
� Des concessions qui pourraient s’orienter vers l’élevage d’autres espèces présentant une plus forte valeur ajoutée que la moule
Des essais ont été menés mais le manque de résultats technico-économiques et de moyens n’ont pas
permis l’émergence de projets pérennes. Ces premiers travaux constituent néanmoins une base
solide pour une action de diversification des productions conchylicoles.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
6
2- Exemples de produits pouvant être élevés sur filières en mer.
La liste de produits retenus par les étudiants du CREUFOP LR / UM2 est la suivante :
� Huître plate (Ostrea edulis)
� Palourde européenne (Ruditapes decussatus)
� Coquille Saint Jacques (Pecten Jacobeus)
� Pétoncle noir (Chlamys varia)
� Ormeau (Haliotis tuberculata)
� Algue wakame (Undaria pinnatifida)
� Biju (Microcosmus sabatieri)
Pour chacun de ces produits une fiche synthétique a été établie. Chaque fiche aborde les points
suivants :
� Classification
� Caractéristiques biologiques (mode de vie, alimentation, reproduction…)
� Croissance et survie en conditions d’élevage
� Quantités produites
� Développement de la culture sur filières en mer
� Marché
Avant de lancer les expérimentations, il est nécessaire de s’interroger sur la pertinence de chacun
des produits proposés en tenant compte :
de l’adéquation du produit aux conditions du milieu et à l’élevage sur filière ;
du respect des réglementations sanitaires ;
de la disponibilité du marché.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
7
HUÎTRE PLATE Ostrea edulis
1- Classification
Embranchement Mollusques
Classe Bivalves
Ordre Filibranches
Famille Ostreidés
Genre Ostrea
Espèce Ostrea edulis
2- Caractéristiques biologiques
Espèce autochtone.
2.1 - Mode de vie
Elle se situe naturellement dans les zones immergées, se regroupant généralement en bancs plus ou
moins denses, fixés sur des substrats rocheux ou posés simplement sur des fonds meubles.
2.2 - Alimentation
Filtreur planctonophage. La quantité de nourriture est susceptible d’être affectée par la présence de
compétiteurs tels que les huitres creuses, les moules, les balanes.
2.3 - Reproduction
L’huitre plate se reproduit entre juin et octobre (2 à 3 pontes), dès la première ou deuxième année
de sa vie. C’est une espèce à hermaphrodisme successif protandre.
L’expulsion des ovocytes s’effectue à l’intérieur de la cavité palléale de la femelle. Les
spermatozoïdes émis dans le milieu naturel sont aspirés par le courant d’eau inhalé par la femelle et
viennent féconder les ovocytes in-situ.
Les larves sont incubées dans le manteau de la femelle pendant 8 à 10 jours avant d’être expulsées
dans le milieu naturel. Elles sont dans un premier temps pélagiques (larves veligères), puis au bout de
14 jours, un pied apparait (larves pediveligères) : elles deviennent benthiques. L’évolution des larves
s’effectue correctement de 15 à 22°c avec une température optimale à 18°c.
2.4 - Environnement
Température 14 à 20°c
Salinité 27 à 42‰
O. edulis est très sensible aux brusques variations de conditions du milieu.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
8
3- Croissance et survie La croissance et la survie durant la phase de pré-grossissement sont satisfaisantes, environ 10 mois
sont nécessaires à l’obtention d’une huître de 4 à 5 cm.
En phase de grossissement, la croissance est plus faible et les survies sont irrégulières notamment à
cause du parasitisme de Martelia et Bonamia.
3.1 - Croissance
Les principaux facteurs conditionnant la croissance sont la température, la ichesse en nourriture et le
renouvellement en eau.
En étang, la croissance ralentit fortement en période hivernale et s’accélère l’été. En mer elle est plus
régulière en raison d’une plus grande stabilité des températures du milieu : sur un essai d’élevage,
des croissances satisfaisantes ont été obtenues sur l’ensemble du cycle biologique à 20m de
profondeur (obtention d’huitres plates de 100g environ au bout de 2 ans et demi).
3.2 - Survie
Epizooties
L’huître plate a souffert d’épizooties au 20ème
siècle :
1920-1923 : mortalité massive due à une épizootie inconnue (le muscle adducteur ne se
contracte plus). A partir de 1925, cette maladie disparaît.
1968 : arrivée de la maladie de la glande digestive due au parasite Marteilia refringens.
1979 : apparition de Bonamia ostreae, nouveau parasite qui va engendrer des pertes de 70 à
90% sur les cheptels.
Marteilia refringens et Bonamia ostreae sont toujours présents sur les côtes françaises.
L’infection par Martelia a lieu uniquement lorsque la température de l’eau dépasse 17°c.
Bonamia s’exprime et se développe plus particulièrement dans les eaux dessalées et peu profondes.
Prédateurs
Bigorneaux perceurs
Poulpes
Crabes verts
Etoiles de mer
Sparidés (daurade, pagre)
4- Quantités produites
4.1 – Production française
= 1 600 tonnes
La production française est localisée en Bretagne : les deux principaux sites d’exploitation sont
Cancale et Quiberon où l’huître plate est élevée au sol.
4.2 – Production européenne
= 6 000 tonnes dont 67% en Espagne.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
9
5- Développement de la culture sur filières en mer
5.1 – Obtention des juvéniles
Captage naturel
La présence de géniteurs en méditerranée laisse envisager une potentialité de captage naturel.
Néanmoins, il est peu probable que cette solution soit pérenne et permette un approvisionnement
suffisant et régulier. Des essais pourraient être menés (le potentiel de recrutement de l’huître plate
n’est pour le moment ni étudie ni chiffré).
Les collecteurs
� Des coquilles de moules étuvées sont concentrées dans des filets tubulaires (environ 600
coquilles par filet) qui sont suspendus à des cadres métalliques immergeables. Cette méthode de
captage est plus adaptée pour de l’élevage au sol. Une utilisation du naissain en grattis (« une à
une ») s’avère plus compliquée. Cette technique a l’avantage de présenter un faible coût de
revient.
� Collecteurs en plastiques : coupelles, multituiles pléno (avantages : résistant, facilité de
manutention, bonne capacité de captage)
Il n’existe pas de capteurs réellement adaptés à la mer. Il serait intéressant d’envisager une
prospection pour la mise au point de nouveaux collecteurs.
Conditions environnementales favorisant le captage
� Faible courant ;
� Entre 5 et 30m de profondeur ;
� Fonds sableux (les fonds rocheux entrent en compétition avec les collecteurs) ;
� Présence de bio-fouling sur les collecteurs (d’où la nécéssité de les immerger 15 jours avant la
phase de fixation des larves) ;
� Période d’immersion = entre début juin et fin septembre. La durée d’immersion doit être au
moins d’un mois.
Détroquage
� Taille optimale pour le détroquage du naissain = entre 5 et 10mm.
Ecloserie
Pour des raisons zoo-sanitaires liées aux parasitoses qui touchent l’huître plate, les écloseries ne sont
pas intéressées pour le moment par la production et la commercialisation de naissain d’huître plate.
5.2 - Prégrossissement et grossissement
. La technique d’élevage en suspension ne constitue a priori pas un obstacle au développement et à la
relance de la culture de l’huître plate. Elle peut être réalisée grâce à des enceintes suspendues de
type lanternes japonaises ou casiers australiens. La phase de pré-grossissement peut également être
réalisée en pearl-net.
La sensibilité de l’huître plate aux parasites Bonamia et Marteilia implique cependant une certaine
zootechnie d’élevage :
élevage à faible densité ;
élevage en eaux profondes (20m environ) ;
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
10
Des tests permettant de déterminer la densité et la profondeur optimales pourraient être envisagés.
6 - Marché Produit rare et prisé. La consommation française s’élève à 2 000 tonnes. Un tiers est importé (Grande Bretagne, Irlande,
Danemark).
Prix de vente :
en gros 4 à 7 €/kg selon le calibre
expédition 8 à 12 €/kg selon le calibre
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
11
PALOURDE EUROPEENE Ruditapes decussatus
Remarque : les deux espèces de palourdes les plus communes sur les marchés sont la palourde
européenne et la palourde japonaise. Dans cette étude nous nous intéresserons uniquement à la
palourde européenne, endémique des côtes méditerranéennes.
1- Classification
Embranchement Mollusques
Classe Bivalves
Ordre Veneroides
Famille Veneroidés
Genre Ruditapes
Espèce Ruditapes decussatus
2- Caractéristiques biologiques
2.1 - Mode de vie
Espèce endémique des côtes méditerranéennes, la palourde européenne se développe très
favorablement en Languedoc-Roussillon où les volumes pêchés ont approché certaines années 800
tonnes. La palourde est un bivalve de fond. Elle préfère les fonds sableux aux fonds vaseux, où elle vit enfouie
sous quelques centimètres de sable (jusqu’à 15 cm). Sa répartition spatiale est irrégulière et
agrégative.
2.2 - Alimentation
La palourde est un filtreur planctonophage.
2.3 - Reproduction
La palourde se reproduit en période estivale (1 à 2 pontes). Elle peut être mature dès la première
année de sa vie.
2.4 - Environnement
Cette espèce présente de grandes facultés de résistance aux facteurs physico-chimiques extrêmes du
milieu (température, salinité, % O2, exondation) dans la mesure où leur variation n’est pas trop
brusque ou durable.
3- Croissance et survie
3.1 - Croissance
La croissance de la palourde dépend particulièrement de certains facteurs environnementaux :
température (optimum = 19°c), disponibilité alimentaire, oxygène.
� Elle est quasi-nulle en dessous de 10°c et lorsque la salinité sort de la fourchette 20 - 40‰.
� Elle est plus rapide entre les mois d’avril et octobre, période où la présence phytoplanctonique est
la plus importante.
Dans l’étang de Thau, la croissance serait meilleure dans les zones où l’influence de la mer est la plus
nette.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
12
Il faut compter entre 2 à 3 ans pour atteindre 35mm.
La croissance de la palourde européenne est bien lente que celle de la palourde japonaise.
3.2 - Survie
Maladies
Dans la lagune de Thau, la palourde peut être affectée par la présence de Perkinsus olseni (apparition
de kystes grisâtres dans le pied, le manteau et la glande digestives) et à Vibrio tapetis (maladie de
l’anneau brun – destruction du tissu conjonctif).
Prédateurs
Poissons (dorades et balistes) ;
Oiseaux (goélands, macreuses) ;
Crabes verts.
L’homme reste le principal « prédateur » de la palourde. Le braconnage est encore très fréquent sur
l’estran. Une surveillance des zones ensemencées est à envisager.
Emersion
La palourde profite d’une bonne tenue à l’émersion (taux de pertes beaucoup plus faibles que pour
les praires, coques et pétoncles).
4- Quantités produites
La palourde européenne est pêchée sur les côtes méditerranée (apnée / arseillère) mais elle n’est
pour le moment pas élevée.
Seule la palourde japonaise est élevée sur l’estran en Bretagne et en claires en Vendée et Charente-
Maritime.
La production française de palourdes est estimée à 3 000 tonnes.
5- Développement de la culture sur filières en mer
5.1 - Obtention des juvéniles
Captage naturel
La présence de géniteurs en méditerranée laisse envisager une potentialité de récolte de juvéniles.
Le captage de naissain n’est a priori pas envisageable.
Ecloserie
Les écloseries maitrisent la production contrôlée de naissain. Du naissain peut être fourni tout au
long de l’année.
5.2 - Prégrossissement et grossissement
La phase de pré-grossissement est envisageable en lanternes japonaises. Ce type d’élevage
permettra de s’affranchir des phénomènes de prédation et de dispersion.
Au delà de 12-15mm, il sera préférable d’élever les palourdes au sol afin d’éviter une altération de la
croissance (bombement excessif de la coquille du à une absence de pression du sol).
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
13
6- Marché
Image très favorable auprès des connaisseurs. Produit recherché pour sa finesse de goût, consommé
cru et cuit.
L’Italie et l’Espagne sont les premiers pays européens consommateurs de palourdes.
Prix de vente : 6 à 10 euros selon la taille et la période. Aucune taille minimum n’est exigée pour la
mise en vente s’il est prouvé que l’animal provient d’élevage (remarque : taille minimale de
commercialisation de la palourde de pêche = 35mm).
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
14
COQUILLE SAINT JACQUES Pecten jacobeus
En France, on trouve majoritairement 2 espèces de coquilles Saint-Jacques dans les eaux côtières, de
physiologie, biologie et écologie voisines :
• Pecten maximus, l’espèce Atlantique, est présente de la Norvège au Maroc. C’est
essentiellement un produit de pêche, bien que l’aquaculture se développe également. C’est
une des 10 espèces de pêche les plus débarquées dans les criées françaises ;
• Pecten jacobeus, est l’espèce Méditerranéenne. Elle est peu abondante, elle est très peu
exploitée.
1- Classification
Embranchement Mollusque
Classe Bivalve
Ordre Pterioide
Famille Pectinidé
Genre Pecten
Espèce Pecten jacobeus
2- Caractéristiques biologiques
2.1 - Mode de vie
P. jacobeus mène une vie libre et enfouie sur des fonds meubles de maërl, de sable ou de vase. Elle
creuse une légère dépression au fond de laquelle elle repose, recouverte de sédiments et légèrement
entrouverte. Elle peut se déplacer par claquement de valves, mais ses déplacements sont limités.
Elle vit entre 5 et 40 mètres de fond. Elle exige pour se développer de faibles densités.
2.2 - Alimentation
Animal filtreur, elle se nourrit de phytoplancton, détritus et bactéries.
2.3 - Reproduction
La coquille Saint-Jacques est un animal hermaphrodite simultané (il émet simultanément des
spermatozoïdes et des ovocytes). La première maturité sexuelle apparait vers 2-3 ans. La ponte
intervient en une ou plusieurs fois lorsque la température de l’eau s’élève brutalement de 5-6°c.
Le cycle biologique des pectinidés est constitué de deux phase : pélagique (3 à 6 semaines après la
ponte) et benthique.
2.4 Environnement
Température 7 à 20°c
Salinité 30 à 35‰
3- Croissance et survie
3.1 - Croissance
La croissance de P. jacobeus peut être comparée à celle de P. maximus, qui en semis atteint la taille
de marchande de 10-11cm en 3 ans.
Les essais menés en pearl-nets ont donné des résultats encourageants de croissance : doublement de
la taille en 5 mois (5,3mm/mois), triplement de la taille en 7 mois (3,5mm/mois).
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
15
La croissance de P. jacobeus est très dépendante des conditions environnementales (qualité du
milieu, température, nourriture) et n’est pas constante au cours de l’année : fort ralentissement en
hiver.
3.2 - Survie
Les essais menés en pearl-nets ont montré des taux de survie très encourageants (+ de 85%).
Qualité de l’eau
La coquille Saint-Jacques est sensible à la qualité de l’eau. La présence de phytoplancton toxique ou
de polluants peut occasionner des mortalités, ralentir la croissance ou inhiber la reproduction.
Prédateurs
Le principal prédateur de la coquille St-Jacques au sol est l’étoile de mer.
4- Quantités produites
4.1 – Production française
La production française de coquilles Saint-Jacques fraiches est essentiellement constituée des
produits de la pêche (pêche à la drague - 20 000 T/an en moyenne de 2005 à 2007). Il s’agit
principalement de l’espèce P. maximus (gisements normands et bretons). La pêche est autorisée du
1er
octobre au 15 mai.
L’élevage (semis sur le sol et cultures suspendues) représente 16% de la production nationale (soit
environ 4 000 T/an).
Cette production est insuffisante et trop variable pour couvrir la demande nationale (146 000 T en
moyenne de 2005 à 2007). Elle est compensée par des importations massives d’Ecosse et
d’Angleterre.
En Languedoc-Rouissillon la pêche à la coquille P. jacobeus est surtout le fait de captures accessoires
de petits chalutiers qui travaillent près des côtes. Les débarquements en criée sont très faibles (2-30
T selon les années).
L’aquaculture de P. jacobeus n’existe pas encore en France.
4.2 - Production mondiale
La production mondiale de pectinidés est largement dominée par les produits d’élevage originaires
du Japon et de Chine.
5- Développement de la culture sur filières en mer
5.1 – Obtention des juvéniles
Captage naturel
Du recrutement naturel est observé sur différents types de collecteurs en Languedoc-Roussillon ;
mais ce recrutement ne peut assurer à lui seul un apport suffisant et régulier. Les années de bon
recrutement sont espérées une fois tous les 4-5 ans.
Ecloserie
Le recours à l’écloserie pour la fourniture régulière de larves s’avère indispensable.
Il n’existe à ce jour aucune écloserie-nurserie de P. jacobeus ni en France ni dans un aucun autre pays
voisin.
Si le cycle de P. maximus est aujourd’hui bien maitrisé, les aspects zootechniques de l’élevage de P.
jacobeus en écloserie sont complètement différents.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
16
Les trois principaux points de blocage zootechniques sont les suivants :
Conditionnement des géniteurs ;
Obtention de pontes suivies et régulières ;
Obtention de naissain viable (alimentation des larves).
5.2 - Pré-grossissement et grossissement
Les bretons utilisent des techniques en semis de P. maximus. L’élevage de P. jacobeus sur le fond
s’est soldé par un échec.
L’élevage en pearl-nets ou lanternes sont les techniques les plus adaptées au pré-grossissement et au
grossissement de la coquille St-Jacques. Cette technique d’élevage est parfaitement maitrisée au
Japon et au Chili.
Itinéraires techniques utilisés au Japon et au Chili :
Japon Chili
Naissain obtenu par captage naturel sur des
collecteurs suspendus aux filières (mise à l’eau des
collecteurs en avril-mai).
Naissain obtenu par captage naturel sur des
collecteurs suspendus aux filières. Les collecteurs
sont constitués de coquilles de bivalves, filets à
anchois, plateaux PVC, sacs à oignon ou branches. Naissain détroqué lorsque les animaux mesurent 1cm
(mois de juillet).
Naissain détroqué lorsque les animaux mesurent
6mm (2 mois) Naissain trié puis mis en pré-grossissement en
lanternes jusqu’à 3-4cm (décembre-janvier).
Naissain trié puis mis en pré-grossissement en pearl-
nets jusqu’à 3-4cm (décembre-janvier). Grossissement en lanternes à 10 étages jusqu’à taille
commerciale (2 ans).
Grossissement en lanternes jusqu’à la taille
commerciale de 90mm (1 an et demi).
6- Marché
La coquille Saint-Jacques fait partie des produits de la mer les plus réputés. La demande est forte et
la valeur commerciale également.
Elle est majoritairement positionnée sur le marché du frais (prix plus élevés), mais on la trouve
également sous forme de produits congelés et transformés.
La fermeture de la pêche en période estivale offre une opportunité de marché à l’aquaculture.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
17
PETONCLE NOIR Chlamys varia
1- Classification
Embranchement Mollusque
Classe Bivalve
Ordre Pteriode
Famille Pectinidé
Genre Chlamys
Espèce Chlamys varia
2- Caractéristiques biologiques
2.1 - Mode de vie
C. varia est naturellement présent en Méditerranée.
Il vit sur les fonds de maërl ou de sable vaseux parsemés de pierres ou de coquilles épaves auxquelles
il se fixe avec son byssus (il garde la possibilité de se détacher, de se déplacer et de refaire son byssus
sur un autre support).
Des bancs sont observés jusqu’à 10-15m de profondeur.
2.2 - Alimentation
Mollusque filtreur qui se nourrit de phytoplancton, détritus organiques et bactéries.
2.3 - Reproduction
La reproduction se déclenche lors d’une augmentation de température de l’eau de 5 -6°c en été.
C. varia est hermaphrodite successif protandre. Sa fécondation est externe. Plusieurs pontes ont lieu
entre mai et septembre. C. varia atteint sa maturité sexuelle à 1 an.
Le cycle biologique des pectinidés est constitué de deux phase : pélagique (3 à 6 semaines après la
ponte) et benthique.
2.4 - Environnement
Température 7 à 19°c
Salinité 30 à 35‰
3- Croissance et survie
3.1 - Croissance
La taille marchande de 35mm est atteinte en 1 an seulement. La croissance du pétoncle ralentit en
hiver. Il peut atteindre la taille maximale de 6 cm.
3.2 - Survie
Animal fragile qui supporte très mal toute émersion de plus d’1h. Il est impératif de travailler sous
jets d’eau.
La durée de vie du pétoncle est comprise entre 3 et 5 ans.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
18
4- Quantités produites
Le pétoncle C. varia n’est pas élevé en France. Il provient majoritairement de la pêche dans les
pertuis charentais et vendéens et en rade de Brest. Les stocks sont minimes et les quantités pêchées
très faibles. La taille marchande minimale est de 35mm.
5- Développement de la culture sur filières en mer
5.1 – Obtention de juvéniles
Captage naturel
� Recrutement naturel observé sur tous types de collecteurs en Languedoc-Roussillon.
� Pas de données concernant la variabilité du captage naturel d’une année sur l’autre.
Ecloserie
� Zootechnie de production de naissain maitrisée.
� Pas d’écloserie en France. En Espagne, les techniques de production de naissains en écloserie
expérimentale sont plus avancées, prêtes au transfert vers les écloseries industrielles.
Captage naturel = technique d’obtention des juvéniles la plus pratique et la plus rentable. La production de juvéniles en écloserie-nurserie pourrait venir en complément du captage
naturel qui peut s’avérer variable d’une année à l’autre.
5.2 – Prégrossissement et grossissement
Elevage en lanternes japonaises ou casiers australiens.
Aucun effet de la densité sur la survie n’a pu être observé.
Fortes mortalités liées au stress infligé lors des manipulations (émersion lors du transfert vers les
sites de pré-grossissement et grossissement).
6- Marché
Peu consommé en France, le pétoncle est apprécié des connaisseurs. Son marché est
principalement localisé en Charente-Maritime, Charente et Vendée. Les circuits de
commercialisation ne sont pas développés en Languedoc-Roussillon.
Les volumes de pêche actuels sont inférieurs à ceux que le marché français a déjà pu
absorber : il reste donc un créneau pour le pétoncle d’aquaculture en France.
L’exportation vers l’Espagne et l’Italie, pays où la consommation de pétoncle est plus
coutumière, est également envisageable.
Le pétoncle peut être commercialisé en frais, congelé et transformé.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
19
ORMEAU Haliotis tuberculata
Haliotis tuberculata : espèce européenne présente en Atlantique avec une abondance
particulièrement forte en Bretagne et dans les îles anglo-normandes.
Haliotis lamellosa : espèce méditerranéenne. Un doute subsiste quant à la détermination
systématique de H. lamellosa qui pourrait être qu’une sous-espèce d’H. tuberculata. C’est l’hypothèse
retenue ici : le protocole d’élevage retenu pour H. tuberculta s’applique à H. lamellosa.
1- Classification
Embranchement Mollusques
Classe Gasteropodes
Ordre Archeogasteropodes
Famille Haliotidés
Genre Haliotis
Espèce Haliotis tuberculata
2- Caractéristiques biologiques
Espèce autochtone.
2.1 – Mode de vie
H. tuberculata est un animal nocturne qui se déplace sur les surfaces dures (5-6m/min). Il se réfugie
dans les crevasses ou sous les rochers durant le jour.
2.2 – Alimentation
L’ormeau est un phytophage brouteur.
Les ormeaux juvéniles se nourrissent de microalgues (des diatomées benthiques essentiellement),
puis ils passent progressivement à une alimentation en macroalgues exclusivement (goémon, ulve,
laminaire).
Il faut entre 10 et 15 kg d’algues pour produire 1kg d’ormeaux.
H. tuberculata entre en compétition pour la nourriture avec d’autres herbivores brouteurs tels que
l’oursin.
2.3 - Reproduction
H. tuberculata est une espèce à sexes séparés. Dans le milieu naturel le sex-ratio est de 1/1.
Maturité sexuelle
La maturité sexuelle est atteinte au bout de la 3ème
année pour les femelles et de la 2ème
année pour
les mâles.
Ponte
La ponte est déclenchée en été (de juin à septembre) lorsque la température de l’eau atteint les
18°c, avec une émission maximale de gamètes en août. Une femelle H. tuberculata pond environ
500 000 ovocytes lorsqu’elle mesure 76cm, et plus de 5 millions au-delà de 115mm.
La fécondation est externe.
Vie larvaire
Au bout de 15 à 20h l’œuf donne naissance à une large nageuse trocophore (la larve utilise sa réserve
vitelline comme nourriture), qui deviendra par la suite une larve véligère (qui se nourrit de diatomées
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
20
pélagiques et de flagellés). La larve véligère se métamorphose par la suite en juvénile, qui se fixe sur
un substrat adéquat après environ 100h de vie libre et planctonique.
2.4 – Environnement
Température 5 à 24°c – croissance optimale entre 18 et 22°c
Salinité >30‰ – idéalement >35‰
3- Croissance et survie
3.1 - Croissance
La croissance de l’ormeau est lente. Le taux moyen de croissance de H. tuberculata est de 17-
18mm/an. Il faut entre 2 et 5 ans pour que l’ormeau atteigne sa taille marchande (4-8cm).
La taille maximale de cette espèce est de 13cm (350g). Il l’atteint en 6-7 ans.
La croissance de l’ormeau n’est pas continue : elle s’arrête en hiver.
3.2 - Survie
Durée de vie
Au moins 15 ans.
Maladies
Depuis une dizaine d’années des mortalités massives d’H. tuberculata ont été observées dans les
populations naturelles et dans les élevages de l’ouest de la France, lorsque la température de l’eau
dépasse les 16,5°c. Cela serait dû à une infection bactérienne : Vibrio sp.
L’ormeau est également vulnérable face à la clione, éponge qui perfore sa coquille et provoque la
maladie dite du « pain d’épices ».
Prédateurs
Poissons ;
Oiseaux de mer ;
Loutres de mer ;
Crabes ;
Poulpes ;
Etoiles de mer.
4- Quantités produites
Seuls quelques producteurs exercent en France une activité halioticole. Leur production individuelle
reste inférieure à 10 tonnes par an.
5- Développement de la culture sur filières en mer
5.1 – Obtention des juvéniles
Captage naturel
Compte tenu de la faible densité des stocks d’ormeaux sur les côtes languedociennes, un élevage
reposant sur le captage naturel n’est pas envisageable.
Ecloserie
Le cycle de reproduction de l’ormeau est maitrisé depuis plus de 20 ans et la technique est
performante. Il existe plusieurs écloseries d’ormeaux (H. tuberculata) en France, la plus performante
est « France haliotis ».
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
21
La technique est fiable et peu complexe à mettre en œuvre (pour plus d’informations, voir le
protocole d’élevage du Shellfish Research laboratory de Galway).
5.2 – Prégrossissement et grossissement
Au Japon : la complémentarité de l’élevage d’ormeaux et de la culture d’algues a été astucieusement
mise en œuvre : des filières d’algues sont disposées au dessus du semis d’ormeaux. La croissance
pondérale des algues a tendance a abaissé la filière mais la vitesse à laquelle elles sont broutées par
les ormeaux rétablit un équilibre au niveau de la filière.
En Irlande : le grossissement en mer ouverte est réalisé dans des cages ou dans des bidons en
plastique suspendus sous des radeaux ou le long des filières.
Certaines filières sont posées directement sur le fond pour servir de point d’ancrage aux modules
d’élevage maintenus en pleine eau par un flotteur (cf. schéma ci-dessous).
Elevage des ormeaux en Irlande
Enfin en France (Bretagne et Normandie) : l’élevage en mer est réalisé dans différents types de
structures :
cages de conception artisanale posées sur le fond et liées entre elles par des filières flottantes .
casier à homard aménagé (gouttières superposées). Les casiers au nombre de 7 sont solidaires
d’une même lignée signalée en surface par une bouée.
« ruches à ormeaux » : empilement des 4-5 plaques de béton perforées. Les ormeaux peuvent
passer d’une plaque à l’autre sans sortir de l’habitat par des trous percés au fond des loges.
L’ensemble est clos pas des cadres grillagés.
6- Marché
Produit haut de gamme et prisé, aux qualités gustatives appréciées des amateurs.
La pêche et l’élevage de l’ormeau étant très limités et entièrement localisés en Bretagne-Normandie,
les habitudes de consommation se sont développées dans ces régions, et très peu dans le reste du
pays.
D’une manière générale, les restaurants gastronomiques français et asiatiques sont très demandeurs.
Les prix oscillent entre 20 et 90 €/kg en fonction du calibre et de l’origine.
L’animal peut être vendu entier frais ou transformé : chair d’ormeaux (marché asiatique). La coquille
et la nacre peuvent également être valorisées
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
22
ALGUE WAKAME Undaria pinnatifida
1- Classification
Embranchement Phaeophytes
Classe Phaeophycées
Ordre Laminariales
Famille Alariacées
Genre Undaria
Espèce Undaria pinnatifida
2- Caractéristiques biologiques
Endémique des côtes japonaises, elle a été introduite accidentellement dans l’étang de Thau
en 1971 avec le naissain d’huîtres creuses importé du Japon. Espèce invasive, elle apparait
rapidement en mer ouverte de Sète à Port-Vendres.
2.1 - Mode de vie
C’est une algue annuelle vivant de 6 à 8 mois à l’état macroscopique sur des fonds rocheux.
2.2 - Alimentation
U. Pinnatifida est un organisme autotrophe photosynthétique : elle a besoin de lumière et
nutriments pour fabriquer sa matière organique.
2.3 - Reproduction
Son cycle de vie est en deux phases :
- Phase macroscopique : algue de grande taille qui fournit des spores (=
sporophyte)
- Phase microscopique : gamétophytes
Elle est visible à l’œil nu à partir du mois de novembre.
2.4 – Environnement
Température 15-17°c
Salinité >15‰
3- Croissance et survie
3.1 – Croissance
La croissance a lieu l’hiver. Elle s’annule au-delà de 22°c.
Une fois sa taille adulte atteinte, la plante se désagrège progressivement du sommet vers la
base jusqu’à se réduire en un stipe de plus en plus court et déchiqueté.
3.2 - Survie
Taux de broutage important par les poissons herbivores.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
23
4- Quantités produites
4.1- Production française
= 25T/an. Les sites de production se trouvent en Bretagne (St Malo, Le Guilvinec).
4.2- Production mondiale
La culture intensive a commencé au Japon en 1956 puis s’est étendue à la Corée et à la
Chine. La production de ces trois pays était de l’ordre de 1 700 000 T en 2007.
5- Développement de la culture sur filières en mer
5.1 – Obtention des plantules
Le principe de la culture consiste à obtenir en écloserie des plantules que l’on fixe sur un
support amovible que l’on installe en mer où l’algue peut atteindre son développement
optimal. L’Ifremer maitrise ce procédé qui permet de disposer de la semence sous forme de
gamétophytes à n’importe quelle période de l’année.
Toutes les manipulations sont effectuées à 15°c avec de l’eau de mer stérilisée.
Les plantules deviennent visibles à l’œil nu au bout de 3 semaines.
5.2 - Mise en mer
Lorsque les jeunes frondes atteignent 5-6mm il est temps de les transférer en mer sur les
filières. Leur taille leur confère une avance sur d’éventuelles algues compétitrices, elles ne
sont donc pas inquiétées par cette concurrence interspécifique.
Les pertes dues à la houle sont négligeables par rapport au nombre de plants présents sur la
cordelette.
Il faut attendre 4 à 5 mois pour la récolte.
6- Marché
Le marché européen est restreint : l’algue peine à entrer dans la culture alimentaire
occidentale. Les circuits de distribution se limitent aux supermarchés asiatiques ou aux
chaines végétariennes ou diététiques.
Il existe tout de même en France des usines de transformation des algues (cf. guide de
l’algue alimentaire du CEVA).
L’algue Wakame est commercialisée sous différentes formes : séchée, saumurée, broyée.
Prix du marché non disponibles.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
24
BIJU Microcosmus sabatieri
Le biju est aussi appelé patate de mer ou violet.
1- Classification
Embranchement Tuniciers
Classe Ascidiacées
Ordre Stolidobranches
Famille Pyuridés
Genre Microcosmus
Espèce Microcosmus sabatieri
2- Caractéristiques biologiques
2.1 - Mode de vie
Le biju est une ascidie. Il est naturellement présent dans le Golfe du Lion.
Très peu d’informations sont disponibles dans la bibliographie. D’après certaines observations
réalisées en milieu naturel, le biju :
� est encore présent dans des lieux où la pêche est limitée, mais aucune donnée sur le
recrutement n’est disponible ;
� est fragilisé lorsque la température dépasse 30°C ;
� préfère les eaux marines de salinité assez élevé et peu turbides.
2.2 - Alimentation
Le biju est un animal filtreur planctonophage, il se nourrit essentiellement de phytoplancton et
zooplancton.
2.3 - Reproduction
La reproduction du biju a lieu en mars-avril.
2.4 - Quantités produites
Aucune production de biju n’existe à ce jour en France. Les seuls produits commercialisés sont issus
de la petite pêche.
3- Croissance et survie Une étude approfondie et spécifique, est indispensable pour déterminer la durée d’un cycle
d’élevage. Il serait également essentiel de mieux connaître les mécanismes de sa reproduction pour
envisager un approvisionnement en juvéniles.
4- Développement de la culture sur filières en mer Pour déterminer la faisabilité technique d’une production de biju, il est nécessaire de mettre en place
un programme expérimental afin d’étudier les possibilités :
d’obtention des juvéniles par captage naturel : situation des gisements, tests de différents
collecteurs, identification de la période de captage propice, conditions de fixation des larves ;
d’obtention des juvéniles par maîtrise du cycle biologique en écloserie : essais de reproduction de
géniteurs prélevés dans le milieu naturel ;
de mise au point de techniques adaptées en vue d’un grossissement sur filières.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
25
6 - Marché
Localement, le marché du biju en frais est porteur : c’est un produit ancré dans les habitudes de
consommation. Développer les ventes géographiquement et communiquer sur l’animal et ses
caractéristiques uniques augmenteraient les volumes consommés.
Une étude de marché est à envisager.
Prix de vente : 10-14 €/kg
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
26
Conclusion
Cette étude bibliographique a pour objectif d’alimenter la réflexion sur les opportunités de diversification de production aquacole sur filières en mer. Plus
qu’un guide technique prêt à l’emploi, c’est un recueil d’informations sur sept espèces qui attirent l’attention des professionnels.
Avantages / Opportunités Inconvénients / Menaces
Huitre plate
• Espèce autochtone
• Adaptation à l’élevage sur filières
• Marché de niche
• Parasitoses (bonamia-martellia) – Problèmes de transferts d’un bassin à l’autre • Captage naturel ne permet pas un approvisionnement suffisant et régulier
Palourde européenne
• Espèce autochtone • Potentialité de récoltes de juvéniles • Cycle de reproduction maitrisé en écloserie • Forte valeur ajoutée • Adaptation à l’élevage sur filières pour le pré-grossissement
• Au-delà de 12mm il est préférable d’élever les palourdes au sol
• Croissance plus faible que la palourde japonaise
• Difficultés de maitrise de l’élevage
• Surveillance des zones ensemencées pour limiter le braconnage
Pétoncle noir
• Espèce autochtone
• Adaptation à l’élevage sur filières • Zootechnie production naissain maitrisée • Captage naturel observé – à tester • Présence d’un marché potentiel
• Animal fragile qui supporte mal toute émersion de plus d’1h. • Pas d’écloserie en France (mais une en Espagne)
Coquille St Jacques
• Espèce autochtone
• Adaptation à l’élevage sur filières
• Forte valeur commerciale
• Opportunité de marché lors de la fermeture de la pêche
• Pas d’écloserie de P. jacobeus
• Recrutement naturel ne permet sas doute pas un apport suffisant et régulier
• Faibles densités d’élevage
Ormeau
• Espèce autochtone
• Cycle de reproduction maitrisé en écloserie
• Adaptation à l’élevage sur filières
• Produit haut de gamme prisé
• Animal brouteur : nécessité de l’alimenter avec des algues
• Cycle d’élevage lent
• Animal fragile
Algue wakame • Cycle de reproduction maitrisé en écloserie
• Adaptation à l’élevage sur filières
• Espèce exotique introduite – risque potentiel de prolifération
• Marché européen restreint – Marché asiatique occupé par le Japon, la Chine et la Corée.
Biju • Espèce autochtone • Espèce ancrée dans les habitudes de consommation locale
• Aucune donnée sur l’obtention de juvéniles, la croissance, la survie, l’adaptation à l’élevage
sur filière • Marché restreint – Etude de marché à prévoir
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
27
Ainsi, les sept espèces proposées sont plus ou moins adaptées à une mise en élevage sur filières en
mer :
Compte tenu du marché restreint et du risque de prolifération de l’algue Wakame, son élevage
ne semble pas être un choix à privilégier.
L’existence de parasitoses sur l’huître plate semble compromettre ses possibilités d’élevage pour
le moment.
L’élevage de l’ormeau implique des investissements importants (structures d’élevage et
alimentation) qui s’ajoutent aux contraintes de la longueur du cycle d’élevage et de la fragilité de
l’espèce. La mise en place d’un tel élevage est une prise de risques pour les entreprises.
L’élevage du biju soulève un grand nombre d’interrogations. Il serait intéressant de se pencher un
peu plus sur cette espèce afin d’étudier ses éventuelles potentialités.
L’élevage de la coquille St Jacques est pour le moment limiter par l’approvisionnement en
juvéniles, mais l’espèce semble néanmoins favorable à un élevage sur filières en mer. Aussi,
différents essais devront être menés pour confirmer ou pas la faisabilité d’un tel élevage.
La présence de recrutement naturel de pétoncles et son adaptation à l’élevage sur filières en mer
sont favorables au développement de ce type d’élevage. Des essais devront être menés pour
confirmer ou pas la faisabilité d’un tel élevage. La sensibilité de l’espèce à l’émersion imposera des
pratiques d’élevage particulières et la recherche d’un mode de commercialisation adapté.
L’élevage de la palourde peut être envisagé transitoirement sur filières en mer.
Afin d’obtenir des compléments d’information sur chacune des espèces, de confirmer la faisabilité ou
non des différents élevages et d’enrichir la réflexion sur l’optimisation des techniques d’élevage sur
filières en mer, diverses expérimentations devront être mises en place.
Ce travail d’exploration pourra être traité de manière individuelle mais aussi collective en fonction
des stratégies et des moyens matériel des entrepreneurs présents en Languedoc-Roussillon. Il
apparait indispensable de mutualiser les résultats des essais menés par les uns et les autres afin de
déterminer quelles pistes de diversification seront les plus efficaces pour assurer aux
conchyliculteurs régionaux les meilleures chances de succès.
Parallèlement, des études de marché et de rentabilité devront également être réalisées pour les
espèces les plus pertinentes.
Enfin, une réflexion sur l’adaptation du schéma des structures devra être menée.
Les conchyliculteurs du Languedoc-Roussillon disposent de concessions en mer (contrairement aux
autres régions), d’un environnement favorable à la culture de produits de la mer, de structures de
formation et d’accompagnement (Lycée de la Mer, Creufop, Université, Cépralmar, Transferts-LR…).
Ce sont autant d’atouts qui doivent leur permettre de développer durablement une activité sur
filières en mer.
Etude de prospection pour la diversification des élevages sur filières conchylicoles en mer en Languedoc-Roussillon
CEPRALMAR – EG - 2009
28
Annexe : Elevage sur filière de sub-surface
Le principe des filières est de disposer d’un support linéaire destiné à l’amarrage en série d’éléments
d’élevage (cordes de moules, lanternes…) en pleine mer. Chaque filière est maintenue en place par
un jeu d’ancrages souples et de flotteurs.
En méditerranée les contraintes réglementaires interdisent la présence en surface d’obstacles à la
navigation : les filières sont donc immergées entre 5 et 7m sous la surface de l’eau. L'aussière est
maintenue entre deux eaux par des jambes reliées à des corps-morts de 800 à 1500 kg et tendues
par des flotteurs de 300 à 800 L de flottabilité.
Filière de sub-surface
source : Ifremer
Les filières présentent divers avantages :
� Elles se comportent avec souplesse dans le mauvais temps ;
� Elles permettent d’exploiter une grande tranche d’eau ;
� Elles sont travaillées par simple déformation sans besoin de les relever.
Stratégie concept Bât. 1
1300 avenue Albert Einstein
34000 Montpellier
Tel : 04 67 99 99 90
Fax : 04 67 92 83 04
www.cepralmar.org